Electricité

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Module : Electricité

Niveau : ST

Programme de cours

Introduction générale

Rappels sur les Nombres Complexes

Chapitre 1 : Générateurs et Récepteurs électriques

Chapitre 2 : Lois fondamentales de l’électricité

Chapitre 3 : Circuits RLC

i
INTRODUCTION GENERALE

L’électricité est une forme d’énergie qui est produite par la circulation des électrons
possédant des charges électriques, dans un corps conducteur ou semi-conducteur.

L’étude des applications techniques de l’électricité est très capitale, pour les étudiant(e)s
qui vont exercer leur futur métier dans les entreprises du secteur industriel, d’autant plus que
ces entreprises en grande partie sont concernées par ces dernières. En réalité, plusieurs
entreprises du secteur industriel sont basées dans les domaines de la production, du transport et
de la distribution de l’énergie électrique. Mais, aussi dans le domaine de la fabrication des
équipements électriques et dans celui des transports utilisant des moteurs électriques.

De ce qui précède, la discipline permettant de faire cette étude des applications


techniques de l’électricité est appelée « Electrotechnique ». Et, de manière générale,
l’Electrotechnique est une partie de la physique qui permet de faire des études sur la production,
le transport et la distribution de l’énergie électrique.

Et, pour des raisons économiques, l’énergie électrique est fournie par des réseaux
triphasés (trois tensions sinusoïdales déphasées entre elles de 2π/3) à la fréquence de 50 Hz.
Mais, du point de vue de l’utilisateur, l’énergie électrique est souvent utilisé en continu ou à
des fréquences différentes de celle du réseau. Alors, l’Electrotechnique est étroitement liée à
d’autres disciplines comme l’Electronique de puissance et l’Automatique, pour la mise en
forme de l’onde électrique afin de l’adapter aux besoins de l’utilisateur, et pour la commande
des machines électriques.

Dans le cadre de ce cours, des rappels sur les notions mathématiques de base seront
d’abord faits, avant d’aborder toutes les autres notions liées à l’électricité.

1
RAPPELS SUR LES NOMBRES COMPLEXES

OBJECTIFS SPECIFIQUES : A la fin de ce chapitre, l’étudiant(e) doit être capable de :

- décrire un nombre complexe ;


- représenter un nombre complexe ;
- modéliser mathématiquement un signal électrique sinusoïdal.

I- INTRODUCTION

L’ensemble des nombres entiers naturels (nombres entiers positifs ou nuls) est noté ℕ
et dans ℕ l’équation 𝒳 + 3 = 0 par exemple n’a pas de solution. Cette équation a une
solution qui est notée −3 et qui est un élément de l’ensemble ℤ. L’ensemble des nombres
entiers relatifs (nombres entiers positifs, négatifs ou nuls) est noté ℤ et dans ℤ l’équation
1
3𝒳 − 1 = 0 par exemple n’a pas de solution. Cette équation a une solution qui est notée 3 et

qui est un élément de l’ensemble ℚ. L’ensemble des nombres rationnels (nombres de la forme
P
avec p 𝜖 ℤ 𝑒𝑡 𝑞 𝜖 ℤ∗ ) est noté ℚ et dans ℚ l’équation 𝒳 2 − 3 = 0 par exemple n’a pas de
𝑞

solutions. Cette équation a deux solutions notées √3 et − √3, et qui sont des éléments de
l’ensemble ℝ. L’ensemble des nombres réels est noté ℝ, et de ce qui précède, l’ensemble ℕ
est inclus dans l’ensemble ℤ, l’ensemble ℤ est inclus dans l’ensemble ℚ et l’ensemble ℚ est
inclus ou contenu dans l’ensemble ℝ, et cela est noté: ℕ ⊂ ℤ ⊂ ℚ ⊂ ℝ .

Dans ℝ l’équation 𝒳 2 + 1 = 0 par exemple n’a pas de solutions, car elle doit faire appel aux
racines carrées d’un nombre négatif. Et, on peut remarquer que tous les nombres positifs dans
ℝ ont des racines carrées (3 par exemple a pour racines carrées √3 et − √3). Pour pallier à ce
problème, les nombres complexes furent créés.

L’ensemble des nombres complexes est noté ℂ et dans ℂ l’équation 𝒳 2 + 1 = 0 a deux


solutions notées 𝒊 et – 𝒊 avec 𝒊𝟐 =− 𝟏. Le nombre 𝒊 = √−1 est appelé nombre imaginaire et la
notation 𝒊 fut introduite par le mathématicien suisse Euler. L’ensemble des nombres réels est
donc inclus dans l’ensemble des nombres complexes (ℝ ⊂ ℂ). Aussi, puisqu’en électricité la
notation 𝒊 est utilisée pour l’intensité du courant, alors, à la place de 𝒊, on notera j.

2
II- REPRESENTATION D’UN NOMBRE COMPLEXE

II-1) REPRESENTATION ALGEBRIQUE

Soit un nombre complexe 𝑧.

L’écriture 𝑧 = 𝑎 + 𝑗𝑏 est appelée forme algébrique de 𝑧, avec a et b des réels.

 a est appelé partie réelle de 𝑧, que l’on note : a = Re ( 𝑧 ) ;


 b est appelé partie imaginaire de 𝑧, que l’on note : b = Im ( 𝑧 ).

II-2) REPRESENTATION GRAPHIQUE

Si le plan est muni d’un repère orthonormé, on peut repérer tout point par un nombre
complexe, car deux réels forment un couple de coordonnées et un nombre complexe est
constitué de deux nombres réels a et b.

En se plaçant donc dans le plan rapporté à un repère orthonormé direct ( 𝑂, 𝑢,


⃗⃗⃗ 𝑣 ), au point M
de coordonnées M (a ; b), on peut associer le nombre complexe 𝑧 = 𝑎 + 𝑗𝑏 et
réciproquement. Dans ces cas, on dit que 𝑧 = 𝑎 + 𝑗𝑏 est l’affixe du point M et M (a ; b) est

l’image de 𝑧 = 𝑎 + 𝑗𝑏 , avec OM = || ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗ de


𝑂𝑀|| = √𝑎2 + 𝑏 2 . Aussi, au vecteur 𝑉
coordonnées (a ; b), on peut associer le nombre complexe 𝑧 = 𝑎 + 𝑗𝑏. Dans ce cas, on dit que
⃗ . Et, lorsqu’on repère un point ou un vecteur dans un
𝑧 = 𝑎 + 𝑗𝑏 est l’affixe du vecteur 𝑉
repère orthonormé direct, on dit qu’on se place dans le plan complexe.

Et, pour un nombre complexe 𝑧 = 𝑎 + 𝑗𝑏, on appelle conjugué de 𝑧, le nombre complexe


noté 𝑧 ∗ = 𝑎 − 𝑗𝑏. Donc, si le point M est l’image de 𝑧, alors le point M’ d’affixe 𝑧 ∗ est
symétrique du point M par rapport à l’axe des abscisses.

3
II-3) REPRESENTATION TRIGONOMETRIQUE

Soit le nombre complexe 𝑧 = 𝑎 + 𝑗𝑏 et soit M le point d’affixe 𝑧.

 MODULE DE 𝒛

On appelle module de 𝑧, le nombre réel positif noté 𝑟 = | 𝑧 | = 𝑂𝑀 = || ⃗⃗⃗⃗⃗⃗


𝑂𝑀|| = √𝑎2 + 𝑏 2 .

 ARGUMENT DE 𝒛

On appelle argument de 𝑧 noté arg (𝑧), tout nombre réel θ défini à 2𝑘𝜋 près (𝑘 ∈ ℤ) tel que :

𝜃 = (𝑢 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ) [2𝜋] avec :


⃗ , 𝑂𝑀

𝑎
cos 𝜃 =
𝑟
𝑏
sin 𝜃 =
𝑟
−1
𝑏 𝑏
{𝜃 = tan (𝑎) ou 𝜃 = 𝐴𝑟𝑐𝑡𝑎𝑛 (𝑎)

On a donc : 𝑟 = √𝑎2 + 𝑏 2 , a = r cos 𝜃 et b = r sin 𝜃.

Si 𝑧 est l’affixe du point M, 𝑧 = 𝑎 + 𝑗𝑏 = r cos 𝜃 + 𝑗 r sin 𝜃 = 𝑟 (cos 𝜃 + j sin 𝜃 ).

La forme trigonométrique de 𝑧 est donc : 𝑧 = 𝑟 (cos 𝜃 + j sin 𝜃 ), avec 𝜃 ∈ ℝ et 𝑟 ∈ ℝ∗+ .

Im

b M(𝑧)
r

𝑣 θ Re
0 𝑢
⃗ a

Im : Imaginaires

Re : Réels

Figure 1 : Représentation trigonométrique d’un nombre complexe

4
II-3-1) FORME POLAIRE

Soit 𝑧 un nombre complexe. Pour 𝜃 ∈ ℝ et 𝑟 ∈ ℝ∗+ , on a la représentation polaire suivante :

𝑧 = [𝑟, 𝜃]

II-3-2) FORME EXPONENTIELLE

Pour 𝜃 ∈ ℝ et 𝑟 ∈ ℝ∗+ , on a :

𝑒 𝑗𝜃 = cos 𝜃 + j sin 𝜃, et 𝑟𝑒 𝑗𝜃 = 𝑟 (cos 𝜃 + j sin 𝜃)

𝑒 −𝑗𝜃 = cos 𝜃 − j sin 𝜃, et 𝑟𝑒 −𝑗𝜃 = 𝑟 (cos 𝜃 − j sin 𝜃)

A partir des formules précédentes, on obtient les formules d’EULER, à savoir :

𝑒 𝑗𝜃 + 𝑒 −𝑗𝜃
cos 𝜃 =
2
𝑒 − 𝑒 −𝑗𝜃
𝑗𝜃
sin 𝜃 =
{ 2𝑗

Et, la relation suivante :


𝒏
(𝑒 𝑗𝜃 ) = cos(𝑛𝜃) + j sin(𝑛𝜃) est appelée formule de MOIVRE.

5
III- OPERATIONS SUR LES NOMBRES COMPLEXES

II-1) SOMME DE DEUX NOMBRES COMPLEXES

Soient les nombre complexes 𝑧1 = 𝑎1 + 𝑗𝑏1 et 𝑧2 = 𝑎2 + 𝑗𝑏2.

La somme de ces deux nombres complexes s’effectue en utilisant la représentation algébrique


de chacun de ces deux nombres complexes.

Ainsi : 𝑧 = 𝑧1 + 𝑧2 = (𝑎1 + 𝑎2 ) + j (𝑏1 + 𝑏2 )

II-2) PRODUIT DE DEUX NOMBRES COMPLEXES

Soient les nombre complexes 𝑧1 = 𝑎1 + 𝑗𝑏1 et 𝑧2 = 𝑎2 + 𝑗𝑏2.

En ce qui concerne le produit de deux nombres complexes, il est préférable de faire usage de
la forme polaire de chacun des deux nombres complexes.

Ainsi : 𝑧 = 𝑧1 × 𝑧2 = [(𝑟1 × 𝑟2 ), (𝜃1 + 𝜃2 )]

II-3) QUOTIENT DE DEUX NOMBRES COMPLEXES

Soient les nombre complexes 𝑧1 = 𝑎1 + 𝑗𝑏1 et 𝑧2 = 𝑎2 + 𝑗𝑏2.

En ce qui concerne le quotient de deux nombres complexes, il est préférable de faire usage de
la forme polaire de chacun des deux nombres complexes.

𝑧1 𝑟
Ainsi : 𝑧 = = [( 1) , (𝜃1 − 𝜃2 )]
𝑧2 𝑟2

6
IV- NOMBRES COMPLEXES ET REGIME SINUSOIDAL

La représentation complexe des grandeurs électriques sinusoïdales permet


efficacement de calculer les paramètres des circuits électriques.

Ainsi, à la fonction sinusoïdale u(t) = U√2 sin(𝜔𝑡 + 𝜑𝑢 ), nous pouvons associer un


vecteur de Fresnel et un nombre complexe dont les coordonnées polaires sont :

- la valeur efficace (module) ;


- la phase à l’origine (argument).

Alors, la représentation complexe de u(t) est la suivante :

𝑈 = [𝑈, 𝜑𝑢 ] = 𝑈 (cos 𝜑𝑢 + j sin 𝜑𝑢 ).

De même pour le courant alternatif dont l’expression mathématique en fonction du temps est
la suivante :

i(t) = I√2 sin(𝜔𝑡 + 𝜑𝑖 ) ;

Avec :

𝐼𝑚𝑎𝑥 = I√2 , l’amplitude (A);

𝜔 , la pulsation (rad/s) ;

𝜑𝑖 , la phase à l’origine ou phase initiale (rad) ;

𝜔𝑡 + 𝜑𝑖 , la phase instantanée (rad) ;

on peut donc écrire :

𝐼 = [𝐼, 𝜑𝑖 ] = 𝐼 (cos 𝜑𝑖 + j sin 𝜑𝑖 ).

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Chapitre 1 : GENERATEURS ET RECEPTEURS
ELECTRIQUES

OBJECTIFS SPECIFIQUES : A la fin de ce chapitre, l’étudiant(e) doit être capable de :

- définir les notions de base de l’électricité ;


- appliquer la loi d’Ohm.

I- DEFINITIONS

I-1) CHARGES ELECTRIQUES

Les particules élémentaires constituant la matière ont une propriété fondamentale qui
est la charge électrique notée q. Cette dernière s’exprime en Coulomb (C). Les particules de la
matière appelées protons portent une charge électrique positive soit :

𝑞𝑝 = +𝑒 = 1, 60217 . 10−19 𝐶, avec une masse 𝑚𝑝 ≈ 16726 × 10−31 𝐾𝑔. Et, les
particules de la matière appelées électrons portent une charge électrique négative soit :

𝑞𝑒 = −𝑒 = −1, 60217 × 10−19 𝐶, avec une masse 𝑚𝑒 ≈ 9, 109 × 10−31 𝐾𝑔.

Les autres particules de la matière à savoir :

- les neutrons (les protons et les neutrons composent le noyau de l’atome), ont une
charge électrique nulle et une masse 𝑚𝑛 ≈ 16749 × 10−31 𝐾𝑔 ;
- les photons qui composent la lumière, ont une charge électrique nulle, une masse nulle
et se déplacent à la célérité 𝑐 ≈ 299792 𝐾𝑚/𝑠 .

De ce qui précède, les protons et les électrons sont des porteurs de charges électriques.
Dans les conducteurs, ce sont les électrons qui contribuent en grande partie à la conduction
électrique. Dans un métal par exemple, chaque atome du métal libère au moins un électron qui
se propage librement dans ce dernier.

8
Dans les semi-conducteurs, ce sont les électrons (porteurs de charges électriques
négatives) et les trous (porteurs de charges électriques positives) qui contribuent à la
conduction électrique.

La charge électrique élémentaire est 𝑒 = 1, 60217 . 10−19 𝐶, et une charge électrique Q est
donc formée par l’accumulation d’un nombre n de charges élémentaires, soit : 𝑄 = 𝑛 × 𝑞.

I-2) MILIEU CONDUCTEUR

Un milieu est dit conducteur s’il existe des porteurs de charges électriques susceptibles
de se déplacer dans tout le milieu, sinon le milieu est dit isolant.

I-3) LOI DE COULOMB

La loi de Coulomb donne le module des forces d’attraction et de répulsion.

− q ⃗⃗⃗ 𝐹 Q
𝐹′

Deux charges de signe contraire


s’attirent.
r

Figure 2 : Attraction de deux charges électriques

⃗⃗⃗ q Q
𝐹′ 𝐹

Deux charges de même signe se


repoussent.
r

Figure 3 : Répulsion de deux charges électriques


9
r : distance séparant les deux charges

1 𝑞𝑄
On a : 𝐹 = 𝐹 ′ = 4𝜋𝜀 × , avec :
𝑟2

 𝜀 = 𝜀𝑟 . 𝜀0 la permittivité absolue du milieu s’exprimant en Farad par mètre (F/m) ;


 q la charge électrique s’exprimant en Coulomb (C) ;
 Q la quantité d’électricité s’exprimant en Coulomb (C) ;
 d la distance séparant q et Q s’exprimant en mètre (m) ;
 F et F’ les modules des forces d’attraction et de répulsion s’exprimant en Newton (N).

1
La permittivité du vide est 𝜀0 = ≈ 8, 8541878 × 10−12 𝐹/𝑚. La perméabilité du
𝜇0 × 𝑐 2

vide 𝜇0 = 4𝜋 × 10−7 𝑁/𝐴2

La permittivité du vide (𝜀0 ), la perméabilité du vide (𝜇0 ), et la vitesse de propagation de la


lumière dans le vide ( 𝑐 ) sont liées par la relation 𝜀0 × 𝜇0 × 𝑐 2 = 1.

𝜀𝑟 est la permittivité relative du milieu par rapport au vide et n’a pas d’unité.

I-4) CHAMP ELECTRIQUE

En observant la figure 2 et la figure 3, on peut remarquer que la force qui agit sur la
charge Q est le résultat de l’action à distance de la charge q.

Donc : 𝐹 = 𝑄𝐸⃗ ; et l’intensité E du vecteur champ électrique 𝐸⃗ est donnée par la relation :
1 𝑞
𝐸= × 2
4𝜋𝜀 𝑟
L’intensité E du vecteur champ électrique s’exprime en Volt par mètre (V/m).

La charge Q permet donc de détecter la présence d’un champ électrique.

q Q 𝐹 𝐸⃗

Figure 4 : Illustration de la notion de champ électrique


10
I-5) COURANT ELECTRIQUE

Les charges électriques soumises à un champ électrique se déplacent, car elles


subissent des forces électrostatiques. Le flux d’électrons qui circule dans un conducteur
correspond à ce qu’on appelle un « courant électrique ». Le courant électrique est une
grandeur algébrique. Une grandeur algébrique est une grandeur physique affectée d’un signe.
Une grandeur algébrique peut donc être représentée graphiquement, en orientant son sens sur
un axe donné. Et, une grandeur physique, quant à elle, est une quantité qui peut se mesurer ou
se calculer.

Noté i, Le flux de charges électriques traversant une surface S s’appelle « intensité du courant
électrique » et son unité est l’Ampère (A).

𝑑𝑞
𝑖 =
𝑑𝑡

Si le flux de charges électriques est constant, on a donc :

∆𝑄
𝐼=
∆𝑡

L’ampère est l’intensité d’un courant constant qui transporte 1 coulomb par seconde, et 1
ampère heure = 3600 coulombs.

On associe à l’intensité du courant électrique qui est une grandeur fondamentale, une autre
grandeur appelée « densité moyenne du courant ». Notée J, la densité moyenne du courant est
la quantité de courant par unité de surface et elle s’exprime en Ampère par mètre carré
(𝐴/𝑚2).

𝐼
𝐽=
𝑆

11
On a alors, à l’échelle microscopique :

la densité de courant 𝑗 ;

la conductivité du matériau 𝜎 ;

tel que : 𝑗 = 𝜎 𝐸⃗ = 𝜌𝑣 × 𝜇 × 𝐸⃗ . 𝜌𝑣 est la densité volumique des charges locales.

La conductivité s’exprime en fonction de la mobilité 𝜇 des porteurs et de leur concentration 𝑛


qui est le nombre de charges par unité de volume. Soit : 𝜎 = 𝑛 × 𝑞 × 𝜇.

la conductivité s’exprime en Ω−1 . 𝑚−1 ou siemens par mètre (s/m).

Et, à l’échelle macroscopique, on a :

l’intensité du courant I ;

la tension U appliquée aux bornes du conducteur ;

la longueur ℓ du conducteur ;

la section S du conducteur ;

1
la résistivité du matériau 𝜌 = 𝜎.

𝑈 𝑆𝜎 𝑈
Ainsi, 𝐼 = 𝐽 × 𝑆 = 𝑆 × 𝜎𝐸 = 𝑆 × 𝜎 ℓ = ×𝑈 =
ℓ 𝑅

D’où, la loi d’Ohm s’écrit alors :

1 ℓ ℓ
𝑈 = 𝑅 × 𝐼 , avec 𝑅 = × = 𝜌 ×
𝜎 𝑆 𝑆

 la résistance s’exprimant en Ohm (Ω) ;


 l’intensité du courant en Ampère (A) ;
 la tension en Volt (V).
𝑆
 La conductance 𝐺 = 𝜎 ℓ , s’exprimant en siemens ou Ω−1 .

Pour qu’il y’ait un courant I, le milieu doit posséder des charges libres soumises à un champ
électrique.

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I-6) POTENTIEL ELECTRIQUE D’UNE CHARGE

En se référant à la figure 4, le potentiel électrique noté V est une grandeur


correspondant au travail qu’il faudrait fournir à une charge Q pour l’amener de l’infini
jusqu’à la distance r de la charge q. Ainsi, lorsque la charge Q est à distance infinie de la
charge q, le potentiel électrique est nul. Et, dW est le travail élémentaire qu’il faut fournir à la
charge Q pour l’amener de la distance r à la distance 𝑟 − 𝑑𝑟, avec une force F supposée
constante.

D’où : 𝑑𝑊 = −𝐹. 𝑑𝑟 = −𝑄𝐸. 𝑑𝑟

Le travail 𝑊𝐴 𝐵, pour amener la charge Q d’une distance A à une distance B de la charge q,


𝐵
est donc : 𝑊𝐴 𝐵 = −𝑄 ∫𝐴 𝐸(𝑟)𝑑𝑟.

𝐵 𝐵
En posant 𝑑𝑉 = −𝐸(𝑟)𝑑𝑟, on a : 𝑊𝐴 𝐵 = −𝑄 ∫𝐴 𝐸(𝑟)𝑑𝑟 = 𝑄 ∫𝐴 𝑑𝑉 = 𝑄(𝑉𝐵 − 𝑉𝐴 )

Le travail 𝑊∞ 𝑀, pour amener la charge Q de l’infini à un point M est donc :

𝑊∞ 𝑀 = 𝑄 ∫ 𝑑𝑉 = 𝑄(𝑉𝑀 − 𝑉∞ ) = 𝑄𝑉𝑀

𝑊∞ 𝑀
De ce qui précède, le potentiel électrique d’une charge à un point M 𝑉𝑀 = qui
𝑄

s’exprime en Volt correspond au travail par unité de charge pour amener une charge de
l’infini au point M.

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I-7) TENSION ELECTRIQUE

Pour qu’il puisse avoir circulation du courant dans un circuit électrique, il doit
nécessairement avoir échange énergétique avec le milieu extérieur. Donc, chaque porteur de
charge est susceptible de transférer une énergie 𝑄(𝑉𝐵 − 𝑉𝐴 ) vers le milieu extérieur. Ainsi, la
différence de potentiel électrique (d.d.p) est 𝑉𝐵 − 𝑉𝐴 et la tension électrique est :
𝑈𝐵𝐴 = −𝑈𝐴𝐵 = 𝑉𝐵 − 𝑉𝐴 .

Symbolisée par la lettre U ou la lettre V, la tension électrique est définie comme le


travail par unité de charge. Elle établit une comparaison entre deux points d’un circuit. Sur un
circuit électrique, la tension électrique est symbolisée par une flèche dont l’extrémité est
tournée vers le point ayant le potentiel le plus élevé. Si par exemple le potentiel du point A est
supérieur à celui du point B, la différence de potentiel ou tension électrique entre ses deux
points sera 𝑈 = 𝑈𝐴𝐵 = 𝑉𝐴 − 𝑉𝐵 .

I-8) ENERGIE ET PUISSANCE ELECTRIQUE

Les porteurs de charges sont en mouvement dans un conducteur, car ils sont soumis à
un champ électrique, et cela leur procure une certaine énergie cinétique. Durant leur trajet, les
porteurs de charges subissent des collisions multiples et cèdent cette énergie. De ce qui
précède, le conducteur s’échauffe et ce phénomène est appelé « échauffement par effet
joule », et traduit la quantité d’énergie dissipée par le conducteur.

A un instant donné, 𝑢(𝑡) est la différence de potentiel entre le point A et le point B ; et 𝑖(𝑡)
est le courant circulant entre les points A et B au même instant. 𝑢(𝑡) et 𝑖(𝑡) sont appelées
grandeurs instantanées et la puissance instantanée est donc :

𝑝(𝑡) = 𝑢(𝑡) × 𝑖(𝑡) et elle s’exprime en Watt (W).

Pendant l’intervalle de temps considéré « Δ(𝑡) », l’énergie dissipée « W » peut être


déterminée en utilisant la formule suivante :

Δ𝑡 Δ𝑡

𝑊 = ∫ 𝑝(𝑡) 𝑑𝑡 = ∫ [𝑢(𝑡) × 𝑖(𝑡)] 𝑑𝑡


0 0

Elle s’exprime en Joule (J).

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Lorsque la tension 𝑢(𝑡) et le courant 𝑖(𝑡) sont des grandeurs sinusoïdales par exemple
(l’évolution temporelle de leurs valeurs en fonction du temps n’est pas constante), on calcule
la puissance moyenne en rapport avec l’énergie dissipée pendant l’intervalle de temps
considéré « Δ(𝑡) ».

Δ𝑡 Δ𝑡
𝑊 1 1
𝑃𝑚𝑜𝑦 = = ∫ 𝑝(𝑡) 𝑑𝑡 = ∫ [𝑢(𝑡) × 𝑖(𝑡)] 𝑑𝑡
Δ𝑡 Δ𝑡 Δ𝑡
0 0

Elle s’exprime en Watt (W).

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II- DIPOLES

II-1) DEFINITION

Un dipôle est un élément électrique possédant deux bornes et pouvant ou non fournir
de l’énergie.

A I B A I B
Dipôle Dipôle

𝑈𝐴𝐵 𝑈𝐴𝐵

Convention générateur Convention récepteur

Entre les bornes A et B d’un dipôle, il existe une différence de potentiel 𝑈𝐴𝐵 = 𝑉𝐴 − 𝑉𝐵 . Un
dipôle est traversé par un courant I, et le courant entrant par une borne est égal au courant
sortant par l’autre borne du dipôle. La relation liant la tension 𝑈𝐴𝐵 et le courant I est appelée
caractéristique électrique du dipôle.

Un dipôle peut être actif ou passif. Encore appelé générateur, un dipôle est dit actif s’il peut
fournir de l’énergie électrique de façon permanente, sinon le dipôle est dit passif et est appelé
récepteur. Un dipôle passif est dit dipôle symétrique si sa caractéristique électrique est
symétrique par rapport à l’origine du repère. Un dipôle est dit linéaire si sa caractéristique est
définie par une fonction linéaire ou par une équation différentielle linéaire. L’association des
dipôles électriques constitue un circuit électrique.

II-2) DIPOLES LINEAIRES ACTIFS

Encore appelé source ou générateur, un dipôle linéaire actif est un élément électrique capable
de fournir de l’énergie de façon permanente, et ayant une caractéristique électrique U = f(I)
linéaire.

Il existe deux catégories de sources ou générateurs à savoir :

- les sources ou générateurs de tension ;


- les sources ou générateurs de courant.

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Et, pour chaque catégorie de générateurs, on distingue deux types de sources à savoir :

- les sources continues ;


- les sources alternatives (sinusoïdales ou non).

La valeur de la tension ou du courant délivré par une source continue est constante dans le
temps (régime statique), tandis que celle de la tension ou du courant délivré par une source
alternative ne l’est pas (régime dynamique).

Dans le cadre de ce chapitre, une emphase sera mise sur le régime statique, puis l’étude sur les
résistances et les sources continues (régime statique) sera généralisée par la suite en incluant
le régime dynamique.

II-2-1) GENERATEURS DE TENSION CONTINUE

a) GENERATEUR IDEAL DE TENSION

Aussi appelé force électromotrice « U », un générateur de tension supposé idéal


fournit entre ses bornes une d.d.p constante quelle que soit l’intensité du courant le traversant.

Le générateur idéal de tension peut être représenté par les symboles suivants :

A A
A

+
UAB
-

B B
B

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b) GENERATEUR REEL DE TENSION

Le générateur réel de tension possède une résistance interne qui est placée en série
avec le générateur idéal de tension.
Rg
A
Dipôle

Eg

II-2-2) GENERATEURS DE COURANT CONTINU

a) GENERATEUR IDEAL DE COURANT

Un générateur de courant continu supposé idéal est un dipôle actif fixant l’intensité du
courant électrique qui le traverse et ce quelle que soit la différence de potentiel à ses bornes.

Ce dernier a pour symboles :

A
A

Ig
Ig

B B

18
b) GENERATEUR REEL DE COURANT

Le générateur réel de courant présente une résistance interne de fuite de courant. Cette
dernière est montée en parallèle avec le générateur idéal.

Dipôle
Ig Rg

II-3) DIPOLES PASSIFS LINEAIRES

Encore appelé récepteur, un dipôle linéaire passif est un élément électrique qui ne fournit pas
de l’énergie de façon permanente, et a une caractéristique électrique U = f(I) linéaire.

Les dipôles passifs linéaires sont aussi des dipôles symétriques.

II-3-1) RESISTANCE

Encore appelé résistor ou conducteur ohmique, ce dipôle conduit le courant électrique


avec un effet résistif.
R
Symbole : Dipôle

En régime continu, une résistance R parcourue par un courant I développe une


différence de potentiel U à ses bornes.

R
A I B
Dipôle

𝑈
19
La loi d’Ohm appliquée aux bornes de la résistance R nous donne donc :

𝑈 = 𝑉𝐴 −𝑉𝐵 = 𝑅 × 𝐼 et 𝐼 = 𝐺 × 𝑈

Avec :

 R, la résistance s’exprimant en Ohm (Ω) ;


1
 𝐺= , la conductance s’exprimant en siemens ou Ω−1 ;
𝑅

 𝐼, l’intensité du courant s’exprimant en Ampère (A) ;


 𝑉, la tension électrique s’exprimant en Volt (V).

II-3-2) CONDENSATEUR

Un condensateur est un composant passif qui est constitué de deux armatures


conductrices séparées par un diélectrique ou isolant. Le condensateur est en quelque sorte un
réservoir d’énergie électrostatique, et il peut garder l’énergie emmagasinée lorsqu’il est
débranché du circuit.

Symboles :

C C

(a) (b)

(a) : Symbole d’un condensateur


(b) : Symbole du condensateur chimique

Lorsqu’un condensateur est traversé par un courant électrique d’intensité 𝑖, la quantité de


charges stockées pendant un intervalle de temps 𝑑𝑡 est donnée par la relation :

𝑑𝑄 = 𝑖 × 𝑑𝑡 = 𝐶 𝑑𝑢

20
C
i(t)
A B

𝑢(𝑡)

L’équation caractéristique du condensateur est la suivante :

𝑑𝑢(𝑡)
𝑖(𝑡) = 𝐶 ; avec C la capacité du condensateur à accumuler les charges et s’exprimant
𝑑𝑡

en farad (F).

En régime continu, le condensateur se comporte comme un circuit ouvert, car le courant qui
circule dans ce dernier est nul, et la tension à ses bornes est croissante.

1
Le condensateur a pour impédance 𝑍 = .
𝑗𝑐𝜔

II-3-3) BOBINE

Elle est constituée de n spires obtenues par enroulements d’un fil métallique autour
d’un noyau en matériau ferromagnétique.

Symboles :

L L

(a)
(b)

(a) : Symbole de la bobine sans noyau magnétique


(b) : Symbole de la bobine avec noyau magnétique

Lorsqu’une bobine à n spires est traversée par un courant électrique I, il y’a création
⃗ qui est proportionnelle au courant électrique⃗⃗⃗𝐼 traversant la
d’une induction magnétique 𝐵

21
⃗ est égal au produit 𝑛 × ⃗⃗⃗𝐼 . Les lignes d’induction sont
bobine. Et, le champ magnétique 𝐻
⃗⃗⃗ est égal au produit
canalisées par l’ensemble des spires et le flux d’induction magnétique Φ
⃗ × 𝑆 où S est la section droite de la bobine.
𝐵

L
i(t)
A B

𝑢(𝑡)

Phénomènes d’induction et Loi de Lenz

⃗⃗⃗ traversant une


Lorsqu’on fait varier de manière quelconque le flux d’induction magnétique Φ
bobine court-circuitée, la bobine devient le siège d’un courant induit ⃗⃗⃗⃗
𝐼𝑖 ,. Le sens de ce
courant appelé courant induit est tel que le flux ⃗Φ
⃗⃗ qu’il produit à travers le circuit tend à
s’opposer à la variation du flux qui lui donne naissance. Et, il apparait dans le circuit une
force électromotrice induite e⃗. Donc :

𝑑Φ 𝑑(𝐿𝑖) 𝑑𝑖
e⃗ = − =− = −𝐿
𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑑𝑡

𝑑i
⃗ =𝐿
u
𝑑𝑡

⃗⃗⃗ = B
Φ ⃗⃗⃗ × 𝑆 = 𝐿 × ⃗⃗i

L’équation caractéristique de la bobine est la suivante :

𝑑𝑖(𝑡)
𝑢(𝑡) = 𝐿 ; avec L l’inductance de la bobine s’exprimant en henry (H).
𝑑𝑡

La tension aux bornes de la bobine peut varier de façon discontinue tandis que le courant
traversant la bobine ne peut pas varier de façon discontinue. Et, en régime continu, la bobine
se comporte comme un court-circuit et la tension à ses bornes est nulle.

La bobine a pour impédance 𝑍 = 𝑗𝑙𝜔.

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II-3-4) ASSOCIATION DES RECEPTEURS EN REGIME CONTINU

a) ASSOCIATION SERIE

R1
𝐼 𝐼
Dipôl

Dipô

Dipô
U R2 𝑈 Req

𝑅𝑒𝑞 = 𝑅1 + 𝑅2

b) ASSOCIATION PARALLELE

𝐼 𝐼
Dipô

Dipô
𝑈 R1 R2 𝑈 Req

1 1 1
= +
𝑅𝑒𝑞 𝑅1 𝑅2
;

1 1 𝑅1 × 𝑅2
𝑅𝑒𝑞 = = =
1 𝑅1 + 𝑅2 𝑅1 + 𝑅2
𝑅𝑒𝑞 𝑅1 × 𝑅2

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III- GENERALISATION DE LA LOI D’OHM

𝑍
𝐼
A B
Dipôle

En régime sinusoïdal, on généralise la loi d’ohm et elle s’énonce comme suit :

Un dipôle d’impédance 𝑍, parcouru par un courant alternatif 𝑖(𝑡) ayant pour expression
complexe 𝐼, développe à ses bornes une différence de potentiel 𝑢(𝑡) ayant pour expression
𝑈
complexe 𝑈 tel que : 𝑈 = 𝑍 × 𝐼. Donc : 𝑍 = et 𝑍 = |𝑍| s’exprime en Ohm (Ω). L’inverse
𝐼
1 𝐼
de l’impédance complexe n’est autre que l’admittance complexe 𝑌 = = 𝑈 et 𝑌 = |𝑌| qui
𝑍

s’exprime en Siemens ou Ω-1.

La forme cartésienne de l’impédance est notée : 𝑍 = 𝑅 + 𝑗𝑋 ; avec R étant la résistance et X


la réactance s’exprimant toutes les deux en Ohm (Ω).

La forme cartésienne de l’admittance est notée : 𝑌 = 𝐺 + 𝑗𝐵 ; avec G étant la conductance et


B la susceptance s’exprimant toutes les deux en Siemens ou Ω-1.

NB :

 L’électricité est une forme d’énergie qui est produite par la circulation, dans un corps
conducteur ou semi-conducteur, des électrons possédant des charges électriques.
 Pour une meilleure explication et une meilleure compréhension des phénomènes
électriques, on fait recours à des analogies hydrauliques. Ainsi, l’intensité du courant
est comparée au débit d’eau, la section du conducteur est comparée à la section du
tuyau, la tension électrique est comparée à la pression, avec le générateur jouant le
rôle de pompe à eau où l’eau est remplacée par des charges électriques.
 Lorsque plusieurs dipôles sont interconnectés, on parle de réseau électrique ou circuit
électrique.

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