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Les réseaux sociaux sont-ils une chance ou un danger/ utiles ou

dangereux pour s’informer et débattre ?

Evaluation diagnostic :

Objectifs :
- Mieux connaitre pour son groupe classe l’usage des réseaux sociaux
- Faire émerger des besoins ou des difficultés : les élèves identifient-ils ce qu’est une
information ? Elle est souvent confondue avec une sensibilisation pour une cause sur les
réseaux.
- Faire entrer dans le thème

Avant de commencer la séquence, on peut envisager un temps « diagnostic » pour savoir


comment se positionne le groupe classe sur cette thématique. Cela peut se faire par un
questionnement en classe ou un questionnaire en ligne en utilisant le site internet Wooclap
(anonyme) ou Quizinière.

Des exemples de questions que l’on peut poser :


- Vous utilisez les réseaux sociaux …
jamais / de temps en temps / tous les jours / plusieurs fois par jour
- Si vous utilisez les réseaux sociaux, quel est votre réseau préféré ?
- Utilisez-vous les réseaux sociaux pour vous informer ?
- Pouvez-vous nous partager une information qui vous a marqué récemment sur les réseaux ?
- Est-ce facile ou difficile pour vous d’intervenir dans un débat et pourquoi ?

 Si nécessaire, on peut clarifier ce qu’est une information (par opposition à un avis, une
rumeur, une anecdote, une sensibilisation) en utilisant le vidéo la clé des médias « c’est quoi
une information »
https://www.lumni.fr/video/c-est-quoi-une-information

Animation EMC – 2022 – Débat et réseaux sociaux – C.Dhers & M.Picard


Séance 1 :

Objectifs :
- Définir ce qu’est un débat
- Faire réfléchir les élèves à ses enjeux et ses attendus dans le cadre scolaire
- Etablir des lignes de conduites collectives et individuelles
- S’autoévaluer et se fixer des objectifs de progrès

Débat muet 20 min


 On propose une mise en situation originale sous la forme d’un débat muet.
2 affirmations sont écrites au tableau :
 Il n’y a que sur les réseaux sociaux que je trouve les infos qui m’intéressent
 Si on veut vraiment débattre aujourd’hui c’est sur les réseaux que ça se passe
Les élèves choisissent une question et doivent dire s‘ ils sont d’accord/pas d’accord. Ils le font
par écrit sous la forme d’une lettre qu’ils adressent à un camarade au hasard de la classe. On
peut organiser cet échange de manière anonyme (chaque élève se voit attribuer un numéro)
pour faciliter l’expression des élèves. Chaque lettre commence par « Cher camarade de
classe ». Après avoir donné son avis, la lettre se clôt par « Qu’en penses-tu ? ».
La lettre est distribuée dans la classe par le professeur à un autre élève qui répond. Et l’on
peut organiser plusieurs tours. Les lettres ne sont pas lues à voix haute mais sont récupérées
par le professeur.
 Pour en savoir plus sur cette modalité du débat muet : voir Rose Join-Lambert (2019), «
Cher ami, qu’en penses-tu ? », dans le dossier Sujets à émotions, Cahiers pédagogiques n°
556, p25-26

Reprise réflexive 10 min


 Lors d’un temps en cours dialogué :
 Qu’avez-vous pensé de ce travail ? Pourquoi vous a-t-il été proposé selon vous ?
 Quelles différences y- a-t-il, selon vous, entre écrire une réponse et répondre sur les
réseaux sociaux ?
 À quelles conditions peut-on dire que l’on « débat » vraiment ?
 Êtes-vous-prêts à changer d’avis sur le sujet ? Pourquoi ?

Les éléments à faire ressortir :


Ce qu’est un débat : une discussion comportant un élément de controverse et qui se déroule
selon des règles. En classe, on garde l’idée d’une pensée en mouvement, malléable.
Les médias offrent plutôt des contre exemples car « l’adversaire n’est pas là pour changer
d’avis, il est là pour exprimer une conviction, l’adversaire est hors de portée de la conviction.
» (B. Périer (2017), la parole est un sport de combat, Paris : Livre de Poche). On cherche donc
à répondre, à échanger : on s’appuie sur ce qui a été dit pour rebondir, apporter un autre
argument, les comparer, on donne sa préférence.
Ce que sont les arguments :
Le débat s’appuie sur des arguments (ce n’est pas parce que je le dis que c’est vrai), un seul
exemple ne constitue pas une preuve, un argument n’est pas la simple expression d’une
émotion. Un argument est donc un élément de raisonnement (preuve) qui permet de
défendre une idée.

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Travail en groupe 20 min
Consigne : élaborez
- les critères de réussite d’un débat : Notre débat est réussi si….
- les règles de prise de parole pendant le débat
Pour gagner du temps, les propositions sont partagées au professeur qui les mutualise et les
met en forme pour la séance 2.

Remarques :

- cette grille est provisoire et à enrichir/réévaluer, il ne s’agit pas alors d’obtenir un travail très
abouti mais plutôt d’amorcer une réflexion (les critères pourront être réévalués), on part
donc des propositions des élèves sans chercher à les « améliorer ».

- pour constituer les groupes de travail, le tirage au sort semble la modalité la plus opérante.
 Voir S. Connac : https://www.canope-ara.fr/podcast/conference-organiser-le-travail-en-
groupe
On peut procéder à l’aide d’un jeu de 32 cartes (chaque élève pioche une carte et, s’il a
pioché un valet, il se rapproche des autres valets pour constituer une équipe de 4) ou en
utilisant un site internet spécialisé (ex : https://www.keamk.com/fr/ il faut entrer une
première fois sa liste d’élèves)

Quelques exemples de règles de prise de parole :


Les 4 règles du débat démocratique (S.Connac)
- On ne se moque pas, on est bienveillant
- On écoute celui qui parle
- Priorité aux plus petits parleurs / tour de parole des silencieux à la fin
- On a le droit de ne pas parler

Pour un débat réussi


- on écoute l’autre avant de répondre
- on pose des questions pour comprendre son avis (et non pour critiquer sa personne)
- on donne son avis, on l’explique,
- on apporte des preuves, des enrichissements (vocabulaire, référence à la loi)
- on cherche des exemples

Travail à faire à la maison :


- Pour la fois prochaine, chaque élève doit se fixer et écrire dans son cahier deux objectifs
individuels : participer au moins 2 fois, ne pas couper la parole...
- On peut aussi anticiper la séance 2 en distribuant les 4 situations et en demandant aux
élèves de les lire pour la fois suivante.

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Séance 2 :

Objectifs :
- entrer dans le débat par une situation concrète
- expérimenter le débat mouvant
- apprendre à écouter, à observer et donc à suspendre son jugement
- prendre conscience de la nécessité d’approfondir

Le professeur redistribue les lettres au premier rédacteur qui pourra s’en servir comme
journal des apprentissages en y ajoutant à chaque fin de séance ce qu’il a appris, retenu.

4 situations sont proposées aux élèves pour organiser un débat mouvant. Elles
sont d'abord lues par l’ensemble des élèves dans un temps individuel (5 min). Ce sont des
situations problématiques qui se veulent ancrer dans une réalité de classe et que l’on peut
adapter à son contexte d’enseignement.

En groupe, les élèves se voient attribuer une des situations et ils l’étudient plus précisément
ensemble sur un temps court.

Situation 1 :
Norah ne comprend pas ses camarades qui évoquent leurs fêtes religieuses, pour elle la
religion ça ne sert à rien et même c’est dangereux. Au collège, impossible d’en parler, ça va
mal se passer, c’est sûr, si elle dit une chose pareille et puis de toute façon on ne parle pas de
religion à l’école. Mais sur les réseaux c’est différent ! Elle va enfin pouvoir s’exprimer et
discuter avec ceux qui pensent comme elle. C’est parti ! Son premier post a pour titre : la
religion c’est vraiment pourri !

Situation 2
Kevin s’ennuie en cours d’histoire, jamais on n’évoque « le » sujet qui l’intéresse. Il voudrait
en savoir plus sur les Ouïghours et sur la politique du gouvernement Chinois. Sur twitter, il
décide de suivre le compte « free.ouïghour » qui dit vouloir sensibiliser les Français à cette
cause. Le premier commentaire le touche : « ce que subissent les ouïghours, c’est un
génocide ». Génocide, il connaît, le professeur en a parlé. Il se dit qu’il va enfin pouvoir en
savoir plus et vite.

Situation 3
Anita s’est fait confisquer son téléphone alors qu’elle montrait à un camarade un post avec la
croix gammée insérée dans un drapeau tricolore. Quand la CPE lui demande de quoi il s’agit,
elle dit qu’il s’agit de son groupe WhatsApp restreint et que donc ça ne regarde qu’elle et ses
amis, ; elle dit qu’elle n’est pas antisémite mais qu’on ne peut pas nier qu’Hitler était bien
organisé et motivé. Elle rajoute qu’elle a le droit de le dire puisqu’en démocratie, il n’y a pas
de censure des médias et que ça elle l’a appris en classe.

Situation 4
Noam est choqué par tout ce qu’il lit sur les réseaux sociaux, ça commence à bien faire les
commentaires racistes voire les photos qui comparent les joueurs de foot noirs à des animaux
sauvages. Il faut interdire l’anonymat sur les réseaux sociaux car tout le monde se permet

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n’importe quoi. Dans tous les cas, chacun doit assumer sa position, chacun sera responsable
de ce qu’il dit, de qui il suit.

[Autre situation possible : Situation 5 :


Noam n’est pas d’accord avec son professeur de SVT, il leur a conseillé un site internet pour
comprendre la théorie de l’évolution, mais lui s’est bien renseigné sur la question et il n’a pas
du tout trouvé les mêmes infos. Son amie lui dit que c’est sûr qu’il se trompe et que le prof a
raison : « il est professeur quand même ». ]

Travail en groupe 15 min


Chaque groupe de 4 ou 5 élèves, constitué de manière aléatoire, étudie plus précisément une
des 4 situations. (Il faut prévoir 2 groupes par situation en prévision de la séance 4)
Premier temps de travail individuel 5 min
- prenez connaissance du cas proposé
- entourez les mots qui vous semblent importants
- que pensez-vous de la situation proposée ?
- quelles questions vous posez-vous ?
Confrontation des idées au sein du groupe 10 min

Débats mouvants sur chaque situation 30 min env.


Ensuite, un débat mouvant est organisé pour chaque situation :
- les élèves sont debout, on propose une affirmation pour chaque situation. Voici les
affirmations que l’on peut proposer :
Situation 1 : Norah a raison, les réseaux sociaux sont le bon lieu pour débattre.
Situation 2 : Kevin a raison, rien de mieux pour s’informer que les réseaux
Situation 3 : Anita a raison : il n’y a pas de censure et entre nous on est libre
Situation 4 : Noam a raison : Il faut supprimer l’anonymat sur les réseaux

- les élèves se déplacent pour dire s’ils sont d’accord (à gauche de la salle par exemple) pas
d’accord (à droite de la salle) et on réserve un espace médian : la rivière du doute pour ceux
qui hésitent.

La particularité ici c’est que les élèves qui ont étudié la situation ne participent pas au débat
mouvant concernant leur situation. Ils observent les débats à l’aide d’une grille proposée par
le professeur (et construite à partir des propositions élèves lors de la séance 1). Ils peuvent à
l’issue se positionner : y a -t-il eu débat ? Le débat était-il réussi ? Les règles de parole ont-
elles respectées ? Des arguments ont-ils été échangés ?
L’enseignant préside la séance, il intervient pour créer du doute.

Si c’est possible : un temps réflexif est proposé


- collectif : pour enrichir la liste des critères de réussite/ le respect des règles.
- individuel : sur les objectifs personnels : ont-ils été atteints ?
Ce temps réflexif peut être demandé en travail à la maison.

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Séance 3 :

Dans une séance plus classique, les élèves travaillent sur corpus documentaire afin
d’approfondir la compréhension de la situation qui leur a été confiée.
Le travail proposé leur demande de :
- se questionner : à quelles questions faut-il répondre pour résoudre cette situation
problématique ?
- rechercher des éléments de réponse dans des documents
Le corpus documentaire fourni à chaque groupe est volontairement court, les infos tiennent
sur une page A4 avec des renvois à des vidéos (ce qui suppose d’être en salle info ou d’utiliser
le téléphone dans la salle). L’on peut sélectionner seulement certains extraits des textes ou
bien les rendre plus accessibles en les réécrivant sous la forme d’une interview fictive entre
un journaliste et un scientifique.

Prévoir 40 min de travail

Le professeur peut rapidement durant la séance présenter les étapes argumentatives : pour
intervenir dans un débat
1. Formuler mon opinion : « je suis pour… »
2. Expliquer : « j’entends par là »  je clarifie mon affirmation, je l’explique
3. Exposer nos raisons : je justifie mon opinion en apportant des preuves.
4. Chercher des exemples

En cas de difficultés, des coups de pouce sous forme de questionnement peuvent être
proposés :
Situation 1
Peut-on parler de religion au collège ? Sur les réseaux ? Est-ce un lieu pour en débattre ?
Quelles réponses va-t-elle recevoir à votre avis ? Quelle est notre responsabilité individuelle
sur les réseaux ? A-t-on le droit de critiquer des idées ? D’attaquer des personnes ?
Situation 2
Comment sont choisis les sujets à enseigner ? Les réseaux sont-ils un lieu pour s’informer ?
Une information est-ce pareil qu’une sensibilisation ? Les réseaux peuvent-ils être à eux seuls
une source d’information ? Comment s’assurer qu’une information est fiable ?
Situation 3
Peut-on tout dire sur les réseaux sociaux même sur un groupe restreint ? Que signifie être
antisémite ? Y a -t-il de la censure en démocratie ? La liberté d’expression est-elle sans
limites ? Les règles sont-elles les mêmes sur les réseaux sociaux ?
Situation 4
Qu’est-ce que le racisme ? Comment est-ce puni par la loi ? La règle est-elle différente sur les
réseaux sociaux ? Existe-t-il des cas où l’anonymat peut être protecteur ?

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DOCUMENTS – Situation n° 1 :

 Du vocabulaire
Blasphème : une insulte faite à un dieu, un outrage à la divinité, une offense faite au sacré. Le
blasphème existe pour le croyant ou le théologien. Le blasphème n’existe pas en droit français car
l’Etat est laïque : il ne privilégie aucune croyance. A la question de l’existence de Dieu, l’Etat laïque,
répond « je ne sais pas et je ne prends pas position ».

 Une vidéo pour comprendre


Les clés de la laïcité : « la laïcité, caricature et blasphème » :
https://www.lumni.fr/video/la-laicite-caricature-et-blaspheme

 Des textes de référence


Art. 10. Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation
ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi.
Art. 11. La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de
l'Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de
cette liberté dans les cas déterminés par la Loi.
Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789

 Ce que dit la loi


La liberté d'expression n'est pas dénuée de limites.
En droit français, les bornes de la liberté d'expression sont principalement définies par la loi du 29
juillet 1881. En droit français, il n'existe aucune incrimination punissant le blasphème, c'est-à-dire
aucune infraction sanctionnant les atteintes aux divinités, dogmes, croyances ou symboles religieux.
Du fait de l'absence de répression du blasphème en droit français, les croyances, les symboles et les
dogmes religieux ne sont pas protégés contre une expression critique, même extrêmement féroce, en
France.
Toutefois, il ne faut pas en déduire pour autant que les croyants ne sont pas protégés contre les
publications ou propos qui pourraient leur porter atteinte, puisque certaines infractions punissent,
non pas les atteintes aux croyances, mais certaines infractions commises à l'égard des croyants. Ainsi,
le droit français ne connaît pas d'infractions punissant le blasphème, mais protège néanmoins les
croyants de différents types d'attaques (discriminations, injures, provocations à la discrimination, à la
haine, à la violence. (Camille Viennot, Docteur en droit)
https://www.senat.fr/lc/lc262/lc2622.html#fn15

 L’avis d’un philosophe


« Pourquoi a-t-on le droit d’offenser ?
Le droit d’offenser est partie intégrante de la liberté d’expression. La protection des discours jugés
offensants permet que les désaccords politiques, religieux et moraux les plus profonds soient
exprimés publiquement sans que l’État mette son pouvoir de censure au service de croyances
particulières. La loi sanctionne l’atteinte portée à la considération des personnes visées, qui s’apprécie
objectivement, indépendamment de la blessure subjectivement ressentie, même si cette dernière peut
par ailleurs être très vive. C’est, en un mot, leur dignité, et non leur sensibilité, qui pose une limite à la
liberté d’expression. La critique d’une religion, même véhémente, ne porte pas en elle-même atteinte
à la dignité de ses membres, car leur personne ne se réduit pas à leurs croyances, même si certains
discours racistes s’efforcent de le faire croire. » (Charles Girard, professeur de philosophie)
https://laviedesidees.fr/Pourquoi-a-t-on-le-droit-d-offenser.html

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 A l’école : la Charte de la Laïcité
Art. 6. La laïcité de l'École offre aux élèves les conditions pour forger leur personnalité, exercer leur
libre arbitre et faire l'apprentissage de la citoyenneté. Elle les protège de tout prosélytisme et de toute
pression qui les empêcheraient de faire leurs propres choix.
Art. 7. La laïcité assure aux élèves l'accès à une culture commune et partagée.
Art. 11. Les personnels ont un devoir de stricte neutralité : ils ne doivent pas manifester leurs
convictions politiques ou religieuses dans l'exercice de leurs fonctions.
Art. 12. Aucun sujet n'est a priori exclu du questionnement scientifique et pédagogique. Aucun élève
ne peut invoquer une conviction religieuse ou politique pour contester à un enseignant le droit de
traiter une question au programme.

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DOCUMENTS – Situation n° 2 :

 Du vocabulaire
Ouïghours : ce peuple de langue turque et majoritairement musulman est une minorité ethnique
vivant en Chine. Ils sont victimes de répression de la part du gouvernement chinois. Ils vivent
principalement dans la province du Xingjiang au nord ouest de la Chine. Ils sont 12 à 20 millions et
représentent 0.5% de la population chinoise.
Génocide : massacre programmé d’un peuple en vue de l’anéantir totalement en raison de ses
origines religieuses ou ethniques

 Des vidéos et un article de presse pour comprendre la situation des Ouïghours


Qui sont les Ouïghours ?
https://www.lumni.fr/video/les-ouighours-un-peuple-victime-de-la-repression-
chinoise#xtor=CS4-921-[serie]-[decod-actu]

« Depuis plus de deux ans, le Parti communiste chinois mène dans la région du Xinjiang une politique
d'enfermement massif dans des « camps de rééducation politique », selon le terme officiel, des
citoyens des minorités musulmanes, ouïghours mais aussi kazakhs, kirghizes ou huis. Plus d'un million
de personnes seraient détenues, soit le dixième de la population ouïghoure. Une campagne qui vise à
les couper de leur famille, de leur langue, de leur religion et de leur culture.
Dans la prison à ciel ouvert qu'est devenu le Xinjiang, les disparitions, détentions, arrestations
massives et arbitraires, le harcèlement des intellectuels ou la destruction des lieux de culte montrent
la volonté d'acculturation d'un peuple entier. « La séparation des enfants de leurs parents figure parmi
les actes constitutifs d'un génocide selon la définition de 1948 ["transfert forcé d'enfants du groupe à
un autre groupe", ndlr], ajoute l'historienne Hélène Dumas, chargée de recherches au CNRS. Mais la
condition pour qu'une telle politique soit qualifiée de génocide réside dans l'intention de "détruire ou
tout ou en partie le groupe" cible. C'est ici la question la plus délicate, celle de l'élément intellectuel du
crime et du but visé par les autorités chinoises. » Le chercheur allemand Adrian Zenz, premier à révéler
l'ampleur des internements forcés, préfère parler de « génocide culturel ». D'après lui, l'élimination
physique des Ouïghours « n’est pas du tout l'objectif de Pékin » et «il est très probable qu'elle n'aura
pas lieu». Cet ethnocide est plus systématique qu'au Tibet, où sévissait le haut fonctionnaire Chen
Quanguo avant d'être nommé en 2016 à la tête du Xinjiang ».
Article du Journal Libération du 09 mai 2019 « Ouïghours : au Xinjiang, un lent et silencieux « génocide
culturel»
https://www.liberation.fr/planete/2019/09/05/ouighours-au-xinjiang-un-lent-et-silencieux-genocide-
culturel_1749543/

 Une vidéo pour comprendre la stratégie des réseaux sociaux


- sur les stratégies de Twitter : https://www.arte.tv/fr/videos/085801-008-A/dopamine/
- pour comprendre les « bulles informationnelles »
https://documentation-pedagogie.web.ac-grenoble.fr/content/buller-sur-les-reseaux-quelles-
consequences

 Un outil pour vérifier l’info


- #VraiOuFake Vous avez vu circuler une information ou une image qui vous interpellent, et
vous doutez de sa véracité ? Signalez-la-nous (francetvinfo.fr)

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David Groison, Pierangélique Schouler, Ronan Badel (2017), Les journalistes nous
cachent-ils des choses ? Ed. Actes Sud junior

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DOCUMENTS – Situation n° 3 :

 Du vocabulaire
Antisémitisme : c’est une forme particulière de racisme dirigé contre les personnes juives ou
supposées être juives. L’antisémitisme se distingue du racisme car il a une longue histoire (les
premiers chrétiens s’opposent aux Juifs qui ne reconnaissent pas le Messie en Jésus, le
condamnent et le livrent aux autorités romaines). Les antisémites prêtent aux Juifs des
intentions cachées pour défendre leurs prétendus intérêts qui iraient jusqu’à une volonté de
domination mondiale. L’antisémitisme se renouvelle sans cesse, par exemple, des panneaux
portants des inscriptions antisémites sont apparues lors de certaines manifestations contre la
vaccination.

Négationnisme : c’est la position de ceux qui nient, contestent ou minimisent la réalité du


génocide des Juifs par le régime nazi d'Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale

Les discours de haine racistes/antisémites en ligne


Il s’agit de toutes formes d’expression qui propagent, incitent à, justifient la haine raciale,
l’antisémitisme ou d’autres formes de haine fondées sur l’intolérance.
Le terme « en ligne » se réfère ici à des contenus – écrits, images, vidéos… - qui circulent sur
internet, sur des sites, blogs, réseaux sociaux ou messageries, quel que soit leur degré de
publicité.
Exemples :
- Des contenus racistes ou antisémites circulent sur le fil « WhatsApp » d’une classe de
seconde.
- Un élève consulte un site raciste/antisémite pendant un cours d’histoire.
- Un élève poste sur son compte Facebook un photo-montage montrant le proviseur du lycée
portant un brassard, une étoile à six branches, des papillotes et un chapeau, indiquant « la
vérité sur M. X ».

 Des textes de référence


Art. 1er. Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits.
Art. 10. Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation
ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi.
Art. 11. La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de
l'Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de
cette liberté dans les cas déterminés par la Loi.
Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789

 Une plateforme pour construire son argumentaire contre les discours de haine en ligne
https://www.seriously.ong/

 Ce que dit la loi


Les discours publics de haine raciste/antisémite en ligne sont des délits.
Sur un réseau social, seul un compte correctement paramétré, afin d’en contrôler l’accessibilité et de
s’assurer du nombre restreint de contacts, permet de diffuser un message non public. Si ce n’est pas
le cas, il est considéré comme public.
Par exemple, sur un profil Facebook, une publication sera considérée comme publique si elle est
ouverte aux catégories « amis des amis » ou « tout le monde ». Sur Twitter, comme sur Snapchat,
toutes les publications sont publiques par défaut.
Animation EMC – 2022 – Débat et réseaux sociaux – C.Dhers & M.Picard
Attention toutefois : un propos raciste/antisémite privé n’est pas pour autant licite (c’est-à-dire permis
par la loi). Il relève de la contravention, et peut, parallèlement, recevoir une sanction disciplinaire
Extrait du Vademecum « Agir contre le racisme et l’antisémitisme » Octobre 2020, p 49

 Les actes racistes et antisémites portent atteinte aux droits des individus et ont des effets
sur l’ensemble de la société
Les propos et actes racistes/antisémites sont des délits, voire des crimes.
Toute personne touchée par ces actes traumatisants doit être reconnue comme une victime.
Les actes racistes et antisémites portent atteinte aux droits des individus.
Un climat d’intimidation et d’insécurité peut se créer dans certains territoires et touchent aux libertés
individuelles et aux droits fondamentaux, comme le droit d’aller et venir, la liberté d’expression, le
droit d’aller à l’école publique, le libre exercice des cultes.
Par exemple,
- Des individus ou groupes peuvent être empêchés d’exprimer leurs convictions ou leur religion en se
sentant obligés de cacher un signe religieux dans la rue, en n’osant pas assister à des offices religieux
ou entrer dans des bâtiments religieux.
- Des individus peuvent aussi se censurer sur certaines questions en raison de leur appartenance à un
groupe, ce qui remet en cause leur liberté d’expression.
Extrait du Vademecum « Agir contre le racisme et l’antisémitisme » Octobre 2020, p 49

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DOCUMENTS – Situation n°4 :

 Du vocabulaire
- Racisme : il s’agit d’une attitude d’hostilité allant du mépris à la haine à l’égard d’un groupe
humain défini sur la base d’une identité « raciale » ou ethnique, réelle ou supposée. Il se
manifeste par : des discours justifiant la domination de certains groupes humains sur
d’autres, tout comme les formes de violences exercées ; des comportements (propos, injures,
menaces, violences…) fondés sur des stéréotypes et des préjugés

 Des textes de référence


Art. 1er. Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits.
Art. 10. Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation
ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi.
Art. 11. La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de
l'Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de
cette liberté dans les cas déterminés par la Loi.
Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789

 Ce que dit la loi

Extrait du Vademecum « Agir contre le racisme et l’antisémitisme » Octobre 2020, p 8

 Une plateforme pour construire son argumentaire contre les discours de haine en ligne
https://www.seriously.ong/

 A l’école : la Charte de la Laïcité


Art 9. La laïcité implique le rejet de toutes les violences et de toutes les discriminations, garantit
l'égalité entre les filles et les garçons et repose sur une culture du respect et de la compréhension de
l'autre.

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 Faut-il lever l’anonymat sur les réseaux sociaux ?
Pourquoi ce débat revient fréquemment ?
Les réseaux sociaux servent souvent de support à la diffusion de messages de haine, ainsi qu'à des
idéologies violentes telle que l'islamisme radical. Souvent, lorsqu'un attentat survient, on s'aperçoit a
posteriori que son auteur avait préalablement annoncé son passage à l'acte. Mais le web peut aussi
être le lieu de revendication d'un attentat.
C'est pourquoi, au sein de la classe politique, l'idée de "lever l'anonymat" sur les réseaux sociaux,
revient souvent, avec l'idée que cela dissuaderait les personnes qui propagent des discours de haine,
mais aussi que cela aiderait à les identifier rapidement.
Ce que réclament les personnalités politiques, telles que Valérie Pécresse sur Public Sénat ce lundi
matin, revient généralement à interdire de s'inscrire sous pseudonyme sur les réseaux sociaux, en
obligeant les gens à s'y exprimer sous leur véritable identité. La présidente de la région Île-de-France
n'est d'ailleurs pas la seule personnalité politique à s'être positionné en ce sens.
Le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer, tout comme le président de la région
Hauts-de-France, Xavier Bertrand s’est exprimé pour une fin de l'anonymat sur les réseaux sociaux.
Il sera difficile de supprimer l'anonymat juridiquement
Pour autant, toucher aux règles des réseaux sociaux est compliqué sur le plan juridique.
La haine se répand souvent à visage découvert
Et l'efficacité d'une telle mesure, si toutefois l’État parvenait à la prendre, reste à prouver. Pour rester
sur l'exemple de l'attaque de Conflans-Sainte-Honorine, l'assaillant, ainsi que plusieurs des personnes
qui ont contribué à menacer et intimider Samuel Paty, l'ont fait à visage découvert, sans ne jamais
chercher à dissimuler leur identité.
L'anonymat n'est souvent que très relatif
Quand les gens s'expriment sous pseudonyme, il est par ailleurs souvent aisé de retrouver leur
identité. Il faut en effet toujours une adresse email ou un numéro de téléphone pour s'inscrire sur un
réseau social. Ainsi on retrouve généralement vite les auteurs de contenus problématiques lorsqu'ils
sont publiés.
Être véritablement intraçable sur internet requiert des compétences qui sont loin d'être à la portée de
tous.
Pourquoi c'est important ?
Si le fait de s'exprimer sous pseudonyme peut parfois permettre à des personnes de répandre des
messages haineux, cela peut aussi avoir des effets positifs.
Nombre de lanceurs d'alerte s'expriment sur les réseaux sociaux sous pseudonyme pour se protéger
(et parfois aussi leur entourage), d'éventuelles menaces ou intimidations. Le pseudonyme est donc
aussi très souvent un moyen de se protéger de la haine, davantage que de la répandre
Par L'Alsace - 20 oct. 2020
https://www.lalsace.fr/societe/2020/10/20/anonymat-sur-les-reseaux-sociaux-le-debat-ressurgit

Animation EMC – 2022 – Débat et réseaux sociaux – C.Dhers & M.Picard


Séance 4 :

Cette séance celle d’un débat argumenté autour de deux questions :


 Les réseaux sociaux sont-ils utiles ou dangereux pour s’informer ?
 Les réseaux sociaux sont-ils le lieu du débat ?

Un débat en aquarium est cette fois-ci organisé : on installe les élèves en petits groupes en
parallèle : 4 débatteurs / 4 observateurs ayant étudié la même situation (et on démultiplie
cette modalité, les élèves échangent aussi leur rôle).
Le professeur peut enregistrer les débats qui ont lieu simultanément.

Les règles du débat sont rappelées.

Le professeur et les élèves en position d’observation peuvent aussi être des régulateurs du
calme en désignant ceux qui gênent (« untel gêneur un fois »), au bout de deux gênes un
travail écrit de réflexion est remis à l’élève qui doit s’extraire du travail de débat.

Chaque élève observateur dispose d’une grille pour observer son camarade débatteur tant
sur le fond que sur la forme (respect des règles de prises de parole, nombre et qualité des
arguments échangés, posture générale non verbale, principaux points forts et conseils précis
pour une prochaine fois).
La grille d’observation est remise à l’élève observé, l’observateur la commente. Cette grille
peut donner lieu à une note chiffrée ou peut être conservée comme point d’appui pour une
séance ultérieure

A l’issue de cette séquence, on peut demander aux élèves de répondre aux questions initiales
à nouveau sous la forme d’un débat muet qui sera cette fois ci évalué et qui tient lieu d’écrit
réflexif.

Bilan

L’objectif est donc de faire monter un groupe en compétences en partant de là où il en est.


Par le travail réflexif sur les attendus, la répétition des situations de débat, on vise des progrès
tant collectifs qu’individuels et l’on n’oublie pas le temps nécessaire à l’apprentissage tant
cognitif que comportemental.

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GRILLE D’OBSERVATION
Nom de l’élève observateur : ……………………………………………………………………………………………………………
Engagement de l’élève observateur : en tant qu’observateur, je m’engage à observer mon camarade
avec respect, à faire des remarques constructives, à donner des conseils. Signature :

Nom de l’élève observé : ……………………………………………………………………………………………………………………..


Date du débat : ……………………………………………………………………………………………………………………..
Question débattue : ……………………………………………………………………………………………………………………..

Pendant le débat :
1) Combien de fois a -t-il pris la parole ?
2) A-t-il respecté les règles de prises de parole ?
3) Que peux-tu dire de la façon dont il s’exprime ? De son attitude ?
Posé – Agressif – A l’écoute – Dans l’échange - Clair – Confus – Distrait – Agité – Débit trop rapide –
Style familier - …………….….. - ………………………………..
4) Quels sont ses arguments ?
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..
5) A-t-il cité des documents/des exemples ?
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………….
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………….
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………….
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………….

Après le débat :
6) Quels sont ses points forts ?
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..

7) Quels conseils précis est-ce que je peux lui donner pour qu’il progresse ?
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..

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Des prolongements

Cours dialogué :
 Qu’est ce qui nous amène en général à faire confiance à un contenu ?
Son sérieux, l’émotion qu’il provoque, le fait qu’on le connaisse déjà… Certains contenus
apparaissent plus saillants et plus mémorables et vont circuler plus vite et atteindre encore
plus de personnes car ils sont attirants (indépendamment de toute vérité).

 Quel type d’argument retient-on le plus souvent ?


- un argument qui fait référence à des risques, des menaces ou des événements négatifs
retiennent plus facilement l’attention
- un argument qui est en accord avec nos idées préalables et nos opinions
- si tous les membres de mon groupe partagent cette idée
Nous pouvons avoir du mal à évaluer correctement les informations en raison du manque de
connaissances sur la question, en raison d’une confiance excessive en nos propres
représentations/décisions et nous avons souvent tendance à surestimer notre
compréhension des mécanismes (les débutants sont initialement surconfiants, puis sous-
confiants, avant de parvenir à des prédictions réalistes de réussite). Par ailleurs, l’incertitude
est « inconfortable ».

 Que faire quand on est dans le doute par rapport à un contenu ?


Les élèves énoncent souvent l’idée de vérifier l’information mais ce n’est pas si simple !
- le marché de l’information est dérégulé, de plus en plus d’informations fausses se mettent à
circuler librement, la difficulté de différencier le vrai du vraisemblable augmente : les fake
news deviennent si familières que l’on s’habitue à elles et qu’elles peuvent ainsi nous paraître
plus plausibles qu’elles ne le devraient.
- vérifier nos informations en croisant plusieurs sources devient un exercice plus long et
compliqué

Insistons donc plutôt sur le fait qu’il ne s’agit pas, dans le cadre d’une éducation à l’esprit
critique, d’amener les élèves à diminuer systématiquement leur confiance, au risque de
semer le doute dans leur esprit.
L’effort pédagogique à mener ne se réduit pas à donner une liste de toutes les catégories
d’erreurs que nous sommes susceptibles de commettre.
Le but est d’amener les élèves à reconnaître les situations où ils peuvent légitimement faire et
se faire confiance et celles où ils sont plus à risque de commettre des erreurs.

Il semble évident que les situations dans lesquelles nous manquons de connaissances sont
des situations à risque. Le comprendre, c’est déjà faire un pas dans l’exercice de l’esprit
critique, en amenant à diminuer la confiance dans ces situations.
Diminuer la confiance ne signifie pas éviter de se prononcer, mais le faire en sachant que nos
chances de nous tromper sont plus élevées et, donc, se préparer à changer plus facilement
d’avis.
Cela se traduit en pratique dans la capacité à se déclarer incertain quand les preuves à
disposition sont de faible qualité ou manquent. Il nous semble utile que les enseignants
montrent l’exemple en n’ayant pas peur de déclarer à leurs élèves qu’ils ne savent pas ou

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qu’ils ne sont pas certains d’une réponse, car ils n’ont pas eu la possibilité de s’informer
davantage.

On peut faire remarquer aux élèves que si nous sommes également libres de nous exprimer
nous ne sommes pas égaux sur le plan des compétences à pouvoir le faire sur tous les sujets.
Chacun est compétent dans des domaines différents mais les médias interrogent
couramment les scientifiques, par exemple, sur des champs de compétences qui ne sont pas
les leurs.

D’autres prolongements
- Faire un travail en EMI : les élèves (ou le professeur) choisissent un sujet – les élèves doivent
faire une sélection de sites internet qui le permettent d’en savoir plus sur ce sujet. Ils
justifient leur choix lors d’une présentation orale en exprimant un « degré de confiance »
pour chaque source.

- Construire une fiche des bonnes pratiques sur les réseaux


Exemple de réponses :
Je peux faire confiance si
- si je peux identifier la source et la considérer comme fiable : s’agit-il d’un expert ? quel son
intérêt à s’exprimer ? a-t-elle un intérêt particulier à faire une affirmation ou à diffuser une
information ?
- si les arguments sont bien construits
- s’il y a des preuves solides obtenues par des méthodes rigoureuses, qui permettent d’être
objectif
- si c’est en accord/plausible par rapport à des connaissances déjà solidement établies
- si j’ai des connaissances sur le sujet

Si je juge la situation peu fiable je peux / si ma confiance est diminuée je peux


- prendre position en restant incertain
- consulter d’autres sources d’informations, plus expertes
- me renseigner sur le sujet

Et si je n’ai pas le temps de faire tout ça ?


Je prends position mais je retiens que j’ai plus de risque de me tromper, je reste incertain et
je peux changer d’opinion

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