DSCG 2018 - UE 1 - Corrigé
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SESSION 2018
DSCG 2018 UE1 – Gestion juridique, fiscale et sociale Éléments indicatifs de corrigé 1/8
DOSSIER 1 – DROIT DES SOCIÉTÉS – 5 POINTS
Les articles de loi ne sont mentionnés que pour l’information des correcteurs et ne sont pas exigés des
candidats.
1. Quelles sont les caractéristiques essentielles d’une fusion absorption d’une part, et d’un rachat
de société d’autre part ?
• Fusion-absorption
- Dans cette opération, il y a une transmission universelle de patrimoine : le patrimoine
de la société absorbée est intégré au patrimoine de la société absorbante.
La loi dispose qu’une ou plusieurs sociétés peuvent, par voie de fusion, transmettre leur
patrimoine à une société existante ou à une nouvelle société qu'elles constituent. (Article
L236-1 al. 1 du code de commerce)
- La société absorbée est dissoute sans liquidation et perd sa personnalité juridique.
La loi prévoit que la fusion entraîne la dissolution sans liquidation des sociétés qui
disparaissent et la transmission universelle de leur patrimoine aux sociétés bénéficiaires,
dans l'état où il se trouve à la date de réalisation définitive de l'opération. Elle entraîne
simultanément l'acquisition, par les associés des sociétés qui disparaissent, de la qualité
d'associés des sociétés bénéficiaires, dans les conditions déterminées par le contrat de
fusion. (Article L236-3 du code de commerce)
• Rachat de société
Il y a acquisition des titres de la société.
La société n’est pas dissoute ; elle conserve sa personnalité morale et continue à exister.
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• Intervention de commissaires à la fusion
Sauf si les actionnaires des sociétés participant à l'opération de fusion en décident autrement, un ou
plusieurs commissaires à la fusion, désignés par décision de justice, établissent sous leur
responsabilité un rapport écrit sur les modalités de la fusion.
Les commissaires à la fusion vérifient que les valeurs relatives attribuées aux actions des sociétés
participant à l'opération sont pertinentes et que le rapport d'échange est équitable. Ils peuvent
obtenir à cette fin, auprès de chaque société, communication de tous documents utiles et procéder à
toutes vérifications nécessaires.
Le ou les rapports des commissaires à la fusion sont mis à la disposition des actionnaires. (Article
L236-10 du code de commerce)
3. Qui a la charge de régler les dettes de la SA BARRIERE si celle-ci est absorbée par la SA
JARY ? La loi protège-t-elle les créanciers de la société BARRIERE ?
La société absorbante est débitrice des créanciers non obligataires de la société absorbée aux lieu
et place de celle-ci, sans que cette substitution emporte novation à leur égard.
Les créanciers non obligataires des sociétés participant à l'opération de fusion et dont la créance est
antérieure à la publicité donnée au projet de fusion peuvent former opposition à celui-ci dans le délai
de trente jours à compter de la dernière insertion (Article R236-8 du code de commerce) devant le
tribunal de commerce.
Le tribunal rejette l'opposition ou ordonne, soit le remboursement des créances, soit la
constitution de garanties si la société absorbante en offre et si elles sont jugées suffisantes.
A défaut de remboursement des créances ou de constitution des garanties ordonnées, la fusion
est inopposable à ce créancier. (Article L236-14 du code de commerce)
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DOSSIER 2 – DROIT PÉNAL – 4 POINTS
4. Si les faits survenus dans la SA Fleuret font l’objet d’un dépôt de plainte auprès du procureur
de la République, celui-ci va-t-il engager des poursuites ? Dans l’affirmative, quel est le délai
de prescription de l’action publique dans le cas présent ?
• Le procureur de la République reçoit les plaintes et les dénonciations et apprécie la
suite à leur donner. (Articles 40 et 40-1 du code de procédure pénale)
Lorsqu'il estime que les faits portés à sa connaissance constituent une infraction, il décide s’il est
opportun ou non d’engager des poursuites.
Néanmoins, si la plainte est déposée avec constitution de partie civile, le procureur est tenu d’engager
des poursuites.
• L'action publique des délits se prescrit par six années révolues à compter du jour où
l'infraction a été commise. (Article 8 du code de procédure pénale)
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DOSSIER 3 – DROIT DES CONTRATS – 4 POINTS
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DOSSIER 4 – ENTREPRISES EN DIFFICULTÉS – 4 POINTS
Question n° 2 : Qui sont les contrôleurs et quel est leur rôle dans la procédure de sauvegarde ?
Les contrôleurs sont des créanciers désignés par le juge-commissaire parmi ceux qui en font la
demande.
Dans une procédure de sauvegarde, les contrôleurs assistent le mandataire judiciaire dans ses fonctions
et le juge-commissaire dans sa mission de surveillance de l'administration de l'entreprise.
Ils peuvent également prendre connaissance de tous les documents transmis à l'administrateur et au
mandataire judiciaire.
Ils disposent aussi du pouvoir de défendre l’intérêt collectif en cas de carence du mandataire judiciaire.
Enfin, les contrôleurs sont informés, consultés et convoqués à chaque étape de la procédure,
notamment pour le renouvellement de la période d’observation et l’arrêté du plan de sauvegarde.
Question n° 3 : Le liquidateur judiciaire peut-il agir en responsabilité civile contre les créanciers
de la société en liquidation judiciaire ?
L’article L. 650-1 alinéa 1 du Code de commerce dispose que « Lorsqu'une procédure de sauvegarde,
de redressement judiciaire ou de liquidation judiciaire est ouverte, les créanciers ne peuvent être tenus
pour responsables des préjudices subis du fait des concours consentis, sauf les cas de fraude,
d'immixtion caractérisée dans la gestion du débiteur ou si les garanties prises en contrepartie de ces
concours sont disproportionnées à ceux-ci. »
En principe le liquidateur judiciaire ne peut pas agir contre les créanciers (article L. 650-1 du Code de
commerce).
L’article L. 650-1 du Code de commerce prévoit trois hypothèses dans lesquelles, par exception, il
sera possible d’engager la responsabilité civile d’un créancier :
- l’immixtion caractérisée dans la gestion du débiteur ;
- la fraude ;
- l’obtention de garanties disproportionnées en contrepartie de l’octroi de concours.
Question n° 4 : En vous aidant de l’arrêt reproduit en annexe 1, la Société Parisienne de Crédit
peut-elle voir sa responsabilité civile engagée ?
Pour que le liquidateur judiciaire puisse agir en justice contre la société parisienne de crédit, il doit
prouver l’existence de crédits fautifs ainsi que l’un des trois cas dans lesquels la responsabilité civile
des créanciers peut être mise en œuvre.
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1 - La chambre commerciale de la Cour de cassation juge que le fait de consentir un crédit important
sans prendre en considération, suite à une analyse utile, la fragilité de la société bénéficiaire ne
constitue pas une immixtion caractérisée du banquier prêteur dans la gestion de la société Bytonne
(« qu'en se déterminant ainsi, par des motifs impropres à caractériser une immixtion de la Caisse dans
la gestion de la société, la cour d'appel n'a pas donné de base légale à sa décision »).
2 - En outre, pour la chambre commerciale de la Cour de cassation, la seule immixtion ne suffit pas à
engager la responsabilité civile d’un créancier, encore faut-il prouver l’existence de concours fautifs.
Elle juge que les crédits accordés ne sont pas fautifs et que les juges du fond ne pouvaient pas, pour
établir le caractère fautif du prêt, se contenter de relever une faute d’immixtion caractérisée dans la
gestion de la part de la banque.
Il faudrait que les juges, pour établir le caractère fautif du prêt, relèvent soit l’existence d’un crédit
ruineux, soit l’existence d’un soutien abusif de crédit.
(« Qu'en se déterminant par de tels motifs, impropres à établir le caractère fautif des crédits accordés,
tenant à la pratique d'une politique de crédit ruineux pour l'entreprise financée de nature à provoquer
une croissance continue et insurmontable de ses charges financières, eu égard à ses perspectives de
rentabilité et à ses capacités de remboursement, ou tenant à l'apport d'un soutien artificiel à une
entreprise dont la Caisse connaissait ou aurait dû connaître, si elle s'était informée, la situation
irrémédiablement compromise, la cour d'appel n'a pas donné de base légale à sa décision »).
En conclusion, le liquidateur n’obtiendra pas gain de cause faute de rapporter la preuve de concours
fautifs et de l’immixtion caractérisée de celle-ci dans la gestion de la société anonyme Bytonne.
Question 1 - Compte-tenu des éléments de fait qui vous exposés, quel est le sens de réalisation de
la fusion telle qu’elle est présentée ? Quelles sont les conséquences s’agissant des règles de
transcription des apports ?
Il est précisé que la société VSOP absorbe la société XO, la première étant plus importante
économiquement que la seconde. XO et VSOP n’ayant pas les mêmes actionnaires, elles sont placées
sous contrôle distinct. La fusion est donc faite « à l’endroit ». Ainsi, la transcription des apports se fera
obligatoirement aux valeurs réelles et non aux valeurs comptables.
Question 2 - Cette provision est-elle soumise à l’impôt sur les sociétés lors de la réalisation de
l’opération ?
Une fusion est susceptible d’entraîner la reprise de provisions et donc leur imposition à l’IS.
Néanmoins, lorsque la transcription des apports est faite aux valeurs réelles, les provisions qui
conservent leur objet ne sont pas imposables, à condition que le risque soit supporté par l’absorbante.
En l’occurrence, dès lors que la société VSOP supportera le risque assumé par la société XO, la
provision est transcrite dans les livres de VSOP et ne sera pas reprise donc pas imposée au moment de
la fusion.
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Question 3 - Ces déficits peuvent-ils être transférés à la société VSOP ?
En principe, les déficits antérieurs subis par l’apporteuse sont perdus, en vertu du principe d’identité
d’entreprise. Toutefois, ces déficits peuvent être conservés par la société bénéficiaire des apports si un
agrément spécial est délivré.
• L'agrément est de droit lorsque :
• l'opération est placée sous le régime de l'article 210 A du CGI ;
• elle est justifiée du point de vue économique et obéit à des motivations principales autres que
fiscales ;
• l'activité à l'origine des déficits n'a pas subi de changements significatifs (appréciés au moyen
de critères relatifs à la clientèle, à l'emploi, aux moyens d'exploitation mis en œuvre, ainsi qu'à
la nature et au volume d'activité) pendant la période de constatation des déficits ;
• l'activité à l'origine des déficits dont le transfert est demandé doit être poursuivie pendant un
délai minimum de trois ans, sans faire l'objet, pendant cette période, de changement
significatif apprécié selon les modalités décrites ci-dessus ;
• les déficits ne proviennent ni de la gestion d'un patrimoine mobilier par des sociétés holding ni
de la gestion d'un patrimoine immobilier.
La société bénéficiaire des apports peut imputer les déficits transférés sur ses résultats dans les
conditions de droit commun.
En l’espèce, l’activité transmise devra donc être maintenue dans les mêmes conditions pour que
l’agrément soit délivré.
Question 5 – La société VSOP doit-elle payer les amendes antérieurement infligées à la société
XO ?
Il résulte d’un avis du Conseil d’Etat du 4 décembre 2009 que les pénalités fiscales supportées par une
société absorbée sont mises à la charge de l’absorbante. Le principe de personnalité des peines n’y fait
pas obstacle, compte tenu de l’objectif de lutte contre la fraude fiscale.
La société VSOP devra donc payer les amendes infligées à la société XO.
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