Proposition de Taille e Pour Le Colle Ge
Proposition de Taille e Pour Le Colle Ge
Proposition de Taille e Pour Le Colle Ge
Evaluation diagnostic :
Objectifs :
- Mieux connaitre pour son groupe classe l’usage des réseaux sociaux
- Faire émerger des besoins ou des difficultés : les élèves identifient-ils ce qu’est une
information ? Elle est souvent confondue avec une sensibilisation pour une cause sur les
réseaux.
- Faire entrer dans le thème
Si nécessaire, on peut clarifier ce qu’est une information (par opposition à un avis, une
rumeur, une anecdote, une sensibilisation) en utilisant le vidéo la clé des médias « c’est quoi
une information »
https://www.lumni.fr/video/c-est-quoi-une-information
Objectifs :
- Définir ce qu’est un débat
- Faire réfléchir les élèves à ses enjeux et ses attendus dans le cadre scolaire
- Etablir des lignes de conduites collectives et individuelles
- S’autoévaluer et se fixer des objectifs de progrès
Remarques :
- cette grille est provisoire et à enrichir/réévaluer, il ne s’agit pas alors d’obtenir un travail très
abouti mais plutôt d’amorcer une réflexion (les critères pourront être réévalués), on part
donc des propositions des élèves sans chercher à les « améliorer ».
- pour constituer les groupes de travail, le tirage au sort semble la modalité la plus opérante.
Voir S. Connac : https://www.canope-ara.fr/podcast/conference-organiser-le-travail-en-
groupe
On peut procéder à l’aide d’un jeu de 32 cartes (chaque élève pioche une carte et, s’il a
pioché un valet, il se rapproche des autres valets pour constituer une équipe de 4) ou en
utilisant un site internet spécialisé (ex : https://www.keamk.com/fr/ il faut entrer une
première fois sa liste d’élèves)
Objectifs :
- entrer dans le débat par une situation concrète
- expérimenter le débat mouvant
- apprendre à écouter, à observer et donc à suspendre son jugement
- prendre conscience de la nécessité d’approfondir
Le professeur redistribue les lettres au premier rédacteur qui pourra s’en servir comme
journal des apprentissages en y ajoutant à chaque fin de séance ce qu’il a appris, retenu.
4 situations sont proposées aux élèves pour organiser un débat mouvant. Elles
sont d'abord lues par l’ensemble des élèves dans un temps individuel (5 min). Ce sont des
situations problématiques qui se veulent ancrer dans une réalité de classe et que l’on peut
adapter à son contexte d’enseignement.
En groupe, les élèves se voient attribuer une des situations et ils l’étudient plus précisément
ensemble sur un temps court.
Situation 1 :
Norah ne comprend pas ses camarades qui évoquent leurs fêtes religieuses, pour elle la
religion ça ne sert à rien et même c’est dangereux. Au collège, impossible d’en parler, ça va
mal se passer, c’est sûr, si elle dit une chose pareille et puis de toute façon on ne parle pas de
religion à l’école. Mais sur les réseaux c’est différent ! Elle va enfin pouvoir s’exprimer et
discuter avec ceux qui pensent comme elle. C’est parti ! Son premier post a pour titre : la
religion c’est vraiment pourri !
Situation 2
Kevin s’ennuie en cours d’histoire, jamais on n’évoque « le » sujet qui l’intéresse. Il voudrait
en savoir plus sur les Ouïghours et sur la politique du gouvernement Chinois. Sur twitter, il
décide de suivre le compte « free.ouïghour » qui dit vouloir sensibiliser les Français à cette
cause. Le premier commentaire le touche : « ce que subissent les ouïghours, c’est un
génocide ». Génocide, il connaît, le professeur en a parlé. Il se dit qu’il va enfin pouvoir en
savoir plus et vite.
Situation 3
Anita s’est fait confisquer son téléphone alors qu’elle montrait à un camarade un post avec la
croix gammée insérée dans un drapeau tricolore. Quand la CPE lui demande de quoi il s’agit,
elle dit qu’il s’agit de son groupe WhatsApp restreint et que donc ça ne regarde qu’elle et ses
amis, ; elle dit qu’elle n’est pas antisémite mais qu’on ne peut pas nier qu’Hitler était bien
organisé et motivé. Elle rajoute qu’elle a le droit de le dire puisqu’en démocratie, il n’y a pas
de censure des médias et que ça elle l’a appris en classe.
Situation 4
Noam est choqué par tout ce qu’il lit sur les réseaux sociaux, ça commence à bien faire les
commentaires racistes voire les photos qui comparent les joueurs de foot noirs à des animaux
sauvages. Il faut interdire l’anonymat sur les réseaux sociaux car tout le monde se permet
- les élèves se déplacent pour dire s’ils sont d’accord (à gauche de la salle par exemple) pas
d’accord (à droite de la salle) et on réserve un espace médian : la rivière du doute pour ceux
qui hésitent.
La particularité ici c’est que les élèves qui ont étudié la situation ne participent pas au débat
mouvant concernant leur situation. Ils observent les débats à l’aide d’une grille proposée par
le professeur (et construite à partir des propositions élèves lors de la séance 1). Ils peuvent à
l’issue se positionner : y a -t-il eu débat ? Le débat était-il réussi ? Les règles de parole ont-
elles respectées ? Des arguments ont-ils été échangés ?
L’enseignant préside la séance, il intervient pour créer du doute.
Dans une séance plus classique, les élèves travaillent sur corpus documentaire afin
d’approfondir la compréhension de la situation qui leur a été confiée.
Le travail proposé leur demande de :
- se questionner : à quelles questions faut-il répondre pour résoudre cette situation
problématique ?
- rechercher des éléments de réponse dans des documents
Le corpus documentaire fourni à chaque groupe est volontairement court, les infos tiennent
sur une page A4 avec des renvois à des vidéos (ce qui suppose d’être en salle info ou d’utiliser
le téléphone dans la salle). L’on peut sélectionner seulement certains extraits des textes ou
bien les rendre plus accessibles en les réécrivant sous la forme d’une interview fictive entre
un journaliste et un scientifique.
Le professeur peut rapidement durant la séance présenter les étapes argumentatives : pour
intervenir dans un débat
1. Formuler mon opinion : « je suis pour… »
2. Expliquer : « j’entends par là » je clarifie mon affirmation, je l’explique
3. Exposer nos raisons : je justifie mon opinion en apportant des preuves.
4. Chercher des exemples
En cas de difficultés, des coups de pouce sous forme de questionnement peuvent être
proposés :
Situation 1
Peut-on parler de religion au collège ? Sur les réseaux ? Est-ce un lieu pour en débattre ?
Quelles réponses va-t-elle recevoir à votre avis ? Quelle est notre responsabilité individuelle
sur les réseaux ? A-t-on le droit de critiquer des idées ? D’attaquer des personnes ?
Situation 2
Comment sont choisis les sujets à enseigner ? Les réseaux sont-ils un lieu pour s’informer ?
Une information est-ce pareil qu’une sensibilisation ? Les réseaux peuvent-ils être à eux seuls
une source d’information ? Comment s’assurer qu’une information est fiable ?
Situation 3
Peut-on tout dire sur les réseaux sociaux même sur un groupe restreint ? Que signifie être
antisémite ? Y a -t-il de la censure en démocratie ? La liberté d’expression est-elle sans
limites ? Les règles sont-elles les mêmes sur les réseaux sociaux ?
Situation 4
Qu’est-ce que le racisme ? Comment est-ce puni par la loi ? La règle est-elle différente sur les
réseaux sociaux ? Existe-t-il des cas où l’anonymat peut être protecteur ?
Du vocabulaire
Blasphème : une insulte faite à un dieu, un outrage à la divinité, une offense faite au sacré. Le
blasphème existe pour le croyant ou le théologien. Le blasphème n’existe pas en droit français car
l’Etat est laïque : il ne privilégie aucune croyance. A la question de l’existence de Dieu, l’Etat laïque,
répond « je ne sais pas et je ne prends pas position ».
Du vocabulaire
Ouïghours : ce peuple de langue turque et majoritairement musulman est une minorité ethnique
vivant en Chine. Ils sont victimes de répression de la part du gouvernement chinois. Ils vivent
principalement dans la province du Xingjiang au nord ouest de la Chine. Ils sont 12 à 20 millions et
représentent 0.5% de la population chinoise.
Génocide : massacre programmé d’un peuple en vue de l’anéantir totalement en raison de ses
origines religieuses ou ethniques
« Depuis plus de deux ans, le Parti communiste chinois mène dans la région du Xinjiang une politique
d'enfermement massif dans des « camps de rééducation politique », selon le terme officiel, des
citoyens des minorités musulmanes, ouïghours mais aussi kazakhs, kirghizes ou huis. Plus d'un million
de personnes seraient détenues, soit le dixième de la population ouïghoure. Une campagne qui vise à
les couper de leur famille, de leur langue, de leur religion et de leur culture.
Dans la prison à ciel ouvert qu'est devenu le Xinjiang, les disparitions, détentions, arrestations
massives et arbitraires, le harcèlement des intellectuels ou la destruction des lieux de culte montrent
la volonté d'acculturation d'un peuple entier. « La séparation des enfants de leurs parents figure parmi
les actes constitutifs d'un génocide selon la définition de 1948 ["transfert forcé d'enfants du groupe à
un autre groupe", ndlr], ajoute l'historienne Hélène Dumas, chargée de recherches au CNRS. Mais la
condition pour qu'une telle politique soit qualifiée de génocide réside dans l'intention de "détruire ou
tout ou en partie le groupe" cible. C'est ici la question la plus délicate, celle de l'élément intellectuel du
crime et du but visé par les autorités chinoises. » Le chercheur allemand Adrian Zenz, premier à révéler
l'ampleur des internements forcés, préfère parler de « génocide culturel ». D'après lui, l'élimination
physique des Ouïghours « n’est pas du tout l'objectif de Pékin » et «il est très probable qu'elle n'aura
pas lieu». Cet ethnocide est plus systématique qu'au Tibet, où sévissait le haut fonctionnaire Chen
Quanguo avant d'être nommé en 2016 à la tête du Xinjiang ».
Article du Journal Libération du 09 mai 2019 « Ouïghours : au Xinjiang, un lent et silencieux « génocide
culturel»
https://www.liberation.fr/planete/2019/09/05/ouighours-au-xinjiang-un-lent-et-silencieux-genocide-
culturel_1749543/
Du vocabulaire
Antisémitisme : c’est une forme particulière de racisme dirigé contre les personnes juives ou
supposées être juives. L’antisémitisme se distingue du racisme car il a une longue histoire (les
premiers chrétiens s’opposent aux Juifs qui ne reconnaissent pas le Messie en Jésus, le
condamnent et le livrent aux autorités romaines). Les antisémites prêtent aux Juifs des
intentions cachées pour défendre leurs prétendus intérêts qui iraient jusqu’à une volonté de
domination mondiale. L’antisémitisme se renouvelle sans cesse, par exemple, des panneaux
portants des inscriptions antisémites sont apparues lors de certaines manifestations contre la
vaccination.
Une plateforme pour construire son argumentaire contre les discours de haine en ligne
https://www.seriously.ong/
Les actes racistes et antisémites portent atteinte aux droits des individus et ont des effets
sur l’ensemble de la société
Les propos et actes racistes/antisémites sont des délits, voire des crimes.
Toute personne touchée par ces actes traumatisants doit être reconnue comme une victime.
Les actes racistes et antisémites portent atteinte aux droits des individus.
Un climat d’intimidation et d’insécurité peut se créer dans certains territoires et touchent aux libertés
individuelles et aux droits fondamentaux, comme le droit d’aller et venir, la liberté d’expression, le
droit d’aller à l’école publique, le libre exercice des cultes.
Par exemple,
- Des individus ou groupes peuvent être empêchés d’exprimer leurs convictions ou leur religion en se
sentant obligés de cacher un signe religieux dans la rue, en n’osant pas assister à des offices religieux
ou entrer dans des bâtiments religieux.
- Des individus peuvent aussi se censurer sur certaines questions en raison de leur appartenance à un
groupe, ce qui remet en cause leur liberté d’expression.
Extrait du Vademecum « Agir contre le racisme et l’antisémitisme » Octobre 2020, p 49
Du vocabulaire
- Racisme : il s’agit d’une attitude d’hostilité allant du mépris à la haine à l’égard d’un groupe
humain défini sur la base d’une identité « raciale » ou ethnique, réelle ou supposée. Il se
manifeste par : des discours justifiant la domination de certains groupes humains sur
d’autres, tout comme les formes de violences exercées ; des comportements (propos, injures,
menaces, violences…) fondés sur des stéréotypes et des préjugés
Une plateforme pour construire son argumentaire contre les discours de haine en ligne
https://www.seriously.ong/
Un débat en aquarium est cette fois-ci organisé : on installe les élèves en petits groupes en
parallèle : 4 débatteurs / 4 observateurs ayant étudié la même situation (et on démultiplie
cette modalité, les élèves échangent aussi leur rôle).
Le professeur peut enregistrer les débats qui ont lieu simultanément.
Le professeur et les élèves en position d’observation peuvent aussi être des régulateurs du
calme en désignant ceux qui gênent (« untel gêneur un fois »), au bout de deux gênes un
travail écrit de réflexion est remis à l’élève qui doit s’extraire du travail de débat.
Chaque élève observateur dispose d’une grille pour observer son camarade débatteur tant
sur le fond que sur la forme (respect des règles de prises de parole, nombre et qualité des
arguments échangés, posture générale non verbale, principaux points forts et conseils précis
pour une prochaine fois).
La grille d’observation est remise à l’élève observé, l’observateur la commente. Cette grille
peut donner lieu à une note chiffrée ou peut être conservée comme point d’appui pour une
séance ultérieure
A l’issue de cette séquence, on peut demander aux élèves de répondre aux questions initiales
à nouveau sous la forme d’un débat muet qui sera cette fois ci évalué et qui tient lieu d’écrit
réflexif.
Bilan
Pendant le débat :
1) Combien de fois a -t-il pris la parole ?
2) A-t-il respecté les règles de prises de parole ?
3) Que peux-tu dire de la façon dont il s’exprime ? De son attitude ?
Posé – Agressif – A l’écoute – Dans l’échange - Clair – Confus – Distrait – Agité – Débit trop rapide –
Style familier - …………….….. - ………………………………..
4) Quels sont ses arguments ?
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5) A-t-il cité des documents/des exemples ?
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Après le débat :
6) Quels sont ses points forts ?
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7) Quels conseils précis est-ce que je peux lui donner pour qu’il progresse ?
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Cours dialogué :
Qu’est ce qui nous amène en général à faire confiance à un contenu ?
Son sérieux, l’émotion qu’il provoque, le fait qu’on le connaisse déjà… Certains contenus
apparaissent plus saillants et plus mémorables et vont circuler plus vite et atteindre encore
plus de personnes car ils sont attirants (indépendamment de toute vérité).
Insistons donc plutôt sur le fait qu’il ne s’agit pas, dans le cadre d’une éducation à l’esprit
critique, d’amener les élèves à diminuer systématiquement leur confiance, au risque de
semer le doute dans leur esprit.
L’effort pédagogique à mener ne se réduit pas à donner une liste de toutes les catégories
d’erreurs que nous sommes susceptibles de commettre.
Le but est d’amener les élèves à reconnaître les situations où ils peuvent légitimement faire et
se faire confiance et celles où ils sont plus à risque de commettre des erreurs.
Il semble évident que les situations dans lesquelles nous manquons de connaissances sont
des situations à risque. Le comprendre, c’est déjà faire un pas dans l’exercice de l’esprit
critique, en amenant à diminuer la confiance dans ces situations.
Diminuer la confiance ne signifie pas éviter de se prononcer, mais le faire en sachant que nos
chances de nous tromper sont plus élevées et, donc, se préparer à changer plus facilement
d’avis.
Cela se traduit en pratique dans la capacité à se déclarer incertain quand les preuves à
disposition sont de faible qualité ou manquent. Il nous semble utile que les enseignants
montrent l’exemple en n’ayant pas peur de déclarer à leurs élèves qu’ils ne savent pas ou
On peut faire remarquer aux élèves que si nous sommes également libres de nous exprimer
nous ne sommes pas égaux sur le plan des compétences à pouvoir le faire sur tous les sujets.
Chacun est compétent dans des domaines différents mais les médias interrogent
couramment les scientifiques, par exemple, sur des champs de compétences qui ne sont pas
les leurs.
D’autres prolongements
- Faire un travail en EMI : les élèves (ou le professeur) choisissent un sujet – les élèves doivent
faire une sélection de sites internet qui le permettent d’en savoir plus sur ce sujet. Ils
justifient leur choix lors d’une présentation orale en exprimant un « degré de confiance »
pour chaque source.