1- Anatomie :
Le rachis est la partie du squelette axial qui permet le maintien de la posture, de mobiliser la
tête, le cou et le tronc et il permet de protéger la moelle épinière et ses enveloppes
méningées
Celui-ci est constitué de 33 vertèbres empilées et divisées en différents étages :
- les cervicales, au nombre de 7 vertèbres individualisées
- suivies de 12 vertèbres thoraciques
- puis 5 vertèbres lombaires
- et enfin le sacrum avec 5 vertèbres soudées
- et les vertèbres coccygiennes au nombre de 3 ou 4 également fusionnées
Il existe donc 3 types de vertèbres : cervical, thoracique et lombaire.
Une vertèbre typique est constituée d’un corps vertébral dans sa partie antérieure qui
supporte le poids du corps et qui est reliés aux vertèbres adjacentes par les disques
intervertébraux et les ligaments. Les disques intervertébraux sont composés d’un anulus
fibrosus qui entoure un nucléus pulposus.
On retrouve également un arc vertébral postérieur qui forme les parties latérales et
postérieures du foramen vertébral.
Un arc vertébral est constitué de 2 pédicules et 2 lames se réunissant pour former le
processus épineux qui se projette vers l’arrière et le bas. La réunion des lames et des
pédicules forme les processus transverses.
Ces Différents processus permettent l’articulation des vertèbres entre elles et donc la
mobilisation.
La superposition de ces vertèbres et surtout des foramens vertébraux forme le canal
vertébral qui protège ainsi la moelle épinière. Celle-ci descend jusqu’en L1-L2 ainsi que des
racines de la queue de cheval (Correspondent aux nerfs spinaux qui sortent des foramens
Intervertébraux du rachis)
2- Hernie discale :
Épidémiologie :
•sujet « jeune » 30 à 55 ans, 5 % des hommes et 3 % des femmes en souffrent au moins une
fois. plus fréquente au niveau des disques L4-L5 et L5-S1
Sujets à risque :
•les personnes de 30 à 55 ans. Après 55 ans, les disques durcissent et sont moins sujets aux
ruptures (mais ils sont moins souples et la colonne vertébrale se raidit).
•les hommes
•les personnes dont l’activité professionnelle les expose à des efforts répétés au niveau de la
colonne vertébrale (port de charges, travail nécessitant de se baisser fréquemment, etc.) ou
avec de nombreuses heures de conduite (commerciaux, routiers, etc.).
•les athlètes : disques soumis à des pressions intenses et répétées, parfois de manière
asymétrique.
•les personnes sédentaires : dos et abdominaux pas assez musclés.
•les personnes de grande taille ou celles qui ont une mauvaise posture (dos courbé).
•les femmes enceintes.
•les personnes qui ont une prédisposition familiale.
•les personnes obèses.
•les fumeurs.
•horaire mécanique : dérrouillage matinal inférieur a 15 minutes douleur apparaissant à
l’effort et disparaissant au repos, non insomniante en dehors des changements de position
•douleur max en position assis, impulsivité à la toux.
• attitude antalgique, signe de la sonnette, signe de Lasègue / Lasègue croisée, Léri, trajet
monoradiculaire
3- Symptômes
Il faut procéder à un examen clinique. Notre examen clinique s’attachera à rechercher les 3
composantes du syndrome de compression médullaire.
Cependant il faudra être prudent lors d’une compression par atteinte osseuse qui peut
provoquer une instabilité osseuse.
A. Le syndrome rachidien.
Lors de la palpation des épineuses, on peut retrouver une déformation rachidienne et une
douleur élective, en regard de la zone lésionnelle. Lors de la palpation des masses
musculaires on peut trouver une contracture.
Les douleurs du syndrome rachidien sont permanentes, fixes, localisées ou plutôt diffuses.
Elles sont à type de tiraillement, pesanteur, enraidissement rachidien et augmentent à
l’effort.
Elles ne sont pas soulagées par les antalgiques usuels.
Une raideur du rachis est à rechercher
Une déformation segmentaire est possible
B. Le syndrome lésionnel
Il comprend plusieurs éléments :
Des douleurs radiculaires : isolées au début, de topographie constante, signalant un
dermatome lésionnel. Elles sont en éclairs, par salves, impulsives à la toux. Elles
peuvent s’atténuer dans la journée et survenir au repos.
Un possible déficit radiculaire :
o Hypoesthésie en bande dans le territoire douloureux
o Abolition, diminution ou inversion d’un reflexe
o Déficit moteur dans le territoire
o De manière chronique peut aboutir à une amyotrophie du groupe musculaires
du myotome concernés.
C. Le syndrome sous-lésionnel
Ce syndrome se produit car l’influx nerveux est bloqué par le niveau de la lésion.
On peut retrouver des atteintes moteurs, sensitifs, et sphinctériens.
1. Les troubles moteurs
On retrouve un syndrome pyramidal avec une fatigabilité à la marche, une gêne non
douloureuse de la moelle qui correspond à une claudication intermittente de la moelle. Ces
symptômes peuvent aboutir à une réduction du périmètre de marche puis une paraplégie et
tétraplégie spastique en fonction du niveau d’atteinte.
2. Les troubles sensitifs
Ces troubles sont retardés : subjectifs : picotement, fourmillements … potentiellement
exacerbés par le contact.
Un signe de Lhermitte : irritation de la partie postérieure de la moelle lors de la flexion du
cou qui irradie le long du rachis et des membres, lors d’une localisation cervicale.
Un syndrome cordonal postérieur peut être retrouvé : par atteinte de la sensibilité
discriminative et de la proprioception. Une atteinte de la sensibilité thermoalgique
(spinothalamique) est également possible lors de ce syndrome cordonal postérieur.
3. Troubles sphinctériens
Ces troubles sphinctériens peuvent être à type de troubles urinaires (dysurie), sexuels ou
anorectaux (constipation). Ils sont quasi constants dans les compressions médullaires
évolués.
4- Examens complémentaires
Dans un épisode de radiculalgie commune sans signe de gravité, aucun examen
complémentaire n’est nécessaire avant 8 semaine d’évolution.
Si les douleur persistent après 8semaine avec un traitement symptomatique bien conduit,
une imagerie sera demandée.
En cas de signes de gravité, l’imagerie sera demandée d’emblée ;
On peut Realiser :
- Une IRM qui est l’examen de référence, elle permet d’identifier les possibles compressions
médullaire. Une hernie correspondra à un débord du disque intervertébral médian,
paramédian, foraminal ou encore extra-foraminal.
Elle apparait en Hyposignal en T1 et T2. Une hernie symptomatique comprime une ou
plusieurs racines spinales : on observera donc un déplacement de la racine spinale par la
hernie, et une disparition de la graisse épidurale périradiculaire ainsi que le LCS si celle-ci est
volumineuse.
Une Radiographies standard du rachis est également réalisé pour étudier les foramens
intervertébraux/de conjugaison.
Enfin un scanner peut être fait en complément d’exploration pour une meilleur analyse du
cadre osseux, ou en cas de contre-indication de l’IRM.
5- Traitements
Une radiculalgie surtout d’apparition rapide impose un examen neurologique à la recherche
soit d’une compression modulaire soit d’un syndrome de la queue de cheval qui sont des
urgences chirurgicales
• En cas de syndrome de compression médullaire :
Le degré d’urgence dépend de l’importance du syndrome sous lésionnel et de la cinétique
d’apparition, décompensation aiguë opérée des ke diagnostic établi, compression médullaire
d’apparition progressive est une urgence DIAGNOSTIQUE et traitement en différé
Prescription d’antalgiques
Prévention des complications de décubitus : mobilisation, massage des points d’appui,
matelas adapté
Prophylaxie anti thrombotique
Sondage urinaire si troubles vesicle sphinctériens
Chirurgie, 3 objectifs : décompression médullaire (technique et voie d’abord postérieure),
(prélèvement pour confirmation diagnostique?)
Rééducation : évaluation des déficits et prise en charge des déficiences, incapacités.
• En cas de radiculalgie sans syndrome de compression médullaire :
Repos minimal, pas de repos au lit strict recommandé, poursuite des activités compatibles
avec la douleur (reprise du travail en concertation avec le médecin du travail )
1 ère intention : Antalgique oraux (paliers 1 a 3), AINS, décontracturants musculaires
Contention orthopédique (lombostat)
Kiné : exercices en extension, qu’après régression des douleurs et intérêt majeur dans la
prévention des récidives.
2 eme intention : infiltration epidurale qui peuvent être répétées +/- sous contrôle scopique
3 eme intention : chirurgicale pour résoudre le conflit, discectomie par voie postérieure à
l’étage lombaire.
Prise en charge en maladie professionnelle pour lombosciatique
6- Conclusion
La hernie discale lombaire est une pathologie courante qui touche environ 3-5 % de la
population.
La pathologie est expliquée par l’anatomie du rachis, la structure des vertèbres, et les
facteurs de risques des personnes (ports de charges lourdes, ostéoporose, métastases).
Lors d’une hernie lombaire on retrouve 3 types de syndromes principalement : un syndrome
rachidien, lésionnel et sous-lésionnel entrainant des symptômes spécifiques et selon la
localisation de la hernie.
Les examens complémentaires à effectuer sont le TDM du rachis, l’IRM médullaire et ou la
radio.
La prise en charge est en fonction de la symptomatologie, des troubles initiaux et de
l’urgence. On peut donc retrouver une surveillance simple avec traitements antalgiques
pendant 6-8 semaines. Puis lors d’une prise en charge aigue avec signe neurologique de
compression on propose une intervention chirurgicale de décompression en urgences.