Banque M1 Fondements FR 15-02-2022

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Manuel

Intermédiation en services bancaires


et d’investissements
Module 1
Fondements de l’activité bancaire et
financière
Cours spécialisé « Banque et investissements »

Public cible et connaissances à acquérir


Ce manuel est le 1er module des connaissances théoriques techniques qui
doivent être maîtrisées pour prouver les connaissances professionnelles
requises par la législation1 :
• agents et courtiers en services bancaires et d’investissements ;
• travailleurs en contact avec le public (PCP) d’entreprises
réglementées et d'intermédiaires en services bancaires et
d’investissements.
L'attestation relative aux connaissances théoriques peut être obtenue par les
titulaires d'un diplôme de l'enseignement secondaire supérieur qui
réussissent (avec minimum 60%) les examens relatifs aux modules suivants :
Module 1 : Fondements de l’activité bancaire et financière ;
Module 2 : Compliance ;
Module 3 : Circulation monétaire et produits d’épargne ;
Module 4 : Produits d’investissements.
Une personne en contact avec le public en formation partielle doit avoir
réussi les deux premiers modules ainsi que le module 3 ou 4, selon qu’il se
consacre uniquement à l’intermédiation bancaire ou de produits
d’investissements.
Les intermédiaires doivent compléter leurs connaissances théoriques par une
expérience pratique.
Les textes se rapportant aux finalités d’examen sont imprimés en lettres
cursives (italiques) et surlignés en jaune ou en gris.

© 2016, Febelfin Academy, Bruxelles


Toute reproduction et diffusion d'un extrait quelconque de cette publication par
quelque procédé que ce soit est interdite sans l'autorisation écrite préalable de
Febelfin Academy.

1
Conformément à l’article 8 de la loi du 22 mars 2006 relative à l’intermédiation en
services bancaires et en services d’investissements et à la distribution d’instruments
financier et l’article 7 de l’arrêté royal portant exécution de cette loi.

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1e partie - L'environnement bancaire

1E PARTIE L'ENVIRONNEMENT BANCAIRE

Sujets Finalités générales


Les personnes qui doivent prouver leurs connaissances
professionnelles peuvent :
1. La monnaie et la 1 Distinguer les différents moyens de paiement : la
banque monnaie fiduciaire, scripturale et électronique.
2. Fonctions 2 Énumérer et expliquer les principales fonctions d'une
essentielles banque (fonction d'intermédiation et de transformation,
d'une banque gestion des opérations de paiement, offre de services
financiers).
3 Distinguer les fonctions de transformation d'échelle, de
terme, de risque et de devise, et reconnaître les risques
qui y sont liés.
4 Identifier les instruments de paiement liés à un compte à
vue.
3. Paysage 5 Identifier le nombre, le total bilantaire et l'effectif global
financier belge des banques en Belgique.
et organisation 6 Citer les principaux acteurs du secteur financier (BCE,
externe FSMA, Banque Nationale, Centrales des crédits, ABB,
FEBELFIN, Fonds de protection des dépôts et des
instruments financiers) et en reconnaître les missions
principales.
7 Identifier le rôle de l'Ombudsman en conflits financiers,
les personnes qui peuvent y faire appel et la procédure à
suivre.
4. Produits 8 Citer et distinguer les principaux types de produits
bancaires d'épargne et de placement.
9 Reconnaître les principaux types de crédits aux
particuliers.
5. Organisation 10 Distinguer le Front Office du Back Office et reconnaître
interne des leurs principales fonctions.
banques 11 Reconnaître les principales « Business Lines » (métiers)
de l'activité bancaire (Retail, Corporate et Private
Banking) et en identifier le public cible.
12 Identifier les principaux canaux de distribution des
banques (canaux relationnels et virtuels) et en donner
des exemples.
13 Identifier les quatre niveaux de contrôle des activités
bancaires.
6. Stratégies 14 Comprendre et connaître les phénomènes de
bancaires et « désintermédiation » et de « concentration ».
évolution 15 Illustrer le concept de « bancassurance » à l'aide
d'exemples.
16 Distinguer les assurances vie des branches 21, 23 et 26
sur la base de leur définition légale et en reconnaître les
principales caractéristiques techniques (intérêt garanti
ou non garanti).

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1e partie - L'environnement bancaire

Chapitre 1 La monnaie et la banque

Le terme de « banque » est désormais utilisé pour désigner tous les


établissements de crédit.
Un établissement de crédit est une entreprise dont l'activité (principale)
consiste à :
• recevoir du public des dépôts d'argent ou d'autres fonds
remboursables ;
• octroyer des crédits pour son propre compte.
La gestion et la circulation de la monnaie seraient actuellement impossibles
sans l'intervention des banques, qu'il s'agisse de monnaie fiduciaire, de
monnaie scripturale ou de monnaie électronique.

1.1 La monnaie fiduciaire (les espèces)


Les deux matières premières des banques sont la monnaie et, par le
développement de l'informatique, l'information.
La monnaie peut être définie comme un bien permettant de se procurer
immédiatement d'autres biens.
L'une des fonctions de la monnaie consiste donc à servir d'auxiliaire au troc.
L'échange direct d'un bien contre un autre est en quelque sorte scindé en
deux opérations : l'échange d'un bien contre de l'argent (la vente) et
l'échange de l'argent contre un autre bien (l'achat). Celui qui vend (et qui
obtient de l'argent) reste ainsi indépendant à l'égard des biens que
l'acheteur peut éventuellement proposer.
La monnaie constitue également une unité de compte, qui permet de
déterminer la valeur d'un produit ou d'un service.
Cette unité de compte est exprimée en une unité monétaire, comme l'euro,
le dollar ou le yen.
La monnaie fiduciaire est composée de pièces et les billets (= les espèces).
Le terme fiduciaire provient du latin « fiducia », qui signifie confiance.
Le 1er janvier 2002, douze États membres de l'Union européenne ont
remplacé leur devise par des billets et des pièces en euros. Ces pays sont à
l'origine de ce que l'on appelle la zone euro. En qualité de monnaie
fiduciaire, l'euro est composé de sept billets de banque et huit pièces de
monnaie différentes.

1.2 La monnaie scripturale


Les billets de banque ne constituent pas le moyen de règlement idéal, en
particulier pour effectuer des paiements importants ou à distance.
C'est pour y remédier que s'est développée la monnaie scripturale, une
monnaie totalement dématérialisée.

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1e partie - L'environnement bancaire

La monnaie scripturale correspond aux avoirs qui se trouvent sur des comptes
bancaires et qui se déplacent dans les flux monétaires.
Cette monnaie invisible et intangible existe sous la forme d'information.
Elle sert à régler la grande majorité des factures et à payer la plupart des
salaires.
Ces dernières années, la quantité de monnaie scripturale s'est
considérablement accrue : elle représente actuellement plus de 90 % de la
masse monétaire en Belgique.

1.3 La monnaie électronique


Il s'agit d'une forme de monnaie scripturale.
Grâce aux progrès technologiques, les opérations scripturales sous la forme
d'ordres papier (virements, chèques) sont de plus en plus souvent
remplacées par des opérations purement électroniques, comme celles
effectuées au moyen de cartes de débit et de crédit, de cartes à puce, de
phone banking et PC banking, de commerce électronique, etc.

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1e partie - L'environnement bancaire

Chapitre 2 Fonctions essentielles d'une banque

2.1 Fonction d'intermédiation


C’est la principale fonction des banques.
La fonction d'intermédiation d'une banque consiste à récolter des dépôts du
public (particuliers, entreprises ou autres banques) et à les transformer en
crédits pour le financement des besoins d'emprunteurs (particuliers,
entreprises et pouvoirs publics).
• Collecte de dépôts ou d'autres fonds remboursables
Les clients qui souhaitent placer leur argent en toute sécurité, et
pouvoir en disposer au moment voulu, peuvent le « déposer » à la
banque – à laquelle ils prêtent leur argent.
Il existe différents types de dépôts traditionnels :
les comptes à vue, les comptes à terme, les comptes d'épargne, les
bons de caisse, etc.
• Octroi de crédits
La banque utilise l'argent déposé pour le prêter à d'autres clients. Selon
le type de besoin financier à satisfaire, il s'agira de crédits à la
consommation, crédits hypothécaires...
• Marge d'intérêts
L'intérêt représente le prix du service rendu par le prêteur à
l'emprunteur.
Ce service consiste à mettre à la disposition de l’emprunteur une
somme d'argent pendant une période déterminée.
La différence entre l'intérêt débiteur et l'intérêt créditeur correspond
à la marge d'intérêts :
o en sa qualité d'emprunteur à l'égard des
épargnants/déposants, la banque leur verse un intérêt sur la
somme prêtée.
Celui-ci est appelé intérêt créditeur ;
o en sa qualité de prêteur à l'égard des emprunteurs, elle
reçoit un intérêt de leur part.
Celui-ci est appelé intérêt débiteur.
Avec cette marge d’intérêts, la banque couvre ses frais : frais
administratifs, primes de risque, coût du capital, impôts et
amortissements. Le solde final positif représente une partie de son
bénéfice.

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1e partie - L'environnement bancaire

2.2 Fonction de transformation


L'expérience montre qu'il n'existe que très rarement une correspondance
parfaite entre les dépôts et les crédits.
Les dépôts doivent subir une transformation avant de devenir des crédits.
La fonction de transformation des banques peut porter sur différents aspects.
Chacun de ces aspects génère différents risques qui exigent une attention
constante. La maîtrise permanente de ces différents risques constitue
l'essence même de « l'art de la banque ».
• Transformation d'échelle
Il s'agit pour la banque de regrouper les « petits » dépôts de manière
à pouvoir proposer de « gros » crédits.
La banque transforme cette épargne en crédits afin de répondre aux
besoins financiers des emprunteurs.
Cette activité de transformation comporte un risque spécifique pour
la banque : le risque de liquidité.
• Transformation de terme
En règle générale, il s'agit pour la banque de financer des crédits à
moyen ou long terme à l'aide de dépôts à court terme.
La durée moyenne des crédits octroyés est souvent supérieure à celle
des dépôts.
À l’extrême, un crédit hypothécaire destiné au financement de
l'acquisition d'un immeuble court en moyenne sur 20 ans et même
plus, tandis que les sommes déposées sur des comptes à vue peuvent
être retirées à tout instant.
Un crédit à la consommation (souscrit pour l'achat d'une voiture, par
exemple) porte souvent sur plusieurs années, alors que les dépôts sur
carnets d'épargne n'ont pas d'échéance et peuvent dès lors être
prélevés à tout moment.
C'est dans ce contexte temporel particulier que la banque doit être en
mesure de répondre en permanence à la fois aux besoins de ses
déposants (qui souhaitent continuer à disposer de leur argent sans
prendre de risque) et à ceux des emprunteurs (qui désirent bénéficier
d'un financement sûr à long terme).
Outre le risque de liquidité, cette activité de transformation comporte
un autre risque spécifique pour la banque : le risque de taux d'intérêt.
• Transformation de risque
Il s'agit pour la banque d'évaluer correctement, lors de tout octroi de
crédit, le risque pris envers le demandeur de crédit tant sur le plan
quantitatif que qualitatif.

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1e partie - L'environnement bancaire

La banque veille à constituer son portefeuille de crédits de manière


équilibrée en répartissant les risques sur un grand nombre de
débiteurs.
Cette activité de transformation comporte elle aussi un risque
spécifique pour la banque : le risque de contrepartie ou risque de crédit.
• Transformation de devise
Il s'agit pour la banque de convertir des dépôts exprimés dans une
monnaie en crédits exprimés dans une autre monnaie.
Cette activité de transformation comporte un nouveau risque
spécifique pour la banque : le risque de change.

2.3 Opérations de paiement


Les banques se chargent d'effectuer les paiements pour le compte de leurs
clients, tant en Belgique qu'à l'étranger.
En pratique, ces paiements s'effectuent par le biais des comptes à vue au
moyen de différents instruments de paiement, désormais entièrement
automatisés :
• Le virement : le montant dû est viré par un débiteur sur le compte
d'un bénéficiaire à travers un circuit automatique.
Le virement est de loin l'instrument de paiement le plus utilisé en
Belgique.
• La domiciliation : le débiteur autorise sa banque à débiter son
compte, à l'initiative du créancier, après envoi de sa facture. La
domiciliation est utilisée pour le paiement de factures récurrentes,
comme les factures d'électricité, d'eau, de gaz, de téléphone, etc.
• L'ordre permanent : il repose sur le même principe que la
domiciliation. Le compte du donneur d'ordre est débité
automatiquement pour payer un montant convenu, à une date
convenue.
• Le chèque : le chèque est un ordre inconditionnel donné par une
personne (le « tireur ») à la banque (le « tiré ») de débiter son
compte, pour payer un montant déterminé au bénéficiaire du
chèque.
En Belgique, le chèque a pratiquement disparu.
• La carte de débit (de type Maestro) : il s'agit d'une carte qui, grâce
aux données figurant sur la puce, permet d'accéder au compte à vue
et de virer de l'argent de ce compte par voie électronique.
Cette carte permet également d'effectuer des retraits à un
distributeur, le compte étant automatiquement débité du montant
retiré.
• La carte de crédit (de type Visa ou MasterCard).
Il s'agit d'une carte qui, grâce aux données figurant sur la bande
magnétique (ou sur la puce électronique), permet :

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1e partie - L'environnement bancaire

o d'effectuer des achats sans les payer immédiatement ;


o de retirer de l’argent.
Il existe désormais d’autres formes de paiements électroniques, sans contact
(cf. Module 3).

2.4 Offre de services financiers


Outre leurs activités traditionnelles d'intermédiation et de transformation
(par exemple), les banques proposent également une gamme très étendue
de produits et services financiers.
Ceux-ci sont énumérés à l'article 4 de la loi du 25 avril 2014 relative au statut
et au contrôle des établissements de crédit et des sociétés de bourse.
La caractéristique principale de ces services financiers réside dans le fait que
leur rémunération se réalise le plus souvent sous la forme de commissions et
non de marges d'intérêts.
Font notamment partie de ces activités :
• la gestion de patrimoine ou la fourniture de conseils dans ce domaine
(cf. 5.2.2) ;
• l'Investment Banking,
Cette activité consiste à conseiller des entreprises en matière de
structure de capital, de stratégie commerciale ainsi que dans le
domaine des fusions et des rachats d'entreprises
(cf. 5.2.2) ;
• la réalisation de diverses opérations pour le compte de la banque ou
de clients (instruments du marché monétaire, devises, titres, etc.) ;
• la conservation et la gestion de valeurs mobilières ;
• les renseignements commerciaux ;
• la location de coffres.
Les banques diversifient leurs activités en proposant également des services
non bancaires, comme la vente de produits d'assurance en qualité
d'intermédiaire d'assurances.
Ce concept de bancassurance est expliqué en détail au chapitre 6.2.3.

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1e partie - L'environnement bancaire

Chapitre 3 Paysage financier et organisation externe

Ce chapitre se penche sur les principaux acteurs du secteur financier, à


savoir :
1. les établissements de crédit ;
2. les instances qui participent au contrôle, à l'encadrement et à
l'orientation des activités des banques actives en Belgique :
o la Banque centrale européenne (BCE) ;
o l'Autorité des services et marchés financiers (Financial
Services and Markets Authority – FSMA) ;
o la Banque Nationale ;
o les Centrales des crédits ;
o l'ABB ;
o Febelfin.
3. le Service de médiation.

3.1 Les établissements de crédit (les banques)


Les établissements de crédit sont définis par la législation comme des
entreprises dont l'activité consiste à recevoir du public des dépôts d'argent ou
d'autres fonds remboursables et à octroyer des crédits pour leur compte
propre.
En analysant l'évolution des statistiques collectées auprès des banques, nous
pouvons dégager les tendances suivantes (cf. chiffres publiés annuellement
par Febelfin) :
• On compte en Belgique 90 banques (119 en 2000).
Moins de la moitié est de droit belge.
• En raison du mouvement de concentration s'opérant dans le secteur
financier, le nombre de banques de droit belge diminue
progressivement.
• Parallèlement au mouvement de concentration du secteur bancaire
belge, la taille moyenne des banques s'accroît considérablement.
• Le secteur bancaire belge est un important pourvoyeur d'emplois.
Le 1er janvier 2018, le secteur occupait un peu plus de 51.000
collaborateurs.
Leur nombre se réduit toutefois depuis l'an 2000 (le secteur employait
alors 75.500 personnes).
À ce chiffre s'ajoutent encore quelque 3.500 agents bancaires habilités
et les membres de leur personnel.
Malgré la diminution de l'effectif global, les banques continuent à
recruter près de 5.000 personnes par an.

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1e partie - L'environnement bancaire

Ces chiffres témoignent du rôle déterminant que joue le secteur financier


dans l'économie belge.

3.2 La Banque centrale européenne (BCE)


Lors de la création d'une banque et pendant son existence, il y a lieu de
respecter certaines règles concernant sa direction, la structure de son capital
et son organisation.
La Banque centrale européenne (BCE) se charge de contrôler les banques des
« pays participants » (il s'agit principalement des États membres de la zone
euro) dans le cadre du « mécanisme de surveillance unique – MSU ».
La BCE assume cette responsabilité en collaboration avec les autorités
nationales de surveillance des pays participants
(= en Belgique, la Banque Nationale de Belgique. Cf. infra).
Dans ce cadre, la BCE est habilitée à :
• délivrer des agréments à l'ensemble des banques des pays
participants ;
• exercer un contrôle sur les établissements de crédit :
o direct sur les établissements de crédit « de premier ordre » ;
o indirect sur les établissements de crédit de moindre
importance.
Ce contrôle indirect implique que les autorités nationales de surveillance
conservent leur rôle de surveillance des établissements de moindre
importance, mais que la BCE continue de veiller à l'application du mécanisme
de surveillance unique et, le cas échéant, peut décider d'exercer un contrôle
sur ces établissements de crédit de moindre importance.

3.3 L'Autorité des services et marchés financiers


(FSMA)

Depuis le 1er avril 2011, la surveillance du secteur financier belge est bipolaire
et appelée « Twin Peaks » (cf. loi du 2 août 2002).
Il est assuré en Belgique par :
1. la Banque Nationale de Belgique, en abrégé : la BNB (ou la Banque)
En collaboration avec la BCE (Banque Centrale européenne), la BNB
est chargée de la surveillance macro-prudentielle et micro-
prudentielle.
La surveillance prudentielle a pour objectif de garantir l'adéquation

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1e partie - L'environnement bancaire

de l'organisation et la solidité des établissements financiers,


notamment en matière de solvabilité, de liquidité et de rentabilité.
2. l'Autorité des services et marchés financiers, ou « FSMA »
(abréviation de « Financial Services and Markets Authority »).
La FSMA remplace la Commission bancaire, financière et des
assurances, ou « CBFA », dont les missions sont partagées avec la
Banque Nationale de Belgique et la BCE depuis novembre 2014.
Les six missions principales (les six piliers) de la FSMA sont :
1. le contrôle des marchés financiers ;
2. le contrôle des règles de conduite ;
3. le contrôle des produits ;
4. la formation du public (épargnants et investisseurs) au domaine de la
finance ;
5. le contrôle des fonds de pension ;
6. le contrôle de différents acteurs financiers, dont :
o les intermédiaires financiers (intermédiaire bancaires,
intermédiaires d'assurances et intermédiaires en crédits) ;
o les sociétés de gestion ;
o les organismes de placement collectif ;
o les sociétés de gestion de patrimoine et de fourniture de
conseils d'investissement.
La FSMA a aussi pour tâche de mettre les consommateurs en garde contre
des activités illicites, comme les monnaies virtuelles ou les systèmes
pyramidaux. Parallèlement à ses mises en garde, ses enquêtes peuvent
mener à des sanctions ou à des mesures pour mettre fin aux activités
irrégulières.

3.4 La Banque Nationale de Belgique (BNB)

La Banque Nationale de Belgique a été instituée par une loi du 5 mai 1850. Sa
forme juridique est celle d'une société anonyme.
L'État belge détient la moitié de son capital social.
La BNB est chargée de la surveillance macro-prudentielle et microprudentielle
des :
• établissements de crédit, en ce compris les groupes de services
financiers ;
• entreprises d'investissement ayant la qualité de société de Bourse ;

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1e partie - L'environnement bancaire

• entreprises d'assurances ;
• entreprises de réassurances ;
• organismes de compensation ;
• organismes de liquidation et assimilés ;
• établissements de paiement ;
• établissements de monnaie électronique ;
• sociétés de cautionnement mutuel.
Elle partage cette compétence avec la BCE depuis novembre 2014.
Dans le double contexte belge et européen, la Banque Nationale de Belgique
remplit encore d'autres missions, dont voici les principales :
La BNB :
• émet les pièces et billets et les met en circulation ;
• contribue au maintien de la stabilité du secteur financier ;
• est le Caissier de l'État,
pour qui elle émet les bons d'État et assure la gestion quotidienne du
Fonds des rentes ;
• organise entre autres les systèmes de paiement pour le secteur
financier ;
• participe à la mise en œuvre de la politique monétaire de la zone
euro, notamment en :
o participant au processus de décision au sein de l'Eurosystème,
dont la Banque centrale européenne (BCE) constitue le cœur
(l'Eurosystème étant le terme utilisé pour désigner la Banque
centrale européenne et les banques centrales des États membres
de la zone euro) ;
o exécutant les décisions prises par la Banque centrale européenne
(BCE) en matière de stabilité des prix.
• échange gratuitement les billets périmés contre des euros ;
• analyse et diffuse des informations économiques :
Ainsi elle :
o publie des études économiques ;
o publie les comptes annuels des entreprises belges (Centrale des
bilans) ;
o enregistre les crédits aux particuliers et aux entreprises par
l'intermédiaire de deux centrales spécifiques
(cf. infra).

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1e partie - L'environnement bancaire

3.5 Les Centrales des crédits


La BNB remplit une autre mission importante pour le secteur bancaire : elle
centralise les informations relatives aux crédits dans deux centrales
spécifiques.
• La Centrale des crédits aux particuliers (CCP)
Son objectif est de lutter contre le surendettement des particuliers.
Cette centrale enregistre :
o tous les crédits conclus à des fins privées par des personnes
physiques : crédits à la consommation et crédits hypothécaires
(6,24 millions de personnes y étaient enregistrées en
septembre 2014).
Ces informations doivent être communiquées par les prêteurs ;
o les éventuels défauts de paiement dans le cadre de ces crédits.
Ces informations doivent être consultées par les prêteurs avant
l'octroi de tout crédit à des particuliers.
Elles peuvent par ailleurs être consultées dans le cadre de la gestion
de crédits existants ou préalablement à la mise à disposition d'un
moyen de paiement, comme une carte de crédit. Les
consommateurs ont un droit de regard sur les informations qui les
concernent.
• La Centrale des crédits aux entreprises (CCE)
Son objectif est de permettre aux banques d'évaluer et de limiter les
risques liés aux crédits.
Toute banque établie en Belgique doit communiquer à la CCE des
informations sur les personnes morales et physiques qui ont obtenu
des crédits dans le cadre de leur activité professionnelle. Ces
informations sont accessibles aux banques participantes.
Les bénéficiaires ont un droit de regard sur les informations qui les
concernent.

3.6 L'Association belge des Banques et des


Sociétés de Bourse (ABB)
Créée en 1936, l'Association belge des Banques a pour objectif :
• de représenter le secteur bancaire ;
• d'assurer la promotion de son image ;
• de défendre ses intérêts ;
• de fournir des services à ses membres ;
• d'étudier toute question susceptible de les intéresser.
Elle s'est regroupée en 1995 avec l'Association belge des Membres de la
Bourse.

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1e partie - L'environnement bancaire

L'ABB est un partenaire institutionnel dans le cadre de la concertation avec


les différentes autorités. Dans certains cas, la loi rend sa consultation
obligatoire.

3.7 La Fédération belge du secteur financier


(Febelfin)

En 2003, l'ABB a été regroupée dans une nouvelle organisation, plus large : la
Fédération belge du secteur financier.
Febelfin est la fédération qui chapeaute le secteur financier belge.
Elle a pour principale mission de représenter et de défendre les intérêts de ses
membres.
Febelfin joue un rôle important en tant que conciliateur entre ses membres
et les différents intervenants au niveau national et européen : décideurs
politiques, autorités de surveillance, fédérations professionnelles et groupes
d'intérêt.
Elle informe et conseille ses membres, notamment sur le plan juridique,
fiscal, prudentiel et social ainsi que concernant les techniques inhérentes aux
produits.
Febelfin regroupe cinq associations professionnelles du secteur financier :
• ABB – L'Association belge des Banques et des Sociétés de Bourse
• UPC – L'Union professionnelle du Crédit
• ABMB – L'Association belge des Membres de la Bourse
• ABL – L'Association belge de Leasing
• BEAMA – Belgian Asset Managers Association
La création d'une fédération financière unique se justifiait notamment par la
déspécialisation du secteur financier et la reconnaissance de la spécificité de
certains métiers.

3.8 Le Fonds de garantie pour les services


financiers
Les directives européennes imposent aux États membres de reconnaître un
ou plusieurs systèmes de protection des déposants et des investisseurs.
Le législateur belge a introduit en 2008 un système de protection unique
pour les épargnants et les investisseurs victimes de la faillite d'établissements
financiers.

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1e partie - L'environnement bancaire

Le Fonds de garantie pour les services financiers est chargé de la gestion de


ce système.
Les établissements de crédit, les sociétés de Bourse, les sociétés de gestion
de patrimoine et les sociétés de gestion financière doivent adhérer à ce
système de protection.
Celui-ci est financé par les contributions versées par les établissements
concernés.

En cas de faillite d'un établissement affilié, le Fonds de garantie rembourse


aux épargnants et investisseurs les dépôts et/ou les instruments financiers
dont l'établissement défaillant est redevable, jusqu'à concurrence de
100.000 euros.
Chaque particulier, association, ASBL ou petite ou moyenne entreprise
titulaire d'un ou plusieurs comptes d'espèces peut bénéficier de cette
protection.

3.9 Ombudsfin – Ombudsman en conflits


financiers
L'Ombudsman en conflits financiers est un organe de médiation indépendant
dans lequel siègent un médiateur (l’Ombudsman) nommé par le secteur
financier et un représentant des consommateurs.
La « médiation » est une méthode professionnelle et légale dont le but est
de résoudre un litige, sur base volontaire, avec l'aide de médiateurs.
Le service de médiation peut aider les consommateurs à résoudre tout litige
avec une banque, une société de Bourse, un gestionnaire de patrimoine, un
conseiller en placements ou une société de crédit (affilié(e) à l'ABB, à l'UPC, à
l'ABMB, à l'ABL ou à la BEAMA).
Les indépendants et les personnes morales ne peuvent s'adresser à ce service
que pour des plaintes ayant trait à des :
• crédits octroyés dans le cadre de leur activité professionnelle ;
• paiements transfrontaliers d'un montant maximal de 50.000 euros ;
commissions multilatérales d'interchange (Multilateral Interchange Fees).
Procédure :
1. Le client doit commencer par prendre contact avec le service
compétent de son établissement financier.
2. S'il n'obtient pas satisfaction par ce biais, il doit en informer le Service
de médiation en précisant les tenants et aboutissants du litige.
3. Si la plainte est recevable, le service de médiation examine celle-ci et
elle rend un avis non contraignant.
La procédure se déroule entièrement par écrit et est gratuite.

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1e partie - L'environnement bancaire

Selon la nature du problème, la durée du traitement d'un dossier peut aller


de quelques jours à quelques mois.
Adresse : Ombudsfin - Rue Belliard 15-17, boîte - 1040 Bruxelles
Tél. : +32 2 545 77 70 Fax : +32 2 545 77 79
E-mail : [email protected]

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1e partie - L'environnement bancaire

Chapitre 4 Les produits bancaires

Nous ne reprenons ici que les caractéristiques essentielles des produits


généralement proposés par les banques.
Ces produits sont abordés plus en détail dans les modules 3 et 4.

4.1 Les comptes et les produits d'épargne et de


placement
Ces produits permettent aux banques de récolter de l'argent qu'elles
mettront en partie à la disposition des clients qui en ont besoin, sous la
forme de crédits (fonction d'intermédiation).
• Comptes
L'argent que gère la banque se trouve sur des comptes.
Il existe toutes sortes de comptes répondant à des besoins divers.
o Le compte à vue (compte courant)
Il s'agit d'un compte dont les avoirs sont disponibles à tout
moment. Il constitue en quelque sorte la carte d'identité du
client auprès de la banque : il sert de point de référence pour tous
les autres comptes que le client ouvre ou pour les opérations qu'il
effectue.
Le compte à vue permet d'effectuer toute une série
d'opérations, comme transférer de l'argent sur un autre compte,
recevoir un virement sur son propre compte, effectuer une
domiciliation, etc.
o Le compte à terme
Il s'agit d'un instrument de placement à court terme dont la
durée et le taux d'intérêt sont connus à l'avance.
o Le compte d'épargne
Il s'agit d'un instrument d'épargne sans terme. L'investisseur
peut déposer ou retirer de l'argent à tout moment. L'argent
déposé sur le compte est rémunéré par un intérêt.
• Obligations
L’obligation est une reconnaissance de dette de la part de l'émetteur.
Elle représente une participation dans un prêt à long terme pour
lequel le détenteur reçoit un intérêt fixe qui est déterminé à l'avance.
La dénomination varie selon l'émetteur et la convertibilité de
l'obligation.
o Les bons de caisse sont des obligations émises par une banque,
dont la durée est généralement limitée (entre un et cinq ans).

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1e partie - L'environnement bancaire

o Les bons d'État sont des obligations à intérêt fixe et coupon


annuel émises par l'État.
Ils ressemblent aux bons de caisse.
o Les entreprises émettent aussi des obligations (obligations
d’entreprise).
• Actions
Il s'agit de titres de propriété représentant une partie du capital
d'une société.
Ce type de placement n'offre aucun revenu fixe. Le rendement de
l'investissement est constitué d'un éventuel dividende et d'une
éventuelle plus-value de l'action.
• Organismes de placement collectif (OPC)
Le terme d'OPC désigne une entité qui recueille des capitaux auprès
du public et les investit collectivement dans un ensemble de valeurs
mobilières (comme des actions, des obligations, des devises, etc.).
Les plus connus sont les sicav, les fonds communs de placement et
les fonds d'épargne-pension, mais il en existe encore bien d'autres
qui sont abordés plus en détail dans le module consacré aux produits
de placement.
Tout comme les actions (et dans une moindre mesure les
obligations) les OPC comprennent des risques pour l'investisseur.
o Les fonds communs de placement sont des OPC de type
contractuel qui ne possèdent pas la personnalité juridique. Ils
sont la propriété indivise de tous les participants qui y ont
apporté de l'argent (= les investisseurs).
Chaque investisseur en est donc copropriétaire.
o Les sicav (sociétés d'investissement à capital variable) sont des
OPC de type statutaire dont la caractéristique principale est qu'à
tout moment, l'investisseur peut y entrer ou en sortir (de type
ouvert).
o Les fonds d'épargne-pension sont des OPC soumis à une
législation spécifique. Ils sont avant tout destinés à encourager la
constitution de pensions complémentaires. En guise de mesure
de soutien à l'épargne-pension, l'investisseur soumis à l'impôt
des personnes physiques peut déduire son investissement
jusqu'à un certain montant.

4.2 Les crédits


Nous n'examinons ici que les crédits aux particuliers.
La banque dispose principalement de deux types de crédits aux particuliers :
les crédits d'engagement et les crédits de caisse.
• Dans le cadre d'un crédit d'engagement ou crédit de
cautionnement, la banque ne débourse rien, mais émet une garantie

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1e partie - L'environnement bancaire

en faveur de son client.


La plus connue est la garantie locative.
• Le crédit de caisse se matérialise au bilan de la banque par un
décaissement, une sortie de fonds. La banque met une partie de ses
liquidités à la disposition du bénéficiaire (l'emprunteur) et perçoit, en
contrepartie, un intérêt.
Pour un particulier, il existe principalement deux types de crédits de
caisse : le crédit logement et le crédit à la consommation.
1. Le crédit logement est destiné au financement d'un bien
immobilier, comme l'achat d'un terrain ou d'une habitation, la
construction d'une habitation ou la conservation de biens
immobiliers.
Le crédit hypothécaire est un type de crédit logement.
2. Le crédit à la consommation est un prêt octroyé à un particulier
en vue de financer autre chose que l'achat d'un bien immobilier,
comme un salon, une cuisine ou une voiture. Ces prêts peuvent
revêtir différentes formes :
o Le prêt à tempérament (PAT) est un contrat de crédit par
lequel une somme est mise à la disposition du
consommateur, qu'il s'engage à rembourser par le
versement de mensualités fixes.
Cette forme de crédit est recommandée pour financer des
frais, des achats ou des projets importants, comme l’achat
d’une voiture, le placement d’une cuisine équipée, la
rénovation de la maison (sans crédit hypothécaire).
o En lui accordant une ouverture de crédit, la banque autorise
le client à se trouver en négatif sur son compte pendant une
période déterminée ou non.
Cette forme de crédit peut éventuellement être liée à une
carte de crédit, comme une Visa ou une MasterCard. Il s'agit
de la forme de crédit à la consommation la plus simple et la
plus flexible. Elle est recommandée pour financer des frais
ou achats de moindre importance, comme une nouvelle
machine à laver, un ordinateur, un voyage, etc.
o Le crédit-bail ou leasing aux particuliers est un contrat de
financement conclu en vue de l'acquisition d'un bien
mobilier.
Le donneur de leasing achète le bien et le loue à un
particulier qui en reçoit l'usufruit.
À l'échéance, le client peut acheter le bien à un prix convenu
au préalable et mentionné dans le contrat.

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1e partie - L'environnement bancaire

Chapitre 5 L'organisation des banques

5.1 Nature des activités


Selon la nature des activités, on distingue généralement trois types de
fonctions : le Front Office, le Back Office et les fonctions de support.
• Le Front Office
Le Front Office englobe les équipes de première ligne, qui se trouvent
en contact direct avec les clients et les prospects, ainsi que les services
d'encadrement qui les épaulent.
Exemples : les guichetiers, les chargés de relation, les account managers, etc.

• Le Back Office
Le Back Office se constitue des équipes qui assurent, en aval, le
traitement administratif des opérations.
Exemples : le traitement des crédits et des opérations de placements et de
paiements, etc.

• Les fonctions de support et de gestion.


Elles relèvent du siège central et assistent les deux équipes
précédentes.
Exemples : Gestion des ressources humaines, Département juridique,
Comptabilité, Logistique, Secrétariat général, Contrôle de gestion,
Informatique, etc.

5.2 Organisation des activités


De manière générale, les banques développent leurs activités selon une
organisation de type matriciel pouvant combiner différents facteurs,
comme :
• les métiers (cf. 5.2.1) ;
• les segments de clientèle (cf. 5.2.2) ;
• les produits et services (déjà abordés) ;
• les canaux de distribution (cf. 5.2.3) ;
• les zones géographiques.
En combinant ces facteurs, on peut ainsi imaginer, à titre d'exemple, un
établissement de crédit :
• active en Retail Banking (métier) ;
• proposant la vente de sicav (produits et services) ;
• agissant par l'intermédiaire de Call Centers (canal de distribution) ;
• s'adressant aux indépendants (segment de clientèle) ;
• active dans la région de Bruxelles (zone géographique).

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1e partie - L'environnement bancaire

Étant donné qu'il y a autant d'organisations que de banques, nous ne


prendrons en compte que les plus importants de ces facteurs.

5.2.1 Les segments de clientèle


Ils déterminent souvent les métiers de la banque.
À un premier niveau de segmentation, on établit généralement la
classification suivante :
• Retail : particuliers, ménages, professions libérales et petites
entreprises
• Entreprises de taille moyenne (demandant un service plus spécifique
que celui pouvant être offert par une agence bancaire de proximité)
• Corporate : entreprises de grande taille et multinationales
• Clientèle institutionnelle
• Secteur public
• Clientèle de niche : secteur agricole, secteur non marchand, secteur
du diamant, etc.

5.2.2 Les principaux métiers


Bien que de nombreuses appellations se retrouvent de manière courante
dans l'organisation des métiers bancaires (aussi appelés les « Business
Lines » ou « Domaines d'activités stratégiques »), une certaine constante se
dégage autour des principaux métiers suivants :
• Retail Banking
Ce métier s'adresse à la clientèle des particuliers, des professions
libérales ainsi que des petites et moyennes entreprises.
L'objectif est de fournir à cette clientèle des produits standardisés en
matière de crédits, de placements, de moyens de paiement et
d'assurances.
• Corporate Banking
Ce métier s'adresse aux grandes entreprises et aux multinationales.
L'objectif est de les assister dans des opérations et montages
financiers qui s'avèrent en général particulièrement complexes.
• Asset Management
Ce métier a pour objet de gérer des capitaux regroupés
généralement dans des organismes de placement collectif, comme
des sicav ou des fonds communs de placement.
Des contrats de gestion individuels sont parfois également conclus
avec des investisseurs institutionnels ou privés.

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1e partie - L'environnement bancaire

• Private Banking
Ce métier s'adresse à une clientèle aisée ou fortunée et comprend
essentiellement la gestion de patrimoine, la planification financière
et/ou la fourniture de conseils en matière d'héritages et de droits de
succession.
• Investment Banking
Ce métier s'adresse avant tout aux investisseurs institutionnels et aux
grandes entreprises.
L'objectif est de les accompagner dans les opérations de marché
associées à des actions, comme les :
o fusions et acquisitions ;
o introductions en Bourse ;
o augmentations de capital ;
o émissions privées d'obligations, etc.

5.2.3 Les canaux de distribution


Outre les canaux de distribution traditionnels (canaux relationnels), les
canaux de distribution électroniques (canaux virtuels) prennent de plus en
plus d'importance dans la stratégie de distribution des produits et services
bancaires.
• Canaux relationnels
Il s'agit des canaux permettant au client d'avoir un contact immédiat
et physique avec la banque : les agences bancaires de proximité
(parfois aussi appelées le « réseau de briques »), les chargés de
relation, etc.
• Canaux virtuels
Il s'agit des canaux permettant au client d'entrer en contact avec la
banque sans l'intervention d'un tiers, mais par l'utilisation de moyens
technologiques comme : phone banking, self banking, Internet
banking, PC banking, etc.
Dans le chef de la banque qui cherche à optimiser son organisation, le type
de relation commerciale mis en œuvre dépend de la valeur ajoutée de la
relation :
• Si la valeur ajoutée est élevée, comme en cas de problèmes de
gestion de patrimoine ou de négociation de crédits, la relation sera
de type « face to face » (en face à face).
• Si la valeur ajoutée est faible, comme en cas de problèmes portant
sur des versements ou des retraits d'argent ou encore sur des
consultations de solde, la relation sera de préférence virtuelle.
• Si la valeur ajoutée se trouve entre les deux, la meilleure approche
est le canal relationnel, mais au moyen du téléphone.

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1e partie - L'environnement bancaire

5.3 Le contrôle des activités bancaires des


établissements de crédit
L'organisation d'une banque ne se conçoit pas sans une structure de contrôle
et d'encadrement. Ce contrôle constitue d'ailleurs une obligation légale.
Le contrôle des établissements financiers est généralement organisé sur
quatre niveaux, que nous pouvons représenter par quatre cercles
concentriques.
Les deux premiers niveaux concernent les contrôles par l'organisation
interne de la banque, les deux suivants concernent le contrôle externe.
1. Niveau 1 : contrôle interne de la banque au sein même de ses
différentes entités opérationnelles
Il vise à vérifier que les opérations réalisées sont correctes et que les
procédures prévues à cet effet ont été appliquées.
2. Niveau 2 : audit interne centralisé et assuré par une entité spécifique
de la banque (Direction ou Service)
3. Niveau 3 : contrôle externe exercé par des réviseurs agréés par la
BNB
4. Niveau 4 : contrôle externe exercé par la BNB/BCE

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1e partie - L'environnement bancaire

Chapitre 6 Stratégies bancaires et évolution

6.1 Stratégies bancaires


Comme dans la plupart des entreprises, les stratégies bancaires s'articulent
autour :
• d'objectifs de croissance ;
• d'objectifs de rentabilité ;
La rentabilité passe notamment par :
• la maîtrise des coûts de fonctionnement ;
• la maîtrise des risques auxquels les banques sont confrontées.
La plupart de ces risques sont liés à la fonction de transformation, comme les
risques de contrepartie, de liquidité, de rendement et de change (cf. 2.2).
La banque est également confrontée à d'autres risques, comme les risques
opérationnels. Ceux-ci sont définis comme les risques de pertes résultant
d'une inadéquation des procédures, de facteurs humains, de systèmes ou
d'autres causes externes.
Ces risques sont inhérents à l'activité même des établissements de crédit, et
sont de nature variée : pannes informatiques, fraudes, lacunes dans les
procédures internes, etc.

6.2 Évolution des banques : les nouveaux défis


Outre la problématique de la maîtrise des risques, de nombreux autres
facteurs influencent encore les stratégies et l'évolution des banques,
notamment :
• les progrès technologiques et principalement la numérisation ;
• la multiplication des canaux de distribution, visant principalement
une stratégie reposant sur plusieurs canaux :
o les canaux virtuels, par voie électronique, pour les
opérations simples (comme l'e-banking, le phone banking, le
mobile banking, etc.) ;
o les canaux relationnels pour les opérations plus complexes ;
• le phénomène de désintermédiation ;
• la concentration et l'internationalisation du secteur financier ;
• le concept de bancassurance.

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1e partie - L'environnement bancaire

6.2.1 Désintermédiation
Le phénomène de désintermédiation traduit le fait qu'une part croissante de
l'épargne ne fait plus l'objet de dépôts auprès des banques, mais est placée
dans des titres que les grandes entreprises et les pouvoirs publics émettent
directement sur le marché, sans passer par l'intermédiaire d'une banque.
Les exemples suivants illustrent ce phénomène :
• Les particuliers ont de plus en plus tendance à acheter des titres
d'organismes de placement collectif, dont la finalité est d'investir en
commun des fonds recueillis auprès du public, plutôt qu'à déposer
leur épargne sous forme de dépôts traditionnels en banque.
• Les pouvoirs publics s'adressent directement aux ménages et aux
particuliers en leur proposant de souscrire des bons d'État.
• Les grandes entreprises passent progressivement de l'endettement
bancaire traditionnel à des formules de financement proposées sur
le marché des capitaux.
Un climat favorable sur les marchés financiers et des taux d'intérêt peu élevés
stimulent la désintermédiation.
Dans le cas contraire, les investisseurs privilégieront les dépôts bancaires
traditionnels.
L'une des conséquences de la désintermédiation est que la marge d'intérêts
diminue pour faire place à davantage de revenus sous forme de commissions. La
désintermédiation explique également le développement de nouveaux
services, comme la vente d'assurances.

6.2.2 Concentration et internationalisation


En analysant l'évolution des statistiques relatives au nombre de banques,
nous constatons un phénomène de concentration et d'internationalisation.
• Concentration.
Comme nous l'avons vu, le nombre de banques est en constante
diminution, tandis que la taille moyenne des établissements de crédit
en Belgique s'accroît considérablement.
En Europe, la Belgique fait partie des pays connaissant une forte
concentration de leur secteur financier. Les quatre groupes de
bancassurance les plus importants y occupent une position
dominante : ils représentent plus de 80 % du marché.
• Internationalisation.
Un nombre croissant d'établissements relevant du droit d'un des
autres États de l'Union européenne s'établit sur notre territoire.
La construction européenne, caractérisée par la création d'un
marché unique, l'introduction de l'euro et l'intégration des marchés
financiers, explique cette évolution.

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1e partie - L'environnement bancaire

6.2.3 Bancassurance
Depuis quelques années, la plupart des banques déploient une stratégie de
« bancassurance ». Elle consiste à vendre des produits d'assurance (qui leur
sont propres ou non) à travers leurs canaux de distribution.
Les banques cherchent ainsi à accroître la fidélisation de leurs clients en leur
proposant plus de produits financiers (et d'assurance) et obtenir des revenus
complémentaires sous forme de commissions.
Elles mettent donc davantage l'accent sur l'aspect relationnel et deviennent
des « banques de relation ».
Les banques peuvent être associées de trois manières à la distribution de
produits d'assurance :
• en qualité d'agent d'une compagnie d'assurances faisant partie du
même groupe ;
• en qualité d'agent d'une compagnie d'assurances tierce ;
• en qualité de courtier en assurances pour des produits qui ne sont
pas vendus de manière standard.
Actuellement, les assurances vie sont surtout vendues par des banques (plus
de 60 % de l'encaissement annuel des assureurs).
L'activité des banques est importante pour les assurances vie revêtant un
caractère de placement. Il s'agit plus précisément de produits des branches
21, 23 et 26.
• La branche 21 concerne les assurances vie non liées à des fonds
d'investissement.
Ces produits sont assortis d'un taux d'intérêt garanti (rendement),
dont le plafond est déterminé par la loi.
Le capital garanti peut être augmenté chaque année par une
participation bénéficiaire qui, pour sa part, ne peut pas être garantie.
• La branche 23 concerne les assurances vie liées à des fonds
d'investissement.
Les réserves sont investies dans des organismes de placement
collectif.
Contrairement aux assurances vie classiques, les produits de la
branche 23 ne sont pas assortis d'un rendement garanti. Le gain final
de l'investissement dépendra du résultat des fonds.
Lorsque le contexte boursier est favorable et que les taux d'intérêt
sont faibles, les produits de la branche 23 s'avèrent plus fructueux
que ceux de la branche 21.
• La branche 26 est celle des « opérations de capitalisation ».
Le fonctionnement de cette branche est comparable à celui de la
branche 21 : la somme investie est capitalisée à un taux d'intérêt
garanti.
Ce taux technique détermine le rendement de base,
auquel peut s'ajouter chaque année une participation bénéficiaire.

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1e partie - L'environnement bancaire

Le taux d'intérêt technique et la participation bénéficiaire


déterminent tous deux le rendement annuel du placement.

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

2e PARTIE – PRINCIPES FONDAMENTAUX DE DROIT CIVIL

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

Chapitre 1 Le droit contractuel

Finalités générales et d'examen


Sujets Finalités générales
Les personnes qui doivent prouver leurs connaissances
professionnelles peuvent :
1. La formation du 1 Déterminer le moment de la formation d'un contrat
contrat et ses consensuel (lorsque les parties sont en présence et
conditions de lorsque les parties ne sont pas en présence).
forme 2 Déterminer la condition complémentaire à remplir pour
la formation d'un contrat réel et d'un contrat solennel.
3 Énumérer les quatre conditions de validité d'un contrat
(article 1108 du C.Civ).
4 Reconnaître les sanctions possibles en cas de non-
validité du contrat.
5 Distinguer les sanctions possibles en cas de non-validité
du contrat (nullité relative et nullité absolue).
6 Déterminer les conséquences juridiques de la nullité du
contrat.
7 Donner un exemple de « lésion » dans le domaine
bancaire.
2. Les modalités 8 Déterminer les conséquences juridiques d'une
contractuelles condition suspensive.
9 Déterminer les conséquences juridiques d'une
obligation solidaire.
3. L'extinction des 10 Reconnaître les principaux cas d'extinction des
obligations obligations (paiement, novation, compensation, remise
contractuelles de dette, prescription).
11 Identifier qui peut payer valablement et à qui.
4. Preuve du contrat 12 Déterminer qui a la charge de la preuve du contrat.
13 Citer les moyens de preuve légaux (art 8, Livre 8 du
C.Civ).
14 Distinguer les deux formes de la preuve littérale (acte
authentique et acte sous seing privé).
15 Déterminer les conditions de forme de l'acte sous seing
privé.
16 Reconnaître la valeur juridique des copies
photographiques, microphotographiques, magnétiques,
électroniques ou optiques de documents dans le
secteur financier.
5. La capacité de 17 Déterminer les deux causes possibles d'incapacité
contracter juridique (âge et état de santé) et en donner des
exemples.
18 Reconnaître les incapables protégés par un régime de
représentation.
19 Reconnaître les incapables protégés par un régime
d'assistance par un tiers.
20 Déterminer la sanction possible en cas de non-respect
des règles de protection des incapables.

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

21 Déterminer dans quelle mesure les parents peuvent


assurer séparément la gestion du patrimoine de
mineurs.
22 Reconnaître les cas dans lesquels le mineur d'âge est
mis sous tutelle.
23 Reconnaître, dans le domaine bancaire, les actes de
disposition que les parents ou le tuteur ne peuvent
accomplir sans l'autorisation préalable du juge de paix
(article 410 du C.Civ.).
24 Déterminer les conséquences juridiques des décisions
judiciaires statuant sur des sommes revenantes à un
mineur (article 379 du C.Civ.).
25 Déterminer si un enfant mineur non émancipé peut
ouvrir seul un compte d'épargne et dans quelle mesure
il peut effectuer des retraits (article 2 de la loi du
30 avril 1958).
26 Reconnaître les actes que le mineur émancipé peut
accomplir seul ou avec l'assistance d'un curateur et les
actes pour lesquels il a besoin de l'autorisation
préalable du juge de paix.

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

1.1 La formation du contrat et ses conditions de


validité
1.1.1 Formation du contrat
Le contrat est une convention par laquelle une ou plusieurs personnes
s'obligent envers une ou plusieurs autres à donner, à faire ou à ne pas faire
quelque chose (cf. article 1101 du C.CIV.).
• Donner : par exemple une somme d'argent, un titre de propriété,
etc.
• Faire : par exemple, exécuter un ordre de paiement
• Ne pas faire : par exemple, ne pas se faire une concurrence déloyale
La plupart des contrats sont « consensuels ».
Cela signifie qu'en principe, ils se forment uniquement par simple échange de
consentements entre les parties, sans qu'il faille respecter des conditions de
forme particulières.
Il suffit donc d'un accord (un consensus). Celui-ci consiste en l'acceptation par
l'une des parties de l'offre formulée par l'autre partie.
Le consentement peut être donné verbalement. L'écrit sert uniquement de
preuve.
Exemple de contrat consensuel : un contrat d'assurance.
Lorsque les parties ne sont pas en présence, le contrat se forme normalement
au moment où celui qui a formulé l'offre reçoit connaissance de l'acceptation
de ladite offre.
C'est notamment le cas lorsqu'un contrat se conclut par des échanges écrits,
quelle qu'en soit la forme : lettre, fax ou e-mail.
L'acceptation peut également se manifester par le paiement (s'il s'agit de la
contrepartie) ou la fourniture des services prévus dans le contrat.
Certains contrats exigent des conditions de forme complémentaires :
• Les contrats réels ne sont valables que moyennant la livraison d'une
chose.
Exemples : un prêt, un don manuel, etc.
• Les contrats solennels ne sont valables que moyennant le respect de
certaines conditions de forme, comme l'établissement d'un acte par
un notaire ou un autre fonctionnaire du Ministère public.
Exemples : une hypothèque, un contrat de mariage, la donation ou la vente
d'un bien immeuble, …
Certaines législations dérogent aux règles du droit commun. Ces lois
spécifiques (lex specialis) priment sur la loi générale. Nous en donnons ci-
dessous quelques exemples pratiques.
• En cas de vente « à distance » de services financiers, l'offrant doit
respecter des règles strictes, portant par exemple sur les

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

informations précontractuelles, le droit de renonciation... (Cf.


partie 3, chapitre 5).
• Un contrat de crédit à la consommation se forme par la signature
manuscrite ou électronique du contrat (cf. article VII.78 du Code de
Droit Economique, en abrégé CDE).
• En cas de recours à une « police présignée », le contrat d'assurance
se forme par la signature du document par le preneur.
La police présignée est un document d'usage courant pour la
conclusion d'une assurance solde restant dû et de certaines
assurances vie des branches 21, 23 et 26, dont la couverture contre
le risque de décès est inexistante ou limitée
(cf. article 57 de la loi du 4 avril 2014 relative aux assurances).

1.1.2 Conditions de validité d'un contrat


Les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont
faites (article 1134, alinéa 1er du C.CIV.).
Un contrat n'est donc valable que si les conditions légales ont été respectées.
L'article 1108 du C.CIV. prévoit quatre conditions en la matière :
• le consentement de la partie qui s'oblige ;
• sa capacité de contracter ;
• un objet certain qui forme la matière de l'obligation ;
• une cause licite dans l'obligation.
1. Le consentement des parties.
Pour être valable, le consentement doit être libre.
S'il y a vice de consentement, la nullité du contrat peut être invoquée.
Les vices de consentement sont :
• l'erreur. Il s'agit d'une fausse idée sur :
o la nature du contrat, par exemple croire que l'on fait une
opération d'épargne alors qu'il s'agit d'un placement à
risques ;
o l'objet du contrat, par exemple acheter telle action au lieu
d'une autre ;
o la personne, si le contrat a été conclu en fonction de cette
personne (ou de sa qualité).
Si l'erreur porte sur une qualité essentielle du contrat, la nullité de
celui-ci peut être invoquée ;
• le dol. Il s'agit de manœuvres frauduleuses d'une des parties pour
obtenir le consentement de l'autre partie. La nullité du contrat peut
être invoquée si, sans le dol, la partie n’avait pas contracté. Le dol
doit toujours être prouvé ;

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

• la violence. Elle résulte de la crainte d'une menace, physique ou


morale, qui a été déterminante dans le consentement.
Elle peut émaner d'une des parties ou d'un tiers ;
• la lésion. Il s'agit d'un préjudice subi par un déséquilibre entre les
prestations réciproques d'un contrat bilatéral.
Exemples :
o lorsque le prix d'un immeuble est inférieur à 7/12 de sa valeur ;
o en cas de préjudice subi par un mineur (cf. infra) ;
o lorsque les intérêts demandés pour un prêt sont considérés
comme abusifs par le juge (taux usuraire).
2. La capacité de contracter.
Certaines personnes n'ont pas la capacité juridique d'exercer leurs droits,
comme les mineurs d'âge et les interdits. Ces incapacités juridiques sont
examinées en détail dans la suite de ce cours.
3. Un objet certain :
Pour être valable, l'objet du contrat doit être déterminé ou
déterminable, possible et licite
(= conforme à l'ordre public et aux bonnes mœurs).
Sont par exemple illicites : les contrats ayant pour objet le blanchiment
de capitaux, les jeux de hasard, etc.
4. Une cause licite dans l'obligation :
La cause d'une obligation est la raison pour laquelle une partie s'engage.
Dans un contrat synallagmatique, la cause de l'obligation d'une partie
résidera généralement dans l'obligation de l'autre partie
Exemple : la cause de l'obligation de l'acheteur à payer un certain montant
réside dans l'obligation du vendeur à livrer le bien visé.
Comme pour l'objet, la cause doit être licite, et donc conforme à l'ordre
public et aux bonnes mœurs.

1.1.3 Sanctions en cas de non-validité du contrat


Un contrat qui ne répond pas aux conditions de validité peut être annulé. Il
est alors considéré comme n'ayant jamais existé.
Les parties doivent donc être remises dans la situation qui précède le contrat.
La nullité est absolue ou relative.
• Nullité absolue
La nullité absolue peut être invoquée par toute personne intéressée
en cas d'objet ou de cause illicite. Elle doit être soulevée d'office par
le juge, sans discussion.
• Nullité relative
La nullité relative peut être invoquée pour les conventions
contractées par erreur, violence ou dol ainsi qu'en cas de lésion.

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

Elle ne peut être invoquée que par la partie protégée par la loi
(comme un mineur ou la victime d'un dol ou d'une erreur). La nullité
relative est appréciée par le juge, au cas par cas.

1.2. Les modalités contractuelles


Certaines modalités contractuelles peuvent avoir un impact sur la formation,
l'exécution ou la dissolution du contrat. C'est notamment le cas de la
condition suspensive et de l'obligation solidaire.

1.2.1 La condition suspensive


L'obligation existe, mais son exécution est suspendue jusqu'à
l'accomplissement d'un événement déterminé.
Une fois celui-ci réalisé, l'obligation doit être exécutée.
Exemple : un contrat (compromis) de vente sous seing privé prévoyant que l'achat
d'un bien immeuble dépend de l'obtention d'un prêt (hypothécaire) dans le chef de
l'acquéreur.

1.2.2 L'obligation solidaire


Les modalités du contrat peuvent prévoir des débiteurs ou créanciers
multiples. C'est ce qui caractérise les obligations solidaires.
Nous n'examinons ici que le cas de la solidarité entre les débiteurs.
En règle générale, il n'y a pas de solidarité : chaque débiteur ne doit exécuter
que sa part dans la dette entière.
En cas d'obligation solidaire entre les débiteurs, on déroge à ce principe :
chacun des débiteurs peut être contraint par le(s) créancier(s) de financer la
totalité de l'obligation.
En s'adressant au débiteur le plus solvable, le créancier augmente ses
chances d'être payé. L'obligation solidaire entre les débiteurs est donc
primordiale en matière d'octroi de crédits.
En matière civile, la solidarité n'est jamais présumée : elle doit être stipulée
dans le contrat ou prévue par la loi.
En matière commerciale, la solidarité est la règle.
Elle est donc applicable, sauf convention contraire ou dérogation légale.

1.3. L'extinction des obligations contractuelles


Une obligation s'éteint dans les cas prévus par le Code civil (article 1234 et
suivants du Code civil).
Les principaux cas sont le paiement, la novation, la compensation, la remise
de dette et la prescription.
• Le paiement : c'est l'exécution de l'obligation.
Le paiement peut être effectué par tout tiers qui y a intérêt Exemple :
dans le cadre d'un crédit hypothécaire, le prêteur peut payer la prime
d'assurance incendie à la place de son débiteur si celui-ci ne l'a pas payée.

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

Le paiement peut même être effectué par une personne qui n'y a pas
intérêt, mais qui agit au nom du débiteur.
Le paiement doit être effectué au créancier ou à son mandataire.
Remarque : le paiement d'une somme d'argent par virement n'est
exécuté qu'au moment où le montant est crédité sur le compte du
créancier.
• La novation : il s'agit d'une convention en vertu de laquelle le
créancier et le débiteur s'accordent à éteindre une obligation
existante pour la remplacer par une autre convention.
Exemple : une dette remboursable en un an est remplacée par une dette
remboursable sur cinq ans.
En cas de novation, la banque a intérêt à maintenir expressément les
garanties initiales, comme les hypothèques.
• La compensation : lorsque deux parties sont réciproquement
débitrices, les dettes s'éteignent à concurrence de la moins élevée.
Exemple : X doit 1 000 euros à Y, et Y 800 euros à X.
Par la compensation, X ne doit plus que 200 euros à Y.
La compensation s'opère en principe automatiquement, mais peut
également résulter d'une convention ou d'une décision judiciaire.
Elle s'applique légalement pour autant que les dettes soient
personnelles, réciproques, fongibles (comme de l'argent), certaines,
liquides et exigibles (= échues).
Dans certaines circonstances, la compensation ne peut pas être
appliquée, comme en cas de faillite ou en matière de dettes d'impôt.
• La remise de dette : il s'agit d'une renonciation par le créancier en
faveur du débiteur.
• La prescription : l'obligation s'éteint automatiquement à défaut
d'action du créancier contre le débiteur pendant une période
déterminée par la loi.
Il existe dans le droit belge différents délais de prescription.

1.4. La preuve du contrat


Le droit de la preuve des obligations découlant du contrat est réglementé par
le livre 8 du Code civil, d’application depuis le 1er novembre 2020 (cf. loi du
13 avril 2019 portant création d’un Code civil et y insérant un livre 8 « La
preuve »).

1.4.1 Charge de la preuve


La charge de la preuve repose sur les deux principes suivants :
• Celui qui veut faire valoir une prétention en justice doit prouver
les actes juridiques ou faits qui la fondent.
• Celui qui se prétend libéré doit prouver les actes juridiques ou
faits qui soutiennent sa prétention (cf. art 8.4).

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

1.4.2 Modes de preuve


Le nouveau droit de la preuve fait une distinction entre la preuve libre et la
preuve réglementaire.
• La preuve libre : la preuve (d’actes juridiques) peut être apportée
par tous les modes de preuve (art. 8.8).
• La preuve réglementée : l'acte juridique portant sur une somme
ou une valeur égale ou supérieure à 3 500,00 euros doit être
prouvé par les parties par un écrit signé (art. 8.9).
La preuve réglementée comporte les exceptions suivantes :
o Preuve des actes juridiques unilatéraux ;
o Preuve par et contre les entreprises ;
o Impossibilité de prouver la valeur ;
o Impossibilité de prouver au moyen d’un écrit ;
o Preuve par et contre les tiers.
1.4.2.1 Preuve libre
Dans le régime de la preuve libre, la preuve peut être apportée par :
• Témoignage.
Il s’agit d’une déclaration faite par un tiers dans les conditions
déterminées par le Code judiciaire.
• Présomptions.
Il y a deux types de présomptions : la présomption de fait et la
présomption légale :
o La présomption de fait est un mode de preuve par lequel le
juge déduit l'existence d'un ou plusieurs faits inconnus à
partir d'un ou plusieurs faits connus ;
o La présomption légale qu'une loi attache à certains actes
juridiques ou faits modifie l'objet de la preuve ou, le cas
échéant, dispense celui au profit duquel elle existe d'en
rapporter la preuve.
• L’aveu.
L’aveu est une reconnaissance par une personne ou son
représentant spécialement mandaté d'un fait de nature à
produire contre elle des conséquences juridiques
L'aveu peut être judiciaire ou extrajudiciaire.
• Le serment (judiciaire).
Le serment est une déclaration sur l'honneur imposée à l'une des
parties sur décision d'un juge, dans les circonstances énoncées
par la loi.

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

1.4.2.2 Preuve réglementée


La preuve réglementée exige un écrit signé qui peut être un acte authentique
ou un acte sous seing privé :
• L'acte authentique
Il s'agit d'un acte établi par un fonctionnaire public, comme un
notaire, un greffier ou un juge.
Il est soumis à des conditions de forme légale et fait généralement
l'objet de mesures de publicité. Les actes authentiques ont force
exécutoire, sans devoir faire appel à un tribunal.
• L'acte sous seing privé
Il s'agit d'un acte établi par les parties elles-mêmes.
Il n'a en soi aucune force exécutoire, mais a pour les parties (ainsi
que pour leurs héritiers et ayants cause) la même force probante
qu'un acte authentique.
Les conditions de forme sont limitées :
o Les contrats doivent être signés par chaque partie.
La signature peut également être « électronique », c'est-à-dire
être constituée d'un ensemble de données électroniques
permettant d'identifier une personne déterminée et établissant
l'intégrité du contenu de l'acte.
La signature électronique a la même force probante que la
signature manuscrite, dans la mesure où les contraintes légales
ont été respectées (cf. article 8.1, 2°)).
Il en est généralement fait usage dans la pratique de la banque
digitale.
o Les contrats synallagmatiques (= à obligations réciproques)
doivent être établis en autant d'exemplaires que de parties.
Il existe des conditions de forme en de preuve particulière en matière
bancaire :
• L'article VII.78 du Code de droit économique prévoit que dans le
cadre d'une ouverture de crédit, la signature du client doit être
précédée de la mention manuscrite : « lu et approuvé pour x euros
sur crédit ».
La mention « lu et approuvé » est également courante pour les actes
que le débiteur n'a pas rédigés de sa propre main.
• En cas de cautionnement solidaire, les banques demanderont
d'apposer la mention manuscrite « bon pour caution solidaire pour
un montant de x euros ».
• Une banque peut légalement fournir à ses clients la preuve de toutes
ses opérations soit au moyen de documents originaux, soit au moyen
de copies photographiques, microphotographiques, magnétiques,
électroniques ou optiques de documents.

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

1.5. La capacité de contracter


1.5.1 Principes
La capacité est l'aptitude à poser valablement des actes juridiques.
La capacité est la règle, et l'incapacité l'exception.
Une personne dispose en principe de deux types de capacités juridiques :
• la capacité de jouissance, c'est-à-dire l'aptitude à être titulaire de
droits et obligations ;
• la capacité d'exercice, c'est-à-dire l'aptitude à exercer ses droits en
son nom et pour son compte.
Il peut y avoir deux causes d'incapacité juridique :
• l'âge, comme pour les mineurs (= jusqu’à 18 ans) ;
• l'état de santé, comme en cas de maladie mentale, coma, ...
Le Code civil prévoit principalement deux régimes de protection des
incapables :
• Le régime de représentation.
Le représentant légal agit au nom et pour le compte de l'incapable.
Exemple : les mineurs non émancipés.

• Le régime d'assistance.
L’incapable exerce ses droits avec l'assistance d'un tiers.
Exemple : les mineurs d’âge émancipés pour certains actes ;
Les personnes majeures déclarées incapables peuvent bénéficier de ces deux
types de protection, mais le régime d’assistance est privilégié (cf. 5.5).
Le non-respect de ces règles de protection peut entraîner l'annulation de
l'acte posé par l'incapable.
Nous examinons ci-dessous les règles essentielles des régimes de protection
des incapables en relation avec le patrimoine.

1.5.2 Mineur d'âge non émancipé


1.5.2.1 Administration légale du patrimoine par les parents
L'administration légale du patrimoine du mineur est exercée conjointement
par les deux parents (ou par l'un d'entre eux, s'il n'y en a plus qu'un).
Face à des tiers de bonne foi, chacun des parents peut poser seul des actes
d'administration sur la base d'une présomption de mandat de la part de
l'autre parent
Il n'en va toutefois pas de même pour les actes de disposition (la fermeture
d'un compte d'un mineur, par exemple), lesquels requièrent l'autorisation des
deux parents.

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

Les revenus du patrimoine sont affectés à l'entretien du mineur.


Le surplus peut être conservé par les parents (droit de jouissance légale),
sauf s'il s'agit d'un revenu de travail ou des fruits d'une donation avec
exclusion du droit de jouissance légale.
Les parents gèrent librement le patrimoine de l'enfant mineur,
à l'exception des actes visés à l'article 410 du C.Civ., pour lesquels ils devront
obtenir l'autorisation du juge de paix.
Dans la pratique bancaire, les parents peuvent accomplir librement des actes
comme :
• ouvrir un compte à vue, d'épargne ou de dépôt et y verser de
l'argent ;
• retirer de l'argent de ces comptes ;
• réinvestir les valeurs (titres et effets) arrivées à échéance ;
• percevoir les capitaux du mineur, en donner quittance et les
employer.
Sans l'autorisation préalable du juge de paix, les parents ne pourront pas
accomplir des actes (cf. article 410 du C.Civ.) comme :
• contracter un prêt ;
• hypothéquer des biens du mineur ;
• acheter un bien immeuble ;
• aliéner certains biens, comme un bien immeuble, des titres ou des
effets (actions, obligations, etc.) ;
• utiliser des sommes revenantes au mineur en vertu d'une décision
judiciaire.
La décision judiciaire doit prévoir le placement d'office de ces
sommes sur un compte ouvert au nom du mineur.
Ce compte est indisponible pendant la minorité, sauf autorisation du
juge de paix – cf. article 379 du C.Civ. ;
• une série d'autres actes de moindre importance dans la pratique
bancaire (cf. article 410 du C.Civ.).
1.5.2.2 Capacité limitée du mineur
Le mineur d'âge peut accomplir seul et valablement des :
• actes de la vie familiale, comme la reconnaissance d'un enfant ;
• actes conservatoires.
Il s’agit d’actes qui n'engagent pas le patrimoine, mais visent à le
conserver, comme faire effectuer des réparations urgentes à ses
biens ou souscrire des assurances pour protéger son patrimoine
(assurances de dommages).

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

L'ouverture d'un compte à vue est généralement considérée comme


un acte conservatoire qui ne met pas en danger le patrimoine de
l'enfant.
L'ouverture d'un compte à vue par un mineur peut donc être
autorisée, pour autant que le compte ne puisse pas présenter un
solde négatif.
La pratique des banques à cet égard est toutefois divisée.
La législation autorise cependant le mineur à se faire ouvrir un
compte d'épargne ou de dépôt, sans condition d'âge et sans
l'intervention de son représentant légal.
Le mineur ne peut en aucun cas accomplir les actes suivants :
• les actes cités à l'article 410 du C.Civ. ;
• les actes de commerce, comme la signature d'une lettre de change ;
• l'encaissement d'un paiement, sauf si la législation l'autorise.
Le mineur non émancipé a le droit de retirer de l'argent de son
compte d'épargne ou de dépôt à partir de l'âge de 16 ans, pour un
montant maximal de 125 euros par mois, sauf opposition de son
représentant légal.
Les autres actes, non réputés dangereux (cf. article 410 du C.Civ.), que le
mineur aurait accomplis seul ne peuvent être annulés que s'il y a lésion, c'est-
à-dire un appauvrissement sans utilité légale et disproportionné par rapport
au patrimoine du mineur (= nullité relative).

1.5.3 La tutelle
Il s'agit d'un régime de représentation d'un mineur dont le père et la mère
sont décédés, inconnus, absents ou dans l'impossibilité d'exercer leur
autorité.
Le plus souvent, le tuteur est désigné par l'un des parents (par testament ou
déclaration devant le juge de paix) ou, à défaut, par le juge de paix.
En qualité de représentant légal, le tuteur a notamment comme obligation de
gérer le patrimoine de l'enfant mineur et d'assurer son entretien.
Ses droits et obligations sont similaires à ceux des parents.
• Comme les parents, il doit obtenir l'autorisation du juge de paix pour
accomplir les actes cités à l'article 410 du C.Civ.
• Le tuteur peut aussi employer les revenus du patrimoine du mineur
pour assurer son entretien, mais le juge de paix peut en déterminer
les modalités pour protéger le mineur. Il peut notamment :
o fixer le budget annuel affecté à l'entretien du mineur ainsi que
les modalités d'emploi de l'excédent ;
o désigner les banques où peuvent être ouverts des comptes au
nom du mineur ;

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

o confier à une banque le soin de gérer les valeurs mobilières ;


o fixer les conditions de retrait de fonds ou de valeurs mobilières ;
o fixer les modalités d'un placement plus rémunérateur des avoirs.
• Le tuteur ne peut en aucun cas accomplir les actes qui lui sont
interdits, comme :
o les actes pouvant entraîner un appauvrissement sans
compensation (donation, légation, caution, etc.) ;
o l'achat de biens du mineur.
Le tuteur répond des dommages résultant d'une mauvaise gestion.

1.5.4 Le mineur émancipé


L'émancipation s'opère de plein droit par le mariage.
À partir de 15 ans, elle peut également être prononcée par le tribunal de la
famille, généralement à la demande des parents (ou de l'un d'entre eux) ou
du tuteur.
L'émancipation prend fin à la majorité.
Le mineur émancipé est assimilé à un majeur pour ce qui est de sa personne.
La gestion de son patrimoine est soumise à un régime d'assistance d'un
curateur (= l'époux en cas d'émancipation par le mariage ou qui est désigné
par le tribunal de la famille dans les autres cas).
Le mineur émancipé :
• peut accomplir seul des actes conservatoires et d'administration,
comme :
o percevoir ses revenus ;
o souscrire une assurance de dommages pour protéger son
patrimoine ;
o louer ses biens immeubles pendant moins de neuf ans ;
• est soumis à un régime d'assistance d'un curateur pour certains
actes, comme :
o initier des actions immobilières ou s'y opposer ;
o percevoir des capitaux et en donner quittance ;
o investir les capitaux perçus ;
• doit obtenir l'autorisation du juge de paix pour les actes cités à
l'article 410 du C.Civ. (cf. administration légale par les parents et le
tuteur), comme :
o emprunter de l'argent ;
o hypothéquer un bien immeuble ou le louer pendant plus de
neuf ans ;

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

o vendre un bien immeuble ;


• ne peut en aucun cas faire une donation ni exercer la fonction
d'exécuteur testamentaire (= actes interdits).

1.5.5 Protection des personnes majeures déclarées


incapables
La loi du 17 mars 2013 prévoit un statut global pour toute personne majeure
en situation d’incapacité (comme administration provisoire, minorité
prolongée, tutelle, conseil judiciaire, prodigues...) sous la dénomination
d’administration.
La réglementation doit permettre aux incapables d’exercer autant que
possible leurs droits, tant en ce qui concerne leur personne que leurs biens.
Dans ce but, le régime d’assistance est privilégié au lieu du régime de
représentation
Ces mesures de protection peuvent êtres :
• judiciaires ;
• extrajudiciaires.
1.5.5.1 Protection judiciaire
Il s’agit d’un système où le juge de paix ordonne des mesures de protection à
l’encontre de la personne majeure incapable (totalement ou partiellement,
définitivement ou provisoirement).
Ces mesures peuvent consister dans des mesures :
• d’assistance (en règle générale) ;
• de représentation par un administrateur provisoire.
Le juge ordonne le régime de protection le plus « humain » pour la personne
incapable, après avoir entendu toutes les personnes concernées.
Les actes en relation avec des biens accomplis en contradiction avec ces
mesures de protection peuvent être annulés pour cause de lésion.
1.5.5.2 Protection extrajudiciaire
Il s’agit d’un système où la personne majeure, capable d’exprimer sa volonté,
donne un mandat général ou particulier à une personne de son choix pour la
protection de ses biens, immédiatement ou plus tard.
Le mandat peut être rédigé sous seing privé ou par un notaire.
L’acte procurant le mandat doit être enregistré au Registre central des
contrats de mandat, géré par la Fédération Royale du Notariat Belge.

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

Chapitre 2 LES RÉGIMES MATRIMONIAUX

Finalités générales et d'examen


Sujets Finalités générales
Les personnes qui doivent prouver leurs connaissances professionnelles
peuvent :
1. Le régime 1. Reconnaître la définition et les caractéristiques du régime
matrimonial matrimonial primaire.
primaire 2. Reconnaître les droits et obligations de chacun des époux
concernant la cohabitation, la résidence conjugale, l'exercice
d'une profession, la gestion des revenus, l'ouverture de
comptes et la location d'un coffre-fort.
3. Décrire comment les revenus doivent être utilisés pour les
besoins du ménage.
4. Donner des exemples de mesures urgentes et provisoires.
5. Déterminer ce qu'est une action en nullité et en donner un
exemple.
2. Le régime 6. Décrire le régime matrimonial secondaire.
matrimonial 7. Distinguer le régime conventionnel (contractuel) du régime
secondaire légal.
8. Déterminer les trois patrimoines faisant partie du régime légal.
9. Reconnaître les principaux éléments pouvant faire partie de
chacun de ces patrimoines.
10. Déterminer qui gère le patrimoine propre et le patrimoine
commun.
11. Donner des exemples de cas exigeant le consentement de
chacun des époux en ce qui concerne le patrimoine commun.
12. Reconnaître les quatre causes de dissolution du régime
matrimonial.
3. Le contrat de 13. Décrire les trois principaux régimes matrimoniaux, autres que
mariage le régime légal, pouvant être choisis par contrat de mariage.
14. Se rappeler qu'un contrat de mariage doit être établi par acte
notarié.
15. Préciser les possibilités de modification d'un contrat de
mariage.
4. La cohabitation 16. Décrire la cohabitation légale.
légale 17. Reconnaître les conditions de forme d'une cohabitation légale.
18. Reconnaître les trois cas dans lesquels la cohabitation légale
prend fin.
19. Préciser les droits et obligations des cohabitants légaux en ce
qui concerne la contribution aux charges du ménage et
l'habitation commune.
20. Reconnaître le régime légal et la possibilité d'y déroger par
acte authentique.

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

Les régimes matrimoniaux régissent les rapports patrimoniaux entre les


époux. Ces rapports sont principalement organisés par le régime matrimonial
secondaire, qui dépend du régime choisi par les époux (régime légal ou
contractuel).
Outre le régime secondaire, il existe un autre régime – le régime primaire –
qui régit de manière contraignante les droits et obligations entre les époux.

Patrimoine des
époux

Régime primaire Régime secondaire


Applicable aux deux époux Dépend du régime choisi

Régime légal Régime contractuel


En l'absence d'un contrat de Choisi par contrat de mariage
mariage

2.1. Le régime matrimonial primaire


Le régime matrimonial primaire régit les droits et obligations des époux, quel
que soit le régime matrimonial secondaire choisi par leurs soins pour définir
leurs relations patrimoniales.
Ce régime, imposé par le Code civil, est prioritaire, automatique et
contraignant (les époux ne peuvent y déroger).

Le régime primaire vise à organiser la vie quotidienne du ménage, en


particulier :
1. les droits et obligations réciproques entre les époux ;
2. la protection du ménage ;
3. la protection du logement familial ;
4. les mesures en cas de difficulté (conjugale).

2.1.1 Droits et obligations des époux


Les deux époux ont des droits et obligations identiques. Ils :
• ont un devoir de cohabitation, de fidélité, de secours et d'assistance
(article 213 du C.Civ.) ;
• choisissent de commun accord la résidence conjugale.
À défaut d'accord, le domicile conjugal peut être désigné par le
tribunal de la famille (article 214 du C.Civ.).
L'accord du conjoint n'est pas requis :
• pour l'exercice d'une profession (article 216 du C.Civ.) ;

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

• pour l'encaissement et la gestion de ses propres revenus (article 217


du C.Civ.).
Il en va de même pour les revenus des biens communs. Ils doivent
toutefois être affectés aux besoins du ménage ;
• pour l'ouverture, à son propre nom, d'un compte de dépôt ou d'un
compte-titres et pour la location d'un coffre-fort.
À l'égard de la banque, chaque époux est considéré avoir seul la
gestion des comptes ou l'accès aux biens conservés dans le coffre-
fort.
En pratique, cela signifie que la banque ne doit pas se préoccuper de
l'origine des fonds ni du régime matrimonial (sauf en ce qui concerne
les crédits).
La banque a néanmoins l'obligation d'informer par courrier l'autre
conjoint de l'ouverture d'un compte ou de la location d'un coffre-
fort.

2.1.2 Protection du ménage


Le législateur accorde une importance particulière à la protection du
ménage, tant dans l'intérêt des membres du foyer que dans celui des
créanciers éventuels.
Pour cette raison :
• les deux époux doivent contribuer aux charges du ménage selon
leurs facultés (article 221 du C.Civ.).
Le plus aisé doit partager son train de vie avec le plus démuni ;
• la loi prévoit une solidarité2 entre les époux pour les besoins du
ménage et l'éducation des enfants, sauf si ces besoins sont excessifs
par rapport aux ressources du ménage (article 222 du C.Civ.).

2.1.3 Protection de la résidence familiale


L'accord des deux époux est nécessaire pour disposer de l'immeuble servant
au logement familial (comme pour une vente, une donation, etc.), peu
importe qui en est le propriétaire et indépendamment du régime
matrimonial.
Si le logement familial est un bien pris en location :
• le bail appartient conjointement aux deux époux, même si le contrat
a été conclu par l'un d'entre eux (longtemps) avant le mariage ;
• le propriétaire doit notifier la résiliation du contrat de bail par lettre
recommandée à chacun des époux ;

2
L'obligation de paiement de l'intégralité de la dette et pas uniquement d'une partie
de celle-ci.

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

• les époux ne peuvent résilier le contrat de bail que de commun


accord (en cas de conflit : tribunal de la famille).

2.1.4 Mesures en cas de difficulté (conjugale)


Si l'un des époux se trouve dans l'impossibilité de remplir ses obligations ou
omet de le faire, son conjoint dispose d'un ensemble de mesures lui
permettant de faire valoir ses droits :
1. mandat donné à son conjoint pour le représenter.
Ce mandat peut toutefois être révoqué à tout moment (article 219 du
C.Civ) ;
2. délégation de sommes.
Si l'un des époux ne contribue pas selon ses facultés aux charges du
ménage, le tribunal de la famille peut autoriser son conjoint à percevoir
les revenus et les sommes dues. Ce jugement est opposable aux
créanciers.
Ainsi, l'employeur du conjoint « coupable » pourrait être obligé de verser
le salaire (ou une partie du salaire) à l'autre époux ;
3. mesures urgentes et provisoires.
Si l'un des époux manque gravement à ses obligations ou que l'entente
entre les époux est sérieusement perturbée, son conjoint peut
demander au tribunal de la famille et de la jeunesse de prendre des
mesures urgentes et provisoires, relatives à la personne ou aux biens des
époux et des enfants
(cf. article 223 du C.Civ.).
Exemples : interdire d'aliéner des biens, de les hypothéquer, de les mettre en
gage…
Le tribunal de la famille peut s'adresser aux banques en :
o exigeant la communication d'informations, par exemple sur
la situation financière des époux ;
o imposant le blocage de comptes de dépôt ou de titres ;
4. demande en annulation : à la demande de l'un des conjoints, une série
d'actes déterminés par la loi peuvent être annulés par le tribunal de la
famille (cf. article 224 du C.Civ.) :
1. actes en violation de la protection du logement familial ;
2. actes en violation d'une interdiction d'aliéner ou d'hypothéquer des
biens, imposée dans le cadre de mesures urgentes et provisoires ;
3. donations qui mettent en péril les intérêts de la famille ;
4. sûretés personnelles qui mettent en péril les intérêts de la famille (les
sûretés sont expliquées au chapitre 4.2).
Cette dernière disposition vise en particulier le cautionnement
engageant le patrimoine propre d'un des époux, dans une mesure
telle qu'il ne peut plus contribuer aux charges du ménage.

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

Pour se prémunir des conséquences d'une annulation, les banques


disposent notamment des solutions suivantes :
o exiger un engagement personnel conjoint et solidaire de
chacun des époux ;
o demander une déclaration écrite de l'époux non garant
précisant, par exemple, « qu'il déclare avoir connaissance de
l'engagement de sûreté personnelle pris par son conjoint et
y marquer son accord exprès ».

2.2. Le régime matrimonial secondaire


Le régime matrimonial secondaire organise les relations patrimoniales du
ménage entre les époux et à l'égard de tiers, comme les créanciers.
Ces règles sont de droit complémentaire.
Le régime matrimonial secondaire se compose de deux régimes :
• le régime contractuel : c'est le régime matrimonial que choisissent
les époux par contrat de mariage ;
• le régime légal : c'est le régime matrimonial dont les règles sont
fixées par le législateur lorsque les époux :
o n'ont pas opté pour un régime contractuel (= sans contrat de
mariage) ;
o n’ont pas prévu de régime dérogatoire dans leur contrat de
mariage (art. 1451 in fine du Code civil)

2.2.1 Le régime légal


Dans le régime légal, nous distinguons trois patrimoines, constitués
d'éléments actifs et passifs :
• le patrimoine propre de chacun des époux (= deux patrimoines)
• le patrimoine commun.
2.2.1.1 Le patrimoine propre de chacun des époux
Le patrimoine propre est régi de manière indépendante par chacun des
époux. Il comprend essentiellement les éléments suivants :
ACTIF • biens et créances que chaque époux possédait avant son mariage
(par exemple : une maison sur son propre terrain) ;
• biens et créances acquis au cours du mariage par donation,
succession ou testament ;
• vêtements et objets personnels ;
• droits littéraires, artistiques ou industriels ;
• indemnisation pour incapacité physique personnelle ;
• droit de propriété des biens professionnels, actions et clientèle
• droit à une pension, une rente viagère ou autres droits personnels
assimilés ;
• biens acquis en remplacement/reconstitution de biens propres.

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

PASSIF Les dettes :


• contractées avant le mariage ;
• grevant des libéralités faites à l'un des époux pendant le mariage ;
• contractées par l'un des époux dans l'intérêt exclusif de son
patrimoine ;
• découlant d'une sûreté personnelle ou réelle donnée par l'un des
époux dans un intérêt autre que celui du patrimoine commun ;
• provenant d'un acte que l'un des époux a accompli seul alors qu'il
fallait les deux consentements ;
• résultant d'une profession interdite (cf. article 216 du C.Civ.) ;
• résultant d'une condamnation pénale ou d'un acte illicite par l'un
des époux.
Le paiement des dettes propres a lieu sur le patrimoine propre.
2.2.1.2 Le patrimoine commun
ACTIF • revenus professionnels ;
• valeur comptable constituée pendant le mariage des biens
professionnels, actions et clientèle ;
• indemnité pour incapacité économique (perte de revenu à
suite de dommages corporels) ;
• revenus de biens propres ;
• biens donnés ou légués aux deux époux ;
• biens dont il n'est pas prouvé qu'ils soient propres.
PASSIF • dettes contractées par les deux époux (ensemble ou
solidairement), comme un emprunt hypothécaire pour l'achat
d'une habitation commune ;
• dettes contractées par un seul des époux dans l'intérêt de la
famille ou du patrimoine commun ;
• dettes à charge de donations au profit des deux époux ;
• dettes alimentaires ;
• dettes dont il n'est pas prouvé qu'elles soient propres.
Les trois patrimoines sont en principe engagés par les dettes communes.
Le patrimoine propre du conjoint non contractant n'est toutefois pas engagé
pour les dettes relatives aux besoins du ménage si celles-ci sont excessives,
les dettes professionnelles, les intérêts des dettes propres et les dettes
alimentaires en faveur des enfants de l'un des époux.
La preuve qu'un bien appartient au patrimoine propre ou commun peut être
donnée entre les époux par tous les moyens légaux possibles (comme une
facture ou un contrat/inventaire sous seing privé).
À l'égard de tiers, la preuve ne peut se faire que par des titres ayant date
certaine ou des documents émanant d'un service public ou qui sont imposés
par la loi.
Exemples : extraits de comptes bancaires ou de comptes d'épargne,
inventaire d'une succession, acte authentique de donation, documents
cadastraux.

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

2.2.1.3 La gestion des patrimoines


La gestion comprend :
1. l'administration journalière ;
2. la jouissance (l'utilisation) ;
3. la disposition (la possibilité de vendre, d'hypothéquer, de donner en
gage, de donner).
La gestion diffère selon qu'il s'agit du patrimoine propre ou du patrimoine
commun.
• Chaque époux gère seul son patrimoine propre, à l'exception de
l'immeuble affecté au logement principal de la famille (l'époux
propriétaire doit disposer de l'accord de son conjoint).
• En principe, le patrimoine commun est géré par chacun des deux
époux, à égalité.
Cela signifie que chaque époux peut agir séparément. Il existe
toutefois deux exceptions :
1. les actes nécessaires à la profession sont posés par l'époux qui
exerce l'activité professionnelle, sans l'intervention de son
conjoint ;
2. pour les actes de gestion particulièrement importants, le
consentement des deux époux est requis (= gestion conjointe),
comme dans les cas suivants :
o achat, vente, hypothèque ou donation d'un bien immeuble ;
o achat ou vente d'un fonds de commerce ;
o bail de plus de neuf ans ;
o achat à tempérament ;
o souscription d'un emprunt ou d'un crédit à la consommation,
sauf lorsque cela s'avère nécessaire aux charges du ménage
ou à l'éducation des enfants ;
o créances hypothécaires (cession, mise en gage, levée,
réception d'un remboursement) ;
o offre, acceptation ou refus d'une donation commune.
2.2.1.4 La dissolution du régime légal
Le régime légal est dissolu par :
1. le décès d'un des époux ;
2. le divorce ou la séparation de corps et de biens ;
3. la séparation de biens judiciaire (prononcée par le tribunal de
première instance) ;
4. le changement de régime matrimonial.

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

La dissolution entraîne la liquidation et le partage des patrimoines, après


l'établissement d'un inventaire (description avec estimation de la valeur des
biens et dettes en commun).

L'inventaire doit être établi dans les trois mois suivant la dissolution du
régime légal, par acte authentique ou par acte sous seing privé si toutes les
parties intéressées sont majeures et y consentent.

La liquidation précède le partage. La composition des trois patrimoines est


déterminée au moment de la dissolution. Tous les biens acquis après la
dissolution sont propres, de même que les dettes contractées après la
dissolution.
Avant la liquidation, il faut établir un relevé des sommes, valeurs et biens
devant être rendus au patrimoine commun par le patrimoine propre d'un
des époux et réciproquement.
La propriété des biens professionnels, des actions et de la clientèle fait partie
des biens propres dans le cadre d’un régime de communauté. Le propriétaire
doit néanmoins indemniser son ex-conjoint sur base de leur valeur
comptable au moment de la dissolution du mariage. Cela peut éviter la
liquidation d’une entreprise.

2.2.2 Le régime contractuel


2.2.2.1 Le contrat de mariage
Les époux qui ne souhaitent pas être soumis au régime légal peuvent choisir
un régime matrimonial contractuel. Pour ce faire, ils doivent procéder à
l'établissement d'un contrat de mariage avant de se marier.
Le contrat de mariage est un acte notarié. Il est établi avant le mariage, mais
ne prend effet qu'après l'accomplissement du mariage. Comme le contrat de
mariage diffère du régime légal, une mesure de publicité particulière est
prévue par l’enregistrement dans le Registre central des contrats de mariage.
Par le contrat de mariage, les époux peuvent choisir un des quatre régimes
matrimoniaux suivants.
1. Régime légal, adapté quant à la composition de l'actif commun ou
quant à son partage ;
2. Régime de communauté universelle ;
3. Régime de séparation de biens pure et simple ;
4. Régime de séparation de biens avec participation aux acquêts
(depuis le 1er septembre 2018).
Dans ce 4ème régime matrimonial les patrimoines restent séparés,
mais les époux conviennent qu’une part des acquêts réalisés pendant
le mariage est dû par un des époux à l’autre époux (économiquement
défavorisé) en cas de dissolution du mariage.

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

En cas de régime de séparation de bien, les époux peuvent convenir d’une


clause de « correction judiciaire en équité » dans leur contrat de mariage
(depuis le 1er septembre 2018).
Au moyen de cette clause d’équité, les époux conviennent que le juge peut
obliger un des époux à céder une partie de son patrimoine (maximum 1/3) à
l’époux économiquement défavorisé en cas de dissolution du mariage, si des
circonstances imprévues ont mené à une iniquité manifeste.
Exemple. Un des époux a quitté son travail pour consacrer plus de temps au ménage
et à la famille.
Le régime de séparation de biens avec participation aux acquêts et la clause
d’équité renforcent la solidarité entre les époux : l’époux économiquement
favorisé compense les pertes subies par l’époux économiquement
défavorisé.
Le notaire a l’obligation d’expliquer ces deux possibilités ainsi que leurs
conséquences juridiques.
2.2.2.2 Modifications du contrat de mariage
Les époux ont également la possibilité de modifier leur contrat de mariage
pendant le mariage.
Ils peuvent ainsi, notamment :
• modifier la composition des différents patrimoines ;
• étendre le patrimoine commun ou le restreindre ;
• convenir d'une communauté universelle.
Les époux doivent agir de commun accord et par le biais d'un acte
authentique passé devant notaire, lequel doit prendre les mesures de
publicité qui s'imposent (portant notamment sur la publication dudit acte au
Moniteur belge).

2.3. La cohabitation légale


2.3.1 Déclaration de cohabitation légale
Par « cohabitation légale », il y a lieu d'entendre la situation de vie commune
de deux personnes physiques ayant fait une déclaration écrite à ce sujet
auprès du fonctionnaire de l'État civil de la commune du domicile des
cohabitants.
Pour faire cette déclaration, les deux cohabitants doivent remplir les
conditions suivantes :
1. ne pas être liés par un mariage ou par une autre cohabitation légale ;
2. avoir la capacité de contracter.
Il n'y a pas de condition relative au sexe ou au lien de parenté.

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

2.3.2 Fin de la cohabitation légale


La cohabitation légale prend fin par :
• le mariage d'un des cohabitants ;
• son décès ;
• une déclaration écrite émanant des deux cohabitants ou de l'un
d'entre eux, remise au fonctionnaire de l'État civil de la commune du
domicile des cohabitants.

2.3.3 Droits et obligations des cohabitants


Les droits et obligations des cohabitants sont similaires à ceux des époux
dans le cadre du régime matrimonial primaire, notamment en ce qui
concerne :
• la protection du logement familial ;
• la contribution aux charges du ménage, en fonction de leurs
possibilités ;
• les dettes de l'un des cohabitants, contractées afin de contribuer aux
charges de la vie commune et à l'éducation des enfants : elles
engagent solidairement l'autre cohabitant, sauf si elles sont
excessives par rapport aux ressources.

2.3.4 Les biens des cohabitants


La loi instaure un système de séparation de biens, sauf si les cohabitants y
ont dérogé par convention.
Chacun des cohabitants légaux est propriétaire :
• des biens dont il peut prouver la propriété ;
• des revenus de son patrimoine et de son activité professionnelle.
Les biens (et les revenus qui en découlent) dont aucun des deux cohabitants
ne peut prouver la propriété sont présumés appartenir aux deux, en
indivision.
Les cohabitants peuvent régler les modalités de leur vie commune dans une
convention authentique.
En cas d’achat d’un bien immobilier, un couple non marié peut apporter
anticipativement ce bien dans la communauté du mariage si le couple se
marie. Cela évite de devoir payer deux fois des frais de notaire.

2.3.5 Mesures en cas de difficulté


Si l'entente entre les cohabitants est gravement perturbée, le tribunal de la
famille peut, à la demande de l'un des cohabitants, prendre des mesures
urgentes et provisoires.

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

Ces mesures peuvent concerner le domicile commun, la personne et les


biens des cohabitants et/ou de leurs enfants ou les obligations légales ou
contractuelles de la vie commune.

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

Chapitre 3 LE DROIT SUCCESSORAL

Finalités générales et d'examen


Sujets Finalités générales
Les personnes qui doivent prouver leurs
connaissances professionnelles peuvent :
1. Introduction : notions, 1. Expliquer différentes notions : droit successoral,
ouverture de la succession succession légale et testamentaire, héritiers
et ses conditions, droits de réservataires, pleine propriété, nue-propriété et
succession usufruit.
2. Déterminer ce que doit faire un établissement
financier lors de l'ouverture d'une succession.
3. Reconnaître les éléments à prendre en compte
dans le calcul des droits de succession (montant
hérité et degré de parenté) et garder à l'esprit
que les taux diffèrent selon les Régions.

2. La succession légale 4. Décrire les éléments qui composent la


succession.
5. Éclaircir la situation du conjoint survivant et des
enfants en tant qu'héritiers.
6. Expliquer ce qu'est la « transformation de
l'usufruit ».
3. La part réservataire 7. Distinguer la part disponible de la réserve.
8. Citer les héritiers réservataires.
9. Déterminer ce qu'est la réserve et que la réserve
de chaque héritier réservataire est exprimée par
une fraction.
10. Reconnaître le sort de la réserve si celle-ci est
affectée.
4. La succession testamentaire 11. Définir la succession testamentaire.
12. Reconnaître les critères de validité d'un
testament olographe.
5. L'acceptation et le refus 13. Reconnaître les trois options de l'héritier.
d'un héritage 14. Expliquer chacune de ces options.

6. Donation/Don manuel 15. Comparer une donation avec un testament.


16. Reconnaître une donation notariale.
17. Définir le don manuel.

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

3.1. Introduction
3.1.1 Notions
Le droit successoral précise les règles qui déterminent le transfert d'une
succession d'un défunt (le « de cujus » ou « testateur ») à ses héritiers.
La succession comprend l'ensemble des biens et des dettes du défunt au
moment du décès.
Le transfert de la succession peut être déterminé par la loi (succession
légale), par un testament (succession testamentaire) ou par un acte de
donation (succession contractuelle).
• La succession légale.
Il s'agit des règles d'attribution fixées par la loi si le défunt n'a pas
testé, en faveur des héritiers légitimes, c'est-à-dire les personnes
ayant un lien de parenté avec le défunt ainsi que l'époux survivant.
Les héritiers réservataires sont les héritiers auxquels la loi a réservé
une partie de la succession.
• La succession testamentaire.
Il s'agit du transfert réglé par la volonté du défunt dans un
testament.
En principe, chacun a le droit de disposer librement de ses biens
pour le jour de son décès.
• La succession contractuelle.
Il s'agit de la succession attribuée en vertu d'un acte de donation ou
du contrat de mariage entre époux qui prend effet après le décès du
donateur.
La succession peut être dévolue en pleine propriété, en usufruit ou en nue-
propriété.
• La pleine propriété est le droit de jouir de son bien et de pouvoir en
disposer de la manière la plus absolue. La pleine propriété comprend
la nue-propriété (droit de disposer du bien) et l'usufruit (droit d'en
user et d'en jouir).
• La nue-propriété est le droit de pleine propriété du bien sans le droit
d'usufruit.
Le droit du nu-propriétaire se limite donc au droit de disposition
(comme le droit de pouvoir vendre le bien, par exemple).
• L'usufruit est le droit temporaire à l’usage et à la jouissance, de
manière prudente et raisonnable, d’un bien appartenant au nu-
propriétaire avec l’obligation de restituer celui-ci à la fin de son droit.
L'usufruitier a le droit d'user du bien et d'en percevoir les fruits
(comme des loyers, par exemple), mais il ne peut en disposer.

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

3.1.2 Ouverture de la succession et conditions


La succession s'ouvre à l'endroit où la personne décédée avait sa résidence
principale et au moment de son décès (= comme précisé dans l'acte de
décès).
Pour hériter de la succession, les héritiers doivent :
• être en vie lors de l'ouverture de la succession.
Un enfant déjà conçu à l'ouverture de la succession devient héritier
s'il naît vivant et viable ;
• ne pas se trouver dans une situation d'indignité, c'est-à-dire ne pas
avoir commis de faits graves (définis par la loi) à l'encontre du
défunt, comme une condamnation pour, notamment, meurtre ou
tentative de meurtre sur le testateur.
L’héritier (s’il s’agit du conjoint survivant) ne peut également pas
être déchu de son autorité parentale à l’égard des enfants issus de
son mariage avec le défunt.
• avoir accepté la succession.
Dès qu'un établissement financier est informé du décès de l'un de ses clients,
il est tenu de bloquer les avoirs :
• au nom du défunt ;
• au nom du conjoint du défunt ;
• à un nom commun.
Pour pouvoir débloquer les avoirs en faveur des héritiers, la banque doit
d'abord déclarer le montant de tous les avoirs et de toutes les dettes à
l'Administration de la TVA, de l'enregistrement et des domaines.
Le fisc demande également un inventaire du contenu des coffres.
Les ayants droit peuvent procéder au déblocage des avoirs sur présentation
d'un :
• acte d'hérédité, établi par le notaire ;
• certificat d'hérédité, délivré par le receveur d'un bureau
d'enregistrement.
Le « certificat d'hérédité » signé par l'administration communale pour des
sommes minimes et l'« acte de notoriété » dressé par le juge de paix ne sont
plus suffisants pour le déblocage.
Le partenaire survivant (époux ou cohabitant légal) peut, sans qu'un acte ou
certificat d'hérédité ne soit exigé, se voir attribuer à titre d'acompte pour
faire face aux dépenses urgentes la moitié de la somme présente sur tous les
comptes, avec un maximum de 5.000 euros.

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

3.1.3 Droits de succession


Il s'agit d'une taxe perçue sur la valeur nette de l'ensemble des biens
transférés dans le cadre d'une succession.
Les compétences en matière de droits de succession ont été transférées aux
Régions (Région flamande, Région de Bruxelles-Capitale et Région wallonne).
Pour déterminer le régime devant être appliqué, il faut vérifier dans quelle
Région le défunt a établi son domicile officiel le plus longtemps pendant les
cinq années précédant son décès.
Pour connaître le montant des droits de succession, les héritiers, légataires
ou donataires doivent introduire une déclaration de succession auprès du
bureau d'enregistrement compétent.
Le taux des droits de succession est déterminé par région en fonction du lien
de parenté entre le défunt et l'ayant droit.
Plus éloigné est le lien de parenté, plus élevé sera le taux.
Pour déterminer ce taux, les ayants droit sont répartis en plusieurs
catégories.
Chaque catégorie est ensuite subdivisée en différentes tranches :
le taux d'imposition augmente en fonction du montant de la succession.
Les tarifs entre les héritiers en ligne directe étaient les suivants fin 2015 (les
montants se réfèrent à la part de l’héritage, sur laquelle le pourcentage est
ensuite appliqué).
Région Bruxelles-Capitale Région wallonne Région flamande.
0 – 50.000 EUR : 3% 0 - 12.500 EUR : 3% 0 – 50.000 EUR : 3%
50.000 – 100.000 EUR : 8% 12.500 - 25.000 EUR : 4% 50.000 - 250.000 EUR : 9%
100.000 – 175.000 EUR : 9% 25.000 - 50.000 EUR : 5% > 250.000 EUR : 27%
175.000 – 250.000 EUR : 18% 50.000 - 100.000 EUR : 7%
250.000 – 500.000 EUR : 24% 100.000 - 150.000 EUR : 10%
> 500.000 EUR : 30% 150.000 - 200.000 EUR : 14%
200.000 – 250.000 EUR : 18%
250.000 EUR – 500.000 EUR : 24%
> 500.000 EUR : 30%

3.2. La succession légale


3.2.1 Composition de la succession
La succession comprend l'ensemble des biens et des dettes du défunt au
moment du décès.
Pour déterminer le contenu de cet ensemble, il faut d'abord vérifier si le
défunt était marié.
Si le testateur était marié au moment de son décès, il faut tenir compte du
régime matrimonial applicable (cf. chapitre consacré aux régimes
matrimoniaux). La succession comprend :
• le patrimoine du défunt ;
• la part du défunt dans le patrimoine commun.

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

3.2.2 Détermination des héritiers légaux


Dans l'hypothèse où le défunt n'ait pas laissé de testament, la loi précise qui
sont les héritiers et quelle est la quote-part de chacun dans la succession.
À cet effet, la loi a établi trois critères liquidatifs :
1. l'ordre ;
2. la ligne ;
3. le degré.
3.2.2.1 L'ordre
Les « ordres » classent les héritiers légaux en quatre catégories, en fonction
du lien de parenté avec le défunt. Ces ordres sont hiérarchisés et successifs,
car ils s'excluent l'un l'autre : s'il y a des héritiers du premier ordre, ceux du
deuxième ordre ne pourront pas hériter, et les héritiers du troisième ordre
ne pourront hériter que s'il n'y a pas d'héritier du premier ni du deuxième
ordre. Le conjoint survivant occupe une place prioritaire dans chaque ordre.

ORDRE LIEN DE PARENTÉ HÉRITIERS


er
1 Descendants Enfants, petits-enfants, arrière-petits-
enfants
2e Ascendants et collatéraux Parents, frères, sœurs et leurs
privilégiés descendants
3e Ascendants Parents, grands-parents, arrière-
grands-parents
4e Collatéraux Oncles et tantes, cousins et cousines,
grands-oncles et grands-tantes

Lorsque le défunt n'a aucun héritier dans les quatre ordres, sa succession
revient à l'État.
3.2.2.2 La ligne
La ligne est formée par une suite de générations successives.
• La ligne directe.
C’est la ligne de personnes apparentées directement les unes aux
autres, de manière ascendante (comme le père, la grand-mère) ou
descendante (comme le fils, le petit-fils).
• La ligne collatérale.
C’est la ligne de personnes apparentées entre elles par un parent
commun (comme une sœur, un cousin, un oncle, etc.).
3.2.2.3 Le degré
La succession légale prévoit qu'à l'intérieur de chaque ordre, les héritiers du
degré le plus proche l'emportent sur les autres.
S'il y a plusieurs héritiers du même degré, le partage se fait à parts égales
(sauf représentation).

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

Les degrés déterminent la distance entre les héritiers. Chaque degré


représente une génération.
Détermination du degré :
• en ligne directe : on compte le nombre de générations entre le
défunt et l'héritier ;
• en ligne collatérale : on compte le nombre de générations entre le
défunt et le parent commun, puis entre celui-ci et l'héritier.
Exemple : il y a deux degrés entre un frère et sa sœur (frère > 1 > parent
commun > 2 > sœur).

3.2.2.4 Représentation
La priorité établie par ces trois critères peut être interrompue en cas de
représentation. Si au décès du testataire, l'un des héritiers est déjà décédé,
ses descendants les plus proches prennent sa part dans la succession.
Exemple : Julie et Marie sont deux sœurs. Marie, mère de deux enfants, est morte
avant son père. Au décès du père, Julie est donc la seule héritière au premier degré.
La part de Marie reviendra toutefois à ses deux enfants, car ils « représentent »
Marie aux côtés de Julie.

3.2.3 Dévolution successorale


3.2.3.1 En l'absence d'un conjoint survivant
En l’absence de conjoint survivant, a dévolution tient compte de l'ordre de
succession :
• Succession du premier ordre (si uniquement des héritiers du premier
ordre) : chacun reçoit une part égale de la succession.
Exemple : une part égale pour chaque enfant de la mère décédée (s'il y a
des héritiers de différents mariages, ils n'hériteront que de la part du parent
dont ils descendent).
• Succession du deuxième ordre (si aucun héritier du premier ordre) :
la succession est dévolue à parts égales aux héritiers du deuxième
ordre.
Exemple : succession avec deux parents et des frères et sœurs du deuxième
ordre : les parents reçoivent chacun un quart de la succession de l'enfant
décédé, le reste (la seconde moitié) étant dévolu à parts égales aux frères
et sœurs.
• Succession du troisième et quatrième ordre : la succession est
divisée (fendue) en deux parts égales, l'une pour la branche
paternelle et l'autre pour la branche maternelle.
C'est ce que l'on appelle « la fente ».

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

Héritiers Part de l'héritage

Enfants Chacun une part égale

Parents + frères et sœurs Père : ¼ – mère : ¼


Reste : parts égales entre frères et
sœurs

Parents, grands-parents Fente : ½ ligne paternelle – ½ ligne


maternelle

Oncles et tantes, neveux et Fente : ½ ligne paternelle – ½ ligne


nièces maternelle

3.2.3.2 En présence d'un conjoint survivant


Le droit successoral du conjoint survivant est déterminé par l'existence ou
non d'autres héritiers et de l'ordre de ces héritiers :
• il n'y a pas d'autres héritiers légaux : le conjoint survivant hérite de la
pleine propriété de l’ensemble de la succession ;
• le conjoint survivant est en concours avec des héritiers du 1er ordre
(enfants) :
il reçoit le droit d'usufruit sur l'ensemble de la succession.
Les enfants ne reçoivent donc que la nue-propriété ;
• le conjoint survivant est en concours avec des héritiers du 2ème et 3ème
ordre (parents, grands-parents, frères, sœurs) :
il hérite du droit de pleine propriété sur les biens de la communauté
et du droit d'usufruit sur le patrimoine propre du défunt.
Les autres héritiers ont donc uniquement droit à la nue-propriété du
patrimoine propre du défunt.
• le conjoint survivant est en concours avec des héritiers du 4e ordre
(collatéraux : oncles, tantes, cousins, cousines, ...) :
il hérite de la pleine propriété de l’ensemble de la succession.

Cohéritiers Part du conjoint survivant


Aucun. Pleine propriété de l'ensemble de la
succession.
Enfants. Usufruit de l'ensemble de la succession.
Parents, grands-parents, Pleine propriété des biens de la communauté
frères et sœurs. et usufruit du patrimoine propre du défunt.
Autre. Pleine propriété de l'ensemble de la
succession.

En cas de famille recomposée, les conjoints peuvent convenir de se


déshériter totalement au profit de leurs propres enfants.

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

Le conjoint survivant est également un héritier réservataire, comme nous


l'expliquons ci-dessous.
3.2.3.3 Transformation de l'usufruit
La division du droit de propriété peut présenter des inconvénients majeurs
pour l'usufruitier comme pour le nu-propriétaire
(par exemple : lorsque l'usufruitier n'a pas les moyens d'entretenir le bien ou
que celui-ci n'est pas adapté à ses besoins).
Pour pallier ces inconvénients, la loi prévoit la possibilité de transformer
l'usufruit en autre chose.
Ainsi, l'usufruit peut être converti :
• en pleine propriété : l'usufruitier rachète la nue-propriété, par
exemple en transférant l'usufruit sur d'autres biens ;
• en une somme d'argent ou une rente : le nu-propriétaire rachète
l'usufruit contre le paiement d'une somme d'argent ou d'une rente.
Sauf restriction légale, la conversion peut avoir lieu à l'égard de tout usufruit
attribué au conjoint survivant (que la succession soit légale ou qu'elle
découle d'un contrat de mariage ou d'une autre disposition contractuelle).
La conversion peut être demandée tant par le conjoint survivant que par les
enfants.
En tout cas, il faut obtenir l'autorisation du conjoint survivant pour la
conversion de l'usufruit sur le logement familial, le mobilier et les
équipements ménagers. Le juge ne peut ordonner la conversion sans cet
accord.
S’il y a des enfants d’une relation antérieure, les conjoints peuvent convenir,
à certaines conditions, que le conjoint survivant doit quitter ‘habitation
familiale au plus tôt 6 mois après le décès.
Entre temps le conjoint survivant bénéficie d’un droit d’habitation (pas
d’usufruit) sur l’habitation familiale.

3.3. La part réservataire


3.3.1 Principe
Il est possible de déroger à la succession légale au moyen d’un testament ou
d’une donation et, entre les parents et leurs descendants, au moyen d’un
pacte successoral (cf. 3.4).
Le partage de la succession est alors partiellement déterminé par le défunt
lui-même.
Dans ce but, il doit toutefois tenir compte de :
• la part disponible : la partie du patrimoine dont on peut disposer
librement, après déduction des réserves ;

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

• la part non disponible, la réserve légale : la partie du patrimoine


qu’on doit attribuer aux héritiers réservataires.
La réforme du droit successoral, entrée en vigueur le 1er septembre 2018, a
apporté quelques modifications dans la part disponible et réservée.3

3.3.2 Les héritiers réservataires


Les héritiers « réservataires » sont les :
• enfants et leurs descendants :
Depuis le 1er septembre 2018, la réserve légale des enfants (non
disponible), s’élève à la moitié des biens de la succession,
indépendamment du nombre d’enfants.
Cette réserve globale est partagée en parts égales entre les enfants.
L’autre moitié est disponible.
Nombre d’enfants Part disponible Part par enfant
1 1/2 1/2
2 1/2 1/4
3 1/2 1/6
4 1/2 1/8

• le conjoint survivant
La réserve du conjoint survivant porte sur l’usufruit :
o soit de la moitié (½) de la succession totale (réserve
générale, abstraite) ;
o soit de l’immeuble affecté au logement familial,
indépendamment de sa valeur, et des meubles qui le
garnissent (réserve spécifique, concrète).
Le conjoint survivant choisit la réserve qu’il réclame.
Si la réserve concrète a une valeur moindre que celle de la réserve
abstraite, il peut mettre son dévolu sur d’autres biens de la
succession, jusqu’à ce que la valeur de la réserve abstraite soit
atteinte.
S’il y a d’autres héritiers réservataires (des descendants), la réserve
du conjoint survivant est déduite en priorité de la partie disponible.
Les cohabitants légaux disposent d’un droit de succession (usufruit
sur l’habitation familiale et des meubles garnissant) mais ne sont
pas des héritiers réservataires. Les cohabitants de fait ne sont pas
des héritiers.

3
Loi du 31/07/2017 modifiant le Code civil en ce qui concerne les successions et les
libéralités et modifiant diverses autres dispositions en cette matière.

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

Depuis le 1er septembre 2018, les parents et les grands-parents ne sont plus
des héritiers « réservataires ».
Dans la mesure où ils sont nécessiteux, ils ne disposent que d’une créance
alimentaire à charge de la succession. Cette créance alimentaire est limitée à
¼ de la masse de tous les biens existants au décès du donateur ou testateur
(cf. art 922 C. civ.).

3.3.3 Réduction de la réserve si elle est atteinte


Si la partie disponible est dépassée, les héritiers réservataires peuvent
demander au décès du testateur de procéder à une « réduction ».
Ce qui a été donné en trop devra être rendu (en valeur) à la succession,
jusqu’à la reconstitution de la réserve légale.
La réduction n’est pas automatique, elle doit être réclamée auprès du
tribunal par les héritiers réservataires concernés.
Si la réserve est atteinte par des legs consentis par testament, les legs seront
réduits proportionnellement.
Pour effectuer la réduction, la valeur des donations est déterminée sur base
de sa valeur intrinsèque le jour du décès
(= indexée).
Avant le 1er septembre 2018 elle était déterminée le jour de la donation.

3.3.4 Le pacte successoral


Les parents et les descendants peuvent décider ensemble de la future
succession au moyen d’un pacte successoral moyennant le respect de
conditions strictes.
Ceci est une des principales modifications de la réforme du droit de
succession entrée en vigueur le 1er septembre 2018. Les accords sur la
succession sont en principe interdits.
Il existe deux types de pactes successoraux :
• le pacte successoral familial (pacte familial global) ;
• le pacte successoral ponctuel.
Dans un pacte successoral familial (global), un des parents ou les deux
parents passent un accord sur la succession avec l’ensemble des descendants
en ligne directe. Tous les héritiers doivent marquer leur accord.
L’objectif est d’assurer un équilibre « subjectif » entre les enfants.
Il est notamment tenu compte :
• des créances, des donations (comme le bénéfice d’une assurance
vie) et d’autres avantages obtenus par chaque enfant (comme un
droit d’habitation, des études coûteuses) ;
• des revenus des héritiers présumés (par exemple un héritier qui
dispose d’un revenu professionnel qui représente un multiple du
revenu d’un autre héritier).

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

Les héritiers sont ainsi mis sur un pied d’égalité afin d’éviter des conflits
éventuels dans le futur.
Un saut de génération peut aussi être convenu afin de permettre aux petits
enfants d’hériter directement de la succession des grands parents.
Un pacte successoral ponctuel peut aussi être conclu avec des héritiers
déterminés sur des aspects spécifiques de la succession future, comme :
• la valeur d’une donation déterminée ;
• les donations et avances sur héritage ;
• les réductions ou les rapports ;
• des avantages pour un enfant handicapé.
Le pacte successoral doit être établi dans un acte notarié, après le suivi d’une
procédure stricte fixée par la loi. Il doit ensuite être inscrit dans le Registre
central successoral.
Le pacte successoral est un instrument important dans la planification
successorale.

3.4. La succession testamentaire


3.4.1 Notion
Comme la donation, le testament permet de déroger à la répartition légale
du patrimoine successoral.
On parle d'une succession testamentaire lorsque le défunt a déterminé dans
un testament comment ses biens seraient répartis au moment de son décès.

3.4.2 Les trois types de testaments


La loi distingue trois types de testaments :
1. Le testament olographe,
qui doit répondre à des conditions strictes pour être valable. Il doit
être :
• écrit de la propre main du testateur
(= sans l'assistance matérielle d'un tiers, comme tenir ou
guider la main de celui qui écrit) ;
• daté (jour, mois, année), un tampon dateur n'étant pas
accepté ;
• signé de manière complète.
Si l'une de ces conditions n'est pas remplie, le testament est nul.
2. Le testament authentique ou notarial est un testament dicté à un
notaire en présence de deux témoins ou d'un deuxième notaire et
qui est ensuite signé par le testateur, le notaire et les témoins.

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

3. Le testament international est un testament qui peut être rédigé par


n'importe qui (un ami, un membre de la famille), dans la langue et de
la manière de son choix (dans un logiciel de traitement de texte, par
exemple). Le testament sera présenté à un notaire et deux témoins,
il sera signé par eux et joint à une déclaration du notaire. Cette
déclaration doit prouver qu'il a été satisfait à toutes les formalités
requises.

3.4.3 Utilité du testament dans la planification


successorale
La disposition testamentaire peut être un instrument intéressant dans la
planification successorale. En sautant une génération, on évite en effet de
devoir payer deux fois des droits de succession (lorsque, par exemple, les
grands-parents souhaitent léguer des biens à leurs petits-enfants).
Il faut toutefois tenir compte de la part réservataire.
Une alternative consiste à transférer la nue-propriété aux petits-enfants et
de l'usufruit aux enfants.

3.5. L'acceptation et le refus d'une succession


Un héritage ne se compose pas uniquement de biens et de droits : il peut
également contenir des obligations et des dettes.
En cas d'acceptation de la succession, il y a confusion des patrimoines :
l'héritier pourra être appelé personnellement à répondre des dettes
éventuelles de la succession avec son propre patrimoine.
Cependant, personne n'est tenu d'accepter une succession.
Chaque héritier dispose ainsi de trois options :
• accepter purement et simplement la succession ;
• renoncer ;
• accepter sous réserve d'inventaire.

3.5.1 L'acceptation
En cas d'acceptation, tous les droits et obligations du défunt sont transmis à
l'héritier. Il n'y a plus de distinction entre les biens et les dettes de la
succession et le patrimoine de l'héritier.
L'héritier peut donc disposer librement des biens de la succession, mais il
devra aussi en assumer les dettes, même si celles-ci sont plus importantes
que les biens transmis par la succession.
L'acceptation de la succession peut être explicite ou tacite :
• explicite : dans un acte authentique ou sous seing privé ;
• tacite : si l'héritier pose des actes qui sous-entendent une intention
d'acceptation.

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

3.5.2 La renonciation
Un héritage sera refusé lorsque, par exemple, les dettes de la succession
sont plus élevées que l'actif du patrimoine dévolu. Les ayants droit seront
alors réputés ne jamais avoir hérité.
La succession sera divisée comme si l'héritier qui l'a refusée était prédécédé.
Le refus de la succession doit toujours être explicite. Il doit faire l’objet d’une
déclaration formelle devant un notaire, qui est reprise dans un acte
authentique.
Cette déclaration est ensuite publiée dans le Moniteur Belge et est introduit
dans le Registre central successoral.

3.5.3 L'acceptation sous réserve d'inventaire


Cette solution est préconisée lorsqu'il ne peut être clairement établi si l'actif
de la succession est suffisant pour payer les dettes de celle-ci.
Les biens et les dettes de la succession restent dans ce cas distincts du
patrimoine de l'héritier.
L'héritier devra payer les dettes de la succession, mais uniquement à
concurrence de la valeur de l'actif qu'il a reçue de celle-ci.
Le patrimoine propre de l'héritier ne sera donc pas saisissable par les
créanciers de la succession.
Pour ce faire, l'héritier doit :
• établir un inventaire de la succession par un notaire ;
• faire une déclaration formelle auprès d’un notaire.
Cette déclaration est publiée au Moniteur belge et enregistré dans le
registre central successoral. Via le Moniteur belge i les créanciers
sont invités à se faire connaître.

3.6. Les donations


3.6.1 Notion et conditions de forme
La donation est un contrat par lequel le donateur s'oblige à un transfert de
propriété en faveur du donataire (le bénéficiaire) avec l'intention de le
gratifier.
La contre-prestation éventuelle ne peut dépasser la valeur des biens donnés.
Une donation de biens meubles peut se faire par acte notarié, mais aussi au
travers d'un don manuel, d'une donation bancaire ou d'une donation
indirecte. Un acte notarié est toutefois recommandé.
Une donation de biens immeubles se fait toujours par acte authentique, qui
sera transcrit au Bureau de Sécurité juridique (= donation notariale).
Un droit d'enregistrement de donation est dû pour les donations de biens
immeubles situés en Belgique. Tout autre acte de donation notariale belge
doit également être enregistré. Pour tout acte de donation notarial des
droits de donation sont en principe redevables.

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

Les droits de donation sont calculés suivant le degré de parenté entre le


donateur et le donataire et selon la valeur du bien donné.
Comme les droits de succession, les droits de donation ont été régionalisés.

3.6.2 Différence entre une donation et un testament


Il y a lieu de distinguer donation et legs par testament.
Les différences les plus importantes sont résumées dans le tableau ci-
dessous.
DONATION TESTAMENT
Contrat entre deux parties Acte unilatéral du testateur
Effet immédiat, dès l'acceptation par le Effet à l'ouverture de la succession
bénéficiaire par le décès du testataire
En principe irrévocable, sauf dans Révocable
certains cas
Par acte notarié ou sans formalité (don Écrit obligatoire
manuel ou don bancaire)
Droits de donation (en cas Droits de succession
d’enregistrement)

3.6.3 Le don manuel : forme particulière de donation


Le don manuel est une forme particulière de donation, qui se réalise par la
simple remise de la main à la main et sans formalité.
Le don manuel n'est possible que pour des biens meubles corporels et des
valeurs mobilières au porteur (comme de l'argent, des bijoux, des meubles ou
des bons de caisse).
Les biens immeubles et les biens meubles incorporels, comme des titres
nominatifs (pas au porteur), ne peuvent pas être transmis par don manuel.
Le don manuel constitue une exception au principe voulant que la donation
intervienne par acte notarié.
Il n'est donc soumis à aucune formalité, il n'y a pas de frais de notaire ni de
droits d'enregistrement à payer. La transmission de la main à la main suffit.
Toutefois, si le donateur décède dans les trois ans suivant le don manuel,
l'héritier sera tenu de le déclarer dans la succession et de payer les droits de
succession y afférents.
Le délai de trois ans pourrait être porté à quatre ans en 2021 …

3.6.4 La donation bancaire : solution alternative au don


manuel
Si une somme est virée du compte du donateur sur le compte du
bénéficiaire, il ne s'agit pas à proprement parler d'un « don manuel ».
L'administration assimile un virement à un don manuel. On parle de donation
bancaire. Aucun droit de donation ne doit donc être payé.

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

Ici aussi, si le donateur décède dans les trois ans suivant la donation
bancaire, l'héritier sera tenu de la déclarer dans la succession et de payer les
droits de succession y afférents.

3.6.5 Utilité de la donation dans la planification


successorale
La donation et le don manuel sont des instruments souvent utilisés dans le
cadre de la planification successorale, notamment pour les avantages
suivants :
• les droits de donation étant nettement moins élevés que les droits
de succession (c'est-à-dire avec l'intervention d'un notaire), il est
donc plus intéressant sur le plan fiscal de transmettre son patrimoine
par donation que de le laisser dans la succession ;
• la donation d'une partie du patrimoine permet de dégraisser le
montant total de la succession, ce qui évite ensuite l'application du
taux progressif ;
• les dons manuels et les donations bancaires ne sont frappés d'aucun
droit de donation.

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

Chapitre 4 LES SÛRETÉS

Finalités générales
Sujets Finalités générales
Les personnes qui doivent prouver leurs connaissances
professionnelles peuvent :
1. Notions et types de 1. Déterminer la fonction des sûretés en matière de
sûretés crédit.
2. Expliquer la différence entre un créancier privilégié et
un autre créancier (chirographaire).
3. Distinguer l'objet des sûretés réelles de celui des
sûretés personnelles.
2. Sûreté personnelle : 4. Reconnaître le cautionnement à partir de sa
le cautionnement définition.
5. Expliquer la fonction d'une garantie bancaire.
6. Expliquer la signification et les conséquences d'un
cautionnement solidaire.
3. Le gage 7. Définir la finalité légale du gage.
8. Reconnaître ce qui peut être mis en gage.
9. Reconnaître les deux possibilités pour rendre le gage
opposable aux tiers.

4. La cession de créances 10. Reconnaître les créances qui peuvent être cédées.
11. Déterminer les conditions de forme à remplir pour
rendre une cession de créances opposable aux tiers.
5. L'hypothèque 12. Définir ce qu'est une hypothèque.
13. Reconnaître l'utilité d'une hypothèque pour le
créancier.
14. Déterminer les conditions de forme d'une
hypothèque.
15. Reconnaître les biens qui peuvent être hypothéqués.
16. Expliquer le fonctionnement du rang de l'inscription.
6. Le mandat hypothécaire 17. Distinguer l'hypothèque, le mandat hypothécaire et
et la promesse d'hypothèque.
la promesse 18. Identifier les risques du créancier en cas de mandat
d'hypothèque hypothécaire et de promesse d'hypothèque.

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

4.1. Notions
4.1.1 Importance des sûretés pour les banques
Nous avons vu que l'activité essentielle d'une banque consiste à :
• recevoir des dépôts d'argent ;
• les redistribuer sous forme de crédits.
Cette activité n'est pas sans risques pour la banque :
si le client débiteur ne rembourse pas sa dette, la banque essuie une perte.
La fonction de la sûreté pour le prêteur est de diminuer les conséquences
financières du risque d’insolvabilité d’un client débiteur d’une dette.
Le terme « sûreté » peut donc être aussi compris dans le sens d’une
« garantie supplémentaire » pour le prêteur.
L’importance de la sûreté sera logiquement en étroite corrélation avec la
dette et le risque, à savoir la nature, la forme et le montant de la dette et du
risque.
Un autre aspect intéressant de la sûreté est qu'elle revêt un caractère
« complémentaire », car la première garantie d'un banquier est la
« confiance » qu'il accorde à son client emprunteur.
Cette confiance ressort d'une analyse qualitative et quantitative de
l'emprunteur :
• son honnêteté, sa compétence, l'objet de sa demande, etc. (le
qualitatif) ;
• sa solvabilité, sa capacité de remboursement, ses fonds propres
engagés, etc. (le quantitatif).
La sûreté n'intervient que dans un second temps. Elle apporte un
complément à la couverture du risque.

4.1.2 Fonction de la sûreté : privilège sur les créanciers


chirographaires
Chaque créancier a le droit de poursuivre son débiteur sur l'ensemble de ses
biens, tant mobiliers qu'immobiliers. Le patrimoine du débiteur est appelé le
« gage commun » de ses créanciers.
Si la valeur de ces biens s'avère insuffisante pour payer l'intégralité des
créances, les créanciers se partageront la valeur de réalisation de ceux-ci en
proportion de leur créance.
Il y a égalité des créanciers (appelés alors chirographaires), qui effectueront
le partage « au marc le franc ».
La sûreté permet d'échapper à cette égalité : le créancier « privilégié » est
prioritaire sur les créanciers chirographaires.

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

4.1.3 Conditions de forme et publicité


La plupart des sûretés sont soumises à des conditions de forme légales de
constitution et des mesures de publicité.
Le non-respect de ces formalités ou l’équivoque des formules utilisées peut
affecter la validité et la valeur d’une sûreté.
Des exemples d’exigences de forme sont l’inscription :
• d’une hypothèque au « Bureau Sécurité juridique » (anciennement :
bureau de la conservation des hypothèques) ;
• d’un gage dans le registre des gages.
Il s’agit d’une mesure dans le domaine de la publication (publicité).
La « publicité » est la formalité qui permet d’informer les tiers de la
constitution ou de l’existence d’une garantie.
On dit alors qu’elle est rendue « opposable aux tiers », car ceux-ci ne
peuvent prétendre l’ignorer.
En cas de pluralité de sûretés de même nature, elle permettra aussi de
donner l’ordre de priorité des sûretés (c.-à-d. de la sûreté qui obtient une
priorité par rapport aux autres).
Exemple : la banque A et la banque B détiennent une hypothèque sur un même bien
immobilier.
Si la banque A a d’abord inscrit son hypothèque au registre au « Bureau Sécurité
juridique » (ancien bureau des hypothèques), sa sûreté (c.-à-d. l’hypothèque) sera
prioritaire par rapport à la sûreté de la banque B.
En cas de réalisation de l’hypothèque (c.-à-d. de la vente du bien immobilier), la
banque A pourra se faire d’abord payer avec le produit de la vente pour satisfaire sa
créance. La banque B ne pourra prétendre qu’au solde.

4.2. Les types de sûretés


On peut classifier les sûretés de différentes manières.
Du fait de leur nature, on distinguera toutefois les sûretés personnelles des
sûretés réelles.
• Les sûretés réelles portent sur un ou plusieurs biens, mobiliers ou
immobiliers.
Ce sont essentiellement :
o pour les biens mobiliers : les gages ;
o pour les biens immobiliers : les hypothèques.
• Les sûretés personnelles.
Elles impliquent l’engagement d’un tiers, d’une autre personne qui
sert de sûreté.
Le créancier obtient le droit, en cas de défaut de paiement par son
débiteur, de recourir au patrimoine d’un tiers pour récupérer sa
dette.
Ce sont essentiellement les cautionnements.

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

On parle aussi de sûretés issues de la pratique. Elles ne sont pas régies par la
loi.
Ce sont principalement les mandats hypothécaires, les promesses
d'hypothèque et des engagements divers (engagement de faire ou de ne pas
faire...).

4.3. Sûreté personnelle : le cautionnement


4.3.1 Notions
Se porter caution pour quelqu'un signifie s'engager à payer à sa place s'il ne
rembourse pas sa dette lui-même.
La caution (le garant) est une personne physique ou morale (comme une
banque) qui s'engage envers un créancier à le payer si le débiteur est
défaillant à l'échéance.
Exemples :
• Personne physique : les parents peuvent se porter cautions d'une
dette contractée par un de leurs enfants, par exemple pour l'achat
d'une voiture.
• Personne morale : la garantie bancaire.
La garantie bancaire est une forme de crédit par laquelle la banque
s'engage à payer une certaine somme pour le compte de son client
au cas où ce dernier n'exécuterait pas une obligation qu'il a
contractée envers un tiers (bénéficiaire de la garantie).
Cette obligation peut porter par exemple sur le paiement d'une
dette, la réalisation d'un travail ou l'exécution d'une opération, etc.
Toute personne peut se porter caution si elle en a la capacité juridique.
Un conjoint peut se porter caution, mais le consentement des deux époux
sera généralement requis.
La caution doit être consciente qu'elle engage son propre patrimoine pour le
remboursement d'une dette contractée par un tiers (le débiteur), si ce tiers
ne respecte pas son engagement.

4.3.2 Caractéristiques du cautionnement


L'acte de caution est un contrat :
• consensuel : il se forme par consentement, sans formalité. Il se fait
par un acte sous seing privé (et non par un acte notarié), et l'acte ne
doit pas être enregistré ;
• unilatéral : il n'engage que la personne qui se porte caution ;
• accessoire : il garantit l'exécution d'une obligation principale.
La caution peut porter :
• sur une dette bien précise ;

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

• sur l'ensemble des engagements présents et futurs du débiteur.


La caution peut être limitée dans le temps.

4.3.3 Les types de cautionnements


3.3.1 Le cautionnement simple
Dans le cadre d'un cautionnement simple, la caution peut invoquer le
bénéfice de discussion et le bénéfice de division :
• le bénéfice de discussion permet à la caution d'exiger du créancier
qu'il s’adresse d'abord au débiteur principal, donc avant qu’il puisse
faire appel au patrimoine de la caution ;
• le bénéfice de division permet à la caution, en cas de cautionnement
multiple, d'exiger que la que l’action soit divisée entre toutes les
cautions et diminuée proportionnellement à la part de chacune des
cautions.
Dans la pratique bancaire, le cautionnement simple est rarement utilisé, car
il est moins efficace que le cautionnement solidaire (cf. infra).
4.3.3.2 Le cautionnement solidaire
Les banques imposeront généralement le cautionnement solidaire.
Le cautionnement solidaire suppose la renonciation de la caution au bénéfice
de discussion et au bénéfice de division.
Le créancier peut ainsi choisir de poursuivre :
• directement le débiteur principal et/ou la caution ;
• toutes les cautions solidaires, soit une seule ou quelques-unes pour
l’intégralité de la dette.
Chacune des cautions peut donc être obligée au paiement de la
totalité de la dette.
Si une caution a acquitté la dette, elle a recours contre les autres
cautions, chacune pour sa part et portion.
Les institutions financières imposeront généralement le cautionnement
solidaire.

4.3.4 Réglementation du cautionnement gratuit


Depuis le 1er décembre 2007, le cautionnement « gratuit » n'est valable que
moyennant le respect de conditions légales strictes.4
La réglementation s'applique aux :

4 Cf. loi du 3 juin 2007 insérant un nouveau chapitre dans le Code civil, comprenant
les articles 2043bis à 2043octies.

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

• cautionnements gratuits (= sans avantage économique pour la


caution) ;
• accordés par une personne physique ;
• à une « entreprise » (dans le sens du Livre VI du CDE), donc à tout
créancier professionnel, dont les banques.
Les principales conditions de validité sont les suivantes :
1. Contrat distinct.
Le cautionnement doit faire l'objet d'un contrat écrit, distinct du
contrat principal.
2. Durée.
La durée de l'obligation principale doit être indiquée dans l'acte de
cautionnement. Si la durée de l'obligation principale est
indéterminée, la durée du cautionnement ne peut excéder cinq ans.
3. Montant garanti.
En cas de dette déterminée, le montant garanti doit être mentionné
dans le contrat.
La caution se limite à ce montant, éventuellement majoré des
intérêts légaux ou conventionnels, sans que ceux-ci n'excèdent 50 %
du montant principal.
4. Mentions écrites.
Le contrat doit comporter des mentions écrites de la main de la
caution : « En me portant caution de ... dans la limite de la somme de ... (en
chiffres) couvrant le paiement du principal et en intérêts pour une durée de
..., je m'engage à rembourser au créancier de ... les sommes dues sur mes
biens et sur mes revenus si, et dans la mesure où, ... n'y satisfait pas lui-
même ».
5. Proportionnalité.
L'engagement de la caution doit être proportionnel à ses capacités
de remboursement.
Cela signifie que le créancier doit analyser méthodiquement la
situation patrimoniale de la caution.
À défaut de proportionnalité, le juge peut annuler la sûreté
personnelle.
6. Pas de solidarité des héritiers.
Les obligations des héritiers d'une caution sont limitées à leur part
respective dans l'héritage.
Les héritiers ne peuvent être tenus de manière solidaire.
7. Information
• Information régulière : le créancier doit informer régulièrement
la caution à propos de l'exécution de l'obligation principale (au
moins une fois par an).
• Information en cas de non-exécution : toute communication
relative à la non-exécution des obligations du créancier doit être

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

effectuée simultanément à la caution, dans les mêmes formes. À


défaut, le créancier ne peut se prévaloir d'un accroissement de la
dette.

4.4. Le gage
4.4.1 Notion
Le gage n’est pas défini par la législation.5
Pour en comprendre le sens il faut tenir compte de sa finalité légale :
le gage confère au créancier le droit d’être payé sur les biens qui en font
l’objet, par préférence aux autres créanciers.
Ce droit de préférence procure au créancier gagiste un privilège, un droit de
préférence, sur le bien mis en gage.
Il en découle que le créancier gagiste :
• peut vendre les ou s'approprier les biens mis en gage ;
• sera payé en priorité (c'est-à-dire avant les autres créanciers) sur le
produit de la vente du bien mis en gage.
Le gage constitue donc une sûreté réelle pour le créancier gagiste.

4.4.2 Formation du contrat de gage et conditions de


forme
Le contrat de gage est un contrat consensuel car il se forme par le simple
échange de consentement entre les parties, le créancier et le débiteur
gagiste.
Le contrat doit être établi dans un écrit uniquement si le débiteur est un
consommateur. Un écrit est toutefois toujours conseillé.
Pour pouvoir gager un bien, le donneur de gage doit être propriétaire du
bien gagé ou en avoir la disposition.
Le contrat de gage précise les droits et les obligations des parties et les
modalités du contrat, comme :
• les biens grevés du gage ;
• les créances garanties ;
• l’identité du constituant du gage ;
• le montant maximum du contrat principal à concurrence duquel les
créances sont garanties ;
• le cas échéant, les modalités de réalisation du gage ;

5
Art. 2 La loi sur le gage (Code civil, Livre III, Titre XVII Suretés réelles mobilières).

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

• l’usage que le constituant du gage peut faire du bien gagé.

4.4.3 Biens qui peuvent être mis en gage


Le gage peut porter sur quasi tous les biens meubles à la condition que ces
biens soient dans le commerce et soient cessibles :
• Des biens meubles corporels.
Il s’agit de biens tangibles, palpables, matériels, comme une voiture,
des matières premières, des lingots d'or ...
(à l’exception des navires et des avions qui peuvent être
hypothéqués) ;
• Des biens meubles incorporels.
Il s’agit de biens intangibles, non palpables, comme les créances, les
droits d’auteur, la clientèle ... ;
• Un ensemble de biens mobiliers.
Par exemple : tous les biens meubles d’un fonds de commerce, une
flotte de véhicules automoteurs ;
• Les biens meubles par nature, mais qui sont devenus immeubles par
destination.
Il s’agit par exemple de biens meubles qui sont placés dans une
entreprise et qui, en raison de leur unité économique avec le bien
immobilier, sont réputés en faire partie, par exemple des machines
de bureau ;
• Des biens mobiliers futurs.
Le gage peut avoir pour objet des biens que le créancier débiteur va
acquérir dans le futur.
Par exemple, les créances futures d’un bailleur sur son locataire sur
base d’un contrat de bail.
Les biens futurs doivent être déterminés ou déterminables.

4.4.4 Opposabilité du gage aux tiers


Le contrat de gage ne fait qu’établir un gage entre le créancier et débiteur
gagiste.
Afin de rendre le gage opposable aux tiers, la législation prévoit deux
possibilités.
1. Enregistrement de la convention de gage au registre des gages (sans
dépossession).
Ce registre online a été mis en place par le SPF Finances
(https://pangafin.belgium.be/) afin de permettre l’enregistrement et
la consultation des gages.
Cet enregistrement se fait sous la responsabilité du créancier
gagiste, qui est également tenu d’actualiser les informations
relatives au gage.
Par l’enregistrement, les tiers seront tenus avisés des droits du
créanciers gagiste, que ce dernier peut donc rendre opposables.

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

La date de l’enregistrement détermine le rang du gage.


Il y a plusieurs exceptions à l’inscription dans le registre des gages :
o Gage sur créances.
Pour un gage sur créance, le créancier gagiste doit avoir la
possibilité d’effectuer une notification au débiteur de la
créance mise en gage. Une notification effective au moment
de l’établissement du gage n’est donc pas nécessaire.
Dans les contrats de gage il sera souvent prévu que le
créancier gagiste (comme la banque) n’effectuera sa
notification qu’au moment où le débiteur gagiste ne remplit
plus ses obligations relatives au contrat de crédit ;
o Gage sur actions.
Un gage sur actions doit être inscrit dans le registre des
actionnaires de la société ;
o Gages sur comptes bancaires ;
o Gage sur actifs financiers (effets).
En cas de gage sur actifs financiers le créancier gagiste doit
avoir la possibilité de notifier le gage à l’établissement
financier où est détenu le compte des actifs financiers.
2. Dépossession physique du bien donné en gage.
Le gage est aussi opposable par la délivrance physique de la chose au
créancier gagiste. Dans cette hypothèse, aucun enregistrement au
sein du registre des gages n’est requis.
L’inconvénient pour le créancier gagiste est qu’il peut être tenu pour
responsable du dommage au bien donné en gage ou de la perte de
celui-ci pendant la période de dépossession.

4.4.5 Rang du gage


Le rang du gage détermine l’ordre dans lequel les différents créanciers
seront payés.
Dans l’hypothèse où plusieurs créanciers bénéficient d’un gage sur le même
bien, le créancier bénéficiant du gage le plus “ancien” sera payé par
préférence. Un créancier gagiste de premier rang sera donc payé avant un
créancier gagiste de second rang.
Le rang du gage est déterminé par la date de son enregistrement au sein du
registre des gages ou par la date de la remise du bien gagé au créancier
gagiste.

4.5. La cession de créance


4.5.1 Notion
La cession de créance est un contrat par lequel un créancier (le cédant) cède
à une autre personne (le cessionnaire) une créance dont il est titulaire à
l'égard d'un débiteur (le débiteur cédé).

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

En principe, toutes les créances peuvent être cédées, dans la mesure où elles
sont cessibles (cf. 4. Le gage), qu'elles soient privées (comme des loyers ou
une police d'assurance vie à encaisser) ou commerciales (comme des
factures à encaisser).
La cession de créance est courante dans la pratique bancaire, par exemple à
l'occasion de :
• l'ouverture d'un compte bancaire (avec possibilité de découvert) ;
• l'octroi d'une carte de crédit ;
• l'octroi d'un crédit.
La créance la plus souvent cédée est le salaire d'un travailleur.
Dans ce cas, la banque (le cessionnaire) exige de son client (le cédant) de lui
céder les créances qu'il détient envers son employeur (le débiteur cédé).
La cession de salaire peut également servir à des opérations non bancaires,
comme le paiement d'un loyer.
Elle est soumise à des règles de protection légales particulières ; ainsi, la
totalité du salaire ne peut jamais être cédée.

4.5.2 Caractéristiques et conditions de forme


Entre parties (cédant et cessionnaire), il n'y a pas de conditions de forme.
Pour que la cession de créance soit opposable au débiteur cédé, elle doit lui
avoir été notifiée, mais la loi n'impose aucune condition de forme pour cette
notification.
Le cessionnaire doit pouvoir prouver qu'il a effectivement informé le
débiteur cédé, par exemple par un courrier ordinaire avec accusé de
réception, un recommandé ou un exploit d'huissier (de justice).
La cession de créances garanties par hypothèque, comme celles relatives à un
crédit d'habitation, se formalise par acte authentique
(= intervention d'un notaire).
Pour la cession d'autres créances, il suffit d'un acte sous seing privé,
respectant toutefois quelques conditions de forme.
Dans certains cas, la cession doit ainsi être constatée par un acte distinct de
celui de l'obligation principale, fait en autant d'exemplaires que de parties. Si
la cession garantit un crédit à la consommation, l'acte doit comporter la
mention et la reproduction des articles légaux.

4.6. L'hypothèque
4.6.1 Notions
L'hypothèque est une sûreté réelle portant sur un bien ou un droit immobilier,
comme :
• des bâtiments et des terrains (ainsi que des navires) ;

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

• des droits réels immobiliers, comme le droit de superficie, l'usufruit,


l'emphytéose, etc. ;
• certains biens mobiliers devenus immobiliers par destination ou
incorporation (par exemple : les meubles d'une cuisine équipée).
Lorsqu'un propriétaire confère hypothèque, il accorde au créancier un
privilège sur le produit de la vente de l'immeuble hypothéqué.
Le constituant d'une hypothèque ne doit pas nécessairement être le
débiteur.
Toute personne physique ou morale peut conférer hypothèque, du moment
qu'elle est reconnue capable et propriétaire du bien concerné. La loi prévoit
cependant des restrictions pour le mineur d'âge (= acte de disposition) et
pour le logement familial.

4.6.2 Caractéristiques de l'hypothèque


L'hypothèque est un droit réel et immobilier (cf. supra), accessoire (à une
dette) et indivisible.
En tant que droit indivisible, elle porte sur l'ensemble et sur chaque partie
des biens concernés (une hypothèque prise sur deux immeubles ne
représente pas la moitié de chaque bâtiment, mais porte en totalité sur les
deux immeubles).
D'autre part, si un débiteur rembourse une partie de sa dette, l'hypothèque
n'en est pas diminuée pour autant : elle subsiste entièrement pour le solde
de la dette sur l'ensemble des biens hypothéqués.
L'hypothèque peut porter sur :
• toutes les dettes présentes et futures du débiteur (= hypothèque
toutes sommes »). Dans un tel cas il est toutefois nécessaire de fixer
un montant maximum.
• une ou plusieurs dettes précises (= hypothèque spécifique).
Les banques préfèrent l'hypothèque toutes sommes (hypothèque générale).
Celle-ci permet e réutiliser les capitaux remboursés d'un crédit en cours au
travers d'un nouveau crédit qui reste garanti par l'hypothèque existante.

4.6.3 Conditions de forme


4.6.3.1 Acte authentique
L'hypothèque se concrétise par un acte authentique (devant notaire) où :
• la minute, ou acte original, est conservée par le notaire ;
• une copie de la minute est remise au propriétaire ;
• la grosse, ou copie de l'acte, est remise au créancier une fois les
formalités d'inscription et d'enregistrement remplies. La grosse est
un titre exécutoire ;
• le bordereau d'inscription est un résumé de l'acte servant à
demander l'inscription de l'hypothèque.

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

4.6.3.2 Opposabilité aux tiers : enregistrement et inscription


Après passation de l'acte entre les parties, le notaire fait enregistrer
l'hypothèque au Bureau d'enregistrement. En principe, cela donne lieu au
paiement de droits d'enregistrement de 1 % sur le montant de l'hypothèque
(mais l'hypothèque engendre aussi d'autres frais).
Le notaire demande ensuite l'inscription de l'hypothèque dans le registre de
la publicité hypothécaire.
Cette inscription :
• rend l'hypothèque « opposable aux tiers » ;
• détermine également le rang de l'hypothèque au jour de l'inscription.
4.6.3.3 Rang de l'hypothèque
Le rang est l'ordre dans lequel les créanciers hypothécaires seront
remboursés.
Il correspond à l'ordre dans lequel les inscriptions ont été faites dans le
registre de la publicité hypothécaire du Bureau sécurité juridique
(anciennement : le registre des hypothèques).
Deux inscriptions prises le même jour et portant sur le même bien ont le
même rang.
Deux créanciers (ou plus) peuvent convenir de prendre l'hypothèque en un
même rang, par exemple en couverture d'un crédit consenti par un pool de
banques (crédit consortial).
Des créanciers peuvent également convenir d'échanger leur rang, dans la
mesure où d'autres créanciers ne sont pas lésés. La cession de rang doit être
constatée par acte notarié.
4.6.3.4 Disparition de l'hypothèque
L'inscription hypothécaire est prise pour 30 ans, quelle que soit la durée de
l'emprunt (avant 1992 : 15 ans).
Après 30 ans, elle disparaît automatiquement et sans frais.
Si la durée de l'emprunt est :
• supérieure à 30 ans, le créancier devra demander une nouvelle
inscription ;
• inférieure à 30 ans, l'hypothèque subsistera, même en cas de
remboursement.
L'hypothèque ne disparaît que si le créancier renonce à son droit
d'hypothèque par un acte de mainlevée (radiation).
La radiation ou mainlevée est l'opération par laquelle le Bureau sécurité
juridique supprime l’inscription dans le registre de la publicité hypothécaire
(anciennement : registre des hypothèques) Elle est constatée par acte
authentique et donnera lieu au paiement de frais.
L'hypothèque disparaîtra également par (entre autres) :

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

• la disparition de l'engagement principal ;


• la disparition du bien grevé.
Si le bien disparaît à la suite d'un incendie par exemple, l'hypothèque
se reportera sur le montant remboursé par l'assureur. Avant de
payer l’indemnité, l'assureur doit vérifier s'il existe un créancier
privilégié.
La loi précise en effet que les indemnités non affectées au
remplacement ou à la réparation du bien assuré serviront au
remboursement des créanciers privilégiés ou hypothécaires, chacun
selon leur rang.

4.7. Le mandat hypothécaire et la promesse


d'hypothèque
4.7.1 Le mandat hypothécaire
Le mandat hypothécaire est un acte notarié par lequel l'emprunteur (le
mandant) donne procuration à une personne déterminée (le mandataire)
pour prendre une hypothèque, sans l'intervention de l'emprunteur, si celui-ci
ne respecte pas ses engagements.
Son principal avantage pour le débiteur est le coût nettement moins élevé
qu'une hypothèque : à la constitution du mandat, il n'y a pas de droits
d'hypothèque à payer et les droits d'enregistrement sont limités.
Le mandat hypothécaire présente toutefois quelques inconvénients pour
l'emprunteur :
• à tout moment, la banque mandatée peut utiliser son mandat pour
prendre une hypothèque, ce qui constitue une épée de Damoclès au-
dessus de la tête de l'emprunteur.
Cette conversion se fait sans l'autorisation du propriétaire du bien
concerné et par acte authentique, ce qui implique le paiement de
frais supplémentaires, dont les droits d'enregistrement et
d'hypothèque.
C'est à l'inscription de l'hypothèque que son rang sera déterminé ;
• le mandat hypothécaire ne permet pas la déduction fiscale : pour
bénéficier d'avantages fiscaux, il faut une inscription hypothécaire
effective.
Le mandat hypothécaire comporte un risque pour le créancier. Bien que cela
lui soit contractuellement interdit, un débiteur de mauvaise foi pourrait
aliéner ou hypothéquer le bien concerné en faveur d'un autre créancier.
Pour ces raisons, le mandat hypothécaire sans autre garantie est rarement
accordé
Toutefois, il est fréquent qu'une banque combine une hypothèque pour une
partie de l'emprunt (par exemple à concurrence du montant maximum
déductible de l'hypothèque) avec un mandat hypothécaire pour le solde de

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2e partie – Principes fondamentaux du droit civil

l'emprunt (par exemple de 25 à 50 % du crédit, à augmenter des intérêts et


frais).

4.7.2 La promesse d'hypothèque


La promesse d'hypothèque est un engagement moral par lequel l'emprunteur (ou un tiers) s'oblige à
conférer hypothèque à la banque, à sa première demande, en vue de garantir le remboursement
d'un prêt.
Contrairement au mandat hypothécaire, la promesse ne doit pas faire l'objet
d'un acte notarié.
Cet engagement se présente généralement sous la forme d'une clause
insérée dans la lettre de confirmation du crédit (ou dans un document
distinct si la promesse est donnée par un tiers).
La promesse d'hypothèque procure au débiteur des avantages et
inconvénients similaires au mandat hypothécaire.
La promesse d'hypothèque est plus risquée que le mandat hypothécaire pour
le créancier, car elle ne lui donne aucun droit.
Si le créancier (la banque) souhaite transformer cette promesse en
hypothèque, elle devra donc prier le débiteur, ou le tiers propriétaire, de la lui
conférer.
Elle ne peut donc pas l'y obliger. En cas de refus, la banque pourra tout au
plus dénoncer ses crédits.
Comme pour le mandat hypothécaire, la banque risque de ne pas obtenir le
rang souhaité, le propriétaire ayant pu entre-temps conférer hypothèque en
faveur d'un autre créancier. Il peut aussi avoir vendu le bien malgré
l'engagement pris. Enfin, en cas de faillite du débiteur, il n'est plus possible
d'obtenir une hypothèque.
Comme le mandat hypothécaire, la promesse d'hypothèque est une sûreté
moins fiable et donc moins utilisée que l'hypothèque.
Dans la pratique, la promesse d'hypothèque est surtout utilisée pour le
financement d'achats de terrains, dans la mesure où il existe un lien de
confiance entre la banque et l'emprunteur.

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3ème partie - Fondements de la législation bancaire

3è PARTIE – FONDEMENTS DE LA LÉGISLATION BANCAIRE

Finalités générales
Sujets Finalités générales
Les personnes qui doivent prouver leurs connaissances
professionnelles peuvent :
1. Loi du 1. Déterminer l'objet de la loi et du contrôle prudentiel,
25/04/2014 relative c'est-à-dire la protection des épargnants et investisseurs
au statut et au et la garantie du bon fonctionnement du système
contrôle bancaire.
des établissements 2. Distinguer et classer les quatre niveaux du contrôle
de crédit et sociétés prudentiel.
de bourse. 3. Reconnaître les trois principales compétences de
l'autorité de surveillance à l'égard des banques :
compétences d'agrément, de contrôle et de sanction.
4. Identifier l'objet des principales conditions d'agrément :
forme juridique, capital initial, transparence et qualité
des actionnaires et des associés, organes
d'administration et direction adéquats, adhésion au
Fonds de protection des dépôts.
5. Reconnaître les sanctions et mesures pouvant être
imposées dans le cadre du contrôle prudentiel : mesures
correctives, sanctions administratives et pénales.
6. Donner des exemples de mesures correctives.
7. Se rappeler que la loi prévoit des sanctions pénales à
charge des personnes qui contreviennent aux
dispositions de la loi.
2. Loi du 1. Se rappeler que la loi réglemente les activités des
25/10/2016 relative entreprises d'investissement et fixe les conditions
à l'accès à l'activité d'exercice de ces activités.
de prestation de 2. Reconnaître ce qui constitue un service d'investissement.
services 3. Reconnaître les conditions d'obtention d'un agrément
d'investissement et préalable à l'exercice des activités d'une entreprise
au statut et au d'investissement et qui délivre cet agrément.
contrôle des 4. Garder à l'esprit que les entreprises d'investissement ne
sociétés de gestion peuvent exercer d'activités bancaires.
de portefeuille et de
conseil en
investissement
3. Loi du 1. Reconnaître l'objet de la loi, c'est-à-dire la réforme de la
02/08/2002 relative surveillance du secteur financier et des services
à la surveillance du financiers, en ce compris les règles de conduite et les
secteur financier et abus du marché.
aux services 2. Se rappeler que la loi organise la FSMA, notamment en
financiers ce qui concerne son statut, ses missions, son
organisation interne, son fonctionnement, ses
procédures en matière de sanctions administratives et sa
collaboration avec d'autres autorités (dont la BNB).
3. Se rappeler que la FSMA peut exercer un contrôle sur la
base de dossiers et sur place.

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3ème partie - Fondements de la législation bancaire

4. Déterminer les principes de la répartition des


compétences entre la BNB et la FSMA (« Twin Peaks »).
4. Loi du 1. Reconnaître le champ d'application de la loi, à savoir : les
03/08/2012 relative organismes de placement collectif (OPC) et les sociétés
aux organismes de de gestion d'organismes de placement collectif.
placement collectif 2. Se rappeler que la loi fixe les conditions d'inscription,
qui répondent aux d'exercice et de contrôle des OPC et que ce contrôle est
conditions de la effectué par la FSMA.
Directive 3. Se rappeler qu'une offre publique de titres d'un OPC ne
2009/65/CE et aux peut être émise qu'après publication d'un prospectus,
organismes de dont le contenu doit être approuvé préalablement par la
placement en FSMA.
créances et loi du 4. Déterminer le but du prospectus : informer le public sur
19/04/2014 relative le placement et les risques qui y sont inhérents.
aux organismes de 5. Se rappeler que les sociétés de gestion d'OPC sont
placement collectif soumises à des conditions d'agrément similaires à celles
alternatifs et à leurs des établissements de crédit.
gestionnaires
5. Livre VI du Code 1. Reconnaître le champ d'application du livre VI
de droit (personnes, produits et services visés).
économique : 2. Reconnaître la portée de l'obligation d'informer le
pratiques de marché consommateur.
et protection du 3. Reconnaître la portée et les modalités de l'obligation
consommateur d'indiquer les tarifs des services financiers.
4. Identifier les pratiques interdites ou réglementées en
matière de services bancaires.
5. Reconnaître la portée de l'interdiction d'offre conjointe
en matière de services financiers et en appliquer les
principes en matière de crédits hypothécaires et à la
consommation.
6. Se rappeler que la vente à distance de produits financiers
est soumise à des conditions strictes.
6. Règles en 1. Se rappeler que les règles en matière de contrats d'agent
matière de contrats commercial s'appliquent également aux agents bancaires
d'agent commercial et d'assurance.
(livre X du Code de 2. Se rappeler que la durée du préavis, les conditions
droit économique) d'octroi d'une indemnité d'éviction et les conditions de
validité d'une clause de non-concurrence sont
déterminées par la loi, et pouvoir les reconnaître.
7. Loi du 1. Déterminer sur quel site Internet se trouvent la liste des
22/03/2006 relative intermédiaires ainsi que les textes de loi et les
à l'intermédiation explications sur leur application.
en services 2. Connaître les conditions préalables à remplir pour
bancaires et en exercer l'activité d'intermédiaire en services bancaires et
services en services d'investissement.
d'investissement et 3. Distinguer les « agents » des « courtiers » en services
à la distribution bancaires et en services d'investissement.
d'instruments 4. Se rappeler qu'un intermédiaire en services bancaires et
financiers en services d'investissement est soumis à des conditions
d'inscription.
5. Décrire la notion de « personne en contact avec le
public » (PCP) et se rappeler que ces personnes, à l'instar
des intermédiaires en services bancaires, doivent

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3ème partie - Fondements de la législation bancaire

satisfaire à certaines conditions en matière de


connaissances professionnelles.
6. Reconnaître les informations minimales devant être
transmises aux clients (potentiels).
7. Déterminer le rôle d'un courtier en services bancaires et
en services d'investissement.
8. Reconnaître les règles de conduite que doivent observer
les intermédiaires.
9. Reconnaître les sanctions applicables aux intermédiaires.
10. Reconnaître ce qu'est un « apporteur de clients » et en
quoi consiste son rôle.
8. Loi du 1. Identifier le champ d'application de la loi, à savoir les
16/06/2006 relative offres publiques d'instruments de placement (sauf
aux offres publiques exception prévues par la loi).
d'instruments de 2. Se rappeler que les établissements de crédit inscrits sont
placement habilités à intervenir en qualité d'intermédiaire dans les
offres publiques de titres.
3. Se rappeler qu'une offre publique de titres ne peut être
émise qu'après publication d'un prospectus.
4. Déterminer le but du prospectus et se rappeler que son
contenu est soumis à l'approbation préalable de la
FSMA.
9. Législation 1. Reconnaître les trois piliers de l'union bancaire.
européenne en 2. Reconnaître les objectifs de la directive CRD IV.
matière financière 3. Expliquer le rôle de la BCE dans le cadre du mécanisme
de surveillance unique.
10. Planificateurs 1. Reconnaître la notion de consultation en planification
financiers. Loi du financière.
25/04/2014 relative 2. Identifier les règles de conduite qui y sont applicables.
au statut et au
contrôle des
planificateurs
financiers
indépendants et à la
fourniture de
consultations en
planification par des
entreprises
réglementées
Vous trouvez les textes relatifs à la législation bancaire et à l’intermédiation
sur le site de la FSMA et de la BNB.

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3ème partie - Fondements de la législation bancaire

Chapitre 1 Loi du 25/04/2014 relative au statut et au contrôle


des établissements de crédit et des sociétés de
bourse (loi bancaire)

1.1 Contexte de la loi bancaire


Lors de la création d'une banque et pendant son existence, il y a lieu de
respecter certaines règles concernant sa direction, la structure de son capital
et son organisation.
À partir des enseignements tirés de la crise financière, un « mécanisme de
surveillance unique (MSU) » a été mis en place au niveau européen (cf.
règlement (UE) 1024/2013).
Le MSU se compose de la Banque centrale européenne (BCE) et des
« autorités nationales compétentes ».
Dans le cadre du MSU, la BCE joue un rôle déterminant dans le contrôle des
banques des « pays participants » (il s'agit principalement des États membres
de la zone euro).
La BCE assume cette responsabilité en collaboration avec les autorités
nationales de surveillance des pays participants.
Dans ce cadre, la BCE est habilitée à délivrer des agréments à l'ensemble des
banques des pays participants ainsi qu'à exercer un contrôle direct sur les
établissements de crédit « de premier ordre » et un contrôle indirect sur les
établissements de crédit de moindre importance.
Ce contrôle indirect implique que les autorités nationales de surveillance
conservent leur rôle de surveillance des établissements de moindre
importance, mais que la BCE continue de veiller à l'application du mécanisme
de surveillance unique et, le cas échéant, peut décider d'exercer un contrôle
sur ces établissements de crédit de moindre importance.
En Belgique, l'autorité de surveillance est la Banque Nationale (la BNB).
Lorsque la loi du 25 avril 2014 mentionne l'« autorité de surveillance », il y a
donc lieu d'entendre la BCE ou la BNB selon le contexte.

1.2 Objet de la loi


La loi du 25 avril 2014 définit la mission de contrôle de la Banque Nationale
de Belgique, en sa qualité d'autorité nationale compétente, dans le cadre du
MSU.
Cette loi a pour objet :
• la protection des épargnants et des investisseurs ;
• la garantie de la solidité et du bon fonctionnement du système
financier ;

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3ème partie - Fondements de la législation bancaire

en réglementant l'établissement, les activités et le contrôle des


établissements de crédit opérant en Belgique.
Il s'agit également de la principale mission de contrôle prudentiel confiée à la
Banque Nationale de Belgique (en sa qualité d'autorité nationale
compétente) et à la Banque centrale européenne.
La surveillance prudentielle a pour objectif de garantir l'adéquation de
l'organisation et la solidité des établissements financiers, notamment en
matière de solvabilité, de liquidité et de rentabilité.
Pour atteindre cet objectif, la BNB et la BCE veillent à ce que les banques
présentent en permanence une situation financière saine et équilibrée en
termes de solvabilité, de liquidité et de rentabilité afin qu'en tout temps,
elles soient à même de remplir leurs obligations (contrôle
microéconomique).

1.3 Intervenants dans le cadre du contrôle


prudentiel
Le contrôle des banques est organisé en quatre cercles concentriques, de
différents niveaux :
1. contrôle interne ;
2. fonctions de contrôle indépendantes internes ;
3. contrôle externe exercé par des réviseurs agréés par la BNB ;
4. contrôle externe exercé directement par la BNB/BCE.
Les deux premiers niveaux de contrôle sont organisés en interne par la
banque, les deux suivants en externe.
1. Le premier niveau de contrôle s'effectue généralement au sein des
différentes entités opérationnelles de l'établissement de crédit.
Il vise à vérifier que les opérations ont été réalisées de façon
correcte et dans le respect des procédures prévues à cet effet, dans
un esprit de saine gestion.
2. Le deuxième niveau de contrôle est effectué par des fonctions de
contrôle indépendantes internes, à savoir une fonction de
compliance, une fonction de maîtrise des risques et une fonction
d'audit interne.
Cette dernière fonction a pour but de vérifier le bon fonctionnement
de chaque activité et de chaque entité.
La fonction d'audit relève directement de l'organe légal
d'administration.
3. Le troisième niveau de contrôle se concrétise au travers du contrôle
révisoral externe.
Tout établissement de crédit est tenu de désigner un commissaire-
réviseur, rémunéré par ses soins.
Il ne peut toutefois faire appel qu'à un réviseur agréé par la BNB.

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3ème partie - Fondements de la législation bancaire

Outre ses missions prévues par le Code des sociétés, le réviseur d'un
établissement de crédit doit collaborer au contrôle prudentiel,
conformément aux dispositions légales et aux instructions de
l'autorité de surveillance (la BNB ou la BCE selon l'établissement de
crédit visé).
Il doit notamment :
• vérifier et évaluer les mesures de contrôle internes de
l'établissement de crédit ;
• contrôler les états de reporting périodiques et en faire
rapport à l'autorité de surveillance ;
• à la demande de l'autorité de surveillance, faire rapport sur
l'organisation, les activités et la structure financière de
l'établissement visé ;
• avertir immédiatement l'autorité de surveillance s'il
constate des infractions au statut ou à la réglementation ou
d'autres problèmes majeurs.
4. Le quatrième niveau de contrôle concerne le contrôle direct exercé
par l'autorité de surveillance, la BNB et la BCE
(cf. infra).

1.4 Compétences de l'autorité de surveillance à


l'égard des établissements de crédit
Pour organiser le contrôle prudentiel des établissements de crédit (et
d'autres entreprises réglementées), l'autorité de surveillance dispose de
diverses compétences, dont voici les principales :
1. Compétence d'agrément
Les établissements de crédit (les banques) opérant en Belgique ne
peuvent commencer leurs activités sans l'agrément préalable de
l'autorité de surveillance.
En principe, c'est la BCE qui délivre les agréments (même s'il y a lieu
d'en faire la demande à la BNB, laquelle doit également rendre un
avis sur le dossier introduit).
Les conditions d'agrément sont expliquées ci-dessous
(cf. 1.5).
Il existe également un devoir/une obligation d'inscription préalable à
l'obtention de l'agrément pour les intermédiaires en services
bancaires et en services d'investissement, les entreprises
d'investissement et les sociétés de gestion d'organismes de
placement collectif, les assureurs et leurs intermédiaires.
2. Compétence de contrôle
L'autorité de surveillance s'assure par la suite du respect de
l'ensemble des conditions d'exercice de l'activité, en ce compris :
o la qualité des structures de gestion ;

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3ème partie - Fondements de la législation bancaire

o la qualité de l'organisation administrative et comptable ;


o le contrôle interne ;
o la santé financière de l'établissement de crédit.
3. Compétence de sanction
La BNB (le cas échéant à la demande de la BCE) peut, en cas de
nécessité, prendre certaines mesures pour redresser une situation et
imposer des sanctions administratives.

1.5 Conditions d'agrément des établissements de


crédit et des sociétés de bourse
La BCE est (à travers la BNB) l'instance administrative compétente pour
agréer les banques de droit belge.
Une banque ne peut exercer ses activités sans cet agrément.
Les conditions d'agrément sont fixées par la loi et ont principalement trait
aux points suivants :
• Forme juridique
La banque doit adopter la forme d'une société commerciale.
Dans la pratique, il s'agit généralement d'une société anonyme
(une société fermée constituée par une seule personne est de toute
façon hors de question).
• Capital initial minimum (6,2 millions d'euros)
Pour faire face aux risques inhérents à l'activité bancaire, les fonds
propres ne peuvent être inférieurs au capital initial minimum
(cf. article 55).
• Transparence et qualité des actionnaires et des associés
Les actionnaires doivent être identifiés s'ils détiennent au moins
10 % du capital ou des droits de vote. Si aucun d'entre eux ne
détient au moins 10 % du capital ou des droits de vote, les vingt
actionnaires les plus importants et leur part dans le capital doivent
être identifiés. L'autorité de surveillance peut refuser son agrément
si les actionnaires ne présentent pas les qualités requises pour
garantir une « saine et prudente gestion » de l'établissement. Le
contrôle de l'actionnariat est maintenu après l'agrément.
• Direction et organes d'administration
Les membres de l'organe légal d'administration de l'établissement
de crédit, les personnes chargées de la direction effective de celui-ci
et les responsables des fonctions de contrôle indépendantes sont
exclusivement des personnes physiques. Afin de protéger l'intérêt
général et d'assurer une gestion saine et prudente, la banque doit
disposer d'organes d'administration adéquats, en particulier :
o un conseil d'administration chargé notamment de la
politique générale de la banque et du contrôle de sa gestion
par le comité de direction, dont il nomme les membres ;

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3ème partie - Fondements de la législation bancaire

o pour les sociétés anonymes : un comité de direction chargé


d'assumer à temps plein la gestion journalière de
l'établissement, et ce, de manière autonome et en dehors
de toute ingérence du conseil d'administration ;
• Dirigeants
Les dirigeants doivent répondre à des conditions d'expérience et
d'honorabilité professionnelles et respecter certaines interdictions
(« fit and proper »).
• Adhésion à un système de protection des dépôts
(cf. Fonds de protection des dépôts et instruments financiers –
partie 1, chapitre 3.7)

1.6 Mesures de contrainte exceptionnelles et


sanctions
Le contrôle ne peut avoir de portée effective que s'il est assorti de mesures
de contrainte ou de sanctions.
Celles-ci sont les suivantes.
• Retrait d'agrément ;
• Mesures correctives
Elles visent à remédier à une situation irrégulière.
Ce sont les premières mesures envisagées.
Exemples :
o fixer un délai pour remédier à la situation ;
o suspendre partiellement ou complètement l'activité ;
o remplacer un administrateur ou désigner des administrateurs
provisoires ;
o imposer, en matière de fonds propres, des conditions plus
strictes que celles fixées par la loi ;
• Sanctions administratives, en particulier :
o sanction d'information : information au public qu'un
établissement de crédit ne se conforme pas aux injonctions
de l'autorité de surveillance ;
o amende administrative, sous forme d'astreinte ;
• Sanctions pénales
L'article 348 de la loi prévoit des sanctions pénales à charge des
personnes qui contreviennent aux dispositions de la loi, comme en
cas d'exercice d'une activité de crédit sans avoir obtenu l'agrément
requis.

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3ème partie - Fondements de la législation bancaire

Chapitre 2 Loi relative à l'accès à l'activité de prestation de


services d'investissement et au statut et au
contrôle des sociétés de gestion de portefeuille et
de conseil en investissement.

2.1 Objet de la loi


Cette loi remplace la loi du 06/04/1995 relative au statut et au contrôle des
entreprises d'investissement, des intermédiaires et des conseillers en
placements.
La loi règle :
• l'accès aux activités d'investissement et à la prestation de services
d’investissement ;
• la procédure d'agrément, les conditions d'agrément, les conditions
d'exercice et le contrôle des sociétés de gestion de portefeuille et de
conseil en investissement ;
• le système de protection des investisseurs auquel doivent adhérer
les sociétés de gestion de portefeuille et de conseil en
investissement, les sociétés de gestion d'OPCA et les sociétés de
gestion d'organismes de placement collectif ;
• l'accès à l'activité de commerce de devises.
Les entreprises d’investissement sont des entreprises proposant un ou
plusieurs services d'investissement à des tiers et/ou exerçant une ou
plusieurs activités d'investissement.
Un service ou une activité d'investissement désigne tout service ou toute
activité ci-dessous se rapportant à des instruments financiers :
1. la réception et la transmission d'ordres portant sur un ou plusieurs
instruments financiers, en ce compris la mise en rapport d'au moins
deux investisseurs permettant ainsi la réalisation, entre ces
investisseurs, d'une opération ;
2. l'exécution d'ordres au nom de clients ;
3. la négociation pour compte propre ;
4. la gestion de patrimoine ;
5. la fourniture de conseils d'investissement ;
6. la prise ferme d'instruments financiers et/ou le placement
d'instruments financiers avec engagement ferme ;
7. le placement d'instruments financiers sans engagement ferme ;
8. l'exploitation d'un système multilatéral de négociation.
Les entreprises d'investissement comprennent :

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3ème partie - Fondements de la législation bancaire

• les sociétés de Bourse.


Celles-ci peuvent fournir une gamme complète de services
d'investissement.
Par conséquent, elles sont soumises à l'agrément et au contrôle de la
BNB. La FSMA est néanmoins consultée par la BNB avant d’octroyer
un agrément ;
• les sociétés de gestion de patrimoine et de fourniture de conseils
d'investissement, dont l'agrément se limite à certains services
d'investissement.
Par conséquent, elles sont soumises à l'agrément et au contrôle de la
FSMA.
Les entreprises d'investissement ne peuvent en principe pas exercer des
activités bancaires.
Cependant, elles peuvent fournir les services auxiliaires tels que définis par la
loi, si cela fait l’objet de leur agrément (cf. art. 2, 2°).
Notamment :
• conservation et administration d'instruments financiers pour le
compte de clients ;
• octroi d'un crédit ou d'un prêt à un investisseur pour lui permettre
d'effectuer une transaction sur un ou plusieurs instruments
financiers ;
• conseil aux entreprises en matière de structure du capital, de
stratégie industrielle et de questions connexes ; le conseil et les
services en matière de fusions et de rachat d'entreprises ;
• services de change liés à la fourniture de services d'investissement ;
• recommandation générale concernant les transactions sur
instruments financiers.

2.2 Agrément et contrôle


Comme les établissements de crédit (les banques), les entreprises
d'investissement sont également soumises :
• à un agrément préalable, en l'une des deux qualités suivantes :
1. société de Bourse.
Les conditions d’exercice des sociétés de Bourse et le contrôle
par la BNB sur ces sociétés ne sont toutefois pas réglés par la loi
du 25/10/2015, mais par la loi du 25/04/2014 relative au statut
et au contrôle des établissements de crédit et des sociétés de
bourse (= loi bancaire, cf. chapitre 1)
2. société de gestion de patrimoine et de fourniture de conseils
d'investissement.
Les conditions d'agrément sont similaires à celles des banques.

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3ème partie - Fondements de la législation bancaire

Elles ont notamment trait à l'existence d'un capital minimum (dont le


montant est toutefois inférieur à celui imposé aux établissements de
crédit), à la transparence des actionnaires, à une direction possédant
l'expérience et l'honorabilité professionnelle requises et à une
structure d'administration appropriée.
L'agrément peut porter sur un ou plusieurs services. Seules les
sociétés de gestion de patrimoine et de fourniture de conseils
d'investissement et les sociétés de Bourse dont l'agrément concerne
le service « gestion de patrimoine » peuvent utiliser publiquement
les termes « gestionnaire de patrimoine » et « gestion de
patrimoine » ;
• au contrôle de leurs activités.
L'agrément et le contrôle prudentiel relèvent de la compétence de :
• la BNB, en ce qui concerne les sociétés de Bourse ;
• la FSMA, en ce qui concerne les autres entreprises d'investissement.
Les moyens d'action dont disposent la BNB et la FSMA sont similaires à ceux
que possèdent la BCE et la BNB pour les banques.
Le contrôle porte notamment sur le respect des règles relatives aux
opérations sur instruments financiers.

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3ème partie - Fondements de la législation bancaire

Chapitre 3 Loi du 02/08/2002 relative à la surveillance du


secteur financier et aux services financiers

Cette loi a pour objet la surveillance du secteur financier et des services


financiers.
Plus précisément, elle :
1. réglemente les opérations sur instruments financiers et les marchés
d'instruments financiers ;
2. réglemente le statut, les missions, les organes et le fonctionnement
de la FSMA ;
3. coordonne la surveillance du secteur financier.

3.1 Réglementation des opérations sur


instruments financiers et des marchés
financiers
Cette réglementation prévoit notamment que les investisseurs établis en
Belgique doivent effectuer leurs opérations sur instruments financiers
(comme des actions, des obligations, des OPC, etc.) émis en Belgique, par
l'intermédiaire :
• d'entreprises d'investissement belges (cf. chapitre 2) ou étrangères ;
• d'établissements de crédit belges (cf. chapitre 1) ou étrangers ;
• de la BNB, la BCE et d'autres banques centrales.
Ces intermédiaires doivent respecter des règles strictes dans le cadre de ces
opérations, comme agir loyalement, servir les intérêts de leurs clients et les
informer correctement, se conformer à un code de conduite, etc.
Ces règles sont abordées plus en détail dans le module 4 (Produits de
placement) et dans le module 2 (Compliance).
Le contrôle du respect de ces règles est du ressort de la FSMA.

3.2 Organisation et missions de la FSMA


La loi en détermine notamment :
• le statut de la FSMA, à savoir un organisme autonome ayant la
personnalité juridique ;
• ses six missions principales (les six piliers – cf. 1re partie,
chapitre 3.2) :
o le contrôle des marchés financiers ;
o le contrôle des règles de conduite ;

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3ème partie - Fondements de la législation bancaire

o le contrôle des produits (offre illégale de produits et


services) ;
o le contrôle des fonds de pension ;
o le contrôle de différents acteurs financiers, dont :
▪ les intermédiaires financiers (intermédiaire
bancaires, intermédiaires d'assurances et
intermédiaires en crédits) ;
▪ les sociétés de gestion d'organismes de placement
collectif (OPC) ;
▪ les sociétés de gestion de patrimoine et de fourniture
de conseils d'investissement ;
o la formation du public (épargnants et investisseurs) au
domaine de la finance ;
o accessoirement : mettre les consommateurs en garde contre
des activités illicites (cf. 1e partie, chapitre 3.3)
• les organes.
Ils sont quatre : le conseil de surveillance, le comité de direction, le
président du comité de direction et le comité de sanction.
Leurs missions sont déterminées par la loi ;
• le fonctionnement, notamment en matière de contrôle.
Le contrôle peut s'effectuer de différentes manières :
o sur la base de dossiers (« off site supervision »), comme pour
le contrôle de la situation financière et des aspects
institutionnels ;
o sur place (« on site supervision »),
de manière ponctuelle et individuelle, avec une attention
particulière portée au profil de risque, à l'organisation
(adéquate), à la gestion des risques, à l'audit interne et à la
fonction de compliance, notamment en ce qui concerne
l'application de la loi relative à la lutte contre le blanchiment
de capitaux (cf. module 2) ;
o Mystery Shopping : dans le cadre de son contrôle du respect
des dispositions légales, la FSMA peut envoyer des acteurs
qui se feront passer pour des clients (potentiels) ;
• les procédures à suivre pour imposer des sanctions administratives ;
• le secret professionnel ;
• les modalités de collaboration entre la BNB et la FSMA (protocole) et
les procédures à suivre pour régler les éventuels conflits pouvant
apparaître dans leurs missions respectives.
Dans ce cadre, la surveillance du secteur financier en Belgique s'exerce selon
un modèle bipolaire, dit « Twin Peaks », faisant intervenir la BNB et la FSMA :

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3ème partie - Fondements de la législation bancaire

1. La BNB
La BNB (en collaboration avec la BCE) est chargée de la surveillance
macro-prudentielle et microprudentielle.
La surveillance prudentielle a pour objectif de garantir l'adéquation
de l'organisation et la solidité des établissements financiers,
notamment en matière de solvabilité, de liquidité et de rentabilité.
2. La FSMA
La FSMA assure principalement le contrôle :
o du bon fonctionnement, de la transparence et de l'intégrité
des marchés financiers ;
o de l'offre illicite de produits et services financiers ;
o du respect des règles de conduite auxquelles les
intermédiaires financiers sont soumis.

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3ème partie - Fondements de la législation bancaire

Chapitre 4 Loi du 03/08/2012 relative aux organismes de


placement collectif qui répondent aux conditions
de la Directive 2009/65/CE et aux organismes de
placement en créances et loi du 19/04/2014
relative aux organismes de placement collectif
alternatifs et à leurs gestionnaires

4.1 Loi du 3 août 2012


La loi du 3 août 2012 réglemente les activités des :
• organismes de placement collectif (OPC) de droit belge et OPC de
droit étranger qui offrent leurs parts publiquement en Belgique ;
• sociétés de gestion d'organismes de placement collectif.
Tout OPC de droit belge doit :
• se faire inscrire auprès de la FSMA avant de commencer ses activités
en Belgique ;
• répondre aux conditions d'inscription fixées par la loi ;
• se soumettre aux conditions d'exercice précisées par la loi.
La loi prévoit des règles spécifiques pour les OPC publics.
En cas d'offre publique de titres, les OPC publics ont l'obligation de publier un
prospectus permettant au public de porter un jugement fondé sur le
placement proposé, notamment :
• sur les risques inhérents au placement ;
• sur la prise en compte des aspects sociaux, éthiques et
environnementaux dans la politique d'investissement.
Le prospectus doit comprendre une version simplifiée, résumant les
informations essentielles sur le placement et les risques qui y sont liés.
Ces informations doivent :
• être tenues à jour ;
• être soumises à l'approbation préalable de la FSMA.
Les sociétés de gestion d'OPC de droit belge sont soumises à des conditions
d’agrément et d'exercice équivalentes à celles imposées aux établissements
de crédit et aux entreprises d'investissement :
• elles doivent également être agréées préalablement par la FSMA
pour commencer leurs activités ;
• les conditions d'agrément ont aussi trait notamment à la forme de la
société (obligatoirement une SA), au capital minimum

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3ème partie - Fondements de la législation bancaire

(125 000 euros), à la transparence des actionnaires, à l'expérience et


l'honorabilité des dirigeants, à l'organisation adéquate et à la
protection des clients (Fonds de protection des dépôts).

4.2 Loi du 19 avril 2014


La réglementation abordée ci-devant porte sur les organismes de placement
collectif (et sociétés de gestion) en titres (actions, obligations et valeurs
mobilières négociables permettant d'acquérir des titres).
Or, le législateur européen a également prévu une réglementation distincte
s'appliquant aux organismes de placement collectif en autres actifs (fonds
alternatifs, fonds de capital-investissement, fonds de matières premières,
fonds d'infrastructures).
Le législateur belge a transcrit cette réglementation dans la loi du
19 avril 2014 relative aux organismes de placement collectif alternatifs et à
leurs gestionnaires.
Cette loi instaure un cadre juridique pour les organismes de placement
collectif alternatifs (OPCA) et soumet les gestionnaires d'OPCA à une
obligation d'agrément, à l’exception des gestionnaires de petite taille gérant
des organismes de placement collectif alternatifs non publics.
Ils ne sont pas soumis à un agrément, mais ils sont tenus de transmettre une
notification à la FSMA avant d'entamer leurs activité (cf. art. 107)
Les conditions d'agrément sont similaires à celles des sociétés de gestion
d'OPC.

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3ème partie - Fondements de la législation bancaire

Chapitre 5 Livre VI du Code de droit économique : pratiques de


marché et protection du consommateur

5.1 Objet et champ d'application de la loi


Le livre VI du Code de droit économique poursuit un double objectif :
1. garantir une concurrence loyale dans les transactions
commerciales ;
2. garantir l'information et la protection du consommateur.
Les consommateurs sont protégés contre certaines pratiques commerciales
des entreprises.
Certaines dispositions ne portent que sur les relations qu'entretiennent les
entreprises entre elles.
La loi définit comme suit les consommateurs et les entreprises.
• Le « consommateur » est :
o toute personne physique ;
o qui agit à des fins n'entrant pas dans le cadre de son activité
commerciale, industrielle, artisanale ou professionnelle.
Le professionnel (personne physique) qui acquiert des produits ou
des services à des fins privées est donc un consommateur.
Toutefois, s'il acquiert ces produits ou ces services pour un usage
mixte (à des fins privées et professionnelles), il n'est en principe pas
un consommateur au sens du livre VI du Code de droit économique
(sauf si la partie « à usage professionnel » est très restreinte).
Les personnes morales ne sont pas des consommateurs.
• L'entreprise est :
o toute personne physique ou morale ;
o poursuivant de manière durable un but économique, y
compris ses associations.
En principe, le livre VI s'applique à la mise sur le marché de tous les
« produits ».
Les produits sont définis comme : les biens, les services, les biens immeubles,
les droits et les obligations.
• Biens : = biens meubles corporels ;
• Service : = toute prestation effectuée par une entreprise dans le
cadre de son activité professionnelle ou en exécution de son objet
statutaire.
Le législateur donne à la notion de services une interprétation très
large. Il s'agit des prestations du secteur tertiaire dans son

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3ème partie - Fondements de la législation bancaire

ensemble,
en ce compris le secteur financier, dont les établissements de crédit
(les banques), les assureurs et leurs intermédiaires, etc.

5.2 Information du marché


Le législateur donne une importance absolue à l'information du
consommateur en le traitant en priorité.
Le livre VI du CDE organise l'information du consommateur à deux niveaux :
• l'obligation générale d'information du consommateur, traitée à
l'article VI.2 ;
• les obligations d'information spécifiques :
o indication des prix ;
o arrondissement du montant total à payer ;
o dénomination, composition et étiquetage des biens et
services ;
o quantités ;
o publicité comparative ;
o promotions en matière de prix.

5.2.1 Obligation générale d'information à l'égard du


consommateur
Toute entreprise a une obligation d'information précontractuelle.
Avant que le consommateur ne soit lié par un contrat, l'entreprise doit
l'informer de manière claire et compréhensible notamment sur
• les caractéristiques du bien ou du service ;
• l'identité de l'entreprise ;
• le prix total à payer ;
• le mode de paiement et de livraison ;
• la durée du contrat ;
• les conditions de vente.
En communiquant des informations sur les conditions de vente, l'entreprise
doit tenir compte :
o du besoin d'information exprimé par le consommateur ;
o de l'usage déclaré par le consommateur ou raisonnablement
prévisible.
Les « caractéristiques » comprennent les avantages et inconvénients du
service ou du bien, qui pourraient être importants pour le consommateur

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3ème partie - Fondements de la législation bancaire

En fournissant ces informations, l'entreprise peut tenir compte du moyen de


communication employé.
Le non-respect de l'obligation d'information en phase précontractuelle
constitue une faute civile.
En cas de dommages, le consommateur peut exiger des indemnités (en sus
d'éventuelles autres sanctions applicables).
L'obligation générale d'information du consommateur est également
renforcée par diverses lois bancaires.6

5.2.2 Indication du tarif du service


Tout vendeur de services (homogènes) doit en indiquer le tarif par écrit, de
manière lisible, apparente et sans équivoque.
L'obligation est similaire pour l'indication du prix de biens.
Il existe une réglementation spécifique concernant l'indication des tarifs des
services financiers : les dispositions légales du livre VI CDE.
Cette législation spécifique impose les obligations d’information suivantes
en ce qui concerne les instruments de paiement : :
• avant de conclure un compte de paiement, le prestataire de services
de paiement fournit au consommateur un document d’information
tarifaire sur un support durable. Ce document doit répondre aux
normes fixées par l’article. VII. 4/1 CDE.
• au moins une fois par an le prestataire de services de paiement
fournit au consommateur un relevé de tous les frais. Celui-ci doit
répondre aux normes fixées par l’article. VII. 4/2 CDE
La législation prévoit également des obligations précontractuelles
d’information à l’égard des consommateurs en ce qui concerne les frais et
tarifs des crédits à la consommation et les crédits hypothécaires.

6
Notamment : la loi du 22 mars 2006 (loi « Willems », articles 14 et 15 – cf.
chapitre 7.4) ;
La loi du 2 août 2002 (cf. article 26 : information en matière de placements) ;
L'arrêté royal du 18 juin 2013 imposant certaines obligations en matière
d'information lors de la commercialisation de comptes d'épargne réglementés ;
Les règles en matière de crédits à la consommation reprises dans le livre VII du Code
de droit économique (cf. article VII.70) ;
Les règles en matière de crédits hypothécaires reprises dans le livre VII du Code de
droit économique (articles VII.123 et VII.133) et le code de conduite européen sur
l'information en phase précontractuelle en matière de crédits au logement (cf.
module 5).

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3ème partie - Fondements de la législation bancaire

5.3 Réglementation de la publicité


La loi considère comme étant de la publicité « toute communication ayant
comme but direct ou indirect de promouvoir la vente de produits ».
Cette notion doit s'interpréter au sens le plus large.
La publicité comparative est autorisée à certaines conditions.
Elle ne doit notamment pas être trompeuse ou dénigrante.
En matière de publicité, le secteur financier doit respecter le livre VI du Code
de droit économique ainsi que les codes de conduite relatifs :
• aux dépôts d'épargne (cf. Febelfin/ABB) ;
• aux assurances vie individuelles (cf. Assuralia) ;
• à la publicité et au marketing bancaire à l'égard des mineurs (cf.
Febelfin/ABB).

5.4 Clauses abusives


Les clauses abusives sont interdites à l'égard des consommateurs.
Le livre VI du Code de droit économique contient une liste de clauses
abusives interdites (article VI.83). Concernant les contrats portant sur un
instrument d'investissement, l'article 5 de l'arrêté royal du 23 mars 2014
prévoit une exception (restreinte) à l'interdiction de l'article VI.83 afin de
permettre à une entreprise de mettre fin sans préavis à un contrat à durée
indéterminée.
Le juge n'a pas de pouvoir d'appréciation en ce qui concerne les clauses
reprises dans cette liste : il doit les considérer comme nulles.

5.5 Pratiques de commerce réglementées et


interdites
Le secteur financier est principalement concerné par :
• l'offre conjointe ;
• la vente à distance de services financiers.

5.5.1 Offre conjointe


Une offre conjointe est l'offre liant à l'acquisition de biens ou de services,
gratuite ou non, l'acquisition d'autres biens ou services.
L'offre conjointe est parfois appelée « vente conjointe ».
Une offre conjointe est en principe autorisée, dans la mesure où elle ne
constitue pas une pratique commerciale malhonnête, au sens du livre VI.
L'offre conjointe reste toutefois en principe interdite lorsque l'un de ses
éléments consiste en un service financier.

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3ème partie - Fondements de la législation bancaire

Exemple : assurance hospitalisation gratuite aux titulaires d'un nouveau compte


d'épargne présentant un solde créditeur minimal.
Cette interdiction est maintenue qu'elle soit effectuée par une entreprise ou
différentes entreprises agissant dans un but commun.
Dans l'exemple ci-dessus : une banque et un assureur.
L'offre conjointe à un consommateur est autorisée pour des services
financiers :
• constituant un ensemble.
Exemple : location d'un coffre liée à une assurance couvrant son contenu .
Le Roi (et le législateur) peut déterminer les services financiers qui
constituent un ensemble.
L'offre d'une assurance solde restant dû liée à une carte de banque
ou à un compte bancaire ne constitue pas un ensemble et n'est
donc pas autorisée.
Une banque peut néanmoins offrir à ses clients existants, titulaires
d'un compte, la possibilité de souscrire une assurance contre le
paiement d'une prime.
Dans ce cas, l'offre n'est pas conjointe, mais séparée ;
• offerts avec des :
o menus biens ou produits (de faible importance) admis par les
usages commerciaux.
Exemple : farde pour classer l'assurance souscrite ;
o titres de participation à des loteries autorisées par la loi.
Exemple : billets de la Loterie nationale.
Cette offre conjointe est courante ;
o objets publicitaires revêtus d'inscriptions publicitaires
indélébiles et nettement apparentes (introuvables en tant
que tels dans le commerce).
Leur prix d'acquisition ne peut dépasser 10 euros (hors TVA)
ou 5 % du prix de vente du service financier.
Exemple : détecteur de fumée portant le nom de l'assureur à la
souscription d'une assurance incendie ;
o bons de valeur : titres donnant droit, après acquisition d'un
certain nombre de services, à une offre gratuite ou à une
réduction lors de l'acquisition d'un service similaire de la
même entreprise.
L'avantage ne peut excéder le tiers du prix des services acquis
précédemment.
Le titre doit mentionner les coordonnées de l'émetteur, la
durée éventuelle et les modalités de l'offre.
La loi sur le crédit hypothécaire et la loi sur le crédit à la consommation
prévoient des règles spéciales en matière d'offre conjointe.
• Règles en matière de crédits hypothécaires (livre VII du Code de
droit économique)

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3ème partie - Fondements de la législation bancaire

Le livre VII CDE prévoit que l'octroi du crédit hypothécaire ne peut


dépendre de la souscription d'un contrat d'assurance, sauf s'il s'agit
d'un des contrats annexés suivants (au sens de la loi) :
o assurance solde restant dû (risque de décès) ;
o assurance de choses (incendie) couvrant le risque de
dégradation de l'immeuble offert en garantie ;
o assurance caution.
La loi sur le crédit hypothécaire interdit au prêteur d'imposer au
preneur de crédit la souscription d'une assurance auprès d'un
assureur désigné ou accepté par lui.
Comme l'a confirmé la Cour de cassation, l'offre conjointe suppose une
diffusion de l'offre auprès du public.
De ce fait, l'offre conjointe est étrangère aux négociations
individuelles entre parties (Cass. 30 mars 2001).
• Règles en matière de crédits à la consommation (reprises dans le
livre VII du Code de droit économique)
Le prêteur et l'intermédiaire de crédit sont toutefois autorisés à
imposer la conclusion d'une convention portant sur un service
auxiliaire (par exemple : une assurance) comme condition à
l'obtention d'un crédit, mais le consommateur doit être libre de
choisir auprès de qui il le fait.
Il est donc interdit au prêteur et à l'intermédiaire de crédit d'obliger
le consommateur, dans le cadre de la souscription d'un contrat de
crédit, de conclure une autre convention auprès du prêteur, de
l'intermédiaire de crédit ou d'un tiers désigné par leurs soins.
La CBFA a rendu un avis sur les offres conjointes (cf. DOC C/2002/7 du
28 octobre 2002).

5.5.2 Vente à distance


Le livre VI réglemente les contrats formés à distance, c'est-à-dire les contrats
conclus entre une entreprise et un consommateur dans le cadre d'un
système organisé de vente ou de prestation de services à distance sans que
l'entreprise et le consommateur ne soient en présence, au moyen d'une ou
de plusieurs techniques de communication à distance, jusqu'à la conclusion
du contrat.
Exemples : vente par Internet, vente par téléphone (Call Centers).
Des règles spécifiques s'appliquent aux contrats à distance portant sur des
services financiers (cf. articles VI.54 à VI.61 du Code de droit économique).
Ces règles s'appuient sur deux principes de base : l'« information » et le
« droit de renonciation » du consommateur.
Le consommateur :
1. doit être informé dans la phase précontractuelle de manière claire et
compréhensible, sans équivoque et par tout moyen adapté.
Ces informations concernent notamment : les données relatives au

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3ème partie - Fondements de la législation bancaire

fournisseur, les principales caractéristiques et le prix total du service


financier, l'existence d'un droit de renonciation, etc.
2. a en règle générale le droit de renoncer gratuitement au contrat dans
un délai de 14 jours calendrier (droit de renonciation).

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3ème partie - Fondements de la législation bancaire

Chapitre 6 Règles en matière de contrats d'agent commercial

6.1 Objet et champ d'application des règles


Les articles X.1 à X.25 du livre X du Code de droit économique régissent le
statut juridique des contrats d'agent commercial.
Grâce à ce statut, l'agent commercial jouit d'une certaine protection dans ses
rapports avec son commettant.
Le contrat d'agent commercial est un contrat par lequel l'une des parties,
l'agent commercial, est chargée de façon permanente, et moyennant
rémunération, par l'autre partie, le commettant, sans être soumise à
l'autorité de cette dernière, de la négociation et éventuellement de la
conclusion d'affaires au nom et pour le compte du commettant.
Le contrat d'agent commercial se distingue du contrat de travail ordinaire par
l'absence de lien de subordination : l'agent commercial exerce ses activités
comme il l'entend et dispose librement de son temps, tout en se soumettant
aux « directives raisonnables » données par son commettant.
Le contrat d'agent commercial peut être à durée déterminée ou
indéterminée (= automatique en l'absence d'un contrat écrit ou si la durée
n'est pas précisée).

6.2 Protection des agents commerciaux


Les règles du livre X en matière de contrats d'agent commercial s'appliquent
également aux agents bancaires et d'assurance.
Par conséquent, les contrats conclus entre les banques et leurs agents
commerciaux doivent être conformes à ces règles.
Le livre X prévoit les mesures de protection suivantes :
• L'agent commercial a droit à une commission pour toute affaire
conclue grâce à son intervention ou qui se rapporte à une clientèle
qu'il a constituée, ou si elle intervient dans son secteur ou auprès
d'un type de clientèle qui lui était réservé.
• Les contrats d'agent commercial à durée indéterminée donnent droit
à un préavis d'une durée d'un mois par année entamée avec un
maximum de six mois.
À cet égard, le livre X prévoit des règles spécifiques aux entreprises
opérant dans le secteur des assurances, des crédits ou des marchés
réglementés où un organe de concertation paritaire a été constitué.
Les agents commerciaux élus membres de cet organe bénéficient en
effet d'une protection plus large.
À défaut de préavis, une indemnité devra être payée en
contrepartie.
• En outre, l'agent commercial a également droit, à certaines
conditions, à une indemnité d'éviction, c'est-à-dire une indemnité

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3ème partie - Fondements de la législation bancaire

pour la clientèle qu'il a apportée.


Cette indemnité s'élève au maximum à un an de rémunération
calculée sur la moyenne des cinq années précédentes.
Une indemnité complémentaire peut encore être demandée lorsque
des dommages peuvent être prouvés.
• La clause de non-concurrence n'est valable que si :
o elle est établie par écrit ;
o elle ne dépasse pas six mois à compter de la fin du contrat ;
o elle se limite au secteur géographique et aux produits vendus
par l'agent.

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3ème partie - Fondements de la législation bancaire

Chapitre 7 Loi du 22 mars 2006 relative à l'intermédiation en


services bancaires et en services d'investissement
et à la distribution d'instruments financiers

7.1 Objet et champ d'application de la loi


La loi du 22 mars 2006 relative à l'intermédiation en services bancaires et en
services d'investissement et à la distribution d'instruments financiers (aussi
nommée « loi Willems ») a pour objet de libéraliser le marché de la
distribution de produits bancaires et de produits de placement.
La loi prévoit un statut légal à part entière pour les agents et les courtiers en
services bancaires et en services d'investissement.
La loi réglemente :
• l'accès à l'activité d'intermédiation en services bancaires et en
services d'investissement, ainsi que l'exercice de cette activité.
La loi ne s'applique donc pas aux « apporteurs de clients », c'est-à-
dire aux intermédiaires dont le rôle se limite à l'apport de clients
potentiels aux entreprises réglementées ou aux intermédiaires agrées
sans exercer une activité d'intermédiation dans ce cadre.
Les pourvoyeurs de clients n'ont pas le droit de représenter une
entreprise réglementée ni de disposer, entre autres choses, de
documents d'ouverture de crédit ou d'accusés de réception de
l'entreprise réglementée ;
• l'offre de services bancaires et de services d'investissement par des
entreprises réglementées ;
• les informations à communiquer au public ;
• le contrôle du respect des dispositions de la loi et des arrêtés et
règlements pris en exécution de celle-ci.

7.2 L'inscription des intermédiaires


7.2.1 Condition préalable
Un intermédiaire ne peut exercer en Belgique l'activité d'intermédiation en
services bancaires et en services d'investissement s'il n'est pas inscrit au
préalable au registre des intermédiaires en services bancaires et en services
d'investissement, tenu par la FSMA.
L'intermédiaire doit s'inscrire dans la catégorie des « agents » ou dans la
catégorie des « courtiers » en services bancaires et en services
d'investissement.
• Un agent en services bancaires et en services d'investissement est un
intermédiaire en services bancaires et en services d'investissement

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3ème partie - Fondements de la législation bancaire

qui agit au nom et pour le compte d’une seule entreprise


réglementée.
• Un courtier en services bancaires et en services d'investissement est
un intermédiaire en services bancaires et en services d'investissement
qui :
o n'est pas un agent en services bancaires et en services
d'investissement ;
o ne se trouve pas, pour ce qui est du choix de l'entreprise
réglementée, dans un lien durable avec une ou plusieurs de
ces entreprises.
Le courtier peut uniquement intervenir en qualité d'intermédiaire
dans la vente d'un nombre limité d'instruments financiers, à savoir
les titres, les instruments du marché monétaire, les parts
d'organismes de placement collectif ainsi que les options, futures,
swaps, contrats à terme et autres contrats dérivés se rapportant à
des titres et pouvant être liquidés par une livraison matérielle ou
un paiement en espèces.
Toute personne ou entreprise peut prendre connaissance des données
d'identification d'un intermédiaire sur le site Internet de la FSMA.
Il est possible d'effectuer une recherche par le nom de l'intermédiaire ou son
numéro d'inscription (www.fsma.be).
Les demandes d'inscription peuvent être introduites auprès de la FSMA, soit
de manière individuelle soit collectivement par le biais d'une organisation
centrale.

7.2.2 Conditions d'inscription


Les intermédiaires doivent répondre à un certain nombre de conditions pour
pouvoir s'inscrire dans le registre des intermédiaires et intervenir en qualité
d'agent ou de courtier en services bancaires et en services d'investissement
(cf. site de la FSMA pour de plus amples détails).
La première condition d'inscription est de disposer des connaissances
professionnelles et de l'expérience pratique requise.
Les connaisances professionnelles peuvent être prouvées par dertains
diplômes et attestations, compétés d’une expérience minimale.
Diplômes Expérience Expérience
Courtier Agent
Diplôme de master délivré par une université ou une haute 24 mois 12 mois
école ou diplôme équivalent délivré avant l'année
académique 2004-2005

Diplôme de master délivré par une université ou une haute 12 mois 6 mois
école, ou diplôme équivalent délivré avant l'année
académique 2004-2005, dont le programme de cours
comptait au moins 5 crédits se rapportant aux

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3ème partie - Fondements de la législation bancaire

connaissances techniques et 1 crédit se rapportant aux


connaissances de gestion d'entreprise
Diplôme de bachelier délivré par un établissement 12 mois 6 mois
d'enseignement supérieur ou diplôme équivalent délivré
avant l'année académique 2004-2005, dont le programme
de cours comptait au moins 11 crédits se rapportant aux
connaissances techniques et 3 crédits se rapportant aux
connaissances de gestion d'entreprise
Certificat de l'enseignement secondaire supérieur 12 mois 6 mois
+ avoir suivi avec fruit un cours spécialisé sur la banque et
l'investissement, agréé par la FSMA

Crédit : unité internationale qui correspond à un minimum de 24 heures et un maximum de 30 heures


d'activités d'enseignement, d'apprentissage et d'évaluation.
L’expérience professionnelle

L'intermédiaire est encore soumis à d'autres conditions d'inscription.


Il doit ainsi, notamment :

1. avoir une capacité financière suffisante (l'agent en est exempté) ;


2. présenter une aptitude et une honorabilité professionnelles
suffisantes ;
3. ne pas se trouver dans l'un des cas énumérés à l'article 20 de la loi
bancaire (loi du 25 avril 2014).
Dans la pratique, il doit toujours être en mesure de présenter un
certificat de bonne vie et mœurs ;
4. être titulaire d'une assurance couvrant la responsabilité
professionnelle (il en est toutefois exempté si l'entreprise
réglementée assume cette responsabilité de manière
inconditionnelle) ;
5. s'abstenir de participer à des activités d'intermédiation en services
bancaires et en services d'investissement qui seraient contraires aux
dispositions légales et réglementaires belges ;
6. agir uniquement pour le compte d'entreprises qui disposent de
l'agrément requis ;
7. adhérer à un système de règlement des litiges ;
8. respecter les dispositions spécifiques visant la protection des
épargnants et des investisseurs ;
9. payer un droit d'inscription annuel ;
10. communiquer à la FSMA une adresse de courrier électronique
professionnelle à laquelle la FSMA a la faculté d’adresser
valablement toutes les communications individuelles ou collectives ;
11. se conformer à la loi du 18 septembre 2017 relative à la prévention
du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme et à la
limitation de l'utilisation des espèces.
Cela comporte l’obligation de désigner un responsable interne du

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3ème partie - Fondements de la législation bancaire

blanchiment. Les coutiers doivent en qualité de personne morale


aussi désigner un responsable au plus haut niveau qui veille à la mise
en œuvre et le respect de la loi du 18 septembre 2017.
Les personnes morales agissant en qualité d'intermédiaire sont soumises à
des conditions supplémentaires :

1. les personnes chargées de la direction effective ne doivent pas avoir


fait l'objet de condamnations pénales (cf. supra) et doivent disposer
de l'honorabilité professionnelle nécessaire, des connaissances
professionnelles requises et de l'expérience adéquate ;
2. les personnes qui exercent directement ou indirectement le contrôle
doivent posséder les qualités nécessaires à une « gestion saine et
prudente ».

7.2.3 Obligation de recyclage régulier


Pour conserver son inscription, un agent ou un courtier bancaire doit pouvoir
prouver qu'il satisfait à son obligation de recyclage régulier.
L'intermédiaire satisfait à son obligation de recyclage régulier si, à l'issue de
chaque période d’un an, il comptabilise un total de 15 heures de formation
de recyclage. L’obligation de recycage s’applique aussi aux PVP.
La première période d’un an commence le 1er janvier de l'année qui suit
l'année de l'inscription ou la désignation dans les registres de la FSMA.
Pendant les 3 premières années qui suivent l’inscription comme
intermédiaire la désignation comme DE, de facto responsable au moins 12
heures par an doivent porter sur les services bancaires et d’investissement
qui sont de facto fournis par leurs soins ou par les personnes en contact avec
le public dont ils sont responsables ou assurent la supervision.
Les attestations de recyclage sont délivrées par des organismes de formation
accrédités par la FSMA.
La formation doit porter sur une actualisation ou un élargissement des
connaissances, principalement en matière de :
• législation applicable et gestion d'entreprise (comptabilité, droit
fiscal et social de la profession) ;
• produits d’épargne et de placement, systèmes de paiement et
conseils d'investissement.

7.3 Conditions relatives aux PCP


Les personnes en contact avec le public (« PCP ») sont les employés des
entreprises réglementées et des intermédiaires en services bancaires et en
services d'investissement qui entrent en contact avec le public en vue d'offrir
à la vente des services bancaires et des services d'investissement, en ce
compris la promotion.

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3ème partie - Fondements de la législation bancaire

Les PCP doivent aussi répondre aux conditions en matière de connaissances


professionnelles et prouver une expérience pratique de minmum 6 mois.
Sont assimilées aux PCP , lespersonnes qui pour le compte d’une entreprise
réglementée fournissent/négocient
• des conseils en investissement ou des informations sur des
instruments financiers ;
• des services d’investissement ou des services auxiliaires à des clients
pour le compte d’une entreprise réglmentée.
Un PCP peut commencer son activité d’intermédiation comme « PCP en
formation ». Un PCP en formation dispose d’un an à partir de sa désignation
pour réussir les examens (s’il n’est pas dipsensé sur base d’un diplôme) et
acquérir l’expérience pratique de minimum 6 mois à temps plein.
Tant que la personne est en formation, elle reste sous l'entière
responsabilité et la direction d'une PCP certifiée ou d'un agent/courtier en
services bancaires et en services d'investissement.
L'employeur doit conserver une liste des :
• PCP en formation (= pendant la première année de la désignation) ;
• PCP certifiés (= qui ont réussi les examens concernés).
Il doit également tenir à la disposition de la FSMA les pièces qui prouvent les
connaissances professionnelles des PCP.
Les PCP sont également soumis à une obligation de recyclage, pour un même
nombre d’heures (15 par an), mais sous la responsabilité de l’employeur sur
base d’un plan global de formation.

7.4 Information du consommateur – règles de


conduite
La loi prévoit des obligations spécifiques, complémentaires à celles prévues
par le droit commun, la loi sur les pratiques du marché et d'autres
législations bancaires.
L'intermédiaire doit respecter les règles de conduite applicables aux
entreprises réglementées :
• de manière générale, il doit servir les intérêts de ses clients de
manière honnête, équitable et professionnelle ;
• ses informations doivent être correctes, claires et non trompeuses ;
• il doit communiquer à ses clients (potentiels), sur l'ensemble de ses
documents relatifs à son activité d'intermédiation en services
bancaires et en services d'investissement, au moins les informations
suivantes :
o son identité et son adresse ;
o son numéro d'inscription au registre des intermédiaires et sa

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3ème partie - Fondements de la législation bancaire

catégorie (agent ou courtier) ;


o s'il est agent : le nom du commettant ;
o s'il est courtier :
▪ le nom des entreprises réglementées pour lesquelles
il est mandaté ;
▪ le fait qu’il ne peut à aucun moment recevoir et
conserver des instruments financiers et des fonds
versés en espèces ou sur un compte, ou se trouver
en position débitrice à l'égard de l'épargnant ou de
l'investisseur et qu’il n'a pas le droit de posséder un
mandat ou une procuration sur un compte de ses
clients ni de conserver ou maintenir à découvert des
instruments financiers ou livrets d'épargne de
clients,
Ces informations doivent notamment figurer sur le papier à lettres, les cartes
de visite, les publicités (au sens large) et les invitations aux clients.
Les prospectus, les conditions générales bancaires, les publicités provenant
directement du siège central du commettant, les bordereaux et les
quittances sont des documents qui n'émanent pas de l'intermédiaire.
Les informations susmentionnées ne doivent donc pas y apparaître.

7.5 Contrôle et sanctions


La FSMA est chargée de contrôler l'application de la loi.
En cas d'infraction, elle peut fixer un délai au contrevenant pour lui
permettre de régulariser sa situation (= injonction).
S'il n'y est pas donné suite, la FSMA peut imposer des :
• mesures administratives, comme la suspension ou la radiation de
l'inscription ;
• sanctions administratives, comme :
o des astreintes ;
o la publication d'un jugement de condamnation dans la
presse ;
o des amendes administratives.
La loi prévoit également des sanctions pénales pour les infractions les plus
graves.

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3ème partie - Fondements de la législation bancaire

Chapitre 8 Loi du 11/07/2018 relative aux offres au public


d'instruments de placement et aux admissions
d'instruments de placement à la négociation sur
des marchés réglementés

Cette loi a remplacé la loi du 16/06/2006 relative aux offres publiques


d'instruments de placement.
La loi s'applique à toute offre publique d'instruments de placement, hormis
les quelques exceptions qui y sont énoncées.
L'objectif de la loi est de déterminer qui est autorisé à effectuer des offres
publiques d'instruments de placement et à quelles conditions, ainsi que
d'organiser le contrôle de son application.
Peuvent intervenir en qualité d'intermédiaire (pour le compte de l'offrant ou
de l'émetteur) les :
• établissements de crédit ;
• sociétés de Bourse ;
• entreprises d'investissement :
• sociétés de gestion d'OPC ;
• banques centrales de l'Espace économique européen, y compris la
BCE.
L'offre publique de titres ne peut être effectuée que moyennant la publication
préalable d'un prospectus (et d'un avis reproduisant le prospectus ou
mentionnant l'endroit où celui-ci a été publié et où le public peut se le
procurer).
Le prospectus doit :
• contenir tous les renseignements nécessaires pour que le public
puisse porter un jugement fondé sur le placement proposé ;
• être approuvé préalablement par la FSMA.
La FSMA est chargée de contrôler l'application de la loi et peut, en cas
d'infraction, imposer des mesures ou des sanctions administratives.

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3ème partie - Fondements de la législation bancaire

Chapitre 9 Législation européenne en matière financière –


création de l'« union bancaire »

À la suite de la crise financière et des problèmes qui en ont découlé pour les
banques européennes, les États membres sont parvenus à s'entendre sur la
création d'une « union bancaire ».
Cette union bancaire repose sur trois piliers :
1. l'unification des critères d'agrément et la centralisation de la
surveillance ;
2. une approche commune des banques fragilisées et un fonds de
soutien aux banques dans le besoin ;
3. un système de protection unique pour les épargnants.

9.1 Unification des critères d'agrément et


centralisation de la surveillance
La crise financière a fait apparaître l'état de sous-capitalisation de plusieurs
banques européennes et les graves problèmes de liquidités auxquelles elles
étaient exposées.
Le législateur européen a adopté deux textes afin de réduire ce risque et de
mettre en place une approche uniforme en la matière.
• Directive 2013/36/UE (aussi nommée « CRD IV »).
Cette directive a pour objectif d'établir en Europe des règles
communes concernant (entre autres) :
o l'accès à l'activité des établissements de crédit et des
entreprises d'investissement.
La directive prévoit ainsi des règles communes portant sur
l'obtention d'un agrément (notamment en ce qui concerne
les actionnaires, l'administration et le capital minimum) et
sur le fonctionnement d'un établissement de crédit ;
o des compétences et instruments de surveillance pour
l'exercice du contrôle ;
o le contrôle prudentiel des établissements de crédit par les
autorités compétentes.
• Le règlement (UE) 1024/2013 (ou « règlement MSU ») qui complète
la directive 2013/36/UE.
Ce règlement charge la Banque centrale européenne de contrôler les
banques des « pays participants »
(= principalement des États membres de la zone euro)
dans le cadre du « mécanisme de surveillance unique – MSU ».

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3ème partie - Fondements de la législation bancaire

La BCE assume cette responsabilité en collaboration avec les


autorités nationales de surveillance des pays participants.
Dans ce cadre, la BCE :
o exerce un contrôle direct sur les établissements de crédit « de
premier ordre » ;
o exerce un contrôle indirect sur les établissements de crédit de
moindre importance.
Les autorités nationales de surveillance conservent donc leur
rôle de surveillance des établissements de moindre
importance, étant entendu que la BCE continue de veiller à
l'application du mécanisme de surveillance unique et, le cas
échéant, peut décider d'exercer un contrôle sur ces
établissements de crédit de moindre importance ;
o est habilitée à délivrer (ou à retirer) des agréments à
l'ensemble des établissements de crédit des pays participants
(qu'il s'agisse d'établissements de crédit de premier ordre ou
de moindre importance).

9.2 Approche commune des banques fragilisées


Le deuxième pilier de l'union bancaire consiste en un mécanisme de
résolution unique destiné aux établissements confrontés à des problèmes
financiers.
Le législateur européen a adopté la directive 2014/59/UE (aussi nommée
« BRRD ») afin de mettre en place ce mécanisme.
Cette directive prévoit un ensemble de règles et procédures uniques portant
sur le sauvetage ou la liquidation d'établissements de crédit et d'entreprises
d'investissement de la zone euro.
Lorsque la détérioration de la situation financière d'une banque est telle qu'il
n'est plus possible de la sauver, cette directive doit notamment faire en sorte
que les actionnaires et les créanciers de la banque assument leur part des
coûts.
Le règlement (UE) 806/2014 prévoyant un mécanisme de résolution unique
est venu compléter cette directive.
Le mécanisme de résolution unique permet de prendre rapidement les
décisions complexes devant être adoptées dans le cadre d'une résolution
transfrontalière, avec effet contraignant pour tous les États membres de
l'union bancaire. Ces décisions seront prises par un Conseil de résolution
unique, composé de représentants de la BCE, de la Commission européenne
et des autorités nationales compétentes.
Dans le même temps, un fonds de résolution unique sera créé afin
d'apporter aux banques fragilisées les ressources nécessaires à la poursuite
de leurs activités pendant une phase de restructuration.

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3ème partie - Fondements de la législation bancaire

En principe, ce fonds devrait être financé par les banques des pays
participants.

9.3 Système de protection unique pour les


épargnants
Le troisième pilier de l'union bancaire consiste en un système de protection
des dépôts harmonisé (cf. directive 2014/49/UE).
Sans préjudice du système existant garantissant les dépôts à concurrence de
100.000 euros, cette directive prévoit notamment un remboursement plus
rapide des déposants (7 jours ouvrables au lieu de 20) et un meilleur
financement des fonds de protection nationaux.

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3ème partie - Fondements de la législation bancaire

Chapitre 10 Loi du 25/04/2014 relative au statut et au contrôle


des planificateurs financiers indépendants et à la
fourniture de consultations en planification par des
entreprises réglementées

10.1 Objet et champ d'application de la loi


La loi du 25 avril 2014 réglemente ;
• le statut des professionnels fournissant des consultations à des
clients non-professionnels en matière de planification financière ;
• les règles de conduite à respecter dans ce cadre.
La loi s'applique principalement aux personnes physiques ou morales dont
l'activité professionnelle habituelle (complémentaire ou non) consiste à
fournir ou à proposer en Belgique des consultations à des clients non
professionnels en matière de planification financière.
Par « consultation en planification financière », il y a lieu d'entendre :
• une consultation sur l'optimalisation (de la structuration, de la
planification dans le temps, de la protection, de l'organisation
juridique ou de la transmission) du patrimoine d'un client ;
• en fonction des besoins et des objectifs exprimés par ce client ;
• à l'exclusion de la fourniture de services d'investissement ou de tout
conseil portant sur des transactions sur des produits financiers
individuels.
Cette loi ne s'applique pas :
• à la BCE, à la BNB et à d'autres banques centrales ;
• aux personnes qui fournissent des consultations en planification
financière exclusivement pour le compte d'une seule famille ;
• aux personnes morales qui fournissent des consultations en
planification financière pour le compte d'entreprises qui leur sont
liées ;
• aux personnes qui fournissent des consultations en planification
financière dans le cadre d'une autre activité professionnelle, à
condition que cette activité soit régie par un code déontologique
(comme c'est le cas des notaires et des avocats, par exemple).

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3ème partie - Fondements de la législation bancaire

10.2 Obligations
Les personnes qui fournissent des consultations en planification financière
sont tenues d'obtenir préalablement un agrément en qualité de planificateur
financier indépendant auprès de la FSMA.
La loi prévoit plusieurs conditions d'agrément (notamment l'obligation de
présenter un plan financier sur trois ans et la souscription d'une assurance
couvrant la responsabilité professionnelle) et conditions d'exercice de
l'activité (comme l'obligation de se doter d'un code de conduite interne et
l'interdiction de fournir des conseils d'investissement).
En outre, la loi comporte également des règles de conduite à respecter par
les planificateurs financiers indépendants, notamment l'obligation :
• d'agir d'une manière honnête, équitable et professionnelle qui sert
au mieux les intérêts des clients ;
• d'adresser à ceux-ci des informations correctes, claires et non
trompeuses ;
• de respecter les règles du livre VI du Code de droit économique
(cf. supra) ;
• de transmettre des informations précontractuelles sur un support
durable (concernant notamment l'identité et les coordonnées du
planificateur financier indépendant, son statut, le coût de ses
consultations et l'interdiction qui le frappe) ;
• de recueillir par écrit toutes les informations requises sur la
situation personnelle du client, notamment sur :
o sa situation financière, familiale et professionnelle ;
o ses objectifs et ses besoins en termes de planification
financière) ;
• de conclure une convention écrite avec le client, mentionnant les
informations précontractuelles et énonçant les droits et obligations
des parties ;
• de baser les consultations en planification financière sur une
analyse multidisciplinaire de la situation du client intégrant à la fois
le droit civil, le droit fiscal et la fiscalité, la sécurité sociale et la
sécurité d'existence ainsi que le contexte économique et financier ;
• de remettre au client dans les meilleurs délais un rapport écrit, clair
et complet des consultations fournies en planification financière ;
• de constituer et de tenir à jour un dossier pour chaque client ;
• de prendre des mesures pour éviter et gérer les conflits d'intérêts et,
en cas de risque de conflits d'intérêts, d'en informer le client sur un
support durable.

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3ème partie - Fondements de la législation bancaire

10.3 Interdictions
Pour maintenir le caractère indépendant de la profession :
• le planificateur indépendant peut être payé pour les conseils
dispensés, mais il ne peut percevoir aucune commission ;
• ses conseils ne peuvent pas être liés à la vente de produits
financiers, comme des produits d’épargne ou d’investissement
bancaires, des assurances vie ou des biens immobiliers.
Une entreprise réglementée, comme une banque, une entreprise
d’assurance, un intermédiaire bancaire ou d’assurance peut offrir des
conseils en cette matière, mais sans reprendre le terme de planificateur
« indépendant ».

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4ème partie - Protection des données à caractère personnel

4e PARTIE PROTECTION DES DONNEES A CARACTERE


PERSONNEL

Finalités générales
Sujets Finalités générales
Les personnes qui doivent prouver leurs connaissances
professionnelles doivent :
1 Législation 1 Reconnaître le champ d’application matériel du
d’application et Règlement Général sur la protection des données
champ (RGPD, en anglais GDPR : General Data Protection
d’application Regulation) (art. 2.1).
matériel
2 Principes de 2 Reconnaître et comprendre les 6 principes relatifs au
bases et traitement des données à caractère personnel (art. 5).
conditions du 3 Reconnaître les 6 conditions de la licéité du
traitement de traitement des données (art. 6).
données 4 Se rappeler que le consentement doit être
personnelles démontrable, libre, spécifique et rétractable.
3 Catégories 5 Se rappeler qu’il existe une catégorie spécifique de
particulières de données personnelles dont le traitement est interdit
données (données sensibles) sauf à certaines conditions, dont
personnelles le consentement explicite de la personne concernée
et reconnaître ces données (art 9, 1).
6 Se rappeler que le traitement de données
personnelles relatives à des condamnations pénales
et aux infractions est en principe interdit (art. 10)
4 Droits de la 7 Reconnaître et comprendre les droits suivants des
personne personnes concernées : droit à transparence, droit
concernée d’accès, droit de rectification, droit à l’effacement (à
l’oubli), droit à la limitation du traitement, droit à la
portabilité des données, droit d’opposition (chapitre
III, art. 12 à 21).
5 Mission du 8 Déterminer la mission du responsable du traitement
responsable de et du sous-traitant, sur base de leur définition légale
traitement et du (art. 4.7 et 4.8).
sous-traitant.
6 Autorité de 9 Déterminer l’autorité de contrôle compétente en
contrôle Belgique : la « Commission de la protection de la vie
compétente. privée ».
7 Sanctions 10 Se rappeler qu’une infraction à la législation peut
donner lieu à des sanctions civiles (indemnisation du
préjudice subi sur base d’une présomption de
responsabilité) et administratives (amendes
administratives).

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4ème partie - Protection des données à caractère personnel

Chapitre 1 Législation et champ d’application

1.1 Législation : RGPD (règlement européen)


L'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme et l'article 22
de notre Constitution consacrent expressément le droit de chacun au respect
de sa vie privée.
La loi du 8 décembre 1992 relative à la protection de la vie privée a
réglementé le traitement des données à caractère personnel pour la
première fois.
A compter du 25 mai 2018, cette loi est abrogée pour être remplacée, dans
l’ensemble des états membres, par le règlement EU 2016/679, dit Règlement
général sur la protection des données, en bref RGPD, en anglais : General
Data Protection Regulation, GDPR).
Ce RGPD établit les règles relatives à la :
• protection des personnes physiques à l’égard du traitement des
données à caractère personnel ;
• circulation de ces données (au sein de l’Union Européenne).
Les données relatives à des personnes morales ou des organismes publics
sont donc exclues du champ d'application du RGPD.
En revanche, toutes les données à caractère personnel des collaborateurs,
personnes physiques, sont concernées, comme leurs données
d’identification ou de contact (nom, adresse, photo d’identité, adresse mail,
adresse IP de l’ordinateur, données biométriques…).
Les données professionnelles des travailleurs font donc aussi partie des
données à caractère personnel protégées.

1.2 Champ d’application du RGPD


Au niveau matériel, le RGPD (GDPR) s’applique au traitement de données à
caractère personnel :
• automatisé (en tout ou en partie) ; ou
• non automatisé, lorsque ces données sont contenues ou sont
appelées à figurer dans un fichier (donc aussi sur support papier,
comme le classement manuel de dossiers de clients).
Au niveau territorial, le GRPD s’applique à toute entreprise établie sur le
territoire de l’Union Européenne lorsqu’elles traitent des données à caractère
personnel, que le traitement ait lieu dans l’UE ou non.

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4ème partie - Protection des données à caractère personnel

Chapitre 2 Principes de base

Le RGPD est fondé sur six principes de base (art. 5 RGPD) :


• licéité, loyauté, transparence ;
• limitation des finalités ;
• minimalisation des données ;
• exactitude ;
• limitation de la conservation ;
• intégrité et confidentialité.
Le responsable du traitement en est responsable et doit pouvoir démontrer
que ces principes ont été respectés, ce qui l’oblige à prendre les mesures
organisationnelles adéquates (principe de « Accountability »).

2.1 Licéité, loyauté et transparence


Les données doivent être traitées de manière licite, loyale et transparente
pour la personne concernée.
Le traitement est licite s’il est satisfait à au moins une des 6 conditions,
déterminées plus loin (cf. chapitre 3.1).
L’obligation de transparence est satisfaite si les données ne sont traitées
qu’après que la personne concernée ait été reçu une information complète
sur le traitement de données personnelles et de sa finalité.
Cette information doit également être accessible (par exemple sur le
formulaire utilisé pour récolter les données) et être facile à comprendre
(formulée en termes clairs et simples)

2.2 Limitation des finalités


Les données à caractère personnel ne peuvent être collectées pour des
finalités déterminées, explicites et légitimes.
Exemples de finalités :
• l'administration des salaires et du personnel ;
• l'administration des fournisseurs ;
• les relations publiques ;
• la gestion centrale des clients ;
• l’identification des bénéficiaires effectifs dans le cadre de la
législation anti-blanchiment) ;
• la vision globale des clients (pour évaluer la rentabilité d'un client,
pour analyser les services ou produits adaptés à ses besoins...).

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4ème partie - Protection des données à caractère personnel

2.3 Minimisation des données


Les données à caractère personnel doivent être adéquates, pertinentes et
limitées à ce qui est (strictement) nécessaire au regard des finalités du
traitement.
Selon le principe de « Privacy by default », seules les données nécessaires au
regard de la finalité peuvent être utilisées. Des mesures techniques et
organisationnelles doivent être prises dans ce but.
Ce principe n’est pas compatible avec la tendance actuelle à rassembler un
maximum possible d’informations sur les clients.

2.4 Exactitude des données


Les informations traitées doivent être exactes et tenues à jour.
Les informations inexactes doivent pouvoir être effacés et rectifiées sans
tarder afin de répondre à un des droits des personnes concernées.
Ceci implique de savoir exactement où les données sont récoltées et
comment elles peuvent être modifiées ou supprimées.

2.5 Limitation de la conservation des données


Les informations récoltées doivent être conservées pour la durée strictement
nécessaire au regard des finalités ;
Il est donc avisé de déterminer à l’avance le temps de conservation et d’en
prévoir l’effacement automatique à l’expiration de la durée nécessaire.

2.6 Intégrité et confidentialité


Des mesures techniques et organisationnelles doivent être mises en place afin
de garantir une sécurité appropriée, notamment contre un traitement non
autorisé ou illicite et la perte, destruction ou détérioration des données.
Les données à caractère personnel qui ont été traitées doivent donc faire
l’objet d’une protection maximale.

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4ème partie - Protection des données à caractère personnel

Chapitre 3 Les conditions du traitement de données


personnelles

3.1 La licéité du traitement et ses conditions


Le traitement n'est licite que si au moins une des conditions suivantes est
remplie (art. 6 RGPD) :
• (1) la personne concernée a consenti au traitement de ses données à
caractère personnel pour une ou plusieurs finalités spécifiques.
Le consentement étant une des conditions de la licéité du
traitement, il peut donc être recommandé de demander le
consentement même lorsqu’il n’est pas obligatoire, dans la mesure
du possible (= good practice).
• le traitement est « nécessaire » :
o (2) à l'exécution d'un contrat auquel la personne concernée
est partie ou à l'exécution de mesures précontractuelles
prises à la demande de celle-ci.
Par exemple pour l’exécution d’un contrat d’emploi, d’un
contrat d’assurance, d’un ordre bancaire avec une personne
physique ;
o (3) au respect d'une obligation légale du responsable du
traitement.
Par exemple, l’identification du client et des bénéficiaires
effectifs pour l’application des obligations de la législation
anti-blanchiment ;
o (4) à la sauvegarde des intérêts vitaux de la personne
concernée ou d'une autre personne physique.
Par exemple pour des soins médicaux urgents, comme le
groupe sanguin ;
o (5) à l'exécution d'une mission d'intérêt public ou relevant de
l'exercice de l'autorité publique dont est investi le
responsable du traitement ;
o (6) aux fins des intérêts légitimes poursuivis par le
responsable du traitement ou par un tiers.
Par exemple les données nécessaires pour présenter des
produits ou des services adaptés aux besoins du client.

3.2 Le consentement et ses conditions


Comme expliqué ci-dessus, le consentement est une des conditions de la
licéité du traitement de données personnelles.
Le « consentement » de la personne concernée est définie comme étant
toute manifestation de volonté, libre, spécifique, éclairée et univoque par

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4ème partie - Protection des données à caractère personnel

laquelle la personne concernée accepte, par une déclaration ou par un acte


positif clair, que des données à caractère personnel la concernant fassent
l'objet d'un traitement (art. 4 RGPD)
Pour être valable, le consentement (la manifestation de la volonté) doit donc
répondre à des conditions qualitatives.
• Être libre.
Cela signifie qu'il doit avoir été consenti sans la moindre pression ;
• Être spécifique.
Le consentement doit donc correspondre avec la finalité du
traitement.
Un consentement général, sans précision de la finalité spécifique,
n’est donc pas valable.
• Être éclairée (= informée).
Le responsable du traitement doit donc transmettre à la personne
concernée toutes les informations nécessaires afin que le
consentement puisse être donné en connaissance de cause, comme
son identité et les finalités du traitement.
• Être univoque (= pas équivoque).
Cela signifie que le consentement doit être donné par une
déclaration ou par un acte positif clair, comme précisé plus loin dans
la définition. Le consentement ne peut donc être déduit d’une
absence de réaction. Il ne peut y avoir de consentement tacite.
Le consentement doit aussi répondre aux constions suivantes (art 7 RGPD) :
• être démontrable par le responsable du traitement.
Il doit par exemple pouvoir prouver à quel moment le consentement
a été donné par la personne concernée et quelle information a été
communiquée.
• être rétractable à tout moment par la personne concernée.
Le RGPD fait également une distinction entre le :
• consentement « simple » ;
• consentement « explicite ».
Dans certaines situations (comme pour le traitement de données
personnelles dites « sensibles », comme les données concernant la santé, cf.
4.1 ci-dessous), le consentement doit être « explicite ». Selon les autorités de
contrôle européennes dans un tel cas une déclaration explicite est
obligatoire, par exemple au moyen d’une déclaration écrite, d’un mail, d’un
formulaire électronique
Si la personne concernée donne son consentement au moyen d’une
déclaration écrite qui concerne aussi d’autres questions, cette déclaration
écrite doit être :
• distincte des autres questions éventuelles ;

© Febelfin Academy – Edition 15-02-2022 127


4ème partie - Protection des données à caractère personnel

• présentée sous une forme compréhensible et aisément accessible ;


• formulée en termes clairs et simples.

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4ème partie - Protection des données à caractère personnel

Chapitre 4 Catégories particulières de données

4.1 Interdiction de principe du traitement de


données sensibles
Le RGPD interdit en principe le traitement de catégories particulières de
données qui peuvent être considérées comme sensibles (art. 9 RGPD) :
• l'origine raciale ou ethnique ;
• les opinions politiques ;
• les convictions religieuses ou philosophiques ;
• l’appartenance syndicale ;
• données génétiques ;
• données biométriques pour identifier une personne physique de
manière unique ;
• données concernant la santé ;
• à la vie sexuelle ou l’orientation sexuelle.
La loi prévoit toutefois une dizaine d’exceptions, notamment lorsque :
• la personne concernée a donné son consentement ‘explicite » (sauf
disposition légale dérogatoire) ;
• le traitement est nécessaire à l’exécution d’obligations ou l’exercice
de droits en matière de droit du travail ou de sécurité sociale
• le traitement est nécessaire pour la sauvegarde d’intérêts vitaux ;
• porte sur des données manifestement rendues publiques par la
personne concernée ;

4.2 Interdiction du traitement de données


relatives aux condamnations pénales ou aux
infractions
Le traitement de ces données est interdit, même si la personne concernée
aurait donné son consentement, sauf si :
• ces données sont traitées sous le contrôle de l’autorité publique ;
• une disposition légale dérogatoire autorise le traitement de ces
données.
Les banques et les assureurs ne peuvent donc pas traiter de données
relatives à des suspicions d’infractions pénales.

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4ème partie - Protection des données à caractère personnel

Chapitre 5 Droits de la personne concernée

5.1 Droit à transparence (information)


Le droit à la transparence oblige le responsable du traitement à fournir une
série d’informations à la personne concernée, avec quelques différences
selon que les données à caractère personnel sont recueillies auprès de la
personne concernée (art. 13 RGPD) ou non (art 14 RGPD), notamment :
• l’identité et les coordonnées du responsable du traitement et, le cas
échéant de son représentant et du délégué à la protection des
données ;
• les finalités et la base juridique du traitement ;
• les destinataires ou catégories de destinataires des données, s’ils
existent ;
• la durée de conservation des données (ou les critères pour la
déterminer) ;
• les différents droits de la personne concernée (droit d'accès, de
rectification, de limitation du traitement, d’opposition et de
portabilité des données, droit d’introduire une réclamation auprès
de l’autorité de contrôle) ;
• le caractère de l’exigence de fourniture des données (réglementaire
ou contractuel, nécessaire à l’exécution du contrat) et les
conséquences de la non-fourniture des données.
Ces informations doivent être fournies gratuitement (art. 12 RGDP) :
• d’une façon concise, transparente, compréhensible et accessible, en
des termes clairs et simples, par écrit ou par d’autres moyens,
comme par voie électronique ;
• dans un délai raisonnable après avoir obtenu les données, mais ne
dépassant pas un mois à compter de la demande (peut être prolongé
de 2 mois compte tenu de la complexité et du nombre de demandes)
;
• au plus tard au moment de la première communication avec la
personne concernée, si les informations sont récoltées dans ce but
de communication.
Les informations ne doivent pas être fournies, notamment :
• lorsque la personne concernée dispose déjà de ces informations ;
• les données à caractère personnel doivent rester confidentielles en
vertu d’une obligation de secret professionnel.

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4ème partie - Protection des données à caractère personnel

5.2 Droit d'accès


Le droit d'accès est le droit de la personne concernée d'obtenir (gratuitement)
du responsable du traitement (art. 15 RGPD) :
• la confirmation que les données à caractère personnel qui le
concerne sont ou ne sont pas traitées ;
• une série d'informations sur les informations traitées, comme leurs
finalités, les catégories de données traitées, les destinataires ou
catégories de destinataires, les délais de conservation des
données… ;
• une information sur l’existence des différents droits après l’accès.

5.3 Droit de rectification


La personne concernée a le droit d'obtenir la rectification des données à
caractère personnel la concernant qui sont inexactes (art. 16 RGPD)

5.4 Droit à l’effacement (droit à l’oubli)


La personne concernée a le droit d'obtenir l’effacement des données à
caractère personnel la concernant, dans les meilleurs délais (art. 17 RGPD).
Le responsable du traitement est obligé d’effacer ces données dans une série
de cas (donc pas toujours !), notamment lorsque les données à caractère
personnel :
• ne sont plus nécessaires au regard de la finalité ;
• ont fait l’objet d’un traitement illicite ;
• doivent légalement être effacées.
Le droit à l’effacement n’existe pas dans cinq cas restrictifs (art. 17.3 RGPD).7

5.5 Droit à la limitation du traitement


La personne concernée a le droit d'obtenir la limitation du traitement dans
certains cas, notamment lorsqu’un des éléments suivants s’applique (art. 18
RGPD) :
• l’exactitude des données à caractère personnel est contestée,
pendant que le responsable peut en vérifier l’exactitude ;

7
a) exercice du droit à la liberté d'expression et d’information ; b) respecter une
obligation légale ou pour exécuter une mission d'intérêt public ; c) pour des motifs
d'intérêt public dans le domaine de la santé publique ;
d) à des fins archivistiques dans l'intérêt public, à des fins de recherche scientifique
ou historique ou à des fins statistiques ; e) à la constatation, à l'exercice ou à la
défense de droits en justice.

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4ème partie - Protection des données à caractère personnel

• le traitement est illicite ;


• les données à caractère personnel ne sont plus nécessaires aux fins
du traitement, mais celles-ci sont nécessaires pour l’exercice de
droits de justice.

5.6 Droit à portabilité des données


C’est le droit de la personne concernée (art. 20 RGPD) :
• de recevoir les données à caractère personnel qu’elle a fournie, dans
un format structuré ; et
• et de les transmettre à un autre responsable de traitement.
Lorsque cela est techniquement possible, la personne concernée a le droit
d’obtenir que ces données soient directement transmises à cet autre
responsable du traitement.
Ce droit est utile en cas de changement de fournisseur : autre banque, autre
assureur, autre fournisseur de gaz, d’électricité, …

5.7 Droit d'opposition


La personne concernée a le droit de s'opposer au traitement :
• de certaines de ses données pour des raisons sérieuses et légitimes,
tenant compte de sa situation particulière.
L'opposition ne porte dans ce cas que sur les données visées.
Par exemple : une personne a participé comme patient à un examen
médical et constate ensuite qu’une de ses connaissances travaille
comme chercheur dans le centre médical. Dans un tel cas la
personne concernée a des raisons légitimes pour s’opposer au
traitement de toutes les données recueillies.
• des données à caractère personnel collectées à des fins de
prospection (marketing direct).
La personne concernée doit motiver son opposition. Si le responsable du
traitement refuse d’y donner suite, il doit aussi motiver son refus.

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4ème partie - Protection des données à caractère personnel

Chapitre 6 Le responsable du traitement et le sous-traitant

6.1 Définition et mission


La définition du responsable du traitement et du sous-traitant détermine
leur mission principale :
• Le « responsable du traitement » est la personne physique ou
morale, l'autorité publique, le service ou un autre organisme qui,
seul ou conjointement avec d'autres, détermine les finalités et les
moyens du traitement.
• Le « sous-traitant » est la personne physique ou morale, l'autorité
publique, le service ou un autre organisme qui traite des données à
caractère personnel pour le compte du responsable du traitement.
Une banque et un assureur agissent comme des responsables du traitement
dans le traitement des données de leurs clients et de leurs collaborateurs.
Une agence marketing ou un secrétariat social a la qualité de sous-traitant
pour le traitement des données à caractère personnel traitées pour ses
clients.
Le sous-traitant ne peut traiter des données à caractère personnel que sur
instruction du responsable du traitement, sauf en vertu d’obligations légales.
Le traitement des données par un sous-traitant est régi par un contrat avec
le responsable du traitement.
Ce contrat définit l'objet et la durée du traitement, la nature et la finalité du
traitement, le type de données à caractère personnel et les catégories de
personnes concernées, et les obligations et les droits du responsable du
traitement.
Si le sous-traitant ne remplit pas ses obligations contractuelles ou ne se
conforme pas aux instructions du responsable du traitement, il peut être
tenu pour responsable du dommage subi par la personne concernée
(cf. chapitre 8). Delà l’importance d’un bon contrat.

6.2 Obligations
Pour remplir sa mission, le responsable du traitement doit notamment :
• mettre en œuvre des mesures techniques et organisationnelles
appropriées ;
• tenir un registre des activités de traitement ;
• communiquer les violations aux autorités et, le cas échant, à la
personne concernée ;
• le cas échéant : analyser l’impact relative à l’organisation des
données ;
• le cas échéant : désigner un délégué à la protection des données.

© Febelfin Academy – Edition 15-02-2022 133


4ème partie - Protection des données à caractère personnel

Le sous-traitant est soumis quasi aux mêmes obligations.


Il ne doit toutefois pas :
• communiquer les violations ;
• analyser l’impact relative à l’organisation des données.

6.2.1 Mettre en œuvre des mesures techniques et


organisationnelles
Le responsable du traitement doit mettre en œuvre des mesures techniques
et organisationnelles appropriées pour s'assurer et être en mesure de
démontrer que le traitement est effectué conformément au présent
règlement (art. 24 et considérant 74 du RGPD).
Il doit le faire dès la conception du traitement, sur base du principe de
« Privacy by Design ».
Les mesures techniques et organisationnelles mises en œuvre doivent aussi
garantir :
• qu’en principe seules les données nécessaires au regard des finalités
spécifiques seront traitées (principe de « Privacy by Default ») ;
• un niveau de sécurité adapté au risque (art. 32 RGPD).
Il s’agit d’une responsabilité commune lorsque plusieurs responsables du
traitement déterminent conjointement les finalités et les moyens du
traitement. Le registre doit être mis à la disposition de l’autorité de contrôle.
En Belgique, il s’agit de la « Commission de la protection de la vie privée ».

6.2.2 Tenir un registre des activités de traitement


Le responsable du traitement et, le cas échéant, son représentant tiennent
un registre des activités de traitement comprenant les informations relatives
au traitement, précisées à l’article 30 RGPD, principalement :
• le nom et les coordonnées du responsable (et le cas échant du
représentant) ;
• les finalités du traitement ;
• les catégories de personnes concernées et de données ;
• si possible : les délais prévus pour leur effacement, les mesures de
sécurité…
En principe les entreprises de moins de 250 travailleurs sont dispensés de
cette obligation, mais l’exception ne s’applique pas si le traitement :
• comporte un risque pour les droits et libertés des personnes
concernées ;
• n’est pas occasionnel ;
• concerne notamment des catégories particulières de données
(données sensibles).

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4ème partie - Protection des données à caractère personnel

En pratique, cette exception ne concerne donc pas les institutions financières


comme les banques, les entreprises d’assurances et les intermédiaires
financiers.
Au moyen de ce registre interne le responsable du traitement (ou son sous-
traitant) peut démontrer qu’il respecte le RGPD. Le registre (sur papier ou
sur un support informatique) doit être tenu à la disposition de l’autorité de
contrôle.

6.2.3 Communiquer les violations relatives aux données à


caractère personnel
Le responsable de traitement doit signaler les violations relatives aux
données à caractère personnel :
• dans les meilleurs délais aux autorités compétentes, si possible dans
les 72 heures après en avoir pris connaissance. Tout retard doit être
motivé.
• à la personne concernée si cette violation comprend un risque élevé
pour les droits et libertés d’une personne physique, hormis dans
quelques cas.
Cette obligation concerne aussi les fuites qui pourraient porter préjudice aux
personnes concernées, comme un hacking, le vol ou la perte d’un support
contenant des données à caractère personnel.

6.2.4 Le cas échant : analyser l’impact relatif à la


protection des données et désigner un délégué à la
protection des données
Le responsable du traitement est obligé d’analyser l’impact des opérations
de traitement envisagées lorsque le type de traitement est susceptible
d’engendrer un risque élevé pour les droits et libertés des personnes
physiques.
En particulier dans les cas suivants :
• l’évaluation systématique d’aspects personnels fondée sur un
système automatisé pouvant produire des effets juridiques ;
• le traitement à grande échelle de catégories particulières de
données (les données sensibles) ou relatives à des condamnations
ou infractions pénales ;
• la surveillance systématique à grande échelle d’une zone accessible
au public.
Une liste de ces traitements peut être publiée par les autorités de contrôle
compétentes.
Le contenu minimal de l’analyse est précisé à l’article 35 du RGPD.
Si le responsable ne prend pas de mesures pour atténuer le risque, il doit
préalablement au traitement consulter l’autorité de contrôle compétente.

© Febelfin Academy – Edition 15-02-2022 135


4ème partie - Protection des données à caractère personnel

6.2.5 Le cas échant : désigner un délégué à la protection


Dans les cas suivants le responsable du traitement et le sous-traitant doivent
désigner un délégué à la protection (Data Protection Officer of DPO) (Cf. art
37 RGPD :
En plus du traitement de données effectué par une autorité publique ou un
organisme public, un DPO doit être désigné en cas de (RGPD art 37) :
• traitement effectué par une autorité publique ou un organisme
public, à l'exception des juridictions agissant dans l'exercice de leur
fonction juridictionnelle
• traitements qui exigent un suivi régulier et systématique à grande
échelle des personnes concernées ;
• traitement à grande échelle de catégories particulières de données
(les données sensibles) ou relatives à des condamnations ou
infractions pénales.
Les assureurs et les banques sont généralement concernées par ces types de
traitements et doivent donc désigner un DPO.
Un DPO peut également être désigné sans obligation.
Le DPO peut être un membre du personnel ou un fournisseur de services
(externe).
Il est désigné sur base de ses qualités professionnelles et ses connaissances
juridiques et pratiques en matière de protection des données et de sa
capacité à accomplir sa mission.
Sa fonction et ses missions du DPO sont décrites dans le RGPD (art. 38, 39).
• Il doit pouvoir exercer sa fonction de façon indépendante et recevoir
dans ce but toutes les ressources nécessaires du responsable du
traitement et du sous-traitant, dont l’accès aux données à caractère
personnel.
• Il doit faire en sorte que la législation est appliquée dans tous ses
aspects, y compris la répartition des responsabilités, la sensibilisation
et la formation du personnel et les audits.
• Il est également la personne de contact des personnes concernées et
des autorités compétentes.
• Il rapporte au plus haut niveau de la direction et est tenu au secret
professionnel.

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4ème partie - Protection des données à caractère personnel

Chapitre 7 L’autorité de contrôle compétente

En Belgique, l’autorité de contrôle compétente est la « Commission de la


protection de la vie privée », dénommée entre temps l’« Autorité de
protection de données ».
Elle exerce ses missions et compétences en toute indépendance.
Ses nombreuses missions, énoncées dans le RGPD (art. 57 RGPD), ne sont
pas limitatives.
Sa mission principale est de veiller au respect du règlement, mais elle est
également chargée de :
• sensibiliser et informer le public ;
• sensibiliser les responsables du traitement et des sous-traitant sur
leurs obligations ;
• fournir sur demande des informations sur les droits des personnes
concernées ;
• traiter les réclamations, notamment des personnes concernées ;
• encourager l’élaboration de codes de conduite ;
Elles disposent de tous les pouvoirs nécessaires à l’exercice de ses missions
(art. 58 RGPD).

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4ème partie - Protection des données à caractère personnel

Chapitre 8 Sanctions

8.1 Sanction civile


Toute personne ayant subi un dommage matériel ou moral du fait d'une
violation du règlement a le droit d'obtenir du responsable du traitement ou
du sous-traitant réparation du préjudice subi (art. 82 RGPD).
Il s’agit d’une confirmation des règles de responsabilité du droit commun.
Le règlement crée toutefois une présomption de responsabilité : c’est au
responsable du traitement ou au sous-traitant de prouver que le fait qui a
provoqué le dommage ne lui est pas imputable !

8.2 Sanctions administratives


Le RGPD prévoit la possibilité d’imposer des amendes administratives en cas
de violation du règlement.
Les amendes administratives peuvent s’élever jusqu’à 20.000.000 euros ou,
pour les entreprises, jusqu’à 4 % du chiffre d’affaires annuel pour la plupart
des infractions (la moitié pour quelques infractions).

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Table des matières

TABLE DES MATIERES

1E PARTIE L'ENVIRONNEMENT BANCAIRE FINALITÉS


GENRALES ............................................................ 3

Chapitre 1 La monnaie et la banque ....................................... 4


1.1 La monnaie fiduciaire (les espèces)...................................... 4
1.2 La monnaie scripturale ......................................................... 4
1.3 La monnaie électronique ...................................................... 5

Chapitre 2 Fonctions essentielles d'une banque ..................... 6


2.1 Fonction d'intermédiation.................................................... 6
2.2 Fonction de transformation ................................................. 7
2.3 Opérations de paiement....................................................... 8
2.4 Offre de services financiers .................................................. 9

Chapitre 3 Paysage financier et organisation externe ........... 10


3.1 Les établissements de crédit (les banques)........................10
3.2 La Banque centrale européenne (BCE)...............................11
3.3 L'Autorité des services et marchés financiers (FSMA) .......11
3.4 La Banque Nationale de Belgique (BNB) ............................12
3.5 Les Centrales des crédits ....................................................14
3.6 L'Association belge des Banques et des Sociétés de Bourse
(ABB) ...................................................................................14
3.7 La Fédération belge du secteur financier (Febelfin)...........15
3.8 Le Fonds de garantie pour les services financiers ..............15
3.9 Ombudsfin – Ombudsman en conflits financiers ...............16

Chapitre 4 Les produits bancaires ........................................ 18


4.1 Les comptes et les produits d'épargne et de placement ...18
4.2 Les crédits ...........................................................................19

Chapitre 5 L'organisation des banques ................................. 21


5.1 Nature des activités ............................................................21
5.2 Organisation des activités ..................................................21
5.3 Le contrôle des activités bancaires des établissements de
crédit...................................................................................24

Chapitre 6 Stratégies bancaires et évolution ........................ 25


6.1 Stratégies bancaires ...........................................................25
6.2 Évolution des banques : les nouveaux défis.......................25

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Table des matières

2e PARTIE – PRINCIPES FONDAMENTAUX DE DROIT CIVIL ............. 29

Chapitre 1 Le droit contractuel : finalités générales et


d'examen ........................................................... 30
1.1 La formation du contrat et ses conditions de validité........32
1.2. Les modalités contractuelles ..............................................35
1.3. L'extinction des obligations contractuelles ........................35
1.4. La preuve du contrat ..........................................................36
1.5. La capacité de contracter ...................................................39

Chapitre 2 LES RÉGIMES MATRIMONIAUX ............................ 44


2.1. Le régime matrimonial primaire.........................................45
2.2. Le régime matrimonial secondaire .............................................48
2.3. La cohabitation légale .................................................................52

Chapitre 3 LE DROIT SUCCESSORAL ...................................... 55


3.1. Introduction ................................................................................56
3.2. La succession légale ....................................................................58
3.3. La part réservataire .....................................................................62
3.4. La succession testamentaire .......................................................65
3.5. L'acceptation et le refus d'une succession .................................66
3.6. Les donations ..............................................................................67

Chapitre 4 LES SÛRETÉS ....................................................... 70


4.1. Notions ........................................................................................71
4.2. Les types de sûretés ....................................................................72
4.3. Sûreté personnelle : le cautionnement ......................................73
4.4. Le gage ........................................................................................76
4.5. La cession de créance .................................................................78
4.6. L'hypothèque ..............................................................................79
4.7. Le mandat hypothécaire et la promesse d'hypothèque ....82

3è PARTIE – FONDEMENTS DE LA LÉGISLATION BANCAIRE ........... 84

Chapitre 1 Loi du 25/04/2014 relative au statut et au contrôle


des établissements de crédit et des sociétés de
bourse (loi bancaire) ........................................... 87
1.1 Contexte de la loi bancaire .................................................87
1.2 Objet de la loi .....................................................................87
1.3 Intervenants dans le cadre du contrôle prudentiel ............88
1.4 Compétences de l'autorité de surveillance à l'égard des
établissements de crédit ....................................................89

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Table des matières

1.5 Conditions d'agrément des établissements de crédit et des


sociétés de bourse ..............................................................90
1.6 Mesures de contrainte exceptionnelles et sanctions.........91

Chapitre 2 Loi relative à l'accès à l'activité de prestation de


services d'investissement et au statut et au contrôle
des sociétés de gestion de portefeuille et de conseil
en investissement. .............................................. 92
2.1 Objet de la loi .....................................................................92
2.2 Agrément et contrôle .........................................................93

Chapitre 3 Loi du 02/08/2002 relative à la surveillance du


secteur financier et aux services financiers .......... 95
3.1 Réglementation des opérations sur instruments financiers
et des marchés financiers ...................................................95
3.2 Organisation et missions de la FSMA .................................95

Chapitre 4 Loi du 03/08/2012 relative aux organismes de


placement collectif qui répondent aux conditions de
la Directive 2009/65/CE et aux organismes de
placement en créances et loi du 19/04/2014
relative aux organismes de placement collectif
alternatifs et à leurs gestionnaires ...................... 98
4.1 Loi du 3 août 2012 ..............................................................98
4.2 Loi du 19 avril 2014 ............................................................99

Chapitre 5 Livre VI du Code de droit économique : pratiques de


marché et protection du consommateur ............100
5.1 Objet et champ d'application de la loi .............................100
5.2 Information du marché ....................................................101
5.3 Réglementation de la publicité ........................................103
5.4 Clauses abusives ...............................................................103
5.5 Pratiques de commerce réglementées et interdites........103

Chapitre 6 Règles en matière de contrats d'agent commercial


.........................................................................107
6.1 Objet et champ d'application des règles ..........................107
6.2 Protection des agents commerciaux ................................107

Chapitre 7 Loi du 22 mars 2006 relative à l'intermédiation en


services bancaires et en services d'investissement
et à la distribution d'instruments financiers........109
7.1 Objet et champ d'application de la loi .............................109
7.2 L'inscription des intermédiaires .......................................109

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Table des matières

7.3 Conditions relatives aux PCP ............................................112


7.4 Information du consommateur – règles de conduite ......113
7.5 Contrôle et sanctions .......................................................114

Chapitre 8 Loi du 11/07/2018 relative aux offres au public


d'instruments de placement et aux admissions
d'instruments de placement à la négociation sur
des marchés réglementés ..................................115

Chapitre 9 Législation européenne en matière financière –


création de l'« union bancaire » .........................116
9.1 Unification des critères d'agrément et centralisation de la
surveillance.......................................................................116
9.2 Approche commune des banques fragilisées...................117
9.3 Système de protection unique pour les épargnants ........118

Chapitre 10 Loi du 25/04/2014 relative au statut et au contrôle


des planificateurs financiers indépendants et à la
fourniture de consultations en planification par des
entreprises réglementées ..................................119
10.1 Objet et champ d'application de la loi .............................119
10.2 Obligations........................................................................120
10.3 Interdictions .....................................................................121

4e PARTIE PROTECTION DES DONNEES A CARACTERE


PERSONNEL .......................................................122

Chapitre 1 Législation et champ d’application .....................123


1.1 Législation : RGPD (règlement européen) ........................123
1.2 Champ d’application du RGPD .........................................123

Chapitre 2 Principes de base ...............................................124


2.1 Licéité, loyauté et transparence .......................................124
2.2 Limitation des finalités .....................................................124
2.3 Minimisation des données ...............................................125
2.4 Exactitude des données....................................................125
2.5 Limitation de la conservation des données......................125
2.6 Intégrité et confidentialité ...............................................125

Chapitre 3 Les conditions du traitement de données


personnelles ......................................................126
3.1 La licéité du traitement et ses conditions ........................126
3.2 Le consentement et ses conditions ..................................126

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Table des matières

Chapitre 4 Catégories particulières de données ...................129


4.1 Interdiction de principe du traitement de données
sensibles ...........................................................................129
4.2 Interdiction du traitement de données relatives aux
condamnations pénales ou aux infractions......................129

Chapitre 5 Droits de la personne concernée ........................130


5.1 Droit à transparence (information) ..................................130
5.2 Droit d'accès .....................................................................131
5.3 Droit de rectification ........................................................131
5.4 Droit à l’effacement (droit à l’oubli).................................131
5.5 Droit à la limitation du traitement ...................................131
5.6 Droit à portabilité des données ........................................132
5.7 Droit d'opposition.............................................................132

Chapitre 6 Le responsable du traitement et le sous-traitant.133


6.1 Définition et mission ........................................................133
6.2 Obligations........................................................................133

Chapitre 7 L’autorité de contrôle compétente .....................137

Chapitre 8 Sanctions ...........................................................138


8.1 Sanction civile ...................................................................138
8.2 Sanctions administratives.................................................138

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