These Benhamza Karima
These Benhamza Karima
These Benhamza Karima
Année : 2016
Faculté des sciences de l’ingénieur
Département d’informatique
THESE
Présentée en vue de l’obtention du diplôme de
Doctorat en Sciences
Option
Intelligence Artificielle
Par
BENHAMZA KARIMA
Devant le jury
Présidente :
SOUICI-MESLATI LABIBA Pr. Univ. Badji Mokhtar- Annaba
Directeur de Thèse :
SERIDI HAMID Pr. Univ. 08 mai 1945- Guelma
Examinateurs :
MEROUANI HAYET FARIDA Pr. Univ. Badji Mokhtar- Annaba
CHIKHI SALIM Pr. Univ. Mentouri- Constantine
BOUKROUCHE ABDELHANI Pr. Univ. 08 mai 1945- Guelma
Remerciements
i
Résumé
ii
Abstract
Given the diversity and the large number of component parts, existing applications
environment is becoming more complex and dynamic. So, the systems functions become
increasingly difficult to define, and their specification is often incomplete, even though its
elements are detailed.
The new technical design of multi-agent systems attempt to build artificial systems in which
the observed collective activity is disclosed in any of their parts.
The technics of self-organized multi-agent systems can build artificial systems in which
observed collective activity is described in any of their parts. This approach is particularly
useful in distributed, dynamic and open systems which are difficult to formulate. However,
the existing relation between collective behavior and individuals composing this system is
difficult to find. Getting the desired collective behavior of the system while the agents only
seek to achieve an individual objective is also difficult.
Therefore, the objective of this research is to address this main problematic in open and
dynamic systems: the development of self-organizational mechanisms that allow the
emergence of coherent and adaptive solutions. This ensures the macroscopic properties of the
system designed by developing simple behaviors of entities at a microscopic level.
To achieve this objective, we propose to model the global dynamics of SMA as environmental
constraints and agent behavior as control and adaptation actions. Thus, this process is built at
individual and collective levels. This approach was applied in modeling and solving complex
problem of traffic signals control in multiple intersections network.
iii
م خــــــــص
بيئة ا تطبيقات ا موجودة حا يا أصبحت أ ثر تعقيدا ودي امي ية ،ظ ار عدد ا بير من
أصبح من ا صعب تحديد وظائف ذ ا ع ى اختاف م .وبا تا ي فإ اأجزاء ا م و ة
ا ظم و مواصفات ا ا تي غا با ما ت ون اقصة ع ى حو متزايد با رغم من تحديد خصائص
أجزائ ا.
ا تق يات ا جديدة تصميم ا ظم متعددة ا و اء تحاول ب اء أ ظمة اصط اعية ا تي ا يتم
وصف ا شاط ا جماعي في أي من أجزائ ا .ذ ا طرق مفيدة بش ل خاص في ا ظم
ا موزعة ودي امي ية وا م فتحة وا تي ي صعبة إضفاء ا طابع ا رسمي ع ي ا .ف يس من
ا س ل إقامة ا رابط ا موجود بين ا س وك ا جماعي واأفراد ا ذين يش ون ذا ا ظام .فمن
بسيط ا صعب ا حصول ع ى ا س وك ا جماعي ا متماسك ،في حين أن ا و يل ا مش ل
و يسعى فقط تحقيق دف ا فردي.
و ذ ك ،وفي سياق حل مش ة ،فإن ا دف من ذا ا بحث و معا جة ذ اإش ا ية
ا رئيسية في ا ظم ا مفتوحة وا دي امي ية بتطوير آ يات ا ت ظيمي ا ذاتي ا تي تسمح بظ ور
ظام مصمم من ح ول متماس ة وقاب ة ت يف .و ذا يضمن ا خصائص ا ماي روس وبية
خال تطوير س و يات بسيطة ع ى ا مستوى ا مي روس وبي.
تحقيق ذ ك ،قترح أوا تصميم دي امي ية ا موذج ا جماعي ظام متعدد ا و اء في ش ل
قيود بيئية أما س وك ا و اء في ون في ش ل إجراءات رقابة وت يف مع ا .و ذا ،يتم ب اء
ذ ا عم ية ع ى ا مستويات ا فردية وا جماعية .و في ا مرح ة ثا ية ،قد تم تمديد ذا ا م ج
ا تصميمي سيطرة ع ى مش ة معقدة و ي مراقبة اإشارات ا ضوئية في شب ة ا طرق
متعددة ا تقاطعات و ذا تقييم ا م ج ا مقترح.
مات ا بحث :ظام متعدد ا و اء ،ا ت ظيم ا ذاتي ،ظ ور ،ا ت يف ،حل ا مش ات ،حر ة ا مرور ع ى ا طرق،
ومراقبة ااشارات.
iv
Table des matières
Remerciements ………………………………………………………………………………………………………………….. i
Résumé ……………………………………………………………………………………………………………………………… ii
Abstract ……………………………………………………………………………………………………………………………… iii
…………………………………………………………………………………………………………………………………… ملخص iv
INTRODUCTION ………………………………………………………………………………………………………………. 1
1. Problématique et cadre de travail ……………………………………………………………………………… 1
2. Motivations, proposition et contributions ………………………………………………………………… 2
3. Plan de la thèse …………………………………………………………………………………………………………. 4
Introduction…………………………………………………………………………...……………………………………………… 87
4.1 Résolution de problèmes et Système Multi-Agents 88
4.2 L’auto-organisation dans le processus de résolution de problème par SMA 88
4.3 Modèle proposé de résolution de problème par les SMA adaptatifs 89
4.3.1 Point de vue adopté ……………………..…………………..…………………..………………….. 89
4.3.2 Principe de conception ……………………..…………………..…………………..………………….. 90
4.4 Conception d’environnement…………………………………………………………………………...……….. 92
4.4.1 Aspects structurels …………………………………………………………………………...…………… 93
4.4.2 Aspects dynamiques…………………………………………………………………………...………… 93
4.5 Conception de comportement auto-organisé des agents………………………………………….. 95
4.5.1 Conception d’interaction…………………………………………………………………………......... 95
4.5.2 Réorganisation dirigée par la fonction du système …………………………………… 95
4.6 Conditions sollicitées dans le processus de réorganisation ……………………………………. 96
4.7 Dualité de l’autonomie et du contrôle du système …………………………………………………… 96
4.8 Lien entre les niveaux macro et micro ……………………………………………………………………… 97
4.9 Etapes de conception de SMA auto-organisé pour la résolution de problèmes ……… 97
4.10 Résolution de problème dirigée par une auto-organisation……………………………………… 98
Conclusion…………………………………………………………………………...………………………………………………… 99
Introduction générale
1
Introduction générale
2
Introduction générale
internes. Ils sont en interaction avec des environnements fortement changeants et doivent
réagir et évoluer sans aucune intervention externe.
L’adaptation est ainsi une propriété à fournir à ces systèmes afin de répondre à cette
dynamique environnementale. L’approche multi-agents est un aussi excellent paradigme de
modélisation et d’implantation de ces systèmes complexes. Les agents sont aptes à faire face
aux changements imprévus de leur environnement et Ils peuvent s’organiser de manière
autonome pour maintenir leurs performances. La mise en place de ces processus
organisationnels permettra l’émergence des comportements cohérents recherchés.
Nous formulons, dans cette thèse, un modèle générique d’adaptation dans les SMA se
basant sur l’évolution de l’organisation globale et l’évaluation des interactions locales entre
les différents agents. L’approche consiste à maintenir un degré admissible de coopération
entre les agents du système par une réorganisation locale. L’effet de ce mécanisme adaptatif
permet d’augmenter la performance globale. Les agents du système évoluent, leurs intérêts
ainsi que leurs besoins évoluent dans le temps. Face aux perturbations résultant de ces
changements, le système se réorganise dans le but de faire émerger sa structure
organisationnelle vers une structure coopérative et adaptative.
Cette thèse présente en parallèle au problème de la conception d'un SMA adaptatif,
une étude plus générale du cadre et des mécanismes nécessaires à la résolution de problèmes
par auto-organisation. La question d’ingénierie soulevée dans ce travail est de savoir
comment garantir certaines propriétés macroscopiques ou globales du système conçu en ne
développant que des entités et leurs comportements à un niveau microscopique ou local.
Un intérêt particulier est donné aux aspects méthodologiques pour les SMA, tout en
illustrant les outils et méthodes proposés dans le cadre de la résolution de problèmes. Ces
recherches contribuent donc à répondre à une problématique déclinée en deux axes présentés
ci-après.
3
Introduction générale
3. Plan de la thèse
Ce manuscrit est divisé en deux parties:
La première partie qui présente l’état de l’art est composée de trois chapitres. Le premier
chapitre aborde l’aspect collectif dans la résolution de problème. Il expose aussi les
définitions et les concepts clés des SMA en mettant l’accent sur l’approche réactive.
Dans le second chapitre, les concepts fondamentaux de notre proposition ont été abordés.
D’abord, on s’est intéressé aux concepts de l’auto-organisation et l’émergence puis à leur
impact dans les systèmes adaptatifs. Dans le chapitre trois, un aperçu détaillé des méthodes de
conception des SMA existantes avec une étude comparative et les travaux connexes dans cet
axe sont présentés.
4
Introduction générale
5
Partie I
Etat de l’art
CHAPITRE 1
et Systèmes multi-agents
Chapitre I. Résolution collective de problèmes et Systèmes multi-agents
CHAPITRE I
Résolution collective de problèmes
et Systèmes multi-agents
Introduction
L’émergence des systèmes multi-agents a été l’un des évènements marquants des
années quatre-vingt-dix dans la recherche informatique. Apparus tout d’abord comme un sous
domaine de recherche de l’Intelligence Artificielle (IA), les systèmes multi-agents (SMA)
sont actuellement l’un des domaines les plus actifs de la recherche avec une assise applicative
de plus en plus importante.
Cette discipline, joignant plusieurs domaines, allant de l’IA, des systèmes
informatiques distribués au génie logiciel, s’intéresse aux comportements collectifs produits
par les interactions de plusieurs entités autonomes appelées agents. Elle permet d’offrir une
alternative intéressante pour la conception, la mise en œuvre et la simulation de systèmes
complexes distribués et ouverts.
D’autre part, la résolution des problèmes distribués se préoccupe de la façon dont un
problème donné peut être résolu par plusieurs entités qui coopèrent en divisant et en
partageant la connaissance à propos du problème et des solutions développées.
Dans ce chapitre, l’aspect collectif dans la résolution de problème est présenté. Les
concepts et principes fondamentaux des SMA sont introduits afin de situer ce travail dans son
contexte de recherche. Aussi, les différentes problématiques que soulèvent les SMA sont
énoncées telles que l’interaction, la communication et la coopération.
6
Chapitre I. Résolution collective de problèmes et Systèmes multi-agents
Elle est étroitement liée à la prise de décision. Cette dernière est considérée comme un
processus permettant de choisir une action (ou une séquence d’actions) pertinente
relativement à des critères parmi un ensemble d’actions possibles dans le but de résoudre un
problème donné. Les critères de sélection de l’action la plus adaptée prennent en compte à la
fois les contraintes du problème à résoudre et le but que le système doit atteindre.
Dans la plupart des cas, le processus décisionnel peut se décomposer de la manière
suivante [Schneider, 1994] :
(1) Définition du problème,
(2) Définition des buts,
(3) Résolution du problème,
(4) Évaluation des solutions obtenues,
(5) Sélection d’une solution.
Ainsi, dans ce contexte, la résolution de problème peut être considérée comme une
étape particulière du processus de décisionnel.
Toutefois, et depuis sa naissance dans les années cinquante, l’informatique est
essentiellement basée sur des théories formelles issues des Mathématiques ou de la Logique.
Si le développement de logiciels à partir de ce type d’approche a permis un succès réel, sa
pertinence actuelle et son devenir futur auxquels ce développement va devoir faire face dans
les prochaines années, n’est pas évident.
En effet, les approches de conception d’applications se heurtent à de nombreuses
difficultés. D’une part, l’aspect distribué qui contribue à accroître les problèmes de
conception, de stabilité et de maintenance, et d’autre part, l’aspect dynamique et ouvert des
applications actuelles qui rend la tâche plus ardue.
On pourrait dire que les systèmes à développer sont caractérisés par les propriétés
suivantes:
− Un grand nombre d’artefacts (logiciels, objets intelligents) en interaction;
− Un contrôle centralisé impossible à mettre en œuvre;
− Un environnement évolutif;
− Une tâche globale à réaliser.
La réponse à cette problématique est un challenge scientifique nommé “autonomic
computing”, dont l’objectif est de concevoir des entités distribuées capables de s’exécuter
seules, d’ajuster leur comportement face à des circonstances variées et de préparer leurs
ressources pour gérer au mieux leur charge de travail. Ainsi, la résolution coopérative de
problèmes prend une place prépondérante dans ces recherches.
7
Chapitre I. Résolution collective de problèmes et Systèmes multi-agents
8
Chapitre I. Résolution collective de problèmes et Systèmes multi-agents
9
Chapitre I. Résolution collective de problèmes et Systèmes multi-agents
Enfin, on peut noter que des travaux sont déjà en cours depuis des années pour
l’étude, la compréhension, l’inspiration des phénomènes et son application sur un problème
complexe réel. Toutefois, dans la plupart des systèmes étudiés, on peut souligner un facteur
commun : la dimension comportementale sociale observée. Ce qui revient à chercher la
réalisation d’artefacts simples et distribués capables d’accomplir des tâches complexes dans
sa dimension sociale par organisation, coopération et interaction. Ceci pourrait permettre de
construire des systèmes robustes, autonomes et adaptatifs. C’est là l’un des objectifs
fondamentaux des systèmes multi-agents.
Nous présentons ci-dessous le cadre général des SMA, notamment au travers des
concepts clés d’agent ce qui permet de structurer la problématique de ce travail de recherche.
1.2.1 Définitions
Dans [Russell et al., 2006], la notion d’agent est définie comme suit : « Un agent
est tout ce qui peut être compris comme percevant son environnement à travers des senseurs
et comme agissant sur cet environnement par l’intermédiaire d’effecteurs ».
Selon cette définition, un agent est un système qui décide par lui-même ce qu’il doit faire
pour atteindre ses objectifs (déterminés à sa conception). L’agent est situé dans un
environnement, doté de capteurs et d’actionnaires, observant l’environnement et cherchant à
modifier son évolution.
Dans [Ferber, 1995], la définition du terme « agent » est plus détaillée. L’auteur
allie le fonctionnement de l’agent et ses propreités.
On appelle agent une entité physique ou virtuelle :
1. Qui est capable d’agir au sein d’un environnement E.
2. Qui peut communiquer avec les autres agents de manière directe ou indirecte.
3. Qui est mue par un ensemble de tendances, sous la forme d’objectifs individuels,
d’une fonction de satisfaction ou de survie, qu’elle cherche à optimiser.
4. Qui possède des ressources propres.
10
Chapitre I. Résolution collective de problèmes et Systèmes multi-agents
Jennings, Sycara et wooldridge [Jennings et al., 1998] ont proposé une autre
définition de la notion d’agent qui reste néanmoins proche de celle donnée par [Russell et al.
1995] :
« Un agent est un système informatique, situé dans un environnement qui est
capable d’action autonome et flexible dans le but de répondre à ses objectifs de conception ».
11
Chapitre I. Résolution collective de problèmes et Systèmes multi-agents
De manière générale et quelle que soit sa définition, un agent suit le comportement décrit par
une boucle fermée appelée boucle sensori-motrice représentée par la figure 1.1.
12
Chapitre I. Résolution collective de problèmes et Systèmes multi-agents
a- Agent réactif
Comme son nom l’indique, un agent réactif ne fait que réagir aux changements
qui surviennent dans l’environnement. Autrement dit, un tel agent ne fait ni délibération ni
planification, il se contente simplement d’acquérir des perceptions et de réagir à celles-ci
(Figure1.2).
Étant donné qu’il n’y a pratiquement pas de raisonnement, ces agents peuvent agir
et réagir très rapidement. Ferber définit ce type d’agent comme suit : « Les agents réactifs,
définis par le fait même qu’ils n’ont pas de représentation de leur environnement et des autres
agents, sont incapables de prévoir ce qui va se passer et donc d’anticiper en planifiant les
actions à accomplir [Ferber, 1995] ».
Perception Action
Environnement
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Chapitre I. Résolution collective de problèmes et Systèmes multi-agents
b- Agent cognitif :
L’agent cognitif est un agent qui dispose d’une base de connaissances comprenant
l’ensemble des informations et de savoir-faire nécessaires à la réalisation de sa tâche et la
gestion des interactions avec les autres agents et avec son environnement [Ferber ,1995].
Ainsi, ces agents possèdent une représentation explicite de leur environnement,
des autres agents et d’eux-mêmes. Ils sont aussi dotés de capacités de raisonnement et de
planification ainsi que de communication. Le travail le plus représentatif de cette famille
d’agent porte sur le modèle BDI (Believe Desire Intention).
Ce modèle se fonde sur trois attitudes qui définissent la rationalité d’un agent intelligent :
Croyance (Belief B): ce sont les informations que possède l’agent sur son
environnement et sur les autres agents agissant sur le même environnement. Ceci
constitue les connaissances supposées vraies de l’agent.
Désir (Desire D): ce sont les états de l’environnement et parfois de lui-même,
qu’un agent aimerait voir réaliser. Ce sont les objectifs que se fixe un agent.
Intention (Intention I): ce sont les actions qu’un agent a décidé de faire pour
accomplir ses désirs. Ils forment des ensembles de plans qui sont exécutés tant
que l’objectif correspondant n’est pas atteint.
Le modèle BDI a inspiré beaucoup d’architectures d’agents cognitifs.
Etats mentaux
Environnement
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Chapitre I. Résolution collective de problèmes et Systèmes multi-agents
Il est possible de combiner ces deux architectures pour obtenir une troisième
architecture qui se base sur des agents cognitifs exhibant des capacités de réactions aux
événements, on parlera alors d’agents hybrides.
c- Agent hybride:
L’agent hybride est conçu pour combiner les capacités réactives à des capacités
cognitives, ce qui leur permet d’adapter son comportement en temps réel à l’évolution de
l’environnement. Dans ce modèle, un agent est composé d’une architecture multicouche qui
se base sur la hiérarchie de niveaux (Figure 1.4).
L’agent a une structure modulaire, ce qui est concrètement recommandé dans le
développement de processus artificiel. Les capacités de traitement peuvent être améliorées car
les différents composants peuvent fonctionner simultanément.
Généralement, on trouve deux présentations pour cette architecture « horizontale
et verticale ».
15
Chapitre I. Résolution collective de problèmes et Systèmes multi-agents
16
Chapitre I. Résolution collective de problèmes et Systèmes multi-agents
Les deux tendances ont déjà porté des résultats mais le paradigme des agents
s'impose car il est plutôt difficile de dire qu'un agent existe seulement comme une entité
unique et qu’il ne rencontrera pas d'autres agents dans son environnement.
1.3.1 Définitions
Plusieurs définitions ont été proposées, nous allons présenter la définition
donnée par [Ferber, 1995].
« On appelle système multi-agents (ou SMA), un système composé des éléments suivants:
Un ensemble d'objets O. Ces objets sont situés, c'est-à-dire que, pour tout objet, il
est possible, à un moment donné, d'associer une position dans E. Ces objets sont
passifs, c'est-à-dire qu'ils peuvent être perçus, créés, détruits et modifiés par les
agents.
Un ensemble de relations R qui unissent des objets (et donc des agents) entre eux.
17
Chapitre I. Résolution collective de problèmes et Systèmes multi-agents
18
Chapitre I. Résolution collective de problèmes et Systèmes multi-agents
19
Chapitre I. Résolution collective de problèmes et Systèmes multi-agents
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Chapitre I. Résolution collective de problèmes et Systèmes multi-agents
L'état courant du SMA n'est pas nécessairement connu entièrement, seuls des
indicateurs limités sur son état sont disponibles, et permettent son observation partielle. De la
même manière, une action destinée à influer sur le SMA pourra ne pas s'appliquer à
l'ensemble du système, ou pas de manière synchronisée.
Aussi, on distingue deux typologies des SMA selon le type des agents qui les
composent, à savoir les systèmes multi-agents cognitifs et les systèmes multi-agents réactifs.
a) SMA réactif
Un système multi-agents réactif est composé d'agents réactifs. L'étude des SMA
réactifs cherche à comprendre le fonctionnement du système comme un tout, en se focalisant
sur les aspects collectifs du système c’est-à-dire sur les interactions et la dynamique qui en
résulte.
Ce système présente plusieurs avantages tels que la fiabilité (assurée par le grand
nombre d'agents du système et leur simplicité) et la grande flexibilité vis à vis du changement
dynamique de son environnement. Cependant, la création de tels systèmes doit faire face aux
difficultés de prédiction du comportement global non représenté explicitement dans le
système, et aussi on peut avoir des difficultés à contrôler les comportements individuels par
rapport à un objectif non représenté explicitement.
b) SMA cognitif
Un système multi-agents cognitif est composé d'agents cognitifs. L'étude de ce
système cherche à améliorer les comportements individuels des agents en s'intéressant à leur
intelligence individuelle, leur modèle cognitif, et leurs communications. Ce type de système
met l'accent sur l'agent et ses capacités.
Ce système est facile à concevoir pour les applications dont l’évolution est
prévisible, aussi il tire profits des mécanismes de représentation complexe, et permet
l'échange d'information. Cependant, il présente quelques inconvénients tels que : la difficulté
de représenter les connaissances dans les problèmes complexes, la complexité de
communications entre agents, la faible performance pour des actions en temps réel, temps
important de réalisation des taches et l’impossibilité d’adaptation pour un environnement
dynamique.
21
Chapitre I. Résolution collective de problèmes et Systèmes multi-agents
En général, la différence entre les agents réactifs et les agents cognitifs peut être
expliquée par le compromis efficacité/complexité. Nous partageons l’opinion d’un nombre
important de chercheurs dans le domaine, qui affirment qu’aucune des architectures (réactive
et cognitive) n’offre une solution unique.
Le tableau suivant résume les différences entre les modèles cognitifs et les modèles réactifs.
En fonction du contexte problème, l’une des architectures est plus adaptée que
l’autre. La distinction réside avant tout dans l'objectif lie à l'étude du système, comme
indique dans [Parunak, 1999] :
L'étude des SMA cognitifs cherche à améliorer les comportements
individuels des agents en s'intéressant à leur intelligence individuelle, leur modèle
cognitif, et aux communications. Elle met l'accent sur l'agent et ses capacités.
L'étude des SMA réactifs cherche à comprendre le fonctionnement du
système comme un tout, en se focalisant sur les interactions et la dynamique qui
en résulte, donc sur les aspects collectifs du système.
L’une des caractéristiques importante qui constitue l'essence d'un SMA est
l’interaction. Grâce à elle, les agents vont pouvoir produire des comportements collectifs
complexes dont les conséquences exercent en retour une influence sur le comportement futur
du SMA. Qu’ils soient réactifs ou cognitifs, le problème principal à aborder est « comment
faire interagir les agents afin qu’ils accomplissent leurs tâches, et atteignent les buts pour
lesquels ils ont été conçus.
22
Chapitre I. Résolution collective de problèmes et Systèmes multi-agents
1.4.1 Définition
Jacques Ferber [Ferber, 1995] définit l’interaction comme «Un ensemble
de comportements résultant du regroupement d’agents qui doivent agir pour satisfaire
leurs objectifs en tenant compte des contraintes provenant des ressources plus ou moins
limitées dont ils disposent et de leurs compétences individuelles».
Une interaction est donc une mise en relation dynamique de deux ou
plusieurs agents par le biais d’un ensemble d’actions réciproques. Elle représente l’élément
essentiel et fondateur des formes d’intelligence.
Les agents interagissent le long d’une suite d’événements pendant lesquels
ils sont d’une certaine manière en contact les uns avec les autres, que ce contact soit direct ou
qu’il s’effectue par l’intermédiaire d’un autre agent ou de l’environnement.
23
Chapitre I. Résolution collective de problèmes et Systèmes multi-agents
Dans ces situations la satisfaction de l’un des buts des agents n’est pas affectée ni
négativement ni positivement par celle de l’autre.
Coopération des agents : Contrairement à la situation d’indifférence,
dans les situations coopératives la satisfaction de l’un des buts des agents est renforcée par la
satisfaction de celle de l’autre. On distingue trois situations possibles vis-à-vis les
compétences des agents et les ressources utilisées : Collaboration simple, encombrement et
collaboration coordonnée.
24
Chapitre I. Résolution collective de problèmes et Systèmes multi-agents
25
Chapitre I. Résolution collective de problèmes et Systèmes multi-agents
26
Chapitre I. Résolution collective de problèmes et Systèmes multi-agents
Ferber considère que plusieurs agents coopèrent pour atteindre un objectif commun si l’une
des deux conditions est vérifiée :
a. L’ajout d’un nouvel agent accroit différentiellement les performances du
groupe.
b. Il existe des conflits potentiels d’accession à des ressources et l’action des
agents sert à éviter ou à sortir de tels conflits.
27
Chapitre I. Résolution collective de problèmes et Systèmes multi-agents
Dans [Demazeau et al., 1990], les auteurs parlent de coopération pour une tache locale,
lorsqu’un agent a besoin de coopérer avec autrui parce qu’il n’est pas capable de l’accomplir
par lui-même ou parce que les autres peuvent l’accomplir de manière plus efficace que lui.
Cependant, le terme de « coopération n’est pas adéquat dans le cas des agents réactifs ». Il est
substitué au terme de « co-action ». Pour garantir la cohérence globale d’un SMA, il est
nécessaire que les agents coordonnent leurs différentes actions.
28
Chapitre I. Résolution collective de problèmes et Systèmes multi-agents
29
Chapitre I. Résolution collective de problèmes et Systèmes multi-agents
Différentes catégories ont été répertoriées au cours des nombreuses études sur la théorie
de la communication. Les types de communication ont été classés suivant leur fonction, les
éléments de la communication ou le type de message, etc..
Deux types de communication entre agents, suivant le mode de transmission du
message, ont été répertoriés [Goldman et Zilberstein, 2004]: la communication directe, la
communication indirecte.
30
Chapitre I. Résolution collective de problèmes et Systèmes multi-agents
1.9.1 Rationalité
Pour [Ferber, 1995] ”Un agent est dit rationnel quand il ajuste ses moyens aux
fins qu’il se propose d’atteindre”. C’est un agent qui agit d'une manière lui permettant
d'obtenir le plus de succès possible dans la réalisation des tâches assignées. Pour mesurer, le
succès d'un agent "rationnel, une mesure de performance objective est associée à une
certaine tâche que l'agent doit exécuter.
Tout d'abord, la rationalité peut s'exprimer de manière différente selon les types
de systèmes multi-agents:
Pour certains systèmes, chaque agent dispose d'une rationalité propre et mesure de
manière individuelle sa performance. Cette vision des choses est principalement
compétitive, chaque agent cherche alors à maximiser ses gains (critères de performance)
éventuellement au détriment des autres agents du système.
D'autres systèmes s'intéressent à une mesure de performance globale : le système
est caractérisé par une fonction globale de performance (éventuellement calculée à partir
d'une combinaison de mesures de performance locales). Nous soulignons la présence de
capacité sociale permettant d'estimer les comportements des autres agents pour mieux agir
par la suite.
Les systèmes de cette catégorie seront intelligents, collectifs et coopératifs du fait
qu’une mesure de performance globale caractérise les performances du système.
1.9.2 Autonomie
La notion d'autonomie d'un agent s'exprime de manière différente dans un système
multi-agents. En effet, dans un SMA, l’autonomie inclut la capacité à s'adapter à
l'environnement global du système mais aussi aux autres agents présents dont le
comportement est inconnu et peut évoluer au cours du temps.
Généralement, l’autonomie dans un système multi-agents coopératif doit
permettre à l’ensemble du système d’évoluer et de s’adapter à son utilisation.
31
Chapitre I. Résolution collective de problèmes et Systèmes multi-agents
1.10.2 Incertitude
Il existe plusieurs causes d'incertitude dans un système multi-agents [Russell et
al., 2006]. Parmi ces causes, on peut citer :
l'imprécision et les limitations des capteurs,
la modélisation incomplète de l'environnement,
la dynamique des interactions entre agents.
L'imprécision des capteurs entraîne des incertitudes sur l'information perçue par
l'agent et par conséquent sur l'environnement. En fait, tout ce qui est hors de portée des
capteurs se trouve alors non-observable et par conséquent incertain.
L'incomplétude de la modélisation de l'environnement, entraînent par ailleurs des
incertitudes sur le résultat des actions des agents. L'incomplétude de la modélisation est
essentiellement due au concepteur. Ce dernier peut, en effet, avoir une connaissance
incomplète de tous les phénomènes et lois de l'environnement.
32
Chapitre I. Résolution collective de problèmes et Systèmes multi-agents
Par ailleurs, les agents évoluent dans un même environnement. Leurs actions
peuvent donc entrer en interaction, conduisant alors à des effets non souhaités ou non
envisagés. Le fait qu'un agent ne connaisse pas les actions entreprises par les autres agents
ajoute donc un degré d'incertitude sur le résultat de ses actions.
Pour qu'un agent évolue dans un environnement déterministe, il serait nécessaire
que le système soit parfaitement modélisé, que les capteurs et effecteurs des agents soient
d'une précision irréprochable et que l'agent connaisse exactement les états et comportements
des autres agents. Il paraît évident qu'un tel système est difficilement possible.
Les applications des SMA couvrent de plus en plus de domaines. Toutefois ces derniers
partagent les caractéristiques suivantes [Parunak, 2000] :
33
Chapitre I. Résolution collective de problèmes et Systèmes multi-agents
34
Chapitre I. Résolution collective de problèmes et Systèmes multi-agents
Les contributions dans ce domaine vont également se baser sur des travaux provenant
de la recherche opérationnelle ou de l’intelligence artificielle classique, et vont la plupart du
temps reposer sur des cadres formels éprouvés comme l’optimisation sous contraintes, ou la
théorie des jeux [Shoham et al., 2009].
Conclusion
Pour situer le contexte dans lequel se déroule ce travail de thèse, ce chapitre a d’abord
abordé la problématique de résolution de problème et les nombreuses difficultés dont se
heurtent les approches de conception. Les travaux en cours pour l’étude, la compréhension,
l’inspiration des phénomènes naturels et leurs applications sur des problèmes réels ont été
aussi soulevés.
Ensuite, les notions d’agent et de système multi-agents ont été introduites. Ces
systèmes sont composés d’entités autonomes qui interagissent et dont les compétences, les
connaissances (sur les autres agents et sur leur environnement), et les ressources peuvent être
limitées.
En étudiant les caractéristiques principales de ces systèmes, on peut conclure que les
SMA constituent une technologie potentiellement novatrice et adéquate pour résoudre des
problèmes complexes et dynamiques. Ces caractéristiques sont dérivées des interactions entre
agents autonomes permettant de retracer le comportement adaptatif d’agent dans un système
complexe.
La complexité des agents et des interactions peut varier selon l’objectif de la
modélisation. L’interaction est, en effet, l’un des points clés dans les SMA, et mobilise un
effort de recherche considérable.
Dans ce travail nous nous intéressons aux agents ayant des comportements simples,
qui sont capable d’accomplir des tâches complexes dans leur dimension sociale. Ceci
permettra de construire des systèmes robustes, autonomes et adaptatifs et simple à mettre en
œuvre. Nous prenons donc en considération des systèmes réactifs, tout en se basant sur leur
organisation, leur coopération et leur interaction fera apparaitre un comportement global
qualifié d’intelligent.
Nous souhaitons étudier et maitriser l’aspect collectif de ces SMA sans augmenter les
capacités des agents et par la même modifier leurs comportements individuels
35
Chapitre I. Résolution collective de problèmes et Systèmes multi-agents
La résolution de problèmes par des SMA propose une approche centrée agent. Ceci
permet de fournir au système des capacités de robustesse à la dynamique du problème et la
compréhension des phénomènes locaux. Néanmoins, les SMA réactifs sont conçus suivant
une structure distribuée sans avoir un contrôle central du système. Aussi, le mécanisme
d’adaptation du comportement complexe en fonction des interactions des entités simples du
système est difficile à déduire à l’aide de méthodes analytiques.
La théorie de réorganisation qui consiste à décrire les caractéristiques d’un tel
mécanisme est présentée dans le chapitre suivant.
36
CHAPITRE 2
CHAPITRE II
Introduction
Les recherches menées actuellement dans le domaine des SMA s’intéressent
particulièrement aux systèmes dotés d’une très forte dynamique et constitués de nombreux
agents. Chacun de ces agent n’a qu’une vue partielle du système dans lequel il est situé et
évolue de manière autonome. Ceci crée des situations qui peuvent dégrader ou perturber la
performance du système. Elles se produisent fréquement car les agents n’ont qu’une
connaissance incomplete de leur environnement.
L’objectif de ce chapitre est de fournir un cadre pour les travaux présentés dans la thèse.
L’accent est mis sur les caractéristiques principales du système complexe, et plus
particulièrement l’auto-organisation et l’émergence. Les deux concepts ont été longtemps
considérés comme un seul, et parfois en confusion. Le fait de combiner les deux phénomènes
est une approche prometteuse pour les SMA adaptatifs.
37
Chapitre II. De l’auto-organisation aux systèmes adaptatifs
Les sections suivantes détaillent les organisations des SMA les plus couramment
utilisées et précisent leur impact sur le comportement des agents ainsi que sur l’évolution du
SMA dans sa recherche de la solution au problème qu’il doit traiter.
(i) une entité collective ayant sa propre identité qui est représentée par un groupe
d’agents exhibant des structures sociales hautement formalisées.
(ii) un schéma ou structure stable d’activités conjointes qui peut contraindre ou
affecter les actions et les interactions des agents pour un but donné.
38
Chapitre II. De l’auto-organisation aux systèmes adaptatifs
(i) un ordre (ou mesure) sur les organisations, c.à.d. une application de
l’ensemble des organisations vers l’ensemble des nombres réels ;
(ii) un processus dans un système dans lequel la mesure précédente croît avec le
temps (de moins organisé à plus organisé) ;
(iii) la structure résultant de cette précédente évolution.
39
Chapitre II. De l’auto-organisation aux systèmes adaptatifs
La structure organisationnelle O est décrite par l’ensemble des rôles qui peuvent y être
tenus (A,B,C) alors que les structures concrètes comprennent un grand nombre d’entités
concrètes (A1,A2,B1, ...), les Ai étant associées au rôle A. Les liens entre les entités concrètes
(g1, g2, h1, h2, ...) correspondent aux liens abstraits qui existent entre les entités abstraites (g,
h, ...). Par exemple, le lien abstrait g qui lie l’entité abstraite A à B s’exprime concrètement
dans l’organisation concrète O1 sous la forme de deux liens g1 et g2 qui relient
respectivement A2 à B1 et A1 à B1, alors que dans O2 des liens g1 et g2 semblables relient
respectivement A1 à B1 et A1 à B2.
Une organisation comporte un aspect structurel et un aspect fonctionnel. L’aspect
structurel est lié à la structure de partition et à la structure de rôle, c’est-à-dire les relations qui
sont établies entre les groupes et entre les rôles. L’aspect fonctionnel exprime comment
l’activité des individus est reliée à l’activité de l’organisation.
40
Chapitre II. De l’auto-organisation aux systèmes adaptatifs
Le tableau 2.1 décrit les principales relations que l’on rencontre dans les organisations multi-
agents:
Relations Statique Dynamique
Accointance - -
Communicationnelle - -
Subordination Maitre / esclave Demande de service
Opérative Dépendance entre taches Engagement de faire
Informationnelle Dépendance entre savoirs Engagement de validité
Conflictuelles - -
Compétitive - -
Tableau 2.1. Ensemble des relations organisationnelles [Ferber, 1995].
41
Chapitre II. De l’auto-organisation aux systèmes adaptatifs
- Les relations opératives représentent des dépendances liées aux tâches. Un agent A
qui doit accomplir une tâche Tx peut avoir besoin, pour qu’elle soit réalisée, des résultats
d’une tâche Ty d’un agent B. On dira dans ce cas, que A dépend de B pour ses actions. La
forme dynamique de ces relations recouvre alors ce que l’on appelle les dépendances
d’engagements. Un agent, en s’engageant à accomplir quelque chose, permet à d’autres
agents de tabler sur cette réalisation et donc de planifier leurs propres actions, tout en
dépendant de l’accomplissement de cet engagement.
- Les relations informationnelles portent sur les dépendances de validité entre les
différents savoirs d’un agent. Lorsque le savoir d’un agent A dépend de celui de B, cela
signifie que A n’a pas expérimenté par lui-même, mais qu’il s’en remet à B en ce qui
concerne certaines croyances.
- Les relations conflictuelles indiquent que plusieurs agents sont en conflit pour
accéder à certaines ressources. L’existence de telles relations indique qu’il est nécessaire de
coordonner les accès aux ressources, éventuellement à partir d’une négociation entre agents.
- Les relations compétitives correspondent à une situation de compétition entre
agents et signalent que leurs buts sont incompatibles.
42
Chapitre II. De l’auto-organisation aux systèmes adaptatifs
– Rôle : un rôle est une représentation abstraite de la fonction d’un agent au sein d’un
groupe. Un agent doit jouer au moins un rôle dans le groupe, rôles locaux aux groupes. Un
rôle peut être joué par plusieurs agents.
L’organisation AGR se trouve adaptée à l’application d’un SMA à un système pour
lequel les rôles des différents agents sont spécifiables. De surcroît, cette approche peut être
instanciée à l’aide d’une large gamme d’agents de types distincts, aucun présupposé n’étant
fait sur leurs comportements ou sur leur niveau de cognition requis.
Ce type d’organisation AGR est l’un des plus répandu de par sa généricité et sa
simplicité. Il complète naturellement la définition d’un SMA.
La représentation UML du méta-modèle AGR est donnée sur la figure 2.1 ci-dessous.
43
Chapitre II. De l’auto-organisation aux systèmes adaptatifs
disposer, à chaque instant, des agents adéquats pour chaque rôle. Il ne définit
cependant pas de structure de groupe et ne contraint pas le comportement des agents.
– Le Modèle Social (MS) définit les règles de l’adoption d’un rôle du MO par
un agent. Il décrit les accords que passe un agent lorsqu’il s’engage à remplir un rôle.
C’est un système de contrat qui contraint le comportement de l’agent pendant la
période durant laquelle il occupe un rôle.
– Le Modèle d’Interactions (MI) spécifie les accords entre les agents engagés
dans des rôles afin d’assurer leurs interactions futures.
Ce modèle a besoin d’agents capables de décider quand rejoindre ou quitter une organisation
et de passer des contrats. Il s’agit donc d’agents plutôt proactifs et bien souvent d’agents
cognitifs.
44
Chapitre II. De l’auto-organisation aux systèmes adaptatifs
Les holons présentent une imbrication de structures leur confère une place particulière. En
effet, les actions d’un holon doivent satisfaire ses propres objectifs tout en favorisant l’atteinte
des objectifs du holon dont il fait partie. Ainsi, il possède un comportement combinant
autonomie et coopération. Les agents peuvent abandonner une partie de leur autonomie pour
"fusionner" leur activité et être vus depuis l’extérieur comme un seul agent, un holon.
2.3 Auto-organisation
2.3.1 Introduction
L’auto-organisation présente un intérêt certain, en déléguant les contraintes
d’organisation du SMA aux agents eux-mêmes. La complexité de cette étape se retrouve de
manière différente, au sein du comportement de chacun des agents et de ce fait, influe sur la
manière de les développer afin d’assurer cette auto-organisation.
Cette approche est particulièrement adaptée lorsqu’il est impossible de définir une
organisation appropriée et lorsque les agents sont de conception simple. Le travail du
concepteur du système se focalise alors sur les comportements locaux des agents, et
l’organisation globale du SMA se produira par l’ensemble de ces comportements.
45
Chapitre II. De l’auto-organisation aux systèmes adaptatifs
L’auto-organisation est avant tout une notion physique et biologique, concernant l’état
de certains systèmes capables d’exhiber des fonctions ou des formes structurées sans
intervention extérieure. Ce phénomène concerne également des populations d’individus et fait
également l’objet de nombreux travaux en sciences sociales.
En informatique, cette notion a été initialement utilisée dans le connexionnisme et les
algorithmes génétiques. Elle est maintenant employée dans une panoplie de disciplines et
d’applications parmi lesquelles s’inscrivent les SMA [Dewolf et al. 2004 ; Georgé 2004].
2.3.2 Définitions
Plusieurs définitions existent dans la littérature, on peut citer les plus utilisées:
L’auto-organisation est la faculté d’un système à se réorganiser de manière autonome,
elle permet au système de s’adapter de manière autonome aux conditions changeantes du
milieu. Un système auto-organisateur est un système qui change sa structure de base en
fonction de son expérience et de son environnement [Gliezes, 2004].
46
Chapitre II. De l’auto-organisation aux systèmes adaptatifs
47
Chapitre II. De l’auto-organisation aux systèmes adaptatifs
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Chapitre II. De l’auto-organisation aux systèmes adaptatifs
49
Chapitre II. De l’auto-organisation aux systèmes adaptatifs
Le système est dit valide si le résultat produit par le processus auto-organisé est
conforme avec ce que l’on attendait. L’intérêt est une grandeur qui estime la variation
de cette validité en fonction de la complexité d’un raisonnement. Le système est dit
pertinent si la structure peut être considérée comme simple pour ce qui est de la mise en
œuvre et de la compréhension qu’en aurait un observateur. La simplicité, à l’image de
l’intérêt, est une grandeur qui estime la variation de la pertinence en fonction de la
complexité du raisonnement.
50
Chapitre II. De l’auto-organisation aux systèmes adaptatifs
D’une manière générale il faut s’intéresser, lorsque l’on désire établir une bonne
analyse, à différentes classes de perturbations. Injecter dans le système des événements
perturbateurs crée des dysfonctionnements permettant de mesurer son degré d’auto-
adaptation et d’auto-organisation. Cela permet de déterminer ses facultés à atteindre des
états stables et ses performances.
51
Chapitre II. De l’auto-organisation aux systèmes adaptatifs
2.4 Emergence
2.4.1 Définitions
L’émergence est une notion centrale de l’étude des systèmes complexes, qu’ils soient
naturels ou artificiels, mais qui n’a pas de définition formelle adoptée par tous. Plusieurs
auteurs avaient essayé de classifier ce terme ou au moins, cherchaient à en donner une
meilleure interprétation. Dans ce qui suit, nous citerons les plus utilisées.
Un système exhibe de l’émergence quand il y a des émergents cohérent au niveau
macro qui apparaissent dynamiquement des interactions entre les parties au niveau micro. De
tels émergents sont nouveaux par rapport aux parties du système prises individuellement [De
Wolf et al., 2004].
Cette définition utilise le concept d’« émergent » comme un terme général qui désigne
le résultat du processus d’émergence : propriétés, comportements, structures, modèles, etc.
Le niveau se rapporte au point de vue considéré. Le niveau macro considère le système dans
son intégralité tandis que le niveau micro considère le système du point de vue des différentes
entités qui le composent.
L’émergence a été aussi définie comme un phénomène observé dans un système à
plusieurs niveaux : Il s’agit de l’identification par un observateur de nouvelles régularités
associées à un processus qui ne peuvent être déduites à partir de la connaissance de seules
propriétés des éléments constitutifs du système.
La définition plus formelle donnée par [Muller, 2002] souligne la nécessité d’un couplage du
processus avec le niveau d’observation du processus. Un phénomène est émergent si :
Il y a un ensemble d'agents en interaction entre eux et via l'environnement dont la
dynamique n'est pas exprimée dans les termes du phénomène émergent à produire
mais dans un vocabulaire ou une théorie « D »;
52
Chapitre II. De l’auto-organisation aux systèmes adaptatifs
2.4.1.1 Nouveauté
"D'une part, l'émergence présuppose qu'il y a apparition de nouveauté –
propriétés, structures, formes ou fonctions –, et d'autre part, elle implique qu'il est
impossible de décrire, d'expliquer ou de prédire ces nouveaux phénomènes en termes
physiques à partir des conditions de base définies aux niveaux inférieurs" [Van de
Vijver, 1997].
2.4.1.2 Auto-organisation
Goldstein définit l’émergence comme l’apparition de processus d’auto-
organisation. "L'émergence fait référence à l'apparition durant le processus d'auto-
organisation dans un système complexe de structures ou de schémas ("patterns") ou de
propriétés nouvelles et cohérentes" [Goldstein, 1999].
2.4.1.3 Irréductibilité
"L'émergence est décrite en termes d'irréductibilité des propriétés associées à
une théorie de haut niveau à des propriétés associées à des composants dans une
théorie de plus bas niveau" [Ali et al., 1997]. D’où, l’irréductibilité des propriétés de
macro-niveau aux propriétés de micro-niveau. Ceci implique l’impossibilité de
déduire, à partir des propriétés de micro-niveau, les propriétés de macro-niveau.
53
Chapitre II. De l’auto-organisation aux systèmes adaptatifs
54
Chapitre II. De l’auto-organisation aux systèmes adaptatifs
55
Chapitre II. De l’auto-organisation aux systèmes adaptatifs
Dans le plus part des cas, le processus d’auto-organisation est doté d’un comportement
émergeant. En effet les composantes individuelles utilisent des règles simples, et à travers un
modèle d’interaction représentant la dynamique du système, ils sont capables de produire
collectivement des comportements complexes.
Camazine définissait l’auto-organisation comme un processus dans lequel un modèle de
niveau global émerge d'un grand nombre de composantes en interactions. De plus, les règles
spécifiant les interactions entre composantes de système utilisent uniquement des
informations locales, sans référence à aucun modèle global, [Camazine et al., 2001].
En réalité nous sommes confrontés à des systèmes avec ou sans les deux concepts à la
fois et la confusion vient généralement des systèmes exhibant de l’auto-organisation et aussi
de l’émergence. En fait, le principe de l’émergence est l’existence d’un comportement global
nouveau par rapport aux composants du système, et l’auto-organisation est un comportement
adaptatif qui procure et maintien d’une manière autonome un ordre croissant.
56
Chapitre II. De l’auto-organisation aux systèmes adaptatifs
La différence se distingue dès lors qu’un des deux phénomènes se produit sans l’autre.
Dans ce qui suit, chaque concept est présenté sans la présence de l’autre.
57
Chapitre II. De l’auto-organisation aux systèmes adaptatifs
58
Chapitre II. De l’auto-organisation aux systèmes adaptatifs
recours à des indicateurs permettant une meilleure analyse du système qu’une simple
observation.
Dans la plus part des cas, cette évaluation des propriétés émergentes revient à mesurer
une distance par rapport à un objectif à atteindre. Néanmoins, il est nécessaire de construire
des indicateurs permettant de mesurer les propriétés du système. Les mesures doivent prendre
en compte les propriétés locales et globales du système. Ainsi, les indicateurs utilisés peuvent
être classés selon trois catégories [Gechter, 2013]:
– Indicateurs basés sur le cadre applicatif : Ce sont les indicateurs les plus simples à
construire puisqu’ils s’appuient sur une évaluation pragmatique du phénomène
émergent relativement à l’application visée.
– Indicateurs basés sur une évaluation globale de l’organisation émergente : Ce
type d’indicateurs est également très répandu dans la littérature. Il s’agit alors de
trouver une caractérisation globale de la configuration spatiale ou temporelle de la
population d’agents.
– Indicateurs globaux basés sur les mécanismes locaux d’interaction : Cette
catégorie est la plus délicate à mettre en œuvre car il faut à la fois prendre en compte
les mécanismes locaux d’interaction et leurs résultats au niveau global. Parmi les
indicateurs usuels entrant dans cette catégorie, nous pouvons noter l’entropie et les
indicateurs s’appuyant sur la notion d’énergie.
59
Chapitre II. De l’auto-organisation aux systèmes adaptatifs
Le contrôle du système ouvert est étendu sur son fonctionnement pour s’assurer que tous
les éléments constituant ce dernier accomplissent correctement leurs rôles. Il est préférable
d’avoir une gestion décentralisée du contrôle, c'est-à-dire, plusieurs entités de contrôle
interviennent dans cette gestion. En effet, une gestion de contrôle centralisée dans une seule
entité met en cause la robustesse et la fiabilité du système particulièrement dans les cas de
défaillance de l’entité de contrôle ou dans les cas de surcharge de cette dernière.
L’imprévu étant inhérent à la vie de ces systèmes, et pur faire face à ces difficultés, les
agents doivent en effet être capables de réagir aux changements et perturbations de leur
environnement complexe et dynamique. L’unique solution consiste à laisser plus d’autonomie
à ces systèmes afin qu’ils évoluent au mieux aux imprévus. L’adaptation devient ainsi un
moyen pour parvenir à surmonter les perturbations éventuelles de l’environnement et réaliser
des systèmes robustes et intelligents.
60
Chapitre II. De l’auto-organisation aux systèmes adaptatifs
L'adaptation repose essentiellement sur le fait qu’il soit constitué d’entités séparables,
c'est-à-dire qu’il doit être décomposable. Elle repose aussi sur une autre caractéristique très
importante, il s’agit de la capacité du système à s'observer et donc à répondre à des
changements de son état.
2.7.1 Dimensions l’adaptation
L’adaptation des systèmes englobe différentes dimensions. Des études [Grondin,
2008 ; Senart, 2003] ont permis d’identifier les axes autour de lesquels tourne cette notion
d’adaptation.
Chaque axe représente une réponse pour l’une des questions suivantes :
- Dans quels buts adapte-t-on un système?
- Sur quels éléments du système peut porter une adaptation ?
- À quels moments peut-on adapter le système ?
- Qui décide d’adapter le système ?
- Comment réaliser cette adaptation?
61
Chapitre II. De l’auto-organisation aux systèmes adaptatifs
62
Chapitre II. De l’auto-organisation aux systèmes adaptatifs
Les techniques utilisées pour mettre en œuvre l’adaptation aux niveaux d’applications
informatiques peuvent aussi être catégorisées par d’autres critères. Une classification peut se
faire selon l’élément sur lequel agit le processus d’adaptation. Selon cette vision, on a des
techniques qui agissent sur les liaisons reliant les différents éléments d’une application, et
d’autres techniques qui se contentent d’agir sur les éléments ainsi que d’autres techniques qui
agissent sur l’architecture globale du système.
Pour les techniques d’adaptation qui agissent sur les éléments ou les entités du
système, l’adaptation consiste à modifier l’état d’une entité ou son code. Les travaux qui
s'intéressent à l'adaptation de l'architecture complète, sont basés sur des procédures de
configuration et de reconfiguration.
63
Chapitre II. De l’auto-organisation aux systèmes adaptatifs
64
Chapitre II. De l’auto-organisation aux systèmes adaptatifs
65
Chapitre II. De l’auto-organisation aux systèmes adaptatifs
La fonction réalisée au niveau du collectif est émergente car les agents du système n’ont
pas la connaissance de la finalité globale. La condition supplémentaire pour parler
d’émergence est que le moyen pour obtenir la fonction globale du système ne soit pas codé
dans la connaissance des agents [Gleizes et al., 2001],.
Conclusion
66
Chapitre II. De l’auto-organisation aux systèmes adaptatifs
Les recherches menées se fondent sur l’idée d’interaction entre entités modifiant leur
comportement selon des règles simples. Le but étant de comprendre comment de simples
règles auxquelles des agents en interaction sont soumis, peuvent mener à des ordres
inattendus. Néanmoins, et pour faire face aux perturbations imprévues, qui ne peuvent être
évitées ou masquées à la conception, des stratégies adaptatives consistent à les considérer
comme faisant partie du système. Ce qui conduit aussi à une réorganisation fréquente de ce
dernier.
Enfin, la complexité du monde, et en particulier des systèmes informatiques, est
maintenant telle que seules les perspectives qui mettent en avant des conceptions locales et
qui recommandent avant tout la capacité d’émergence et d’auto-organisation de ces systèmes
seront capables d’apporter des réponses adaptables, durables et efficaces.
67
CHAPITRE 3
CHAPITRE III
Introduction
Les systèmes multi-agents (SMA) constituent aujourd’hui une nouvelle technologie pour la
conception et le contrôle des systèmes complexes. Les solutions proposées par ces derniers
sont prometteuses et permettent d’obtenir des systèmes flexibles et évolutifs.
Pour aborder la résolution des problèmes complexes, un effort particulier a été porté ces
dernières années sur les SMA qui se basent sur les métaphores de l’organisation collective. En
effet, la complexité des systèmes s’est trouvée considérablement accrue du fait de leur
distribution, la grande quantité d’informations qu’ils manipulent, leur aspect coopératif, leur
ouverture ainsi que leur incertitude. Il devient alors possible de concevoir un système
adaptatif en ne se basant que sur les interactions entre les parties du système et son
environnement. Cependant, leur mise en œuvre reste difficile. Ceci est dû au manque de
standardisation des techniques d’ingénierie adaptées à ce genre de système et qui permettent
un développement fiable et cohérent.
D’autre part, les méthodes orientées agents qui fournissent un cadre conceptuel visant à
guider les développeurs des SMA pour l’étude et la résolution des systèmes complexes sont
nombreuses. Elles ont pour objectif la conception des systèmes où les compétences sont
attribuées à des entités logicielles autonomes, qui interagissent dans un environnement
commun pour accomplir des tâches relevant de leurs compétences.
La classification et la comparaison de ces méthodes orientées agents ont motivé la rédaction
de nombreux articles tels [Iglesias et al., 1999 ; Tveit, 2000 ; Wooldridge et al., 2000], ou
encore celui de [Shehory et al., 2001].
Dans ce chapitre, nous présentons les principes et concepts utilisés pour la
modélisation des SMA ainsi que des méthodes et des plates-formes de développement
nécessaire pour leur mise en œuvre.
68
Chapitre III. Paradigmes de développement des SMA
69
Chapitre III. Paradigmes de développement des SMA
Ces fonctions satisfont les équations suivantes qui décrivent la dynamique de l’agent en
interaction avec son environnement. L’état interne d’un agent évolue au cours du temps en
conséquence des perceptions qu’il reçoit à l’instant t. Ainsi que son état global qui évolue au
cours du temps en conséquence des influences qu’ils produits au même instant t :
Dans un SMA, les différentes actions des agents sont combinées par l’intermédiaire
d’un opérateur de combinaison d’influence qui prend les résultats des actions des agents et
les combinent de manière simple (union des influences, sommation vectorielle, etc). On peut
définir alors un SMA par un triplet (A, ,) :
- A est un ensemble d’agents décrit comme précédemment
- un monde
- un opérateur de combinaison d’influences
La dynamique du système est alors donnée par le système des n+1 équations suivantes :
s1(t+1)= F1(s1(t).R ((t))) (Eq. 3)
…
sn(t+1)= Fn(sn(t).R ((t))) (Eq. 4)
(t+1)=R((t), i=1..n Infli(si(t))) (Eq. 5)
Ainsi, pour un SMA composé de n agents, l’état interne de chaque agent, à un instant
t+1, dépend de son état interne à l’instant t et de son évolution dans son environnement en
suivant la même loi que suivent les autres agents du système. L’état global du système à
l’instant t+1 évolue en fonction de l’état précédent à l’instant t et de la combinaison des
différentes influences produite par tous les agents du système. il est primordial dans un SMA
que tous les agents suivent la même loi d’évolution c.à.d. qu’ils les mêmes règles au sein du
groupe. Dans ce cadre, il est possible de modéliser un problème multi-agents.
En fait, il existe une fonction de satisfaction globale (ou coût) h(σ) définie sur
l’ensemble des états du monde (les éléments de Σ) que l’on cherche à maximiser (ou à
minimiser). On définit pour chaque agent une fonction de satisfaction qui associe une valeur
d’un espace de satisfaction à un état interne de l’agent et que l’on note μa(s).
70
Chapitre III. Paradigmes de développement des SMA
Etant immergé dans un SMA, un agent doit agir sur son environnement qu’il partage
avec d’autres agents, interagir avec ceux-ci et obéir aux règles d'une organisation. La
problématique centrale est de coordonner les agents entre eux afin d'établir un comportement
global cohérent du système tout en permettant aux agents de contrôler localement leur
comportement (autonomie). Quand il entre dans son organisation, un agent devient le sujet de
plusieurs contraintes imposées par les entités externes (d'autres agents, l'organisation même).
Ces contraintes limitent sa prise de décision et son comportement.
L’hypothèse de l’autonomie de l’agent revient à faire en sorte que le comportement d’un
agent, ou la fonction Fi, dépende non seulement de la perception et de l’état interne, mais
aussi de μi(s). On peut dire alors que les agents sont dirigés par leur satisfaction ou encore par
leurs buts.
71
Chapitre III. Paradigmes de développement des SMA
Enfin, il existe plusieurs outils qui permettent le développement des SMA et qui sont décrites
ci-dessous.
72
Chapitre III. Paradigmes de développement des SMA
– L’analyse des besoins, appelée aussi spécification dans certaines méthodes, est
l’étape au cours de laquelle les fonctionnalités du système sont exprimés du point de vue
des utilisateurs. Cette étape peut à son tour être divisée en deux sous-étapes: les besoins
préliminaires et les besoins finaux.
Les besoins préliminaires représentent un travail d’intercompréhension et/ou une
description consensuelle du problème du cahier des charges entre utilisateurs et
concepteurs sur ce que doit faire le système, ses limites et ses contraintes.
Les besoins finaux fournissent un modèle de l’environnement. Les objectifs sont définis et
leurs priorités aussi.
73
Chapitre III. Paradigmes de développement des SMA
a. GAIA
Cette méthode est une extension des approches d’ingénierie logicielle classique
[Wooldridge et al., 2000 ; Zambonelli et al., 2003]. Elle bénéficie d’une large reconnaissance
dans le domaine multi-agents. Elle utilise une approche centrée sur l’organisation pour
analyser et concevoir un SMA. Elle est considérée comme une étant générique et permet le
développement de tous types de systèmes.
Gaia prend en considération deux niveaux : un macro-niveau (qui modélise une
société d’agents) et un micro-niveau (qui se focalise sur l’agent). Grâce à la richesse de ses
modèles, Gaia rend facile la manipulation d’un grand nombre de concepts multi-agents. Les
agents modélisés, pouvant être hétérogènes, sont des systèmes computationnels qui vont
essayer de maximiser une mesure globale.
L’organisation est statique dans le temps. La propriété d’autonomie des agents
est exprimée par le fait qu’un rôle encapsule sa fonctionnalité, qui est interne et non affectée
par l’environnement. La réactivité et la proactivité sont peu exprimées. le processus de
développement de Gaia ne couvre que quelques phases de développement : la collecte des
besoins, l’analyse et la conception.
La méthodologie Gaia oriente le développement vers la spécification des
organisations, ce qui est considéré comme une manière plus "naturelle" d’appréhender le
développement des SMA [Ferber et al., 2003]. Les modèles proposés par Gaia rendent la
manipulation des concepts de base tels que l’agent, l’environnement, l’organisation et
l’interaction facile ce qui a certainement fait sa popularité.
Par contre, plusieurs inconvénients peuvent être relevés [Azaiez, 2007]. Tout
d’abord la notation adoptée dans Gaia est limitée. Elle peut être adaptée pour l’analyse des
systèmes mais ne peut couvrir une conception détaillée. Nous pouvons aussi noter que la
gestion de la complexité organisationnelle ou fonctionnelle n’est pas prise en compte. Gaia est
limitée aux applications à agents à forte granularité, peu nombreux, et avec une organisation
statique, ce qui rend le passage à l’échelle difficile. De plus, elle ne peut permettre
l’application des théories d’émergence, d’auto-adaptation et d’intelligence or ces théories
constituent une forte valeur ajoutée des systèmes multi-agents.
Le processus de développement couvert par Gaia est très limité et ne dépasse
pas la phase de conception. Il n’y a donc pas de phase de vérification ou de validation.
74
Chapitre III. Paradigmes de développement des SMA
b. MaSE
MaSE (MultiAgent Software Engineering) est un exemple d’approche complète
de développement de SMA, de l’analyse au déploiement, avec de nombreux modèles
graphiques et une approche logique [Deloach et al., 2001]. MaSE manipule des modèles très
proches de ceux utilisés en conception orientée objet (la hiérarchie, les diagrammes de
séquences, les classes d’agents, les diagrammes de déploiement).
L’autonomie des agents est, comme dans Gaia, assurée par l’encapsulation des
fonctionnalités dans les rôles. De même, la proactivité est spécifiée par des automates. Par
contre, la réactivité et les propriétés sociales (groupe, organisation) ne sont pas clairement
définies.
MaSE présente l’avantage de couvrir la totalité du cycle de vie du système,
malgré un manque de gestion de qualité. De plus, malgré la large couverture du processus,
MaSE n’impose l’utilisation d’aucun langage de programmation particulier et s’applique à
n’importe quel domaine.
c. INGENIAS
Dans INGENIAS [Gomez et al., 2002], l’approche générale pour spécifier un
SMA consiste à diviser le problème en plusieurs aspects plus concrets qui forment les
différentes vues du système. C’est un projet qui étend la notation UML.
INGENIAS est fondée sur la définition de méta-modèles décrivant les
différents aspects d’un système multi-agents ainsi que leurs relations. Cette approche
considère cinq perspectives (ou vues) dans un SMA : l’agent, l’organisation, les interactions,
les tâches et les buts et l’environnement. Aussi, elle couvre les phases d’analyse, de
conception, de codage et d’implémentation. Comme dans Gaia, l’autonomie des agents est
assurée par l’encapsulation des buts. La réactivité des agents est obtenue grâce à la
spécification d’événements et d’actions dans les modèles d’agent/rôle et d’interaction. De
même, la proactivité est reliée aux buts. Les concepts sociaux propres aux SMA sont
exprimés, telles les notions d’organisation ou de collaboration.
D’autre part, INGENIAS offre une manière très flexible pour le développement
des SMA. Elle applique une technique d’ingénierie basée sur l’approche IDM (Ingénierie
Dirigée par les Modèles) qui permet le passage des modèles vers le code. Un des grands
avantages est d’avoir un environnement de développement offrant les outils nécessaires pour
son application.
75
Chapitre III. Paradigmes de développement des SMA
d. PASSI
PASSI (Process for Agent Societies Specification and Implementation) est une
méthode pas à pas intégrant des modèles de conception et concepts provenant de l’ingénierie
orientée objet et de l’intelligence artificielle en utilisant UML [Cossentino, 2001].
L’autonomie des agents est liée aux différents rôles qui leur sont attribués. La
réactivité des agents est définie dans un ensemble de modèles comportementaux, ainsi que la
proactivité. Les aspects sociaux sont intégrés dans le modèle de société d’agents. PASSI est
générique, pouvant s’appliquer à n’importe quel domaine et a la particularité de prendre en
compte la modélisation des agents mobiles. Elle couvre pratiquement la totalité des phases du
cycle de développement. Son utilisation est facile puisqu’elle est basée sur une extension du
langage UML. Son application ne nécessite donc pas une expertise particulière
On peut reprocher à PASSI, le manque de formalisme qui rend difficile
l’expression de certaines propriétés telle la sûreté. Aussi, le fait d’être basée sur un langage
semi-formel rend les phases de tests et de vérification peu efficaces.
e. PROMETHEUS
[Padgham et al., 2003] ont développé PROMETHEUS comme une méthode
complète (processus, notations et outils) pour des agents cognitifs (BDI), bien qu’aujourd’hui
elle ait évolué et se dise indépendante de toute architecture. On retrouve dans
PROMETHEUS les mêmes concepts que dans Gaia ou MaSE. Les agents sont à gros grains et
fortement proactifs. L’autonomie des agents est assurée par l’encapsulation des buts et des
plans. Bien que la notion de groupe soit avancée, les notions de rôles sont inexistantes et leur
gestion non abordée. Prometheus définit des notations dédiées et réutilise UML.
Prometheus couvre une grande partie du cycle de développement, même si les
besoins ne sont que peu abordés. Les phases de test, validation, déploiement et maintenance
sont totalement absentes, ainsi que la gestion de qualité et de conduite de projet. Cette
approche convient à des applications orientées utilisateurs, et non à la résolution de problèmes
ou à la simulation.
76
Chapitre III. Paradigmes de développement des SMA
f. ADELFE
La méthode ADELFE (Atelier de DEveloppement de Logiciels à
Fonctionnalité Emergente) pour but d’aider tout développeur à concevoir des logiciels à
fonctionnalités émergentes. Leur conception impose une méthode rigoureuse qui se distingue
de l’approche globale descendante. Elle utilise les concepts issus de la théorie des AMAS
(Adaptive Multi-Agent Systems) [Picard et al., 2004]. L’adaptation dans ces systèmes est
obtenue par des interactions coopératives entre les agents autonomes. Par contre, l’autonomie
d’un agent est assurée par l’encapsulation de ses compétences et de ses représentations. La
réactivité est obtenue par l’utilisation de machines à états finis pour transcrire les
comportements dynamiques et sociaux. Aussi, les interactions sont prises en compte dans le
module « interaction » via les actions et les perceptions.
De manière générale, un agent, dans la théorie des AMAS, est doté de
compétences, de possibilités de communication ou d'interaction avec les autres agents et/ou
avec son environnement, de croyances sur certains autres agents du système, d'aptitudes qui
lui permettent de raisonner et d'une attitude sociale basée sur la coopération. Le modèle
adopté par ADELFE met en évidence ce type d’agents qui ont une représentation du monde.
Les règles de coopération sont reliées à des situations non coopératives, c’est-à-dire des
situations qui ne sont pas prises en charge. Celles-ci peuvent être de plusieurs types :
incompréhension, ambiguïté, incompétence (la requête ne peut être satisfaite), improductivité
(ne sait pas traiter les informations perçues), concurrence et conflit. Quand l’agent est face à
ces situations, il devrait être capable de les résoudre, en cas d’incompréhension par exemple,
il pourrait envoyer la requête vers un autre agent qu’il croit capable de la résoudre.
ADELFE est une approche intéressante puisqu’elle décrit d’une manière assez
complète les caractéristiques des agents utilisés. Cependant, elle reste très spécifique aux
systèmes basés sur la coopération des agents. Son modèle n’est donc pas générique. De plus,
ADELFE ne peut pas être considéré comme méthode exhaustive puisqu’il est principalement
centré sur la coopération entre les agents. Il ne décrit pas les autres concepts qu’on peut
trouver dans la littérature tels que l’organisation, les plans, les tâches, les actions.
g. Approche VOYELLES
Voyelles est une approche de haut niveau (peu de directives techniques sont
données), difficile à classer en tant que méthode, mais très souvent citée car reposant sur des
principes purement multi-agents [Demazeau, 2001].
77
Chapitre III. Paradigmes de développement des SMA
Elle repose sur la décomposition de la vue d’un système suivant quatre dimensions (ou
voyelles) : Agent, Environnement, Interaction, Organisation. Cette approche permet un jeu
d’écriture par associativité, afin d’exprimer le type d’approche choisie pour le développement
d’un système.
Les concepts comme l’autonomie, la réactivité, la proactivité ou les aspects
sociaux ne sont pas clairement exprimés, mais présupposés. L’approche Voyelles laisse les
concepteurs libres d’utiliser les formalismes, les notations ou langages de leur choix pour
spécifier chaque lettre du système. Cependant quelques exemples permettent de les guider.
Ce processus est complet, mais comme son niveau d’abstraction est élevé, aucune des phases
n’est réellement détaillée.
Le tableau ci-dessus (tableau 3.1) synthétise et compare les différentes méthodes présentées.
78
Chapitre III. Paradigmes de développement des SMA
PROMETHEU
INGENIAS
VOYELLE
ADELFE
MASE
PASSI
GAIA
METHODES
S
Autonomie + + + + + +
But ++ ++ ++ +
Organisation ++ ++ + + + ++
PROPREITES
Ouverture -- - ++ +
Proactivité + + + + + +
Réactivité + - + + ++
Rôle ++ ++ ++ ++ - + +
Groupe - + + +
Environnement - - + + +
Notation : (++) pour les propriétés pleinement et explicitement prises en charge ; (+) pour les propriétés prises en charge de
manière indirecte ; (±) pour des propriétés potentiellement prises en charge ; (-) pour des propriétés non prises en charge ;
(--) pour des propriétés explicitement non prises en charge.
Tableau 3.1. Synthèse de la comparaison des méthodes de conception [Bernon et al., 2009]
Pour faciliter l’implémentation des SMA modélisés. Il est nécessaire d’utiliser des
plateformes de développement adaptées. Dans ce qui suit nous présentons quelques-unes.
79
Chapitre III. Paradigmes de développement des SMA
Dans ce qui suit, nous présentons ces plateformes. Cette liste n’est pas exhaustive. Elle
représente cependant les plateformes les plus utilisées et les plus citées dans la littérature.
a. La plate-forme Swarm
Initialement développé au Sante Fe Institut, Swarm est un environnement de
simulation de société d’agents à grande échelle et permettant de faire des ”expérimentations
informatiques” décentralisées à évènement discrets de systèmes complexes. C’est une
plateforme générique constituée d’une bibliothèque logicielle (en Objective C, avec une
interface Java) qui permet de développer des simulations à base d’agents, reconnue dans le
domaine de la vie artificielle. Son utilisation passe par les étapes de création du monde
virtuel, c.-à-d. environnement artificiel spatial et temporel où évoluent des entités, puis la
création d’agents d’observation qui sondent le monde virtuel précédent. Enfin, le
fonctionnement de l’ensemble (monde virtuel + observateurs) se fait dans une simulation
discrétisée en temps avec des horloges synchronisées.
b. La plate-forme Jade
Jade [Bellifemmine, 1999], pour Agent DEvelopment framework, est un middleware
écrit en langage Java et se conformant aux spécifications de la Fipa (Foundation for
Intelligent Physical Agents).
Cet environnement simplifie le développement d’agent en fournissant les services de
base et un ensemble d’outils pour le déverminage et le déploiement. JADE, la plus utilisée par
la communauté des SMA, permet de développer et d’exécuter des applications distribuées
basées sur le concept d’agents et d’agents mobiles. Les agents dans JADE sont implémentés
selon six propriétés :
- Autonomie : les agents ont leurs propres threads de contrôle qui leur permet de
contrôler leurs actions, de prendre leurs propres décisions afin de réaliser leurs buts mais aussi
de contrôler leur cycle de vie.
- Réactivité : les agents peuvent percevoir les évènements de leur environnement
et réagissent en fonction de ces évènements
- Aspects sociaux : les agents exhibent des aspects sociaux qui leur permettent
de communiquer et d’interagir entre eux. La communication se fait à travers le passage de
messages asynchrones. La communication est considérée comme un type d’actions et peuvent
de ce fait intégrer un plan d’actions. Les messages ont une sémantique et une structure définis
par le standard FIPA.
80
Chapitre III. Paradigmes de développement des SMA
d. La plate-forme MadKit
MadKit (Multi-Agents Developement kit) [Ferber, 2000] a été développée à
l’Université de Montpellier II. Bien qu’elle puisse supporter le développement de divers
systèmes, elle semble bien adaptée pour les applications de simulation. MadKiT est basée sur
les concepts agent, groupe et rôle. Quasiment aucune contrainte n’est posée sur l’architecture
interne ou le modèle de comportement de l’agent. Ce dernier est simplement décrit comme
une entité autonome communicante qui joue des rôles au sein de différents groupes.
81
Chapitre III. Paradigmes de développement des SMA
e. La plate-forme Zeus
Zeus [Collis et al., 1998] est une plate-forme dédiée pour la construction rapide
d’applications à base d’agents collaboratifs. Elle se prête bien aux systèmes économiques qui
utilisent des applications de planification ou d’ordonnancement. Ses concepts s’appuient sur
les notions d’agents ; de buts ; de tâches (que doit réaliser l’agent pour atteindre son but) ; et
des faits (ce que l’agent considère comme vrai). Un agent possédé une définition; Il appartient
à une organisation ; Il perçoit et modifie son environnement. Il possède un cycle de vie et
s’appuie sur un protocole d’interaction.
Un agent dans Zeus est constitué en trois couches : la couche de définition, qui
contient les capacités de raisonnement et des algorithmes d’apprentissage, la couche
organisationnelle, qui contient la base de connaissances et des accointances de l’agent, et la
couche de coordination, qui définit les interactions avec les autres agents.
Zeus propose aussi un ensemble d’agents utilitaires (serveur de nommage et
facilitateur) pour faciliter la recherche d’agents. Cette plateforme spécifie quatre phases pour
la construction d’agents :
- – l’analyse du domaine : consiste à modéliser des rôles. A ce stade aucun outil
logiciel n’est fourni et le langage UML est utilisé.
- la conception : consiste à spécifier des buts et des tâches qui permettent de les
réaliser. Cette spécification se fait par le langage naturel et n’est supportée par aucun outil.
- le développement : Cette phase est réalisée en quatre étapes : création de
l’ontologie, création des agents, configuration de l’agent utilitaire, configuration de l’agent
tâche et implémentation des agents. Des outils supportant des notations graphiques sont
fournies afin d’aider à l’élaboration de ces étapes.
82
Chapitre III. Paradigmes de développement des SMA
Nous présentons ci-dessous quelques travaux qui ont utilisé l’approche adaptative dans
la conception des SMA.
83
Chapitre III. Paradigmes de développement des SMA
La théorie des AMAS (Adaptive Multi-Agent Systems) [Picard et al. 2004] est une
approche théorique et pratique pour concevoir des systèmes adaptatifs. Le but de cette théorie
est de permettre à un système, utilisant des critères de réorganisation locale au niveau de ses
entités, d’atteindre un comportement global du système qui doit être adapté à la tâche
courante. Cette théorie s’intéresse en particulier aux relations entre les entités constituantes,
elle se base sur la coopération entre elles. Les situations imprévues du point de vue local de
l’agent sont prises en compte comme des situations de non coopérations au niveau de l’agent
qui va chercher à modifier ses relations avec les autres. Ces décisions sur la coopération sont
locales aux agents et ne doivent pas être dictées par la fonction globale.
Dans les travaux [Georgé, 2004], l’auteur propose la réalisation d'un environnement de
programmation émergente, permettant de concevoir des systèmes complexes adaptatifs
conformément à la théorie des AMAS. L'objectif général est alors de réaliser un langage
complet de programmation dans lequel chaque instruction est un agent autonome cherchant à
être coopératif avec les autres agents du système, ainsi qu'avec l'environnement du système.
En dotant ces agents-instructions de mécanismes d'auto-organisation, le système obtenu est
capable de s'adapter continuellement à la tâche requise par le programmeur.
Gaston [Gaston, 2005] propose de doter les agents de capacités d’adaptation qui
agissent sur la structure d’un réseau social dans des sociétés d’agents, il démontre que ces
derniers peuvent améliorer la performance de l’organisation par adaptation de la structure du
réseau utilisant seulement l’information locale et des méthodes relativement simples basées
sur le Q-learning. L’adaptation s’opère sur les connexions, ajouter ou supprimer une
connexion, ou par mémorisation des agents avec qui il y a eu de bonnes interactions. Les
majeures considérations dans la conception des stratégies des agents est de décider quand
adapter la connectivité et décider quelles connexions changer. La clé du framework proposée
est de doter les agents de la capacité de détecter quand d’autres agents sont en train de faire
des décisions de connectivité qui sont bénéfiques ou non.
dynamique décisionnelle interne des agents est basé sur ce calcul. Le modèle SMAL a été
adapté à l'intelligence en essaim, où l’auteur a mis en œuvre des méta-heuristiques
(intelligence en essaim) pour aborder des problèmes d'optimisation à l’aide des phénomènes
d’auto-organisation et d’adaptation intégrées dans le système.
L’objectif des travaux de [Simonin, 2010], est de modéliser les comportements d’auto-
organisation pour mieux les comprendre et les utiliser dans la définition du processus de
résolution de problème ou de contrôle de flottilles de robots. Dans ce cadre, les recherches
sont menées selon deux approches d’interactions entre agents. Dans un premier temps,
l’auteur considère les interactions directes entre agents, essentiellement par
signaux/perceptions, avec coordination réactive pour la résolution de problèmes spatiaux.
Dans un deuxième temps, les modèles basés sur la coopération indirecte sont examinés.
Aussi, l’étude s’est focalisée sur l’implémentation réelle en robotique des processus d’auto-
organisation engendrés par ce principe.
85
Chapitre III. Paradigmes de développement des SMA
Deux types d’agents en particulier sont au centre de l’activité du système : les Agents
Contrôleurs et les Agents Contextes. Les premiers sont majoritairement responsables du
contrôle proprement dit, tandis que les seconds apprennent les réactions de l’environnement.
Les Agents Contrôleurs se basent sur les indications des Agents Contextes pour effectuer des
actions, tandis que l’apprentissage des Agents Contextes dépend directement des choix que
font les Agents Contrôleurs. Ainsi, apprentissage et contrôle sont couplés et se construisent
mutuellement.
Conclusion
L'autonomie absolue, dans le sens d'indépendance à tout critère, n'existe que pour une
entité isolée. A partir du moment où il y a des échanges, que ce soit de ressources, ou
d'informations, le comportement de cette entité dépend de ces échanges. Quand on parle
d'autonomie de décision pour les agents, le cadre est alors un peu moins strict : cela signifie
que la conduite de l'agent n'est pas dictée par une autre entité. L'autonomie est alors plus une
frontière subtile entre deux extrêmes : l'isolation et le contrôle total extérieur.
De plus, l'autonomie de l'agent n'est pas en soi une garantie pour l'apparition d'auto-
organisation. Si chaque agent, bien qu'il soit autonome et fonctionnant avec des règles locales,
possède un plan préétabli de son rôle, de son comportement et des interactions à effectuer afin
que le système atteigne un but précis, l'ensemble des agents pourra se réorganiser, mais ce ne
sera pas là non plus de l'auto-organisation.
Pourtant, obtenir un système répondant aux changements dans l'environnement, et de
la façon la plus adaptative possible, c’est vouloir utiliser le concept d'auto-organisation. Ceci
amène alors à définir une influence subtile de l'environnement sur le système au travers des
agents le composant et en lui fournissant des informations utiles pour la convergence du
système vers un fonctionnement spécifique, sans que ces informations explicitent ce but ou
contraignent inopportunément le comportement du système. Ceci est couplé à des règles de
comportement locales pour chaque agent qui n'intègrent pas en leur sein un plan explicite
vers le but du système.
Pour fournir au système une fonctionnalité particulière, on peut donc avoir recours à
une autre méthode que celle utilisée traditionnellement et qui consiste à procéder à une
décomposition fonctionnelle du problème en un ensemble de primitives qui seront implantées
dans les agents. Les avantages sont un renforcement de la robustesse du système - il est auto-
organisé et adaptatif - et une simplification de la conception - il n’est pas nécessaire que le
concepteur envisage toutes les possibilités pour chaque situation.
86
Partie II
Contributions
CHAPITRE 4
CHAPITRE IV
Proposition d’un modèle de conception d’un SMA
adaptatif pour la résolution de problème
Introduction
87
Chapitre IV. Proposition d’u odèle de co ceptio d’u SMA adaptatif
Dans ce qui suit, nous allons situer les SMA dans le processus de résolution de problème
puis nous présenterons l’impact de l’auto-organisation dans ce processus et enfin nous
exposerons le modèle générique proposé pour la conception de SMA adaptatif dans ce cadre.
88
Chapitre IV. Proposition d’u odèle de co ceptio d’u SMA adaptatif
89
Chapitre IV. Proposition d’u odèle de co ceptio d’u SMA adaptatif
90
Chapitre IV. Proposition d’u odèle de co ceptio d’u SMA adaptatif
Toutefois, une organisation peut être modifiée à différents moments du cycle de vie du
système. Le processus de réorganisation est une conséquence du fonctionnement du système.
Cela signifie que si les agents ne vérifient pas certains critères (but, performance ou encore
utilité) l’organisation est changée.
De manière générale, afin de modifier une organisation, nous pouvons identifier un
processus générique qui sera implémenté en fonction de l’application ciblée. Ce processus,
inscrit dans une boucle, est normalement composé de deux phases: le contrôle, et la réplique
(figure 4.1).
2. Une fois qu’un besoin de modification est détecté lors la première phase de
contrôle, la phase de réplique met en œuvre un processus de réorganisation pour que le
système en cours d’exécutions retrouve un fonctionnement optimal.
Pour cela :
91
Chapitre IV. Proposition d’u odèle de co ceptio d’u SMA adaptatif
Contrôle
Résultat:
organisation
Dynamique globale du système
Contraintes
Structure d’interactions Organisationnelles
Emergence
Des spécifications organisationnelles peuvent être utilisé pour fixer des bornes
comportementales au phénomène émergent résultant, en définissant, des contraintes que les
agents ne pourront enfreindre ou des conditions que les agents utiliseront afin d’explorer de
nouvelles configurations organisationnelles.
Cette démarche proposée de conception des SMA adaptatif établit le lien entre la
représentation du problème, exprimé sous forme de contraintes environnementales, et les
comportements des agents qui doivent être des éléments de contrôle pour la réorganisation du
système. En outre, il s’agit d’étudier comment réaliser ce lien entre le système à modéliser ou
le problème à résoudre et le SMA adaptatif à concevoir.
92
Chapitre IV. Proposition d’u odèle de co ceptio d’u SMA adaptatif
A- Perception
La perception est définie comme la capacité d’un agent à observer son voisinage,
ce qui se traduit par la construction de percepts de l’environnement qui sont transmis aux
agents. Un percept décrit l’environnement sous une forme compréhensible pour les agents.
Les agents utilisent ces percepts directement pour prendre leurs décisions. C’est le
rôle de l’environnement de déterminer la perception que peut avoir un agent suivant ses
propriétés.
B- Action
Le traitement de l’action est aussi une responsabilité de l’environnement. C’est
l’environnement qui doit établir pour les agents quelles actions ils peuvent effectuer, et quel
est l’effet de ces actions. Cet aspect est parfois traité de manière implicite en encodant les
actions dans la structure interne des agents. Cette solution pose un problème de conception de
manière générale car il n’est pas évident de garantir que les actions définies au niveau local de
l’agent respecteront bien les contraintes que l’on souhaite avoir sur l’environnement.
Ainsi, l’évolution du système est obtenue par l’intermédiaire de nombreuses
interactions agent-agent et agent-environnement.
93
Chapitre IV. Proposition d’u odèle de co ceptio d’u SMA adaptatif
C- Processus Contrôle/réplique
Le traitement de l’action d’un agent est un aspect fondamental incombé à
l’environnement. Dans le cadre d’un SMA, elle ne peut pas être considérée comme une
transformation d’état de l’environnement, et cela pour deux raisons :
a. Un agent n’est pas seul à agir. Les activités des autres agents peuvent
interférer avec la sienne ; le résultat d’une action ne peut donc pas être déterminé sans
considérer l’ensemble des actions qui ont été réalisées au même instant. C’est le
problème de la simultanéité de l’action.
b. Un environnement est régi par des lois et des règles qui déterminent son
évolution. Un agent n’a pas nécessairement connaissance de toutes ces lois, il n’est donc
pas en mesure de prévoir toutes les conséquences de ses actes. L’environnement doit
donc assurer que l’évolution de son état est conforme aux lois qui ont été préétablies à
sa conception. D’autre part, le dynamisme de l’environnement provient des agents qui
agissent de manière autonome ainsi que des objets qui ont leur propre évolution. Il
transforme alors son état en prenant en compte les actions simultanées produites par les
agents tout en préservant son intégrité. Ce dernier aspect est essentiel : il permet d’une
part de délimiter l’autonomie des agents en établissant ce qu’ils peuvent faire, et d’autre
part de favoriser la sécurité du système car aucun agent ne peut contourner les lois
établies par l’environnement.
Cette phase de réaction, durant laquelle l’environnement met à jour son état, engendre
aussi l’émission de percepts à destination des agents.
Composante
Décision Composante
AGENT
Interaction
Composante Composante
Perception Action Agent
Agent
94
Chapitre IV. Proposition d’u odèle de co ceptio d’u SMA adaptatif
Une fois que l’environnement a été défini, il est nécessaire de déterminer les comportements
des agents, et notamment concernant la modification de l’environnement.
95
Chapitre IV. Proposition d’u odèle de co ceptio d’u SMA adaptatif
Pour ce faire, l’environnement doit implanter cette perception des agents sur
l’organisation. Ces derniers raisonnent sur la spécification de l’organisation. Ils
construisent ainsi les étapes à suivre de la réorganisation.
96
Chapitre IV. Proposition d’u odèle de co ceptio d’u SMA adaptatif
De manière générale, plus l’autonomie des agents est importante, et plus la complexité
de la coordination de leur comportement est importante, ce qui inévitablement réduit la
performance globale du système. L’intérêt se limite donc à empêcher les comportements dont
on a la certitude au moment de la conception du système qu’ils seront néfastes en toutes
circonstances.
97
Chapitre IV. Proposition d’u odèle de co ceptio d’u SMA adaptatif
98
Chapitre IV. Proposition d’u odèle de co ceptio d’u SMA adaptatif
Conclusion
L’analyse des processus collectifs organisés, nous a permis de dégager un modèle de
conception de SMA adaptatif pour la résolution de problème. La méthode proposée spécifie
que l’environnement doit être modélisé avant les agents. En effet, celui-ci permet de
représenter le problème, alors que les agents définissent le processus de résolution des
contraintes du problème. Ce processus est construit aux niveaux individuel et collectif, en
définissant tout d’abord les perceptions des agents, puis les interactions qui en découlent.
Toutefois, la définition des mécanismes de réorganisation et d’adaptation qui dépendent
du problème est aussi laissée au concepteur.
99
CHAPITRE 5
ETUDE DE CAS
Conception d’un SMA adaptatif pour le
contrôle intelligent de la signalisation dans un
réseau routier
Chapitre V. Conception de SMA adaptatif pour le contrôle
de la signalisation dans un réseau routier
CHAPITRE V
ETUDE DE CAS
Conception d’un SMA adaptatif pour le contrôle
intelligent de la signalisation dans un réseau routier
Introduction
L’approche multi-agents a montré son intérêt pour les problèmes distribués. Le
découpage d’une application en entités décentralisées et coopérantes déplace les problèmes
d’analyse d’un niveau global à un niveau local et réduit ainsi la complexité de sa conception.
Cependant, les systèmes fortement distribués, pour lesquels il est difficile de prévoir
toutes les situations rencontrées, mettent en jeu de nombreuses entités, souvent autonomes
d’un point de vue énergétique. Ces entités peuvent être à la fois matérielles et logicielles et
chargées de tâches complexes et de natures très diverses : tâches d’acquisition d’information,
de calcul, d’action et de communication.
Dans ce chapitre, nous montrons que l’approche proposée permet de gérer efficacement
ce type de système complexe en l’adaptant au contrôle intelligent de la signalisation de trafic
routier avec un réseau sans fil de capteurs. Les spécificités de ces systèmes réels immergés
dans des environnements ouverts et dynamiques rendent les techniques multi-agents encore
plus attractives. L’utilisation de l’auto-organisation permet d’assurer la gestion du contrôle
avec un caractère hautement adaptatif.
Nous précisons tout d’abord la problématique du trafic routier en soulignant
l’application des systèmes intelligents de contrôle de trafic. Nous exposons ensuite quelques
travaux connexes utilisant les SMA puis nous formulons le modèle adaptatif de gestion de
signalisation du trafic utilisant un SMA auto-organisé. Avant de conclure, nous présentons
une analyse comparative des résultats quantitatifs obtenus sur une plateforme de simulation.
100
Chapitre V. Conception de SMA adaptatif pour le contrôle
de la signalisation dans un réseau routier
101
Chapitre V. Conception de SMA adaptatif pour le contrôle
de la signalisation dans un réseau routier
Le terme système est vague et se décline en un ensemble de moyens mis en place pour
gérer au mieux les contraintes liées au trafic routier. La plupart de ces moyens permettent de
recueillir des données propres à la circulation routière afin de tenter de la contrôler.
Parmi ces moyens, les réseaux de capteurs sans fil, appartenant à la famille des
réseaux mobiles ADHOC et se composent d’un large ensemble de capteurs à capacité et
énergie généralement limitées.
Dans de nombreux cas, les capteurs sont constitués des unités suivantes [Knaian , 2000] :
Une unité d’acquisition, permettant le recueil de données environnementales et la
conversion analogique vers numérique.
Une unité de calcul, permettant le lancement de procédures, protocoles et autres.
Une unité de communication, permettant la connexion au réseau (émission et
réception). Ceci, en sans-fil et souvent en multi-sauts pour s’affranchir des
inconvénients filaires (temps d’installation et facilité d’accès).
Une unité d’énergie, qui permet la répartition de l’alimentation entre les différents
constituants.
102
Chapitre V. Conception de SMA adaptatif pour le contrôle
de la signalisation dans un réseau routier
103
Chapitre V. Conception de SMA adaptatif pour le contrôle
de la signalisation dans un réseau routier
La capacité d’une voie (entrante) est le débit maximal que celle-ci est capable de
laisser passer. En général, cette grandeur est utilisée lorsque la régulation se fait via un plan
de feux. La capacité d’un carrefour, critère usuel pour la conception de carrefour, est la
somme des capacités de ses voies.
c. Contrôle adaptatif
Ce type de contrôle sert à programmer dynamiquement les plans de feux en se
servant des paramètres recueillis sur le terrain, et en calculant les valeurs telles que le temps
de cycle, des phases ou encore leur ordonnancement. Les modèles adaptatifs efficaces
permettent essentiellement à coordonner les signaux d'intersections contrôlées de manière à
améliorer les performances et réduire la congestion dans les réseaux urbains. L’opération est
effectuée de manière adaptative, c’est à dire en quasi-temps-réel.
104
Chapitre V. Conception de SMA adaptatif pour le contrôle
de la signalisation dans un réseau routier
1- Split Cycle Offset Optimization Technique (SCOOT) [Robertson et al., 1991] est
l’un des principaux système de contrôle adaptatif développé par le Trafic Research
Laboratory (TRL). Dans ce système, l’ensemble des informations recueillies sur le terrain
vont à un centre de gestion, qui s’occupe de traiter les informations et renvoyer des
indications directement aux intersections.
Les véhicules sont détectés par des dispositifs pouvant être placés à divers endroits
sur les voies : au niveau des feux ou à une certaine distance afin de pouvoir mesurer le débit
du trafic. SCOOT mesure en permanence le volume de véhicules de chaque côté de
l’intersection et change la durée des phases en fonction d’un indice de performance, calculé
par rapport au délai d’attente moyen, de la longueur des queues. Ainsi, ce modèle génère des
plans de feux en fonction de la demande des utilisateurs. En addition, SCOOT utilise des
informations en ligne issues de bases de données (historique ou autres).
105
Chapitre V. Conception de SMA adaptatif pour le contrôle
de la signalisation dans un réseau routier
2- Sydney Coordinated Adaptive Traffic System (SCATS) [Sims et al., 1980] a été à
l’origine développé pour Sydney et d’autres villes australiennes. Ce système est pour sa part
adaptatif et de manière similaire à SCOOT, il ajuste le temps des cycles et autres paramètres
en fonction des données recueillies afin de diminuer le délai d’attente et les arrêts.
Cependant, il n’utilise pas la même stratégie : les valeurs recueillies permettent la sélection de
plans de feux parmi une large librairie, sur lesquels le système va se baser pour proposer des
plans adaptés. De plus, contrairement à SCOOT, les détecteurs sont uniquement placés au
niveau des feux de circulation.
D’autre part, les techniques d'intelligence artificielle avec ses différents outils de
modélisation ont été largement étudiées pour contribuer dans le contrôle adaptatif des feux de
signalisation dans la circulation urbaine. Ainsi, les systèmes à logique floue, les réseaux de
neurones artificiels, l’informatique évolutionnaire et l'intelligence en essaim ont constitué des
outils de contrôle informatique efficaces dans le traitement de la complexité et de la
dynamique du trafic [Pappis et al., 1977 ; Bingham, 2001 ; Sanchez et al., 2010 ; Aksaç et al.,
2012].
Les SMA ont été aussi un axe privilégié de recherche et d’application vu qu’ils
présentent les caractéristiques du mécanisme souhaité : ils sont distribués, prennent en compte
les systèmes ouverts et permettent de gérer les conflits et la coordination. Dans ce qui suit,
nous présentons quelques travaux connexes utilisant les SMA dans le contrôle du trafic.
106
Chapitre V. Conception de SMA adaptatif pour le contrôle
de la signalisation dans un réseau routier
107
Chapitre V. Conception de SMA adaptatif pour le contrôle
de la signalisation dans un réseau routier
108
Chapitre V. Conception de SMA adaptatif pour le contrôle
de la signalisation dans un réseau routier
Soumis aux règles de sécurité routière qui assurent à l’environnement une évolution conforme
aux lois du trafic préétablies, il y a douze mouvements autorisés pour chaque intersection
indiqués sur la figure 5.3. Il est à signaler qu’un mouvement est un déplacement de véhicules
dont on distingue l'origine et la destination.
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Chapitre V. Conception de SMA adaptatif pour le contrôle
de la signalisation dans un réseau routier
110
Chapitre V. Conception de SMA adaptatif pour le contrôle
de la signalisation dans un réseau routier
AGENT
Composante
Composante Décision
Interaction
Intersection
Intersection
Etant donné que le trafic urbain dépend fortement de la réponse rapide dans la stratégie de
contrôle du système de feux de circulation à chaque intersection, la stratégie de contrôle
peut être décrite comme suit:
Premièrement, la composante de détection (détecteur) est utilisé pour contrôler le
trafic et transmettre les données vers la composante de décision (agent);
Après avoir recueilli toutes les informations requises, la composante décision (agent)
commence à générer la stratégie de contrôle du trafic de signal appropriée;
Composante exécution de feux de signalisation est utilisée pour organiser la
circulation.
Pour la composante de détection des données du trafic, les données du flux en temps réel sont
collectées au moyen de capteurs (figure 5.2). Chaque capteur CA détecte les véhicules arrivés
(leur nombre et leur type) et mesure l'espace entre les véhicules qui passent. En même temps,
le capteur CE compte le nombre de véhicules sortants durant cette phase.
Lorsque la phase est terminée, le capteur CS transmet les données au capteur CM
approprié qui gèrent la direction accessible par les véhicules des voies. CA et CS réinitialisent
leurs compteurs à zéro.
111
Chapitre V. Conception de SMA adaptatif pour le contrôle
de la signalisation dans un réseau routier
1. Selection du mouvement:
L’agent feux de signalisation sélectionne les mouvements qui composent la phase
suivante tandis que la phase courante est active en se basant sur les données formulées ci-
dessus. En outre, un autre paramètre assez important et qui offre l'équité pour chaque
mouvement doit être calculé et préservé: c’est le temps écoulé depuis la dernière sélection du
mouvement qui doit être choisi dans un temps satisfaisant.
Par conséquent, la phase suivante est définie sur la base d’une priorité affectée au
mouvement et calculée avec les paramètres résumés ci-dessous de chaque mouvement
autorisé [Benhamza et al., 2015]:
TSelMvt: Le temps écoulé depuis la dernière sélection du mouvement
PrioVehMvt: Présence de véhicules prioritaires
SNeighMvt: taux de saturation de l'intersection voisine de la saturation
LGapMvt: Longueur totale de l’espace vide
NMVT: Nombre total de véhicules
112
Chapitre V. Conception de SMA adaptatif pour le contrôle
de la signalisation dans un réseau routier
où ts est le temps que prend un véhicule pour commencer à bouger, Nmax est le nombre de
véhicules sur la voie la plus peuplée qui lui sera accordé le feu vert dans la phase et tH est le
temps moyen qui sépare deux véhicules.
Alors, le temps adaptatif du feu vert ( Tadpt_gl) considérant les intersections voisines est
Le temps t offset est défini comme la durée suffisante pour les véhicules autorisés à traverser
l'intersection à partir de l’intersection voisine. Il est donné par l'équation ci-dessous:
À noter que, la période verte pour chaque phase a une durée variable limitée défini par
des ingénieurs de la circulation pour éviter de capturer le feu vert.
Avec des feux coordonnés, l'interférence entre les feux de circulation serait réduite et la
meilleure performance possible serait atteinte. Le système proposé sélectionne ainsi une
direction de synchronisation basé sur la plus forte demande de mouvement sélectionné et
attribut un temps de feu vert limite recommandé.
113
Chapitre V. Conception de SMA adaptatif pour le contrôle
de la signalisation dans un réseau routier
Intersection centrale
114
Chapitre V. Conception de SMA adaptatif pour le contrôle
de la signalisation dans un réseau routier
Les mesures de performance sont fonction du volume de trafic. La pression de volume est
définie pour indiquer le degré occupé des voies. Pour évaluer le modèle proposé dans le
réseau test, les trois niveaux de congestion sont définis comme suit:
• Faible pression : Pression de volume inférieure à 0,4.
• Pression modérée: Pression de volume : de 0,4 à 0,6.
• Pression élevée : Pression de volume supérieure à 0,6.
La moyenne calculée des résultats obtenus sont présentés sur les figures (figures 5.6, figure
5.7 et figure 5.8). Avec différentes intensités de la pression du volume, la discussion des
résultats est regroupée selon les trois niveaux de congestion définis ci-dessus [Benhamza et
al., 2015].
115
Chapitre V. Conception de SMA adaptatif pour le contrôle
de la signalisation dans un réseau routier
c. Pression élevée
Avec une pression de volume élevée, le modèle simple de contrôle à temps
fixe bloque au début des simulations. Le débit obtenu par le schéma proposé commence à
diminuer tandis que les autres approches obtiennent des débits très faibles (Figures 5.6, 5.7 et
5.8). Le temps d'attente moyen des méthodes comparées ainsi que le nombre d'arrêts ne
cessent de croître et l'approche proposée offre toujours les meilleurs résultats.
116
Chapitre V. Conception de SMA adaptatif pour le contrôle
de la signalisation dans un réseau routier
Conclusion
Le problème de la congestion de la circulation constitue un sérieux problème dans la vie
urbaine provoquant des troubles sociaux comme des retards, des pertes économiques et une
pollution environnementale.
Dans ce travail, une approche adaptative pour le contrôle des feux de signalisation de
multiples intersections est proposée. Un système multi-agents auto-organisé a été conçu pour
gérer la coordination réactive dans le contrôle de la circulation. Le modèle d'auto-organisé
contient deux étapes: détection de données réelles du trafic et décision d'attribution de la
lumière verte.
Basé sur les données locales du trafic en temps réel et les conditions de circulation des
intersections voisines, les séquences des feux verts sont auto-réglées. Aussi, l'efficacité du
réseau routier ne se base pas uniquement sur l'efficience de chacun des feux de circulation,
mais aussi sur leur collaboration et leur coordination qui a été prise en considération dans la
conception du modèle.
Les étapes de conception d’un système multi-agents auto-organisé ont été suivies et
appliquée dans la résolution du problème difficile de la gestion des feux de circulation. Un
flux de trafic optimal peut être atteint par le réseau routier en adoptant un mécanisme d’auto-
organisation des agents de signalisation proposé.
117
Conclusion générale et perspectives
Conclusion générale et perspectives
Ce travail se situe dans le cadre des systèmes multi-agents, et traite la conception des
mécanismes d’auto-organisation pour la résolution de problème. L’objectif de cette recherche
est de trouver alors comment faire – à la conception du système et lors de son fonctionnement
– pour garantir l'obtention d'un comportement pour lequel il est construit.
L’approche multi-agents est un excellent paradigme de modélisation et d’implantation
de systèmes possédant de telles propriétés. Notamment, les systèmes organisés qui proposent
des mécanismes, riches et pertinents, pour l’adaptation et la résolution de conflits, et qui
peuvent être vus comme autant de moyens efficaces à appliquer dans les systèmes complexes.
De ce fait, ce travail de recherche vise à répondre à une problématique essentielle dans les
systèmes ouverts et dynamiques : la mise en place de mécanismes auto-organisationnels
permettant l’émergence de solutions cohérentes et adaptatives. Ceci permet de garantir des
propriétés macroscopiques du système conçu en ne développant que des entités et leurs
comportements à un niveau élémentaire microscopique.
La contribution dans ce travail consiste donc, à répondre à cette question, déclinée en
deux parties :
D’abord, la formulation d’un processus générique de conception de SMA auto-
organisé. L’approche combine le facteur organisationnel au niveau global qui permet
de déclencher la réorganisation au niveau local. Après identification de situations
imprévues par le système, l’intérêt se focalise alors sur l’évaluation des interactions
entre agents. A leur niveau local, ces derniers estiment leurs simples interactions et
procèdent par conséquent à une adaptation de relations qui les relient. Un processus
d’auto-organisation est alors déclenché.
Cette proposition devrait fournir des éléments de solutions pour répondre aux
exigences des systèmes existants et aux caractères spécifiques imposés par les
propriétés de distribution, d’ouverture et d’adaptabilité.
118
Conclusion générale et perspectives
119
Conclusion générale et perspectives
Elle spécifie que l’environnement représentant le problème doit être modélisé avant
les agents. Avec leurs interactions, ces derniers définissent un processus de réorganisation
pour le contrôle et l’adaptation. Ce processus est construit aux niveaux individuel et collectif,
en définissant tout d’abord l’environnement, les perceptions des agents, puis les interactions
qui en découlent.
Dans le chapitre 5, nous avons montré que l’approche proposée permet de gérer
efficacement le système complexe de contrôle et de signalisation de trafic routier avec un
réseau de capteurs sans fil. Les spécificités de ces systèmes complexes et réels immergés dans
des environnements ouverts et dynamiques rendent les techniques classiques difficiles à
appliquer. Les résultats obtenus et comparés appuient l’efficacité de l’approche. L’utilisation
des SMA auto-organisé permet ainsi d’assurer la gestion et le contrôle avec un caractère
hautement adaptatif.
Néanmoins, nous avons vu que le choix des comportements à modéliser a une influence
pertinente sur les performances de la décision et la résolution de problème. Il faut donc
concevoir un modèle qui, à partir d'une description locale du SMA, fait correspondre un
comportement global recherché.
Ainsi, l’approche présente quelques difficultés qui feront l’objet de futurs travaux de
recherches:
la fonction du système peut évoluer en cours de fonctionnement par rapport aux
besoins initialement exprimés.
toutes les situations auxquelles le système peut faire face ne peuvent pas être
spécifiées.
il n’y a plus de contrôle local ou global sur le système en cours d’exécution.
120
Conclusion générale et perspectives
En effet, la fonction du système peut être codée directement dans les agents, par la
définition du système à produire, mais reste à influencer le collectif d’agents pour atteindre la
fonction adéquate. En effet, si le système est ouvert, il peut subir des perturbations qui
l'amènent à présenter un comportement stable non souhaite. Le contrôle permet alors de sortir
de cette situation.
L'idée est de profiter de l'ouverture du système pour ajouter des agents dédiés au
contrôle, sans modifier les agents déjà présents. Ainsi, une extension de ce travail concerne
la mise en œuvre et l'évaluation des performances qui s'appuie sur une estimation locale par
rapport au comportement global.
121
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[Zeghal et al., 1994] K. Zeghal, , J. Ferber A reactive approach for distributed air traffic
control, proceedings of Avignon94, p. 381–390, 1994.
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ANNEXES
ANNEXE 1
Simulation of Urban MObility - SUMO
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– Ensuite, un fichier projet.typ.xml permet de mettre en place les types de routes souhaitées,
incluant pour chaque type des informations telles que le nombre de voies ou encore la vitesse
limite. Ce fichier de types est optionnel, les paramètres pouvant directement être indiquées
lors de la construction des routes.
– Puis, un fichier projet.edg.xml permet de relier les noeuds par des routes.
– Le fichier projet.con.xml permet pour sa part de mettre en place les directions possibles
pour chaque voie.
– Le fichier projet.netc.cfg permet d’indiquer tous ces fichiers en vue de la création de la carte
par le programme NETCONVERT, permettant d’obtenir le fichier projet.net.xml.
– Pour plus de confort, NETCONVERT possède l’avantage de prendre en charge de
nombreux types de cartes existants, en provenance de certains simulateurs ou plateformes
reconnues, telles que MatSim ou encore OpenDrive. Particulièrement, OpenStreetMap est
également pris en charge : il s’agit d’une carte mondiale en partage et totalement libre, dont
chacun peut contribuer à la construction ainsi qu’exporter des données, généralement au
format .OSM.
Finalement, il est possible d’obtenir un fichier de type projet.net.xml à partir de formats .OSM
via NETCONVERT. Plus loin encore, certaines structures décoratives telles que les rivières,
les immeubles et autres éléments graphiques peuvent être importés à l’aide de
POLYCONVERT, également inclus dans SUMO. Un exemple de création peut être illustré,
qui vise à reproduire une ville, aussi bien au niveau de la cartographie que du trafic routier en
lui-même (figure A.1).
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simulateur. Une fois ce réseau obtenu, l’étape suivante consiste à définir les informations à
propos des véhicules, et notamment des routes qu’il est possible pour eux d’emprunter.
SUMO a besoin de connaitre les routes possibles du réseau afin de générer les mouvements
des différents véhicules. Le moyen le plus simple d’en obtenir est de les éditer manuellement,
mais uniquement si leur nombre n’est pas trop élevé. La démarche manuelle va donc être de
créer soi-même un fichier du type projet.rou.xml qui va se charger de définir les types de
véhicules existant ainsi que les routes possibles.
Les véhicules en circulation sur la simulation vont être alors indiqués en utilisant ces
deux paramètres, et de deux manières : soit sous forme de flots arrivant de manière continue
pendant une certaine période, soit individuellement. Sur de larges réseaux, SUMO fourni
plusieurs applications permettant de générer ce fichier en fonction de multiples critères :
– DUAROUTER : sur la base d’un ensemble de voyages, cette application obtient les
routes correspondantes, en cherchant le plus court chemin entre le point de départ et d’arrivée
suivant l’algorithme de Dijkstra.
– DJTRROUTER reprend des principes similaires, mais utilise des probabilités de
tourner afin de générer les routes.
– DFROUTER s’appuie sur les mesures effectuées par les détecteurs présents.
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– ACTIVITYGEN se repose sur une description de la population vivant sur le réseau :
nombre d’habitants, de ménages, la probabilité pour un adulte d’avoir une voiture, d’utiliser
les transports en commun, description des zones d’activité de la ville (ex : école), etc.
– Notons la possibilité de générer des routes aléatoirement en s’aidant d’un outil inclus
dans SUMO et des deux premières applications.
3. Simulations : Une fois le réseau et les informations du trafic souhaité générées, il faut
mettre en place le fichier de configuration correspondant à la simulation, de la forme
projet.sumo.cfg.
Ce fichier va rassembler les deux fichiers projet.net.xml et projet.rou.xml, ainsi que d’autres
éléments, tels que :
– Des éventuels fichiers supplémentaires (pour la définition de stops, de détecteurs,..).
– Le temps de simulation (début et fin, en pas de programme, ajustables en
millisecondes).
La simulation ainsi définie est exécutable par l’intermédiaire de deux programmes : via une
interface graphique (SUMO-GUI) mais également directement en ligne de commande
(SUMO), où il est possible de passer certains arguments habituellement définis dans le fichier
de configuration directement dans la commande. L’affichage de l’interface graphique apparait
propre, et de divers types : très basique, standard ou sous une vue plus réaliste. La possibilité
de régler la vitesse d’exécution de la simulation existe toujours, ceci est ajustable en
définissant le nombre de millisecondes auxquelles correspond un pas de programme.
Les paramètres d’affichage sont entièrement personnalisables : couleur des véhicules en
fonction de leur vitesse, de leur provenance, etc.
Concernant le cas des feux de circulation, ces derniers possèdent ici les trois couleurs (rouge,
orange, vert) et suivent un principe de cycle et de phase clairement définis et visibles. Par
défaut, NETCONVERT et NETGEN s’occupent de générer les feux de circulation et leur
fonctionnement lors de la mise en place du réseau.
Seulement, ces fonctionnements ne suivent pas nécessairement ce que nous pouvons retrouver
dans la réalité. Ainsi, il est possible de charger des programmes supplémentaires afin de régir
le fonctionnement des feux de circulation : l’utilisateur peut configurer à sa convenance le
système de gestion des feux, l’opération se faisant par défaut manuellement avec un fichier de
configuration fixe. Enfin, des détecteurs peuvent être mis en place dans des fichiers
additionnels (manuellement, ou via des utilitaires intégrés).
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Ces derniers peuvent servir au recueil de données et à l’évaluation des performances de feux
de circulation. L’idée de base de cet outil est de donner l’accès à une simulation en cours, afin
de récupérer des données en temps réel et éventuellement de modifier certains paramètres
(Figure A.3).
En tout, trois classes de possibilités sont offertes :
– Action sur la simulation et l’interaction client/serveur : clore la connexion, effectuer
un pas de programme, calculer certaines valeurs, etc.
– Obtention d’informations : en provenance des détecteurs, des feux de circulation, des
voies, routes, véhicules, routes ou même sur la simulation en elle-même.
– Modification d’état : des feux de circulation, des voies ou encore des véhicules.
Aussi, ce simulateur fait preuve d’ouverture, en permettant par exemple à TraCI de
s’interfacer avec des logiciels de tout type : solutions intégrées (TraCI en Python, TraCI4J en
Java) ou simulateurs réseaux répandus (Middlewares Trans ou MOVE pour NS2, iTETRIS
pour NS3, VEINS ou VSIMRTI pour OMNet++).
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ANNEXE 2
Contrôleurs à Temps fixe, temps dynamique et vague verte
Versus contrôleur adaptatif proposé
Cette annexe comprend les graphiques qui montrent la performance de signal adaptatif
proposé sur les trois contrôleurs existants (Temps fixe, temps dynamique et vague verte).
Simulation 1
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Simulation 2
Simulation 3
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Simulation 6
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Figure A2.8.3 Courbe de Comparaison du nombre moyen d'arrêts
Simulation 9
144
Simulation 10
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