Dictionnaire Du Dopage Gonadotrophines
Dictionnaire Du Dopage Gonadotrophines
Dictionnaire Du Dopage Gonadotrophines
ASPECTS PHARMACOLOGIQUES
SPÉCIALITÉS PHARMACEUTIQUES (exemples)
NOM COMMERCIAL Dénomination commune Mis sur le Retrait du
internationale marché marché
(DCI) (MSM) (RDM)
1 – CHORIONIQUES
(1)
interdites uniquement chez l’homme
(2)
voir aussi rubriques : anabolisants (stéroïdes), clomifène (Clomid®), grossesse, testostérone et lexique : hormone
lutéinisante (LH), tamoxifène (Nolvadex®)
(3)
Fiche du Dictionnaire du dopage modifiée en 2007 et 2022
2 – MÉNOPAUSIQUES
a) substances hormonales
Gonadormone® hormone gonadotrope 1951 1967
antéhypophysaire
Gonadotrope Choay® hormone hypophysaire 1959 ( ? ) 1970 ( ? )
Gonal-f® follitropine alfa (FSH recombinante) 1995
Luvéris® lutropine alfa (LH recombinante 2002
humaine)
Purégon® follitropine bêta (FSH recombinante) 1998
4 – HYPOTHALAMIQUES
(sécrétagogues de gonadotrophines
hypophysaires)
a) synthétiques
Lutrelef® gonadoréline 1986
Stimu-LH® gonadoréline 1974
TABLEAU
Placentaire : était en vente libre jusqu’en 2000. Depuis elle est soumise à la réglementation de la
liste 1
Ménopausique : liste 1
Gonadoréline : liste 1
Hormone lutéinisante (LH) : liste 1
Analogues : liste 1
HISTORIQUE
1928 - Le gynécologue et endocrinologue français d’origine allemande Selmar Aschheim (1878-
1965) et le gynécologue allemand Bernhard Zondek (1891-1966) démontrent, dans les urines
de femmes enceintes, la présence d’une substance ayant la même action que l’agent hormonal
sécrété par le lobe antérieur de l’hypophyse qui agit sur les ovaires. Sa mise en évidence dans
les urines constitue la base du test de diagnostic de grossesse publié en 1928 par ces deux
auteurs.
Chez l'homme :
Cryptorchidie
Hypogonadisme hypogonadotrophique
Stérilité masculine lorsqu'elle est sans rapport avec une lésion organique primitive du testicule ou
des voies excrétrices : en association HMG-hCG
Chez l'homme :
Manifestations allergiques
Puberté précoce
Impression d'être « enceint » : nausées, vomissements, malaise « matinal »
Modifications dans le sens de la féminisation de la répartition adipeuse (après un abus prolongé)
Gynécomastie avec sécrétion lactée possible (liée à une stimulation excessive des estrogènes)
Voir rubrique anabolisants (hormone mâle, stéroïdes)
PRATIQUE SPORTIVE
Copyright Docteur Jean-Pierre de Mondenard 3
EFFETS ALLÉGUÉS ET RECHERCHÉS PAR
LES SPORTIFS ET LEUR ENTOURAGE
MÉDICO-TECHNIQUE (théoriques, empiriques et
scientifiques)
Augmenter la masse musculaire par stimulation de la production de testostérone (en association
avec une alimentation supplémentée en protéines)
Accroître la capacité à supporter des charges d’entraînement maximales
Stimuler la volonté et l'agressivité
Reculer le seuil de la fatigue
Lutter contre l'effet dépressogène de l'arrêt des stéroïdes anabolisants. À la fin d'un cycle de
dopage l'administration de gonadotrophine chorionique « relance » la production endogène de
testostérone freinée pendant la cure de stéroïdes hormonaux.
Faciliter la désaccoutumance après une cure prolongée de stéroïdes anabolisants
Augmenter la sécrétion testiculaire de testostérone sans modifier - de façon perceptible aux
analyses – le rapport testostérone/épitestostérone
Relayer une cure de stéroïdes anabolisants interrompue dans la période précompétitive afin d’être
négatif au contrôle (depuis l’interdiction en 1988 de l’hCG, avec cette « tactique » le risque d’être
positif n’est pas nul)
EFFICACITÉ
L'action effective de l'administration de hCG n'est pas certaine puisque l'insuffisance gonadique liée
au surentraînement correspond surtout à une absence ou au moins à une diminution de réponse des
cellules testiculaires à la stimulation par la LH (hCG).
Sports d'endurance
athlétisme de fond (marathon)
aviron
boxe
cyclisme sur route
Toutes les spécialités sportives où l'effet testostérone est recherché (stimulant de la volonté et
accroissement de la capacité de s'entraîner).
Commentaires du Dr Jean-Pierre de Mondenard : « Dans une série d’articles parus dans France
Dimanche en plein Tour de France 1967, Jacques Anquetil « déballe » les dessous du cyclisme de
haut niveau : dopage, magouilles… Le monde officiel du cyclisme qui a peu apprécié les confidences
du Normand va le sanctionner en l’interdisant de Championnat de France et de Championnat du
monde. À propos des carences du contrôle antidopage, Anquetil est le premier à révéler l’histoire du
coureur qui était « enceinte ». Le quintuple vainqueur de la grande boucle des années 1960 raconte :
« Après une course dans sa ville, on avait demandé au coureur néerlandais Piet Rentmeester
d’uriner dans un flacon.
- Je n’ai pas envie, avait-il répondu
1983 - DÉTECTION - Tests urinaires : mise en évidence pour la "toute" première fois
Récit du journaliste anglais John Penycate : « Une de ces façons est de prendre de la
gonadotrophine chorionique humaine. Ce dérivé de l'urine des femmes enceintes est utilisé pour
traiter la stérilité. Les sportifs le prennent pour stimuler la production de testostérone par le corps, qui
est interdite si cette dernière est prise en tant que substance exogène. L'hCG a été détectée chez les
sportifs depuis 1983. Cet été, dans deux compétitions britanniques (une de vélo, une d'haltérophilie)
il a été constaté que non moins de 10 % des participants qui ont été contrôlés avaient pris de l'hCG.
Il n'y a pas de raison pour eux de ne pas en prendre : l'hCG ne figure sur aucune liste de produits
interdits et alors qu'on la recherche aux contrôles, on en est encore à débattre s'il peut être
consommé en toute impunité - en trichant ou pas. »
[John Penycate .- [Comment les athlètes ont toujours une longueur d’avance sur les contrôles antidopage] (en anglais). -
The Listener, 1987, 118, n° 3030, 24 septembre, pp 4-5 ( p 5)]
1986 - MARATHON – S.E. McConnie (GBR) : la chute de GRH chez les athlètes de sexe
masculin
« Chez les femmes soumises à un entraînement physique intense, il a été décrit une « aménorrhée
hypothalamique » liée à un défaut de sécrétion de GRH (gonadotrophine releasing hormone).
S.E. Mac Connie et coll. ont étudié le fonctionnement hypothalamique de 6 hommes courant
habituellement entre 125 à 200 kilomètres par semaine. Les auteurs ont apprécié les taux de
testostérone, de LH (hormone lutéinisante) et de FSH (hormone folliculo-stimulante) plasmatiques à
l'état basal et après injection de doses croissantes de GRH. Ils ont de plus étudié l'effet sur ces
paramètres d'un effort physique quantifié (équivalent à 75 % de la consommation maximale
d'oxygène). Alors que les taux de FSH, LH et testostérone des marathoniens sont comparables à
ceux de sujets témoins à l'état basal, ils montrent que les pics de sécrétion induits par l'injection de
GRH sont moins nombreux et moins intenses chez les coureurs.
De plus, lors de l'effort quantifié, les marathoniens ont des taux de testostérone plasmatique, de
cortisol et de prolactine plus élevés que les témoins. Le défaut de sécrétion de GRH chez ces
marathoniens serait lié à une relative baisse de la sensibilité hypothalamique à la testostérone, en
rapport avec une élévation plus fréquente du taux circulant de cette hormone, mise en évidence lors
1987 - HALTÉROPHILIE – Patrick Van Rode (BEL) : se faire rembourser les médicaments
dopants
« L'haltérophile belge Patrick van Rode a été suspendu 12 mois par le Comité olympique et
interfédéral belge (COIB) pour avoir tenté de se faire rembourser une série de produits considérés
comme dopants, notamment de la gonadotrophine chorionique. »
[Sport 90, n° 26, 13.04.1988]
1987 - STATISTIQUES – Pr Raymond Brooks (GBR) : dix pour cent des contrevenants
Dans une interview diffusée par la BBC, le professeur Raymond Brooks (Grande-Bretagne), qui est à
l'origine de la découverte de l'usage de la gonadotrophine, en substitution de la testostérone, a
déclaré : « Sur les 80 contrôles effectués dans mes services à Londres en 1987, j'ai relevé huit cas
positifs, soit dix pour cent des contrevenants. »
[L'Equipe, 24.11.1987]
1988 - EFFETS ERGOGÉNIQUES – George Harrisson (USA) : pour lutter contre la déprime
post-cure anabolisants
« Lors d'une étude effectuée sur 41 sportifs âgés en moyenne de 26 ans, il a été noté des
complications psychiatriques fréquentes et sévères chez ce groupe de consommateurs réguliers de
stéroïdes anabolisants (...) À l'arrêt des engrais musculaires d'origine hormonale, plusieurs cas de
dépression majeure sont apparus. Afin de lutter contre l'effet dépressogène de l'arrêt des
anabolisants, nombre d'athlètes s'administrent, à la fin du cycle de dopage, de la gonadotrophine
chorionique. Ils tentent ainsi de stimuler leur production endogène de testostérone qui avait été
freinée par l'intoxication. »
[Dr George Harrison « et al ». - Affective and psychotic symptoms associated with anabolic steroid use. - Amer. J. Psychiat.,
1988, 145, n° 4, pp 487-490]
1993 - ATHLÉTISME – Ben Johnson (CAN) : piégé par une poudre apocryphe
1994 - CYCLISME - Marco Velo (ITA) : en arrêt de course pendant deux ans
« L’Italien Marco Velo (22 ans), champion du monde contre la montre par équipes, a subi un contrôle
antidopage positif. Lors d’un contrôle du CONI, il a été décelé de la gonadotrophine chorionique
(hCG) dans ses urines. La propriété de cette hormone qui avait été retrouvée dans les urines
d’Alberto Volpi, vainqueur en 1993 de la Leeds International Classic, est d’augmenter la
concentration des globules rouges dans le sang (NDLA : en réalité l’hCG stimule la production
d’hormone mâle par les testicules). Velo a immédiatement écopé d’une suspension de deux ans
ferme, le tarif en Italie. »
[L’Équipe, 07.06.1994]
2019 - BASKET – Donell ‘’DJ’’ Cooper (Usa) : substitution d’urine avec celle de sa
petite amie enceinte
« Les bruits de couloir disaient donc vrai. D.J. Cooper a été suspendu.d'une drôle de manière. On
vous explique tout. C'est une histoire rocambolesque. En septembre dernier, D.J Cooper quittait
Monaco en évoquant des « raisons personnelles ». Le meneur américano-bosnien avait en réalité,
été rattrapé par la patrouille, la FIBA plus précisément, le suspendant deux ans à cause d'un contrôle
positif à l'hormone gonadotrophine chorionique (hCG). Il faut dire que la hCG est une hormone
douteuse dans le corps d'un athlète masculin. Elle est en effet produite par les femmes enceintes et
fabriquée par le placenta puis l'embryon, qui sert à maintenir le corps jaune et à favoriser la sécrétion
de la progestérone. Voilà pour un court point médical. Mais comment est-il possible de retrouver une
hormone de ce type dans les résultats de D.J. Cooper ? EuroHoops nous apprend que le joueur a
utilisé l'urine de sa petite amie afin de fausser les tests. En effet, D.J. Cooper est connu pour être un
gros consommateur de cannabis. Substance bien entendue interdite pour les sportifs, considérée
comme du dopage. Hervé Beddeleem, dirigeant de Gravelines par: où est passé le meneur, avait
révélé, juste après le contrôle positif de Cooper, que le joueur se baladait toujours avec une pipette
d'urine sur lui en cas de contrôle impromptu. Chose dont il se vantait auprès de ses coéquipiers par
ailleurs. D.J. Cooper ne retrouvera pas les parquets avant juin 2020 au minimum, le temps de purger
sa suspension. Lors de sa dernière saison avec Monaco, le joueur originaire de l'Illinois a tourné à
des moyennes de 6.7 points, 7.2 passes et 1 interception en 26 matchs disputés. »
[Parlons-basket.com, 04.08.2019]
RÉGLEMENTATION
DATE DES PREMIÈRES INTERDICTIONS
1988 - Listes Comité international olympique (CIO) et secrétariat d’État de la Jeunesse et des
Sports
Il est bien connu que l'administration de gonadotrophine chorionique humaine et autres composés
apparentés conduit à une augmentation de la production de stéroïdes androgènes naturels et est
RÉFÉRENCES
1. BARBERIS S. « et al ». – Hormone chorionique gonadotrope. Recherche ou dosage ? .- Concours méd., 1994, 116, n°
32, 8 octobre, pp 2679-2683
2. BONNAIRE Y. et LAFARGE J.P. .- Peptides et dopage : un nouveau challenge pour les laboratoires. - Science et
Sports, 1995, 10, n° 2, pp 83-85
3. GOLDMAN B. .- [La mort dans le vestiaire : stéroïdes et sports] (en anglais). – Londres (GBR), Century Publishing,
1984. - 370 p (p 263)
4. KICMAN A.T. et BROOKS R.V. .- [Gonadotrophine chorionique et sport] (en anglais). – Brit. J. Sports Med., 1991, 25,
pp 73-80
6. POPE H.G. et KATZ D.L. .- [Effets psychiatriques du dopage aux stéroïdes anabolisants] (en anglais). - Amer J.
Psychiat., 1988, 145, n° 4, pp 487-490
7. RAYNAUD E. .- La détection du dopage par les hormones peptidiques. Exemple de l’hCG. - Mémoire Biologie médicale :
1992 : Montpellier 1 ; (Pdt A. Orsetti)
8. WRIGHT J. .- [hCG : miracle ou mirage ?] (en anglais). - Muscle et Fitness, États-Unis, 1983, n° 2, février, pp 82-84