Décolonisation Au Sénégal

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La décolonisation en Afrique Noire

Introduction
L’Afrique Noire connait deux formes de décolonisation : la décolonisation violente qui se
développe généralement dans les colonies Portugaises alors que dans les colonies françaises et
britanniques se développent généralement la décolonisation pacifique.

A- La Décolonisation au Sénégal

I-Emergence du nationalisme et évolution de la lutte anticoloniale


1-Emergence du nationalisme

Après la conquête coloniale, le Sénégal devient une colonie française partagée en deux parties :
les quatre communes (Dakar, Gorée, Rufisque, Saint-Louis) où les populations sont considérées
comme des citoyens français et l’intérieur du Sénégal où les populations sont considérées comme
des indigènes. Elles vivaient dans des conditions de pauvretés et de misères, de marginalisation
politique, économique et sociale. Outre l’exploitation des populations, la France pillait les
ressources naturelles du Sénégal. C’est dans ce contexte qu’est né le nationalisme sénégalais qui
va s’organiser autour des partis politiques, des syndicats, des organisations de paysans et
d’étudiants pour mener la lutte anticoloniale.

2-La lutte anticoloniale

La lutte anticoloniale n’est effective qu’après la seconde guerre mondiale lorsque la France
décide de mettre en vigueur les conclusions de la conférence de Brazzaville. C’est ainsi que dans
le processus de cette lutte on distingue les étapes suivantes.

a-La Conférence de Brazzaville de 1944 :

Elle envisage de réorganiser les colonies d’Afrique Noire pour mieux les exploiter mais aussi
pour se protéger des mouvements anticoloniaux qui se profilent en Asie (Vietnam) et en Afrique
du Nord (Algérie). Cette conférence vise à réaffirmer l’autorité française dans les territoires
coloniaux. Aucun africain n’est invité à cette rencontre. Les nationalistes africains s’attendaient à
une évolution favorable de leur colonie vers l’autonomie interne. Mais à la fin de la conférence
la France prend des mesures pour réaffirmer la consolidation du pouvoir colonial. C’est pourquoi
à la fin de la seconde guerre mondiale, la lutte anticoloniale se radicalise à travers des
manifestations populaires qui vont obliger la France à entreprendre des réformes du statut de ses
colonies.
b-La réforme de L’Union Française (1946)

A la fin de la seconde guerre mondiale, le contexte international est favorable à la


décolonisation. La France soumise à des pressions multiples, décide de mettre sur pied une
nouvelle constitution avec la participation de Lamine Gueye et de Senghor. Il s’agissait de
transformer les colonies françaises, d’Afrique Noire et d’Asie en « Départements Français
d’Outre-Mer » et en « Territoires Français d’Outre-Mer » (DOM- TOM). La France décide
ensuite de s’associer avec les DOM-TOM dans une union : l’Union Française. Cette union offrait
un certains nombres de privilèges qui aller faciliter la lutte anticoloniale. Exemple : une
assemblée territoriale est créée dans chaque colonie, les droits d’association et de réunion sont
autorisés. Au Sénégal Lamine Gueye propose une loi qui porte son nom « la loi Lamine Gueye »
qui demande la suppression de l’indigénat et l’extension de la citoyenneté française à toutes les
populations de la colonie. Senghor en profite pour quitter le parti de Lamine Gueye la SFIO. Il
crée avec son ami Mamadou Dia le Bloc Démocratique Sénégalais (BDS). Plusieurs partis
politiques apparaissent notamment l’Union Démocratique Sénégalaise (UDS) de Doudou Gueye
et le Parti Africain pour l’Indépendance (PAI) de Majhmout Diop.

c-La réforme de la « Loi Cadre » ou loi Gaston Deferre de 1956

En juin 1956 le parlement français adopte une loi proposée par le ministre Gaston Deferre : c’est
la loi cadre. Cette loi introduit une sorte d’autonomie interne dans les colonies de l’AOF. Elle
accroit les pouvoirs de l’assemblée territoriale, introduit le collège unique ainsi que le suffrage
universel. Dans les colonies il est institué un exécutif local appelé le conseil du gouvernement.
Au Sénégal Mamadou Dia est nommé vice- président de ce conseil. Il faut noter qu’à cette
période la vie politique se renforce à travers des associations et des fusions diverses : le BDS
fusionne avec l’UDS pour donner naissance au BPS (Bloc Progressiste Sénégalais). Plus tard le
BPS et le PSAS (Parti Sénégalais d’Action Socialiste), parti de Lamine Gueye fusionnent pour
donner l’Union Progressiste Sénégalaise (UPS).

Sous la pression des nationalistes, la France va procéder à son ultime réforme qui conduit à la
marche vers l’indépendance de ses colonies d’AOF.

III-La marche vers l’indépendance : Réforme de la communauté africaine de


1958
Il faut rappeler qu’en 1954 éclate la crise Algérienne qui provoqua la chute du gouvernement
métropolitain français. Le général De Gaulle est rappelé au pouvoir le 01 Juin 1958. Il fait
adopter une nouvelle constitution le 28 juillet 1958 dans laquelle De Gaulle envisage une
réforme des colonies par la création de la « communauté Franco-Africaine ». Celle-ci regroupait
la France et ses colonies dans une sorte de confédération. A cet effet De Gaulle va faire une
tournée au mois d’Août 1958 dans les colonies d’Afrique Noire pour proposer aux populations
indigènes un référendum d’auto-détermination. Il s’agissait de voter « OUI » pour rester dans la
communauté ou de voter « Non » pour obtenir l’indépendance immédiate (seule la Guinée –
Conakry de Sékou Touré a voté le « Non »). Au Sénégal les avis sont partagés. Malgré
l’agitation populaire pour le « Non » à Dakar, l’UPS de Senghor remporte la victoire avec
870.000 voix « OUI » contre 21.000 voix « Non » : le Sénégal demeure dans la communauté
franco-africaine.

En Janvier 1959, Senghor et Mobibo Keita décide de regrouper le Sénégal, le Soudan, la Haute
Volta, le Niger, le Dahomey, la Côte d’Ivoire et la Mauritanie dans une fédération du Mali.
Devant les pressions, certains pays se retirent sauf le Sénégal et le Soudan. C’est ainsi que
Modibo Keita est nommé président du gouvernement fédéral, Mamadou Dia vice président et
Senghor président de l’assemblée ; Dakar est la capitale fédérale. Les divergences entre Senghor
et Modibo Keita ont conduit à l’éclatement de la fédération du Mali dans la nuit du 19 au 20
Août 1960. Le 20 Août 1960 le Sénégal proclame officiellement son indépendance. Senghor est
choisi comme président de la république du Sénégal et Mamadou Dia comme chef du
gouvernement. La date du 04 Avril est retenue comme date officielle de la commémoration de
l’indépendance du Sénégal.

Conclusion :
Au mois d’Août 1960, le Sénégal est enfin indépendant. Après une longue lutte politique
marquée par plusieurs réformes successives, la France a fini par accepter l’indépendance en
raison de la détermination des nationalistes notamment de leurs leaders politiques Senghor,
Lamine Gueye et Mamadou Dia.

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