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CHAPITRE II THEORIE GENERALE DES TURBOMACHINES

Introduction :
Les turbomachines sont toutes les dispositifs mécaniques dans lesquels l’énergie
est transférée à partir d’un fluide ou à un fluide en écoulement permanant à cause
d’une action dynamique d’un ou de plusieurs rangés d’aubes ou d’ailettes fixées sur un
rotor, cette action est provoquée par un changement d’enthalpie de fluide.
Le mot Turbo ou Turbinis est d’origine latin et signifie : tourbillon autour ou faire
tourner. La connaissance des turbomachines a été évoluée lentement depuis des
siècles, turbomachines, tel que les moulins à vent et les roues hydrauliques, sont des
appareils anciens, les roues hydrauliques qui entrainent leurs ailettes dans l’eau en
mouvement, ont été employées en l’Egypte ancien, en Chine, en L’Assyrie. Alors que
les roues hydrauliques utilisées dans le pompage d’eau ont apparu en Grèce dans le
deuxième siècle A.J et dans l'Empire Romain pendant le premier siècle A.J, leur
principal domaine d’utilisation était l’agriculture.
Dans les deux derniers siècles, les turbomachines ont reconnu un énorme
développement dans le monde, en 1824 le mot turbine a été utilisé la première fois par
le français Burdin dans une publication technique d’une roue hydraulique qui la
inventée. En 1883 l’ingénieur suédois Patrick de Laval a construit la première turbine
à vapeur avec succès, après ce progrès et en 1897, une turbine à vapeur a été testée en
Angleterre afin de générer un navire, suivi par le lancement d’une autre turbine sept
ans plus tard en Allemagne, la première turbine à gaz est construite en 1903 par Elling
en Norvège avec une puissance de 11HP.
Dans ce chapitre on va établi un bref rappel des équations fondamentales relatives
à la mécanique des fluides des turbomachines, ainsi que la classification des
turbomachines, puisque elles se divisent en diverses catégories, on peut alors les
classifier selon les trois critères principaux suivants :
 Nature de fluide
 Type d’écoulement
 Sens de transfert d’énergie

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1. Classification des turbomachines :


1.1. Selon la nature de fluide :
Les turbomachines sont des machines énergétiques qui utilisent toujours des
fluides, qui jouent un rôle principale comme celui du sang dans le corps humain, selon
la masse volumique (ρ [Kg/m3]) on peut distinguer deux types de fluide Si la masse
volumique d’un fluide est constante, on dit que le fluide est incompressible, tel que :
l’eau et le pétrole brut. En revanche si la masse volumique est variable, le fluide est dit
compressible, par exemple : le gaz et la vapeur d’eau.
1.1.1 Turbomachines à fluide incompressible :
Les principales turbomachines à fluide incompressible sont :
A. Les turbopompes :
Les pompes sont des appareils mécaniques servant à véhiculer des liquides d’un point
A à un point B. Elles permettent, notamment, de prendre un liquide d’une pression P1
et le porter à une pression P2 (avec P2 > P1).
Pour véhiculer un liquide d'un endroit à un autre, la pompe doit fournir une certaine
pression appelée ‘hauteur manométrique totale’, cela dépend des conditions
d'aspiration et de refoulement.
Les pompes centrifuges transforment l’énergie mécanique issue d’un moteur électrique
ou d’une turbine en énergie potentiel de pression qui est fournie pour un fluide
incompressible, afin de vaincre les pertes de charge provoqués par le réseau de
transport de ce fluide.

Figure (II.1): La pompe centrifuge.

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B. Les turbines hydrauliques :


Appelées aussi hydroélectriques puisque elles sont utilisées principalement dans la
génération de l’électricité en profitant de la grande énergie fournie par les courants
d’eau des rivières et des cascades. Leur principe de fonctionnement est simple ; le
transfert d'énergie est assuré par une roue munie d'aubes constituant des tronçons de
conduites solidaire de l'arbre, animée d'un mouvement rotatif continu.
Il existe plusieurs types de ce genre de machines : Turbine KAPLAN, Turbine Pelton,
Turbine Dériaz, Turbine Francis.

Figure (II.2) : Turbine hydraulique.


1.1.2 Turbomachines à fluide compressible :
Les principales turbomachines à fluide compressible sont :
A. Les turbines :
Les turbines sont des équipements mécaniques rotatifs dont la fonction motrice
permet d’entrainer des pompes, des compresseurs ou générateurs électriques dans
l’industrie pétrolière.
Les turbines ont reconnus depuis le 19iéme siècle un énorme développement, les
inventeurs essayent toujours d’augmenter leurs rendements, on décrit les types de
turbines qui existent :
- Les turbines à vapeurs :
La turbine à vapeur est un moteur thermique à combustion externe, fonctionnant
selon le cycle thermodynamique dit de Clausius-Rankine. Ce cycle se distingue par le

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changement d’état affectant le fluide moteur qui est en général la vapeur d'eau, cette
dernière a une énergie disponible fournie par des chaudières débitant dans un réseau de
vapeur, la chaudière reçoit de la chaleur pour produire la vapeur d’eau, soit à partir de
la combustion de fuel gaz dans les centrales thermiques à gaz, soit à partir de l’énergie
des réactions nucléaires dans les centrales nucléaires.
- Les turbines à gaz :
Elles produisent une grande énergie mécanique lors de la détente de fuel gaz brulé
ayant une très grande enthalpie, elles existent en général en deux types : terrestre et
aéronautique. En bref, leur principe de fonctionnement consiste à extraire de l’air du
milieu environnant, et le comprimer ensuite à une pression plus élevée dans un
compresseur axial. L’augmentation du niveau d’énergie de l'air comprimé se déroule
en ajoutant et en brûlant le combustible dans une chambre de combustion, l'air-à
pression et à température élevées-est acheminé vers la section de la turbine, qui
convertit l'énergie thermique en énergie mécanique pour faire tourner l'arbre, ceci sert,
d'un côté, à fournir l'énergie utile à la machine conduite, couplée avec la machine au
moyen d’un accouplement et de l’autre côté à fournir l'énergie nécessaire pour la
machine réceptrice (la charge), finalement, les gaz à basse pression et température
résultant de la transformation mentionnée ci-dessus sont déchargés dans l’atmosphère
ou récupérés pour régénérer la chaleur dans un autre procédé.

Figure (II.3) : Turbine à gaz.


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B. Les turbocompresseurs :
Ils ont la même définition que la pompe, mais pour un fluide compressible.
Les compresseurs sont des dispositifs mécaniques, qui ont pour objectif de véhiculer
des gaz d’un point à un autre. Ils permettent, notamment, de prendre un gaz de la
pression PA et le porter à la pression PB (avec PB > PA).
Pour véhiculer un gaz d'un endroit à un autre, le compresseur doit fournir une certaine
pression appelée ‘hauteur manométrique totale’, cela dépend des conditions
d'aspiration et de refoulement.
Le compresseur axial a pour fonction de fournir la quantité d’air nécessaire pour la
combustion des gaz dans la turbine et aussi d’alimenter en air les divers circuits de
refroidissement.
Les compresseurs centrifuges transforment l’énergie mécanique issue d’un moteur
électrique ou d’une turbine en énergie potentiel de pression qui est fournie pour un
fluide compressible, afin de vaincre les pertes de charge provoquées par le réseau de
transport de ce fluide.

Figure (II.4) : Compresseur centrifuge.

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1.2. Selon le type d’écoulement : On distingue :


1.2.1. Turbomachines à écoulement axial :
L’écoulement s’effectue dans un plan parallèle à l’axe de rotation. On parle ici des
turbines à gaz, à vapeur et des compresseurs axiaux.
1.2.2. Turbomachines à écoulement radial :
L’écoulement s’effectue dans un plan perpendiculaire à l’axe de rotation. On parle ici
des pompes, des compresseurs centrifuges et des turbines hydrauliques.
1.3. Selon le sens de transfert d’énergie :
On trouve deux catégories des turbomachines selon le mode de transfert d’énergies :
1.3.1. Turbomachines motrices :
Elles produisent de l’énergie mécanique destinée à alimenter une charge, on parle ici
de toutes sortes de turbine : à gaz, à vapeur, hydraulique, éolienne.
1.3.2. Turbomachines réceptrices :
Elles reçoivent de l’énergie mécanique à partir d’une autre génératrice, on parle ici des
pompes et des compresseurs.
Le tableau suivant montre une classification simple des turbomachines :

Fluide Ecoulement Energie


Compressible Incompressible Axial Radial Motrice Réceptrice

Turbine à gaz × × ×

Turbine à vapeur × × ×

Turbine hydraulique × × ×

TurboExpander × × ×

Compresseur axiale × × ×

Compresseur × × ×
centrifuge
Pompe centrifuge × × ×

Tableau (II.1) : Classification des turbomachines.

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2. Constitution des turbomachines :


Une turbomachine se compose de trois organes distincts que le fluide traverse
successivement :
2.1. Le distributeur :
Dont le rôle est de conduire le fluide depuis la section d’entrée de la machine à la
section d’entrée du rotor en lui donnant une vitesse et une direction appropriées. Le
distributeur peut être une simple canalisation ou comprendre une couronne d’aubes
fixe (stator, indispensable s’il faut dévier l’écoulement tangentiellement), appelées en
anglais « Inlet Guide Vanes (IGV) ». Ces aubes sont parfois orientables afin de régler
le débit.
2.2. Le rotor :
Au sein duquel s’effectue l’échange d’énergie par le travail des forces
aérodynamiques sur les aubes en rotation.
2.3. Le diffuseur :
Qui sert à collecter le fluide à la sortie du rotor et l’amener à la section de sortie de
la machine. Comme pour le distributeur, le diffuseur peut inclure une couronne
d’aubes fixes. Ces aubes fixes sont notamment utiles lorsque l’écoulement à une
composante tangentielle de vitesse à la sortie du rotor et servent à ramener
l’écoulement dans la direction principale du tube de courant (axiale ou radiale), raison
pour laquelle on utilise parfois le terme redresseur.
Le distributeur et le diffuseur ne sont pas toujours présents, ou sont parfois réduits
à un tronçon de canalisation. C’est notamment le cas pour les hélices et les éoliennes.
Dans les machines multicellulaires, chaque étage ne comprend généralement que deux
éléments, à savoir un distributeur et un rotor pour les turbines, et un rotor et un
diffuseur pour les pompes et compresseurs.
3. Dynamique des fluides des turbomachines :
Les principes fondamentaux de la conservation de la masse, de la conservation de
la quantité de mouvement et de la conservation de moment de la quantité de
mouvement, sont les éléments clés des applications dans le domaine des
turbomachines. Dans la suite, on rappelle les expressions mathématiques de ces

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principes à la lumière de la notion de volume de contrôle. La figure (II.5) illustre un


volume de contrôle V.

Figure (II.5) : Le volume de contrôle V.


3.1. Conservation de la masse :
La conservation de la masse montre que l’accumulation de matière dans un
volume de contrôle est égale à la somme des flux massiques qui traversent les
frontières du volume. L’expression mathématique du principe est :

∫ ∫

3.2. Conservation de la quantité de mouvement :


Son principe indique que la sommation des forces est égale à l’accumulation de la
quantité de mouvement dans un volume de contrôle plus la somme des flux de quantité
de mouvement qui traversent les frontières du volume :

∫ ∫

3.3. Conservation du moment de la quantité de mouvement :


Ce principe indique que la variation de l’impulsion angulaire est égale à la somme
des moments des forces externes. Tel que pour la quantité de mouvement, la
conservation du moment de la quantité de mouvement est couramment exprimée par la
formule :

∫ ∫

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3.4. Equation d’Euler :


Le point de départ pour l’étude des turbomachines est l’équation d’Euler, Celle-ci
peut être déduite aisément du principe de conservation du moment de la quantité de
mouvement. En particulier, on considère un écoulement unidimensionnel en régime
stationnaire dans le rotor d’une turbomachine ayant des conditions uniformes à
l’entrée et à la sortie notées par les indices 1 et 2 respectivement. On applique alors
l’équation (2) à un filet de fluide entre ses deux points illustrés à la figure (II.6) ce qui
donne :

Figure (II.6) : Rotor schématique et équation d’Euler.


D’autre part, pour un écoulement unidimensionnel en régime permanent, l’équation de
la conservation de la masse se traduit par :

∫ ∫ ∫

Ou encore ̇ = = . Alors, l’Equation (3) se réduit à :


̇
Bien que cette expression de l’équation d’Euler est sous une forme mathématique
élégante, elle nécessite de modifications pour être facilement utilisable.
Formes courantes :
Dans une turbomachine, l’élément qui produit les changements importants dans le
fluide est le rotor et un paramètre très important pour l’analyse est la variation de la
vitesse dans les différents systèmes de référence.

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Les vecteurs de vitesse à considérer sont la vitesse périphérique U au rayon r par


rapport au centre de rotation, la vitesse absolue C du fluide mesurée dans le système
fixe ou globale et la vitesse relative W dans un système solidaire avec l’aubage en
mouvement. Ces trois vitesses sont reliées par l’équation :
C U W
Dans ce contexte, on appelle CU la composante circonférentielle de la vitesse absolue
projetée dans la direction de U, CX la composante dans la direction axiale et Cm la
composante méridionale de la vitesse C selon la direction normale de U (figure II.7).
On considère que CU est positive si elle a la même direction que U et négative dans le
cas contraire. L’introduction de ces définitions dans l’équation (5) conduit à l’équation
fondamentale des turbomachines.
̇

Figure (II.7) : Rotor élémentaire.


Pour un rotor ayant une vitesse de rotation ω, la puissance P est donnée par :
̇ ̇
Où on utilise la relation : Ui = ri×ω, (i=1,2). On peut ainsi considérer le travail
spécifique (l’énergie transmise par unité de masse) entre le rotor et le fluide selon :

̇
Pour les machines hydrauliques, on exprime généralement l’énergie par unité de poids,
‘ ̇ ’ plutôt que par unité de masse ‘ ̇ ’. Dans ce cas, la puissance par unité de poids

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possède les dimensions d’une distance et on la note par le symbole H, qu’on appelle
également ‘la charge’ et elle devient :

C’est l’équation principale d’Euler de la hauteur, une relation entre l’énergie transférée
(Hth×g) et les composantes circonférentielles de la vitesse Cu1 et Cu2.

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