Med 183 0113
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amélioration de celle-ci, en Afrique, et plus spécifiquement dans les sous-
régions d’Afrique centrale et australe, couplée avec la mise en œuvre de
politiques de développement appropriées, induirait des entrées d’IDE plus
importantes.
Mots-clés : Afrique, IDE, institutions, MMG-Système
Classification JEL : F40, F41, F21, F23
Does the quality of institutions reduce the volatility of foreign direct
investment in Africa?
This article analyzes the influence of institutional quality on the volatility of
Foreign Direct Investment (FDI) in Africa. With a sample of fifty-three African
countries, we look at a dynamic panel data model over the period 1996-2014,
using the Generalized Method of Moments system and a double least squares
technique. Our results show mainly that the low quality of institutions does not
reduce the volatility of FDI inflows. However, an improvement in FDI inflows
in Africa – more specifically in the sub regions of Central and Southern Africa
– coupled with the implementation of appropriate development policies, would
lead to more FDI inflows.
Keywords: Africa, FDI, institutions, GMM system
1
Université de Dschang, Cameroun. [email protected].
2
Université de Dschang, Cameroun, [email protected].
Les deux auteurs sont membres du Laboratoire d’analyse et de recherche en économie
appliquée (LAREA) de l’Université de Yaoundé 2 Soa.
3
Les auteurs remercient les deux rapporteurs anonymes de la revue pour leurs critiques et
suggestions pertinentes. Ils remercient également Désiré Avom, dont la lecture a contribué à
l’amélioration de l’article.
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milliards USD en 2015 (CNUCED, 2016). Il est généralement admis que la
volatilité des IDE suit l’évolution des cours des matières premières, notamment
celui du pétrole. Pourtant, les données récentes prouvent le contraire. Le baril
de pétrole a augmenté de 2005 à 2013, mais les IDE ont très peu évolué
(INSEE, 2016). La volatilité des IDE, considérée comme les fluctuations des
entrées d’IDE, est analysée dans la littérature sous l’angle de ses déterminants et
de son rôle sur la croissance économique. Les études sur les déterminants
soulignent le rôle des facteurs institutionnels (Vadlamannati et al., 2009). Des
résultats mitigés sont obtenus (Alley et Poloamina, 2015 ; Brafu-Insaidoo et
Biekpe, 2011 ; Pournarakis et Varsakelis, 2002).
Selon le Worldwide Governance Indicators de la Banque mondiale (WGI, 2016), une
analyse des indicateurs de gouvernance4 en Afrique distingue trois groupes de
pays. Le premier groupe est caractérisé par des pays ayant une bonne
gouvernance, dont l’indice moyen fluctue entre 0,74 et 0,22 (Ile Maurice et
Seychelles). Le second groupe s’illustre par des pays ayant une gouvernance
moyenne, avec un indice proche de 0 (Ghana, Tunisie, Maroc). Le troisième
groupe est constitué de pays marqués par une mauvaise gouvernance, avec un
indice supérieur à -1 ou à -2 (Somalie, République démocratique du Congo,
Soudan). Selon une analyse régionale, l’Afrique australe (-0,11) et l’Afrique du
Nord (-0,57) sont bien classées tandis que l’Afrique de l’Est (-1,03) et l’Afrique
centrale (-1,05) présentent des indicateurs de gouvernance de faible qualité.
4
Ils sont composés de six indicateurs, à savoir : voix citoyenne et responsabilité, stabilité
politique et absence de violence, efficacité des pouvoir publics, qualité de la réglementation,
État de droit, maîtrise de la corruption. Leur valeur varie entre de -2,5 (très faible
performance) à 2,5 (très bonne performance).
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conclusion suggère des recommandations de politique économique.
L’Afrique a connu une progression rapide et volatile des flux d’IDE. Entre
2002 et 2014, le taux de croissance des entrées d’IDE est de 267% (CNUCED,
2016). Estimés à 6,03 milliards USD en 1996, les IDE atteignent un niveau
record de 57,72 milliards USD en 2008. Ils enregistrent une forte baisse à
hauteur de 43,57 milliards USD en 2010, puis ils augmentent en 2011 pour
atteindre 47,78 milliards USD. En suivant la dynamique de croissance du
continent, les IDE entrants sont évalués à 58,29 milliards USD en 2014 (Ibid.).
Ces évolutions suivent la relance économique, les politiques d’exploitation des
ressources naturelles et le cadre institutionnel. L’écart-type des entrées d’IDE
en Afrique est de 6,98 entre 2007 et 2015 (Ibid).
Les entrées d’IDE diffèrent d’une sous-région à une autre (graphique 1). Entre
1996-2014, avec une moyenne de 10,26 milliards USD, l’Afrique du Nord est la
plus attractive. La stabilité politique, les efforts de diversification entrepris, une
base industrielle intégrée, et la reprise de l’activité économique, expliquent cette
embellie. L’Afrique de l’Ouest constitue la seconde sous-région en matière
d’attractivité des IDE avec une moyenne de 7,76 milliards USD. L’Afrique de
l’Est vient en troisième position avec une moyenne d’attractivité des IDE de
5,38 milliards USD due au dynamisme de l’activité économique, la
consolidation de la paix, et le maintien de la stabilité politique en République
Graphique 1 : Évolution des flux entrants d’IDE en Afrique et dans les sous-
régions entre 1996 et 2014 (en milliards US$)
0,07
0,06
0,05
0,04
0,03
0,02
0,01
0
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Afrique Afrique de l'Est Afrique centrale
Afrique du Nord Afrique australe Afrique de l'Ouest
L’attractivité des IDE en Afrique s’est réalisée dans un cadre institutionnel peu
performant. En effet, avec un score moyen de -0,11, la sous-région Afrique
australe tire l’indice de gouvernance vers le haut. Parmi les pays les mieux
classés, six se démarquent (Maurice, Botswana, Cap-Vert, Afrique du Sud,
Namibie, Seychelles). La faible corruption, le cadre juridique, la stabilité
politique et un climat favorable aux initiatives privées y ont contribué. Au rang
des pays caractérisés par une mauvaise gouvernance, figurent la RDC, le
Burundi, l’Angola, le Tchad, la Somalie (tableau 1).
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-0,2
-0,4
-0,6
-0,8
-1
-1,2
-1,4
Jusqu’à la fin de la décennie 1980, la littérature a expliqué les flux d’IDE par
l’attractivité économique en se focalisant sur le marché domestique, les
ressources naturelles, la qualité de la main-d’œuvre et du capital humain, le
produit intérieur brut (PIB), l’industrialisation et la technologie (Nielsen et al.,
2017). Dès 1990, la littérature s’est renouvelée avec l’émergence de l’économie
des institutions qui a induit la nécessité d’explorer leurs rôles dans les processus
de croissance et de développement économiques (Saima, 2015 ; Acemoglu et
al., 2003 ; North, 1990). Un regain d’intérêt a porté sur l’attractivité
institutionnelle des IDE, dont l’ancrage remonte au modèle de Corden (1990,
cité par Asamoah et al., 2016).
Selon North (1990), les institutions sont les règles du jeu dans une société. Elles
représentent des contraintes qui déterminent les interactions humaines. Le
paradigme néo-institutionnaliste illustre deux volets des effets des institutions
sur l’attractivité des IDE. Un volet macro-économique, qui explore leurs rôles
(Aoki, 2001), et un volet micro-économique, qui porte sur leur mode
d’organisation (Coase, 1991). Un manque de consensus subsiste sur l’impact des
institutions dans l’attractivité des IDE. De bonnes institutions favoriseraient
leur attractivité (Bokpin, 2017 ; Du et al., 2008 ; Wei, 2000). Fabry et Zeghni
(2006), Besley et al. (2010), Wisniewski et Pathan (2014) ont montré que la
qualité de la règlementation accroît l’entrée des IDE. Toutefois, la démocratie
aurait un impact négatif sur les flux d’IDE (Li et Resnick, 2003 ; Levis, 1979)5.
Par ailleurs, Green et Cunningham (1975), ainsi que Wheeler et Mody (1992)
ont trouvé que les variables politico-institutionnelles n’ont pas d’effets
significatifs sur l’attractivité des investissements directs étrangers.
Certes, les études ont intégré les institutions comme déterminants des IDE,
mais elles n’ont pas tenu compte des caractéristiques des pays. C’est ce que font
Asiedu et Lien (2011) et Asamoah et al. (2016), qui trouvent que la qualité
institutionnelle accroit les flux d’IDE6. Selon Komlan (2016), la qualité des
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institutions stimule les IDE dans les pays où les ressources naturelles sont
abondantes, avec un impact hautement significatif sur les IDE dans les pays qui
ont des ressources naturelles intensives (pétrole, gaz, uranium, bauxite et cobalt,
entre autres). En comparant les déterminants des IDE au Kenya et en Malaisie,
Kinuthia et Murshed (2015) expliquent la faible attractivité des IDE par
l’instabilité politique, la mauvaise gouvernance, la mauvaise application des lois
et des règlements. Okafor et al. (2015) trouvent pour les pays de l’Afrique de
l’Ouest que la démocratie accroît l’attractivité des IDE7.
Cependant, la littérature semble occulter la volatilité des IDE. Pournarakis et
Varsakelis (2002) montrent, sur un échantillon de 10 pays d’Europe entre 1997
et 2000, qu’un environnement institutionnel crédible favorise l’attractivité des
IDE et réduit leur volatilité. Vadlamannati et al. (2009) en utilisant la technique
des moindres carrés généralisés sur un échantillon de 17 pays d’Asie du Sud-Est
entre 1996 et 2005, concluent que la mauvaise qualité des institutions accroît
leur volatilité. Buchanan et al. (2012), dans le cadre d’un échantillon de 164 pays
sur la période 1996-2006, estiment un modèle par la technique des effets fixes
et aléatoires. Selon eux, la bonne gouvernance réduit la volatilité des entrées
5
En effectuant une distinction entre les droits de propriété et le niveau de démocratie, Li et
Resnick, (2003) montrent, en effet, que dans un pays moins démocratique, les droits de
revendication des dirigeants des firmes multinationales sont bafoués et des investissements
importants sont évincés, créant ainsi des pertes énormes à celles-ci.
6
Asamoah et al. (2016) analysent l’effet modérateur de la qualité institutionnelle sur les flux
d’IDE en Afrique subsaharienne. Ils trouvent que l’interaction entre la bonne qualité des
institutions et l’incertitude macro-économique tend à accroître les flux entrants d’IDE en
présence d’autres variables de contrôle.
7
L’étude de Ezeoha et Ugwu (2015) peut être consultée pour compléter la revue.
d’IDE. Pour Waqas et al. (2015), en plus des variables institutionnelles, un taux
d’intérêt élevé, une dépréciation forte de la monnaie, une faible inflation et un
taux de croissance élevé accroissent la volatilité des entrées d’IDE.
Les études passées en revue sont des contributions importantes. Néanmoins,
elles laissent entrevoir trois limites dont la prise en compte justifie l’apport de
notre article. La première limite est que bon nombre de travaux ont étudié les
déterminants de la volatilité des IDE en considérant comme échantillon les
pays développés. Or, les flux d’IDE en direction de l’Afrique sont très volatiles.
L’Afrique demeure alors le champ privilégié d’une telle étude. La deuxième
limite est d’ordre méthodologique. Elle concerne l’utilisation des moyennes sur
cinq ans lorsque la base est non cylindrée au départ. Une telle approche peut
donner lieu à des résultats relativement satisfaisants. Nous suggérons d’utiliser
une base dictée par la disponibilité des données pour chaque pays de
l’échantillon et pour chaque variable retenue. La troisième limite est aussi
d’ordre méthodologique. La plupart des études antérieures ne confrontent pas
leurs résultats à un test de robustesse (Komlan, 2016). Il nous semble important
de l’appliquer. Notre article apporte des réponses à ces différentes limites à
travers une analyse empirique.
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3. LE MODÈLE, LA TECHNIQUE D’ESTIMATION ET
LES DONNÉES
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la qualité du service public (performances de la Fonction publique et du niveau
d’indépendance vis-à-vis des pressions politiques, qualité de l’élaboration et de
l’application des politiques, crédibilité de l’engagement des pouvoirs publics à
l’égard de ses politiques) ;
la liberté d’expression (liberté des citoyens face au pouvoir avec des indicateurs
reposant sur trois critères : pays non libre, partiellement libre ou libre) ;
la corruption (utilisation des pouvoirs publics à des fins d’enrichissement
personnel, y compris la grande et la petite corruption, « prise en otage » de
l’État par les élites et les intérêts privés).
est la matrice de variables de contrôle constituée de la formation brute de
capital fixe (FBCF) approximée par l’accumulation du capital physique. Elle
constitue un indicateur d’attractivité des IDE (Barrios et al., 2005). Le capital
humain, approximé par le taux d’inscription au secondaire, facilite l’absorption
de nouvelles technologies et stimule l’attractivité des IDE (Cleeve et al., 2015).
Les infrastructures sont approximées par le nombre de lignes téléphoniques
pour 100 habitants. Elles réduisent sensiblement les coûts de transaction,
accroissent la productivité des industries et donc des IDE (Cadot et al., 2016).
Le logarithme du PIB par habitant décrit la taille du marché et de la production
nationale. Il demeure un bon indicateur de l’attractivité des IDE (Avom et
Ongo Nkoa, 2013). La disponibilité des ressources naturelles (rente des
produits pétroliers, gaziers et miniers en pourcentage du PIB) influe sur
l’attractivité des IDE (Dupasquier et Osakwe, 2006).
est le terme d’erreur composé de qui capte les effets spécifiques pays non
observés et de qui prend en compte l’effet spécifique temporel commun à
tous les pays ; désigne les pays de l’échantillon, l’année, et sont les
paramètres à estimer.
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Système, plus approprié pour résoudre les problèmes de multicolinéarité,
d’endogéneité et de biais de variables omises. Si la MMG-Système semble en
théorie plus efficace que la MMG-Différence, elle utilise, en revanche, plus
d’instruments que cette dernière, ce qui la rend inappropriée. L’absence
d’autocorrélation des résidus garantit l’obtention des estimateurs. Bien que les
mesures des variables institutionnelles soient objectives, nous ne pouvons pas
exclure les risques d’erreurs de mesure. Une solution consiste à introduire des
instruments, des variables institutionnelles, et de tester leur validité par des tests
de Sargan et de Hansen (Roodman, 2009). Ainsi, l’équation (1) se réécrit :
− = + ( − )+ ∑ −
+ ∑ ( − )+ ( − )+( , − , ) (2)
− étant corrélé au terme d’erreur , − , , Arellano
et Bond (1991) proposent d’utiliser les valeurs retardées de la variable
dépendante , comme instrument pour le terme ( −
), et les valeurs retardées des variables explicatives , comme
instruments du terme ( , − , ). Ils conseillent de faire de même pour les
variables explicatives contenues dans le vecteur . Arellano et Bover (1995)
montrent que les variables dépendantes retardées sont de faibles instruments
dans le modèle en différence première et l’estimateur obtenu est biaisé en petit
échantillon, car, lorsque le modèle dynamique est exprimé en différences
premières, les instruments sont en niveau, et vice versa. Blundell et Bond (1998)
démontrent que cette fragilité provient du manque de corrélation entre
, et les variables du modèle écrit en différence première. Ils testent
cette méthode à l’aide des simulations de Monte Carlo. Ils combinent alors
l’équation en différences premières (2) avec les instruments d’Arellano et Bond
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muticolinéarité. La volatilité des IDE est positivement corrélée aux variables
institutionnelles.
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(0,261)
Infrastructures 0,5130 0,4312 0,5042 0,4124 0,3141 0,4261 0,4165
(0,083) (0,135) (0,091) (0,104) (0,204) (0,031) (0,074)
LogPIB/habitant 0,9438* 0,8251** 0,7621 0,5231* 0,3412* 0,3061* 0,4021
(0,063) (0,025) (0,136) (0,061) (0,078) (0,086) (0,218)
Ressources naturelles 0,4256 0,042* 0,631** 0,354** 0,405*** 0,430* 0,305
(0,241) (0,071) (0,015) (0,042) (0,000) (0,061) (0,243)
Corruption 0,0472**
(0,048)
État de droit 0,0208*
(0,064)
Qualité de -0,0018
la régulation (0,000)
Qualité du 1,6505
service public (0,570)
1,7261*
Stabilité politique (0,079)
Liberté d'expression 0,2346**
(0,049)
Constante -2,099 -1,265 -0,462 -1,421 -0,896 -2,416 -1,652
(0,795) (0,632) (0,795) (0,634) (0,942) (0,397) (0,684)
Observations 856 874 871 904 881 876 899
Nombre de pays 53 53 53 53 53 53 53
N, d’instruments 28 32 26 24 38 41 34
AR(1) 0,0013 0,0010 0,0020 0,0001 0,0004 0,0000 0,0001
AR(2) 0,4096 0,3356 0,4150 0,3410 0,3821 0,4212 0,4512
Test de Hansen 44,17 33,08 32,78 31,25 28,15 24,61 29,65
Prob, de Hansen 0,135 0,245 0,318 0,263 0,261 0,241 0,261
Notes : les écarts-types robustes sont entre parenthèses ; *, **, et *** indiquent
respectivement les significativités à 10%, 5%, et 1%.
Source : auteurs.
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Variable dépendante : Volatilité des IDE, Estimation : MCO
Modèle 1 Modèle 2 Modèle 3 Modèle 4 Modèle 5 Modèle 6 Modèle 7
Formation brute du capital 0,137 0,140 0,140 0,153 0,139 0,125 0,185
fixe (0,185) (0,188) (0,184) (0,180) (0,184) (0,188) (0,176)
Capital humain 0,018 -0,025 -0,044 -0,013 -0,020 0,014 -0,074*
(0,031) (0,028) (0,035) (0,028) (0,032) (0,027) (0,040)
Infrastructures -0,0079 -0,0040 0,0034 -0,0026 0,0016 -0,0004 0,0036
(0,017) (0,018) (0,019) (0,017) (0,018) (0,018) (0,019)
LogPIB/habitant 0,157** 0,185** 0,200** 0,162** 0,157** 0,119* 0,257***
(0,070) (0,078) (0,078) (0,073) (0,073) (0,061) (0,085)
Ressources naturelles 0,0453
(0,0289)
Corruption 2,305**
(1,051)
État de droit 2,824**
(1,252)
Qualité de la régulation -2,205**
(1,594)
Qualité du service public -0,035*
(1,324)
Stabilité politique -0,487
(0,597)
Liberté d'expression 3,765***
(1,347)
Constante -3,443* -0,235 0,918 -0,445 -0,235 -2,847* 1,365
(1,866) (1,788) (2,165) (1,967) (2,136) (1,493) (2,084)
Observations 145 145 145 145 145 145 145
Nombre de pays 53 53 53 53 53 53 53
R-squared 0,538 0,552 0,554 0,544 0,543 0,531 0,585
Notes : les écarts-types robustes sont entre parenthèses ; *, **, et *** indiquent
respectivement les significativités à 10%, 5%, et 1%.
Source : auteurs.
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favorise la volatilité accrue des IDE de 0,14. Cette volatilité s’explique par les
faibles niveaux de démocratie, caractérisés par la faible alternance au pouvoir.
S’agissant des variables de contrôle, les ressources naturelles accroissent
significativement la volatilité des IDE dans la sous-région.
Tableau 4 : Impact de la qualité des institutions sur la volatilité des IDE dans
les sous-régions
Variable dépendante : Volatilité des IDE Méthode d'estimation: 2SLS
Afrique centrale Afrique de l'Ouest Afrique de l'Est Afrique australe Afrique du Nord
Coefficients P< t Coefficients P< t Coefficients P< t Coefficients P< t Coefficients P< t
FBCF 1,4228 0,613 0 ,2174 0,116 0,1307** 0,029 0,1416* 0,088 0,082** 0,035
Capital humain 0,118 0,608 0,1058** 0,044 0,0503 0,108 -0,003*** 0,001 -0,019** 0,042
Infrastructures -0,0128 0,922 0,0708*** 0,009 0,0003 0,983 0,0138** 0,020 -0,0009 0,002
LogPIB/habitant 0,1912 0,745 0,1837** 0,017 0,0325 0,805 0,107 0,027 -0,0736** 0,036
Ressources naturelles 0,4352* 0,093 0,0385*** 0,000 6,6273*** 0,000 -0,0154 0,885 -1,2296 0,264
Corruption -0,2711 0,848 -1,256 0,687 2,5581** 0,040 2,534* 0,069 -0,4487** 0,04
État de droit 0,1444** 0,038 -1,4307 0,657 3,8403** 0,013 1,8684 0,385 -0,7137 0,485
Qualité de
-1,0976* 0,078 -3,7434 0,296 0,1557* 0,070 0,8217** 0,029 -0,1618* 0,097
la régulation
Qualité du
5,5577 0,403 -0,9016 0,755 1,7545** 0,022 -1,4933* 0,059 0,918*** 0,001
service public
Stabilité politique -1,842*** 0,004 -0,8332 0,614 1,6117*** 0,004 -1,390*** 0,007 0,367* 0,053
Liberté d'expression 5,5213 0,722 2,3844 0,406 1,9611 0,123 -3,9097** 0,019 -2,805** 0,03
Constante 7,256 0,609 -12,77*** 0,000 4,2704* 0,078 -1,0473 0,648 1,2547 0,403
Observations 96 163 64 146 63
Nombre de pays 11 16 9 5 12
Wald chi2(1) 25,63 26,13 30,21 21,43 33,16
Prob>chi2 0,0001 0,0006 0,0040 0,0008 0,0074
R2 0,4003 0,3455 0,6920 0,4663 0,4125
Notes : *, **, et *** indiquent respectivement les significativités à 10%, 5%, et 1%.
Source : auteurs.
En Afrique de l’Ouest, la volatilité des IDE est plus du ressort des variables
économiques que des variables institutionnelles. Ces dernières ont des signes
négatifs mais non significatifs, excepté celui de la liberté d’expression, pour
laquelle le coefficient est non significatif, bien que positif. Ce résultat
encourageant montre que l’amélioration du cadre institutionnel est susceptible
d’améliorer l’attractivité. Les cas du Sénégal, du Nigéria, du Ghana et du Bénin
sont révélateurs. Des contre-exemples fondés sur les modifications
constitutionnelles enregistrées au Burkina Faso et au Togo altèrent le résultat
global de la sous-région.
En Afrique de l’Est, le cadre institutionnel favorise la volatilité des IDE. Les
variables institutionnelles ont des coefficients positifs et significatifs, excepté la
liberté d’expression. De tels résultats justifient les réflexions sur le problème de
leur mesure, puisqu’elles sont obtenues par des enquêtes auprès du public. En
outre, la forte attractivité du secteur des ressources naturelles se confirme en
Afrique de l’Est. La présence des ressources naturelles accroît alors la volatilité
des IDE. Il en est de même de l’investissement domestique.
En Afrique australe, la qualité du service public, la stabilité politique et la liberté
d’expression réduisent la volatilité des IDE respectivement de 1,49, 1,39 et 3,90.
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Ce résultat s’explique par une diminution considérable des délais de traitement
des dossiers, l’informatisation des procédures, la consolidation démocratique.
Les problèmes internes dans les partis politiques ne traduisent pas toujours une
quiétude du fonctionnement des institutions. La corruption et la qualité de la
réglementation qui favorisent la volatilité des IDE engendrent aussi des coûts
additionnels, accentuent l’incertitude, réduisent le volume des IDE. Ceci est
justifié par l’instauration d’une taxe illégale qui tend à décourager les
investisseurs étrangers. La FBCF et les infrastructures contribuent à accroître
significativement la volatilité des IDE. A contrario, le capital humain réduit
significativement la volatilité des IDE.
En Afrique du Nord, la corruption, la qualité de la réglementation et la liberté
d’expression réduisent de façon significative la volatilité des IDE. Le plus grand
effet vient de la liberté d’expression dont l’influence est de 2,805, justifié par le
retour à la paix après la crise du printemps arabe, au début des années 2010.
Aussi, les mesures coercitives en matière de corruption et de violation de la
réglementation justifient un climat serein qui assure une protection pour les
investisseurs étrangers. La FBCF accroît significativement la volatilité des IDE.
A contrario, le capital humain et le PIB/tête réduisent significativement la
volatilité des IDE.
CONCLUSION
Cet article analyse l’impact de la qualité des institutions sur la volatilité des IDE
en Afrique. Les investigations empiriques menées ont permis, à partir des
données de panel estimées par la méthode des moments généralisés en système
et des doubles moindres carrés, d’établir plusieurs résultats. Premièrement, il
ressort qu’en Afrique, la volatilité des IDE est expliquée par la qualité des
institutions, notamment, le régime politique, le cadre juridique, la stabilité
politique, la liberté d’expression et la qualité de la réglementation.
Deuxièmement, les autres variables explicatives sont la formation brute du
capital fixe et la qualité des infrastructures. Troisièmement, les variables
institutionnelles affectent de manière hétérogène la volatilité des IDE dans les
différentes sous-régions. En Afrique centrale, la volatilité des IDE est expliquée
par le régime politique, l’État de droit, la qualité de la réglementation et la
stabilité politique. En Afrique de l’Ouest, cette volatilité est uniquement
expliquée par le régime politique. En Afrique de l’Est, c’est le régime politique,
l’État de droit, la qualité de la réglementation, la stabilité politique, la corruption
et la qualité du service public qui expliquent la volatilité des IDE. En Afrique
australe, la volatilité des IDE relève de la corruption, de la qualité de la
réglementation, de la stabilité politique, de la qualité du service public et de la
liberté d’expression. En Afrique du Nord, enfin, cette volatilité est expliquée
par la corruption, la qualité de la réglementation, la stabilité politique, la qualité
du service public et la liberté d’expression.
Trois principales recommandations sont formulées : (i) l’assainissement de
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l’environnement institutionnel à travers la mise en place des règles
économiques, politiques et légales qui délimitent et soutiennent l’activité
transactionnelle ; (ii) la promotion de politiques de bonne gouvernance afin de
réduire les inefficiences institutionnelles, de stimuler la compétitivité dans les
systèmes de marché, et de garantir la protection des droits de propriété ; (iii) les
réformes institutionnelles orientées vers le cadre législatif en matière
d’investissements directs étrangers.
BIBLIOGRAPHIE
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Annexes
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Cap_Hum -0,18 -0,13 1
Infrastr -0,02 -0,15 0,315 1
Res_Nat 0,102 -0,09 0,089 0,448 1
LogPIB/Cap 0,260 -0,12 -0,431 0,243 0,818 1
Corrup 0,100 -0,37 0,238 -0,120 -0,281 -0,329 1
Etat_droit 0,018 -0,25 0,606 -0,108 -0,15 -0,467 0,792 1
Qual_Reg 0,061 -0,35 0,467 0,040 -0,096 -0,330 0,678 0,824 1
Qual_Ser 0,085 -0,32 0,285 0,046 -0,058 -0,199 0,791 0,736 0,728 1
Stab_Pol -0,27 0,118 0,707 0,163 0,186 -0,319 0,334 0,711 0,508 0,414 1
Lib_Exp 0,154 -0,40 0,456 -0,050 0,018 -0,188 0,763 0,862 0,904 0,860 0,493 1
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