LEPL1101 2022 Janvier Sol

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Consignes pour l’examen LEPL1101

— L’examen dure 3 heures.


— Les calculettes, montres connectées, téléphones ou autres appareils permettant de com-
muniquer ou de stocker de l’information sous forme écrite ou électronique sont interdits.
— Commencez l’examen par indiquer votre nom, prénom et NOMA sur chacune des
feuilles, dans les cadres indiqués. Utilisez vos noms et prénoms tels qu’ils se trouvent
indiqués sur votre carte d’étudiant.
— Il y a 9 pages au total (numérotées de 1 à 9). La question 1 comporte 10 sous-questions à
réponse courte (pas de raisonnement attendu, seulement votre réponse finale). Les ques-
tions 2 et 3 sont quant à elles ouvertes et nécessitent des explications détaillées de vos
raisonnements.
— Pour les 10 questions à réponse courte, utilisez vos feuilles de brouillon pour effectuer les
calculs nécessaires, et ne reportez que la réponse finale dans le cadre adhoc.
— Les réponses aux questions ouvertes 2 et 3 doivent être entièrement justifiées et détaillées.
— Écrivez lisiblement, et ne répondez que dans les cadres indiqués : les correcteurs utili-
seront un logiciel qui scanne vos copies et ne prendra pas en compte les réponses qui ne
sont pas à l’intérieur des cadres.
— Si vous avez besoin d’une nouvelle feuille pour recommencer une question (mais pas pour
allonger le cadre), demandez aux surveillants. Les feuilles de brouillon seront ramassées,
mais ne seront pas lues ; il est donc inutile d’y reporter une partie de la réponse.
— A l’issue de l’examen, vous devez remettre les 9 pages de l’examen, dans le bon ordre,
en une seule pile. La présente feuille d’instructions n’est pas à joindre à ces 9 pages :
veuillez la joindre aux feuilles de brouillon que vous déposerez sur un tas séparé.
LEPL 1101 NOM et prénom Réservé au correcteur
Janvier 2022
NOMA

Pour l’ensemble de l’examen, on utilisera la notation Rn [x] pour désigner l’espace vectoriel
des polynômes à coefficients réels de degré inférieur ou égal à n. Sauf contre-indication, les
espaces vectoriels sont définis par rapport au corps scalaire des réels.

Question 1.
Répondez aux dix sous-questions suivantes.

Chaque sous-question rapporte 1 point si chacune des réponses attendues est cor-
recte, et 0 point sinon.

1. Soit une matrice A dont le polynôme caractéristique est donné par −λ4 + 2λ3 − λ2 . Pour
chacune des affirmations suivantes, indiquez ”Vrai” si elle est vraie, ”Faux” si elle est
fausse, et ”N/A” si les informations à disposition ne permettent pas de conclure.
A) A est inversible : blablablablablabla
B) A est diagonalisable par similitude : blablablablablabla
C) dim(N (A)) ≤ 2 : blablablablablabla

Solution
Solution : A) Faux ; B) N/A ; C) Vrai.
La factorisation du polynôme caractéristique donne p(λ) = −λ2 (λ − 1)2 , et on en déduit
que les valeurs propres sont données par λ1 = λ2 = 0 et λ3 = λ4 = 1. Dès lors :
A) Comme 0 est une valeur propre de A, ∃x 6= 0 tel que Ax = 0. La matrice A est
donc singulière, c’est-à-dire non-inversible.
B) Les valeurs propres de A sont chacune de multiplicité algébrique 2. Dès lors, pour
que A soit diagonalisable par similitude, il est nécessaire que leurs multiplicités
géométriques soient également 2, ce qu’on ne peut pas garantir sur base du polynôme
caractéristique uniquement.
C) L’espace annulateur de A est l’espace propre associé à la valeur propre nulle de A,
et donc dim(N (A)) = mg (0). Dès lors, on a dim(N (A)) = mg (0) ≤ ma (0) = 2.

2. Soit l’application linéaire

p0 (x) 1
Z
T : R2 [x] → R1 [x] : p(x) → T (p(x)) = − p(t)dt.
2 0

Soient e = (1, x, x2 ) et f = (1, x) respectivement une base de R2 [x] et de R1 [x], calculez


l’élément (1,3) de la matrice f (T )e : blablablablablabla .

Solution

Solution : [f (T )e ](1,3) = − 13 .

1
Calculons les images des vecteurs de la base e exprimés dans la base f :

T (e1 ) = T (1) = 0 − 1 = −1f 1 + 0f 2


1 1
T (e2 ) = T (x) = − = 0f 1 + 0f 2
2 2
1 1
T (e3 ) = T (x2 ) = x − = − f 1 + 1f 2 .
3 3
La matrice est donc donnée par

−1 0 − 13
 
f (T )e = ,
0 0 1

et on en déduit que l’élément de la première ligne et de la troisième colonne est − 13 .

3. Soit le système d’équations paramétré ci-dessous :



2x + y + 5z = b

2x − y − az = −2

x + 2y + 4z = 4

Ce système admet une infinité de solutions si

a = blablablablablabla et b = blablablablablabla .

Solution
Solution : a = −3 et b = 2.
Afin de discuter l’existence des solutions, échelonnons la matrice
   
.. ..
 2 1 5 . b  2 1 5 . b 
..  L3 =2L3 −L1  .
2 −1 −a . −2 −−−−−−−−→ 0 −2 −a − 5 ..
 
 L2 =L2 −L1  −2 − b
. ..
 
1 2 4 .. 4 0 3 3 . 8−b
 
..
2 1 5 . b 
L3 =2L3 +3L2 
−−−−−−−−→ 0 −2 −a − 5 .. 
. −2 − b 
..
 
0 0 −3a − 9 . 10 − 5b

Ce système admet une infinité de solutions si la dernière ligne de la forme échelonnée est
une ligne de zéros, c’est-à-dire si −3a − 9 = 0 et 10 − 5b = 0, qui donnent la solution.

4. Soit la forme quadratique q(x, y, z) = 2x2 + 2y 2 + 8z 2 − 8xz − 3yz. L’indice de positivité


de la forme q est ind+ (q) = blablablablablabla .

Solution
Solution : ind+ (q) = 2.

2
En appliquant la méthode de complétion des carrés, on obtient

q(x, y, z) = 2x2 + 2y 2 + 8z 2 − 8xz − 3yz


√ √
= ( 2x − 2 2z)2 + 2y 2 − 3yz

2
√ 3 2 2 9 2
= 2(x − 2z) + ( 2y − z) − z
4 8
3 9
= 2(x − 2z)2 + 2(y − z)2 − z 2
4 8
2 2 9 2
= 2X + 2Y − Z ,
8
où on a appliqué le changement de variable X = x − 2z, Y = y − 34 z et Z = z. Dès lors,
l’inertie de q est donnée par le triplet (2, 1, 0), et son indice de positivité est donc 2.

5. Soit une matrice A ∈ R3×3 telle que det(A) = 2. Soit P 12 la matrice de permutation qui
échange les première et deuxième lignes de A.
Calculez det(2P 12 A) = blablablablablabla .

Solution
Solution : det(2P 12 A) = −16.
Rappelons que :
— Pour deux matrices A, B ∈ Rn×n , on a det(AB) = det(A) det(B) ;
— La matrice de permutation P 12 satisfait det(P 12 ) = −1 ;
— Pour une matrice A ∈ Rn×n et une constante α ∈ R, on a det(αA) = αn det(A).
Dès lors, on calcule det(2P 12 A) = 23 det(P 12 ) det(A) = −16.

6. On souhaite calculer la hauteur d’un arbre en fonction de son diamètre en l’approximant


à l’aide d’une régression linéaire de la forme

h(d) = A + Bd,

où h est la hauteur de l’arbre (en mètres), d son diamètre (en dizaines de centimètres), et
A et B deux coefficients réels à déterminer. On dispose de trois mesures ci-dessous :

Diamètre (dm) 1 3 5
Hauteur (m) 1 2 5

Déterminez à l’aide de l’équation linéaire ci-dessus le diamètre d’un arbre de 10m :


blablablablablabla .

Solution

Solution : d = 31
3 .
On souhaite identifier les valeurs A et B qui résolvent le système d’équations suivant :
   
1 1   1
A
Mx = 1 3
  = 2 = b.

B
1 5 5

Ce système est clairement surcontraint et insoluble. On calcule donc une approximation

3
de la solution en résolvant les équations normales M > M x̂ = M > b, ce qui donne :
(
 = − 13
    
3 9 Â 8
= =⇒ .
9 35 B̂ 32 B̂ = 1

On trouve donc l’équation linéaire h(d) = − 13 + d. Utilisons-la pour évaluer le diamètre d


d’un arbre d’une hauteur de h = 10m :
1 31
10 = − + d =⇒ d = .
3 3

7. Soit le système d’équations différentielles ordinaires suivant pour les fonctions x(t) et y(t) :
(
dx
dt = −8x + 6y
dy .
dt = −9x + 7y

avec les conditions initiales x(0) = 1 et y(0) = 2. Évaluez y(1)−x(1) = blablablablablabla .

Solution
Solution : y(1) − x(1) = e.
>
Soit u(t) = x(t) y(t) , on souhaite résoudre
 
d −8 6
u(t) = u(t) = Au(t),
dt −9 7
>
avec u(0) = 1 2 . La solution de ce problème est donnée par u(t) = eAt u(0).
On calcule (par exemple en passant par la trace et le déterminant de A) que les valeurs
propres de A sont données par λ1 = −2 et λ2 = 1, et on en déduit que les vecteurs propres
associés sont par exemple
> >
v1 = 1 1 ; v1 = 2 3 .

On peut alors diagonaliser A par similitude sous forme A = XΛX −1 , avec


     
−2 0 1 2 −1 3 −2
Λ= ; X= ; X = .
0 1 1 3 −1 1

On peut alors calculer

u(t) = XeΛt X −1 u(0)


1 2 e−2t 0
    
3 −2 1
=
1 3 0 et −1 1 2
   −2t  
1 2 e 0 −1
=
1 3 0 et 1
  −2t   −2t
+ 2et
 
1 2 −e −e
= = .
1 3 et −e−2t + 3et

La solution est donc donnée par


(
x(t) = −e−2t + 2et ;
y(t) = −e−2t + 3et ,

ce qui permet de calculer y(1) − x(1) = −e−2 + 3e + e−2 − 2e = e.

4
8. Soit R2 [x] l’espace des polynômes à coefficients réels de degré inférieur ou égal à deux. Les
applications suivantes sont-elles linéaires ? Indiquez si chacune des applications suivantes
est linéaire (en indiquant ”Vrai”) ou pas (en indiquant ”Faux”) :
R1
A) L : R2 [x] → R : p(x) → L(p(x)) = 0 p(t)dt + p”(2) : blablablablablabla ;
 
p(0) p(1)
B) L : R2 [x] → R : p(x) → L(p(x)) = det : blablablablablabla ;
p(1) p(0)
 
p(0) p(1)
C) L : R2 [x] → R : p(x) → L(p(x)) = tr : blablablablablabla ;
p(1) p(0)

Solution
Solution : A) Oui ; B) Non ; C) Oui.
Pour chacune des applications, on vérifie si pour α, β ∈ R et p, q ∈ R2 [x] on a

L(αp + βq) = αL(p) + βL(q).

A) Soient α, β ∈ R et p, q ∈ R2 [x], par la linéarité de l’intégration et de la dérivation :


Z 1
L(αp + βq) = (αp(t) + βq(t))dt + (αp + βq)”(2)
0
Z 1 Z 1
=α p(t)dt + αp”(2) + β q(t)dt + βq”(2) = αL(p) + βL(q) : OK.
0 0

B) Soient α, β ∈ R et p, q ∈ R2 [x] :
 
(αp + βq)(0) (αp + βq)(1)
L(αp + βq) = det
(αp + βq)(1) (αp + βq)(0)
= ((αp + βq)(0))2 − ((αp + βq)(1))2
6= α(p(0)2 − p(1)2 ) + β(q(0)2 − q(1)2 ) = αL(p) + βL(q) : KO

C) Soient α, β ∈ R et p, q ∈ R2 [x] :
 
(αp + βq)(0) (αp + βq)(1)
L(αp + βq) = tr
(αp + βq)(1) (αp + βq)(0)
= 2(αp + βq)(0) = 2αp(0) + 2βq(0) = αL(p) + βL(q) : OK.

9. Soit M l’espace vectoriel des matrices 2 × 2, et soient M1 et M2 les deux sous-espaces


vectoriels de M définis comme suit :
   
1 n o
M1 = A ∈ M : A =0 ; M2 = A ∈ M : A = A > .
2

Calculez dim(M1 + M2 ) = blablablablablabla .

Solution
Solution : dim(M1 + M2 ) = 4.
On sait que dim(M1 + M2 ) = dim(M1 ) + dim(M2 ) − dim(M1 ∩ M2 ). Procédons par étapes :

5
 
a b
— Soit A = un vecteur quelconque de M1 , dès lors
c d
       (
a b 1 a + 2b 0 a = −2b
Ax = = = =⇒ ,
c d 2 c + 2d 0 c = −2d

et on a donc que
       
−2b b −2 1 0 0
M1 = A ∈ M : A = , b, d ∈ R = sevh , i,
−2d d 0 0 −2 1

et on en conclut que dim(M1 ) = 2.


 
a b
— Soit A = un vecteur quelconque de M2 , dès lors
c d
   
a b a c
A = A> =⇒ = =⇒ b = c,
c d b d

et on a donc que
         
a b 1 0 0 1 0 0
M2 = A ∈ M : A = , a, b, d ∈ R = sevh , , i,
b d 0 0 1 0 0 1

et on en conclut que dim(M2 ) = 3.


 
a b
— Calculons donc dim(M1 ∩M2 ). Soit A = un vecteur quelconque de M1 ∩M2 ,
c d
dès lors
  A doit satisfaire à la fois les conditions de M1 et M2 , c’est-à-dire A = A>
1
et A = 0. On vérifie donc que
2
 
a = −2b
 a = −2b

c = −2d =⇒ c = b ,
 
b=c d = − 2c = − 2b
 

et on conclut donc que


     
−2b b −2 1
M1 ∩ M2 = A ∈ M : A = , b ∈ R = sevh i.
b − 2b 1 − 12

On en déduit que dim(M1 ∩ M2 ) = 1.


Finalement :

dim(M1 + M2 ) = dim(M1 ) + dim(M2 ) − dim(M1 ∩ M2 ) = 2 + 3 − 1 = 4.

>
10. Calculez la norme de Pb (v), la projection de v = 1 2 3 sur la droite passant par
>
l’origine et par b = 1 0 1 : kPb (v)k = blablablablablabla .

Solution

Solution : kPb (v)k = 2 2.
Soit P b la matrice de projection sur la droite passant par b et l’origine, alors Pb (v) = P b v.

6
On calcule P b comme suit :
   
> 1 1 0 1
bb 1 0 1 0 1 = 1 0 0 0 .

Pb = > = 2 2 2
b b (1 + 0 + 1 ) 2
1 1 0 1

Dès lors, on obtient


      
1 0 1 1 4 2
1 1
Pb (v) = P b v = 0 0 0 2 = 0 = 0 .
2 2
1 0 1 3 4 2

Finalement, la norme de ce vecteur est donnée par


p √ √
kPb (v)k = 22 + 02 + 22 = 8 = 2 2.

Remarque : une alternative est de directement calculer

b> v 1+0+3 4 √
kPb (v)k = =√ = √ = 2 2.
kbk 2 2
1 +0 +1 0 2

7
LEPL 1101 NOM et prénom Réservé au correcteur
Janvier 2022
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Question 2.
Soit R2 [x] l’espace vectoriel des polynômes à coefficients réels de degré inférieur ou égal à 2.
Soit S l’ensemble des polynômes suivant :
n o
S = p(x) ∈ R2 [x] : p00 (x) = p0 (0) + p(0) .

a. Montrez que S est un sous-espace vectoriel de R2 [x].

Solution
Par définition on a S ⊆ R2 [x]. L’élément clef est ensuite de montrer que les combinaisons
linéaires de deux éléments de S appartiennent aussi à S (définition d’un (sous-)espace
vectoriel). Soit q1 , q2 ∈ S :

(αq1 + βq2 )00 (x) = αq100 (x) + βq200 (x) = α(q10 (0) + q1 (0)) + β(q20 (0) + q2 (0))
= (αq1 + βq2 )0 (0) + (αq1 + βq2 )(0),
ce qui, par définition de S, montre que les combinaisons linéaires d’éléments de S restent
dans S.

b. Montrez que S est strictement inclus dans R2 [x].

Solution
Par définition on peut dire que S ⊆ R2 [x]. Afin de montrer que les deux espaces sont
différents, il suffit de trouver un vecteur qui appartient à l’un et pas à l’autre. Par exemple,
le polynôme q(x) = x2 satisfait q(x) ∈ R2 [x] mais pas q(x) ∈ S, puisque q 00 (x) = 2 6=
q 0 (0) + q(0) = 0.

c. Trouvez une base de S. Quelle est la dimension de S ?

Solution

De manière générale, on peut écrire un polynôme p(x) ∈ S comme p(x) = ax2 + bx + c


avec 2a = b + c. On peut donc choisir librement b et c pour tout polynôme p(x) ∈ S, et en
déduire la valeur a en résulte. S est donc de dimension 2 (étant strictement inclus dans
R2 [x], il ne peut être de dimension 3). Une base B1 de S est par exemple
 2
x2

x
B1 = + x, +1 .
2 2

d. Soit T un sous-espace de R2 [x] défini comme


( )
p00 (1) 2 p00 (−1) 2
   
+
T = p(x) ∈ R2 [x] : ∀α, β ∈ R , α p(1) − + β p(−1) − ≤0 .
2 2

Peut-on affirmer que S ⊕ T = R2 [x] ? Justifiez.

8
Solution

Appliquons la définition de T . Si p(x) = ax2 + bx + c ∈ T , alors :

p00 (1) 2 p00 (−1) 2


   
α p(1) − + β p(−1) − = α(a + b + c − a)2 + β(a − b + c − a)2 ,
2 2
= α(b + c)2 + β(−b + c)2 ,

qui ne peut être nul quelles que soient les valeurs de α et β, que si b + c = 0 et −b + c = 0,
ce qui revient à b = c = 0. Les polynômes dans T sont donc de la forme p(x) = αx2 , α ∈ R.
On a donc une base B2 de T qui est simplement B2 = {x2 }, et dim(T ) = 1.

On remarque maintenant que les éléments de T ne peuvent pas être exprimés comme
2 2
des combinaisons linéaires d’éléments de S, en effet, αx2 = β( x2 + x) + γ( x2 + 1) n’est
satisfaite que quand α, β et γ sont nuls. L’intersection de S et T est donc l’ensemble {0}.
On peut donc en conclure que S et T sont en somme directe.

Puisque dim(S ∩ T ) = 0 (c’est-à-dire que S et T sont en somme directe), dim(S ⊕ T ) =


dim(S) + dim(T ) = 3 et donc S ⊕ T = R2 [x].

9
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On attachera une grande importance à la clarté, la précision et la justification de vos réponses.

Question 3.
Votre banque ”Arnakbank” vous propose un nouveau plan d’épargne calculé en années.
Votre nouveau montant u[n] après calcul d’intérêt, à l’année n, est égal au montant disponible
à l’année n − 2, auquel on ajoute les intérêts. Ces intérêts à l’année n sont calculés comme suit :

I[n] = a u[n − 1] − u[n − 3] .

A ce montant, vous décidez également d’ajouter une fraction de votre salaire annuel, soit un
montant de c = 10000. La banque cherche à déterminer le paramètre a ∈ R.
a. Donnez l’équation de récurrence donnant u[n], le montant en l’année n.

Solution
On a u[n] = u[n − 2] + I[n] + c. On obtient une équation d’ordre 3 paramétrée par a ∈ R

u[n + 3] = u[n + 1] + a(u[n + 2] − u[n]) + c.

u[n + 3] − au[n + 2] − u[n + 1] + au[n] = c.

b. Soit la matrice paramétrée  


0 1 0
A =  0 0 1
−b 1 b
avec b ∈ R. Calculez les valeurs propres de A.

Solution
On calcule les racines du polynôme caractéristique

det(λI − A) = λ3 − bλ2 − λ + b.

Les valeurs propres de A sont λ1 = −1, λ2 = 1, λ3 = b.


Remarque :
Il s’agit de la matrice compagnon associée à l’équation de récurrence homogène quand on
prend b = a :     
uh [n + 1] 0 1 0 uh [n]
uh [n + 2] =  0 0 1 uh [n + 1] .
uh [n + 3] −a 1 a uh [n + 2]
 
uh [n]
En posant y[n] = uh [n + 1] on a
uh [n + 2]

y[n + 1] = Ay[n].

c. Discutez en fonction du paramètre b si la matrice A est diagonalisable par similitude.

10
Solution
Pour rappel, une matrice est diagonalisable si et seulement si pour chaque valeur propre,
la multiplicité algébrique est égale à la multiplicité géométrique.
— Si b 6= −1, b 6= 1 :
On a 3 valeurs propres distinctes λ1 = −1, λ2 = 1, λ3 = b. Et ma (λ1 ) = ma (λ2 ) =
ma (λ3 ) = 1. Par conséquent, comme 1 ≤ mg (λ) ≤ ma (λ), on a ma (λ1 ) = 1 =
mg (λ1 ), ma (λ2 ) = 1 = mg (λ2 ), ma (λ3 ) = 1 = mg (λ3 ).
La matrice est donc diagonalisable.
— Si b = −1.
On a 2 valeurs propres distinctes : λ1 = −1, λ2 = 1. Et ma (λ1 ) = 2, ma (λ2 ) = 1.
Pour déterminer les multiplicités géométriques, on va calculer la dimension des es-
paces propres associés.
    
1 1 0 v1 0
(A − λ1 I)v = 0 ⇔ 0 1 1
   v2 = 0 .
 
1 1 0 v3 0
 
−1
On en déduit, N (A − λ1 I) = sevh 1 i ⇒ mg (λ1 ) = dim(N (A − λ1 I)) = 1.

−1
On a donc mg (λ1 ) = 1 < 2 = ma (λ1 ). La matrice A n’est donc pas diagonalisable.
— Si b = 1.
On a 2 valeurs propres distinctes : λ1 = −1, λ2 = 1. Et ma (λ1 ) = 1, ma (λ2 ) = 2.
    
−1 1 0 v1 0
(A − λ2 I)v = 0 ⇔  0 −1 1 v2  = 0 .
−1 1 0 v3 0
 
1
On en déduit, N (A − λ2 I) = sevh1i ⇒ mg (λ2 ) = dim(N (A − λ2 I)) = 1.
1
On a donc mg (λ2 ) = 1 < 2 = ma (λ2 ). La matrice A n’est donc pas diagonalisable.
Remarque :
On peut démontrer que les valeurs propres d’une matrice compagnon sont toujours de
multiplicité géométrique 1. De ce fait une matrice compagnon est diagonalisable si et
seulement si elle a des valeurs propres différentes.

d. Quand la matrice A est diagonalisable, calculez la matrice X ∈ R3×3 et la matrice dia-


gonale Λ ∈ R3×3 telles que A = XΛX −1 .

Solution
On a donc les 3 valeurs propres distinctes λ1 = −1, λ2 = 1, λ3 = b. On cherche un vecteur
propre associé à chaque valeur propre.
— λ1 = −1 :
    
1 1 0 v1 0
(A − λ1 I)v = 0 ⇔  0 1 1  v2  = 0 .
−b 1 1 + b v3 0
 
−1
On en déduit, N (A − λ1 I) = sevh 1 i.
−1
— λ2 = 1 :

11
    
−1 1 0 v1 0
(A − λ2 I)v = 0 ⇔  0 −1 1  v2 = 0 .
 
−b 1 b − 1 v3 0
 
1
On en déduit, N (A − λ2 I) = sevh 1i.

1
— λ3 = b : 
   
−b 1 0 v1 0
(A − λ3 I)v = 0 ⇔  0 −b 1  v2 = 0 .
 
−b 1 0 v3 0
 
1
On en déduit, N (A − λ3 I) = sevh b i.

b2
Par conséquent, on obtient la diagonalisation
   
−1 1 1 −1 0 0
A = XΛX −1 avec X =  1 1 b  , Λ =  0 1 0 .
−1 1 b2 0 0 b

Remarque :
La matrice X est inversible comme b 6= −1, b 6= 1.

e. Le slogan publicitaire d’Arnakbank est le suivant :


Arnakbank ne vous propose pas 1% d’intérêt, mais bien 50% d’intérêt sur ce que vous avez
placé les deux dernières années.
La banque vous propose donc le plan d’épargne introduit en 3.a. avec a = 12 . De quel
montant disposez-vous à l’année n pour les conditions initiales u[0] = u[1] = u[2] = 0 ?
Solution
La solution générale d’une équation de récurrence non-homogène est la somme de la solu-
tion de l’équation de récurrence homogène associée et d’une solution particulière. Calculons
— la solution homogène :
Les multiplicités algébriques de chaque valeurs propres étant 1, on a
3  n
X 1
uh [n] = ci λni n n n
= c1 (−1) + c2 + c3 a = c1 (−1) + c2 + c3
2
i=1

avec c1 , c2 , c3 ∈ R.
— une solution particulière :
Soit up [n] = dn avec d ∈ R. En injectant cette expression dans l’équation de
récurrence non-homogène, on identifie d et la solution particulière

d = c et up [n] = cn.

La solution générale est


 n
n 1
u[n] = uh [n] + up [n] = c1 (−1) + c2 + c3 + cn
2
où on identifie maintenant les coefficients c1 , c2 , c3 avec les conditions initiales :

 c1 + c2 + c3 = 0

1

−c1 + c2 + c3 + c = 0

 2
c1 + c2 + 14 c3 + 2c = 0.

12
On obtient
1


c1 = − c


 6
5

c2 = − c

 2
8


c3 = c.

3

f. Déterminez le paramètre a pour que la solution de l’équation de récurrence double asymp-


totiquement d’année en année, c’est-à-dire

u[n + 1]
lim = 2.
n→+∞ u[n]

Solution
Pour que le résultat double asymptotiquement, il faut une valeur propre λ = 2. On choisit
donc a = 2. On vérifie en effet (en supposant a > 1) que

u[n + 1] c1 (−1)n+1 + c2 1n+1 + c3 an+1 + c(n + 1) c3 an+1


lim = lim = lim = a.
n→+∞ u[n] n→+∞ c1 (−1)n + c2 1n + c3 an + cn n→+∞ c3 an

13

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