Décolonisation Au Sénégal
Décolonisation Au Sénégal
Décolonisation Au Sénégal
Introduction
L’Afrique Noire connait deux formes de décolonisation : la décolonisation violente qui se
développe généralement dans les colonies Portugaises alors que dans les colonies françaises et
britanniques se développent généralement la décolonisation pacifique.
A- La Décolonisation au Sénégal
Après la conquête coloniale, le Sénégal devient une colonie française partagée en deux parties :
les quatre communes (Dakar, Gorée, Rufisque, Saint-Louis) où les populations sont considérées
comme des citoyens français et l’intérieur du Sénégal où les populations sont considérées comme
des indigènes. Elles vivaient dans des conditions de pauvretés et de misères, de marginalisation
politique, économique et sociale. Outre l’exploitation des populations, la France pillait les
ressources naturelles du Sénégal. C’est dans ce contexte qu’est né le nationalisme sénégalais qui
va s’organiser autour des partis politiques, des syndicats, des organisations de paysans et
d’étudiants pour mener la lutte anticoloniale.
La lutte anticoloniale n’est effective qu’après la seconde guerre mondiale lorsque la France
décide de mettre en vigueur les conclusions de la conférence de Brazzaville. C’est ainsi que dans
le processus de cette lutte on distingue les étapes suivantes.
Elle envisage de réorganiser les colonies d’Afrique Noire pour mieux les exploiter mais aussi
pour se protéger des mouvements anticoloniaux qui se profilent en Asie (Vietnam) et en Afrique
du Nord (Algérie). Cette conférence vise à réaffirmer l’autorité française dans les territoires
coloniaux. Aucun africain n’est invité à cette rencontre. Les nationalistes africains s’attendaient à
une évolution favorable de leur colonie vers l’autonomie interne. Mais à la fin de la conférence
la France prend des mesures pour réaffirmer la consolidation du pouvoir colonial. C’est pourquoi
à la fin de la seconde guerre mondiale, la lutte anticoloniale se radicalise à travers des
manifestations populaires qui vont obliger la France à entreprendre des réformes du statut de ses
colonies.
b-La réforme de L’Union Française (1946)
En juin 1956 le parlement français adopte une loi proposée par le ministre Gaston Deferre : c’est
la loi cadre. Cette loi introduit une sorte d’autonomie interne dans les colonies de l’AOF. Elle
accroit les pouvoirs de l’assemblée territoriale, introduit le collège unique ainsi que le suffrage
universel. Dans les colonies il est institué un exécutif local appelé le conseil du gouvernement.
Au Sénégal Mamadou Dia est nommé vice- président de ce conseil. Il faut noter qu’à cette
période la vie politique se renforce à travers des associations et des fusions diverses : le BDS
fusionne avec l’UDS pour donner naissance au BPS (Bloc Progressiste Sénégalais). Plus tard le
BPS et le PSAS (Parti Sénégalais d’Action Socialiste), parti de Lamine Gueye fusionnent pour
donner l’Union Progressiste Sénégalaise (UPS).
Sous la pression des nationalistes, la France va procéder à son ultime réforme qui conduit à la
marche vers l’indépendance de ses colonies d’AOF.
En Janvier 1959, Senghor et Mobibo Keita décide de regrouper le Sénégal, le Soudan, la Haute
Volta, le Niger, le Dahomey, la Côte d’Ivoire et la Mauritanie dans une fédération du Mali.
Devant les pressions, certains pays se retirent sauf le Sénégal et le Soudan. C’est ainsi que
Modibo Keita est nommé président du gouvernement fédéral, Mamadou Dia vice président et
Senghor président de l’assemblée ; Dakar est la capitale fédérale. Les divergences entre Senghor
et Modibo Keita ont conduit à l’éclatement de la fédération du Mali dans la nuit du 19 au 20
Août 1960. Le 20 Août 1960 le Sénégal proclame officiellement son indépendance. Senghor est
choisi comme président de la république du Sénégal et Mamadou Dia comme chef du
gouvernement. La date du 04 Avril est retenue comme date officielle de la commémoration de
l’indépendance du Sénégal.
Conclusion :
Au mois d’Août 1960, le Sénégal est enfin indépendant. Après une longue lutte politique
marquée par plusieurs réformes successives, la France a fini par accepter l’indépendance en
raison de la détermination des nationalistes notamment de leurs leaders politiques Senghor,
Lamine Gueye et Mamadou Dia.