Souverainete Monetaite
Souverainete Monetaite
Souverainete Monetaite
Jérôme Blanc
Résumé!
:
Ce texte propose un cadre conceptuel visant à rendre compte de façon
compréhensive de la souveraineté monétaire, à partir de deux niveaux de
conceptualisation. A un niveau primaire on pose quatre invariants constitutifs de la
souveraineté monétaire. A un niveau supérieur en interviennent les variantes. On
examine ces variantes dans le contexte de la seconde moitié du XXe siècle. On met en
avant l’émergence et la stabilité de l’une d’elles, le principe d’exclusivité monétaire
nationale.
“!
Constants and Variants of Monetary Sovereignty. The Case for a
Comprehensive Conceptual Framework ”
Abstract!:
This text aims at building a conceptual framework to give a comprehensive view
of monetary sovereignty. Two conceptual levels are developed. At a primary level, four
constants are identified. At a higher level variants take place. These variants are studied
in the context of the second half of the twentieth century. The emergence and the
stability of one of these variants is especially studied : the principle of national money
exclusive.
2
1 Une version de ce texte a été publiée dans la revue Economies et sociétés, série “!Monnaie!”, ME n°4,
février 2002, pp. 193-213, et auparavant présentée dans le cadre du colloque “!Du franc à l’euro!:
changements et continuité de la monnaie!” organisé à Poitiers les 14-16 novembre 2001 par l’université
de Poitiers.
2 Schuler [2000], promoteur infatigable de l’orthodoxie du currency board puis de la dollarisation
officielle, regrette avec raison que, dans sa recherche d’une définition de la souveraineté monétaire par
les économistes traitant du sujet, il n’en ait quasiment pas trouvé (à l’exception notable de Robert
Mundell [1997] et de deux autres).
3
Carreau fait suivre une telle introduction par des développements qui modulent
ce qui apparaît comme un point de doctrine absolue en matière monétaire en précisant
de quelle façon la souveraineté monétaire est confrontée à l’utilisation de la monnaie
par les opérateurs privés, particulièrement dans le domaine des eurodevises. Quoi qu’il
en soit, si cette définition devait graver dans le marbre ce qu’est la souveraineté
monétaire, elle en fournirait une vision extrêmement restrictive, dont on perçoit une
conséquence regrettable dans la citation suivante de l’historien Carlo Cipolla :
“!La souveraineté monétaire est une chose très récente. Avant la fin du XIXe siècle,
aucun État occidental ne jouissait d’une souveraineté monétaire complète. […] Dans les
siècles précédents, la situation était très différente. Dans chaque État, qu’il s’agisse d’un
État féodal, d’une cité-État ou d’un État national, des pièces étrangères circulaient
normalement et largement aux côtés des pièces locales. […] Il n’y avait normalement
rien d’illégal à cela. […] La doctrine de base de l’organisation monétaire de ces siècles
[était que] les pièces étrangères avaient les mêmes droits que les pièces nationales et
qu’elles pouvaient entrer librement et circuler librement sans limitation particulière!”
(Cipolla [1967, p. 14]!; nous soulignons).
3 C’est ce que fait Schuler [2000]!: “!As a practical matter, a truly irrevocable surrender of monetary
sovereignty is almost impossible for a nation!: a nation can break even a monetary arrangement
established by an international treaty, though the cost may be high!”. Cet argument est bien commode
pour affirmer qu’une organisation de l’émission monétaire comme celle du currency board, qui dans son
principe a pour but d’éliminer toute politique monétaire, ne réduit pas la souveraineté monétaire.
4
4C’est ce qui ressort en particulier des travaux initiés dans le séminaire “ souveraineté et légitimité de la
monnaie!” dont Aglietta et Orléan (dir.) [1999] constitue un aboutissement.
5
billets “!talonas!” émis, cette fois circulant normalement aux côtés du rouble, ne
portaient pas mention d’une unité de compte et celle-ci demeurait officiellement et de
fait le rouble. Prenons enfin le cas des monnaies d’or et d’argent anglaises dont la
frappe devient libre à partir de 1666 : l’absence de prélèvement de seigneuriage ne
correspond pas à une incapacité de le faire mais à un choix politique fort qui n’ôte rien
à la souveraineté monétaire britannique de l’époque.
Ces quatre éléments constitutifs du niveau primaire de la souveraineté monétaire
en donnent une caractérisation a minima. Il existe cependant d’autres éléments qui s’y
greffent et sont susceptibles de faire de la souveraineté monétaire un absolu, au sens
d’un tout cohérent et exclusif totalement maître de l’ordre monétaire. Ils en constituent
ainsi un niveau supérieur :
1. La capacité à imposer les instruments monétaires de l’autorité souveraine
dans les pratiques internes de compte et de paiement. Le nominalisme des
contrats est l’une des manifestations possibles de cette capacité. A son
extrémité, il peut s’agir de la saturation des pratiques monétaires par les
seuls instruments monétaires internes.
2 . La capacité à maîtriser les pratiques de conversion entre monnaie
nationale6 et monnaies étrangères, autrement dit la maîtrise de la
convertibilité de la monnaie. A son extrémité, il peut s’agir de restrictions
quantitatives, de l’établissement de conditions propres à différents types de
conversion répertoriés (d’où des systèmes de changes multiples comme en
URSS), voire d’un contrôle total des pratiques de conversion.
3. La capacité à mener une politique monétaire, autrement dit à moduler les
conditions de l’émission de moyens de paiements et donc à agir sur la
quantité de monnaie émise. Par là, la politique monétaire a une influence sur
le seigneuriage prélevé. A son extrémité, cette politique peut aussi conférer
la capacité de faire varier l’état relatif des richesses internes, autrement dit la
position relative des créanciers et des débiteurs.
4. La capacité à mener une politique de change, autrement dit à moduler la
valorisation externe de la monnaie interne. Par là, la politique de change
détermine ou simplement influence la valeur de l’unité de compte. A son
extrémité, il s’agit d’une fixation autoritaire de sa valeur externe. La
politique de change entre aussi en jeu dans l’état relatif des richesses en
interne.
6 Le terme “!national!” est ici employé comme simplification pour désigner ce qui est relatif à l’espace de
souveraineté.
7
Prati Poli-
-ques tique
Niveau Politique
Pratiques Unité de
supérieur monétaire
monétaires compte
internes
Niveau
primaire de la Symbo-
Autorité
souveraineté lique
monétaire
Seigneu-
riage Interne
Relations
Pratiques avec
de con- Politique de l’extérieur
version change
7 Le currency board vise la régulation automatique de la masse monétaire. Il est fondé sur trois piliers!: la
fixité du taux de change de la monnaie nationale contre une devise, la couverture totale de la base
monétaire par des réserves de change et la garantie de convertibilité des avoirs nationaux en avoirs
étrangers au moins pour les banques commerciales. Voir à ce propos par exemple Ponsot [2002].
9
La souveraineté monétaire ainsi définie laisse entrevoir, dans son exercice mais
aussi dans la façon dont elle est considérée par l’autorité souveraine elle-même, une
grande variété de régimes possibles. Depuis la mise en place de système de Bretton
Woods, la façon dont la politique monétaire, la politique de change et la convertibilité
des monnaies sont envisagées a considérablement évolué!; le rapport aux pratiques
monétaires internes, quant à lui, a peu bougé (2-1). On met ici l’accent sur cette
dimension stable de la souveraineté monétaire en laissant de côté ce qui, au contraire, a
connu, dans les décennies précédentes, une évolution certaine. Ce qui est resté stable est
lié au principe d’exclusivité monétaire nationale dont on esquisse la lente émergence (2-
2) et pour lequel on s’interroge sur les facteurs susceptibles de le remettre en cause (2-
3).
régime de change fixe, sont passées de 92 à 74, soit de 63% à 39,5% des pays
déclarants. Selon cette évaluation au vu des déclarations des autorités monétaires, la
tendance est ainsi clairement, depuis l’effondrement du système monétaire international
de Bretton Woods, et en dépit de tentatives régionales concertées et surtout de tentatives
isolées de restaurer une discipline de change, au développement de l’autonomie
formelle en matière de politique de change. Ce mouvement doit cependant être
relativisé par l’examen des pratiques de gestion du flottement des monnaies qui font
apparaître des “!ancrages implicites!” dans le cadre de régimes de change pourtant
formellement flexibles, l’idée étant qu’il y a une recherche de stabilité relativement à
une monnaie ou à un panier de monnaies (Bénassy-Quéré et Coeuré [2000]).
Les règles de la convertibilité ont connu une transformation très forte depuis
1944!; d’abord par le retour progressif des pays européens à la convertibilité dans les
années 1950, ensuite par l’accroissement progressif du nombre d’États adhérant au FMI
(29 signataires de sa charte le 27 décembre 1945, 183 membres fin 2000), notamment la
plupart des États issus du démantèlement des empires coloniaux en particulier autour de
1960 puis, dans les années 1990, les États issus de l’ancien bloc soviétique central et
est-européen, enfin par la tendance lourde de libéralisation des flux de capitaux à partir
de la fin des années 1970. Les statuts du FMI sont tels que les adhérents sont tenus, par
l’article VIII, d’établir la libre convertibilité de leur monnaie pour les transactions
courantes, à deux exceptions près!: d’une part si, en conformité avec l’article XIV de
ces statuts, l’État adhérent imposait des restrictions au moment de son adhésion, celles-
ci peuvent demeurer en vigueur!; d’autre part si, pour une raison ou pour une autre,
l’imposition de nouvelles restrictions de convertibilité a lieu avec l’approbation du FMI.
De fait, le nombre d’États acceptant les obligations de l’article VIII des statuts du FMI a
progressivement crû, passant de 60 en juin 1986 à 149 fin 1999, soit de 40% à 80% du
total des membres (IMF, International Financial Statistics, diverses années). C’est
entre 1993 et 1998 que le nombre d’États se pliant à l’article VIII a le plus augmenté
puisqu’il a alors presque doublé.
En second lieu, l’un des deux éléments de la souveraineté monétaire en rapport
avec l’espace interne, la politique monétaire, a subi lui aussi une profonde
transformation. Elle est liée d’une part à l’influence croissante du FMI sur les systèmes
monétaires nationaux, d’autre part à la révolution monétariste. L’influence du FMI s’est
accrue considérablement dans le monde depuis la suspension de la fixité des changes en
1973. Le nombre de ses interventions a fortement augmenté et, au cours des années
1970, elles se sont quasi totalement réorientées vers les pays en voie de développement.
Quoi qu’il en soit, dès sa création le FMI a promu une organisation des systèmes
monétaires fondée sur le central banking laissant un champ considérable à la politique
12
Cette volonté est le fruit d’une lente montée en puissance des autorités publiques
dans la gestion et le contrôle monétaires depuis la Renaissance et la fin des féodalités
monétaires.
L’Ancien régime français donne un point d’appui d’autant plus intéressant en la
matière que la France est l’un des premiers États à mettre en œuvre le principe
d’exclusivité monétaire nationale. Alors que les monnaies étrangères circulent
abondamment dans le royaume à partir des contacts commerciaux des provinces
périphériques, les autorités royales ne cessent de les décrier, sans résultat tangible, au
point que la seule façon d’avoir un semblant de prise sur ces monnaies est de régler leur
cours plutôt que de vainement les décrier. En 1577, un édit démonétise 180 types de
pièces, provenant d’une vingtaine d’espaces de souveraineté différents (Bayard et
Guignet [1991, p. 224]), à l’exception de la pistole espagnole qui jouit d’une immense
popularité et qui circule alors abondamment. De façon générale, la circulation
monétaire de l’Ancien régime est particulièrement complexe au regard des pratiques
actuelles10 et cette complexité est autant le fruit du laisser-faire des autorités que de leur
incapacité à la simplifier en imposant les seules monnaies royales. Autrement dit, si les
autorités disposent d’une souveraineté monétaire indéniable qui se traduit par le
prélèvement d’un seigneuriage important et l’imposition des marques de la souveraineté
sur les monnaies royales, lesquelles sont diffusées dans l’ensemble du royaume à partir
de la vingtaine d’ateliers monétaires autorisés à les frapper, l’espace de la circulation
monétaire est tout sauf cadenassé. En France, la transition vers l’exclusivité monétaire
nationale a lieu entre la révolution de 1789 et celle de 1848. La révolution de 1789 se
traduit par une volonté de rationalisation forte de la société, passant par la suppression
des corporations et des hiérarchies anciennes au profit de l’établissement d’une société
ouverte. L’établissement d’un système de mesures décimal au détriment des anciennes
mesures fait partie de cette rationalisation. En matière monétaire, le franc et ses
subdivisions décimales remplacent formellement la livre tournois et sa hiérarchie livre /
sous / deniers en 1795. La décimalisation est un élément symbolique non négligeable de
l’ouverture de la société dans la mesure où les hiérarchies monétaires anciennes
reproduisent les hiérarchies sociales!: ceux qui comptent en livres ne sont pas ceux qui
C’est ainsi qu’en 1848 encore le mouvement n’était pas suffisamment évident, ce qui
fait que Marx et Engels ne l’ont pas vraiment vu lorsqu’ils rédigèrent le Manifeste du
Parti communiste, fin 1847!:
“!La bourgeoisie supprime de plus en plus la dispersion des moyens de production, de
la propriété et de la population. (…) La conséquence nécessaire de ces changements a
été la centralisation politique. Des provinces indépendantes, tout juste fédérées entre
elles, ayant des intérêts, des lois, des gouvernements, des tarifs douaniers différents, ont
été regroupées en une seule nation, avec un seul gouvernement, une seule législation,
un seul intérêt national de classe, derrière un seul cordon douanier!” (Marx et Engels
[1848, pp. 36-37]).
Le complément qui n’apparaît pas est!: une seule monnaie, organisation que
Helleiner qualifie de Territorial Currencies, monnaies territoriales au sens du territoire
de l’État-nation (Helleiner [1997]), et que Cohen qualifie de “!modèle westphalien de
géographie monétaire!”, centré sur le principe “!une nation, une monnaie!” (Cohen
[1998, pp. 24-26]). A la veille de la première guerre mondiale, les puissances
européennes ont toutes établi le principe de l’exclusivité monétaire nationale et les États
indépendants du continent l’ont fait ou sont en passe de le faire. L’unification monétaire
des États-Unis en 1913 correspond à un tel mouvement et parachève l’établissement du
principe dans les puissances occidentales. Ce mouvement s’est par la suite propagé à
l’ensemble de la planète avec notamment l’émergence, sur les décombres des anciens
empires coloniaux, de nouveaux États qui ont, à l’exception notable de la zone franc,
repris cette organisation monétaire à leur compte et par là reproduit le régime de
souveraineté monétaire occidental.
sociale aux États-Unis. La période 1944-1973 apparaît ainsi comme une période où non
seulement le principe d’exclusivité monétaire nationale achève sa généralisation mais
aussi les pratiques monétaires internes sont très fortement concentrées sur les seules
monnaies nationales ainsi promues. Autrement dit, l’exercice du principe d’exclusivité
monétaire nationale ne pose guère de difficultés. A partir de 1973 au contraire se
développent progressivement des usages monétaires parallèles à l’intérieur des États à
la monnaie et aux finances instables, principalement sous la forme de monnaies
étrangères, mais aussi à l’intérieur des États occidentaux financièrement stables,
principalement sous la forme de bons d’achat et de localisme monétaire. C’est à partir
des années 1970 que l’usage de monnaies étrangères dans les pratiques internes de
compte et de paiement s’est particulièrement développé, d’abord dans le cadre de la
montée des inflations latino-américaines. A la même époque, un ensemble de travaux a
fleuri sur ce qu’on a appelé les substitutions de monnaies (currency substitutions) — il
est vrai surtout tournés, du fait des méthodes employées, vers les usages de monnaies
étrangères pour la conservation de la richesse. Le localisme monétaire quant à lui a
resurgi dans les années 1980, principalement sous la forme d’un localisme infra-
étatique en Occident puis sous la forme de localismes de sécession dans les États en
situation d’effondrement comme particulièrement dans les pays d’Europe centrale et
orientale après 1989. Les bons d’achat enfin se sont développés considérablement à
partir des années 1970-80 sous la forme de titres de services marchands comme les
titres restaurant. Le dernier quart du XXe siècle est ainsi une période d’intensification
des usages monétaires parallèles. En général, ces éléments ne remettent pas en cause le
principe d’exclusivité monétaire nationale mais soulignent l’impossibilité de l’exercer
pleinement, hormis dans le cas des pays submergés par les monnaies étrangères du fait
d’une instabilité monétaire trop forte et pour lesquels la question d’une dollarisation
officielle ou d’une légalisation des usages du dollar en compte et en paiement émerge
parfois, comme en Israël ou en Bolivie au début des années 1980, en Argentine au
début des années 1990, puis, à la fin des années 1990, en Argentine à nouveau, au
Salvador et en Équateur.
L’Équateur a sauté le pas en 2001 et dollarisé officiellement son économie, ne
conservant comme élément de souveraineté monétaire qu’une pièce de cent cents
estampillée “!République d’Equateur!”. Le procédé rejoint celui panaméen et libérien,
États issus de l’intervention des États-Unis. D’autres États, particulièrement le
Guatemala et le Salvador, examinent cette possibilité comme moyen ultime d’établir la
confiance monétaire à destination des investisseurs internationaux car elle revient à
intégrer formellement l’espace monétaire des États-Unis. Il n’est pas innocent que ceux
qui promeuvent cette dollarisation officielle sont notamment ceux qui, comme Stephen
17
12 C’est aussi la seule union monétaire à monnaie unique à avoir été créée sur des bases égalitaires
(même si cela n’exclut pas des rapports de pouvoir et de domination au sein même de l’Union
européenne) parmi les unions monétaires établies depuis la signature des accords de Bretton Woods,
toutes les autres étant le produit de la décolonisation (zones franc) ou de la domination d’une puissance
sur les pays de la zone (États-Unis sur l’East Carribean Dollar par exemple).
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sont rares, les pays se dollarisant officiellement au point de supprimer toute monnaie
nationale le sont plus encore et les pays abandonnant leur monnaie au profit d’une
nouvelle monnaie supranationale se résument aux pays de la zone euro.
Ainsi le dernier quart du XXe siècle est moins une période de remise en cause
du principe d’exclusivité monétaire nationale dans ses trois dimensions que
d’accroissement des difficultés de son exercice pour un certain nombre d’États parmi
lesquels rares ont été ceux qui ont choisi de l’abandonner. Au contraire, les sécessions
et indépendances qui sont intervenues durant cette période illustrent la persistance d’un
localisme monétaire qui conduit immanquablement à la mise en place de l’exclusivité
monétaire nationale. Ainsi, dans les années 1990, on compte autant de monnaies
nouvelles que d’États issus de l’éclatement de l’URSS (quinze), de la Tchécoslovaquie
(deux) et de la Yougoslavie (quatre), et les indépendances acquises par l’Erythrée, le
Somaliland et la Namibie se sont traduites par un localisme monétaire territorial. Celui-
ci continue d’aller de pair avec la fondation d’un État et, comme il se traduit en général
à terme par la mise en place des conditions de l’exclusivité monétaire nationale, il
contribue à l’extension de ce principe. Celui-ci n’est pas véritablement menacé et,
lorsqu’il l’est, seul son troisième pilier, la spécificité territoriale de la monnaie
considérée, disparaît.
Conclusion
Éléments bibliographiques
Kydland F. E. and Prescott E. C., (1977), “!Rules rather than Discretion!: The
Inconsistency of Optimal Plans!”, Journal of Political Economy, vol. 85, n°3, pp. 473-
492.
Marx K. et Engels F., (1848), Manifeste du parti communiste, Paris : Éditions
sociales, 1976, 96 p.
Mundell R., (1997), “!Money and the Sovereign State!”, texte non publié préparé
pour l’International Economic Association Conference, Trento, Italy, 4-7 septembre.
(cité par Schuler [2000]).
Ponsot J.-F., (2002), Le modèle de currency board ou l'apostasie du central
banking. La caisse d'émission, antithèse de la banque centrale, thèse, Dijon!: Université
de Bourgogne.
Schuler K., (2000), “!What Use Is Monetary Sovereignty!?!”, draft for!: James
Dean (ed.), forthcoming book on dollarization.