Chapitre 2
Chapitre 2
Chapitre 2
La désalinisation de l'eau de mer peut être effectuée selon plusieurs principes physiques
1. La distillation
Cette technique fut la première à être employée et concerne encore 60 à 85 % des
installations. Elle repose sur un principe de changement de phase eau liquide -
vapeur. Pour cela, on chauffe l'eau salée jusqu'à évaporation et la vapeur d'eau
condensée est récupérée en refroidissant.
C'est la méthode la plus simple mais aussi la plus consommatrice en énergie (le
coût énergétique représente environ un tiers du coût total). Elle n'est donc rentable que
dans les pays où l'énergie est très bon marché. C'est ainsi que les deux tiers des capacités
mondiales de dessalement se situent dans les pays du Golfe, qui ont à la fois beaucoup
de pétrole et quasiment pas de ressources d'eau douce.
Si cette eau est destinée à la consommation, son goût de l'eau est généralement
peu satisfaisant et une déminéralisation est nécessaire.
A. L'osmose inverse :
Cette technique repose sur le principe d'une séparation sel - eau faisant appel à
une membrane semi-perméable. Elle a été mise au point par la NASA pour les besoins
en eau douce des astronautes.
Cette méthode tend à se développer très largement car elle présente un fort intérêt
en termes de coût d'investissement, de consommation d'énergie et de qualité de l'eau
produite (le coût énergétique représente environ un quart du coût total).
L’osmose inverse
Pores des membranes : de 0.5 à 1.5 nanomètres
Pression à appliquer : environ 200 bar lourde infrastructure
Osmose (A) : phénomène naturel Migration de l’eau douce vers l’eau salée,
plus concentrée
Pression osmotique (B) : Définit le point d’équilibre des 2 solutions
Dépend de la concentration de la solution la plus concentrée
Osmose inverse (C) : Pression appliquée pour recréer l’effet inverse de
l’osmose
La plus grande station au monde de dessalement d’eau de mer par osmose inverse
d’El Mactâa (Oran) inaugurée en Algérie (2014)
Cette méthode présente plusieurs avantages par rapport aux méthodes de dessalement
par distillation, à savoir :
• Faible coût des composants utilisés dans les installations d'osmose inverse car
ils sont en plastique
• Le dessalement de l'eau de mer par osmose inverse prend moins de temps que
le dessalement par méthode de distillation thermique.
• Plus efficace avec le système de dessalement par osmose inverse, car les
sédiments résultant des étapes de traitement de l'eau sont réduits, avec la
résistance des composants des installations d'osmose qui sont exposés à la
corrosion et aux dommages, mais à des taux bien inférieurs à ceux des autres
systèmes.
B. L'électrodialyse.
Cette méthode repose, elle aussi, sur une séparation sels-eau en faisant appel à une
membrane semi-perméable mais le principe physique utilisé est différent.
L'électrodialyse désigne le transfert des ions à travers une membrane qui leur est
perméable, sous l'effet d'un champ électrique.
Ainsi, les ions d’un sel dissous dans l’eau, (Na+ et Cl-, pour l'eau de mer) peuvent
se déplacer sous l’action d’un champ électrique créé par deux électrodes trempant dans
le liquide. Les ions positifs ou cations (Na+) sont attirés par l’électrode négative (ou
cathode) tandis que les ions négatifs (Cl-) sont attirés par l’électrode positive.
Dans l’électrodialyse, on intercale alternativement des membranes filtrantes soit
imperméables aux anions et perméables aux cations, soit imperméables aux cations et
perméables aux anions. On obtient ainsi une série de compartiments à forte
concentration de sels et d’autres à faible concentration.
L’électrodialyse est bien adaptée aux eaux saumâtres dont la salinité est assez
faible, inférieure à celle de l’eau de mer. C'est une technique assez peu consommatrice
en énergie mais elle ne convient qu'à la faible préparation de liquide.