Chapitre 2

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Chapitre 2 :

‫تقنيات تحلية مياه البحر‬


Dessalement de l’eau de mer
 Qu’est-ce que l’eau de mer ?‫ماهي مياه البحار‬
 Eaux de mer : Eaux de mer et eaux d’océan
 Salinité moyenne de l’eau de mer : 3,5 % (sels de chlorure de sodium)

I. Le dessalement d’eau : une industrie en plein boom


La production industrielle d’eau potable par dessalement a débuté dans les
années 1950. En 2007, elle atteignait 47 millions de mètres cubes par jour dans le
monde, soit environ 8% de la production totale d’eau potable ou encore 0,45 % de la
consommation d'eau douce journalière sur notre planète.
Cette industrie connait depuis, une très forte croissance dans le monde de
l’ordre de 15% par an : on estime en 2016, la production globale d’eau potable par
désalinisation (eau de mer ou eau saumâtre) de 38 milliards de m3/an, soit une
production deux fois plus élevée qu’en 2008.

II. Situation hydrique de l’Algérie


Le changement climatique et la croissance urbaine démographique attendus
dans la région risquent d’aggraver la situation de stress hydrique qui frappe déjà la
plupart des pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée.
La baisse de la pluviométrie depuis trois décennies, avec un pic de sécheresse
en 2001-2002.
Le phénomène de désertification des sols qui accentue la menace de sécheresse
(et d’évapotranspiration), en particulier dans l’Ouest algérien.
La croissance de la demande en eau (multipliée par quatre quarante ans),
notamment dans le Nord du pays et dans les zones urbaines (neuf Algériens sur dix
dans le Nord du pays, soit 13% de la superficie nationale)
 12,5 milliards de m3/an dans les régions Nord dont 10 milliards en écoulement
superficiels et 2,5 milliards en ressources souterraines (renouvelables)
 5,5 milliards de m3/an dans les régions sahariennes dont 0,5 milliard en
écoulements superficiels et 5 milliards ressources souterraines (fossiles)
L’Algérie a vécu plus d’une décennie la sécheresse (les années 2000), les
ressources conventionnelles en eau étaient insuffisantes pour subvenir aux besoins de
la population, ce qui a incité les autorités algériennes à chercher d’autres ressources
pour garantir l’alimentation en eau potable de cette population.
La solution la plus adaptée et qui ne dépend pas des aléas climatiques, était le
dessalement d’eau de mer.
Selon les statistiques démographiques, le nombre d’habitants en Algérie va
doubler d’ici Trenet ans, alors que les ressources hydriques conventionnelles n’auront
pas changé.
En 2023 : 46 Millions habitants.
En 2053 : 90 Millions habitants.
 La plus grande partie de la population et ses activités économiques se trouvent
le long des 1280 km de côte.
 Les condition tout à fait particulières de la mer méditerranée ( eau fraiche à 19
C° et la salinité moyenne, alors que les eaux du golf sont à 30 C° et très salée )
fort que les coûts d’ exploitions des stations implantées en méditerranées sont
plus économiques et les rendements plus élevés.

Figure : Emplacement géographique des stations de dessalement en Algérie


 Les stations de dessalement réalisées en Algérie
Unité Capacité m3/j Mise en service
Kahrama (Oran) 90.000 2005
El Hamma (Alger) 200.000 2008
Skikda 100.000 2009
Beni Saf 200.000 2010
Souk Tleta (Tlemcen) 200.000 2011
Fouka à (Tipaza) 120.000 2011
Honaine (Tlemcen) 200.000 2011
Ténés (Chlef) 200.000 2011
Oued Sebt (Tipaza) 100.000 2011
Cap Djinet (Boumerdes) 100.000 20
Magtaa(Oran) 500.000 2014
Mostaganem 200.000 2012

1. Exemples des stations de dessalement réalisées en Algérie

Station de dessalement El Hamma Station de dessalement El Mactaa

(Réalisée en 2008) 200000 m3/j (Réalisée en 2014) 500000 m3/j


2. Classement internationale des pays production d’aux dessalée (2018)
Pays (2018) Nombre Volume d’eau dessalée
d’habitants (millions) (Millions de m3/j)
1- Arabie Saoudite 33 7,7
2- U.S.A 327 7,5
3-Emirates 9,4 6,1
4-Espagne 46,6 3,4
5-Koweit 4,13 2,3
6-Algérie 41,3 2,1

3. Plan d’urgence (2021) : Trois stations sont programmées


Station Capacité (m3/j)

Bateau cassé (Alger) 10000

El Marsa (Alger) 60000

Corso (Boimerdes) 80000

La capacité totale des trois stations est 150000 m3/j


Remarque : les stations citées sont montées par des compétences nationales de
Sonatrach, toutes les étapes de réalisation jusqu’ à la phase opérationnelle.

4. Création de l’Agence nationale de dessalement de l’eau (ANDE)


Cette agence est créée en mars 2023 avec pour mission principale :
 de réaliser ;
 d’exploiter ;
 d’assurer la maintenance des stations de dessalement de l’eau et des
infrastructures et équipements y afférents.
5. Programme complément (2022)
 5 grandes station de dessalement d’ capacité de 300000 m3/j chacune (durée de
réalisation 25 mois au maximum) : Tipaza, Oran, Bejaia, Boumerdes, El Taref
 La capacité totale est de 1,5 millions de m3/j en
 Le volume d’eau dessalée produit va atteindre 3,7 millions de m3/j en 2024
 L’Algérie va occuper la cinquième place mondiale

Evolution du volume d’eau dessalée d’ici (2030)


Année % AEP Nombre de SDEM
2020 17 14
2024 42 19
2030 60 29

Une bonne sécurité hydrique pour les habitants du nord.


Mais, en matière d’environnement il y a toujours un mais !

III. Organisation générale des installations


La plupart des usines sont organisées selon le schéma suivant :
1. Une unité de pompage. La plupart du temps, on pompe l'eau de mer mais
parfois, des eaux souterraines qui peuvent présenter une salinité qui les rend
impropres à la consommation.
2. Une unité de décantation constituée de grandes cuves permettant le dépôt des
impuretés les plus denses.
3. Une pompe de précharge avec crépine, filtre
4. Une unité de désalinisation qui peut fonctionner selon 3 principes physiques
différents : la distillation - l'osmose inverse - l'électrodialyse.
5. Une unité de traitement des eaux usées (généralement par floculation et
filtration) avant rejet.
6. Une source d'énergie, nécessaire notamment au pompage, à la mise sous
pression de l'eau, etc... Elle peut être, par ordre décroissant d'investissement
 l'énergie solaire, source d'énergie séduisante car renouvelable et non polluante,
mais limitée aux petites installations de quelques kilowatts pour quelques heures
d'utilisation.
 l'énergie éolienne permet une bonne production si les vents sont réguliers toute
l'année, ce qui est souvent le cas en bord de mer.
 le groupe électrogène qui apporte une réponse sûre et permanente, mais la
consommation en énergie fossile est importante.
 le réseau électrique lorsque celui-ci est existant.
 l'énergie nucléaire. Des usines de désalinisation peuvent être couplées à des
générateurs (ex : Aktau, Kasakhstan). De nombreuses études sont actuellement
menées en ce sens (Japon, Libye...)
Le dessalement de l'eau de mer passe par trois étapes jusqu'à ce qu'elle nous parvienne
sous sa forme définitive après en avoir retiré les sels et les minéraux.
1. L'étape initiale, qui est l'étape au cours de laquelle l'eau de mer salée est
initialement traitée pour éliminer les impuretés des matières en suspension telles
que les particules de poussière et les polluants tels que les bactéries, et certains
produits chimiques sont ajoutés pour faciliter les étapes suivantes du processus
de dessalement.
2. Vient ensuite la deuxième étape, au cours de laquelle les sels en excès sont
éliminés de l'eau, ainsi que les substances organiques et chimiques qui y sont
dissoutes.
3. Puis la troisième et dernière étape, où le traitement final de l'eau de mer est
réalisé par ajout de quelques matériaux. d'autres sels les rendent adaptés à une
utilisation par des organismes vivants sans affecter négativement leur vie.
Le choix du type de technologie utilisée pour dessaler l’eau de mer dépend de plusieurs
facteurs :
• Le pourcentage de sels dans l’eau de mer. Plus le pourcentage de sels est élevé,
plus il est difficile d’appliquer les techniques de dessalement.
• La quantité d'eau à dessaler, ses besoins énergétiques pour le dessalement et sa
disponibilité
• La présence d'expérience et de compétence, car la présence de spécialistes dans
le domaine du dessalement de l'eau de mer garantit un haut niveau Il améliore
les performances, que ce soit en matière d'exploitation ou de maintenance, et
permet d'économiser les efforts et l'argent dépensés sur cette technologie.
• Disponibilité de pièces de rechange pour les usines de dessalement
• L'environnement entourant l'eau salée et les méthodes d'élimination des sels
résultant du processus de dessalement, en raison des effets nocifs qu'il provoque
dommages à l'environnement dus à la salinisation du sol environnant ou à une
fuite de salinité dans les sources d'eau souterraine.
IV. Les techniques de désalinisation.

La désalinisation de l'eau de mer peut être effectuée selon plusieurs principes physiques

1. La distillation
Cette technique fut la première à être employée et concerne encore 60 à 85 % des
installations. Elle repose sur un principe de changement de phase eau liquide -
vapeur. Pour cela, on chauffe l'eau salée jusqu'à évaporation et la vapeur d'eau
condensée est récupérée en refroidissant.

C'est la méthode la plus simple mais aussi la plus consommatrice en énergie (le
coût énergétique représente environ un tiers du coût total). Elle n'est donc rentable que
dans les pays où l'énergie est très bon marché. C'est ainsi que les deux tiers des capacités
mondiales de dessalement se situent dans les pays du Golfe, qui ont à la fois beaucoup
de pétrole et quasiment pas de ressources d'eau douce.

Si cette eau est destinée à la consommation, son goût de l'eau est généralement
peu satisfaisant et une déminéralisation est nécessaire.

Le processus de distillation lui-même comporte plusieurs méthodes, parmi lesquelles :

A. Distillation ordinaire de l'eau salée


B. Distillation par énergie solaire
C. Multi-stage flash distillation
D. Multi-effect distillation
E. Distillation à la vapeur comprimée
2. Dessalement membranaire :
Dans cette technique, l'eau salée passe à travers des membranes spéciales à pores
fins qui permettent à l'eau douce de pénétrer à travers les pores et aux sels de rester.

A. L'osmose inverse :
Cette technique repose sur le principe d'une séparation sel - eau faisant appel à
une membrane semi-perméable. Elle a été mise au point par la NASA pour les besoins
en eau douce des astronautes.
Cette méthode tend à se développer très largement car elle présente un fort intérêt
en termes de coût d'investissement, de consommation d'énergie et de qualité de l'eau
produite (le coût énergétique représente environ un quart du coût total).

L’osmose inverse
 Pores des membranes : de 0.5 à 1.5 nanomètres
 Pression à appliquer : environ 200 bar lourde infrastructure

 Osmose (A) : phénomène naturel  Migration de l’eau douce vers l’eau salée,
plus concentrée
 Pression osmotique (B) : Définit le point d’équilibre des 2 solutions 
Dépend de la concentration de la solution la plus concentrée
 Osmose inverse (C) : Pression appliquée pour recréer l’effet inverse de
l’osmose
La plus grande station au monde de dessalement d’eau de mer par osmose inverse
d’El Mactâa (Oran) inaugurée en Algérie (2014)

Cette méthode présente plusieurs avantages par rapport aux méthodes de dessalement
par distillation, à savoir :

• Absence de consommation énergétique élevée


• Il n'est pas nécessaire de modifier l'état naturel de l'eau en termes de passage
de l'état liquide à l'état vapeur, et donc moins de besoins énergétiques.

• Faible coût des composants utilisés dans les installations d'osmose inverse car
ils sont en plastique

• Le dessalement de l'eau de mer par osmose inverse prend moins de temps que
le dessalement par méthode de distillation thermique.

• Plus efficace avec le système de dessalement par osmose inverse, car les
sédiments résultant des étapes de traitement de l'eau sont réduits, avec la
résistance des composants des installations d'osmose qui sont exposés à la
corrosion et aux dommages, mais à des taux bien inférieurs à ceux des autres
systèmes.

B. L'électrodialyse.
Cette méthode repose, elle aussi, sur une séparation sels-eau en faisant appel à une
membrane semi-perméable mais le principe physique utilisé est différent.
L'électrodialyse désigne le transfert des ions à travers une membrane qui leur est
perméable, sous l'effet d'un champ électrique.
Ainsi, les ions d’un sel dissous dans l’eau, (Na+ et Cl-, pour l'eau de mer) peuvent
se déplacer sous l’action d’un champ électrique créé par deux électrodes trempant dans
le liquide. Les ions positifs ou cations (Na+) sont attirés par l’électrode négative (ou
cathode) tandis que les ions négatifs (Cl-) sont attirés par l’électrode positive.
Dans l’électrodialyse, on intercale alternativement des membranes filtrantes soit
imperméables aux anions et perméables aux cations, soit imperméables aux cations et
perméables aux anions. On obtient ainsi une série de compartiments à forte
concentration de sels et d’autres à faible concentration.

L’électrodialyse est bien adaptée aux eaux saumâtres dont la salinité est assez
faible, inférieure à celle de l’eau de mer. C'est une technique assez peu consommatrice
en énergie mais elle ne convient qu'à la faible préparation de liquide.

De plus, elle est productrice de résidus polluants, assez "encombrants",


notamment d'eau de Javel.
V. Impact de dessalement sur l’environnement
Quel que soit le procédé utilisé, toutes les stations de dessalement produisent
d’importantes quantités de saumure
Type 1 :
Les statistiques parlent des centaines de milliers de tonnes de saumure qui sont
rejetées quotidiennement dans la mer depuis des stations de dessalement, Ces rejets
hypersialies des stations effectués à proximité du rivage risquent de contaminer la
nappe phréatique et de causer la perte d’espèces végétales
Pas de rejet de la saumure

Etat initial du milieu (pas de rejet de saumure)


Etat du milieu après implantation de l’usine de dessalement (rejet de la saumure)

Type 2 : les émissions des gaz à effet de serre


C’est les émissions des gaz à effet de serre impliquant le réchauffement climatique.
La plupart des usines et surtout les plus grandes ont, en effet recours aux énergies
fossiles telles que le gaz ou le pétrole pour leur fonctionnement.
Type 3 : les produits chimiques
Le troisième type de pollution concerne les produits chimiques utilisés pour nettoyer
les membranes des stations de dessalement opérant avec le mode d’osmose inverse, afin
d’éviter les biosalissures, la formation de tarte et autres nuisances notamment loures
du prétraitement

VI. Concepts abstraits et dangereux


Le dessalement d’eau de mer apporte une solution rapide à la pénurie d’eau
douce, mais apporte avec lui beaucoup d'inconvénients tel que :
1. Besoin énergétique important
2. Utilisation de produits chimiques
3. Rejets des saumures concentrées et chaudes
4. Traces de métaux lourds dans les rejets
5. Aucune législation spécifique au rejet de saumure

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