Doctorat en Sciences Économiques
Doctorat en Sciences Économiques
Doctorat en Sciences Économiques
THÈSE
Pour l’obtention du
DOCTORAT EN SCIENCES ÉCONOMIQUES
MEMBRES DU JURY
Thèse de doctorat i
REMERCIEMENTS
Au terme de ces trois années de recherche, jalonnées de grands doutes scientifiques et de petites
victoires personnelles, la mise en cohérence finale du travail accompli procure une satisfaction
certaine. Se lancer dans l’exercice des remerciements est un plaisir légèrement teinté de nostalgie,
car cela signifie que l’on a pu mener sa thèse, si ce n’est « à bien » tout au moins « au mieux »,
et que si un nouvel avenir s’annonce, une porte va bientôt se refermer. Tout travail étant
perfectible, celui-ci n’échappe pas à la règle, mais selon l’expression consacrée « même les
meilleures choses ont une fin » !
Mes plus vifs remerciements vont à mon directeur de thèse, le professeur Si Mohamed
BOUAZIZ, sans qui ce travail de longue haleine n’aurait pu aboutir. Je lui sais gré de ses conseils
constructifs et avisés, de sa bienveillance et de la confiance qu’il m’a accordée. Mes recherches
ont bénéficié, je l’espère, de sa qualité d’exigence.
Que soient également remerciés tous les professeurs de la FSJES Agadir qui ont bien voulu
me recevoir et prendre la peine de répondre à mes questions. Sans leur fructueuse collaboration,
ma thèse aurait été bien différente.
Je profite également de l'occasion pour remercier tout le staff administratif de la FSJES Agadir
pour son accueil chaleureux et son aide amicale qui n'a jamais failli. Je tiens en effet à rendre
hommage au secrétaire général monsieur BAKRIM Ahmed pour sa gentillesse, sa générosité et
la confiance qu'elle a témoignée à mon égard.
Thèse de doctorat ii
Mes pensées les plus affectueuses se dirigent vers mes parents. Tout simplement, merci de
m’avoir donné la vie, de m’avoir donné autant d’amour, merci pour vos paroles
d’encouragement. Merci à ma sœur Loubna ainsi qu’à mes frères Akram et Anas, pour nos rires
et bêtises partagés, pour votre générosité, votre compréhension face aux difficultés et aux doutes.
Je ne saurais terminer sans souligner le soutien amical et chaleureux de mes collègues de tous
les jours qui m’ont soutenue durant ce parcours. Je m’abstiens de les nommer tellement la liste
est longue.
Thèse de doctorat iv
ABREVIATIONS
Thèse de doctorat v
PAS : Plan D'ajustement Structurel
PCB : Le Plan Comptable Bancaire
PCG : Plan Comptable Générale
PCGAF : Plan Comptable Général Agricole Français
PDG : Président-Directeur Général
PIB : Produit Intérieur Brut
PIB : Produit Intérieur Brut
PMV : Plan Maroc Vert
SAU : Surface Agricole Utile
SFAS : Statement Of Financial Accounting Standards
SGARAs : Self-Generating And Regenerating Assets
SPSS : Statistical Package For Social Sciences
SYSCOA : Système Comptable Ouest Africain
SYSCOHADA : Système Comptable Ohada
UEMOA : Union Economique Et Monétaire Ouest Africaine
US GAAP : United States Generally Accepted Accounting Principles
VIF : Variance Inflation Factor
Thèse de doctorat vi
SOMMAIRE
REMERCIEMENT ................................................................................................................................................................ ii
DEDICACE ............................................................................................................................................................................ iv
ABREVEIATIONS................................................................................................................................................................. v
SOMMAIRE ......................................................................................................................................................................... vii
Section 2 : L’estimation du modèle selon l’approche PLS : Un processus en deux étapes ........................................... 244
Dans les pays les moins industrialisés, le constat commun renvoie, assidûment, au rôle crucial
qu’occupe le secteur agricole dans le maintien de l’équilibre de l’économie. À l’échelle
nationale, l’intérêt de l’agriculture n’est plus à démontrer, ce qui explique d’ailleurs sa position
au cœur des préoccupations des décideurs. En effet, dès l’inauguration du PMV, on relève une
panoplie de faits qui attestent la nouvelle orientation et convergent vers l’ébauche de la nouvelle
politique agricole du pays.
1
Les fonctions de l’État ont bien changé : « L’État ne se désengage pas, il s’engage autrement »
Thèse de doctorat 1
des changements climatiques susceptibles d'occasionner une instabilité des prix et des quantités
des produits agricoles.
Les derniers rapports2 de l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires
classent le Maroc en 42e sur 109 pays en matière de croissance annuelle moyenne de la
production agricole. En effet, cette notation a été accordée en se basant sur pas mal
d’indications, et plus particulièrement la productivité agricole, la recherche scientifique en
matière agricole et également la politique fiscale qu’adopte le royaume qui fait de lui l’un des
pays n’appliquant pas une taxation élevée.
La pesanteur de secteur agricole vis-à-vis l’économie nationale est aisément repérée dans sa
contribution à la formation du PIB. En effet, du point de vue général, il est constaté que l’activité
agricole reste le moteur par excellence de développement des économies des pays les moins
industrialisés (Cervantes-Godoy et Dewbre, 2010 ; cité par Feschet, 2014). Tel est bien le cas
à l’échelle nationale où l’arrêté des comptes fait ressortir annuellement des chiffres à l’entour
de 13%3 comme participation de l’agriculture à la formation de la richesse nationale produite.
Ce même constat reste valable pour les pays développés, selon Ernst Engel l’industrie profite
au même titre de l’amélioration de la productivité de l’activité agricole. Cet auteur explique que
l’élasticité-revenu de la demande des produits agricoles est inférieure à 1. Ceci dit que la chute
des prix au secteur agricole ne se traduit pas par une augmentation analogue de la demande des
produits alimentaires, mais en réalité le reliquat tiré de cette baisse des prix est absorbé par
l’accroissement de la demande des produits industriels. Par conséquent, l’injection de
l’excédent de la production agricole dans le secteur industriel stimule davantage la demande en
main-d’œuvre (Benida, 2003).
Il faut ainsi reconnaître qu’une partie de la nouvelle stratégie agricole s’est focalisée sur les
opportunités qu’offre la position géographique du Maroc et sa proximité de l’Europe pour
renforcer sa position sur le marché international des produits agricoles. Une attention
particulière a été portée dans ce sens qui ambitionnait bénéficier de l’accroissement de la
productivité agricole pour doper les exportations. Aujourd’hui l’activité agricole est considérée
2
Rapport de l’IFPRI (2016)
3
Source : données de la Banque Mondiale ,2018/ *Source : Aquastat, 2018/ **Source : Trademap
Thèse de doctorat 2
comme une source indispensable de devises étrangères du pays. Elle compte pour 11,6%4 des
exportations globales de pays.
S’il y avait bien accord sur l’ampleur de la nouvelle stratégie conçue pour l’activité agricole à
la relance de l’économie nationale, ce consensus est moins clair au niveau de l’étendue de la
règlementation comptable du secteur. De nos jours, pourvu que le normalisateur local ait fourni
énormément d’efforts pour l’instauration d’une réglementation et d’un cadre comptable adapter
à la conjoncture économique du pays, le secteur agricole est à la marge de cette progression et
reste soumis aux commandements du plan comptable général basé sur les règles de CGNC. Or,
ces plans n’abordent en aucun cas, hormis le projet de plan comptable agricole approuvé en
2016, les particularités du secteur agricole, bien que pour sa production ou encore pour la
transformation biologique liée à ce type de production.
Des réflexions dans ce sens ont été repérées dans divers contextes. Si l’on se tient à l’examen
des travaux scientifiques anglo-saxons dans le domaine de la comptabilité agricole, les
directives du reporting et de la déclaration comptable des actifs biologiques en Amérique sont
régis par la codification des déclarations comptables (Accounting Statement Codification
(ASC) Topic 905). En Angleterre l’évaluation des actifs biologiques est assurée, dans
l’ensemble, par l’International Accounting Standards 41 (IAS 41) qui exige que ces actifs soient
évalués à leur juste valeur diminuée des coûts de vente estimés depuis la comptabilisation
initiale et à la fin de chaque période de reporting.
Pour le cas de l’Australie, les actifs d’une entreprise agricole sont qualifiés d’actifs
autogénérateurs et régénérateurs (Self-Generating And Regenerating Assets SGARAs) comme
forme unique de bien qui se distinguent des autres bien par leurs « capacités de croissance, de
production, de procréation et/ou de régénération » (Roberts et al., 1995). La norme AASB 1037
(Australien Accounting Standard Bord 1037) précise que les SGARAs doivent êtes évaluées à
la valeur du marché sinon appliquer le meilleur indicateur de ce qui serait reçu si un tel marché
actif et liquide existait.
En France, le traitement comptable des actifs biologiques est dérivé du plan comptable général
agricole français (PCGAF). Au gré du PCGAF, l’affectation d’un actif biologique (animal ou
végétale) en immobilisation pourrait être faite lorsque la destination finale de l’actif est
4
Source : données de la Banque Mondiale ,2018 (Produit de pêche y compris transformés (conserves) non inclus)
Thèse de doctorat 3
désormais certaine et/ou lorsque la durée de vie de l’actif est supérieure à deux ans (Elad et
Herbohn, 2011).
Les obstacles qui entravent l’enregistrement comptable des actifs agricoles s’accentuent avec
la présence d’une transformation biologique que les entreprises agricoles doivent gérer jusqu’au
Thèse de doctorat 4
moment de la récolte ou de la vente. Lorsqu’il s’agit par exemple de l’élevage d’animaux
reproducteurs, plusieurs complications apparaissent : comment peut-on classer ses actifs ? faut-
il les traiter en tant que stocks ou immobilisation ? Devrons les amortir ou non ?
Faute d’inexistence des normes nationales de traitement de biens agricoles, donne lieu à
l’adoption des pratiques comptables dissemblable. Certes, une situation pareille nous pousse à
poser une question fondamentale à propos de la fiabilité et la véracité de l’information
comptable contenues dans les états de synthèses de ces entreprises. Nous saurons répondre à
cette question si nous arriverons à identifier les facteurs susceptibles d’améliorer la qualité de
l’information comptable. Il est utile de rappeler que les auteurs que nous avons eu l’occasion
de lire ont généralement associé la qualité de l’information comptable à son utilité pour la prise
de décision. Pour notre part, notre préoccupation principale sera de délimiter les facteurs clés
qui déterminent de la qualité de l’information. Le but est de s’approprier la piste la plus claire
possible pour mener à bien ce travail.
C’est justement dans ce sens que nous éprouvons de mener ce travail doctoral. Signalons, ainsi,
notre intention de parcourir les éventuels facteurs à l’origine de l’amélioration de la qualité de
l’information comptable d’une entreprise agricole. Tenant compte des affirmations récurrentes
de la littérature, la qualité de l’information comptable dépend en grande partie des mécanismes
de gouvernance de l’entreprise qui la produit, de ses caractéristiques structurelles et de son
environnement externe, il semble donc intéressant d’édifier une « métrique » en situation de
prendre en considération ces trois composantes dans l’appréciation de la qualité de
l’information comptable.
Mais pour ce faire, il doit falloir dans un premier temps opérationnaliser le construit « Qualité
de l’Information Comptable » en vue de le rendre mesurable et quantifiable. L’élaboration de
cette tâche sera assignée au premier chapitre de la deuxième partie au moment de la
modélisation de la qualité de l’information comptable comme une variable composite
formative. En deuxième temps nous relevons le défi d’associer cette variable endogène obtenue
à la dimension « Politiques internes de gouvernance de l’entreprise » comme variable exogène
(sous modèle M1). De la même manière la dimension « Facteurs de contingence interne de
l’entreprise » sera liée à la qualité de l’information comptable comme une variable exogène
(sous modèle M2). Comme ça nous joignons à la variable endogène (QIC) la troisième
dimension « Environnement externe de l’entreprise » qui présume l’incident potentiel des
Thèse de doctorat 5
caractéristiques de l’environnement externe de l’entreprise sur la qualité de ses publications
comptables (sous modèle M3).
Dès lors nous charpentons la « qualité de l’information comptable » comme une variable
composite du troisième ordre (ordre supérieur) issue de l’interconnexion de trois dimensions de
deuxième ordre : « Qualité de l’Information Comptable », « Politiques internes de gouvernance
de l’entreprise » et « Facteurs de contingence interne de l’entreprise ». Ces dimensions
résultent, elles-mêmes, de la combinaison de neuf variables latentes exogènes de premier ordre
(ordre inférieur) : « Mode de rémunération du dirigeant », « Pouvoir du dirigeant », « Structure
de la propriété », « Morphologie du service », « Degrés d’informatisation », « Profil du
comptable », « Structure de financement », « Internationalisation » et « Risques
concurrentiels ». Quiconque de ses variables latentes exogènes est appréciée par un bloc de
mesure suffisamment fiable constitué, en totale, de vingt-trois variables manifestes.
Partant des faits précédemment évoqués, nous précisons notre problématique par une question
centrale comme il a été préconisé par Wacheux (1996). C’est ainsi que nos propos visent à
savoir :
Il faut d’ores et déjà souligner que ce sujet de recherche est novateur, fait que très peu de
recherches académiques ont accordé une attention à la qualité des publications comptable au
niveau national et particulièrement à la qualité de l’information comptable des entreprises issues
de secteur agricole. La pluridisciplinarité fait que la problématique soulevée nécessite des
connaissances en gestion, mais également sur les aspects liés à l’activité agricole, les produits
agricoles et la transformation biologique. Afin d’appréhender graduellement la problématique
de recherche, les questions suivantes ont servi de fil conducteur dans ce travail :
Thèse de doctorat 6
▪ Question 3 : Quel est l’impact de l’environnement externe de l’entreprise sur la
qualité de son information comptable ? Est-ce que la spécialité de l’entreprise modère
la relation entre l’environnement externe et la qualité de l’information ?
Ces questions sont traduites en trois hypothèses centrales dont chacune est déclinée en sous-
hypothèses :
Thèse de doctorat 7
H3.4 La spécialité de l’entreprise modère l’impact de l’environnement externe de
l’entreprise sur sa qualité de l’information.
Méthodologie et démarche prônées
En sus de son haut niveau d’abstraction, le présent travail s’inscrit dans une posture-positiviste
associée à un mode de raisonnement hypothético-déductif. Ce positionnement perçoit la réalité
comme une vérité existante indépendante du sujet, mais qui accepte l’incomplétude et la
falsification dans la validation de la connaissance produite (Croom, 1999). « Cette réalité peut
être appréhendée par l'expérience scientifique ou la méthode expérimentale. La connaissance
qui en résulte est alors considérée comme étant le miroir de la réalité. Le critère de fidélité
entre les savoirs ainsi générés et la réalité extérieure devient l'indicateur de validité ou de
scientificité de la connaissance. » (Lapointe, 2008).
C’est ainsi que nous cherchons à apprécier l’impact des trois dimensions susmentionnées afin
de répondre à l’objectif de ce travail doctoral s’agissant de modéliser les déterminants de la
qualité de l’information comptable. À cet effet, une méthodologie en deux étapes a été adoptée.
La première étape a débuté par un examen théorique ayant permis la formulation des hypothèses
de recherche nécessaire à l’établissement du modèle conceptuel. Ce dernier explore la relation
causale qui lie, d’un côté, la qualité de l’information comptable, et de l’autre côté, les politiques
de gouvernance, les facteurs de contingences et l’environnement externe comme variables
explicatives. Le cheminement de la démarche hypothético-déductive fait de la deuxième étape
l’occasion de la validation des hypothèses selon les données collectées (Savall et Zardet, 2004).
La collecte des données s’est faite lors d’une enquête par questionnaire auprès d’un échantillon
formuler en combinant les deux techniques d’échantillonnage (échantillonnage par convenance
et boule de neige). La période de l’administration de notre questionnaire a duré trois mois, alors
que sa collecte s’est étalée sur six mois. Après plusieurs relances successives, et sur la base de
321 questionnaires administrés, nous avons pu collecter un total de 226 questionnaires, soit un
taux de retour de 70.4%. Malgré le nombre des items constituant le questionnaire, 94,24% des
répondants (n = 213) l’ont renseigné en totalité.
Les questionnaires retenus pour l’estimation du modèle ont été analysés selon une approche de
deuxième génération. Cette méthode dite modélisation par des équations structurelles nous
permettra de placer nos dimensions comme des variables latentes (VL) construites comme des
combinaisons linéaires des variables indicatrices elles-mêmes mesurées par plusieurs variables
manifestes (VM) (Chin, 1998). L’opérationnalisation de notre variable endogène la qualité de
Thèse de doctorat 8
l’information comptable s’apparente aux modèles à équations structurelles (MES) à variable
latente basées sur la méthode des moindres carrés partiels (MCP).
Architecture de la recherche
Partant de la ligne rationnelle des développements précédents, la logique des choses nous mène
à structurer notre travail doctoral en deux parties principales, composées chacune de deux
chapitres. La première partie (théorique), s’attachera à explorer les travaux de la littérature
associés à notre objet de recherche, à savoir la qualité de l’information comptable, puis
présentera les cadres théoriques mobilisés pour construire une généalogie des facteurs
susceptibles d'affecter la qualité de l’information comptable en vue d’apporter des éléments de
réponse à la problématique de la recherche.
Le premier chapitre de la première partie est composé de deux sections. La première section
mettra l’accent sur les avancées et les principes de la stratégie agricole marocaine avant d’en
arriver à appréhender la situation internationale de développement que connut la règlementation
de la comptabilité agricole ont relatons tout d’abord l’histoire de son émergence, ensuite mettre
en avant les bâtisseurs élémentaires de ses principaux référentiels. Toujours dans la même
section, la problématique de l’absence d’un cadre comptable agricole sera mise en exergue en
deux temps : premièrement par une présentation du cadre comptable (historique et normes
comptables), et deuxièmement par l’identification des insistances du cadre agricole en termes
d’inadéquation des procédures avec les spécificités que représentent les actifs biologiques.
La deuxième section s’interrogera sur les définitions de l’information comptable qui ont été
avancées dans la littérature. À cet égard, nous avons organisé ce travail en retenons une double
perception. Il s’agit des définitions proposées par les normalisateurs, notamment FASB, IASB,
OHADA … et celles retenues dans les écrits académiques.
Tout au long du deuxième chapitre de la première partie, nous tentons de nourrir le débat sur
les transitions et les mutations qu’a connues le concept de la communication financière en
revenant sur des questions précises qui ont été déjà évoquées dans la littérature. C’est aussi
l’occasion de mettre au clair le concept de la diffusion de l’information comptable, présenter
Thèse de doctorat 9
les producteurs de l’information comptable et enfin le circuit de ses utilisateurs. La première
section du présent chapitre se propose de faire le point, tour à tour, sur les trois éléments suivants
: le concept de la communication financière, la demande et l’offre de l’information comptable
et les assises théoriques fondant l’essence de notre réflexion : la qualité de l’information
comptable.
Dans la deuxième section, nous explorons les travaux les plus notables qui s’intéressent aux
questions liées aux pratiques de la divulgation de l’information comptable. Ce travail doit nous
permettre par la suite d’identifier les déterminants qui seront à la base des variables que nous
utiliserons plus tard, après traitement, pour l'établissement de notre modèle hypothétique.
Le premier chapitre de la deuxième partie tente d’encadrer notre travail afin de préserver
une harmonie entre l’objet de notre recherche et le chemin méthodologique parcouru pour
l’appréhender. La première section expose le design de l’étude ainsi que la constitution de
l’échantillon. Elle tente de justifier la mise en application de notre choix méthodologique par la
méthode du questionnaire et son administration. Elle essaye également de décrire les grandes
parties de ce questionnaire, ainsi que la démarche retenue pour la collecte et la codification des
données.
La deuxième section s’attachera à l’explication, au mieux qu’il est possible, de notre passage
de versant théorique au versant empirique dont les concepts seront remplacés par les variables
conditionnant, par la suite, la mise en place d’une « métrique » de nature à apporter une valeur
ajoutée à l’évaluation de la qualité de l’information comptable. Nous désignons la qualité de
l’information comptable comme une variable endogène de troisième ordre, de sorte que les
politiques de gouvernances de l’entreprise, les facteurs de contingence interne de l’entreprise
et l’environnement externe de l’entreprise seront les trois dimensions de deuxième ordre. Et
enfin nous spécifions les neuves variables du modèle comme des variables latentes de premier
ordre associées directement à leurs variables manifestes.
Le deuxième chapitre de la deuxième partie est composé de trois sections, la première expose
la phase préparatoire au traitement des données qui s’interrogera essentiellement, dans le cadre
d’une analyse exploratoire des données, sur les qualités psychométriques des blocs de mesure
retenus. Dans la même section, nous menons une comparaison entre deux approches statistiques
d’estimation des modèles d’équations structurelles. Ce rapprochement entre les deux méthodes
constituera un élément d’appui qui justifiera notre recours à une modélisation à équations
Thèse de doctorat 10
structurelles (MES) estimée par la méthode des moindres carrés partiels (PLS) sous l’approche
des indicateurs répétés.
La deuxième section sera consacrée à l’estimation sous l’approche PLS-PM de notre modèle
global de la recherche en deux étapes : l’estimation du modèle structurel qui décrit les relations
entre les variables latentes, et l’estimation du modèle de mesure, qui décrit les relations entre
les variables latentes et leurs variables manifestes (c'est-à-dire leurs indicateurs).
La troisième section sera l’occasion d’apprécier, à travers une analyse multi-groupe (PLS-
MGA), l’effet modérateur de la spécialité de l’entreprise sur la relation structurelle établie entre
l’environnement externe de l’entreprise et sa qualité de l’information comptable. Nous
poursuivons, dans le cadre d’une analyse de médiation, à l’enrichissement de nos résultats en
évaluant l’impact des politiques internes de gouvernance sur la qualité de l’information
comptable via une variable médiatrice baptisée (performance de l’entreprise). Pour finir, une
discussion des principaux résultats sera engagée dans la troisième section. Il convient alors de
confronter nos résultats aux différentes théories mobilisées.
Une conclusion générale est présentée à la fin de la thèse fournira une synthèse de la recherche,
les principales contributions tant sur le plan théorique, méthodologique que managérial, les
limites de notre travail et les perspectives de recherche qu’offrent ces dernières.
Thèse de doctorat 11
PARTIE 1
Cadrage théorique et conceptuel de
la qualité de l’information
comptable
« Le cadre théorique sert principalement à présenter un
cadre d’analyse et à généraliser des relations théoriques
déjà prouvées dans d’autres contextes pour tenter de les
appliquer au problème » (Laramée et Vallée, 1991)
Thèse de doctorat 12
INTRODUCTION DE LA PREMIÈRE PARTIE
L’objectif de la première partie est de développer le concept théorique sur lequel sera construit
le raisonnement de notre thèse. Pour ce faire, nous explorons les travaux de la littérature reliés à
notre objet de recherche, à savoir la qualité de l’information comptable, puis nous présenterons
les cadres théoriques mobilisés pour apporter des éléments de réponse à la problématique de la
recherche.
Dès lors, le premier chapitre s’attachera, donc, à mettre l’accent sur quelques éléments de
contexte qui permettent de mieux appréhender l’importance stratégique du secteur agricole, en
termes de sécurité alimentaire, de formation des revenus au milieu rural et enfin à la régulation
de la balance commerciale. Nous examinerons, ainsi les avancées et les principes de la stratégie
agricole marocaine, le Plan Maroc Vert (PMV), qui vient répondre à une exigence de changement
et d’alignement au marché international sous la contrainte d’un progrès durable des ressources
naturelles. Nous nous interrogerons, dans le même chapitre, sur les diverses définitions avancées
par la littérature au concept de la qualité de l’information comptable.
À cet égard, nous retenons une double perception, il s’agit des définitions de la qualité proposée
par les normalisateurs, notamment FASB, IASB, OHADA … et celles retenues dans les écrits
académiques avant de proposer le sens que nous lui apportons, tout en gardant les acquis déjà
escomptés dans les réflexions théoriques ayant étudié les liens de causalités qui persistent entre
la qualité et l’information comptable et les facteurs qui la détermine.
Dans le deuxième chapitre, nous convoquons un cadre original qui se livre à faire le point, tour
à tour, sur les trois éléments suivants : le concept de la communication financière, la demande et
l’offre de l’information comptable et l'ancrage théorique lié à notre sujet de recherche qui nous
permettra de mieux appréhender les fondements théoriques se rattachant à l’information
comptable. Par conséquent supprimer les éventuels obstacles et les difficultés qui viendraient
entraver la compréhension de notre sujet de recherche.
À l’issue des connaissances développer à partir des postulats théoriques, nous construisons une
généalogie des facteurs susceptibles d'affecter la qualité de l’information comptable. Dans ce
sens, nous répertoriant les contributions théoriques selon les variables prise en compte dans les
études des auteurs afin de justifier notre conception différente que la littérature exprime
habituellement. En cohérence avec les travaux de Mahmoud (2012), Michaïlesco (1998), Gibbins
et al., (1989), (1990) et (1992) nous avançons une classification des déterminants de la qualité
Thèse de doctorat 13
de l’information comptable, que nous avons scindée en trois dimensions essentielles de
l’entreprise à savoir :
1. Les facteurs liés aux mécanismes internes de gouvernance de l’entreprise qui peuvent
affecter la qualité de la diffusion de l'information.
2. Les facteurs de contingence interne qui modèlent la qualité de l’information comptable.
3. La relation de l’entreprise avec son environnement externe.
Ces trois briques constituent ainsi le socle sur lequel nous construirons le raisonnement de notre
modèle hypothétique. L’objectif est d’aboutir à une synthèse des variables explicatives de la
qualité de l’information.
Thèse de doctorat 14
CHAPITRE 1
Aperçu de la stratégie agricole et définition
de la qualité de l’information comptable
Thèse de doctorat 15
INTRODUCTION DU PREMIER CHAPITRE
Au Maroc, depuis l'indépendance en 1956 jusqu'au début des années 1980, les politiques
publiques ont accordé une grande priorité au développement agricole. À partir de 1985, l'État
marocain a mis en place une politique d'ajustement structurel (PAS) dans le secteur agricole en
vue de limiter son intervention dans les activités agricoles (Akesbi 2006). Cette période a duré
jusqu'en 2008, date de l’inauguration du grand chantier national nommé le Plan Maroc vert
(PMV). Le PMV a annoncé un retour et une implication en force de l'État par le biais d'une
stratégie ambitieuse et d'une augmentation des ressources allouées au secteur. Le budget
d'investissement du ministère marocain de l'Agriculture et des Pêches marines a presque triplé
avec la mise en œuvre du PMV (Akesbi 2012). Le PMV, qui doit se poursuivre jusqu'en 2020,
est devenu une politique globale. Toutefois, à l'époque, le département de l’agriculture (DdA)
tutelle n'a pas fourni un compte rendu détaillé de sa politique. Une série de diapositives a été le
seul document publié lors de l'annonce du PMV (DdA 2008), et depuis lors, seul un petit nombre
de documents relatifs à cette stratégie ont été publiés. Néanmoins, malgré l'absence d’une
documentation suffisante, le PMV a mis en œuvre des initiatives : fin 2011, 436 projets de
développement agricole avaient été conçus (DdA 2012), et en 2014 plusieurs politiques liées au
secteur agricole avaient été réformées (en matière d’extension, par exemple).
Ce premier chapitre se veut une immersion théorique dans la compréhension des concepts qui
sont susceptibles de se rattacher au phénomène étudié. Avant de développer la notion de la qualité
de l’information comptable, nous avons jugé opportun de mettre l’accent sur les avancées et les
principes de la stratégie agricole marocaine (Section 1). Dans un premier temps, les fondements,
les piliers et les objectifs de la stratégie agricole marocaine ont été misent en avant. Le deuxième
point revient sur l’origine et l’histoire du développement de la comptabilité agricole, avant de
s’interroger sur les manquements du cadre comptable agricole au Maroc.
Dans la deuxième section, nous nous intéressons a étudié le concept de qualité de l’information
comptable. La notion de la qualité de l’information comptable est tout d’abord clarifiée de
manière à poser les jalons sur lesquels nous nous appuyons pour concevoir cette définition. Pour
ce faire, nous analyserons d’abord les définitions qui ont été proposées par les différents
normalisateurs (A), nous nous focalisons ainsi sur les contributions des écrits académiques à la
définition du phénomène étudié (B) et nous terminerons, enfin, par étudier l’influence de la
qualité de l’information comptable sur le processus décisionnel (C).
Thèse de doctorat 16
Section 1
Aperçu de la nouvelle stratégie agricole au Maroc
Le marché mondial des produits agricoles, comme tout autre marché, est caractérisé par une
concurrence acharnée. De ce fait l’organisation des filières du secteur agricole demeure une
condition sine qua non à l’amélioration de la compétitivité de ses produits nationaux.
Dans ce qui suit, l’accent sera mis sur les avancées et les principes de la stratégie agricole
marocaine. Cette stratégie a été adoptée en 2008 pour répondre à une exigence de changement et
d’alignement au marché international. Partant de ce fait, plusieurs rectifications ont été exécutées
afin de parvenir à charpenter un scénario de progrès durable et de faire de l’agriculture un des
moteurs de croissance de l’économie nationale.
Toutefois, au mépris de ses qualités et le soutien dont a bénéficié par le passé, le secteur agricole
marocain se trouve entaché de considérables contraintes qui entravaient la mission élémentaire,
des politiques agricoles successives durant les 50 dernières années passées, qui réside dans la
combinaison d’un développement durable tout en agissant sur le capital humain en améliorant
les revenus de la population rurale.
À cet égard, une nouvelle politique ambitieuse a été inaugurée en vue de moderniser et
redynamiser le secteur. Ladite politique vise l’instauration d’une agriculture performante de taille
à s’adapter aux règles du marché et mettre en place une stratégie orientée vers la lutte contre la
pauvreté au milieu rural.
Thèse de doctorat 17
Dans les pays les moins industrialisés, le constat commun renvoie au rôle crucial qu’occupe le
secteur agricole dans le maintien de l’équilibre de l’économie. À l’échelle nationale, l’intérêt de
l’agriculture n’est plus à démontrer, ce qui explique d’ailleurs sa position au cœur des
préoccupations des décideurs.
Conscient des défis climatiques et de mondialisation, la nouvelle stratégie agricole focalise ses
actions sur des orientations, à long terme, marqué par les enjeux suivants :
• La sécurité alimentaire ;
• La part de PIB ;
• La création d’emplois ;
• Drainer la devise.
Au Maroc, comme dans tous autres pays, la sécurité alimentaire est au cœur des débats
concrétisés par le risque de dégradation des ressources naturelles, notamment la terre et l’eau,
auxquels s'ajoutent les aléas des changements climatiques susceptibles d'occasionner une
instabilité des prix et des quantités des produits agricoles.
Le dernier rapport sur la politique alimentaire mondiale divulgué en 2016 par L’Institut
international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI), viens pour consolider les
efforts menés par le royaume en lui accordant une bonne notation. En effet, cette notation a été
accordée en se basant sur pas mal d’indications, et plus particulièrement la productivité agricole,
la recherche scientifique en matière agricole et la taxation de l'importation de produits
alimentaires.
Selon l’étude de l’IFPRI, le Maroc est classé parmi les 42 premiers pays en termes de croissance
de la productivité agricole annuelle, ce qui lui accorde une position satisfaisante quant à
l’assurance de la sécurité alimentaire. Pour le reste, l’étude montre bien que la recherche
scientifique consacrée à l’activité agricole est de plus en plus honorable par rapport aux autres
pays à revenu faible et moyen. Les bons scores accordés au Maroc en termes de la recherche
scientifique trouvent leurs explications dans les budgets qui lui sont alloués.
La sécurité alimentaire est également assurée via la politique fiscale qu’adopte le royaume, bien
que, le secteur a été introduit progressivement dans le système fiscal, le modèle marocain est
classé parmi les pays n’appliquant pas une taxation élevée.
Thèse de doctorat 18
Le secteur agricole, un contribuable de premier rang à la croissance
de PIB
Hier, et c'est toujours le cas aujourd'hui, le poids de secteur agricole dans les économies des pays
à bas revenu est imposant. Malgré le progrès industriel et le transfert excessif des ressources vers
d’autres secteurs, l’activité agricole reste le moteur par excellence de développement des
économies des pays les moins industrialisés.
Les « handicaps » que présente le secteur agricole peuvent être compris de son contexte de
production difficile marqué par de nombreuses contraintes notamment, le morcèlement excessif
des exploitations qui mène à des cultures vivrières dépourvues de toute possibilité
d’investissement. De même, le secteur souffre de l’irrégularité des précipitations, à laquelle
s’ajoute une gestion traditionnelle des exploitations généralement occupées par la céréaliculture.
Mis à part les contraints susmentionnée, en ce qui touche la contribution de secteur agricole à la
formation de PIB, chaque année l’arrêté des comptes fait ressortir des chiffres à l’entour de 15%
comme participation de l’agriculture à la formation de la richesse nationale produite.
En somme, les bienfaisantes de l’activité agricole pour l’ensemble de l’économie ne sont plus à
démontrer. Selon les communiqués du haut-commissariat au Plan (HCP), le taux de croissance
de l’économie enregistrée en 2017 doit sa grande partie à l’important rebondissement de
l’agriculture en raison des favorables conditions climatiques. Du reste, et conformément à la loi
du statisticien allemand Ernst Engel, l’industrie profite de l’amélioration de la productivité de
l’activité agricole en sorte que l’élasticité-revenu de la demande des produits agricoles est
inférieure à 1. En réalité, la chute des prix au secteur agricole ne se traduit pas par une
augmentation analogue de la demande des produits alimentaires, en effet, le reliquat tiré de cette
baisse des prix est absorbé par l’accroissement de la demande des produits industriels.
Non seulement l’excédent de revenus qui est pompé par le secteur industriel, mais encore le
surplus de la main-d’œuvre de secteur agricole. C’est ainsi, les profits dus à la baisse des produits
agricoles sont réinjectés dans l’industrie ce qui stimule davantage la demande de main-d’œuvre.
Au fond, nous avons pu voir comment le secteur agricole contribue de manière directe à la
création de la richesse nationale. Cependant, l’agriculture joue un rôle en aval comme à l’amont
par divers effets de liaison intersectoriels : en aval, l’industrie agroalimentaire bénéficie au
moment de la récolte des produits agricoles moins onéreux, et en amont l’agriculture intervient
sur le marché des intrants.
Thèse de doctorat 19
Figure 1: Produit intérieur brut de la branche agricole
140
123 122 125
120 112 109
105 105
97 99 96
100 86
MILLIARDS DH
75 79 77
80 69
64 61 65
54 56
60 46
40
20
0
1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020
Source : HCP 2019
À l'échelle nationale, l’activité agricole représente, depuis toujours, le principal fournisseur, suivi
de loin des autres secteurs, d’emploi sur le marché de travail. En effet, l’activité agricole
(agriculture, forêt et pêche) génère trois quarts des revenus de la population active en milieu rural
(figure 2), ce qui contribue, d’une part, à l’amélioration de la productivité de secteur agricole, et
d’autre part, à la suppression des emplois non rémunérés. Suivant les chiffres publiés en 2018
par HCP, sur les 86 000 emplois créés, le secteur agricole est à l’origine presque de la moitié.
Hormis les emplois créés dans des secteurs fortement tributaires de l’amont agricole, entre autres
le secteur de l’agroalimentaire.
Figure 2: Structure de l'emploi selon le secteur d'activité économique (emploi rural) en (%)
80 74,5
70
60
50 Agriculture
EN %
40 Service
30 20,9 Industrie & BTP
20 13,7
10
0
Thèse de doctorat 20
Figure 3: Structure de l'emploi selon le secteur d'activité économique (%)
50
38,8 40,1
40
30
21,1
20
10
0
1
Aujourd’hui l’activité agricole compte pour 11,6% des exportations (figure 4), c’est pourquoi
elle est considérée comme une source indispensable de devises étrangères du pays. Bref, le
potentiel des exportateurs marocains doit son succès aux efforts déployés dans le cadre de la
nouvelle politique agricole qui vise l’amélioration de la qualité des produits agricoles destinés
aux pays les plus exigeants en ce sens.
35 33,2
30 27 25,8
25 21 22,5 21,3
Milliard DH
19,3 18
20 16,7
15,2 14,8
15
10
5
0
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018*
Thèse de doctorat 21
L’édification de la nouvelle stratégie agricole ambitionne une mise en valeur du potentiel agricole
à l’échelle nationale. En effet, cette action cherche la modernisation de l’activité agricole et la
rupture avec l’image vivrière et traditionnelle qui le caractérisait auparavant.
Sur ce point, la nouvelle stratégie agricole énumère maintes mesures constituant la feuille de
route de la stratégie. Nous pouvons donner l’exemple des perspectives de doubler la part de
l’agriculture dans le PIB national, et c’est aussi le cas d’améliorer de 2 à 3 fois le revenu de 3
millions des ruraux.
Il est également à retenir que la structure de secteur agricole met en évidence un « dualisme »
qui se traduit par la coexistence de deux niveaux d’agriculture : moderne et traditionnelle. De ce
fait, la stratégie agricole développée est organisée autour de deux piliers :
Dès l'indépendance, le Maroc a entamé une action, à terme, volontariste d’édification des
barrages en vue de préservation et la rationalisation de l’usage de l’eau. Une denrée précieuse
réputée comme une priorité de développement socioéconomique de pays. Le fruit d’une telle
politique a permis au Maroc de disposer aujourd’hui d’un arsenal sécurisé de la ressource
hydrique. Avec l’édification de plus de 140 barrages, le pays a pu assurer l’extension de la surface
agricole irriguée, et par conséquent, lutter contre les changements climatiques que connut le pays.
Thèse de doctorat 22
de l’état a succédé avec l’inauguration de la nouvelle stratégie agricole en 2008, dans le cadre
d’une libéralisation maitrisée occasionnant l’implication de l’acteur privé à la mise à niveau de
l’activité agricole.
La nouvelle stratégie agricole marocaine s’est servie de multiples fondements pour son
élaboration. Bien souvent, les grands chantiers ayant un trait structurel s’étalent sur des périodes
à terme. Pour cette raison, il est de très grands intérêts d’apprécier l’importance des retombés
éventuels de ladite stratégie à travers les aspirations déjà inscrites dans ses fondements posés
auparavant.
Thèse de doctorat 23
Compte Tenu de la composition de la surface agricole utile au pays (seulement 20% de la SAU
irriguée), la nouvelle stratégie a pris en considération la particularité de chacune en adoptant les
deux approches suivantes :
Cette politique adoptée se porte donc garante à cautionner un développement intégral de l’activité
agricole dans son ensemble.
Consiste à l’adoption d’une approche participative suscitant la coopération des acteurs de divers
secteurs. En réalité, l’intervention de ses acteurs est régie par des partenariats qui encadrent leurs
champs d’action en fonction des responsabilités accordées à chacun entre eux.
Sur ce point, les partenariats conclus ont revêtu trois essentielles formes à savoir :
• Les Plans agricoles régionaux (PAR) : Des partenariats conclus entre le ministère en
question et les régions à travers les chambres d’agriculture ;
• Les contrats-programmes (CP) : Comprends les contrats signés entre le ministère et ses
organisations professionnelles qui le représentent dans la filière agricole ;
• Les conventions d’agrégation : Comporte d’un côté les contrats d’agrégation signés entre
les agrégateurs et les agrégés, de l’autre côté celles signées entre l’État et l’agrégateur.
Thèse de doctorat 24
Sixième fondement : Le développement d’une agriculture durable
Au moyen de ce fondement, la nouvelle stratégie agricole dicte une panoplie de balisages ayant
pour objectif le développement d’une agriculture durable, tout en sauvegardant les ressources
naturelles. Partant de ce fait, la nouvelle stratégie agricole a été arrêtée suivant un descriptif qui
dévoile diverses indications dont on cite :
Suivant ce dernier fondement, la nouvelle stratégie agricole explique la nécessité d’une réforme
sur divers niveaux sectoriels, en vue de renforcer les chances de sa mise en place. À cet égard,
quatre essentiels politiques ont piloté cette refonte :
• Politique foncier : cette politique a favorisé d’une part, la consolidation des efforts de
titrisation, d’immatriculation et d’enregistrement. D’autre part, l’encouragement des
partenariats public-privé entre autres, l’approbation d’une privatisation de la gestion des
terres publiques ;
• Politique de l’eau : Le modèle marocain de la gestion de l’eau s’est fortifié avec l’entrée
en vigueur des nouvelles techniques d’irrigation adressée aux cultures à haute valeur
ajoutée avec une tarification incitative ;
• Politique fiscale : Consiste à l’incorporation progressive de secteur agricole dans le
système fiscal tenant compte des spécificités que présente le secteur ;
• Les circuits de commercialisation : il s’agit de l’adaptation de la logistique aux besoins
de l’activité agricole de peur que l’accès aux marchés de gros ne soit pas épargné
seulement à une classe des agriculteurs.
L’activité agricole du pays se caractérise par la concomitance d’un secteur moderne et un secteur
traditionnel. Le secteur moderne couvre au maximum 10% du total d’exploitations, il s’agit des
Thèse de doctorat 25
grandes exploitations ou d’exploitations petites, mais modernisées. En effet, ces exploitants sont
engagés dans des activités à forte valeur ajoutée qui répondent aux exigences des marchés
nationaux et internationaux, et par conséquent le problème d’immatriculation et de bancarisation
des exploitations ne se pose pas au niveau de ce secteur moderne. Pourtant, la représentation
timide de secteurs moderne de l’ensemble des exploitations conduit à une limitation des SAU
exploités.
Partant de ces faits, la consolidation de secteur traditionnelle demeure une nécessité, étant donné
qu’il enferme la quotité la plus importante des exploitants installés, la plupart du temps, dans les
agrosystèmes les plus laborieux du pays à savoir les montagnes, les oasis et les plateaux semi-
arides.
Dans un autre ordre d’idées, l’enjeu que présente le secteur traditionnel est de grande profondeur
de fait qu’il est capable de toucher la dimension socioéconomique à travers l’amélioration des
revenus des exploitations, en leur permettant l’accès au moyen financier nécessaire et leur assurer
une meilleure gestion de ressources naturelles en vue de tirer bénéfice du potentiel de secteur.
En réalité, le montage de la nouvelle stratégie a été effectué sur la base de la dualité que connait
le secteur agricole, de sort que les deux composants tirent bénéfice du programme de
développement de secteur. Dans ces circonstances, l’issu vers une agriculture durable est
contraint de la suppression de cumul de deux régimes agricoles, d’où la nouvelle stratégie
propose deux piliers directeurs dont chacun cible un régime déterminé.
Ce premier pilier est dédié à l’agriculture moderne à forte valeur ajoutée implantée dans les zones
favorables irriguées habilitées à répondre aux exigences du marché. L’accélération de
développement de l’agriculture moderne passe essentiellement par une injection massive des
fonds dans le circuit qui relie l’amont à l’aval de l’activité agricole. À cet égard, le premier pilier
prévoit des investissements valorisés à 150 Mdh touchants 400 000 exploitants annexés à plus
de 900 projets.
Thèse de doctorat 26
Le pilier 2 : L’insertion de la petite agriculture dans une logique de
professionnalisation
Le plus grand nombre des exploitants (la couche la plus fragile) du pays représente la petite
agriculture située souvent dans les agrosystèmes les plus difficiles. Sur ce point, les efforts
déployés en vue de corriger la situation critique de l’agriculture traditionnelle ont été abrégés
dans le deuxième pilier. Suivant les ajustements de ce dernier, il est aisément aperçu que la
dimension sociale est mise en avance par rapport aux autres occupations, dans la mesure où
l’orientation de ces directives s’attache essentiellement à la lutte contre la pauvreté en améliorant
le revenu de 600 000 exploitants en milieu rural.
Du reste, et sous prétexte sa vaste couverture, le deuxième pilier doit prendre en charge environ
80% des exploitants, le pari dépasse alors la simple lutte contre la pauvreté au devoir de soutenir
la sécurité alimentaire qui requière la sauvegarde des ressources naturelles. Pour répondre à
l’ensemble de ces bravades, le deuxième pilier a mis en place 400 projets à un coût total de 18
Mdh étalé sur 10 ans. Ces projets ont été partagés entre l’amont et l’aval de l’activité agricole.
Par ailleurs, le dépouillement des répertoires des grands instituts agraires lombards, émiliens et
toscan accompli par Rossi (2007) a permis de retrouver les premières traces de la comptabilité
Thèse de doctorat 27
agricole. D’une certaine manière, il y a un consensus que la période de 1771 à 1840 caractérise
la phase de l’absence d’une comptabilité spécifique au secteur agricole, de fait qu’elle est
assimilée à n’importe quelles autres industries telles qu’il était analysé par Tagliabue (1873)
« Les comptes des cultures sont analogues au compte des fabriques. L’industrie agricole est une
sorte de manufacture et dans l’un et l’autre cas sont utilisés le capital et le travail afin de créer
des produits... Le but est égal pour tous, le produit doit faire fructifier le capital utilisé et
rembourser toutes les dépenses... ».
« L’Art pratique de l’écriture économique en partie double » (Vergani, 1771) était le livre de
référence des experts comptables en 1771, ce livre se veut une approche unanime de la
comptabilité et du reporting à partie double. Toutefois, et avec l’obstruction des services
comptables, les professionnelles accusaient cette méthode d’appesantie. Du reste, le besoin
d’assouplissement de la pratique comptable était proclamé par Giuseppe Bornaccini de Rimini
en 1828 dans son traité qui privilège l’emprunt de la méthode simplifié remanier auparavant par
un Bolognais.
Cependant, les premiers travaux qui touchaient la spécificité de la comptabilité des entreprises
agraires ont affleuré progressivement à partir de l’année 1840 jusqu’à 1866. Néanmoins, à cette
époque, les instruments qui ont été développés dans le cadre de la comptabilité des entreprises
agricoles ont été étriqués aux simples opérations de classement et d’enregistrement des
opérations dans des comptes sans permettre une analyse détaillée des coûts de la production.
Tandis que, l’année 1847 a connait l’introduction de la vingt-troisième reproduction de
manuscrit5 le plus notoire de la comptabilité en partie double prédicable à l’industrie agricole.
En effet, à travers cet ouvrage Edmond Degranges a fait suite aux travaux de Louis Mezière6 qui
admettait que le savoir comptable agricole est subordonné et dérivé de la comptabilité générale.
Mis à part ces deux productions académiques, le reste des auteurs7 qui souciait de la comptabilité
agricole, entre 1861 et 1866, ont cherchaient à mettre en avant des mémentos terre à terre à la
5
La Tenue des livres ou nouveau traité de comptabilité générale augmenté de l’application de la méthode en partie
double à l’industrie agricole » d’Edmond Degranges
6
Une comptabilité agricole faisant suite à la comptabilité commerciale, financière, industrielle et manufacturière
7
Ysabeau, Dugué, Schneider
Thèse de doctorat 28
portée de la moyenne et petite agriculture. En réalité, la contribution de l’Italie à l’enrichissement
de la comptabilité agricole se manifestait ainsi dans plusieurs traités théoriques et pratiques qui
se livraient entièrement à révéler en détail comment les comptes des domaines agricoles ont été
établis (Royer, 1840). Les prémices de l’émergence de la comptabilité agricole au cours de la
période étalée entre 1840 et 1866 ont été couronnées par la réalisation du premier cours de la
comptabilité agricole par Saintoin-Leroy.
Les essaies de presque tous les auteurs d’identifier l’agriculture de l’industrie ont continué durant
la période 1866 – 1892, et c’est seulement en 1875 que Giovanni-Battista Abeni a proposé, dans
un ouvrage en un seul volume, une première définition de la comptabilité agricole qui incorpore
la dimension de l’analyse des coûts de production.
Sur ce point, on a assisté en 1889 à la publication d’un ouvrage rédigé par le percepteur de Casa
spalletti, dédié spécialement à la comptabilité analytique au milieu rural. Conformément aux
propos de son auteur, la comptabilité analytique des comptes de culture aura pour vocation
principale, moyennant des calculs arithmétiques, la détermination du prix de production pour
chaque produit, comme ça chaque cultivateur sera en état de chiffrer son résultat net de la culture
en déduisant le prix de production de celui de vente.
Bref, les bienfaits de cette pratique sont irréfutables étant donné que la technique de l’analyse
des coûts de production avertit si une culture est en déficit, et avance les issues de taille à manier
une amélioration pour arriver à un résultat positif.8
8
Soit : «Serve a stabilire, mediante semplici deduzioni aritmetiche, il prezzo di costo di ogni prodotto agricolo ;
quindi, per differenza dal prezzo di vendita, l’utile netto, il profitto vero della coltura, misurato … non solo da ogni
ettaro, ma anche su ogni quintale… Il vantaggio pratico, l’utile tecnico è evidente : il coltivatore, fatto accorto che
una coltivazione riesce a perdita, l’abbandona o cerca di migliorala finché il conto non arrivi a dargli risultati più
confortanti»
Thèse de doctorat 29
1892 – 1922 : Incorporation des indicateurs de profitabilité
L’avènement de la crise céréalière, qui se situe entre 1880 et 1900, a occasionnait une baisse
considérable du revenu agricole, qui a entrainé une large protestation sociale (1904 -1922). À
coup sûr, la dégradation de la rentabilité des entreprises agraires suscitait la conscience des
agriculteurs à introduire, en plus de grand livre, des « indicateurs économiques » de la mesure de
la « profitabilité » répertoriés dans le Mémorial de données statistiques. Par ailleurs, l’aspect
pratique de l’utilité de la mesure de la profitabilité était mis en valeur par la famille capitaliste
Émilienne9 Casa Spalletti installée à Reggio-Emilia entre 1718 et 1892 (Rossi, 2006).
D’autant plus, la famille Casa Spalletti, propriétaire de 14 000 hectares, a envisagé une approche
destinée à façonner l’entreprise agricole comme un outil de production à la recherche du profit
reposant sur les mêmes principes que la production manufacturière.
En définitive, l’activité agricole est mesurée différemment dans le monde. Pour notre part, nous
avons limité notre recherche uniquement aux systèmes comptables les plus influents ayant
contribué à solidifier les approches utilisées dans le reporting, l’évaluation et la déclaration
financière des actifs biologiques.
9
Voir « Les ‘entreprises de culture améliorante’ ou l’aménagement du terroir en plaine de Reggio-Emilia à l’époque
du libéralisme concurrentiel (1748-1922) : pour une modélisation du ‘management’ Spalletti ». Thèse de doctorat
en Histoire et civilisations à l’EHESS-Paris sous la direction de Maurice Aymard.
Thèse de doctorat 30
L’introduction de la norme IAS 41 (international accounting Standards 41) n’est apparue qu’en
décembre 2000 et s’appliquait pour la première fois aux exercices ouverts à compter du 1er janvier
2003. La norme IAS 41 concerne principalement l’activité agricole rétrécie à la gestion par une
entité de la transformation biologique et de la récolte des actifs biologiques destinés à la vente
ou à la conversion en produit agricole (le produit récolté des actifs biologiques de l'entité) ou en
actifs biologiques supplémentaires (animaux vivants ou plantes). Cette transformation des actifs
biologiques comprend les processus de croissance, de dégénérescence, de production et de
procréation qui entraînent des modifications qualitatives ou quantitatives d'un actif biologique.
Selon Lefter et Roman (2007), la transformation biologique10 conduit aux résultats suivants :
Le champ d’application d’IAS 41 couvre les actifs biologiques, les produits agricoles au moment
de la récolte et les subventions conditionnelles ou inconditionnelles relatives à un actif biologique
évalué à la juste valeur diminuée des coûts de la vente11. Néanmoins la présente norme ne
s’applique pas au terrain concernant une activité agricole (voir IAS 16, Immobilisations
corporelles et IAS 40, Immeubles de placement) ; et aux immobilisations incorporelles
concernant une activité agricole (voir IAS 38, Immobilisations incorporelles).
Pour qu’un actif soit comptabilisé, l’article 10 de la norme IAS 41 recourt au cadre principal de
l’enregistrement des actifs pour définir trois conditions sine qua non pour toute éventuelle
déclaration d’actifs, à savoir :
10
L’article 7 de l’IAS 41
11
L’article 1 et 2 de l’IAS 41.
12
Selon l’article 11 de la norme IAS 41, le contrôle peut être mis en évidence par exemple, par la propriété juridique
du bétail et le tatouage ou autre marquage du bétail au moment de l’achat, de la naissance ou du sevrage. Les
avantages futurs sont normalement évalués en mesurant les attributs physiques significatifs.
Thèse de doctorat 31
• L’admissibilité que les avantages économiques futurs associés à l’actif iront à
l’entreprise : et
• La commodité que la juste valeur ou le coût d’acquisition / de production peuvent être
évalués de manière fiable.
En ce qui concerne le mode d’évaluation des actifs biologiques déclarés, la norme IAS 41 exige
que ces actifs soient évalués à leur juste valeur diminuée des coûts de vente estimés depuis la
comptabilisation initiale et à la fin de chaque période de reporting. Les coûts de vente étant
définis comme suit : « Coûts différentiels directement attribuables à la cession d'un actif, à
l'exclusion des frais financiers et des impôts sur les bénéfices »13.
Dans l’ensemble, la norme IAS 41 présume que la juste valeur peut être évaluée de manière fiable
pour tous actifs biologiques. Néanmoins, cette présomption ne peut être réfutée que lors de la
comptabilisation initiale d'un actif biologique pour lequel les prix du marché cotés ne sont pas
disponibles. Seulement dans des circonstances pareilles, ladite norme impose à l’entité de
mesurer les actifs biologiques à leurs coûts diminués du cumul des amortissements et du cumul
des pertes de valeur. Une fois que la juste valeur de cet actif biologique devient mesurable de
manière fiable, l’entreprise doit la mesurer à sa juste valeur diminuée des coûts au point de vente
estimés14.
La norme IAS 41 autorise parfois des coûts proches de la juste valeur, notamment lorsque15 :
• Peu de transformations biologiques ont eu lieu depuis que les coûts initiaux sont survenus
(par exemple, pour des arbres fruitiers de semis plantés juste avant la date de clôture des
comptes) ; où
• L’impact de la transformation biologique sur le prix ne devrait pas être significatif (par
exemple, pour la croissance initiale dans un cycle de production de 30 ans d’une
plantation de pins).
En particulier, le prix coté sur un marché actif, s’il existe, pour un actif biologique (ou un produit
agricole) constitue une base appropriée pour déterminer sa juste valeur. De plus si une entité a
accès à plusieurs marchés actifs, selon IAS 41, elle doit utiliser celui qui le convient le plus, sinon
13
IASB, International Accounting Standards Board, 2012. International Financial Reporting Standards. London:
IFRS Foundation Publications Department, 2012. ISBN 978-1-907877-45-2.
14
L’article 30 de l’IAS 41.
15
L’article 24 de l’IAS 41.
Thèse de doctorat 32
elle utilise le prix actuel du marché qu’elle s’attend à utiliser16. Cependant, le marché actif pour
un actif biologique pourrait ne pas exister, et par conséquent sa juste valeur ne peut être
déterminée de façon fiable. Dans un tel cas, IAS 41 prescrit que l’évaluation de l’actif se fasse
en utilisant, si elles sont disponibles, une ou plusieurs des options suivantes :17
• Le prix de transaction le plus récent du marché à condition qu’il n’y ait pas eu un
changement significatif dans le contexte économique entre la date de cette transaction et
la date de clôture ;
• Des prix du marché pour des actifs similaires avec ajustement pour refléter les
différences ; et
• Des références du secteur (sector benchmarks) comme la valeur d’un verger exprimée
par clayette export, boisseau ou hectare et la valeur du bétail exprimée par kilo de viande.
Toutefois, dans certaines circonstances, il n’existe pas de prix déterminé par le marché pour un
actif biologique ni de valeur correspondant à son état actuel. Dans ce cas, l’entité doit utiliser la
valeur actualisée des flux de trésorerie nets attendus de l’actif actualisé au taux d’intérêt du
marché en vigueur avant impôt. L’objectif final est de calculer la juste valeur de l'actif biologique
dans son emplacement et son état actuels18.
Par ailleurs, l’article 26 de l’IAS 41 stipule qu’un « profit ou une perte résultant de la
comptabilisation initiale d’un actif biologique à sa juste valeur diminuée des coûts au point de
vente estimés et d’une variation de la juste valeur diminuée des coûts au point de vente estimés
d’un actif biologique doit être inclus dans le résultat net de la période pendant laquelle il se
produit. ». Prenons le cas suivant pour illustrer la situation susmentionnée :
À la fin de l'exercice financier N la valeur enregistrée des bananiers s'élevait à 12 millions d'euros,
et à la fin de l'exercice N + 1 la valeur enregistrée augmentait de 13,7 millions d'euros. Au cours
de l'année N + 2, les coûts liés au personnel et aux autres coûts liés au processus de transformation
biologique s'élevaient à 450 000 euros. En N + 2, la valeur ajoutée biologique est de 1,7 million
d’euros. En déduisant les coûts engagés en N + 2, l’entreprise a un produit de 1,25 million d’euros
résultant de la variation de la juste valeur en raison de l’augmentation.
16
L’article 17 de l’IAS 41.
17
Article 18 de l’IAS 41.
18
IASB, International Accounting Standards Board, 2012. International Financial Reporting Standards. London:
IFRS Foundation Publications Department, 2012. ISBN 978-1-907877-45-2.
Thèse de doctorat 33
La comptabilité agricole de point de vue des Anglo-saxons
La tendance haussière qu’a connue l’économie américaine au début du XXe siècle, s’est traduite
par l’introduction de nouvelles pratiques de composition des capitaux des entreprises, entre autres
les prises de participations et les opérations de spéculations. De toute évidence, l’élargissement
du champ d’interventions des acteurs économiques sur le montage financier des capitaux des
entreprises a renforcé l’exigence de la crédibilité de l’information financière qui a été touchée
par la crise de 1929.
En somme, la situation a débauché sur un mécontentement des utilisateurs des états financiers,
et donc il était question d’engagé des mesures19 correctrices, de manière à restaurer la confiance
aux marchés financiers en privilégiant les investisseurs qui manifestent un besoin accru de la
fiabilité de l’information pour la prise de leurs décisions.
• SFAS No. 144 Accounting for the Impairment or Disposal of Long-lived Assets22
• SFAS No. 157 Fair Value Measurements23
19
SEC, créée en 1934 et des organismes professionnels de réglementation (American Institute of Certified Public
Accountants - AICPA et Financial Accounting Standards Board – FASB
20
(FASB). (2009a). Accounting Standard Codification Section 905 Agriculture. FASB: Norwalk, CT
21
Accounting by Agricultural Producers and Agricultural Cooperatives
22
(FASB). (2001). Financial Accounting Standard No. 144 Accounting for the Impairment or Disposal of Long
Lived Assets. Superseded by Accounting Standard Codification 360 Property, Plant and Equipment. FASB:
Norwalk, CT.
23
(FASB). (2006). Financial Accounting Standard No. 157 Fair Value Measurement. Superseded by Accounting
Standard Codification 820 Fair Value Measurements and Disclosure. FASB: Norwalk, CT
Thèse de doctorat 34
Sur ce point, ASC Topic 905 demeure la référence par excellence qui monopole la mesure de
l’activité agricole sur le territoire américain. Mis à part les exigences de publication comptable
des entreprises autre que les coopératifs, ASC mis en évidence son champ d’application et offre
la marche à suivre pour le traitement des actifs corporels, les stocks, les créances, les capitaux
propres, les dettes, les investissements ainsi que les mesures à prendre en compte lors de la
comptabilisation de la production agricole.
Il faut souligner que l’aspect le plus important que complique la déclaration comptable agricole
émane de l’incommodité a classé les actifs biologiques en immobilisations ou en inventaire
(stocks). Plus précisément, il est question de pouvoir dégager les actifs biologiques qui seront
traités comme des biens destinés à la vente des autres actifs destinée à être maintenus
durablement dans le patrimoine de l’entreprise. À cet égard, nous allons ci-après présenter
brièvement les indications spécifiques à l’US GAAP (United States Generally Accepted
Accounting Principles) pour la déclaration et la comptabilisation des situations pouvant entrainer
des dilemmes en matière de rapport.
Suivant les directives de l’US GAAP, les dépenses (coûts directs et indirects) à l’origine de
l’élevage des animaux ne sont comptabilisées qu’au stade de maturité des animaux. De la même
manière, les coûts supportés par l’entreprise pour l’élevage des animaux destinés à la vente sont
cumulés et les animaux sont comptabilisés au coût le plus bas ou du marché (Lower of Cost or
Market LCM) jusqu'à ce qu'ils soient disponibles à la vente.
Relativement aux animaux disponibles à la vente, les directives de l’US GAAP touchant à leur
déclaration allouent aux agriculteurs deux options pour les comptabiliser :
24
(FASB). (2009a). Accounting Standard Codification Section 905 Agriculture. FASB : Norwalk, CT.
Thèse de doctorat 35
✓ Les animaux sont immédiatement disponibles pour la livraison.
Bref, en ce qui concerne la déclaration des actifs biologiques disponible à la vente, l’US GAAP
exige l’application de l’approche LCM. Néanmoins, cette pratique n’est pas adaptée à toutes les
circonstances, il suffit de prendre pour exemple un animal nouveau-né et se poser la question
comment peut-on lui attribué une valeur. Suivant les instructions de l’ASC 905, si l’animal est
né sur sa propriété, l’agriculteur est tenu de l’évaluer selon l’approche LCM. En revanche, au
moment de la naissance et pendant les 3 à 10 premiers mois du cycle de vie du nourrisson, le
coût des aliments pour animaux et de la pension serait attribué à la mère qui a produit le nouveau-
né. Partant de ce fait, l’ASC 905 attribue, au niveau du bilan, une valeur nulle pour tout nouveau-
né pendant les dix premiers mois, pendant qu’un veau âgé de 3 à 6 mois à une juste valeur
marchande de 200 $ à 300 $ ou plus25 ce qui pose un problème d’évaluation.
Par ailleurs, si la définition de la valeur d’un produit selon l’approche LCM s’avère impossible,
l’agriculteur est en mesure, comme l’autorise l’ASC 905, à se servir d’une évaluation basée sur
la juste valeur si le produit en question répond aux critères suivants :
Ainsi et en arrivant au stade de la maturité, tous les coûts accumulés pendant l’élevage des
animaux reproducteurs et de rente doivent être amortis sur la durée de vie productive estimée de
chaque animal26.
Usuellement les animaux producteurs produisent plus d’un produit, le cas des moutons et les
vaches laitières illustrent bien ce phénomène. En effet, un mouton produit en plus des agneaux
de la laine et de la viande, de même une vache laitière produite de lait, des vœux et de la viande.
Ainsi, on peut considérer les agneaux et le lait comme des produits primaires, tandis que la laine
et les vœux peuvent être classés comme des produits secondaires.
25
Issue des rapports 2018 de marché de bétail de l’ouest des États-Unis : Decatur Livestock Market (DLM)
26
(FASB). (2009a). Accounting Standard Codification Section 905 Agriculture. FASB: Norwalk, CT.
Thèse de doctorat 36
Les coûts supportés par un agriculteur en possession d’un animal producteur avec plusieurs
produits peuvent être ventilés en tant que produit ou sous-produits en convenance des valeurs
relatives estimées de chacun.
L’Australie est le seul pays à avoir formellement prescrit la manière dont les actifs
autogénérateurs et régénérateurs (Self-Generating And Regenerating Assets SGARAs) doivent
être évalués dans les états financiers. En effet, et à partir des périodes se terminant le 30 juin 2001
ou après cette date, les entreprises australiennes devaient déclarer leurs SGARAs à la juste valeur
(Market value). Néanmoins, l’application de la norme AASB 1037 (Australien Accounting
Standard Bord 1037) n’était pas commode, ce qui a entrainé un débat sur la méthode de mesure
juste après la publication de la norme dans le journal officiel (Herbohn et Congdon, 1998). Suite
à ce débat, l'AASB a reporté la date d'application de l'AASB 1037 d'un an 27, cette prorogation
avait pour but essentiel de permettre aux entreprises de développer des systèmes capables de
fournir des informations fiables sur la juste valeur de leurs SGARA.
Roberts et al. (1995) qualifie un actif autogénérateur et régénérateur comme forme unique de
bien, qui se distingue des autres bien par sa "capacité de croissance, de production, de procréation
et/ou de régénération". Dans le même sens, AASB 1037 avance une définition plus large d’un
SGARA : " bien vivant non humain "28. À cet égard, de nombreux types d'actifs peuvent être
répertoriés en tant que SGARA, notamment les arbres, les plantes, le bétail, les cultures
consommables et les arbres porteurs de fruits. En plus, un large éventail d'industries utilise les
SGARA dans leurs processus de production, comme la foresterie, l'agriculture, la viticulture,
l'horticulture et l'aquaculture.
L’étude menée par Herbohn et al. (1998) et Roberts et al. (1995) sur l’impact de l’application de
l’AASB 1037, établis un lien de dépendance entre le groupe d’industrie et l’incidence de la norme
AASB 1037. Ce lien est d’autant plus fort selon le type de SGARA utilisé par une entreprise. En
27
AASB 1037A, par. 3.1(a)
28
AASB 1037 (par. 10.1)
Thèse de doctorat 37
particulier, une entreprise sera en mesure de se confirmer à la norme AASB 1037 tant que ces
SGARA peuvent être facilement cotés sur un marché liquide.
Sur ce point, l’AASB 1037 indique que la valeur de marché net d’un actif autogénérateur et
régénérateur SGARA est « le montant que l'on peut s'attendre à recevoir de la cession du SGARA
sur un marché actif et liquide après déduction des coûts que l'on s'attend à devoir supporter pour
réaliser le produit de cette cession »29 . Dans le dessein de renforcer la comparabilité
interentreprises des SGARA, l’AASB 1037 exige que la valeur de marché soit calculée comme
étant la valeur qui pourrait être obtenue sur un marché actif et liquide (déduction faite des coûts
de transaction), ou en appliquant le meilleur indicateur de ce qui serait reçu si un tel marché actif
et liquide existait30.
L'AASB 1037 prescrit que les actifs du SGARA doivent être évalués à la valeur du marché, sinon
appliquer le meilleur indicateur de ce qui serait reçu, si un tel marché actif et liquide existait.
L’étendue de cet indicateur est régie par le paragraphe 5.3.2 de l’AASB 1037 qui arrête un
nombre de méthodes de mesure qui pourraient être utilisées. Ils incluent :
Mis à part l’évaluation des SGARA à la juste valeur, diverses méthodes ont été utilisées pour
déterminer la valeur des actifs forestiers (Williams et Wilmshurst, 2008). L'étude de Williams et
Wilmshurst (2008) fait référence aux méthodes d'évaluation appliquées en Australie pour évaluer
29
Soit: “amount which could be expected to be received from the disposal of the SGARA in an active and liquid
market after deducting costs expected to be incurred in realising the proceeds of such a disposal” L'AASB 1037 (par.
5.2.2.2)
30
AASB 1037, paragraphe 5.3
Thèse de doctorat 38
les actifs avant et après l'adoption officielle de l'AASB 1037. Le tableau ci-après récapitule
l’ensemble des méthodes appliquées à la comptabilisation des SGARAs en Australie.
Tableau 1: Catégories et méthodes de mesure adoptées en Australie pour l'évaluation des actifs
biologiques
Thèse de doctorat 39
Le 09 juillet 1986 a connu l’approbation du premier plan comptable générale agricole (PCGA),
avant qu’il soit homologué suite à l’arrêté du ministre de l’agriculture le 11 décembre de la même
année31. En effet, le PCGA est dérivé des principes phares du plan comptable générale PCG
pourtant, il est assorti d’une perception exclusive pour les entités qui opèrent dans le secteur
agricole, « quelles que soient leur forme juridique et sociale et leur orientation technique et
économique » (Fioleau, 2009).
C’est ainsi que le PCGA français se singularise, par rapport aux autres références
susmentionnées, du fait qu’il reconnait le besoin de la comptabilisation de l’autoconsommation32
de l’exploitant, de sa famille, ses associés, salariés, etc. En outre le PCGA légitime le traitement
des indemnités et les autres opérations de compensation.
Au gré du PCGA français, un bien vivant peut-être défini comme, « l’ensemble des animaux et
végétaux impliqué dans l’activité de production de l’exploitation » (Fioleau, 2009). Dans le
même sens, le PCGA français inventorie les biens vivants en deux sous catégories :
• Les biens vivants immobiliser que Fioleau les écourtent aux « animaux ou végétaux
destinés à servir de façon durable à l'activité de l'entreprise agricole pour produire des
biens ou des services vendus ou à être incorporés dans le cycle d'exploitation ». C’est le
cas des animaux reproducteurs, des vignes ou des plantations pérennes ; et
• Les biens vivant réputés non immobilisés qui comprennent les animaux ou les végétaux
destinés, après un cycle d’exploitation, à la vente au terme d’un processus de production.
Partant de cette classification, la nomenclature du bilan pour les exploitations agricoles proposé
par le PCGA reste, en dehors de quelques modifications au niveau de l’actif, identique à celle
proposée par le PCG (Fioleau, 2009).
31
Plan comptable agricole, Journal officiel, N°1601 du 11/12/1986. Cité par Fioleau (2009, p.115-116).
32
« C’est une consommation prélevée sur la production de l’entreprise sans contrepartie monétaire » (Fioleau, 2009,
p.117-118)
Thèse de doctorat 40
On peut observer une multiplicité d’options proposées dans le cadre de la comptabilisation des
biens vivants. En fait un bien, peu importe sa qualité, peut être classé en actifs immobilisés ou
en stocks compte tenu de deux indications33 :
Pour la première option, le PCGA français stipule que l’affectation d’un actif biologique (animal
ou végétale) en immobilisation pourrait être faite lorsque la destination finale de l’actif est
désormais certaine et/ou lorsque la durée de vie de l’actif est supérieure à deux ans. Pour sa part,
le plan comptable agricole retient une nomenclature (tableau à part) qui répond aux besoins de
déclarations pour les actifs biologiques.
Tableau 2 : Nomenclature des comptes de l’actif pour les biens affectés en immobilisation
23 - Immobilisations encours
24 - Immobilisations corporelles
33
Critères de classification selon le PCG
Thèse de doctorat 41
2843 Animaux de service
Pour sa part, l’orientation macroéconomique qui revêt le compte de produits et charges (CPC)
français édicte de hiérarchiser les coûts en fonction de leur « nature » (By nature)
(amortissements, matières premières, personnelles, etc.) tandis que le modèle anglo-américain
impose de regrouper les coûts par centre de coût fonctionnel (By function) (production,
administration, distribution, etc.). Toutefois, dès lors que l'entreprise rassemble ces résultats, le
CPC « par nature » ne révèlera que les coûts totaux, entre autres les charges totales de personnel,
l'amortissement total ou le total des achats, au lieu des détails des coûts qui se rapportent à un
produit ou à un centre de coûts précis. C’est pourquoi, à l’encontre de l'approche « par fonction »,
elle ne permet pas le calcul ou la divulgation du « coût des marchandises vendues ».
Thèse de doctorat 42
L’absence d’une règlementation au niveau national, hormis le projet de loi, dédié au traitement
des actifs biologiques, nous invite à nous interroger sur la pratique comptable pratiquer par
entreprises agricoles marocaines pour le traitement, la valorisation, la comptabilisation et
l’évaluation de leurs patrimoines. Cette problématique sera traitée en deux volets : dans un
premier temps par une présentation du cadre comptable (historique et normes comptable), et en
dernier lieu par l’identification des insistances du cadre agricole en termes d’inadéquation des
procédures avec les spécificités que représentent les actifs biologiques.
Dans un souci de traiter la problématique de traitement comptable des biens agricoles dans son
ensemble. Nous proposons de définir le cadre général comptable des activités agricoles. En effet,
le processus de la normalisation comptable au Maroc a commencé avec le programme
d’ajustement structurel, et ce, à travers plusieurs assemblées plénières effectuées par le conseil
de la normalisation comptable, ce dernier a favorisé l'instauration des plans comptables sectoriels
suivants :
• Plan comptable des organismes de placement collectif des valeurs mobilières OPCVM ;
• Plan comptable des assurances ;
• Plan comptable des établissements de crédit ;
• Plan comptable des coopératives ;
• Plan comptable de l’État ;
• Plan comptable du secteur immobilier ;
• Plan comptable des associations ;
• Plan comptable des Offices Régionaux de Mise en Valeur Agricole ORMVA ;
• Plan comptable des associations de micro-crédit ;
• Plan comptable des partis politiques ;
• Plan comptable de Bank Al-Maghreb BAM ;
• Plan comptable des sociétés mutualistes ;
• Plan comptable des caisses de retraite ;
• Plan comptable des sociétés de bourse
Thèse de doctorat 43
Mis à part la modernisation que connaissaient les plans comptables sectoriels du pays, le secteur
agricole échappe toujours à cette mouvance et reste soumis aux commandements du plan
comptable général basé sur les règles de CGNC. Or, ces plans n’abordent en aucun cas, hormis
le projet de plan comptable agricole approuvé en 2016, les particularités du secteur agricole
notamment les aspects relatifs au traitement des biens agricoles.
Pendant que le Conseil national de la comptabilité n’a pas eu se prononcé sur le thème, les
comptables assurant l’enregistrement des opérations comptables dans le secteur agricole se
retrouvent, eu égard la pénurie d’une réglementation comptable spécifique, obligé à se référé aux
principes du Code Générale de Normalisation Comptable (CGNC).
Dans leur pratique les professionnels ne cessent de réclamer, dans bien des cas, la rudesse de
faire adapter les règles de CGNC au particularisme des biens agricoles. En effet la délicatesse de
l’enregistrement comptable par les entreprises agricoles s’accentuer avec la présence d’une
transformation biologique que ces derniers doivent gérer jusqu’au moment de la vente. L’analyse
des pratiques comptables utilisées dans le contexte marocain fait ressortir continuellement les
situations citées ci-après :
Quand l’entreprise garde ces actifs pour les revendre plus tard ce sont des actifs biologiques
consommables. Dans le cas échéant, si ces animaux sont affectés à la reproduction du cheptel on
peut les assimilés à des actifs biologiques producteurs. Ces animaux producteurs posent
également des complications au moment de leurs élevages : s’agit-il des actifs mûrs qui ont atteint
le stade récoltable, ou des actifs immatures…
Ça concerne les produits récoltés des actifs biologiques ou en d’autres actifs biologiques. Les
produits agricoles peuvent être ainsi certains actifs biologiques récoltés (mature). Lorsqu’on
Thèse de doctorat 44
arrive au stade de l’inventaire, chaque produit récolter doit être quantifié et valorisé, l’opération
qui demeure très accablante et attachée de plusieurs problèmes. L’absence des outils de la
comptabilité analytique permettant de déterminer un coût de production, occasionne une
incohérence notable en termes de définition des prix de vente étant donné l’hétérogène des
méthodes de valorisation utilisée au moment où aucune norme ne se prévale.
La pénurie de la réglementation comptable en matière de traitements des biens agricoles est bien
accentuée sur l’échelle nationale qu’à l’international. De nos jours, pourvu que le normalisateur
local ait fourni énormément d’efforts pour l’instauration d’une réglementation et d’un cadre
comptable adapter à la conjoncture économique du pays, le secteur agricole reste à la marge de
cette progression. Faute d’inexistence des normes nationales de traitement de biens agricoles,
donne lieu à l’adoption des pratiques comptables dissemblable. Certes, une situation pareille ne
peut déboucher que sur des obstacles remettant en cause la fiabilité ainsi que la présentation de
l’information comptable. Pour illustrer la situation, on prend comme exemple témoin :
Les actifs qui charpentent généralement le patrimoine d’une entreprise agricole sont classifiés en
deux grandes familles : les animaux et les végétaux. Comme nous l’avons déjà expliqué, le
traitement comptable de ces actifs est souvent attaché de problèmes. À l’échelle nationale, le
paysage de la production animale est dominé par la production ovine, bovine et avicole. Pour sa
part, une grande variété de produits caractérise la production végétale : grandes cultures céréales,
oléagineuses, protéagineux et quelques légumes, maraichage, arboriculture fruitière, viticulture,
floriculture, horticulture, etc.
Si bien que dans la pratique comptable, les végétaux posent plus de problèmes que les animaux.
En outre, la transformation biologique que caractérisent ces actifs affecte leurs valeurs durant
leur croissance, voir même leurs rôles dans l’entité : est-ce l’entreprise à l’intention de les
commercialiser, ou les conserver comme immobilisations permanentes de production. D’où la
confusion de leurs classifications : en moyens de production pérennes, c’est à dire en
immobilisations, ou en stock.
• La valeur d'entrée dans le patrimoine d'un élément d'actif est égale au coût d’acquisition
pour les biens achetés et au coût de production pour les biens produits.
• La valeur actuelle d'un élément du patrimoine est une valeur d'estimation, à la date
considérée, en fonction du marché et de l’utilité économique pour l’entreprise.
• La valeur comptable nette, inscrite au bilan, est égale à la valeur d'entrée après correction
le cas échéant, dans le respect du principe de prudence et par comparaison avec la valeur
actuelle.
i. La valeur d’entrée :
L’évaluation des biens produits par l’entité se fait en fonction du coût de production. Or, en
l’absence d’une comptabilité analytique, la répartition des charges indirectes demeure une tâche
extrêmement compliquée, et par suite le calcul des coûts reste contestable.
Thèse de doctorat 46
Section 2
Proposition d’une définition de la qualité de l’information comptable
À cet égard, nous avons organisé ce travail en retenons une double perception. Il s’agit des
définitions proposées par les normalisateurs, notamment FASB, IASB, OHADA … et celles
retenues dans les écrits académiques.
Les principales études orientées comptabilité, ont intéressées la production et la divulgation des
informations comptables. Les études dévouer aux questions d’amélioration du contenu des états
financiers, s’inscrivent dans une perspective moderne faisant de la qualité de l’information
comptable un bien économique qui a son marché, ses concurrents, ses substituts et aussi ses coûts
et ses avantages. Pour notre part, nous faisons un bref tour d’horizon des recherches qui se sont
intéressées à la définition de l’information comptable afin de délimiter le contexte visé par notre
réflexion.
34
La traduction de ce concept en partie prenante est apparue seulement en 1963 quand la Stanford Research Institute
(SRI) proposa d’utiliser le mot stakeholder pour désigner les groupes sans l’appui desquels l’organisation cesserait
d’exister, c’est-à-dire les actionnaires, les employés, les consommateurs, les fournisseurs, les prêteurs et la société
(Freeman, 1983).
Thèse de doctorat 47
Parmi les travaux qui ont contribué à l’enrichissement des recherches traitant les questions liées
à la notion de l’information comptable, nous nous sommes basés, entre autres, sur la définition
avancée dans le travail de William et al. (1993) stipulant que l’information comptable est « une
donnée chiffrée relative à un phénomène économique passé, présent et futur d’une entité, ceci à
partir d’une observation selon les règles établies ». Ladite définition a été répliquée par
l’association américaine de la comptabilité qui retient deux aspects indispensables qu’une
information doit remplir pour qu’elle puisse être assimilée de comptable à savoir : l’aspect
quantitatif et règlementaire (suivant des règles ou normes précises).
Dans le même sens Nobes et Parker (2000) ont tenté d’enrichir la notion de l’information
comptable, en se basant sur sa finalité ultime résidante à fournir des informations utiles en vue
de satisfaire les attentes des Stakeholders dans les meilleurs délais et aux moindres coûts. Ces
informations qualifiées de comptable doivent nécessairement permettre à leurs disposants de
prendre de bonnes décisions, entre autres, des décisions d’investissement ou d’affectation de
ressources.
Les premières définitions de la qualité de l’information doivent leurs genèses aux pays anglo-
saxons ou de l’IASB (International Accounting Standards Board) et en particulier au cadre
35
Investisseurs, créanciers principalement.
Thèse de doctorat 48
conceptuel du FASB36 (Financial Accounting Standards Board). De l’autre côté, la quasi-totalité
des pays de l’Europe occidentale ne dispose pas d’un cadre conceptuel similaire. Si on prend le
cas de la France, les exigences de qualité du normalisateur français sont à rechercher dans les
principes fondamentaux de la pratique comptable.
Le FASB s’est tablée sur les besoins que manifeste un investisseur, à la prise de décision
financière ou d’investissement, pour proposer une définition constituée de quatre caractéristiques
exigées de l’information introduite de façons hiérarchisées entre-elles37. Particulièrement : La
pertinence, la fiabilité, l’intelligibilité et la comparabilité. Suivant la hiérarchie établie par le
cadre conceptuel du FASB, la pertinence et la fiabilité sont les deux critères supérieurs, qui
contribuent à l’efficience des marchés financiers, de qualité que doit offrir l’information
comptable à un utilisateur.
La pertinence (relevant)
Une information est qualifiée de pertinente à partir du moment où elle est de taille à entrainer
un changement dans la décision d’un utilisateur des états financiers, en lui permettant, soit
d’évaluer les évènements passés, présents et futurs soit d’affirmer ou de dresser leurs évaluations
passées.
La pertinence de l’information exige ainsi que l’information soit divulguée en temps utile, de
sorte qu’elle modère l’incertitude inhérente à une situation quelconque. Ce privilège à produire
un changement d’opinion d’un utilisateur s’autorise à travers trois qualités :
36
Composé de sept études publiées dans la période 1978-2000, et définies comme « un système cohérent d’objectifs
et de principes fondamentaux liés entre eux, susceptible de conduire à des normes solides et d’indiquer la nature, le
rôle et les limites de la comptabilité financière et des états financiers ».
37
SFAC n°2 (Statement of Financial Accounting Concepts)
Thèse de doctorat 49
examen rétrospectif, de manière à comprendre les actes et les évènements des exercices
passés de l’entreprise et à tirer parti de ces connaissances.
Ces deux composantes restent les piliers qui déterminent le plus la « pertinence » d’une
information, toutefois cette notion peut être étudiée de son aspect subjectif de fait qu’elle varie
selon les utilisateurs et les décisions à prendre (Evraert, 2000).
La fiabilité (reliability) :
Fiable signifie soit « à qui l’on peut se fier » c’est-à-dire « mettre en confiance », soit « doué de
fiabilité » c’est-à-dire « probabilité de fonctionnement sans défaillance d’un dispositif dans des
conditions spécifiées et pendant une période déterminée »38. La notion de la fiabilité renvoi
également à l’exactitude, même s’il est incommode d’assimiler une information comptable
d’exactitude parfaite à moins qu’elle remplisse les conditions susceptibles de générer à chaque
fois les mêmes évènements suit à une même série de signaux (Feltham, 1968).
Selon IASB, « l’information possède la qualité de fiabilité quand elle est exempte d’erreurs et
de biais significatifs et que les utilisateurs peuvent lui faire confiance pour présenter une image
fidèle de ce qu’elle est censée représenter ou de ce qu’on pourrait raisonnablement s’attendre à
la voir représenter »39.
De la même façon, la fiabilité d’une information est évaluée selon les quatre caractéristiques
suivantes :
i. Vérifiabilité :
C’est l’hypothèse qu’un utilisateur est en mesure de vérifie une information publiée par une
entreprise suivant les mêmes outils de mesure et arrive aux mêmes résultats. L’idée capitale de
cette vérification réside dans la volonté d’édifier un niveau d’assurance donnant lieu à un
jugement sur la qualité de l’information d’une entreprise homologue aux mêmes conclusions des
autres vérificateurs (Igalens, 2004)
La neutralité, dite également l’impartialité, fait partie des aspects nécessaires à l’évaluation de la
qualité de l’information comptable. Elle repose sur le principe selon lequel une entreprise
productrice de l’information choisit ses options comptables sans pouvoir orienter ses résultats
38
En se référant au dictionnaire Larousse
39
IASB, cadre conceptuel paragraphe 31.
Thèse de doctorat 50
d’avance. Cela permet ainsi de soulager les biais de jugement introduit par l’influence d’un
résultat recherché d’avance dans la traduction de la situation financière, des faits
économiques ou de l’activité de l’entreprise. L’IASB (2006)
iii. Fidélité :
iv. Intelligibilité :
L’intelligibilité des états de synthèses demeure la qualité par excellence exigée dans le cadre de
l’appréciation de la qualité de l’information comptable. En effet, l’utilité de l’information
divulguée est intimement liée à sa compréhensibilité. En d’autres termes, l’information doit être
précise, explicite et loin de tout obscurité ou communiqué avec un langage inapproprié
susceptible d’impacter la prise de décision de son utilisateur (Courtis, 2004).
La comparabilité (comparability)
Une information est qualifiée de comparable lorsqu’elle permet à son détenteur de faire des
comparaisons significatives dans le temps, au sein de l’entité elle-même, et dans l’espace, avec
d’autres entités. L’utilité d’une information est presque toujours fonction de la possibilité de la
comparer à un point de repère ou à un chiffre prédéterminé. Cette qualité permet aux
investisseurs, créanciers et autres utilisateurs d’identifier les ressemblances et les différences qui
existent entre deux jeux d’états financiers. Néanmoins, la comparabilité n’est possible que si la
publication de l’information par l’entreprise se fait en maintenant les méthodes comptables
appliquées, et si le secteur dont fait partie l’entreprise présente un minimum d’homogénéité des
pratiques comptables. Ces deux qualités, l’homogénéité et la permanence des méthodes font le
point d’entrée à la comparabilité qu’il convient d’analyser en profondeur.
L’homogénéité
De même, la cohérence des méthodes comptable dans un même secteur d’activité demeure une
dimension immanquable quant aux comparaisons interentreprises. Certes, l’homogénéité ne peut
guère être imposée, les méthodes comptables diffèrent d’un pays à l’autre. Pourtant le constat
général c’est que les entreprises appartenant aux mêmes secteurs d’activité s’alignent souvent à
des options comptables similaires. Dans le cas échéant, les utilisateurs ne sont plus aux mesures
de faire des comparaisons entre les états de synthèse des entreprises, et par conséquent les
décisions d’allocation des ressources, doivent faire objet d’une série de tests des autres scénarios
possibles en vue de valider l’information comptable.
En définitive l’information comptable d’un exercice est jugé utile, s’elle permet à son lecteur de
se livrer à des comparaisons significatives avec celle d’autres entreprises et avec l’information
issue des autres exercices de la même entreprise.
Figure 5: La hiérarchie des qualités d'information normative selon le cadre conceptuel FASB
Pertinence de la décision
Pertinence Fiabilité
Le principe d’image fidèle fut introduit par L’ASB (accounting standard borad), successeur de
l’ancien organisme ASC (Accounting Standard Committee), ce dernier a voulu, en 1975, édifier
un cadre conceptuel reflétant la situation de la Bretagne. Il assigne à la comptabilité une mission
originale de celle dérive du contexte américain. C’est ainsi que l’ASB a privilégié, à cette époque,
l’image fidèle « true and fair view » comme finalité des états de synthèses. L’image fidèle est
vue comme une alternative pour la pratique comptable lorsque la réalité de l’entreprise ne peut
être représentée de façon sincère. Nonobstant, elle n’est en aucun cas une exigence attendue que
la pratique doit préalablement être assidue et attentive. (Colasse, 1997).
En 1999, l’ASB a inauguré son projet intitulé « déclaration de principes pour la diffusion
d’informations financières » (Statement of Principles for Financial Reporting). Ledit projet a
favorisé les bailleurs de fonds et plus particulièrement les investisseurs. Ces derniers ont pu tirer
avantage du contexte économique largement séduit par les marchés financiers. Le document
introduit par l’ASB avance un arsenal d’attribut ordonnancé dans la même orientation des cadres
conceptuels du FASB et de l’IASB. Toujours selon l’ASB, la pertinence et la fiabilité ont été
retenues comme propriétés fondamentales de la qualité de l’information, tandis que la
comparabilité et l’intelligibilité n’ont qu’un rôle supplétif limité à l’optimisation de la pertinence
et de la fiabilité.
Contrairement aux pays anglo-saxons, les tracas en termes de qualité de l’information comptable
en France ont surgi tardivement. Historiquement, la comptabilité française n’a pu révolutionner
qu’à travers l’avènement et l’évolution de son cadre légal40 (Hoarau, 2003). En 1902, le
40
Hoarau (2003) a distingué trois périodes dans l’histoire du droit comptable français. La première période (1947
1982) est caractérisée par la primauté du Plan comptable Général et une vision macro-économique de la comptabilité.
La comptabilité est alors conçue comme un outil statistique du service de l’État et de l’administration fiscale. La
seconde période (1983-1996) est caractérisée par le développement d’un droit comptable sous l’impulsion
européenne avec la coexistence de trois sources en 1996. La troisième période se caractérise par une montée en
puissance de la normalisation comptable favorisée par deux acteurs ; le Conseil National de la Comptabilité (CNC)
Thèse de doctorat 53
parlement français41 rejette le premier projet d’un plan comptable unique. Malgré les
amendements qui ont été apportés à ce projet, il a été expulsé une deuxième fois42 en 1921. Tout
au long de cette période (1902, 1926), les investisseurs (porteurs des capitaux) ont sollicité la
normalisation des pratiques comptables moyennant la transparence des procédures
d’établissement des états de synthèses et la diffusion de l’information comptable.
Dans le même sens, la qualité de l’information comptable n’a été définie qu’après l’introduction
des éléments piliers de la législation comptable en 1935. En effet, à cette époque-là, la qualité de
l’information comptable s’est rattachée à deux caractéristiques qualitatives à savoir :
Malgré cela, ce n’est réellement qu’après la seconde guerre mondiale qu’on a commencé à parler
de la qualité de l’information comptable en France. Cette dernière a été recherchée à travers deux
notions : la régularité et la sincérité que le normalisateur français les a mandatés comme des
exigences de la qualité.
Il est vrai que la qualité de l’information comptable n’a été pas expressément débattue par les
comptables et les normalisateurs français. Mais l’impératif d’assortir des sanctions au fait
relatives aux délits de présentation de bilan inexact ainsi que l’uniformité des règles d’évaluation
des bilans a été abordé séparément sous un autre angle. Cela a fait de la régularité et la sincérité
une double exigence qui synthétisent les moyens pour atteindre la qualité de l’information
comptable.
Les textes comptables français attestent bien que la régularité et la sincérité restent les ingrédients
constitutifs de la qualité de l’information comptable. Pourtant un troisième élément qui est
et le Comité de la Réglementation Comptable (CRC). Une quatrième période amorcée en 2002 se caractérise par
l’adoption obligatoire des normes comptables internationales pour les pays de l’Union européenne.
41
Commission parlementaire Neymark
42
Rejet de la proposition Fleury-Navarin
Thèse de doctorat 54
l’image fidèle s’ajoute43 pour constituer une troisième exigence de la qualité. Dans ce qui suit,
nous allons tenter d’étudier chaque critère à part entière.
La qualité de l’information comptable dans le contexte français n’été non seulement recherché à
travers le respect de la règlementation, mais également par la mise en place d’une terminologie
commune permettant par la suite une vérification et un contrôle de respect de la réglementation.
Dans cette logique, la France a chargé les commissaires aux comptes de la vérification et puis de
la certification de la régularité des comptes des sociétés dans l’intention qu’ils reflètent une image
fidèle du patrimoine et de leurs résultats (Colasse, 1993).
En somme, le principe de la régularité ne peut être atteint que si l’information comptable est
produite et/ou diffusé en se conformant aux règles et aux procédures édictées par la
réglementation en vigueur. Dès lors, la régularité remplit un double avantage, l’un se concrétise
dans la faculté du contrôle de la fiabilité des processus conduisant à la production de
l’information comptable, l’autre garantit la satisfaction des utilisateurs des états de synthèses en
permettant l’atteinte de l’image fidèle.
Le principe de la sincérité a été défini par le PCG comme « l’application de bonne foi des règles
et procédures en fonction de la connaissance que les responsables des comptes doivent
normalement avoir de la réalité et de l’importance des opérations, évènements et situations ».
Contrairement aux autres principes, le principe de la sincérité s’attache non seulement aux états
de synthèses eux-mêmes, du fait qu’ils doivent être aussi véridiques que possible, mais aussi aux
43
Suite à l’introduction de la quatrième directive européenne en droit français.
Thèse de doctorat 55
personnes qui les établissent puisqu’ils doivent décrire la réalité honnêtement et fidèlement
(Colasse ,1993).
La sincérité se rapporte ainsi à l’application de bonne foi des règles et des procédures en vue
d’assurer la qualité requise des comptes de l’entreprise. C’est ainsi que Pasqualini (1992) lui
attribue une « vocation à être élevée au rang de critère qualitatif servant de référence pour veiller
à la fiabilité du message comptable », mais « sa portée fut annihilée par la régularité fiscalisée
par rapport à laquelle elle ne joua qu’un rôle secondaire ».
La notion de l’image fidèle est issue du cadre conceptuel anglo-saxon sous l’appellation « True
and fair view ». Cette dernière a été énoncée dans le contexte français pour la première fois en
1844, avant qu’elle apparaisse en 1978 dans la quatrième directive européenne. En effet, hormis
la définition proposée par le cadre anglo-saxonne ayant définit l’image fidèle comme « une image
exacte et loyale des actifs, des dettes, de la situation financière et du profit ou de la perte » (The
annual accounts shall give a true and fair view of the company’s assets, liabilities, financial
position and profit or loss.), le droit français semble ne pas été explicite à ce stade. Par contre
Pasqualini (1992) présume que l’image fidèle est bien présente dans le droit comptable français
sauf qu’elle a été scindée en doubles critères qualitatifs de l’information comptable qui constitue
les moyens de l’atteindre. Pasqualini associe l’image fidèle du patrimoine, de la situation
financière ainsi que des résultats de la société à la régularité et la sincérité.
Raffounier (2007) insiste sur le fait que la qualité de l‘information comptable est inséparable de
ces normes. De même, l’image fidèle ne peut être touchée que dans le respect de la régularité et
de la sincérité, attendu que la régularité s’associe aux règles et la sincérité à l’application de
bonne foi de ces règles. Le résultat de ce respect permet de donner une image fidèle du
patrimoine, de la situation financière et du résultat de l’entité.
Vue sous le même angle, la conformité à la règle traduite par le principe de la régularité reste une
obligation de moyen. Tandis que l’application de bonne foi de ces règles (la sincérité) est une
obligation morale. Par conséquent, l’image fidèle qui est un aboutissement de la régularité et la
sincérité est une obligation de résultat (Burlaud ,1993).
Thèse de doctorat 56
Points sur les dissemblances entre le Conseil national de la comptabilité
(CNC) et le PCG
Dans un autre ordre d’idées, Colasse (1991) reproche au PCG, et même au CNC, le fait qu’il
n’est pas explicite et précise quant à la définition des objectifs assignés à la comptabilité. En
effet, le PCG esquisse que la comptabilité est « un système d’organisation de l’information
financière permettant de saisir, classer, enregistrer des données de base chiffrées et présenter
des états reflétant une image fidèle du patrimoine, de la situation financière et du résultat de
l’entité à la date de clôture »45. Pourtant il précise nulle part qui sont les utilisateurs des
documents financiers concernés ou privilégiés de l’information comptable.
Comme il a été évoqué plus haut, la régularité et la sincérité sont des principes généraux
permettant d’atteindre l’image fidèle. À son tour, le PCG a fait de ces deux caractéristiques
qualitatives de l’information comptables la pierre angulaire permettant l’atteinte de quatre
objectifs que ce dernier considère vitaux pour l’atteinte de l’image fidèle recherchée par la
comptabilité. Il s’agit en particulier de la :
44
(CNC, 1986, p. 1.5)
45
Plan comptable Général « PCG, 2005 ».
Thèse de doctorat 57
• Vérifiabilité ; et
• La pertinence « le destinataire doit ne pas être induit, même involontairement de la part
de l’auteur du message, en erreur ».
Bref, l’image fidèle apparait à nouveau comme un principe capital, qui requiert la régularité et la
sincérité que nous l’avons déjà défini ainsi : « la régularité est la conformité aux règles et aux
procédures en vigueur, la sincérité est l’application de bonne foi de ces règles et de ces
procédures en fonction de la connaissance que les responsables des comptes doivent
normalement avoir de la réalité et de l’importance des opérations, événements et situations ».
Nous concluons par la position de Leisenring46, qui adhère le principe de la neutralité en
comptabilité comme critère imposant quant à l’appréciation des normes de présentation des
comptes. Étant donné qu’une information non neutre se manque de crédibilité et de valeur.
En outre, le PCG insiste, dans plusieurs passages, sur la représentation réelle et fidèle de
l’entreprise. Selon lui, l’image fidèle est intimement liée à la sincérité de l’information et qui
l’associé à six caractères, à savoir (Pham ,1989) :
46
Membre de l’IASB
Thèse de doctorat 58
• La cohérence des informations comptables au cours des périodes successives implique
la permanence dans l’application des règles et des procédures.
Le cadre conceptuel élaboré par l’ordre des experts comptables et comptables agréés gouverné
par J-C. Cailliau et composé des professionnels et professeurs ayant travaillé à OEC, se veut une
première expérience fournissant un agencement et des idées distinctes de ce qui été fait dans les
cadres conceptuels FASB, IASB…
L’objectif qui a été affecté à l’information comptable par le cadre conceptuel (OECCA, 1996)47
est de révéler une représentation utile de la réalité de l’entreprise. Cette réalité préconise
l’aptitude de l’entreprise à produire de la richesse. Partant ce cet objectif, le principe de la
pertinence est élu, selon OECCA, comme la caractéristique qualitative principale de
l’information. En revanche l’appréciation de la pertinence ne se fait pas en fonction des besoins
des utilisateurs48 qui sont exagérément déterminés à chaque groupe, mais par rapport à l’objet
observé. Suivant ce raisonnement objectiviste, la réalité de l’entreprise est supposée subsistée en
tant que telle. Or cette dernière est prétendue être un construit qui prend en considération
l’utilisateur auquel l’émetteur s’adresse.
La particularité du cadre élaboré par OECCA se manifeste dans l’intégration des jugements des
dirigeants dans la représentation de la réalité de l’entreprise. Ce raisonnement objectiviste,
comme il a été démontré par Colasse (1996), désigne un destinateur fictif d’entrepreneur type
dont le jugement serait supérieur à celui d’autres observateurs externes (les utilisateurs) ou à celui
des auditeurs. Eu égard de cette conclusion, Colasse (1996) reproche à la notion de l’information
l’absence d’une hiérarchie démontrons ces qualités traditionnelles requises. Pareillement aux
autres cadres conceptuels le principe de pertinence apparait comme élément crucial dans la
définition de la qualité de l’information comptable. De ce dernier, d’autres principes sont
susceptibles d’accompagner l’élaboration de la qualité de l’information comptable, il s’agit entre
autres de : homogénéité, additivité, cohérence, effectivité, exhaustivité …
La définition donnée de la qualité de l’information dans les travaux préparatoires de l’OECCA a été analysée par
47
Charpentier (1995)
48
L’utilisateur d’informations comptables a été défini par l’OEC : « le concept d’utilisateurs de l’information
comptable désigne toute personne physique ou morale qui peut se prévaloir de détenir un lien d’intérêt direct ou
indirect avec l’information comptable produite, mise à disposition ou publiée par l’entreprise (ou l’organisme) ».
Thèse de doctorat 59
Pour sa part, le cadre conceptuel de l’OECCA incorpore des principes comptables ainsi que les
autres critères qualitatifs qui ont été employés par les cadres conceptuels susmentionnés :
L’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA) a été conçue
par le Traité relatif à l’Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique signé le 17 octobre 1993
à Port-Louis (Île Maurice) et révisé à Québec au Canada, le 17 octobre 2008.
L'OHADA conglomère 17 pays africains, elle a été créée dans un contexte marqué par un
ralentissement brutal de l'activité économique générale et d’effondrement du niveau des
investissements en Afrique. La précarité juridique étant alors reconnue comme prétexte
principale d’inquiétude des investisseurs. L’inaccessibilité et la vétusté des règles régissant les
actes économiques se traduisaient par une certaine impondérabilité des jugements de justice.
La volonté d’harmoniser le droit des affaires par 17 pays d’Afrique centrale et de l’Ouest et de
l’Océan Indien a mené à la création de l’OHADA en 1993. Les Actes uniformes sont des textes
spécifiques de l’OHADA. Un peu plus tard en 1998, fut mis en place le SYSCOA comme
première et unique application concrète des dispositions de l’OHADA. À son lancement, le
SYSCOA concernait 8 pays de l’UEMOA (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Togo, Guinée-
Bissau, Mali, Niger, Sénégal). Le qualificatif de Système Comptable OHADA (SYSCOHADA)
vient de son extension aux pays de la CEMAC (Communauté Économique et Monétaire de
l’Afrique Centrale).
La vocation du SYSCOA est d’offrir à tous les acteurs économiques de l’espace OHADA un
référentiel comptable assez crédible, au moment où chaque pays avait son propre système de
comptabilité. La mise ne place d’un tel projet été donc entaché par de véritables embarras, entre
autres : l'hétérogénéité des référentiels comptables, la pluralité des bilans et états financiers,
l'obsolescence des normes comptables, l'insuffisante appréhension du secteur productif et les
perspectives ouvertes par l'OHADA en matière de droit comptable.
Thèse de doctorat 61
Le référentiel comptable OHADA s’inscrit dans une logique de «
pertinence partagée »
Le Système comptable OHADA emploie la notion de « pertinence partagée » qui explicite que
: « tout utilisateur des états financiers doit y trouver des informations qui sont indispensables
pour s’informer et apprécier les états financiers ». Cette interprétation suppose que les
documents comptables sont inévitables à la prise de décisions de tous les collaborateurs de
l’entreprise. Subséquemment, le normalisateur comptable OHADA a fait en sorte à ce que son
cadre conceptuel s’aligne aux normes IASC (International Accounting Standards Committee).
Ce dernier relate les objectifs des documents comptables, les aspects qualitatifs (inspirés de celles
précisées par le FASB et favorisant une pertinence partagée) et les éléments des états financiers,
les méthodes d’évaluation, les concepts de maintien du capital et de détermination du résultat. Il
en suit que la conception d’un cadre conceptuel par le législateur OHADA s’imposait dans le
contexte actuel tout particulièrement, non seulement en raison des exigences internationales,
mais surtout parce que la nouvelle normalisation comptable introduit des changements de fond
très marqués par rapport aux plans actuels, même si la norme comptable OHADA reste dans la
logique « continentale » tracée par le Plan OCAM (Organisation Captable Africaine et
Malgache).
Ce concept est énoncé en 1970 dans l’article de George Akerlof49 « The Market for Lemons :
Quality Uncertainty and the Market Mechanism ». Dans ce papier, Akerlof désigne par les
lemons le marché automobile d’occasion aux États-Unis50. À travers ce travail Akerlof a essayé
de mettre en relief les appuis de la théorie de l’asymétrie de l’information et de la sélection
adverse. Les recherches de cet auteur (reconnu pour être un économiste d'inspiration
keynésienne, mais qui a travaillé sur un thème généralement associé aux néoclassiques : la
49
Prix Nobel d'économie en 2001 pour ses travaux sur l'asymétrie de l'information
50
Dont la traduction littérale est "guimbarde"
Thèse de doctorat 62
microéconomie) ont démontré que le modèle de concurrence pure et parfaite51, qui stipule que
l’information des agents est parfaite, est une imprécision très éloignée de la réalité. En effet cette
hypothèse ne peut être admise que s’il est possible de vérifier la qualité d’un bien sur un marché
sans coût additionnel.
Akerlof a consacré une large partie de sa recherche sur les imperfections de marché au problème
des asymétries d’information. Quant à lui, le marché des voitures d’occasion illustre et développe
de manière claire ces idées. Il souligne que le choix de ce marché est fonction de son caractère
concret et sa simplicité que pour son importance ou son réalisme.
Reprenons l'exemple classique d’Akerlof, ou on suppose que les vendeurs et les acheteurs ne
disposent pas de la même information. Le vendeur d’une voiture connaît parfaitement l’état de
la voiture alors que l’acheteur n’a pas cette information. Sur ce marché Akerlof retient 4 types
de voitures :
L’acheteur d’une voiture neuve ne peut en aucun cas être sûr à 100% que la voiture est de bonne
qualité. Cependant il se réserve sa propre appréciation de la voiture pour en avoir une probabilité
« q » que cette dernière soit de bonne qualité52. Pratiquement, après une certaine période de
détention, en s’attend à ce que ce même acheteur se convertit en vendeur. Dès lors une asymétrie
d'information entre le vendeur et l'acheteur surgit. Cela permet, selon Akerlof, de mettre au net
la présence d’une incohérence entre le prix d'une voiture neuve et le prix d'une voiture venant
tout juste d'être achetée. En un mot, c’est simple à disculper : de sort que sur le marché d'occasion
la qualité d’une voiture est difficilement déterminée, par suit le prix d’une voiture d’occasion
reste le même, peu importe s’il s’agit d’une voiture de qualité, ou « lemons » : épave pleine de
vices cachés.
51
Modèle standard de la théorie économique
52
Et donc avec une probabilité (1 - q) que cela soit une voiture de mauvaise qualité.
Thèse de doctorat 63
discuter des échanges sur le marché. Tandis que les vendeurs des véhicules de bonne qualité
refusent l’offre faite par les acheteurs potentiels. Conséquemment on observe que la proportion
des vendeurs malhonnêtes augmente avec une baisse de prix sur le marché via la baisse de qualité.
Ce processus débouche sur une mise en quarantaine des vendeurs « à peu près honnêtes ».
La divergence que représente la loi de Gresham53 par rapport au marché des « lemons », se
concrétise en la présence d’un taux de change donné. Ce taux permet de procéder à des
rapprochements entre deux monnaies qui circulent dans une économie. Suivant ce taux, lorsque
deux monnaies sont définies dans un rapport fixe, les agents économiques ont tendance à se
débarrasser de la mauvaise monnaie et à conserver ou thésauriser la bonne : « la mauvaise
monnaie chasse la bonne ». Tandis que les épaves se vendent à un prix pareil aux bonnes voitures
sous prétexte que l’acheteur n’est pas en mesure de voir la différence entre une mauvaise et une
bonne voiture. De la même façon alors les tacots (mauvaises voitures) peuvent chasser les bonnes
voitures du marché. Bien plus, avec une hypothèse de continuité le marché des voitures
d’occasion risque de disparaitre, en raison de non-disponibilité de transactions profitables
pouvant être réalisée. Dans ce cas la détérioration du marché est due en principe à un volet
appartenant à l’asymétrie de l’information dite « sélection adverse » ou « anti sélection ».
Au cours des deux dernières décennies, des tentatives en plusieurs reprises ont été menées en vue
d’identifier les qualités d'information jugées importantes dans l'établissement de la politique en
matière de rapports externes. Le FASB, comme la plupart des autres normalisateurs, présume
que ces qualités amènent à une faculté de la compréhension des facteurs qui confèrent de la valeur
à l’information du point de vue des différentes parties prenantes.
La constitution de la hiérarchie des qualités d’information proposée par Vickrey (1982) est
conçue selon le contexte économique de l'information de Demski (1973). Dans ce contexte,
l'individu est supposé un décideur qui maximise l'utilité attendue et qui utilise un système
d'information pour réviser ses probabilités antérieures d'une manière bayésienne, étant donné que
53
« Lorsque deux monnaies sont en circulation, l’une considérée comme bonne, l’autre considérée comme mauvaise,
la mauvaise monnaie chasse la bonne ».
Thèse de doctorat 64
cette utilisation est à son avantage. Les systèmes disponibles génèrent des signaux, qui peuvent
être coûteux ou sans coût. Dans ce sens, un système d'information fallacieux donne l'illusion
d'une capacité prédictive par rapport aux probabilités d'état. Cependant, en réalité, un tel système
ne fournit qu'une capacité prédictive aléatoire. Une fois qu'un signal est reçu d'un système
parasite, la personne choisit l'action de maximisation de l'utilité attendue de la manière habituelle
en supposant qu'il ne soit pas conscient du fait que le système est parasite.
Vickrey a dressé son propre schéma sur lequel il indique la hiérarchie des qualités de
l’information normative dans un contexte des rapports externes. La figure ci-après relate ces
qualités en filtrant chaque système d’information générateur de signaux.
Utilité
Pertinence du signal
Rentabilité
Sélectivité
Fiabilité
Rapidité d'exécution
Fidélité de représentation Compréhensibilité
Individuellement est nécessaire et suffisant pour
Thèse de doctorat 65
Dissimilitude des hiérarchies de la qualité de l’information comptable
de Vickrey et FASB
Cette partie a pour vocation principale d’examiner les similitudes et les différences entre les
niveaux des deux cadres conceptuels en mettant l’accent sur les structures des hiérarchies. En
effet, les figures 5 et 6 révèlent plusieurs points d'accord et de désaccord entre les deux
hiérarchies. Tout d'abord, il y a beaucoup de cohérence en ce qui concerne le concept d'utilité.
Plus précisément, l'utilité est la qualité la plus élevée dans les deux hiérarchies. De plus, l'utilité
joue un rôle similaire dans les deux cadres. C'est-à-dire que, dans les deux hiérarchies, le concept
d'utilité circonscrit l'ensemble des systèmes d'information que l'individu serait prêt à utiliser pour
prendre des décisions économiques. Dès lors, il est constaté qu’une certaine forme de pertinence
est vitale à l'utilité de chaque cadre, et chaque forme de pertinence apparaît au deuxième niveau
de la hiérarchie correspondante.
Bien qu'il subsiste un certain degré de consentement sur les deuxièmes premiers niveaux des
hiérarchies, des différences expressives existent à ce niveau. Dans la hiérarchie du FASB, la
fiabilité est immédiatement nécessaire à l'utilité. Alors que la pertinence et la fiabilité sont
individuellement nécessaires et collectivement suffisantes à l'utilité. Tandis que, la pertinence du
signal est uniquement nécessaire et suffisante pour être utile dans la hiérarchie du cadre proposé
par Vickrey. En outre, la fiabilité est un sixième niveau qualité dans le cadre de l'éducation
intégratrice, et cette qualité est en fin de compte nécessaire tant pour la pertinence que pour
l'utilité dans cette hiérarchie.
Idem pour les troisièmes niveaux des hiérarchies, des différences significatives se manifestent.
Premièrement, dans le cadre proposé par Vickrey, la rentabilité seule est nécessaire et suffisante
pour assurer la pertinence (c’est-à-dire la pertinence du signal). Or, la rapidité et la capacité
prédictive ou la valeur de rétroaction sont nécessaires et suffisantes pour la pertinence dans la
hiérarchie du FASB. Nonobstant, d’une part, un certain nombre de ces différences peuvent être
plus apparentes que réelles. C'est-à-dire qu'une certaine forme de capacité prédictive et de
rapidité est finalement nécessaire pour la pertinence dans les deux hiérarchies. D'autre part, la
valeur de la rétroaction ne joue aucun rôle dans le cadre proposé par Vickrey, car ce cadre reflète
une perspective purement ex ante.
Plus important encore, comme la fiabilité n'apparaît pas au deuxième niveau de la hiérarchie
proposée par Vickrey, des différences significatives sont générées au troisième niveau des
hiérarchies. Alors que le cadre alternatif ne contient pas de telles qualités à ce niveau. Les qualités
Thèse de doctorat 66
nécessaires et suffisantes pour assurer la fiabilité du cadre FASB sont la vérifiabilité, la fidélité
de la représentation et la neutralité. En revanche, les qualités de septième niveau de fidélité à la
représentation, d'actualité et de compréhensibilité (qui est une qualité propre à l'utilisateur dans
FASB (1980)) sont au moins nécessaire pour la fiabilité du point de vue de Vickrey.
Dans leur ouvrage « Qualité et théorie des conventions » Gomez et al. (1994) ont recensé les
différentes mutations qu’a connues le sens du concept de la notion de qualité durant le 20e siècle.
Pour notre part, nous estimons très pertinent d’explorer leur apport en vue d’assimiler la notion
de qualité dans le milieu des affaires. Dans ce qui suit, nous allons présenter successivement :
• La qualité-justesse ;
• La qualité-assurance ; et
• La qualité totale.
La mesure de la qualité diffère d’un milieu à un autre, en effet dans le monde des affaires, plus
particulièrement la comptabilité, la qualité se rattache, en principe, à l’efficience des marchés et
l’allocation optimale des ressources. La quête de la qualité s’appuie, à l’époque, sur les normes
internes établies au sein de chaque organisation par la profession comptable en vue de contribuer
à un équilibre d’ensemble de l’organisation. Néanmoins le krach de 1929 a remis en cause la
qualité de l’information comptable diffusée malgré l’application d’une normalisation interne. Sur
ce point Boltanski et Chiapello (1999) ont proposés une régulation externe, via la mise en place
des standards comptables, comme solution unique pour assurer le bon fonctionnement des
marchés dans un paysage capitaliste.
Depuis ce temps la qualité-justesse est forgée sur la détermination des normes comptables
contribuant à la régulation externe et reflétant la réalité économique des entreprises dans le
dessein de parvenir à la « vérité » comptable. Bien entendu qu’on parle d’une vérité, il faut se
demander s’elle existe réellement ? Si oui à quel coût ? À quel niveau de qualité peut-on parler
de vérité ? Destinée à qui ?
La notion de la qualité-justesse a été toujours favorisée dans le sens où elle permet l’équité entre
une variété des utilisateurs : « des investisseurs actuels ou potentiels, ainsi que les analystes et
Thèse de doctorat 67
les conseillers, les fournisseurs et clients, les banquiers ou obligataires, les employés de
l’entreprise et syndicat, l’État, le fisc et agence (statistiques, etc.). À cela s’ajoutent les
associations patronales, le public au sens large (partis politiques, groupes d’affaires publics,
mouvements de consommateurs, écologistes) ou les dirigeants eux-mêmes (dans le cas des petites
et moyennes entreprises). » (Casta, 1989)
Dès lors que la vérité comptable est difficilement atteinte, un nouveau sens de la qualité
s’installe : la qualité-assurance. Étant donné la variété des utilisateurs et leurs attentes de
l’information comptable, l’entreprise se trouve dans l’inhabilité de satisfaire l’ensemble de ses
partenaires. Pour cette raison, il est jugé opportun de définir une cible sur laquelle l'entreprise
focalisera ses efforts en répondant à ses attentes. Cette cible c’est l’investisseur « client-roi » qui
concrétise le principal dans une relation d’agence, ce dernier supporte un risque de sélection
adverse qui trouve son origine dans l'occultation probable de certaines informations défavorables
par le dirigeant et un risque de hasard moral faisant référence à éventuels comportements
négligents ou opportunistes du dirigeant. Pour en faire face, il a besoin d’une information de
qualité qui lui permettant la prise de décision. Toutefois, l’utilité d’une information à passer à
l’acte est difficilement définie du fait de la multitude des besoins des utilisateurs (Boussard,
1997).
En effet, au moment de prise de décision non seulement le bien en lui-même est évalué, mais
aussi ses caractéristiques permettant l’appréciation de la qualité relative de l’objet. Ce processus
de prise de décision est intimement lié à l’identification d’un « client-roi » vu que la hiérarchie
des caractéristiques qualitatives varie d’un groupe d’utilisateurs à l’autre.
La qualité totale est la dernière allure d’évolution du sens de la notion de la qualité. Cette dernière
s’efforce à associer les acteurs internes de l’entreprise aux partenaires externes. L’information
comptable est devenue une sollicitation légitime de la part de l’investisseur, et selon sa dernière
évolution, cette information doit être issu à la fois de la normalisation comptable (acteurs
externes) ainsi que les mécanismes de gestion propres à l’entreprise (acteurs internes). La qualité
de l’information comptable est donc déterminée par les mécanismes de gouvernances internes de
l’entreprise qui permettent d’exercer un contrôle sur cette dernière pour l’améliorer.
Thèse de doctorat 68
Les caractéristiques permettant de cerner la qualité de l’information
selon Michaïlesco (1998, 2000)
• La valeur ;
• La sincérité ; et
• L’intelligibilité.
Nous allons éclairer ainsi l’articulation de ces trois caractéristiques en vue de mettre en avant
l’importance de chacune entre elles de point de vue du destinataire.
C’est ainsi que la valeur de l’information peut être mesurée par rapport à sa prédisposition à
traduire :
Thèse de doctorat 69
Le principe de la sincérité a été évoqué par Michaïlesco en retenant une double sélection, il s’agit
en particulier de la perception de la réalité et le choix des méthodes.
La perception de la réalité
La réalité reçue par les utilisateurs risque d’être malhonnête et trafiquée suite à l’intrusion d’un
bruit (choix des méthodes, rétention d’information …). Par suite, une seconde sélection à ce
niveau doit s’exécuter afin d’en vérifier le contenu et la mise en forme de l’information. Sous ce
prétexte, l’information n’a réellement de valeur pour ses utilisateurs qu’à partir du moment où
elle contribue à l’édification de la réalité de l’entreprise. Pour sa part, l’émetteur est appelé à
mettre en disposition des utilisateurs l’ensemble des informations aplanissant le redressement et
la consolidation de leurs perceptions de l’entreprise. À cela s’ajoute l’exigence de l’emploi des
méthodes adéquates de peur de violer le principe de permanence des méthodes.
Pour agencer une filiation entre ce qui était avancé dans le cadre de la présentation du deuxième
critère de qualité (la sincérité) et le point de vue de Michaïlesco, nous invoquant sa définition de
la sincérité qui s’annonce comme suit : « La Sincérité est la traduction loyale de la réalité (de la
vérité) sans chercher à tromper qui que ce soit, de quelque manière que ce soit ». L’auteur soumit
la sincérité de l’information comptable à deux conditions :
Thèse de doctorat 70
• L’objectivité : Il renvoie à la neutralité de l’émetteur quant à sélectionne de l’information
diffusée. Cela doit prendre en considération l’exhaustivité et l’importance relative de
l’information ;
• La régularité : La deuxième condition exige l’application des règles, principes et normes
comptable.
Les différents cadres conceptuels comptables que nous avons explorés relient l’intelligibilité à la
compréhension de l’information. Michaïlesco semble partager le même point de vue, en effet
selon lui l’intelligibilité désigne la facilité de compréhension de l’information présentée. Il
explique ainsi que l’intelligibilité est fonction de l’accessibilité de l’information qui dépend à son
tour des connaissances des règles comptables utilisées (Chambers, 1989). Pourtant l’atteinte de
niveau satisfaisant de l’intelligibilité de l’information comptable est contrainte de deux limites :
54
Selon Larousse Rapidité, promptitude dans l'exécution.
Thèse de doctorat 71
Figure 7 : Articulation des critères de qualité de l’information comptable
Caractéristique VALEUR
qualitative
nécessaire
Substance Continuité
Caractéristique SINCÉRITÉ
qualitative
supérieure
Objectivité Régularité
Caractéristique INTELLIGIBILITÉ
qualitative
limitative
Présentation Compréhensibilité
Contraintes
Coût / Célérité
Thèse de doctorat 72
L’information comptable en tant qu’une partie importante de la
gestion de l’entreprise
Dans les conditions actuelles, les états financiers constituent l’assiette de l’information la plus
complète, objective et fiable sur laquelle on peut bâtir une opinion sur le patrimoine et la situation
financière d'une entreprise (Thalassinos et Liapis, 2014). En outre, la comptabilité fournit des
informations sur la situation économique de l'unité et ses performances pendant une période
déterminée (Korableva et al., 2017). Cette information vient en enregistrant, à temps et de
manière correcte, toutes les transactions économiques qui peuvent être lues et utilisées par les
utilisateurs. Pour être utiles à ses utilisateurs, son contenu et ses formes de présentation doivent
être unifiés par des normes de base. Dans le cas échant sa lecture et son analyse ne permettra pas
d’orienter l’utilisateur (Suryanto et Thalassinos, 2017).
• Les informations comptables sont des informations qui sont compilées dans le cadre
réglementaire existant ;
• L'information budgétaire est l'information comptable présentée sous la forme d'un budget
utile à la planification interne, à l'évaluation et à la prise de décisions ;
• Les informations comptables supplémentaires sont d'autres informations préparées par
l'unité afin d'accroître l'efficacité de la prise de décision.
Thèse de doctorat 73
L’importance de l’information comptable quant à la prise de
décision par les utilisateurs
L'étude menée par Ponce et al. (2015) est considérée comme très intéressante. Il repose sur
l'enquête et l'analyse du questionnaire de 849 utilisateurs de l'information comptable. Parmi ses
conclusions, les chercheurs ont démontré qu’une information comptable complète reflète une
information financière fiable. En effet, elle assure la solidité de la structure financière en
réduisant le risque de crises sur les marchés financiers, en facilitant le processus d'emprunt par
entreprises, en autorisant aux investisseurs étrangers d’évaluer les perspectives de l'entreprise et
donc prendre des décisions d'investissement fondées sur des informations solides, puis à soutenir
l'intégration économique du pays.
De nombreux acteurs économiques sont intéressés par l'information que produit la comptabilité.
De ce grand intérêt de leur côté, on voit clairement l’importance que revêt une information
comptable pour eux. Sans une information complète, leurs décisions auraient été incomplètes, ce
qui traduirait une prise de décision inefficace de leur part. L’information comptable offre aux
utilisateurs un moyen clair d’examiner l’entreprise, de les assister à définir clairement leur point
de départ et leur destination, pour savoir s’ils ont atteint les objectifs fixés (Berisha et Xhelili,
2017).
Si l'on approfondit l'analyse des raisons qui poussent les utilisateurs précités à demander
l'information comptable, on voit clairement l'importance de l'information comptable portée par
certains cadres juridiques pour la prise de décision au sein de leurs entreprises. Ainsi, le recours
à une information comptable de base exacte se traduit par une prise de décision correcte et une
direction d'unité économique réussie. À titre d'exemple on peut citer les informations comptables
suivantes destinées à la gestion de l’entité : le profit de l'entreprise pour la période précédente,
qui était le produit le plus rentable, comment se présente la situation de liquidité, comment les
prix des produits sur le marché se permettent-ils, etc.
Les informations comptables sont ainsi importantes pour les employés de l'entreprise. Il est
nécessaire de les informer de la situation financière de façon à ce qu’ils estiment les variations
éventuelles par rapport à leurs rémunérations de manière à améliorer les conditions de travail
existantes, etc.
De même, les bailleurs des fonds et en particulier les actionnaires de l'entité ont besoin d’une
information comptable exacte, de manière à ce qu’ils soient informés de la situation financière
Thèse de doctorat 74
afin de décider si leur investissement sera rentable ou non. À leurs tours les fournisseurs et les
créanciers reçoivent ces informations et apprennent de cette manière si leurs transactions
effectuées en direction de l'entité seront payées en temps voulu. En dernier lieu l’État, en
particulier ses autorités fiscales, se présente ainsi comme étant un utilisateur d’informations
comptables, qui cherche à déterminer le montant des taxes à payer par une entité. En outre, selon
les informations comptables, les organismes de planification nationaux effectuent des
planifications macroéconomiques différentes pour l'unité de développement économique et pour
l'ensemble de l'économie.
Bref, on peut conclure que la réponse à toutes ces exigences exprimées par les différents
utilisateurs est donnée par la qualité de l’information qu’ils reçoivent.
L'asymétrie de l’information omniprésente entre les gestionnaires et les bailleurs des fonds
externes influence le comportement des agents économiques quant aux investissements en
capital. Jusqu'à présent, les données probantes indiquent que les coûts de l'asymétrie de
l'information, le risque moral, les problèmes de sélection défavorable qui nuisent à l'efficacité
des investissements et les compassements d’accès au financement, peuvent être modérée avec
une meilleure qualité de l’information comptable. En accord avec cette proposition, Biddle et
Hilary (2006) expliquent qu'une information comptable de meilleure qualité réduit la sensibilité
des investissements des entreprises à leurs flux de trésorerie générés en interne. Verdi (2006) et
Biddle et al., (2009) constatent que la qualité comptable est corrélée positivement à
l'investissement pour les entreprises enclines à sous-investir et négativement à l'investissement
pour les entreprises enclines à sur-investir.
Dans ce sens, nous nous demandons comment la qualité de l'information comptable interne
influence les décisions de placement. D’habitude lorsqu’un gestionnaire évalue la rentabilité de
ses investissements auprès de sources internes, il accorde plus d’importance à cette information
en dépit des croyances du marché qui se reflètent dans le prix. Bien que les deux signaux sont
d'autant plus instructifs, leur influence sur la décision devrait dépendre de leur rapidité et de leur
précision.
Les réactions des investisseurs par rapport aux signaux internes de la rentabilité peuvent être
expliquées en tenant compte de l'association empirique positive bien connue entre
Thèse de doctorat 75
l'investissement et les bénéfices d'exploitation (l'indicateur empirique typique des flux
monétaires). Bien que les premières études attribuent ce résultat à un mécanisme de contraintes
de financement (Fazzari et al., 1988), il se produit également lorsque le bénéfice d'exploitation
informe sur la performance économique et donc sur les possibilités d'investissement (Cooper et
Ejarque, 2003). Étant donné que les décisions de placement d'un gestionnaire dépendent de la
rentabilité prévue de ces décisions, la sensibilité de l'investissement à la rentabilité dépend de la
qualité des signaux internes de ce dernier. Ainsi, suite à un fléchissement de la rentabilité
attendue, le gestionnaire disposant d'informations internes plus rapides et plus précises sur les
bénéfices attendus peut réaffecter le capital plus efficacement. Par conséquent, nous prévoyons
qu'à mesure que la qualité de l'information interne du gestionnaire s'améliore, la sensibilité de
l'investissement aux signaux internes de rendement, comme la rentabilité prévue, s'accroît.
Finalement, l'utilisation des instruments observables pour édifier une information interne non
observable est inévitable. Toutefois, la réciprocité entre la qualité de l'information interne du
gestionnaire et la qualité de ce qui est observable de l'extérieur est sans doute élevée. Cette
affirmation est soutenue théoriquement par Hemmer et Labro (2008), qui montrent que l'utilité
de l'information financière externe pour la prise de décision est intrinsèquement liée à la qualité
de l'information pour la prise de décisions de gestion. Le même constat a été prouvé
empiriquement par Dichev et al. (2013). Nous conclurons avec les aboutissements de Shane et
Mengjie (2018) qui selon eux, les placements des gestionnaires qui disposent d'une information
interne de meilleure qualité sont plus sensibles aux bénéfices et moins sensibles aux prix du
marché.
Thèse de doctorat 76
Cette constatation est valable pour un ensemble diversifié d'indicateurs de la qualité de
l'information, y compris la rapidité de la publication des résultats et les directives de gestion.
Ceci est fidèle à l'interprétation selon laquelle les gestionnaires disposant d'une information
interne de grande qualité sont moins susceptibles de s'en remettre à l'opinion du marché sur les
occasions de placement. Au lieu de cela, ils accordent plus d'importance à l'information interne
opportune sur les chocs qui affectent les possibilités de profit.
Thèse de doctorat 77
CONCLUSION DU PREMIER CHAPITRE
Ce chapitre, dont l’ambition était de présenter les avancées de la stratégie agricole marocaine
suite à l’adoption en 2008 du PMV, nous a permis progressivement de mettre en avant, d’abord
les exigences de changement et d’alignement au marché international. Ensuite les rectifications
qui ont été exécutées afin de parvenir à charpenter un scénario de progrès durable. Et enfin à
mettre le point sur le rôle du secteur agricole au développement social et économique du pays à
travers son appui à la formation des revenus au milieu rural, son apport significatif à la régulation
de la balance commerciale et son importance stratégique à la préservation de la sécurité
alimentaire.
Au cours de ce premier chapitre, nous avons tenté ainsi d’aborder dans un premier temps les
définitions de l’information comptable qui ont été avancées dans la littérature. Il est constaté que
les premières définitions de la qualité de l’information ont apparu aux pays anglo-saxons ou de
l’IASB. L’ensemble des organismes tablent sur les besoins que manifeste un investisseur, à
Thèse de doctorat 78
savoir la prise de décision financière ou d’investissement, pour proposer une définition de
l’information comptable. Globalement quatre caractéristiques, hiérarchisées entre elles, ont été
constamment exigées à savoir : la pertinence, la fiabilité, l’intelligibilité et la comparabilité.
Ensuite, nous nous sommes inspirées des conclusions de certains chercheurs académiques, qui
se sont intéressés au concept de la qualité en vue de tenter une définition permettant d’associer
la qualité à l’information comptable, tout en gardant les acquis déjà escomptés dans les réflexions
théoriques ayant étudié ces liens de causalités.
Notons toutefois qu’il était logique pour nous, de fournir tout d’abord une vue d'ensemble des
développements et des connaissances sur l'information comptable et l'influence qu'elle a sur la
prise de décision. En particulier, le recours à une information comptable de base exacte se traduit
par une prise de décision correcte et une direction d'unité économique réussie.
Ce faisant, il est temps maintenant de passer en revue, de point de vue théorique, les facteurs
susceptibles d’influencer la qualité de l’information comptable.
Thèse de doctorat 79
CHAPITRE 2
Les déterminants de la qualité de
l’information comptable : Éléments
théoriques
Thèse de doctorat 80
INTRODUCTION DU DEUXIÈME CHAPITRE
La comptabilité est considérée comme ayant joué un rôle très positif dans la création d'un
domaine organisationnel gérable. Un régime de visibilité et de calcul économique a permis
d’assurer une légitimité de l’entreprise qui, grâce à ce régime, elle se voit aujourd’hui en taille
d’atteindre ses objectifs (Hopwood, 1987). La reddition des comptes permet une meilleure
traduction des actes de l’entreprise en incorporant les motifs économiques dans des faits
économiques légitimes et acceptés (ho, 1988). Pourtant, au gré des incommodités que présente
l’environnement, il est pris en acte que la qualité de l’information rapportée dans les états de
synthèses varie d’une entreprise à l’autre (Michaïlesco, 1998). Les auteurs qui se sont intéressés
à expliquer la divergence des comportements observés chez les dirigeants des entreprises
concernant leurs pratiques comptables, ont examinés les déterminants susceptibles d’influencer
d’abord, les décisions prises en matière de publication, ensuite la qualité de l’information
contenue dans ses publications et qui est destinées aux parties prenantes de l’entreprise (Miles et
Miles, 2019).
L’objectif de ce chapitre consiste à nourrir le débat sur les transitions et les mutations qu’a
connues le concept de la communication financière en revenant sur des questions précises qui
ont été déjà évoquées dans la littérature. C’est aussi l’occasion de mettre au clair le concept de la
diffusion de l’information comptable, présenter les producteurs de l’information comptable et
enfin le circuit de ses utilisateurs.
La deuxième section exposera une sélection des travaux de recherche regroupée en fonction des
variables prises en compte dans l’analyse des déterminants de la qualité de l’information.
Thèse de doctorat 81
Touchant à notre position, nous nous inspirons de la classification proposée par Mahmoud (2012)
et Michaïlesco (1998) qui regroupe :
• Les facteurs internes permettant d'évaluer l'intensité des relations de pouvoir entre
l'entreprise et ses partenaires (dirigeants, actionnaires, créanciers, etc.) (Han, 2004) ;
• Les caractéristiques de l’entreprise (la taille, la morphologie de service ; le degré
d’informatisation ; et le profil de comptable) ayant un impact sur la qualité de
l’information divulguée (Alotaibi et Hussainey, 2016 ; Ortas et al., 2015 ; Alves et al.,
2012 ; Liu et Anbumozhi, 2009 ; Raffounier, 2007 ; Barako et al., 2006 ; Michaïlesco,
1999 ; Michaïlesco, 1998) ; et
• Les facteurs externes (le niveau de l’endettement, le risque concurrentiel,
l’internationalisation) ayant un impact sur la qualité de l’information divulguée
(Mahmoud, 2012 ; Michaïlesco, 1999 ; Michaïlesco, 1998).
Thèse de doctorat 82
Section 1
La qualité de l’information comptable au croisement des théories
La première section du présent chapitre se propose de faire le point, tour à tour, sur les trois
éléments suivants : le concept de la communication financière, la demande et l’offre de
l’information comptable et les assises théoriques fondant l’essence de notre réflexion : la qualité
de l’information comptable.
Dans ce qui suit, nous ambition nourrir le débat sur les transitions et les mutations qu’a connue
le concept de la communication financière en revenant sur des questions précises qui ont été déjà
évoquées dans la littérature. D’abord, nous allons essayer de tracer les contours du concept,
ensuite expliquer son évolution et enfin mettre en avant les enjeux que la communication
financière présente pour l’entreprise.
De point de vue de Depoers (2000), la communication financière est distinctement définie par
rapport à l’information financière. En effet Depoers précise que l’information financière est
« l’ensemble des obligations légales de publications » alors que la communication financière
désigne « un espace de liberté, une marge de manœuvre, que le dirigeant peut exploiter afin de
modifier l’image de son entreprise ». De cela nous constations que Depoers tolère l’existence
d’une dichotomie entre les deux concepts, chose que Léger (2003) écarte dans son ensemble. Au
Thèse de doctorat 83
gré de ses propos, la dissociation de l’information financière de la communication financière ne
peut être justifiée en aucun cas attendu que la communication se sert nécessairement de
l’information, stricto sensu, comme instrument.
L’information c’est le fait de mettre en forme, présenter ou représenter une connaissance. Il s’agit
en particulier de collecter des révélations, instructions ou confidences et les porter à la
connaissance d’une cible55. Une information doit comporter des signes et des règles impératives
à sa codification, son décryptage et son interprétation (Willett, 1992). Pour sa part, Pateyron
(1994) et Raybaud (1997) estiment que les comportements des individus sont grandement
influencés par l’information. Ce qui fait de cette dernière un bien à titre onéreux qui constitue
une source de décisions et d’avantages stratégiques.
Dans un autre ordre d’idée, Mayère (1990) considère que l’information est circonscrite au
système qui l’a procuré et qui la produit. De même, chaque information est supposée être liée à
la temporalité de l’action pour laquelle elle a été mobilisée. De cela, Mayère (1990) forge le
terme de l’information sur deux fortes idées :
• L’information en tant que processus d’échange : dans ce cas, l’échange est fait entre le
système et l’environnement dans lequel il évolue.
• Ce processus débouche sur une tentative de mettre en place une représentation d’une
image cohérente de l’environnement.
L’édifice d’une telle image sollicite une interaction entre les messages conçus dans
l’environnement et le système qui les obtenus. Cette adaptation continue est le socle du
réajustement du sujet à la réalité. C’est grâce à ce processus que l’information se dote d’une
signification. En même temps l’agent à qui l’information est y destiné est supposé avoir un niveau
cognitif lui permettant son interprétation en vue de produire de nouvelles.
De point de vue financier, l’information garde ses attributs susmentionnés. Elle est décrite
comme outil porteur de contenu dont la valeur s’apprécie avec sa transmission d’un opérateur à
l’autre. Le contenu d’une information financière est régi par une panoplie de textes, lois, normes
… qui conglomèrent les chiffres les plus significatifs de l’entreprise. Bref, c’est la composition
des obligations légales que l’entreprise doit respecter pour passer à l’acte de publication. Une
autre particularité marque l’information financière, c’est qu’elle peut revêtir diverses natures ;
55
Une personne ou un public
Thèse de doctorat 84
tantôt qualitatives tantôt quantitatives, comme elle n’est pas réduite uniquement aux données
purement financières.
56
La particularité de la communication financière c’est qu’elle est encadrée par un contexte réglementaire très précis.
Celui- ci a été progressivement développé afin de protéger les actionnaires en leur garantissant une information «
exacte, précise et sincère » …
Thèse de doctorat 85
expliquant sa stratégie, justifiant ses résultats et présentant ses perspectives (Libaert et Léger,
2019).
Dans le même sens, Chekkar et Onnée (2006) estiment que la diffusion d’informations
financières et extra financières a pour effet de fortifier la position de l’entreprise et favoriser sa
visibilité au sein de son environnement. Elle est considérée comme un atout de taille à satisfaire
les attentes des parties prenantes et d’épauler les objectifs économiques et sociaux de l’entreprise.
Sur ce point, Triki et al., (2019) part au-delà du rôle stratégique de la communication financière
pour l’associé même à la pérennité de l’entreprise. Selon lui, la communication financière
contribue grandement au dynamisme de la relation entre l’entreprise et ses partenaires et donc de
façon indirecte à son existence.
En définitive, pour notre part, nous pouvons en effet imaginer une généralisation de ces
définitions sous condition d’intégrer d’un côté la dimension stratégique de la communication et
d’un autre coté la diversité de son public. Mais à bien considérer les choses, nous couronnons ce
paragraphe avec la définition de Chekkar (2005) et Duran (2018) « la communication financière
est un processus intégré dans la stratégie qui vise à mieux faire connaître l’entreprise et ses
dirigeants, promouvoir son image et exprimer ses valeurs auprès des investisseurs et autres
parties prenantes, en développant des outils de communication qui permettent d’entretenir avec
eux des relations à long terme ».
Thèse de doctorat 86
La communication financière d’une « corvée annuelle » à un outil
stratégique
Avec la vague de privatisation qu’ont connue les pays occidentaux dans le milieu des années
1980, et suite à la mise au point des marchés financiers, l’éventail des partenaires de l’entreprise
n’a cessé de s’élargir (Guimard, 1998 ; Grosu et Chelba, 2019). Pour stimuler davantage cette
croissance, il a été intéressant de faire appel aux moyens de communication de masse de façon à
séduire le plus grand nombre des actionnaires. Le concept de communication financière est alors
connoté d'une dimension stratégique
En 1999, Depoers a mis en évidence une mutation dans les comportements des sociétés cotées
en France. En effet, il a été observé qu’au moment de la publication, les entreprises dépassent le
plus souvent leurs obligations légales. Cette transition en termes de diffusion de l’information,
de la publicité financière à la communication financière, a été expliquée par Depoers par
l'éventail des informations disponibles sur les sociétés cotées. (Figure 8)
Source : Chekkar R., (2007) L'émergence de la communication financière dans les sociétés
françaises cotées
Comme le montre la figure ci-dessus, les dirigeants des entreprises ne se contentent plus de
contenu réglementé lors de la diffusion de l’information financière. Le domaine réglementé par
le droit comptable a été bien dépassé par autres moyens de communication (lettres aux
actionnaires, plaquette annuelle, réunions avec les analystes financiers…) ainsi que d’autre
source d’information (Rapport des analystes, statistiques économiques, articles de presse…). En
Thèse de doctorat 87
un mot, la communication financière a donné lieu à une nouvelle dimension stratégique à la
diffusion en plus de sa dimension réglementaire.
Acerete et al., (2019) sont parvenus à confirmer les conclusions de Depoers (1999) sur un autre
échantillon des sociétés cotées en Espagne. Semblablement au cas français, l’alternance entre
publicité financière et communication financière à occasionner l’avènement d’une nouvelle
dimension stratégique à cette dernière. De surcroit, la survenance de la communication financière
dans les marchés a été souvent accompagnée de stratégies de communication au même titre que
les stratégies de développement Guimard (1998). La même conception a été adhérer par
Bompoint et Marois (2004) ayant assimilé la communication financière à une arme puissante qui
permet aux dirigeants de mieux présenter l’image de leurs entreprises aux différentes parties
prenantes ciblées.
L’enrichissement des obligations comptables par un contenu extra-financier a bien démontré son
succès. Que ça soit pour l’économie en général, ou en partie pour les entreprises ayant exprimé
leurs besoins d’extension ou de croissance à travers une stratégie de développement. Dès lors,
l’échec ou l’aboutissement de cette dernière restent liés à la capacité de l’entreprise à faire passer
des messages de taille à attirer de nouveaux apporteurs de capitaux. Par conséquent, tirer parti
des opportunités que présente le marché des capitaux.
La communication financière s’est tournée en une pratique largement répandue, les entreprises à
capital ouvert l'ont bien compris. C’est ainsi qu’ont dédié aujourd’hui dans les grandes structures,
tout un service à la communication financière avec des appellations diverses : direction de la
communication financière, de relations avec les actionnaires, de relations avec les investisseurs
(voire de Relations Investisseurs), pour faire écho à son homonyme anglo-saxon d'Investor
Relations.
Thèse de doctorat 88
En définitive, les dirigeants ont bien compris que leurs entreprises doivent être (en plus de connu,
vue et lue) crédible s’elles désirent mettre à bien un échange fondé sur la confiance avec les
parties prenantes vu les enjeux que ces derniers présentent pour l’entreprise. Le schéma ci-
dessous proposé par Chekkar (2007) récapitule l’évolution de la communication financière en
représentant la période de sa descendante, la publicité financière, pour en arriver finalement à
une vraie stratégie de communication. (Figure 9)
OBLIGATIONS LÉGALES
Sociétés cotée
Communication = OUTIL
Publicité financière = CONTRAINTES
financière STRATEGIQUES
Source : Chekkar R. (2007), « l’émergence de la communication financière dans les sociétés françaises
cotées ».
Thèse de doctorat 89
requises par la loi ou les normes comptables en vigueur. Cette offre volontaire est susceptible
d’avoir un impact significatif sur ce que les tiers perçoivent de la firme ainsi que sur la valeur
de marché de la firme. Il en ressort qu’une publication volontaire d’information relève de la
stratégie de la firme… ». De cela, nous pouvons affirmer que les entreprises ayant opté pour une
publication volontaire adhèrent, en plus de la logique financière, une stratégie globale au moyen
de laquelle elles charpentent une image déterminante de leurs légitimités, ainsi que leurs
crédibilités vis-à-vis son public. C’est ainsi que la notoriété de l’entreprise est positivement
corrélée avec la transparence, la fiabilité et la stabilité de l’information que cette dernière
divulgue. Par suite, l’entreprise se trouve valorisée et crédibilisée aux yeux des investisseurs par
rapport à ses concurrents sur le marché.
Ceci se perçoit au même temps, aussi bien une communication induite par les valeurs de
l’entreprise, qu’une communication inductrice de valeurs (Scholes et Clutterbuck, 1998) et
(Guerrero, 2019). Chekkar et Onnée (2006) précisent que dans une optique de benchmarking, la
communication revêt un rôle non négligeable pour l’entreprise au fur et à mesure que son
environnement se révèle concurrentiel.
Il est vrai que la légitimité de l’action du dirigeant, qu’en raison de la richesse des définitions qui
ont lui été allouer dans la littérature, peut être appréhendée de multiples angles. Néanmoins, il
est communément d’usage qu’on l’associer à la plausibilité des actions d’un dirigeant ou d’une
entité en se référant à des standards préétablis de jugement (Gabriel et Cadiou, 2005). Pour sa
part, Parsons (1960) réduit le concept de la légitimité au simple circuit de transmission de valeurs
communes qui associer l’entreprise avec son système social dans lequel elle évolue. C’est qu’en
effet, une entreprise est qualifiée de légitime dès que ses activités, traduites en actions de ses
dirigeants, répondent aux objectifs de ce système. Ceci rejoint les propos de Pichard Stamford
(2006), qui selon lui la légitimité vaut du pouvoir de plus entre les mains de dirigeant. Il
l’envisage non seulement comme instrument de la cohésion de l’entreprise, mais encore comme
un outil au service de la marge de manœuvre managériale.
Comme nous l'avons évoqué précédemment, il n’y a pas de légitimité en soi. Sur ce point,
Dowling et Pfeffer (1975) ajoutent que la relativité que caractérise cette dernière accorde au
Thèse de doctorat 90
dirigeant l’aisance d’adapter les objectifs, les procédures et par conséquent les outputs de leurs
entreprises de façon à s’acquitter aux protocoles qui définissent la légitimité. Encore mieux,
quand le dirigeant maitrise la communication de son entreprise, il peut être en passe des
définitions générales proposées pour la légitimité, pour en proposer celles qui va avec les
pratiques, les valeurs ainsi que les outputs de son entreprise. Le prolongement d’une telle
stratégie ne peut qu’aboutir sur l’édifice d’un ensemble de pratiques et de valeurs de taille à
s’imposer comme de nouveaux symboles de la légitimité sociale.
Dès lors, en plus de son rôle stratégique, la communication financière s’autorise à agir sur le plan
tactique pour témoigner la légitimité interne du dirigeant. Bien entendu que l’information
financière de l’entreprise a été préparée par le dirigeant, elle est réputée légitime attendu qu’elle
découle d’une stratégie qui provient d’un travail de groupe. À coup sûr, la quête de la légitimité
interne passe nécessairement par l’instauration d’un environnement qui favorise la mise en place
de relations de confiance entre les différents acteurs de l’entreprise.
• Primo, une imitation qui s’appuyer, au sein d’un groupe, sur un échange désintermédié
et massif d’une information qui favorise la pratique et l’expérience, aussi bien qu’une
interaction entre les individus (Dumez et Jeunemaître, 1995 ; Basly, 2017).
• Secundo, une imitation des pratiques des technologies et d’activités des entreprises
homologues (Haunschild et Miner, 1997). En recourant à cette forme d’imitation, le
dirigeant cherche à justifier ses actes en les imputant sur ses confrères les plus glorieux.
Thèse de doctorat 91
De plus, le dirigeant utilise la notoriété et la prospérité de ces derniers comme un levier
de légitimation et de valorisation de ses décisions (Takacs et al., 2017).
Le dirigeant peut aller au-delà de ces deux formes pour en proposer ses propres références qui
ont montré leur efficacité auparavant.
Dans la littérature existante, on peut distinguer trois grands types de légitimité que l'on pourrait
appeler : légitimité pragmatique, légitimité morale et légitimité cognitive (Suchman, 1995). Ces
trois types impliquent une perception ou une supposition généralisée que les activités
organisationnelles sont souhaitables ou appropriées dans un système socialement construit de
normes, de valeurs, de croyances et de définitions. Dans le présent paragraphe, nous décrivons
brièvement, sous forme de tableau, ces trois stratégies et nous identifions un certain nombre de
sous-types à l'intérieur de chaque catégorie principale.
Thèse de doctorat 92
Tableau 3 : Les trois formes des stratégies de la légitimité
Légitimité des échanges : une politique organisationnelle basée sur la valeur attendue de cette
politique pour un ensemble particulier d'éléments constitutifs. Cette pratique présente un
inconvénient non négligeable, du fait qu’elle ne prend pas en considération les valeurs de toutes
les parties (Salancik et Pfeffer, 1978).
Légitimité pragmatique
Légitimité de l’influence : Dans ce cas, les parties prenantes soutiennent l’organisation parce
La légitimité pragmatique est basée sur la prise en
qu’ils la perçoivent répondant à leurs intérêts. Le plus souvent, la légitimité de l’influence se
compte par l'entreprise des intérêts et valeurs de
pose lorsque l’organisation incorpore les parties prenantes dans ses structures de décision ou
ses parties prenantes les plus influentes (Lapoutte
adopte les normes de performance en tant que telles (Selznick, 1949).
et Cadiou, 2014).
Légitimité par disposition : les parties prenantes sont susceptibles de donner une légitimité aux
organisations qui "ont notre intérêt à cœur", qui "partagent nos valeurs" ou qui sont "honnêtes",
"dignes de confiance", "décentes" et "sages" (Cyert et March, 1963 ; Meyer et Scott, 1992).
Légitimité morale Légitimité des conséquences : Dans des situations d'ambiguïté élevée, les réclamations
La légitimité morale reflète une évaluation conséquentes peuvent servir de signaux de disposition et certaines mesures de performance
normative positive de l'organisation et de ses peuvent devenir moralement interdites, telles que les tentatives d'appliquer des critères
activités (Aldrich et Fiol, 1994 ; Parsons, 1960). économiques à un organisme public de protection sociale (Hinings et Greenwood, 1988).
Contrairement à la légitimité pragmatique, la
légitimité morale ne repose pas sur des jugements
Thèse de doctorat 93
quant à savoir si une activité donnée profite à Légitimité des procédures : Semblablement aux conséquences socialement valorisées, les
l'évaluateur, mais plutôt sur des jugements quant organisations peuvent aussi acquérir une légitimité morale en adoptant des techniques et des
à savoir si cette activité est "la bonne chose à procédures socialement acceptées (Scott, 1977).
faire".
Légitimité par structure : les parties prenantes considèrent que l'organisme a de la valeur et
mérite d'être soutenu parce que ses caractéristiques structurelles le situent dans une catégorie
moralement privilégiée (Zucker, 1986).
Thèse de doctorat 94
Eu égard cette revue de littérature, la communication financière est perçue par les chercheurs et
les professionnels comme un outil stratégique. Elle permet de réduire le coût du capital, de
soutenir la qualité des relations avec les partenaires, de consolider l’image de l’entreprise, de se
faire remarquer par les analystes et les assister à faire des prévisions avec plus de précision. Dans
le paragraphe suivant, nous allons nous pencher sur le circuit et les destinataires de la
communication financière.
Dans ce qui suit, nous abordons le concept de la diffusion de l’information comptable, les
producteurs et l’offre de l’information comptable et enfin le circuit de ses usagers.
Thèse de doctorat 95
économiques dits Stakeholders. La diffusion de l’information comptable permet à ces derniers
de juger pertinemment la qualité de la gestion et les perspectives de résultat d’une entreprise. À
travers ce point, nous ambition explorer davantage l’environnement de diffusion, en mettant au
clair l’objectif de la diffusion de l’information, les types de l’information diffusée, les moyens
de la diffusion de l’information et enfin évaluer ces avantages par rapport à son coût.
La diffusion de l’information comptable peut être en réponse aux législations et aux normes
comptables (obligatoire), comme elle peut être volontaire (Gibbins et al., 1990 ; Hassan et
Marston, 2019). Selon Moonitz (1961), cette transmission de l’information comptable doit être
abordée dans sa globalité. Il peut être vu en termes de ce qui devrait être diffusé, à qui, et
comment la diffusion devrait être. Nous exposons dans ce qui suit, l’objectif de la diffusion de
l’information comptable qui lui a été assignée par Le FASB N°14 (1996).
La diffusion de l’information comptable est fondamentale pour l’entreprise afin de rassurer les
utilisateurs d’informations. Elle leur permet de se situer par rapport à leurs démarches de prise
de décision. L’information diffusée volontaire vient pour compléter celle exigée ou
recommandée par les organismes de normalisation. En effet, les objectifs de la diffusion
comptable ont été toujours apparentés aux orientations des organismes comptables chargés de la
mise en place des standards. Une lecture des cadres comptable les plus influents en matière de
production des normes comptables fait ressortir les constats suivants (tableau 4) :
Tableau 4 : Objectifs de la diffusion de l'information comptable selon les cadres conceptuels comptable
Thèse de doctorat 96
des décisions économiques pour un large groupe
d’utilisateurs actuels et potentiels.
Financial Accounting L’objectif de l’information comptable se rapporte
Standards Board (FASB, plus particulièrement aux décisions relatives aux
1996) crédits et privilégiant les investissements.
Source : Mahmoud, S. (2012). Contribution à l'étude des déterminants de la qualité des informations
comptables produites par les entreprises libyennes
Même si les états financiers traditionnels sont fondés sur des pratiques et des normes ayant une
longue histoire, ils sont devenus insuffisants pour répondre aux besoins d'information des
utilisateurs réels. La divulgation de l’information par les entreprises est essentielle au bon
fonctionnement d'un marché des capitaux efficace. Les entreprises fournissent de l'information
dans des rapports financiers réglementés, y compris les états financiers, les rapports de gestion
et d'autres documents réglementaires (Healy et Palepu, 2001). De plus, certaines entreprises
s'engagent dans des communications volontaires, comme des prévisions de la direction,
moyennant des présentations et des conférences, etc. Enfin, les intermédiaires de l'information,
tels que les analystes financiers, les experts du secteur et la presse financière, divulguent des
informations sur les entreprises. Traditionnellement, le rapport annuel de la société a été
Thèse de doctorat 97
considéré comme la principale source de divulgation de l'information de la société. Toutefois, la
situation évolue lentement et se rapproche de plus en plus de l'information sur internet.
La divulgation obligatoire
Les entreprises ont à leur disposition deux types de variantes de publication qui leur permettent
de réduire l'asymétrie informationnelle vis-à-vis de leurs parties prenantes : la divulgation
obligatoire et la divulgation volontaire. La variante de publication la plus importante est
représentée par la divulgation obligatoire. Le caractère obligatoire de la déclaration est
réglementé généralement au niveau national, voire international, par le biais d'organisations
professionnelles ou d'autorités gouvernementales.
La divulgation obligatoire concerne les aspects et les informations qui doivent être publiés en
raison de l'existence de certaines dispositions légales ou réglementaires exigées par les marchés
des capitaux, les commissions boursières ou les autorités comptables. L'objectif de la divulgation
obligatoire est de satisfaire les besoins d'information des utilisateurs, en assurant le contrôle de
la qualité de la production par le respect des lois et des normes. La divulgation obligatoire à un
caractère à la fois périodique et continu. Elle concerne la diffusion des états financiers, des états
financiers consolidés, des rapports d'audit, des rapports annuels, etc.
La divulgation volontaire
57
Les propriétaires ayant délégué aux gérants la fonction de direction des leurs entreprises
Thèse de doctorat 98
Ainsi, nous expliquerons la divulgation volontaire comme étant une offre d'information
supplémentaire par rapport à différentes réglementations nationales ou référentielles
internationales de reporting d'entreprise. C’est-à-dire quelque chose qui n'est pas obligatoire par
la loi, mais qui devient volontaire par le comportement concernant la publication. En d'autres
termes, l'offre volontaire de l’information représente l'excès d'information suite à un libre choix
de la direction de l'entreprise et de la réglementation en vigueur. Des pressions extérieures des
marchés financiers tels que les analystes financiers, les cabinets de conseil et autres facteurs
culturels peuvent aussi constituer l’origine d’une divulgation volontaire de l’information.
Nous avons pu identifier dans la littérature comptable, que le succès d'une entreprise est influencé
par sa stratégie de communication de l’information comptable. Comprendre la stratégie d'une
entreprise est important pour les utilisateurs des rapports financiers, étant donné que ces choix
stratégiques fournissent les éléments nécessaires à la compréhension et l’évaluation de la
performance financière et la position de l'entreprise. En raison du lien entre les stratégies qu'une
entreprise met en œuvre et les résultats financiers qui en découlent, la divulgation des
informations sur la stratégie doit être importante pour les utilisateurs des rapports annuels.
Les études sur la divulgation font apparaître des écarts importants et de grandes ampleurs entre
les entreprises d’un même secteur et d’un même pays. Certaines entreprises divulguent
volontairement de grandes quantités d’informations, alors que d’autres ne le font pas. Les
chercheurs en comptabilité examinent de manière approfondie les déterminants potentiels de la
divulgation et proposent de nombreuses théories pour expliquer la variance de la divulgation
volontaire. Ces théories incluent la théorie de l’agence, la théorie de la légitimité, la théorie des
signaux, la théorie des besoins en capital et la théorie des parties prenantes.
Au terme de ce paragraphe, nous avons présenté la synthèse des études plus hautes, que nous
avons pu repérer, traitant les déterminants de la divulgation volontaire de l’information
comptable. Ces déterminants sont ventilés en trois composantes (figure 10) : 1- Caractéristiques
du conseil de l’entreprise ; 2- Caractéristiques de l'entreprise ; et 3- Structure du capital
(actionnariat) (Alotaibi et Hussainey, 2016).
Thèse de doctorat 99
Figure 10 : Les déterminants de la divulgation volontaire
Caractéristiques du Caractéristiques de
Structure du capital
conseil de l’entreprise l'entreprise
Source : propre traduction du travail de Habbash, M., Hussainey, K., et Ibrahim, A. (2016). The
determinants of voluntary disclosure in Saudi Arabia: an empirical study. International Journal of
Accounting, Auditing and Performance Evaluation, 12(3), 213-236.
(Dzaraly et al., 2018 ; Gamerschlag et al., 2011 ; Chow et Wong 1987) affirment que plus la
taille de l'entreprise est grande, plus elle est susceptible de divulguer plus d'informations
volontairement. La relation positive entre la taille de l'entreprise et l'étendue de la divulgation
volontaire peut s'expliquer par plusieurs raisons.
Premièrement, les grandes entreprises sont plus en mesure d'assumer les coûts supplémentaires
liés à la divulgation volontaire que les petites entreprises. Deuxièmement, en se référant à la
théorie des parties prenantes, les grandes entreprises ont davantage de Stakeholders qui poussent
la direction à divulguer plus d'informations que les petites entreprises. Troisièmement, les
grandes entreprises font face à des coûts politiques plus importants que les petites
entreprises. Par conséquent, les grandes entreprises s'efforcent de réduire ses coûts politiques en
divulguant volontairement plus d'informations (Camfferman et Cooke, 2002 ; Watts et
Zimmerman, 1990).
L'influence de l'âge des entreprises sur la divulgation volontaire fait l'objet d'un débat. El-Diftar
(2016) soutient que les nouvelles entreprises divulguent volontairement plus de renseignements
que les anciennes. Cependant, les travaux qui ont été effectués sur la base d’un échantillon des
entreprises cotées à l’Inde font apparaitre de résultat hétérogène. En effet, selon Hossain (2008),
il n'est pas possible de conclure que les entreprises plus anciennes divulguent plus d'information
que les nouvelles entreprises.
En outre, il est constaté qu’une partie considérable de l'information des nouvelles entreprises est
liée à la recherche et au développement et aux dépenses. Par conséquent, ces entreprises peuvent
être désavantagées sur le plan concurrentiel si elles ne divulguent pas cette information (Owusu
Ansah, 1998). À ce propos, cette étude faite valoir que les nouvelles entreprises ne disposent pas
des ressources financières et de l'expertise nécessaires pour organiser et diffuser plus
d'informations qu'il n'est nécessaire. Ces entreprises accordent alors la priorité à la prise en charge
des coûts d'établissement importants plutôt qu'aux coûts supplémentaires liés à une divulgation
volontaire. De plus, les nouvelles entreprises peuvent être moins sollicitées par les parties
prenantes pour la divulgation volontaire que les entreprises plus anciennes.
Le plus grand nombre des travaux ayant traité les déterminants de la divulgation volontaire de
l’information comptable, ont cherché à vérifier l’hypothèse qui stipule qu’il existe une relation
positive entre la rentabilité et la divulgation volontaire. Cette proposition trouve sa légitimité
dans les quatre théories les plus mobilisées dans les questions liées à la diffusion de l’information
comptable.
Premièrement, la théorie de l’agence qui soutient que les dirigeants des entreprises qui réalisent
de hauts profits divulgueront des informations plus détaillées afin d’obtenir des avantages
personnels et de justifier le système de rémunération (Sakinc et Gungor, 2015).
Deuxièmement, la théorie des parties prenantes suggère que les entreprises à haut profit
divulgueront davantage d'informations pour satisfaire toutes les parties prenantes (Elfeky, 2017).
Troisièmement, du point de vue de la théorie des coûts de transaction, Ortas et al., (2015) et
Inchausti (1997) soutiennent que la gestion des entreprises rentables révèle davantage
Il est vrai que les résultats des études, à ce sens, affichent des conclusions paradoxales quant à la
nature de la relation qui subsiste entre le niveau de l’endettement d’une entreprise, et la
divulgation volontaire. Néanmoins, plusieurs déductions de la revue des théories justifient
l’existence d’une relation positive.
Premièrement, des niveaux d'endettement élevés augmentent les coûts de l'agence, ce qui
encourage les gestionnaires à divulguer plus d'information afin de réduire ces coûts (Alves et al.,
2012). Deuxièmement, Jensen et Meckling (1976) soutiennent que les entreprises dont le ratio
d'endettement est élevé sont assujetties à des coûts de surveillance élevés et qu'elles divulguent
donc plus de renseignements. Troisièmement, les entreprises dont le ratio d'endettement est élevé
ont tendance à divulguer volontairement plus d'information afin de rassurer leurs prêteurs et de
prolonger l’échéance de l'emprunt. Quatrièmement, les entreprises engagées dans des contrats
d'emprunt importants sont souvent tenues de respecter certaines clauses restrictives de leurs
dettes, et pour démontrer leur conformité elles doivent divulguer plus d'information qu'il n'est
nécessaire.
La présence d’un taux élevé des administrateurs indépendants par rapport à la taille totale du
conseil, témoigne l'indépendance de ce dernier et implique que le suivi des résultats sera plus
efficace. Par conséquent, un ratio élevé de l’indépendance des administrateurs d’un conseil incite
la direction à divulguer volontairement davantage d'informations. Alves et al., (2012) croient en
une corrélation positive. Cependant, ils n'ont pas pu trouver de preuves empiriques à l'appui de
leur hypothèse. Néanmoins, Lim et al., (2007) ont constaté que les entreprises dotées de conseils
d'administration indépendants publient des informations plus prospectives et stratégiques.
Nous jugeons très utile d’intégrer la variable de la propriété familiale dans la présente étude. Tout
d'abord, parce que le tissu économique Marocaine est dominé par les entreprises familiales,
ensuite nous remarquons que rares sont les études ayant abordé la variable de la propriété
familiale dans le contexte de la divulgation volontaire. À cet égard, Chau et Gray (2010)
soutiennent que la propriété familiale peut influencer positivement la divulgation de
l’information comptable. Toutefois, cette étude soutient que les entreprises familiales peuvent
avoir tendance à divulguer plus d'information de leur plein gré, puisque ces entreprises se font
concurrence pour obtenir une position sociale, créer un prestige et améliorer l'image de leur
famille.
Avant de pouvoir prendre en compte les besoins des utilisateurs, il est nécessaire d'identifier les
utilisateurs d'informations, car différents utilisateurs utilisent ses informations pour satisfaire
différents besoins. La revue de la littérature, associée à ce propos, nous a permis de repérer cinq
Banques
Il s’agit habituellement des
Prêteurs apporteurs des capitaux ayant
Partenaires financiers
Associés délégué une partie importante de
la gestion aux dirigeants
Investisseurs potentiels
Le fournisseur a besoin
Clients d’accéder à la l’information
comptable en vue d’apprécier la
Partenaires commerciaux solvabilité de l’entreprise. Pour
le client, il s’agit surtout de
Fournisseurs
s’assurer de la qualité de service
de l’entreprise.
Salariés
La loi accorde aux salariés et
leurs représentants le droit à
Partenaires sociaux Syndicat et représentants l’information comptable sous
forme d’un rapport d’ensemble
Comités d’entreprise sur l’activité de l’entreprise
Autorité de surveillance
De manière générale, il existe un
besoin d’information émanant
Le grand public Analystes et journalistes du grand public qui est lié à la
responsabilité sociale des
entreprises.
Analystes financiers
Le développement de la
Normalisateurs normalisation ainsi que la
recherche s’est basé sur des
Divers études ayant intéressé la forme,
le contenu, la qualité et
Universitaires et chercheurs l’harmonisation de l’information
comptable diffusé
Source : Élaboration personnelle
La théorie comptable a connu ses débuts dès l’apparition des organisations professionnelles, et
continue d'évoluer avec l'apport de plusieurs scientifiques et praticiens. La théorie comptable n’a
été guère dissociée de la pratique comptable, traditionnellement c’est les praticiens qui sont
devenus théoriciens par le biais de leurs réflexions comptables. « Les méthodes comptables sont
élaborées par la pratique qui procède par essais et erreurs pour dégager les plus adaptées. Des
règles et procédures sont énoncées et formalisées puis elles sont transmises par la littérature et
l‘enseignement. Cette transmission génère des problématiques qui peuvent déboucher sur une
théorie » (Colasse, 2005).
Il nous est impossible d’épuiser toutes les contributions dans le domaine de la comptabilité et de
les présenter dans une recherche. En effet, l'accumulation de ces apports avancés par différents
chercheurs depuis plusieurs siècles a occasionné l’édifice de la théorie comptable comme elle est
aujourd’hui.
La théorie de l'agence est communément proposée comme cadre d'analyse théorique pour l'étude
des questions liées à la diffusion de l'information comptable et à son utilisation dans les
mécanismes de gouvernance des entreprises. À première vue, il peut paraître surprenant d'adopter
la théorie de l'agence pour l'analyse des déterminants de la qualité de l'information comptable.
Cependant, nous justifions notre position d'intégrer cette théorie en partant du postulat suivant :
Le discernement du rôle que joue l'information comptable dans la passation des marchés est au
cœur de la théorie comptable positive élaborée par Watts et Zimmerman (1978 ; 1986),
Thèse de doctorat 105
Holthausen et Leftwich (1983). Selon ladite théorie, l'utilisation de l'information comptable
améliore l'efficience de la passation de marchés en réduisant au minimum les coûts de cette
dernière. Bien que la notion de coûts contractuels soit très générale, la théorie de la comptabilité
positive met l'accent sur les coûts d'agence présentés dans les travaux fondamentaux de Jensen
et Meckling. Ces derniers s'appuient sur la théorie de l'agence pour analyser les contrats
financiers et expliquer les choix de structure du capital.
De point de vue de la théorie de l’agence, le rôle de l'information comptable est de réduire les
coûts d'agence associés au financement externe, notamment les coûts d'agence des capitaux
propres et de la dette. Dans un contexte où le financement est dominé par les emprunts, les coûts
d'agence sont expliqués par le fait que les dirigeants de l'entreprise qui agissent au nom des
actionnaires peuvent prendre des mesures inefficaces qui exproprient la richesse de leurs
créanciers.
Une implication importante de la théorie de l’agence est que l’entrepreneur supporte les coûts de
l’agence associés aux capitaux propres et aux dettes externes, car les investisseurs rationnels
anticipent et, en conséquence, protègent leurs prix contre ces coûts (Myers, 1977). De cela,
l’entrepreneur est intéressé par la mise en place d’un mécanisme contractuel qui améliore ses
incitations et limite les activités préjudiciables qui nuisent aux investisseurs extérieurs,
notamment en se soumettant à une surveillance ou en s’associant à certaines mesures de contrôle.
Pour ce faire, le propriétaire-dirigeant peut émettre des titres de créance assortis d'un ensemble
complet de clauses restrictives. Ses clauses restrictives imposent des limites à diverses mesures
de gestion et sont souvent subordonnées à des informations comptables telles que des mesures
de la valeur nette ou de l'endettement (Leftwich, 1983). Plus précisément, les clauses restrictives
exigent souvent que l'emprunteur fournisse des états financiers vérifiés, qui sont utilisés pour
surveiller et inciter les gestionnaires (Watts et Zimmerman, 1983). Les informations tirées de ces
états financiers servent à limiter les versements de dividendes, les dépenses en immobilisations,
l’émission de titres d'emprunt, les opérations de fusions et acquisitions, les ventes d’actifs, etc.
(Smith et Warner, 1979). Ces restrictions sur la gestion sont un moyen efficace de contrôler les
actions opportunistes ou susceptibles d’exproprier la valeur des créanciers. Elles peuvent être
établies de manière conditionnelle en fonction d’indicateurs de comptabilité selon la comptabilité
d’exercice (Leuz, 1998).
La théorie des contrats incomplets s'appuie sur les travaux fondateurs de Coase (1937). Ce dernier
souligne qu'il est coûteux de recourir à des mécanismes de marché, tels que les prix et les contrats,
pour coordonner certaines activités économiques. Il soutient que les mécanismes de marché sont
coûteux, car il faut découvrir les prix et négocier des contrats complets à long terme. En outre,
Coase affirme que les contrats à long terme ne peuvent spécifier que les limites de ce que les
parties contractantes sont censées faire à l'avenir. De sorte que les détails exacts de la ligne de
conduite future doivent être définis et mis au point à une date ultérieure. Cela crée à son tour une
demande d'autorité ou de pouvoir de décision, qui sert d'alternative aux mécanismes du marché
pour coordonner les transactions économiques et constitue la principale justification de la raison
d'être des entreprises. Williamson (1979) et Hart (2017), entre autres, étendent les fondements
de cette théorie en considérant l’impact qu’annexé au comportement opportuniste qui découle du
caractère incomplet des contrats. Hart et Moore (1990) et Christensen et al., (2016) proposent
une théorie plus formelle des droits de propriété qui insiste sur des compromis plus rigoureux
associés à l'utilisation de l'autorité.
L’idée principale de la littérature sur les contrats incomplets c’est qu’il existe des avantages
économiques à la vente ou à la cession de « droits de contrôle » (également appelés « droits de
décision » ou « droits de propriété ») dans les cas où il est difficile d’écrire et de rédiger des «
contrats complets ». L’hypothèse clé est que de nombreuses éventualités futures sont exclues du
contrat initial et que, par conséquent, le contrat sera révisé lors des renégociations futures. Il
existe plusieurs sources d'incomplétude contractuelle :
• Il est extrêmement coûteux de prévoir et donc d'incorporer une longue liste d'éventualités
futures dans le contrat initial ;
En conséquence, au lieu de spécifier une liste complète des actions futures à prendre et des gains
à réaliser dans divers états futurs, les contrats doivent examiner comment attribuer des droits de
contrôle sur les décisions qui devront être prises lorsque l'avenir se manifestera. En d'autres
termes, une partie peut décider de vendre des droits de contrôle sur des éventualités difficiles à
anticiper à une autre partie pour faciliter le processus décisionnel futur.
Parmi les travaux les plus réputés qui ont contribué à l’enrichissement de littérature touchant à
la conception de la sécurité optimale en cas d'inachèvement contractuel, on cite entre autres,
Aghion et Bolton (1992). Ces études soulignent l’importance des allocations de contrôle
proportionnelles à l’état lorsque l’entrepreneur doit avoir accès à un financement extérieur.
Aghion et Bolton (1992) examinent le cas d'un entrepreneur aux ressources limitées qui cherche
un financement auprès d'un investisseur fortuné. Le projet exige que l’entrepreneur prenne des
mesures qui dépendent de l’état futur de la nature. Tant l’action que l’état de nature sont
observables, mais non contractible en raison de leur caractère non vérifiable.
Compte tenu de cet avantage privé, l’investisseur et l’entrepreneur peuvent ne pas s'entendre sur
la ligne de conduite optimale à adopter à l'avenir. La meilleure solution (la plus efficace) à ce
problème serait atteinte si l’entrepreneur intériorisait pleinement les coûts et les avantages de ses
actions. Cependant, comme l'investisseur extérieur doit être compensé via une partie des flux de
trésorerie futurs, le dirigeant perd ses incitations et peut agir de manière opportuniste en
choisissant de poursuivre le projet pour un avantage non monétaire, même lorsque la liquidation
est efficace. En revanche, l’investisseur, qui n’est intéressé que par les flux de trésorerie, peut
liquider le projet même si sa poursuite est efficace, car il ne se soucie pas de l’investissement
dans le capital humain.
Aghion et Bolton (1992) soutiennent que le financement par emprunt se rapproche le plus du
contrat optimal mettant en œuvre une allocation de contrôle subordonnée à un état. Plus
précisément, un contrat d’emprunt comportant des engagements sur des mesures de performance
comptable peut être utilisé pour octroyer des droits de décision à l’entrepreneur dans les
circonstances où l’entreprise se porte bien.
L'allocation de contrôle peut, en principe, être basée sur des signaux non comptables. Par
exemple, les prêteurs peuvent obtenir des droits de contrôle lorsque l'emprunteur manque à ses
paiements d'intérêts. Toutefois, le statut de paiement peut être une mesure trop grossière de l’état
et manque souvent de rapidité. Les mesures fondées sur la comptabilité sont probablement de
meilleurs signaux des données économiques d’une entreprise, ce qui est compatible avec l’usage
courant des mesures fondées sur la comptabilité dans les pratiques de passation de marchés par
des dettes publiques et privées.
Un certain nombre d’études analysent plus explicitement le rôle des allocations de contrôle
fondées sur la comptabilité (Roberts, 2015). Dans ces études, les pactes confèrent des droits de
contrôle plus forts à une partie moins informée ou moins « protégée ». Ces études suggèrent
généralement qu'en présence d'aléas moraux, les clauses restrictives ont de la valeur, parce
qu'elles sont établies de façon stricte de sorte qu'il est possible d'y renoncer ou de les assouplir
de façon sélective par la suite. L'une des principales conclusions de cet axe de recherche est que
la valeur des clauses restrictives découle de la possibilité de les renégocier à l'avenir,
conformément à la vision stratégique des clauses restrictives fondées sur la comptabilité.
Pour être utiles à la prise de décision, les informations de comptabilité financière doivent être
intangibles, pertinentes, fiables et comparables. La réalité de la prise de décision révèle que les
décisions sont prises non seulement en termes d’informations et de statuquo, mais aussi en
fonction de convictions personnelles et de représentations qui façonnent la vision personnelle du
monde.
Bien que la recherche sur la prise de décision en comptabilité ait une longue histoire qui
commence dans les années 1960, les chercheurs ont abordé les décisions de gestion davantage
en termes de comptabilité de gestion et moins en termes de comptabilité financière. Cela pourrait
s'expliquer par l'expansion, au fil du temps, des objectifs de l'information comptable financière
et de l'appui à la direction à l'aide à la prise de bonnes décisions par les investisseurs.
Les informations peuvent réduire l'incertitude et la complexité des actions et mettre en évidence
les possibilités et les limites des solutions alternatives. Un système d’information devrait faciliter
le processus décisionnel avant, en préparant la décision, en simulant les options de décision, puis
en communiquant la décision prise et notamment en contrôlant son exécution.
Le système de gestion du rendement le plus efficace est celui qui se situe le plus près possible du
temps réel (Beer, 1994). Cela résonne avec les concepts de disponibilité d’Eraut (2002) et de
primauté d’Asch (1946), selon lesquels les événements facilement mémorisables ou accessibles
sont perçus comme ayant des probabilités plus élevées, et par conséquent, une importance plus
grande et que la séquence dans laquelle les informations sont présentées aura une incidence sur
la manière dont chaque information est utilisée (Friedman, 2004). L'utilisation des données en
Outre le suivi et la supervision, les gestionnaires sont étroitement associés à la prise de décisions
stratégiques. Des décisions doivent être prises au sujet de l'orientation future d'une société, de
ses investissements et désinvestissements, de ses secteurs d'activité, de sa structure financière et
des investissements dans les activités d'autres entités. Les décisions stratégiques sont prises au
fur et à mesure que les occasions se présentent ou que les circonstances se présentent. Dans ces
décisions, l’information comptable a une fonction nécessaire. Elle peut informer les dirigeants
de la situation financière, de la performance et des changements survenus dans leur entreprise.
En pratique, une grande partie du dénombrement des intérêts des administrateurs se fait en termes
financiers, car les chiffres financiers constituent souvent le seul plan et compte rendu officiel
disponible des activités entreprises. Le fait de savoir ce qui est arrivé dans le passé et qu’elle est
la situation actuelle représente un arrière-plan nécessaire pour toute décision nécessitant une
délibération (Nilsson et Stockenstrand, 2015). En comptabilité, rendre déterministe le passé est
fonction de chiffres sélectionnés. Les informations comptables sont utilisées pour établir la
situation financière, les changements de la situation financière, la performance et les risques
d'une entreprise. Ils facilitent l’enregistrement et l’évaluation qui se font en unités d’argent.
Divers travaux de recherche58 proposent d'expliquer les comportements organisationnels par des
dimensions subjectives liées aux gestionnaires, ainsi que leurs profils. Comprendre et expliquer
la nature et l'étendue de l'utilisation de la comptabilité par le gestionnaire bénéficieront du
changement de l'angle d'observation du chercheur : au lieu d’examiner un objet comptable et son
contexte, il serait plus approprié et pertinent d’observer un utilisateur et de cerner sa perception
de cet objet et du contexte dans lequel il opère.
Anderson (2008) soutient que l'analyse économique des informations comptables financières est
un outil indispensable pour appuyer les décisions. Quel que soit le niveau auquel il se produit, le
processus de prise de décision économique nécessite une analyse approfondie des intrants du
58
On cite :
Chapellier, P. (1999). Le dirigeant et le contrôle de gestion. Faire de la recherche en contrôle de gestion.
Dupuy, Y. (1999). Vingt ans de recherche française sur le contrôle comptable des performances. Comptabilité
Contrôle Audit.
Oriot, F. (2004). Les interprétations différenciées des acteurs face à un système de contrôle de gestion en voie de
standardisation.
La comptabilité, comme étant une source clé de la situation financière et du rendement, peut
aider les gestionnaires à acquérir des connaissances sur l’organisation de plusieurs façons (Hall,
2010). Il rend visibles les événements qui ne sont pas perceptibles par les activités quotidiennes
d'un dirigeant et fournit un aperçu quantitatif de son travail.
Les informations comptables peuvent révéler des problèmes qui sont négligés pendant les
activités normales et peuvent fournir un contrôle indépendant des opérations pour aider les
gestionnaires à en prendre conscience. Ainsi, il est constaté que par le biais de la comptabilité,
des informations importantes sur la société sont rendues disponibles, ce qui permet au
gestionnaire de déterminer le sens et l'importance de toutes les opérations.
Weinstein et al., (1995) souligne qu’une bonne gestion de l’entreprise est fonction de sa capacité
d’évaluer les changements passés, de réagir aux changements actuels et d’anticiper les
changements futurs. Ce qui est conforme à l'idée selon laquelle la gestion est essentiellement un
processus décisionnel et que la comptabilité est un système d'information intégrant de ce
processus. Il est toutefois inconcevable qu'un système d'information fonctionnel puisse fournir
des données relatives à l'ensemble, ou même à une partie importante, des changements survenant
à l'intérieur et à l'extérieur de l'organisation.
Dans un autre ordre d’idées, cette opération de collecte et de traitement d’un volume important
d’informations coûterait plus cher que la valeur des avantages qu’elles apporteraient. En outre,
un flux excessif de données boucherait le système et empêcherait le passage et l’évaluation
rapides et efficaces d’informations plus importantes. Par conséquent, seul un certain ensemble
de données très limité peut être sélectionné pour être admis dans le système.
Il semble clair que les comptables font des choix dans la conception de leurs systèmes et la
sélection des données à y intégrer. Il parait ainsi évident que l'ensemble du processus de
comptabilité de gestion peut être envisagé du point de vue de la tentative d'influencer le
comportement des autres. Il s'ensuit donc qu'ils doivent s'acquitter de ces fonctions avec certaines
attentes des réactions des autres. En d'autres termes, leur modèle de l'entreprise doit comporter
un ensemble d'hypothèses explicites ou implicites sur le comportement humain dans les
organisations.
Le cadre théorique de l’étude que nous venons de développer dans la section précédente constitue
souvent le point de départ des chercheurs qui s’intéressent aux questions liées aux pratiques de
la divulgation de l’information comptable. En particulier, il est constaté que les études antérieures
ont traité les facteurs impactant la qualité de l’information comptable selon différents procédés.
Nous distinguons des travaux qui associent la qualité de l’information comptable soit à la
contingence comportementale et structurelle de l’entreprise, soit à l’environnement interne et
externe de l’entreprise. Pour notre part nous empruntons la classification proposée par Mahmoud
(2012) et Michaïlesco (1998) qui mit en avant deux sortes d’analyse des facteurs influents de la
qualité de l’information diffusée.
Le tableau ci-après récapitule les facteurs susceptibles d’influencer les pratiques de reporting
financier comme ils étaient proposés par Radebaugh, 1975 ; Carmony, 1987 ; Taylor, 1987 ;
Radebaugh et Gray, 1993 ; Gemon et Wallace, 1995.
Source : Taylor S. (1987), International accounting standards : an alternative rationale, Abacm, vol 23,
n°2, septembre, p. 161.
Impact perçu de la
divulgation
De manière interne ou
externe
Perception
1. Des normes
2. Des opportunités : la recherche
d’avantages particuliers grâce à une
plus grande divulgation
Médiateurs
externes
Structure
1. Interne
2. Externe
Source: Gibbins M, Richardson A. and Waterhouse J., The management of corporate financial
disclosure: opportunism, ritualism, ritualism and processes, Journal of accounting research, vol 28,
n°1, printemps 1990, p.128
L’étude de la littérature comptable traitant la qualité de l’information comptable nous a permis
de dégager les principaux facteurs susceptibles d'affecter la qualité de l’information comptable
du point de vue de l’entreprise, au même titre que Gibbins, Richardson et Waterhouse. Dans la
présente section, nous discutons de tous ces déterminants que nous avons pu identifier et qui
seront à la base des variables que nous utiliserons plus tard, après traitement, pour l'établissement
de notre modèle hypothétique.
Les stimulus internes conglomèrent tous les facteurs qui permettent d'évaluer l'intensité des
relations de pouvoir entre l'entreprise et ses partenaires (dirigeants, actionnaires, créanciers, etc.)
(Han, 2004).
Le rôle des mesures incitatives dans l'atténuation des problèmes de gestion est un thème central
de la recherche en comptabilité. Nous soutenons que les mesures incitatives fondées sur le mode
de rémunération des dirigeants réduisent leur réticence à divulguer des renseignements
personnels. En particulier, il est constaté que l'information communiquée par les entreprises varie
au fur et à mesure que la rémunération du dirigeant est liée à sa performance ou non. Les ouvrages
spécialisés en comptabilité supposent en grande partie que les préférences des dirigeants et des
investisseurs, en matière d’information, ne sont pas congruentes. Il faut souligner que des
facteurs tels que les modes favorisant la rémunération incitative tendent la perche à la divulgation
(Verrecchia, 2001).
Les dirigeants évitent de divulguer des informations confidentielles, car une telle action restreint
leurs privilèges en matière de contrôle privé. En effet, la carence de divulgation des informations
limite la capacité des marchés des capitaux et du travail à contrôler efficacement les dirigeants
(Shleifer et Vishny, 1989). Les embarras de la divulgation peuvent donc être considérés comme
le problème fondamental des agences sous-jacent aux autres problèmes des agences.
Les praticiens font également écho au point de vue selon lequel les gestionnaires manifestent une
tendance inhérente à ne pas divulguer des informations comptables aux autres parties prenantes
de l’entreprise, même dans un environnement de divulgation élevée tel que les marchés financiers
américains. Le panéliste Stern Stewart, (2001) a révélé lors d’une table ronde que : « les
dirigeants de la plupart des entreprises préfèrent ne pas divulguer des choses s’ils n'ont pas à le
Compte tenu du rôle clé de l'information dans la prise les décisions en matière de gouvernance
d'entreprise, sa communication demeure une préoccupation importante pour les investisseurs
(Bushman et Smith, 2001). Une approche possible pour atténuer le problème de l'agence (qui
favorise la réticence des dirigeants) consiste à lier directement leurs rémunérations à leurs
activités de divulgation. Toutefois, un tel contrat de rémunération devrait préciser à l'avance les
informations à fournir pour toutes les éventualités futures. Stiglitz (2000) soutient que, puisque
les éventualités futures sont innombrables et invérifiables, un tel contrat serait incomplet et
potentiellement inefficace.
En raison de leur proximité des activités d'exploitation, les dirigeants acquièrent des
renseignements plus précis et exhaustifs sur la situation et les risques futurs prévus de l'entreprise.
Les parties prenantes de l’entreprise cherchent au quotidien à ce que les dirigeants informés en
privé divulguent cette information pour plusieurs raisons.
Le deuxième motif c’est que la divulgation améliore la gouvernance d'entreprise et la gestion des
actifs, réduisant ainsi le nombre des problèmes agent-principal, tels que l'évitement (Bushman et
Smith, 2001).
Nonobstant cette requête des investisseurs, les dirigeants intéressés hésitent à divulguer les
informations d’ordre comptable. Une mauvaise communication de l'information affaiblit la
capacité des investisseurs à discipliner les dirigeants. Par conséquent, les dirigeants s’enracinent
davantage, ce qui réduit les chances de leur substitution (Shleifer et Vishny, 1989).
59
Abramova, I., Core, J. E., et Sutherland, A. (2018)
Verrecchia (2001) considère que la non-divulgation n’est en aucun cas source de problèmes
d’agences. Selon lui les préférences des dirigeants en matière de divulgation sont conformes à
celles des autres parties prenantes. Pour expliquer la non-divulgation, Verrecchia recourt à
d’autres facteurs, notamment le coût de communication des informations. Dans le même
contexte, les travaux de Skinner (1994) et Noe (1999) expliquent que la non-divulgation est
principalement due à des coûts juridiques, sans se pencher dans l’examen de la divergence entre
la demande d'information des parties prenantes et les incitatifs à la divulgation par les dirigeants.
Les contrats incitatifs (d'intéressement) fondés sur des indicateurs de rendements informatifs sur
les activités de divulgation restent l’outil le plus maniable que les propriétaires peuvent utiliser
en vue d’atténuer le problème d’agence. Pourtant, et en raison de l’imprévisibilité et
l’invérifiabilité des révélations personnelles des dirigeants (Tirole, 1999), les investisseurs ne
peuvent préciser au préalable toutes les éventualités futures possibles ainsi que l'information
qu'ils désirent dans chaque situation. Par conséquent, les dirigeants peuvent se servir du caractère
incomplet du contrat en divulguant une grande quantité d'informations non informatives et à
réduire les informations qualitatives complémentaires pour lesquelles ils ne reçoivent aucune
récompense (Holmstrom et Milgrom, 1991).
Au gré de Gibbins et al., (1990), la qualité des publications et des rapports d’une entreprise est
solidement dépendante de la volonté du conseil d’administration, le seul habilité à mettre en place
une politique de divulgation. Eu égard la prépondérance de ce dernier à la détermination de la
qualité de l’information comptable d’une entreprise, il s’avère immanquable d’explorer les règles
qui font de lui un dispositif efficace répondant aux principes de gouvernement que nous
identifions ainsi :
Parmi les idées phares des travaux de Jensen et Meckling (1976), c’est que la présence d'une
dichotomie entre la propriété et la direction dans la plupart des grandes entreprises permet une
amélioration notable de la qualité des publications comptables et financiers. Dans le cas échéant,
l’accouplement de la propriété, de la gestion et du contrôle d'une entreprise s’aperçut comme un
facteur catalyseur du problème de l'agence. En effet, le recours à des mécanismes de contrôle de
gestion interne reste une solution de rechange pour la protection des actionnaires minoritaires
(Bratton et Mccahery, 1999).
La privation des actionnaires minoritaires s’aggrave de plus en plus avec l’accrue des
actionnaires majoritaires (Shleifer et Vishny, 2000). À cet égard, les travaux récents ont cherché
Dans ce sens, Bushman et Smith (2001) témoignent que la fonction comptable est en état
d’instaurer un mécanisme de contrôle permettant aux parties prenantes de l’entreprise de
maitriser le comportement des dirigeants. Dans le même sens, Lopes (2008) confirme le rôle de
la comptabilité comme étant un mécanisme de gouvernance interne de l’entreprise permettant de
contenir l’impact de l’asymétrie de l’information et les conflits d'agence.
Pour notre part, nous cherchons, à travers l’examen des travaux ayant expliqué le rôle de conseil
à l’atténuation des problèmes d’agence, à déterminer si la composition du conseil
d’administration est en situation de justifier la qualité des publications d’une organisation. En
d’autres termes, en s’intéresse a expliqué comment le cumule ou la séparation de la gestion et du
contrôle influe l’information comptable divulguée (Weisbach, 2003).
Sur ce point, le conseil d’administration est présumé un dispositif de contrôle interne. Il est sensé
limiter la capacité d’un dirigeant à manier les informations comptables d’une organisation
(Alves, 2011). L’auteur ajoute que le conseil d’administration est chargé de vérifier la qualité des
informations contenues dans les états financiers et de contrôler le comportement du dirigeant
dans le dessein de veiller à ce que ses actions soient alignées sur les intérêts des parties prenantes.
60
Le conservatisme comptable se présente, aux mains des dirigeants, comme un mécanisme de gestion du résultat
qui permet de véhiculer une information précise à travers les états financiers. Cette information est ciblée de façon
à répondre aux besoins pressants des actionnaires et des créanciers.
La qualité de l'information comptable fournie aux parties prenantes est inévitable à la réduction
de l'incertitude et à la prise des décisions économiques et financières qui s'imposent (Nassar et
al., 2014). Depuis peu, la question de la structure de la propriété institutionnelle a suscité un
intérêt croissant, tant dans les économies développées que dans les économies émergentes
(Haghighat et al., 2015). Suite aux scandales financiers comptables, les décideurs, les
académiciens et les investisseurs ont revendiqué la pertinence de la propriété institutionnelle
comme condition indispensable au maintien de la confiance des parties prenantes sur les
questions relatives à la qualité des divulgations de l’entreprise (Fathi, 2013 ; Aifuwa et Embele,
2019).
Les études partisanes de la théorie de l’agence examinent les questions liées aux incidents de la
structure de la propriété d’une entreprise sur la qualité de la divulgation des informations
comptables, et ceci en recourant à trois approximations à savoir :
Primo, et en raison de leurs proximités au centre des décisions, les dirigeants connaissent les
informations privilégiées concernant leurs entreprises et donc n'ont pas besoin des informations
contenues dans les rapports annuels des entreprises.
Ce postulat semble être fortifié du côté de Chau et Gray (2002), Eng et Mak (2003) et Leung et
Horwitz (2004) ayant pu consolider cette attente théorique par des résultats homologues.
Toutefois, les aboutissements de Norita et Shamsul Nahar (2004) et Ballesta et Garcia-Meca
On entend par propriétaire d’un bloc tout individu ayant une participation supérieure ou égale à
cinq pour cent du total du capital (Kim et Lee, 2003). Les propriétaires du bloc jouissent de leurs
droits de vote qui leur mit en position de choisir les personnes en qu’ils ont confiance pour être
nommés PDG ou membres du conseil d'administration. La divulgation de l’information
préoccupe moins les propriétaires en bloc, dans la mesure où ils peuvent se procurer de
l'information privilégiée par l'intermédiaire de leurs mandataires qu'ils ont choisis. De plus, il
arrive même à ce que cette catégorie préfère tirer le voile sur certaines informations en vue de
soutenir leurs positions. Par conséquent, on s'attend à une relation négative entre la qualité de
l’information fournie et la présence des propriétaires de bloc au sein d’une organisation (Lakhal,
2005). Pour sa part, l’étude de Huafang et Jianguo (2007) n’adhère pas ce prolongement
théorique.
Ramzi (2008) a mis en scène la puissance de la présence des propriétaires institutionnels dans la
surveillance du fonctionnement de l'entreprise. La qualité de la divulgation du rapport annuel
peut également augmenter en raison de son degré de propriété élevé et de sa responsabilité
féculière envers les propriétaires ultimes. La relation positive entre propriété institutionnelle et
qualité de la divulgation est donc attendue.
Les conclusions de Lakhal (2005) sont en parallèle avec l'attente théorique. Le résumé ci-dessous
relate la relation positive/négative entre la propriété institutionnelle et la qualité de l'information
comptable, comme indiqué dans la littérature.
Bien que les études sur la théorie de la contingence n'aient pas toujours été cohérentes, et que
l'approche soit limitée en termes de capacité à saisir les modèles et les dynamiques, la théorie de
la contingence a néanmoins fourni au cours des trois dernières décennies un cadre théorique
pratique pour de nombreuses études sur la structure et le comportement des organisations
(Chenhall, 2003 ; 2007). En effet, la qualité de l’information comptable est considérablement
affectée par les caractéristiques du service chargé de sa production et sa diffusion (Lavigne 2002
; Chapelier, 1994 et Lacombe-Saboly, 1994).
Dans ce sens, nous consacrons ce paragraphe à l’inventaire des variables liées aux
caractéristiques du service comptable de l’entreprise susceptible d’avoir un impact sur la qualité
de l’information divulguée. De nombreuses études empiriques (Alotaibi et Hussainey, 2016 ;
Ortas et al., 2015 ; Alves et al., 2012 ; Liu et Anbumozhi, 2009 ; Raffounier, 2007 ; Barako et
61
Adebiyi et Olowookere, (2016), Bukar, Garba, Mustapha et Karaye, (2016), Ali et al., (2014), Gugong, Arugu et
Dandago, (2014), Beuselinck, Blanco et Lara, (2013)
62
Khan, chand et Patel, (2013), Juhmani, (2013), Redwhen et Ku, (2013), Han, (2004)
• Taille de l’entreprise ;
• Morphologie de service ;
• Degré d’informatisation ;
• Profil de comptable et ;
• Le contrôle interne
Assidûment, on s'attend à une relation positive entre la taille d'une entreprise et la qualité de
l'information qu'elle fournit. Ce rapport a été appuyé par plusieurs raisons (Singhvi et Desai,
1971 ; Firth, 1979).
La désobéissance des petites entités aux demandes des parties prenantes en termes de divulgation
de l’information est due en grande partie à leur crainte de révéler leurs stratégies aux concurrents.
En revanche, les grandes entreprises osent à publier plus d’informations à propos de leurs
activités sans se soucient que cela pourrait les désavantager sur le plan concurrentiel (Buzby,
1975 ; Cerf 1961 ; Singhvi et Desai, 1971).
Du point de vue politique, Watts et Zimmerman (1978) estiment que les entreprises de grandes
tailles préfèrent divulguer davantage de manière à alléger les critiques publiques ou l'intervention
gouvernementale dans leurs affaires.
De l’avis général, l’impact que peut avoir la taille de l’entreprise sur sa qualité de l’information
ainsi sur sa volonté de publication est bien documenté. La liste, non exhaustive, des références
susmentionnées portant sur les questions liées à la diffusion de l’information comptable et
financière dans différents contextes, ont toutes révélées une relation positive entre la taille d'une
entreprise et la qualité de ses publications.
Au mépris de l'approche baptisée sur la taille de l'entreprise, Grant (1980) adopte une démarche
avoisinante. L’auteur compare les entreprises ayant une prédisposition plus ou moins grande à la
divulgation d'informations spécifiques et arrive à des conclusions similaires à ce que nous avons
pu identifier dans la revue de littérature. Au même titre, Freeman (1987) partage la position
d’Atiase (1985). Pour cet auteur les grandes entreprises tendent à faire l’objet d’une attention
particulière des médias et des exigences de divulgation imposées par les organismes de
réglementation, élargissant ainsi les informations existantes afin de permettre une
prévisualisation plus précise des bénéfices futurs.
Quant à Chan et al., (1991), ils ont marqué la taille de l'entreprise comme l'une des variables
fondamentales qui détermine la qualité des publications des entreprises de la bourse de Tokyo.
Dans leurs recherches, il a été observé que ladite variable était significative et que l'effet était
signalé davantage plus accentuer dans les grandes entreprises. Alors qu’aucune différence
significative n’a été constatée entre les moyennes et les petites entreprises. En outre, ils ont
contemplé que la portée de cette variable est facilement mutable d’un modèle d'analyse générique
à un autre plus spécifié, comme elle est prévisible qu’elle ne soit pas révélatrice dans certains
modèles.
Dans un autre ordre d’idée, une autre étude très solide soupçonne que les grandes entreprises ont
eu recours plus fréquemment aux techniques de gestion des bénéfices que les petites entreprises,
dans la plupart des cas dans le but de réduire les marges bénéficiaires. Cela est dû au fait que la
taille est un stimulant de l'attention politique que l'entreprise pourrait recevoir. Dans des
circonstances pareilles, les dirigeants hésitent à divulguer une information complète, et
choisissent alors de camoufler certaines informations en procédant à des procédures comptables
en mesure de restreindre les coûts. Ce comportement découle du principe que les profits élevés
rendent la société soumise à une forte observation politique (Iudícibus et Lopes, 2008).
Si l’on considère l’aspect multinational des grandes entreprises, ces derniers fabriquent
généralement plus de produits écoulés sur de vastes zones géographiques. Ils ont donc besoin
d'un volume relativement important de données internes pour tenir la direction au courant des
opérations. L'existence de ces données pour les décisions internes peut réduire le coût de leur
fourniture au public.
Singhvi et Desai admettent que les grandes entreprises, comparativement aux petites, recourent
davantage au marché des valeurs mobilières pour le financement externe de leurs activités. Si
l'observation de Singhvi et Desai est correcte, les grandes entreprises sont peut-être plus
conscientes des avantages potentiels d'une information adéquate (de qualité), car une
augmentation de la confiance des investisseurs serait relativement plus importante que le coût de
la production de l’information.
À travers la variable morphologie de service, nous tentons d’évaluer l’impact que peut avoir
l’organisation de l’entité chargée de la production comptable sur la qualité de l’information
comptable. C’est ainsi qu’on doit passer par la déclinaison de la variable en indicateurs
statistiques pertinents que nous avons pu repérer auparavant dans la revue de la littérature
(Nyengue Edimo, 2006).
Nous retenons donc, les deux indicateurs (Nombre d’employés du service comptable et Nombre
de niveaux hiérarchiques du service comptable) comme bloc de mesure de la variable
(Morphologie du service). L’agglomération des deux indicateurs renseigne implicitement sur la
taille du service comptable de l’entreprise. À cet égard, nous attendons à ce que la qualité de
C’est ainsi que les entreprises, même celles de petite taille, sont en situation de préparer leurs
états de synthèses moyennant des progiciels comptables installés sur des machines informatiques.
En fait, il faut souligner que l’informatisation de l’information comptable requière une maitrise
de l’outil informatique. Pourtant l’informatisation du service comptable est tributaire de plusieurs
avantages (Gingras et al., 1989) :
Pour toutes ces raisons, il est constaté que les entreprises ayant doter leurs services comptables
de l’outil information, ont dû sacrifier l’ancienne structure organisationnelle du service pour y
en bénéficier d’une réhabilitation marquante de la qualité de l’information préparer. Par
conséquent, bénéficier d’une souplesse concernant le processus de prise des décisions justifiées
en grande partie par des indicateurs à caractère comptable (Davis et Albright, 2000).
D’autant plus, l’outil informatique qui a fait ces débuts dans les organisations les plus structurées
a fait preuve de son utilitarisme quant au raccourcissement des délais de traitement des volumes
importants d’informations. De ce fait on a assisté à une consolidation des conditions de la prise
des décisions de dirigeants (Orger, 1986).
Toutefois, Dupuy (1983) souligne que la qualité de l’information comptable n’est pas
constamment favorisée suite à l’intégration de l’outil informatique à la gestion du service
comptable. Selon le même auteur, l’informatisation de l’information comptable se limite à la
complaisance de l’usage de l’information, alors que la qualité de cette dernière est principalement
la responsabilité des dirigeants.
Thèse de doctorat 131
Dans notre travail, nous avons estimé bénéfique de mesurer l’impact, éventuel, que peut
occasionner la présence d’un traitement informatisé de l’information au sein du service
comptable.
Pour ce faire nous avons intégré la variable « degré d’informatisation » dans le modèle
d’évaluation des déterminants de la qualité de l’information comptable associée à la variable de
l’intérêt principale. Étant donné le caractère latent de ladite variable, il a été nécessaire qu’on lui
associer un ensemble d’indicateurs, issu de notre revue de littérature, en vue de rendre possible
son appréciation sur le terrain à travers des traitements statistiques.
En particulier, il s’agit d’introduire les traits du dirigeant et du comptable dans l’explication des
disparités des résultats obtenus lors de l’étude de la qualité de l’information comptable de deux
services comptable issus d’une population d’entreprises similaires. En somme c’est la théorie de
la contingence comportementale qui vient remédier les insuffisances de la théorie de la
contingence structurelle.
D’une manière ou d’une autre, la qualité de l’information comptable d’une entreprise est à la
merci de la personne, généralement le comptable de l’entreprise, qui la prépare et la divulgue
(Martel et al., 1985). Par ailleurs, le profil du comptable est réputé une clef de voute déterminante
de la qualité de l’information. À partir de là, plusieurs auteurs ont exploré les différentes pistes
envisageables en vue de fonder un bloc opératoire de manière à rendre commode la mesure de
l’impact du profil du comptable sur la qualité de l’information comptable d’une entreprise
(Nadeau et al., 1988 ; Julien et Marchesnay, 1988 ; Holmes et Nicholls, 1989 ; Holmes et al.,
1991 ; Chapellier, 1994 ; Lavigne, 1999…).
La littérature se rapportant à cette section d’analyse mise en avant une batterie d’indicateurs qui
s’attachent à rendre mesurable la variable « profil du comptable ». Dans ce sens, nous nous
sommes inspirés des travaux de Chapellier (2013) pour soumettre ladite variable à l’évaluation.
D’avis général, les études ont cautionné qu'un contrôle interne à une influence significative sur
l'efficacité d'un système d'information comptable. Sur ce point, Iceman et Hilson (2012) sont
arrivées à démonter, qu'en moyenne, la médiocrité de la qualité de l’information comptable été
souvent signalé dans les systèmes de contrôle interne faibles que dans les systèmes de contrôle
interne solides. Dans le même sens, Guan (2006) préconise l’instauration d’un dispositif de
contrôle interne comme pratique instructive à la protection de l’information comptable contre la
malfaçon et donc la médiocrité de la qualité.
La mission élémentaire du contrôle interne réside, pour une entreprise, dans la mise en sureté de
l’enregistrement des différentes transactions. Ces transactions doivent être enregistrées avec
précision dans les rubriques adéquates et suivant un rattachement approprié de l’exercice. Cela
doit permettre une production des états de synthèses conformes aux normes comptables et
juridiques applicables (Millchamp et Taylor, 2008). Les entreprises sont tenues de mettre en
place un contrôle interne destiné à fournir une assurance raisonnable que leurs états de synthèses
ont été présentés fidèlement (Arens et al., 2008). Un état financier ne serait probablement pas
conforme aux normes comptables en rigueur si le contrôle interne sur les états financiers était
insuffisant (Arens, 2008).
Le rapport qui associe le contrôle interne à la qualité de l’information a été confirmé par les
résultats de certaines études antérieures. Premuroso et Houmes (2012) indiquent qu’un contrôle
La présente partie est dédiée à l’inventaire des facteurs externes ayant un impact sur la qualité de
l’information divulguée. De nombreuses études empiriques (Mahmoud, 2012 ; Michaïlesco,
1999 ; Michaïlesco, 1998), dans différents contextes, ont partagé des variables externes qui
convergent généralement sur :
• Le niveau de l’endettement ;
• L’internationalisation ; et
• Le risque concurrentiel.
La variable structure de financement dite aussi, dans d’autres études, structure de capital, niveau
d’endettement ou levier d’endettement, permet de mesurer le poids d’endettement d’une
entreprise et détermine sa capacité d’emprunt. La présente variable annonce le montage de
financement d’une entreprise, suivant un pourcentage, exprimé par le rapport entre la quotité
financée en externe et la quotité financée en interne.
Dans ce qui suit nous allons passer en revue, dans un premier temps, la théorie de signal que la
littérature adopte traditionnellement pour expliquer l’impact de la structure de financement et le
recours à l’endettement sur la qualité de l’information comptable publier. Nous enchainons, dans
un deuxième temps, par l’énumération des résultats des études antérieures ayant intéressées la
nature de la relation qui associer ces deux variables. Pour terminer, nous répertorions les
différents ratios qui ont été utilisés dans la revue empirique antérieure.
La théorie de la signalisation instruite par Spence (1973) se préoccupe aussi bien de la mise au
point du comportement des acteurs sur le marché du travail, qu’a la divulgation volontaire de
l’information comptable (Watts et Zimmerman, 1986). La signalisation est une réaction à
Une association positive entre l'effet de levier, mesuré par la valeur comptable de la dette par
rapport aux capitaux propres ou la valeur comptable de la dette par rapport à l'actif total, et le
niveau de divulgation a été formulée (Myers, 1977 ; Schipper, 1981 ; Chow et Wong-Boren,
1987 ; Wallace et al., 1994). Selon Jensen et Meckling (1976), les entreprises à fort effet de levier
divulguent plus d'information en vue de réduire les coûts de surveillance. Les données empiriques
relatives à cette hypothèse ne sont pas concluantes. Certaines études ont établi une relation
significative (Courtis, 1979 ; Hossain et al., 1994), tandis que d'autres n'ont trouvé aucune
relation (Chow et Wong-Boren, 1987 ; Ahmed et Nicholls, 1994 ; Wallace et al., 1994 ; Wallace
et Naser, 1995 ; Hossain et al., 1995 ; Raffournier, 1995).
Dans le cadre de la théorie de l’agence, Meek et al., (1995) avancent que la diffusion de
l’information évolue au même sens que le levier financier. En effet, les auteurs justifient le
recours des entreprises à la publication par l’importance des coûts d’agence que ces derniers
cherchent à minimiser. Dans une étude qui a intéressé un échantillon de plusieurs pays, Jaggi et
Low (2000) sont arrivés à monter que les coefficients de l'endettement, à l'exception de ceux du
modèle, sont positifs, mais statistiquement insignifiants pour tous les modèles. En effet, les
résultats des tests de régression menés séparément sur les pays indiquent que les coefficients de
l'endettement sont positifs et significatifs. Toutefois les auteurs insistent sur le régime des pays
(common law ou droit civil) et l’adoption des normes internationales comme variables
déterminantes de la nature de la relation entre les coefficients d’endettement et les divulgations
d’une entreprise.
Michaïlesco (1999) est parvenu, dans le contexte français, à discerner une alliance positive entre
le niveau d’endettement et la qualité de l’information financière. Selon lui, au fur et à mesure
Dans sa réfutation, Zarzeski (1996) soutient que les entreprises ayant un niveau d'endettement
plus élevé sont plus susceptibles de partager des informations privées avec leurs créanciers. En
revanche, l’étude menée par Larcher (1994) en Suisse n’appuie pas les conclusions de Zarzeski,
pourvu que le recours à l’endettement n’explique pas l’amélioration de la qualité de l’information
comptable dans le cas de la Suisse. L’auteur justifie l’hétérogénéité de ses résultats par rapport à
l’avis général par l’existence de deux sources de financement en Suisse : l’emprunt obligataire
et les emprunts à long terme à taux bonifié. Dans cette situation, le créancier, qui est généralement
la banque, s’assure au préalable de la comptabilité interne de l’entreprise et exige de siéger au
conseil de l’administration tout au long de la période du remboursement de la dette. Une telle
approche limite tout comportement susceptible d’atteindre les bonnes marches de l’entreprise.
Gray (1980), ajoute une nouvelle dimension qui permet d’appréhender l’écart des tests
statistiques quant à la détermination de la nature de la relation entre l’endettement et la qualité
de l’information divulguée. L’auteur confirme que la divulgation d’une information de meilleure
qualité devrait être moins importante lorsque le financement de l’entreprise est assuré, en grande
partie, par les établissements de crédit, étant donné que ces derniers ont un accès direct à
l’information. De l’autre côté, l’auteur s’attend à ce que la divulgation de l’information
comptable soit plus importante dans les pays où le financement de l’entreprise passe via les
marchés des capitaux. En effet, les entreprises cotées sur le marché sont obligées à se conformer
aux réglementations des autorités des marchés financiers. C'est pourquoi, en termes
d'informations comptables, les banques sont tenues de faire preuve de discrétion et les marchés
de capitaux sont tenus de les divulguer.
Les études antérieures ayant examiné le rapport du niveau de l’endettement d’une entreprise sur
la qualité de l’information qu’elle produit, ont fait appel à différents ratios en vue de mesurer la
Tableau 9 : les ratios les plus souvent retenus pour la mesure du niveau d'endettement
Ratios Auteurs
𝑇𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑑𝑒𝑠 𝑑𝑒𝑡𝑡𝑒𝑠
(McKinnon et Dalimunthe, 1993)
𝑇𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑑𝑒𝑠 𝑎𝑐𝑡𝑖𝑓𝑠 𝑐𝑜𝑟𝑝𝑜𝑟𝑒𝑙𝑠
𝐷𝑒𝑡𝑡𝑒𝑠 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙𝑒𝑠
(Belkaoui et Karpik, 1989)
𝐴𝑐𝑡𝑖𝑓 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙
𝐷𝑖𝑣𝑖𝑑𝑒𝑛𝑑𝑒𝑠
(Belkaoui et Karpik, 1989)
𝑅é𝑠𝑒𝑟𝑣𝑒𝑠 𝑜𝑟𝑑𝑖𝑛𝑎𝑖𝑟𝑒𝑠
Source : Synthèse de la revue empirique des études antérieures
Les entreprises adoptent de plus en plus une perspective globale. Cela n’est nulle part plus
évident que dans l’internationalisation croissante des marchés financiers mondiaux (Saudagaran
et Meek 1997). Dans le contexte de l’évaluation de la qualité de l’information divulguée, la
littérature considère l’internationalisation comme une variable explicative des pratiques de
divulgation de l’entreprise. À partir du moment où l’entreprise se livre à des investissements à
l’étranger ou accomplit de business à l’étranger, elle acquiert un statut multinational.
Selon Choi (1991), l'internationalisation des entreprises conduit l'entreprise dans un contexte en
évolution rapide et plus concurrentielle. Raffournier (1995) indique que les entreprises sont
incitées à se conformer aux pratiques habituelles des pays dans lesquels elles opèrent. « Plus les
activités d'une entreprise sont internationales, plus l'incitatif est grand ». De nombreuses études
antérieures en commerce international utilisent les ventes internationales comme indicateur du
degré d'internationalisation d'une entreprise (Sullivan, 1994). Nous pensons que les entreprises
nationales ayant des ventes à l'international seront plus enclines à adopter le format alternatif qui,
comme indiqué plus haut, est " plus international ". Cela est conforme à la théorie de la
signalisation appuyée par Dumontier et Raffournier (1998). Ces auteurs expliquent qu'en raison
de leur plus grande visibilité sur les marchés étrangers, les entreprises qui opèrent à l'échelle
internationale peuvent avoir intérêt à préparer des états financiers facilement compris par les
clients, les fournisseurs et les gouvernements locaux.
Belkaoui (1983) ajoute que dans le cas où l’entreprise est installée sur des marchés avec des
traditions de divulgation différentes, elle se trouve obligée à diffuser plus d’informations de façon
à ce qu’elle maintienne l’aisance de la comparabilité des documents comptables qu’elle produit.
Dans le cas échéant, si l’entreprise ne parvient pas à s’acquitter aux exigences du marché
international, il y a de fortes probabilités que sa divulgation comptable soit remise en cause sous
prétexte qu’elle est jugée, par les utilisateurs, trop peu comparables et trop agrégés (Jenkins
1994).
Pour leur part, Radebaugh et al., (2006) estiment que les dirigeants des multinationales ne
changent pas de comportement de diffusion de l’information peu importe le destinataire. En effet,
selon ses auteurs, les attentes des utilisateurs internationaux en matière de divulgation sont
Les travaux menés dans le cadre des études de marketing, témoignent les rebondissements
occasionnés par l’intensité des forces concurrentielles sur la stratégie de communication de
l’information par une entreprise. Dans le même ordre d’idée, Watts et Zimmerman (1986)
estiment que l’affiliation de l’entreprise à un secteur d’activité est un élément révélateur de sa
stratégie de communication de l’information comptable. Les auteurs expliquent ce comportement
ont invoquant la question des coûts politique que risque l’entreprise productrice de l’information.
De son expérience au travail, Verrecchia (1983) s’apercevait que le risque d’action adverse
(politique concurrentielle ou sociale) augmentait au fur et à mesure que l’entreprise se livre à la
publication de certaines informations. L’auteur insiste ainsi sur l’impact de secteur d’activité à
la détermination des coûts de divulgation de l’information comptable pour une entreprise. Avant
de passer à l’acte de publication des informations, le dirigeant procède à un rapprochement entre
les dépenses engagées et les retombées d’un tel acte, en termes de bénéfices potentiels, de la
publication de l’information. En outre, dans l’hypothèse où l’on considère l’impact de la
communication de l’information sur le coût du capital, on peut soutenir qu’une entreprise diffuse
de l’information en fonction de son besoin de financement sans pour autant qu’elle mit en péril
sa position concurrentielle sur le marché (Gibbins et al., 1992).
De point de vue général, les contributions des auteurs en ce sens s’entendent sur les répercussions
que peut avoir le risque concurrentiel sur une entreprise suite à la diffusion de l’information.
Selon Gibbins et al., (1992), le conservatisme comptable, marqué par la rétention d’informations,
est rarement dû au motif concurrentiel. Les mêmes conclusions ont été signalées par Guidara et
Boujelbene (2016) qui à leur tour ont examiné le rapport qui associe la qualité de l’information
comptable et le risque concurrentiel des entreprises françaises. Les auteurs ont pris, comme
variable de mesure, le niveau des barrières à l’entrée qui protègent les entreprises du secteur
L’objectif que nous avons cherché à joindre à travers le deuxième chapitre est d’édifier un
soubassement théorique de taille à apporter des réponses à la question : « quels sont les
déterminants de la qualité de l’information comptable divulguée ? ». Dans cette perspective,
nous nous sommes livrés, dans une première section, à l’exploration du phénomène de la
communication comptable. En effet, sa définition revêtait des traits différents aux yeux des
auteurs en fonction de chaque discipline (Droit, finance, marketing …). Concernant ses
bienfaisances, la communication financière a démontré son utilité pour la bonne marche de
l’entreprise. C’est ainsi que les problèmes d’agences et l’opportunisme des dirigeants diminuent
au fur et à mesure que la communication financière grandit (Marois et Bompoint, 1998 ; Abbadi,
2014).
Le présent chapitre nous a permis, ainsi, de développer les théories qui constituent l'ancrage
théorique de notre sujet de recherche. Nous avons, dans un premier temps, accompli un
croisement de la qualité de l’information comptable et la théorie de l’agence. À ce niveau-là,
nous avons constaté que, de point de vue de la théorie de l’agence, la qualité de l'information
comptable est une variable déterminante des coûts d'agence associés au financement externe,
notamment les coûts d'agence des capitaux propres et de la dette. En second lieu, nous avons fait
un point sur la contribution de la théorie des contrats incomplets à la négociation des clauses et
des restrictives en nous appuyant sur la vision stratégique de la comptabilité.
L’aspect relatif aux comportements des dirigeants a été également, au niveau du présent chapitre,
abordé dans le cadre de la théorie de décision. À ce propos, l’information comptable peut révéler
des problèmes qui sont négligés pendant les activités normales et peuvent fournir un contrôle
indépendant des opérations pour aider les dirigeants à en prendre conscience. Ainsi, il est constaté
Nous avons en dernier lieu élaboré une feuille de route qui sert de base à notre modèle théorique.
En effet, la deuxième section synthétise l’ensemble des déterminants de la qualité de
l’information comptable que nous avons pu recensés à partir de la littérature. Chaque variable du
modèle donne lieu à une explication des conditions internes et externes intervenant à la
production de l’information. Le modèle conçu repose, d’abord, sur l'identification des facteurs
liés aux mécanismes internes de gouvernance de l’entreprise, ensuite les facteurs de contingence
interne qui modèlent la qualité de l’information comptable et, en dernier lieu, nous nous sommes
intéressés à la production de l’information par une entreprise tenant compte de sa relation avec
son environnement externe.
L’une des critiques, et non des moindres, adressées à l’analyse des questions liées à la
communication financière et la qualité de l’information divulguée est son abstraction théorique
élevée et son applicabilité empirique complexe. Sans qu’il soit dans notre attention de prime
abord de narrer l’histoire de l’agriculture au Maroc, notre remontée dans le temps au niveau du
premier chapitre nous a permis de définir le contexte global de notre travail à travers la mise en
avant des avancées des différentes stratégies agricoles mises en place. Le constat été toujours le
même : charpenter un scénario de progrès durable et faire de l’agriculture un moteur de
croissance de l’économie nationale.
Toujours au niveau du premier chapitre, nous sommes parvenus à faire le tour des différentes
définitions de la qualité de l’information comptable que nous avons pu recenser de la littérature.
À cet égard, nous avons organisé notre travail en retenons une double perception : les définitions
proposées par les normalisateurs (FASB, IASB, OHADA, etc.) et les définitions avancées par les
auteurs dans le cadre de leurs écrits académiques. Sur la base de ces définitions, nous nous
sommes basés sur celles que nous avons jugé adaptées à notre cadre d’analyse du phénomène.
Nous avons donc préconisé la définition de Nobes et Parker (2000) qui estiment que : le caractère
principal d’une information de qualité réside dans sa finalité ultime à fournir des informations
utiles en vue de satisfaire les attentes des Stakeholders dans les meilleurs délais et aux moindres
coûts.
Au terme de la deuxième section, il a été nécessaire d’en proposer une traduction opérationnelle
des éléments associés à la détermination du concept de la qualité de l’information. L’analyse
d’une sélection des travaux de recherche, ayant porté sur les déterminants de la qualité de
l’information comptable, a abouti à la sculpture d’une première allure qui explique la qualité de
l’information comptable à partir des modèles invoqués dans la littérature. Nous nous sommes
concentrés sur trois catégories de facteurs que nous avons classés de la manière suivante :
• Les facteurs internes permettant d'évaluer l'intensité des relations de pouvoir entre
l'entreprise et ses partenaires (dirigeants, actionnaires, créanciers, etc.) (Han, 2004) ;
• Les caractéristiques de l’entreprise (la taille, Morphologie de service, le degré
d’informatisation, le profil du comptable et le contrôle interne) ayant un impact sur la
qualité de l’information divulguée (Alotaibi et Hussainey, 2016 ; Ortas et al., 2015 ; Alves
et al., 2012 ; Liu et Anbumozhi, 2009 ; Raffounier, 2007 ; Barako et al., 2006 ;
Michaïlesco, 1999 ; Michaïlesco, 1998) ; et
• Les facteurs externes (le niveau de l’endettement, le risque concurrentiel et
l’internationalisation) ayant un impact sur la qualité de l’information divulguée
(Mahmoud, 2012 ; Michaïlesco, 1999 ; Michaïlesco, 1998).
Bref, la première partie a été couronnée par la structuration d’un cadre plus pragmatique
d’évaluation des facteurs susceptibles d’influencer la qualité de l’information comptable.
Toutefois sa multi dimensionnalité délicate à cerner, nous oblige à définir la stratégie de son
implémentation tout en veillant à l’adapter à notre contexte de recherche. Il s’agit là d’un point
sur lequel nous reviendrons en détail, un peu plus loin, dans le chapitre suivant et plus
précisément au moment où nous présenterons le modèle structurel hiérarchique.
La première partie du présent travail a été essentiellement consacrée à l’exploration, à partir des
modèles invoqués dans la littérature, des fondements qui se rattachent à la détermination du
concept de la qualité de l’information comptable. Cette deuxième partie se veut, humblement,
une traduction opérationnelle favorisant une transition fluide des concepts (versant théorique) à
un mode opératoire (versant empirique).
C’est ainsi qu’il doit falloir commencer, avant tout, par la justification des traits épistémologique,
méthodologique et technique de ce travail doctoral. Partant de là, nous définissons la démarche
de la construction de l’outil de collecte des données que nous estimons le plus approprié à notre
étude sur le terrain. Enfin nous décrivons la procédure de l’échantillonnage recrutée pour la
spécification de la taille et la technique de l’échantillonnage avant de passer en revue le profilage
de l’échantillon étudié en vue de faire émerger les premières allures descriptives des
informations.
Plus loin dans la deuxième section, nous procédons à l’estimation du modèle de recherche en
deux étapes distinctes (Hair et al., 2016). Nous commençons par l’appréciation de la consistance
interne par la validation du modèle de mesure (externe) avant de nous engager dans l’évaluation
de la qualité du modèle structurel (interne) (Benitez et al., 2020). Pour clôturer le deuxième
chapitre, nous expliquerons comment nous avons conçu le construit « Spécialité de l’entreprise
» (SPE_ETP) comme variable modératrice de l’effet de l’environnement externe sur la qualité
de l’information comptable. Nous profiterons également d’une analyse complémentaire pour
découvrir si la performance des entreprises (PER_ETP) à un effet médiateur sur la relation entre
les politiques de gouvernance interne et la qualité de l’information comptable d’une entreprise.
Tous les résultats issus de notre analyse seront par la suite discutés et confrontés à la littérature
antérieure. Ce débat est censé nous instruit sur les raisons qui motive la validation et la réfutation
de nos hypothèses.
Ayant présenté un état des lieux théorique, nous nous tournons à présent vers le versant empirique
de notre recherche. Mais sur ce point, on ne saurait négliger la question des paradigmes
épistémologiques et des approches méthodologiques que nous devrions mobiliser ; ne serait-ce
que pour légitimer notre démarche et garantir une teneur scientifique à nos propos.
Sans trop s’immerger dans les polémiques épistémologiques, la première section de ce chapitre
tentera d’encadrer notre travail d’une façon qui permet de préserver une harmonie entre l’objet
de notre recherche et le chemin méthodologique parcouru pour l’appréhender. Dans un premier
temps, il serait nécessaire de justifier notre positionnement épistémologique par une prise de
position, de manière à répondre aux objectifs de validités théoriques et scientifiques de la
connaissance que nous voudrions construire. Ensuite nous définissons l’outil de collecte des
données que nous estimons le plus approprié à lier la théorie scientifique à l’expérience pratique
tout en l’associant à notre position épistémologique.
La deuxième section s’attachera à l’explication, au mieux qu’il est possible, de notre passage de
la théorie à un cadre opératoire dont les concepts seront remplacés par les variables
conditionnant, par la suite, la mise en place d’une « métrique » de nature à apporter une valeur
ajoutée à l’évaluation de la qualité de l’information comptable. Au fait, nous aspirons à une
opérationnalisation qui peut respecter la nature opaque et multidimensionnelle de la qualité de
l’information comptable. C’est ainsi que nous nous étalerons les grands défis méthodologiques
qui entravent l’opérationnalisation des différentes dimensions, variables et indicateurs de notre
cadre théorique, avant de tirer profit de tout ce socle théorique et empirique pour avancer notre
propre cadre conceptuel.
« L’épistémologie est une science des sciences ou une philosophie de la pratique scientifique sur
les conditions de la validité des savoirs théoriques.... Adopter une épistémologie, donc de guides
pour l’action de recherche, permet de se démarquer des consultants, des dirigeants… Dans une
logique de la découverte, ou dans une logique de la preuve, le chercheur réfléchit aux conditions
de la formation de ses énoncés » (Wacheux, 1996,).
Epistémologie
Théorie Technique
Source : Wacheux, F. (1996), Méthodes qualitatives et Recherche en gestion, collection Gestion. Paris :
Economica, 290 p
63
À noter que d’autres postures épistémologiques existent, à l’instar du réalisme critique.
Baumard (1997) soutient l’idée que « le positionnement du jeune chercheur est le fruit
d’ajustements successifs, ponctués de réorientations brutales, au cours de la recherche », comme
il est illustré ci-après.
Croyances Ajustements
Sensibilité Sensibilité
Expériences Processus de la recherche
épistémologique épistémologique
Psychologie
Ex-ante Ex-post
individuelle Réorientations
64
Le constructivisme est parfois qualifié de « structuralisme » (en cohérence avec la sociologie de la structuration).
Le constructivisme est une notion davantage applicative en sciences de gestion (Wacheux, 1996, p.38).
Dans une mesure stricte, l’épistémologie fait référence à « la théorie de la science » ou comment
le scientifique représente la réalité à travers des modèles simplificateurs. Alors qu’elle indique
dans un sens plus large « la théorie de la connaissance » ou comment la connaissance est produite
(Selim, 2010). Aux yeux de Bachelard (1934), l’épistémologie doit se situer au juste milieu entre
« le réalisme et le rationalisme », son objectif étant de « simplifier le réel et de compliquer la
raison ».
Notons que nombreux sont ceux qui adoptent des perspectives « aménagées » atténuant par ce
fait l’antagonisme épistémologique des versions radicales des deux paradigmes (Allouani, 2013).
En ce qui nous concerne, la question que nous traitons et surtout son opacité nous impose de
positionner notre recherche dans un paradigme post-positiviste. Il s’agit d’une version modérée
du positivisme qui perçoit la réalité comme une vérité existante, mais qui accepte, en plus de ce
que nous avons mentionné plus haut, l’incomplétude et la falsification dans la validation de la
connaissance produite (Aissa, 2001).
Ayant un socle théorique derrière nous et des observations empiriques devant nous, notre
parcours post-positiviste s’assombrirait fort probablement si nous nous ne trouvions pas un centre
de gravité à notre recherche entre le théorique et l’empirique. Se livrer à un tel exercice, selon
Mbengue et al., (1999), c’est tranché de la question suivante : le théorique est le fruit de
l’empirique ou plutôt c’est ce dernier qui n’est là que pour vérifier le premier ? Autrement dit,
c’est se positionner sur la ligne ci-dessous.
La connaissance
se construit
Dans notre cas, et en sus du motif épistémologique susmentionné, nous aspirons à explorer la
relation causale qui lie, d’un côté, la qualité de l’information comptable comme variable
dépendante, et d’un autre côté, les politiques internes de gouvernance de l’entreprise, les facteurs
de contingence structurels et l’environnement externe de l’entreprise comme trois dimensions
d’une panoplie de variables explicatives de la qualité de l’information comptable. Cela débute
par un examen théorique menant à l’émission des hypothèses et finit par des tests empiriques
réfutant ou corroborant les hypothèses émises.
Bref, nous nous inscrivons dans une démarche hypothético-déductive dont les principales
phases s’énoncent en ces termes (figure14) :
Test des
Choix d'un Conséquences
hypothèses, analyse
échantillon, collecte
des données et
thoériques et Analyse et
et codification des pratiques des évaluation
interprétation des
données résultats obtenus
résultats
Les méthodes dites quantitatives s’ajustent, usuellement, à la recherche systématique d'un grand
nombre de données (de nature extensive) impliquant un traitement statistique. Elles requièrent le
choix de certaines variables, l'approche consistant généralement à expliquer le phénomène étudié
à un instant donné (variables explicatives). Tandis que les méthodes qualitatives conviennent à
des recherches approfondies sur une petite quantité de données (de nature intensive). On gagne
en finesse ce qu'on perd en systématique, a expliqué Bourdieu et al., (2010). La vocation
principale est souvent de décrire et d'analyser un processus social, voire de suivre son évolution.
Nos choix méthodologiques ont été largement influencés par les caractéristiques du matériau
théorique à partir duquel nous avons construit notre modèle conceptuel de recherche. Notre cadre
théorique est à la fois nourri par une analyse de la littérature concernant les facteurs déterminants
de la qualité de l’information comptable et de l’observation de la discipline au cours de nos
rencontres avec des experts comptables.
La modélisation la plus appropriée à ce type de situations est celle qui considère les trois
dimensions comme des variables latentes déclinées en variables non manifestes qui à leurs tours
seront mesurées par plusieurs indicateurs statistiques. Les modèles à variables latentes les plus
simples sont les analyses factorielles (Klassen 2000, Lelli 2001, Kuklys 2005, Di-Tomaso 2007,
etc.). Dans ce cas les dimensions sont postulées comme des fonctions linéaires d’autres facteurs
latents. Sauf que ces analyses, malgré leur pouvoir exploratoire et synthétisant, ne permettent pas
de cerner les causes exogènes des variables latentes (les dimensions et les variables latentes du
deuxième ordre pour notre cas).
Selon Krishnakumar (2007) et (Parisi 2007) les modèles MIMIC (multiples indicateurs/multiples
causes) dépassent ces lacunes en analysant la causalité. Mais ils restent muets sur d’autres
caractéristiques fondamentales des dimensions comme leur interdépendance et leur simultanéité.
Alors que les modèles à équations structurelles simultanées (MES) (Di Tomaso 2007,
Krishnakumar 2005-2007-2008, Ballon et Krishnakumar 2008, Anand et al. 2011) s’avèrent les
plus appropriés pour : i) prendre en compte le caractère inobservable et multidimensionnel de la
qualité de l’information comptable et ii) vérifier l’interdépendance et la simultanéité des
dimensions qui déterminent la qualité de l’information comptable.
La présente recherche portera sur des données numériques. Des données qui présentent deux
avantages. D’un côté, elles sont susceptibles de quantifier nos concepts-clés, et d’un autre, elles
sont appropriées aux analyses statistiques que nous souhaitons mener un peu plus loin. L’étude
s’inscrit, par conséquent, dans une démarche quantitative.
Dans les lignes qui suivent, nous pencherons dans une approche beaucoup plus pratique. C’est
qu’en effet la revue de littérature nous a permis d’éclairer les aspects conceptuels, de formuler
les hypothèses de recherche et d’élaborer notre modèle. À présent il est temps de définir l’outil
de collecte de données le plus approprié à lier la théorie scientifique à l’expérience pratique. Pour
l’étude d’un tel phénomène, Yin (1994) énumère cinq stratégies de recherche possible : les
enquêtes, les expériences, les études historiques, l’analyse des archives, les études de cas. Pour
tester nos hypothèses, nous avons opté pour les enquêtes comme stratégie, reste à préciser le
genre d’enquête à mener. À cet égard, la littérature distingue la collecte des données primaires
dans les recherches quantitatives de celle réalisée dans le cadre des recherches qualitatives. Quant
à la collecte des données primaires dans le cadre d’une approche quantitative l’outil le plus
approprié et répondu est le questionnaire tandis que les recherches qualitatives privilégient
l’entretien et l’observation.
La réponse à notre problématique constitue l’enjeu primordial de notre travail, or cela ne peut
être conçu qu’à travers la validation des hypothèses retenues et énoncées précédemment
(introduction générale). Compte tenu des apports et les limites associées à chacune des approches
méthodologiques, nous avons opté pour l’approche hypothético-déductive qui préconise une
vérification ou une non-vérification d’un point de vue théorique sur le terrain. Dans cette optique,
le recueil des données fera l’objet d’une démarche quantitative. Étant donné que notre étude
investigue une approche peu connue ayant fait l’objet de peu de recherches, nous ne pouvons pas
donc nous appuyer sur des données secondaires, ce qui restreint notre collecte de donnée à celle
recueillie directement sur le terrain (données primaires).
Dans le présent travail, nous avons opté pour le questionnaire comme outil nécessaire pour
effectuer notre enquête. L’utilisation de la méthode du questionnaire est très bénéfique dans la
mesure où cet instrument : i) permet de recueillir un maximum des données par le biais de
questions ; ii) mobilise le moins de personnes possible et le moins de temps possible ; iii) permet
un retour rapide des informations ; iv) peut être adapté en fonction de la population à l’étude et
en fonction de l’objet de la recherche ; v) et finalement, il est facile d’en vérifier la validité.
Cependant, il présente quelques inconvénients, notons les suivants : i) le chercheur n’est pas en
mesure de savoir si les réponses des sujets sont honnêtes et sincères ; ii) il ne peut pas s’assurer
Identification du problème
Développement et mesure
Pré-test questionnaire
(Comprehension, absence de biais,
Codification et distribution des reponses)
Source : Evrard (Y), Pras (B), Roux (E), 2001, Processus d’élaboration du questionnaire.
Afin de répondre à nos questions de recherche, nous avons eu recours à l’une des méthodes
couramment utilisées dans une méthode de recherche quantitative : le questionnaire auto
administré. Ce type de questionnaire est distribué de la main à la main ou déposé au siège des
entreprises constituant notre échantillon.
Tableau 12: Présentation des grandes lignes de notre questionnaire qui retrace les variables de notre
modèle de recherche
Types de
Section Objectifs Variables
questions
Cette section est
supposée nous aider à
examiner l’impact des
1. Mode de rémunération du dirigeant
politiques internes de
2. Pouvoir du dirigeant Échelle de
D1 gouvernance d’une
LIKERT
entreprise sur la qualité 3. Structure de la propriété
de l’information
comptable qu’elle
produit
Cette section a pour
1. Taille de l’entreprise
objectif principal
d’étudier les facteurs de 2. Morphologie de service ;
contingence interne 3. Degré d’informatisation ; et Échelle de
D2
pouvant impacter la LIKERT
qualité de l’information 4. Profil de comptable.
comptable d’une
entreprise.
Cette section est conçue
1. Structure de financement
pour nous aider à
2. Internationalisation Échelle de
D3 évaluer l’impact de
LIKERT
l’environnement externe 3. Risques concurrentiels
sur la qualité de
Cependant, le traitement des réponses plus longues se heurte à la complexité d’analyse ultérieure.
C’est pourquoi leurs utilisations doivent se limiter au seul besoin de compléter les questions
fermées ou pour faciliter leur interprétation. Elles peuvent par exemple suivre les questions
fermées pour justifier les modalités choisies ou l'absence de réponse.
Les avantages des questions ouvertes Les inconvénients des questions ouvertes
Considérons, par exemple la question B4 « Vos produits agricoles phares peuvent être classés
parmi », l’étude exploratoire nous avait appris que les entreprises du secteur agricole de la région
Souss-Massa optent généralement soit pour une production animale sinon une production
végétale. Nous avons ajouté la réponse « production mixte » que nous pouvons ainsi la considérer
comme la réponse « autre » pour d’éventuels cas non rencontrés sur le terrain.
Dans certains cas, nous avons estimé intéressant d’introduire des échelles plutôt que de simples
questions fermées. Prenons le cas de la question ci-dessous qui interroge la répartition du chiffre
d’affaires d’une entreprise suivant la situation géographique de ses points de vente.
La rédaction du projet de questionnaire a été menée tenant compte d’une logique entonnoir. On
passe progressivement d'un type de questions générales (de contextualisation) vers des questions
plus ciblées sur la qualité de l’information comptable en fonction des informations que l'on
cherche à obtenir. Ci-après une série de trois questions que nous avons mobilisée afin de
dévisager l’impact de la dualité des fonctions du dirigeant d’une entreprise sur la qualité de
l’information comptable qu’elle produit.
En outre, le prétest doit être réalisé avec un sous-ensemble du groupe de répondants. Les groupes
de prétest doivent être similaires aux répondants en termes de caractéristiques de base, de leur
familiarité avec le sujet, et de leurs attitudes et comportements d'intérêt (Pasick et al., 2016).
Les prétests sont mieux réalisés par des entretiens personnels, même si l'enquête proprement dite
doit être menée par téléphone, par courrier ou par voie électronique afin que les personnes
interrogées puissent observer les réactions et les attitudes des répondants. Une fois les
modifications nécessaires apportées, un autre prétest peut être effectué en utilisant la méthode de
collecte de données proprement dite, qu'elle soit postale, téléphonique ou électronique. Cette
étape du prétest révèlera tout problème potentiel dans la méthode d'interview à utiliser dans
l'enquête.
Le prétest doit être mené dans un environnement et un contexte similaire à ceux de l'enquête
réelle. Sur la base des commentaires recueillis lors du test préliminaire, le questionnaire doit être
édité et les problèmes identifiés corrigés. Après chaque révision importante du questionnaire, un
autre test préalable doit être effectué en utilisant un échantillon différent de répondants. Le test
préalable doit être poursuivi jusqu'à ce qu'aucune autre modification ne soit nécessaire. Enfin,
les réponses obtenues lors du prétest doivent être codées et analysées.
Cette étape du prétest peut servir à vérifier l'adéquation de la définition du problème et fournir
un aperçu de la nature des données ainsi que des techniques analytiques qui seront nécessaires.
L’hétérogénéité que présente notre échantillon a permis une évaluation du questionnaire sur
différents aspects. Les remarques des professeurs de communications ont été suffisantes à nous
indiquer si le vocabulaire que nous avions utilisé pour la formulation des questions était
compréhensible et simple. Ces remarques ont été l’origine d’un certain nombre de modifications
ayant permis en premier lieu de minuter le temps nécessaire à remplir le questionnaire.
Outre, des commentaires visant l’organisation des sections du questionnaire nous ont été adressés
par le professeur de la méthodologie. La remarque est parvenue sur l’adoption de l’approche
entonnoir pour structurer les questionnaires, de plus de la structure « sablier » qui consiste à
placer les questions d’ordre général dit signalétiques65 (servant à collecter les données pour
caractériser les répondants) vers la fin du questionnaire.
Nous nous sommes dirigés ainsi vers des mathématiciens pour tester notre projet du
questionnaire. En effet, nous volons en particulier nous assurer de l’adéquation des questions
formulées avec les traitements statistiques que nous ambitions menées par la suite. La grande
partie des commentaires à ce sens ont porté sur l’importance du codage lors de l’élaboration du
questionnaire, c’est ainsi qu’il nous a été recommandé de préparer un codage numérique des
réponses approuvant une saisie plus rapide et une lecture des résultats d’analyse facilitée.
Il faut reconnaître aussi que le recours à une personne spécialisée en économétrie et modélisation
a été très bénéfique pour l’amélioration de notre questionnaire. Les commentaires à ce niveau
65
Il s’agit des caractéristiques de l’entreprise et des caractéristiques sociodémographiques du dirigeant (Effectif
personnel, statut juridique, milieu d’implantation, âge, niveau d’instruction, etc.)
De ce fait, il a été indispensable que nous reformulant l’ensemble des questions en respectant le
style de LIKERT à cinq échelles respectivement : pas du tout d’accord, plutôt pas d’accord, sans
avis, plutôt d’accord, tout à fait d’accord.
Le premier test du projet de questionnaire s’intéresse à l’ajustement des questions posées avec
l’objectif de notre étude. À travers ce prétest nous avons cherché à réduire un aspect plus
spécifique, à savoir la tendance à l'anxiété de répondant qui le pousse à croire que l'enquêteur
cherche à évaluer sa santé mentale, ou plus simplement son degré de maturité intellectuelle. Il
faut reconnaître ainsi que les améliorations qui ont été apportées au projet du questionnaire ont
favorisé la neutralisation de l'effet de stimulation par dissimulation de l'objectif de l'enquête, et
donc pousser le participant à être plus « coopératif ».
De la même manière, nous avons mené un deuxième prétest avec neuf entreprises affiliant à notre
population cible (tableau 14). Cette fois-ci, il a été question de mettre à l’épreuve les réponses
de l’enquête, recueillies, aux tests statistiques retenus pour analyser les données de notre
recherche. Comme on s’y attendait, le prétest nous a servi de base d’un certain nombre
d’amendements touchant, d’une manière générale, le choix des formulations des modalités de
réponse, et plus précisément le choix d'une échelle de mesure. Étant donné que nous avons
proposé aux répondants d'exprimer leur opinion à travers un « degré d'accord », développé en
cinq niveaux « proposition », il reste à savoir seulement si notre échelle mesure réellement ce
qu'il est censé mesurer. À juste titre, suite aux prétests effectués, nous nous sommes livrés à une
vérification de la qualité de notre échelle de mesure au gré de trois dimensions :
Notre enquête a été concrétisée sur le terrain via l’un des principaux instruments de collecte de
données primaires dans la recherche, à savoir le questionnaire. Les modes de collecte de données
par cet instrument varient selon la méthode de contact des répondants et la manière dont les
questions sont administrées. Ces variations peuvent avoir des effets différents sur la précision et
la qualité des données obtenues.
Dans ce sens, les publications ayant traité l’impact du mode d’administration du questionnaire
sur la qualité des données étaient incohérentes ou peu concluantes. En réalités, les modèles
explicatifs qui ont été proposés pour les effets du mode de collecte des données sur la qualité des
données comprennent, en grande partie, l'impersonnalité de la méthode de contact avec les
répondants, le rapport entre le répondant et l'intervieweur et le style de communication.
Toutefois, le choix d’un mode de collecte de données reste tributaire des spécificités de terrain,
la qualité des répondants, le budget, la période de l’enquête et son étendue.
Interactivité +
• Courrier
Interactivité -
Source : Ganassali, S. (2014). Enquêtes et analyse de données avec Sphinx : Pearson Éducation
France.
D'une manière générale, il existe deux modes d'administration d'un questionnaire :
• Le questionnaire auto-administré
• Le questionnaire administré par l'enquêteur (face à face).
Le questionnaire auto-administré
Les principaux avantages des questionnaires auto-administrés c’est qu'ils peuvent atteindre un
large échantillon, couvrir une vaste zone géographique, couvrir une population qui est parfois
difficile à atteindre, excellent pour saisir des sujets sensibles et moins cher par rapport à d'autres
modes d'administration. La méthode courante de distribution des questionnaires auto-administrés
L'inconvénient majeur du questionnaire posté c’est le faible taux de réponse même après des
relances répétées, et les questions du participant ne peuvent pas être clarifiées. Certaines
techniques efficaces pour améliorer le taux de réponse consistent à en envoyer des lettres de
suivies, joindre quelques incitations et garder le questionnaire bref.
Les questionnaires électroniques basés sur le Web ou les dispositifs numériques sont les plus
récentes techniques d'administration des questionnaires. Ce mode d’administration confie une
rapidité de diffusion du questionnaire, cependant il reste limité aux participants qui ont accès à
un ordinateur et à Internet et ce en, lui-même, peut être un biais potentiel.
L'administration en personne (face à face) ou par entretien est coûteuse, mais permet une
interaction directe avec le participant. D’un côté, l’enquêteur a la possibilité de présenter le sujet
de recherche et de motiver le participant à offrir ses réponses franches, de l’autre côté les
questions des répondants peuvent être clarifiées sur place.
Le face-à-face reste la meilleure méthode pour collecter des données à condition que l'enquêteur
soit formé et motivé. La présence de l’enquêteur peut être ainsi substituée par l'utilisation du
téléphone, ceci permet également d’augmenter le taux de réponse par rapport au questionnaire
administré par voie postale. Les entretiens téléphoniques facilitent également la couverture d'un
grand nombre de participants sur une vaste zone géographique.
L'enquêteur au téléphone peut parler directement au participant, expliquer l'étude et dissiper toute
confusion ou toute question pendant l'appel. L'inconvénient de l'appel téléphonique est que
l'appelant ne peut pas voir le participant. Par conséquent il est impossible d’utiliser de matériel
supplémentaire pour expliquer le questionnaire. Par exemple, des photos et des études impliquant
la collecte d'échantillons ne peuvent pas être réalisées par le biais de questionnaires administrés
par téléphone.
En ce qui concerne notre recherche, le recueil des données auprès des répondants s’est articulé
autour des deux modes d’administration du questionnaire susmentionnée. Plus précisément, nous
avons eu recours d’un côté à la remise en personne du questionnaire (enquête en face à face) aux
experts-comptables après avoir pris soin de les prévenir par une lettre envoyée par E-mail. De
C’est ainsi que nous avons privilégié d’abord l’enquête en face à face pour les répondants
officiants à proximité, ensuit les répondants installés dans des zones relativement éloignées dans
les (les autres villes), nous avons opté pour une enquête auto-administré par laquelle nous avons
priorisé le dépôt en main propre du questionnaire ainsi que le recours aux réseaux professionnels
des experts-comptables. Nous justifions notre recours à une approche hybride, fusionnant les
deux modes d’administration du questionnaire, par deux motifs : le premier est associé à la taille
importante de la population et le second est relatif à la dispersion géographique de la distribution
du notre échantillon.
Provenance de l’échantillon
Un échantillon est défini par Taylor (2005) comme un sous-ensemble d'une population ou d'un
univers. Toutefois, une mise en garde s'impose ici, car la « population » est souvent prise par
beaucoup de chercheurs pour désigner uniquement les « personnes ». La population, comme le
dit Walliman (2011), ne signifie pas nécessairement un certain nombre de personnes. Elle peut
également s'agir de la quantité totale des choses ou des cas qui font l'objet de l’étude. Un
échantillon devrait refléter la population dont il est issu. Bien que la représentativité s’avère, pour
certaines populations, assez compliquée à obtenir. En effet, certaines populations sont moins
accessibles que d’autres. En l’absence de représentativité, les résultats obtenus sur l’échantillon
ne pourront pas être généralisés sur l’ensemble de la population.
Les échantillons par convenance sont parfois considérés comme des « échantillons accidentels »
parce que des éléments peuvent être sélectionnés dans l'échantillon simplement parce qu'ils se
trouvent, par hasard, à proximité, dans l'espace où le chercheur effectue la collecte de données.
Un tel choix a été confirmé par plusieurs auteurs, à l’image de Roussel (2005) qui a constaté
l’existence d’un écart entre le cheminement théorique de collecte des données et les exigences
de la réalité. D’après cet auteur, l’utilisation des techniques de représentativité est rarement
respectée dans la majorité des recherches en sciences sociales.
Nous avons, ainsi, profité des réseaux professionnels de nos connaissances personnelles. Cette
étape nous pouvons la considérer comme une deuxième technique d’échantillonnage que nous
avons mobilisé. Il s’agit de l'échantillonnage en boule de neige ou l'échantillonnage en chaîne
d'une population cachée dont le sujet initial été la première observation de l’échantillon par
convenance. Ce sujet initial a servi de "graines", grâce auxquelles les sujets de la première vague
sont recrutés ; les sujets de la première vague recrutent à leur tour les sujets de la deuxième vague
; et l'échantillon s'élargit par conséquent vague après vague, comme une boule de neige qui
s'agrandit en descendant une colline (Etikan, 2016).
Échantillon récolté
À l’issue de l’organisation des données collectées, une étape clé, de tout travail de recherche,
prend place. Il s’agit de profiler l’échantillon étudié afin de faire émerger les premières allures
descriptives des informations (Catanzaro, 2014). En ce qui nous concerne, nous menons
l’opération du profilage des observations en deux temps : d’abord nous décrivons les profils des
répondants et ensuite nous présentons les caractéristiques des entreprises agricoles qui forment
notre échantillon. La validité et la fiabilité de l’instrument de mesure seront un point sur lequel
nous reviendrons, en détail, un peu plus loin dans le chapitre suivant.
Profil du répondant
Le profil des répondants étudiés (fonction, sexe, âge, niveau d’instruction et ancienneté) est
résumé dans le tableau. La prise en compte du critère de la fonction du répondant montre que
(43.3%) des répondants sont les propriétaires de l’entreprise dont (90%) sont des hommes. La
majorité des répondants (93.8 %) ont d’instruction supérieure ou professionnelle tandis que
seulement (2.3 %) des répondants n’ont pas fréquenté l’école auparavant. L’échantillon est ainsi
caractérisé par (65 %) des répondants ayant plus d’un an d’expérience cela peut-être appréhender
par la tranche d’âge [+60 ans] qui accapare (66.7%) des observations.
Dirigeant 51 23,9
Fonction du répondant Responsable service comptable 74 34,7
Propriétaire 88 41,3
Sexe du répondant Homme 192 90,1
Femme 21 9,9
Moins de 30 ans 34 16,0
Âge du répondant Entre 30 et 40 ans 37 17,4
Plus de 50 ans 142 66,7
Sans 5 2,3
Secondaire 8 3,8
Les répondants ont également été interrogés sur les entreprises qu’ils dirigent ou qu’ils possèdent.
Le tableau 16 récapitule le profil des entreprises en question. L’analyse de la variable taille de
l’entreprise atteste que la majorité des répondants (53%) managent une entreprise de plus de 50
personnes, par contre (11.7 %) des entreprises comprennent moins de 10 personnes. Le profilage
des entreprissent révèle ainsi que la SARL est la forme juridique la plus répondue dans notre
échantillon avec (48.8%) suivie de loin par la SNC (9.4%). Par ailleurs, nous remarquons une
disparité quant à l’implantation géographique de notre population. (40 %) des observations sont
issues du milieu rural, (30%) du milieu urbain et (29.1 %) du milieu préurbain. En outre, étant
donné que l’activité principale des entreprises de l’échantillon est l’agriculture, nous avons créé
un sous-ensemble pour distinguer la production végétale (64.3%) et la production animale
(35.7%). Enfin, notre échantillon est caractérisé par des entreprises dont l’âge est relativement
supérieur à 5 ans (41.8%)
- 10 pers. 25 11,7
Taille de l’entreprise [10, 50[ 75 35,2
[50, 200] 93 43,7
+200 20 9,4
SARL 104 48,8
SNC 20 9,4
Statut juridique de l’entreprise SCA 12 5,6
SA 53 24,9
Autre 24 11,3
Rural 86 40,4
Milieu d’implantation de l’entreprise Périurbain 62 29,1
Urbain 65 30,5
Moins de 1 an 53 24,9
Âge de l’entreprise Entre 1 an et 5 ans 71 33,3
Ente 5 ans et 10 ans 89 41,8
Au terme de ce paragraphe, nous nous sommes rendu compte que pour passer du socle théorique
exploré (le modèle conceptuel) au versant empirique (le modèle opératoire) souhaité, il doit
falloir construire une matrice permettant la codification de la variable endogène « la qualité de
l’information comptable », les dimensions, les variables (construits), les indicateurs statistiques
(items) ainsi que les relations entre ces différents éléments. Nous sommes conscients que l’étape
de l’analyse de données, que nous discuterons en détail un peu plus loin, requiert le
raccourcissement des inputs de manière à se conformer aux impératifs des progiciels et des
machines exploitées pour le traitement et l’analyse des données. Pour toutes ces raisons, nous
retenons les abréviations, mentionner dans le tableau ci-après, pour les différentes composantes
de nos modèles.
Le raccourcissement des intitulées des variables suivra la même méthode. Pour les variables
composées de plusieurs mots, nous retenons les trois premières lettres de chaque mot séparé par
un trait d’union. Le cas échéant, si la variable est composée d’un seul mot, nous retenons comme
abréviation les trois premières lettres du mot. Il est à signaler que les abréviations de nos
variables seront en majuscules (grandes lettres).
Indicateurs
Dimensions Abréviation Variables Abréviation Abréviation
statistiques
Ancienneté dans le
ANC_POS
poste
Concentration du
CON_CAP
Structure de la capital
STR-PRO
propriété
Diffusion du capital DIF_CAP
Facteurs de
FAC-CON-ENT Taille de l’entreprise TAI-ENT Effectif du personnel EFF_PER
contingences
Morphologie du
MOR-SER
service Nombre de niveaux
NBR_NIV
hiérarchiques
Expérience EXP
Profil du comptable PRO-COM
Niveau d’étude NIV_ETU
Sa prépotence théorique étant consensuelle, nous considérons le socle empirique que nous allons
explorer dans les lignes qui suivent, comme une trame qui façonnerait, encore plus, la portée
pragmatique de la notion de la qualité de l’information comptable. Ainsi, notre recherche arrive
au point éminent où l’on doit trancher de certaines considérations méthodologiques. Des
considérations conditionnant par la suite la mise en place d’une « métrique » de nature à apporter
une valeur ajoutée à l’évaluation de la qualité de l’information comptable.
Pour Dépeletau (2000) opérationnaliser un cadre théorique « c’est traduire une théorie abstraite
et une hypothèse générale en phénomènes concrets et précis qu’on peut expérimenter ». Le
chercheur doit, donc, « préparer les conjectures aux tests empiriques qui les corroboreront ou
les réfuteront ».
Comim (2001) considère que « la transformation de toute théorie en objet de valeur pratique
consiste, généralement, en quatre séquences ». À travers la figure ci-après nous illustrons les
propos de l’auteur.
Mesure Quantification
• Élaboration de • Utilisation de ces
• Transformation de • Utilisation de ces
concepts théoriques variables dans des
ces concepts variables dans des
à signification analyses empiriques
théoriques en analyses empiriques
empirique potentielle qualitatives
variables empiriques quantitatives
Inclusion
Application
théorique
Source: Comim, F. (2001). Operationalizing Sen’s capability approach. In Justice and Poverty
Construction des dimensions associées à la variable dépendante
Ces deux raisons sont suffisantes pour former des zones d’ombre qu’il convient d’éclairer sans
trop s’immerger dans les choses ne collant pas directement à notre préoccupation. Une façon
efficiente d’y parvenir, selon Maxwell (1999), est de construire un croquis qui puisse réunir les
concepts-clés, les hypothèses et les attentes de notre recherche. Bref, créer un système qui «
explique, graphiquement ou sous sa forme narrative, les principales choses à étudier – les
facteurs, les concepts ou les variables centraux – et leurs rapports présumés ». Il s’agit d’un
cadrage conceptuel qui est censé nous guider tout droit vers le but de notre recherche ; une
stratégie nourrie de la revue de la littérature effectuée sans pour autant qu’elle en soit un simple
récapitulatif ou descriptif.
Suivant en cela, les propos de Strauss (1995), qui va même jusqu’à considérer le cadre conceptuel
comme une théorie à construire. Touchant au présent travail, nous raccourcissons notre modèle
à ce qu’il ne contienne que les éléments théoriques que nous aspirons à opérationnaliser par la
Il est insensé de vouloir arrêter une liste exhaustive de toutes les dimensions qui conditionnent
la qualité des divulgations comptable d’une entreprise. Cependant, on sait bien que les
dimensions pertinentes peuvent aller des plus basiques (l’organisation du service comptable) aux
plus subtiles (structures de financement des entreprises). En principe la qualité de l’information
comptable d’une entreprise est fonction, d’abord, de l’organisation du service qu’elle a produit,
ensuit des mécanismes internes de gouvernance de l’entreprise et en dernier lieu de l’utilité que
l’entreprise peut se procurer en la produisant.
En effet, du point de vue général, la mise au point de la qualité de l’information comptable (QIC)
produite et puis divulguée par les entreprises, est de taille de corriger les défaillances susceptibles
d’atténuer l’attractivité, ainsi que la compétitivité d’un territoire eu égard de l’investissement.
Seule une entreprise caractérisée par : une organisation optimale de son service comptable
(morphologie du service, degrés d’informatisation du service, profil des comptables du service,
etc.) (Rosenzweing, 1977 ; Saboly- Lacombe, 1994 ; Kalika, 1995 ; Lavigne, 1999 ; Nyengue
Edimo, 2006), un suivi rigoureux des délais de production de l’information comptable
(Fréquence de production de l’information comptable, diversité de l’information comptable
produite, etc.) (Chapellier, 1994, Bergeron, 1996) et un retour d’investissement sur l’usage des
données comptable par les dirigeants, peut être qualifié d’entreprise avec un système comptable
en situation de produire une information de qualité (Chapellier, 1994).
Dès lors, cela nous conduit à conceptualiser la variable qualité de l’information comptable
comme un construit globale issue de l’incorporation de trois dimensions qui constituent le socle
du processus de son score, à savoir :
Causalité
Et concepts
Dimensions D1 D2 … D1 D2 …
C1 C1 C1 C1
Construits C2 C2 C2 C2
… … … …
I1 I1 I1 I1
Indicateurs I2 I2 I2 I2
… … … ...
Notre objectif à explorer les facteurs déterminants de la qualité de l’information se heurte à une
question fondamentale : comment construire un modèle conceptuel apte à réduire l’abstraction
de la variable endogène ? Autrement dit, quelles dimensions faudrait-il choisir et quelles
variables faudrait-il exploiter de façon à rendre possible la traduction du modèle conceptuel en
données empiriquement observables ? Une façon efficace pour y parvenir est d’expliciter les
dimensions qui peuvent refléter la qualité de l’information comptable empiriquement. Dépeletau
(2000) définit les dimensions comme « des composantes des concepts ; elles définissent des
caractéristiques des concepts qu’on veut observer ».
Dans le présent travail, nous nous sommes basées, en grande partie, sur la revue de littérature et
les études antérieures pour dresser une première allure de notre modèle (Libaert et Léger, 2019 ;
Ghorbel, 2019 ; Bhuyan, 2018 ; Shehata, 2014 ; Mahmoud, 2012 ; Alves et al., 2012 ;
Raffounier, 2007 ; Michaïlesco, 2000 ; Naser et Al-Khatib, 2000 ; Michaïlesco, 1999 ;
Michaïlesco, 1998 ; Colasse, 1997).
Pour trancher entre les dimensions à supprimer et celles que nous avons retenues, nous les avons
classées en premier lieu en fonction de disponibilité des données statistiques, et en dernier lieu
sur la base du niveau de légitimité que ces derniers ont pu gagner suite à un débat public.
Certainement nous serons contraints par la pénurie de données statistiques permettant de refléter
nos dimensions. Nonobstant, nous tenterons de chercher un compromis entre l’« idéal » théorique
et le possible empirique.
Le présent modèle de base66 corrobore le mode opératoire au moyen duquel nous projetons
d’opérationnaliser les déterminants de la qualité de l’information comptable. Dès lors, nous
désignons la qualité de l’information comptable comme étant un construit hiérarchique de
troisième ordre (High-order construct), de sorte que les politiques de gouvernances de
l’entreprise, les facteurs de contingence interne de l’entreprise et l’environnement externe de
l’entreprise seront considérées comme étant des construits de deuxième ordre (dimensions).
Comme ça nous spécifions les neuves variables du modèle comme des variables latentes (VL)
66
Nous avons qualifié ce modèle de modèle de base par ce qu’il représente tous les autres modèles réduits (M1),
(M2) et (M3) que nous représenterons plus tard dans le présent chapitre.
La figure ci-après reproduit graphiquement le modèle que nous avons constitué pour la mesure
de notre variable dépendante. Elle relate une panoplie des interconnexions entre trois niveaux
différents ce qui nous conduit à modéliser la qualité de l’information comptable comme un
construit de troisièmes ordres. Une démarche innovante, mais non escompte de difficultés.
Figure 21 : le modèle hiérarchique des facteurs déterminant de la qualité de l’information comptable (le
modèle de base)
I1
I2
MOD_REM
I3
I1
Politiques internes
I2 POU_DIR
de gouvernance de
I3
l’entreprise
I1
I2 STR_PRO
I1
I2 MOR_SER
I1 Facteurs de
Qualité de
I2 DEG_INF contingence
l’information
interne de
I1 comptable
l’entreprise
I2
PRO_COM
I3
I4
I1
I2
STR_FIN
I1 Environnement
I2 INT_LIS externe de
I3 l’entreprise
I1
I2 RIS_CON
Notre premier objectif est d’apprécier l’impact qu’entretiennent les variables latentes associées
au modèle (M1) sur la qualité de l’information comptable. Nous rappelons que la variable
d’intérêt principale du modèle de base « Qualité de l’information comptable » est affectée comme
une variable endogène de troisième niveau qui est expliquée, dans un premier temps, par la
dimension « Politiques internes de gouvernance de l’entreprise ». À juste titre, nous rappelons
que dans notre modèle de base, susmentionnée, nous concevons les « Politiques internes de
gouvernance de l’entreprise » comme un construit de second ordre composé de trois variables
latentes : « Mode de rémunération de dirigeant » (MOD_REM), « Pouvoir du dirigeant »
(POU_DIR) et la « Structure de la propriété » (STR_PRO). La figure 22 illustre nos propos.
MOD_REM
La contrepartie des services qu’offrent les dirigeants peut se concrétiser sous différentes formes
: une rémunération fixe (salaire), une rémunération variable selon le rendement (le bonus, les
stock-options), une rémunération non pécuniaire (des avantages en nature), des plans de retraite
avantagés, etc. Jensen et Mackling (1976) et Jensen (1984) sont parvenus à classer ces différents
types de rémunérations en deux catégories :
• Rémunération fixe (de base) ayant pour fonction de rémunérer les trois composantes de
la compétence d'un dirigeant : savoir, savoir-faire et savoir-être ; et
• Rémunération incitative qui se situe au cœur de la théorie de l’agence et qui propose
une partie variable de la rémunération qui s’ajoute à la rémunération de base en vue
d’influencer les dirigeants et le personnel à accroître la performance organisationnelle.
Comme nous l’avons déjà développé dans la première section du deuxième chapitre
(l’information comptable au croisement des théories), l’entreprise est considérée comme un
nœud de contrats (Coase et al.,1987). Pour notre part, nous nous sommes limités à deux types de
contrats qui rentrent dans le cadre d’analyse de l’impact du mode de rémunération sur la qualité
de l’information comptable, il s’agit des contrats qui lient les dirigeants aux bailleurs de fonds
(actionnaires) et ceux qui associer les dirigeants aux créanciers.
Par-dessus des contrats actionnaires-dirigeants, les actionnaires confient leurs capitales aux
dirigeants et donc ils se déchargent du pouvoir de la gestion des fonds au profit des dirigeants.
En l’absence des mécanismes de contrôle des actions des dirigeants en s’attend à ce que la
C’est dans ce sens-là que Watts et Zimmerman (1987) ont favorisé la rémunération incitative des
dirigeants dans le dessein d’atténuer les rivalités avec les actionnaires, d’éviter les détournements
et inciter les dirigeants à optimiser leurs performances. Les propos de Watts et Zimmerman ont
été déjà soutenus par Jensen et Meckling (1976) qui ont mis en évidence une dépendance accrue
entre le comportement opportuniste des dirigeants et la proportion de capital qu’ils détiennent.
En particulier, ces auteurs sont arrivés à confirmer l’hypothèse selon laquelle les dirigeants sont
disposés à mieux gérer l’entreprise au fur et à mesure qu’ils détiennent une proportion importante
du capital.
Dans un autre ordre d’idée, la théorie d’agence explique la volonté des dirigeants à diffuser
davantage d’information comptable de qualité supérieure en reliant la rémunération de ses
derniers avec la performance de l’entreprise. Autrement dit, les dirigeants qui réalisent des
marges assez importantes ont intérêt à monter leurs qualités de gestion en publiant une
information comptable de qualité.
Nous mesurerons la variable « mode de rémunération » en nous basant sur les indicateurs que
nous avons pu récence de la revue de littérature et qui nous présentons dans le tableau ci-après :
67
Une étude de panel étalé sur 4 ans (1992-1995)
Dans le cas échéant, la déficience d’un conseil d’administration donne lieu à l’accouplement des
fonctions de gestion et du contrôle dans la même main (Fama et Jensen, 1983). Une situation
pareille débouche, généralement, sur une forte concentration de pouvoir du dirigeant par rapport
au processus de prise des décisions et du contrôle. À partir de là, l’indépendance du conseil se
trouve rompue et son rôle de contrôle demeure contrarier.
Lorsqu’on analyse l’impact du cumul des fonctions des dirigeants du point de vue de la théorie
de l’agence, on s’aperçoit que les dirigeants jouissant d’un fort pouvoir, dans leurs conseils
d’administration, ont tendance à s’aligner plus avec les intérêts de la direction qu’avec les intérêts
des actionnaires (Jensen et Meckling, 1983). Il faut souligner que dans ce sens, la littérature argue
que la dualité des fonctions d’un dirigeant joue toujours au détriment de la qualité de
l’information, attendu que ce dernier aura tendance à camoufler les informations qu’il juge
défavorables (Ho et Wong, 2001).
Nous avons pu repérer plusieurs études empiriques ayant abouti à confirmer une corrélation forte
entre le cumul des fonctions des dirigeants « dualité » et la qualité de l’information comptable.
Le tableau ci-après reprend une liste non exhaustive de ses études.
Auteurs Résultats
• Effet négatif du cumul des deux fonctions (gestion et contrôle)
Dechw et al., (1996) et
au sein du conseil sur le processus d’établissement des états
Parck (1998)
financiers.
Rechner et Dalton • Effet positif de séparation des fonctions d’un dirigeant sur les
(1991) résultats des entreprises.
• Effet négatif sur la qualité d’informations publiées lorsqu’une
Forker (1992) même personne occupe à la fois la fonction de président du
conseil et celle de directeur général.
Coulton, James et Taylor • Il n’existe pas une relation positive entre la séparation des
(2001) et Hanifa et fonctions des dirigeants et l’étendue de la divulgation des états
Cooke (2000) de synthèses.
Source : Élaboration personnelle
Nous suggérons dans notre travail de mesurer l’impact de la variable « Pouvoir du dirigeant »
(POU_DIR) moyennant les indicateurs statistiques suivants :
En d’autres termes, plus la concentration des capitaux est élevée, plus le comportement
opportuniste des dirigeants est soutenu (Fama et Jensen, 1983). Nonobstant, la diffusion du
capital amène à une coalition des actionnaires qui favorise à son tour une plus haute diffusion
d’informations comptables afin de réduire les coûts d’agence (Ray et Gupta, 1988). Dans des
circonstances pareilles, Raffournier (1991) souligne que seule une diffusion massive des
informations comptables et financières est de taille à vaincre les conflits issus de la relation
actionnaires-dirigeants. On s’aperçoit donc une relation négative entre la concentration de la
propriété et le niveau de la diffusion. D’autant plus, les études ayant porté sur des échantillons
d’entreprises, dont le capital été détenu en grande partie par les dirigeants, ont témoigné une
réticence des dirigeants à publier des informations comptables de bonne qualité par rapport aux
entreprises détenues par différents actionnaires (Cuijpes et al., 2002).
Il faut reconnaître que la relation négative entre le nombre des actionnaires et la qualité de
l’information comptable d’une entreprise n’est pas toujours vérifiée, les résultats de l’étude de
Singhvi et Desai (1971) et Cooke (1989) sont des cas qui illustrent bien cette réfutation.
Raffournier (1991) explique la contradiction de ses résultats avec l’hypothèse de base par
l’imprécision de l’échelle de mesure. En fait, selon le même auteur, le nombre d’actionnaires est
une mesure de la taille plus qu’une mesure de la concentration du capital. Il propose « le
pourcentage des actions qui ne sont pas dans les mains des actionnaires » comme échelle de
mesure alternative au nombre des actionnaires.
Pour notre part, nous envisageons apprécier l’impact de la variable « structure de la propriété »
(STR_PRO) en l’associant à deux indicateurs statistiques que nous avons pu repérer lors de la
revue de la littérature (Scott, 1994), (Crasswell et Taylor, 1992) et (Mezias,1990). Le tableau ci-
après relate notre bloc de mesure pour la présente variable.
Les études antérieures ont tenté ainsi d’identifier les déterminants de la qualité d’un système
d’information comptable relatif aux facteurs de contingence structurelle, notamment la taille de
l’entreprise, la forme juridique, l’organisation du service comptable, etc. (Michailesco 1998 ;
Michailesco, 2000 Lassoued et Abdelmoula, 2006 ; Mahmoud, 2012 ; Hamadi, 2013 ; Super et
Shil, 2017 ; Dieng, 2018). C’est ainsi que nous avons conçu une deuxième dimension « Facteurs
de contingence interne de l’entreprise » (FAC_CON_INT_ENT) à travers laquelle nous
envisageons évaluer l’impact des caractéristiques de l’entreprise sur le comportement de ses
dirigeants quant à la production et la diffusion d’une information comptable de qualité
supérieure. Étant donnée la nature endogène de la variable dépendante « Qualité de l’information
comptable » que nous souhaitons expliquer, nous avons préludé son explication par une
déclinaison en construit de deuxième ordre « Facteur de contingence interne de l’entreprise »
associer à trois variables de premier ordre : « Morphologie du service » (MOR_SER), « Degrés
d’informatisation » (DEG_INF) et « Profil du comptable » (PRO_COM). La figure 23 illustre
notre propos.
MOR_SER
Facteurs de Qualité de
H2
DEG_INF contingence interne l’information
de l’entreprise comptable
PRO_COM
Source : Élaboration personnelle
À travers la variable morphologie de service, nous tentons d’évaluer l’impact que peut avoir
l’organisation de l’entité chargée de la production comptable sur la qualité de l’information
comptable. Comme nous l’avons déjà mentionné, l’exploitation de ladite variable se heurte à la
complexité de sa mesure, et par conséquent à son traitement statistique.
C’est ainsi qu’on doit passer par la déclinaison de la variable en indicateurs statistiques pertinents
que nous avons pu repérer auparavant dans la revue de la littérature (Nyengue Edimo, 2006). Le
tableau ci-après relate les indicateurs dont nous nous sommes servies dans la collecte de données.
▪ Nombre d’employés du
service comptable
▪ Facteur de contingence
▪ Morphologie du service ▪ Nombre de niveaux
interne de l’entreprise
hiérarchiques du service
comptable
Source : Élaboration personnelle
Nous retenons donc, les deux indicateurs (Nombre d’employés du service comptable et Nombre
de niveaux hiérarchiques du service comptable) comme bloc de mesure de la variable
(Morphologie du service). L’agglomération des deux indicateurs renseigne implicitement sur la
taille du service comptable de l’entreprise. À cet égard, nous attendons à ce que la qualité de
l’information comptable soit positivement liée à la taille de l’entité qu’elle a produite (Chapellier
et Mohammed, 2010).
C’est ainsi que les entreprises, même celles de petite taille, sont en situation de préparer leurs
états de synthèses moyennant des progiciels comptables installés sur des machines informatiques.
En fait, il faut souligner que l’informatisation de l’information comptable requière une maitrise
de l’outil informatique. Pourtant l’informatisation du service comptable est tributaire de plusieurs
avantages (Gingras et al., 1989) :
Pour toutes ces raisons, il est constaté que les entreprises ayant doter leurs services comptables
de l’outil information, ont dû sacrifier l’ancienne structure organisationnelle du service pour y
en bénéficier d’une réhabilitation marquante de la qualité de l’information préparer. Par
conséquent, bénéficier d’une souplesse concernant le processus de prise des décisions justifiées
en grande partie par des indicateurs à caractère comptable (Davis et Albright, 2000).
D’autant plus, l’outil informatique qui a fait ces débuts dans les organisations les plus structurées
a fait preuve de son utilitarisme quant au raccourcissement des délais de traitement des volumes
importants d’informations. De ce fait on a assisté à une consolidation des conditions de la prise
des décisions de dirigeants (Orger, 1986).
Toutefois, Dupuy (1983) souligne que la qualité de l’information comptable n’est pas
constamment favorisée suite à l’intégration de l’outil informatique à la gestion du service
comptable. Selon le même auteur, l’informatisation de l’information comptable se limite à la
complaisance de l’usage de l’information, alors que la qualité de cette dernière est principalement
la responsabilité des dirigeants.
Dans notre travail, nous avons estimé bénéfique de mesurer l’impact, éventuel, que peut
occasionner la présence d’un traitement informatisé de l’information au sein du service
comptable. Pour ce faire nous avons intégré la variable exogène de premier ordre « degré
d’informatisation » dans le modèle associé à la dimension « Facteurs de continences internes de
l’entreprise ». Étant donné le caractère latent de ladite variable, il a été nécessaire qu’on lui
Le tableau ci-après récapitule les indicateurs que nous avons retenus pour alléger
l’assombrissement de la variable lors de la collecte des données (Chapellier et al., 2013).
En particulier, il s’agit d’introduire les traits du dirigeant et du comptable dans l’explication des
disparités des résultats obtenus lors de l’étude de la qualité de l’information comptable de deux
services comptable issus d’une population d’entreprises similaires. En somme c’est la théorie de
la contingence comportementale qui vient remédier des insuffisances de la théorie de la
contingence structurelle.
D’une manière ou d’une autre, la qualité de l’information comptable d’une entreprise est à la
merci de la personne, généralement le comptable de l’entreprise, qui la prépare et la divulgue
La littérature se rapportant à cette section d’analyse mise en avant une batterie d’indicateurs qui
s’attachent à rendre mesurable la variable « profil du comptable ». Dans ce sens, nous nous
sommes inspirés des travaux de Chapellier (2013) pour soumettre ladite variable à l’évaluation.
Le tableau ci-après reprend les indicateurs que nous avons retenus pour apaiser le haut niveau
d’abstraction de la variable de sorte que l’on puisse la traiter d’une manière aisée sur le terrain.
▪ Âge
▪ Facteur de contingence ▪ Expérience
▪ Profil du comptable
interne de l’entreprise ▪ Niveau d’étude
▪ Domaine d’étude
Source : Élaboration personnelle
Ainsi on se propose donc de tester l’hypothèse suivante :
STR_FIN
Environnement Qualité de
H3
INT_LIS externe de l’information
l’entreprise comptable
RIS_CON
Source : Élaboration personnelle
En particulier, nous concevons le modèle (M3) afin de vérifier l’hypothèse suivante :
La structure de financement d’une entreprise interroge le rapport entre les ressources financières
internes (les capitaux) et les ressources financières externes (les dettes). Sur la base de ce ratio,
les partenaires financiers de l’entreprise à l’instar des banques, les sociétés de financements et
autres bailleurs de fonds, attribuent une notation par rapport à la capacité d’emprunt de cette
dernière. L’arbitrage que font les actionnaires entre les différentes sources de financement
interpelle le socle de la théorie de l’agence. En effet, les actionnaires favorisent, usuellement,
l’endettement comme mode de financement de l’activité de leurs entreprises, ceci est motivé en
grande partie par le souci de mieux contrôler les comportements du dirigeant. Selon Jacquillat et
Levasseur (1981) l’endettement est un élément incitatif à la production et la diffusion d’une
information comptable de qualité. Dans ce sens, Wong (1988) ajoute que les dirigeants qui font
appel à l’endettement ont tendance à fortifier la position de leurs entreprises en améliorant ses
performances. Cela est expliqué par leurs volontés de réduire l’incertitude des actionnaires qui
naisse des divergences d’intérêts entre les actionnaires/dirigeants.
À priori, nous déduirons une première hypothèse qui résume la position de la littérature par
rapport à la relation de l’endettement et la qualité de l’information comptable. Jensen et Meckling
(1976) soulignent que lorsque le taux d’endettement d’une entreprise est important, ses dirigeants
sont incités à diffuser une information comptable de qualité supérieure permettant d’apprécier la
capacité de l’entreprise à faire face à ses engagements, et donc d’estimer le risque de défaillance.
Dans le même sillage, Meek et al., (1995) ont confirmé que la qualité de l’information comptable
Néanmoins, les résultats des études de Zarzeski (1996) et Larcher (1994) réfutent
catégoriquement la relation positive entre l’endettement et la qualité de l’information comptable.
Ces auteurs attestent que c’est seulement lorsque le financement des entreprises passe par les
banques qu’on s’attend à ce que cette hypothèse soit approuvée. Alors que les entreprises cotées
sont à l’avance entrainées à diffuser un minimum légal d’information financière pour se
conformer aux règlements imposés par les autorités des marchés financiers. C’est la raison pour
laquelle dans ces conditions, l’endettement de l’entreprise n’induit pas une amélioration de sa
politique de diffusion de l’information comptable (Gray, 1980). Étant donné le nombre limité
des introductions en bourse dans notre pays, nous partant de la réalité que la majorité des
entreprises de notre échantillon s’endettent auprès du système bancaire. Par conséquent, nous
retenons l’hypothèse selon laquelle l’endettement impacte positivement la qualité de
l’information comptable. Nous essayons donc de vérifier ladite hypothèse suivant
l’enchainement d’opérationnalisation présenté dans le tableau ci-après.
Internationalisation (INT_LIS)
Pour sa part, Raffournier (1995) indique que les entreprises sont plus incitées à se conformer aux
pratiques comptables internationaux dans la préparation de leurs états financiers en vue de rendre
commode leur lecture par les clients et les fournisseurs des pays dans lesquels ils opèrent.
L'internationalisation se concrétise dans la plupart des études antérieures par le pourcentage de
ventes exportées vers d'autres pays (Chapple et Moon, 2005 ; Choi, 1999 ; Depoers, 2000) ainsi
que par le nombre de pays, outre le Maroc, où l'entreprise opère (Chapple et Moon, 2005).
Par ailleurs, à ce niveau, nous ambition apprécier l’influence des rapports de l’entreprise avec le
reste du monde sur sa politique comptable. Dès lors, nous mobilisons la variable
« internationalisation » selon le processus d’opérationnalisation indiqué dans le tableau ci-après.
Toujours dans le volet des facteurs inhérent à l’environnement externe de l’entreprise, nous
introduisant une troisième variable moins ostensible dans la littérature par rapport aux autres
variables susmentionnées. Il s’agit de la variable « risques concurrentiels » à l’égard de laquelle
nous ambitions appréhender l’influence que peut exercer les forces concurrentielles sur le
comportement des dirigeants en ce qui concerne leurs stratégies de communication de
l’information comptable.
De toute évidence, l’acte de publication ou non des informations comptables d’une entreprise est
un prolongement d’un arbitrage entre les coûts supportés (augmentation de la concurrence et des
coûts politiques) et les bénéfices (amélioration des performances) que ce dernier dégage
(Verrecchia, 1983). Le fait que les dirigeants préfèrent protéger certaines informations et les
garder privées est donc révélateur de l’importance des coûts politiques auxquels s’exposent
certaines entreprises (Watts et Zimmerman, 1986).
Sur ce point Darrough et Stoughton (1990) soulignent qu’on plus des coûts politiques, la présence
des concurrents sur le marché pouvant utiliser l’information est aussi une considérable barrière à
la diffusion d’une information comptable de qualité. Ces auteures sont parvenues à soulever une
relation négative entre le niveau de concurrence sur un marché et la qualité de l’information
comptable diffusée. En d’autres termes, lorsque la diffusion de l’information comptable est
source d’attraction pour des concurrents potentiels, le dirigeant s’abstient de la diffuser.
Vu d’un autre angle, Gibbins et al., (1992) dans leur travail ont schématiser la position de la
littérature quant à l’influence de l’intensité de la concurrence sur la qualité de l’information
comptable en introduisant une troisième variable (le besoin de financement). Cette variable
permet de déterminer le niveau de divulgation d’informations en interaction avec le risque
concurrentiel.
Nous profitons ainsi des avantages d’une analyse multi-groupe PLS-MGA pour vérifier les
différences significatives dans l’estimation des paramètres spécifiques entre deux groupes (poids
externes, charges externes et coefficients de trajectoire) Sarstedt et al. (2011). Pour ce faire, nous
proposons une deuxième variable latente intitulée « Spécialité de l’entreprise » (SPE_ETP) que
nous déclinons en deux indicateurs segmentons ainsi notre échantillon en deux sous-groupes :
« Production animale » (PA) et « Production végétale » (PV).
Nous nous nous limitons dans les lignes qui suivent à la construction des socles théoriques et à
l’opérationnalisation des deux nouvelles variables et nous épargnerons l’explication des
processus d’analyse de la médiation et de la modération à la section d’analyse des données.
La théorie de la décision précise que les parties prenantes sur un marché fondent leurs décisions
sur l’information présentée sur ce marché. L’accomplissement de décisions correctes n’est atteint
que lorsque la qualité de l'information divulguée est opportune et fiable. Les entreprises
préservatrices quant à la fourniture des informations sur l'exécution d'un tel acte, sont
sanctionnées par une baisse du cours de leurs actions sur le marché ou ils sont cotés. Dès lors,
les entreprises sont incitées à publier plus d’informations sur leurs états de synthèse de façon à
maintenir leurs positions sur le marché (Al-Dmour et al., 2018).
Sur un échantillon d’entreprises cotées à la Bourse de Taiwan, Wang et al., (2010) ont
s’interroger sur le rapport entre la qualité des publications de l'information comptable et le cours
des actions de ses entreprises. Leur travail visait à déterminer, moyennant le modèle Olson stock
Price, si le niveau de divulgation de l'information comptable influe le cours de l’action et donc
la performance de l’entreprise. Les auteurs ont couronné leurs études par des enseignements
justifiants que les entreprises ayant un niveau élevé de divulgation de l'information comptable
parviennent à rehausser leurs rentabilités que les entreprises ayant des niveaux inférieurs
d'exposition à l'information comptable. Ils ont également constaté qu'il existe une forte
corrélation entre la valeur comptable et le cours du marché des actions de sociétés ayant des
niveaux d'exposition élevés.
Dans le même sens, l’étude menée par Feng Chen (2010) s’est prononcée sur une association
positive entre la qualité de l'information comptable des entreprises et l'efficacité des
investissements du secteur privé sur les marchés émergents. Les résultats de l’étude ont permis
également de parvenir à des postulats imprévisibles et moins souvent suggérés dans l'histoire. En
effet, il a été constaté, qu’avec un certain niveau de qualité de l’information, le financement par
l'entremise des banques augmentait et que les incitatifs visant à minimiser les gains à des fins
fiscales sont réduits. Avec tout cela, ces aboutissements se limitent habituellement aux grandes
structures à capital ouvert installé dans des pays en plein essor de développement.
Les travaux empiriques, dans ce sens, sont parvenus à des conclusions discordantes relativement
à la relation entre le rendement de l'entreprise et la qualité des divulgations de l'information
comptable. Si certaines études (Naser et al., 2002 ; Bhuyan, 2018) révèlent une relation positive
entre les deux variables : les entreprises ont tendance à divulguer plus d'information lorsqu'elles
enregistrent des résultats favorables. D'autres (Umoren, 2009) ont signalé une association
négative et significative entre les deux variables. À cet égard, Belkaoui et Kahl (1978) ont
démontré que les entreprises sont en mesure de publier de l’information quand leurs rendements
sont faibles que lorsqu’il est énorme. Traditionnellement les travaux empiriques antérieurs qui
ont été dédiés à l’étude de cette relation, ont fait appel au rendement des capitaux propres et la
marge bénéficiaire comme indicateurs de mesure de la rentabilité (Alsaeed, 2006).
Toutefois, les entreprises qui affichent un ratio de liquidité faible souffrent généralement de
problèmes financiers. Cependant, pour se remédier de cette insuffisance, ces derniers peuvent
procéder à une publication massive d'informations dans le dessein d’éviter les protestations des
actionnaires et légitimer les décisions prises par les dirigeants (Wallace et Naser, 1995 ; Aly et
al., 2018).
Le tour d’horizon des recherches, études et travaux empiriques dans cette optique, utilise le ratio
du fonds de roulement comme indicateur de la liquidité de l'entreprise. Les organismes de
réglementation, de même que les investisseurs et les prêteurs, se préoccupent davantage de la
continuité de l'exploitation des entreprises (Naser et al., 2002). C’est qu’en effet, les entreprises
exercées à remplir leurs obligations à court terme et poursuivre leur existence sans recourir à la
liquidation de leurs actifs, peuvent souhaiter le faire savoir par le biais d'une divulgation dans
leurs rapports annuels (Naser et Al-Khatib, 2000).
En résumé, bien qu'il existe une grande sagesse chez les praticiens quant aux effets de la
performance d’une entreprise sur la qualité de ses publications, ses constats sont fondés
généralement sur des données anecdotiques provenant d'un nombre limité d'entreprises. Quoique
des efforts aient également été déployés pour examiner la relation entre la qualité perçue de
l’information comptable et la performance de l’entreprise, les conclusions hétérogènes obtenues
n’ont pas pu expliquer nettement la nature de cette relation.
L’absence de recherche universitaire qui utilise des données transversales et des séries
chronologiques pour étudier systématiquement l'impact du rendement de l’entreprise sur la
qualité des divulgations ne permet pas l’enrichissent et l’approfondissent de notre compréhension
actuelle de la façon dont ses deux variables s’enchainent.
Relativement à ce point, la futilité que manifeste les dirigeants des entreprises de tailles minimes,
à l’égard de la qualité de l’information comptable est due principalement à l’incommodité
d’accouplement entre les informations comptables qui présentent la faculté d’être structurants
par nature et la spécificité du processus décisionnel (Chapellier, 1994). Dans le même sens
Nurhidayati et al., (2017) et Holmes et Nicholls (1989), ont analysé dans leur document
l’acquisition ou la préparation limitée d’informations comptables détaillées par les dirigeants de
petites entreprises australiennes.
Les résultats de l’enquête à grande échelle, obtenus auprès d’un échantillon de 928 PME
australiennes au milieu de 1986, ont révélé que la préparation de l'information comptable "
supplémentaire " était limitée. La principale forme d'information comptable recherchée étant les
déclarations statutaires. Des tests d'indépendance ont révélé que si la plupart des dirigeants
engagent un expert-comptable pour préparer les comptes statutaires, des informations
supplémentaires (de nature non statutaire) ont tendance à être préparées au sein de l'entreprise,
plutôt que recherchée à l'extérieur.
Ces résultats ont donné lieu à une enquête sur les variables qui ont une influence significative sur
l'acquisition ou la préparation de l'information comptable. L'analyse exploratoire des données a
permis d'établir des variables explicatives à utiliser dans l'élaboration d'un modèle d'estimation.
Cela a mené à une discussion sur les applications possibles du modèle de régression logistique
élaboré qui a permis de confirmer que le secteur d’activité a un effet sur le niveau de production
des données comptables non obligatoires des PME dans le cas de l’Australie.
Enfin, l’étude de Bajan-Banaszak (1993) révèle une carence dans les comptabilités orientées
gestion dans les entreprises du bâtiment (38%). Toutefois, au niveau des outils de gestion, les
entreprises les plus outillées sont classées dans l’ordre décroissant suivant : les entreprises du
secteur industriel (37%) puis les prestataires de service (26%), ensuite les entreprises du bâtiment
(25%) et enfin les entreprises commerciales au taux de (20%).
Le paysage des résultats de différentes études ayant analysé l’effet de secteur d’activité sur la
pratique de diffusion d’informations comptables peut être raccourci comme il est présenté dans
le tableau ci-après.
Source : Mahmoud, S. (2012). Contribution à l'étude des déterminants de la qualité des informations
comptables produites par les entreprises libyennes (Doctoral dissertation).
L’incidence de la rentabilité d’une entreprise sur sa qualité de l’information comptable est aussi
une hypothèse séduisante à étudier. Sur ce point, la littérature faite apparait deux cas de figure
contradictoires : tantôt la performance s’oppose à l’amélioration de la qualité de l’information
comptable (optique concurrentielle), tantôt la performance incite à l’amélioration de la qualité de
l’information comptable (optique financière) (Michailesco, 1998). En particulier, lorsqu’on
examine attentivement l’incident de la performance selon l’optique concurrentiel, les dirigeants
ont tendance à émettre moins d’informations comptables en vue de dissimuler les raisons de leurs
pertes (choix, 1973). En revanche au moment où ces entreprises réalisent des performances au-
dessus de celles de secteur, les dirigeants sont incités à diffuser plus d’informations afin de mettre
en avant leurs qualités de gestion, se démarquer de leurs concurrents et par conséquent attirer de
nouveaux clients.
L’assomption qui prévoit que la qualité de l’information comptable d’une entreprise est associée
à sa rentabilité a été vérifiée par plusieurs auteurs et dans différents contextes. En effet, le
maintien de la position du dirigeant et l’attraction des investisseurs semblent être les principales
raisons qui justifient une diffusion massive de l’information comptable, surtout quand
l’entreprise affiche des taux de rendements croissants (Singhvi et Deasi, 1971) et (Cerf, 1961).
Partant de ce constat, nous nous adossons notre choix d’admission de la variable « performance
de l’entreprise » (PER_ENT) comme facteur probable à la médiation de la relation entre les
politiques internes de gouvernance et la qualité de l’information comptable de l’entreprise.
Étant donné que nous intéressons dans le présent travail à déterminer les facteurs susceptibles
d’impacter la qualité des publications comptables des entreprises agricoles, nous avons jugé
opportun d’incorporer une imbrication des entreprises de notre échantillon selon l’activité ou la
branche de production qu’elles occupent. En effet, une entreprise agricole peut revêtir deux
typologies distinctes que le lexique géographique classe ainsi :
Par ailleurs, chaque classe fait ressorti différentes autres sous-classes que nous tentons de
récapituler dans le tableau suivant, sans pour autant qu’elle soit une liste exhaustive.
Tableau 30 : La spécialité de l’entreprise selon les différentes activités qu’un exploitant peut exercer
Nous partons donc de l’hypothèse que la spécialité de l’entreprise est susceptible d’avoir une
influence sur les pratiques comptables d’une entreprise. En effet, la classification adoptée dans
le tableau précédent affiche un déséquilibre frappant quant à l’importance des investissements
que nécessite chaque spécialité. D’abord, il faut reconnaitre que l’équipement d’une entreprise
agricole spécialisée dans la production animale est énormément dispendieux par rapport à la
création d’une entreprise spécialisée dans la production végétale. Ensuite, il faut prendre en
considération que certaines entreprises agricoles sont internationalement plus exposées que
d’autres, et donc ils ont plutôt tendance à intégrer des règlements étrangers plus rigoureux quant
à la préparation de leurs documents comptable.
Tableau 31 : les résultats des études antérieures ayant étudié l’impact de la spécialité de l’entreprise sur la
qualité de l’information comptable
Auteurs Résultats
• Le taux de diffusion de l’information comptable diffère d’un
Zarzeski (1996)
secteur à l’autre
Meek et al., • Les entreprises opérant dans l’industrie polluante ont tendance de
(1995) publier moins d’information comptable que les autres entreprises.
▪ Production animale
▪ Facteur modérateur ▪ Spécialité de l’entreprise
▪ Production végétale
Nous reprenons dans le tableau ci-après les hypothèses associées à chacun de nos trois sous
modèles de recherche.
Signe
Modèles Hypothèses
prévu
Les politiques internes de gouvernance de l’entreprise
H1 impactent positivement et significativement la qualité de (+)
l’information comptable.
Le mode de rémunération incitatif des dirigeants
de l’entreprise impacte positivement et
H1.1 (+)
significativement les politiques internes de
gouvernance de l’entreprise.
La séparation des fonctions des dirigeants de
Modèle
l’entreprise impacte positivement et
hypothétique H1.2 (+)
significativement les politiques internes de
(M1)
gouvernance de l’entreprise.
La diffusion de la propriété du capital des
entreprises impacte positivement et
H1.3 (+)
significativement les politiques internes de
gouvernance de l’entreprise.
La performance financière médiatise l’impact des politiques
H1.4 internes de gouvernance de l’entreprise sur sa qualité de (+)
l’information comptable.
Les facteurs de contingence interne de l’entreprise
H2
impactent positivement et significativement la qualité de (+)
l’information comptable.
Modèle
La morphologie du service comptable impacte
hypothétique
H2.1 positivement et significativement les facteurs de (+)
(M2)
contingence interne de l’entreprise.
Le degré d’informatisation du service comptable
H2.2 (+)
de l’entreprise impacte positivement et
Pour parer à son opacité, nous avons opté pour une modélisation structurelle hiérarchique à
plusieurs niveaux de la qualité de l’information comptable. Le but est d’atténuer l’abstraction
élevée du concept en le déclinant en dimensions puis en variables latentes de premier ordre liées
directement à leurs items (variables manifestes) qui permettent leur observation sur le terrain.
Laconiquement, la complexité que présente notre modèle ne peut être appréhendée qu’à travers
une modélisation à équations structurelles estimée sous l’approche des moindres carrés partiels
(MES-PLS). Ce type d’analyse des données offre un cadre de modélisation promoteur et aptes à
expliquer des concepts complexes en interrelation.
Le deuxième chapitre se veut donc une matière de plus amples détails dans ce sens.
Section 1 : Justification du choix de l’approche PLS-PM et analyse exploratoire des données ......…..218
Section 2 : L’estimation du modèle selon l’approche PLS : Un processus en deux étapes .................... 244
Pour fixer les idées, il est utile de rappeler que dans les pages précédentes nous sommes parvenus
à trancher de certaines considérations méthodologiques conditionnant la mise en place d’une «
métrique » ayant permet l’édifice du modèle conceptuel servant à l’appréciation de la variable
dépendante « Qualité de l’information comptable ». Il est donc question, dans ce chapitre,
d’affiner l’approche statistique par l’intermédiaire de laquelle nous procédons à la validation des
hypothèses contenues dans le modèle établi supra.
La deuxième section se veut une investigation profonde des résultats les plus importants de ce
travail doctoral. Avant de dépouiller nos résultats, il sera très intéressant de discuter d'abord
comment nous avons pu apaiser le niveau d'abstraction du modèle en empruntons la formule la
plus poussée de modélisation en PLS-PM (Ringle et al., 2012) : modèle hiérarchique de troisième
ordre à variable latente estimé selon l’approche des indicateurs répétés suivant un modèle de type
II (réflectif-formatif). Sur ce, nous procédons à l’estimation du modèle selon le catalogue du
critère proposé par Hair et al. (2016). Nous analysons les relations entre les variables latentes et
leurs variables manifestes (modèle de mesure) avant d’évaluer les relations entre les variables
latentes (modèle structurel).
La troisième section sera l’occasion d’apprécier, à travers une analyse multi-groupe (PLS-MGA),
l’effet modérateur de la spécialité de l’entreprise sur la relation structurelle établie entre
l’environnement externe de l’entreprise et sa qualité de l’information comptable. Nous profitons
ainsi, dans le cadre d’une médiation, à l’enrichissement de nos résultats en évaluant l’impact des
politiques internes de gouvernance sur la qualité de l’information comptable via une variable
médiatrice baptisée (performance de l’entreprise). Pour finir, une discussion des résultats de notre
Les méthodes statistiques habituellement appliquées par le chercheur dans les sciences sociales
sont communément désignées comme des techniques de première génération (Fornell, 1982).
Des techniques établies sur des approches de la régression telles que la régression multiple, la
régression logistique et l'analyse de la variance, mais aussi des techniques telles que l'analyse
factorielle exploratoire et confirmatoire et la mise à l'échelle multidimensionnelle. Ces tests
peuvent être utilisés pour la validation des hypothèses dans le cas des questions à caractère
confirmatoire, comme ils peuvent être appliqués aux études exploratoires au cas où il n'y aurait
pas ou peu de connaissances préalables sur la façon dont les variables d’un modèle sont liées.
Cependant, depuis 20 ans, de nombreux chercheurs se tournent de plus en plus vers les techniques
de deuxième génération pour pallier aux faiblesses des méthodes de la première génération. Ces
méthodes, appelées modélisation par des équations structurelles68, nous permettent de placer nos
dimensions comme des variables latentes (VL) construites comme des combinaisons linéaires
des variables indicatrices elles-mêmes mesurées par plusieurs variables manifestes (VM) (Chin,
1998). L’opérationnalisation de notre variable endogène la qualité de l’information comptable
s’apparente aux modèles à équations structurelles (MES) à variable latente basées sur la méthode
des moindres carrés partiels69 (MCP).
68
(En anglais structural equation modeling ou SEM)
69
(En anglais Partial least squares ou PLS)
Une deuxième technique baptisée l’approche PLS (Partial Least Squares), proposée par Wold
(1966), basée sur l’analyse des variances vient soulager les conditions contraignantes de LISREL
en favorisant une « modélisation douce » (Soft Modeling). L’approche PLS a été implémentée
dans plusieurs logiciels dont LVPLS de Löhmoller (1984), PLS Graph de Chin (1993), ou encore
un logiciel développé à l’université de Hambourg appelé SmartPLS par Ringle et al. (2005).
La validation des modèles d’équations structurelles à variables latentes fait l’objet d’une
vérification à doubles niveaux : la validation du modèle de mesure et la validation du modèle
structurelle. Le premier modèle71 recense les variables latentes non observées qui ne peuvent pas
être mesurées directement, mais qui sont indiquées ou déduites par les réponses à un certain
70
(En anglais covariance based structural equation modeling CB-SEM)
71
(En anglais Measurements Model (Outer model))
Figure 25 : Exemple d’un graphe associé à un modèle d’équations structurelles à variables latentes
Source : Tami, M. (2016). Approche EM pour modèles multi-blocs à facteurs à une équation
structurelle (Doctoral dissertation).
Une variable latente peut être reliée à ses indicateurs (variables manifestes) suivant deux façons
distinctes : réflexive ou formative. Dans un modèle réflectif, la variable latente est considérée
comme la « cause » des indicateurs (Edwards et Bagozzi, 2000). Ainsi, dans un schéma réflectif
(comme indiqué dans la figure 26), chaque indicateur est associé séparément à la variable latente.
La covariance de chaque indicateur est partagée avec tous les autres indicateurs, et la variance
aléatoire de chaque indicateur est traitée comme une erreur pour cet indicateur (Law et Wong,
1999). Par conséquent, les termes d'erreur sont reflétés séparément pour chaque indicateur,
comme variance inexpliquée pour cet indicateur. Alors que chaque indicateur est associé à la
variable latente via une fonction linéaire sous forme d’une régression linéaire simple.
Dans un modèle formatif (Figure 26), ce sont les indicateurs qui déterminent et forment la
variable latente (Edwards et Bagozzi, 2000). Selon Jakobowicz (2007) les valeurs prises par la
variable latente sont des « conséquences » des variables manifestes (indicateurs).
Graphiquement, la relation causale entre la variable latente est ses indicateurs change de sens.
72
(En anglais Structural Model (Inner model))
xi = λi η+ εi Y = γi Xi + ζ
Où Où
• Xi = l’ième indicateur • Xi = l’ième indicateur
• Y = la variable latente • Y = la variable latente
• λi = coefficient qui mesure l'effet • γi = le poids associé au ième
attendu de Y sur l’ième indicateur indicateur « Weight »
« loading » • δ = erreur de mesure
• εi = l'erreur de mesure pour le ième
indicateur. Avec comme contraintes : Cov (εi, δ) = 0
Avec comme contraintes : Cov (εi, εj) = 0 ;
pour i ≠ j ; Cov (η, εj) = 0 ; ∀ i
Depuis son arrivée, l’estimation des modèles d’équations structurelles basée sur les moindres
carrés partiels (PLS) a été beaucoup mise en balance avec son prédécesseur fondé sur les
covariances (LISREL) (Fornell et Bookstein, 1982 ; Tenenhaus et Gonzalez, 2001 ; Barroso et
al., 2005).
Sur le plan théorique, le choix de l’utilisation de l’une de ces deux approches est tributaire de la
comparaison inspirée des travaux de Jöreskog et Wold (1982), Chin (2000), Esposito Vinzi
(2003) présenté dans le tableau suivant :
Tableau 34 : Comparaison d’un point de vue théorique entre l’approche LISREL et l’approche PLS
Tableau 35 : Comparaison d’un point de vue pratique entre les approches LISREL et l’approche PLS
Comme nous l’avons signalé supra, la comparaison entre les deux approches (LISREL et PLS)
d’estimation de la MES à constituer une étape inéluctable pour la motivation de la méthode que
nous allons retenir pour la validation de notre modèle de recherche. Au terme de cette
comparaison, il s’avère clair que l’approche PLS est la plus appropriée à notre cas d’analyse.
Nombreuses sont les raisons qui appuient notre choix.
Premièrement, la réalité de notre recherche se caractérise par une taille d'échantillon limitée et
un développement théorique naissant et en perpétuelle évolution favorisant des échelles de
mesure malingre (Lacroux, 2010). Deuxièmement, l'intérêt et les applications des construits
formatifs dans le cadre de notre analyse se sont accrus. En effet, la complexité de notre cadre
conceptuel se concrétise dans la coexistence des construits formatifs et des construits réflectifs.
Chose que l’approche LISREL ne permet pas.
De par sa souplesse statistique n’exigeant pas des conditions fermes, PLS est plus ajusté aux
problématiques dont les données sont obtenues par questionnaire, comme le remarquent (Sosik
et al., 2009) : « La méthode PLS fonctionne mieux en pratique, parce que les données issues du
terrain utilisé dans la modélisation ne sont jamais parfaites, et sont souvent fortement
corrélées ».
À terme de notre choix de l’approche PLS, les lignes qui suivent s’attacheront à l’épuration des
blocs de mesure associer à chacune des variables latentes du modèle de recherche. Cette
opération s’inscrit dans le cadre de l’évaluation de la consistance interne des indicateurs et
l’homogénéité des blocs de mesure. De point de vue statistique, la validité permet d’apprécier la
précision de l’instrument de mesure. En d’autres termes, elle vérifie la disposition des indicateurs
à mesurer ce qu'ils sont censés mesurer. Ce faisant, nous soumettons les blocs de mesure à deux
tests statistiques, respectivement, l’alpha de Cronbach et l’analyse en composantes principales.
Le calcul de l'alpha de Cronbach en tant qu'indice de fiabilité est une pratique courante dans la
recherche lorsque des construits à plusieurs indicateurs sont utilisés. Toutefois, malgré son
utilisation répandue dans la littérature, sa signification et son interprétation correctes ne sont pas
clairement comprises. L’alpha de Cronbach fournit une mesure de la cohérence interne d'un test
ou d'une échelle, elle est exprimée par un nombre entre 0 et 1. Par exemple, si une échelle a un
indice de 0,80, il y a une variance d'erreur (erreur aléatoire) de 0,36 dans les scores (0,80×0,80 =
0,64 ; 1,00 - 0,64 = 0,36). Au fur et à mesure que l'estimation de la fiabilité augmente, la fraction
d'un score de test qui est attribuable à l'erreur diminue. En ce qui nous concerne, en sciences de
gestion, un bloc de mesure est considéré comme homogène si cet indice est supérieur à 0.6 pour
les études exploratoires et 0.7 pour les analyses confirmatoires (Vinzi et al. 2010).
Tableau 37 : Alpha de Cronbach calculé pour le bloc de mesure de la variable latente "Mode de
rémunération du dirigeant"
En issue des résultats de l’analyse en composante principale, il est apparent que le présent bloc
de mesure ne ferait l'objet d’aucune réduction de dimensions. Dès lors, la variable latente « mode
de rémunération du dirigeant » préservera la même composition de l’échelle de mesure, à savoir :
REM-FIX (rémunération fixe), REM-VAR (Rémunération variable) et REM-PEC
(Rémunération non pécuniaire).
Qualités de représentation
Initiales Extraction
REM_FIX 1,000 ,842
REM_VAR 1,000 ,928
REM_PEC 1,000 ,920
Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales.
Tableau 39 : Alpha de Cronbach calculé pour le bloc de mesure de la variable latente " Pouvoir du
dirigeant "
Qualités de représentation
Initiales Extraction
CUM_MAN 1,000 ,906
ANC_ENT 1,000 ,916
ANC_POS 1,000 ,899
Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales.
Tableau 41 : Alpha de Cronbach calculé pour le bloc de mesure de la variable latente "Structure de la
propriété"
Tableau 42 : Qualités des composantes de la variable latente « Structure de la propriété » extraite par la
méthode de l’ACP
Qualités de représentation
Initiales Extraction
CON_CAP 1,000 ,946
DIF_CAP 1,000 ,946
Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales.
Source : Résultats générés par SPSS
Subséquemment, l’analyse empirique de la variable latente « Structure de propriété » continuera
avec les items déjà proposés dans la théorie : CON-CAP (Concentration du capital) et DIF-CAP
(Diffusion du capital).
Les items que nous avons mis en avant pour appréhender la variable latente « Morphologie du
service » se présentent ainsi : NBR-EMP (Nombre d’employés) et NBR-NIV-HIE (Nombre de
niveaux hiérarchique). La fiabilité et la validité interne de l’échelle de mesure que nous avons
composée sont bien approuvées par un alpha de Cronbach de 0.877 (tableau 43).
MOR-SER 0,877 2
Source : Résultats générés par SmartPLS
L’unidimensionnalité du bloc de mesure est acquittée par l’analyse en composantes principales
qui restitue qu’une seule composante explique 89% de la variance extraite du carré des
changements (tableau 44).
Tableau 44 : Qualités des composantes de la variable latente « Morphologie du service » extraite par la
méthode de l’ACP
Qualités de représentation
Initiales Extraction
NBR_EMP 1,000 ,944
NBR_NIV_HIE 1,000 ,944
Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales.
Source : Résultats générés par SPSS
En se basant sur les résultats obtenus de ces deux tests, la variable latente « Morphologie du
service » sera par suite mesurée par les mêmes items proposés auparavant : NBR-EMP (Nombre
d’employés) et NBR-NIV-HIE (Nombre de niveaux hiérarchique).
DEG_INF 0,877 2
Source : Résultats générés par SmartPLS
Nous reprenons le même test de l’ACP au présent bloc de mesure afin de soutenir
l’unidimensionnalité de l’instrument de mesure. Le test affirme qu’une seule composante
explique plus de 89 % de la variance (Tableau 46).
Tableau 46 : Qualités des composantes de la variable latente « Degrés d’informatisation » extraite par la
méthode de l’ACP
Qualités de représentation
Initiales Extraction
NBR_ORD 1,000 ,944
LOG_COM 1,000 ,944
Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales.
Tableau 47 : Alpha de Cronbach calculé pour le bloc de mesure de la variable latente " Profil du
comptable "
Tableau 48 : Qualités des composantes de la variable latente « Profil du comptable » extraite par la
méthode de l’ACP
Nous avons arrêté au préalable deux variables manifestes comme indicateurs appréciant la
variable latente « Structure de financement », il s’agit en particulier de la variable END
(Endettement) et la variable AUT (Autofinancement). La valeur de l’indice de l’alpha de
Cronbach (0.807) du bloc d’instrument est révélatrice d’une forte consistance interne du construit
(Tableau 49).
Tableau 49 : Alpha de Cronbach calculé pour le bloc de mesure de la variable latente "Structure de
financement"
STR-FIN 0,807 2
Source : Résultats générés par SmartPLS
L’analyse en composante principale des données empirique vient consolider la teneur théorique
et l’homogénéité du construit. C’est ainsi que 83.8% de la variance totale expliquée du construit
est restitué par une seule composante (Tableau 50).
Tableau 50 : Qualités des composantes de la variable latente « Structure de financement » extraite par la
méthode de l’ACP
Qualités de représentation
Initiales Extraction
AUT 1,000 ,916
END 1,000 ,916
Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales.
Tableau 51: Alpha de Cronbach calculé pour le bloc de mesure de la variable latente
"Internationalisation"
INT_LIS 0,862 3
Source : Résultats générés par SmartPLS
Pour sa part, l’unidimensionnalité du construit est atteinte conformément à l’analyse en
composante principale qui témoigne l’explication de 78.4 % de la variance totale par une seule
composante (Tableau 52).
Qualités de représentation
Initiales Extraction
CA_EXP 1,000 ,909
NBR_PAY_EXP 1,000 ,877
CLT_ETR 1,000 ,870
Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales.
Pour appréhender l’impact que peut avoir le risque concurrentiel sur l’environnement externe de
l’entreprise, et par conséquent sur la qualité de ses publications, nous avons mobilisé deux
indicateurs en vue de forger un instrument de mesure aussi homogène que possible pour mesurer
la variable latente « risques concurrentiels », à savoir : NBR-CON (Nombre de concurrents) et
MON-INV (Montant des investissements). L’indice alpha de Cronbach calculé (0.833) dépasse
largement le seuil recommandé (0.700), dès lors on peut conclure que la composition des items
choisis comme instrument de mesure du construit est homogène (Tableau 53).
Tableau 53 : Alpha de Cronbach calculé pour le bloc de mesure de la variable latente " Risques
concurrentiels "
Fiabilité et validité du construit
RIS-CON 0,833 2
Source : Résultats générés par SmartPLS
Le résultat obtenu du calcul de l’alpha de Cronbach est appuyé par l’ACP effectué aux items.
Cette dernière révèle qu’une seule composante explique plus de 86.22% de la variance avec des
qualités de représentation importantes (Tableau 54).
Tableau 54 : Qualités des composantes de la variable latente « Risques concurrentiels » extraite par la
méthode de l’ACP
Qualités de représentation
Initiales Extraction
NBR_CON 1,000 ,926
MON_INV 1,000 ,926
Source : Résultats générés par SPSS
L’analyse de la consistance interne des blocs de mesure (les variables manifestes) a corroboré
sur la confirmation de notre intuition sur l’unidimensionnalité et la teneur théorique des échelles
de mesure que nous avons proposée. Le tableau ci-après abrège les vingt-trois variables
manifestes que nous retenons, suite à la phase d’épuration, pour l’appréciation des neuf variables
latentes du modèle de recherche. L’étape suivante consistera donc à la description de la
distribution des variables manifestes retenues.
Indicateurs retenus
Dimensions Variables Intitulés Abréviations
Rémunération fixe REM-FIX
Politiques internes de
du dirigeant
l’ entreprise
l’ entreprise
Facteurs de
internes de
NBR-NIV
hiérarchiques
Nombre d’ordinateurs NBR-ORD
Degrés
d’informatisation Usage de logiciel de
LOG-COM
comptabilité
Profil du comptable Age AGE
Expérience EXP
Niveau d’étude NIV-ETU
Domaine d’étude DOM-ETU
Structure de Endettement END
Environnement
Les variables manifestes retenues étant vérifiées, nous devons maintenant soumettre leurs
contenus en données à des tests statistiques de manière à caractériser leurs distributions par :
La moyenne est la mesure de la position la plus connue de la tendance centrale d’un échantillon.
C’est la somme de toutes les observations divisées par le nombre d'observations. L'écart-type est
un véritable paramètre de la statistique inférentielle. Avec la moyenne, l'écart-type donne une
idée approximative de la valeur moyenne à laquelle chaque nombre d'un ensemble s'écarte de la
valeur centrale. Un petit écart-type signifie que les valeurs d'un ensemble de données statistiques
sont proches de la moyenne de l'ensemble de données, alors qu’un grand écart-type signifie que
les valeurs de l'ensemble de données sont plus éloignées de la moyenne.
73
Le pic est la partie la plus haute de la distribution et les queues sont les extrémités de la distribution.
74
Une situation que les chercheurs ont très peu de chances de rencontrer
À la fin nous consolidons les résultats escomptés par les deux tests de normalités les plus
puissants en ce sens. Il s’agit des tests de Kolmogorov-Smirnov et de Shapiro-Wilk. Ces deux
paramètres sont conçus pour tester la normalité en comparant les données à une distribution
normale avec la même moyenne et le même écart-type que dans l'échantillon (Sarstedt et Mooi,
2014). Cependant, les deux tests indiquent seulement si l'hypothèse nulle de distribution normale
des données doit être rejetée ou non. Afin d’affirmer que la distribution est significativement non
normale, la valeur figurant dans la colonne « signification » doit être inférieure à 0,05, car le test
retient un seuil de signification de 5 %.
Statistiques descriptives
N Moyenne Écart type Skewness Kurtosis
Stat Statistiques Statistique Statistique Erreur std. Statistique Erreur std.
REM_FIX 213 1,52 ,883 1,639 ,167 2,017 ,332
REM_VAR 213 2,03 ,696 1,141 ,167 3,311 ,332
REM_PEC 213 2,02 ,669 1,309 ,167 4,296 ,332
N valide 213
Source : Résultats générés par SPSS
Tableau 57 : Test de normalité des items de la variable latente « Mode de rémunération du dirigeant »
Tests de normalité
Kolmogorov-Smirnova Shapiro-Wilk
Statistiques ddl Sig. Statistiques ddl Sig.
REM_FIX ,413 213 ,000 ,639 213 ,000
REM_VAR ,364 213 ,000 ,740 213 ,000
REM_PEC ,383 213 ,000 ,701 213 ,000
Source : Résultats générés par SPSS
Les trois coefficients « Skewness » du construit affichent des valeurs supérieures à 0 ce qui
témoigne une asymétrie positive transposer par l’étalement de la distribution à droit de la courbe
Statistiques descriptives
N Moyenne Écart type Skewness Kurtosis
Stat Statistiques Statistique Statistique Erreur std. Statistique Erreur std.
CUM_MAN 213 1,80 ,863 1,550 ,167 3,530 ,332
ANC_ENT 213 1,76 ,834 1,669 ,167 4,362 ,332
ANC_POS 213 1,88 ,869 1,362 ,167 2,863 ,332
N valide 213
Source : Résultats générés par SPSS
Tableau 59 : Test de normalité des items de la variable latente « Pouvoir du dirigeant »
Tests de normalité
Kolmogorov-Smirnova Shapiro-Wilk
Statistiques ddl Sig. Statistiques ddl Sig.
CUM_MAN ,278 213 ,000 ,749 213 ,000
ANC_ENT ,272 213 ,000 ,729 213 ,000
ANC_POS ,282 213 ,000 ,776 213 ,000
a. Correction de signification de Lilliefors
Source : élaboration personnelle
La distribution des items appréciant le construit « Pouvoir du dirigeant » est asymétrique à droit
de la courbe gaussienne, ce constat est tiré des valeurs positives des coefficients « Skewness ».
En outre, la distribution des items suite une loi de type leptokurtic affirmons que la distribution
est plus pointue par rapport à une distribution normale (Tableau 58). L’allure de distribution des
items est mise au claire par de test de Kolmogorov-Smirnov et le test de Shapiro-Wilk confirmant
la non-normalité des observations (Tableau 59).
Statistiques descriptives
N Moyenne Écart type Skewness Kurtosis
Stat Statistiques Statistique Statistique Erreur std. Statistique Erreur std.
CON_CAP 213 213 1,88 ,885 1,221 ,167 1,882
DIF_CAP 213 213 1,91 ,880 1,149 ,167 1,742
N valide 213
Source : Résultats générés par SPSS
Tableau 61 : Test de normalité des items de la variable latente « Structure de la propriété »
Tests de normalité
Kolmogorov-Smirnova Shapiro-Wilk
Statistiques ddl Sig. Statistiques ddl Sig.
CON_CAP ,278 213 ,000 ,793 213 ,000
DIF_CAP ,274 213 ,000 ,803 213 ,000
a. Correction de signification de Lilliefors
Source : Résultats générés par SPSS
La distribution des items pour le troisième construit adhère la même tendance que les
distributions antérieures. Le « Kurtosis » est moins plat par rapport à la distribution gaussienne
et le « Skewness » s’étale à sa droite. Deux caractéristiques qui annoncent la non-normalité de la
distribution que nous avons confirmée plus tard par la significativité des tests K-S et S-W
notifiant que la distribution est significativement différente de celle d’une loi gaussienne
(Tableau 61).
Statistiques descriptives
N Moyenne Écart type Skewness Kurtosis
Stat Statistiques Statistique Statistique Erreur std. Statistique Erreur std.
NBR-EMP 213 1,77 ,879 1,393 ,167 2,173 ,332
NBR-NIV 213 1,80 ,889 1,494 ,167 2,809 ,332
N valide 213
Source : Résultats générés par SPSS
Tests de normalité
Kolmogorov-Smirnova Shapiro-Wilk
Statistiques ddl Sig. Statistiques ddl Sig.
NBR-EMP ,265 213 ,000 ,759 213 ,000
NBR-NIV ,281 213 ,000 ,754 213 ,000
a. Correction de signification de Lilliefors
Source : Résultats générés par SPSS
Le « Skewness » du construit affiche une valeur (1,393 et 1,494) supérieure à 0, il s’agit donc
d’une asymétrie positive représenter graphiquement par l’étalement de la queue des données à
droit de la courbe en cloche. Le « Kurtosis » calculé est de type leptokurtic (positif) indique que
la distribution est plus pointue par rapport à une distribution normale (Tableau 62). La non-
normalité de la distribution apparaît ainsi à travers la lecture de test de Kolmogorov-Smirnov et
le test de Shapiro-Wilk (Tableau 63) qui rejettent l’hypothèse nulle de la normalité des items.
Statistiques descriptives
Tests de normalité
Kolmogorov-Smirnova Shapiro-Wilk
Statistiques ddl Sig. Statistiques ddl Sig.
NBR-ORD ,278 213 ,000 ,714 213 ,000
LOG-COM ,293 213 ,000 ,713 213 ,000
a. Correction de signification de Lilliefors
Source : Résultats générés par SPSS
L’allure de la distribution des items appréciant la variable latente « Degrés d’informatisation »
est très loin de s’apparenter à une loi gaussienne. Le test de symétrie signale l’étalement des
Statistiques descriptives
N Moyenne Écart type Skewness Kurtosis
Stat Statistiques Statistique Statistique Erreur std. Statistique Erreur std.
AGE 213 1,66 ,841 1,295 ,167 1,147 ,332
EXP 213 1,84 ,839 1,334 ,167 2,474 ,332
NIV-ETU 213 1,92 ,806 1,238 ,167 2,864 ,332
DOM-ETU 213 1,99 ,733 ,884 ,167 1,736 ,332
N valide 213
Source : Résultats générés par SPSS
Tableau 67 : Test de normalité des items de la variable latente « Profil du comptable »
Tests de normalité
Kolmogorov-Smirnova Shapiro-Wilk
Statistiques ddl Sig. Statistiques ddl Sig.
AGE ,309 213 ,000 ,735 213 ,000
EXP ,296 213 ,000 ,765 213 ,000
NIV-ETU ,306 213 ,000 ,778 213 ,000
DOM-ETU ,331 213 ,000 ,785 213 ,000
a. Correction de signification de Lilliefors
Source : Résultats générés par SPSS
La distribution est légèrement moins aplatie que la loi normale et elle s’étale à sa droite (tableau
66). L’absence de normalité que reflètent le test de symétrie et le test d’aplatissement se légitime
ainsi par le rejet de l’hypothèse nulle de test de Kolmogorov-Smirnov et Shapiro-Wilk. Par
conséquent, la distribution de l’item ne suit pas une loi normale (tableau 67).
Statistiques descriptives
N Moyenne Écart type Skewness Kurtosis
Stat Statistiques Statistique Statistique Erreur std. Statistique Erreur std.
END 213 1,56 ,608 ,835 ,167 1,018 ,332
AUT 213 1,56 ,623 ,878 ,167 ,908 ,332
N valide 213
Source : Résultats générés par SPSS
Tableau 69 : Test de normalité des items de la variable latente « Structure de financement »
Tests de normalité
Kolmogorov-Smirnova Shapiro-Wilk
Statistiques ddl Sig. Statistiques ddl Sig.
END ,311 213 ,000 ,719 213 ,000
AUT ,315 213 ,000 ,727 213 ,000
a. Correction de signification de Lilliefors
Source : Résultats générés par SPSS
La distribution des données amalgamées dans les items appréciant le construit « Structure de
financement » affiche des coefficients d’asymétrie positive donnant suite à un étalement de la
distribution à droite de la loi normale. Par rapport à son aplatissement, le coefficient de
« Kurtosis » calculé renvoie à un pic moins aplati que la courbe gaussienne. Ces constats prédits
une distribution inassimilable à une loi normale (Tableau 68). Le test de normalité effectué fait
apparaitre des résultats significatifs à un seul de 5%, et par conséquent rejette catégoriquement
l’hypothèse nulle des tests K-S et S-W stipulant la normalité de la distribution (Tableau 69).
Statistiques descriptives
N Moyenne Écart type Skewness Kurtosis
Stat Statistiques Statistique Statistique Erreur std. Statistique Erreur std.
CA_EXP 213 1,80 ,747 1,238 ,167 3,021 ,332
NBR_PAY 213 1,84 ,729 1,216 ,167 3,285 ,332
CLT_ETR 213 1,68 ,784 1,578 ,167 3,870 ,332
N valide 213
Source : Résultats générés par SPSS
Tests de normalité
Kolmogorov-Smirnova Shapiro-Wilk
Statistiques ddl Sig. Statistiques ddl Sig.
CA_EXP ,290 213 ,000 ,756 213 ,000
NBR_PAY ,310 213 ,000 ,748 213 ,000
CLT_ETR ,263 213 ,000 ,728 213 ,000
a. Correction de signification de Lilliefors
Source : Résultats générés par SPSS
À l’avenant de la variable précédant, les trois variables manifestes mesurant le construit
« internationalisation » se caractérisent par une distribution très pointue par rapport à la loi
normale (un coefficient de Kurtosis positif) et s’étale à sa gauche (tableau 70). Et comme on s’y
attendre les tests de Kolmogorov-Smirnov et Shapiro-Wilk la distribution sont significativement
différente d’une loi gaussienne (tableau 71).
Statistiques descriptives
N Moyenne Écart type Skewness Kurtosis
Stat Statistiques Statistique Statistique Erreur std. Statistique Erreur std.
NBR_CON 213 1,61 ,633 ,892 ,167 1,333 ,332
MON_INV 213 1,61 ,625 ,762 ,167 ,743 ,332
N valide 213
Source : Résultats générés par SPSS
Tableau 73 : Test de normalité des items de la variable latente « Risques concurrentiels »
Tests de normalité
Kolmogorov-Smirnova Shapiro-Wilk
Statistiques ddl Sig. Statistiques ddl Sig.
NBR_CON ,291 213 ,000 ,729 213 ,000
MON_INV ,294 213 ,000 ,738 213 ,000
a. Correction de signification de Lilliefors
Source : Résultats générés par SPSS
Des tendances analogues surgissent au niveau du construit « Risques concurrentiels ». La courbe
de la distribution des items est plus pointue qu’urne courbe gaussienne et elle est asymétrique à
sa droite (Tableau 72). Au gré des tests de Kolmogorov-Smirnov et Shapiro-Wilk, l’hypothèse
nulle est rejetée. La distribution ne suit pas une loi normale (Tableau 73).
Thèse de doctorat 243
Section 2
L’estimation du modèle selon l’approche PLS : Un processus en deux
étapes
Nous avons couronné le chapitre précédent par l’édification de notre modèle de cheminement
qui illustre les hypothèses de recherche et présente les relations entre variables qui seront
examinées. Comme nous l’avons précisé ci-devant, les modèles de cheminement estimer sous
l’approche PLS-PM sont constitués en deux éléments : (1) le modèle structurel75 qui décrit les
relations entre les variables latentes, et (2) les modèles de mesure76, qui décrivent les relations
entre les variables latentes et leurs variables manifestes (c'est-à-dire leurs indicateurs). Avant de
dépouiller les résultats des deux modèles, il sera très intéressant de discuter d'abord comment
nous avons pu apaiser le niveau d'abstraction élevé du modèle en empruntons la formule la plus
poussée de modélisation en PLS-PM. Il s’agit des modèles d'ordre supérieur77 ou des modèles à
composantes hiérarchiques78 qui proposent de tester des structures de plus d’un ordre contenant
plusieurs niveaux de construits (Ringle et al., 2012).
Par rapport à l’évaluation des structures de modèles partiels, Chin (1998) a proposé une
application systématique d’un catalogue de critères qui débouche sur un processus en deux
étapes, comprenant (1) l'évaluation du modèle externe et (2) l'évaluation du modèle interne
(figure 27).
Source: Chin (1998). Commentary: Issues and opinion on structural equation modeling.
75
(Également appelé modèle interne dans PLS-SEM Inner model)
76
(Également appelés modèle externe dans PLS-SEM Outer model)
77
(Higher-order models)
78
(Hierarchical component models)
Dans certains cas les construits que les chercheurs souhaitent examiner sont assez complexes,
dès lors leurs niveaux d’abstractions élevés ne peuvent pas être appréhendés et opérationnalisés
par des modèles de composants d'ordre inférieur. À partir de ce moment, l’établissement des
modèles hiérarchiques à plusieurs niveaux s’impose comme solution alternative pour le
chercheur.
Les modèles hiérarchiques à variables latentes, les modèles à composantes hiérarchiques (MCH)
ou les constructions d'ordre supérieur, comme on les appelle généralement dans le contexte du
PLS-PM (Lohmöller, 1989), sont des représentations explicites des construits
multidimensionnelles qui existent à un niveau supérieur d'abstraction et sont affectés à d'autres
construits à un niveau d'abstraction analogue, ce qui permet de jouer un rôle de médiateur de ou
vers leurs dimensions sous-jacentes (Chin, 1998b).
En règle générale, les modèles de variables latentes hiérarchiques sont caractérisés par le nombre
de niveaux dans le modèle (souvent limité aux modèles de second ordre) (Rindskopf et Rose,
1988) et par les relations (formatives contre réflexives) entre les constructions dans le modèle
(Wetzels et al., 2009). Si l’on veut adapter cette définition à notre modèle, on se retrouvera avec
un modèle de variables latentes hiérarchiques de troisième ordre resserrant des relations
réflectives en premier ordre (Lower-order) et des relations formatives en deuxième et troisième
ordre (Higher-order).
Les travaux de Hair et al. (2014) révèlent trois raisons principales justifiant le recours à un MCH
dans un modèle de cheminement PLS. Premièrement, en établissant des MCH, le chercheur peut
79
Cité par Becker et Wetzels (2012)
Deuxièmement, les MCH s'avèrent précieux si les construits du modèle de premiers ordres sont
fortement corrélés. Lorsque cette situation est présente, les estimations du modèle structurel
peuvent être biaisées en raison de problèmes de colinéarité, et la validité discriminante peut ne
pas être établie. Opter pour une construction d'ordre supérieur peut réduire les problèmes de
colinéarité et peut résoudre les problèmes de validité discriminante.
Troisièmement, la mise en place de MCH peut également s'avérer utile si les indicateurs formatifs
présentent un niveau élevé de colinéarité. Pour autant que la théorie soutienne cette étape, le
chercheur peut diviser l'ensemble des construits et établir des indicateurs séparés de premier ordre
qui forment ensemble une construction d'ordre supérieur.
La modélisation hiérarchique à plusieurs niveaux est une démarche innovante très robuste dans
l’analyse des constructions relevant d’un niveau d’abstraction élevé. Toutefois elle est non
escompte de difficultés quant à son organisation. En effet, il est important de noter que, dans un
MCH, les relations entre les construits d’ordre inférieur (VM) et les construits d’ordre supérieur
(VL) comprennent parfois de multiples dimensions formatives et/ou réflectives. À titre
d’exemple, une construction multidimensionnelle unique peut avoir un type de modèle de
mesure, reliant ses items à ses variables latentes de premier ordre, différent de celui qui relie ses
derniers aux variables latentes de seconds ordres sous-jacents.
Bien que les construits d’un modèle peuvent êtres relier de deux façons distinctes80 (schéma
réflectif ou schéma formatif), l’établissement d’un MCH peut mobiliser quatre différentes
combinaisons possibles (Jarvis et al., 2003 ; Wetzels et al., 2009). Ces quatre principaux types
des MCH sont dérivés du fait qu’un modèle du premier ordre peut avoir des indicateurs réflectifs
ou formatifs, et ces modèles du premier ordre peuvent eux-mêmes être des indicateurs réflectifs
ou formatifs d'un modèle sous-jacent du second ordre. Sur la base d’un modèle de deux niveaux
(second-ordre construct) la combinaison de ces possibilités produit quatre types de modèles
80
Exception faite pour le schéma MIMIC
En outre, il est également possible qu'un modèle contienne un mélange d'indicateurs formatifs et
réflectifs. Des modèles mixtes peuvent être créés soit parce que certains des construits du premier
ordre sont des indicateurs formatifs du concept du second ordre et d'autres des indicateurs
réflectifs du concept du second ordre, soit parce que certaines des construits du premier ordre
sont elles-mêmes dotés d'indicateurs formatifs et d'autres d'indicateurs réflectifs (Petter et al.,
2007).
Les racines historiques des modèles de type I remontent aux travaux de Bentler et Weeks (1980)
et Gerbing et Anderson (1984). Le modèle réflectif – réflectif (voir figure 28) pose une série de
variables latentes de premier ordre avec des variables manifestes (items) réflectives et que ces
variables latentes de premier ordre sont eux-mêmes des construits réflectives d'un construit de
second ordre. Lohmoller (1989) appelle ce type de modèle "modèle hiérarchique à facteurs
communs".
Figure 28 : Modèle hiérarchique de type I : réflectif (premier ordre) - réflectif (second ordre)
VM 1
VM 2
VL 1
VM 3
VM 4
Construit de second ordre
VL 2 VM 5
VM 6
VL = variable latente VM 7
VM = variable manifeste VL 3 VM 8
VM 9
Source: Ringle et al. (2012). Editor's Comments: A Critical Look at the Use of PLS-SEM in" MIS
Quarterly". MIS quarterly, iii-xiv.
Le modèle de type II : réflectif-formatif est celui où les variables latentes de second ordre (ordre
supérieur) ont des construits de premiers ordres mesurés de manière formative et les variables
latentes de premier ordre (ordre inférieur) eux-mêmes ont des variables manifestes (items)
mesurées de manière réflective (Chin, 1998b).
VM 1
VM 2
VL 1
VM 3
VM 4
Construit de second ordre
VL 2 VM 5
VM 6
VL = variable latente VM 7
VM = variable manifeste VL 3 VM 8
VM 9
Source: Ringle et al. (2012). Editor's Comments: A Critical Look at the Use of PLS-SEM in" MIS
Quarterly". MIS quarterly, iii-xiv.
Dans un modèle de second ordre de type III : formatif-réflectif, la construction d'ordre supérieur
est un concept commun à plusieurs construits latents formés d'ordre inférieur. Sans façon, les
variables latentes de premier ordre sont modelées avec des variables manifestes (items)
réflectives et que ces variables latentes de premier ordre sont eux-mêmes des construits formatif
d'un construit de second ordre. Ce type de modèle de facteur du second ordre n'ait été pas
explicitement reconnu dans la littérature (Reilly, 1982).
Figure 30 : Modèle hiérarchique de Type III : formatif (premier ordre) - réflectif (second ordre)
VM 1
VM 2
VL 1
VM 3
VM 4
Construit de second ordre
VL 2 VM 5
VM 6
VL = variable latente VM 7
VM = variable manifeste VL 3 VM 8
VM 9
Source: Ringle et al. (2012). Editor's Comments: A Critical Look at the Use of PLS-SEM in" MIS
Quarterly". MIS quarterly, iii-xiv.
Figure 31 : Modèle hiérarchique de Type IV : formatif (premier ordre) - formatif (second ordre)
VM 1
VM 2
VL 1
VM 3
VM 4
Construit de second ordre
VL 2 VM 5
VM 6
VL = variable latente VM 7
VM = variable manifeste VL 3 VM 8
VM 9
Source: Ringle et al. (2012). Editor's Comments: A Critical Look at the Use of PLS-SEM in" MIS
Quarterly". MIS quarterly, iii-xiv.
D’un point de vue général, le type formatif-formatif (figure 31) est le modèle le plus défendu
dans la littérature pour la modélisation des construits constituée de plusieurs sous-dimensions
relevant d’un niveau d’abstraction élevé (Becker et Wetzels, 2012). Nonobstant, nous étions
contraignons dans la modélisation de nos construits à la pluralité des niveaux sous-jacents
(troisième ordre), une substance qu’a favorisée l’émergence des variables mesurées comme étant
des schémas formatifs et d’autres comme des schémas réflectifs. Par conséquent, nous avons
adhéré la représentation des construits proposée par la modélisation du type II (réflective-
formative).
Notre "choix" est motivé par le fait que nos construits de niveaux inférieurs (mode de
rémunération, morphologie du service, structure de financement, etc.) sont représentés (et non
pas formés) par des variables manifestes (Concentration du capital, nombre de niveaux
hiérarchiques, montant de l’investissement, etc.). D’autant plus nos construits de niveaux
inférieurs ne partagent pas une cause commune, mais plutôt elles forment des concepts généraux
(les politiques internes de gouvernance de l’entreprise, les facteurs de contingence structurels et
l’environnement externe de l’entreprise).
Le modèle des composantes hiérarchiques a été suggéré à l'origine par Wold (1982) avant qu’il
en soit introduit par Lohmöller en 1989 sous l’appellation « approche des indicateurs répétés »
ou l'approche par super-bloc (Tenenhaus et al., 2005). C’est l’approche la plus populaire pour
l'estimation de l'ordre supérieur construit avec PLS, elle consiste à mesurer les construits d’ordre
supérieur directement par toutes les variables manifestes rattachées aux construits du premier
ordre. La figure ci-après illustre un modèle hiérarchique de second ordre dont le construit d’ordre
supérieur « Product Quality » est rattaché à deux autres construits d’ordre inférieur (« Attribute
Quality » et « Reliability Quality »). L’approche des indicateurs répétés suggère que l’on
spécifie le construit « Product Quality » par tous les indicateurs des construits inférieurs (soit
neuf indicateurs).
81
Séquentielle
Une autre façon de construire un modèle d'ordre supérieur est l'approche en deux étapes. Comme
son nom l’indique, l’approche en deux étapes préconise l’appréciation, premièrement, des scores
des variables latentes sans la présence de la construction du second ordre. Une fois que variables
latentes d'ordre inférieures sont estimées, elles sont ensuite utilisées comme indicateurs dans une
étude structurelle distincte d'ordre supérieur, d'où une approche en deux étapes (Henseler el al.,
2007).
Un inconvénient évident de l’approche en deux étapes est que toute construction étudiée à la
deuxième étape n'est pas prise en compte lors de l'estimation des scores de variables latentes à la
première étape. Suivre une telle approche risque de ne pas tirer pleinement parti de l'hypothèse
de "cohérence générale" sur laquelle repose le PLS (Falk et Miller, 1992).
L’approche hybride trouve ses racines théoriques dans les travaux de modélisation des relations
structurelles non linéaires de Wold (1982). Le principe de cette approche a été reproduit par
Marsh et al. (2013) dans la littérature des équations structurelles sous l’approche LISREL. La
mise en œuvre de cette technique, pour la mesure des modèles hiérarchique à plusieurs niveaux,
suppose l’édification d’un bloc de mesure de manière aléatoire (variables manifestes) en deux
parties, de sorte que la moitié est utilisée pour représenter les variables latentes de premier ordre
tandis que l'autre moitié des indicateurs est réservée pour estimer les variables latentes de second
ordre (Becker et Wetzels, 2012).
Au gré de cette simple comparaison entre les trois formes possibles d’estimation d’un modèle
d’ordre supérieur par PLS, nous retenons l’approche des indicateurs répétés pour deux raisons.
Primo, l’approche des indicateurs répétés favorise une prise en compte plus intégrale du modèle
hiérarchique. Plus précisément, elle admet d’estimer, à l'unisson, les construits de niveaux
inférieurs et ceux de niveaux supérieurs, c’est ainsi qu’elle permit une interprétation plus
significative et précise des résultats. Secundo, étant donné que les blocs de mesure sont reportés
sur les différents niveaux hiérarchiques du modèle, cela acquière à l’approche des indicateurs
répétés le privilégie d’apprécier, simultanément, l’ampleur de l’effet de ces blocs de mesure sur
les variables latentes du premier niveau comme sur celles des niveaux supérieurs (Wilson et
Henseler, 2007).
Après avoir justifié notre recours à un modèle de type II (Réflectif-Formatif) estimé selon
l’approche des indicateurs répétés dans le cadre d’une modélisation d’ordre supérieur, nous nous
tournons maintenant pour spécifier les directives pratiques82 que nous avons suivies pour la
construction des variables latentes d’ordre supérieur de notre modèle hiérarchique. Wetzels, et
al. (2009) proposent une démarche à quatre temps reflétant la voie qu’un chercheur doit
emprunter en vue de charpenter un modèle hiérarchique de troisième ordre de type réflectif-
réflectif estimé selon l’approche des indicateurs répétés. Dans la figure ci-après, nous
reproduirons la même démarche proposée par Wetzels, et al. (2009) tout en veillant à l’adapter à
l’état de choses qu’exige notre modèle.
Figure 33 : Lignes directrices spécifiant notre modèle hiérarchique à variables latentes à l'aide de la
modélisation PLS-PM
extérieur.
VM 1 VM 2 VM 3 VM 4 VM 5 VM 6 VM 18 VM 19 VM 20 VM 21 VM 22 VM 23
Les variables latentes du
second ordre (VL10 …
…….
VL12) peuvent maintenant
VL 10 VL 12
être construites en les reliant
2 au bloc des variables
latentes sous-jacentes du VL 1 VL 2 … VL 8 VL 9
82
Nous nous sommes inspirés du travail de Wetzels et al. (2009).
La variable latente du
troisième ordre (VL 13) est
VL 13
maintenant construite en
3 utilisant les variables
manifestes des construits de VL 10 VL 12
deuxième niveau (VM 1…
VM 23).
VM 1 VM 2 VM 3 VM 4 VM 5 VM 6 VM 18 VM 19 VM 20 VM 21 VM 22 VM 23
L’estimation du modèle
s’avère enfin possible sous VL 13
L’évaluation du modèle structurel (interne) est présumée absurde et sans objet si le modèle de
mesure (externe) établi ne répond pas à certaines exigences minimales requises de fiabilité et de
validité. En termes simples, il doit y avoir un modèle de mesure consistant avant de pouvoir
s’engager dans l’évaluation de la qualité du modèle structurel interne, ou de pouvoir compter sur
l'ampleur statistique de ses paramètres estimés. (Benitez et al., 2020).
L’aspect le plus important que présente notre modèle hiérarchique réside dans sa composition
hétérogène. Dès lors, la distinction entre les schémas réflexifs et les schémas formatifs lors de
l'évaluation des modèles demeure de grande importance. Il faut reconnaitre que ces deux
approches sont basées sur des concepts différents et donc nécessitent la prise en compte de
différentes mesures d’évaluation.
Critère Description
Fiabilité Mesure de la cohérence interne. Niveau critique : La fiabilité
composite composite doit être supérieure à 0,7.
Fiabilité des Niveau critique : Les valeurs absolues des charges extérieures
Fiabilité indicateurs (composants) normalisées doivent être supérieures à 0,7.
Significativité T de Student mesure la significativité des indicateurs. T Statistic
des >1.65 (significatif à 0.1) ; T Statistic > 1.96 (significatif à 0.01) ;
indicateurs T Statistic > 2.58 (significatif à 0.001)
La variance La variance moyenne extraite (AVE) est une mesure commune
Validité
moyenne pour évaluer la validité convergente. Niveau critique : La
convergente
extraite variance moyenne extraite doit être supérieure à 0,5.
Le critère de Fornell-Larcker est une mesure permettant
d'évaluer la validité discriminante. L'AVE de chaque variable
latente doit être supérieure au carré des corrélations de toutes les
Fornell-
autres variables latentes. Chaque variable latente partage donc
Larcker
plus de variances avec son propre bloc d'indicateurs qu'avec une
autre variable latente représentant un bloc d'indicateurs
différent.
Les chargements croisés sont une autre mesure de la validité
Validité
Cross discriminante. Si un indicateur a une corrélation plus élevée
discriminante
Loadings avec une autre variable latente qu'avec celle qui lui est associée,
la pertinence du modèle doit être reconsidérée.
Un nouveau critère de validité discriminante (Henseler et al.,
2015). Le HTMT est une estimation de la corrélation des
facteurs (plus précisément, une limite supérieure). Afin de
HTMT
distinguer clairement deux facteurs, le HTMT doit être
sensiblement plus petit que l'un d'entre eux. Le HTMT doit être
inférieur à 0.9.
Source : à partir du travail de Henseler, (2017) et Henseler et al., (2015)
L’analyse exploratoire des données menée précédemment dans ce chapitre s’est prononcée sur
une solide consistance interne de nos blocs de mesure. Le recours au test de l'alpha de Cronbach
nous a apporté une estimation de la fiabilité des variables latentes du premier ordre basé sur les
intercorrélations. Cependant, l'alpha de Cronbach a été toujours critiqué pour sa sous-estimation
de la fiabilité de la cohérence interne (Sarstedt et al., 2017). De part de ses imprécisions, il est
techniquement plus approprié d'appliquer une mesure différente de la fiabilité de la cohérence
interne, appelée fiabilité composite (Composite reliability) ou (rhô de Jöreskog). Cette mesure
de la fiabilité prend en compte les différentes charges externes des variables latentes.
Les valeurs de la fiabilité composite (CR) sont comprises dans la plage [0 ; 1], plus la valeur est
élevée, plus le niveau de fiabilité est soutenu. En particulier, dans les recherches confirmatoires
des valeurs entre 0.7 à 0.9 peuvent être considérées comme satisfaisantes. Néanmoins, des
valeurs au-dessus de 0,95 sont révélatrices d’une indigence des indicateurs à être une mesure
valable des construits.
Les résultats calculés à partir de SmartPls témoignent une meilleure fiabilité composite pour
notre cas d’analyse, c’est ainsi que tous les construits présentent une fiabilité de composite au-
delà de 0.7 sans pour autant qu’elles dépassent le seuil non souhaitable de 0.95.
La fiabilité des indicateurs réflexifs peut être appréciée à partir des poids de contribution
factorielle (loadings) de chaque item. Attendu que les données sous SmartPls sont
automatiquement normalisées, les charges externes (loadings) varient entre 0 et 1. En principe,
la fiabilité du modèle de mesure et d’autant solide au fur et à mesure que les loadings sont
importants. Selon Hair et al., (2014), un item est en situation d’expliqué une grande partie de la
variance du construit qui lui associer si la validité externe de ses charges est supérieure à 0,70.
Les charges externes (loadings) doivent être en plus de valides (λi > 0.7) significatives. SmartPls
offre au chercheur la possibilité d’évaluer l'importance et la pertinence du niveau de signification
de chaque poids indicateur. En répliquant la taille de l’échantillon (5 000 fois ou plus), la
technique de bootstrap permet d'obtenir un grand nombre de sous-échantillons à partir des
données d'origine (avec remplacement) et des modèles d'estimation pour chaque sous-
échantillon. Suit à cette opération, la signification de chaque paramètre du modèle (en particulier
Outer loadings) est calculée sur la base des statistiques d'inférence afin de déterminer la
contribution de chaque item à l’explication de construit lui associer (Hair et al., 2014).
Tableau 76 : Fiabilité et signification des blocs de mesure (VM) : Outer loadings et T Statistics
La validité convergente signifie que le bloc de mesure (indicateurs) appartenant à une variable
latente mesure un seul et même construit. La variance moyenne extraite (AVE) est le critère par
excellence utilisé pour l’évaluation de la validité convergente (Fornell et Larcker, 1981). Un
AVE supérieur à 0.5 a été déterminé comme seuil suffisant à fournir des preuves empiriques de
la validité convergente. Statistiquement, cela revient à dire que le construit en question est
capable d’expliqué plus de la moitié de la variance de ses indicateurs en moyenne et, par
conséquent, toutes les autres variables latentes expliquent moins de la moitié d'entre elles
(Benitez et al., 2020).
Dans notre cas, toutes les valeurs de l'AVE sont supérieures à 0,750, dès lors tous les construits
de notre modèle de mesure expliquent plus de 75% de leurs variables manifestes (Items).
MOD_REM_DIR 0.805
POU_DIR 0.821
STR_PRO 0.896
DEG-INF 0.890
PRO-COM 0.752
STR_FIN 0.838
INT_LIS 0.784
RIS_CON 0.857
*Seuil recommandé : AVE > 0.5
Source : Résultats obtenus à partir des calculs sous SmartPls
Le volet d’analyse de la validité discriminant des variables latentes mesure, selon des normes
empiriques, si un construit est réellement distinct par apports aux autres construits du modèle.
On parle donc d’une validité discriminante d’un modèle de mesure dès que les variables
manifestes d’un construit quelconque sont uniques et ne représentent pas d’autres construits dans
le modèle. Classiquement, le chercheur dispose de deux mesures usuellement utilisées pour cette
fin : le test de Fornell-Larcker et le test de Cross Loadings. Pour notre cas nous consolidons
nos résultats par un troisième test plus récent : Heterotrait-Monotrait Ratio (HTMT) (Henseler
et al., 2015).
Une première sortie que propose SmartPls pour vérifier la validité discriminant des construits
d’un modèle est le test de Fornell et Larcker. En fait, le test de Fornell et Larcker recourt à la
comparaison des variances moyennes extraites (AVE) pour l’évaluation de la validité
discriminante. Pratiquement ce test exige que pour tous construit (VL), la variance partagée avec
son bloc de mesure (Items) doit être supérieure à la variance qu'il partage avec toute autre variable
latente. Cela revient à dire, qu’en valeur absolue, la racine carrée de l'AVE doit apparaît dans les
cellules diagonales et les corrélations apparaissent en dessous (Hair et al., 2014). Tel est bien la
situation, l’application du test consolide la validité discriminante de notre modèle de mesure
(Tableau 78).
DEG-INF 0.943
STR_PRO 0.076 -0.055 0.340 0.689 0.388 0.044 -0.038 -0.051 0.946
Source : Résultats obtenus à partir des calculs sous SmartPls
Le test de cross-loadings offre au chercheur une deuxième alternative pour vérifier la validité
discriminante du modèle de mesure (Götz et al., 2009). Dans un bon modèle, les loadings (poids
externes) d'un indicateur sont censés être plus élevés que ces poids croisés (cross-loadings) (Chin,
1998). Dans le cas échéant, si un indicateur présente des loadings élevés avec une autre variable
latente qu'avec la variable latente qu’il est censé mesurer, la pertinence du modèle doit être
reconsidérée.
Idéalement les charges prévues pour un construit (loadings) doivent être supérieures à 0,7
(certains utilisent 0,6) alors que les charges croisées (corss-loadings) doivent être inférieures à
0,3 (certains utilisent 0,4) (Garson, 2016).
Au gré des critères recommandés ci-devant, la validité discriminante de notre modèle de mesure
est proche de l’idéal que décrit Garson (2016). Le tableau ci-après illustre ce propos.
REM_FIX 0.849 0.385 0.279 0.120 -0.035 -0.002 0.028 0.036 0.048
REM_VAR 0.924 0.319 0.302 0.223 -0.071 -0.021 0.055 0.009 0.020
REM_PEC 0.917 0.311 0.333 0.241 -0.067 -0.022 0.058 -0.021 0.041
CUM_MAN 0.354 0.899 0.217 0.111 0.052 -0.119 -0.037 -0.062 -0.043
ANC_ENT 0.277 0.907 0.265 0.179 0.105 -0.085 0.013 0.044 0.020
ANC_POS 0.383 0.913 0.536 0.349 0.066 -0.078 -0.057 -0.060 -0.031
CON_CAP 0.286 0.418 0.948 0.637 0.044 0.038 -0.023 -0.043 -0.022
DIF_CAP 0.358 0.315 0.945 0.667 0.101 0.045 -0.074 -0.061 -0.051
NBR_EMP 0.219 0.262 0.610 0.942 0.126 0.182 0.039 -0.015 0.025
NBR_NIV 0.192 0.200 0.689 0.945 0.148 0.196 0.011 -0.015 -0.005
NBR_ORD -0.044 0.057 0.087 0.164 0.955 0.162 0.124 0.055 0.147
LOG_COM -0.082 0.100 0.054 0.105 0.932 0.109 0.087 -0.018 0.131
AGE 0.014 -0.086 0.039 0.141 0.111 0.896 0.086 0.085 0.065
EXP 0.044 -0.106 0.086 0.219 0.078 0.870 0.022 0.054 -0.017
NIV_ETU -0.066 -0.078 0.022 0.178 0.197 0.868 0.089 -0.028 0.130
DOM_ETU -0.052 -0.086 0.002 0.155 0.120 0.834 0.149 -0.040 0.136
END 0.054 -0.081 0.002 0.062 0.155 0.150 0.913 0.305 0.756
AUT 0.043 0.021 -0.093 -0.013 0.055 0.032 0.919 0.328 0.792
CA_EXP -0.040 -0.062 -0.080 -0.039 0.045 0.020 0.316 0.907 0.407
NBR_PAY 0.022 0.001 -0.024 -0.002 -0.056 -0.017 0.283 0.873 0.396
CLT_ETR 0.042 -0.022 -0.041 -0.000 0.069 0.051 0.318 0.876 0.477
NBR_CON 0.081 -0.039 0.001 0.005 0.166 0.038 0.764 0.439 0.924
MON_INV -0.006 -0.001 -0.071 0.014 0.108 0.126 0.801 0.455 0.928
Source : Résultats obtenus à partir des calculs sous SmartPls
Bien que le test de Fornell-Larcker et le test de cross-loadings, que nous avons appliqué jadis,
sont les techniques les plus recommandées et acceptés pour évaluer la validité discriminante d'un
modèle PLS. Des études de simulations menées par Henseler et al., (2015) sont parvenues à
démontrer que ces techniques présentent des limites qui ne justifient pas leurs réputations pour
la rigueur et leurs utilisations généralisées dans la recherche. Cependant, pour remédier cet
inconvénient, le Heterotrait-Monotrait ratio of correlations (HTMT) a été développé pour évaluer
L’application du test de HTMT sur notre modèle de recherche a généré des résultats très
concluants de la validité discriminante de nos indicateurs. Le tableau ci-après illustre nos propos.
DEG-INF
INT_LIS 0.073
MOD_REM 0.076 0.057
MOR-SER 0.163 0.044 0.248
POU_DIR 0.095 0.069 0.422 0.266
PRO-COM 0.162 0.073 0.060 0.226 0.116
RIS_CON 0.173 0.569 0.070 0.019 0.042 0.116
STR_FIN 0.134 0.414 0.063 0.057 0.070 0.137 1.031
STR_PRO 0.085 0.062 0.387 0.782 0.421 0.054 0.046 0.066
Source : Résultats obtenus à partir des calculs sous SmartPls
Comme prévu, les résultats dépouillés dans le tableau témoignent l’établissement de la validité
discriminante du modèle (8 variables latentes parmi 9). Comme on peut le constater, tous les
critères d'évaluation du modèle ont été remplis, et le test de HTMT vient consolider les résultats
escomptés ce qui étaye d’autant la fiabilité et la validité des mesures.
Le modèle de mesure (modèle externe) étant validé, nous nous tournons maintenant à la
validation du modèle structural (modèle interne). Mais avant de nous nous engageons dans la
deuxième phase, nous tenons à passer en revue, de manière schématique, les différentes étapes
que nous avons affranchies pour en arriver là. La figure ci-après relate brièvement nos propos.
Maintenant que nous avons confirmé que notre modèle de mesure a suffisamment de consistance
interne et de validité convergente et discriminante, l’étape suivante consiste à évaluer les résultats
du modèle structurel. Ce dernier représente le cœur de la théorie proposée il comprend
usuellement un ensemble d'équations de régression illustrant la relation supposée entre les
concepts théoriques. Dans chaque équation, une construction dépendante est expliquée par une
ou plusieurs constructions indépendantes sur les différents ordres du modèle hiérarchique. En
particulier, il s'agit d'examiner les capacités de prédiction du modèle et les relations entre les
constructions. Et comme pour le modèle de mesure, la validation du modèle structurel suit
l’approche systématique proposée par Hair et al. (2016) (Figure 35).
Évaluer le niveau du R2
Source: Hair et al., (2016). A primer on partial least squares structural equation modeling
(PLS-SEM). Sage publications.
C’est ainsi que nous commençons le processus de l’évaluation du notre modèle structurel
(modèle interne) par un contrôle du niveau de multicolinéarité que présente nos construits
formatifs. L’indice communément utilisé pour la vérification de la multicolinéarité est le
coefficient du facteur d'inflation de la variance (VIF). Une règle empirique courante est que le
niveau de multicolinéarité s’avère critique à partir du moment au le VIF est supérieur à 10 (VIF
> 10). Par ailleurs Henseler et al., (2009) considère un VIF au-dessous du seuil de 3 comme
excellent.
Eu égard le schéma formatif que caractérise notre modèle structurel, nous fondons l’évaluation
de la significativité des relations sur le poids (weights) qui n’est d’autres que les coefficients de
régression gamma (Henseler et Fassott, 2009). Pratiquement nous vérifions si les construits (VL)
d’ordre inférieur (First-order construct) contribuent significativement aux construits
(Dimensions) de deuxième niveau (Second-order construct) (Variables latentes 1er ordre ==>
Dimensions) et si, également, ceux du deuxième ordre (Dimensions) contribuent
significativement au seul construit du troisième ordre (Dimensions ==> Qualité de l’information
comptable).
D’un point de vue statistique, les coefficients de chemin sont généralement compris entre -1 et
+1, les coefficients plus proches de +1 représentant des relations positives fortes, et ceux plus
proches de -1 indiquant des relations négatives fortes83. Un coefficient de chemin de 0,5, par
exemple, implique que si la construction indépendante augmente d'une unité d'écart-type, la
construction dépendante augmentera de 0,5 unité d'écart-type si toutes les autres constructions
indépendantes restent constantes (Sarstedt et al., 2017). Chin (1998) considère que « les
83
(Notez que des valeurs inférieures à -1 et supérieures à +1 peuvent techniquement se produire, par exemple,
lorsque la colinéarité est à des niveaux critiques)
Nous pouvons ainsi avancer, dans le cadre des effets indirects du modèle structurel, que les
variables latentes d’ordre inférieur PRO-COM (0.229), POU_DIR (0.438), MOD_REM (0.420)
et STR_PRO (0.311) forment pertinemment la qualité de l’information comptable (ordre
supérieur).
Le test de signification des coefficients de chemin du modèle structurel nous a permis de nous
assurer de la plausibilité de notre modèle hypothétique globale. Nous nous tournons à présent au
test des hypothèses à travers l’évaluation des Std Beta de chaque lien structurel formant les
hypothèses des modèles réduits (M1, M2 et M3). Nous interpellons ainsi une réplication de notre
échantillon suivant la technique du bootstrap (N= 5000) en vue d’apprécier la signification des
liens surgissants.
La lecture du tableau ci-après nous indique que parmi les douze hypothèses du modèle, 10 sont
supportées (8 hypothèses au seul d’erreur de 1 % et 2 au seuil d’erreurs de 5 %) et 2 hypothèses
non supportées. La discussion en détail de ces relations hypothétique fera l’objet d’un point sur
lequel nous reviendrons un peu plus loin dans ce chapitre et plus précisément au moment où nous
discuterons nos résultats du modèle.
H 1.1 MOD_REM ➔ POL-INT-GOV 0.470 *** 0.042 11.253 0.000 Acceptée ***
H 1.2 POU_DIR ➔ POL-INT-GOV 0.490 *** 0.050 9.830 0.000 Acceptée ***
M1
H 1.3 STR_PRO ➔ POL-INT-GOV 0.348 *** 0.040 8.644 0.000 Acceptée ***
H 3.1 STR_FIN ➔ ENV-EXT-ETP 0.356 *** 0.030 11.833 0.000 Acceptée ***
H 3.2 INT_LIS ➔ ENV-EXT-ETP 0.449 *** 0.037 11.979 0.000 Acceptée ***
M3
H 3.3 RIS_CON ➔ ENV-EXT-ETP 0.393 *** 0.022 17.697 0.000 Acceptée ***
Toujours dans une logique de continuité de consolidation de la validité de notre modèle structurel
(modèle interne), nous mobilisons un troisième test couramment utilisé pour cette fin. Il s’agit
du coefficient de détermination (R2) qui offre au chercheur un outil très puissant quant à la
mesure de la puissance prédictive du modèle structurel au moyen de calcul du carré de la
corrélation entre les valeurs réelles et prévues d'une construction endogène spécifique (la qualité
de l’information comptable pour notre cas) (Rigdon, 2012).
Nous cherchons donc à présenter les effets combinés des variables latentes exogènes
(dimensions : « POL-INT-GOV », « FAC-CON-ETP » et « ENV-EXT-ETP ») sur la variable
latente endogène (qualité de l’information comptable QIC). Autrement dit, nous souhaitons
analyser le degré de variance de notre variable composite globale (QIC) expliquée par l’ensemble
de ses sous-dimensions (variables exogènes) qui lui sont liées (Sarstedt et al., 2014). La valeur
R2 varie de 0 à 1 ; les niveaux plus élevés indiquent une plus grande précision prédictive. Les
seuils recommandés dépendent de la complexité du modèle et de la discipline de recherche.
Usuellement, les études relevant des domaines de sciences sociales, des valeurs de R² supérieures
à 0,67 sont considérées comme élevées, les valeurs comprises entre 0,33 et 0,67 sont moyennes,
tandis que les valeurs comprises entre 0,19 et 0,33 sont faibles et que toute valeur de R² inférieure
à 0,19 est inacceptable (Chin, 1998). D’autres auteurs tolèrent une valeur de R² de 0,10 comme
niveau minimum acceptable (Falk et Miller, 1992).
Nous rappelons que nous avons conçu notre modèle hiérarchique à variable latente selon
l’approche des indicateurs répétés suivant un modèle de type II (réflectif-formatif). Dans telles
circonstances, la quasi-totalité de la variance des construits d’ordre supérieur (HOC) est
expliquée par ses construits sous-jacent d’ordre inférieur (LOC) générant, par conséquent, des
valeurs de R² proche de 1 (R² ≈ 1) (Ringle et al., 2012). Tel est bien le cas, le tableau ci-après
illustre ce que nous avons prévu précédemment.
R Square
aR Square R Square Adjusted
Second-Order construct
ENV-EXT-ETP 1.000 1.000
FAC-CON-ETP 1.000 1.000
Comme on pouvait s'y attendre, les résultats illustrés dans le tableau ci-dessous attestent des
niveaux de signification de R² et R² ajustés très élevés, constituant ainsi un appui à notre modèle.
C’est ainsi que notre variable composite d’ordre supérieur (QIC) est pleinement expliquée par
ses sous-dimensions.
Un prolongement de l’évaluation des coefficients de détermination R² peut être conçu par une
mesure supplémentaire de plus en plus exigée par la communauté scientifique. Il s’agit de la taille
de l'effet ƒ2 qui permet d’estimer la variation de R² lorsqu'une variable exogène spécifiée est
omise du modèle. Plus précisément, pour calculer la taille de l’effet f², le chercheur doit apprécier
deux modèles de chemin.
Le premier modèle doit être le modèle complet tel qu’il est spécifié par les hypothèses, ce qui
donne le R² du modèle complet (c'est-à-dire R² inclus). Le second modèle devrait être identique,
sauf qu'une variable exogène spécifiée sélectionnée est ôtée du modèle, donnant le R² du modèle
réduit (c'est-à-dire R² exclus) (Hair et al., 2014). C’est ainsi que la formule de l’ampleur de l’effet
(f²) se présente comme suit :
𝐑𝟐 𝑖𝑛𝑐𝑙𝑢𝑠 − 𝑹𝟐 𝑒𝑥𝑐𝑙𝑢𝑠
𝒇² =
1 − 𝐑𝟐 𝑖𝑛𝑐𝑙𝑢𝑠
Techniquement, l’ampleur de l’effet de la variable exogène omise pour une la variable endogène
peut être prononcer, respectivement, comme effets faibles, moyens ou importants, selon que la
valeur calculée est de 0,02, 0,15 et 0,35 (Cohen, 1988). Une absence d’effet est indiquée par des
valeurs de taille d’effets de moins de 0,02.
F square (f²)
POL_INT_GOV FAC-CON-ETP ENV-EXT-ETP QIC
Second-Order Construct
MOD_REM 20776.429
POU_DIR 21710.753
STR_PRO 11301.388
MOR_SER 12806.103
DEG_INF 3082.751
PRO_COM 38650.933
STR_FIN 158538.466
INT_LIS 678449.840
RIS_CON 168348.694
Third-Order Construct
POL_INT_GOV 62.634
FAC_CON_ETP 7.242
ENV_EXT_ETP 0.142
Significativité : f² > 0,02
Source : Résultats obtenus à partir des calculs sous SmartPls
Les effets de taille calculés pour notre modèle structurel sont dans l’ensemble très importants.
L’importance de ces effets s’explique par les niveaux élevés des coefficients de détermination R²
calculés ci-devant. Si nous nous intéressons précisément aux relations structurelles reliant la
dimension POL_INT_GOV à ses différentes variables qui lui sont liées, nous pouvons dire que
les trois variables latentes d’ordre inférieur MOD_REM (20776.429***), POU_DIR
(21710.753***) et STR_PRO (11301.388***) ont tout un effet très étendu sur leurs dimensions
(construit du deuxième ordre). Le f² des variables latentes MOR_SER (12806.103***),
DEG_INF (3082.751***) et PRO_COM (38650.933***) indique ainsi une taille d’effet très
important reliant la dimension FAC-CON-ETP à ses variables sous-jacentes du niveau inférieur.
De la même manière, les valeurs qu’illustre le tableau ci-dessus témoignent un effet de taille
largement important des variables latentes STR_FIN (158538.466***), INT_LIS
(678449.840***) et RIS_CON (168348.694***) que nous avons désignées, jadis, pour
l’explication de la dimension ENV-EXT-ETP.
Nous signalons ainsi que des niveaux de la taille de l’effet, approximativement, identique aux
précédents, ont été obtenus pour les relations structurelles reliant les dimensions du deuxième
niveau à la variable endogène d’ordre supérieur. En particulier, la qualité de l’information
comptable QIC, comme variable endogène du troisième ordre, à des effets très importants de
La capacité prédictive est une autre évaluation complémentaire aux coefficients de détermination
R² et la taille de l’effet f². Il est d’usage apprécier à travers la mesure prédominante de la
pertinence prédictive le Q² de Stone-Geisser (Stone, 1974 ; Geisser, 1975). La valeur Q² des
variables latentes dans le modèle de chemin PLS est obtenue en utilisant la procédure du
Blindfolding84. Plus la valeur est éloignée de 0, plus la fiabilité prédictive des estimations du
construit est assurée. La procédure du Blindfolding ne peut être appliquée qu'aux variables
endogènes latentes qui ont un modèle de mesure réflexif. Une condition que notre modèle remplit
grâce à la technique des indicateurs répétés, même si nous adaptons un schéma formatif reliant
les construits du deuxième et troisième ordre à leurs variables sous-jacent.
84
C’est une technique de réutilisation d'échantillons, qui supprime systématiquement les points de données et permet
de prédire leurs valeurs initiales (Hair et al., 2017)
Les résultats obtenus du Blindfolding pour le test de Q² de Stone‐Geisser affichent des valeurs
de Q² qui dépassent largement 0. C’est ainsi que la performance de la prédictibilité du nôtre
modèle se trouve soutenue. Cette performance est aperçue au niveau des construits du second
ordre (ENV_EXT_ETP : Q² = 0.554***), (FAC_CON_ETP : Q² = 0.367***) et (POL_INT_GOV
: Q² = 0.471***) comme pour la variable endogène du troisième ordre (QIC : Q²= 0.151**).
À l’avenant de la taille d’effet (f²) calculé pour la variation des coefficients de détermination (R²),
l’effet de la taille q² peut être ainsi calculé pour estimer la variation de la pertinence prédictive
(Q²). Cet effet de q² est calculé comme suit :
𝐐𝟐 𝑖𝑛𝑐𝑙𝑢𝑠 − 𝑸𝟐 𝑒𝑥𝑐𝑙𝑢𝑠
𝒒² =
1 − 𝐐𝟐 𝑖𝑛𝑐𝑙𝑢𝑠
Statistiquement, les mêmes seuils pratiqués pour l’estimation de l’effet de taille f² sont retenus
pour q², plus précisément 0,02, 0,15 et 0,35 représentant, respectivement, des effets faibles,
moyens et importants (Cohen, 1988).
À l’instar de la taille de l’effet f², la lecture du tableau 88 des effets de tailles q² qui estiment la
variation de pertinence prédictive Q² du modèle, nous assure de l’ampleur du pouvoir prédictif
du modèle avec des indices de q² qui dépassent largement les seuils recommandés : (construits
d’ordre inférieur : q² > 0.439*** ; construits de second ordre : q² > 0.197 ** et construits d’ordre
supérieur : q² > 0.103*).
Comme on pouvait s’y attendre, on constate, d’un côté, que les variables latentes d’ordre inférieur
contribuent pertinemment (q²(MOD_REM) = 0.576*** ; q²(POU_DIR) = 0.593*** ;
q²(STR_PRO) = 0.565*** ; q²(MOR_SER) = 0.557*** ; q²(DEG_INF) = 0.550*** ;
q²(PRO_COM) = 0.568*** ; q²(STR_FIN) = 0.439*** ; q² (INT_LIS) = 0.537*** et
q²(RIS_CON) = 0.485***) à la prédiction des dimensions (POL_INT_GOV, FAC_CON_ETP
et ENV_EXT_ETP) comme variables exogènes du second ordre. De l’autre côté, nous pouvons
ainsi confirmer la taille d’effet q² importante (q²(POL_INT_GOV) = 0.342*** ;
q²(FAC_CON_ETP) = 0.197** et q²(ENV_EXT_ETP) = 0.420**) des dimensions sur notre
variable composite d’ordre supérieur (la qualité de l’information comptable q²=0.103**) »). Pour
toutes ces raisons, notre modèle global est doté d’une aptitude appréciable quant à la prédiction
des valeurs initialement observées.
On se référant au travail du paragraphe (C)85 ayant fait objet de l’édifice des socles théoriques et
ensuite l’opérationnalisation des variables « Spécialité de l’entreprise » (SPE_ETP) et «
Performance de l’entreprise » (PER_ETP), nous poursuivons dans cette section le processus que
nous avons emprunté pour l’analyse des effets modérateurs et médiateurs.
(poids externes, charges externes et coefficients de trajectoire) Sarstedt et al. (2011). Nous
recherchons ainsi à évaluer l’existence d’un rôle médiateur potentiellement joué par les
performances financières. Pour ce faire, nous avons composé une variable que nous avons
intitulée « Performance de l’entreprise » (PER_ETP). Elle s’agit d’un construit latent mesurer
suivant une échelle dichotomique (0/1). Ce construit sera lié directement à notre variable
endogène « Qualité de l’information comptable » comme variable explicative puis comme
variable médiatrice avec le modèle hypothétique (M1) qui mesure l’impact des politiques
internes de gouvernance de l’entreprise.
L’analyse du paysage des résultats des études de (Stanga, 1976 ; Belkaoui et Kahi, 1978 ; Courtis,
1979 ; Raffournier, 1995 ; Gary et al., 1995 ; Wallace et Naser, 1995 ; AlModahki, 1996)
enseigne sur un effet apparent de la spécialité de l’entreprise sur la pratique de diffusion
d’informations comptables. Sur ces entrefaites, une analyse multi-groupes selon la spécialité des
entreprises de notre échantillon a été menée. L’objectif de cette analyse complémentaire est de
85
Première partie => deuxième chapitre => Section 2 => Paragraphe C.
86
Variable déclinée en deux indicateurs segmentons ainsi notre échantillon en deux sous-groupes : « Production
animale » (PA) et « Production végétale » (PV).
87
Entreprises qui se livrent à une Production animale (PA) et les entreprises qui se livrent à une production végétale
(VG)
Eu égard les tests antérieurs ayant servi à la validation du notre modèle de mesure, nous avons
remarqué que notre échantillon est doté d’un caractère hétérogène au niveau des spécialités des
entreprises qui le constitue. C’est ainsi que nous menons une analyse affirmative afin de trancher
si les différences enregistrées entre les entreprises avec une production animale et les entreprises
avec une production végétale sont statistiquement significatives ou il s’agit simplement d’une
disparité quantitative immanente d’une mutation d’observations.
L’analyse multi-groupe est susceptible de nous apporter des éléments de réponse à notre
questionnement. Cette analyse suggère de vérifier, à nouveau, l’ensemble des hypothèses déjà
testé dans deux groupes d’observation différente. Ainsi il pourra tester, d’un côté, si la production
animale (PA) et la production végétale (PV) ont les mêmes effets sur le comportement global du
modèle, de l’autre côté, vérifier si les hypothèses proposées se confirment ou s’infirment dans
les deux groupes. Si la différence entre ces deux groupes est significative, l’effet modérateur est
donc établi (Gavard-Perret et al., 2012).
Alors que notre analyse se limite à comparer deux groupes de données, il est question maintenant
de décider si nous menons une approche paramétrique ou non-paramétrique. Selon Keil et al.,
(2000), l’approche paramétrique repose sur les erreurs standard dérivées du bootstrapping
exigeant, ainsi, une certaine normalité de la distribution des données. En outre, l'approche
paramétrique ne peut être s’appliquer à notre modèle puisqu'elle est fondée sur des hypothèses
Test parametrique
sous PLS-SEM
• Le test des permutations qui échange de façon aléatoire des observations entre les groupes
et réestimes le modèle pour chaque permutation (Chin et Dibbern, 2010). L’inconvénient
que présente ce test c’est que son application nécessite deux groupes de taille similaire.
• Le test PLS-MGA qui compare la distribution des résultats du bootstrap entre les deux
groupes en calculant le nombre de fois où les paramètres du premier groupe sont
supérieurs à ceux du second groupe (Hult et al., 2016).
88
Nous nous basons sur des données qui violent les hypothèses de normalité
89
Bien que deux sous-populations ne doivent pas nécessairement avoir exactement la même taille, elles doivent être
comparables en termes de taille. La ligne directrice à prendre en compte concernant les différences de taille des
échantillons de groupes est la suivante : lorsqu'un groupe est plus de 50% plus grand que l'autre, la différence est
susceptible de biaiser les résultats du test statistique des différences (Hair et al. 2016)
Sachant que la validité du modèle de mesure du modèle hypothétique globale est déjà testée, il
est temps d’examiner à quel point les indicateurs servant à l’évaluation du modèle de mesure
varient dans les deux sous-populations (les entreprises qui se livrent à une Production animale
(PA) et les entreprises qui se livrent à une production végétale (PV)). Dans ce sens, nous évaluons
la fiabilité composite des construits par le calcul de l’alpha de Cronbach (α) et l’indice de fiabilité
composite (composite reliability (CR)) étant donné que ce dernier est, généralement, préféré par
les meneurs de l’approche PLS. Et enfin, pour apprécier la validité convergente, nous utilisons
la variance extraite moyenne (average variance extracted (AVE)) pour vérifier si les construits
partagent suffisamment de variances avec leurs items (Henseler et al. 2009).
Nous résumons les résultats des tests de validation du modèle de mesure dans le tableau ci-
dessous :
Les résultats de l’AVE consolident la validité convergente de notre modèle quels que soit la sous-
population (PA ou PV) analysée. En effet chacun de nos construits partage au moins 67% (0,678)
de variance avec ses items ce qui est largement supérieur au seuil91 recommandé par Wetzels et
al., (2009). Au terme de ces résultats, nous pouvons conclure que notre modèle de mesure ne
perd pas en consistance interne (en termes de fiabilité des blocs de mesure, de validité
convergente et de validité discriminante) lorsqu’on passe du groupe PRO_ANI au groupe
PRO_VEG et vice versa.
L’évaluation multi-groupe du modèle de mesure étant validée, nous continuerons dans l’étape
suivante par l’appréciation de la robustesse du modèle structurel dans le cadre d’une analyse
multi-groupe.
Une fois que nous avons confirmé que les items du module de mesure sont fiables et valables,
l'étape présente contemplera une évaluation multi-groupe des résultats du modèle structurel.
Nous rappelons que nous recherchons, à travers l’analyse multi-groupe, à identifier la présence
ou l’absence d’un effet modérateur, exercée par la variable « SPE-ETP », sur la relation entre
l’environnement externe de l’entreprise (variable exogène du second ordre) et sa qualité de
l’information comptable (variable endogène d’ordre supérieur). Autrement dit nous confrontant
les coefficients de chemin des deux groupes afin de visualiser la signification des liens structurels
(hypothèses) du modèle hypothétique lorsque ce dernier est évalué séparément d’un groupe
d’observation à un autre. Pour ce faire, nous nous referons aux principaux indices d’évaluation
structurelle (R², β, t-value et p-value). Le tableau ci-après récapitule les résultats obtenus.
90
Idéalement 0.8
91
AVE > 0.5
H 1.1 MOD_REM ➔ POL_INT_GOV 0.512 *** 0.133 3.855 0.000 0.453 *** 0.045 10.147 0.000
M1
H 1.2 POU_DIR ➔ POL_INT_GOV 0.410 *** 0.150 2.741 0.006 0.499 *** 0.057 8.812 0.000
H 1.3 STR_PRO ➔ POL_INT_GOV 0.415 *** 0.076 5.458 0.000 0.339 *** 0.053 6.353 0.000
H2 FAC_CON_INT ➔ QIC 0.633 * 0.337 1.878 0.060 0.244 NS 0.198 1.237 0.216
H 2.1 MOR-SER ➔ FAC_CON_INT 0.365 * 0.187 1.953 0.051 0.465 ** 0.206 2.264 0.024
M2 0,993 0,988
H 2.2 DEG-INF ➔ FAC_CON_INT 0.200 * 0.108 1.849 0.065 0.115 NS 0.139 0.826 0.409
H 2.3 PRO-COM ➔ FAC_CON_INT 0.775 *** 0.180 4.301 0.000 0.805 *** 0.150 5.376 0.000
H3 ENV_EXT_ENT ➔ QIC 0.497 ** 0.231 2.148 0.032 -0.533 NS 0.602 0.886 0.375
H 3.1 STR_FIN ➔ ENV_EXT_ENT 0.457 *** 0.048 9.469 0.000 0.344 *** 0.033 10.469 0.000
M3
H 3.2 INT_LIS ➔ ENV_EXT_ENT 0.310 *** 0.109 2.855 0.004 0.437 *** 0.038 11.572 0.000
H 3.3 RIS_CON ➔ ENV_EXT_ENT 0.455 *** 0.039 11.795 0.000 0.383 *** 0.025 15.480 0.000
*** Significatif à 1% ** Significatif à 5% * Significatif à 10% NS : non significatif
Source : Nos propres calculs sous SmartPLS
En ce qui concerne les liens structurels que nous avons analysés au moyen des coefficients de
chemin, le tableau fait apparaitre des résultats disjoints d’un groupe à l’autre. En fait le test des
hypothèses sous le groupe (PRO_ANI) a conduit à une validation de onze hypothèses (H 1.1,
H1.2, H 1.3, H 2, H 2.1, H 2.2, H 2.3, H 3, H 3.1, H 3.2, H 3.3) parmi douze. Expressément, sept
hypothèses sont positives et significatives au seuil de P-value < 1%, une seule hypothèse positive
et significative au seuil de P-value < 5%, trois hypothèses positives et significatives au seuil de
P-value < 10%, tandis que l’analyse des coefficients de chemin indique que la dimension
POL_INT_GOV ne contribue pas à l’explication de la variable endogène QIC. Plus précisément,
l’hypothèse H1(POL_INT_GOV ➔ QIC) et positive, mais non significative (β = 0.353 ; T-value = 0.456 ;
P-value = 0.439).
Par rapport au deuxième groupe (PRO-VEG), huit hypothèses (H 1.1, H1.2, H 1.3, H 2.1, H 2.3,
H 3.1, H 3.2, H 3.3) ont été validées parmi douze. En particulier, sept hypothèses sont positives
et significatives au seuil de P-value < 1% et une seule hypothèse (H 2.1) positive et significative
au seuil de P-value < 5%. Toutefois, H1(POL_INT_GOV ➔ QIC), H2 (FAC_CON_INT ➔ QIC) et H2.2 (DEG-INF
➔ FAC_CON_INT) ne contribuent plus à l’explication de la qualité de l’information, c’est ainsi que le
test montre qu’elles sont toutes positives, mais non significatives (respectivement P-value =
0.104 ; 0.216 ; 0.409).
En dernier lieu, le test des coefficients de chemin annonce une relation non significative dans
deux sens diffèrent (négative) de l’environnement externe de l’entreprise est la qualité de
l’information comptable. (β = -0.533; T-value = 0.886; P-value = 0.375).
92
Modèle intégrant les deux sous-population (PA et PV)
93
L’approche par les indicateurs répétés se servent des blocs de mesure des construits d’ordre inférieur pour évaluer
les construits d’ordre supérieur
Résultats
Hypothèse Décision
PLS-MGA
La spécialité de l’entreprise modère l’impact de
Différences
l’environnement externe de l’entreprise sur sa qualité Acceptée
significatives
de l’information comptable.
Source : Élaboration personnelle
Le dénouement du test multi-groupe, que nous avons mené supra, nous a permis d’approuver
empiriquement notre questionnement théorique quant à l’effet modérateur que joue la variable
(SPE_ENT) sur le lien structurel (ENV_EXT_ETP ➔ QIC). De nouveau nous poursuivons, dans
le cadre d’une analyse complémentaire, l’expérimentation des acquis théoriques par rapport à
notre modèle. C’est ainsi que nous interrogeons l’hypothèse H1.4 qui prévoit l’existence d’un
effet médiateur94 probable de la variable « performance de l’entreprise » (PER_ENT) au niveau
de la relation structurelle (POL_INT_GOV ➔ QIC) (M1).
94
À la différence d’une variable modératrice, qui déterminent dans quel cas un effet apparait, une variable médiatrice
explique comment ou pourquoi cet effet apparait (Baron et Kenny, 1986) cité par (Rascle et Irachabal, 2001).
La figure ci-dessous illustre le désigne que nous avons mise à profit en vue de tester le rôle
probable de la variable médiatrice (PER_ENT) dans le modèle hypothétique (M1). Nous avons
maintenu le même principe d’estimation du modèle globale pour la conception de la relation
présente. Expressément, nous avons utilisé l’approche des indicateurs répétés comme elle a été
préconisée par Wold, (1982) et Lohmöller, (1989). Consécutivement nous avons relié la variable
(PER_ENT) directement à notre variable endogène « Qualité de l’information comptable »
comme variable explicative puis comme variable médiatrice avec le modèle hypothétique (M1)
qui mesure l’impact des politiques internes de gouvernance de l’entreprise. Nous signalons que
la variable médiatrice (PER_ETP) a été, antérieurement, opérationnalisée comme un construit
latent apprécié par un bloc de mesure dichotomique.
La question de savoir comment tester la médiation a attiré une attention considérable dans la
recherche méthodologique au cours des dernières décennies. La méthode largement utilisée est
Par ailleurs, ces auteurs illustrent des effets médiateurs en termes d'effets directs et indirects. Les
effets directs sont les relations qui lient deux constructions à l'aide d'une seule flèche. Alors que
les effets indirects sont les relations qui impliquent une séquence de relations avec au moins un
construit intermédiaire impliqué (figure 40).
95
Cité 92913 fois à ce jour (30/05/20), (2234 fois dans les 5 premiers mois de 2020)
P1*P2
Oui Non
significatif
?
Oui Non
P3 P3
Oui Non
significatif ? significatif ?
Oui Non
P1* P2* P3
positif ?
Path coefficients
Mean, STDEV, T-Values, P-Values
STD. Beta STD. Error T Values P Values
34562.866
POL_INT_GOV ➔ QIC 1.000 0.000 0.000
***
Source : Nos propres calculs sous SmartPLS
Les résultats de test de significativité de l’effet direct de « Politiques internes de gouvernance »
(POL_INT_GOV) sur la « Qualité de l’information » (QIC) confirment l’absence d’un effet
médiateur suite à l’intégration de « la performance de l’entreprise » (PER_ETP) comme variable
médiatrice. L’effet direct est, donc, maintenu ce qui motive le résultat de non médiation que nous
présentons ainsi :
Étapes Résultats
Étape 1 :
L’effet indirect est non significatif
Absence de l’effet de
POL_INT_GOV ➔ PER_ETP ➔ QIC:
médiation
β = - 0.000NS ; t = 0.007 NS ; p = 0.995 NS)
Étape 2 :
L’effet direct est toujours significatif
Effet direct seulement
POL_INT_GOV ➔ QIC : (Pas de médiation)
β = 1.000 ; t = 34562.866 *** ; p = 0.403)
Hypothèse Décision
La performance financière médiatise l’impact des politiques internes de
gouvernance de l’entreprise sur sa qualité de l’information Rejetée
comptable.
Source : Élaboration personnelle
Le cheminement entrepris tout au long de cette recherche doctorale a permis, d’abord, d’entrer
en matière des différentes théories de la littérature (partie 1 : chapitre 2) sur lesquelles reposent
les hypothèses de recherche qui édifient notre modèle conceptuel (partie 2 : chapitre 1). Puis, les
positionnements épistémologiques et méthodologiques ont été explicités (partie 2 : chapitre 1).
Enfin, les hypothèses de recherche ont été testées afin de valider les relations structurelles du
modèle (partie 2 : chapitre 2).
Le présent paragraphe mène une discussion des différents éléments, que nous avons engagée
précédemment, on les confrontant à la littérature antérieure. Pour ce faire, un retour sera fait sur
les premiers résultats de notre analyse ayant intéressé la validité et la fiabilité des instruments de
mesure. Nous poursuivons notre discussion par une mise en perspective des liens structurels
directe (hypothèses) qui sont établies entre les construits des différents niveaux hiérarchiques de
notre modèle. À juste titre, nous allons déclencher la discussion sur les résultats de chaque
hypothèse, en prenant soin de les comparer aux travaux antérieurs. Et enfin, les principaux
apports des résultats de l’analyse complémentaire (Effet de modération et de médiation) seront
mis en exergue.
L’analyse exploratoire des données que nous avons conduites dans le présent chapitre, témoigne
une consistance interne soutenue de nos blocs de mesure (Alpha de Cronbach MOD_REM = 0.878 ;
Fiabilité Composite MOD_REM = 0.925), (Alpha de Cronbach POU_DIR = 0.892 ; Fiabilité Composite
POU_DIR = 0.932) et (Alpha de Cronbach STR_PRO = 0.884 ; Fiabilité Composite STR_PRO = 0.945).
Cet état de fait nous a permis de sauvegarder la teneur théorique des concepts étudiés et de
répondre aux exigences imposées par l’analyse empirique.
La fiabilité des indicateurs réflexifs du sous-modèle M1 a été appréciée à partir des poids de
contribution factorielle (loadings) de chaque item. Les valeurs des (loadings) calculés ont été
compléter par un test de signification moyennant la technique de bootstrap (à N=5000
réplications) pour confirmer la contribution de chaque item à l’explication de construit lui
associer (Hair et al., 2014).
Les trois items associés à la variable d’ordre inférieur (MOD_REM) ont enregistré les valeurs
suivantes : (Loadings REM_FIX <- MOD_REM = 0.849 ; t-value REM_FIX <- MOD_REM = 28.084 ***),
(Loadings REM_VAR <- MOD_REM = 0.924 ; t-value REM_VAR <- MOD_REM = 57.240 ***) et (Loadings
REM_PEC <- MOD_REM = 0.917 ; t-value REM_PEC <- MOD_REM = 50.056 ***). La variable (POU_DIR) a
également contribué profondément à l’explication de la variation de la dimension «
POL_INT_GOV ». Les valeurs qu’affichent les variables manifestes que nous lui avons associées
attestent nos propos : (Loadings CUM_MAN <- POU_DIR = 0.899 ; t-value CUM_MAN <- POU_DIR = 32.834
***), (Loadings ANC_ENT <- POU_DIR = 0.907 ; t-value ANC_ENT <- POU_DIR = 36.903 ***) et (Loadings
ANC_POS <- POU_DIR = 0.913 ; t-value ANC_POS <- POU_DIR = 62.218 ***).
La troisième variable latente d’ordre inférieur, que nous avons mobilisé pour construire la
dimension « POL_INT_GOV », est dotée aussi d’une capacité appréciable quant à la formation
des construits d’ordres supérieurs sous-jacents. Nous l’avons appréhendé au travers deux
variables manifestes (items) dont les caractéristiques statistiques de significativité se présentent
comme suit : (Loadings CON_CAP <- STR_PRO = 0.948 ; t-value CON_CAP <- STR_PRO = 100.701 ***) et
(Loadings DIF_CAP <- STR_PRO = 0.945 ; t-value DIF_CAP <- STR_PRO = 62.662 ***).
Au gré des recommandations de Sardeshmukh et Vandenberg (2017), nous avons exécuté le test
des coefficients de chemin (bêta standardisé) en vue de vérifier si les construits d’ordre inférieur
« (MOD_REM), (POU_DIR) et (STR_PRO) » contribuent significativement à la dimension
« POL_INT_GOV » de deuxième ordre et si, également, cette dernière contribue
significativement au seul construit du troisième ordre « Qualité de l’information comptable ».
Pour consolider les aboutissements du premier test, nous avons calculé ainsi pour chaque lien
structurel (relation hypothétique) l’erreur standardisée, le t-value et le p-value. L’analyse faite
des coefficients structurels s’est prononcée sur la significativité et la positivité des relations
joignant, tour à tour, les variables latentes d’ordre inférieur à la dimension « POL_INT_GOV »
et cette dernière à la variable endogène « Qualité de l’information comptable ».
Le premier lien structurel entreprend une liaison significative et positive entre le mode de
rémunération du dirigeant (MOD_REM) comme une contrepartie des services qu’ils offrent, et
les mécanismes de gestion de l’entreprise « POL_INT_GOV ». Ce constat se lit aisément de la
pertinence et la significativité élevées de la relation structurelle (MOD_REM ➔ POL-INT-GOV
: β = 0.470 ; Std. Error = 0.042 ; t = 11.253*** ; p < 0.001). Ces résultats confirment ce qui a été
avancé par Verrecchia (2001), ce dernier a constaté que l'information communiquée par les
entreprises varie au fur et à mesure que la rémunération du dirigeant est liée à sa performance ou
non. Selon le même auteur, les préférences des dirigeants et des investisseurs, en matière
d’information comptable, ne sont pas congruentes, c’est ainsi que des facteurs tels que les modes
favorisant la rémunération incitative tendent la perche à la divulgation de l’information
comptable. Dans le même sillage, Shleifer et Vishny (1989) arguent que les embarras qui peuvent
nuire à la qualité de l’information comptable, sur un marché, découlent du problème fondamental
des agences, l’auteur ajoute que « les dirigeants de la plupart des entreprises préfèrent ne pas
divulguer des choses s’ils n'ont pas à le faire. Ils ne veulent pas que vous voyiez exactement ce
qu’ils font ; pour voir les petits paris qu’ils prennent ». C’est dans ce sens-là que Bushman et
Smith (2001) ont présenté une approche possible pour atténuer le problème de l’agence qui
consiste à lier directement la rémunération des dirigeants à leurs activités de divulgation dans le
dessein d’améliorer la qualité de l’information comptable. Dans le même ordre d’idée, d’après
(Nagar, 1999) la réticence des dirigeants à révéler une information comptable complète est
expliquée par leurs craints que ces divulgations amènent le marché du travail à réévaluer leurs
talents et leurs capacités de gestion. Ainsi, à moins d'être rémunérés dûment, les dirigeants peu
Dans des proportions encore plus importantes, nous enregistrons un impact positif et largement
significatif de la variable (POU_DIR) sur la dimension « POL_INT_GOV ». Ainsi la lecture de
l’estimation de la relation structurelle (POU_DIR ➔ POL-INT-GOV) confirme que les
politiques de gouvernance de l’entreprise dépendent du niveau de pouvoir dont bénéfice les
dirigeants. Statistiquement ceci est approuvé ainsi : (POU_DIR ➔ POL-INT-GOV : β = 0.490 ;
Std. Error = 0.050 ; t = 9.830*** ; p < 0.001). Cet enseignement renvoi aux aboutissements de
Jensen et Meckling (1976) ayant expliqué que la présence d'une dichotomie entre la propriété et
la gestion dans la plupart des grandes entreprises permet une amélioration notable de la qualité
des publications comptables à travers la consolidation des politiques de gouvernance. Bien que
le pouvoir des dirigeants puisse être apprécie au niveau de la composition du conseil
d’administration qui est présumé un dispositif de contrôle interne. (Holtz et Sarlo, 2014) ont
analysés la qualité de l’information comptable des entreprises par rapport aux caractéristiques de
leurs conseils d’administration. Ces deux auteurs sont arrivés à établir, en se basant sur les études
d’Asteriou (2010) et Abdoli et Royaee (2012), une relation positive entre la qualité de
l’information comptable et l’indépendance du conseil d’administration.
Eu égard les conclusions que nous avons pu retirer de l’analyse de la relation structurelle
(POU_DIR ➔ POL-INT-GOV), nous pouvons, donc, conclure que nos résultats peuvent être
considérés comme un prolongement des enseignements dont nous avons pu nous servir pour
l’édifice de la présente relation structurelle. Ces enseignements ont été constatés dans divers
contextes (Royaume-Uni, Chine, États-Unis, Espagne, Australie, Italie, Grèce, Portugal) par
respectivement (Beekes, Pope et Young (2004) ; Firth, Fung et Rui (2007) ; Ahmed et Duellman
(2007) ; Lara, Osma, et Penalva (2007) ; Habib et Azim (2008) ; Marra, Mazzola, et Prencipe
(2011) ; Dimitropoulos et Asteriou (2010) ; Alves (2011)). Toutefois, des résultats d’autres
études ont statué sur l’absence ou/et une relation négative entre le conservatisme comptable et le
pouvoir du dirigeant (Vafeas (2000) ; Ahmed, Hossain et Adams (2006) ; Alkdai et Hanefah
(2012)).
D’une manière moins forte, mais toujours significative, la structure de propriété (STR_PRO)
exerce un effet positif et significatif sur la dimension « POL_INT_GOV » (POU_DIR ➔ POL-
INT-GOV : β = 0.348; Std. Error = 0.040; t = 8.644*** ; p < 0.001). Sachant qu’au moment de
l’opérationnalisation de la variable (STR_PRO) nous lui avons associé deux items pour
l’apprécier (CON_CAP et DIF_CAP), pour formuler finalement notre hypothèse qui prévoit que
Thèse de doctorat 292
la diffusion de la propriété du capital des entreprises impacte positivement et significativement
les politiques internes de gouvernance de l’entreprise. Par la suite de la validation de cette
hypothèse, nous rejoignons la théorie d’agence qui prévoit une relation négative entre la qualité
de l’information comptable et le niveau de la concentration des capitaux (Jensen et Meckling,
1976 ; Fama et Jensen, 1983). Ce postulat semble être fortifié du côté de Chau et Gray (2002),
Eng et Mak (2003) et Leung et Horwitz (2004) ayant pu consolider cette attente théorique par
des résultats homologues. Toutefois, la relation négative entre la concentration des capitaux et la
qualité de l’information comptable d’une entreprise n’est pas toujours vérifiée. Les
aboutissements de Norita et Shamsul Nahar (2004) et Ballesta et Garcia-Meca (2005) sont des
cas qui illustrent bien cette réfutation. En effet, il a été constaté qu'une plus grande diffusion de
la propriété entrave la production d’une meilleure qualité de l'information comptable. Alors que
les conclusions de Huafang et Jianguo (2007) ne révèlent aucune relation entre ces deux
variables.
Globalement, l’ampleur de l’effet des trois variables latentes d’ordre inférieur ne nous empêche
pas de dire que la dimension « POL_INT_GOV » est relativement expliquée par les mêmes
proportions de ces construits d’ordre inférieur sous-jacent. Un appui qui a favorisé d’exporter,
via la dimension « POL_INT_GOV », l’impact des variables du niveau inférieur au niveau
supérieur. C’est ainsi que l’analyse de lien structurel (POL-INT-GOV ➔ QIC) a permis d’établir
une relation positive et significative entre la dimension « POL_INT_GOV » et la variable
endogène « QIC » (POL-INT-GOV ➔ QIC : β = 0.893; Std. Error = 0.442; t = 2.018** ; p <
0.05). Nous pouvons dire, par ces faits, que l’amélioration de la qualité de l’information
comptable passe par l’amélioration des politiques de gouvernance de l’entreprise comme le mode
de rémunération, la séparation des pouvoirs et la nature de la structure de la propriété du capital.
À l’effet du haut niveau d’abstraction que présentent les variables latentes d’ordre inférieur, il a
été nécessaire de décliner ces derniers en variables manifestes (indicateurs) pour que l’on puisse
les traiter empiriquement d’une manière aisée. Pour vérifier la disposition de ses indicateurs à
mesurer ce qu'ils sont censés mesurer, nous les avons soumis à deux tests statistiques,
respectivement, le poids de contribution factorielle (loadings) et test de signification moyennant
la technique de bootstrap (à N=5000 réplications). Les résultats obtenus corroborent la capacité
de nos blocs de mesure à répondre aux exigences empiriques de l’analyse.
Restant, toujours, au niveau des relations structurelles entre les construits de premier ordre et les
construits de second ordre (les dimensions), mais cette fois-ci nous nous intéresserons aux «
FAC_CON_ETP ». Les trois variables latentes que nous avons choisies pour former la présente
dimension sont ((MOR_SER), (DEG_INF) et (PRO_COM)). La première variable latente
(MOR_SER) évalue l’impact que peut avoir l’organisation de l’entité chargée de la production
comptable sur la qualité de l’information comptable. Ce premier lien structurel atteste que la
variable latente (MOR_SER) contribue significativement et pertinemment (MOR_SER ➔ FAC-
CON-ETP : β = 0.433 ; Std. Error = 0.173 ; t = 2.506** ; p < 0.05) à la composition de la
dimension « FAC_CON_ETP ».
Nos résultats rejoignent, sur ce point, ceux des rares études antérieures (Nobre, 2001 ; Chenhall,
2003 ; Mintzberg, 2006 ; Abdel Kader et Luther, 2008). Ils expliquent que l’accroissement de la
taille emmène, généralement, à l’évolution des outils comptables de gestion présente au service
comptable ce qui entraine une amélioration de la qualité de l’information comptable préparé. Cet
aboutissement est validé en partie par Djongoué (2015) qui, en se basant sur les résultats de (Ijiri
et al., 1966 ; william et al., 1968 ; casey, 1978 ; Edmonds ,1981 ; Dyckman et al., 1982 ; Munter
et al., 1983, Chung et al., 1984 ; Bouwman et al., 1987), soutient cette assertion théorique.
Le deuxième lien structurel rencontre les préoccupations théoriques qui avancent que les
entreprises ayant doter leurs services comptables de l’outil information et sacrifier l’ancienne
Ce constat obtenu, à ce niveau, rejoint ceux des différentes recherches qui soutiennent le rôle de
l’outil informatique à la consolidation de la qualité de l’information comptable d’une entreprise.
Parmi ces recherches, on trouve Gingras et al., (1989) qui affirment que la digitalisation de
service comptable approuve la fiabilité et la véracité de l’information comptable produite. Orger
(1986) et Davis et Albright (2000) vont dans le même sens et confirment que l’outil informatique
structuré a fait preuve de son utilitarisme quant au raccourcissement des délais de traitement des
volumes importants d’informations comptables. Pour sa part, Dupuy (1983) réfute
catégoriquement l’accouplement de la qualité de l’information comptable au degré de
l’informatisation du service comptable. Pour lui l’informatisation de l’information comptable se
limite à la complaisance de l’usage de l’information, alors que la qualité de cette dernière est
principalement la responsabilité des dirigeants.
Parmi les buts recherchés par le sous-modèle (M2) est de pouvoir évaluer les contributions de la
théorie de la contingence comportementale pour se remédier aux insuffisances de la théorie de la
contingence structurelle. En particulier, il s’agit d’introduire les traits du comptable dans
l’explication lors de l’étude de la qualité de l’information comptable. C’est pour cette fin que
nous avons composé une troisième variable latente d’ordre inférieur que nous avons intitulé le
profil du comptable (PRO_COM).
La remise en cause de l’hypothèse H2 est d’autant plus étonnante, dans la mesure où elle s’oppose
aux aboutissements développés par de Michailesco (1998) et de Mahmoud (2012) selon lesquels,
un des aspects supposés influencer la qualité de l’information comptable est les caractéristiques
internes de l’entreprise (les facteurs de contingences pour notre cas) au sens ou la qualification
du comptable, l’organisation et la digitalisation du service comptable devraient favoriser la
pertinence de l’information comptable. Deux types de conclusions peuvent être tirés sur
l’invalidation de H2.
Premièrement cela peut être dû à l’immaturité des services comptables des entreprises agricoles
attendu que le secteur vient d’être introduit dans le système fiscal. Deuxièmement nous
supposons que l’invalidation de cette hypothèse se justifie par le caractère saisonnier de l’activité
agricole. En effet, le rythme discontinu de la production agricole conduit fréquemment à
l’externalisation de la fonction comptabilité. Dès lors, la modestie (voir même l’absence) des
structures comptables au sein des entreprises agricoles à contrarier notre appréciation de la
contribution des facteurs de contingence interne à la détermination de la qualité de l’information
comptable des entreprises relevant de notre échantillon.
Comme pour les autres sous-modèle, nous avons préludé l’analyse des liens structurels de modèle
avec le calcul de l’alpha de Cronbach et l’indice de fiabilité composite afin de vérifier la solidité
et la consistance interne des construits. Les résultats calculés témoignent une meilleure fiabilité
composite pour notre cas d’analyse (Alpha de Cronbach STR_FIN = 0.807 ; Fiabilité Composite
STR_FIN = 0.912), (Alpha de Cronbach INT_LIS = 0.862 ; Fiabilité Composite INT_LIS = 0.916) et
(Alpha de Cronbach RIS_CON = 0.833 ; Fiabilité Composite RIS_CON = 0.923). Nous constatons,
alors, que les construits que nous avons choisis pour composer la dimension « EVT_EXT_ENT »
sont pourvus correctement des qualités statistiques leur permettant de répondre convenablement
aux exigences de l’analyse empirique.
Faute de son abstraction considérable, l’estimation du sous-modèle (M3) a dû passer par une
deuxième étape de déclinaison des construits d’ordre inférieur en variables manifestes
(indicateur) empiriquement observables. De la même manière nous avons soumis ces indicateurs
à deux tests statistiques, respectivement, le poids de contribution factorielle (loadings) et test de
signification moyennant la technique de bootstrap (à N=5000 réplications). Ceci est fait pour
interroger l’habilité de ses indicateurs à mesurer ce qu'ils sont censés mesurer. Comme on pouvait
s'y attendre, l’exécution desdits tests soutient l’unidimensionnalité et la consistance interne des
différents blocs d’indicateurs statistiques que nous avons proposés.
Comme pour les deux autres dimensions susmentionnées, nous avons placé le construit de
l’environnement externe de l’entreprise « EVT_EXT_ENT » à mi-chemin, de telle manière à ce
qu’elle relie notre variable latente de troisième ordre (QIC) aux construits d’ordre inférieur qui
l’explique. En effet, nous avons spécifié la dimension « EVT_EXT_ENT » de façon à ce qu’elle
soit un construit du second ordre établi en trois variables latentes selon un schéma formatif : «
structure de financement » (STR_FIN), « internationalisation » (INT_LIS) et « risques
concurrentiels » (RIS_CON). Il s’agit, donc, de trois relations structurelles entre des construits
d’ordre inférieur et le construit de deuxième ordre une seule relation structurelle entre le
deuxième et le troisième ordre.
Nos résultats concordent ainsi avec les conclusions de (Jensen et Meckling, 1976 ; Courtis, 1979
; Hossain et al., 1994), ces auteurs ont observé que c’est les entreprises qui s’endettent le plus
(fort effet de levier) qui divulguent plus d’informations comptable en vue de réduire les coûts de
surveillance. Dans le même sillage, Michaïlesco (1999) est parvenu, dans le contexte français, à
discerner une alliance positive entre le niveau d’endettement et la qualité de l’information
financière. Selon ce dernier, au fur et à mesure que l’entreprise s’endette, elle devient d’autant
surveillée par ses créanciers pour qu’elle ne procède pas à des actions de taille à compromettre
sa capacité de faire face à ses engagements. De ce fait l’entreprise se trouve obligée à promouvoir
la qualité de ses publications reflétant sa situation financière de façon à rassurer ses créanciers.
Néanmoins, les données empiriques relatives à cette hypothèse ne sont pas concluantes dans une
étude menée en Suisse par Larcher (1994). D’après cet auteur, le recours à l’endettement
n’explique pas la qualité de l’information comptable dans un contexte où le financement passe
par un intermédiaire. Larcher ajoute que dans des circonstances pareilles, le créancier, qui est
généralement la banque, s’assure au préalable de la comptabilité interne de l’entreprise et exige
de siéger au conseil de l’administration tout au long de la période du remboursement de la dette
pour limiter tout comportement susceptible d’atteindre les bonnes marches de l’entreprise.
Le deuxième lien structurel s’est attaché à expliquer comment l'internationalisation conduit les
entreprises qui opèrent à l'échelle internationale (dotées d’une grande visibilité sur les marchés
étrangers) à préparer des états financiers de qualité supérieure facilement compris par les parties
prenantes. Le test de l’hypothèse formulée à ce stade a surgi sur la confirmation de lien positif
déjà prévu. Ceci peut être lu aisément dans les résultats obtenus des coefficients de chemin
(STR_FIN ➔ ENV-EXT-ETP : β = 0.449 ; Std. Error = 0.037 ; t = 11.979 *** ; p < 0.001).
Nombreuses sont les études antérieures ayant abouti à des résultats qui corroborent l’existence
d’un lien positif entre le niveau d’exposition de l’entreprise aux marchés étrangers et la qualité
de l’information comptable. Parmi ses études, on trouve celles de Belkaoui (1983), Sullivan
(1994) et Raffournier (1998) qui confirment que les entreprises nationales ayant des ventes à
Dans un autre angle de vue, Macharzina (1992) introduit la proportion du capital détenue par des
propriétaires étrangers pour analyser le comportement des entreprises quant à la production de
l’information comptable. Selon l’auteur, " les pratiques de reporting sont fortement influencées
par les modes de propriété des entreprises ". Il croit que la divulgation tend à augmenter au fur
et à mesure que le niveau de capital obtenu de sources étrangères augmente.
Certaines recherches ont des points contraires. C’est le cas notamment de celle faite par
Radebaugh et al., (2006) qui estiment que comportement de diffusion de l’information, peu
importe le destinataire, ne changent pas. Ses auteurs ajoutent que les attentes des utilisateurs
internationaux en matière de divulgation sont toutefois rarement prises en compte. Quoiqu’il en
soit l’amplitude des transactions de l’entreprise avec le reste du monde, cela ne semble même
pas impacter la pratique de sa divulgation des informations comptables.
Une troisième et dernière variable que nous avons mobilisée pour la composition de la dimension
« ENV-EXT-ETP » s’inscrit dans le cadre des études de marketing qui évalue l’impact de
l’intensité des forces concurrentielles sur la stratégie de communication de l’information
comptable des entreprises. Tel est bien le cas pour notre analyse, une association positive est
commodément établie entre les deux variables donnant lieu à un lien structurel substantiellement
significatif (RIS_CON ➔ ENV-EXT-ETP : β = 0. 393 ; Std. Error = 0.022 ; t = 17.697*** ; p <
0.001).
Ce résultat est en harmonie avec ceux de Watts et Zimmerman (1986) et Verrecchia (1983) qui
estiment que l’acte de publication d’une information comptable véridique est tributaire d’un
arbitrage entre les coûts supportés (augmentation de la concurrence et des coûts politiques) et les
bénéfices (amélioration des performances). Ce constat coïncide avec ceux résultant des études
faites par Darrough et Stoughton (1990) qui ont abouti à des conclusions selon lesquelles la
présence des concurrents sur le marché pouvant utiliser l’information comptable est une
considérable barrière à la diffusion d’une information comptable de qualité. Ce résultat semble
donner débit à la position de Guidara et Boujelbene (2016) selon laquelle, la qualité de
l’information comptable est d’autant importante quand les niveaux des barrières à l’entrée d’un
secteur d’activité sont élevés. En revanche, Gibbins et al., (1992) contredisent ce point de vue en
La significativité des liens structurels établie entre l’ordre inférieur (STR_FIN ; INT_LIS ;
RIS_CON) et la dimension « ENV-EXT-ETP » n’est pas valable au niveau de la relation
structurelle concrétisée par l’hypothèse H3. En effet, d’après l’analyse des coefficients de
chemin, il apparaît que, contrairement à ce que l’on pourrait supposer, l’hypothèse H3 est rejetée
(ENV_EXT_ETP ➔ QIC : β = 0. 042 ; Std. Error = 0.471 ; t = 0.089 ; p < 0.001). Ce résultat qui
est contraire aux préoccupations théoriques en la matière suppose que l’environnement externe
des entreprises constituant notre échantillon est totalement indifférent à l’information comptable
lors de son appréciation.
Cette indifférence semble être due aux multiples difficultés administratives et réglementaires de
financement dont souffrent les entreprises agricoles. Toutefois, même si ces obstacles peuvent
être surmontés, il peut y avoir toujours un coût à supporter. Nous signalons ainsi qu’une bonne
partie des entreprises agricoles bénéficient d’un financement sous forme de subventions allouées
par l’état. Chose qui fait obstacle à l’appréciation de l’effet de l’endettement sur la qualité de
l’information comptable. Nous supposons aussi que le pourcentage des entreprises, de notre
échantillon, qui réalisent un chiffre d’affaires à l’export est relativement faible, de ce fait
l’évaluation de l’impact du niveau de l’internationalisation sur la qualité de l’information est
évasive. Il s’agit là d’un point sur lequel nous reviendrons en détail au moment de la discussion
des résultats de l’analyse multi-groupe.
Dans le cadre d’une analyse multi-groupe PLS-MGA, nous avons proposé d’intégrer la variable
« Spécialité de l’entreprise » (SPE_ETP)96 afin de vérifier les différences significatives dans
l’estimation des paramètres spécifiques entre deux groupes d’entreprises97. Dès lors, la
discussion des résultats obtenus pour chaque sous-modèle accaparera tout notre intérêt dans ce
qui suit.
Pour l’échantillon constitué des entreprises qui se livrent à une production animale, nous
constatons que le sous-modèle maintient le même comportement de variation pour les sous-
hypothèses d’ordre inférieur (H1.1 ; H1.2 ; H1.3) néanmoins, la méthode des coefficients de
chemin a exclu la relation structurelle H1 qui n’a en effet pu établie aucun lien significatif avec
la qualité de l’information comptable (QIC) (POL-INT-GOV ➔ QIC : β = 0. 353 ; Std. Error =
0.456 ; t = 0.775 NS ; p > 0.1).
De la même manière, nous sommes parvenus à des conclusions homologues pour les entreprises
qui se livrent à une production végétale. En particulier, l’estimation du sous-modèle (M1) à ce
niveau s’est prononcée sur la significativité des liens structurels relavant des du niveau le plus
bas du modèle (H1.1 ; H1.2 ; H1.3). En revanche, comme pour la sous-population (PRO-ANI),
aucun lien significatif n’apparaît entre les mécanismes de gouvernances internes d’une entreprise
(PV) et la qualité de l’information comptable (POL-INT-GOV ➔ QIC : β = 0. 721 ; Std. Error =
0.444 ; t = 1.624 NS ; p > 0.1).
96
Variable déclinée en deux indicateurs segmentons ainsi notre échantillon en deux sous-groupes : « Production
animale » (PA) et « Production végétale » (PV).
97
Entreprises qui se livrent à une Production animale (PA) et les entreprises qui se livrent à une production végétale
(PV)
Nous avons pu voir, en évaluant les sous-modèle (M2), que les variables latentes d’ordre
inférieur : morphologie du service comptable, degré d’informatisation et profil comptable (H2.1 ;
H2.2 ; H2.3) ont tous contribué positivement et significativement à la composition de la
dimension « FAC_CON_ETP » (βMOR_SER = 0.433** ; βDEG_INF = 0.210*** ; βPRO_COM =
0.752***). Néanmoins, la taille de l’effet a perdu de puissance en passant des liens structurels de
premier ordre vers celui de second ordre. C’est ainsi que la significativité de la contribution des
facteurs de contingence internes de l’entreprise été relativement faible et en dessous de seuil
recommandé (t-value FAC_CON_ETP = 1.342NS) que le test des coefficients de chemin ait rejeté, pour
l’échantillon complet, l’hypothèse H2 (β FAC_CON_ETP = 0.305NS).
• Les liens structurels d’ordre inférieur (H2.1 ; H2.2 ; H2.3) continuent toujours à expliquer
la variance du construit de second ordre « FAC_CON_INT » (βMOR_SER = 0.365** ;
βDEG_INF = 0.200*** ; βPRO_COM = 0.775***).
• La dimension « FAC_CON_INT » permute l’effet indirect, des variables latentes qui lui
sont attachées, en un effet direct. Subséquemment, au niveau de la sous-population
(PRO_ANI), les facteurs de contingence interne de l’entreprise contribuent positivement
et significativement (FAC_CON_INT ➔ QIC : β = 0.633* ; t =1.878 ; p = 0.060) à la
détermination de notre valeur endogène d’ordre supérieur (QIC).
Sans qu’il soit dans notre attention, de prime abord, de restreindre notre analyse du comportement
du modèle à la seule dimension « EVT_EXT_ENT », les premiers résultats touchants à la qualité
de l’ajustement de notre modèle semblaient cacher une hétérogénéité intergroupe. Pour justifier
l’existence d’un effet modérateur plausible de la spécialité de l’entreprise sur l’effet que peut
avoir l’environnement externe d’une entreprise sur sa qualité de l’information préparée, il avait
fallu décrypter les signaux perçus par l’intermédiaire d’une analyse multi-groupe selon
l’approche PLS. Le tableau ci-dessous reprend les résultats d’une PLS-MGA appliquée au sous-
modèle (M3) tenant compte de la population totale ainsi que les sous-population (PRO_ANI et
PRO_VEG).
H 3 ENV_EXT_ENT
➔ QIC 0.042 NS 0.089 0.929 0.497 ** 2.148 0.032 -0.533 NS 0.886 0.375
H 3.1 STR_FIN ➔
ENV_EXT_ENT 0.356 *** 11.833 0.000 0.457 *** 9.469 0.000 0.344 *** 10.469 0.000
H 3.2 INT_LIS ➔
ENV_EXT_ENT 0.449 *** 11.979 0.000 0.310 *** 2.855 0.004 0.437 *** 11.572 0.000
H 3.3 RIS_CON ➔
ENV_EXT_ENT 0.393 *** 17.697 0.000 0.455 *** 11.795 0.000 0.383 *** 15.480 0.000
*** Significatif à 1% ** Significatif à 5% * Significatif à 10% NS : non significatif
a
Procédure bootstrap (N = 5000 réplications)
Source : Résultats calculés sous SmartPLS
À l’évidence, on peut lire aisément sur le tableau ci-dessus des valeurs indiquant un
comportement différent de la dimension « EVT_EXT_ENT » vis-à-vis la variable endogène
d’ordre supérieur « la qualité de l’information comptable ». L’estimation du modèle fait part
Toutefois, l’analyse multi-groupe atteste que le sous-modèle (M3) diffère significativement entre
les entreprises qui se livrent à une production animale et celles qui se livrent à une production
végétale. Autrement dit, la spécialité de l’entreprise n’impacte pas le lien structurel entre la
dimension « EVT_EXT_ETP » et la variable endogène (QIC) de la même manière dans les deux
cadres d’analyse. En effet, pendant que la variable modératrice (SPE_ETP) contribue
positivement et significativement à la stimulation de la relation (EVT_EXT_ETP ➔ QIC) (β =
0.497 ** ; t = 2.148 ; p = 0.032) au niveau des entreprises relevant de la sous-population
(PRO_ANI), on constate que cette situation est inversée (β = -0.533NS ; t = 0.886 ; p = 0.375) au
niveau des entreprises relevant de la sous-population (PRO_VEG).
En vertu de ces conclusions, l’hypothèse H3.4 qu’a prévu que la spécialité de l’entreprise
modère l’impact de l’environnement externe de l’entreprise sur sa qualité de l’information
comptable est acceptée. La littérature se rapportant à l’impact de secteur de l’activité de
l’entreprise sur la qualité de l’information fait apparait une forte convergence des positions des
auteurs. Un groupe d’études soutiennent cette assertion (Stanga, 1976 ; Belkaoui et Kahi, 1978 ;
Courtis, 1979 ; Raffournier, 1995 ; Gary et al., 1995 ; Wallace et Naser, 1995 ; AlModahki,
1996). C’est ce positionnement théorique qui permet d’expliquer la validation de l’hypothèse
H3.4. Toutefois cette liaison a été réfutée ou non confirmée par (Malone et al., 1993 ; Wallace
et al., 1994 ; Wallace, 1987 ; Tai et al., 1990 ; Al-Multhem (1997).
En nous référant au volet de la littérature qui établit une alliance entre les niveaux de divulgation
de l’information informatique et la rentabilité des entreprises, nous avons agencé un deuxième
cadre d’analyse complémentaire qui tente de vérifier si la performance de l’entreprise
(PER_ETP) peut constituer un processus à travers lequel les politiques internes de gouvernance
« POL_INT_GOV » impacteraient pertinemment la qualité de l’information comptable (QIC).
Précisément, il a été question d’apprécié la significativité de l’effet de la dimension
« POL_INT_GOV » sur la (QIC) via la variable médiatrice (PER_ETP).
98
Échantillon complet, PRO_ANI et PRO_VEG
Cela revient à dire que l’effet des politiques de gouvernance interne « POL_GOV_INT » sur la
qualité de l’information comptable (QIC) est indiffèrent à la performance des entreprises
(PER_ETP) qui constituent notre échantillon (effet direct seulement et absence de médiation). Et
c’est ainsi que notre hypothèse H1.4 est rejetée. Le présent résultat rejoint ceux de choix (1973)
qui étudiait l’incident de la performance (selon l’optique concurrentielle) sur la qualité de
l’information comptable. Cet auteur a observé que les dirigeants ont tendance à émettre moins
d’informations comptables en vue de dissimuler les raisons de leurs pertes. Par contre, Trueman
(1986), Singhvi et Deasi (1971) et Cerf (1961) ont constatés que les dirigeants des entreprises les
plus rentables diffusent davantage d’informations comptable de qualité supérieure dans
l’intention de fidéliser les investisseurs actuels, attirer les investisseurs potentiels et se procurer
des capitaux avec de moindres coûts.
Ce quatrième chapitre a sculpté la phase terminale de notre travail de thèse par la validation du
modèle de recherche et des hypothèses y afférentes. Il ce fut, donc, une occasion pour justifier
notre démarche d’analyse empirique, de présenter nos résultats et de les discuter.
Dans la première section, nous avons accompli une comparaison, sur le plan théorique et
pratique, entre l’approche LISREL et l’approche PLS. Au terme de cette comparaison, il s’est
avéré clair que l’approche PLS est la plus appropriée à notre cas d’analyse. Ce choix a été motivé
par la réalité de notre recherche qui se caractérise par un développement théorique naissant
favorisant des échelles de mesure malingre combinant des schémas réflectifs et formatifs. Dans
la même section, nous avons éprouvé notre intuition sur l’unidimensionnalité et la teneur
théoriques des échelles de mesure que nous avons proposée en soumettant les blocs de mesure
au test de l’alpha de Cronbach et de l’ACP. Nous avons ainsi consolidé la consistance interne
des échelles de mesure moyennant des tests retraçant la forme de la distribution (le coefficient «
Skewness » pour la symétrie et « Kurtosis » pour l’aplatissement) et des tests de normalités des
données (Kolmogorov-Smirnov et Shapiro-Wilk).
De nombreux enseignements ont été soulevés lors de la validation du modèle dans la deuxième
section. Les premiers enseignements sont tirés de test de fiabilité composite qui a débouché sur
une meilleure fiabilité composite pour notre cas d’analyse, c’est ainsi que tous les construits
présentent une fiabilité de composite au-delà de 0.7 sans pour autant qu’elles dépassent le seuil
non souhaitable de 0.95. De la même façon nous avons pu nous assurer de la validité
discriminante avec des valeurs de l'AVE supérieure à 0,750, dès lors tous les construits de notre
modèle de mesure expliquent plus de 75% de leurs variables manifestes. Nous avons continué
par la validation du modèle structurel (interne), à ce niveau le test de signification des coefficients
de chemin du modèle structurel nous a rassuré de la plausibilité de notre modèle hypothétique
globale. Parmi les douze hypothèses du modèle, 10 sont supportées (8 hypothèses au seul d’erreur
de 1% et 2 au seuil d’erreurs de 5 %) et 2 hypothèses non supportées. Les politiques de
gouvernances internes impactent positivement et significativement la qualité de l’information
comptable (POL-INT-GOV ➔ QIC : β = 0.893; Std. Error = 0.442; t = 2.018** ; p < 0.05).
Tandis que les facteurs de contingence interne et l’environnement externe de l’entreprise
impactent la qualité de l’information comptable positivement, mais non significativement (FAC-
La troisième section ce fut l’objet d’une analyse complémentaire enrichissante. Nous avons pu
démontrer que la variable modératrice (SPE_ETP) contribue positivement et significativement à
la stimulation de la relation (EVT_EXT_ETP ➔ QIC) (β = 0.497 ** ; t = 2.148 ; p = 0.032) au
niveau des entreprises relevant de la sous-population (PRO_ANI), pendant que cette situation a
été inversée (β = -0.533NS ; t = 0.886 ; p = 0.375) au niveau des entreprises relevant de la sous-
population (PRO_VEG).
En vertu du cadre d’analyse de l’effet médiateur de la variable (PER_ETP), il a été constaté que
l’effet des politiques de gouvernance interne « POL_GOV_INT » sur la qualité de l’information
comptable (QIC) est indiffèrent à la performance des entreprises (PER_ETP) qui constituent
notre échantillon (effet direct seulement et absence de médiation). Cela revient à dire que la
performance financière des entreprises ne médiatise pas l’impact des politiques internes de
gouvernance de l’entreprise sur sa qualité de l’information comptable.
Pour clore ce chapitre, nous avons confronté nos résultats à la littérature antérieure, la discussion
des résultats s’est avérée très instructive dans la mesure où elle a permis d’apporter des
éclaircissements sur les raisons qui justifient la réfutation de certaines de nos hypothèses.
À l’issue du développement théorique que nous avons mené dans la première partie, il s’est avéré
que la qualité d’information comptable est un concept d’autant compliqué que son appréciation
ne peut se faire du but en blanc. Dès lors, la deuxième partie de ce travail doctoral s’est donné
entièrement pour assurer un aboutement qui concorde avec la nature multidimensionnelle du
concept étudié. Laconiquement, la seconde partie a relevé le challenge de garantir la transition
du socle théorique au versant empirique tout en veillant sur la validité scientifique de la
connaissance que nous voudrions construire.
Au terme du premier chapitre, nous avons dû passer par une série d’étapes en cascades pour
finalement opérationnaliser les déterminants de la qualité de l’information comptables
(Dépelteau, 2000). Dès lors, nous avons désigné la qualité de l’information comptable comme
étant un construit hiérarchique de troisième ordre (High-order construct), de sorte que les
politiques de gouvernances de l’entreprise, les facteurs de contingence interne de l’entreprise et
l’environnement externe de l’entreprise ont été considérées comme étant des construits de
deuxième ordre (dimensions). Comme ça nous avons spécifié les neuves variables du modèle
comme des variables latentes (VL) de premier ordre (Low-order construct) associées directement
En deuxième chapitre, nous avons bien compris que la réalité de notre recherche ne peut être
appréhendée qu’à travers une modélisation selon l’approche PLS. Nombreuses ont été les raisons
qui appuient notre choix. On cite, entre autres, l’intérêt accru que constitue l’usage des construits
formatifs dans le cadre de notre analyse, la pluralité des variables latentes du modèle et
finalement, de par sa souplesse statistique n’exigeant pas des conditions fermes, PLS est plus
ajusté aux problématiques dont les données sont obtenues par questionnaire (Sosik et al., 2009).
Dans l’intention de préparer un environnement propice pour les investigations que nous
souhaitions mener. Nous avons évalué, au préalable, la consistance interne des indicateurs et
l’homogénéité des blocs de mesure moyennant deux tests statistiques, respectivement, l’alpha de
Cronbach et l’analyse en composantes principales. Les résultats à ce niveau ont accrédité
l’unidimensionnalité de l’ensemble des items sélectionnés, aussitôt, pour l’évaluation de nos
variables latentes. Une synthèse de l'information contenue dans les jeux de données des variables
manifestes retenues a été ainsi présentée dans le cadre de l’analyse exploratoire.
Ayant validé la consistance interne des instruments de mesure, le temps était donc mûr, dans la
deuxième section, pour présenter les résultats issus du modèle. Juste avant, nous avons choisi de
favoriser une prise en compte plus intégrale du modèle hiérarchique en retenons l’approche des
indicateurs répétés selon une modélisation de type II (réflective-formative). Nous avons, plus
tard, validé le modèle de mesure (externe) conformément aux critères établis par Hair et al.,
(2014). Trois moments importants ont caractérisé cette phase.
1. Le test de la fiabilité s’est prononcé sur une fiabilité composite forte (CR > 0.7), une
fiabilité soutenue des indicateurs (loadings > 0.7) et des niveaux de signification
appréciable (t-value > 1.65).
2. Le test de la variance moyenne extraite a révélé des valeurs supérieures (AVE > 0.5)
témoignant ainsi l’établissement d’une validité convergente des indicateurs.
À la traine de la validation du modèle de mesure (externe), nous nous sommes engagés dans
l’estimation du modèle structurel (interne) selon l’approche systématique proposée par Hair et
al. (2016). Les premiers enseignements tirés à ce stade ont attesté des niveaux très bas de
Les principales conclusions que nous avons tirées de la troisième section ont permis, en premier
lieu, de confirmer le rôle modérateur de la variable « spécialité de l’entreprise ». Ceci dit que la
(SPE_ENT) impacte positivement (β = +1.030) et significativement, de manière différente, la
relation entre l’environnement de l’entreprise et sa qualité de l’information comptable. En
particulier, l’hypothèse de modération est vérifiée au niveau de la sous-population (PRO_ANI)
(T-value PA : ENV_EXT_ETP = 2.148 **), alors qu’elle est réfutée pour les entreprises qui se
livrent à une production végétale (T-value PV : ENV_EXT_ETP = 0.886NS). En deuxième lieu,
nous avons pu démontrer que l’effet des politiques de gouvernance interne « POL_GOV_INT »
sur la qualité de l’information comptable (QIC) est indiffèrent à la performance des entreprises
(PER_ETP). Cela revient à dire que la variable (PER_ETP) n’exerce pas un effet médiateur entre
la dimension « POL_GOV_INT » et la variable endogène (QIC).
Surement les résultats de notre travail doctoral ont été confrontés à la littérature antérieure sur
les déterminants de la qualité de l’information comptable. La discussion déclenchée dans les
derniers paragraphes a favorisé un débat instructif ayant porté sur les principaux apports de
l’analyse empirique.
Au terme de la dernière partie d’un travail doctoral, il est traditionnellement reconnu que ces
dernières lignes tentent de se rendre compte de cheminement entrepris pour répondre à la
problématique et les hypothèses formulées jadis. Pour ce faire, il convient de s’arrêter un instant
pour rappeler les objectifs qui ont été assignés à notre recherche. Nous discutons ainsi d’une
manière synthétique les différents résultats prévus et inattendus obtenus.
Le contexte de l’évolution de secteur agricole que nous avons exploré, un peu plus loin dans les
premières lignes de ce travail, témoin une contribution de premier rang de l’agriculteur au
maintien de l’équilibre de l’économie nationale. Pendant qu’il y a un consensus de l’ampleur de
la nouvelle stratégie conçue pour l’activité agricole à la relance de l’économie nationale, ce
consensus est moins clair au niveau de l’étendue de la règlementation comptable du secteur. De
nos jours, pourvu que le normalisateur local ait fourni énormément d’efforts pour l’instauration
d’une réglementation et d’un cadre comptable adapter à la conjoncture économique du pays, le
secteur agricole est à la marge de cette mouvance et reste soumis aux commandements du plan
comptable général basé sur les règles de CGNC.
L’inaptitude de ces règles et ces normes de prendre en charge la particularité que présente les
actifs biologiques des entreprises agricoles, conduit à un niveau inquiétant d’organisation
comptable dans le secteur qui nous mis dans une situation hypothétique. C’est ainsi que l’absence
d’un cadre comptable qui cautionne l’utilité de l’information comptable véhiculée ne peut
Objectifs de la recherche
Au moment où le secteur agricole dans le contexte marocain a connu une évolution notable au
niveau des infrastructures agro-industrielles, des infrastructures d’irrigation des infrastructures
de dessalement… cela n’a pas été senti au niveau de son organisation comptable. Un
« paradoxe » frappant qui nous a interpellés sur la nécessité de comprendre comment une telle
situation peut affecter l’image « fidèle » que les états de synthèses des entreprises agricoles sont
censés normalement refléter. Par suit, il a été intéressant d’appréhender, à partir de la littérature
antérieure, comment la qualité de l’information comptable a été déterminé à partir des états de
synthèses pour en proposer un modèle susceptible d’expliquer cette dernière dans le contexte des
entreprises agricoles de la région Souss Massa.
Encore faut-il préciser que notre ambition d’appréhender les différentes approches d’estimation
de la qualité de l’information comptable, ayant été généralement marginalisés par la littérature
existante, est justement la raison qui rend notre tâche plus délicate. Dans le présent essai nous
avons désigné la qualité de l’information comptable comme une variable endogène de troisième
ordre que nous avons expliqué dans un premier temps par les politiques de gouvernances de
l’entreprise, les facteurs de contingence interne de l’entreprise et l’environnement externe de
Pour ce qui est du deuxième sous-objectif, le dernier chapitre a sculpté la phase terminale de
notre travail de thèse. À ce niveau de l’étude, nombreuses ont été les raisons99 qui appuyaient
notre choix d’appréhender la réalité de notre recherche à travers une investigation par
modélisation structurelle à variables latentes sous l’approche PLS (Sosik et al., 2009). Les trois
sous modèles hypothétiques susmentionnés ont été estimer selon une approche statistique de
deuxième génération PSL-PM ayant permis la validation des hypothèses y afférentes. Ce
quatrième chapitre a été, donc, une occasion pour justifier notre démarche d’analyse empirique,
de présenter nos résultats et de les discuter.
L’estimation de notre modèle de cheminement estimer sous l’approche PLS-PM a été menée en
deux temps : (1) la validation du modèle structurel qui décrit les relations entre les variables
latentes, et (2) la validation des modèles de mesure, qui décrivent les relations entre les variables
99
L’intérêt accru que constitue l’usage des construits formatifs dans le cadre de notre analyse, la
pluralité des variables latentes du modèle et finalement, de par sa souplesse statistique n’exigeant
pas des conditions fermes
Thèse de doctorat 315
latentes et leurs variables manifestes. Ce modeste travail été couronner par une analyse
complémentaire dont laquelle nous avons expliqué comment nous avons conçu le construit «
Spécialité de l’entreprise » (SPE_ETP) comme variable modératrice de l’effet de
l’environnement externe sur la qualité de l’information comptable. De même nous avons profité
de rejeter l’hypothèse qui stipule que la performance des entreprises (PER_ETP) à un effet
médiateur sur la relation entre les politiques de gouvernance interne et la qualité de l’information
comptable d’une entreprise. Tous les résultats issus de notre analyse ont été par la suite discutés
et confrontés à la littérature antérieure.
Résultats de la recherche
À la différence de ces recherches, la nôtre qui s’en remet à un échantillon constitué de 213
entreprises agricoles de la région Souss-Massa, nous semble-t-il s’inscrit dans une contribution
tripartie :
[1]. Elle s’inspire d’une revue extensive de la littérature sur la qualité de l’information
comptable et financière pour en proposer un modèle conceptuel forger de l’ensemble
des facteurs issus des pratiques de gouvernance de l’entreprise, de ses attraits structurels,
de la contingence comportementale de celui qui la prépare et de l’environnement externe
de l’entreprise. Ses facteurs sont supposés en situation d’avoir une valeur explicative de
la qualité de l’information comptable des entreprises agricoles qui constituent notre
échantillon ;
[2]. Elle fournit un bloc opératoire que nous avons qualifié de « métrique » de la variable
d’intérêt principale (la qualité de l’information comptable). Ce construit composite a été
forger, à la différence des études antérieures100, suivant une hiérarchisation d’ordre
supérieur dont la qualité de l’information comptable a été formée de trois dimensions
Elles proposent un indice pour mesurer la qualité de l’offre d’informations construite selon la méthode de
100
Pour en arriver là, il a été indispensable de tracer un itinéraire afin de mener efficacement cette
recherche. C’est ainsi que nous l’avons ordonnancée autour de deux cycles, que nous pouvons
abréger comme suit :
Phase
Phase empirique
conceptuelle
Fondement théorique Méthodologie Estimation des modèles
1. Processus d’opérationnalisation
1. La posture
1. Contextualisation
épistémologique
de la recherche Modèle hiérarchique de troisième ordre à variable
latente estimé selon l’approche des indicateurs
Le paradigme post- répétés suivant un modèle de type II (réflectif-
L’importance
stratégique du secteur positiviste formatif).
agricole 2. Technique d’estimation
2. La démarche
2. Définition des
méthodologique Modèle des équations structurelles estimé par la
concepts
méthode des moindres carrés partiels (MES-MCP)
Démarche hypothético- 3. Analyse exploratoire des données
• L’information
déductive
comptable
3. Méthode d’analyse • Épuration des instruments de mesure
• La qualité de
l’information comptable • Caractéristiques de la distribution
La démarche quantitative 4. Validation du modèle de mesure
• L’entreprise agricole
4. Outil • Fiabilité
3. Cadrage d’investigation • Validité convergente
théorique de la • Validité discriminante
Questionnaire 5. Validation du modèle structurel
recherche
Pré-test (N1 = 7 ; N2 = 11)
5. Échantillonnage •
• La théorie de l’agence Niveau de colinéarité
• La théorie de • Path coefficients
signalisation • N = 213 • R square
• La théorie des contrats • Échantillon non • f² (Effect size)
incomplets probabiliste combinant • Q² (predective relevance)
• La théorie béhavioriste les techniques 6. Analyse complémentaire
d’échantillonnage par • Effet modérateur
• La théorie de la
convenance et boule de
réglementation • Effet médiateur
neige
7. Discussion des résultats
Source : Adapté de Ratsimandresy, O. (2012)
Certes que les recherches académiques dévouées aux questions liées à l’information comptable
ont pris de l’ampleur ces dernières années. Hormis, le lecteur peut aisément repérer que ces
études penchent particulièrement sur la perception de l’utilité ou de l’utilisation de l’information
comptable. Cependant, l’analyse des déterminants de la qualité de l’information comptable reste
un couloir peu fréquenté. Ceci dit, les implications de ce modeste travail s’observent à trois
niveaux : théoriques, méthodologiques et managériaux.
Les résultats étalés dans le présent travail favorisent un intérêt double : d’un côté ils cautionnent
une substance empirique sur un angle peu abordé par la littérature qu’est les facteurs déterminants
de la qualité de l’information comptable des entreprises. De l’autre côté ils se livrent à la
problématique de la qualité de l’information comptable dans un contexte spécial qui est le secteur
agricole dont le traitement comptable des actifs est inassimilable aux autres secteurs.
Au même titre que les travaux de Gibbins, Richardson et Waterhouse (1989), (1990) et (1992),
dans le présent travail nous nous sommes focalisés sur la revue des facteurs impactant la qualité
de l’information comptable selon différents procédés. Notre recensement a reposé, d’abord, sur
l'identification des facteurs liés aux mécanismes internes de gouvernance de l’entreprise qui
peuvent affecter la qualité de la diffusion de l'information. Nous avons ensuite cherché à
identifier dans la littérature les facteurs de contingence interne qui modèlent la qualité de
l’information comptable. Et, en dernier lieu, nous nous sommes intéressés à la relation de la
qualité de l’information comptable de l’entreprise avec son environnement externe.
En vue de s’assurer la teneur scientifique des facteurs sélectionnés, il a fallu l’affirmer au travers
l'identification de l'ancrage théorique lié à notre sujet de recherche. Cette quête nous permettra
d’établir les fondements théoriques qui se rattachent à l’information comptable, par conséquent
ôté les éventuels obstacles et les difficultés qui viendraient entraver la compréhension de notre
sujet de recherche. C’est ainsi que, au moins, cinq théories ont été mobilisées dans le cadre de
cette étude : la théorie de l’agence, la théorie béhavioriste, la théorie de signalisation, la théorie
des contrats incomplets et la théorie de la réglementation. Le croisement de ces théories a surgi
sur l’édifice du modèle conceptuel que nous avons proposé pour modeler les facteurs
déterminants de la qualité de l’information comptable. Les résultats obtenus à l’issue de cette
étude et qui ont été largement discutés plus haut raffermissent l’application de toutes ces théories.
Vu d’un autre angle, notre travail a humblement contribué à charpenter une métrique pour la
variable endogène la qualité de l’information comptable. Cette métrique constituée de vingt-trois
variables manifestes a fait objet d’une épuration des instruments de mesure, cette dernière s’est
prononcée sur une solide consistance interne de nos blocs de mesure confirmant par la suite notre
intuition sur l’unidimensionnalité et la teneur théorique des échelles de mesure proposée. Ces
échelles ont été soumises à l’épreuve sur un échantillon de N= 213 observations.
L’assemblage de trois dimensions comme variable latente de deuxième ordre construite selon un
schéma formatif resserrant neuf autres variables d’ordre inférieures est ainsi un apport théorique
Pour répondre aux objectifs de validités théoriques et scientifiques de la connaissance que nous
voudrions construire, il a fallu trancher de certaines considérations méthodologiques de façon a
assuré une transition fluide du versant abstrait au versant concret de la recherche. Cette tâche a
débouché sur quelques aspects méthodologiques positifs. En effet, le processus que nous avons
suivi pour répondre au dilemme de positionnement épistémologique a été le fruit d’un ajustement
successif, ponctué de réorientations brutales, tout au long de cette recherche.
En sus de la posture post positiviste dans laquelle notre travail se positionne, plusieurs
combinaisons ont été admissibles pour le choix d’une démarche pour associer la théorie aux
observations empiriques. C’est ainsi qu’il fallait décider si notre modèle théorique peut être
prédéfini puis soumis à validation à partir de données qualitatives (qualitatif déductif) ou encore
déterminées sur la base d’observations empiriques associées à des traitements statistiques
(quantitatif inductif) (Bergadaà et Nyeck, 1992). Pourvu que pour notre cas les observations
théoriques aient été là pour vérifier la théorie, nous nous sommes inscrits dans une démarche
hypothético-déductive.
Un autre apport méthodologique de notre travail doctoral réside dans la trame suivie pour
l’opérationnalisation du modèle de recherche. Sous prétexte que la variable à expliquer « qualité
de l’information comptable » reste toujours un champ d’investigation actuel qui n’a pas encore
abouti à une mesure consensuelle, sa traduction en un phénomène mesurable a accaparé tout
notre intérêt.
L’une des contributions méthodologiques de notre travail été aussi la confirmation notre intuition
sur l’unidimensionnalité et la teneur théoriques des échelles de mesure que nous avons proposée
et mobilisés. S’ajoute à cela l’utilisation d’une approche statistique de deuxième génération qui
s’apparente aux modèles à équations structurelles (MES) à variable latente basées sur la méthode
des moindres carrés partiels (MCP).
Si l’on souhaite exposer l’intérêt principal qui en découle des implications managériales du
présent travail, on peut citer la contribution de l’étude à l’assurance d’une compréhension
meilleure de la qualité de l’information comptable des entreprises agricoles de la région Souss-
Massa. C’est bien là un point considérable que nous pensons pouvoir contribuer par notre
recherche. Dans le même sillage, cette recherche est motivée par la volonté d’assister les
utilisateurs de l’information comptable des entreprises agricoles à distinguer les facteurs en
situation de mettre en péril l’image fidèle du patrimoine et des résultats que les états de synthèses
sont censés refléter.
Les résultats obtenus permettent aux décideurs de comprendre, au mieux qu’il est possible,
d’abord les mécanismes qui se cachent derrière l’influence des politiques de gouvernance de
l’entreprise sur la qualité de l’information comptable qu’elle produit. Dans ce sens, le mode de
rémunération du dirigeant, la séparation de ses fonctions (gestion/contrôle) et la diffusion de la
propriété de l’entreprise ont accaparé tout le mérite d’expliquer cette liaison. Ensuite, si l’on
retient les critères de contingence structurelle, les entreprises de petite taille dont les services
comptables sont encore immatures ou dont les responsables ne sont pas qualifiés ont été accusées
par nos résultats dans ce jeu de production d’information de mauvaise qualité. La dernière vague
d’enseignements émane du fait que la qualité de l’information comptable se trouve ainsi impacter
par l’environnement de son entreprise si l’on considère la spécialité de l’entreprise comme il a
été confirmé par l’analyse multi groupe PLS-MGA.
La présente thèse bien qu’elle se prononce sur des enseignements bienséants, admet bien entendu
quelques limites de portée théoriques et méthodologiques à l’intérieur desquelles les résultats de
notre recherche sont valides, et qui convient d’évoquer.
La critique la plus vive que l’on peut adresser à notre positionnement théorique est inhérente à
l’ancrage sur lequel gravite, dans la mesure où il est caractérisé par un développement théorique
naissant et en perpétuelle évolution favorisant des échelles de mesure malingre. Bien que nous
avons obtenu des résultats statistiquement très significatifs sur les qualités psychométriques des
blocs de mesure retenus, notre choix de former de nouvelles variables latentes composites
(Politiques internes de gouvernance de l’entreprise, Facteurs de contingences internes de
l’entreprise et Environnement externe de l’entreprise) dépourvues d’une maturité théorique reste
une limite pour notre modèle conceptuel. On regrette à ce niveau l’inexistence d’un modèle ayant
expérimenté ces trois variables, ci qui nous aurait permis de faire des comparaisons pour valider
sa teneur théorique et scientifique.
Cette limite nous conduit vers une autre. Notre analyse s’est contentée d’expliquer la qualité de
l’information comptable, seulement, avec les trois dimensions susmentionnées. Or, cette dernière
dépend également de la dimension « production des données comptables (PDC) » et « Utilisation
des données comptables (UDC) » (Rosenzweing, 1977 ; Saboly- Lacombe, 1994 ; Kalika, 1995
; Lavigne, 1999 ; Nyengue Edimo, 2006). Le choix idéal étant de tenter d’intégrer l’ensemble de
ces dimensions à notre évaluation de la qualité de l’information comptable. Mais vu les
circonstances et la difficulté d’édifier des variables manifestes (items) en situation de se rendre
compte de la haute abstraction de ces dimensions, nous avons limité notre analyse au seules trois
dimensions (Politiques internes de gouvernance de l’entreprise, Facteurs de contingences
internes de l’entreprise et Environnement externe de l’entreprise).
Bien entendu, un travail doctoral n’est pas une fin en soi. Il est certainement affecté par
l’inexpérience du doctorant, toutefois il doit lui éclairer des voies de recherche envisageables
prometteuses qui sont généralement déduites directement des limites de travail.
Trois prolongements sont prévus à l’issue de ce travail doctoral. La première consiste à donner
plus de légitimité aux variables latentes du modèle conceptuel que nous avons composé.
Pourquoi ne pas procéder à la valorisation des valeurs des items de la qualité de l’information
comptable suivant la méthode de la pondération par le calcul des moyens arithmétique comme
l’a été proposé par Michaïlesco (2010).
Une deuxième une piste prometteuse que nous prévoyons sonder consiste à un élargissement au
niveau des variables latentes et des variables manifestes pour se remédier à la limite déjà évoquer
dans ce sens. D’abord nous explorant un pan de la littérature en sciences de gestion qui s’intéresse
à l’étude de degré de complication des systèmes d’information comptable dans les entreprises.
Ce dernier associe la qualité de l’information comptable aux pratiques employer pour sa
production. Plus précisément, une entreprise a plus de chance que sa qualité de l’information soit
supérieure s’elle arrive à la produire dans des délais réduits avec des fréquences régulières.
Ensuite, nous partant du développement de Chapellier (1977) qui incorpore la notion de l’utilité
de l’information comme caractéristique essentielle à l’appréciation de sa qualité. De ce fait,
l’auteur insiste sur le degré d’utilisation, par les dirigeants, de l’information comptable produite
comme déterminante de la qualité de l’information comptable (Abdou et Dupuy, 1992).
Pour finir, quelle que soit la méthode d’opérationnalisation choisie, un élargissement du champ
spatiotemporel est subséquemment recommandé. Au niveau spatial l’analyse peut-être étalée sur
l’échelle nationale. Sur le plan temporel des analyses longitudinales sur une longue période, à
pas quinquennaux, apporteraient de plus amples éclairages sur les facteurs qui contribuent le plus
à la détermination de la qualité de l’information comptable.
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Tableau 1: Méthodes de mesure adoptées en Australie pour l'évaluation des actifs biologiques ........... 39
Tableau 2 : Nomenclature des comptes de l’actif pour les biens affectés en immobilisation ................. 41
Tableau 3 : Les trois formes des stratégies de la légitimité .................................................................... 93
Tableau 5 : Typologies des utilisateurs de l'information comptable ..................................................... 104
Tableau 6 : Les facteurs influençant les pratiques de reporting financier ............................................. 104
Tableau 7 : Résumé des résultats des principales études internationales .............................................. 121
Tableau 8: Relation entre la propriété institutionnelle et la qualité de l'information comptable .......... 125
Tableau 9 : Les ratios les plus souvent retenus pour la mesure du niveau d'endettement..................... 137
Tableau 10 : Les principales postures épistémologiques, d’après Wacheux, 1996 ............................... 152
Tableau 11: Les différences entre méthodes quantitatives et méthodes qualitatives ............................ 157
Tableau 12: Présentation des grandes lignes de notre questionnaire .................................................... 161
Tableau 13 : Avantages et inconvénients des questions ouvertes et des questions fermées ................. 163
Tableau 14 : Échantillon des entreprises ayant participé au test du questionnaire................................ 169
Tableau 15 : Profilage des répondants .................................................................................................. 174
Tableau 16 : Profilage des entreprises .................................................................................................. 175
Tableau 17 : Codification les éléments du modèle hiérarchique des facteurs déterminants de la QIF . 177
Tableau 18 : Opérationnalisation de la variable "Mode de rémunération" ........................................... 190
Tableau 19 : Les études ayant traité la relation entre le pouvoir du dirigeant et la QIC ....................... 191
Tableau 20 : Opérationnalisation de la variable " Pouvoir du dirigeant " ............................................. 191
Tableau 21 : Opérationnalisation de la variable " structure de la propriété " ........................................ 192
Tableau 22 : Opérationnalisation de la variable " Morphologie du service " ........................................ 194
Tableau 23 : Opérationnalisation de la variable " Degré d’informatisation " ....................................... 196
Tableau 24 : Opérationnalisation de la variable "Profil du comptable " ............................................... 197
Tableau 25 : Opérationnalisation de la variable " structure financière " ............................................... 199
Tableau 26 : Opérationnalisation de la variable " Internationalisation " ............................................... 200
Tableau 27 : Opérationnalisation de la variable " Risques concurrentiels " ......................................... 202
Tableau 28 : Synthèse des résultats obtenus sur l’influence du facteur "secteur d'activité" ................. 207
Tableau 29 : Opérationnalisation de la variable " Performance de l’entreprise " ................................. 208
Tableau 30 : Spécialité de l’entreprise selon les différentes activités qu’un exploitant peut exercer ... 209
Tableau 31 : Résultats des études antérieures ayant étudié l’impact de la (SPE-ETP) sur la QIF ........ 210
Tableau 32 : Opérationnalisation de la variable " Spécialité de l’entreprise " ...................................... 210
Tableau 33 : Sommaire des hypothèses de la recherche ....................................................................... 211
Dans le cadre de préparation de thèse de doctorat en « Économie & Gestion », nous avons
un grand honneur de vous solliciter afin de nous répondre à ce questionnaire sur « Les
déterminants de la qualité de l’information comptable des entreprises opérant dans le secteur
agricole ».
Merci pour votre participation à notre recherche, si vous avez des questions ou des
commentaires, n'hésitez pas de nous contacter sur les coordonnées citées plus haut, vos
contributions seront très importantes pour nous.
Questionnaire N° :
………………………
Thèse de doctorat 358
Merci de bien vouloir attribuer une note pour chaque item de cette liste, en fonction de l’importance que
vous leur estimez, eu égard des facteurs déterminants de la qualité de l’information comptable.
Pas du Tout à
Plutôt pas Sans Plutôt
Les items tout
d’accord avis d’accord
fait
d’accord d’accord
Une entreprise possédant un mode de rémunération fixe
a plus de chances de produire une information ⑤ ④ ③ ② ①
comptable de qualité inférieure.
Une entreprise possédant un mode de rémunération
V1 variable a plus de chances de produire une information ⑤ ④ ③ ② ①
comptable de qualité supérieure.
Une entreprise possédant un mode de rémunération non
pécuniaire a plus de chances de produire une ⑤ ④ ③ ② ①
D1 information comptable de qualité supérieure.
La dissociation des fonctions (de gestion et du contrôle)
du dirigeant accroît la qualité de l'information ⑤ ④ ③ ② ①
comptable d'une entreprise
La qualité de l'information comptable d'une entreprise
V2 se dégrade avec l'ancienneté de dirigeant dans ⑤ ④ ③ ② ①
l’entreprise.
La qualité de l'information comptable d'une entreprise
se dégrade avec l'ancienneté de son dirigeant dans le ⑤ ④ ③ ② ①
poste de dirigeant.
Dans une entreprise où la majorité du capital est détenue
par les dirigeants a moins de motivation à produire une ⑤ ④ ③ ② ①
information de bonne qualité
V3 Dans une entreprise où la majorité du capital est détenue
par plusieurs associés a plus de motivation à produire ⑤ ④ ③ ② ①
une information de bonne qualité
Pas du Tout à
Plutôt pas Sans Plutôt
Les items tout
d’accord avis d’accord
fait
d’accord d’accord
Une entreprise dont la source de financement principale
est interne a plus de chance de produire moins ⑤ ④ ③ ② ①
d'information comptable.
D3 Une entreprise qui recourt à l'ouverture du capital à
d'autres investisseurs pour financer son activité est
V7 supposée produire une information comptable de
⑤ ④ ③ ② ①
qualité supérieure.
Une entreprise qui recourt à l'endettement bancaire pour
financer son activité est supposée produire une ⑤ ④ ③ ② ①
information comptable de qualité supérieure.
Tests PLS-Algorithm
Tests Bootstrapping
Tests Blindfolding
Tests de médiation
Processus d'évaluation des actifs biologiques et des produits agricoles selon à la norme comptable internationale IAS 41 ....... 30
Champs d’application de la norme ................................................................................................................................................................ 30
La mesure des actifs biologiques et de la production agricole sous l’IAS 41 ................................................................................................ 31
La comptabilité agricole de point de vue des Anglo-saxons ........................................................................................................ 34
Le contexte économique américain ............................................................................................................................................................... 34
La mesure de l’activité agricole selon US GAAP ......................................................................................................................................... 34
Point sur les évènements marquants de l’histoire de la normalisation comptable au Maroc ....................................................... 43
Les règles de CGNC : une inexactitude de représentation fidèle des actifs biologiques ............................................................. 44
Le marché des « Lemons » : soubassement des recherches sur la sélection adverse ................................................................... 62
L’analyse de Vickrey (1982) de la hiérarchie des qualités d'information normative dans le cadre de l'économie de l'information
de Demski (1973) ............................................................................................................................................................................... 64
Dissimilitude des hiérarchies de la qualité de l’information comptable de Vickrey et FASB ..................................................... 66
Le rôle contractuel de l’information comptable à la réduction des coûts d'agence .................................................................... 105
Le conseil de l’administration au service de la qualité des divulgations des dirigeants ............................................................ 119
Revue bibliographique de 2000 à 2012 : la relation entre le pouvoir du dirigeant au sein du conseil et la qualité de l’information
comptable ......................................................................................................................................................................................... 120
L’influence de contrôle interne sur l'efficacité d'un système d'information comptable ............................................................. 133
Le contrôle interne permet-il une meilleure qualité de l’information comptable ?.................................................................... 133
Le modèle hypothétique (M1) : Politiques de gouvernance et qualité de l’information comptable .......................................... 187
Le corps d’hypothèses relatif à l’impact des politiques interne de la gouvernance de l’entreprise sur la qualité de l’information comptable188
Le mode de rémunération des dirigeants (MOD_REM) ................................................................................................ 188
Le pouvoir du dirigeant (POU_DIR) ............................................................................................................................. 190
Structure de la propriété (STR_PRO) ............................................................................................................................ 191
Le modèle hypothétique (M2) : Facteurs de contingence interne de l’entreprise ...................................................................... 193
La morphologie du service comptable (MOR_SER) ................................................................................................................................... 194
Le degré de l’informatisation du service comptable (DEG_INF) ................................................................................................................ 194
Le profil du comptable (PRO_COM) .......................................................................................................................................................... 196
Le modèle hypothétique (M3) : Environnement externe de l’entreprise .................................................................................... 197
Structure financière (STR_FIN) .................................................................................................................................................................. 198
Internationalisation (INT_LIS) ................................................................................................................................................................... 199
Risques concurrentiels (RIS_CON) ............................................................................................................................................................ 201
Le rendement de l'entreprise et la qualité de la divulgation de l'information : résultats mitigés et peu concluants ................... 202
La divulgation de l'information comptable influe-t-elle le cours de l’action ?............................................................................................. 203
La divulgation de l’information comptable face à la performance de l’entreprise ....................................................................................... 203
Le rendement de l’entreprise et la qualité de l’information comptable ........................................................................................................ 204
La liquidité de l’entreprise et la qualité de l’information comptable ........................................................................................................... 204
Le secteur d’activités de l’entreprise : influence-t-il la qualité des divulgations ? .................................................................... 205
La modélisation structurelle fondée sur un algorithme des moindres carrés partiels ................................................................ 218
Épuration des variables manifestes appréciant la variable latente « mode de rémunération du dirigeant » .............................. 225
Épuration des variables manifestes appréciant la variable latente « Pouvoir du dirigeant » ..................................................... 226
Épuration des variables manifestes appréciant la variable latente « Structure de la propriété » ............................................... 227
Épuration des variables manifestes appréciant la variable latente « Morphologie du service » ................................................ 228
Épuration des variables manifestes appréciant la variable latente « Degrés d’informatisation » .............................................. 229
Épuration des variables manifestes appréciant la variable latente « Profil du comptable » ...................................................... 230
Épuration des variables manifestes appréciant la variable latente « Structure de financement » .............................................. 232
Épuration des variables manifestes appréciant la variable latente « Internationalisation » ...................................................... 233
Épuration des variables manifestes appréciant la variable latente « Risques concurrentiels » .................................................. 234
Validité discriminante au niveau des construits (Test de Fornell et Larcker) ............................................................................ 258
Validité discriminante au niveau des indicateurs (Test de Cross- Loadings) ............................................................................. 259
Le test Heterotrait-Monotrait ratio (HTMT) .............................................................................................................................. 260
Effets des politiques internes de gouvernance sur la qualité de l’information comptable ......................................................... 289
Variables manifestes appréciant la dimension « POL_INT_GOV » : fiable et significative ........................................................................ 290
La contribution des variables latentes d’ordre inférieur à l’explication de la dimension « POL_INT_GOV »............................................. 291
Effets des facteurs de contingence interne de l’entreprise sur la qualité de l’information comptable ....................................... 294
Variables manifestes appréciant la dimension « FAC_CON_INT » : fiable et significative ........................................................................ 294
La contribution des variables latentes d’ordre inférieur à l’explication de la dimension « FAC_CON_ETP » ............................................ 295
Effets de l’environnement externe de l’entreprise sur la qualité de l’information comptable ................................................... 298
Variables manifestes appréciant la dimension « EVT_EXT_ETP » : fiable et significative ......................................................................... 298
La contribution des variables latentes d’ordre inférieur à l’explication de la dimension « EVT_EXT_ENT » ............................................. 299
ANNEXES.......................................................................................................................................................... 356
TABLE DES MATIÈRES ................................................................................................................................ 377
Mots clés : Information comptable, Qualité, Entreprise agricole, Souss-Massa, Modélisation par
équations structurelles
Abstract
The objective of this thesis is to shed light on the factors determining the quality of the accounting information of
agricultural enterprises in the Souss-Massa region. In order to maintain harmony between the object of our research
and the methodological path taken to understand it, we developed a conceptual model composed of thirty-five
variables distributed over three levels derived from the company's governance policies, its structural features, the
behavioral contingency of the person preparing the accounting information, and the external environment of the
company.
Starting from a post-positivist paradigm that we have included in a hypothetical-deductive reasoning, the transition
from the theoretical basis to the empirical side of the study was made through an investigation by third-order
structural modelling with latent variables estimated using the repeated indicator approach according to a type II
model (reflective-formative).
This model, which was tested on a sample of 213 observations, revealed a very significant explanatory value of the
company's governance policies on the quality of its accounting information. In this sense, the method of executive
compensation, the separation of functions (management/control) and the dissemination of corporate ownership took
all the merit for explaining this link between corporate governance policies and the quality of accounting
information. Nevertheless, the presumed positive link between the firm's internal contingency factors and the
variable of primary interest was not verified by our results. Finally, a multi-group analysis conducted according to
the criterion of the firm's specialty shows that the impact of the firm's external environment on the quality of
accounting information differs significantly between firms engaged in animal production and those engaged in crop
production.