Soares Frazao Sandra
Soares Frazao Sandra
Soares Frazao Sandra
candidats
Version 2 du 7 mai 2024
Préambule : Je remercie sincèrement les personnes qui ont exprimé leur confiance en votant pour
moi. Comme j’ai déjà eu l’occasion de l’expliquer à plusieurs d’entre vous, je ne souhaite pas
assumer la fonction de doyenne pour l’instant. J’ai d’une part une charge de cours importante que
je ne peux réduire facilement du jour au lendemain, et je souhaite d’autre part disposer de
davantage de temps pour consolider mon équipe de recherche avant de pouvoir éventuellement un
jour accepter des charges plus importantes au service de la faculté. J’ai néanmoins souhaité
répondre aux questions posées dans l’espoir que ces réponses puissent contribuer à alimenter les
réflexions dans les domaines importants qui sont abordés.
Quelle est votre vision du développement de l’attractivité de l’EPL, sur base (ou pas) du
plan de développement actuel, tant du point de vue de l’attractivité des études
d’ingénieur/informaticien et de l’EPL en CfWB, que du rayonnement international de la
faculté ?
• Comment maintenir et/ou développer l’attractivité de l’EPL vis à vis des étudiants et
des profs ?
En montrant qu’on se préoccupe de toutes les personnes qui forment la faculté : les étudiants, le
personnel technique et administratif, les chercheurs et assistants, les académiques. Chacun doit se
sentir bien dans son travail et à partir de là, avoir envie de prendre des initiatives qui rendront la faculté
attractive. Je pense aux divers projets qui sont attractifs pour les jeunes lorsqu’on présente l’EPL dans
les salons, aux activités des laboratoires, aux initiatives comme la formation de décembre à la
Transition dont les vidéos suscitent un grand intérêt bien au-delà de la faculté. Il y a certainement
beaucoup d’autres exemples.
• Comment insuffler notre vision EPL dans la formation initiale des enseignant.es (du
secondaire) vs. la vision actuelle (contre-productive) des sciences "dites dures ou
pures" (math, physique...), en vue d'augmenter notre recrutement ?
La réforme de la FIE (formation initiale des enseignants – l’ancienne agrégation) prévoit la création
d’un « master en enseignement : sciences de l’ingénieur » et d’un « master en enseignement :
sciences informatiques ». Ce sont de belles occasions de réorientation pour certains de nos
étudiants qui le souhaitent. Ces nouveaux masters par ailleurs reconnaissent la spécificité de nos
formations, en ingénierie et en informatique. C’est certainement un moyen d’accroître les contacts
avec les enseignants du secondaire.
• Comment porter nos projets au niveau du secteur SST, puis de l'UCLouvain, afin
d'augmenter le nombre d'étudiant.es et de diplômé.es du secteur d'au moins 20-
30% dans 10 ans et de garantir un niveau d'encadrement correspondant à cet
objectif (pas à la situation actuelle) ?
L’augmentation du nombre d’étudiants dépend surtout de notre attractivité auprès des plus jeunes,
et probablement beaucoup moins des actions à mener au niveau du secteur, si ce n’est pour les
actions de promotion des sciences et technologies, pour lesquelles on peut certainement
développer davantage de synergies et collaborations au niveau du secteur. Pour garantir un niveau
d’encadrement suffisant, l’augmentation des moyens reste indispensable mais également
problématique dans le système d’enveloppe fermée que nous connaissons. Ce système, transposé
à l’échelle du secteur, génère une compétition délétère et inutile entre facultés. Je rêve qu’on puisse
en sortir, mais il me semble que cela dépasse le cadre du présent débat.
• Au sein de l'UCLouvain, comment l'EPL doit ou peut - elle réagir face aux décisions
politiques aberrantes (enseignement, recherche, développement techno ...) ?
L’EPL est représentée dans diverses instances. Il est important que les personnes qui y siègent
défendent de manière constructive les points de vue et projets de l’EPL. Cela nécessite une bonne
concertation entre ces personnes, au sein de la faculté, pour assurer une cohérence des opinions
émises dans toutes ces instances. Il me semble donc primordial de développer la cohésion au sein
de la faculté et d’assurer une bonne communication. Cela signifie aussi que chacun doit accepter de
prendre le temps de s’informer suffisamment des différents dossiers, de participer aux groupes de
travail sur des missions particulières, de laisser le temps de présenter leurs résultats de ces travaux,
de lire les e-mails et les avis émis afin de pouvoir contribuer de manière constructive au débat.
• Il est important que le doyen soit le doyen de toute la faculté avec un traitement
équitable de toutes ses composantes. On entend parfois chez certains des critiques
publiques concernant des commissions programmes ou des pôles, et qui démontrent
souvent une méconnaissance, voire une vision déformée de la réalité. Que prévoyez-
vous de mettre en place pour aller à la rencontre de ceux que vous connaissez le
moins, découvrir la diversité des activités de la faculté, entendre les besoins de ses
membres, et répondre au mieux à leurs préoccupations ? Pouvez-vous nous rassurer
sur le fait que vous considèrerez toutes les orientations sur le même pied d’égalité ?
L’EPL est riche de sa diversité, et il n’y a absolument aucune raison de vouloir établir une hiérarchie
entre différentes entités, ou de se laisser aller à des jugements de valeur. Pour mettre en valeur la
diversité de l’EPL, je pense qu’il est nécessaire de créer un climat de confiance permettant de
favoriser les rencontres et la découverte de nos richesses. Une meilleure connaissance mutuelle ne
peut que déboucher sur davantage de respect mutuel.
• Particulièrement dans le cadre dans la transition, quelle est votre vision sur la
démarcation entre nos missions d’enseignement et les prises de position de nature
plus politique ?
La transparence et l’honnêteté sont capitales lorsqu’il s’agit de communication. Chaque membre de
l’EPL est une personne qui a sa personnalité et ses opinions, et qui doit pouvoir les exprimer, tout en
respectant les autres avis. Il est évident que les cours ne sont pas des lieux de prosélytisme, mais je ne
pense pas non plus que les enseignants doivent s’abstenir complètement de donner leur avis : une
neutralité excessive n’invite pas au débat. Donner son avis et ouvrir le débat contribue à mon avis au
développement de l’esprit critique des étudiants, à condition bien entendu de les prévenir qu’on leur
livre un avis dont on sait qu’il n’est pas forcément partagé par tous.
• Beaucoup de groupes de travail ont été créés sur la transition, et ce sujet a mobilisé
beaucoup d'énergie à l’EPL ces deux dernières années. Les candidats comptent-ils
encourager le fait que ce sujet soit devenu le principal à l’EPL, ou envisagent-ils plutôt
de faire aboutir et converger les discussions pour passer à d'autres enjeux : la
diversité de nos étudiants, l’aide à la réussite, l’utilisation de l’IA, etc.
Un groupe a été créé, EPL Transition, pour fédérer et coordonner les initiatives en la matière, afin
d’assurer une cohérence des actions menées. Ce groupe est constitué de personnes volontaires
motivées pour y participer, qui ont des idées et donnent de leur temps et de leur énergie pour
transformer ces idées en actions concrètes. C’est ainsi qu’est née par exemple la formation de
décembre, et non pas d’une imposition de l’EPL. Ce système a montré son efficacité et est dès lors très
visible, mais cela ne signifie pas que la Transition soit devenue le sujet principal de l’EPL. Il s’agit donc
d’un thème qui s’est imposé comme important – par nécessité de notre époque et par l’engagement
de nos collègues - mais qui n’éclipse pas d’autres thématiques qui sont le cœur de notre faculté,
comme la diversité et l’aide à la réussite. Ces thèmes reçoivent d’ailleurs un important support au sein
du secrétariat EPL et doivent rester en tête des préoccupations de la faculté.
On pourrait cependant tout à fait imaginer que d’autres groupes aussi motivés qu’EPL Transition se
constituent, eux-aussi sur base volontaire, à propos d’autres thématiques : l’IA est à cet égard
certainement un exemple pertinent.
De manière générale, je pense que nous devons développer une meilleure culture des retours des
étudiants au sujet des enseignements. Il est regrettable que les canaux officiels (enquêtes
pédagogiques) ne fonctionnent pas bien, car ces canaux sont a priori le seul moyen de recueillir des
avis de tous les étudiants (pas uniquement d’un délégué ou d’un étudiant qui ose s’exprimer). Le
développement de l’esprit critique de nos étudiants passe donc sans doute aussi par une plus grande
responsabilisation de ceux-ci, pour les encourager à utiliser les canaux mis à leur disposition, ou à nous
en proposer d’autres qui leur semblent plus adaptés.
• Avez-vous l’intention de rémunérer les étudiants tuteurs pour l’ensemble des heures
prestées ?
Motivation :
Deux éléments posent question par rapport à la rémunération des tuteurs :
✓ Le tuteur doit suivre une formation obligatoire durant le quadrimestre où se déroule son premier tutorat. Cette
formation nécessite son implication durant X heures, sans que ces heures soient rémunérées. En outre, une
évaluation est associée à cette formation. Sa réussite est obligatoire, et la note obtenue intervient dans la moyenne
de l’étudiant. En guise de ‘compensation’, cette formation donne droit à 3 ECTS. Ceci pourrait être une bonne
nouvelle. Néanmoins, lorsque cette formation s’effectue en bac (ce qui est très fréquemment le cas, puisque de
nombreux tuteurs le deviennent en bac 3), les 3 ECTS n’apportent aucun bénéfice à l’étudiant puisque tous les autres
cours du programme correspondent à 5 ECTS. En conséquence, ces 3 ECTS augmentent le nombre de crédits de
l’étudiant au-delà des 60 requis, sans permettre un allégement de programme (et un gain de temps, compensant les
X heures investies) pour l’étudiant.
✓ Les 30 premières heures de prestations en tant que tuteur en séances ne sont pas rémunérées. La justification en est
la suivante : ‘La formation obligatoire étant combinée à une première prestation d'encadrement, un volume de 30h
est forfaitairement déduit du total des heures prestées, en raison des crédits accordés (le restant des heures étant
quant à lui bien rémunéré).’. En pratique, cette première prestation ne diffère pas des suivantes, i.e., personne n’est
présent durant la séance pour conseiller ou accompagner le jeune tuteur.
Je pense que le système actuel des étudiants-moniteurs est bon et fonctionne bien. Les 30h qui font
partie de la formation sont à mon avis un gage de motivation davantage pédagogique que pécuniaire
de la part des étudiants : ils souhaitent être formés à l’encadrement et acceptent de consacrer du
temps à cette formation. Personne n’oblige les étudiants à être tuteurs dès Bac3 : s’ils souhaitent une
valorisation réelle en termes de crédits, ils peuvent attendre M1 pour devenir tuteurs.
Enfin, il est important de rappeler que notre système d’étudiants-moniteurs est admiré dans d’autres
facultés, nous pouvons en être fiers et nous réjouir de la motivation jusqu’ici sans faille de nos
étudiants d’accepter de se mettre au service de leurs pairs. Ils apprennent également beaucoup à
travers ces activités, je pense que globalement, on est donc dans une situation win-win.
• Stage en entreprise : l'avis exprimé ces dernières années plus ou moins explicitement
par l'EPL (p.ex. CTI) est qu'un stage long ne peut pas trouver sa place dans nos
programmes de master ; question : quid d'une demi-année de césure, occupée par
un stage (p.ex. en milieu de master 1, ou entre les deux années) ? Cela existe en
Suisse et pourrait renforcer nos liens avec le monde industriel ou plus généralement
non académique
L’exemple du diplôme d’ingénieur civil des constructions montre qu’un stage long peut prendre sa
place dans un programme de master. Tant les étudiants que les entreprises sont très satisfaits, mais
cela demande évidemment une certaine souplesse de la part des enseignants. Les années de césure
existent dans d’autres pays, elles sont également intéressantes, mais se pose alors la question du
financement.
• Les interactions avec les entreprises sont multiples et ne sont que partiellement liées
au périmètre de la Faculté. Quelle stratégie et quelles actions mettrez-vous en place
pour que ces interactions soient au service de la formation de nos étudiants et
étudiantes ?
Des débats questionnant le rôle des ingénieurs et informaticiens dans la société et les entreprises
sont organisés par différents groupes liés de près ou de plus loin à l’EPL (e.g. AILouvain, Ingés en
Transition, CCII, EPL Transition, …). L’EPL peut soutenir la pluralité de ces initiatives et encourager
les étudiants à y participer, car cela peut contribuer à développer leur ouverture au monde et leur
esprit critique. Une meilleure coordination pourrait être envisagée avec ces groupes et les initiatives
qui peuvent être menées directement par l’EPL afin d’assurer la cohérence des actions, et une
réflexion devrait être menée sur la valorisation des diverses initiatives auprès des étudiants.
• Il existe nombre de cours en premier et second cycle en EPL dont les acquis
d'apprentissage présentent de larges intersections. Envisagez-vous une
rationnalisation de l'offre de cours? Si oui, comment?
D’un point de vue pédagogique, je pense qu’une certaine dose de répétition est utile. S’il est une
raison de rationnaliser l’offre de cours, je pense que cela doit venir des enseignants qui se sentent
les plus surchargés d’abord, mais pas d’une imposition externe. Cela n’exclut évidemment pas de
mener une réflexion à ce sujet : c’est la thématique qui sera abordée lors de la prochaine journée
des responsables de programme en septembre.
• Quelle est votre vision sur le développement de la fac ? (les 10 projets d’appels à
investissement “construire ensemble”, les chaires, etc.)
Le plan de développement a permis de réfléchir de manière large au futur de notre faculté. Je pense
qu’il ne faut pas le considérer comme un outil figé qui fixe une fois pour toutes les orientations à
suivre, mais plutôt comme un outil dynamique qui encourage la réflexion et qui peut évoluer.
• Quelle est votre vision sur la problématique de la communication avec les students
(discord/moodle) et plus généralement sur l'aide à la réussite ?
La communication entre étudiants est de leur ressort, et nous n’avons pas à leur imposer quoi que
ce soit en ce domaine. Ceci dit, nous devons à mon avis veiller à ce que les rôles de chacun soient
clairs et éviter toute ambigüité dans la communication : utiliser exclusivement les canaux officiels
quand on est dans un rôle d’encadrement, et encourager les étudiants à le faire également. Par
ailleurs, ils sont libres de communiquer comme ils veulent sur d’autres plateformes, tout en étant
conscients que les informations qui y circulent ne sont jamais officielles et qu’ils doivent rester en
toutes circonstances respectueux de toutes et tous.
• Quelle est votre vision sur le recrutement d'étudiants externes venant faire leur
master ici ? (à continuer, est-ce satisfaisant/suffisant en l’état) ?
Il me semble que nous devons d’abord nous concentrer sur le recrutement en Belgique afin
d’accroître la diversité de notre public étudiant : plus féminin, et d’une plus grande diversité
d’origines socio-économiques. Pour la gestion des demandes d’admission en master, je
privilégierais la possibilité d’offrir une année de « mise à niveau » lorsque cela s’avère nécessaire.
• Comptez-vous proposez une alternative du bachelier international ou un projet
similaire ?
En ce qui concerne le recrutement international, les doubles diplômes sont sans doute une piste à
privilégier.
• Quelle perspective pour Charleroi qui ne semble pas être une réussite ?
Le démarrage a certainement été difficile, mais les efforts entrepris semblent commencer à montrer
leurs fruits. Il convient donc de suivre cela, car cette ouverture à Charleroi peut certainement
contribuer à accroître la diversité de notre public étudiant.
• Quel serait le message qu'il/elle mettrait en avant dans son discours d'accueil pour
les bac 1 à la rentrée?
Un message positif et encourageant : il y a beaucoup de défis à relever, on compte sur eux. Ces
défis sont passionnants et à l’EPL, on a pour ambition de leur permettre de développer leurs
capacités et de stimuler leur créativité pour qu’ils puissent contribuer à un monde meilleur.
• Que pense-t-il/elle des actions telles que les midi pour elles?
Très utile, intéressant, mais j’espère que d’ici quelques années on n’en aura plus besoin. Un peu
comme les quotas…
• Quelle stratégie et quelle vision pour la promotion des programmes d'études EPL ?
Quels sont ou devraient les publics prioritaires ? Comment les atteindre ? Quelles
sont les priorités à implémenter concrètement pour la partie "Open STEM" tel que
présentée dans le plan de l'EPL ? 18% d'étudiantes à l'EPL (contre 55% à l'UCLouvain
et 36% en SST), quel est le rôle de la faculté et quels sont ses leviers pour améliorer
ce chiffre ? Même question pour les 9% de professeures
Il me semble que nous devons d’abord nous concentrer sur le recrutement en Belgique afin
d’accroître la diversité de notre public étudiant : plus féminin, et d’une plus grande diversité
d’origines socio-économiques. De belles initiatives sont en cours (préparation à l’examen
d’admission par exemple, contacts accrus avec le secondaire, …) et sont à poursuivre et à
développer. En particulier, l’implantation de Charleroi constitue certainement une formidable
opportunité de toucher un public plus divers. A travers le développement des préparations à
l’examen d’admission et les initiatives en cours vis-à-vis des écoles secondaires, l’EPL joue son
rôle dans ce domaine, et les actions doivent être poursuivies.
En ce qui concerne les postes académiques, il semble que les commissions de sélection soient
déjà encouragées à être davantage attentives aux candidatures féminines, ce sont certainement
des initiatives à poursuivre.
• "Au printemps 2021, 69,5% des étudiant·es déclaraient être beaucoup ou fortement
stressé·es, 16,3% des étudiant·es étaient moyennement stressé·es, et 14,2% des
étudiant·es l’étaient un peu ou pas du tout" (Résultats enquête 2021 avec l'ULB).
Quel est le rôle de la faculté plus généralement par rapport au bien- être de ces
étudiant·es ?
La faculté doit pouvoir offrir un cadre d’apprentissage épanouissant : des cours de qualité, des
consignes claires sur la manière dont les étudiants sont évalués, une écoute des difficultés, un
conseil aux études judicieux et des jurys humains et équitables. Je pense que nous avons beaucoup
de cela à l’EPL, mais nous devons évidemment rester vigilants à maintenir la qualité.