Memoire Legroux
Memoire Legroux
Memoire Legroux
bas risque
Marine Legroux
Février 2010
1
REMERCIEMENTS
Je profite des ces quelques lignes pour remercier toutes les personnes, qui de
près ou de loin, ont contribué à l’élaboration de ce mémoire.
Un grand merci,
2
SOMMAIRE
GLOSSAIRE ..................................................................................................................... 6
INTRODUCTION ............................................................................................................ 7
GENERALITES................................................................................................................ 9
I. DEFINITIONS .................................................................................................. 9
1.1 Les modifications hématologiques de la grossesse..................................... 9
1.2 Besoins en fer durant la grossesse............................................................... 10
1.3 Les différents types d’anémie ..................................................................... 10
3
V. LA SUPPLEMENTATION EN FER.................................................................. 17
5.1. Les recommandations ................................................................................ 17
5.2. Intérêt d’un traitement................................................................................ 19
5.3. Les modalités thérapeutiques ..................................................................... 20
5.3.1. Traitement martial........................................................................... 20
5.3.2. Traitement par les folates ................................................................ 21
5.3.3. Les autres traitements...................................................................... 21
I. METHODE........................................................................................................ 23
RESULTATS..................................................................................................................... 25
4
IV. POPULATION ANEMIEE ................................................................................ 31
4.1 Présentation de la population anémiée........................................................ 31
4.2 Caractéristiques de la population anémiée.................................................. 32
4.2.1 Age..................................................................................................... 32
4.2.2 Origine géographique ........................................................................ 33
4.2.3 Activité professionnelle ..................................................................... 34
4.2.4 Gestité ................................................................................................ 34
4.2.5 Parité .................................................................................................. 35
DISCUSSION .................................................................................................................... 39
I. CRITIQUE DE L’ETUDE.................................................................................... 39
CONCLUSION ................................................................................................................. 50
BIBLIOGRAPHIE............................................................................................................ 51
5
GLOSSAIRE
6
INTRODUCTION
L’anémie est l’une des pathologies les plus courantes en obstétrique et n’est que
l’ultime expression d’une carence en fer qui en est la cause dans 90 % des cas. La
carence en fer est la plus importante de toutes les carences en micronutriments, elle
touche plus de 2,15 milliards de personnes à travers le monde [1]. L’Organisation
Mondiale de la Santé (OMS) rapporte que 51% des femmes enceintes (pays développés
et pays en voie de développement confondus) présentent une anémie. Il s’agit d’un
trouble de gravité variable auquel sont exposées 10 à 30% des femmes enceintes dans
les pays développés et 40 à 80% dans les pays en voie de développement. Aux Etats-
Unis, selon le National Health and Nutrition Examination Survey, 5 à 10 % des femmes
de 20 à 44 ans présentent une carence martiale. Et dans une étude prospective menée à
Camden (New Jersey, Etats-Unis), 28% des femmes enceintes étaient anémiques, mais
seulement 3,8% répondaient à la définition de l’anémie ferriprive, même si près de 10%
avaient des réserves en fer basses. Ces résultats sont également retrouvés dans l’étude
SUVIMAX (1998) [2, 3]. L’anémie est un facteur de risque significatif au regard de la
morbidité maternelle et surtout fœtale d’autant plus s’il s’agit d’une anémie préexistante
à la grossesse.
Tout ceci accentue le fait qu’il est nécessaire de dépister une éventuelle anémie
durant la grossesse et l’importance du terme auquel est effectué ce dépistage.
Néanmoins il existe une disparité entre les différentes recommandations des organismes
de santé. En effet, il existe des divergences entre la législation de 1992, le décret de
juillet 1994, l’ANDEM (Agence Nationale pour le Développement de l’Evaluation
Médicale) de 1996, du CNGOF (Collège National des Gynécologues et des
7
Obstétriciens Français) de 1997, de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) de 2003
et l’HAS (Haute Autorité de Santé) de 2005.
Tout le problème de l’anémie est qu’il s’agit d’une pathologie courante avec un
traitement simple et trop souvent systématique. Mais une supplémentation systématique
est-elle nécessaire ?
Tout d’abord, nous aborderons quelques généralités sur l’anémie et sur les
recommandations requises du dépistage, puis nous évoquerons la réalisation de notre
étude et enfin nous la comparerons aux recommandations et à la littérature traitant de ce
sujet.
8
GENERALITES
I. DEFINITIONS
L’anémie est l’anomalie la plus fréquente en hématologie. Elle est définie par
une baisse du taux d’hémoglobine c'est-à-dire inférieure à 12g/dl chez la femme en
dehors de la grossesse. L’anémie est présente dans 10 à 15 % des grossesses. [6]
Les CDC ont proposés comme critères de définition pour l’anémie gravidique [2] :
9
Situation de départ A 36 semaines
Plasma 2300 33OO ↑
(volume en ml)
Erythrocytes 1700 1900 ↑
(volume en ml)
Volume sanguin 4000 5200 ↑
(en ml)
Hémoglobine 14 12 ↓
(en g/dl)
Hématocrite 42 36 ↓
(en %)
Les besoins en fer varient de façon importante au cours des trois trimestres de la
grossesse. Durant le premier trimestre les besoins diminuent dus à l’arrêt des pertes
menstruelles et en sachant que l’augmentation de la masse globulaire ne débute qu’à la
fin du premier trimestre.
Au cours du deuxième trimestre les besoins vont augmenter de manière plus
importante jusqu’à la fin de la grossesse. Au niveau maternel, le coût en fer d’une
grossesse est estimé par différents auteurs à 1 g soit 4 mg par jour pour faire face aux
différents postes de consommation (masse érythrocytaire : 200 à 600 mg, fœtus : 200 à
400 mg, placenta : 30 à 75 mg, pertes physiologiques de l’accouchement : 100 à 250 mg
et l’allaitement de 6 mois : 100 à 175 mg). Pour faire face à ces besoins il faut
considérer deux éléments : à la fois les réserves en fer et les capacités d’absorption à
partir des apports alimentaires. Une enquête réalisée en région parisienne (étude du Val
De Marne) retrouve que 23 % des femmes en âge de procréer sont carencées en fer. [2]
[3]
10
Il existe une adaptation physiologique permettant une augmentation des capacités
d’absorption intestinale du fer au cours de la grossesse. Les besoins en fer atteignent 3 à
6 mg/jour en deuxième partie de grossesse.
11
- Le troisième type d’anémie et celui qui nous intéresse c’est l’anémie
ferriprive se définissant par un déficit en fer. Cette pathologie touche environ
20 à 25% des femmes dans les pays industrialisés et 50% des femmes
enceintes dans les pays en voie de développement. Les besoins en fer sont
augmentés surtout au troisième trimestre de la grossesse ; pour un ordre
d’idée : un fœtus de 20 semaines a un contenu en fer d’environ 30 mg et qui
atteint jusqu’à 270 mg pour un enfant à terme.
Les besoins en fer de la grossesse sont d’environ 850 mg. Ces besoins sont
de l’ordre de 3 à 6 mg/j au cours du deuxième trimestre de la grossesse.
La ferritine est la mise en réserve du fer dans des protéines, celle-ci est de
l’ordre de 0,5 à 1,5g.
- la multiparité
- l’allaitement prolongé
- les saignements antérieurs à la grossesse
- les régimes alimentaires carencés (femmes végétariennes, d’Afrique du nord)
- les grossesses rapprochées (écart entre deux grossesses de moins d’un an)
- les grossesses multiples
- les âges extrêmes (< 18 ans ou > 40 ans), l’adolescence notamment
- une mauvaise situation socio-économique
- les antécédents d’anémie ferriprive, gravidique ou pas
- la géophagie : l’argile absorbée par certaines ethnies (africaines…)
empêchant l’absorption intestinale du fer et pouvant être responsable de
carences martiales sévères
- un contexte hémorragique durant la grossesse (placenta prævia,
métrorragies…)
12
III. Les répercussions de l’anémie
Une anémie ferriprive est dite sévère lorsque le taux d’hémoglobine est inférieur
à 7g/dl selon l’OMS [13], et inférieur à 8g/dl selon l’ANAES [10]. Les effets de cette
carence sont d’autant plus importants s’ils sont précoces, voir même s’ils précèdent la
grossesse. Les risques d’accouchement prématuré et de naissance d’enfants de faible
poids sont respectivement 2,5 et 3 fois plus élevés chez les femmes présentant une
anémie ferriprive. C’est donc la carence en fer et non l’anémie qui en est responsable.
L’anémie découverte après 28 semaines d’aménorrhées, correspondant à une carence
gravidique, apparaît dépourvue de conséquences néfastes. [11]
Les risques de l’anémie chez la mère sont notamment une réduction des réserves
au moment de la naissance et donc une menace plus importante de pertes sanguines, de
transfusion, de symptômes d’anémie (fatigue, céphalées, vertiges). Dans ce cas une
hypoxie due à l’hémoglobinopathie insuffisante et à la faible saturation du sang en
oxygène peut s’installer ce qui engendre une augmentation de l’effort cardio-vasculaire
pas toujours suffisant pour la compenser : un remplissage trop rapide peut alors être
dangereux. On note habituellement une fatigabilité avec une diminution de la capacité
de résistance à l'effort et une moindre résistance aux infections. Au moment de
l'accouchement, il existe une mauvaise tolérance à l'hémorragie de la délivrance, et
éventuellement à la césarienne.
13
2. Le retentissement fœtal [5]
En cas d’anémie ferriprive sévère les conséquences sur le fœtus peuvent être les
suivantes :
- un taux élevé de naissances prématurées
- un RCIU
- une augmentation de la mortalité périnatale
- une augmentation du risque de prématurité
- une hypotrophie fœtale
• Une étude rétrospective portant sur 44.000 grossesses, au Pays de Galles, montre
que le taux d'hémoglobine au 1er examen prénatal est prédictif de l'issue de la
grossesse : les taux bas (< 10,4 g/dl) mais aussi les taux élevés (> 13,2 g/dl) sont
associés à un plus grand risque de mortalité périnatale, de prématurité et de petit
poids de naissance [24]. L'étude suggère que les taux élevés d'hémoglobine
pourraient traduire un défaut d'expansion du volume plasmatique.
• Klebanoff retrouve lui aussi une association significative entre les taux bas
d'hémoglobine au 2e trimestre et le risque de prématurité (RR : 1,9 ; 95 % CI ;
1,2-3,0), mais le risque est inexistant au 3e trimestre. [20]
14
• Dans une autre étude portant sur 17 000 femmes supplémentées en fer-folates,
Lu découvre qu'en première partie de grossesse (avant la 20e semaine), un
hématocrite bas (30 %-36 %) n'est que faiblement associé au risque
d'accouchement avant terme si l'on tient compte des facteurs confondants (RR :
1-1,25) et qu'à l'inverse, un hématocrite élevé avant ou après la 20ème semaine
augmente significativement le risque de prématurité (RR : 1,5-2,0) et de retard
de croissance fœtale (RR : 1,5-2,5).
• Dans le Collaborative Perinatal Project (50 000 grossesses consécutives), on
observe une augmentation significative du risque de prématurité, de petit poids
de naissance et de mort fœtale, à la fois pour les valeurs basses (< 29 %) et
élevées (> 39 %) de l'hématocrite. [2]
Signes généraux :
- pâleur cutanéo-muqueuse
- pâleur des conjonctives
- asthénie physique et morale
- défaut de concentration, difficultés de mémorisation
- tendance dépressive
Conséquences de l’hypoxémie :
- réduction des performances musculaires
- crampes
- Dyspnée
- Tachycardie, angor d’effort
- fatigue excessive pour un effort modéré
15
Signes neurologiques : (par hypoxémie)
- Céphalées, vertiges
- Acouphènes
– microcytaire (VGM < 80 µ3), mais parfois normocytaire (80 < VGM < 100 µ3)
si anémie récente,
– arégénérative (réticulocytes non augmentés, généralement inférieurs à
50000/mm3),
– les autres lignées sont généralement normales, mais il peut exister une
thrombocytose associée (plaquettes supérieures à 500000/ml) toutefois, celle-ci est très
rare pendant la grossesse, masquée par la thrombopénie physiologique.
16
2.2 Les recommandations sur la Numération Formule Sanguine (NFS)
Certains éléments peuvent faire suspecter d’emblée une autre cause à l’anémie. Ils
doivent être recherchés systématiquement par l’analyse soigneuse des paramètres de la
NFS, par l’interrogatoire et par l’examen clinique de la femme enceinte.
17
V. LA SUPPLEMENTATION EN FER
1. Les recommandations
Certaines études vont même plus loin, et montrent que la supplémentation martiale
pourrait augmenter le risque de morbidité maternelle et fœtale d’origine nutritionnelle :
• Une étude menée par l’université Tarbiat Modarres (Iran) et publiée récemment
dans la revue BJOG (International Journal of Obstetrics and Gynaecology -
Revue Internationale d’obstétrique et de gynécologie) conclue qu’une
supplémentation en fer pendant la grossesse n’est pas recommandée sauf en cas
d’anémie avérée (suite à un dosage sanguin). La prise de fer sous forme de
supplément nutritionnel peut même se révéler néfastes pour la grossesse.
Les scientifiques ont étudié un panel de 727 femmes enceintes non anémiques
(dont le niveau moyen d’hémoglobine était de 13.2 g/dl (12-16 g/dl valeurs
normales chez la femme). Ils ont administré 150 mg de sulfate de fer (qui
équivalent à 30 mg de fer) à 370 femmes tout au long de leur grossesse tandis
que les 357 restantes (qui faisaient partie du groupe de contrôle) ont reçu des
placebos. Les participantes ont été examinées au cours de la grossesse et 6 mois
18
après l'accouchement. Le Dr. Ziaei et son équipe ont constaté que les femmes
qui ont pris des suppléments de fer avaient développé de l'hypertension et
présentaient des prédispositions à donner naissance à des bébés de faible poids.
La supplémentation en fer est très courante aujourd'hui, et selon son étude, le
docteur Ziaei conclue qu’elle présente des inconvénients et des dangers pour les
femmes enceintes non anémiques. [27]
• Une étude conduite conjointement par des chercheurs américains et péruviens
montre que les suppléments de fer (60 mg/j) au troisième mois de la grossesse
rendent plus difficiles l’absorption du zinc alimentaire. Par rapport à un groupe
de contrôle, celle-ci est divisée par deux chez les femmes qui reçoivent le
supplément de fer. Le taux de zinc dans le plasma et dans le cordon ombilical est
lui aussi diminué chez les femmes enceintes supplémentées. Dans cette étude, un
groupe de femmes recevait en parallèle un supplément associant fer et zinc (15
mg). La présence de zinc a permis de prévenir les effets néfastes du fer sur le
statut en zinc. Les déficits en zinc sont associés à des risques accrus
d’éclampsie, de prématurité, d’hypotrophie du nouveau-né et de retard de
maturation psychomotrice.
En 1994, une revue de la littérature effectuée par John W. Feightner pour l’U.S
Preventive Services Task Force, conclue que les données sont insuffisantes pour
recommander ou déconseiller l’administration d’une supplémentation en fer durant la
grossesse. [2]
19
2. Intérêt d’un traitement
20
• Ascofer® (Ascorbate ferreux) : Comprimé de 245 mg soit 3 à 6 comprimés par
jour
Dans certaines situations le traitement en fer par voie intraveineuse est une bonne
alternative. Si par exemple le taux d’hémoglobine est inférieur à 9 g/l, en cas de
mauvaise observance ou en cas d’intolérance aux traitements en fer oraux. Il ne
comporte pas les effets gastro-intestinaux indésirables des traitements en fer oraux. Le
traitement le plus utilisé est le Venofer® (Complexe de saccharate de fer III). Il se
présente sous la forme d’ampoule de 200 mg à renouveler une à deux fois.
L’effet thérapeutique à dose égale, est le même quel que soit le choix du fer mais il peut
exister des tolérances parfois différentes en fonction du type et de la présentation.
21
3.2 Traitement par les folates
22
MATERIEL ET METHODE
I. METHODES
Nous avons inclus dans notre étude les patientes ayant accouché sur le CHU
d’Angers sur la période du 1er au 31 Août 2009, ce qui représente un échantillon de 355
patientes âgées de 18 à 40 ans. Toutes ces patientes ont accouché au sein de la maternité
et ont effectué au minimum leurs consultations des huitième et neuvième mois au sein
du CHU. Nous avons sélectionné les patientes avec une grossesse physiologique, à bas
risque initial et à bas risque gravidique selon les critères AUDIPOG (Association des
Utilisateurs de Dossiers Informatisés en Périnatalogie, Obstétrique et Gynécologie
(Annexe 2), et qui ont accouché à terme.
23
Les patientes exclues de l’étude étaient :
- les grossesses pathologiques (Hypertension artérielle, diabète,
chorioamniotite, drépanocytose, ß thalassémie)
- les utérus cicatriciels
- les accouchements prématurés
- les grossesses multiples
- les fœtus présentant un retard de croissance intra-utérin
- les interruptions médicales de grossesse
Le masque de saisie des données, la saisie et l’analyse des résultats ont été
réalisés à partir du logiciel Excel.
24
RESULTATS
Sur la période du 1 au 31 Août 2009, 355 patientes ont accouché sur la maternité
du CHU d’Angers.
Nous avons donc exclu les patientes qui ne figurent pas dans le groupe à bas
risque initial et gravidique. Parmi ces patientes, vingt quatre présentaient un utérus
cicatriciel, treize ont accouché prématurément, douze présentaient une grossesse
gémellaire six ont été exclues pour d’autres causes (chorioamniotite, interruption
médicale de grossesse, hypertension artérielle, diabète).
D’autres dossiers ont été exclus car les patientes n’avaient pas effectuées leurs
consultations des huitième et neuvième mois sur le CHU d’Angers.
Un certain nombre de dossiers n’ont pas pu être retrouvés ou étaient
inexploitables par manque d’informations et par manque de résultats écrits.
Au final, selon les critères d’inclusion et d’exclusion, 264 ont été sélectionnées.
25
II. Profil de la population étudiée
2.1 L’Age
L’âge moyen de cette population est de 28,1 ans avec un écart type de 4,9 ans, et
des extrêmes allant de 18 ans à 41 ans.
9,1
17,8
< 23 ans
28,4 24-29 ans
30-34 ans
> 35 ans
44,7
26
2.3 Profession
Les différents postes de travail ont été classés en fonction de la Nomenclature
des catégories socioprofessionnelles de l’INSEE. Nous avons volontairement exclu la
catégorie des retraités.
4,2 Employés
32,2 Ouvriers
2.4 Gestité
Sur l’ensemble de notre étude la gestité moyenne est de 2,1 grossesses, l’écart-
type est de 1,4, le nombre de grossesses maximal est de 8 et le nombre minimal est de 1.
14,4
1
14,0 43,6
2
3
4 et +
28,0
27
2.5 Parité
L’étude réalisée énonce que le nombre moyen d’enfant est de 1,8 enfant, l’écart-
type est de 1,1, le nombre maximal d’enfant par femme est de 8 et le nombre minimal
est de 1.
6,1
11,0
1
2
53,8 3
29,2 4 et +
Sur l’ensemble de notre population soit 264 patientes, 257 d’entre elles soit
97 % ont eu un dépistage de l’anémie au travers d’une numération formule sanguine au
cours de leur grossesse.
100,0 93,6
90,0
80,0
70,0
60,0
50,0 44,7
40,0
30,0
20,0 12,5
10,0
0,0
NFS 1er trimestre NFS 2ème trimestre NFS 3ème trimestre
28
6,4
2,7
Au total 50,7 % (n= 134) des patientes ont bénéficié d’une hémoglobinémie au
cours du premier et/ou du deuxième trimestre de leur grossesse.
Sur l’ensemble de l’étude 368 NFS ont été réalisés chez 264 patientes. Chaque
femme a donc eu en moyenne de 1,5 Numération Formule Sanguine au cours de la
grossesse.
29
Tableau I : Nombre de NFS prescrites en fonction des trimestres de grossesse
Au vu des résultats exposés dans ce tableau, il apparaît donc que 49,2 % (n = 130)
des femmes n’avaient eu aucun dépistage de l’anémie à la fin de leur deuxième
trimestre. Et donc que 50,8 % (n = 134) des patientes ont été dépisté à la fin de leur
deuxième trimestre.
30
Tableau II : Conformité de la prescription de la NFS par rapport aux recommandations
et à la législation.
Nombre de dossiers 1 33 94
conformes
Il apparaît que 51,4 % des patientes soit 136 d’entre elles n’ont bénéficié
d’aucune recommandation et n’ont pas été soumises à la législation en vigueur. Cela
démontre également que 128 dossiers soit 48,4 % suivent une ou plusieurs
recommandations en vigueur.
Notre étude portait sur le dépistage de l’anémie au cours de la grossesse mais également
sur la prise en charge de l’anémie au cours de la grossesse au sein du CHU d’Angers.
Nous allons maintenant présenter la population anémiée, puis nous aborderons la
prescription du traitement en fer au cours de la grossesse.
31
IV POPULATION ANEMIEE
90,0 82,6
80,0
70,0
60,0
50,0
40,0
30,0
17,4
20,0
10,0
0,0
< 11g/l > 11 g/l
32
Tableau III : Terme de découverte des patientes anémiées (Hb < 11 g/dl)
2.1 Age
L’âge moyen de cette population est de 29,3 ans avec un écart type de 6,2 ans, et
des extrêmes allant de 19 ans à 41 ans.
15,2
23,9
< 18 ans
24-29 ans
30-34 ans
> 35 ans
37,0
23,9
Figure 9 : Répartition (en %) des patientes carencées en fer en fonction de leur âge.
Il apparaît que 37 % des patientes anémiées se situent dans la tranche 30-34 ans
versus 28,4 % dans la population générale. L’autre différence est que 23,9 % des 24-29
ans présentent une anémie versus 44,7 % de la population générale.
33
2.2 Origine géographique
2,2
2,2
4,3
6,5 France métropolitaine
Europe du Nord
6,5 Afrique du Nord
Afrique
DOM-TOM
Asie
Asie Mineure
78,3 Autre
Figure 10 : Répartition (en %) des patientes carencées en fer en fonction de leur origine
géographique (n = 46)
34
2.3 Activité professionnelle
Agriculteurs exploitants
Artisans, commerçants et
chefs d'entreprise
34,8 Cadres et professions
43,5 intellectuelles supérieures
Professions Intermédiaires
Employés
Figure 11 : Répartition (en %) des patientes carencées en fer en fonction de leur activité
professionnelle (n = 46)
2.4 Gestité
26,1
1
43,5
2
4,3 3
4 et +
26,1
Figure 12 : Répartition (en %) des parturientes présentant une carence en fer selon leur
gestité (n = 46)
35
Sur l’ensemble de notre étude la gestité moyenne est de 2,7 grossesses, l’écart-
type est de 1,8, le nombre de grossesses maximal est de 7 et le nombre minimal est de 1.
La seule différence que l’on peut noter c’est que 26,1 % des patientes anémiées
ont eu quatre grossesses ou plus, alors qu’elles ne représentaient que 14,4 % des
patientes de l’étude.
2.5 Parité
L’étude réalisée énonce que le nombre moyen d’enfant est de 1,7 enfant, l’écart-
type est de 1,1, le nombre maximal d’enfant par femme est de 6 et le nombre minimal
est de 1.
8,7
13,0
1
2
56,5 3
4 et +
21,7
Figure 13 : Répartition (en %) des patientes anémiées en fonction de leur parité (n = 46)
36
V. PRESCRIPTION D’UN TRAITEMENT
250
214
200
150
Patientes
105
100
Traitement
45
50
16
0
Hb > 10,5 g/dl au 2ème trimestre Hb > 11g/dl au 3ème trimestre
Il apparaît que sur 97 patientes traitées 53,6 % (n = 52) d’entre elles ont reçu un
traitement alors qu’elles présentaient une hémoglobinémie normale pour le terme. Dans
ce cas on parle de supplémentation en fer. Cela montre que 19,7 % (n = 52) des
patientes de l’étude ont reçu une supplémentation en fer au cours de leur grossesse.
Nous avons pris comme norme 10,5 g/dl pour définir l’anémie au cours du
deuxième trimestre correspondant à l’hémodilution du volume sanguin au cours de la
grossesse physiologique. Cependant onze patientes ont présenté une hémoglobine
comprise entre 10,5 et 11 g/dl au cours du deuxième trimestre et parmi ces patientes dix
ont reçu un traitement.
37
5.2 Traitement en fer
Sur les 97 patientes traitées, 46,4 % (n = 46) d’entre elles présentaient une
anémie (Hb < 11 g/dl).
35 33
30
25 23
20 Patientes
15 13 13 Traitement
10
5
0
Hb < 10,5 g/dl au 2 ème trimestre Hb < 11g/dl au 3ème trimestre
Il apparaît que 10 patientes anémiées au cours du 3ème trimestre n’ont reçu aucun
traitement. Ce qui représente 21,7 % des patientes anémiées.
Le taux de couverture du traitement est de 100 % pour le deuxième trimestre et
de 70 % pour le troisième trimestre.
38
Venofer 0,0
Autre 1,9
Ferrograd 1,9
Timoferol 7,8
Tardyferon B9 6,8
Tardyferon 80 mg 75,7
70,0 63,0
60,0
50,0
40,0 Traitement Préventif
30,0 25,0 Traitement Curatif
20,0 15,2
8,7
10,0
1,5 0,5 1,0 0,0 1,0 0,0 0,0 0,0
0,0
Tardyferon Tardyferon Timoferol Ferrograd Autre Venofer
80 mg B9
39
DISCUSSION
I. CRITIQUE DE L’ETUDE
Cette étude rétrospective avait différents objectifs. Tout d’abord elle avait pour but
de comparer les pratiques professionnelles exercées au sein du CHU d’Angers
concernant le dépistage de l’anémie chez la femme enceinte avec les recommandations
de L’ANDEM, du CNGOF, de l’OMS, de l’HAS et à la loi de 1992. L’autre objectif de
ce mémoire était d’étudier la prescription d’un éventuel traitement proposé et de le
confronter aux recommandations en vigueur.
Nous avons fait le choix d’exclure de notre étude les patientes présentant une
grossesse non physiologique car leur prise en charge est différente. Nous ne pouvons
donc pas élaborer un comparatif avec toutes les recommandations notamment celles de
l’HAS qui recommande un dépistage au 1er trimestre des femmes enceintes présentant
un facteur de risque.
Il existe peu d’études relatant de ce sujet précis : une étude comparative avec les
principales recommandations en vigueur. Tous les autres travaux réalisés exposent des
carences martiales, de la supplémentation en fer. C’est pourquoi la première partie de
notre discussion portera sur les comparaisons entre les pratiques professionnelles du
CHU d’Angers et les recommandations et dans une deuxième partie nous aborderons un
parallèle entre nos résultats sur l’anémie et un comparatif avec les autres études.
40
II. DISCUSSION
Tout d’abord nous allons aborder la première étape de la prise en charge de l’anémie
au cours de la grossesse qui est le dépistage. Pour entamer cette discussion, nous allons
confronter nos résultats aux recommandations actuellement en vigueur.
41
L’OMS (2003), préconise comme le CNGOF une prescription de la NFS au premier
trimestre sans ferritinémie. [7]
Enfin, un décret du 14 février 1992 [8], relatif aux examens obligatoires prénuptial
ainsi que pré-et post natal impose la prescription d’un hémogramme au cours du
sixième mois de la grossesse.
Nous allons également comparer nos résultats avec l’étude d’A. Caroff-Pétillon, qui
a réalisé à l’occasion de son mémoire de fin d’étude, un « état des lieux du dépistage de
l’anémie pendant la grossesse » qui portait sur 92 patientes sur le CHU de Brest en
2007.
Dans notre étude réalisée sur le CHU d’Angers il apparait que seulement 12,5 %
(n = 33) des patientes ayant accouché sur la période du 1 au 31 août 2009, ont disposé
d’une recherche de la NFS au cours du premier trimestre selon les recommandations du
CNGOF et de l’OMS. L’HAS, conseille un dépistage à ce terme uniquement en cas de
facteur de risques et nous avons volontairement écarté ces patientes de notre étude donc
nous ne pouvons pas nous comparer à ces recommandations pour le premier trimestre.
L’ANDEM, quant à elle prône un dépistage de l’anémie par hémogramme et
ferritinémie et une seule patiente a bénéficié d’une hémoglobinémie ainsi que d’une
ferritinémie au cours du premier trimestre soit 0,3 % des patientes.
Cependant, les recommandations de l’ANDEM ont été établies en 1996, on peut
alors supposer qu’elles sont moins suivies parce qu’elles sont plus anciennes et moins
connues par les professionnels de santé par manque d’information sur ces
recommandations comme celles du CNGOF et de l’OMS. De plus, l’HAS a publié des
recommandations plus récentes [10], datant de 2005, plus utilisées dans la pratique
quotidienne par une meilleure diffusion de l’information.
42
A. Caroff-Pétillon retrouve un taux de dépistage de l’anémie au premier trimestre de
22,6 %. Les recommandations du CNGOF et de l’OMS sont les plus appliquées aux
femmes enceintes dans son étude pour le premier trimestre car 22,7 % versus 12,5 %
sur le CHU d’Angers des patientes ont eu une NFS en début de grossesse.
Notre étude a révélé que seulement 44,7 % (n = 118) des patientes ont réalisé leur
NFS à la recherche d’une éventuelle anémie au cours du deuxième trimestre. Pourtant le
sixième mois s’étend de 24 à 28 semaines d’aménorrhées et durant cet intervalle
seulement 35,6 % (n = 94) des patientes ont été soumises à ce dépistage. Cela révèle
que seulement 35,6 % des dossiers sont strictement conformes à la législation. Et parmi
ces patientes seules 6,4 % d’entre elles sont conformes à la fois aux recommandations
du CNGOF, de l’OMS, de l’HAS et à la loi de 1992. Cependant, il est recommandé
d’effectuer soit une prescription au premier trimestre soit une prescription au deuxième
trimestre, donc soit de suivre les recommandations du CNGOF et de l’OMS soit celles
de l’HAS et de la loi de 1992, selon notre étude 50,7 % (n = 134) des patientes ont
bénéficié de ces recommandations. Néanmoins, la loi rend obligatoire la prescription
d’une NFS au cours du deuxième trimestre, mais il existe inévitablement une latence
entre la date de prescription et la date de réalisation. Et étant donné que les patientes
sont suivies en consultation tous les mois nous aurions du retrouver ces résultats à la
consultation du septième mois. Malgré cela il n’en est rien car seulement 2,2 % des
patientes ont un résultat de NFS compris entre 28 et 32 semaines d’aménorrhées.
43
Dans son étude A. Caroff-Pétillon [30], constate que 94,1 % des femmes enceintes
suivi sur le CHU de Brest ont bénéficié d’un dépistage de l’anémie au cours du
deuxième trimestre versus 44,7 % sur le CHU d’Angers. Et que parmi ces patientes
84,4 % en ont profité au cours du sixième mois versus 35,6 % dans notre étude
conformément à la législation. Toutes les patientes de son étude ayant effectuées une
NFS au premier trimestre en ont également réalisé une au deuxième trimestre. En
conséquence 94,1 % des patientes de son étude ont bénéficié des recommandations
versus 50,7 % dans notre étude.
Ce dépistage est réalisé, selon notre étude à 93,5 % (n = 247) au cours du 3ème
trimestre. Plus précisément il est réalisé à 91,2 % entre 32 et 41 semaines
d’aménorrhées ce qui correspond aux termes auxquels ces patientes sont vues en
consultation sur le CHU d’Angers. Au total de 97% (n = 256) des patientes ont eu un
dépistage de l’anémie au cours de leur grossesse. Au total 399 NFS ont été prescrites
pour 264 patientes. En conséquence, chaque femme enceinte a eu en moyenne 1,5 NFS
au cours de sa grossesse.
Lors du troisième trimestre l’étude d’A. Caroff-Pétillon 95,7 % des femmes
enceintes ont eu un dépistage de l’anémie versus 93,5 % dans notre étude. Au total sur
le CHU de Brest, chaque femme enceinte a eu en moyenne deux NFS au cours de sa
grossesse versus une et demi dans notre étude.
44
Plusieurs hypothèses peuvent être avancées. Tout d’abord, toutes les patientes
ne sont pas suivies sur le CHU durant les neuf mois de leur grossesse, ce qui est
différent de l’étude réalisée sur Brest où toutes les patientes incluent dans l’étude ont
effectué l’intégralité de leur suivi de grossesse au sein de la maternité. Sur Angers, les
pratiques sont diverses et les patientes pour la majorité d’entre elles sont suivies à
l’extérieur de la maternité et réalisent au CHU uniquement leurs consultations des 8ème
et 9ème mois. En conséquence, il est possible que les résultats ne soient pas apportés par
la patiente lors des consultations, ne soient pas retranscrits dans les dossiers, ne soient
pas demandés par les professionnels de santé, soit les prélèvements n’ont pas été
prescrits soit ils n’ont pas été réalisés. Cependant, nous avons observé que 42,8 % (n =
113) des patientes n’avaient pas eu leur dépistage à la fin du deuxième trimestre. On
pourrait supposer qu’il y ait un décalage entre la prescription et la réalisation.
Seulement 2,2 % (n = 6) des patientes ont eu un dépistage au cours du 7ème mois.
Nous avons constaté que 93,5 % des patientes avaient réalisé leur NFS au cours
des 8ème et 9ème ce qui correspond aux termes de consultation des femmes enceintes sur
le CHU d’Angers. Ce qui reflète que le manque de rigueur en ce qui concerne les dates
de réalisation de la NFS n’est pas forcément du aux professionnels exerçant sur le CHU
d’Angers mais sur le suivi qui a lieu dans les sept premiers mois de la grossesse. Il
aurait été intéressant de différencier les patientes ayant eu un suivi intégral sur le CHU
d’Angers et les patientes n’ayant été reçues en consultation que lors de la fin de leur
grossesse. Il aurait également été judicieux de savoir si les prescriptions réalisées étaient
faites par les professionnels de santé suivant la grossesse des patientes (Gynécologue-
Obstétricien, Sage-femme) ou réalisée par l’anesthésiste-réanimateur lors de
consultation obligatoire prénatale.
45
Néanmoins un dépistage de l’anémie au troisième trimestre ne permet pas la
mise en place de traitements per os avant l’accouchement. Car la durée minimum de ce
type de traitement est d’un mois. Donc le temps de l’analyse des résultats du bilan
sanguin, de la prescription et de la prise du traitement, celui-ci n’aura pas le temps
d’être efficace. Sauf en cas d’anémie sévère où il est nécessaire d’augmenter
l’hémoglobine avant l’accouchement où il peut être proposé un traitement par voie
veineuse. Le dépistage au deuxième trimestre ne permet pas la découverte d’une anémie
préexistante à la grossesse et ayant le plus de répercussions maternelles et fœtales.
46
2.2.1 Supplémentation systématique en fer [10, 11, 12, 21, 22, 23, 27]
47
10 µg/l [22, 23]. Il en résulte une réduction du nombre de femmes ayant une
hémoglobine inférieure à 10 ou 10,5 g/dl en fin de grossesse. Cependant cette
supplémentation n’a pas d’impact sur la morbidité materno-fœtale. De plus cette
supplémentation en fer était associée à des effets secondaires gastro-intestinaux
(constipation, diarrhées, brûlures gastriques) [12].
Pour l’OMS, selon la Cochrane, ayant réalisée une analyse documentaire sur des
études comparatives portant sur 29 essais [23] dont une étude portant sur 787 femmes, il
n’y a aucun bénéfice à supplémenter les femmes enceintes n’ayant aucun trouble de
l’hémoglobine. Au regard de ces différentes études, préconisations ou l’absence de
celles-ci nous avons considérer qu’il n’était pas nécessaire de supplémenter les femmes
enceintes ne présentant aucune carence martiale ou aucune anémie. Cependant sur notre
étude 19,3 % (n = 51) des patientes ont été supplémentées alors que leur taux
d’hémoglobine était supérieur à 11g/dl. Donc dans 19,3 % des cas les professionnels de
santé n’ont pas respecté les recommandations en vigueur.
Après avoir abordé la supplémentation systématique chez les femmes enceintes avec
une hémoglobine normale, nous allons évoquer la supplémentation chez les patientes
déficitaires. En effet, les taux d’hémoglobine compris entre 8,5 et 10,5 g/dl sont
associés à un risque d’hypotrophie et d’accouchement prématuré [24] et il s’agit d’un
niveau de preuve 2 (NP2) entre autre comme nous l’avons présenté au début de
l’exposé. Il est donc nécessaire de supplémenter ces patientes.
48
Pour le CNGOF [9], le traitement de l’anémie gravidique consiste en
l’administration quotidienne de 30 à 60 mg de fer par jour jusqu’à la correction de
l’anémie visible sur un hémogramme réalisé six semaines plus tard. La supplémentation
martiale accroît le taux d’hémoglobine de 1 à 1,7 g/dl.
L’HAS, sur des conclusions fondées sur une revue systématique de la littérature de
la Cochrane Library portant sur vingt études randomisées [24] qui permet à l’HAS de
conseiller la prise de complément ferrique pour une hémoglobine inférieure à 11g/dl.
Des résultats proposés par une autre revue de la littérature également publiée par la
Cochrane Library (2001) portant sur cinq études contrôlées randomisées comprenant
1234 femmes [25] qui a évalué l’intérêt d’une supplémentation en cas d’anémie par
carence martiale ne permettent pas de donner de précision sur les indications et le
moment d’administration du fer pendant la grossesse. Et conclue sur le fait qu’une
supplémentation sélective diminuait le risque de mort fœtale in utero et de décès
néonatal.
49
traitement. Toutes ont reçu une prescription de traitement par voie orale. Sur l’ensemble
des patientes traitées et qui présentaient une hémoglobine inférieure à 11 g/dl, 75,7 %
(n = 39), ont eu une prescription de Tardyferon® 80 mg ou de Tardyferon B9 ® 1 à 2
comprimés par jour. Pour les autres il s’agissait de Timoferol® 1 comprimé par jour ou
de Ferograd® 1 comprimé par jour. Ce qui correspond aux recommandations en
vigueur.
Dans notre étude aucune patiente n’a reçu de traitement par veineuse au cours de
sa grossesse. Selon la dernière mise à jour de la base de données Cochrane, le
traitement à base de fer par voie intraveineuse n’offrait aucun avantage sur le traitement
oral pour le traitement de l’anémie. Sur les 54 études prises en compte, 1 seule traitait
du Dextranfer ® dans l'évaluation. Les études sur le complexe de saccharate de fer
n'ont pas encore été prises en compte, mais sont en cours d'évaluation. [27]. Cependant,
il n’engendre pas les effets secondaires du traitement per os et peut être utilisé au
troisième trimestre car il s’effectue sur 48h.
50
CONCLUSION
D’une part, nous avons pu observer une faible conformité du dépistage de l’anémie
en regard des recommandations et de la législation. En effet, il est apparu que seulement
la moitié des dossiers examinés étaient conformes aux recommandations et à la
législation. Cependant, il était nécessaire de signaler que le suivi, des patientes du 1er au
7ème mois de la grossesse, était essentiellement réalisé par les médecins traitants, par les
gynécologues et les sages-femmes libérales. Ce qui a donc entrainé un recueil incomplet
des données.
D’autre part, même si la supplémentation en fer reste encore très présente dans les
pratiques professionnelles, elle n’apparaît cependant d’aucun intérêt. En effet, elle
entraine des effets secondaires et le gain apporté sur l’élévation éventuelle de
l’hémoglobine s’avère inutile.
Enfin, un dépistage dès le 1er trimestre apparaît donc essentiel pour permettre la
mise en place d’une thérapeutique efficace afin de prévenir des risques materno-fœtaux.
51
BIBLIOGRAPHIE
52
10. Agence Nationale pour le Développement et l’Evaluation Médicale.
Hématologie en pratique courante. Le concours médical 1996;40:5.
12. Haute Autorité de Santé. Comment mieux informer les femmes enceintes ?
Recommandations pour les professionnels de santé. 2005:25–70.
16. World Health Organization Turning the tide of malnutrition: responding to the
challenge of the 21st century. Geneva. Préparé pour la Journée mondiale de
l'Eau. Revu par le personnel et les experts du Département Nutrition, Santé et
Développement et le Service Eau, Assainissement et Santé,
WHO/WSH/WWD/DFS.07 Août 2001
19. Centers for Disease Control. CDC criteria for anemia in children and
childbearing-aged women Morb Mortal Week Rep 1989 ; 38 : 400-4
20. Klebanoff MA, Shiono PH, Selby JV, Trachtenberg AI, Graubard BI. Anemia
and spontaneous preterm birth. Am J Obstet Gynecol 1991 ; 164 : 59-63
53
21. US Preventive Services Task Force. Routine iron supplementation during
pregnancy : Review Article JAMA. 1993 ; 270 : 2848-54
23. National Institute for Clinical Excellence. Antenatal care. Routine care for the
healthy pregnant woman. London: NICE; 2003 (consulté le 24/10/2009),
disponible à partir de URL : www.nice.
nicemedia/pdf/CG62FullGuidelineCorrectedJune2008.pdf org.uk/
24. Cuervo LG, Mahomed K. Treatments for iron deficiency anaemia in pregnancy.
Cochrane Database Syst Rev 2001 ;( Issue 2).
25. Reveiz L, Gyte GML, Cuervo LG. Treatments for iron-deficiency anaemia in
pregnancy. Cochrane Database of Systematic Reviews 2007, Issue 2. Art. No.:
CD003094. DOI: 10.1002/14651858.CD003094.pub2.
27. Candio F, Hofmeyr GJ. Traitements de l'anémie par carence en fer au cours de la
grossesse : Commentaire de la BSG (dernière mise à jour : 23.11.07).
Bibliothèque de Santé Génésique de l'OMS ; Genève : Organisation mondiale de
la Santé. (consulté le 18/12/2009), disponible à partir de l’URL :
http://apps.who.int
54
Annexe 1 : Nomenclature des Professions et Catégories
Socioprofessionnelles (PCS) selon l’INSEE.
1 Agriculteurs exploitants
• 11 Agriculteurs sur petite exploitation
• 12 Agriculteurs sur moyenne exploitation
• 13 Agriculteurs sur grande exploitation
4 Professions Intermédiaires
• 41 Professions intermédiaires de l'enseignement, de la santé, de la fonction
publique et assimilés
• 46 Professions intermédiaires administratives et commerciales des entreprises
• 47 Techniciens
• 48 Contremaîtres, agents de maîtrise
5 Employés
• 51 Employés de la fonction publique
• 54 Employés administratifs d'entreprise
• 55 Employés de commerce
• 56 Personnels des services directs aux particuliers
6 Ouvriers
• 61 Ouvriers qualifiés
• 66 Ouvriers non qualifiés
• 69 Ouvriers agricoles
55
7 Retraités
56
Annexe 2 : Groupes de patientes « à bas risque »
Définition :
57
Annexe 3 : Recueil de données
1. Caractéristiques maternelles :
• Age (année)
• Origine géographique
• Activité professionnelle (Nomenclature INSEE)
• Gestité (0 ; 1 ; 2 ; 3 ; 4…8)
• Parité (0 ; 1 ; 2 ; 3 ; 4…8)
2. Dépistage
• Numération Formule Sanguine (en g/dl) au 1er trimestre
• Terme en (SA) du 1er trimestre
• Numération Formule Sanguine (en g/dl) au 2ème trimestre
• Terme en (SA) du 2ème trimestre
• Numération Formule Sanguine (en g/dl) au 3ème trimestre
• Terme en (SA) du 3ème trimestre
• Ferritinémie
3. Traitement
• Patiente traitée oui ou non
• Nom du traitement
• Posologie
• NFS post traitement et sa valeur
58
ABSTRACT
Aim:
Assess professional practice within the maternity of the CHU of Angers in the
screening and management of anaemia in pregnant women.
Methods:
Results:
The study reveals that only half of cases are consistent with current
recommendations and exclusively 35% are in strict conformity with the legislation
imposing haemoglobin during the 6th month. Moreover, nearly half of patients who
received treatment with iron supplement during pregnancy had no iron deficiency.
Finally, patients exposed to iron deficiency were treated in majority. But these patients
had in very few cases an NFS control as recommended by the HAS in 2005.
Conclusion:
59
RESUME
Objectif :
Méthode :
Nous avons réalisé une étude rétrospective au sein du CHU d’Angers sur
l’ensemble des patientes ayant accouché sur la période du 1er au 31 Août 2009. Nous
avons relevé les termes et les résultats des NFS réalisés au cours des différents
trimestres de la grossesse ainsi que la présence d’un traitement en fer, sa posologie et la
présence d’une NFS de contrôle ainsi que son résultat. Nous avons inclus dans cette
étude toutes les patientes qui présentaient une grossesse à bas risque initial et
gravidique, ayant réalisées leurs consultations des 8ème et 9ème mois sur le CHU.
Résultats :
L’étude révèle que seulement la moitié des dossiers sont conformes aux
recommandations en vigueur et uniquement 35 % sont strictement conformes à la
législation imposant une NFS au cours du 6ème mois. Par ailleurs, près de la moitié des
patientes ayant reçu un traitement par complément ferrique au cours de leur grossesse
ne présentaient aucune carence martiale. Enfin, les patientes exposées à un déficit en fer
ont reçu en majorité un traitement mais n’ont que dans très peu de cas eu une NFS de
contrôle comme le recommande l’HAS en 2005.
Conclusion :
Mots clés : Anémie, fer, hémoglobine, carence en fer, dépistage, grossesse à bas risque,
recommandations.
60