Support Cours AO 24-1
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1°) L’interview
L’interview est un outil qui paraît à première vue banal, mais qui s’avère être très efficace pour
amasser une quantité importante d’informations en un laps de temps réduit. L’interview est un
entretien que l’auditeur effectue avec l’audité, en vue de l’interroger sur son travail, l’étendue
de son pouvoir, le déroulement des opérations, les documents utilisés, les anomalies
rencontrées, etc. « Une interview se prépare à l’avance », les questions sont précises, mises
en ordre et envoyées à l’audité avant l’entretien, pour qu’il puisse donner des réponses mieux
réfléchies et apporter les informations nécessaires.
Renard (2004), recense sept « règles d’or » d’une bonne interview, il s’agit des règles
suivantes :
ère
* 1 règle « aviser la hiérarchie » : avant de procéder à une interview, l’auditeur doit
respecter la voie hiérarchique, en informant le supérieur de son interlocuteur. Souvent la
hiérarchie est informée lors de la réunion d’ouverture de la mission d’audit.
ème
* 2 règle « informer l’audité » : avant l’interview, l’auditeur informe son interlocuteur
du contenu de l’entrevue, de ses objectifs et des questions qu’il compte aborder avec lui. Il ne
s’agit nullement de prendre l’audité au dépourvu, ce n’est pas un « interrogatoire surprise »
encore moins des « questions pièges ».
ème
* 3 règle « aborder les anomalies relevées » : lors de l’interview, l’auditeur présente
à son interlocuteur les anomalies relevées tout au long de ses investigations. Il discute
également des causes et des solutions éventuelles.
ème
*- 4 règle « informer l’audité avant sa hiérarchie » : avant d’informer la hiérarchie,
l’auditeur opérationnel et son interlocuteur résument ensemble les points saillants de
l’interview. Il serait incongru que l’auditeur résume seul son entrevue et la communique
confidentiellement à la hiérarchie de son interlocuteur sans son « aval ».
ème
* 5 règle « juger les dispositifs et non les hommes » : l’auditeur opérationnel pose
ses questions en se focalisant sur les dispositifs de contrôle opérationnel de l’entreprise. La
vocation de l’audit opérationnel n’est pas de juger les hommes, mais d’évaluer les procédures
mises en place pour maîtriser les risques et gérer l’entreprise.
ème
* 6 règle « savoir écouter » : l’auditeur opérationnel doit éviter de s’accaparer la
parole, l’interview ne doit pas se transformer en un débat politique lors d’une compagne
électorale. L’auditeur laisse la parole à son interlocuteur et intervient pour corriger les
digressions. « L’écoute est la plus importante de toutes les techniques de communication. Plus
importante qu’une éloquence vibrante, qu’une voix puissante, que l’aptitude à parler plusieurs
langues. Plus importante même qu’un talent d’écriture. Une bonne écoute est véritablement le
point de départ d’un échange efficace ».
ème
* 7 règle « traiter l’interlocuteur en égal » : l’auditeur doit traiter son interlocuteur en
égal, non pas au sens hiérarchique du terme, mais dans la conduite de la discussion. Même
si l’interlocuteur occupe un poste hiérarchique très élevé au sein de l’entreprise, l’auditeur doit
trouver le juste milieu entre une attitude exagérément respectueuse et une familiarité vulgaire.
2°) Le sondage statistique
« Les sondages permettent d’obtenir facilement des informations sur une population très
importante par l’observation d’une partie de celle-ci, ce qui est très utile quand une population
ne peut pas être observée à l’aide d’un outil informatique. Le sondage, effectué sur une partie
de la population, permet de déterminer une caractéristique particulière qu’il est possible
d’extrapoler au niveau de la population toute entière. Cependant, il est important d’avoir à
l’esprit que l’étude d’une partie de la population n’est pas l’étude de la population entière et
que le résultat ne donne pas une certitude de résultat mais une estimation plus ou moins
précise »
Il est rare de voir un auditeur interne contrôler les opérations de l’entreprise de façon
exhaustive, par manque de temps mais surtout par souci d’efficacité. Il procède donc par
sondage. Le sondage est une méthode scientifique rigoureuse et très utile pour s’assurer de
la régularité d’une procédure, de l’absence d’erreur significative, etc.
Ce dernier consiste à :
- Prélever un échantillon représentatif d’une population donnée.
- Etudier les caractéristiques de l’échantillon.
- Extrapoler les caractéristiques de l’échantillon sur la population (l’extrapolation ne
donne pas une information certaine des propriétés de la population, mais plutôt une estimation
plus ou moins précise, selon la taille de l’échantillon et le degré de confiance retenu).
Exemple : Le sondage statistique s’avère très utile pour mesurer l’ampleur d’une anomalie
rencontrée, pour illustrer cette idée. Prenons le cas d’une population de 3 000 factures de
vente établies par une entreprise. L’auditeur s’intéresse au pourcentage de factures de vente
erronées (erreurs de calcul), ce pourcentage est inconnu car le budget de l’auditeur (limité en
argent et en temps) ne lui permet pas d’observer toutes les factures. Pour ce faire, l’auditeur
tire un échantillon aléatoire simple de 150 factures, pour estimer le pourcentage de factures
erronées dans la population. Si dans l’échantillon de 150 factures, il trouve 12 factures
erronées, il peut conclure que le pourcentage de factures erronées dans la population de 3 000
factures est estimé à 8% (soit 12/150).
3°) Le rapprochement
Le rapprochement de deux sources d’une même information (appelé également recoupement)
permet de valider la véracité de cette information. En effet, plus il y a des sources différentes
de l’information, meilleure sera l’authenticité de cette information. Le rapprochement peut se
faire entre deux sources disponibles à l’intérieur de l’entreprise (stock comptable / inventaire
physique, bon de livraison du fournisseur / bon d’entrée en stock du magasinier, bon de
commande de l’entreprise / facture du fournisseur) ou par confirmation auprès des tiers
(confirmation auprès des fournisseurs, clients, banque, etc.).
Exemple : prenons le cas d’un audit des comptes d’épargne au niveau d’une agence bancaire.
L’auditeur consulte les livrets d’épargne des clients et vérifie les soldes figurants. Ensuite, il
les rapproche avec les montants inscrits en comptabilité. S’il y a des écarts, cela voudrait dire
qu’il y a peut-être des erreurs d’enregistrements, des problèmes d’actualisation ou
éventuellement des détournements de la part d’un guichetier indélicat (s’il est chargé d’inscrire
les soldes sur les livrets et de leur enregistrement comptable).
4°) L’observation
« Une observation est la constatation de la réalité instantanée de l’existence et du
fonctionnement : d’un bien, d’un processus, d’une transaction, d’une valeur ». L’observation
se pratique au terrain, c’est-à-dire, dans les bureaux, les guichets, l’usine, l’entrepôt, la salle
de coffre, etc. L’observation s’exerce sur les actifs (corporels ou incorporels), les documents
et particulièrement sur les procédures. L’auditeur ne devrait pas se contenter d’une
confirmation auprès des audités de l’existence ou du fonctionnement d’une procédure. Il est
préférable de constater de visu que telle procédure existe et qu’elle fonctionne correctement.
L’auditeur observe par exemple le déroulement d’une opération d’achat de matières et
fournitures, le processus d’octroi de crédit dans une agence bancaire, etc. L’auditeur
De cette grille d’analyse des tâches, nous remarquons que M. TALL (analyste crédit) est
chargé à la fois d’étudier la demande de crédit (fonction de validation) et d’autoriser le crédit
si son avis est favorable (fonction d’engagement). Ce cumul des fonctions laisse entrevoir le
risque d’escroquerie en connivence avec un client demandeur de crédit. En effet, l’analyste
Cours d’Audit opérationnel - Partie 2 3
crédit peut s’entendre avec le client pour donner un avis favorable et autoriser le crédit. En
contrepartie, le client ne rembourse pas son dû (créance irrécupérable pour la banque) et
partage l’argent du prêt avec l’analyste crédit. L’auditeur proposerait de séparer les deux
tâches incompatibles ou bien d’imposer un contrôle hiérarchique des autorisations de crédit
(signature du chef d’agence en guise d’autorisation).
Nous présentons ici la méthodologie de l’auditeur opérationnel pour mener à bien sa mission,
c’est-à-dire, la progression cohérente des actions de l’auditeur interne tout au long de sa
mission, pour atteindre les résultats que l’entreprise attend de l’audit interne. La méthodologie
que nous présentons a été mise au point par un groupe de recherche de l’IFACI et est
recommandée par ce dernier aux auditeurs internes. Cette méthodologie est conforme aux
normes internationales de l’audit interne et au code de déontologie de l’auditeur interne.
La mission d’audit interne se compose de trois phases essentielles :
- Une phase de préparation (lancement de la mission).
- Une phase de réalisation (exécution de la mission).
- Une phase de conclusion (achèvement de la mission)
Dispositif de
Risques Evaluation du Constat
Tâches Objectifs contrôle
significatifs risque Oui / Non
interne
Indiquer Indiquer le Indiquer si le
Indiquer les Indiquer les Indiquer les l’appréciation dispositif de dispositif de
tâches ou objectifs risques sommaire des contrôle contrôle
opérations assignés à encourus si risques interne que interne
élémentaires. chaque tâche. les objectifs associés à l’auditeur préconisé par
ne sont pas chaque tâche devrait trouver l’auditeur
réalisés. (risque pour maîtriser existe ou non.
important, les risques
moyen ou encourus.
faible).
Dans le cadre de l'évaluation du contrôle interne, vous avez pu recueillir les renseignements
ci-dessous :
• Le bon de livraison et la facture reçus par le service de comptabilité sont vérifiés, joints
et enregistrés dans les livres comptables.
• Les règlements des clients sont reçus au secrétariat qui assure en même temps la
fonction caisse. Les ventes au comptant sont centralisées à la fin de chaque mois, tandis que
les chèques reçus sont remis directement au service comptable qui procédera à leur remise à
l’encaissement.
Travail à faire :
A partir des renseignements fournis par les responsables de l'entreprise :
1°) Etablir le schéma de circulation des documents dans cette entreprise
2°) Procéder à l'évaluation du contrôle interne.
b) Etablissement de la commande
Le service des achats effectue ensuite une mise en concurrence des différents fournisseurs
Après le choix du fournisseur, le service des achats rédige un bon de commande (BC) en trois
(3) exemplaires qui seront ainsi répartis :
c) La réception de la commande
Le magasinier classe de façon chronologique le BC2 reçu du service des achats. Au moment
de la livraison, le chef magasinier contrôle les quantités et la qualité des matières livrées et les
compare au bon de livraison reçu du fournisseur. Il annotera sur ce BL ses éventuelles
constatations. Ce BL sera classé définitivement avec le BC2
Travail à faire :
1°) A l’aide du tableau des symboles (page suivante), vous effectuerez le diagramme
de circulation de l’information et des documents.
Alternative ou décision
ou embranchement
Disque magnétique
Bande magnétique
Circulation d'informations