Génétique
Génétique
Génétique
COURS DE GÉNÉTIQUE
1
Chapitre 1: Introduction à la génétique
Introduction
2
Le cycle cellulaire
Phase S: la cellule réplique
son matériel génétique.
S
Phase G1: la cellule reçoit un
signal pour se diviser. Ensuite, G1
elle augmente de taille et Phase G2: la cellule se prépare
vérifie l'intégrité de son G2 pour la division et vérifie la
matériel génétique.
réplication de l'ADN.
Mitose
I.2. La Mitose
* Définition
C'est une division cellulaire par le biais de laquelle une cellule mère (haploïde ou diploïde)
donne naissance à deux cellules filles identiques entre elles et identiques à la cellule mère.
* Caractéristiques
- La mitose concerne les cellules somatiques (celles qui ne sont pas destinées à devenir des
cellules sexuelles).
- La mitose est une division cellulaire qui est précédée par une réplication prémitotique.
- La cellule somatique qui subit la mitose peut être haploïde ou diploïde.
- La mitose donne comme résultat : deux cellules identiques entre elles et identiques à leur
cellule mère.
3
I.2. La Méiose
* Définition
La méiose est le mécanisme aboutissant à la formation de gamètes. C’est une suite de deux
divisions précédées d’une seule réplication de l’ADN.
* Caractéristiques
- La méiose concerne les cellules germinales (celles qui sont destinées à devenir des gamètes).
- La méiose est une suite de deux divisions cellulaires précédées par une réplication
préméiotique (duplication du matériel génétique).
- La cellule qui subit la méiose est obligatoirement diploïde (à 2n chromosomes).
- Le résultat de la méiose est 4 cellules haploïdes (à n chromosomes), appelées « la tétrade
méiotique ». Ces 4 cellules haploïdes sont appelées « gamètes » ou « spores » (en fonction de
l’organisme considéré).
* Evènements cytologiques de la méiose
4
I.3. Le brassage génétique
* Le brassage intra-chromosomique : La prophase I de la première division de la méiose est
caractérisée par l’appariement des chromosomes homologues formant des tétrades. Les
bivalents placés côte à côte des chromosomes homologues peuvent se croiser au niveau d’une
zone de contact particulière appelé chiasma et par conséquent l’apparition des chromosomes à
chromatides recombinées ; ce phénomène est appelé crossing-over ou enjambement et se
produit à l'intérieur des chromosomes.
5
II. Notions de caractère héréditaire, gène, allèle, locus
- Caractère: Tout paramètre observable d'une manière directe ou indirecte chez un individu.
Les caractères peuvent être physiologiques (acide aminé) ou morphologiques (couleur).
- Caractère héréditaire : un caractère héréditaire est un caractère qui est hérité de nos
parents grâce aux gènes qu'ils nous sont transmis et qui est transmis d’une génération à
l’autre.
exp. la couleur des yeux, la couleur des cheveux, le groupe sanguin (A, B, AB, O), les
maladies génétiques (diabète de type 1,...).
- L’hérédité : c'est la transmission au sein d'une espèce vivante des caractères des ascendants
vers les descendants.
- Un gène : c'est l'unité fonctionnelle du matériel génétique responsable d'une fonction bien
déterminée. Cet élément génétique correspond à un segment d'ADN ou d'ARN (virus), situé à
un endroit bien précis (locus) sur un chromosome. Chaque région de l'ADN qui produit une
molécule d'ARN fonctionnelle est un gène.
- Un allèle : Un allèle est une version variable d'un même gène.
- Un locus : c'est l'emplacement d'un gène sur un chromosome.
- Le génotype : c'est la composition allélique pour les différents gènes d’un individu.
- Le phénotype : c'est l'expression de la traduction d'un génotype dans un milieu donné. C’est
également l'ensemble des caractères.
- Homozygote : individu qui possède 2 allèles identiques pour un gène donné.
- Hétérozygote : individu qui possède 2 allèles différents pour un même gène.
6
Chapitre 2
Analyse génétique des procaryotes
F+ x F-
F+
7
* Souches Hfr: Il arrive qu'un facteur F s'intègre au chromosome bactérien de certaines
cellules F+ qui deviennent alors des souches à haute fréquence de recombinaison (Hfr).
Elles ont la potentialité de transférer du matériel génétique dans les cellules F-.
L'intégration du facteur F se produit au cours d'une recombinaison génétique comportant un
seul crossing-over. Une cellule Hfr peut reverser en F+.
Crossing-over
+
F Hfr
Réversion
Excision de la boucle
du facteur F
Crossing-over
+ Hfr
F
8
2. Croisement Hfr x F-
Le facteur F s'intègre à un endroit du chromosome en cassant le chromosome circulaire
bactérien à cet endroit. L'extrémité du chromosome qui est distale par rapport au facteur F
sera transférée la première pendant le processus de conjugaison. Le facteur F qui est à
l'extrémité terminale du chromosome Hfr est rarement transmis car le pont cytoplasmique ne
dure qu'un temps bref. La rupture du pont interrompt le transfert du matériel génétique de la
cellule Hfr à la cellule receveuse F-.
En fait une seule chaine de l'ADN bactérien est transférée, la chaine complémentaire est
synthétisée dans la cellule réceptrice. Si celle-ci possède des allèles différents de la cellule
donatrice, on pourra détecter des cellules recombinantes dans la descendance. La
recombinaison elle-même a lieu par crossing-over. Quand une bactérie contient outre son
propre chromosome un fragment de celui d'une autre cellule on l'appelle mérozygote ou
mérodiploïde. Ce fragment de chromosome (exogénote ou mérogénote) peut soit s'intégrer
dans le chromosome de l'hôte, soit être perdu et le mérozygote redevient haploïde.
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Etude d'un exemple: Hfr x F-
La souche Hfr choisie est prototrophe et sensible à la streptomycine.
La souche F- est auxotrophe pour la thréonine, la biotine et le tryptophane. Elle est résistante à
la streptomycine.
Hfr (thr+ bio+ trp+ StrS) x F- (thr- bio - trp- StrR)
Expérience: La conjugaison va être réalisée en solution, en soumettant le mélange à une
agitation intense par mixage qui rompt artificiellement le pont unissant les cellules:
conjugaison interrompue. Le mélange est étalé après dilution, sur des milieux gélosés
sélectifs:
- milieux comprenant la streptomycine. Toutes les bactéries Hfr sensibles à cet antibiotique
ne se développeront pas sur ces milieux. Seules les F-, résistantes à la streptomycine peuvent
s'y développer.
- milieux sélectifs différents pour reconnaître les recombinants (dont la fréquence est
supérieure à celle de la mutation).
Puisque le chromosome Hfr est transmis de façon polaire, le temps auquel les différents
marqueurs génétiques pénètrent dans la bactérie receveuse permet de définir leur
organisation linéaire sur le chromosome de Hfr.
A température constante le transfert de la première moitié du chromosome Hfr se fait à une
vitesse relativement uniforme. Le temps d'entrée des différents marqueurs dans F- est donc
une fonction de la distance physique qui les sépare.
Cette technique permet donc d'établir une carte chromosomique où les distances sont
évaluées en fonction du temps nécessaire à la pénétration des gènes.
+
----> Le gène thr est situé à 8 mn de l'origine de transfert.
+
Le gène bio est situé à 23 mn de l'origine de transfert.
+
Le gène trp est situé à 31 mn de l'origine de transfert.
+ + +
thr bio trp
O
8'
23'
31'
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Les gènes sont ordonnés par rapport à l'origine de transfert.
L'unité de la carte est la minute.
La durée du transfert du chromosome entier à 27°C est d'environ 90 mn.
II. La transduction
On peut localiser les unités génétiques chez les bactéries autrement que par conjugaison.
En effet, le matériel génétique peut être transporté d'une bactérie à une autre par un
bactériophage (virus) qui joue le rôle de vecteur passif.
1. Mise en évidence: Expérience de Lederberg (1952)
2 mutants polyauxotrophes de Salmonella typhimurium (B+ M+ T- L- et B- M- T+ L+) mis
en culture dans un tube en U, séparés par un filtre de verre fritté qui ne laisse pas passer les
bactéries. Après incubation, on obtient des recombinants non exigeants (B+ M+ T+ L+).
Cotton Pression
Souche A Souche B
B+ M+ L- T- [m] : B- M- L+ T+
Un agent filtrable est donc un vecteur de l'information génétique: il s'agit d'un bactériophage.
11
A côté des phages virulents qui se multiplient dans la bactérie et la lysent, il y a des phages
tempérés (prophage) dont l'ADN s'intègre au chromosome bactérien et se réplique en même
temps que lui (bactérie lysogène).
Dans la population de bactéries lysogènes, de temps en temps un prophage se libère du
chromosome pour s'engager dans un cycle lytique avec libération d'un grand nombre de
particules virales. En se détachant il peut emporter avec lui un fragment d'ADN bactérien qui
est transmis à une autre bactérie sensible à ce phage. L'ADN bactérien apporté par le phage
est dit transduit: il apportera à la bactérie réceptrice une information génétique qu'elle n'avait
pas.
2. Transduction généralisée
Dans la transduction généralisée, non spécifique, n'importe quel gène de la bactérie donatrice
peut être intégré dans la capside du phage et transféré à une bactérie réceptrice. Le segment
d'ADN bactérien est nécessairement réduit pour être contenu dans la capside et seuls des
gènes très proches l'un de l'autre peuvent être transmis par un même phage (cotransduction).
La destinée de l'ADN transféré par le phage est variable.
- Dans la transduction complète, le fragment de l'ADN transféré s'intègre dans le
chromosome de la bactérie réceptrice et va se répliquer avec lui. Le recombinant ainsi obtenu
transmet à toute sa descendance le caractère transduit.
- Dans la transduction abortive, le fragment transféré n'est pas intégré dans le
chromosome et donc n'est pas répliqué. Lors de la division cellulaire, il est transmis à une des
deux cellules filles. Dans les générations suivantes, de nouveau transmission sans réplication,
ce qui fait que le caractère transduit finit par se perdre.
3. Transduction restreinte ou spécialisée (ou localisée)
C'est un phénomène particulier au phage λ d'E. coli qui transfère uniquement la
propriété de métaboliser le galactose: le prophage λ s'intègre au chromosome bactérien au
voisinage immédiat du gène galactose et quand il s'en détache il emmène avec lui le gène gal
qu'il va transduire dans une autre bactérie.
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Chapitre 3
Processus de transmission des caractères héréditaires chez les eucaryotes :
Haploïdes et diploïdes
Introduction
La théorie chromosomique de l'hérédité (également connue sous le nom de théorie
chromosomique de Sutton et Boveri (1902)) est une théorie unificatrice fondamentale de la
génétique qui identifie les chromosomes comme étant les porteurs de l'information
génétique. En effet, le comportement des "particules de Mendel" lors de la production des
gamètes est exactement parallèle à celui des chromosomes à la méiose, ceci montre que les
gènes sont des éléments matériels portés par les chromosomes.
La transmission des caractères héréditaires reposent sur la théorie chromosomique de
l'hérédité c'est à dire que l'expression héréditaire d'un caractère est contrôlée par au moins une
unité fonctionnelle du matériel génétique appelée gène.
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Exemple 2 : Neurospora crassa (moisissure rose)
- n = 7.
- asque à 8 ascospores.
- la germination d’une ascospore donne naissance à des filaments mycéliens qui croisent en
se ramifiant pour donner un thalle ou un mycélium. Un thalle est formé par des articles qui
renferment des noyaux haploïdes.
Neurospora crassa se multiplie soit par :
- reproduction asexuée : se fait par fragmentation de thalle.
- reproduction sexuée : Neurospora présentent des signes sexuelles différents (+) et (-) ou
(A) et (a). Il faut donc pour le croisement de signes conjugaux différents.
Plusieurs zygotes peuvent se former en même temps pour donner plusieurs asques qui
s'associent en bouquet appelé périthèce.
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I. Etude du caractère Signe conjugal chez Neurospora crassa
Croisement : A x a par confrontation de thalle
A a A a A a
A a A a A a
A a a A a A
A a a A a A
a A a A A a
a A a A A a
a A A a a A
a A A a a A
------ ------ ------ ------ ------- ------
I II III IV V VI
La migration des centromères lors de l'anaphase I est un phénomène aléatoire par conséquent
les asques I et II vont être équiprobables.
La méiose I se déroule en absence de tout phénomène moléculaire à savoir le crossing-over.
Dans les asques I et II la ségrégation des allèles se déroule avant la transmission de la division
réductionnelle. Les asques I et II sont appelés asques pré-réduits.
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Méiose II :
16
Fréquence de pré-réduction = 2 x 1/6 = 2/6 = 1/3
Fréquence de post-réduction = 4 x 1/6 = 2/3
La fréquence d'asques post-réduit permet d'évaluer la distance gène-centromère. Ainsi, les
deux repères dont on dispose sont le centromère et le locus du gène.
* La distance génétique :
dg-c = fréquence de (C.O) = fréquence de recombinaison
dg-c = frq. de chromatides remaniées
dg-c = nb. de chromatides remaniées / nb. total de chromatides
dg-c = (0 ch x nb d'asques pré-réduits + 2 ch x nb d'asques post-réduits) / 4 x nb total d'asques
dg-c = 1/2 (nb d'asques post-réduits/nb total d'asques)
dg-c = 1/2 fréquence (post réduction)
dg-c = 1/2 f. (post réduction)
L'unité de la distance génétique est la distance pour laquelle 1% des produits de la méiose ont
subie un C.O: c'est le centi-Morgan (c.M) = unité de recombinaison
Conclusion :
* si on observe dans la descendance d'un croisement de 2 individus haploïdes autant des
spores d'un type que de l'autre et pas d'apparition de nouveaux phénotypes, il s'agit de
ségrégation Mendélienne, on dit que le caractère étudié est contrôlé par 1 seul couple d'allèle.
Ceci valable pour une descendance sous forme d'asques à spores ordonnées ou bien sous
forme d'asques désordonnés ou bien sous forme des spores en vrac.
Dans le cas où on dispose d'une descendance sous forme d'asques à spores ordonnées, on peut
distingué les asques pré-réduits et les asques post-réduits, on peut donc estimer la distance
d(g-c) d'après la formule d(g-c) = 1/2 f (post réduction) x 100
Cette formule ne peut s’appliquer que si la 0 < f (post réduction) < 2/3
- si la fréquence de post réduction p = 0 donc la d(g-c) = 0 et le gène est très proche de son
centromère.
- si la fréquence de post réduction p = 2/3 donc la d(g-c)≥1/3 et le gène est considéré comme
une unité indépendante génétiquement de son centromère.
S1 x S2
Ura- A x Ura+ a
L'analyse de la descendance de ce croisement repose sur le fait que la méiose assure d'une
part :
- le passage de l'état diploïde à l'état haploïde
- une redistribution des chromosomes et donc des allèles aboutissant dans la descendance,
soit à des allèles parentaux soit à des allèles nouveaux.
Les 2 marqueurs peuvent être soit indépendants génétiquement, soit liés génétiquement.
Le cas le plus simple c'est l'indépendance génétique.
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II.1. Cas de 2 gènes indépendants génétiquement (et physiquement)
S1 x S2
Ura- A x Ura+ a
- Soit le couple couple d'allèle (a+,a-) : a+ -----> [A]
a- -----> [a]
- Soit le couple couple d'allèle (b+,b-) : b+ -----> [Ura+]
b- -----> [Ura-]
S1 x S2
Phénotype : [A Ura- ] [a Ura+ ]
Génotype : a+ b- a- b+
Chaque individu correspond à l'association d'un allèle provenant du premier gène et d'un
allèle provenant du second gène, il s'agit des associations parentales : AP.
Lors de la méiose et vue l'indépendance génétique, chaque individu de la descendance doit
hériter un allèle du premier gène et un allèle du deuxième gène pour former une association
allélique. La nature de cette association dépend du déroulement de la méiose :
1ère cas : Méiose en absence de crossing-over entre (a+, a-) et (b+, b-)
a+ b- x a- b+
(Voir planche)
2ème cas : Méiose avec crossing-over entre (a+, a-) et (b+, b-)
a+ b- x a- b+
(Voir planche)
Étant donné l'indépendance génétique, chaque gène ségrége indépendamment de l'autre gène.
Tableau résumant tous les cas possibles de ségrégation de 2 gènes indépendants
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p : fréquence de post-réduction de (a+, a-)
q : fréquence de post-réduction de (b+, b-)
f(T) = p + q - 3/2 pq
p=0
-------> f(T) = 0 -------> DP = DR = 1/2
q=0
p=0
-------> f(T) = 2/3 -------> DP = 1/6
q = 2/3
p = 2/3
-------> f(T) = 2/3 -------> DP = DR = 1/6
q = 2/3
p < 2/3
-------> f(T) < 2/3 -------> DP = DR > 1/6
q < 2/3
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2ème cas : Méiose avec crossing-over entre (a+, a-) et (b+, b-)
Distance gène-gène :
* si d(g-g) augmente, les 2 gènes sont devenues indépendants génétiquement ---> AR=AP.
d(g-g)limite = 1/2 = 0,5 M = 50 cM
* si 0 < d(g-g) < 0,5 M -----> les 2 gènes sont liés physiquement et génétiquement.
* si d(g-g) ≥ 0,5 M -----> les 2 gènes sont liés physiquement et indépendant génétiquement.
20
B. Mécanisme de transmission des caractères héréditaires chez les espèces
diploïdes
Chez les organismes diploïdes, dont le noyau comporte deux jeux de chromosomes
homologues, le cycle de vie comprend deux phases essentielles : Méiose et fécondation
- deux méioses (mâle et femelle).
- l'adulte est un zygote qui sera multiplié.
- les gamètes (mâles ou femelles) sont haploïdes.
- les parties manipulables et observables du cycle ; c'est lorsque l'individu est à 2n.
L'analyse génétique porte toujours sur le phénotype. Chez les organismes diploïdes, le
génotype est caractérisé par la présence au locus de deux allèles de gène considéré. Ces deux
allèles peuvent être identiques (allèle paternel identique à l'allèle maternel), d’où l’individu
est homozygote pour le gène.
Ces deux allèles peuvent être différents (allèle paternel différent à l'allèle maternel), d’où
l’individu est hétérozygote pour le gène.
●● ○○ ●○
homozygote homozygote hétérozygote
100 % des gamètes 100 % des gamètes
noirs blancs 50 % 50 %
● ○
noirs blancs
●● x ●● ○○ x ○○ ●● x ○○
● ● ○ ○ ● ○
●● ○○ ●○
homogène homogène homogène
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* Croisement entre homozygote et hétérozygote
●● x ●○ ○○ x ●○
● ● ○ ○ ● ○
●● ●○ ●○ ○ ○
1/4 ●● ●○ 1/4
1/4 ○○ ●○ 1/4
50% homozygotes 50% hétérozygotes
A a a
[A] [A] [a]
Dans ce cas, une seule dose d'enzyme produite par l'allèle A est capable de l'expression du
phénotype [A] par conséquent l'hétérozygote A/a a un phénotype [A].
L’enzyme produite par l'allèle muté a peut être présente ou absente, dans le premier cas elle
ne présente aucune affinité pour le substrat.
22
* Relation d'absence de dominance: dominance incomplète
A A a
A a a
[A] [Aa] [a]
phénotype intermédiaire
Lorsque l'hybride montre un phénotype intermédiaire entre ceux des deux parents
homozygotes, on parle de dominance incomplète ou dominance partielle. En admettant que
l'allèle muté est inactif, l'expression du phénotype intermédiaire chez l'hybride est dû au fait
qu'une dose en enzyme sauvage "A" est insuffisante pour assurer totalement la réaction
métabolique concernée.
haploïdes diploïdes
γt ♂ x γt ♀ γt ♂ x γt ♀
zygote zygote
méiose
descendance F1 descendance
Chez les diploïdes à cause des interactions qui se produit entre les allèles, on ne peut pas faire
le déterminisme génétique au bout d'une seule génération, il faut au moins une deuxième
génération pour dégager les lois qui régissent la ségrégation des allèles. Cette génération peut
être soit une autofécondation de la F1 et qu'on appelle F2, ou bien le croisement d'individu de
F1 avec un autre individu qui peut être un parent (backcross) ou bien un autre individu
testeur.
23
Supposons que le croisement monogénique entre parents homogènes de lignées pures :
P1 x P2
[L] x [R]
A/A x a/a <--------- représentation Mendélienne
A a
<--------- représentation chromosomique
A a
A a
100% 100% <-------- gamètes
F2: F1 x F1
Phénotype : [L] x [L]
Génotype A/a x A/a
A A
a a
F1 x P2
Phénotype : [L] x [R]
Génotype A/a x a/a
24
Tableau de rencontre des gamètes
F1 A 1/2 a 1/2 50% [L] et 50% [R] ----> (ségrégation des allèles)
P2
a A/a [L] a/a [R]
1/2 1/2
-------> le caractère étudié est contrôlé par 1 couple d'allèle avec dominance absolue.
F1 x P1
Phénotype : [L] x [L]
Génotype : A/a x A/A
25
2ème génération : F2 : F1 x F1
A/B A/B
Backcross 1 Backcross 2
* Si l'analyse de descendance montre que la F2 se répartie selon la loi 1/4, 1/2, 1/4 et que la
F1 est phénotypiquement homogène et différente de deux parents, on admettra alors
l'hypothèse que les 2 parents diffèrent par un couple d'allèle avec relation de codominance.
* Si la ségrégation de la descendance du backcross se repartie selon la loi de probabilité
1/2,1/2 et la F1 phénotypiquement homogène et différente de deux parents, on admettra alors
que les parents croisés diffèrent par un gène avec relation de codominance entre les allèles.
* Exemple où les 2 allèles s'expriment au niveau génotype hétérozygote avec la même force
(phénotype intermédiaire):
* Chez l'espèce humaine l'anémie falciforme (drépanocytose) ---> 3 phénotypes
(1): normal
(2): anémique
(3): trace d'anémie
le couple d'allèle (HbA,HbS)
électrophorèse :
(1) (2) (3)
26
I.3. Cas de multiallélisme
Chez les diploïdes les gènes peuvent exister sous forme plurialléliques ou multialléliques.
* Exemple 1 : Système de groupe sanguin ABO chez l’homme ;
On distingue 4 types d'individus : [A], [B], [AB] et [O].
Le problème du groupe sanguin a été soulevé lors des transfusions sanguines. En effet, dans
des cas il y a compatibilité et dans d’autres cas il y a incompatibilité.
le gène qui code le groupe sanguin est 1 gène à 3 allèles, avec A> O , B>O et A≈B
allèle A ----> produit un antigène de type A
allèle B ----> produit un antigène de type B
allèle O ----> ne produit ni un antigène de type A ni de type B.
* Exemple 2 : Chez le cobaye: la couleur de pelage (la forure) est contrôlé par un gène à 4
allèles (D, E, F, G) avec dominance hiérarchisée ------> D>E>F>G
[D] : D/D , D/E , D/F , D/G ----> pelage [noir]
[E] : E/E , E/F , E/G ----> pelage [sépia]
[F] : F/F , F/G ----> pelage [crème]
[G] : G/G ----> pelage [albinos]
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Exemple 1: chez l'espèce humaine
2n = 8
mâle femelle
3 paires A + XY 3 paires A + XX
28
Détermination génétique d'un caractère contrôlé par un gène hétérosomal (lié au sexe)
Un caractère lié au sexe est un caractère codé par un gène porté par un chromosome sexuel.
La partie différentielle d'un chromosome sexuel porte un ou plusieurs gènes qui entraine une
hérédité liée au sexe qui se traduit par:
- l'obtention de résultats différents selon le sens du croisement.
- une distribution différente des caractères au niveau des descendants mâles et femelles. (il y
a ségrégation en fonction du sexe).
XX x XY
♂ X 1/2 Y 1/2
♀
X XX 1/2 XY 1/2
soit le gène (Xw+ , Xw) avec Xw+ ------> couleur rouge brique [+]
Xw ------> couleur blanche [m] (white)
* Croisement direct
♀ [+] x ♂ [m]
Xw+ /Xw+ Xw /7
♂ Xw 1/2 7 1/2
F1 : [+] ♀
Xw+ 1 Xw+ /Xw Xw+ /7
1/2 1/2
♀ [+] ♂ [+]
29
F2 : ♀F1 [+] x ♂F1 [+]
* Croisement réciproque
♂ [+] x ♀ [m]
Xw+ /7 Xw /Xw
♂ Xw 1/2 7 1/2
♀
Xw+ 1/2 Xw+ /Xw Xw+ /7 F2 : 50% ♀ ------> 1/2 [+] + 1/2 [m]
1/2 1/2 50% ♂ ------> 1/2 [+] + 1/2 [m]
♀ [+] ♂ [+]
Xw 1/2 Xw /Xw Xw /7
1/2 1/2
♀ [m] ♂ [m]
interprétation du croisement direct: on observe une ségrégation selon le sexe qui apparait
au niveau de la F2 faisant la distinction entre les mâles et les femelles. Les proportions
obtenues sont de type 3/4, 1/4 -----> il s'agit de la ségrégation d'un couple d'allèle lié au sexe
avec dominance absolue.
30
La 1/4 de [m] n'est apparu que chez les mâles qui sont de sexe hétérogamétique (XY) et la
dominance absolue s'observe chez le sexe homogamétique chez la femelle. Le gène est donc
porté par le chromosome X.
Rq. Le croisement réciproque ne donne pas les mêmes résultats.
Pas de crossing-over chez le mâle de la drosophile.
NB. Si on a deux caractères, on commence par étudier caractère par caractère puis on étudie
simultanément les deux caractères:
----> Hypothèse 3: les 2 gènes sont indépendants
F1 [JL] x F1 [JL]
A/a B/b A/a B/b
31
F2: 9/16 [JL]
3/16 [VL]
3/16 [JR]
1/16 [VR]
* cas de Backcross :
F1 [JL] x P [VR]
A/a B/b a/a b/b
BC: se repartit selon 1/4 ; 1/4 ; 1/4 ; 1/4 -------> hypothèse vraie
---------> il s'agit de 2 gènes indépendants avec dominance absolue.
Application : chez le maïs, on dispose de deux variétés qui diffèrent par 2 caractères:
1er caractère : aspect de la graine ----> graine plaine [pl]
graine déprimée [d]
2ème caractère : couleur de la graine -----> graine colorée [c]
graine incolore [ic]
on réalise le croisement suivant:
[pl c] x [d ic]
F1: [pl c]
4032 [pl c]
152 [pl ic]
149 [d c]
4035 [d ic]
32
Correction :
* 1er caractère : Aspect de la graine
[pl] x [d]
F1: [pl]
- F1 homogène et identique à l'un des deux parents. -----> l'existence d'une relation de
dominance entre les allèles.
-----> les parents sont homozygotes et de race pure.
Hypothèse 1: le caractère est contrôlé par 1 gène autosomique (A,a) avec dominance absolue
A > a ; tel que A ------> graine plaine
a -------> graine déprimée
F1 A a
P 1/2 1/2
a A /a [pl] a/a [d]
1 1/2 1/2
[c] x [ic]
F1: [c]
- F1 homogène et identique à l'un des deux parents. -----> l'existence d'une relation de
dominance entre les allèles.
-----> les parents sont homozygotes et de race pure.
Hypothèse 2: le caractère est contrôlé par 1 gène autosomique (B,b) avec dominance absolue
B > b ; tel que B ------> graine colorée
b -------> graine incolore
F1 B b
P 1/2 1/2
b B/b [c] b/b [ic]
1 1/2 1/2
34
Tableau de comparaison entre la distribution théorique et la distribution expérimentale:
(nbobs − nbthe )2
χ2 = ∑ nbthe
F1 AB Ab aB ab
P 1/4 1/4 1/4 1/4
ab A/a B/b A/a b/b a/a B/b a/a b/b
1 [pl c] [pl ic] [d c] [d ic]
1/4 1/4 1/4 1/4
Tableau de comparaison entre la distribution théorique et la distribution expérimentale:
35
(nbobs − nbthe )2
χ2 = ∑ nbthe
χ2 = (4032 - 2092)2 /2092 + (152 - 2092)2 /2092 + (149 - 2092)2 /2092 + (4035 - 2092)2 /2092
χ2 = 7207,304
gamètes : AB ab
Ab
aB
ab
La distance = 35 cM < 50 cM ----> ce qui confirme que les 2 gènes sont liés génétiquement
et physiquement.
(A,a) (B,b)
Remarque:
F1: AB/ab ----> chez le double hybride F1, les allèles dominants sont portés par le même
chromosome ---> sont en position de coupling ou en position Cis.
AP---> AB et ab
AR---> Ab et aB
36
F1: Ab/aB ----> les allèles dominants (A et B) sont portés par deux chromosomes différents
---> sont en position de repulsing ou en position Trans.
F2: F1 x F1
phénotype [pl c] [pl c]
génotype AB/ab x AB/ab
AP AR
F1 (1-p)/2 (1-p)/2 p/2 p/2
F1 AB ab Ab aB
AP (1-p)/2 AB AB/AB ab/AB Ab/AB aB/AB
[pl c] [pl c] [pl c] [pl c]
(1-p)/2 ab AB/ab ab/ab Ab/ab aB/ab
[pl c] [d ic] [pl ic] [d c]
AR p/2 Ab AB/Ab ab/Ab Ab/Ab aB/Ab
[pl c] [pl ic] [pl ic] [pl c]
p/2 aB AB/aB ab/aB Ab/aB aB/aB
[pl c] [d c] [pl c] [d c]
Cas général:
37
Chapitre 4
Notions préliminaires de génétique extra-chromosomique
Introduction
Chez les eucaryotes, certains organites cellulaires, outre le noyau, tels que les mitochondries
et les chloroplastes, contiennent également un type de chromosome qui leur est spécifique.
Ces organites sont les principaux sites de formation de l’ATP au cours de la phosphorylation
oxydative dans les mitochondries, et la photosynthèse dans les chloroplastes.
Les chromosomes mitochondriaux et chloroplastiques sont des molécules d’ADN double-
brin. En effet, on appelle le chromosome mitochondrial « ADNmt » et le chromosome
chloroplastique « ADNcp ».
Les mitochondries et les chloroplastes contiennent de multiples copies de leurs chromosomes,
et, dans chaque cellule, ces organites sont présents en nombre variable.
I. Le génome mitochondrial
Les chromosomes nucléaires sont présents soit en une copie (haploïde) soit en deux copies
(diploïde), mais les chromosomes d’organites sont présents en de nombreux exemplaires par
cellules (par centaines voire par milliers).
Le nombre de mitochondrie par cellule varie d’un type cellulaire à un autre. Exemple : les
fibroblastes humains contiennent plusieurs centaines d’ADNmt tandis que les ovocytes
humains en possèdent près de 100000.
L’ADNmt peut être circulaire ou linéaire (exp. chez certains ciliés, protozoaires, algues,
champignons). Le nombre de gènes contenus dans l’ADNmt est faible comparé à celui de
l’ADNcp des chloroplastes dans les plantes vertes. Ce nombre varie de 5 à 94 dans l’ADNmt
et il est généralement supérieur à 100 dans l’ADNcp.
Chez les cellules humaines, l’ADN mitochondrial est une molécule d’ADN circulaire, double-
brin, ayant une longueur d’environ 16 569 pb. Il est constitué de 37 gènes qui codent pour
deux ARNr mitochondriaux (12S et 16S), pour 22 ARNt nécessaires pour tous les acides
aminés et pour des ARNm de 13 protéines. La plupart des protéines des ribosomes
mitochondriaux sont codés par les gènes nucléaires.
L’ADNmt est formé de deux brins : brin H (Heavy) ou brin lourd, riche en bases G (guanine),
et, le brin L (Light) ou brin léger riche en bases C (cytosine).
Le génome mitochondrial des mammifères est dépourvu d’introns dont la plupart des
séquences sont non-répétitives (uniques). Cependant, le génome mitochondrial de la levure est
constitué d’exons et d’introns.
Le seul segment non-codant d’ADNmt chez tous les vertébrés est la boucle de déplacement
(D-loop) ou région de contrôle. Elle contient une origine de réplication du brin H (Ori H) et
des sites de régulation pour la transcription du brin L et H. Ainsi, la région de contrôle (D-
loop) a une structure triple-brin et non-codante. C’est une région qui est la plus variable, en
séquence, chez différentes espèces. Elle contient deux séquences HV1 et HV2 (Hyper-
Variable) donc un grand polymorphisme.
38
Figure. Exemple de génome mitochondrial (ADNmt) de l'homme.
1- La réplication débute au niveau d’une origine spécifique (OH) de l’un des deux brins, le
brin H. La synthèse du nouveau brin L, déplace l’autre brin L parental, sous la forme d’une
boucle dite «boucle de Déplacement» ou «D-loop»
2- Et au fur et à mesure que progresse la synthèse du nouveau brin L, complémentaire du brin
H matriciel, la boucle D s’agrandit
3- Lorsqu’aux 2/3 de son parcours, le long du cercle, la boucle D atteint l’origine spécifique
de l’autre brin parental, le brin L (OL), la synthèse d’un nouveau brin H est initiée, et
progresse le long du brin L de la boucle D, dans le sens opposé à celui de la synthèse du
nouveau Brin L.
Lorsque la synthèse du nouveau brin L s’achève, la première molécule fille est libérée, tandis
que se poursuit la synthèse du nouveau brin H qui n’a alors parcouru qu’ 1/3 du cercle. La
synthèse du nouveau brin H se poursuit jusqu’à la formation de la deuxième molécule fille. La
réplication est assurée par une enzyme : l’ADNmt polymérase gamma δ.
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* Notion d’Hétéroplasmie et d’Homoplasmie
Parfois un individu possède plus d’un type de mitochondrie, mutante et normale ; c’est ce
qu’on appelle : hétéroplasmie
Lorsqu’il a un seul type de mitochondries, soit normales soit mutantes, on parle de :
homoplasmie
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Le génome nucléaire contrôle la plupart des fonctions métaboliques des chloroplastes. Les
deux tiers des protéines ribosomales sont d’origine nucléaire.
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