Fiche Figures de Style

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Les figures de style ou figures de la rhétorique :

1- Les figures d’insistance ou de répétition :

L’apostrophe :
Il s’agit d’un terme grammatical qui désigne la mention de l’allocutaire dans le discours : « Toi, dont ma mère
osait se vanter d’être fille » (= Toi), « Ô Hélène… », « Mignonne, allons voir si la rose… »

- L’anagramme :
Présence, dans un même paragraphe, de deux mots formés par les mêmes lettres et dont celles-ci ont été
renversées. Cela crée un effet d’insistance.
Ex : En renversant « Marie », on obtient « aimer ».

- L’anaphore :
Elle consiste en la répétition d’un même terme ou d’une même expression en tête d’un groupe de mots ou d’une
phrase.
Ex : « Partout l’image idée, partout la pensée fleur, partout les fruits » (Hugo).
Ex : « Te voici à Marseille au milieu des pastèques
Te voici à Coblence à l’hôtel du Géant
Te voici à Rome assis sous un néflier du Japon. » (Apollinaire).

- Le parallélisme :
Il consiste à reprendre la même construction rythmique ou syntaxique en deux endroits d’un même énoncé pour
mettre en valeur leur correspondance ou leur rapport étroit :
« Je suis la plaie et le couteau !
Je suis le soufflet et la joue ! » (Baudelaire).

Le chiasme :
Il consiste en la répétition inversée d’un même schéma syntaxique (AB / B’A’)
Ex :
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage :
Polissez-le sans cesse et le repolissez ;
A B B’ A’

« Que de soucis flottants ! Que de confus nuages ! » (Corneille)


Nom Adjectif Adjectif..Nom

- L’hyperbole :
Elle vise l’exagération, elle consiste à mettre en relief une idée au moyen d’une expression excessive.
Ex : Je meurs d’ennui = je m’ennuie beaucoup.

- L’accumulation :
Elle consiste à ajouter des termes de même nature et même fonction. Elle semble pouvoir se poursuivre
indéfiniment :
Ex : « On lui fit un beau cheval de bois qu’il faisait parader, sauter, voltiger, ruer et danser en même temps, aller
au pas, au trot, à l’entrepas, au galop, à l’amble, au trot allongé, au trot anglais, au pas de hongre, au pas de
chameau ou d’onagre ». (Rabelais).

La gradation :
C’est une accumulation de termes d’intensité croissante (ou décroissante) :
Ex : « La prostitution, l’adultère, l’inceste,
Le vol, l’assassinat, et tout ce qu’on déteste,
C’est l’exemple qu’à suivre offrent vos immortels. »

L’épanorthose :
C’est le fait de revenir sur ce qu’on a dit, soit pour le renforcer, soit pour l’adoucir, ou même pour le rétracter
tout à fait. C’est le fait de se corriger.
Ex : « …, ce que je veux dire exactement, c’est que… » ; « si je tiens à revenir sur ce que j’ai dit, c’est que… » ;
« … en réalité,… ».

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L’épanadiplose :
C’est lorsque, dans une expression, le même mot commence et termine la phrase.
Ex : « L’homme peut guérir de tout, non de l’homme ». (Bernanos). (L’homme : en début et fin de phrase).

La paronomase :
C’est le fait que deux termes rapprochés aient des sonorités très proches.
Ex : « Qui s’excuse s’accuse ».

Le pléonasme ou la redondance :
C’est le fait d’employer des mots inutiles à la compréhension de la phrase.
Ex : « Je l’ai vu de mes yeux, je l’ai entendu de mes oreilles » / « le poids pesant » / « Je monte en haut / je
descends en bas ».

2- Les figures d’opposition :

- L’antithèse :
Elle rapproche deux termes, deux expressions ou deux phrases qui sont de sens opposés ou qui évoquent des
réalités opposées.
Ex : « J’aimerais mieux une laide bien sotte
Qu’une femme fort belle avec beaucoup d’esprit. » (Molière).

L’oxymore :
Cas particulier de l’antithèse, il réunit, à l’intérieur d’une même expression, deux mots dont les significations
sont apparemment incompatibles.
Ex : « Une belle horreur » (incompatibilité entre horreur et beauté) / « Le soleil noir » / « Cette obscure clarté ».

3- Les figures de substitution :

- La litote :
Elle recherche l’atténuation de la pensée, disant peu pour laisser entendre davantage.
Ex : « Ce n’est pas mauvais » pour signifier « c’est (très) bon ».

- L’euphémisme :
Il s’efforce de dissimuler une réalité déplaisante, en remplaçant un terme ressenti comme désagréable par un mot
moins brutal.
Ex : « Il nous a quitté » = Il est mort.

- L’antiphrase :
Forme de l’ironie, elle vise à dire le contraire de ce qu’elle semble exprimer.
Ex : « Surtout ne te presse pas » = dépêche-toi (de la part de quelqu’un qui est agacé par la lenteur de celui à qui
s’adresse la remarque ».

- L’hypallage :
C’est lorsqu’on attribue à certains mots d’une phrase ce qui convient à d’autres ».
Ex : « la montre d’Angleterre » et « la reine en or » (= « La montre en or et la reine d’Angleterre ».)
On retrouve souvent ces jeux de mots dans la poésie.

- Syllepse de sens : c’est lorsqu’un mot est employé à la fois pour son sens figuré et son sens propre : « Et l’amer
et l’amour ont l’amer en partage ».

4- Les figures d’équivalence :

- La comparaison :
Elle met en parallèle deux termes possédant une caractéristique commune, en soulignant (à l’aide de comme,
sembler…) la ressemblance de ce qui les unit.
Ex : « Et moi, je suis semblable à la feuille flétrie (Lamartine) : l’existence du poète = une feuille qui se
dessèche.

- La métaphore :

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C’est une figure d’analogie qui opère une fusion entre le comparé et le comparant.
Elle met en parallèle deux termes possédant une caractérisation commune, mais sans mettre en évidence la
relation qui les unit ; le terme comparé peut même être sous-entendu.
Ex : « Tes mains feuilles de l’automne » (Apollinaire) : la forme et le mouvement des mains = la forme et le
mouvement des feuilles.

Lorsqu’une métaphore est développée à travers plusieurs expressions d’un texte, on parle de « métaphore filée ».
Ex : « Les défauts de l’âme sont comme les blessures du corps : quelque soin qu’on prenne de les guérir, la
cicatrice apparaît toujours, et elles sont à tout moment en danger de se rouvrir. » (La Rochefoucauld, Maximes).
Dans cette maxime, la comparaison entre « les défauts de l’âme » et les « blessures du corps » se poursuit par
une métaphore filée (« Cicatrice », « rouvrir ») qui approfondit l’image initiale.

- Le symbole :
Cas particulier de la métaphore, il évoque une réalité absente (ou abstraite) à l’aide d’une réalité présente, grâce
à une correspondance ou une analogie les reliant l’une à l’autre.
La balance = symbole de la justice.

- La métonymie :
Elle rapproche deux termes, liés non par une ressemblance mais par une contiguïté logique (relation entre cause
et conséquence, entre contenant et contenu…) ; elle replace l’un des deux termes par celui qui lui est lié
logiquement.
« Avoir du nez » = flair / « Cet esprit subtile » = cet homme à l’esprit subtil / « un Picasso » (= un tableau de
Picasso) / « Bruxelles a décidé » (La Commission européenne a décidé).

- La synecdoque :
Comme la métonymie, elle remplace un terme par un autre ; elle permet d’exprimer un ensemble, un tout par une
de ses parties.
Ex : « Les voiles disparurent à l’horizon » = les bateaux à voile.

- La périphrase :
Elle remplace un mot par une expression de sens équivalent composée de plusieurs éléments.
Ex : « Le pays du Soleil levant » au lieu de : « Le Japon ».

- L’allégorie :
Elle développe de façon imagée une idée ou une réalité.
Ex : La mort = « un squelette avec une faux » (Hugo).

- La personnification :
Elle représente une chose ou une idée sous les traits d’une personne.
Ex : « L’Habitude venait me prendre dans ses bras et me portait jusque dans mon lit comme un petit enfant »
(Marcel Proust) = L’Habitude est représentée sous les traits d’une femme.

- L’analogie :
C’est une figure de style qui instaure un rapport de similitude entre deux éléments, à la manière de la métaphore
ou de la comparaison.

La prosopopée :
C’est l’art de faire parler les morts.
Ex : « Je serai sous la terre, et fantôme sans os » (Ronsard).

5. Les figures de rupture :

- L’aposiopèse :
L’aposiopèse est une interruption de la phrase, typographiquement marquée par des points de suspension. =
sous-entendu. Cela traduit souvent une émotion, une hésitation, une menace.
Ex : « Je me dis : Là étais le bonheur peut-être, cependant… » (Nerval).

- L’anacoluthe ou l’ellipse :
Il s’agit d’une rupture de construction de la phrase = Il manque un élément pour bien comprendre le sens de la
phrase.

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Ex : « Heureux qui comme Ulysse » = Heureux, celui qui comme Ulysse.
« Que vouliez-vous qu’il fit contre trois ? » (Il manque un mot après « trois »).

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