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C’est à Valcourt, dans les Cantons-de-l’Est du Québec, au Canada, que Joseph-
Armand Bombardier voit le jour le 16 avril 1907. Enfant, Joseph-Armand s'intéresse
à tout ce qui touche à la mécanique, s'amusant à démonter et remonter divers
mécanismes. C'est à l'âge de 13 ans qu'il fabrique l'un de ses premiers jouets à
mécanisme d'horlogerie, une maquette de locomotive. Déjà à l'époque, son souci de
l'esthétique le conduit à peindre l'objet avec beaucoup de soin. D'autres jouets
mobiles ont suivi, notamment des tracteurs et des bateaux, pour le plus grand plaisir
de ses frères et sœurs et de ses amis.
1. L'esprit d'entreprise qui conduira plus tard l'inventeur au succès commercial se
manifeste dès l'adolescence. Pour payer l'achat de mouvements de montres auprès
d'un bijoutier du village, Joseph-Arman utilise l'argent qu'il reçoit pour son service à
l'église paroissiale. Joseph-Arman poursuit ses inventions. Il construit une machine à
vapeur en utilisant les pièces d'une vieille machine à coudre. Afin de tester son
nouvel appareil, il obtient la permission de l'installer sur le rouet de sa tante Marie.
L'expérience est un succès, à la grande joie de l'adolescent et à l'horreur de sa tante,
dont le rouet tourne de plus en plus vite.
2. Joseph-Arman convainc le père de son ami Paul de lui donner un fusil de chasse de
calibre 12 qui était en mauvais état. Il raccourcit le canon et modifie l'arme. Il monte
ensuite la nouvelle machine sur des roues métalliques. Une semaine plus tard,
Joseph-Arman se rend chez l'ami de son père pour lui montrer le mini-gun. En
présence du vétéran surpris, il le fait exploser à la poudre noire.
3. À l'âge de 15 ans, il a essayé de fabriquer sa première motoneige. Son père lui a
donné un vieux moteur Ford. Cette voiture a été conçue pour deux conducteurs. L'un
gardait la direction, l'autre faisait tourner le moteur
4. Mais la voiture étant dangereuse, son père oblige Alfred à la démonter
Ici sera petit video
5. Il poursutses études classiques au séminaire, mais son cœur n'y était pas, car il
savait qu'il ne serait ni prêtre, ni médecin, ni agriculteur, mais mécanicien. À l'âge de
17 ans, avec le consentement de son père, il quitte le collège et, au printemps 1924,
commence un apprentissage au garage Gosselin, à Stookely Sud. Il déménage
ensuite à Montréal où, en plus de son travail au garage, il suit des cours du soir en
mécanique automobile et en électrotechnique. Il suit également des cours d'anglais
et lit toutes les publications scientifiques et technologiques qui lui tombent sous la
main. Joseph-Arman revient à Valcourt en 1926 pour ouvrir son propre garage. Son
père lui prête de l'argent et sa famille participe à la construction du bâtiment. Il n'a
que 19 ans, mais sa remarquable capacité à trouver une solution à tout problème
mécanique lui vaut rapidement une excellente réputation dans la région. Grâce à son
succès, le jeune homme peut rembourser le prêt de son père en 1929.
6. Il avait depuis longtemps l'idée de créer un véhicule à neige motorisé car la neige
était un problème fréquent dans sa ville. Pendant 10 ans, il a travaillé sans relâche
sur ce projet, souvent jusque tard dans la nuit. Les moteurs des voitures sont trop
lourds pour les véhicules légers qu'il souhaite construire. En 1933, il est donc allé
jusqu'à créer un moteur de 45 kilogrammes plus léger. Mais ce moteur connaît des
problèmes de surchauffe et l'inventeur doit revenir à l'utilisation de moteurs de
voiture et à la conception de véhicules plus lourds.
7. Au cours de l'hiver 1934, son fils Yvon meurt d'une péritonite à l'âge de deux ans
parce qu'il ne peut être transporté à l'hôpital. Joseph-Arman, enhardi par son
chagrin, redouble d'efforts pour vaincre enfin l'isolement de la campagne enneigée.
L'année suivante, il met au point une roue dentée en bois recouverte de caoutchouc
pour faire avancer la chenille. La chenille est constituée de deux bandes de
caoutchouc reliées par des linteaux d'acier. Ce système révolutionnaire résout enfin
le problème de la conduite sur la neige.
8. Brevet et production Le système de traction par pignon et voie de 1935 est la
première grande invention de Joseph-Arman Bombardier. Conscient de l'importance
de sa découverte et rompu aux lois du commerce, l'inventeur dépose une demande
de brevet à Ottawa le 19 décembre 1936. Il est ravi : ses efforts sont enfin reconnus
et tous ses rêves sont désormais à portée de main. Il décide d'exploiter son
entreprise à Valcourt et devient ainsi un industriel. Le garage Bombardier, agrandi et
transformé en usine de production, sera désormais ouvert toute l'année, apportant
emplois et prospérité au village. Les sept premières motoneiges de série sortent de
la chaîne de montage de la nouvelle usine au cours de l'hiver 1936-1937. Elles
portent le nom de B7, B pour Bombardier et 7 pour le nombre de passagers qu'elles
peuvent accueillir. Les voitures connaissent un grand succès. L'inventeur est
toujours à la recherche de moyens d'améliorer ses produits. Il remarque que la neige
et la glace s'accumulent dans les axes de roue des véhicules. Pour résoudre ce
problème, il met au point une presse qui produit des roues solides, démontrant une
fois de plus sa capacité d'autonomie et son souci de la qualité des produits. Les
premières motoneiges B7 à roues pleines sont produites en 1940.
9. Pour accroître la demande, Joseph-Arman concentre ses efforts de promotion sur les
démonstrations. Il traverse le Québec au volant de sa motoneige B7 pour en
démontrer le potentiel. Lors de ses tournées promotionnelles, Joseph-Armand
s'assure de stationner sa motoneige B7 devant les bureaux de presse des villes et
villages qu'il visite, ce qui lui permet de faire de la publicité gratuite.
10. Le succès de l'autoneige B7 est tel qu'en 1939, L'Auto-Neige Bombardier ne peut
plus répondre à la demande. En 1940, une usine moderne d'une capacité de 200
véhicules par année est construite. Elle est inaugurée le 29 janvier 1941 sous le nom
de L'Auto-Neige Bombardier.
11. En 1941, Joseph Armand met au point une nouvelle autoneige, la B12, qui est
brevetée le 23 juin 1942. Cette motoneige est conçue pour 12 passagers. Mais
pendant la période de guerre, Joseph-Armand n'est pas autorisé à produire des
véhicules à usage civil. Sur proposition du ministère des Munitions et des
Approvisionnements, il reçoit l'ordre de développer un prototype de motoneige
militaire pour le transport des troupes dans les zones d'opérations enneigées,
notamment en Norvège. En quelques semaines, l'inventeur met au point un
prototype de véhicule appelé B1, suivi du modèle Kaki et du véhicule blindé Mark II.
Plus de 1 900 véhicules militaires à chenilles ont été produits entre 1942 et 1946 sur
la base des dessins de Joseph-Arman Bombardier. L'usine de Valcourt étant trop
petite pour répondre à la commande en si peu de temps, Joseph-Arman déménage
dans une usine existante à Montréal. Cependant, pour protéger ses employés, il
continue de fabriquer des pièces à Valcourt. À la fin de la guerre, Joseph-Arman
Bombardier quitte Montréal pour retourner à Valcourt et assurer l'expansion de son
entreprise.
12. Après la guerre, la demande de véhicules n'a pas diminué. Grâce à sa polyvalence,
la motoneige B12 a trouvé ses adeptes dans de nombreux domaines d'application :
transport public, transport de matériel, service postal, ambulance, services de
secours, transport missionnaire dans les régions reculées du Grand Nord canadien.
Puis vint la motoneige C18, d'une capacité de 18 passagers adultes. Elle pouvait
également accueillir jusqu'à 25 écoliers, répondant ainsi à un besoin spécifique de
transport hivernal d'écoliers.En 1947-1948, l'entreprise de Joseph-Arman
Bombardier réalise un chiffre d'affaires de 2,3 millions de dollars, soit dix fois plus
qu'en 1942-1943. Auto-Neige Bombardier Limitée renoue avec la prospérité en
réalisant un bénéfice de 324 000 $.
13. En 1948-1949, de nouvelles difficultés sont apparues. Un hiver peu enneigé et une
politique du gouvernement québécois qui impose le déneigement de toutes les
routes rurales. En un an, le chiffre d'affaires de l'entreprise chute de près d'un million
de dollars. Pour assurer la survie de son entreprise et ne plus dépendre uniquement
des véhicules à neige, il doit créer de nouvelles machines et conquérir de nouveaux
marchés.
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