2012 These Couderc
2012 These Couderc
2012 These Couderc
ÉCOLE DOCTORALE
SCIENCES POUR L’INGENIEUR, GEOSCIENCES, ARCHITECTURES
Année 2012
Thèse de Doctorat
CYRIL COUDERC
le 21 décembre 2012
à l’Ecole Centrale de Nantes
JURY
Président : M. Farid BAKIR Professeur – Ecole Nationale Supérieure des Arts et Métiers de Paris.
Rapporteurs : M. Georges DESCOMBES Professeur – Conservatoire National des Arts et Métiers de Paris
M. Bernard DESMET Professeur – Université de Valenciennes et du Hainaut Cambrésis
En premier lieu, je tiens à remercier les membres de mon jury de thèse. Mes
remerciements vont tout d’abord à l’endroit de monsieur le professeur Farid BAKIR,
président du jury de thèse. Je remercie également les deux rapporteurs de ce mémoire,
monsieur le professeur Bernard DESMET et monsieur le professeur Georges
DESCOMBES, pour leur analyse critique et constructive de ce travail. Je tiens également à
exprimer toute ma gratitude à monsieur Fabrice VIDAL, membre du jury et membre du
comité de suivi de thèse, pour l’intérêt porté à ce travail ainsi que pour sa sollicitude à mon
égard. Par ailleurs, j’adresse aussi des remerciements chaleureux à l’endroit des deux
autres membres du comité de suivi de thèse, messieurs Alain LEFEBVRE et Laurent
GAGNEPAIN.
Je tiens aussi à saluer et à témoigner ma plus profonde gratitude à tous les doctorants
que j’ai pu côtoyer au cours de cette thèse, notamment ceux de l’équipe TSM et DAUC :
Adrien, Anthony, Carina, Cédric, Guanqin, Hani, Magda, Rémi, Samiur, Song, Vera et
tous les autres.
Je remercie aussi tous ceux que j’ai pu côtoyer au cours de ces années et que j’ai
involontairement omis de mentionner.
Enfin, j’adresse mes plus sincères et mes plus chaleureux remerciements à tous mes
proches et amis, qui m’ont toujours soutenu et encouragé au cours de ce travail.
2
Table des matières
Remerciements...............................................................................................................................3
Table des matières .........................................................................................................................3
Nomenclature .................................................................................................................................5
Introduction ...................................................................................................................................9
Chapitre I – Analyse Bibliographique ....................................................................................11
I.1. - Introduction à la suralimentation des moteurs :..............................................................................12
I.1.1. - Objectifs et moyens technologiques :......................................................................................................12
I.1.2. - Les turbocompresseurs :..........................................................................................................................14
I.1.3. - Principes généraux : ................................................................................................................................15
I.1.4. - Les transferts thermiques : ......................................................................................................................23
I.4. - Caractérisation et modélisation des turbines de suralimentation fonctionnant en régime pulsé : ..36
I.4.1. - L’approche quasi-statique : .....................................................................................................................38
I.4.2. - Les méthodes d’extrapolation des champs de turbomachines :...............................................................39
I.4.3. - Les différentes architectures des modèles numériques : .........................................................................40
I.4.4. - Les modèles multi-dimensionnels :.........................................................................................................56
I.5. - Essais expérimentaux des turbines de suralimentation fonctionnant en régime pulsé : .................59
I.6. - Méthodes et moyens d’essais : .......................................................................................................65
I.6.1. - Caractérisation de l’instationnarité : .......................................................................................................65
I.6.2. - L’analyse des performances de la turbine en écoulement pulsé :............................................................68
I.6.3. - La structure des bancs d’essais instationnaires : .....................................................................................71
3
Table des Matières
IV.2. - Détermination expérimentale du rendement isentropique d’une turbine en écoulement pulsé 182
IV.2.1. - Objectif :............................................................................................................................................ 182
IV.2.2. - Campagnes expérimentales : ............................................................................................................. 182
IV.2.3. - Eléments sur les capteurs et moyens de mesure : .............................................................................. 183
IV.2.4. - Démarche pour tenter de mesurer les rendements instantanés : ........................................................ 188
IV.2.5. - Application de la démarche : ............................................................................................................. 194
IV.2.6. - Analyse de la sensibilité de la démarche aux différents paramètres :................................................ 201
4
Nomenclature
5
Nomenclature
6
Nomenclature
Ø m Diamètre
Φ - Ratio entre la partie instationnaire et la partie stationnaire d’une onde
ϕ rad.s-1 Déphasage
Ω Hz Pseudo-pulsation
ω rad.s-1 Pulsation
Indices Signification
0 Etat de référence
1 Etat au point intermédiaire (= sortie stator et entrée rotor)
2 Etat final
abs Absolue
adia Adiabatique
Amont Ecoulement amont (entrant)
atm Atmosphère
Aval Ecoulement aval (sortant)
C Compresseur pour les équations des principes généraux
cor Valeur Corrigée
csg Valeur de consigne en régime stationnaire
e Entrée
eff Effectif
exct Relatif à l’excitation en pression du modèle
exp Expérimental
ext Extérieur
f Carburant - combustion
frot Terme lié au frottement pariétal
i Positionnement en espace de l’élément discrétisé
init Initial
int Point de passage intermédiaire = frontière stator / rotor
is Isentropique
mot Moteur
n Instant n dans la tubulure discrétisée
opt Optimal
ref Référence
roue Roue
R Rotor pour les équations des principes généraux
Rt Rotor
S Stator pour les équations des principes généraux
s Sortie
St Stator
turb Turbine
T Turbine pour les équations des principes généraux
TGV Turbine à Géométrie Variable
T-s Total à statique
tube Tube
turb Turbine
Vol Volume
Exposants Signification
* Valeur totale
n Positionnement en temps de l’élément discrétisé
7
8
Chapitre I
Introduction
La diminution des émissions de gaz à effet de serre des moteurs automobiles et l’augmentation
des prix des carburants, conduisent les constructeurs à devoir développer des moteurs toujours
plus performants en vue de baisser leur consommation de carburant. Pour y arriver, les
constructeurs automobiles européens comptent beaucoup sur la diminution de la cylindrée des
moteurs à iso-performance (c’est-à-dire le downsizing). Cette méthode permet notamment
d'utiliser le moteur dans des zones de meilleur rendement. Mais cette technique passe par
l’augmentation du taux de suralimentation, réalisée le plus souvent par un turbocompresseur.
Dans ce cas, l’optimisation de la récupération de l’énergie des gaz d’échappement par la turbine
est nécessaire afin de garantir des performances correctes du moteur, en fonctionnement
stabilisé et en fonctionnement transitoire. Cette énergie est disponible sous forme cinétique et
thermique. Le flux des gaz d’échappement est à la fois fortement instationnaire et compressible.
La turbine est chargée de convertir cette énergie en travail mécanique qui est le lieu de
phénomènes complexes, encore mal compris. Ce manque de connaissance est amplifié par la
diversité des systèmes qui existent actuellement :
• Alimentation simple
• Waste gate
• Twin scroll
• Turbine à géométrie variable
L’objectif de cette thèse est d’analyser et comprendre, les phénomènes et les paramètres
influençant les performances d’une turbomachine fonctionnant en régime d’écoulement pulsé, et
de proposer une modélisation innovante permettant la prédiction des performances de la
turbomachine dans ces mêmes conditions.
Le travail de recherche proposé s’est donc appuyé sur une analyse bibliographique (chapitre
1) de l’état de l’art dans le domaine expérimental et dans le domaine des méthodes numériques.
Suite à cela, dans le chapitre 2, le codage des deux modèles les plus aboutis issus de la
bibliographie a été effectué. Une série d’analyses quantitatives, qualitatives et acoustiques a été
menée en vue de caractériser les deux modèles sélectionnés.
Ensuite, le chapitre 3 présente trois modèles développés au laboratoire, se basant tous trois sur
une méthode d’interpolation directe des champs des valeurs caractéristiques extrapolées. Chaque
modèle propose néanmoins une architecture et des modèles de volume différents. Ici aussi, une
9
Introduction
10
Chapitre I – Analyse Bibliographique
11
Chapitre I - Analyse Bibliographique
Figure I-1 : Comparaison des valeurs limites d'émissions des voitures dans l'UE, au Japon et aux USA[5].
La puissance maximale qu’un moteur à combustion interne peut fournir est limitée par la quantité de
carburant qui peut être brûlée d’une manière efficace à l’intérieur des cylindres de ce dernier. Cette qualité
est limitée par la quantité d’air introduite à chaque cycle dans les cylindres. Cependant, si l’air introduit est
12
Chapitre I - Analyse Bibliographique
comprimé, avant d’entrer dans le cylindre, à une plus forte pression que celle de l’air ambiant, la puissance
maximale qu’un moteur de dimensions finies puisse délivrer en sera augmentée [7]. En effet, la puissance
fournie par un moteur 4 temps peut être calculée par la formule (I-1) comme l’a présenté Baines [8] :
1 1
W& mot = ⋅ η vol ⋅ ρ air ⋅ Vol mot ⋅ N mot ⋅ η f ⋅ Q f ⋅ (I-1)
2 AFR
Une des techniques de réduction de la consommation de carburant des moteurs automobiles est le
downsizing. Le downsizing consiste à réduire la cylindrée d’un moteur tout en préservant ses performances.
Pour cela, la suralimentation alliée à d’autres moyens technologiques tels que l’injection directe, permettent
d’y parvenir.
Figure I-2 : Comparaison des performances d'un moteur atmosphérique de référence et d'un moteur downsizé.
Le downsizing permet notamment d'utiliser le moteur dans des zones de meilleur rendement, comme
indiqué sur la Figure I-2. Cette technique passant par l’augmentation du taux de suralimentation est réalisée
le plus souvent par un turbocompresseur. Dans ce cas, l’optimisation de la récupération de l’énergie des gaz
d’échappement par la turbine est nécessaire afin de garantir des performances moteur correctes en
fonctionnement stabilisé et transitoire. Cette énergie est disponible sous forme cinétique et thermique. Le
flux des gaz d’échappement est à la fois fortement instationnaire et compressible. La turbine, qui est chargée
de convertir cette énergie en travail mécanique est donc le lieu de phénomènes complexes qui sont encore
mal compris. Ce manque de connaissance est amplifié par la diversité des systèmes qui existent actuellement
[10],[11, 12] (Alimentation simple, Waste-gate, Twin-scroll, Turbine à géométrie variable, etc…), ainsi que
par la diversité des applications aux moteurs à cycle Diesel, et de plus en plus aux moteurs à essence des
véhicules de série fonctionnant sur le principe du cycle de Beau de Rochas [13], [14] et [15].
13
Chapitre I - Analyse Bibliographique
Les turbines de turbocompresseur peuvent être distinguées en trois grandes classes, celles à géométrie
axiale, à géométrie radiale ou à géométrie mixte [11] [18]. Celles ayant une géométrie radiale sont les plus
couramment utilisées pour les applications liées au domaine de la propulsion terrestre (autos, motos, camions
et engins agricoles) ; tandis que les turbines à géométrie axiale sont généralement utilisées pour des
applications à fortes puissances et ayant des régimes de fonctionnement plutôt continus, tel que les
propulsions ferroviaires, marines, aéronautiques, ainsi que les installations fixes de production d’électricité
du type cogénération, nucléaire… [19] [20] [21] [22]
Le grand avantage des turbines radiales, outre leur compacité, est qu’elles maintiennent un rendement
relativement élevé même lorsqu'elles sont réduites à de très petites tailles. De plus, elles sont plus simples et
moins coûteuses à fabriquer que les turbines à flux axial qui, pour les mêmes applications deviennent moins
efficaces en raison d’aubages très courts et du passage étroit de l’écoulement, lequel entraîne un blocage
dans la couche limite haute [23].
Le besoin spécifique du rapport de compression d’un turbocompresseur varie selon les applications. Pour
les moteurs essences, les niveaux de pression de suralimentation sont de l’ordre de 2/1. Par ailleurs, les
turbocompresseurs utilisés sur ces types de moteurs comportent généralement une wastegate intégrée et font
appel à des matériaux réfractaires permettant de supporter les températures des gaz jusqu’à 1000°C et parfois
14
Chapitre I - Analyse Bibliographique
plus. Tandis que, pour les motorisations de type Diesel, l’injection directe a entraîné, d’une part, une
augmentation sensible des performances spécifiques portant la pme maximale autour de 18 bar. Le besoin en
air du moteur suppose un rapport de compression supérieur à 2,4/1 et l’utilisation de turbines à géométrie
variable est souvent nécessaire pour assurer les reprises d’accélération avec des températures « de croisière »
faibles [10]. Du point de vue thermodynamique, le turbocompresseur est attrayant parce qu’il rend possible
l'utilisation de l'énergie des gaz d'échappement. Typiquement, pour un moteur automobile, la part d’énergie à
l’échappement représente 30 à 40% de l’énergie totale libérée à la combustion du mélange air/carburant [24],
[25] comme illustré par le Tableau I-1.
Entrant Sortant
Cependant, les performances du turbocompresseur sont influencées par les débits de masse d'air admis et
la vitesse du moteur [26], les limitations de la gamme de débit du compresseur, et dans une moindre mesure
celles de la turbine. De plus, aux basses vitesses de rotation d’un moteur de petite taille, il est difficile
d'obtenir un niveau de suralimentation assez élevé en raison de l'énergie insuffisante, ou du moins limitée,
présente dans les gaz d'échappement. En outre, avec les turbomachines, il faut un certain temps pour aller
d'un point de fonctionnement à un autre en réponse à la demande du moteur, ce phénomène est bien connu et
est appelé retard turbo (turbo lag).
I.1.3.1. - La turbine :
Les turbines sont des machines qui transforment l’énergie d’un fluide en énergie mécanique de rotation
disponible sur un arbre permettant d’entraîner une autre machine, alternateur pour la production d’électricité,
compresseur, etc.
15
Chapitre I - Analyse Bibliographique
Conformément à la représentation en Figure I-4, une turbine centripète comporte, une bride d’admission,
une volute, un distributeur (stator), une roue mobile en rotation (rotor), un diffuseur et une bride
d’échappement.
• Le taux de détente qui est le rapport de la pression totale d’entrée sur la pression statique de sortie :
Pe*
τp = (I-2)
Ps
• Le débit réduit qui correspond au débit masse traversant la turbine pondéré par la pression totale
d’entrée et par la température totale d’entrée :
Qm ⋅ Te*
Qmred = (I-3)
Pe*
• La vitesse réduite qui correspond au taux de rotation de l’arbre pondéré par la température totale
d’entrée :
Ns
N red = (I-4)
Te*
• Le rendement est le rapport de l’enthalpie récupérée par la turbine et de l’enthalpie idéalement
récupérable au cours d’une détente isentropique :
∆hréel
*
η= (I-5)
∆hidéal
*
Bien que le rendement représente plus un outil d’évaluation de la performance d’une turbine (ou d’un
étage de turbine), le taux de détente, le débit réduit et la vitesse réduite constituent les paramètres
caractéristiques permettant la définition de l’état de fonctionnement de la turbine, plus communément appelé
point de fonctionnement.
16
Chapitre I - Analyse Bibliographique
Néanmoins, un autre paramètre caractéristique est présent dans la littérature ou dans les bases de données
anglo-saxonnes. Ce paramètre sert au tracé des courbes du rendement de la turbine qui ne sont plus définies
en fonction du taux de détente mais en fonction du « blade speed ratio », c'est-à-dire du rapport des vitesses
à la roue. Plus clairement, ce paramètre est défini comme étant le rapport entre la vitesse linéaire à l’entrée
du rotor au niveau du sommet des aubes U sur la vitesse isentropique du fluide C , qui est la vitesse que le
fluide devrait atteindre dans une tuyère idéale. L’équation (I-6) traduit l’expression de ce paramètre
caractéristique :
U U
= (I-6)
C γ −1
*
Ps _ T γ
2 ⋅ Cp ⋅ Te _ T 1 − *
P
e _ T
Le rapport des vitesses à la roue est une combinaison de deux paramètres caractéristiques des
performances de la machine, la vitesse de rotation et le taux de détente. L'utilité de cette démarche se situe
dans le fait que les variations liées à la seule vitesse du rotor sont presque entièrement éliminées, et les
données pour toutes les vitesses s’assemblent sur une seule courbe. Pour une turbine radiale conventionnelle,
le maximum d'efficacité est obtenu pour un rapport de vitesse d'environ 0,7. Cette connaissance est très utile
lors de la conception d'une turbine, mais elle l’est peut-être moins lors de l'appariement d'un
turbocompresseur à un moteur quand une cartographie conventionnelle du rendement exprimé en fonction du
taux de détente et de la vitesse de rotation de la turbine, peut être utilisée de façon équivalente.
Sur la Figure I-5, est tracé en vert, le débit corrigé en fonction du taux de détente du fluide. En orange, le
rendement de la turbine, tracé lui aussi en fonction du taux de détente. La détermination des valeurs du
rendement de la turbine est l’objet de plusieurs études, d’autant plus que la méthode de mesure de ce
paramètre à un impact significatif sur ces grandeurs [28].
17
Chapitre I - Analyse Bibliographique
On peut distinguer trois concepts, permettant de déterminer le rendement d’une turbine [29] :
• La méthode commune aux fabricants de turbocompresseur consiste d’une part à mesurer le débit
d’entrée, la pression d’entrée et la pression de sortie de la turbine tout en ayant, par ailleurs, une
température régulée à l’entrée de la turbine (standardisée à 600°C en général). D’autre part, on
mesure le débit du compresseur, ainsi que les températures d’entrée et sortie du fluide sur la partie
compresseur. Cette méthode intègre donc le rendement mécanique du turbocompresseur dans
l’évaluation du rendement de la turbine. Cette méthode implique une mesure précise des pressions et
notamment des températures. A cet effet, il est courant d’utiliser des sondes PT100 en lieu et place
des thermocouples traditionnels. Pour cette méthode, l’expression du rendement de la turbine s’écrit
de la manière suivante :
ηT =
(
m& C ⋅ C P _ C ⋅ Ts*_ C − Te*_ C ) (I-7)
(γ e −1)
γe
Ps _ T
m& T ⋅ C P _ T ⋅ Te*_ T ⋅ 1 − *
Pe _ T
• Une méthode alternative à la précédente consiste à effectuer le même type de démarche, mais en
détendant les gaz jusqu’à la pression atmosphérique. Il suffit pour cela de supprimer le collecteur
d’échappement à la sortie de la turbine. Ainsi, l’évaluation du rendement s’effectue avec la même
équation que précédemment.
• La troisième méthode, plus locale, consiste à mesurer le gradient thermique aux bornes de la turbine.
Cela nous affranchit ainsi de la prise en compte du rendement mécanique du turbocompresseur. La
contrepartie est que cette méthode est beaucoup plus sensible aux transferts thermiques. Le
changement d'enthalpie isentropique (voir Eq (I-8)) est l'énergie maximale spécifique qui peut être
extraite du fluide lors d’une détente isentropique. La pression et la température d'entrée ainsi que la
pression de sortie de la turbine étant connues, l'extraction de l'énergie maximale spécifique peut être
facilement déterminée à partir d'un diagramme d'état pour le fluide utilisé. Pour un gaz parfait on a :
γ e −1
γe
P
∆his = Cp ⋅ Te* ⋅ 1 − s* (I-8)
Pe
Le transfert d'énergie réelle dans une turbine est plus petit que la valeur isentropique en raison des
irréversibilités dans l’écoulement. Le processus réel est marqué par une augmentation de l'entropie et est
représentée dans le diagramme (h-s) de la Figure I-6. Le trajet réel est incertain, car les détails des
changements d'entropie au sein de la turbine ne sont généralement pas connus. En raison de la courbure
des isobares, la variation d'enthalpie, associée à une augmentation de l'entropie, est inférieure à celle d'un
processus isentropique. Le rendement isentropique (ou adiabatique) décrit par le rapport entre la chute
réelle d’enthalpie et la chute isentropique d’enthalpie, est calculé tel que :
η T ,T − s =
(h
*
0 − h2* ) (
h * − hs*
= e
) (I-9)
∆his ∆his
18
Chapitre I - Analyse Bibliographique
Le rendement est l'un des paramètres critiques qui décrit la performance de la turbine. Jusqu'à présent,
nous n'avons pas précisé si la pression totale ou statique doit être utilisée à la sortie de la turbine pour le
calcul de la chute d'enthalpie isentropique. En fait, l’utilisation dépend de l'application. Pour les applications
où l'énergie cinétique qui quitte le rotor de la turbine est utile, la pression totale est utilisée. C’est le cas des
turbines à plusieurs étages ou des turboréacteurs par exemple. Pour la plupart des applications automobiles,
la turbine est évaluée au moyen de la pression de sortie statique, car l'énergie cinétique à l’échappement est
habituellement dissipée dans l'atmosphère.
d (m.r.Cθ ) dω
Τm = = J. (I-10)
dt dt
dm
& =
En régime permanent, le rapport de débit masse est constant m . Nous pouvons donc
dt
exprimer le couple en utilisant la formule suivante, basée sur les triangles des vitesses présentés sur la Figure
I-7 :
19
Chapitre I - Analyse Bibliographique
Ce
Ve
αe
βe
Ue
Cθe
Cs
αs Cθs
βs
Us
Vs
La base du fonctionnement des turbomachines repose sur une formulation particulière et locale du
premier principe de la thermodynamique, proposée par le mathématicien Euler. Cette équation lie le travail
récupéré par la turbine aux projections de la vitesse du fluide en entrée et en sortie de la roue sur la vitesse de
rotation des pales. C est la vitesse dans le repère absolu ( Cθ sa projection sur la vitesse de rotation), V est
la vitesse dans le repère relatif à la roue en rotation, et U est la vitesse des pales. V est, de fait, la composition
de C et de U (voir Figure I-7). Ainsi partant de l’équation (I-11), et considérant que l’on a pas de variation de
couple sur l’arbre (état d’équilibre) ; le travail total par unité de masse ( ∆h * ) s’établit comme étant
l’expression proposée par Euler du premier principe tel que :
Τm .ω
∆h * = = U e .Cθe − U s .Cθs (I-12)
m&
L'équation d'Euler (I-12), telle que calculée ici, suppose un écoulement adiabatique à travers la
turbine, car le changement d'enthalpie est uniquement autorisé dans le rotor. L'équation d'Euler concerne le
transfert d'énergie thermodynamique relatif à la variation de la vitesse à l'entrée et la sortie du rotor.
Comme nous l’avons souligné dans l’expression (I-9) du rendement, le transfert de puissance peut
aussi être exprimé à partir de la première loi de la thermodynamique.
20
Chapitre I - Analyse Bibliographique
I.1.3.3. - Le compresseur :
L’étage compresseur comprend 4 parties : l’entrée, la roue, le diffuseur et la volute (Figure I-8),
contenues dans un carter assurant une bonne distribution de l’air à l’entrée et la collecte de l’air comprimé en
sortie.
Volute
Diffuseur aubé
Diffuseur lisse
Roue
Bord
d’attaque
0 1
Moyeu
L’entrée du compresseur est chargée de canaliser l’air jusqu’à la roue. Souvent sous la forme d’un
simple tube, elle peut contenir des éléments spécifiques tels qu’un prérotateur ou un canal de retour.
La roue de compresseur donne de l’énergie au fluide la traversant en lui communiquant une vitesse
de sortie élevée dépendant du taux de compression recherché.
Le diffuseur transforme l’énergie cinétique du fluide en pression. La part d’énergie convertie par le
diffuseur est importante, elle est de l’ordre de 40 à 50% de l’énergie totale transférée [31]. Les diffuseurs des
turbocompresseurs automobiles ne comportent pas d’aubages redresseurs. Ces diffuseurs lisses ont des
rendements inférieurs à ceux comportant des aubages redresseurs mais se justifient par une grande plage
d’utilisation (débit variable) et un coût moindre.
La volute est un élément capacitif chargé de collecter le fluide en sortie du diffuseur. Elle permet
aussi d’augmenter la pression statique du fluide par un rôle de diffusion. Le couple diffuseur-volute a une
incidence non négligeable sur le rendement global du compresseur [32] [33] [34].
Comme pour les cartographies des turbines, il existe des courbes et des paramètres caractéristiques
nécessaires au tracé de ce que l’on appelle un champ compresseur. Les performances d’un compresseur sont
représentées dans un champ débit-pression sur lequel sont indiquées les courbes isovitesses du compresseur,
les courbes isorendement et les limites de fonctionnement comme le montre la Figure I-9. Comme pour la
turbine, les valeurs réduites sont utilisées afin de permettre de garder les cartes de fonctionnement du
compresseur de manière invariante par rapport aux conditions d’entrée du fluide.
21
Chapitre I - Analyse Bibliographique
La plage d’utilisation d’un compresseur n’est pas infinie, elle est limitée par trois paramètres
principaux. Tout d’abord, il s’agit de la vitesse de rotation ; une augmentation de la vitesse de rotation du
compresseur entraîne une augmentation du rapport de compression. Cependant, la vitesse de rotation du
compresseur est limitée par la tenue mécanique du rotor et des paliers ainsi que par les conditions
aérodynamiques en sortie de roue.
Sur un champ compresseur, il n’est pas possible de décrire une isovitesse compresseur allant jusqu’à
un débit nul. En effet, en franchissant la limite de pompage (surge line) l’énergie fournie à la roue du
compresseur n’est plus suffisante pour contrer les gradients de pression adverses. Cela donne lieu à des
fluctuations de pression (ondes basse fréquences) qui, lorsqu’elles deviennent trop importantes, peuvent
remonter jusqu’à l’entrée du compresseur et créer des instabilités qui se traduisent par des claquements très
bruyants. Ce phénomène est appelé pompage, et il convient de ne pas fonctionner dans ces conditions sous
peine d’avoir une détérioration, voire une destruction, du turbocompresseur. La courbe caractéristique d’un
compresseur centrifuge présente la limite de pompage sous la forme d’une ligne de pompage. Chessé [36] a
réalisé une étude sur le pompage des compresseurs de suralimentation et l’influence des circuits de liaison
moteur turbo-compresseur sur cette instabilité. Stein [37] répartit le phénomène de pompage en trois
catégories :
• Le pompage classique.
• Le pompage profond.
• Le pompage modifié.
22
Chapitre I - Analyse Bibliographique
De nombreux chercheur comme Mohtar [38], Yammine [29], et bien d’autres [34] [39] [40] ont étudié ces
phénomènes et proposé des solutions pour repousser la limite de pompage des turbocompresseurs.
L’autre limite se situe quand le point de fonctionnement se déplace vers les débits d’air élevés, les
isovitesses chutent rapidement, le compresseur atteint une limite de fonctionnement provoquée par le
blocage sonique (choke line) de l’écoulement dans tout ou une partie des canaux d’air. D’un point de vue
pratique, il est commun de considérer que le débit limite est atteint lorsque les valeurs du rendement
isentropique sont inférieures à 0,65.
Le rendement isentropique du compresseur est l’un des paramètres les plus importants caractérisant
le fonctionnement d’un turbocompresseur. Malheureusement, souvent, c’est un paramètre mal défini et
faiblement compris [41]. Le rendement isentropique du compresseur, basé sur une transformation
adiabatique, s’écrit à partir des grandeurs totales comme défini dans l’équation (I-14) :
Travail _ Idéal h( s _ C ) Is − he _ C
* *
η C ,TT = = * (I-14)
Travail _ Réel hs _ C − he*_ C
Pour un gaz parfait et en considérant que l’on a une « pression constante », alors on a h = Cp ⋅ T
avec un Cp pouvant être considéré comme constant, l’équation (I-14) peut être simplifiée telle que :
γ −1
γ
Ps*_ C
−1
P*
=
e_C
η C ,TT (I-15)
Ts*_ C
−1
T*
e_C
Les premiers travaux détaillés de l'incidence des transferts thermiques sur l'aérothermique d'un
turbocompresseur ont été présentés en 1984 par Rautenberg et al. [42] [43]. Les auteurs montrent, en
s'appuyant sur une étude expérimentale, que le compresseur et la turbine ne fonctionnent pas de manière
adiabatique. Ils ont observé que le rendement non adiabatique peut être supérieur à 100% pour certaines
zones de fonctionnement. Ils montrent aussi que ce rendement augmente de manière hyperbolique quand la
température en entrée turbine augmente et que le débit masse diminue. Ils concluent donc que le rendement
non adiabatique mesuré n’est pas une mesure de la qualité aérodynamique du processus de détente et ne
permet pas d’obtenir directement la puissance mécanique sur l’arbre. Ils proposent ensuite une méthode pour
calculer les rendements adiabatiques de la turbine et du compresseur à partir des rendements obtenus lors des
essais chauds.
23
Chapitre I - Analyse Bibliographique
Friberg et al. [44] ont proposé une méthode pour obtenir les performances à chaud d'une turbine
radiale de suralimentation à partir des performances obtenues lors d'essais à faible température en entrée
turbine. Ils ont conclu que ce sont les coordonnées corrigées en température et en pression qui donnent le
moins d’erreur en essai à froid par rapport aux résultats des essais à chauds. Les auteurs affirment que lors
des essais à chauds, il n'est pas possible d'obtenir la puissance mécanique sur l'arbre côté turbine, donc de
calculer le rendement turbine. Seul le produit du rendement mécanique et du rendement turbine obtenu à
partir des données du compresseur est accessible.
En 2003, Jung et al. [45], [46] ont étudié d'une manière totalement différente les transferts
thermiques au sein d'une turbine. Ils affirment qu'à faible vitesse de rotation et faible débit masse, les
transferts thermiques via le corps du turbocompresseur affectent les rendements calculés à partir des mesures
de températures.
Chapman et al. [47] ont travaillé sur l’effet des transferts thermiques sur les performances d’un
turbocompresseur refroidi à l’eau. Plus particulièrement, ils étudient l’influence des transferts thermiques sur
les rendements turbine et compresseur, numériquement et expérimentalement. Cette étude semble indiquer
que l'eau et l'huile jouent le rôle de barrière thermique ce qui diminue fortement tout transfert entre les roues
turbine et compresseur. De plus, les auteurs affirment ainsi qu'une partie de la chaleur échangée entre la
turbine et le corps central est perdue le long du turbocompresseur vers le milieu ambiant, une autre est
transférée dans l'eau et l'huile. Mais les auteurs avancent aussi qu'il n'y a pas de transfert thermique direct par
conduction entre la turbine et le compresseur. Après des mesures expérimentales et numériques, les auteurs
proposent une nouvelle formulation pour les expressions du rendement isentropique du compresseur et de la
turbine, pour des transformations non-adiabatiques.
γ −1
Ps*_ C γ
−1
P*
η C , Is = e_C
(I-16)
Ts*_ C Q& C
+
T * T * ⋅ m& ⋅ Cp
e_C e_C C
Ts*_ T Q& T
+
T * T * ⋅ m& ⋅ Cp
=
e_T
η T , Is
e_T T
γ −1
(I-17)
Ps*_ T γ
−1
P*
e_T
Par la suite, Bohn et al. [48-50] ont proposé un modèle décrivant les transferts thermiques au sein
d’un turbocompresseur. Ils décrivent la distribution de ces transferts au sein d'un turbocompresseur divisé en
3 parties : la turbine, le corps central, et le compresseur (voir Figure I-10). Ils effectuent à ce titre des études
expérimentales et numériques. Les mesures servant à définir les conditions aux limites nécessaires aux
calculs des simulations de transferts thermiques. Les résultats des calculs 3D, couplant l’aérodynamique et la
thermodynamique, montrent un phénomène se produisant au niveau du turbocompresseur ; les transferts
thermiques évoluent dans un premier temps du corps du compresseur vers le fluide. Cependant, lors de
certaines phases, le processus peut être inversé, notamment au niveau du diffuseur. Par ailleurs, ils constatent
24
Chapitre I - Analyse Bibliographique
aussi que plus la température en entrée turbine et plus les débits masses turbine et compresseur augmentent,
plus les transferts thermiques au sein de la turbine et du compresseur influencent les températures de sortie.
Finalement, les auteurs finissent leurs travaux par une étude paramétrique réalisée à partir de résultats
expérimentaux et numériques, et fonction des variations des débits masses et de la température en entrée
turbine.
Figure I-10 : Illustration du modèle de transferts thermiques utilisé par Bohn et al. [48-50]
Plus tard, Chessé et al. [51] et Cormerais et al. [52-56] ont présenté, une large étude expérimentale et
numérique sur les transferts thermiques et leurs influences sur le fonctionnement d’un turbocompresseur
automobile. Ils ont effectué des essais dans trois conditions différentes :
• Le mode adiabatique et isolé : adiabatique car le gradient thermique moyen entre la partie
compresseur et la partie turbine est nul (régulation de la température d’entrée turbine en
fonction de la température moyenne au niveau compresseur. De plus, le turbocompresseur
est isolé thermiquement pour confiner celui-ci de l’influence de l’air ambiant.
• Le mode non-adiabatique et isolé.
• Le mode non-adiabatique et non-isolé.
Suite à ses mesures, ils ont établi deux modèles numériques, un basé sur la méthode des résistances
thermiques et un autre utilisant l’hypothèse unidirectionnelle (1D).
Figure I-11 : Schéma des résistances et inerties utilisé par Cormerais et al. [52-56].
25
Chapitre I - Analyse Bibliographique
Ensuite, Serrano et al. [57] ont présenté une étude expérimentale portant sur l’influence de la
température d’entrée de la turbine sur les performances du turbocompresseur. Suite à leurs essais, les auteurs
concluent que l’augmentation de la température de sortie du compresseur entre le test à froid et à chaud est
plus liée à l’augmentation de la vitesse de rotation de la roue et au taux de compression qu’aux transferts
thermiques depuis la turbine.
En 2010, Yammine [29] a réalisé une thèse de doctorat dans laquelle il étudie l’influence des
transferts thermiques sur le fonctionnement de la turbine et du compresseur d’un turbocompresseur
automobile.
Figure I-12 : Comparaison des rendements du compresseur en adiabatique et pour une température d'entrée de
500°C à différents régimes, Yammine [29].
Il conclut que dans une configuration sous capot, le fonctionnement du turbocompresseur est non-
adiabatique et que l’erreur induite par l’utilisation de la formule de rendement isentropique augmente pour
les points de fonctionnement situés à bas régimes (voir Figure I-12). De plus, comme Serrano et al. [57], il
précise que, bien que dans la plupart des cas les transferts thermiques soient supposés positifs vers le
compresseur, ils sont très dépendants du point de fonctionnement.
26
Chapitre I - Analyse Bibliographique
Le début de l’étude des fluides compressibles date du XVIIIème siècle, avec les travaux d’Euler (1707-
1783) et de d’Alembert (1717-1783), qui développèrent en particulier la théorie de la propagation du son.
Les équations d’évolution modélisant la dynamique des gaz sont d’ailleurs appelées équations d’Euler. Bien
que les écoulements dans les multiples systèmes de la boucle d’air d’un moteur puissent être fortement
multidimensionnels, ils sont souvent simplifiés en considérant l’écoulement comme étant quasi-
unidimensionnel [58].
Le système de lois de conservation hyperboliques non linéaires décrivant l’écoulement unidimensionnel
d’un fluide compressible en régime non-stationnaire, les équations d'Euler, ne peuvent pas être résolues
analytiquement, sans simplification. Pour le cas général et la plupart des situations concrètes, une solution
numérique doit être recherchée. Cela consiste à résoudre le système d’équation, ci-dessous, exprimé ici sous
sa forme intégrale Eulérienne locale :
∂
∂t ∫VolCont
( )
ρ ⋅ dVol cont + ∫ ρ ⋅ u ⋅ n ⋅ dΣ Cont = 0 (I-18)
Σ Cont
∂
( )
ρ ⋅ u ⋅ dVol cont + ∫ ρ ⋅ u ⋅ u ⋅ n ⋅ dΣ Cont
∂t Vol∫Cont Σ Cont
(I-19)
+ ∫ p ⋅ n ⋅ dΣ Cont −
Σ Cont
∫ ρ ⋅ F f ⋅ dVolCont =
Vol Cont
∫ τ ⋅ n ⋅ dΣ Cont
Σ Cont
∂
( )
ρ ⋅ E ⋅ dVol cont + ∫ ρ ⋅ E ⋅ u ⋅ n ⋅ dΣ Cont + ∫ p ⋅ n ⋅ u ⋅ dΣ Cont
∂t Vol∫Cont
( )
Σ Cont Σ Cont
∫ (τ ⋅ n )⋅ u ⋅ dΣ
(I-20)
− ∫ ρ ⋅ F f ⋅u ⋅ dVol
Vol Cont
Cont =
Σ Cont
Cont + Pq
Dans les faits, les variables représentatives de l’écoulement et de l’état thermodynamique du fluide sont
des valeurs moyennes, sur la section de passage, comme le montre (à titre d’exemple) les équations (I-21) et
(I-22) ; car ces dernières ne peuvent évoluer que dans le même sens que la variable d’espace [59].
27
Chapitre I - Analyse Bibliographique
1
u=
S tube
⋅ ∫ u ⋅ dS
S tube
tube (I-21)
1
ρ= ⋅ ∫ ρ ⋅ dS tube (I-22)
S tube S tube
Etc…
Il est induit que dans la suite de ce mémoire les variables indiquées seront ces valeurs moyennes, bien que
l’écriture exacte ne soit pas utilisée dans le but d’alléger l’écriture.
Le fluide utilisé sera considéré comme visqueux, signifiant que l’écoulement est soumis à des tensions de
cisaillement et à un frottement avec les parois du tube où se produit l’écoulement. Les transferts de chaleurs
sont également pris en compte ; ceux-ci peuvent avoir pour nature les échanges avec le milieu extérieur par
l’intermédiaire des transferts aux parois ou via une réaction chimique à l’intérieur même de l’écoulement.
Prenant acte de la nature non-stationnaire de l’écoulement dans la boucle d’air d’un moteur à combustion
interne, la problématique consiste à définir quatre expressions fonction de deux variables indépendantes que
sont le temps et l’espace. Ces quatre fonctions définissent l’état du fluide permettent de déterminer les quatre
grandeurs physiques que sont la pression, la masse volumique, la vitesse et la température du fluide.
Un système de trois équations aux dérivées partielles du premier ordre, fonction des variables de temps et
d’espace, sont constitutives des équations fondamentales de la dynamique des gaz. L’adjonction d’une
équation d’état du fluide permet de boucler le système à condition de connaître l’état initial de l’écoulement
en tous points de l’espace ainsi que les conditions aux limites à chaque instant.
L’équation de continuité correspond au bilan masse [60], elle indique non seulement qu'au cours de tout
processus de transformation, y compris si il implique une transformation chimique, la masse se conserve,
mais aussi que le nombre d'éléments de chaque espèce chimique se conserve. Cette loi, pour notre
application, s’exprime de la manière suivante :
∂ρ ∂ (ρ ⋅ u ) ρ ⋅ u dS tube
+ =− ⋅ (I-23)
∂t ∂x S tube dx
∂
(ρ ⋅ u ) + ∂ ρ ⋅ u 2 + P + ρ ⋅ u ⋅ dS tube + ρ ⋅ G = 0
( )
2
(I-24)
∂t ∂x S tube dx
f frot u
G = 2 ⋅u2 ⋅ ⋅
Ø tube u
28
Chapitre I - Analyse Bibliographique
Le paramètre G représente le terme résultant des forces de frottement pariétal par la prise en compte de la
contrainte de cisaillement induite par la viscosité du fluide. L’expression u u définissant le sens
d’écoulement du fluide, permet d’assurer que les forces visqueuses de cisaillement s’opposent toujours à
l’écoulement du fluide.
La troisième équation de la dynamique des fluides représente le bilan énergétique qui s’écrit de la
manière suivante lorsque la condition de non glissement (fluide visqueux) à la paroi est utilisée [62] :
∂ u2 p ∂ u2 γ
ρ ⋅ + + u ⋅ ρ ⋅ + p⋅
∂t 2 γ − 1 ∂x 2 γ − 1
(I-25)
u2 γ u dS tube
+ ρ ⋅ + p⋅ ⋅ ⋅ = ρ ⋅ qe
2 γ − 1 S tube dx
La puissance calorifique échangée avec l’extérieur est prise en compte dans cette notation. En revanche,
la puissance issue des forces de frottement est négligée.
L’équation utilisée dans la littérature, pour la fermeture du système d’équation, correspond à la loi des
gaz parfaits. Par ailleurs, la chaleur spécifique à pression constante (Cp) est considérée comme une valeur
constante, totalement indépendante de la température et de la pression du fluide considéré.
p
= r ⋅T (I-26)
ρ
Les trois équations de la dynamique des gaz peuvent s’écrire sous une forme simplifiée et très condensée,
grâce à l’utilisation de l’écriture vectorielle [63]. Avec W vecteur des variables d’état, F vecteur de flux
dans la direction d’espace x et S est le terme source dans lequel peuvent s’inscrire les forces de gravité, les
forces d’inertie, de frottement, l’adjonction de masse, la dissipation d’énergie … par exemple.
∂W ∂F (W )
+ =S (I-27)
∂t ∂x
Ainsi W s’écrit :
ρ
W = ρ ⋅u (I-28)
p ρ ⋅u2
γ − 1 + 2
29
Chapitre I - Analyse Bibliographique
ρ ⋅u
F (W ) = p + ρ ⋅u2 (I-29)
γ 2
ρ ⋅u
u ⋅ p ⋅ +
γ − 1 2
ρ ⋅ u dS tube
− ⋅
S tube dx
ρ ⋅ u 2 dS tube
S= − ⋅ − ρ ⋅G (I-30)
S tube dx
u2 γ u dS tube
− ρ ⋅ 2 + p ⋅ γ − 1 ⋅ S ⋅ dx + ρ ⋅ (qe − G ⋅ u )
tube
Dans le cas particulier d’une géométrie sans variation de section, en considérant qu’il n’y a aucun
échange de chaleur avec l’extérieur et que la contribution due aux frottements reste nulle, conduit pour notre
cas à un vecteur source S nul. L’expression du système ainsi obtenue, dite conservative, nous ramène aux
équations unidimensionnelles d’Euler [64], [65]. Les équations d'Euler (I-28) et (I-29) , peuvent être
formulées en termes de variables autres que les variables conservatives. Pour les solutions des écoulements
sans choc toutes les formulations sont équivalentes. Pour les solutions contenant des ondes de choc,
cependant, la formulation non-conservative fournira des solutions « de choc » incorrectes. En dépit de cela,
les formulations non-conservatives ont certains avantages sur leurs homologues conservatives, lors de
l'analyse des équations, par exemple. En outre, du point de vue numérique, il ya eu un renouveau récent de
l'idée d'utiliser les schémas des formulations des équations non-conservatives, Karni [66] par exemple
l’utilise sur des applications fluide / paroi où la solution non conservative est plus stable et plus précise que
son homologue conservative. Entre ces deux méthodes, la question clé est de savoir ce que les quantités
conservées sont dans la formulation, et, si les états de conservation qu'ils impliquent ont un sens physique.
Ce modèle d’écriture, non-conservative, est utilisé avec la « méthode des caractéristiques » décrite très
précisément par Benson [58] notamment.
0
∂ 4 ∂u
S= − ρ ⋅G + ⋅ µ ⋅ (I-31)
∂x 3 ∂x
∂ 4 ∂u ∂ ∂T
ρ ⋅ qe + ⋅ µ ⋅ u ⋅ + λf ⋅
∂x 3 ∂x ∂x ∂x
30
Chapitre I - Analyse Bibliographique
3
C ⋅T 2
µ= 1 (I-32)
T + C2
Par ailleurs, cette expression de la viscosité du fluide peut être utilisée indifféremment pour la
caractérisation de la dynamique des gaz au sein des conduits d’admission et d’échappement.
τf
f frot = (I-33)
1
⋅ ρ ⋅u2
2
31
Chapitre I - Analyse Bibliographique
4 ⋅ ht tube
qe = ⋅ (T − Tparoitube ) (I-34)
Øtube
Le paramètre ht tube est relatif au coefficient d’échange thermique. A l’instar du facteur de frottement
pariétal, le coefficient d’échange thermique est fonction de plusieurs variables comme les caractéristiques du
fluide, la nature de l’écoulement, la température du fluide et l’état de surface de la paroi (pour les variables
principales). Benson [80] propose néanmoins une méthode simple et intéressante (I-35), tirée de l’analogie
de Reynolds, permettant de calculer le coefficient ht tube . D’après Winterbone et Pearson [63], cette
modélisation est suffisante pour l’analyse globale des effets des échanges thermiques aux parois.
f frot
ht tube = ⋅ Cp ⋅ u ⋅ ρ (I-35)
2
Mais lorsque l’on cherche à modéliser très précisément les transferts thermiques d’éléments spécifiques,
très chargés dynamiquement et/ou thermiquement, il est nécessaire d’utiliser des modèles dédiés à chaque
élément et pour chaque application. Dans cette optique, il est très commun d’utiliser les nombres
adimensionnels de Reynolds, Nusselt et Prandtl, pour exprimer les échanges thermiques convectifs [76].
ht tube ⋅ Øtube
Nu = = f (Re, Pr ) (I-36)
λf
µ ⋅γ ⋅ r
Pr = (I-37)
λf ⋅ (γ − 1)
Beaucoup d’auteurs [81-85] ont travaillé à la définition spécifique du nombre de Nusselt, mais la plupart
des modèles reste équivalent les uns des autres. Excepté le modèle Caton et Heywood [81], qui permet de
caractériser les pertes au passage de la soupape d’échappement, le fort degré de turbulence de l’écoulement
entraîne une variation sensible du coefficient de transferts thermiques. Pour les cas usuels de fonctionnement
d’un moteur à combustion interne, le nombre de Prandtl varie peu et s’établit à la valeur 0,7 [86].
La résolution du système d’équation régissant la dynamique des gaz ne peut pas, sauf cas exceptionnel,
être réalisée de manière analytique. C’est pourquoi, des techniques de résolutions itératives ont été
développées pour diverses applications et différents desseins. Dans le domaine de la mécanique des fluides,
il est possible de distinguer trois grandes classes d’outils de résolution aux dérivées partielles ; les méthodes
32
Chapitre I - Analyse Bibliographique
acoustiques (impédance, inertie, …), les méthodes « graphiques » (méthode des caractéristiques) et les
méthodes numériques (Godunov, Roe, HLL, Osher,…).
Avant l’avènement des méthodes de calculs numériques, les calculs étaient réalisés manuellement
grâce à la méthode des caractéristiques [96]. La simplicité de cette méthode fait qu’elle est encore utilisée,
sous une forme numérique, pour un certain nombre de calculs de la dynamique des fluides en écoulement
non-visqueux et irrotationnel [97]. La méthode des caractéristiques consiste à transformer le système
d’équations aux dérivées partielles en un ensemble de lignes caractéristiques, le long desquelles, le système
précédent se réduit en un système d’équations différentielles ordinaires (voir Tableau I-2 ) permettant
d’obtenir les valeurs des variables caractéristiques de l’écoulement et de l’état thermodynamique du fluide, à
partir de conditions initiales fixées [98]. Par ailleurs, lorsque l’écoulement est supposé isentropique et que le
fluide est considéré comme parfait, l’équation de compatibilité de la caractéristique C0 est dégénérée.
33
Chapitre I - Analyse Bibliographique
dx dp dρ
C0 =u − a2 ⋅ =0
dt C 0 dt dt
dx da γ −1
C+ =u+a =−
dt C + du 2
dx da γ − 1
C- =u−a =
dt C − du 2
Tableau I-2 : Système d'équations de la méthode des caractéristiques [74].
Suite à de nombreux apports scientifiques, des améliorations ont été développées permettant de
prendre en compte les changements de section, les frottements ainsi que les échanges thermiques [58]. Un
des défauts majeurs de cette méthode, outre le fait qu’il s’agisse d’une méthode non-conservative, est qu’il
faut contrôler à chaque instant l’état du système afin de vérifier l’apparition possible d’onde de choc.
Intuitivement, on peut penser que chaque ligne caractéristique implique une solution à u le long de cette
ligne caractéristique. Mais, lorsqu’il y a une onde de choc, deux caractéristiques se croisent et ainsi, deux
solutions sont impliquées. Le calcul de u devient alors une fonction à valeurs multiples. Résoudre le
système d’équations aux dérivées partielles de la dynamique des gaz avec ce comportement est un problème
très difficile et un domaine de recherche actif. La méthode la plus fréquemment constatée consiste à faire
appel aux équations de choc de Rankine-Hugoniot, et de résoudre le système d’équations obtenu. Malgré ces
quelques inconvénients, cette méthode est très couramment utilisée par un grand nombre de chercheurs dans
le domaine de la mécanique de fluide appliquée aux moteurs à combustion interne. Ainsi, Winterbone [63],
Katrašnik [99] et plus récemment Costall [100], ont utilisé cet outil. Payri [101] le conseille pour effectuer
les jonctions (conditions aux limites) entre différents modèles. Kirkpatrick [102] et Piton et al. [103, 104]
l’ont utilisé dans leurs travaux de recherche sur les écoulements aux soupapes.
34
Chapitre I - Analyse Bibliographique
pas le plus facile à mettre en œuvre, et, est souvent rejetée pour cette raison en faveur soit de la méthode de
Lax-Wendroff à deux étapes proposée par Richtmyer [111], ou la méthode MacCormack [112]. La méthode
MacCormack fût pensée pour être la plus populaire des variantes de Lax-Wendroff pour les applications
(industrielles) de simulation de moteur [113].
Le choix d’une méthode numérique pour l’étude d’un système d’équation nécessite d’évaluer les
notions d’erreurs de troncatures, de consistance, de convergence et enfin de stabilité. Il est possible de définir
les notions d’erreurs et de consistance pour les systèmes non-linéaires, mais ce n’est pas le cas pour la
stabilité. La méthode la plus simple revient à définir un critère de stabilité linéaire local [90]. Une théorie
importante développée par Lax [59] montre que l’analyse de la stabilité fournit toutes les conditions
nécessaires et suffisantes à la validation des résultats numériques. Car une stabilité rigoureuse interdit une
propagation importante et un papillonnement important de l’erreur numérique du calcul. Par la suite, Von
Neumann [90] [113], propose une analyse harmonique de la stabilité où le pas de temps et le pas d’espace
(maille) sont liés par la relation de Courant-Friedrichs-Lewy [114]. Ainsi ce paramètre (I-38) sert à fixer le
critère de stabilité en fonction du schéma numérique utilisé.
∆t 1
≤ CFL ⋅ min
(I-38)
∆x a+ u
∂W ∂F (W )
+ =0 (I-39)
∂t ∂x
∆t
σ= (I-40)
∆x
(
Wi + βs = (1 − β s ) ⋅ Wi n + βs ⋅ Wi +n1 − αs ⋅ σ ⋅ Fi +n1 − Fi n
~ n +αs
) (I-41)
σ (αs − β s ) ⋅ Fi +1 + (2β s − 1) ⋅ Fi
n n
n +1
Wi = Wi −n
⋅ (I-42)
2αs + (1 − αs − β s ) ⋅ Fi −n1 + Fi +n +βαs s − Fi +n +βαs −s1
~ ~
i −1 + βs i + βs
n +1
n + αs
i −1 i i +1
βs
Figure I-13 : Principe du schéma Sαs
35
Chapitre I - Analyse Bibliographique
En pratique cependant, toutes les méthodes de la famille de Lax-Wendroff produisent des oscillations
non-physiques aux points de discontinuité [61], ce qui doit être éliminé. Une solution consiste à appliquer
une certaine forme de dissipation artificielle telle que celle proposée initialement par von Neumann et
Richtmyer [107]; le même type d'approche est prise par Lax et al. [110], et MacCormack et al. [116]. La
méthode de transport des flux corrigés (FCT) [117-120], est aussi couramment utilisé pour contrer les
oscillations parasites [67].
D’autres techniques utilisant une formulation particulière en vue d'inhiber les oscillations non-physiques,
sont celles connues sous le nom de méthode à variation totale décroissante (TVD), ce terme a été utilisé
pour la première fois par Harten [121-123]. Comme la technique FCT, ces méthodes sont capables
d'empêcher la génération de valeurs extrêmes (locales) non-physiques par l’emploi d'un limiteur de flux
(correspondant à l'ajout de termes non linéaires), qui confine les corrections effectuées aux régions à fort
gradient (une comparaison des méthodes FCT et TVD a été réalisée par Pearson et Winterbone [63] et Chalet
[74]). Il est généralement possible de coupler directement un limiteur de flux TVD avec un schéma du type
Lax-Wendroff [124-127].
L'utilisation des limiteurs de flux TVD ne se limite pas aux schémas de type Lax-Wendroff, son champ
d’application peut être étendu aux méthodes connues sous le non de solveurs de Riemann approximés.
Godounov [128] a effectué une approche basée sur un premier ordre précis, avec une méthode de
discrétisation conservative, construisant la solution à partir de séries locales de problèmes de Riemann. Cette
méthode, extrêmement coûteuse en temps de calcul, est considérée comme l’unique solveur de Riemann
exact. Néanmoins, elle a fourni les bases pour les versions approximatives, plus pratiques, telles que celles
de Roe [129], Steger et Warming [130], Osher [131], Harten [121-123] et van Leer [132-134]; des résumés
utiles de ce type de schéma basé sur la méthode de Gudonov peuvent être trouvés dans les rapports de Van
leer [135, 136], de Harten et al. [123], Einfledt [137] et plus récemment dans le travail de Toro [64, 138] par
exemple ; de même que dans un grand nombre de livres dédiés à l’analyse numérique. Finalement, la
propagation des ondes de pression dans les tubulures d’admission et d’échappement des moteurs à
combustion interne a déjà fait l’objet de nombreuses études. Ces éléments tubulaires sont alors reliés entre
eux par des liaisons, dites singularités, qui ont également fait l’objet de modélisations [63, 74, 119, 126,
139]. Cependant les turbomachines restent des éléments relativement complexes pour lesquelles les
modélisations restent à améliorer.
La mesure et la prédiction du rendement des turbines sous des conditions d’écoulement pulsé ont été
l'objet de beaucoup de travaux depuis les années 1960. Lors des premières recherches, alors que l’influence
des écoulements pulsés aux seins des turbocompresseurs était mal comprise, Wallace et Blair [140] ont
entrepris des recherches sur le comportement d'une petite turbine radiale de turbocompresseur sous flux
pulsé. Etant donné la complexité des interactions entre le moteur et le turbo limitant l'analyse des
performances de la turbine, un de leurs principaux objectifs était de savoir si une technique quasi-statique
pouvait être valable pour la prédiction des performances instationnaires. En ce qui concerne les turbines de
turbocompresseur, l’hypothèse quasi-statique implique que les conditions d'écoulement dans la turbine
pendant une période quelconque de l'écoulement instationnaire seront identiques à celles obtenues avec les
mêmes conditions amont, sous conditions d’écoulement constant. La comparaison des résultats mesurés et
36
Chapitre I - Analyse Bibliographique
calculés par Wallace et Blair [140] a suggéré que les méthodes quasi-statiques ne sont fiables que comme
indicateurs de tendance (voir Figure I-14), avec des indications claires que l'imprécision de la méthode quasi-
stationnaire augmente avec l’augmentation de la fréquence des pulsations.
Plus tard, les expériences de Benson et Scrimshaw [141] sur une turbine radiale de turbocompresseur ont
démontré que le rendement moyen de la turbine, sous régime pulsatoire, était plus grand que celui relevé
pour des conditions d’écoulement stationnaire et que la méthode de prédiction quasi-statique sous-estime
constamment les valeurs du débit masse et de puissance de sortie de la turbine (voir Figure I-15) ; le
phénomène est accentué lorsque l’on fonctionne sous admission partielle.
Figure I-15 : Comparaison des valeurs moyennes pour un écoulement instationnaires et des résultats de la méthode
quasi-statique Benson et Scrimshaw [141].
Pour essayer de corriger les calculs de débit quasi-statique, pour les écoulements instationnaires, Craig et
al [142] ont introduit un paramètre exprimé tel que :
c⋅ f
εC = (I-43)
Te*
dans laquelle f est la fréquence des impulsions (en impulsions par minute), c la corde représentant une
échelle de longueur des aubes de turbine, et Te* la température totale à l’entrée de la turbine. Ce facteur est
en fait un retard de phase basé sur la vitesse du son pour les conditions d'admission. Cependant la présence
d’un tel effet n’a pas été confirmé par des essais expérimentaux [63]. Plus tard, dans ses travaux, Benson [58,
37
Chapitre I - Analyse Bibliographique
143, 144] a introduit l'utilisation de « paramètres d'influence » afin de permettre la prise en compte des effets
d’un écoulement instationnaire.
Poursuivant la recherche sur l’approche quasi-statique, Kosuge et al. [145] ont tenté d'établir une relation
entre les valeurs moyennes-temporelles des performances instationnaires de la turbine et les résultats
calculés ; de telle manière qu'une modification pourrait être faite sur le calcul quasi-statique afin d’améliorer
la corrélation avec les résultats expérimentaux. La comparaison avec un modèle quasi-stationnaire
« standard » a permis de relever un écart maximal de 40% sur la valeur de la puissance de la turbine,
cependant ce chiffre tomba à 20% une fois que la corrélation fut appliquée. En même temps, Bhinder et
Gulati [146] ont décrit un modèle de performance pour une turbine à écoulement radial fonctionnant avec un
écoulement instationnaire ; ce modèle est basé sur des principes physiques de pertes plutôt que les valeurs
caractéristiques mesurées en régime d’écoulement stationnaire. Pour cela, ils ont utilisé l’hypothèse
décrivant l’écoulement dans le rotor comme étant quasi-statique et unidimensionnel. Les résultats ont une
très bonne correspondance avec les essais expérimentaux réalisés en écoulement stationnaires, les valeurs du
rendement de la turbine se situent à environ 2 points de moins que celles mesurées expérimentalement par
moyenne-temporelle à partir des conditions d’entrée de la turbine.
L’approche quasi-statique, s’appuie sur l’hypothèse que tous les états intermédiaires (pression,
température, …) du système thermodynamique au cours de la transformation sont des états définis, proches
d'états d'équilibres. Cela implique que le déséquilibre des variables d'état, responsable de la transformation,
soit infiniment petit. Pour qu'une transformation soit quasi-statique il faut donc qu'elle soit très lente, pour
que l'on puisse considérer qu'elle est constituée d'une succession d'états d'équilibres. Dans ces conditions, il
est alors possible de calculer chaque variable à chaque instant en utilisant une loi mathématique
(thermodynamique, mécanique, chimique, …). Au final, cette hypothèse traduit la distinction entre le cas
idéal et le cas réel, et implique l’utilisation d’un modèle idéal.
Transposé à la modélisation d’une turbomachine, l’hypothèse quasi-statique implique que les forces
agissant sur le rotor à chaque pas de temps sont approximativement les mêmes que celles qui s’opèrent en
régime permanent dans les mêmes conditions de fonctionnement. La modélisation quasi-statique d’un
turbocompresseur, nécessite la prise en compte de deux fortes hypothèses, qui sont :
• Les volumes intérieurs de la turbine et du compresseur sont petits et ont très peu d’effets sur la
dynamique générale.
38
Chapitre I - Analyse Bibliographique
Si l’hypothèse quasi-statique est utilisée, les modèles peuvent se baser sur les champs caractéristiques
extraits des essais expérimentaux, notamment ceux fournis par les constructeurs. Pour des raisons pratiques,
ainsi que des raisons de stabilité liée, principalement, aux lignes de pompage et de choc sur le compresseur,
ces courbes sont le plus souvent incomplètes dans les zones de faibles régimes. Par ailleurs, les techniques
standards pour des équipementiers de l'industrie des moteurs d’automobiles consistent à caractériser les
performances des turbines en utilisant l'ensemble turbocompresseur, car ils évitent le démontage,
l’équilibrage et le remontage de la turbine avec des freins spécifiques qui ne sont pas disponibles dans le
commerce. Ainsi, pour remédier à ce problème, la plupart des modèles utilisent une extrapolation et une
interpolation linéaire des caractéristiques afin de compléter les champs sur toute la gamme de rapport de
pression et de vitesses de rotation.
L’extrapolation des données est une technique essentielle à la modélisation des performances de la
turbine, et donc aussi à la modélisation du système moteur et de ses équipements. Par conséquent, le modèle
mathématique de l'efficacité de la turbine est relativement important pour les modèles entiers de l'équipement
et des systèmes. Il existe plusieurs approches mathématiques utilisées pour la modélisation des turbines qui
sont synthétisables en trois grands principes.
Tout d’abord, les modèles empiriques, ils sont généralement simples à créer et à utiliser ; de plus, ils sont
très peu gourmands en puissance de calcul. Une bonne approche pour développer des modèles empiriques
consiste à combiner une analyse théorique rigoureuse et une analyse de régression [147, 148], [149], [150,
151]. Plusieurs modèles ont vu le jour sur ce principe, ceux-ci regroupent généralement une seule ou un
couple d'équations empiriques pour représenter les champs caractéristiques de la turbine. Généralement ces
méthodes sont utilisées pour des modèles dédiés aux simulations de contrôle et / ou de diagnostics, où il
existe un besoin de compromis entre la précision et le temps de calcul. Cependant, la méthode utilisant les
régressions mathématiques est hautement dépendante du nombre de points de fonctionnement mesurés mais
aussi de leur répartition (plage de fonctionnement). Cela, car la courbe de tendance issue de la régression
fournira, selon la méthode utilisée et selon son degré de développement, une équation empirique dont la
plage d’utilisation est bornée aux points extrêmes mesurés expérimentalement (au maximum). Pour
s’affranchir de cette limitation et augmenter les performances de la méthode empirique, l’emploi d’une
paramétrisation des champs caractéristiques se basant sur les phénomènes physiques mis en jeu est
nécessaire. Ces modèles semi-empiriques représentent la majorité des modèles utilisés pour l’extrapolation
des données des champs caractéristiques des turbomachines ([45, 46], [152, 153], [154], [155]). Moraal et al
[156] ont effectué une étude intéressante sur l’extrapolation des champs caractéristiques du compresseur et
de la turbine. Dans cette étude, ils comparent plusieurs modèles basés sur différents type d’extrapolation.
Finalement, le modèle le plus répandu est celui de Jensen et al [157] qui apparait comme étant celui ayant les
meilleures performances. Il sert d’ailleurs de base aux modèles les plus récents et les plus aboutis tel que
celui de Martin et al. [158, 159] ou encore celui de Payri et al [160].
L’autre type d’extrapolation est la modélisation théorique. Elle est basée sur les lois physiques de
conservation de la masse, de l'énergie et du mouvement ; elle est notamment utilisée pour la conception,
l'analyse et la simulation des turbomachines. Cependant, la grande complexité de cette approche de
modélisation et son exigence du point de vue calcul la rend impropre au contrôle et/ou au diagnostic orienté
simulation, où l'efficacité en temps de calcul est essentielle. Par ailleurs, les modèles simples et efficaces (en
temps de calcul) sont souvent préférés pour l'analyse et la simulation des performances des turbomachines. Il
39
Chapitre I - Analyse Bibliographique
n’empêche, certains auteurs comme Gayvallet et al [161], Watson et Janota [23], Frelin [162] ou encore
Descombes et al [163-165], ainsi que Chen et al [166, 167], ont utilisé uniquement (ou en très grande partie)
cette méthode.
On notera par ailleurs qu’il existe une méthode empire particulière, la méthode des réseaux de neurones,
très utilisée pour les simulations en temps réel. Elle rend compte des caractéristiques des composants au
moyen de réseaux neuronaux. Cette méthode a suscité l'intérêt des chercheurs [156], [168], [169], pour
prédire les performances des turbomachines ; notamment car elle utilise peu de temps de calcul et elle est
assez simple à mettre en œuvre [170]. Moraal et al [156] montrent que cette méthode offre de très bons
résultats. Des trois méthodes testées pour extrapoler les champs compresseur, la méthode utilisant les
réseaux de neurones apparaît comme étant la plus précise et la plus flexible. Néanmoins, pour certains cas,
quand la vitesse et le débit masse du compresseur deviennent trop faibles, cette méthode n’offre pas de
résultat satisfaisant.
Figure I-16 : Schématisation du processus de modélisation comme proposé par Albrecht et al. [171].
40
Chapitre I - Analyse Bibliographique
Les premiers efforts pour comprendre l'influence des pulsations de l'écoulement entrant ont été limités par
les difficultés expérimentales lors de la mesure des performances en écoulement instationnaire. Il est
normalement possible de mesurer la pression d'entrée comme une quantité variable dans le temps, tandis que
le débit masse et la puissance sont généralement mesurés comme des quantités moyennes-temporelles. Par
conséquent, il n’est pas surprenant que les comparaisons des débits masse et des rendements obtenus en
régime permanent et pulsés telles que rapportées par divers auteurs soient souvent contradictoires. En outre,
ces résultats ne traduisent pas forcement le seul changement des performances de la turbine soumise à des
conditions de débit pulsé car il faut aussi tenir compte de l'énergie disponible dans le fluide en raison des
rapports de pression élevés associés aux pics des impulsions de pression [172] [173].
Une deuxième possibilité, autre que la lecture directe de champs caractéristiques de turbines mesurés ou
extrapolés, utilisée pour modéliser un turbocompresseur est de le considérer comme un ensemble de volumes
de contrôle, d’éléments inertiels et/ou d’orifices. Très tôt, en 1982, Watson et Janota [23] ont remplacé la
turbine par une tuyère dont la section est choisie afin de produire une diminution de pression égale à celle
mesurée en régime stationnaire pour une même valeur stationnaire de débit masse ; cette méthode avait été
introduite par Benson et Woods [174], proposant une tuyère avec un section équivalente fixe. Puis un peu
plus tard Benson et al. [58, 141, 175] ont amélioré ce modèle en proposant de calculer l’aire équivalente de
la tuyère pour que ses valeurs soient en conformité avec les caractéristiques de débit de la turbine. Ce modèle
donne de bons résultats dans le cas d’une turbine axiale où les taux de détente sont faibles. Mais dans le cas
d’une turbine radiale à haut degré de réaction, où la détente se produit autant dans le stator que dans le rotor,
les conditions de blocage sonique peuvent se produire pour des taux de détente supérieurs à 1,89. Ainsi, il est
nécessaire d’ajouter une solution supplémentaire pour les conditions de blocage sonique au modèle d’une
turbine. Ce modèle se base sur les équations de Barré Saint Venant [176, 177] qui peuvent être écrites de
nombreuses manières; pour l’illustration, nous choisissons la forme proposée par Hetet [178] :
Pe
QmTuyère = S eff ⋅ C P ⋅ ⋅ Ψ (Pe , Ps ) (I-44)
r ⋅ Te
Où
41
Chapitre I - Analyse Bibliographique
γ +1 γ
γ + 2 2 (γ −1) P γ + 2 (γ −1)
si K e >
2 Ps 2
Ψ (Pe , Ps ) = −⋅
1 γ +1
γ (I-45)
γ Pe γ Pe γ
P γ + 2 (γ −1)
2 ⋅ γ − 1 ⋅ P − P
si K e ≤
s s Ps 2
L’une des premières tentatives pour comprendre ce problème et tenter de simuler le comportement d’une
turbine fonctionnant à partir des pulsations d'échappement d’un moteur a été réalisé par Dale et Watson [173,
179]. Leur étude montre qu’il existe des différences sur les caractéristiques traduisant la capacité de débit
masse et le rendement aérodynamique de la turbine testée dans les deux conditions d’écoulement, le régime
constant et pulsatoire (Figure I-17). Ces différences montrent clairement que dans les conditions de débit
pulsé, la turbine ne fonctionne pas de manière quasi-statique.
Figure I-17 : Comparaison des performances d'une turbine fonctionnant en régime continu et régime pulsé [179].
Dans leur travail, Chen et al [166, 180], ont repris l’idée de la représentation unidimensionnelle de la
volute comme proposé par Wallace et al. [172, 181]. Ils ont noté que l'évaluation du nombre de Strouhal
pour considérer les effets instationnaires dans la volute de la turbine était utile à la caractérisation des effets
instationnaire dans le volume. La justification du choix de la modélisation quasi-statique du rotor de la
turbine a été montrée par Chen [166], impliquant qu’il faut qu’à chaque pas de temps, le nombre de Strouhal
(voir détails §I.6.1. -) soit inférieur à 1 pour vérifier l’hypothèse. Concernant le modèle proposé par Chen et
Winterbone [180], la méthode consiste à séparer la volute de la turbine en trois sections (Figure I-18) :
Au niveau de la section 3, l’écoulement qui se dirige dans le rotor est supposé avoir un comportement
quasi-statique. La caractérisation de l’écoulement dans le rotor intègre des modèles de pertes ; la
détermination des pertes dans le rotor a été basée sur des modèles existants de la NASA [182-187].
42
Chapitre I - Analyse Bibliographique
Figure I-18 : Représentation schématique du modèle utilisé par Chen et Winterbone [180].
Les auteurs ont utilisé la méthode des caractéristiques pour résoudre le système d’équations de leur
modèle. Par ailleurs, quelques hypothèses notables méritent d’être signalées ; la première est qu’il n’y a pas
de fuite de gaz du point 0 (entrée volute) au point 2, ainsi l’écoulement à travers le rotor s’opère uniquement
du point 2 au point 3 et de manière quasi-statique. Le modèle retranscrit assez bien les phénomènes observés
expérimentalement comme la boucle d’hystérésis observée sur les courbes de débit et de rendement.
Néanmoins, du fait d’une imprécision notable, ce modèle n’est utile que pour d’éventuelles analyses
qualitatives. Dans un travail effectué un peu plus tard, Chen et al [167] ont présenté une amélioration de son
précédent modèle de turbine. Pour cela, ils ont intégré de nouveaux facteurs de pertes et de nouvelles
définitions de celles-ci :
• Les pertes mécaniques par friction : Les pertes mécaniques par friction sont très difficiles à
estimer, Chen et al. [167] ont utilisé un facteur fixe (= 0.9) car ils n’étaient pas parvenu à
surmonter le problème.
• Les pertes dans la variation de section ( La ,cv ) : Celles-ci permettent de simuler les pertes
engendrées par le changement de section. Les auteurs ont développé une méthode qui considère
que les pertes se décomposent en deux parties. La première partie, purement mécanique, est
proportionnelle à la puissance isentropique de la turbine. De fait, le coefficient des pertes de cette
partie peut être déduit par comparaison entre les performances (rendement notamment) théoriques
et mesurées sur la turbine. Cela est effectué au point de fonctionnement idéal. La deuxième partie
est considérée comme purement aérodynamique et proportionnelle à l’énergie moyenne de
l’écoulement relatif et est estimée comme suit :
(
La ,cv = 0,5.C a ,cv . h3" + h4" ) (I-46)
43
Chapitre I - Analyse Bibliographique
Le coefficient C a ,cv peut être estimé en comparant les taux de détente mesurés et calculés au
point de fonctionnement idéal de la turbine. Les variations du coefficient des pertes par variation
de section ont été trouvées comme allant de 8,5% de la puissance isentropique disponible pour
une turbine à simple entrée et 12% pour une turbine à double entrée. Ces valeurs ont été calculées
au point de fonctionnement idéal.
• Les pertes sur les parois du carter : Les auteurs ont simplement indiqué qu’elles étaient faibles.
• Les pertes par défaut d’incidence : elles sont souvent calculées comme les pertes d’énergie
cinétique tangentielles à l’aube. Pour les calculer, les auteurs ont utilisé le facteur de glissement
de Chen et Baines [188],
Où iopt est l’angle d’incidence optimal calculé du facteur de glissement et Li ,3 est le terme de
pertes par défaut d’incidence. Mais cette méthode engendre deux problèmes, un lié à la valeur de
la différence angulaire (si <45°) et l’autre dû au sinus carré (de cette même différence angulaire)
qui a une valeur maximale logique de 1. L’équation a donc été modifiée afin de modéliser un
comportement plus physique :
(
Li ,3 = 0,5.W32 . 0,5 + β 3 − β b,3 − iopt − π
4
) (I-49)
β3 − βb ,3 − iopt > π 4
Et ce pour
• Les pertes internes au rotor : elles sont supposées être proportionnelles à l’énergie cinétique
moyenne de l’écoulement dans le rotor. Un coefficient de pertes est alors calculé comme suit :
0,5.λ r .l r
cr = (I-50)
rr
1 k 18,7
= 1,74 − 2. log r + (I-51)
λr rr Re . λ
r r
44
Chapitre I - Analyse Bibliographique
• Les pertes par jeu entre rotor et carter : Ce sont des pertes de fluide qui contournent le rotor et
réduisent ainsi l’énergie disponible pour le rotor. Le flux détourné est supposé incompressible et
assimilable à un écoulement dans un tube, on détermine alors le coefficient de l’équation :
1 k 18,7
= 1,74 − 2. log c + (I-52)
λc rc Re . λ
c
Où
2.rc .∆p c
0,5.λc .ρ c .Vc2 = (I-53)
lc
Et k c est la rugosité de la surface dans l’espace du jeu (m), rc le rayon hydraulique du jeu (m),
Re c est le nombre de Reynolds de l’écoulement dans le jeu, ∆pc est la différence de pression de
part et d’autre de l’orifice et lc est la longueur de l’orifice (m). Par application des lois de
conservation de masse et d’énergie à l’entrée du rotor, les conditions à l’admission peuvent être
déduites.
Hors des conditions d’utilisation prévues (par la conception) quand il y a un important tourbillon
à l’échappement, le principe de mélange décrit par l’équation ci-dessus peut avoir une influence
significative sur le rendement de la turbine.
• Pertes dans les liaisons de roulement : Ces pertes sont mesurées à partir des relevés de
température de l’huile de lubrification des paliers hydrodynamiques.
• Pertes par friction sur le disque : Elles sont calculées en utilisant la méthode de Roelke [186]. Ces
pertes sont généralement faibles.
45
Chapitre I - Analyse Bibliographique
Les résultats prédits à l'aide d’une version encore améliorée de ce modèle [189], témoignent d’un bien
meilleur accord avec les données expérimentales enregistrées par Hakeem [190] que ceux obtenus par la
méthode quasi-statique, comme indiqué dans la Figure I-19 et la Figure I-20. Cependant, des écarts
significatifs persistent entre les mesures et les simulations ; les auteurs estiment que la non-prise en compte
de la variation circonférentielle à l'entrée du rotor est responsable de l'écart apparent.
Figure I-19 : Table de comparaison entre les mesures expérimentales et les différentes méthodes d'estimation.
Figure I-20 : Comparaison des débits masses de la turbine pour les fréquences de 40Hz et 56,8Hz.
46
Chapitre I - Analyse Bibliographique
Se basant sur les résultats obtenus lors de la campagne expérimentale menée par Yeo et Baines [191],
Baines et al. [192, 193] ont mis en œuvre un modèle de vidange-remplissage où la volute est traitée comme
un volume fini (voir Figure I-21 ), attaché à un rotor au comportement quasi-statique.
La volute est considérée comme un volume dont l’entrée est un orifice auquel les auteurs appliquent les
équations instationnaires obtenues à partir de la conservation de la masse et de l’équation de Barré Saint-
Venant, ainsi pour le modèle à simple entrée et en utilisant les mêmes notations que celles présentes sur la
Figure I-21, nous avons :
γ −1
2
dmin 2γ 1 P γ P2 γ
= C d ⋅ S1 ⋅ Pin ⋅ ⋅ 2 −
(I-56)
Pin
dt γ − 1 r ⋅ Tin Pin
Les auteurs utilisent, pour déterminer les performances de la turbine, un modèle monodimensionnel
donnant la vitesse de rotation, le taux de détente et le rendement isentropique à partir des dimensions du
rotor. De la même manière que Chen et al. [166, 167, 180] et Abidat et al. [189] , différentes pertes sont
prises en compte dans ce modèle ; plus tard Baines [154] proposera de nouvelles formulations. Les tests ont
été effectués à des vitesses de rotor de 18 000, 24 000 et 30 000 tr / min dans laquelle les fréquences
d'impulsion de 20, 40 et 60 Hz ont été appliquées. Baines et al. [193] ont conclu qu’associer un modèle de
volute de type « vidange-remplissage » à une approche quasi-stationnaire du comportement du rotor, permet
l'accumulation transitoire du fluide dans la volute, et cela fournit suffisamment de précision pour des
prédictions basées sur un accord avec les données expérimentales (voir Figure I-22). Cependant ces résultats
47
Chapitre I - Analyse Bibliographique
ne sont que qualitatifs, car les valeurs numériques ne correspondent pas exactement. Par ailleurs, ce modèle
présente l’intérêt de pouvoir aussi étudier le fonctionnement d’une turbine double entrée en considérant deux
volutes (voir Figure I-21). Cependant, Ogink [194] explique que, bien que cette méthode soit simple et facile
à mettre en place, l’équation bilan de la quantité de mouvement n’est pas résolue ce qui implique que les
effets de la vitesse des gaz ne sont pas pris en compte par le modèle.
Figure I-22 : Comparaison du rendement mesuré et calculé pour un écoulement pulsé, un modèle 0D de volute et un
modèle quasi-stationnaire de rotor [193].
Concentrés sur le moteur plutôt que la prédiction des performances des turbines de turbocompresseurs,
Connor et Swain [195] ont étendu leur code de simulation de vidange-remplissage du moteur pour y intégrer
les effets de base de la dynamique gaz. Ils proposent une méthode, basée sur une idée de Elder [196],
s’appuyant sur la linéarisation des équations des mouvements et de la conservation de la masse. Ainsi, ce
modèle de vidange-remplissage a été en mesure de fournir de bonnes prévisions des performances globales
du moteur. La prise en compte des équations de la dynamique des gaz dans le modèle a permis la prédiction
satisfaisante des valeurs instantanées du fluide, à la fois spatialement et temporellement. A la même époque,
Hribernik et al [197] ont proposé un modèle plus complet pour les turbines à double entrée, sur la base de
raccords de canaux, dans lequel des tuyères à section variable sont introduites afin de simuler la détente du
fluide à l'intérieur du stator, tandis qu'un modèle prédictif, basé sur l’approche quasi-stationnaire, est utilisé
pour décrire le rotor. Malheureusement, les résultats à la sortie du rotor n'ont pas été présentés.
Par la suite, Payri et al [101, 198] ont décrit un modèle de turbine permettant la simulation des
performances des turbines à géométrie fixe à une ou deux entrée (une description détaillée est proposée dans
le Chapitre II de ce mémoire). Une première évolution de ce modèle est développée par Payri et al [199-
201], ainsi le modèle de turbine est apte à la simulation des turbines à géométrie variable. De plus, les
simulations réalisées à partir de leur code 1D du modèle de turbine radiale pour des géométries fixes et
variables a permis une simulation réaliste des performances d'un certain nombre de turbines différentes, en
comparant la prédiction par rapport aux mesures effectuées sur banc d’essai moteur [202] [203]. Récemment,
Serrano et al [204] (une description détaillée est aussi proposée dans le Chapitre II) ont proposé une ultime
évolution de leur modèle de turbine. Le modèle est basé, comme les précédents, sur les champs
caractéristiques de la turbine. Néanmoins, il est capable d'extrapoler les conditions de fonctionnement
lorsqu’elles diffèrent de celles incluses dans les cartographies de la turbine. Le modèle présenté a été mis en
œuvre dans un code 1D de dynamique des fluides et a été utilisé pour calculer les conditions de
48
Chapitre I - Analyse Bibliographique
fonctionnement instationnaires de la turbine ; lesquelles sont en bon accord avec les résultats expérimentaux
obtenus sur banc d’essais de moteurs (voir Figure I-23).
Figure I-23 : Exemple d'analyse proposée par Serrano et al [204] consistant en la décomposition dans le domaine
temporel des ondes de pression des signaux mesurés et modélisés.
On notera cependant que les résultats des simulations sont uniquement comparés avec les valeurs des
pressions (ondes transmises et ondes réfléchies) d’entrée et de sortie de la turbine dont la méthode de calcul
est explicitée dans le travail de Payri et al [205] et Torregrosa et al [206, 207]. Par ailleurs, il convient de
signaler le nombre et la qualité des travaux réalisés par ce groupe de travail (CMT Valencia) sur les
simulations et essais expérimentaux de moteur à combustion interne, tels que les travaux réalisés par Galindo
et al [168, 208-214] sur les turbomachines, les transferts thermiques et les simulations moteurs, les travaux
de Serrano et al [57, 204, 215, 216] portés quasi essentiellement sur les turbomachines.
Katrasnik [217, 218] présente un nouvel algorithme basé sur des équations étendues issues de la méthode
des caractéristiques, appliqué aux modélisations de la dynamique des gaz dans la turbine et le compresseur
d’une turbomachine d’automobile. Ce modèle est capable de fonctionner avec des variations de pression à
l'entrée et à la sortie de la turbine. De plus, les équations de la dynamique des fluides sont résolues par un
algorithme qui prend en compte les variations des propriétés des gaz à chaque pas de temps. Le modèle de
Katrasnik [217, 218] est une évolution du modèle présenté par Benson [58]. La combinaison d’un système
d’équations étendu, permettant la prise en compte des changements gazeux, et d’un nouvel algorithme
semble assurer une meilleure conservation du débit masse que le modèle présenté par Benson [58]. L’auteur
souligne que l'erreur de débit masse entre les valeurs simulées et celles mesurées expérimentalement sont
généralement inférieure à 0,1%, et atteignent une valeur maximale de 0,3% dans certains cas de test ; ce qui
est mieux que le modèle de Benson [58] qui peut, d’après l’auteur commettre une erreur de débit pouvant
aller jusqu’à 3% pour les mêmes cas tests effectués dans des conditions d’écoulement stationnaire.
49
Chapitre I - Analyse Bibliographique
Figure I-24 : Comparaison de l'erreur réalisée par chacun des modèles impliquant l'estimation du débit masse de la
turbine [217, 218].
Sur la Figure I-24, Katrasnik montre l’erreur de calcul réalisée par son modèle (MC imp) et par celui de
Benson (MC). De même, en 2007, Katrasnik [219] a développé un modèle de turbine destiné à simuler le
comportement d’une turbine à deux entrées (twin scroll). Ce modèle, couplé à un logiciel personnel de
simulation moteur [220], fournit, à priori, de très bons résultats. On notera simplement que l’approche de
Katrasnik consiste à ne pas considérer le fluide comme un gaz parfait.
Piscaglia et al. [221] présentent un modèle de turbine inclus dans un code 1D appelé GASDYN, propre
au laboratoire. Ce modèle de turbine s’appuie sur plusieurs hypothèses :
Les conditions limites appliquées au rotor de la turbine sont une extension du modèle proposé par Benson et
al. [58, 63] et la méthode utilisée pour résoudre le système d’équation de la dynamique des gaz est la
méthode des caractéristiques. D’autre part, ce modèle de turbine est couplé à un modèle de compresseur,
dont la connexion est réalisée en utilisant le principe fondamental de la dynamique (PFD). Les résultats
obtenus ont un bon accord avec les expérimentations dans les représentations temporelles. Néanmoins, la
boucle d’hystérésis obtenue dans les champs caractéristiques de la turbine est assez, voire très, éloignée de
celle obtenue lors des expérimentations.
Une autre modélisation, très novatrice, a été adoptée et développée par Costall et al. [100, 222, 223]. La
Figure I-25 montre le modèle unidimensionnel utilisé pour simuler l'écoulement instationnaire dans une
turbine du turbocompresseur à simple entrée. Le tube (0) représente le volume total de la section d'essai
relevant de la longueur entre le plan de mesure des essais et l’entrée nominale du rotor. Bien que la forme de
50
Chapitre I - Analyse Bibliographique
ce tube 1D soit très éloignée de celle d'une volute, l'objectif était de construire un modèle le plus simple
possible pouvant résoudre les effets de vidange-remplissage dus à l’action des ondes de pression. Sa
longueur est réglée à partir du plan de mesure jusqu’à un point situé à 180 ° en aval du bec de la volute,
comme effectué dans les travaux réalisés par Chen et al. [167].
Figure I-25 : Représentation du modèle 1D d'une turbine simple entrée [100, 222, 223].
A cette étape, le niveau de simplification effectué sur la modélisation de la volute et la roue de la turbine
doit être souligné ; le tube (0), de diamètre constant, représente le volume effectif de la volute et de la
tuyauterie amont au rotor dans la mesure où ils ont un volume identique. Il y a beaucoup d’inconvénients
dans cette approche, par exemple, les variations des conditions d’écoulements qui pourraient être testées
autour de la volute, avant que le fluide entre dans le rotor, ne sont pas possible, et la convergence de la
section de passage du fluide dans la volute n’est pas prise en compte. Costall et al. [100, 222, 223]
soutiennent que le point final devrait idéalement être basé sur la valeur du débit masse traversant la turbine,
de telle sorte que par exemple, la moitié du débit masse (en écoulement constant) soit consommé dans un
angle d'azimut choisi de la volute. Mais du fait de la méconnaissance de la distribution du débit masse dans
la volute, cette approche paraît extrêmement difficile. Par ailleurs, la chute de pression obtenue à cause des
pertes est rassemblée en un seul terme source alors que ces pertes sont normalement issues de termes
différents. Mais l’avantage de cette méthode est de simplifier considérablement la calibration du modèle. La
chute de pression est modélisée comme une fonction de la vitesse du rotor et du nombre de Mach à la sortie
du rotor ; elle doit être calibrée à l'aide des champs caractéristiques obtenus en régime d’écoulement
stationnaire. Le tube (1) représente le volume dans les canaux du rotor et le volume en restant aval, c'est-à-
dire le volume du diffuseur d'échappement ou du tuyau aval d’échappement. Comme pour le tuyau (0), sa
longueur et son volume sont évalués sur la base des configurations d’essais. La Figure I-26 et la Figure I-27,
montrent un très bon accord entre les résultats expérimentaux et les simulations numériques. Mais il faut
souligner que la précision de la prédiction des méthodes comme celle-ci repose également sur l'existence et
la qualité des données d'essais appropriées pour modéliser le rotor quasi-stationnaire. Dans les turbines de
turbocompresseur, même si ces données sont disponibles, elles ne couvrent souvent qu'une petite plage de
fonctionnement. De fait, dans la pratique, l’utilisation d’une méthode d’extrapolation est souvent nécessaire,
introduisant de fait, une incertitude supplémentaire.
51
Chapitre I - Analyse Bibliographique
Figure I-26 : Profils de la pression d'entrée et du débit massique en fonction du temps [222].
Concernant les résultats expérimentaux de la Figure I-27, l’étude de ces résultats montre qu’à 20Hz, la
corrélation entre les données expérimentales et les courbes de l’hystérésis du modèle 1D est bonne, puis elle
commence à se dégrader. Ainsi, pour 80Hz la qualité de comparaison devient très faible, si bien que le
modèle 1D traduit la présence de quelques caractéristiques particulières qui sont générées expérimentalement
à ces hautes fréquences.
Figure I-27 : Champs caractéristiques du débit massique de la turbine en fonction du taux de détente [222].
Par ailleurs, Costall et al. [224] proposent une étude intéressante comparant un modèle de type vidange-
remplissage à leur modèle 1D. Ce qui ressort de cette étude est que la modélisation de type vidange-
remplissage ne peut pas toujours prédire correctement les valeurs instantanées du débit massique, à priori
parce que sur ce type de modèle, de petites variations sur le profil de la pression d’admission peuvent avoir
un impact significatif (à haute fréquence) sur les différentes boucles d’hystérésis. Néanmoins, les deux types
de modèle montrent très clairement la différence importante entre les résultats de calcul instationnaire et les
résultats obtenus en régime d’écoulement stationnaire. Récemment, Costall et al. [225] ont développé un
modèle 1D pour turbine à double entrées, basé sur la même approche que le modèle à simple entrée. Chiong
et al. [226] ont présenté les effets des modifications géométriques du modèle numérique 1D d’une turbine de
turbocompresseur à double entrées fonctionnant dans des conditions d'écoulement pulsatoire et sous
admission complète. Plusieurs modèles de volutes de turbines de complexité croissante ont été mis au point.
Ils remarquent notamment que le débit masse prédit est fortement dépendant de l’état local des paramètres
totaux (température et pression) de l’écoulement. Les principaux inconvénients de ces modèles sont les
suivants :
52
Chapitre I - Analyse Bibliographique
• Le modèle 1D est assez compliqué (voir Figure I-28), car il a des conditions limites
interdépendantes ; ainsi, le temps de calcul est supérieur aux modèles conventionnels, et très
supérieur aux modèles quasi-stationnaires. Cela est lié aux domaines supplémentaires impliqués.
Figure I-28 : Chemin de l'information pendant le processus d'étalonnage de la condition limite du rotor (APL) [100].
• Mais la principale problématique de ce modèle est qu’il n’est pas capable de prédire le rendement
instantané de la turbine. Il est donc limité aux écoulements froids et aux comparaisons sur les critères
de pression et de débit. Ce manque a ensuite été remédié depuis pour le modèle à double entrée [225]
en utilisant le modèle de jonction de conduite de Bassett et al [227] ; le rotor a un comportement
considéré comme quasi-statique et les valeurs du rendement isentropique de la turbine sont
directement interpolées sur un champ caractéristique basé sur le débit masse instantané plutôt que le
rapport des vitesses à la roue. L’auteur indique que cette option semble donner une meilleure
exactitude des prédictions des valeurs du rendement isentropique ; cependant aucun autre auteur n’a
démontré la véracité de cette affirmation.
En 1994, Miyaushi et Yoshiki [228], ont développé un modèle dans lequel ils proposent d’assimiler la
turbine à un conduit unidimensionnel, divisé en plusieurs passages de différentes sections. Ils définissent
ensuite une coordonnée x le long d’une ligne de courant représentative (voir Figure I-29). Ils définissent des
pertes par friction dans le stator et des pertes inertielles dans le rotor. Ensuite, ils résolvent les équations de la
dynamique des fluides par la méthode des caractéristiques. A chaque pas de temps les valeurs limites des
paramètres sont obtenues en résolvant les équations de conservation de la masse, du premier principe, et en
considérant les triangles de vitesses. Par ailleurs, la pression est constante entre la sortie du distributeur et
l’entrée du rotor, et la pression de sortie du rotor est égale à la pression atmosphérique. Si un blocage sonique
apparaît en un point, la vitesse en ce point est considérée égale à la vitesse du son. Les résultats obtenus en
régime stationnaire sont proches des résultats expérimentaux en ce qui concerne le débit masse mais une
53
Chapitre I - Analyse Bibliographique
erreur est commise sur la puissance de la turbine. D’autre part, les résultats simulés pour un écoulement
instationnaire ne sont pas suffisants.
Figure I-29 : Représentation schématique du modèle de turbine étudié par Miyaushi et Yoshiki [228].
De manière similaire, un modèle totalement unidimensionnel de turbine radiale a été mis au point par Hu
et Lawless [229]. La volute est discrétisée en un ensemble d'éléments le long de la ligne de courant (voir
Figure I-30). Chaque canal du distributeur (stator) est traité comme un élément indépendant, et les conditions
d'entrée de chaque canal sont déterminées par interpolation des éléments adjacents de la volute. Chaque
canal inter-aube du rotor est simplifié en un élément radial et un élément axial.
L'écoulement dans le rotor est résolu de manière relative, tout en utilisant une formulation absolue pour
les composants du stator. Tout ceci évite d'ajouter des termes artificiels dans les équations pour tenir compte
de la force de portance appliquée sur l’aube, et le transfert de puissance au rotor. Cependant, le modèle
souffre d'un certain nombre de limitations, certaines plus fondamentales que d'autres. Pour les turbines
54
Chapitre I - Analyse Bibliographique
pourvues d’un distributeur lisse, il est nécessaire de considérer un angle constant d’entrée de l’écoulement
dans le rotor. Par contre, une turbine à double entrée est traitée d'une manière très simple, essentiellement
sous forme de deux turbines fonctionnant en parallèle ; impliquant qu’il n’y a pas de mélange entre les
écoulements de ces deux turbines. Un problème plus fondamental se trouve dans le traitement des pertes. Le
modèle résout les équations d'Euler 1D, et les effets non-isentropiques sont introduits en efforts inertiels et
forces de friction. Lors des campagnes expérimentales préalables, les valeurs appropriées de ces forces ont
été obtenues en comparant les valeurs du débit masse et du rendement mesurés en régime permanent avec
leurs valeurs isentropiques. Le problème de l'attribution d'une fraction des pertes de chaque composant a été
résolu de manière très simple en supposant que la totalité des déperditions avait lieu dans le rotor. Un autre
point négatif de ce modèle est que pour traduire, à partir des champs caractéristiques ou des mesures
expérimentales particulières, les pertes en forces de friction et d’inertie, il est nécessaire de connaître un
grand nombre de valeurs géométriques de la turbine. Tout ceci ne rend pas facile la mise en œuvre et
l’utilisation d’un tel modèle.
Macek et al [230-233] ont développé un modèle de turbine 1D permettant de modéliser des turbines
centripètes d’automobile. Ce modèle a été développé pour la simulation de moteur, et destiné à être
implémenté dans un logiciel de calcul basé sur l’approche système. Le modèle est capable de généraliser et
d'extrapoler les résultats des expériences pour des simulations à forts taux de détente ou avec des rapports de
vitesses à la roue situés hors des limites de conception, grâce à l’utilisation de coefficients de calibration. La
construction modulaire (voir Figure I-31) de ce modèle permet notamment de pouvoir intégrer plus
facilement des modifications géométriques, ainsi le modèle est applicable aux turbines à simple et double
entrées, à géométrie variable ou à soupape de décharge ; d’autres éléments peuvent être intégrés comme un
stator lisse ou à ailettes, un diffuseur à l’échappement, etc… Ce modèle de turbine intègre des modèles de
pertes dont les valeurs sont estimées à partir des essais expérimentaux et/ou des simulations 3D. La
particularité de ce modèle est d’utiliser une modélisation de canaux rotatifs, relatifs aux canaux inter-aubes
du rotor de la turbine. Le modèle de canaux rotatifs utilise l’approche unidimensionnelle tout en définissant
un comportement 3D par le biais d’une procédure spécifique de transformation.
Par ailleurs, le modèle est optimisé par un programme fonctionnant en boucle et recherchant des
ensembles de 10 paramètres optimaux de calibration, afin d’avoir le meilleur accord possible avec les
résultats des mesures expérimentales. Macek et al [233] ont récemment proposé une comparaison entre leur
modèle 1D et un modèle 0D interpolant directement les champs caractéristiques de la turbine. Les résultats
55
Chapitre I - Analyse Bibliographique
concernant le débit masse et le rendement de la turbine sont représentés sur la Figure I-32, et montrent une
différence réelle entre la simulation 1D et la simulation 0D, surtout sur le paramètre de rendement.
Néanmoins, il aurait été plus intéressant de confronter ces modèles à un ensemble de résultats expérimentaux
afin de juger d’une manière plus probante de leur fiabilité.
Figure I-32 : Comparaison des résultats de débit masse et de rendement du modèle 1D et des modèles 0D [233].
Du fait de la complexité de la mise en équation de ce modèle, celui-ci n’a pas fait l’objet d’étude
supplémentaire.
Bien que l’objectif de cette thèse soit principalement orienté sur les modèles 1D utilisant une approche
quasi-statique, de vidange-remplissage, ou strictement unidimensionnelle. Il est intéressant de noter un
certain nombre d’analyses importantes réalisées sur la base d’études CFD.
De manière générale, n’importe quel problème d’écoulement instationnaire peut être modélisé et calculé
précisément grâce à l’utilisation des équations de Navier-Stokes. Les premiers à publier un travail dans ce
domaine sont Lam et al [234], qui fournissent de nombreux détails sur l'approche adoptée. Le domaine de
calcul est constitué, entre autre, des canalisations d’entrée et de sortie de la turbine; la condition limite
d'entrée a été décrite en utilisant les données d’un code 1D de simulation de moteur, tandis que les conditions
ambiantes ont été spécifiées pour la sortie. Il applique l’hypothèse du « rotor figé », qui traite le rotor comme
un élément stationnaire. Mais, les auteurs ajoutent des termes dans les équations qui régissent le système
pour tenir compte des effets de la rotation du rotor. Les auteurs ont justifié l’utilisation de cette méthode en
soulignant que la fréquence des impulsions de pression est très inférieure à la fréquence de passage des aubes
du rotor. Les auteurs ne proposent malheureusement pas de comparaisons avec des essais expérimentaux.
Néanmoins, la forme générale des variations temporelles du débit masse et du couple calculées sur l’arbre,
sont cohérentes avec celles observées dans la littérature. Les auteurs affirment que le rendement instantané
(en régime d’écoulement pulsé) du rotor seul s'écarte seulement dans une faible mesure du rendement établi
à l'état d'équilibre (voir Figure I-33). Cela semble indiquer que les performances du rotor fonctionnant en
régime pulsatoire ne varient pas significativement de celles mesurées en régime permanent, et donc que
l’hypothèse quasi-statique appliquée au rotor est cohérente. Toutefois, l’utilisation de la méthode du « rotor
figé », peut aussi être la cause de cette observation.
56
Chapitre I - Analyse Bibliographique
Figure I-33 : Variations du rendement isentropique instantané aux bornes du rotor [234].
L'approche du « rotor figé » a depuis été remplacée par de nouveaux travaux de modélisation 3D, réalisés
par Palfreyman et al [235, 236]. En effet, dans les travaux de Palfreyman et Martinez-Botas [235], le rotor de
la turbine tourne de manière explicite pendant le calcul, les mailles stationnaires et tournantes sont couplées à
chaque pas temps à travers un plan de glissement situé à l'interface stator/rotor comme l’illustre la Figure
I-34.
Figure I-34 : Détails du maillage du domaine de calcul montrant les surfaces des conditions aux limites [235, 236].
Les comparaisons du débit masse et du rendement mesurés et calculés, sont montrées sur la Figure I-35.
La forme générale de la variation du rendement isentropique de la turbine durant le cycle d'impulsion est
assez bien reproduite malgré certaines différences d’amplitudes sur une large partie du cycle. Par contre, le
débit masse instantané est beaucoup moins bien prédit, même si cela pourrait être l'effet d'un emplacement
différent du plan de mesure. Les différences entre les valeurs du rendement pour les écoulements stabilisés et
non-stabilisés sont beaucoup plus importantes que pour l’étude de Lam et al [234]. Cette différence peut être
57
Chapitre I - Analyse Bibliographique
due aux choix technologiques, celui du rotor tournant plutôt que figé, et/ou, celui d’une turbine munie d’un
distributeur (Palfreyman et al. [235, 236]) ou sans distributeur (Lam et al. [234]).
Figure I-35 : Courbes du rendement isentropique et du débit masse de la turbine pour une fréquence de 40Hz [235].
Dans la Figure I-35, il apparaît que le rendement instationnaire de la turbine prend des valeurs peu
communes, celles-ci montent bien au-dessus 1,0 et chutent bien en deçà de 0. Ces résultats physiquement
irréalistes découlent sans doute d’une mauvaise application de la définition du rendement isentropique.
• La turbine ne peut pas être traitée comme un cas quasi-statique quand elle travaille dans des
conditions d’écoulement pulsé. Cela, à cause de l’inertie de l’ensemble, de la déstructuration de
l’écoulement (turbulences) durant la phase d’accélération, et, du déphasage inconstant entre la
pression, le débit masse et la puissance. La divergence avec l'approche quasi-stationnaire
s’accroit avec l'augmentation de la fréquence de pulsation. Ces facteurs affectent l'exactitude des
résultats des modèles 1-D qui sont basés sur les champs caractéristiques de turbine qui sont
mesurés dans des conditions d'écoulement stationnaire.
Ces résultats démontrent l’impact important que des détails fins, des conditions d'entrée de la turbine, ont
sur les performances calculées ; mais cela nécessite une confirmation au moyen d’expérimentations.
58
Chapitre I - Analyse Bibliographique
Hamel et al. [241] dans une étude récente, présente une modélisation 3D de turbine centripète. La
simulation numérique de la turbine pour des conditions d'écoulements pulsés est réalisée en imposant une
température d'entrée totale constante et une vitesse de rotation du rotor fixe. Les résultats des performances
instantanées d'une turbine centripète ont été obtenus pour une vitesse équivalente à 50% de la vitesse
optimale de conception (29 500 tours par minute) et pour quatre fréquences différentes de pulsation: 20, 40,
56,8 et 80 Hz. La remarque majeure de cette étude est que lorsque la fréquence des pulsations de
l’écoulement augmente, les conditions d'écoulement dans la turbine tendent vers l'instabilité et le débit masse
moyen par cycle devient inférieur à la valeur relevée pour des conditions de fonctionnement équivalentes
établies en régime permanent.
Enfin, Tucker [242, 243] a rassemblé une somme importante de connaissances sur les méthodes et
perspectives des modélisations tridimensionnelles des effets des écoulements instationnaires sur les
turbomachines. Bien que ses travaux soient principalement orientés vers le domaine aéronautique, un grand
nombre d’informations est extrapolable aux applications de turbomachines d’automobiles.
Comme mentionné précédemment, l’écoulement gazeux au sein du système d'échappement d'un moteur à
combustion interne est très instable, ce qui affecte de manière non négligeable les performances de la
turbine. Les performances des turbines d’automobiles travaillant dans des conditions d'écoulement pulsatoire
ont été évaluées par de nombreuses recherches portant sur les méthodes de calculs numériques et sur les
expériences.
Dale et Watson [173] ont mesuré la puissance sur l'arbre d'une turbine à double entrée travaillant
dans des conditions d’écoulement pulsé. Pour cela, ils ont utilisé un dynamomètre à haute vitesse. L’appareil
à été étalonné avec les mesures effectuées sur banc d’essais en régime permanent, et comparé aux données
constructeur. Suite à la campagne d’essais sur une turbine « twin-scroll », les auteurs ont conclu que le
rendement variait avec les conditions d’admission aux différentes entrées, les valeurs les plus faibles du
rendement ont été relevées lorsque l'écoulement pénétrait par une seule des deux entrées. Pour un
fonctionnement avec une fréquence de pulsation de 40 Hz (voir Figure I-36), la déviation maximale de la
valeur du rendement instantané par rapport à celle de l'hypothèse quasi-statique peut aller jusqu'à ±10%.
En complément aux mesures effectuées par Dale et Watson [173], Yeo et Baines [191] ont mesuré le
vecteur vitesse complet à l'entrée du rotor grâce à une vélocimétrie laser à deux points (L2F), à partir de
laquelle l'angle d’attaque et l'angle de fuite ont été calculés. Ils ont montré qu'il se produit de grands
changements de vitesse et de direction (changements angulaires) au cours d'une impulsion de pression
d'entrée, lesquels provoquent de grandes variations de l'angle d'incidence au rotor. Peu de temps après,
Baines et Yeo [192] ont montré que les variations de débit mesurées dans un écoulement instationnaire à
l'entrée du rotor étaient similaires à celles mesurées sous flux constant (pour des conditions d'admission
partielle et des mesures effectuées sur une turbine à double entrée) et qu'aucun effet instationnaire ne pouvait
être vu à la sortie du rotor. La conclusion est que le transfert d'énergie à grande échelle dans le rotor élimine
les effets de l'écoulement transitoire ; ce qui implique que le rotor peut être considéré comme un dispositif
d'écoulement quasi-stationnaire. De fait, cela signifie que les effets dynamiques instables se produisent dans
le volume amont au rotor. Mais cette remarque fut contredite par Winterbone et al [244, 245] qui ont mesuré
la pression à l'entrée du rotor à différents angles d'azimut grâce à plusieurs piquages permettant de relever la
pression statique sur la paroi de volute. Les auteurs ont conclu que les effets dynamiques dans une turbine
59
Chapitre I - Analyse Bibliographique
doivent provenir du rotor car leurs mesures ont montré que les pressions à l'entrée du rotor, pour un
écoulement instationnaire, ont un comportement similaire à celles constatées pour des conditions
d’écoulement constant. Néanmoins, le rotor de la turbine doit subir des variations importantes de pression et
de débit masse.
Figure I-36 : Rendement instantané et tracé des performances de la turbine sur une impulsion [173].
Contrairement aux installations d'essai de Dale et Watson [173], et Winterbone et al. [244, 245], qui
employaient des dynamomètres hydrauliques, Capobianco et al. [246-248] ont utilisé le compresseur
centrifuge comme frein dynamique. De fait, la mesure de la puissance de la turbine est dérivée de la
puissance du compresseur (plus un ajustement en raison des pertes aux paliers) ; mais cette mesure n’est
qu’une valeur moyenne, en dépit des mesures instantanées de pressions d'entrée et de sortie. Dans tous les
travaux mentionnés, l'objectif était de déterminer les performances de la turbine et de les confronter aux
valeurs obtenues par la méthode de prédiction quasi-stationnaire. De manière générale, il a été conclu que la
corrélation entre le débit masse moyen et la puissance moyenne est globalement bonne, mais que le calcul
quasi-stationnaire sous-estime constamment les données correspondantes aux mesures sur banc d’essais. De
même, les auteurs relèvent que de manière générale les effets dynamiques sont d’avantage sensibles à
l’augmentation de l’amplitude des pulsations qu’à l’augmentation de leur fréquence. Dans cette optique,
Capobianco et al. [249] ont publié un travail dans lequel ils montrent que, pour leur turbine, le débit masse
moyen diminue avec l’augmentation de l’amplitude des pulsations alors que dans le même temps, le
rendement moyen augmente. Par la suite, l’équipe de Capobianco et al [28, 250-253] a proposé plusieurs
études sur des turbines à vanne de décharge et à géométrie variable fonctionnant avec des conditions
d’écoulements instationnaires.
60
Chapitre I - Analyse Bibliographique
Lors du calcul du rendement isentropique, il est courant de supposer que la pression à la sortie de la
turbine est constante pendant l'impulsion de pression. Cette hypothèse peut être remise en cause,
particulièrement pour les turbines de petite taille communes aux applications automobiles. Capobianco et
Marelli [250-253] ont étudié l'écoulement pulsé dans un collecteur d’échappement 4 en 1 et dans une turbine
centripète à géométrie fixe, avec plusieurs conditions d’alimentation du collecteur d’échappement. Ils ont
mis en lumière l’influence importante que joue la géométrie du collecteur d’échappement sur les
performances de la turbine. Une des principales conclusions est que l'instabilité de l'écoulement à la sortie de
la turbine ne peut pas être négligée, car la pression mesurée en aval de la turbine n'est pas constante sur la
période d'impulsion, notamment lorsque la turbine travaille à faible charge. Le phénomène est d’ailleurs
amplifié lorsque la vanne de décharge est ouverte.
Ehrlich [254] a effectué des mesures approfondies sur un moteur 6 cylindres Diesel afin d'analyser
l’influence du moteur sur les performances de la turbine, et notamment celle de l’écoulement pulsatoire. Les
pressions instantanées ont été mesurées en amont et en aval de la turbine. Les mesures des températures sont
effectuées avec des thermocouples fins ayant une réponse compensée en fréquence. La vitesse d'écoulement
a été évaluée par l'intermédiaire d’une technique de vélocimétrie PIV permettant le calcul du débit masse
instantané. Les mesures ont montré que les vitesses d'écoulement, les pressions et les températures dans le
volume du collecteur d'échappement et de la turbine, se propagent à des vitesses différentes. Ceci suggère
que le calcul de la vitesse de l’écoulement basée sur le déphasage de certains paramètres physiques mesurés
sur banc, utilisés pour obtenir les performances instantanées de la turbine, n’est probablement pas adéquat.
Comme l’illustre la Figure I-37, les mesures ont également montré qu’il y a une accumulation de masse
substantielle au sein de la turbine. Le stockage de masse ainsi que les variations de densité dues aux
variations de pression et de température conduit à la conclusion qu'il n'y a pas de stockage d'énergie au sein
de la turbine, et donc, que le rendement isentropique ne peut pas être défini de manière usuelle. Cela
implique que le rendement de la turbine en écoulement pulsé s'éloigne de la description quasi-stationnaire
des performances d’une turbine.
Figure I-37 : Stockage instationnaire de masse de fluide dans la turbine durant un cycle moteur [254].
Karamanis et al [255-257] ont conclu à partir d'une étude expérimentale, que la déviation du
rendement isentropique par rapport la méthode quasi-stationnaire se réduit avec l’augmentation de la
fréquence des impulsions. La fréquence de l’écoulement pulsé était de 40 Hz et 60 Hz, respectivement. Pour
61
Chapitre I - Analyse Bibliographique
calculer le rendement isentropique, ils ont appliqué une correction pour le retard de phase, ce qui
correspondont à la durée du trajet de l’onde acoustique du plan de mesure à l'entrée de la roue. Suite à cette
démarche, le rendement moyen sur le cycle s’est avéré plus faible que celui obtenu par la méthode quasi-
stationnaire, en raison de la grande variation des conditions d'écoulement. En effet, l'angle d'incidence varie
de -80° à 40° pendant l'impulsion de pression. Dans l'expérience menée par Arcoumanis et al. [258] portant
sur la mesure des performances de la turbine en écoulement stationnaire et instationnaire, pour différentes
vitesses de rotation de la roue et avec des fréquences d'impulsions de 40 Hz et 60 Hz, les résultats ont montré
que le rendement isentropique moyen sur un cycle était plus élevé pour une turbine à flux mixte que pour une
turbine radiale. En calculant le rendement moyen par cycle au travers de la mesure du couple sur l’arbre de la
turbine, il montre que rendement isentropique obtenu à partir des mesures temporelles (vitesses, températures
totales…) est fortement affecté par le déphasage.
Une façon d'augmenter la production de travail d'une turbine fonctionnant avec une alimentation en
écoulement pulsé serait d'utiliser un système de contrôle actif. Cela peut être fait par le contrôle de la zone
d'entrée au rotor, grâce à la technologie de la géométrie variable. C’est dans cette perspective que Pesiridis et
al [259, 260] ont entrepris des recherches sur les moyens et méthodes de contrôle actif d’une turbine
évoluant dans des conditions d’écoulement instationnaires. La turbine utilisée a dû être fortement modifiée
ce qui a entrainé un certain nombre de désagrément. Les modifications augmentent le taux de détente, surtout
pour des débits masses élevés, mais en contre partie il y a une chute du rendement due à la désadaptation de
la turbine. Néanmoins, pour leur prototype, les auteurs ont obtenu une amélioration de la puissance récupérée
sur l’arbre (de l’ordre de 3 à 7%) par rapport à une turbine à géométrie variable classique.
Lujan et al [261] ont tenté une approche innovante pour calculer le rendement de la turbine sur banc
d’essais moteur. Au lieu de mesurer toutes les propriétés thermodynamiques, ils ont utilisé un modèle 1D de
la dynamique des gaz du moteur pour extraire quelques-uns des paramètres permettant de calculer le
rendement de la turbine. Comme l’illustre la Figure I-38, ils ont relevé des écarts significatifs entre les
valeurs mesurées (en instationnaire) et les valeurs cartographiées (en stationnaire) ; Ainsi la différence entre
le rendement moyen et le rendement équivalent en stationnaire est de 13%. Tandis que le rendement réel de
la turbine est, en moyenne, contenu à un niveau de 75% du rendement correspondant aux valeurs mesurées
par le fabricant de la turbine. Ces remarques doivent êtres pondérées car les mesures de puissance fournies
par la turbine sont effectuées sur la partie compresseur, et celle-ci ne prend pas en compte les fluctuations de
vitesse du turbocompresseur.
Figure I-38 : Evolution des rapports du rendement instationnaire sur le rendement cartographié, en fonction de la
fréquence des pulsations [261].
62
Chapitre I - Analyse Bibliographique
Plus récemment, Szymko et al. [262, 263], avec le développement d'un dynamomètre à courant de
Foucault, à aimants permanents, ont été capable d’effectuer des mesures à haute vitesses de rotation. Les
principaux objectifs de la conception du dynamomètre ont été d'augmenter la capacité de charge et la
précision de mesure sous écoulement constant et sous écoulement pulsé. Les tests ont pu être effectués sur
une large gamme de rapport de vitesse allant de 0,375 à 1,068, beaucoup plus grande que dans les procédures
de test standard, ce qui contribue à élargir la cartographie des paramètres caractéristiques de la turbine. Ce
dernier point est particulièrement important lorsque l'on utilise des modèles basés sur les champs
caractéristiques pour modéliser les performances d’une turbine sous des conditions d’écoulement pulsé. Par
ailleurs, dans son analyse des données instationnaires, Szymko et al [262, 263] ont introduit de nouveaux
critères de comparaison, le nombre de Strouhal modifié (mSt) et le nombre de Strouhal modifié et pondéré
par la pression (amont) (pmSt), qui permettent d’évaluer le niveau d'instabilité de l’écoulement pour les
formes d'onde particulière observées sur banc d'essai. Quelques précisions sur cette méthode sont fournies
dans la section consacrée à la caractérisation de l’instationnarité de l’écoulement.
En liaison avec les travaux réalisés par Hakeem et al [264], Rajoo et Martinez-Botas [265-268] ont étudié
les performances des turbines radiales à flux mixtes. Lors de ces essais [265, 267, 268], les auteurs ont
observé que les performances de la turbine à géométrie variable divergent de manière significative par
rapport à la condition quasi-stationnaire, comparé au comportement de la turbine à distributeur lisse (voir
Figure I-39 et Figure I-40). Durant l’écoulement pulsé, des cycles de vidange-remplissage de la volute
s’effectuent, cependant pour un angle d’ailette de 70° un important blocage sonique du distributeur s’opère ;
la vidange de la volute est retardée jusqu’à l’apparition de l’impulsion de pression suivante. Ceci crée une
contre pression et tend à augmenter la masse d’air dans la volute. Ils suspectent que la vidange lente de la
volute ait pu entrainer une mesure du débit masse plus importante qu’elle n’est en réalité. Ceci provoque une
estimation du rendement plus faible pour un angle de 70°. La surestimation du débit masse paraît évidente
pour les angles de 70°, 65° et 60°, ce qui indique la possibilité d’une accumulation de masse d’air en amont
du stator. D’autre part, à 50° et 40°, la turbine n’a pas de problème de chocs et la boucle d’hystérésis se
retrouve plus près de la courbe correspondant au régime quasi-stationnaire (voir Figure I-39). Les problèmes
de chocs sur les ailettes se répercutent aussi sur la plage des rapports de vitesses (U/Cis) mesurés pour
chaque angle d’ailette. Le plus faible rapport de vitesse enregistré était de 0,5, il est quasi identique pour
chaque angle d’ouverture des ailettes, et est cohérent avec les valeurs relevées pour la turbine à distributeur
lisse. Cependant, le rapport de vitesse le plus important augmente graduellement de 0,82 à 1,13 pour un
angle d’ailette allant de 70° à 40° respectivement, ce qui est moins important que pour la turbine à
distributeur lisse qui a un rapport de vitesse plus élevé avec 1,33. A 70° d’angle d’ouverture des aubes du
distributeur, le rendement du cycle transitoire est environ 33% moins élevé que son équivalent quasi-statique
et s’améliore graduellement avec une différence de 17% à 40° d’angle d’ouverture. Néanmoins, le rendement
moyen du cycle le plus important a été enregistré pour un angle d’ailette de 65° et le moins important à 40°,
ce qui est cohérent vis-à-vis de résultats quasi-statiques. Rajoo et Martinez-Botas [266] ont entrepris une
campagne d’essais visant à examiner la possibilité de contrôler la géométrie variable de la turbine pour en
tirer les performances optimales. Pour ces essais, le mouvement des aubes du distributeur est commandé de
manière passive, mais aussi de manière active avec l’aide d’un actionneur. Pour le système passif, une
augmentation de la pression dans la volute entraine l’ouverture des ailettes du distributeur, tarées par un
ressort pré-chargé ; lorsque la pression diminue, les ailettes se rétractent. De cette manière, la surface de
passage de l’écoulement se retrouve augmentée pour les hautes pressions, tandis que la zone est réduite aux
pressions inférieures. Les résultats montrent que le système passif a augmenté la puissance de sortie sur
l’arbre (36% pour le meilleur des cas) pendant la période de l'impulsion lorsque le débit masse est faible,
mais l’inconvénient est qu’il réduit la puissance maximale. Néanmoins, comme constaté dans d’autres
63
Chapitre I - Analyse Bibliographique
campagnes d’expérimentations [265, 267, 268], la puissance moyenne récupérée sur le cycle reste inférieure
à celle d'une turbine à aubes fixes et d’une turbine à distributeur lisse. Au cours de ces essais, le rendement
maximal a toujours été atteint avec le système de contrôle passif ; bien qu’un pic de rendement maximal ait
été atteint avec le système de contrôle actif. D’ailleurs, les auteurs ont conclu que pour les systèmes de
contrôle testés, le système passif avec aubes directrices mobiles est probablement le système le plus
avantageux, en particulier pour les moteurs à combustion interne dont le travail s’effectue dans une étroite
plage de vitesse. D’autre part, de nombreuses informations sont disponibles dans la synthèse effectuée par
Rajoo et Martinez-Botas [269], qui ont réalisé une étude bibliographique très complète portant sur les
turbines radiales à flux mixte, et traitant de nombreuses applications autant numériques qu’expérimentales.
Figure I-39 : Résultats expérimentaux à 40Hz pour différents angles d'ouverture du distributeur.
64
Chapitre I - Analyse Bibliographique
65
Chapitre I - Analyse Bibliographique
Notre attention se portera alors sur les critères définissant une similitude dynamique entre les
modèles puisque nous cherchons à définir un élément permettant la comparaison des performances
dynamiques de turbines géométriquement et cinématiquement semblables.
Un écoulement pulsé est défini comme un flux qui se compose d'une partie constante et d’une partie
superposée variant périodiquement et de longueur temporelle φ (voir Figure I-41). Ce facteur de charge du
cycle φ peut être clairement établi comme l’action d’ouverture d’une soupape d’échappement vers le
collecteur d’échappement. Comme défini par Costall et al. [100, 222], en moyenne sa valeur correspond au
tiers de la période φ = 1 3 . Mais cette valeur peut être modulée en fonction des cas étudiés.
66
Chapitre I - Analyse Bibliographique
2π . f
Wo = r. (I-57)
υ
Ou r est le rayon du tube, f est la fréquence et υ est la viscosité cinématique. Pour des nombres de
Womersley faible ( α < 1 ), la vitesse est proche d’un écoulement quasi-statique de Poiseuille qui est en
phase avec le gradient de pression. Ce nombre adimensionnel est très utilisé en biologie pour les applications
liées à la circulation sanguine (fluide non-newtonnien) [274, 275].
fd
St = (I-58)
v
De nombreuses modifications de ce nombre existent, par exemple pour mesurer les effets instationnaires
nous pouvons remplacer la fréquence f de l’équation générale par ω = 2πf , ce qui nous donne la
fréquence réduite β donnée par Greitzer et al [276] :
ω⋅D
β= (I-59)
v
Afin de juger des effets instables à partir de ce nombre, ils ont établis que si :
• β << 1 : les effets instables sont faibles.
• β >> 1 : les effets instables sont dominants.
• β ≈1 : les effets stables et instables sont importants.
Il est à noter que la seule différence entre le nombre de Strouhal et la fréquence réduite est le facteur
( 2π ), dès lors, une valeur du nombre de Strouhal telle que St = 1 ≈ 0,16 peut être utilisée comme point
2π
67
Chapitre I - Analyse Bibliographique
de référence pour lequel les effets instationnaires et l’accélération convective (c'est-à-dire l’accélération des
particules dans le fluide) contribuent de manière égale aux variations de pression statique. A noter aussi que
la fréquence réduite a une nature très proche du nombre de Womersley.
Depuis, d’autres modifications on été faites sur le nombre de Strouhal. Szymko et al. [262, 263, 277]
utilisent un facteur de correction d’impulsion 1 , où φ est la longueur de l’impulsion divisée par la
2φ
longueur d’onde absolue. Ceci conduit au nombre de Strouhal modifié (MSt) qui s’écrit :
f ⋅D 1
MSt = . (I-60)
v 2φ
Cette modification du nombre de Strouhal prend donc en compte le fait que l’onde générée par le banc
d’essai (ou le moteur par exemple) n’est pas sinusoïdale, avec l’impulsion de pression principale qui existe
seulement sur une fraction de la période d’impulsion. Cette modification est uniquement utile si l’on change
la forme de l’onde, soit si l’on modifie la loi d’ouverture de la soupape d’échappement. Une seconde version
remplace la vitesse du gaz v par la vitesse de propagation de l’onde de pression, ceci nous donne le nombre
de Strouhal modifié par le paramètre de pression (PMSt) qui s’écrit :
f ⋅D 1
PMSt = . (I-61)
v ± a 2φ
Les logiciels de simulation fonctionnent en discrétisant le cycle du moteur en petits intervalles de temps
(ou d’angle vilebrequin pour les applications moteur), et ont donc besoin d'accéder à la performance des
turbines à plusieurs reprises au cours d'un cycle de calcul. Cela se fait normalement en utilisant les champs
caractéristiques de la turbine ou des bases de données ; les principaux paramètres utilisés sont le débit masse,
le rapport de pression, la vitesse et le rendement. Pour représenter les effets de l'écoulement pulsé lors de
l'utilisation des champs caractéristiques (méthode quasi-stationnaire) obtenus à partir des essais
expérimentaux ou des données issues des constructeurs, des facteurs correctifs empiriques de débit masse et
de rendement peuvent être utilisés. Ceux-ci sont normalement obtenus en comparant les performances de la
turbine mesurées sur banc d’essais (régime stationnaire) avec celles obtenues sur banc d’essai moteur par
exemple (régime pulsé). Isawaki et al. [278] utilisent cette approche.
68
Chapitre I - Analyse Bibliographique
Les modèles décrits ici pourraient, du moins en principe, être utilisés pour calculer les facteurs de
correction similaires, en intégrant le flux de masse et la puissance instantanée durant le cycle [261], mais une
telle approche est inefficace et peu pratique. Les valeurs aux conditions aux limites de la pression et de la
température à l'entrée de la turbine et la pression à la sortie de la turbine, qui sont nécessaires pour n'importe
quel modèle de turbine, varient durant le cycle moteur et doivent donc être obtenues à partir de simulations.
Ainsi, pour obtenir ces valeurs, une procédure itérative est nécessaire entre la simulation moteur et le modèle
instationnaire de turbine, évoluant jusqu'à ce que tous les paramètres moyennés du cycle aient convergé. En
outre, ces facteurs sont très souvent utilisés comme critères de comparaison entre les performances quasi-
statique et instationnaires de la turbine. Beaucoup de chercheurs [58, 140, 141, 145, 246, 247, 270] utilisent
les facteurs de débit et de puissance ((I-62) et (I-63)), lesquels sont généralement inférieurs à l’unité, ce qui
signifie que l’hypothèse quasi-stationnaire a tendance à sous-estimer les performances de la turbine évoluant
en régime d’écoulement instationnaire.
Qm Ins
IM = Te
(I-62)
Qm(t )QS ⋅ dt
1
Te ∫0
W& Ins
IP = T
(I-63)
1 e &
W (t )QS ⋅ dt
Te ∫1
Dès lors, il est envisageable de prétendre construire des champs caractéristiques instationnaires de
turbine. Cette méthode est parfois recherchée dans l'espoir de remplacer directement les champs
caractéristiques standards de débit masse (stationnaire), bien que les champs caractéristiques instationnaires
ne puissent être qu'une approximation. Concernant le rendement instantané de la turbine qui est souvent
déterminé à partir des évènements au pas de temps antérieur, il est préférable, pour plus de réalisme, de
considérer un modèle de turbine relié à un modèle de moteur fonctionnant en régime dynamique. Dès lors,
cela permet de prédire le rendement de la turbine à chaque pas de temps et pour chaque cycle du moteur.
Les sorties d'un modèle de turbine conventionnel sont le débit masse (souvent représenté par le débit
& Te* Pe* ) et le rendement instantané qui est défini comme suit:
réduit m
WTurb (t )
η Ts (t ) = (I-64)
Widéal (t )
Où WTurb (t ) est le travail de sortie sur l'arbre, par unité de débit de masse, au temps t. Pour les modèles
0D et 1D en utilisant l’hypothèse d’un rotor quasi-statique, le rendement peut être calculé à partir du
changement d'enthalpie totale à travers le rotor, car cela est compatible avec l'hypothèse quasi-stationnaire.
Toutefois, ces modèles nécessitent un apport en termes de pertes empiriques, et doivent être étalonnés. Pour
les méthodes CFD, un calcul basé sur le changement d'enthalpie est moins fiable parce que les
transformations thermodynamiques d’entrée et sortie ne coïncident pas dans le temps. Une meilleure
méthode consiste à déterminer le couple à chaque pas de temps par l'intégration spatiale des composantes
tangentielles de la force de pression exercée sur chaque pale du rotor.
69
Chapitre I - Analyse Bibliographique
Le calcul du travail réel instantané, comme proposé par Westin et al [152, 153, 279, 280], consiste à
élargir la période de travail instantané comme étant la somme du travail du compresseur, et du travail
effectué pour accélérer le système en rotation du turbocompresseur :
2π
2 s_C T
dN Turb
WTurb (t ) =
1
& ⋅ J ⋅ N Turb ⋅ + ⋅ m& C ∫ C p ⋅ dT (I-65)
60 dt η méca Te _ C
Et
γ −1
Ps _ Turb γ
W& Idéal (t ) = m& s _ Turb ⋅ Cp s _ Turb ⋅ T *
⋅ 1 − *
e _ Turb (I-66)
Pe _ Turb
Où J est l'inertie du rotor et NTurb est la vitesse de rotation. Tous les termes de cette équation sont
instantanés, mais il est implicite dans cette équation que le fonctionnement du compresseur ne varie pas au
cours du cycle. Cette équation évite un calcul séparé du travail de la turbine à partir des conditions de
fonctionnement de celle-ci, mais il ne s'appuie que sur la connaissance de la vitesse instantanée du
turbocompresseur. De fait, il est adapté à l'analyse des données d'essais à partir du moment où la vitesse de
rotation peut être mesurée à une fréquence suffisamment élevée. Mais, lors des simulations, il ne faut pas
perdre de vue que c’est la puissance de la turbine qui implique une variation de régime de rotation et non
l’inverse. Winkler et al [281] utilisent la même approche ((I-65) et (I-66))pour une turbine double entrée
(twin scroll), la variation consistant à additionner les travaux isentropiques des deux écoulements entrant
dans la turbine (non plus sortant). D’ailleurs, les auteurs ont noté la présence d’interactions significatives
entre les deux flux de masse d’air.
Marelli et Capobianco [28] proposent une méthode alternative pour calculer la puissance de la turbine.
Tout d’abord, le travail idéal est calculé à partir des conditions d’entrée de la turbine et fonction du taux de
& T peut être
détente isentropique. Le fait de prendre en considération les conditions d’entrée, notamment m
soumis à discussions. Car, autant si l’on utilise une turbine à géométrie variable, cette hypothèse est tout à
fait concevable ; en revanche, pour une turbine disposant d’une vanne de décharge, cette hypothèse conduit à
une erreur dès lors que la vanne de décharge s’ouvre. Ceci relevant du fait que la valeur de la masse d’air
admise n’est pas égale à la valeur de la masse d’air « active » travaillant sur le rotor, une part étant déviée
directement vers l’échappement.
L'équation (I-67) implique que la totalité des quantités variables dans le temps doit être mesurée au même
instant. Cette définition n'est pas satisfaisante parce que le travail est développé dans le rotor, alors que
Pe*_ Turb et Te*_ Turb sont évaluées à l'entrée de la turbine, ou peut-être une certaine distance en amont de
l'entrée, et Ps _ Turb est mesurée à la sortie ou en aval de la sortie de la turbine. En conditions de débit
70
Chapitre I - Analyse Bibliographique
constant, cela n'a pas d'importance, mais lorsque le débit est instationnaire, la chronologie des événements
qui se produisent aux différents endroits de la turbine devient un paramètre très important. Cet effet est la
cause de valeurs physiquement irréalistes du rendement isentropique. D'autres incohérences ont également
été observées. Hellström et Fuchs [239] ont réalisé une étude numérique, pour cinq cas différents de
simulation d’une turbine pour laquelle la puissance de sortie moyenne varie de près de 20% entre chaque cas.
L’efficacité isentropique, basée sur des valeurs moyennes temporelles, varie de seulement 2%. Certains
chercheurs ont tenté de concilier cela en calculant le rendement à partir des mesures des valeurs recherchées
à chaque instant, les différences de temps (déphasage) étant calculées de manière à compenser la séparation
spatiale entre les différents points de mesure. Le calcul correct des déphasages temporels entre chaque point
de mesure devient essentiel à l'exactitude de la solution. La principale question en ce sens étant de savoir si
le temps devrait être basé sur la vitesse de transmission acoustique ou la vitesse de déplacement de la masse
d’air. A priori, les deux effets sont présents dans une turbine. La propagation des ondes peut prédominer
dans les tests à froid sur banc d’essais, mais dans le cas du fonctionnement du moteur, la situation est moins
claire. Quelle que soit la conclusion finale, le résultat est qu'il n'existe actuellement pas de définition claire et
approuvée de tous, pour l’évaluation du rendement de la turbine fonctionnant dans des conditions
d’écoulement instationnaire.
Par ailleurs, Hellström et Fuchs [238-240] ont montré, à partir d’une étude numérique, qu'il existe un
déphasage temporel non constant entre le débit masse, la température, la pression à l'entrée de la turbine et la
puissance sur le rotor. Le déphasage varie au cours de l'impulsion de pression, mais dépend aussi de la
fréquence des pulsations, ainsi que de la configuration géométrique du collecteur amont à la turbine. De fait,
une des solutions serait de définir le processus de la transformation isentropique de l'entrée du rotor jusqu'à
la sortie du rotor, plutôt qu’entre l'entrée et la sortie de la turbine. En pratique, cela est difficile à faire
expérimentalement dans une petite turbine. Car la mesure de la pression totale et la température totale, même
en régime d’écoulement stationnaire, nécessite des sondes extrêmement petites, dans un certain nombre et
dans différentes positions spatiales. Cela engendre des problèmes considérables, même dans des conditions
de débit constant. Toute sorte de paramètres, de critères de comparaison ont été développés ; tous sont utiles
pour comparer les turbines dans la même application. Les comparaisons entre des turbines utilisées dans
différentes applications n'auront pas la même validité, parce que ce qui est mesuré sur chaque turbine est une
combinaison de l'énergie d'échappement à sa disposition et l'efficacité avec laquelle cette énergie est
convertie.
La mesure sur banc d’essais a de nombreux avantages : elle est plus souple, plus stable et plus
reproductible que la mesure directe sur moteur. Pour effectuer des essais en régime d’écoulement pulsé, il est
nécessaire d’appareiller le banc d’essais à un système permettant de réguler de manière cyclique les flux
d’air. Ce dispositif est un générateur de pulsation, et il en existe trois grandes classes.
Le modèle le plus simple et le plus commun utilisé comme générateur de pulsation est la vanne rotative
(voir Figure I-42), laquelle servant à générer les ondes de pression. De nombreux auteurs ont utilisé cette
technologie [58, 63, 173, 193, 252]. L’intérêt de cet outil est d’être capable de générer des ondes
71
Chapitre I - Analyse Bibliographique
d’amplitudes et de fréquences variables. C’est un outil simple à réaliser et dont l’étanchéité des pièces est
assez facilement maitrisable. Néanmoins, il est très compliqué de faire varier la forme du signal de pression.
Malheureusement, certains auteurs estiment que le volume d’air interne au barillet, implique des effets
parasites lors des simulations. Car la masse d’air à l’intérieur du barillet n’est pas réellement statique.
C’est pourquoi d’autres chercheurs [282-286], utilisent un dispositif à disque rotatif. Les avantages de cet
outil résident dans la multitude de types d’ondes réalisables [283] (amplitude, forme, fréquence, etc…), la
simplicité de sa fabrication et la possibilité de l’utiliser pour faire des essais en régime permanent (via un
blocage du générateur en position ouverte ou via une vanne Bypass). L’inconvénient de cet outil est la
maîtrise des étanchéités entre les éléments fixes et tournants.
Le modèle présenté sur la Figure I-43 comporte deux disques ; mais, il est plus fréquent de trouver des
systèmes mono-disque. Par ailleurs, Dale [179] a quant à lui utilisé un système à disques contrarotatifs qui
lui permettait d’alimenter des turbocompresseurs de type « twin scroll ». Pour cet outil, son avantage est de
pouvoir s’adapter aussi bien à une turbine à simple volute qu’à une turbine à double volute, cela en ne
changeant que le raccord entre le générateur de pulsation et le turbocompresseur. Cet appareil peut aussi être
utilisé en condition d’écoulement permanent en laissant les vannes en position ouverte. Néanmoins, il s’agit
72
Chapitre I - Analyse Bibliographique
d’un système assez compliqué dans le sens où il comporte beaucoup de pièces. Ceci induit de surcroit des
problèmes d’étanchéité et de complexité des réglages. Il est aussi à noter que l’on a toujours un écoulement
traversant même en position « fermé », ce qui permettrait à priori de se dispenser de la vanne de bypass.
Figure I-44 : Schéma d'un générateur de pulsation utilisant une culasse d'automobile [252].
L’autre alternative, représentée sur la Figure I-44, est notamment utilisée par Capobianco et al. [252] sur
leur banc d’essai de l’université de Gêne. Il s’agit de l’adaptation directe d’une culasse de moteur
d’automobile. L’immense avantage de cette solution est la reproduction très réaliste des ondes de pression,
sans le moindre réglage, avec, de plus, une étanchéité dynamique du système éprouvée. Néanmoins cette
solution souffre de certains inconvénients, la modification de la forme de l’onde de pression ne peut se faire
que par la modification de la loi de levée des soupapes (changement d’arbre à cames). En outre, si l’on veut
simuler le comportement d’un moteur 3 cylindres, il faut une culasse issue d’un moteur 3 cylindres ou 6
cylindres, par exemple. Si ensuite, l’essai doit se faire sur une simulation d’un comportement d’un moteur 4
cylindres, cela implique un changement de culasse.
Tout d’abord, Wallace et al [172] ont développé un dynamomètre hydraulique (voir Figure I-45),
consistant en une roue ailettée, immergée partiellement dans un bain d’huile. Cet appareil est capable de
mesurer la puissance développée par la turbine jusqu’à la vitesse de 100 000 tr/min. Néanmoins, il paraît très
ambitieux d’utiliser les valeurs mesurées à cette vitesse, car le disque de frein à bain d’huile n’a plus de
résistance hydraulique pour ces gammes de vitesse et il opère à sec. Cela cause des instationnarités de
mesure alors que la turbine fonctionne en régime stationnaire. Cet outil reste intéressant pour les phases
d’essais impliquant un couple important sur l’arbre ainsi qu’une vitesse de rotation réduite.
73
Chapitre I - Analyse Bibliographique
Figure I-45 : Illustration du dynamomètre hydraulique conçu par Wallace et al. [172].
La détermination du travail du rotor est basée sur le concept physique des couples composites, issus d’une
analyse effectuée en régime stationnaire. Il y a un couple dit « de choc » appelé τ 1 , provenant d’une
soudaine déflection du jet quittant la bouche d’admission, et entrant dans le rotor-frein hors des conditions
normales de fonctionnement. Puis, il y a aussi un couple « de pâle » nommé τ 2 développé de manière
normale par le rotor-frein. La combinaison des deux termes de couple permet de calculer le travail sur l’arbre
à partir de l’équation suivante :
2π ⋅ N Turb
W& Turb = (τ 1 + τ 2 ) ⋅ ⋅ Qme _ Turb (I-68)
60
A leur tour, Winterbone et al [244, 245] ont développé un dynamomètre hydraulique (voir Figure I-46 et
Figure I-47) basé sur le même modèle que Wallace et al. [172]. ; et permettant des mesures jusqu’à la vitesse
de 70 000 tr/min. Ce dynamomètre hydraulique nécessite, en outre, un usinage précis des pièces mobiles,
notamment au niveau des paliers de roulement à coussin d’air. Cela étant, il permet, à priori, des mesures sur
une plus large plage de fonctionnement qu’avec l’utilisation du compresseur. Et, il permet une mesure
directe du couple plus précise, car le système est beaucoup plus sensible aux variations de couple. Nikpour
[287] donne de plus amples informations sur ce dynamomètre.
74
Chapitre I - Analyse Bibliographique
Figure I-46 : Illustration du dynamomètre hydraulique monté sur cousin d'air [244, 245].
Un peu plus récemment, McDonnell et al [288] ont aussi développé et mis au point un dynamomètre
hydraulique, mais avec une approche différente. Plusieurs étapes ont été nécessaires à son développement,
avec au départ un système d’absorption de puissance basé sur le concept d’une hélice. Ce dernier absorbant
beaucoup trop de puissance et ayant une plage de fonctionnement limitée, ils ont développé un système à
tambour dont la loi d’absorption de puissance est issue de la loi de Petroff (friction fluide) appliquée
généralement aux paliers hydrodynamiques [289-291].
75
Chapitre I - Analyse Bibliographique
Pour un élément complètement noyé dans le fluide, les efforts sont équirépartis autour de l’axe de rotation
de l’élément de friction. L’expression peut donc s’écrire comme suit :
π 3 ⋅ µ ⋅ D 3 ⋅ (2π ⋅ N Turb )2 ⋅ L
P= (I-69)
c
Avec :
µ = Viscosité dynamique [kg/m.s]
D = Diamètre du tambour [m]
L = Longueur du palier (réglable) [m]
c = Dégagement radial (épaisseur du film d’huile) [m]
Au final, le carter du dynamomètre a été installé sur des roulements à air afin de limiter les efforts de
friction et ainsi de permettre une meilleure mesure du couple de la turbine. Le dynamomètre a montré une
très grande fiabilité jusqu’à 120 000tr/min. Il est capable d’absorber entre 0,15 et 1,3 Nm de couple sur une
gamme de vitesse allant de 30 000tr/min à 100 000 tr/min. Par contre, contrairement à leurs attentes, le
niveau de couple absorbé ne varie pas proportionnellement avec la vitesse. Sans doute, à cause de la viscosité
de l’huile qui décroit quand la puissance dissipée augmente avec les régimes de rotation élevés, réduisant
ainsi le couple généré.
Enfin, Szymko et al [262, 263, 277] décrivent le développement d’un dynamomètre à haute vitesse et
haute puissance adapté à la recherche sur les turbines de turbocompresseurs automobiles. Les dynamomètres
ont deux fonctions, l’absorption de la puissance et la mesure du couple. Sur les bancs d’essais utilisés
généralement dans les laboratoires de recherche, ils sont accouplés à une turbine qui travaille la plupart du
temps en « écoulement froid » (à 350K environ au lieu des 950K dans un moteur). Cette méthode a d’ailleurs
pour effet :
• de permettre une plage plus importante de mesure (généralement du fait d’une meilleure
précision)
• de diminuer le gradient thermique et ainsi les transferts de chaleur et simplifie les moyens
de les éliminer.
• d’avoir de plus faible coût de fonctionnement pour les séances d’essais, du fait de la plus
faible quantité d’énergie dans l’air.
76
Chapitre I - Analyse Bibliographique
Le dynamomètre à courant induit, absorbe la puissance grâce au couple réactif généré par les courants de
Foucault. Le système est composé d’un rotor à aimants et de stators conducteurs positionnés
circonférentiellement en sandwich. Le stator est relié à une source de courant continu ce qui génère un
champ magnétique modulé par le rotor magnétique. Grâce aux pertes par effet Joule de la chaleur est
produite et évacuée via le système de refroidissement. La principale difficulté est l’évacuation rapide des
calories et c’est cela qui va généralement influencer la taille du dynamomètre.
Dale et Watson [173] avait développé un dynamomètre assez semblable, il était conçu pour absorber
40kW à 70 000tr/min. Cependant il nécessite d’être couplé à un compresseur pour augmenter sa charge. Cet
outil souffre de problèmes dynamiques et de problèmes de roulements provenant de l’alourdissement du
rotor, il n’a pu mesurer qu’un peu plus que 25 kW à 42 000 tr/min. De plus le rotor étant renforcé, l’inertie a
été augmentée et donc diminue le potentiel de détermination des petites oscillations de couple. Depuis, des
dynamomètres à courant de Foucault évoluant à hautes vitesses ont été réalisés par certains fabricants comme
Turbopowersystems et Calnetix. Mais ces machines ne sont généralement pas intéressantes pour nos
applications car leur inertie est plus importante que le rotor qu’elles remplacent et leurs performances sont
loin des conditions réclamées par la recherche sur les turbomachines.
Szymko et al [262, 263, 277] ont décidé de construire un dynamomètre à courant de Foucault à couple de
freinage réglable par variation de la distance rotor – stator. Il pose trois axes principaux à la conception de
leur appareil :
• Il doit fonctionner selon le principe du frein magnétique à induction
• Etudier les transferts thermiques liés au refroidissement de la réaction
électromagnétique entre le rotor et le stator.
• Inclure les analyses des contraintes dynamiques et de roulement, à la conception du
rotor.
Au final, on constate que la partie la plus difficile de la mesure est la mesure des oscillations de couple
dans le rotor. Le dynamomètre à courant induit et aimant permanent qu’ils ont créé, a montré son efficacité à
relever les variations de couple. La plage de freinage varie de 1.7 à 62.2kW à 60 000tr/min ce qui permet de
faire les mesures sur toute la plage de fonctionnement (puissance) de la turbine, ce qui n’était pas
précédemment possible. Néanmoins, le régime de rotation de 60000tr/min reste très faible au regard des
valeurs que peuvent atteindre les petites turbines de turbocompresseur. De plus, le fait de se cantonner dans
les plus faibles régimes de rotation n’est pas très intéressant car à ces faibles vitesses, l’erreur de mesure des
paramètres instantanés atteint une part non-négligeable de la valeur réelle instantanée. Une étude complète et
assez comparable au travail présenté dans ce paragraphe, a été effectuée par Dibua [292]. Celui-ci utilise
cette technologie comme application motrice et non de freinage, mais l’étude très complète réalisée est
source de nombreuses informations sur ce type de machine.
Il existe un grand nombre de technologies applicables à la mesure dynamométrique [25] ; dont les
couplemètres [283]. Le cas le plus commun est l’utilisation de la jauge d’extensométrie appliqué sur l’arbre à
analyser, la mesure peut se faire avec ou sans contact (par télémétrie). Le problème de ce genre
d’appareillage est l’intégration au turbocompresseur car il faut la plupart du temps intégrer un « bloc de
mesure » à l’arbre du turbocompresseur (voir Figure I-48).
77
Chapitre I - Analyse Bibliographique
Bien que très intéressant ce genre d’outil possède quelques défauts récurrents, une vitesse de rotation
généralement limitée, la modification des transferts thermiques via la modification de la géométrie, la
modification des masses d’inertie et augmentation des efforts de frottement du groupe turbocompresseur ce
qui entraine une modification du comportement de ce dernier. Ceci s’applique notamment aux couplemètres
industriels dit « à haute vitesse de rotation » (en moy Nmax < 50 000tr/min). En effet, dans le cas d’un
appareil développé en interne, ces défauts peuvent être corrigés. De plus, cet outil peut être considéré comme
plus « précis » car la mesure est directe (on ne déduit pas le couple de la puissance absorbée et de la vitesse
de rotation de l’arbre) ; il n’y a donc pas de dispersion dans une cascade calcul. Par ailleurs, la société
MANNER commercialise un couplemètre pouvant aller jusqu’à 150 000 tr/min, pour une plage de couple
allant jusqu’à 5 Nm (+possibilité de surcharge de 200%) et une dispersion de 0,25%.
quadratique des variations temporelles, à chaque pas de temps, du profil des vitesses U , et U est la vitesse
moyenne. Malheureusement, la Figure I-49 et la Figure I-50 montrent clairement que le facteur
multiplicateur n'a pas une valeur constante ; c’est une variable, fonction de la fréquence de pulsation de
l’écoulement, de l’amplitude de l’onde de pression et des caractéristiques acoustiques éventuelles du tuyau.
Ainsi, une mesure avec un seul fil chaud ne peut donner qu’une indication approximative de l'amplitude des
variations de la vitesse de l’écoulement [294-297].
78
Chapitre I - Analyse Bibliographique
Figure I-49 : Les profils de vitesse mesurés en régime d'écoulement permanent, en régime d'écoulement turbulent et
à une fréquence de pulsation de 5 Hz.
Figure I-50 : Les profils de vitesse mesurés en régime d'écoulement permanent, en régime d'écoulement turbulent et
à une fréquence de pulsation de 19 Hz
79
Chapitre I - Analyse Bibliographique
Chaque système a donc ses avantages et ses inconvénients. Le choix apparait donc assez cornélien et
dépendra de l’application et de la sensibilité de l’utilisateur à la technologie proposée.
Les systèmes intrusifs ont généralement l’avantage d’être de conception très simple et de fait, facile à
employer. Mais ceux-ci modifient parfois considérablement la nature de l’écoulement, et ont un impact
direct sur la chaine d’air comme le débitmètre à diaphragme.
Néanmoins, le débitmètre à diaphragme, ou orifice normalisé, est un dispositif couramment utilisé pour
la mesure du débit d'air. Toute analyse du comportement du diaphragme, pour des conditions d’écoulement
pulsé, est généralement divisée en deux parties :
o La relation entre le débit et la perte de charge à travers l'orifice.
o La mesure précise de la différence de pression.
Les normes existantes indiquent que pour une mesure précise du débit, les fluctuations de pression dans
l’écoulement doivent être maintenues à une valeur faible et ne devraient pas dépasser 10% du débit moyen
pour obtenir des résultats avec une précision raisonnable, à partir d’un débitmètre à diaphragme. Pour des
valeurs supérieures de fluctuations, il est recommandé en pratique d'ajouter un réservoir entre le débitmètre
et la source des pulsations. Il est alors possible d’appliquer un facteur de correction (eq.(I-70)) comme défini
par Mottram [296] :
2
U eff
ε C = 1 + − 1 (I-70)
U
La Figure I-51 montre les résultats obtenus par Mottram [296], sur un banc d’essai à l’aide d’un
débitmètre à diaphragme, sur lequel l’implantation des capteurs dédiés à la prise de pression différentielle
ont une distance de raccordement très faible pour éliminer les erreurs parasites dues à la distorsion de l'onde
de pression. La gamme de fréquence de pulsation utilisée allait de 0 à 50 Hz ; la corrélation des résultats
expérimentaux avec la relation théorique de l'équation (I-70) est très bonne lorsque le rapport d'amplitude est
inférieur à 0,13, ce qui correspond à une erreur sur le débit de moins de 4%. Cette bonne corrélation à des
faibles amplitudes de pulsation est particulièrement intéressante.
Figure I-51 : Corrélation entre l'erreur de mesure en fonction de l'amplitude des pulsations de vitesse [296].
80
Chapitre I - Analyse Bibliographique
Il existe d’autres systèmes de mesures comme les débitmètres basés sur les forces de Coriolis, les
débitmètres à roue (type turbine), les sondes Pitot ; mais peu sont capable d’être utilisés pour des
applications sur des turbomachines, en particulier pour les cas de fonctionnement en régime instationnaire.
Outre l'utilisation de systèmes mécaniques pour mesurer des écoulements pulsés, l’anémométrie à fil
chaud est une méthode très éprouvée pour mesurer le débit masse. Cette méthode a été appliquée
expérimentalement, et pendant un certain temps, pour mesurer la masse d'air à l’admission des moteurs
d’automobiles. Le premier avantage de cette technique est que le débit masse de l'air peut être mesuré
directement (il est néanmoins nécessaire d’étalonner l’anémomètre) puisque la tension aux bornes de
l’anémomètre est proportionnelle à la vitesse du fluide. Le deuxième avantage est qu’il est possible de
parvenir à des mesures très précises sur une large plage de débit, avec une sensibilité accrue pour les faibles
vitesses en raison des caractéristiques non-linéaires du fil chaud. De plus, le temps de réponse est
suffisamment rapide pour suivre la pulsation de pression. Il a également d'autres fonctionnalités, telles que
l’absence de pièces mobiles, de montage facile et à faible coût. Sasayama et al. [297] ont conçu un
débitmètre à fil chaud destiné à mesurer le débit pulsé ; ils utilisent une équation particulière (I-71) issue de
la loi de King.
( )
Qm = C1 + C 2 ⋅ σU ⋅ (T fil − T fluide ) ⋅ S (I-71)
Néanmoins, un circuit de commande électronique de régulation est nécessaire pour l’utilisation d’un
capteur à fil ou film chaud, le choix du type de circuit dépendra de son application. Ainsi, il existe deux
classes de montage, les anémomètres à intensité constante et les anémomètres à température constante.
L’avantage principal du montage à température constante est que les effets dus à l’inertie thermique sont
considérablement diminués, si l’on compare ce système à celui à intensité constante. C’est donc le système
qui est proposé aujourd’hui par la plupart des constructeurs. L’anémomètre à fil chaud nécessite un
étalonnage, pour les faibles vitesses (< 0,2 m/s dans l’air), les effets de convection libre rendent l’étalonnage
difficile ; il est délicat aussi en régime d’écoulement compressible pour des vitesses supérieures à 100 m/s.
Par ailleurs, l’étalonnage se fait suivant deux paramètres, la vitesse et la température, conformément à la loi
de King. Une fois réglé correctement, les résultats des mesures ont des précisions tout à fait satisfaisantes, de
l’ordre de 3% même dans des conditions d’essais de résistance sévères [297]. De nombreux auteurs de
travaux sur les turbomachines utilisent ce système pour les mesures des vitesses instantanées ; Marelli et al
[298] a utilisé une correction en pression et température, basée sur la température instantanée du fluide, cette
méthode a conduit à une amélioration de la précision de 16%.
La principale technique non intrusive est d’utiliser les systèmes de mesures laser. Pour la mesure d’un
écoulement fluide dans un tube, il existe deux approches, la vélocimétrie laser par images de particules
(PIV) et la stéréo-vélocimétrie par images de particules (L2F). La vélocimétrie par images de particules PIV
(voir Figure I-52) est une technique d’imagerie visant une mesure du champ de vitesse dans un écoulement.
Pour obtenir une bonne résolution de mesure, une forte concentration de traceur est utilisée. De ce fait,
l’épaisseur du volume de mesure est réduite à une nappe mince de lumière servant d’éclairage des particules
s’y déplaçant. Dans son principe, la PIV consiste à prendre, au moyen d’une caméra, des images de ces
particules à des instants rapprochés et à mesurer aux nœuds d’un maillage du plan de la nappe de lumière
(positionnée selon la direction principale de l’écoulement) leur déplacement. La vitesse se déduit alors du
81
Chapitre I - Analyse Bibliographique
déplacement connaissant le délai entre deux enregistrements. L’utilisation d’une seule caméra donc d’un seul
point de vue ne permet que la mesure des deux composantes transversales de la vitesse (c’est-à-dire des
composantes situées dans la direction du plan de lumière). L’utilisation des techniques PIV en configuration
stéréoscopique (techniques SPIV) permet d’accéder à la mesure de la troisième composante de la vitesse,
normale au plan de référence (le plan médian de la nappe laser, souvent appelé plan laser). Ces techniques de
mesures sont indirectes, car elles mesurent la vitesse, néanmoins elles sont très précises pour peu que la taille
des particules de l’ensemencement soit suffisamment fines. Un des points faibles de ces techniques vient
aussi de l’obligation d’avoir un accès optique afin de procéder à la mesure. Ce qui peut être très compliqué
dans certains cas, comme sur les volutes de turbines, les sections coudées, mais aussi la mesure devient
impossible lorsque les essais de turbine sont effectués à chaud. Par ailleurs, cette méthode est beaucoup plus
coûteuse que les méthodes présentées en amont dans ce paragraphe.
Figure I-52 : Illustration de la méthode de vélocimétrie par imagerie particulaire (source : DANTEC Dynamics)
La pression :
Il existe de nombreux types de capteur de pression. Leur sélection dépend avant tout de l’usage qu’il leur
est dévolu. Pour les applications aux essais dynamiques de turbomachines, il est possible de distinguer deux
technologies :
• Les capteurs capacitifs : du fait d’un temps de réponse assez conséquent, leur usage est restreint à
la mesure des pressions moyennes et/ou constantes.
82
Chapitre I - Analyse Bibliographique
Par ailleurs, le choix de l’implantation d’un capteur de pression est fondamentalement aussi important
que le choix de sa technologie [103] [293].
La température :
La mesure de la température instantanée du débit d’air pulsé est extrêmement compliquée, pour ne pas
dire impossible. C’est pourquoi la très grande majorité des auteurs utilisent des thermocouples classiques de
type E [190] [255] [299], en écoulement constant et de type K en écoulement pulsé [190] ; ou des
thermomètres [298]. La méthode consiste ensuite à reconstruire le profil des valeurs de la température
instantanée à partir de la pression statique moyenne et instantanée, ainsi que de la température statique
moyenne, considérant le processus de transformation comme étant isentropique ; comme le montre
l’équation (I-72) :
γ −1
γ
P
TIns = T ⋅ Ins (I-72)
P
Bien sûr même s’il s’agit d’une température moyenne, il est nécessaire d’avoir un thermocouple ayant
une réponse transitoire la plus faible possible [300]. Cela permet notamment de ne pas restreindre la
fréquence d’échantillonnage des mesures à une sensibilité thermique qui ne serait pas assez importante.
83
Les travaux précédemment réalisés sur le fonctionnement des turbines soumises à une
alimentation pulsés sont nombreux. Il apparaît que le comportement de la turbine est différent de
celui obtenu dans le cas d’une alimentation stabilisé. Plusieurs modélisations ont ainsi été
proposées mais celles-ci n’ont jamais été comparées les unes par rapport aux autres. Ces modèles
sont souvent associés à une modélisation unidimensionnelle des écoulements dans les éléments
tubulaires (des circuits d’admission et d’échappement des moteurs à combustion interne) afin de
bien prendre en compte le caractère compressible et instationnaire sur l’ensemble du moteur.
Suite à cette étude bibliographique, deux modèles notoires de turbine ont été sélectionnés. Le
modèle de Payri et al. [101] est le plus ancien et aussi le plus simple, mais son approche sert de
base et fut reprise plusieurs fois par d’autres auteurs du même laboratoire. Ainsi, beaucoup
d’évolutions de ce modèle sont disponibles dans la littérature, les plus notables sont celles de
Payri et al. [201], de Lujàn et al. [202] et le modèle de Serrano et al. [204]. Ce dernier est le
deuxième modèle sélectionné pour l’étude numérique, il représente l’aboutissement ultime de
cette approche. Les résultats obtenus généralement avec le modèle de Serrano et al. [204] sont
présentés comme étant en bonne corrélation avec les résultats d’essais de turbines en régime
d’écoulement pulsé. Beaucoup de modèles de turbine permettent seulement la détermination du
débit traversant la turbine. L’autre critère de choix de ces modèles est qu’ils permettent une
estimation des valeurs de la puissance développée par la turbine. Ces deux modèles serviront
ainsi d’élément de comparaison par rapport aux modèles développés au cours de cette thèse.
84
Chapitre II – Description et analyse des
modèles bibliographiques
85
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
La Figure II-2 permet de présenter le schéma correspondant au modèle utilisé par Payri et al. [101]. La
modélisation de la turbine se fait par deux orifices donnant sur un volume intermédiaire. Le premier orifice
représente le stator de la turbine et il produit la première détente. Le deuxième orifice modélise le rotor de la
turbine et détend le fluide une fois de plus jusqu’à son évacuation. Le volume intermédiaire est utilisé pour
prendre en compte l’effet de vidange-remplissage de masse de gaz, mettant en lumière le caractère
compressible de l’écoulement, qui a lieu dans une turbine soumise à un écoulement instationnaire. Ce
volume interne doit être similaire au volume effectif de la turbine réelle tandis que les valeurs des sections
des orifices modélisant le stator et le rotor, sont calculées à partir des courbes caractéristiques établies en
régime permanent.
86
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
Les trois principales hypothèses utilisées par Payri et al. [101] sont :
Comportement du fluide quasi-statique au travers des orifices.
Le degré de réaction de la turbine est fixé à 0,5 (ce qui est usuel pour les TGF) ; cela
implique un taux de détente équi-réparti entre le stator et le rotor.
La turbine est considérée comme adiabatique.
Le degré de réaction permet de contrôler le niveau de détente partagé entre la partie stator et la partie
rotor. Le degré de réaction est généralement exprimé à partir des termes d’enthalpie (avec les notations
issues de la Figure II-1) :
h1 − h2
R= (II-1)
h00 − h02
Le degré de réaction est donc défini comme le rapport du changement d’enthalpie statique autour du
rotor, sur le changement total d’enthalpie totale autour de la turbine. Le degré de réaction est communément
choisi positif et proche de la valeur 0,5 (pour les turbines à géométrie fixe) afin de limiter la vitesse du
fluide, et ainsi, améliorer le rendement global de la turbomachine.
*
PAmont P
m& = S eff . . f π *Aval (II-2)
γ ⋅ r ⋅ T Amont
*
PAmont
Où f π est une fonction du taux de détente, exprimée pour un écoulement subsonique :
γ −1
1
P P γ 2 PAval γ
f π *Aval = γ . *Aval . 1−
(II-3)
*
PAmont PAmont γ − 1 PAmont
87
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
Le taux de détente dans l’équation (II-3) ne peut pas excéder le taux de détente critique correspondant à
un écoulement sonique au niveau d’un col :
γ
PAval PAval 2 γ +1
* ≤ * = (II-4)
P P
Amont Amont Critique γ + 1
−1
1
γ
(γ −1)
r ⋅γ ⋅T *
1 P *
2 PVol γ
S eff − St = m& Turb . . . . 1 − *
e e
. (II-5)
Pe* γ PVol γ − 1 Pe
−1
1 (γ −1)
r ⋅ γ ⋅ TVol 1 PVol γ 2 Ps γ
S eff − Rt = m& Turb . . . . . 1 − (II-6)
PVol γ Ps γ − 1 PVol
S’appuyant sur l’hypothèse d’une vitesse nulle à l’intérieur du volume, les valeurs totales d’arrêt sont
*
identiques aux valeurs statiques (ainsi PVol = PVol et TVol
*
= TVol ) dans ce volume. De plus, l’écoulement
étant adiabatique et le stator ne prélevant pas de travail au fluide nous avons une autre relation indiquant que
*
TVol = Te* . Les valeurs d’arrêt, indiquées par un astérisque, nécessitent d’être calculées. A cette fin, les
formules ci-dessous peuvent être utilisées :
u e2
T = Te +
e
*
(II-7)
2.Cp
γ
T * γ −1
Pe* = Pe . e (II-8)
Te
Comme présenté précédemment, Payri et al. [101] posent l’hypothèse d’un degré de réaction (voir
expression (II-1)) égal à 0,5 ; c’est une valeur courante utilisée lors de la conception de la majorité des
turbines à géométrie fixe munies d’un distributeur lisse. Cela permet de calculer la valeur de la pression dans
le volume intermédiaire telle que :
PVol 1 Ps
= 1 + * (II-9)
Pe* 2 Pe
En utilisant les relations (II-5), (II-6) et (II-9), il est aisé de calculer les valeurs des sections efficaces de
passage du fluide via la courbe caractéristique de la turbine. En effet, Payri et al. [101], utilisent une courbe
de tendance (voir Figure II-3) afin caractériser l’écoulement dans la turbine. Cette courbe est obtenue en
utilisant les champs turbines (fournies par le fabricant) et les équations (II-5) et (II-9) représentatives de
l’élément stator du modèle. Une procédure d’ajustement de la courbe par rapport aux valeurs des champs est
88
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
pratiquée. De la courbe ainsi générée il est possible d’extraire directement les valeurs des sections efficaces
du stator en utilisant l’équation (II-5).
Figure II-3 : Courbe de caractérisation de l'écoulement fluide dans la turbine en régime permanent [101].
En régime permanent, le débit traversant le stator doit être strictement égal au débit traversant le rotor.
Ainsi, en réarrangeant les équations (II-5) et (II-6), nous pouvons déterminer une relation directe entre les
différentes valeurs de section efficace du stator et du rotor :
1
γ −1
2
*
γ
e − 1
P
S eff _ Rt
= PVol (II-10)
2 γ +1
S eff _ St
Ps − Ps
γ γ
PVol P
Vol
Cette dernière relation permet de calculer directement les valeurs des sections efficaces de l’élément
rotor, à partir des sections efficaces du stator.
La procédure d’utilisation des données peut s’effectuer de plusieurs manières. Payri et al. [101],
proposent trois méthodes différentes appliquées au calcul et à l’utilisation des sections efficaces :
o La première consiste à calculer à chaque pas de temps les sections S eff _ St et S eff _ Rt . Mais
les auteurs estiment cette solution comme coûteuse en temps pour une amélioration de la
précision très contenue par rapport aux propositions suivantes.
89
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
o La deuxième possibilité, est de calculer la section efficace S eff _ St via l’équation (II-5) et
ensuite de calculer la valeur de S eff _ Rt (via l’équation (II-10)) qui restera constante pour
chaque plage de régime moteur. En effet, la section efficace S eff _ Rt n’est pas totalement
fixe, elle est déterminée pour plusieurs plages de régime de fonctionnement moteur (ou
générateur de pulsation), tous les 1000tr.min-1 par exemple.
o La dernière possibilité, la plus extrême, consiste à calculer les deux sections S eff _ St et
S eff _ Rt à partir du taux de détente moyen sur chaque cycle moteur, ces valeurs sont
maintenues constantes sur chaque plage de fonctionnement du moteur.
Comme nous pouvons le voir sur la Figure II-3, le champ des valeurs caractéristiques du débit de la
turbine est idéalisé par une courbe unique indépendante de la vitesse de rotation du rotor. Une routine, se
basant sur les équations (II-2) et (II-3), permet de créer cette courbe caractéristique unique. Par la suite, en
vue d’une comparaison critique des résultats, les bases de données (sections efficaces calculées, rendements,
etc) des modèles seront toutes identiques et issues des champs extrapolés.
Les courbes des valeurs caractéristiques sont liées à des mesures expérimentales effectuées sur une
turbine présente au laboratoire, issue du moteur Renault K9K.
0,6
0,5
0,4
QmRed
0,3
0,2
Carto Turbine Payri
Avec Seff_St & Seff_rt fixes
Avec Seff_St Var & Seff_rt S-fixes
Avec Seff_St Var & Seff_rt Var
0,1
0
1 1,2 1,4 1,6 1,8 2 2,2 2,4 2,6 2,8 3
Tau_P (Pe_tot/Ps)
Figure II-4 : Comparaison de l’influence sur le débit réduit, des trois méthodes proposées par Payri et al. [101]
La Figure II-4 montre les différences entre les valeurs calculées pour les trois hypothèses proposées pour
le calcul des sections efficaces de la partie stator et de la partie rotor. L’hypothèse simplificatrice ultime,
90
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
fixant les sections efficaces du stator et du rotor à une valeur constante, induit une erreur assez importante
par rapport au tracé de la courbe de référence. La deuxième hypothèse simplificatrice, consiste à calculer
l’aire efficace du stator à chaque pas de temps et à laisser une section efficace du rotor semi-fixe ; c'est-à-dire
fixe dans le temps mais variant avec le régime moteur (fréquence des pulsations). Cette proposition vise à
simplifier le code et à améliorer le temps de calcul, l’erreur introduite reste assez faible (maxi 2%). La
dernière méthode, la plus fidèle, consiste à calculer les aires efficaces du stator et du rotor à chaque pas de
temps. Avec cette méthode l’erreur de calcul est très petite car limitée à la dispersion des calculs : arrondi,
troncature,…, et au critère de résidu du calcul des équations de la mécanique des fluides. C’est cette dernière
méthode qui a été choisie pour cette étude.
( )
W& Turb = QmTurb . he* − hs _ is .η T − s (II-11)
Les valeurs de l’enthalpie du fluide peuvent êtres calculées en utilisant les expressions suivantes :
u e2
h = Cp.Te +
*
e (II-12)
2
hs _ is = Cp.Ts _ is (II-13)
Comme souligné précédemment, l’hypothèse d’un gaz parfait et d’un comportement adiabatique de la
turbine permet de définir la température isentropique de sortie. Celle-ci est fonction du taux de détente
global, qui est connu à chaque instant, et est fonction de la température totale d’entrée, ainsi nous avons :
γ −1
P γ
Ts _ is = Te* . s* (II-14)
Pe
Remarque :
Les « courbes universelles » [23] de rendement utilisées par Payri et al. [101] n’ont pas été retenues dans
la présente étude. En effet, nous disposions des relevés expérimentaux de la turbine testée.
Payri et al. [101] ne donnent aucune indication sur l’intégration du modèle de puissance à son modèle de
turbine, et la dissipation de la puissance sur l’arbre est faite via l’utilisation d’un modèle de compresseur
spécifique (sans davantage de détails) lié mécaniquement à la turbine. De plus, aucun résultat du point de vue
puissance n’a été publié ; dès lors, la méthode adoptée sera identique aux modèles développés en interne.
Par ailleurs, du fait de son architecture contenant une double détente, ce type de modèle implique une
modification du paramètre de rendement. En effet, la mesure du rendement sur la turbine est une estimation
91
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
du rendement global estimé à partir des conditions d’écoulement à l’entrée et à la sortie de la turbine, comme
le montre l’équation (I-9). Mais pour le codage de la condition limite liée au rotor, il faut définir un
rendement local propre à l’élément rotor. Ainsi, de la même manière qu’est défini le rendement global, il est
possible de définir le rendement relatif au rotor comme étant :
*
TVol − Ts* Te* − Ts*
η T − s _ Rt = = (II-15)
*
TVol − Ts _ is Te* − Ts _ is
A partir de l’équation (I-9), nous pouvons déduire l’expression de la température totale effective
(mesurée) en sortie de la turbine :
1−γ
* Pe* γ
Ts = Te ⋅ 1 − η T − s
*
⋅ 1 − (II-16)
Ps
Comme dans l’équation (II-14) pour le calcul de la température isentropique de sortie de la turbine, le
calcul de la température isentropique de sortie de la turbine à partir des conditions d’écoulement dans le
volume s’écrit :
γ −1
* Ps γ
Ts _ is = TVol . * (II-17)
Pvol
Ainsi, le rendement relatif au rotor, permettant la cohérence entre les valeurs des performances physiques
de la turbine et les estimations des performances modélisées, s’écrit de la manière suivante :
1−γ 1−γ
Pe* γ Pe* γ
Te*⋅ η T − s ⋅ 1 −
η T − s ⋅ 1 −
Ps Ps
η T − s _ Rt = = (II-18)
1−γ 1−γ
γ
P *
PVol *
γ
Te ⋅ 1 −
* Vol
1 −
Ps Ps
Les valeurs du rendement au niveau du rotor ne sont pas aisément mesurables, d’autant plus qu’ici le
modèle turbine n’a pas de correspondance exacte avec la turbine physique. En effet, le volume intermédiaire
n’a pas de similitude directe avec le canal situé entre le stator et le rotor de la turbine, ce qui interdit tout
recoupement de mesures internes avec des valeurs calculées théoriquement à partir des hypothèses de ces
modèles.
92
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
Pour les turbines à géométrie fixe, il est commun de prendre par hypothèse, un degré de réaction R = 0,5
afin de modéliser les turbines radiales utilisées dans les systèmes de turbocompresseur. Cette hypothèse est
vérifiée par Watson et Janota [23] de part le fait que la plupart des turbines à géométrie fixe sont conçues
avec un distributeur lisse, sans aubages guides, et que le rotor dispose d’aubes réparties radialement. Dans le
cas des turbines à géométrie variable, il y a des aubages dans la partie stator, l’hypothèse précédente n’est
alors plus vérifiée. Cependant, une méthode alternative peut être établie afin de calculer le taux de détente
dans la partie stator et dans la partie rotor de la turbine. Ce modèle, propose une méthode pour calculer le
degré de réaction ainsi que le taux de détente aux bornes du stator et le taux de détente aux bornes du rotor.
Connaissant alors chaque taux de détente, il sera alors possible de déterminer les sections efficaces de
passage relevant de ces données.
* 1 2 * 1 2
h1 − ⋅ C1 − hs − ⋅ C s
h1 − hs
=
2 2
R= * (II-19)
he − hs
*
he − hs
* *
Dans la turbine, la partie stator ne prélève pas d’énergie au fluide. Ainsi lorsque l’écoulement est
adiabatique he* = h1* = hVol
*
. Considérant aussi le fluide comme un gaz parfait, nous pouvons poser :
(
h1* − hs* = Cp ⋅ T1* − Ts* ) (II-20)
La puissance transférée au rotor peut s’exprimer mécaniquement par le produit du couple par la vitesse
angulaire de rotation ; celui-ci peut aussi être déterminé à partir de la relation d’Euler qui est concomitante à
l’expression thermodynamique, lesquelles sont définies telles que :
W& = Qm
Rt Turb (
⋅ U ⋅C −U ⋅C
1 θ1 s = Qm
θ _s ) Turb (
⋅ Cp ⋅ T * − T *
1 s ) (II-21)
93
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
A partir de l’équation (II-21), il est possible d’exprimer le gradient de températures totales aux bornes de
la turbine tel que :
(T1
*
− Ts* =) (U 1 ⋅ Cθ 1 − U s ⋅ Cθ _ s
Cp
)
(II-22)
Comme pour les hypothèses générales de conception, la rotation du fluide en sortie du rotor est négligée
(Cθ _s )
= 0 → C s2 = C a2 _ s , et la vitesse radiale du fluide en sortie du stator, équivalent à l’entrée du rotor, est
( )
supposée égale à la vitesse en sortie du rotor C r _ 1 = C a _ s = C1 ⋅ cos α 1 ; ainsi à partir de ces hypothèses et
des équations (II-19), (II-20) et (II-21), le degré de réaction peut s’écrire comme suit :
En utilisant les hypothèses précédentes et en se basant sur le triangle des vitesses en entrée et sortie rotor
(voir Figure II-5 ), il est possible de définir une nouvelle expression du degré de réaction :
C1 Ws
W1 Cs
α1 βs
β1 Ca1 αs Ca_s
U1 Us
Cθ1 Cθ_s
sin α 1
Ca _ s ⋅
Cθ 1 C ⋅ sin α 1 cos α 1
R =1− =1− 1 =1− (II-24)
2 ⋅U1 2 ⋅ U1 2 ⋅ U1
Dans cette description, α 1 est l'angle d'entrée de gaz au rotor, ce dernier est déterminé par l’orientation
des aubages du stator. Pour le cas où le rotor dispose de pales orientées radialement (β1 = 0) et dépourvu
d’aubages dans le stator pour diriger le flux, nous avons Cθ 1 = U 1 entrainant un degré de réaction égal à 0,5.
Comme il avait été mentionné précédemment, cette relation est vraie pour la plupart des turbines à géométrie
fixe à distributeur lisse.
94
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
Ainsi, considérant la composante radiale de la vitesse à l'entrée du rotor égale à la composante axiale à la
sortie du rotor et, l’absence de tourbillon à la sortie de la turbine (écoulement non-rotationnel), R peut être
exprimé comme suit :
tan α 1 C a _ s
R =1− ⋅ (II-25)
2 U1
Afin d’être exploitable à partir des champs caractéristiques de la turbine l’expression est réécrite en
utilisant le débit de masse, la loi des gaz parfait et la section géométrique de sortie de la turbine.
tan α 1 Qm ⋅ r ⋅ Ts
R =1− ⋅ (II-26)
2 ⋅ U1 S s ⋅ Ps
Les paramètres u1 et S s peuvent être exprimés à partir des diamètres géométriques de la turbine, lesquels
sont aisément mesurables. Le diamètre Ø1 correspond au diamètre extérieur du rotor, le diamètre Ø s
correspond au diamètre intérieur du rotor et le diamètre Ø n exprime le diamètre du moyeu de la roue du
rotor.
U 1 = π ⋅ N Turb ⋅ Ø1 (II-27)
π
Ss =
4
(
⋅ Ø s2 − Ø n2 ) (II-28)
Ainsi, lorsque l’on insère les expressions (II-27) et (II-28) dans l’équation (II-26), nous obtenons :
tan α 1 4 ⋅ Qm r ⋅ Ts
R = 1− ⋅ ⋅
2 ⋅ π ⋅ Ø1 ⋅ N Turb π Ø s − Ø n
2 2
( )
Ps
(II-29)
Te* − Ts*
ηT −s = (II-30)
Te* − Ts _ is
Te* − Ts* Te − Ts
ηT −s = = (II-31)
Te* − Ts _ is Te* − Ts _ is
95
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
comme une fonction du taux de détente des gaz, du rapport entre la température totale et la température
statique ainsi que de la valeur du rendement total-à-statique.
T P (γ −1) / γ
Ts = T ⋅ e* − η T − s
*
⋅ 1 − s* = T * ⋅ g Ps , Te ,η (II-32)
e
Te Pe e P * T * T −s
e e
Reprenant l’expression (II-32), et l’insérant dans l’équation (II-29), une nouvelle expression du degré de
réaction peut être déduite :
P T
r ⋅ Te* ⋅ g s* , e* ,η T − s
2 Qm ⋅ tan α 1 Pe Te
R = 1− ⋅ ⋅
(
π ⋅ Øe Ø s2 − Ø n2
2
) Ns Ps
(II-33)
La relation entre la température statique d'entrée turbine Te et la température totale d'entrée turbine Te*
doit également être obtenue à partir des valeurs caractéristiques disponibles dans les cartographies de
caractérisation du fonctionnement de la turbine. La relation choisie par Serrano et al. [204], est le nombre de
Mach :
Te* γ −1
= 1+ ⋅ Ma e2 (II-34)
Te 2
Ainsi, le nombre de Mach exprimé à partir des conditions d’entrées à la turbine emmène à la relation
suivante :
γ +1
C Qm ⋅ r ⋅ Te 1 Qm Re d r Te* γ −1
Mae = e = ⋅ = ⋅ (II-35)
ae Pe ⋅ S γ ⋅ r ⋅ Te Se γ Te
Avec u e ≡ C e car il n’y pas, par hypothèse, de rotationnel dans l’écoulement entrant.
Après les hypothèses et les développements successifs à partir de la formule (II-19), Serrano et al. [204]
arrivent à l’expression du degré de réaction suivante :
γ −1
−1 * −1 γ
P P T P
Avec f s* , QmRe d , S e ,η TS = s* . e − η Ts .1 − s* (II-37)
Pe Pe Te Pe
96
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
Te*
En général, la valeur de n’est pas disponible directement sur le graphe du champ des débits de la
Te
turbine. Se basant la combinaison des équations (II-34) et (II-35), Serrano et al. [204] proposent d’utiliser
l’équation ci-dessous afin de trouver la valeur de ce terme.
γ +1
r (γ − 1) QmRe d
2
Te* T * γ −1
= 1+ . . e (II-38)
Te 2γ S e Te
T*
Afin de résoudre l’équation (II-38), on pose comme point de départ e = 1 , un algorithme itératif de
Te
type Newton-Raphson permet de résoudre l’équation ; la fonction convergera alors facilement vers une
valeur légèrement supérieure à 1. Ensuite, ce résultat sera introduit dans le calcul de R, équations (II-36) et
(II-37).
Remarque :
Te*
Serrano et al. [204] calculent la valeur de car ils ne disposent que des cartographies constructeurs.
Te
Or, dans le cadre de campagnes d’essais, il est possible d’avoir accès à ces données. Ainsi, pour ces cas là, le
rapport est directement calculé via les mesures expérimentales.
Figure II-6 : Exemple de l'évolution du degré de réaction en fonction de l'angle d'ouverture des aubes du stator
[204].
97
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
TVol Te* Ts T *
= . * + R.1 − s* (II-39)
Te Te Te Te
Te* Ts
On a le rapport qui peut être calculé via l’équation (II-38) ; le rapport * qui peut être calculé
Te Te
en utilisant l’expression suivante :
Ts Te P γ −1 γ
= − η Ts .1 − s* (II-40)
Te* Te* Pe
De même, le rapport Ts* Te* peut être calculé à partir de la définition du rendement, ce qui nous donne :
Ts* P γ −1 γ
= 1 − η Ts .1 − s* (II-41)
Te* Pe
98
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
Ainsi, en substituant les équations (II-40) et (II-41) dans l’expression (II-39), nous obtenons :
γ −1
TVol Te* Ps γ
= 1+ .(R − 1).η Ts .1 − * (II-42)
Te Te Pe
Donc, si le procédé de transformation thermodynamique des gaz traversant la turbine est connu, il est
possible de relier la valeur de la pression du volume intermédiaire à la température de ce dernier. Nous avons
donc :
k
γ −1 k −1
PVol Te* Ps γ
= 1+ .(R − 1).η Ts .1 − * (II-43)
Pe Te Pe
Avec k étant le degré polytropique de transformation thermodynamique ayant lieu dans le stator.
La transformation thermodynamique de l’écoulement traversant la turbine, partant des conditions initiales
( Pe , Te ) pour atteindre des conditions finales ( Ps , Ts ), de telle sorte que Pe > Ps et Te ≥ Ts . L’hypothèse
impliquant que le processus de transformation thermodynamique du gaz dans la turbine est adiabatique, mais
irréversible, rend physiquement impossible que l'exposant polytropique prenne des valeurs inférieures à 1,
car cela impliquerait une augmentation de la température de sortie de la turbine. De même, toute valeur
supérieure à 1,33 (valeur caractéristique du terme γ pour les gaz d’échappement) impliquerait une diminution
de l'entropie à l'état final par rapport à l'état initial. Si le gaz traversant la turbine subit un processus
polytropique avec une constante polytropique d’indice n, l'équation (II-44) peut être proposée pour calculer
cet indice polytropique n :
Ps γ Te*
n ln + . ln
Ps Ts n −1
n Pe* γ − 1 Te
= ⇒ = (II-44)
Pe Te n −1 Ts Te*
ln * + ln
Te Te
Où n est fonction des variables corrigées provenant des champs de la turbine par combinaison des
équations (II-44), (II-40) et (II-38).
Toutefois, le processus polytropique à travers le stator est généralement assez différent du processus ayant
lieu au travers du rotor. Par conséquent, l'hypothèse que la transformation à travers le stator et la
transformation à travers le rotor ont des exposants polytropiques différents (mais constant) paraît
convenable. Ainsi, pour l'ensemble du processus de transformation de l'entrée de la turbine à la sortie de la
turbine, il peut être établi que :
g k n
g −1 k −1 n −1
Ps P P T T T
= s . Vol = s . Vol = s (II-45)
Pe PVol Pe TVol Te Te
99
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
Puisque dans les cartographies de turbines il n'y a pas, pour l’espace intermédiaire (volume), de données
disponibles de pression et de température, les exposants polytropiques (k et g) ne peuvent pas être obtenus
directement. Cependant, il est possible de les relier entre eux en prenant les expressions logarithmiques et en
réarrangeant (II-44), comme indiqué dans (II-45) :
Ts Te*
ln + ln
k g n g Te* Te
= + − . (II-46)
k −1 g −1 n −1 g −1 T
ln Vol
Te
k TVol Ps γ Te*
. ln − ln + . ln
g k −1 Te Pe* γ − 1 Te
= (II-47)
g −1 TVol Ts Te*
ln − ln + ln
Te Te* Te
Où le rapport des logarithmes peut être calculé comme une fonction des variables corrigées à partir des
cartographies de turbine en utilisant les relations vues précédemment. Néanmoins, il y a encore deux valeurs
inconnues dans (II-47), k et g. Par conséquent, il est nécessaire d'envisager une hypothèse supplémentaire.
Une fois que les limites de k et g ont été établies, elles seront calculées comme une somme pondérée de
ces limites. Ceci est illustré par les équations (II-48) et (II-49). Dans le cas de l’équation (II-48), les poids
utilisés pour pondérer sont choisis pour imposer que le rendement le plus élevé soit le rendement
isentropique (nb : la plus faible distance entre n et gamma), le plus proche de gamma est l’exposant
polytropique k. Dans le cas de l’équation (II-49), les poids utilisés pour pondérer sont choisis pour imposer
que le rendement le plus faible soit le rendement isentropique (nb : la plus petite distance entre n et l'unité),
le plus proche de gamma est l’exposant polytropique g. Une fois que g est calculé, k peut être obtenu à partir
de l’équation (II-46).
Ainsi,
−1
γ + 1
+ γ (γ − n )
−1
n n −
γ +1
≤n<γ →k =
2
Si −1
(II-48)
2 γ + 1
+ (γ − n )
−1
n −
2
−1
γ +1
γ (n − 1) + n −1
− n
γ +1 2
Si 1 ≤ n < →g= −1
(II-49)
(n − 1)−1 + γ + 1 − n
2
2
100
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
k
γ −1 k −1
PVol Te* Ps γ
= 1+ .(R − 1).η Ts .1 − * (II-50)
Pe* Te Pe
Où
Ainsi, comme le taux de détente PVol Pe* est connu, la section efficace de passage du fluide dans la
restriction modélisant le stator peut être calculée.
−1
1
γ
(γ −1)
rγT *
1 P* 2 PVol γ
S eff − st = m& T . . . e . 1 − *
e
. (II-51)
Pe* γ PVol γ − 1 Pe
−1
1 (γ −1)
rγT *
1 P
*
γ 2 Ps γ
S eff − rot = m& T .
Vol _ R
. .
Vol _ R
. . 1− * (II-52)
γ Ps γ − 1 PVol _ R
*
P
Vol _ R
*
Où PVol _ R , est la pression totale relative située à l’admission du rotor.
Si l’on considère que la relation entre la pression et la température est une transformation isentropique,
nous pouvons poser :
γ
γ −1
PVol TVol _ R
* *
PVol _R
= . (II-53)
Ps Ps TVol
La relation entre la température d’admission du rotor TVol et la température totale relative d’entrée rotor
*
TVol _ R peut être déduite des variables corrigées, qui sont disponibles dans les cartographies de turbine. La
101
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
γ −1
*
TVol
= 1+
_R 2
.M Vol _R (II-54)
TVol 2
T * T
*
TVol
= 1 + e − 1. e
_R
(II-55)
TVol Te TVol
Il est possible de réécrire l’expression du rapport PVol _ R Ps en utilisant l’équation (II-55), ainsi la
nouvelle équation s’écrit :
γ
γ −1
PVol _ R P T * T
= Vol .1 + e − 1. e (II-56)
Ps Ps
Te TVol
γ γ
γ −1
PVol _ R P P* T γ −1 T * T
= Vol . e . e* .1 + e − 1. e (II-57)
Ps Pe Ps Te
Te TVol
Désormais, tous les outils nécessaires aux calculs des sections efficaces des restrictions modélisant le
stator et le rotor sont connus.
102
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
Algorithme
de la Atmosphere
Algorithme HLL Algorithme HLL
Turbine
Pulsation de pression
CL Tube Amont / Turbine CL Tube / Atmosphère
L'étude des phénomènes qui se produisent dans chaque tube nécessite de connaître les conditions aux
limites de chacun d'entre eux. Cela implique l'utilisation de conditions aux limites de type débouchante ainsi
que les conditions de raccordement pour la liaison à la turbine. La résolution du système d'équations pour
chaque condition limite peut être effectuée par deux différentes méthodes, la méthode des caractéristiques
(variables de Riemann) et par la méthode des points / domaines fictifs (méthode maillée)[74]. Dans mes
travaux, j'ai utilisé la méthode des points fictifs pour le codage de ces modèles de turbines, car il s’agit d’une
méthode conservative.
Admission Echappement
Turbine
M M+1 M+2 0 1 2
Dans le présent document, le même algorithme (HLL) est appliqué aux conditions aux limites du tube
ainsi qu’au reste du tube. Chaque tube est un système à une dimension discrétisée par M éléments de
maillage. Le schéma du premier ordre en espace et en temps nécessite de définir un point fictif en dehors du
système à chaque extrémité du tube (points {0} et {M +2}) comme le montre la Figure II-8.
103
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
CL Admission
turbine.
[A] Turbine
Excitation
en Pression
CL Admission tube
0 1 M+1 M+2
amont turbine
Ainsi, pour le point [0] du tube [A], et, considérant le sens de l’écoulement entrant comme entrant dans le
tube ; notre système s’écrit :
La résolution de ce système d’équations passe par une technique de résolution implicite du type méthode
de Newton-Raphson. Par ailleurs, le coefficient Cd est égal à 1 dans un premier temps.
104
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
Les conditions suivantes correspondent au fonctionnement d’un tube à extrémité ouverte avec écoulement
sortant :
La fermeture du système s’effectue via les équations (II-62) et (II-63) soient l’équation d’état des gaz
parfaits et la vitesse du son respectivement. La relation (II-66) implique l’hypothèse de jet, à filets fluides
parallèles et rectilignes, à la sortie de la turbine.
La conservation de la masse :
PM* +1; A P
ρ M + 2; A .u M + 2; A .S M + 2; A = m& st = S eff − st . . f *Vol (II-68)
rγTM* +1; A P
M +1; A
La fermeture du système est toujours effectuée à partir des équations (II-62) et (II-63) soit l’équation
d’état des gaz parfaits et la vitesse du son respectivement.
105
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
Pour les cas de refoulement, les conditions limites à la restriction, pour l’écoulement sortant,
correspondent à une sortie de type jet libre.
La conservation de la masse :
PVol PM +1; A
ρ M + 2; A .u M + 2; A .S M + 2; A = m& T = S eff − st . . f (II-71)
rγTVol PVol
Modèle Turbine.
CL Echappement
Tube.
Atmosphère
Turbine [B]
CL Echappement
0 1
Turbine. M+1 M+2
106
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
Où :
hM* +1; A − h1*; B représente le travail effectif de la turbine par la différence entre l’enthalpie totale d’entrée et
l’enthalpie totale de sortie de la turbine.
(h *
M +1; A − h1; B )
Is
représente le travail idéal de la turbine par la différence entre l’enthalpie totale d’entrée
et l’enthalpie statique de la détente isentropique à la sortie de la turbine.
u M2 +1; A
h *
M +1; A = CpTM +1; A + : Enthalpie totale à l’entrée de la turbine (II-75)
2
(h )1; B Is = Cp.(T1;B )Is : Enthalpie statique de détente isentropique (II-76)
γ −1
P γ
(T )1; B Is = TM* +1; A *1; B
P
(II-77)
M +1; A
Il ne faut pas perdre de vue que le terme recherché est l’enthalpie totale h1*; B , provenant du calcul du
travail réel de la turbine. D’ailleurs, comme démontré ci-dessus, il est nécessaire de connaitre le rendement
de la turbine en fonction de ses conditions de fonctionnement, à chaque pas de temps de calcul numérique.
Cette méthode est similaire à celle proposée par Payri et al. [101]. Mais, elle n’est pas directement applicable
à la condition limite liant le rotor de la turbine, le volume intermédiaire et le tube d’échappement.
En effet, en écoulement instationnaire, il est nécessaire de considérer seulement les restrictions (stator et
rotor) comme étant des éléments ayant un comportement quasi-stationnaire. De fait, il est impossible de
rattacher directement la puissance développée par la turbine, au niveau du rotor, avec les conditions
d’admission et d’échappement de cette turbine. Ceci résulte de la présence du volume intermédiaire, qui est
un élément capacitif, induisant des phases de vidange-remplissage en son sein. La nouvelle formulation,
issue de la démonstration présentée dans le paragraphe II.2.3. -, devient alors :
*
hVol − h1*; B
η T − s _ Rt =
(h *
Vol − h1; B ) Is
(II-78)
Ainsi, l’expression du rendement η T − s _ Rt , équation (II-18), du rotor de la turbine peut être réécrite en
fonction des éléments de maillage du modèle :
107
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
1−γ
PM* +1; A γ
T*
− TM +1; A ⋅ 1 − η T − s
*
⋅ 1 −
Vol P
1; B
η T − s _ Rt = 1−γ
(II-79)
γ
P *
*
TVol ⋅ 1− Vol
P1; B
Le rendement total-à-statique global η T − s , correspondant au rendement présenté sur les champs des
valeurs caractéristiques de la turbine, est corrigé en fonction des conditions d’écoulement propre au rotor.
A présent, tous les éléments permettant de caractériser l’écoulement entrant de la turbine ayant été
vérifiés, il est désormais possible de montrer pour le point [0] du tube [B], en considérant le sens de
l’écoulement normal comme entrant dans le tube, que notre système s’écrit :
La relation (II-82) implique l’hypothèse d’absence de pertes de charge ainsi que l’absence de changement
de section entre le point imaginaire 0 et le point 1 correspondant à l’entrée du tube.
Les conditions limites suivantes correspondent au cas de refoulement, caractérisant un écoulement sortant
isentropique, c'est-à-dire provenant du tube d’échappement et s’écoulant au travers de la section de passage
relative au rotor de la turbine.
108
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
Les conditions suivantes correspondent au fonctionnement d’un tube à extrémité ouverte avec écoulement
entrant.
La conservation de la masse :
S1;eff
ρ M + 2; B .u M + 2; B = Cd .ρ M +1; B .u M +1; B (II-90) Avec Cd = (II-91)
S1; geo
La conservation de l’énergie :
γ −1
a M2 + 2; B + .u M2 + 2; B = a exct
2
(II-92)
2
109
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
Pour les simulations de turbine en écoulement instationnaire deux types d’excitations sont utilisées, une
excitation sinusoïdale et une excitation en « cloche ». L’excitation sinusoïdale permet de mettre en lumière
les effets aéro-acoustiques sur notre système (tubes+turbine), tandis que l’excitation en cloche permet de
reproduire idéalement « l’onde type » générée par un moteur à combustion interne. Néanmoins, ces
méthodes sont en général trop rigides pour la reproduction réelle des ondes de pression à l’échappement d’un
moteur ou d’un banc d’essai, elles n’ont de sens que pour comparer des modèles entre-eux en simulation, ou
pour analyser des tendances de résultats par rapport aux essais. Si les modèles doivent être rigoureusement
comparés avec les essais expérimentaux, il conviendra plutôt de pratiquer une excitation en pression soit à
partir d’une lecture directe de valeurs de pressions relevées sur banc d’essais, soit à partir d’un signal idéalisé
utilisant les méthodes d’analyse de signal telles que les séries de Fourier.
• L’excitation sinusoïdale :
Afin d’imposer une oscillation de pression périodique à notre système, la valeur de la pression
d’excitation est calculée comme étant une fonction du temps. L’expression de la pression sinusoïdale
d’excitation est décrite telle que :
1 π
Pexct (t ) = Pcsg + AP . sin 2π . freq.(t − i.Tp ) ⋅ − pour t ∈ ]i.Tp; (i + φ ).Tp ] (II-95)
φ 2
Et
Pexct (t ) = Pcsg − AP pour t ∈ ](i + φ ).Tp; (i + 1).Tp ] (II-96)
110
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
0,6
0,5
0,4
QmRed
0,3
0,2
Cartographie Turbine
QmRed Modèle de Payri
QmRed Modèle de Serrano
0,1
0
1 1,2 1,4 1,6 1,8 2 2,2 2,4 2,6 2,8 3 3,2 3,4
Pe* / Ps
Figure II-11 : Champs des débits réduits calculés par les modèles de Payri et al. [101] et Serrano et al. [204] ;
VGT=0%.
Les essais en régime stabilisé ont été effectués pour les deux positions extrêmes d’ouvertures de la
géométrie variable, correspondant à 0% et 100% d’ouverture.
La Figure II-11 présente les résultats des calculs effectués en régime stabilisé pour les modèles de Payri et
al. [101] et Serrano et al. [204] pour une cartographie identique issue de l’extrapolation des champs
caractéristiques de la turbine ( N Turb = 120000tr. min −1 ). Concernant le modèle de Payri et al. [101], la
111
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
méthode principale proposée par les auteurs consistant à calculer la valeur de la section efficace du stator à
chaque pas de temps et à fixer l’aire de rotor (par plage de fonctionnement moteur) a été rejetée, au profit de
la méthode impliquant le calcul des différentes sections du stator et du rotor pour chaque pas de temps
d’itération. En effet, les moyens informatiques actuels permettent de se passer de ce genre de méthode
d’allègement du temps de calcul. Par ailleurs, ce modèle, comme le modèle de Serrano et al. [204] fournit
des résultats avec une excellente corrélation par rapport à la courbe de débit réduit de la turbine issue des
données extrapolées.
Sur la Figure II-12, sont représentés les résultats des calculs du rendement Total-à-statique (T-s) de la
turbine. Pour cette partie, les deux modèles utilisant une méthode identique, les résultats sont strictement
similaires. En outre, nous pouvons remarquer l’ensemble de la plage de rendement de la turbine, la fidélité
des calculs avec la cartographie de la turbine est excellente ; le léger décalage intervenant pour un taux de
détente compris en 1,2 et 1,4 est dû au pas d’itération en pression.
0,6
0,5
Rendement Total-à-statique (T-s)
0,4
0,3
0,2
Cartographie Turbine
Rend T-s Modèle de Payri
Rend T-s Modèle de Serrano
0,1
0
1 1,2 1,4 1,6 1,8 2 2,2 2,4 2,6 2,8 3 3,2 3,4
Pe* / Ps
Figure II-12 : Champs des rendements T-s, entre les modèles de Payri et al.[101] et Serrano et al.[204] ; VGT=0%.
Pour les simulations effectuées avec une ouverture de la géométrie variable de 100%, la section des tubes
d’admission et d’échappement a été augmentée car pour de forts taux de détente il pouvait se produire un
blocage sonique au sein de ces éléments. Pour des raisons de simplification de l’écriture du système
d’équations il a été décidé de conserver un écoulement subsonique dans les tubulures. Ainsi, les simulations
réalisées en écoulement pulsé seront toutes effectuées avec une géométrie de turbine en position « fermée ».
Pour les simulations de fonctionnement en régime permanent (Figure II-13 et Figure II-14) la concordance
entre les résultats des simulations et la cartographie de la turbine est excellente.
112
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
1,8
1,6
1,4
1,2
1
QmRed
0,8
0,6
Cartographie Turbine
QmRed Modèle de Payri
0,4 QmRed Modèle de Serrano
0,2
0
1 1,2 1,4 1,6 1,8 2 2,2 2,4 2,6 2,8 3 3,2 3,4
Pe* / Ps
Figure II-13 : Champs des débits réduits, calculés par les modèles de Payri et al.[101] et Serrano et al.[204];
VGT=100%.
0,5
0,45
0,4
0,35
Rendement Total-à-statique (T-s)
0,3
0,25
0,2
0,05
0
1 1,2 1,4 1,6 1,8 2 2,2 2,4 2,6 2,8 3 3,2 3,4
Pe* / Ps
Figure II-14 : Champs des rendements T-s, entre les modèles de Payri et al.[101] et Serrano et al.[204] ; VGT=100%.
113
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
N Moteur Nb _ Cylindres 2
f Moteur = ⋅ ⋅ (II-97)
60 Nb _ Entrées _ Turbine Type _ Cycle _ Moteur
Le « type de cycle moteur » prend la valeur de 2 pour un moteur deux temps et 4 pour un moteur quatre
temps.
La Figure II-15 illustre l’évolution du débit réduit admis par la turbine en fonction de la fréquence de
pulsation ; quatre fréquences sont présentées ici, 80Hz (a), 60Hz (b), 40Hz (c) et 20Hz (d) correspondantes à
des régimes de 2400, 1800, 1200 et 600tr.min-1 pour un moteur 4 temps disposant de 4 cylindres avec un
collecteur d’échappement de forme 4-en-1. Le choix de cette gamme de fréquence de pulsation moteur à été
choisie car elle se situe dans une zone de travail très active (sauf pour le régime de 600tr.min-1 qui est utilisé
pour analyser le comportement de la turbine à une très faible fréquence), pour moteur automobile Diesel,
fonctionnant lors de déplacements courants. Les valeurs des longueurs des tubes d’admission et
d’échappement ont été choisies de manière à ne pas trop différer de celles utilisées sur le banc d’essais.
114
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
0,7 0,6
0,6
0,5
0,5
0,4
0,4
QmRed
QmRed
0,3
0,3
0,2
0,2 Régime Permanent
Régime Permanent Qmred Serrano
Qmred Serrano Qmred Payri
Qmred Payri 0,1
0,1
0 0
1 1,2 1,4 1,6 1,8 2 2,2 2,4 2,6 2,8 3 1 1,2 1,4 1,6 1,8 2 2,2 2,4 2,6 2,8 3
Pe* / Ps Pe* / Ps
(a) (b)
0,6 0,6
0,5 0,5
0,4 0,4
QmRed
QmRed
0,3 0,3
0,2 0,2
Régime Permanent Régime Permanent
Qmred Serrano Qmred Serrano
Qmred Payri Qmred Payri
0,1 0,1
0 0
1 1,2 1,4 1,6 1,8 2 2,2 2,4 2,6 2,8 3 1 1,2 1,4 1,6 1,8 2 2,2 2,4 2,6 2,8 3
Pe* / Ps Pe* / Ps
(c) (d)
Figure II-15 : Evolution du débit réduit admis, en fonction du taux de détente, pour les fréquences de 80 (a),60 (b),40
(c) et 20Hz (d).
Il apparait clairement que pour ce type d’onde, l’hystéresis augmente avec l’augmentation de la fréquence
des pulsations. Le modèle de Serrano et al. [204] a clairement une sensibilité plus contenue que le modèle de
Payri et al. [101]. Bien que leur architecture demeure identique, la construction mathématique des deux
modèles diffère fortement. Ainsi, pour un taux de détente semblable, les couples des sections efficaces des
deux modèles ne sont pas identiques. C’est cette différence de méthode qui caractérise cette différence de
comportement. Les effets de volumes maximaux sont obtenus avec le modèle de Payri et al. [101] qui
présente les plus grosses boucles d’hystérésis. En outre, les valeurs extrêmes du taux détente augmentent
sensiblement avec l’augmentation de la fréquence des pulsations, cela peut provenir du phénomène de
résonance acoustique. Ce qui conforte cette idée, est que la tendance est identique sur les deux modèles, et
les tubes étant de longueur non négligeable, une augmentation des valeurs extrêmes de la pression totale
d’entrée turbine est tout à fait possible. En ce sens, une étude a été entreprise, les résultats sont présentés
dans la section II.4.2.2. -.
115
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
différence importante des boucles d’hystérésis pour les valeurs de débit réduit, il aurait pu y avoir une
tendance similaire sur les valeurs du rendement de la turbine. Il semblerait que la méthode présentée rende le
paramètre « rendement » beaucoup moins sensible aux effets de volumes que ne l’est le paramètre « débit
réduit ». Par ailleurs, les courbes de rendement de chaque modèle sont parfaitement concomitantes.
(a)
0,6
0,5
0,4
Rend T-s
0,3
0,2
Régime Permanent
Rend T-s Serrano
Rend T-s Payri
0,1
0,0
1 1,2 1,4 1,6 1,8 2 2,2 2,4 2,6 2,8 3
Pe* / Ps
(b)
0,6
0,5
0,4
Rend T-s
0,3
0,2
Régime Permanent
Rend T-s Serrano
Rend T-s Payri
0,1
0,0
1 1,2 1,4 1,6 1,8 2 2,2 2,4 2,6 2,8 3
Pe* / Ps
Figure II-16 : Evolution du Rendement T-s en fonction du taux de détente, pour les fréquences de 80Hz (a) et 20Hz (b).
116
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
Toujours sur les courbes de la Figure II-16, une hausse de l’amplitude des variations du taux détente
allant de paire avec la fréquence est aisément remarquable. Ce comportement entraine mécaniquement, une
pondération par le bas du rendement moyen de la turbine ; mais, cette tendance dépend aussi fortement du
positionnement du point moyen (ici Pcsg = 200kPa) et du régime de rotation du rotor de la turbine.
(a)
3500
3000
2500
Puissance turbine [W]
2000
1500
1000 Wt Serrano
Wt Payri
500
0
1 1,2 1,4 1,6 1,8 2 2,2 2,4 2,6 2,8 3
Pe* / Ps
(b)
3000
2500
2000
Puissance turbine [W]
1500
1000
Wt Serrano
Wt Payri
500
0
1 1,2 1,4 1,6 1,8 2 2,2 2,4 2,6 2,8 3
Pe* / Ps
Figure II-17 : Evolution de puissance turbine en fonction du taux de détente, pour les fréquences de 80Hz (a) et 20Hz
(b).
117
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
L’évolution de la puissance instantanée de la turbine en fonction du taux de détente, Figure II-17, montre
que pour de faibles fréquences de pulsation les prédictions des deux modèles sont sensiblement identiques.
Au contraire, lorsque la fréquence des impulsions de pression augmente, les boucles d’hystérésis deviennent
plus importantes sous l’effet de l’augmentation de la magnitude des variations de masse à l’intérieur du
volume de la turbine. Pour ce paramètre, comme pour l’évolution du débit réduit, la boucle d’hystérésis la
plus importante est celle obtenue avec le modèle de Payri et al.[101]. Ce résultat est cohérent puisque la
puissance fournie par la turbine est dépendante de la masse d’air la traversant. Néanmoins, les valeurs de la
puissance développée par la turbine pour le taux de détente maximal, montrent que les valeurs de débit réduit
et de rendement sont très proches. De fait, les deux valeurs extrêmes de puissance de la turbine devraient être
très proches ; mais ce n’est pas le cas, cela signifie que les valeurs des pressions à l’admission varient
fortement avec l’augmentation de la fréquence.
Comme il a été montré dans cette section, les caractéristiques d’écoulement au sein de la turbine
fonctionnant en régime pulsé sont dépendantes du modèle de turbine (architecture, hypothèses physiques et
mathématiques, …) mais aussi de l’interaction entre le modèle de turbine et le modèle des tubes d’admission
et d’échappement. Afin de mettre en évidence l’influence de chaque élément sur les résultats des simulations
des performances de la turbine, une étude des phénomènes de résonance a été entreprise.
118
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
Une méthode intermédiaire, autre que par élimination et balayage fréquentiel, est possible pour les cas où
le modèle d’écoulement n’a pas de « sens préférentiel » d’écoulement et ne possède pas de singularité à
l’intérieur de celui-ci. Cette méthode consiste à mettre en pression l’ensemble à caractériser (turbine +
tubes), ensuite on laisse l’ensemble se détendre jusqu’à la pression ambiante de l’atmosphère. L’analyse, des
signaux de pression d’échappement à l’aide d’une FFT permet de fournir les informations quant aux modes
propres de résonance du système. Mais cette méthode n’est pas applicable ici car l’ensemble n’est pas
homogène et les conditions de détente varient continuellement avec les liaisons aux cartographies de la
turbine. De plus, avec cette configuration, le stator fonctionnerait en régime de refoulement ce qui n’est pas
naturel et emmènerai à devoir caractériser l’écoulement dans la turbine en état de refoulement (ce régime de
fonctionnement est très compliqué à caractériser et quasi-inutile au demeurant).
Ainsi, pour caractériser les modes de résonance du système à travers l’analyse de l’amplitude des
variations de pression dans le tube d’admission de la turbine, une méthode d’analyse par comparaison a été
choisie.
Le premier essai est réalisé en suivant la configuration du cas test n°1 présenté dans le Tableau II-2.
L’illustration en Figure II-18 présente l’évolution de l’amplitude (adimensionnée) des variations de pression
dans le tube d’admission à la turbine. Pour plus de visibilité, les valeurs ont été adimensionnées par rapport
aux variations d’excitation. Tout d’abord, nous pouvons voir que la tendance des deux modèles est très
similaire. Le modèle de Serrano et al. [204] a un coefficient d’amplitude de variation de pression et une
fréquence de résonnance (2,59 et 136Hz respectivement) légèrement plus important que les valeurs obtenues
avec le modèle de Payri et al. [101] (2,55 et 133Hz).
2,5
Coefficient d'amplitude des variations de pression
1,5
0,5
0
0 50 100 150 200
Fréquence des Pulsations (Hz)
Figure II-18 : Evolution du coefficient des variations de la pression totale d’admission pour chaque modèle, pour un
balayage en fréquence allant de 10Hz à 200Hz et pour des conditions de simulations associées au cas n°1.
119
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
Le premier objectif est de savoir à quoi correspondent, en termes de similitude acoustique, les modèles de
turbines testés. Il est possible de distinguer deux modes de calcul de la fréquence de résonance l’une
correspondant aux modes de fréquences propres liés à un cylindre rigide ouvert aux deux extrémités, qui est
appelé cylindre « ouvert » ; tandis que pour un cylindre rigide, ouvert à une seule extrémité et ayant une
surface rigide à l'autre extrémité est désigné sous le nom de cylindre « fermé ». Ainsi, l’expression
permettant la définition de l’ensemble des fréquences propres d’un tube ouvert s’écrit telle que :
i⋅a
fi = ∀i ∈ N1 (II-98)
2⋅ L
Avec i un nombre entier non-nul, correspondant à l’ordre du mode de résonance. L est la longueur du tube
et a est la vitesse du son dans le fluide considéré.
fi =
(1 + 2i ) ⋅ a ∀i ∈ N0 (II-99)
4⋅ L
Avec i étant un nombre entier naturel. Ce qui implique que les modes de résonance d’un tube fermé
soient uniquement des harmoniques impairs.
f1 f2 f3
Dans le Tableau II-3 sont présentés les résultats du calcul des différents modes de résonance acoustique
pour chaque type de configuration des tubes. Les tests ont été effectués sur les deux types de morphologie
des tubes (ouvert et fermé), avec deux longueurs distinctes (0,5m et 1m) l’une correspondant à la longueur
d’un seul tube (de ceux joints à la turbine, voir Tableau II-2) et l’autre à la somme des longueurs de chaque
tube. Comme surligné en vert, nous pouvons remarquer que deux situations sont possibles. Bien que les
fréquences de résonance des deux modèles ne correspondent pas exactement aux deux cas testés, elles n’en
restent pas moins proche et donc potentiellement probable. En effet, la présence des restrictions liées au
stator et au rotor, et celle du volume intermédiaire augmentant de manière non négligeable l’impédance
acoustique de l’ensemble, ne permettent pas de déduire directement, du moins à partir de cas simples, la
fréquence propre du système.
Maintenant, il convient en premier lieu de savoir si les conditions d’écoulement du tube d’échappement
de la turbine ont une incidence sur le comportement du tube d’admission de la turbine. Pour cela, une série
de simulations est effectuée selon les caractéristiques liées au cas n°2 (voir Tableau II-2) ; les résultats sur les
variations de pression dans le tube d’admission sont présentés sur la Figure II-19.
120
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
2,5
Coefficient des variations de pression
1,5
0,5
0
0 50 100 150 200
Fréquence des Pulsations (Hz)
Figure II-19 : Evolution du coefficient des variations de la pression totale d’admission pour chaque modèle, pour un
balayage en fréquence allant de 10Hz à 200Hz et pour des conditions de simulations associées au cas n°2.
Comme nous pouvons le voir en Figure II-19, les résultats sont très proches, du point de vue fréquentiel,
par rapport à ceux initialement présentés sur la Figure II-18. Pour cette configuration, la fréquence pour
laquelle les variations de pression sont maximales avec le modèle de Serrano et al. [204] est de 141 Hz (soit
+3,7% par rapport au cas n°1), tandis quelle est de 136 Hz avec le modèle de Payri et al. [101] (soit +2,3%
par rapport au cas n°1). D’autre part, l’amplitude maximale des variations de pression baisse légèrement par
rapport aux résultats issus du cas test n°1. En effet, la suppression du tube d’échappement de la turbine induit
une réduction substantielle des pertes de charges issues de ce dernier. De fait, la pression moyenne dans le
tube d’admission de la turbine (mais aussi dans le volume intermédiaire) baisse sensiblement, réduisant de
manière relative le niveau d’énergie présent dans le tube. Ainsi, lors de l’apparition du phénomène de
résonance, les niveaux d’énergie mis en jeu d’un cas à l’autre ne sont pas identiques, dès lors une légère
différence est créée sur les valeurs du coefficient des variations de pression.
Globalement, la suppression du tube d’échappement de la turbine ne change pas de manière significative
les caractéristiques acoustiques du système modélisé. Sur les 2 cas admissibles, présentés dans le Tableau
II-3, la division par deux de la longueur totale des éléments unidimensionnels dû à la suppression du tube
d’échappement aurai dû conduire, pour le cas où le modèle était assimilable à un « tube ouvert », à une
augmentation de la fréquence propre du système (f1=343,11Hz). En conséquence, par élimination la dernière
solution impliquant l’analogie acoustique à un « tube fermé » est la seule envisageable. La turbine se
présente comme un élément qui « isole », du point de vue acoustique, le tube amont de l’influence du tube
aval. Ainsi, il est inutile de regarder l’ensemble tube amont + tube aval.
121
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
Afin de valider cette hypothèse, il est nécessaire d’utiliser une dernière configuration d’essai. Ainsi, la
dernière configuration, le cas d’essai n°3, se traduit par une réduction significative de la longueur du tube
d’admis à la turbine. Par ailleurs, la création d’une courbe extrapolée à partir des résultats précédents
(valeurs moyennes aux deux modèles) et des valeurs théoriques permettra de juger la fiabilité de l’hypothèse.
2,5
Coefficient des variations de pression
1,5
0
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
Fréquence des Pulsations (Hz)
Figure II-20 : Evolution de l’amplitude des variations de la pression totale d’admission pour chaque modèle, pour un
balayage en fréquence allant de 10Hz à 200Hz et pour des conditions de simulations associées au cas n°3.
Les résultats présentés sur la Figure II-20, portant sur l’évolution de l’amplitude des variations de
pression, caractérisent une évolution significative de la fréquence propre du système. L’excellente
correspondance des courbes de valeurs caractérisant chaque modèle est à noter, les deux courbes étant
parfaitement superposées. Par ailleurs, le calcul théorique du premier mode de résonance d’un tube fermé, à
une seule extrémité ouverte, conduit au résultat de 763,63Hz. La valeur maximale de 1,1 atteinte à 200Hz
correspond, en amplitude, aux valeurs obtenues à environ 50Hz avec les deux configurations précédentes. La
valeur de résonance du système dans la configuration n°3 (non illustrée), a une fréquence de résonance
s’établissant à 660Hz environ. Ainsi, pour le cas test n°2 et le cas test n°3 la différence entre la fréquence
propre théorique (1er mode) du système et la fréquence propre effective (moyenne) présente un écart de -
17,5% et -13,6% respectivement. Cette différence correspond aux effets de bord qui ne sont pas négligeables
lorsque le tube n’a pas une longueur nettement supérieure à la valeur du diamètre (le caractère 1D n’est pas
aussi important) [301]. Ce qui conduit à dire que le modèle, fortement lié au comportement du tube
d’admission, a un comportement acoustique tendant à être similaire à un « tube fermé » ; aux vues des
différents résultats, il s’agit plutôt d’une similitude acoustique que l’on qualifiera à présent, analogue à un
tube partiellement fermé :
• L’extrémité où est connectée la turbine se comporte comme une extrémité fermée du point de vue
acoustique.
• L’extrémité n’est pas réellement fermée car le fluide peu sortir du tube à travers la turbine.
122
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
Concernant la pression à la sortie de la turbine, il est généralement très difficile d’obtenir une prédiction
très fidèle de ce paramètre. Se concentrant sur la comparaison entre les deux modèles, les performances de
calcul de ce paramètre sont quasiment identiques.
123
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
180000
170000
160000
150000
140000
Pression (Pa)
130000
120000
110000
Pe - Modèle de Payri
100000 Ps - Modèle de Payri
Pe - Modèle de Serrano
Ps - Modèle de Serrano
90000
80000
5,00E-02 6,00E-02 7,00E-02 8,00E-02 9,00E-02 1,00E-01 1,10E-01 1,20E-01 1,30E-01 1,40E-01 1,50E-01
Temps (s)
Figure II-21 : Evolution de la pression statique d’admission et de la pression statique d’échappement, pour chaque
modèle bibliographique.
5,00E-02
4,50E-02
4,00E-02
3,50E-02
Débit Masse (Kg.s-1)
3,00E-02
2,50E-02
2,00E-02
1,50E-02
1,00E-02
Qm payri
Qm Serrano
5,00E-03
0,00E+00
5,00E-02 6,00E-02 7,00E-02 8,00E-02 9,00E-02 1,00E-01 1,10E-01 1,20E-01 1,30E-01 1,40E-01 1,50E-01
Temps (s)
Figure II-22 : Evolution du débit masse admis par la turbine, pour chaque modèle de simulation.
124
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
Les résultats présentés sur la Figure II-22 illustrent l’évolution du débit masse admis par la turbine. Sur la
partie correspondant à l’impulsion de pression, la valeur maximale du débit masse est obtenue avec le
modèle de Payri et al. [101] alors que l’évolution du taux de détente est tout à fait comparable pour chacun
des modèles. Cette divergence provient du calcul des sections efficaces de passage relatives au stator et au
rotor de la turbine. Le modèle de Payri et al. [101] suppose une stricte équi-répartition du taux de détente
entre le stator et le rotor, de plus les transformations sont purement isentropiques. Cela, alors que le modèle
de Serrano et al. [204] propose une description bien plus complexe de l’écoulement traversant la turbine avec
la prise en compte du caractère polytropique de l’écoulement, du caractère dynamique du degré de réaction
et la prise en considération du rendement de la turbine dans les calculs des conditions d’écoulement du
volume intermédiaire. Ces différences entre ces deux modèles impliquent des différences notables sur les
valeurs des sections efficaces de passage du fluide. Ainsi, la prise en compte d’un plus grand nombre de
paramètres caractérisant la dynamique de l’écoulement est traduite par les différences de comportement entre
chacun des modèles. L’illustration la plus flagrante se retrouve sur la partie relative à l’onde principale du
débit masse. Sur la phase ascendante correspondant à une augmentation de la pression à l’admission de la
turbine, les deux modèles suivent une tendance similaire jusqu’à leur valeurs maximales respectives. Mais,
sur la partie descendante de l’onde correspondant à une chute de pression à l’entrée de la turbine, la
différence est un peu plus marquée, les deux courbes semblent dans un premier temps emprunter la même
tendance mais arrivée à un certain seuil les valeurs du débit masse issues du modèles de Serrano et al. [204]
se détachent de la tendance proposée par le modèle de Payri et al. [101].
Par ailleurs, sur la partie résiduelle de l’onde, les deux modèles prédisent sensiblement les mêmes valeurs
de débit masse bien que les valeurs extrêmes les plus fortes soient obtenues avec le modèle de Payri et al.
[101]. Un petit déphasage temporel entre les résultats issus des deux modèles apparaît, notamment sur les
phases impliquant une réduction du débit masse.
La Figure II-23 représentant l’évolution du débit réduit en fonction du taux de détente retranscrit
l’essentiel des différences observées sur la Figure II-22. Comme sur les tracés précédents, le modèle de Payri
et al. [101] génère une boucle d’hystérésis plus importante que le modèle de Serrano et al. [204]. Cela traduit
le fait que le modèle proposé par Payri et al. [101] est bien plus sensible aux variations de pression générant,
de facto, un phénomène de vidange-remplissage plus important dans le volume intermédiaire. Ce tracé
montre très bien que l’ensemble des deux modèles possède sensiblement la même gamme de variation du
taux de détente et des valeurs extrêmes de taux de détente très proches, mais que néanmoins le processus de
transformation (l’évolution de l’écoulement) est assez différent. Cet écart est essentiellement produit sur la
partie correspondant à l’impulsion de pression principale (excitation). En outre, nous pouvons voir que la
courbe caractéristique représentant le débit réduit de la turbine en écoulement stationnaire est entièrement
inscrite dans la boucle d’hystérésis de chaque modèle. Cette tendance se retrouve aussi dans beaucoup de
résultats issus de la littérature comme pour le modèle de Costall et al. [100, 222, 223] pour citer l’exemple le
plus récent.
125
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
0,6
0,5
0,4
QmRed
0,3
0,2
QmRed Modèle de Payri
QmRed Modèle de Serrano
Cartographie turbine
0,1
0
1 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 1,7 1,8 1,9 2
Pe* / Ps
Figure II-23 : Evolution du débit réduit instantané en fonction du taux de détente, pour chaque modèle, et comparées au
champ caractéristique de la turbine.
1000
900
800
700
Puissance turbine (W)
600
500
400
300
100
0
1 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 1,7 1,8 1,9 2
Pe*/Ps
Figure II-24 : Evolution de la puissance instantanée de la turbine, en fonction du taux de détente et pour chaque modèle.
126
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
La Figure II-24 représente l’évolution de la puissance instantannée produite par la turbine, en fonction du
taux de détente de cette dernière. Cette valeur est calculée à partir du débit entrant dans la turbine et du
gradient des températures totales d’admission et d’échappement. Il a été choisi de ne pas représenter
l’évolution des valeurs instantanées du rendement total-à-statique de chaque modèle, car les valeurs et les
évolutions de celles-ci sont semblables les unes aux autres (pour un taux de détente donné). Ainsi calculées,
les différences entre les valeurs de la puissance instantanée produite par la turbine sont liées aux différences
entre les valeurs de débit masse de chaque modèle. De fait, les résultats suivent la même tendance que celle
décrite pour le débit réduit traversant la turbine.
Pe* η T −s
Ps
Qm Re d W& Turb
Modèle de Payri et
1,308 0,371 0,450 328,5
al.[101]
Modèle de Serrano et
1,308 0,370 0,450 327,3
al.[204]
Le Tableau II-5 présente les valeurs moyennes temporelles des paramètres caractéristiques de la turbine.
En outre, les valeurs correspondantes issues de la cartographie de la turbine, pour un taux de détente
équivalent(1), on été renseignées ; la puissance moyenne pour cet attribut est calculé de manière théorique(2) à
partir de l’expression mathématique (II-11). Ce tableau permet d’évaluer rapidement les performances
moyennes obtenues en régime d’écoulement pulsé par rapport aux performances réalisées en régime
d’écoulement permanent pour un taux de détente équivalent. Le premier constat est que les valeurs
moyennes de débit réduit et de rendement total-à-statique sont clairement inférieures à leur équivalent en
régime d’écoulement stationnaire. Mais, la puissance moyenne produite par la turbine est sensiblement
supérieure à son équivalent théorique. Pour comprendre ce phénomène, il faut regarder ce qu’il se produit
durant un cycle de pulsation sur les champs des valeurs caractéristiques de la turbine. Tout d’abord, la
signification des valeurs de débit et de rendement inférieures au cas stationnaires sont dues aux effets de
volumes se traduisant par la boucle d’hystérésis. Cette analyse est vérifiable visuellement par l’observation
de la Figure II-21 et de la Figure II-22. Concernant la Figure II-21 tout d’abord, l’analyse de la
synchronisation des crêtes et des creux permet de vérifier que le taux de détente de la turbine est fortement
assimilable à une valeur constante en dehors de l’onde d’impulsion de pression correspondant au tiers de la
période. Sachant cela, nous pouvons voir sur la Figure II-22 que durant cette même phase (correspondante au
deux tiers de la période totale entre chaque impulsion de pression) le débit a un comportement nettement
oscillatoire qui le place en désaccord avec l’hypothèse quasi-stationnaire. Cette analyse démontre
simplement que la turbine modélisée n’est pas assimilable à un élément ayant un comportement quasi-
statique. Cette caractéristique, pour le point de fonctionnement choisi, se traduit par une réduction du débit
réduit et du rendement de la turbine par rapport au cas stationnaire.
127
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
Les résultats des simulations présentent ce phénomène, pour le point de fonctionnement choisi, comme un
paramètre pénalisant par rapport à un écoulement stationnaire. Il faut noter par ailleurs que la situation du
point moyen de fonctionnement, ainsi que les conditions de fonctionnement de la turbine, ont une grande
importance sur les résultats et leurs tendances. Ces paramètres n’ayant pas d’évolution linéaire, le poids de
l’influence des conditions de fonctionnement de la turbine s’en trouve augmenté. Concernant l’estimation
sensiblement supérieure des puissances moyennes par rapport à la puissance équivalente obtenue à un taux
de détente identique en régime stationnaire, la différence positive s’explique par le comportement
instationnaire (effets de volume) de la turbine ; cette situation peut être amplifiée ou compensée selon les
conditions d’écoulement et de fonctionnement de la turbine. Lorsqu’une impulsion de pression intervient, le
débit d’air augmente brusquement et atteint des valeurs supérieures à leur équivalent stationnaire ; le
rendement suit la même tendance mais dans une moindre mesure. En revanche, lors de la chute de pression à
l’admission, le débit d’air prend cette fois des valeurs inférieures à leur équivalent issue de la cartographie de
la turbine ; le rendement suit aussi cette tendance. Malgré les valeurs moyennes de débit réduit et de
rendement inférieures aux valeurs statiques équivalentes, les variations de débit et de rendement sont
favorables à la puissance moyenne générée par la turbine. Car, l’augmentation du débit réduit est suivie
d’une amélioration notable du rendement tandis que lorsque le débit admis par la turbine chute, le rendement
baisse, mais dans une bien moindre mesure. Ainsi, la puissance est pondérée positivement par les zones à
fort débit et haut rendement (~ phase de montée en pression) tandis que pour les zones correspondant à une
chute de pression en amont de la turbine les valeurs du rendement s’écartent très peu des valeurs quasi-
stationnaires. Il résulte de ce phénomène une évaluation de la puissance moyenne supérieure à la puissance
isentropique maximale théorique ; calculée à partir des valeurs obtenues en régime permanent, pour un taux
de détente équivalent au taux de détente moyen en régime d’écoulement pulsé.
Afin de connaitre l’influence des variations de la fréquence de pulsation sur les valeurs moyennes et des
trois paramètres utilisés pour la caractérisation de la turbine, une série de simulation a été entreprise. Les
résultats présentés sur la Figure II-25 retranscrivent les déviations s’établissant entre les valeurs moyennes
calculées sur un cycle d’impulsion de pression et les valeurs issues de la cartographie de la turbine pour un
taux de détente identique. Pour ces conditions de fonctionnement de la turbine, une baisse sensible du débit
réduit, par rapport à la cartographie, est constatable ; les deux modèles ont la même tendance mais ils n’ont
pas tout à fait les mêmes valeurs de débit réduit. En même temps, le rendement de la turbine baisse beaucoup
plus nettement, à partir d’un régime de rotation moteur de 2000tr.min-1, par rapport aux valeurs équivalentes
issues de la cartographie de la turbine. L’écart entre les valeurs moyennes du rendement, calculées par
chaque modèle, est extrêmement contenu. Il est intéressant de constater que dans cette configuration, la
puissance récupérée par la turbine en régime pulsé est supérieure à la puissance maximale en régime
permanent (comme reporté et expliqué précédemment), et que, cette tendance est d’autant plus grande que la
fréquence des pulsations est importante. Comme il a été suggéré précédemment, l’influence du
positionnement du point moyen sur les courbes des caractéristiques extrapolées et l’influence de ces
dernières, doivent être étudiées ; la Figure II-26 présente les résultats liés à des variations de régime de
rotation de la turbine, avec un régime de pulsation de 33,33Hz (égal à 4000tr.min-1). La première
constatation est que le débit réduit est très faiblement impacté, la valeur moyenne calculée est systématique
inférieure à la valeur issue du champ des débits de la turbine. Par contre, le débit réduit moyen, illustré par la
Figure II-27, baisse fortement avec l’augmentation de la vitesse de rotation du rotor. Cela est principalement
dû à la différence entre les courbes des valeurs de débit réduit établies en régime d’écoulement stationnaire.
Pour une faible vitesse de rotation du rotor, le débit maximal est atteint à un plus faible taux de détente que
pour une vitesse de rotation plus élevée. Ainsi, comme c’est le cas ici, pour un taux de détente assez faible, la
turbine aura une capacité de
128
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
8,00%
6,00%
Déviation RendTs Ins/Sta - Payri
Déviation RendTs Ins/Sta - Serrano
Déviation Wturb Ins/Sta - Payri
4,00% Déviation Wturb Ins/Sta - Serrano
2,00%
0,00%
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 4500 5000
-2,00%
-4,00%
-6,00%
-8,00%
Régime de Rotation du Moteur (tr.min-1)
Figure II-25 : Evolution, en fonction du régime de rotation du moteur, de la déviation entre les valeurs moyennes
calculées en régime d’écoulement pulsatoire par rapport à leur équivalent en régime stationnaire (Nturb=85 000tr/min).
80,00%
70,00%
Valeurs Moyennes Instationnaires / Valeurs Cartographie Turbine
30,00%
20,00%
10,00%
0,00%
40000 50000 60000 70000 80000 90000 100000 110000 120000 130000
-10,00%
-20,00%
-30,00%
Régime de Rotation du rotor de la turbine (tr.min-1)
Figure II-26 : Evolution, en fonction du régime de rotation de la turbine, de la déviation entre les valeurs moyennes
calculées en régime d’écoulement pulsatoire et leur équivalent en régime stationnaire (Nmoteur= 4000tr/min).
129
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
débit d’autant plus importante que la vitesse de rotation du rotor est faible. La déviation du rendement, en
revanche, baisse très nettement. Cette dégradation provient d’une désadaptation du rotor par rapport à la
vitesse des gaz. En effet, le rapport U devient trop faible, les aubages du rotor travaillent pour une
C Is
vitesse d’écoulement pour laquelle ils n’ont pas été conçus, le rotor ainsi désadapté ne peut pas récupérer
autant de travail. Ce phénomène entraîne une réduction du rendement moyen de la turbine. L’évolution de la
puissance moyenne récupérée par la turbine, par rapport aux performances en régime stationnaire, est bien
plus chaotique (voir Figure II-26). A 60 000 tr.min-1 la puissance moyenne calculée est très légèrement
inférieure à son équivalent stationnaire ; tandis qu’à 85 000 tr.min-1, elle lui est très légèrement supérieure
(même ordre de grandeur). En effet, la position et la forme plus lissée de la courbe de rendement pour cette
vitesse de rotation, par rapport à la courbe à 60 000 tr.min-1, implique que la turbine travaille plus souvent
dans la zone à haut rendement se traduisant, comme le montre la Figure II-27, par une pondération par le
haut du rendement moyen de la turbine. Ainsi, bien que le débit moyen soit plus faible, les performances
maximales de la turbine sont atteintes avec cette configuration entrainant une hausse substantielle de la
puissance moyenne récupérée sur l’arbre. A 120 000 tr.min-1 la désadaptation de la turbine, par rapport au
point moyen (taux de détente moyen), a raison des performances de cette dernière.
0,3800 0,460
350
0,410
0,3750
300
Puissance moyenne de la Turbine [ W ]
0,360
0,3700
Rendement total-à-statique
0,310 250
0,3650
0,260
200
QmRed
0,3600 0,210
150
0,160
0,3550
0,110
Qmred Moyen Modèle de Payri 100
0,3500
Qmred Moyen Modèle de Serrano Wturb Modèle de Payri
0,060
Wturb Modèle de Serrano
Rend T-s Moyen Modèle de Payri
50
0,3450 Rend T-s Moyen Modèle de Serrano 0,010
0,3400 -0,040 0
60000 85000 120000 40000 50000 60000 70000 80000 90000 100000 110000 120000 130000
-1 -1
Régime de rotation du rotor de la turbine [tr.min ] Régime de rotation du rotor de la turbine [tr.min ]
Figure II-27 : Evolution, en fonction du régime de rotation du rotor de la turbine, des valeurs caractéristiques moyennes,
calculées en régime d’écoulement pulsatoire (Nmoteur= 4000tr/min).
Dans le cas de figure étudié précédemment, le point courant de fonctionnement de la turbine était placé,
pour les cas les plus critiques, sur la partie correspondant aux plus fortes variations de débit et de rendement
(zone ascendante des courbes caractéristiques). Il est donc aussi intéressant d’analyser ce qu’il se produit
lorsque le point courant est placé sur la deuxième partie des courbes caractéristiques (débit réduit constant et
baisse du rendement en fonction du taux de détente), avec une forte variation de charge (voir Tableau II-6).
130
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
La nette augmentation du niveau de pression moyen a une incidence très importante sur les résultats des
simulations. Comme l’illustre la Figure II-28, toutes les valeurs moyennes sont en hausse par rapport au cas
précédent. Et, pour tous les paramètres leurs valeurs moyennes augmentent fortement avec l’augmentation
du régime de rotation. En effet, plus le régime de rotation de turbine est faible, plus la valeur maximale de
débit est faible. Ainsi, même pour ce cas de simulation à 60 000 tr.min-1 la turbine évolue plus souvent dans
la zone maximale de débit réduit par rapport aux deux autres vitesses, la valeur moyenne est nécessairement
plus basse. De fait, à 85 000 tr.min-1, c’est principalement l’augmentation des valeurs issues de la
cartographie qui induit l’augmentation des valeurs du débit réduit moyen. Pour 120 000 tr.min-1, avec ces
sollicitations de pression, la turbine ne travaille que rarement dans la zone correspondant à la zone de
blocage sonique. Et donc, bien que les valeurs de la cartographie soient plus élevées, pour un taux de détente
donné, à ce régime, cette logique est contrariée par les instationnaritées qui font travailler la turbine dans une
zone où le débit réduit varie très fortement en fonction du taux de détente. Concernant les valeurs du
rendement moyen et de la puissance moyenne, elles sont similaires d’un modèle à l’autre. De plus, la
puissance moyenne est peu impactée par l’écart entre les valeurs du débit réduit moyen.
0,5200 0,600
2500
0,5150
0,500
Puissance moyenne de la Turbine [ W ]
0,5100 2000
Rendement total-à-statique
0,5050 0,400
1500
0,5000
QmRed
0,300
0,4950
1000
0,4900 0,200
Qmred Moyen Modèle de Payri Wturb Modèle de Payri
Qmred Moyen Modèle de Serrano Wturb Modèle de Serrano
0,4850
500
Rend T-s Moyen Modèle de Payri 0,100
0,4750 0,000 0
60000 85000 120000 40000 50000 60000 70000 80000 90000 100000 110000 120000 130000
Figure II-28 : Evolution, en fonction du régime de rotation du rotor de la turbine, des valeurs caractéristiques moyennes,
calculées en régime d’écoulement pulsatoire (Nmoteur= 4000tr/min).
La Figure II-29 et la Figure II-30 représentent l’écart entre les valeurs moyennes obtenues en régime
d’écoulement pulsé et leurs équivalents, à taux de détente identique, issues de la cartographie de la turbine.
Concernant le paramètre de débit réduit, la tendance est conservée par rapport au cas précédent, bien que
l’écart entre les deux modèles soit plus important. Remarquons par ailleurs que l’écart entre la puissance
calculée et son homologue stationnaire est peu dépendante de la fréquence des pulsations, mais d’avantage
du régime de rotation de la turbine (surtout pour le modèle de Serrano et al. [204]). Sur la Figure II-29, le
rendement moyen est quasiment contant et similaire d’un modèle à l’autre. En effet, il n’augmente que très
sensiblement avec l’augmentation de la fréquence des pulsations (0,2% environ). Mais dans cette
configuration d’essai simulant une forte charge moteur, les valeurs moyennes du rendement sont toujours
supérieures à leurs homologues stationnaires. La Figure II-30 montre cependant que le rendement est très
dépendant du régime de fonctionnement de la turbine suivant le même mécanisme qu’expliqué
précédemment. La différence fondamentale entre chaque modèle est observée sur le paramètre du débit
réduit ; le modèle de Serrano et al. [204] se révèle être beaucoup plus sensible aux variations de régimes de
rotation de la turbine, par rapport au modèle de Payri et al. [101]. Ceci est lié directement aux différences de
calcul des sections efficaces, et des conditions d’écoulement dans le volume intermédiaire (degré de réaction,
taux de détente et rapport de température avec le volume intermédiaire). Cette différence s’attenue avec
l’augmentation du régime de la turbine, bien que les performances instantanées ne soient pas comparables.
131
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
4,00%
1,00%
0,00%
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 4500 5000
-1,00%
-2,00%
-3,00%
-4,00%
Régime de Rotation du Moteur (tr.min-1)
Figure II-29 : Evolution, en fonction du régime de rotation du moteur, de la déviation entre les valeurs moyennes
calculées en régime d’écoulement pulsatoire par rapport à leur équivalent en régime stationnaire (Nturb=85 000tr/min).
4,00%
Déviation Qmred Ins/Sta - Payri
Déviation Qmred Ins/Sta - Serrano
Déviation RendTs Ins/Sta - Payri
Valeurs Moyennes Instationnaires / Valeurs Cartographie Turbine
3,00%
Déviation RendTs Ins/Sta - Serrano
Déviation Wturb Ins/Sta - Payri
Déviation Wturb Ins/Sta - Serrano
2,00%
1,00%
0,00%
40000 50000 60000 70000 80000 90000 100000 110000 120000 130000
-1,00%
-2,00%
-3,00%
-4,00%
Régime de rotation du rotor de la turbine (tr.min-1)
Figure II-30 : Evolution, en fonction du régime de rotation de la turbine, de la déviation entre les valeurs moyennes
calculées en régime d’écoulement pulsatoire et leur équivalent en régime stationnaire (Nmoteur= 4000tr/min).
132
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
Dans ce chapitre, une comparaison de chaque modèle issu de la bibliographie a été effectuée.
L’architecture de ces deux modèles est similaire, ceux-ci disposant d’un volume 0D pourvu de deux
sections d’écoulement (assimilables à des tuyères) représentant le stator d’une part et le rotor d’autre part.
La mise en équation des deux modèles est en revanche très différente. Le modèle de Payri, destiné à la
modélisation des turbines à géométrie fixe, utilise une transcription mathématique de la turbine très
simplifiée. Par contre, le modèle de Serrano, destiné à la modélisation des turbines à géométrie variable,
est beaucoup plus complexe. Puis, un modèle de puissance a été intégré à chacun d’entre-eux. Les essais
en régime d’écoulement stationnaire ont permis de vérifier que les deux modèles proposés avaient des
résultats équivalents.
Afin des caractériser les modèles en régime d’écoulement pulsé, une étude utilisant une excitation (en
pression) sinusoïdale a été entreprise. L’étude a montré que pour les deux modèles les boucles d’hystérésis
augmentaient fortement, sur tous les paramètres, avec la fréquence des pulsations. Mais le taux de détente
augmentait aussi avec l’augmentation de la fréquence des pulsations laissant suggérer la présence de
phénomènes acoustiques. Une étude spécifique a donc été entreprise révélant que le tube amont associé à
une turbine, a un comportement acoustique proche d’un tube fermé. Ce comportement est qualifié
d’analogue à un tube partiellement fermé, c'est-à-dire fermé du point de vue acoustique mais ouvert du
point de vue de l’écoulement de fluide. En revanche, le tube aval n’influence pas, ou que très peu, la
réponse acoustique du système.
Pour la plupart des conditions testées, les deux modèles ont, du point de vue temporel, des résultats très
similaires. Cependant, le modèle de Payri a tendance à surestimer la boucle d’hystérésis sur la courbe de
débit, traduisant des effets de vidange-remplissage plus importants ayant lieu au sein du volume, par
rapport au modèle de Serrano. En revanche, les résultats sont tout à fait comparables du point de vue des
courbes du rendement total-à-statique de la turbine et des courbes de puissance instantanée.
Mais, les résultats n’étant pas directement comparables aux performances d’une turbine évoluant dans
des conditions d’écoulement stabilisé, une étude qualitative a été menée. Les différences de performances
entre les deux modèles sont relativement faibles. Les deux modèles ont des résultats qui suivent la même
tendance. Une deuxième étude permettant de solliciter le modèle de la turbine sur de plus fortes charges
de pression a été effectuée ; ce qui a permis de mettre en lumière des différences entre ces modèles. D’une
manière générale, quel que soit le niveau des impulsions de pression généré, le débit moyen traversant la
turbine est systématiquement inférieur au débit réduit de référence, pour un taux de détente identique,
issu du champ des débits de la turbine. Le rendement moyen présente une évolution beaucoup plus
aléatoire dépendant assez fortement du niveau de pression moyen et du régime de rotation du rotor de la
turbine. Contrairement au comportement du débit réduit moyen, la puissance moyenne a toujours été
évaluée supérieure à la puissance stationnaire, pour un taux de détente moyen identique en régime
permanent.
133
Chapitre II - Description et analyse des modèles bibliographiques
134
Chapitre III – Description et analyse des
modèles développés.
Suite aux résultats obtenus dans le précédent chapitre, il apparaît nécessaire de concevoir un
nouveau modèle. Une première étape consiste à étendre le champ caractéristique de la turbine.
Une méthode d’extrapolation des champs est donc présentée.
Par la suite, une description détaillée du nouveau modèle est effectuée. Une étude numérique
analogue à celle présentée dans le chapitre précédent va ainsi permettre de définir les atouts de
cette nouvelle modélisation.
135
Chapitre III - Description et analyse des modèles développés
Lors de mon travail de recherche, trois modèles distincts ont été développés et sont dédiés à la simulation
des performances d’une turbine de suralimentation. L’objectif principal de ces modèles est de simuler
l’incidence de la turbine sur la réponse acoustique des tubulures d’échappement moteur, et de calculer les
performances de la turbine en écoulement pulsé. Pour cela, plusieurs modèles ont été implémentés dans un
code FORTRAN afin d’évaluer les performances de chacun d’eux.
Le premier modèle, le modèle « carto » utilise l’interpolation directe d’une cartographie de turbine
en fonction des paramètres choisis pour le recalage. Ce modèle est composé de trois ensembles/sous-
modèles ; un tube amont [admission] à la turbine (1D), un tube aval [échappement] à la turbine (1D) et la
turbine elle-même (0D). Dans le cas présent la turbine est considérée comme une simple singularité.
Le second modèle développé, désigné modèle de vidange-remplissage (VR), est une extrapolation du
modèle « Carto ». En effet, comme ce dernier, la condition permettant de calculer le débit d’air traversant la
turbine est directement interpolée de la cartographie de la turbine en fonction des paramètres de recalage. Ce
modèle est aussi composé de trois ensembles ; un tube amont [admission] à la turbine (1D), un tube aval
[échappement] à la turbine (1D) et la turbine (0D). Cependant ici, le modèle de turbine n’est plus une simple
singularité mais un ensemble « volume 0D + restriction » ; le volume étant placé à l’amont de la restriction.
L’adjonction d’une capacité permet ainsi de prendre en compte les effets de volume apparaissant lors
d’écoulements instationnaires dans les éléments volumiques (notamment la volute de la turbine). Ainsi,
comme présenté dans les modèles bibliographiques les plus récents, la prise en compte des effets de volume
pourrait conduire à une meilleure prédiction du comportement de la turbine en régime d’écoulement pulsé.
Enfin, le dernier modèle, appelé modèle de « turbine 1D », reprend le principe d’interpolation directe
des champs et sur le raccordement de deux éléments 1D (tubes d’admission et d’échappement) au modèle de
turbine. La différence consiste dans le remplacement du volume 0D en un volume 1D équivalent.
La résolution des équations de la dynamique des gaz des éléments unidimensionnels (1D) passe par
l’utilisation d’un schéma de calcul numérique (Harten-Lax-Leer). Par ailleurs, l’écoulement est considéré
comme étant unidimensionnel, instationnaire, isentropique et non-visqueux ; de plus, la section des éléments
1D est considérée comme constante sur toute leur longueur.
L’étude des phénomènes ayant lieu dans chaque tube, ceci impose de connaître les conditions aux
limites pour ces derniers ; cela passe par des conditions aux limites de type extrémité ouverte et des
conditions de raccordement pour la liaison à la turbine. La résolution du système d’équations à chaque
condition limite, peut s’effectuer par deux méthodes différentes ; la méthode des caractéristiques (Variables
de Riemann) et par la méthode des domaines/points fictifs (méthode maillée). C’est cette dernière, qui a été
utilisée pour le codage de ce modèle de turbine.
136
Chapitre III - Description et analyse des modèles développés
Etape 1 : le taux de détente critique est évalué pour chaque courbe caractéristique du débit réduit, aux
différentes iso-vitesses, et pour une position de géométrie variable fixe. Pour l’iso-vitesse
N turb = 0 tr. min −1 , la turbine se comporte comme une tuyère et son taux de détente critique associé est
exprimé par :
γ
P* γ + 1 γ −1
τ crit = e = (III-1)
Ps crit 2
Etape 2 : On pose que le taux de détente corrigé s’exprime comme une équation linéaire fonction du taux
de détente réel (égal à celui mesuré sur banc d’essais), tel que :
τ crg (τ p ) = A p ( N turb ).τ p + B p (N turb ) (III-2)
Avec ∀N turb : τ P = 1 → τ crg = 1 et τ crg ( ) crit
= τ crit .
Les coefficients AP ( N turb ) et B P ( N turb ) sont définis à partir d’une régression polynomiale (degré 2 pour
mon cas), illustré par la Figure III-1, effectuée dans le champ d’évolution des paramètres A et B de nos
droite définissant le taux de détente corrigé pour une iso-vitesse donnée.
1,2 0,7
1 0,6
0,5
0,8
Coefficient Ap
Coefficient Bp
0,4
0,6
0,3
0,4
0,2
0,2
0,1
0 0
0 20000 40000 60000 80000 100000 120000 140000 160000 180000 0 20000 40000 60000 80000 100000 120000 140000 160000 180000
-1 -1
Nturb (tr.min ) Nturb (tr.min )
137
Chapitre III - Description et analyse des modèles développés
Etape 3 : maintenant que le taux de détente corrigé est défini pour toutes les iso-vitesses (comprises entre
0 et 200 000tr/min), nous devons définir la section efficace du col de la tuyère. En effet, nous pouvons
caractériser l’évolution du débit réduit via les équations de Barré de St Venant comme suit :
γ
2
2γ 1 γ 1
.
γ −1
Qmred = S eff . . quand τ crg < τ crit (III-3)
γ − 1 τ crg τ
crg
γ +1
2 γ −1
Qmred = S eff . γ quand τ crg > τ crit (III-4)
γ +1
Pour recaler les valeurs de la section efficace, deux paramètres sont utilisés, le taux de détente corrigé et
la vitesse de rotation de la turbine. Les valeurs des sections efficaces sont déduites de manière à ce que les
débits réduits issus des mesures correspondent aux débits réduits calculé via les équations de Barré de St
Venant. A partir de ces valeurs, une courbe de tendance de degré 2 a été construite, laquelle permettant
d’obtenir un bon compromis entre simplicité et précision. On a donc une équation d’évolution de S eff telle
que :
S eff = A1 .N turb
2
+ A2 .N turb + A3 (III-5)
Ainsi, tous les paramètres permettant l’extrapolation des champs des débits de la turbine sont définis. La
Figure III-2 ci-dessous, illustre une partie des résultats obtenus ; ainsi en pointillé épais sont représentés les
relevés du constructeur et en trait plein les extrapolations réalisées pour chaque iso-vitesse.
0,6
0,5
0,4
QmRed
0,3
0
1 1,2 1,4 1,6 1,8 2 2,2 2,4 2,6 2,8 3
Pe* / Ps
Figure III-2 : Extrapolation du champ caractéristique des débits réduits (VGT Fermée)
138
Chapitre III - Description et analyse des modèles développés
Bien sûr dans le cas où le rotor est immobile, aucune puissance ne peut être générée donc dans ce cas
nous aurons ∆h * = 0 . Par ailleurs, il est possible de faire la même observation en termes de débit ; si le
débit est nul, la puissance récupérée est forcément nulle. Connaissant tout cela, nous pouvons alors
déterminer le point d’origine des coefficients Ae et Be ; tel que Ae (0 ) = 0 et Be (0 ) = 0 . Ainsi, comme
illustré sur la Figure III-3, nous pouvons tracer l’évolution des coefficients Ae et Be en fonction de la
vitesse de rotation du rotor de la turbine.
1,2E+06 -1
Nturb (tr.min )
0 20000 40000 60000 80000 100000 120000 140000 160000 180000
0,0E+00
1,0E+06
-5,0E+04
-1,0E+05
8,0E+05
Coefficient Ae
-1,5E+05
Coefficient Be
6,0E+05 -2,0E+05
-2,5E+05
4,0E+05 -3,0E+05
-3,5E+05
2,0E+05
-4,0E+05
-4,5E+05
0,0E+00
0 20000 40000 60000 80000 100000 120000 140000 160000 180000 -5,0E+05
-1
Nturb (tr.min )
Figure III-3 : Evolution des coefficients Ae(Nturb) et Be(Nturb) par rapport au régime de rotation du rotor de la turbine.
Il est également possible de déterminer le changement isentropique spécifique d’enthalpie directement via
les conditions d’entrée / sortie aux bornes de la turbine, tel que :
γ −1
1 γ
∆his = 1 − .Cp.Te
*
(III-7)
τ P
Nous pouvons alors déterminer les valeurs du rendement pour l’extrapolation via la formule classique :
∆h *
ηT = (III-8)
∆hIs*
139
Chapitre III - Description et analyse des modèles développés
0,7
0,6
0,5
Rendement Total-à-statique
0,4
0,3
0
1 1,2 1,4 1,6 1,8 2 2,2 2,4 2,6 2,8 3
Pe* / Ps
Les résultats présentés sur la Figure III-4 montrent une très bonne corrélation entre les valeurs extrapolées
et les données expérimentales pour les régimes supérieurs à 100 000tr/min. Cependant pour des vitesses de
rotation inférieures à 100 000tr/min, les valeurs des rendements sont assez largement sous-estimées. Cela
vient surtout du fait qu’il n’y a pas de données expérimentales pour ces basses vitesses, cela a d’autant plus
de poids que c’est pour ces bas régimes que la sensibilité du calcul du rendement est maximale. En cause, la
zone d’utilisation et la capacité de travail restreinte de la turbine pour ces faibles vitesses de rotation.
C’est pourquoi, j’ai mis au point un algorithme curatif, basé sur la notion de gain, permettant de résoudre
ce problème de manière empirique par l’utilisation des valeurs moyennes. Ainsi, en comparant la valeur
moyenne du rendement de chaque groupement de points de chaque iso-vitesse (d’un régime inférieur à
100 000 tr/min), par rapport aux valeurs moyennes issues des valeurs extrapolées, il peut être défini un
facteur correctif Ke permettant de corréler fidèlement les valeurs extrapolées aux mesures. L’expression pour
le calcul du rendement moyen issu des données expérimentales s’écrit :
∑τ (i ) ⋅η (i )
P T −s
ηT −s = i =1
n
(III-9)
∑τ (i )
i =1
P
140
Chapitre III - Description et analyse des modèles développés
De même, l’expression pour le calcul du rendement moyen issu des valeurs extrapolées s’écrit :
η T − s (Qmred ) ⋅ dτ P
1 L max
ηT −s =
τ P (L min ) − τ P (L max ) ∫L min
(III-10)
Où les valeurs L min et L max correspondent aux valeurs limites (bornes) minimales et maximales
(taux de détente minimal et au taux de détente maximal, établis à partir du nuage de points des mesures ou
définis par l’opérateur) entre lesquelles l’intégration doit être effectuée. Pour le cas présent, il a été choisi
d’utiliser une forme de calcul itératif (intégration numérique avec la méthode de Simpson), plus simple à
mettre en place lorsque les valeurs extrapolées sont déjà calculées. Ayant les deux valeurs moyennes de
chaque groupements de données, il est possible d’extraire un coefficient correctif tel que :
η T − s (mesures )
Ke = (III-11)
η T − s (extrapolation )
Le coefficient K e permet de corriger les paramètres Ae et Be , et ainsi de recaler les valeurs extrapolées
avec les mesures. A partir des nouveaux paramètres Ae et Be , il est possible de définir de nouvelles courbes
polynomiales retraçant l’évolution des fonctions Ae ( N turb ) et Be ( N turb ) (voir annexe B). Par ailleurs, les
résultats présentés sur la Figure III-5 illustrent l’amélioration de la corrélation entre les valeurs mesurées et
les valeurs extrapolées. Bien entendu pour appliquer cette méthode il est nécessaire de disposer de données
expérimentales. Ainsi, pour ces champs de données caractéristiques, l’extrapolation n’est pas exploitable
pour les régimes de rotations inférieurs à 69 500tr/min.
0,7
0,6
0,5
Rendement Total-à-statique
0,4
0,3
0
1 1,2 1,4 1,6 1,8 2 2,2 2,4 2,6 2,8 3
Pe* / Ps
Figure III-5 : Extrapolation corrigée du champ caractéristique des rendements T-s de la turbine.
141
Chapitre III - Description et analyse des modèles développés
La qualité du résultat de la simulation étant hautement dépendante de la qualité des données et donc de
l’extrapolation, un soin particulier a été apporté à cette étude. Le haut degré de corrélation entre les données
extrapolées et les résultats des mesures permet de garantir des résultats numériques fiables, ne serait-ce que
pour les simulations effectuées en régime stabilisé, les résultats des simulations instationnaires n’étant pas
directement comparables aux champs caractéristiques de la turbine.
0 1 Maillage
Figure III-6 : Représentation du maillage et des conditions d’écoulement du tube d’admission de la turbine.
L’algorithme numérique résolvant les équations de la dynamique des gaz pour les points [1] à [M+1], le
passage au pas de temps suivant s’appuie sur les points fictifs [0] et [M+2]. Ainsi pour définir un écoulement
entrant à travers une extrémité ouverte, nous pouvons écrire :
ρ 0; A .u 0; A .S 0; A = ρ1; A .u1; A .S1; A (III-12)
142
Chapitre III - Description et analyse des modèles développés
γ −1
a 02; A + .u 02; A = a exct
2
(III-13)
2
P0; A Pexct
γ
= γ
(III-14)
ρ 0; A ρ exct
Les équations de fermeture du système sont : l’équation des gaz parfait et l’équation de célérité du son.
La résolution de l’équation bilan du système, l’équation (III-15), consistant à estimer la masse volumique
au point fictif, doit être effectuée en utilisant un algorithme implicite comme l’algorithme de Newton-
Raphson par exemple.
Pexct γ −1
γ ⋅ ρ 01+γ + ⋅ ρ12 ⋅ u12 − aexct
2
⋅ ρ 02 = 0 (III-15)
ρ exct 2
Les conditions qui définissent un écoulement sortant à travers l’extrémité ouverte d’un tube s’écrivent
comme :
ρ 0; A .u 0; A .S 0; A = ρ1; A .u1; A .S1; A (III-16)
P0; A = Pexct (III-17)
P0; A P1; A
γ
= (III-18)
ρ 0; A ρ1γ; A
La même méthode est appliquée à l’autre extrémité du tube d’échappement de la turbine. Les paramètres
externes ne sont plus liés à la pression d’excitation du système, mais à l’état atmosphérique. Comme
l’illustre la Figure III-7, l’objectif est de définir les conditions d’écoulement en [M+2] au moyen des valeurs
représentatives de l’état du système au point [M+1] et dans l’atmosphère extérieure.
CL Echappement / Tube
Figure III-7 : Représentation du maillage et des conditions d’écoulement du tube d’échappement de la turbine.
Les conditions qui définissent un écoulement sortant du tube vers l’atmosphère extérieur à travers une
extrémité ouverte, s’écrivent comme :
143
Chapitre III - Description et analyse des modèles développés
Il s’agit dès lors d’une simple réécriture des conditions d’écoulement au point [0] du tube [A]. Ainsi, les
conditions suivantes correspondent au fonctionnement d’un tube à extrémité ouverte avec écoulement
entrant.
On notera qu’il existe une alternative à la méthode des points fictifs, il s’agit de la méthode des
caractéristiques. Cette dernière est généralement bien plus simple à mettre en œuvre ; elle utilise une
formulation non-conservative et fait appel à différents niveaux de simplification. Cette formulation est à
proscrire, généralement, pour les écoulements potentiellement choqués (comme pour les turbines par
exemple).
Ce modèle est très simple de conception puisqu’il s’agit là d’une simple lecture directe des champs
caractéristiques de la turbine, assimilable à une simple singularité. Bien sûr, cette méthode implique
l’utilisation de l’hypothèse d’un comportement quasi-stationnaire de la turbine. Ce modèle zéro-
dimensionnel ne permet pas la prise en compte des effets de vidange-remplissage du fait de l’absence de
volume permettant le stockage de masse de gaz (voir Figure III-8). C’est néanmoins un élément d’analyse
robuste, permettant de comparer les modèles capacitifs et leurs comportements par rapport à un modèle
strictement quasi-statique.
M+1 M+2
0 1
144
Chapitre III - Description et analyse des modèles développés
La mise en équation de condition limite caractérisant l’écoulement sortant du tube [A] et entrant dans la
turbine s’écrit :
PM* +1; A
ρ M + 2; A .u M + 2; A .S M + 2; A = Qm ; TM* +1; A
(III-25)
P1; B
γ −1 γ −1 2
a M2 + 2; A + .u M2 + 2; A = a M2 +1; A + .u M +1; A (III-26)
2 2
PM + 2; A PM +1; A
= (III-27)
ρ Mγ + 2; A ρ Mγ +1; A
De même, la définition de l’écoulement entrant dans le tube [B], et donc sortant de la turbine, s’écrit de la
manière suivante :
PM* +1; A
ρ 0; B .u 0; B .S 0;B = Qm ; TM* +1; A
(III-28)
P1; B
γ −1 γ −1 2
a 02; B +
2
.u 02;B = a M2 +1; A +
2
(
.u M +1; A − hM* +1; A − h1; B )
Is
.η TS .(γ − 1) (III-29)
Cette dernière relation, l’équation (III-30), implique l’hypothèse de jet à la sortie de la turbine, ainsi nous
supposons que nous avons un jet à filets fluides parallèles et rectilignes. Par ailleurs, la fermeture du système
s’effectue, comme pour les autres cas, en utilisant l’équation des gaz parfait et la célérité du son.
Pour chaque pas de temps du calcul numérique, il est nécessaire de déterminer la valeur du débit réduit
traversant la turbine. Afin de connaître la valeur de débit réel qu’il est nécessaire d’appliquer aux conditions
limites entre les tubes et la turbine, la relation de similitude sur les valeurs de débit est utilisée :
Ces valeurs sont calculées à partir des champs de débit extrapolés dont la méthode a été présentée dans le
paragraphe III.1. -
Pour le cas de refoulement, la même méthodologie est appliquée, le résultat peut être estimé à partir d’un
simple changement d’indice. Ainsi, les conditions limites à la singularité, pour un écoulement entrant dans le
tube [A] correspondent à une sortie de type jet libre.
PM* +1; A *
ρ M + 2; A .u M + 2; A .S M + 2; A = Qm ; TM +1; A (III-32)
P
1; B
145
Chapitre III - Description et analyse des modèles développés
γ −1 γ −1
a M2 + 2; A + .u M2 + 2; A = a M2 +1; A + .u M2 +1; A (III-33)
2 2
PM + 2; A = PM +1; A (III-34)
Les conditions limites suivantes correspondent à un écoulement sortant du tube [B], et entrant dans la
turbine sans perte d’énergie et de masse, et selon une transformation à entropie constante ; la mise en
équation du système s’écrit :
PM* +1; A *
ρ 0; B .u 0; B .S 0;B = Qm ; TM +1; A
(III-35)
P1; B
γ −1 2 γ −1 2
a 02; B + .u 0; B = a12; B + .u1;B (III-36)
2 2
P0; B P1; B
γ
= γ (III-37)
ρ 0; B ρ1; B
Chaque système d’équations d’ordre 2 est résolu grâce à l’utilisation de l’algorithme de Newton-Raphson.
Le calcul des conditions d’écoulement est effectué à chaque pas de temps.
Comme signalé précédemment, ce modèle n’offre pas la possibilité de prendre en compte les phénomènes
de stockage et de vidange ayant lieu à l’intérieur des éléments volumiques de la turbine. Pour palier ce
défaut, il a été développé deux modèles supplémentaires.
Le comportement quasi-stationnaire d'un étage de turbine de turbocompresseur ne peut pas être vérifié
dès lors que la fréquence des pulsations devient significative. En effet, lorsque la vitesse du moteur augmente
la fréquence des pulsations augmente créant ainsi une transition progressive vers l'instabilité de
fonctionnement. D’ailleurs, il est difficile et assez subjectif d’établir un indicateur fiable et performant de
l’instabilité de l’écoulement dans les turbines de turbocompresseurs. Bien qu’il existe certains outils comme
le nombre de Strouhal, le nombre de Womersley ou encore la fréquence réduite, l’utilisation de ces outils,
parfois modifiés selon l’application, est très limitée aux comparaisons des résultats inter-modèles ou entre les
résultats des modèles et les essais sur banc dynamique. En outre, cette approche n’est pas en mesure
d'identifier une transition entre les différentes phases dynamiques de l’écoulement des gaz. L’idée fut donc
de créer un modèle capable d’isoler le phénomène de vidange-remplissage.
146
Chapitre III - Description et analyse des modèles développés
• Le volume d'air (volute), situé avant les parties actives (stator + rotor), agit comme un réservoir
qui peut accumuler et relâcher de la masse de fluide sur un cycle de pulsation. Mais en plus de ce
processus de vidange-remplissage, il y a une influence additionnelle des effets dynamiques des
ondes sur les éléments longitudinaux. Ces deux effets déterminent le comportement dynamique
de l'écoulement entrant dans le rotor et donc la puissance qu'il produit.
• Pour les gammes de fréquences rencontrées dans un moteur à combustion interne, la montée en
pression est trop rapide pour permettre l'accumulation totale de la masse de fluide. Cette création
d'hystérésis entre la pression et le débit masse peut produire une boucle caractéristique qui peut
entourer la ligne caractéristique de fonctionnement quasi-stationnaire.
Ce modèle permet l’analyse des deux types de phénomènes mis en évidence sur les turbines fonctionnant
en régime d’écoulement pulsé. En effet, en identifiant les conditions pour lesquelles le modèle de vidange-
remplissage ne peut plus faire double emploi vis-à-vis du modèle 1D (cf. §III.2.4. -), la transition vers une
instabilité, due aux effets dynamiques des gaz, peut être détectée.
147
Chapitre III - Description et analyse des modèles développés
En reprenant l’architecture présentée sur la Figure III-8 et en réécrivant les équations de la dynamique des
gaz afin de les coupler au modèle de volume 0D, nous pouvons définir au point [M+2] du tube [A], pour un
écoulement sortant du tube [A] et entrant dans le volume relatif à la volute de la turbine et entrant dans la
turbine ; le système d’équation suivant :
Cette dernière relation implique l’hypothèse d’un jet à filets fluides parallèles et rectilignes. Pour le reste,
nous pouvons aussi définir l’expression dynamique de l’écoulement entrant dans le tube [A], sortant de la
volute, comme suit :
Avec Cd égal à l’unité (sinon, une réécriture du modèle est nécessaire). Le modèle de la turbine est
décomposé en deux parties, la première étant le volume et la seconde, la restriction.
Modélisation du volume 0D :
Pour définir les conditions aux limites du volume intermédiaire, le bilan de masse, le bilan d’énergie
et l’équation d’état des gaz parfaits suffisent à résoudre le modèle de volume 0D en permettant de déterminer
la pression, la masse et la température à chaque instant.
mvol ⋅ r ⋅ Tvol
PVol = (III-46)
Vvol
Lors des phases dynamiques, il est possible d’avoir une opposition des vitesses d’écoulement aux bornes
du volume. C’est pour cela que dans l’équation (III-45), le bilan d’énergie transférée par l’écoulement est
désigné succinctement par la différence entre puissance totale entrante et puissance totale sortante.
148
Chapitre III - Description et analyse des modèles développés
Puissances / Sens de
U>0 U<0
l’écoulement
dm stator dm stator
W& e *
hstator ⋅ *
hvol ⋅
dt dt
dm rotor dm rotor
W& s *
hvol ⋅ *
hrotor ⋅
dt dt
Tableau III-1 : Calcul des niveaux d'enthalpie en fonction du sens d'écoulement du fluide.
Ainsi noté, en utilisant les expressions présentées dans le Tableau III-1, il est possible de caractériser le
comportement du volume intermédiaire pour tous les cas d’écoulement. L’expression (III-45) est la
combinaison de la première loi de la thermodynamique, appliquée au volume, et de la loi des gaz parfait
(eq.(III-46)). Ainsi, la résolution des équations de la dynamique des gaz dans le volume implique de résoudre
l’équation différentielle (III-45) avec l’aide de l’expression (III-44) ; laquelle peut être résolue par diverses
méthodes numériques telles que la méthode d’Euler ou la méthode de Runge-Kutta par exemple.
Plusieurs méthodes ont été testées, car dans un premier temps les méthodes les plus rapides et les plus
simples ont permis de valider le codage du modèle de volume ; ensuite une optimisation a été nécessaire,
convergent vers des schémas numériques plus complexes, afin de garantir une précision suffisante.
Le premier schéma de calcul utilisé est la méthode d’Euler. Il existe deux types de méthode d’Euler, la
méthode explicite et la méthode implicite. La méthode numérique (III-48) est dite explicite car la valeur de
TVol à la date n + 1 peut être déterminée explicitement à partir de la valeur de TVol à la date n . La méthode
implicite (III-49) définit implicitement la valeur de TVol (n + 1) , imposant (sauf pour de rares cas particuliers)
de résoudre l’expression (III-49) à l’aide d’une méthode itérative (à l’instar de l’algorithme de Newton-
Raphson). La méthode d’Euler présente l’avantage d’être simple et très rapide, mais elle induit une erreur
proportionnelle au pas d’itération, une erreur qui se propage rapidement et continuellement. Ainsi, plus le
nombre d’itération est grand, plus l’erreur au pas de temps final est importante.
dTvol
= f (t ; TVol ) (III-47)
dt
TVol (n + 1) = TVol (n ) + ∆t ⋅ f (t n ; TVol (n )) (III-48)
TVol (n + 1) = TVol (n ) + ∆t ⋅ f (t n +1 ; TVol (n + 1)) (III-49)
Pour remédier en partie à ce problème, il est possible d’utiliser un schéma de type prédicteur-correcteur
consistant à fait d’abord une prédiction de TVol (n + 1) à l’aide du schéma explicite (eq.(III-50)), puis une
correction à l’aide du schéma implicite (eq.(III-51)).
(
TVol (n + 1) = TVol (n ) + ∆t ⋅ f t n +1 ; TVol (n + 1)
~
) (III-51)
149
Chapitre III - Description et analyse des modèles développés
La qualité des résultats obtenus n’étant pas tout à fait satisfaisante, d’autres solutions ont été prospectées.
Le premier choix concerne le schéma le plus communément utilisé pour résoudre les équations différentielles
ordinaires, le schéma de Runge-Kutta. Ce dernier permet de retrouver les bonnes propriétés des schémas de
Taylor (à ordre de développement élevé), sans en présenter les inconvénients (calcul des dérivées successives
de f). L’algorithme utilisé pour la résolution du modèle de volume est le schéma de Runge-Kutta d’ordre 4,
lequel est le plus utilisé pour les applications aux sciences de l’ingénieur.
Le principe de base repose sur la même méthode que celle d’Euler, à la différence près que Runge-Kutta
pondère sa solution via les coefficients k i . Le système d’équation ci-dessous (eq.(III-52) à (III-56)) illustre
la méthode de Runge-Kutta d’ordre 4, qui a été choisie pour la résolution du système d’équations du volume
0D.
La solution de TVol au temps n + 1 , à partir de l’équation différentielle (III-45), est définie en utilisant le
schéma de Runge-Kutta d’ordre 4, telle que :
Nous pouvons remarquer que le principe de la méthode Runge-Kutta est d’estimer la valeur approchée de
TVol (n + 1) par la somme de la valeur actuelle TVol (n ) et du produit de la taille du pas de temps ∆t par la
pente moyenne estimée.
Dans un deuxième temps, ou plutôt en parallèle, afin d’améliorer encore la vitesse et la précision du
calcul, une routine permettant de résoudre analytiquement l’équation différentielle (III-45), mais de manière
discrète, a été implémentée dans le code de calcul. Le processus impose d’opérer d’une manière particulière
car le pas de temps d’itération dépend du pas de temps utilisé par l’algorithme HLL de résolution des
éléments 1D (tubes). De fait, cette méthode nécessite de poser quelques hypothèses, l’équation (III-44) est
supposée constante à chaque pas de temps d’itération, il en est de même pour le bilan d’énergie égal à
γ −1
r.mvol
[ ]
⋅ H e* − H s* = (Cte )t ; il s’agit des mêmes hypothèses que celles utilisées implicitement avec les
schémas numériques précédents. Ainsi simplifiée, l’équation différentielle non-linéaire devient une équation
différentielle ordinaire (III-57), dont la résolution devient relativement simple.
150
Chapitre III - Description et analyse des modèles développés
′ = A − B ⋅ TVol
TVol (III-57)
TVol (t ) = C ⋅ e − B⋅t +
A
(III-58)
B
La constante d’intégration est résolue en posant le problème aux conditions initiales tel que :
TVol (0 ) = C +
A A
C = TVol _ 0 − (III-59)
B B
Or cette équation n’est valable, du fait des hypothèses précédentes, que sur un seul pas de temps. Il est
donc nécessaire de la discrétiser afin de la rendre utilisable :
A
[
TVol (n + 1) = TVol (n ) ⋅ e − Bn ⋅∆t + ⋅ 1 − e − Bn ⋅∆t ] (III-61)
B n
Ainsi exprimée, l’équation (III-61) permet de trouver explicitement la valeur de TVol à la date n + 1 à
partir de la valeur de TVol , et des coefficients A et B, à la date n . Au final, les pas de temps utilisés par le
code étant extrêmement petit, la différence entre les résultats obtenus avec la méthode de Runge-Kutta et
avec la méthode analytique, sont extrêmement faibles. Le choix s’est porté sur la méthode analytique
discrète, parfois plus connue sous le nom de méthode exponentielle d’Euler, car elle permet d’avoir un très
bon compromis entre l’erreur de calcul et le temps de calcul.
151
Chapitre III - Description et analyse des modèles développés
γ −1
a 02; B +
2
.u 02;B = aVol
2
(
− hVol
*
− h1; B )
Is
.η TS .(γ − 1) (III-63)
Cette dernière relation implique l’hypothèse de jet à la sortie de la turbine, ainsi nous supposons que nous
avons un jet à filets fluides parallèles et rectilignes.
De même, les conditions limites à la restriction, pour un écoulement sortant, correspondent à une
condition de type jet libre à filets fluides parallèles. Le système est décrit comme suit :
152
Chapitre III - Description et analyse des modèles développés
M+1 M+2
M+1 M+2
CL Turbine / Tube [B]
0 1
Tube 1D - d’Echappement [B]
0 1
4 ⋅ VVolute _ Réelle
LVolute _ Modèle = (III-68)
π ⋅ ØTube
2
La condition limite de jonction entre le tube d’admission [A] et la volute est une jonction parfaite (sans
pertes de charge singulière, sans recirculation,…) c'est-à-dire qu’il y a une égalité parfaite entre les
conditions d’écoulements à la maille M du tube [A] avec celles du point fictif 0 de la volute et les conditions
d’écoulement à la maille 2 de la volute avec celles à la maille M+2 du tube [A]. Cela implique une
conservation totale du débit masse, du bilan de quantité de mouvement et de conservation de l’énergie entre
la maille M+1 du tube [A] et la maille 1 de la volute.
La condition limite entre le modèle de turbine et le tube d’échappement [B] permet de conditionner le
paramètre de débit traversant la turbine et le rendement instantané de cette dernière. Le codage de cette partie
reprend l’approche utilisée pour le modèle quasi-stationnaire (III.2.2. -).
153
Chapitre III - Description et analyse des modèles développés
Comme pour la partie présentée dans le Chapitre II, ce paragraphe traite de plusieurs cas de
fonctionnement de la turbine. Les simulations réalisées en régime d’écoulement permanent servent à vérifier
la fidélité du modèle de turbine par rapport aux champs des valeurs caractéristiques établies dans les mêmes
conditions de fonctionnement. Alors que les simulations réalisées en régime d’écoulement instationnaires
visent à estimer de manière cohérente les performances de la turbine et leurs relations avec différents
paramètres de fonctionnement.
Les essais en régime d’écoulement stationnaire ont été réalisés pour une gamme de pression totale à
l’admission allant de 120 000 à 350 000 Pa, par pas de 10 000 Pa ; avec une vitesse de rotation de l’arbre de
la turbine N turb = 120 000tr. min −1 . A chaque pas de pression les valeurs du débit d’entrée et du débit
sortie du modèle de turbine sont calculées. Lorsqu’elles répondent aux conditions choisies (résidu inférieur à
10-8) la valeur est enregistrée et la routine passe au pas suivant.
0,6
0,5
0,4
QmRed
0,3
Cartographie Turbine
0,1
0
1 1,5 2 2,5 3 3,5
Pe* / Ps
Figure III-11 : Champs des débits réduits calculés par les modèles développés au laboratoire ; VGT=0%.
La Figure III-11 illustre la très bonne fidélité du modèle, en régime d’écoulement stationnaire, entre les
valeurs de la cartographie et les valeurs modélisées. Les trois modèles ayant exactement les mêmes
performances en stationnaire, une seule courbe (relative au modèle pourvu du volume 0D) a été tracée.
154
Chapitre III - Description et analyse des modèles développés
6,00E-01
5,00E-01
4,00E-01
Rendement Total-à-Statique
3,00E-01
2,00E-01
Cartographie Turbine
0,00E+00
1 1,5 2 2,5 3 3,5
Pe* / Ps
Figure III-12 : Champs des rendements T-s calculés par les modèles développés au laboratoire ; VGT=0%.
Avec la même routine que précédemment, il est possible de tracer l’évolution du rendement total-à-
statique de la turbine. La Figure III-12 montre les résultats de ces essais réalisés en régime stationnaire.
Comme pour le débit réduit, la fidélité du modèle entre les valeurs simulées et les valeurs réelles mesurées
sur banc, est excellente. La petite différence obtenue pour un taux de détente de 1,3 provient simplement
d’un pas de pression trop important. Ces modèles retranscrivent parfaitement le comportement d’une turbine
soumise à un régime d’écoulement stationnaire ; la suite de cette section présente leurs performances en
régime d’écoulement instationnaire.
155
Chapitre III - Description et analyse des modèles développés
Lors des simulations de fonctionnement de la turbine en régime d’écoulement pulsé, plusieurs types
d’oscillation de pression ont pu être testés. Les ondes de pression de type sinusoïdale permettent, par leur
nature d’onde harmonique simple, de mettre en lumière les interactions entre les phénomènes de résonance
acoustique et les effets de l’écoulement gazeux. Ce type de simulation peut aussi convenir à la modélisation
des performances liées au comportement d’une turbine en sortie d’un moteur multicylindre. Les ondes de
type « cloche » permettent une correspondance et une appréciation plus correcte du comportement d’une
turbine fixée à la tubulure d’échappement d’un moteur à combustion interne (monocylindre
particulièrement).
Les détails des simulations sont présentés dans le Tableau III-2 ci-dessous.
La Figure III-13 illustre l’évolution du débit réduit admis par la turbine en fonction des quatre fréquences de
pulsations présentées : 80Hz , 60Hz, 40Hz et 20Hz correspondent respectivement à des régimes de 2400,
1800, 1200 et 600tr.min-1 pour un moteur 4 temps disposant de 4 cylindres avec un collecteur d’échappement
de forme 4-en-1. Comme pour la comparaison des modèles de Payri et al.[101] et Serrano et al. [204], la
gamme de fréquence de pulsation moteur à été choisie car elle se situe dans la zone principale de travail des
moteurs quatre cylindres Diesel d’automobile (sauf pour le régime 600tr.min-1 servant à analyser l’influence
d’une très basse fréquence de rotation). Tandis que les valeurs des longueurs des tubes d’admission et
d’échappement ont été choisies de manière à ne pas trop différer de ceux utilisés sur le banc d’essais (qui
sera présenté dans le chapitre 4). Sur cette figure, les résultats issus du modèle quasi-statique ne sont pas
exposés, car ils ne présentent pas d’intérêt particulier pour l’analyse de ces résultats.
156
Chapitre III - Description et analyse des modèles développés
0,8 0,7
0,7
0,6
0,6
0,5
0,5
0,4
QmRed
QmRed
0,4
0,3
0,3
0,2
0,2 Régime Permanent
Régime Permanent
QmRed Modèle Volute 1D
QmRed Modèle Volute 1D
0,1 QmRed Modèle Volute 0D
0,1 QmRed Modèle Volute 0D
0 0
1 1,2 1,4 1,6 1,8 2 2,2 2,4 2,6 2,8 3 1 1,2 1,4 1,6 1,8 2 2,2 2,4 2,6 2,8 3
Pe* / Ps Pe* / Ps
0,5 0,5
0,4 0,4
QmRed
QmRed
0,3 0,3
0,2 0,2
0 0
1 1,2 1,4 1,6 1,8 2 2,2 2,4 2,6 2,8 3 1 1,2 1,4 1,6 1,8 2 2,2 2,4 2,6 2,8 3
Pe* / Ps Pe* / Ps
Figure III-13 : Evolution du débit réduit admis, en fonction du taux de détente, pour les fréquences de 80,60,40 et 20Hz.
La Figure III-13, montre nettement l’évolution de la boucle d’hystérésis en fonction de la fréquence des
pulsations de pression. A 20Hz, cette boucle d’hystérésis est assez contenue, et une très faible différence est
visible entre les deux types de modélisation volumique de la turbine. La boucle d’hystérésis issue du modèle
pourvu d’un volume 1D se révèle être très proche de celle issue du modèle pourvu d’un volume 0D.
L’augmentation de la fréquence de pulsation entraine une augmentation non-négligeable de la boucle
d’hystérésis. A 80Hz, la boucle décrit quasiment un cercle. Ce phénomène provient du fait que ces deux
modèles, et contrairement aux deux modèles bibliographiques testés, sont pourvus d’une entrée libre c'est-à-
dire sans perte de charge ou restriction de débit en entrée. Cette option a pour effet de rendre le modèle
fortement dépendant des éléments de liaisons (tubes) d’une part, et de ne pas limiter les mouvements de
masse de fluide d’autre part. Par ailleurs, lorsqu’un système entre en résonance, l’onde de pression et l’onde
de vitesse sont en quadrature de phase ; ainsi dans ce cas précis, le diagramme pression / débit fournit un
cercle parfait. En connaissance de cela, la fréquence de pulsation de 80Hz est très proche de la fréquence de
résonance du système. L’élément le plus notable est que le type de modèle utilisé reproduit convenablement
la fréquence de résonance du système.
Par contre, du point de vue de l’amplitude des variations du taux de détente, les deux modèles ont des
résultats assez semblables, et cela pour toutes les fréquences de pulsation testées.
157
Chapitre III - Description et analyse des modèles développés
0,6 0,6
0,5 0,5
0,4 0,4
Rend T-s
Rend T-s
0,3 0,3
Régime Permanent
Rend T-s Modèle Volute 1D
0,2 0,2 Rend T-s Modèle Volute 0D
Régime Permanent
Rend T-s Modèle Volute 1D
0,1 0,1
Rend T-s Modèle Volute 0D
0 0
1 1,2 1,4 1,6 1,8 2 2,2 2,4 2,6 2,8 3 1 1,2 1,4 1,6 1,8 2 2,2 2,4 2,6 2,8 3
Pe* / Ps Pe* / Ps
0,5 0,5
0,4 0,4
Rend T-s
Rend T-s
0,3 0,3
0,2 0,2
0 0
1 1,2 1,4 1,6 1,8 2 2,2 2,4 2,6 2,8 3 1 1,2 1,4 1,6 1,8 2 2,2 2,4 2,6 2,8 3
Pe* / Ps Pe* / Ps
Figure III-14 : Evolution du rendement total-à-statique, en fonction du taux de détente, pour les fréquences de 80, 60, 40
et 20Hz.
Concernant le rendement de la turbine, Figure III-14, les résultats sont très proches dans l’ensemble. A
20Hz, le modèle 1D évalue des valeurs de rendement légèrement supérieures à celles obtenues avec le
modèle 0D et celles issues de la courbe caractéristique issue de la cartographie de la turbine, mais
l’amplitude des variations de rendement et de taux de détente sont similaires. A partir de 40Hz, une légère
divergence apparaît : aux faibles taux de détente le rendement calculé par le modèle 1D est légèrement
supérieur au modèle 0D qui suit la courbe quasi-stationnaire. De plus, l’hystérésis aussi est sensiblement plus
important avec le modèle 1D qu’avec le modèle 0D ; mais cette tendance est complètement atténuée pour la
fréquence de 60Hz. Mais pour tous les cas, le rendement prédit par le modèle ayant un volume 1D est
supérieur, aux plus faibles taux de détente, au rendement établi par le modèle pourvu d’un volume 0D. Cette
tendance est clairement due à la différence physique entre les deux modèles. C’est-à-dire que pour le modèle
pourvu d’un volume 1D, le temps de transport de l’onde de pression dans la volute n’est pas négligeable et
induit un déphasage chronique avec la méthode 0D. De plus, un autre paramètre à ne pas négliger est la prise
en compte, pour le modèle 1D, des frottements pariétaux au sein de la volute de la turbine. Mais comme il est
possible de le voir sur les essais numériques en écoulement stationnaire, ce choix n’influence pas de manière
notable les résultats entre chaque modèle.
158
Chapitre III - Description et analyse des modèles développés
3000 2500
2500
2000
2000
1500
1500
1000
1000
Wt Modèle volute 1D
Wt Modèle volute 1D 500
500 Wt Modèle volute 0D
Wt Modèle volute 0D
0 0
1 1,2 1,4 1,6 1,8 2 2,2 2,4 2,6 2,8 3 1 1,2 1,4 1,6 1,8 2 2,2 2,4 2,6 2,8 3
Pe* / Ps Pe* / Ps
2000 2000
Puissance Turbine [W]
1500
Puissance turbine [W] 1500
1000 1000
0 0
1 1,2 1,4 1,6 1,8 2 2,2 2,4 2,6 2,8 3 1 1,2 1,4 1,6 1,8 2 2,2 2,4 2,6 2,8 3
Pe* / Ps Pe* / Ps
Figure III-15 : Evolution de la puissance mécanique de la turbine, en fonction du taux de détente, pour les fréquences de
80, 60, 40 et 20Hz.
Du point de vue de la puissance mécanique récupérée par la turbine, les performances en termes de débit
étant comparables, la dynamique de ce paramètre est fortement dépendante de l’évolution du rendement
instantané. Ainsi à 20Hz et 40Hz, le modèle 1D, comme pour l’estimation du rendement, surestime très
sensiblement la puissance transformée par la turbine. A 60 Hz et 80Hz, cette tendance à la surestimation
globale est uniquement dévolue aux zones à faible taux de détente.
Néanmoins, les ordres de grandeurs et les valeurs minimales et maximales sont très similaires d’un
modèle à l’autre.
Comme pour les simulations présentées dans le Chapitre II, une augmentation croissante de l’amplitude
de variation du taux de détente allant de pair avec l’augmentation de la fréquence peut être observée. Il s’agit
sans doute, comme précédemment, d’un phénomène de résonance acoustique fortement dépendant des
éléments de liaisons. Mais des questions subsistent, l’architecture des modèles a-t-elle un lien prépondérant
dans cette mécanique ? Le choix du degré de développement de la volute (1D / 0D) modifie-t-il les
caractéristiques acoustiques du modèle ?
159
Chapitre III - Description et analyse des modèles développés
La Figure III-16 retrace l’évolution du coefficient des variations de pression dans le tube d’admission à la
turbine, selon la configuration d’essai n°1. Comme pour les cas précédents, les valeurs ont été
adimensionnées par rapport à l’amplitude de variation du signal d’excitation en pression. Clairement, les
modèles pourvus d’un volume entrainent une diminution de la fréquence propre du système ; le modèle
disposant du volume 0D résonne à 120Hz, celui disposant d’un volume 1D résonne à 124Hz alors que le
modèle quasi-statique, dépourvu de volume de stockage, résonne à 155Hz. Si l’on se reporte aux résultats
obtenus pour le modèle de Serrano et al. [204] et le modèle de Payri et al. [101], les fréquences propres des
deux modèles capacitifs ont une fréquence de résonance légèrement inférieure à ces derniers (136Hz et
133Hz respectivement).
Afin de déterminer l’analogie acoustique (tube ouvert, tube fermée, …) des modèles testés, il est
nécessaire de procéder par élimination. Les résultats du cas test n°2 présenté dans la Figure III-17 permettent
de caractériser la tendance acoustique des systèmes étudiés. Ainsi, même si la forme du tracé représentant
l’évolution de l’amplitude des variations de la pression totale d’admission en fonction de la fréquence des
pulsations change beaucoup, les valeurs des fréquences propres de résonance ne sont pas fondamentalement
modifiées. La fréquence propre du modèle de vidange-remplissage (volume 0D) reste de 120Hz, de même
que pour le modèle 1D dont la fréquence stagne à 124Hz ; seul le modèle quasi-statique voit sa fréquence
propre augmenter légèrement pour atteindre 165Hz environ.
Se référant au Tableau II-3, le comportement du système modélisé est assimilable à un tube fermé pour le
modèle quasi-stationnaire, et à un tube partiellement fermé pour les modèles disposant d’un volume de
stockage. Ce comportement avait aussi été constaté avec les modèles issus de la bibliographie. Le modèle de
turbine réagit comme un élément semi-opaque, sous-entendu qu’il ne laisse remonter que très peu
d’informations situées en aval de la condition limite relative à la turbine.
160
Chapitre III - Description et analyse des modèles développés
2,5
Coefficient des variations de pression
1,5
0
0 50 100 150 200
Fréquence des Pulsations (Hz)
Figure III-16 : Evolution du coefficient des variations de la pression totale d’admission pour chaque modèle, pour un
balayage en fréquence allant de 10Hz à 200Hz et pour des conditions de simulations associées au cas n°1.
2,5
Coefficient des variations de pression
1,5
0
0 50 100 150 200
Fréquence des Pulsations (Hz)
Figure III-17 : Evolution du coefficient des variations de la pression totale d’admission pour chaque modèle, pour un
balayage en fréquence allant de 10Hz à 200Hz et pour des conditions de simulations associées au cas n°2.
161
Chapitre III - Description et analyse des modèles développés
Les résultats présentés sur la Figure III-18 retranscrivent l’évolution de l’amplitude des variations de
pression, caractérisant une évolution significative de la fréquence propre du système. Une courbe extrapolée
à partir des valeurs théoriques, relative au comportement acoustique d’un tube ouvert, a été tracée afin
d’illustrer les différences de comportement de chaque modèle. Clairement, les deux modèles capacitifs ont
des tendances similaires alors que le modèle quasi-stationnaire, qui a une fréquence de résonance plus
élevée, se détache nettement du comportement des deux autres modèles. Le calcul théorique du premier
mode de résonance d’un tube fermé, à une seule extrémité ouverte, fournit une fréquence de 763,63Hz.
Compte tenu de l’évolution de l’amplitude des variations de la pression totale d’admission de la turbine, et
donc des fréquences propres du système, pour les trois cas tests simulés le comportement du modèle est
fortement lié aux caractéristiques du tube d’admission, et a un comportement acoustique tendant à être
similaire à un tube fermé. Ainsi aux vues des différents résultats, il s’agit comme pour les modèles de
Serrano et al. [204] et Payri et al. [101], d’une similitude acoustique que l’on qualifiera d’analogue à un tube
partiellement fermé. Il ne faut pas oublier que le cas testé est effectué à partir de la cartographie relative à
une turbine (à géométrie variable) dont la géométrie est fixée en position fermée ; il est donc probable que la
modification d’ouverture des ailettes de la géométrie variable, et donc de la capacité de débit, entraîne une
variation notable de la tendance relevée ici.
2,5
Coefficient des variations de pression
1,5
1
Coeff Var Pe* pour le modèle avec volume 0D
Coeff Var Pe* pour le modèle avec volume 1D
Coeff Var Pe* pour le modèle Quasi-statique
Courbe extrapolée
0,5
0
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
Fréquence des Pulsations (Hz)
Figure III-18 : Evolution du coefficient des variations de la pression totale d’admission pour chaque modèle, pour un
balayage en fréquence allant de 10Hz à 200Hz et pour des conditions de simulations associées au cas n°3.
162
Chapitre III - Description et analyse des modèles développés
La Figure III-19 montre les résultats des pressions statiques d’entrée et de sortie de la turbine. Plusieurs
phénomènes sont mis en lumière. Tout d’abord, le modèle quasi-stationnaire atteint une pression statique
d’admission inférieure à celle atteinte par les deux autres modèles, mais possède un niveau d’amortissement
de l’onde de pression inférieur ; la masse d’air supplémentaire apportée par l’adoption d’un volume en amont
du modèle de turbine joue un rôle majeur dans ce phénomène. La différence notable des valeurs maximales
de la pression d’admission entre le modèle quasi-stationnaire et les modèles capacitifs, s’explique pour une
part prépondérante par les caractéristiques acoustiques de chaque modèle. En effet, si l’on se reporte aux
résultats de la Figure III-16, nous pouvons retracer clairement la tendance affichée sur la Figure III-19.
Ensuite, un déphasage temporel, continuel, entre le modèle quasi-stationnaire et les modèles capacitifs est
remarquable. Sur l’onde principale de pression, les trois modèles sont sensiblement en phase, mais sur le
premier rebond il y a un déphasage de type quart d’onde et enfin un déphasage en opposition de phase sur les
deux rebonds suivants. Cela montre que les modèles volumiques ont une dynamique différente du modèle
quasi-stationnaire, et que ses caractéristiques dynamiques sont aussi dépendantes du niveau d’excitation du
système.
La Figure III-20 retrace l’évolution du débit masse admis par la turbine, en fonction du temps. Ici aussi, la
différence entre le modèle quasi-stationnaire et les modèles capacitifs est importante. Logiquement, le débit
masse admis par le modèle quasi-stationnaire suit parfaitement l’évolution des pressions, et donc
163
Chapitre III - Description et analyse des modèles développés
180000
170000
160000
150000
140000
Pression (Pa)
130000
120000
80000
5,00E-02 6,00E-02 7,00E-02 8,00E-02 9,00E-02 1,00E-01 1,10E-01 1,20E-01 1,30E-01 1,40E-01 1,50E-01
Temps (s)
Figure III-19 : Evolution des pressions statiques d’admission et d’échappement du modèle de turbine à partir d’une
onde de pression idéalisée.
6,00E-02
5,00E-02
4,00E-02
Débit masse (Kg.s-1)
3,00E-02
2,00E-02
Qm Modèle QSt
1,00E-02
Qm Modèle Volume 0D
Qm Modèle Volume 1D
0,00E+00
5,00E-02 6,00E-02 7,00E-02 8,00E-02 9,00E-02 1,00E-01 1,10E-01 1,20E-01 1,30E-01 1,40E-01 1,50E-01
Temps (s)
Figure III-20 : Evolution du débit masse admis pour chaque modèle de turbine, en fonction du temps.
164
Chapitre III - Description et analyse des modèles développés
du taux de détente aux bornes de la turbine. Les modèles pourvus de volumes de stockage produisent des
résultats très différents ; les variations de débits sont beaucoup plus importantes et sont plus indépendantes
des variations de pression aux bornes de la turbine. Plusieurs paramètres caractérisent ce comportement ;
l’entrée libre au volume représentant la volute est un des principaux paramètres impactant ce phénomène.
Etant donné qu’il n’y a aucune perte de charge singulière à l’entrée du modèle de turbine, le flux d’air est
libre de se mouvoir à travers le volume, il n’est pas contraint. Cette liberté entraîne des mouvements de
fluide maximaux, dépendant des conditions amont, des conditions dans le volume, et des conditions
d’échappement du modèle de turbine. De fait, la cartographie de la turbine n’a qu’une influence tendancielle
sur le débit admis. Plusieurs méthodologies peuvent être imaginées pour limiter ce phénomène, celle
développée par Serrano et al. [204] et Payri et al. [101] en est une illustration. D’ailleurs, il est remarquable
de voir à quel point leurs modélisations sont très proches du comportement du modèle quasi-stationnaire
testé ici (voir Figure II-21 et Figure II-22). Le positionnement d’une restriction (= pertes de charge) à
l’admission de la turbine permet de modérer les effets de volumes et donc la taille de la boucle d’hystérésis.
La Figure III-21 et la Figure III-22 montrent les résultats, pour les trois modèles, du débit réduit
instantané et de la puissance mécanique instantanée, en fonction du taux de détente global aux bornes de la
turbine. Sur la Figure III-21 la différence entre le modèle au comportement quasi-stationnaire et les modèles
dynamiques est claire, le modèle quasi-stationnaire ne permettant pas la naissance d’une boucle d’hystérésis.
En revanche, les modèles pourvus d’un volume de stockage génère une boucle d’hystérésis caractéristique du
comportement d’une turbine soumise à un écoulement pulsé. La différence entre le modèle disposant d’un
volume 0D et celui ayant un volume 1D n’apparait pas clairement. Ces deux modèles ayant des amplitudes
de variation du taux de détente et du débit réduit très proches les unes des autres. Par ailleurs, une différence
notable apparaît sur la plage de variation du taux de détente entre les modèles disposant d’un volume et le
modèle quasi-stationnaire. Cette différence déjà visible sur la Figure III-20 peut-être due à des
caractéristiques acoustiques différentes entre les éléments de liaison du volume quasi-stationnaire et les
modèles capacitifs, mais surtout par l’absence de déphasage, sur le volume quasi-stationnaire, entre les
signaux de pression d’entrée et sortie de la turbine (voir Figure III-19).
La Figure III-22 retraçant l’évolution de la puissance mécanique en fonction du taux de détente, la taille
de la boucle d’hystérésis et les valeurs maximales et minimales de puissance sont tout à fait comparables. Le
modèle codé entièrement en 1D est celui ayant le plus de perturbations, notamment aux plus bas niveaux de
détente. Cette caractéristique est due au processus de modélisation du rendement de la turbine. En effet, les
valeurs appliquées à la condition limite (liée à la turbine) sont définies à partir du taux de détente et du débit
réduit admis par la turbine, établies à partir des conditions locales d’écoulement.
Cependant, la condition limite liée à la turbine est située plusieurs centimètres en aval de la bouche
d’admission ( ≈ 17cm en aval). Ainsi, en écoulement instationnaire, les conditions d’écoulement entre
l’entrée du modèle (volute) et l’entrée du rotor de la turbine (condition limite liée à la turbine) sont
différentes. Ce déphasage temporel a une incidence claire sur le calcul de la puissance instantanée de la
turbine. Par ailleurs, le modèle quasi-stationnaire à une estimation moins importante de la puissance
développée mais génère lui aussi une boucle d’hystérésis. Cette boucle, de taille minimale, est
principalement due aux variations de la température totale à l’admission de la turbine.
165
Chapitre III - Description et analyse des modèles développés
0,7
0,6
0,5
0,4
QmRed
0,3
0
1 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 1,7 1,8 1,9 2
Pe* / Ps
Figure III-21 : Evolution des débits réduits admis, pour chaque modèle de turbine, en fonction du taux de détente.
1200
1000
Puissance Mécanique Turbine [W]
800
600
400
Wturb - Modèle QSt
Wturb - ModèleVolume 0D
Wturb - ModèleVolume 1D
200
0
1 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 1,7 1,8 1,9 2
Pe* / Ps
Figure III-22 : Evolution des puissances mécaniques, pour chaque modèle de turbine, en fonction du taux de détente.
166
Chapitre III - Description et analyse des modèles développés
Une étude qualitative a été menée, à partir des mêmes conditions d’excitation en pression que
précédemment, mais pour une gamme de fréquence de pulsation et une gamme de vitesse de rotation du rotor
de la turbine, comme le montre le Tableau III-5.
La Figure III-23 montre l’évolution des valeurs moyennes, par rapport à leurs équivalentes en régime
stationnaire, du débit réduit admis, du rendement et de la puissance développée par la turbine pour
différentes fréquences de pulsation de pression et pour une vitesse de rotation du rotor fixée à 85000 tr.min-1.
Les résultats montrent que l’écoulement pulsé est clairement défavorable, par rapport au cas stationnaire,
pour les valeurs moyennes de débit masse réduit et les valeurs moyennes de rendement. Par contre, dans
quelques cas de figure, et selon les modèles employés, la puissance moyenne peut se révéler supérieure à la
puissance obtenue en régime stationnaire grâce au même processus que celui expliqué dans le paragraphe
II.4.2. -. En comparant ces résultats à ceux obtenus sur la Figure II-25, comme souligné précédemment, les
modèles de Serrano et al. [204] et Payri et al. [101] fournissent des résultats intermédiaires entre le modèle
quasi-stationnaire et les deux modèles volumiques (à haut potentiel instationnaire = admission libre), plus
proches des performances du modèle quasi-stationnaire que celles des modèles capacitifs. Par ailleurs, même
si globalement la pente des courbes change quelque peu entre-elles, une tendance générale peut être
observée.
Pour la Figure III-24, représentant les performances de la turbine pour une fréquence de pulsation de
33,33Hz et une vitesse de rotation du rotor allant de 60 000 tr.min-1 à 120 000 tr.min-1, les tendances sont
aussi comparables à celles observée précédemment sur les modèles issus de la bibliographie. Ainsi nous
pouvons voir une baisse continue du rendement moyen de la turbine, en fonction du régime de rotation du
rotor, liée au déplacement du point de fonctionnement et donc à la désadaptation progressive de la turbine
par rapport aux conditions d’écoulement la traversant. Le débit réduit moyen ne baisse que très sensiblement
avec l’augmentation du régime du rotor par le biais du même phénomène de déplacement des courbes de
fonctionnement. La puissance moyenne, quant à elle, augmente de manière considérable par rapport au cas
stationnaire équivalent. Mais ce résultat, comme déjà relevé dans le paragraphe II.4.2. -, est uniquement dû
au calcul du pourcentage d’accroissement par rapport au cas stationnaire. Ayant une valeur de puissance en
régime stationnaire très faibles, pour ces conditions, une majoration même faible de la puissance entraîne une
variation considérable.
167
Chapitre III - Description et analyse des modèles développés
2,00%
Valeurs Moyennes Instationnaires / Valeurs Cartographie Turbine
0,00%
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 4500 5000
-2,00%
-4,00%
-6,00%
Figure III-23 : Evolution, en fonction du régime de rotation du moteur, de la déviation entre les valeurs moyennes
calculées en régime d’écoulement pulsatoire par rapport à leur équivalent en régime stationnaire (Nturb=85 000tr/min).
100,00%
40,00%
20,00%
0,00%
40000 50000 60000 70000 80000 90000 100000 110000 120000 130000
-20,00%
-40,00%
Régime de rotation du rotor de la turbine (tr.min-1)
Figure III-24 : Evolution, en fonction du régime de rotation de la turbine, de la déviation entre les valeurs moyennes
calculées en régime d’écoulement pulsatoire et leur équivalent en régime stationnaire (Nmoteur= 4000tr/min).
168
Chapitre III - Description et analyse des modèles développés
Afin de poursuivre la comparaison entre les modèles développés au laboratoire et les modèles issus de la
bibliographie une deuxième étude qualitative est entreprise, elle suit les conditions stipulées dans le Tableau
III-6.
La Figure III-25 met en lumière quelques différences notables entre chaque modèle de turbine. Le modèle
quasi-stationnaire dévie de manière quasiment constante, par rapport au cas stationnaire, pour le paramètre
de débit réduit et le rendement de la turbine. En revanche, les modèles volumiques ont une légère tendance à
la baisse, avec l’augmentation en fréquence des pulsations, sur le paramètre de débit réduit ; alors que le
rendement évolue d’une manière opposée. En ce qui concerne l’évolution de la puissance moyenne par
rapport aux cas stationnaires, les deux modèles volumiques offrent des valeurs comparables, même si la
dynamique des tracés est quelque peu différente. Le modèle quasi-stationnaire, quant à lui, évalue des
valeurs de puissance supérieures à celles établies en régime stationnaire. Pour ce cas de fonctionnement
illustré par la Figure III-25, les modèles de la bibliographie, dont les résultats sont présentés sur la Figure
II-29, conduisent à des résultats dont les valeurs et la dynamique générale sont très proches des modèles
volumiques développés au laboratoire.
Regardant l’évolution des performances en fonction du régime de rotation du rotor, sur la Figure III-26,
les trois modèles développés au laboratoire, selon la méthode d’interpolation directe des champs, affichent
clairement les mêmes tendances. La tendance globale fournie par le modèle quasi-stationnaire est suivie par
les modèles volumiques. L’évolution de la vitesse du rotor a très peu d’impact, à ce niveau de sollicitation,
sur les valeurs moyennes de débit réduit admis, et une faible influence sur la puissance mécanique produite
par la turbine. Le modèle pourvu d’un volume 1D suivant la même tendance que le modèle quasi-stationnaire
mais avec une valeur moyenne systématiquement un peu plus faible. Le modèle de vidange-remplissage a
une dynamique semblable au modèle 1D au dessous de 85 000 tr.min-1, avant de s’infléchir au-delà de cette
vitesse. Clairement, tous les modèles produisent des valeurs moyennes instationnaires de débit réduit
inférieures à leurs équivalents en régime stationnaire, à contrario de ce qu’il peut être constaté sur les valeurs
moyennes de puissance. L’évolution du paramètre de rendement est beaucoup plus chaotique, et est très
sensible au régime de rotation du rotor de la turbine ; mais à la vue de l’évolution des courbes de déviation
de la puissance mécanique, celle-ci semble être plus dépendante du débit réduit admis par la turbine. Si l’on
compare ces résultats à ceux relevés sur les modèles bibliographiques (Figure II-29 et Figure II-30) les
tendances et les valeurs relevées, pour tous les paramètres, sont très similaires.
169
Chapitre III - Description et analyse des modèles développés
3,00%
Valeurs Moyennes Instationnaires / Valeurs Cartographie Turbine
2,00%
1,00%
0,00%
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 4500 5000
-1,00%
Figure III-25 : Evolution, en fonction du régime de rotation du moteur, de la déviation entre les valeurs moyennes
calculées en régime d’écoulement pulsatoire par rapport à leur équivalent en régime stationnaire (Nturb=85 000tr/min).
4,00%
Valeurs Moyennes Instationnaires / Valeurs Cartographie Turbine
3,00%
2,00%
1,00%
0,00%
40000 50000 60000 70000 80000 90000 100000 110000 120000 130000
-1,00%
Figure III-26 : Evolution, en fonction du régime de rotation de la turbine, de la déviation entre les valeurs moyennes
calculées en régime d’écoulement pulsatoire et leur équivalent en régime stationnaire (Nmoteur= 4000tr/min).
170
Chapitre III - Description et analyse des modèles développés
Sur les figures III-28 à III-30 sont présentés les résultats d’une étude qualitative de l’influence de
l’amplitude des pulsations sur les performances globales des modèles de turbine en régime d’écoulement
pulsé. La fréquence choisie est équivalente à la fréquence d’échappement d’un moteur monocylindre
fonctionnant à un régime de 4000 tr.min-1, différents régimes de rotation du rotor de la turbine ont été testés.
Le Tableau III-7 présente les caractéristiques utilisées lors de cette campagne d’essais numériques avec une
amplitude de variation de pression variable.
Sur les figures suivantes (Figure III-28 à Figure III-30), le phénomène pulsatoire de l’écoulement paraît
avoir une influence néfaste sur la capacité de débit de la turbine. En effet, les performances moyennes de
débit réduit sont systématiquement inférieures à leurs homologues calculées, pour un taux de détente
équivalent, en régime stationnaire. Malgré le comportement instationnaire de la turbine en écoulement pulsé,
les performances globales (= moyennes), contrairement aux performances instantannées, sont assez
comparables d’un modèle à l’autre, qu’il soit quasi-stationnaire ou instationnaire [181]. Le modèle quasi-
stationnaire ayant la même tendance que les autres modèles, il est possible de s’appuyer sur ces
caractéristiques pour comprendre le phénomène qui se produit. L’explication paraissant la plus probable est
que, quelle que soit l’instationnarité, les modèles sont fortement liés aux cartographies de la turbine, et donc
aux caractéristiques de performance établies en régime stationnaire ; ainsi lorsque le taux de détente
augmente au cours d’une impulsion de pression, le débit augmente suivant une tendance proportionnelle à la
pente de la courbe caractéristique de débit et de manière plus ou moins forte selon le point de
fonctionnement moyen choisi. En effet, si la turbine travaille dans une zone correspondant au débit réduit
critique, la pente moyenne sera quasi nulle (voir Figure III-27) ; à contrario si la turbine travaille très près du
débit nul, la pente moyenne et donc la progression du débit sera forte. C’est cette caractéristique propre aux
turbines qui conditionnerait fortement les performances globale, mais aussi instantanées, mesurées en régime
d’écoulement instationnaire. Cette remarque avait déjà été relevée dans quelques ouvrages issus de la
bibliographie, ainsi Baines et al. [302] préconisent, dans leur étude, l’utilisation de turbines radiales à flux
mixte ayant une courbe caractéristique de débit plus aplatie (et un rapport de vitesse à la roue, u / c Is , un peu
plus faible) que sur une turbine radiale classique, prétextant que cette caractéristique est plus favorable pour
les cas de fonctionnement en régime d’écoulement pulsé.
L’évolution des valeurs moyennes de rendement est beaucoup plus hétéroclite que celle du débit réduit.
Pour les deux premiers régimes de rotation de la turbine (Figure III-28 et Figure III-29) la tendance est à la
hausse, avec l’augmentation de l’amplitude des pulsations, et donc du taux de détente moyen. Maintenant, si
l’on regarde l’ensemble des trois figures, une baisse substantielle est remarquable allant de pair avec
l’augmentation du régime de rotation de la turbine ; allant jusqu’à dégrader les valeurs du rendement moyen
171
Chapitre III - Description et analyse des modèles développés
par rapport aux valeurs stationnaires, pour le régime de rotation le plus élevé. Ce comportement s’explique
aussi, comme pour le débit, par la pente des courbes dans la zone de fonctionnement moyen. Lorsque l’on
regarde la Figure III-12, que l’on trace une ligne fictive (bleu) au taux de détente moyen ( ≈ 2 ) comme
illustré sur la Figure III-27 , il est aisé de voir que la pente de la courbe est plus importante à droite qu’à
gauche.
QmRed
Zone 1 Zone 2 ηT −s
Zone 1 Zone 2
0 *
Pe / Ps
0 *
Pe / Ps
(a) (b)
Figure III-27 : Schéma de découpe de la dynamique des courbes caractéristiques de débit réduit (a) et de rendement (b).
Le taux de détente moyen, issu d’une moyenne temporelle, implique que la turbine fonctionne autant de
temps à droite de cette ligne qu’à gauche ; la pente étant plus importante à droite qu’à gauche, la valeur
moyenne instationnaire du rendement de la turbine est pondérée vers le bas par cette dynamique. Il faut
ajouter que cette tendance est quelque peu accentuée par l’excitation de type « en cloche » qui implique que
le taux de détente moyen est proche du taux de détente minimal alors que le taux de détente maximal est
d’autant plus éloigné, du taux de détente moyen, que l’amplitude des pulsations de pression est grande (voir
Figure III-27).
Pour les régimes de rotations inférieurs, le point moyen étant positionné plus en aval (visualisable sur la
Figure III-5), la pente devient plus importante à gauche de la ligne fictive qu’à droite ; la tendance est donc
opposée. Ce phénomène est d’autant plus important sur tout les modèles, que le rendement instantané de la
turbine s’est révélé avoir un comportement bien plus proche du fonctionnement quasi-stationnaire que le
paramètre du débit réduit (cf. courbes instantannées avec excitation sinusoïdale et avec excitation en cloche).
Ce processus rejoint encore une fois l’analyse proposée par Baines et al. [302], selon laquelle une réduction
du rapport de vitesse à la roue u / c Is (éq. (I-6)), pour lequel le rendement est optimal, est bénéfique à
l’amélioration du rendement moyen développé par la turbine en régime d’écoulement pulsé.
172
Chapitre III - Description et analyse des modèles développés
2,00%
1,50%
1,00%
0,50%
0,00%
0 10000 20000 30000 40000 50000 60000 70000 80000 90000
-0,50%
-1,00%
-1,50%
Amplitude de onde de pression [Pa]
Figure III-28 : Evolution, en fonction de l’amplitude des pulsations de pression, de la déviation entre les valeurs
moyennes calculées en régime d’écoulement pulsatoire et leur équivalent en régime stationnaire (Nmoteur= 4000tr/min,
Nturb = 60 000tr.min-1).
2,50%
2,00%
Valeurs Moyennes Instationnaires / Valeurs Cartographie Turbine
1,50%
1,00%
0,50%
0,00%
0 10000 20000 30000 40000 50000 60000 70000 80000 90000
-0,50%
Figure III-29 : Evolution, en fonction de l’amplitude des pulsations de pression, de la déviation entre les valeurs
moyennes calculées en régime d’écoulement pulsatoire et leur équivalent en régime stationnaire (Nmoteur= 4000tr/min,
Nturb = 85 000tr.min-1).
173
Chapitre III - Description et analyse des modèles développés
2,50%
2,00%
Valeurs Moyennes Instationnaires / Valeurs Cartographie Turbine
1,50%
1,00%
0,50%
0,00%
0 10000 20000 30000 40000 50000 60000 70000 80000 90000
-0,50%
Figure III-30 : Evolution, en fonction de l’amplitude des pulsations de pression, de la déviation entre les valeurs
moyennes calculées en régime d’écoulement pulsatoire et leur équivalent en régime stationnaire (Nmoteur= 4000tr/min,
Nturb = 120 000tr.min-1).
174
Chapitre III - Description et analyse des modèles développés
Dans ce chapitre, une présentation des trois modèles développés au sein du laboratoire a été effectuée.
L’ensemble de ces modèles repose sur l’interpolation directe des champs des valeurs caractéristiques de la
turbine. Dans le cadre de cette démarche, une méthode d’extrapolation des champs des valeurs
caractéristiques a été utilisée. A partir de l’analyse bibliographique il a été possible d’extraire trois types
majeurs de modélisations unidimensionnelles de turbines. Les trois modèles développés utilisent chacune
des configurations relevées. Le modèle de base repose entièrement sur l’hypothèse d’un comportement
quasi-statique de la turbine, interdisant toutes prises en compte d’effets de volume dans le modèle de
turbine. Le deuxième modèle proposé est un modèle reposant sur l’association du modèle quasi-statique
avec un modèle de volume 0D (modélisant la volute), permettant dès lors la prise en compte d’effets
dynamiques dans la turbine. L’approche de modélisation 0D du volume ne peut pas (à cause de
l’hypothèse 0D) intégrer la vitesse de propagation de l’onde dans la volute, et révèle une certaine difficulté
à prendre en compte les effets cinétiques des gaz pour les hauts niveaux d’instabilité. Ainsi, afin de
comparer les performances des deux approches de modélisation de la volute, une modélisation
entièrement unidimensionnelle a été développée. Des simulations en régime d’écoulement stationnaire ont
permis de vérifier la conformité des trois modèles.
La première approche des simulations a consisté à utiliser les excitations sinusoïdales afin de
caractériser le comportement du modèle en régime d’écoulement pulsé et exciter les fréquences
harmoniques. A l’instar des modèles issus de la littérature, l’augmentation de la boucle d’hystérésis et
l’augmentation de la plage de taux de détente est liée à l’augmentation de la fréquence des pulsations.
Une étude acoustique a donc été entreprise et a mis en lumière l’incidence non-négligeable des effets
acoustiques, et l’incidence importante de l’élément de liaison amont, sur le comportement de la turbine.
Les modèles de turbine se révèlent avoir un comportement dynamique qualifié de partiellement fermé,
c’est-à-dire fermé du point de vue acoustique mais ouvert du point de vue fluidique.
L’autre approche consistait à utiliser une excitation idéalisée de l’onde d’un moteur à combustion
interne. Du point de vue quantitatif, les résultats du débit réduit instantané des deux modèles capacitifs
présentent peu de différences. Une boucle d’hystérésis plus importante que celle développée par les
modèles issus de la littérature est visible. En effet, ces derniers ont un comportement plus proche du
modèle quasi-statique, par rapport aux modèles développés, à cause de leur architecture est de la présence
de deux conditions limites d’écoulement quasi-stationnaire (une liée au stator et l’autre liée au rotor).
Néanmoins, du point de vue des puissances instantanées développées, l’ensemble des modélisations ont
des performances instantanées très similaires. Du point de vue qualitatif, les performances des trois
paramètres sélectionnés pour la comparaison ( Qm , η , W&
red T −s) suivent les mêmes tendances quel que
Turb
soit le niveau de pulsation proposé, et quel que soit le point de fonctionnement moyen choisi. Néanmoins,
il a été montré que le choix du point de fonctionnement, en fonction des conditions d’écoulement, a une
forte incidence sur les performances globales d’une turbine fonctionnant en régime d’écoulement
pulsatoire, par rapport aux performances établies en régime stationnaire. De plus il a été conclu, en
accord avec quelques éléments issus de la littérature, qu’un pic de rendement positionné à de faibles
valeurs du rapport U est bénéfique et conditionne fortement les performances moyennes et
C Is
instantanées d’une turbine fonctionnant en régime d’écoulement pulsé.
175
Chapitre III - Description et analyse des modèles développés
176
Chapitre IV – Etude expérimentale.
177
Chapitre IV - Etude expérimentale
Air ambiant
Compresseur
Sécheur Filtre Régulateur
à vis
d'air d'air de pression
75 kW
Réchauffeur
électrique 18 kW
Générateur de
pulsation
Air ambiant
Compressor Turbine
Capteur de régime turbo
Capteur de température
Capteur de pression instantanée Filtre
Aéro à huile
Capteur de pression moyenne
Refroidisseur
Electro-vanne
Débitmètre Pompe à huile
Ce banc d’essais (voir Figure IV-2) est alimenté par une entrée d’air comprimé et régulé en température et
en pression. Cet air comprimé est obtenu à partir d’un compresseur à vis autorisant une pression maximale
de 7,5 bar et délivrant un débit maximal de 0,24 m3.s-1. Le débit d’air pouvant traverser la turbine est
contrôlé par le biais d’une électrovanne. Ensuite, l’air comprimé est chauffé au moyen d’un réchauffeur
électrique d’une puissance de 18 kW. Pour le fonctionnement du turbocompresseur, une centrale de
graissage est utilisée pour la lubrification des paliers. L’huile est chauffée et régulée afin de pouvoir ajuster
sa température en fonction des recommandations du constructeur, ce qui correspond à une température
178
Chapitre IV - Etude expérimentale
d’huile de 90°C ± 2°C pour les essais standards. Le contrôle de la température de cette centrale est effectué
au moyen d’un aéro-refroidisseur opérant en boucle fermée avec le circuit d’huile de la centrale de graissage.
L’huile est filtrée à 10 microns. Un état de dépression, dans la centrale de graissage, a également été utilisé
de façon à avoir des conditions de sortie d’huile proches de celles rencontrées sur les moteurs d’automobiles
Comme indiqué sur la Figure IV-1, un générateur de pulsation a été installé entre le réchauffeur électrique
et l’entrée de la turbine. Ce générateur (voir Figure IV-3) a été élaboré à partir d’une culasse de moteur
Renault K9K 732. L’air chaud arrive là où se situaient normalement les cylindres. Dans le cadre de cette
thèse, seul un cylindre est alimenté en air chaud. L’entrée de la turbine est connectée au niveau de la soupape
d’échappement. L’arbre à cames est quant à lui connecté à un moteur électrique dont la vitesse de rotation
peut être librement choisie par l’utilisateur. Il est également important de noter que les cames permettant
d’actionner les soupapes d’admission ont été enlevées. Ainsi seules les soupapes d’échappement peuvent être
actionnées.
179
Chapitre IV - Etude expérimentale
(a) (b)
Figure IV-4 : Débitmètre d’air (a) et débitmètre d’huile (b)
180
Chapitre IV - Etude expérimentale
• Les erreurs aléatoires telles que les erreurs de lecture ou dues à l’appareil lui-même, ou dues à
conditions extérieures (température et dilatation, pression atmosphérique, humidité,…).
Dans un tel cas de figure, pour arriver à exprimer l’incertitude sous forme d’un écart-type, on peut
changer d’instrument de mesure, voire de protocole, faire varier les paramètres influents. Mais on utilisera
toujours les données du constructeur. La norme AFNOR indique ainsi que :
D’une manière générale, pour un intervalle de tolérance ∆c = ± ... , fréquemment fourni par le
constructeur (voir Tableau IV-1), l’incertitude peut être directement définie par l’expression :
∆c
δ (c ) = (IV-1)
3
A titre indicatif, peu d’indications sur la précision de l’appareil sont fournies, ou tout au moins une
incertitude simple (ex : ∆c = 1% ), la norme prévoit d’utiliser l’expression :
∆c
δ (c ) = (IV-2)
12
Dans le cas de mesures indirectes comme le débit instantané, le taux de détente, les pressions et
températures totales par exemple, il faut prendre en considération l’incertitude de chaque paramètre mesuré
afin de déterminer l’incertitude du terme recherché. Si une grandeur ψ se détermine à partir de grandeurs
xi , par une formule du type : ψ = f ( x1 , x 2 , K , x n ) , alors l’incertitude se calcule avec l’expression suivante
:
2
∂f
n
δ (ψ ) = ∑ δ 2 ( xi ) (IV-3)
i ∂x i
181
Chapitre IV - Etude expérimentale
Si et seulement si les mesures des paramètres xi sont indépendantes (on dit : non corrélées).
IV.2.1. - Objectif :
L’objectif est de tenter de calculer un rendement isentropique instantané d’une turbine alimentée par un
écoulement d’air pulsé. Ce rendement sera comparé au rendement obtenu lors des essais à pression constante
(régime stationnaire).
182
Chapitre IV - Etude expérimentale
• Débit moyen Qm
• Température moyenne d’entrée turbine Te .
Afin d’établir les champs des valeurs caractéristiques de chaque turbomachine, une campagne d’essais
préliminaire a été conduite, en alimentation à pression stabilisée, sur chacun des turbocompresseurs (à
géométrie fixe et à géométrie variable).
Le cas présenté ci-après correspond à une campagne d’essais réalisée sur la turbine à géométrie variable
tournant à 30000 tr.min-1 en moyenne, et sur laquelle la position d’ouverture de la GV est bloquée à 100%.
L’écoulement est régulé à une température de 100°C et soumis à une pulsation de pression issue de la
culasse, génératrice des pulsations, tournant à 500 tr.min-1. Les débitmètres thermiques ayant montré une
dérive significative des valeurs de débit, cet outil n’est utilisé que pour l’estimation du débit moyen.
L’extraction des données relatives au débit masse passe par les équations de Barré-St-Venant [178] (éq.(I-44)
et (I-45)). Ainsi, grâce à ces équations et à la connaissance de la position de l’ouverture de l’électrovanne de
contrôle du débit d’entrée de la turbine, il est possible de définir une section de passage et donc un débit
masse. Ici, l’ouverture de la vanne de contrôle est fixée à 13%.
183
Chapitre IV - Etude expérimentale
30500
30000 Vitesse (trs/mn)
Vitesse filtré (trs/mn)
29500
regime turbo (tr/mn)
29000
28500
28000
27500
27000
26500
26000
25500
0,080 0,100 0,120 0,140 0,160 0,180 0,200
temps (s)
Figure IV-6 : Mesure du signal du régime de rotation du turbocompresseur.
Comme il aisément visible sur la Figure IV-6, le signal de mesure de la vitesse instantanée est bruité en
raison de la technique de mesure (mesure discrète du temps entre 2 passages d’aube). Mais ce désagrément
est nettement amélioré par la mise en œuvre d’un filtrage du signal via la fonction « filtfilt » de Matlab qui a
l’avantage de ne pas induire de déphasage.
74
Ts turbine rapide (°C)
73
Ts turbine rapide filtrée (°C)
72
71
température (°C)
70
69
68
67
66
65
64
0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5
temps (s)
Figure IV-7 : Mesure du signal de la température instantanée de sortie de la turbine.
184
Chapitre IV - Etude expérimentale
Comme l’illustre la Figure IV-7, la température en sortie de la turbine est très bruitée. Néanmoins, il a été
possible de mesurer des pulsations de température avec un thermocouple de faible diamètre ( 5µm ). Malgré
cela, nous avons renoncé à nous servir de cette mesure car l’étude de la dépendance de la mesure par rapport
à la taille du thermocouple n’a pas été effectuée.
3,9
Vitesse air turbine (V)
3,7
Vitesse air turbine filtrée (V)
3,5
3,3
ddp (Volt)
3,1
2,9
2,7
2,5
2,3
2,1
1,9
0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50
temps (s)
Sur la Figure IV-8 , le filtrage fait disparaitre des informations, comme à l’instant t ≈ 0,35s où la pente
de la courbe est faussée par la filtration du signal. Ainsi, en cas d’utilisation de cette mesure, il est nécessaire
de garder le signal brut. La relation de passage de la ddp (tension aux bornes du film chaud) à la vitesse est
très dépendante de la température. Or, la mesure de la température instantanée n’est pas fiable. Ainsi, la
vitesse calculée ne sera pas non plus une valeur précise. De plus, la relation entre la ddp et le débit d’air est
discutable en instationnaire pour des raisons d’établissement de couche limite.
Sur la Figure IV-9, il est clairement visible que le filtrage de la pression décale sensiblement le signal. Il a
donc été décidé d’utiliser le signal brut pour la suite de l’étude, même si d’autres méthodes de filtage existent
(moyenne synchrone, moyenne glissante, filtre passe-bande à fréquence modulée en fonction du régime du
générateur de pulsation ou couplé à une analyse FFT, …) et pourront faire l’objet de futures prospections.
L’onde de type cloche, ainsi nommée dans la partie simulation de ce mémoire, est bien visible avec des
bouffées de pression significatives, bien isolées les unes des autres.
185
Chapitre IV - Etude expérimentale
1350
pression non filtrée corrigée
1300 pression filtrée corrigée
1250
pression (mbar)
1200
1150
1100
1050
1000
950
900
0,2 0,25 0,3 0,35 0,4
temps (s)
Figure IV-9 : Mesure du signal de la pression instantanée en entrée de la turbine.
800 1350
J.w.dw/dt
Pe turbine 1300
600
1250 pression (mbar)
400
puissance (W)
1200
200 1150
1100
0
1050
-200
1000
-400 950
0,08 0,10 0,12 0,14 0,16 0,18 0,20
temps (s)
Figure IV-10 : Mesure du signal de la pression instantanée en entrée de la turbine et mesure de la variation de puissance
sur le rotor.
186
Chapitre IV - Etude expérimentale
dω
Le terme J .ω ⋅ varie sensiblement de la même manière que la variation de la puissance récupérée par
dt
la turbine (ceci sera démontré ultérieurement). Assez curieusement, sur la Figure IV-10, la puissance
instantanée de la turbine semble augmenter avant l’arrivée de l’onde de pression. Mais si l’on regarde la
Figure IV-6, il est possible de remarquer qu’au pied de l’onde le signal filtré est légèrement déphasé (en
avance) par rapport au signal mesuré. Cette constatation montre qu’il est très probable que le filtrage soit à
l’origine de ce phénomène. Néanmoins, le décalage du signal de puissance par rapport à celui de la pression
est très faible.
Le cas d’essai utilisé pour l’analyse suivante correspond à une campagne expérimentale, toujours réalisée
sur la turbine à géométrie variable tournant à 30000 tr.min-1 en moyenne, et sur laquelle la position
d’ouverture de la GV est cette fois bloquée à 0% (fermée). L’écoulement est encore régulé à une température
de 100°C et la fréquence des pulsations de pression correspond à un régime de rotation de la culasse de 500
tr.min-1. L’ouverture de l’électrovanne de contrôle est fixée pour cet essai à 25%.
2900
Pe turbine
2700
2500
2300
pression (mbar)
2100
1900
1700
1500
1300
1100
900
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5
temps (s)
Figure IV-11 : Mesure du signal de la pression instantanée en entrée de la turbine.
Sur la Figure IV-11, les signaux de pression sont très différents de ceux rencontrés précédemment. La
pression, liée à une phase d’échappement moteur, a juste le temps de redescendre à la pression
atmosphérique avant que la bouffée de pression suivante arrive au point de mesure. En effet, dans le cas
présent, la GV étant fermée, la turbine est beaucoup moins perméable et la ligne d’échappement a à peine le
temps de se vider avant qu’une nouvelle bouffée d’échappement moteur ne se produise. Les variations de
régime du turbocompresseur (voir Figure IV-12) sont alors très régulières, quasiment assimilables à une
variation cycloïdale.
187
Chapitre IV - Etude expérimentale
32500
régime (trs/mn)
32000
régime filtré (trs/mn)
31500
31000
régime (tr/mn)
30500
30000
29500
29000
28500
28000
0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5
temps (s)
Figure IV-12 : Mesure du signal du régime de rotation du turbocompresseur.
Wturb
η turb = (IV-4)
Wturb Is
Il est possible de définir quatre orientations majeures de la mesure (ou estimation) de la puissance
développée par une turbine. Pour être rigoureux, le choix doit être effectué en fonction de la nature de la
mesure (écoulement adiabatique ou non, écoulement instationnaire ou stationnaire, …). Mais certaines
mesures sont plus délicates que d’autres, et obligent à mettre à œuvre des moyens techniques particuliers
(I.6.3.2. -). Ainsi, l’équation (IV-5) définit la puissance de la turbine en fonction des conditions d’entrée et
sortie de la turbine. Dans ce cas de figure, il est impératif que la turbine fonctionne de manière adiabatique
car le rendement calculé est un rendement thermodynamique, lequel fournit une évaluation du rendement à
partir des performances globales de la turbine. Il est aussi possible de définir la puissance de la turbine à
partir du triangle des vitesses, c’est l’équation d’Euler (IV-6). Cette dernière présente l’avantage d’être une
définition aérodynamique, elle est donc apte à mesurer les performances d’une turbine dans des conditions
d’écoulement non-adiabatique. De plus, d’un point de vue théorique, elle permet de mesurer la puissance
instantanée de la turbine en écoulement instationnaire. Mais, la mise en œuvre de cette mesure est très
compliquée. En effet, il est nécessaire de mesurer la vitesse axiale d’entrée rotor (la vitesse projetée étant
calculée à partir du profil des aubages du rotor) où l’espace de mesure est très réduit. Il serait néanmoins
188
Chapitre IV - Etude expérimentale
possible d’estimer cette mesure à partir d’hypothèses aérodynamique (orientation de l’écoulement dans le
distributeur, absence de swirl en entrée de la volute,…) et d’une mesure à l’entrée de la volute. Mais cette
solution paraît non rigoureuse, notamment en écoulement instationnaire car le comportement du fluide dans
ces conditions n’est pas clairement défini. L’autre paramètre rédhibitoire (sans compter le risque de rupture
du film chaud) est que la mesure de vitesse instantanée est effectuée par film chaud, laquelle nécessite un
étalonnage en pression et température et l’utilisation de l’hypothèse d’un comportement quasi-statique de
l’élément de mesure, pour la correction des mesures. L’autre méthode envisageable est la mesure mécanique
de puissance (IV-7), qui s’effectue grâce à l’utilisation de couplemètre ou de dynamomètres [173, 244, 245,
262, 277]. Mais ces derniers limitent et modifient les caractéristiques de fonctionnement de la turbine tel que
les transferts thermiques ou encore l’inertie mécanique. Une méthode plus aisée, utilisée notamment par
Capobianco et al. [246-248], consiste à se servir de la partie compresseur de la turbomachine comme d’un
dynamomètre bien que cette mesure caractérise la puissance moyenne de la turbine (il n’y a pas de variations
de pression assez significatives pour être prises en compte dans la partie compresseur bien que la turbine
fonctionne en écoulement pulsé).
(
W& Turb = QmTurb ⋅ Cp ⋅ Te*_ Turb − Ts*_ Turb ) (IV-5)
W& Turb =
(
QmComp ⋅ Cp ⋅ Ts*_ Comp − Te*_ Comp ) ≡ W& + W& frot (IV-8)
η méca
comp
1−γ
P γ
*
W& turb Is = Qm ⋅ Cp ⋅ Te* 1 − e (IV-9)
P
s
u e2
Te* = Te + (IV-10)
2 ⋅ Cp e
189
Chapitre IV - Etude expérimentale
γ
Pe* Te* γ −1
= (IV-11)
Pe Te
La vitesse d’entrée du fluide est déterminée à partir des conditions d’entrée et de la section d’entrée, telle
que :
Qm
ue = (IV-12)
ρ e ⋅ Se
Pe
ρe = (IV-13)
r ⋅ Te
Ayant tous les paramètres permettant d’établir la puissance instantanée isentropique, il est nécessaire de
définir un protocole permettant de mesurer la puissance réelle de la turbine. A cet effet, il fut choisi
d’appliquer le principe fondamental de la dynamique (PFD) sur l’arbre de la turbine. L’expression du PFD
est la suivante :
dω
J⋅ = ΤTurb − Τcomp − Τ frot (IV-14)
dt
dω
J ⋅ω = W& turb − W& comp − W& frot (IV-15)
dt
dω &
W& turb = J ⋅ ω + Wcomp + W& frot (IV-16)
dt
dω
Les valeurs des termes J ⋅ ω sont directement calculées à partir des mesures. Afin de déterminer la
dt
puissance de la turbine il reste à calculer les termes W& et W& .
comp frot
190
Chapitre IV - Etude expérimentale
1−γ
P γ
*
W& comp = η méca ⋅ W& turb = η méca ⋅ η T − s ⋅ Qm ⋅ Cp ⋅ Te* 1 − e (IV-17)
P
s
Sachant que les paramètres de rendements sont connus puisque nous disposons des données constructeurs
est que ceux-ci établissent le rendement total-à-statique de la turbine comme la produit du rendement
thermodynamique et du rendement mécanique η méca ⋅ η T − s = {η T − s }Constructeur .
Les résultats de cette étude permettent de caractériser la courbe de puissance du compresseur W& comp en
fonction du régime de rotation du rotor N turb , pour la TGF et pour chaque ouverture de TGV comme
l’illustre la Figure IV-13 et la Figure IV-14.
3000
puissance compresseur
2500 Polynomial (puissance compresseur)
2000
1500
1000
500
0
0 20000 40000 60000 80000 100000
régime turbo (tr/mn)
Figure IV-13 : Courbe de puissance du compresseur en fonction du régime de rotation du rotor, pour une TGF.
191
Chapitre IV - Etude expérimentale
900
800
y = 3E-12x3 - 1E-07x2 + 0,0039x - 38,859
700
puissance (W)
600
500
400
300
200
100
0
0 20000 40000 60000 80000
regime turbo (tr/mn)
Figure IV-14 : Courbe de puissance du compresseur en fonction du régime de rotation du rotor, pour une ouverture de
TGV fixée à 100%.
Dans l’hypothèse où W& frot n’est pas modifié entre les conditions stationnaires et pulsées et que la
variation de régime turbo ne modifie pas l’expression de la puissance consommée par le compresseur, il est
alors possible d’utiliser les courbes ci-dessus pendant les essais réalisés en alimentation en air pulsé de la
turbine.
L’évaluation de la puissance de frottement W& frot est évaluée à partir des travaux expérimentaux de
Michaël Deligant [304].
Où :
• K1 = 45,5 constante de recalage.
• Ø arbre le diamètre de l’arbre = 6mm.
• µ la viscosité de l’huile, calculée avec un polynôme de degré 4 en fonction de la température d’entrée
d’huile (en °C) et déterminé grâce aux résultats et modélisations de la thèse de M. Deligant [304].
( ) ( ) (
µ = 3,40723e −2 − 5,16593e −4 ⋅ Thuile + 4,17253e −6 ⋅ Thuile
2
) (
− 1,79179e −8 ⋅ Thuile
3
) (
+ 3,12623e −11 ⋅ Thuile
4
)
• N turb vitesse de rotation de l’arbre.
192
Chapitre IV - Etude expérimentale
L’illustration suivante, Figure IV-15, correspond au cas d’essai de la turbine à géométrie fixe tournant à
45 000 tr.min-1 en moyenne, soumise à un air pulsé à 500 tr.min-1 et chauffé à 100°C. L’ouverture de
l’électrovanne de contrôle conditionnant le débit traversant la turbine est fixée à 15%.
2000
1900 (V8) Pe turbine1 (mB)
Iwdw/dt 1500
1700
pression (mbar)
puissance (W)
1000
1500
500
1300
0
1100 -500
900 -1000
0,08 0,1 0,12 0,14 0,16 0,18 0,2
temps (s)
dω
La Figure IV-15 représente la variation instantanée de puissance J ⋅ ω ⋅ et la pression en entrée
dt
dω
turbine, en fonction du temps. Le terme J ⋅ ω ⋅ est une puissance si l’on se réfère au principe
dt
fondamental de la dynamique. Or comme nous pouvons le voir sur la Figure IV-15, il n’y a pas de décalage
temporel entre les 2 courbes tracées.
Comme la turbine ne peut pas fournir de puissance sans débiter du fluide, il est possible d’en déduire que
le débit est lié directement à la pression en entrée turbine et qu’il n’y a pas de déphasage. C’est l’hypothèse
quasi-statique qui apparait ici acceptable pour des fréquences de pulsations assez faibles. La courbe
caractéristique de débit établie en pression stabilisée, sera donc utilisée pour calculer le débit instantané de la
turbine lorsque celle-ci est soumise à une alimentation pulsatoire.
193
Chapitre IV - Etude expérimentale
0,7
puissance (W)
1000
puissance (W)
rendement (-)
2000 0,6
1500
500 1500 0,5
(a) (b)
Figure IV-16 : Evolution de la variation instantanée de puissance et de la pression d’entrée de la turbine (a), et évolution
de la variation instantanée de puissances et du rendement de la turbine (b) , Nmot=500tr.min-1.
Comme observé sur la Figure IV-16 (a) et Figure IV-17 (a), la variation de puissance sur l’arbre de la
turbine a, et conserve avec l’augmentation de la fréquence des pulsations, une évolution en phase avec les
variations de pression à l’entrée de la turbine.
puissance (W)
1500
rendement (-)
puissance (W)
1200 0 0,4
500
1100 0,3
(a) (b)
Figure IV-17 : Evolution de la variation instantanée de puissance et de la pression d’entrée de la turbine (a), et évolution
de la variation instantanée de puissances et du rendement de la turbine (b), Nmot=1000tr.min-1.
194
Chapitre IV - Etude expérimentale
Pour un régime de rotation moyen du rotor de 65 000 tr.min-1, ainsi qu’une ouverture plus importante de
l’électrovanne de commande (25%), et donc du débit traversant la turbine, la tendance reste assez semblable.
C'est-à-dire que les courbes de pression et de puissance (Figure IV-18 (a) et Figure IV-19 (a)) sont très
similaires et évoluent en phase l’une avec l’autre. Néanmoins, sur la Figure IV-19 (a), à l’instant 0,11s il y a
un léger délai entre accélération du rotor et la variation de pression à l’entrée de la turbine (hypothèse de
comportement quasi-statique mise en défaut).
2100 0,8
puissance (W)
puissance (W)
rendement (-)
1900 2000 3000
0,6
1700 1000 2000
1500 0,4
0 1000
1300
-1000 0 0,2
1100
900 -2000 -1000 0
0,18 0,20 0,22 0,24 0,26 0,28 0,30 0,18 0,20 0,22 0,24 0,26 0,28 0,30
temps (s) temps (s)
(a) (b)
Figure IV-18 : Evolution de la variation instantanée de puissance et de la pression d’entrée de la turbine (a), et évolution
de la variation instantanée de puissances et du rendement de la turbine (b) , Nmot=500tr.min-1.
0,8
puissance (W)
puissance (W)
rendement (-)
rendement
1750 3000
1000
0,6
1550 2000
0 0,4
1350 1000
-1000 0,2
1150 0
(a) (b)
Figure IV-19 : Evolution de la variation instantanée de puissance et de la pression d’entrée de la turbine (a), et évolution
de la variation instantanée de puissances et du rendement de la turbine (b), Nmot=1000tr.min-1.
195
Chapitre IV - Etude expérimentale
la culasse monte à 1000 tr.min-1, Figure IV-19 (b), un léger déphasage est visible (bien que les deux courbes
de puissance aient leurs valeurs maximales au même instant). Dans la méthode proposée, la puissance
récupérée par la turbine est uniquement dépendante du régime de rotation du rotor, et de son évolution dans
le temps. Alors que, la puissance isentropique est dépendante du taux de détente, de la température totale et
du débit d’entrée turbine. Ce décalage peut être dû au temps de parcours de l’onde entre l’entrée de la turbine
et son action sur le rotor, mais il est aussi très dépendant des forces d’inerties. Ainsi, plus le régime de la
turbine sera élevé, moins la turbine sera sensible aux variations des conditions d’écoulement.
400
puissance (W)
puissance (W)
rendement (-)
1200 1200 0,6
200 1150 1000 0,5
(a) (b)
Figure IV-20 : Evolution de la variation instantanée de puissance et de la pression d’entrée de la turbine (a), et évolution
de la variation instantanée de puissances et du rendement de la turbine (b) , Nmot=500tr.min-1.
1250 1500
puissance (W)
puissance (W)
rendement (-)
400
0,6
1200 300
1000 0,5
1150 200
0,4
100
1100 500
0 0,3
1050 0,2
-100 0
1000 -200 0,1
950 -300 -500 0
0,05 0,06 0,07 0,08 0,09 0,10 0,11 0,05 0,06 0,07 0,08 0,09 0,10 0,11
temps (s) temps (s)
(a) (b)
Figure IV-21 : Evolution de la variation instantanée de puissance et de la pression d’entrée de la turbine (a), et évolution
de la variation instantanée de puissances et du rendement de la turbine (b), Nmot=1000tr.min-1.
196
Chapitre IV - Etude expérimentale
La Figure IV-20 (b) et la Figure IV-21 (b) présentent l’évolution des performances de la turbine à
géométrie variable. Comme pour le cas présenté pour la turbine à géométrie fixe, l’augmentation de la
fréquence des pulsations induit un léger accroissement du déphasage entre la puissance mécanique récupérée
et la puissance isentropique. Ce déphasage est en partie responsable de l’estimation d’une valeur de
rendement supérieur à l’unité.
Pour les cas présentés ci-dessous, Figure IV-22 et Figure IV-23, l’ouverture de l’électrovanne, contrôlant
le débit traversant la turbine, est fixée à 34%. Le régime de rotation moyen du rotor de la turbine est ainsi
fixé à 70 000tr.min-1. L’ouverture de la GV est toujours fixée à 100%. S’intéressant à la Figure IV-22 (a) et à
la Figure IV-23 (a), il est possible de constater que le déphasage entre l’onde de pression et la variation de
puissance augmente, avec l’augmentation de la fréquence des pulsations de pression. Or, le paramètre
dω
Jω ⋅ ne peut pas varier sans une variation du débit traversant le rotor, ce qui mènerait à dire qu’il y a un
dt
léger déphasage entre l’onde de pression et l’onde de vitesse. Cette hypothèse mettrait ainsi en défaut la
méthode de calcul de la puissance de la turbine.
puissance (W)
rendement (-)
3000 1600 6000 0,6
2000 0,5
1000 1400 4000 0,4
0 1200 2000 0,3
-1000 0,2
1000 0
-2000 0,1
-3000 800 -2000 0
0,10 0,12 0,14 0,16 0,18 0,20 0,22 0,10 0,12 0,14 0,16 0,18 0,20 0,22
temps (s) temps (s)
(a) (b)
Figure IV-22 : Evolution de la variation instantanée de puissance et de la pression d’entrée de la turbine (a), et évolution
de la variation instantanée de puissances et du rendement de la turbine (b) , Nmot=500tr.min-1.
puissance (W)
puissance (W)
rendement (-)
(a) (b)
Figure IV-23 : Evolution de la variation instantanée de puissance et de la pression d’entrée de la turbine (a), et évolution
de la variation instantanée de puissances et du rendement de la turbine (b), Nmot=1000tr.min-1.
197
Chapitre IV - Etude expérimentale
Néanmoins, lorsque le déphasage est inexistant, comme sur la Figure IV-22 (b), le rendement calculé est
très élevé et atteint même des valeurs supérieures à l’unité. Aussi bien que la méthode employée soit
critiquable, elle n’est pas responsable (du moins peut-être en partie seulement) de la surestimation du
rendement de la turbine. D’ailleurs, la mesure de rendements supérieurs à l’unité est courante dans la
bibliographie portant sur l’étude des turbomachines fonctionnant en écoulement pulsé [141],[233-235]. Ceci
provient du fait que les conditions d’entrée et de sortie de la turbine ne correspondent pas aux conditions
d’entrée et sortie du rotor, au même instant. Il y a notamment le temps de parcours de l’onde dans la volute
qui doit être pris en compte. Il existe des méthodes basées sur la vitesse de déplacement de l’onde de
pression [173], ou celle du fluide [193, 245], ou encore une combinaison de la vitesse du son et de la vitesse
du fluide [263] permettant de corriger le délai de transport de l’onde du plan de mesure à l’entrée du rotor.
La différence entre ces trois méthodes réside dans l’hypothèse de la vitesse de propagation de l’onde. La
suite des résultats proposés ne tient pas compte du délai de parcours de l’onde afin de garder une continuité
dans l’analyse des performances de la méthode proposée, mais la prise en compte de ce phénomène fait
partie intégrante des améliorations pouvant être apportées à cette méthode de calcul du rendement de la
turbine.
Cette fois, la turbine à géométrie variable est en position fermée (0%), la température de l’air est toujours
de 100°C, l’ouverture de l’électrovanne de contrôle est fixée à 25% et le régime moyen de rotation du rotor
est de 35 000 tr.min-1. Pour les deux premières fréquences de pulsations (régime culasse 500 et 1000tr.min-1),
le déphasage entre le signal de pression et la courbe de variation de puissance est nul (voir Figure IV-24(a) et
Figure IV-25(a)). Les deux signaux ont par ailleurs une forme assez semblable traduisant d’une relation
certaine entre ces deux paramètres. Pour le régime de rotation de 2000 tr.min-1 (voir Figure IV-26 (a)), les
résultats sont plus difficiles à exploiter. Le signal semble être légèrement déphasé si l’on regarde aux pieds
des deux ondes, mais le retard est rattrapé avec l’augmentation en pression du signal. Le plus remarquable
est que l’onde caractérisant la variation de puissance sur le rotor est en avance de phase sur le signal de
pression. Cette manifestation peut être le fruit de plusieurs phénomènes. Il peut se produire un phénomène
dans la volute (puisque il s’agit du seul élément volumique entre le plan de mesure à l’entrée de la turbine et
la puissance sur l’arbre du rotor) et/ou sur le signal lui-même, mais aussi sur le compresseur. Si l’on reprend
les hypothèses de départ, ce phénomène impliquerait que l’onde de vitesse arrive avant l’onde de pression
sur les aubages du rotor ce qui est physiquement impossible. Une analyse du niveau d’échantillonnage du
signal évacue l’hypothèse d’un défaut par manque de points de mesures dans le temps. La dernière hypothèse
est que le phénomène est imputable au filtrage du signal (lequel est par ailleurs inexploitable sans filtrage à
cette fréquence de pulsation). L’analyse de la Figure IV-26 (a) est difficile à effectuer. Par ailleurs, les
résultats présentés sur ces figures peuvent êtres mis en parallèle avec ce qui se produit sur la turbine à
géométrie fixe qui possède le même degré de réaction que la turbine à géométrie variable en position fermée.
Sur l’ensemble des figures (Figure IV-24(b), Figure IV-25(b) et Figure IV-26 (b)), l’augmentation de la
fréquence des pulsations à une influence non-négligeable sur les valeurs de rendement. Il est remarquable de
voir que lors de la phase principale de prélèvement de puissance au fluide par la turbine, le rendement atteint
sa valeur minimale. Inversement, lorsque les puissances en jeu sont très faibles, le rendement croît fortement.
Ce phénomène peut être issu du caractère pulsatoire de l’écoulement qui produit des effets de masse dans la
turbine. Mais il peut aussi s’agir, du point de vue critique, d’un défaut de la méthode de calcul. A 2000
tr.min-1, alors que le régime des pulsations augmente, les valeurs de rendement et de puissance tendent
fortement à se stabiliser. Autrement dit, lorsque la fréquence des pulsations augmente, la turbine tend à avoir
un comportement quasi-statique (dans le sens où elle se rapproche d’un comportement à régime établi). Ce
comportement conforte l’orientation de l’étude vers les plus bas régimes de pulsation, pour lesquels les
phénomènes instationnaires sont prépondérants et nécessitent une analyse.
198
Chapitre IV - Etude expérimentale
200
puissance (W)
puissance (W)
rendement (-)
2100 0,6
1500
1900 100 0,5
1700 1000
0,4
0
1500 500 0,3
1300 0,2
-100 0
1100 0,1
900 -200 -500 0
0,12 0,14 0,16 0,18 0,20 0,22 0,24 0,12 0,14 0,16 0,18 0,20 0,22 0,24
temps (s) temps (s)
(a) (b)
Figure IV-24 : Evolution de la variation instantanée de puissance et de la pression d’entrée de la turbine (a), et évolution
de la variation instantanée de puissances et du rendement de la turbine (b) , Nmot=500tr.min-1.
puissance (W)
puissance (W)
2200
rendement (-)
100 1500 0,6
2000 50 0,5
(a) (b)
Figure IV-25 : Evolution de la variation instantanée de puissance et de la pression d’entrée de la turbine (a), et évolution
de la variation instantanée de puissances et du rendement de la turbine (b), Nmot=1000tr.min-1.
50
puissance (W)
puissance (W)
rendement (-)
(a) (b)
Figure IV-26 : Evolution de la variation instantanée de puissance et de la pression d’entrée de la turbine (a), et évolution
de la variation instantanée de puissances et du rendement de la turbine (b), Nmot=2000tr.min-1.
199
Chapitre IV - Etude expérimentale
Pour cette dernière analyse, Figure IV-27 et Figure IV-28, l’ouverture de l’électrovanne, contrôlant le
débit traversant la turbine, est fixée à 25%. L’ouverture des aubages du distributeur de la turbine (= GV) est
fixée dans sa position intermédiaire (= 50%). Le régime moyen de rotation du rotor atteint 75 000 tr.min-1.
Comme pour les cas précédents, les signaux relatifs à la pression d’entrée turbine et à la variation de
puissance sur le rotor (Figure IV-27(a) et Figure IV-28(a)) sont particulièrement bien en phase l’un avec
l’autre. Ce qui montre que le délai dû à la vitesse de transport de l’onde pression, et de débit, à travers la
volute jusqu’au rotor est négligeable. La méthode de correction proposée précédemment n’a donc que peu
d’intérêt pour ces régimes là. Le régime de rotation du rotor de la turbine étant similaire entre les deux cas, la
seule distinction possible est l’ouverture des aubages du distributeur. Cela signifie que les performances de la
turbine sont d’autant plus sensibles aux oscillations de pression, et de débit, que le degré de détente est
majoritairement opéré dans la partie rotor de la turbine, c'est-à-dire que le degré de réaction est important.
3500
puissance (W)
puissance (W)
rendment (-)
1700 5000 0,6
2500
4000 0,5
1500 1500
3000 0,4
500
1300 2000 0,3
-500 1000 0,2
1100
-1500 0 0,1
900 -2500 -1000 0
0,10 0,12 0,14 0,16 0,18 0,20 0,22 0,10 0,12 0,14 0,16 0,18 0,20 0,22
temps (s) temps (s)
(a) (b)
Figure IV-27 : Evolution de la variation instantanée de puissance et de la pression d’entrée de la turbine (a), et évolution
de la variation instantanée de puissances et du rendement de la turbine (b) , Nmot=500tr.min-1.
rendement (-)
puissance (W)
1750
4000 0,6
2000
1550 3000 0,5
1000 0,4
2000
1350 0,3
0 1000
0,2
1150 -1000 0 0,1
(a) (b)
Figure IV-28 : Evolution de la variation instantanée de puissance et de la pression d’entrée de la turbine (a), et évolution
de la variation instantanée de puissances et du rendement de la turbine (b), Nmot=1000tr.min-1.
La tendance observée sur la Figure IV-27(b) et la Figure IV-28(b) est assez similaire de l’une à l’autre.
Une hausse légère du rendement est néanmoins décelable sur la partie correspondante à la chute de
puissance. Les phases où le rendement est le plus difficilement prédit se situent dans ces zones critiques
(phases d’augmentation et phases de baisse de puissance), aux fortes variations de pression et de débit. Aux
200
Chapitre IV - Etude expérimentale
vues, des variations extrêmement contenues des valeurs instantanées sur la partie compresseur, leur mesure
n’apporterait pas de correction majeure aux résultats fournis avec la méthode présentée.
Compte tenu du degré d’incertitude dans l’évaluation de certains paramètres tels que le débit masse (les
débitmètres massique thermique présente une dérive de l’incertitude avec l’augmentation du débit), la
puissance dissipée par frottement, le moment d’inertie du rotor et la puissance transmise au compresseur, une
analyse de l’influence de la sensibilité de la méthode utilisée à ces paramètres a été effectuée.
Le point de référence dédié à cette étude, illustré par la Figure IV-29, est le cas pour lequel la turbine à
géométrie fixe tourne à 45 000 tr.min-1, sous un écoulement pulsé par le générateur de pulsation (=culasse)
tournant à 500 tr.min-1. L’air est régulé à une température de 100°C et le débit correspond à une ouverture de
l’électrovanne de contrôle de 15%. Le moment d’inertie de référence du rotor est de 1,2e-5 kg.m2.
0,7
puissance (W)
1000
puissance (W)
rendement (-)
2000 0,6
1500
500 1500 0,5
(a) (b)
Figure IV-29 : Courbes de référence de l’évolution des paramètres étudiés.
Sur la Figure IV-29(a), comme pour la plupart des cas analysés précédemment, le signal correspondant à
la variation de puissance sur l’arbre est en phase avec le signal de pression à l’entrée de la turbine. De plus,
dω
la courbe du paramètre Jω ⋅ suit aussi dans la forme, la dynamique du signal de pression. Ainsi, pour
dt
les plus faibles fréquences de pulsation, le rotor de turbine se comporte de manière quasi-statique par rapport
au signal de pression entrant dans la volute. Par ailleurs, l’étude numérique des modèles a aussi montré que
pour les faibles fréquences, la déviation des valeurs instantanées par rapport aux valeurs quasi-statiques était
minimale, aussi bien du point de vue du débit que du rendement. Sur la Figure IV-29(b), le rendement de la
turbine est assez élevé et parfois évalué à une valeur supérieure à l’unité. Ce qui est physiquement
impossible. Dès lors, la chronologie des évènements et la précision de leur évaluation dans le temps est une
des clés de la compréhension des résultats de la méthode de calcul proposée.
201
Chapitre IV - Etude expérimentale
puissance (W)
rendement (-)
rendement (-)
2000 0,6 2000 0,6
1500 0,5 1500 0,5
(a) (b)
3500 1,0 3500 1,0
Pturb 1,2 0,9 Pturb 1,4 0,9
3000 3000
Pturb_is 0,8 Pturb_is 0,8
2500 rendement 1,2 2500 rendement 1,4
0,7 0,7
puissance (W)
puissance (W)
rendement (-)
rendement (-)
2000 0,6 2000 0,6
1500 0,5 1500 0,5
(c) (d)
Figure IV-30 : Evolution du rendement, de la puissance mécanique et de la puissance isentropique de la turbine pour
différentes pondération de la dissipation de puissance par frottement.
Sur la Figure IV-30(a), il est clairement visible que la réduction du facteur de frottement induit une
réduction notable, et un lissage, des valeurs du rendement de la turbine ; surtout comparé aux résultats de la
Figure IV-30(d). Néanmoins, le pic de puissance récupéré par le rotor de la turbine varie très peu d’un cas à
l’autre (voir Figure IV-30(a-d)). Mais cette modification entraine une correction en gain des valeurs de
puissance de la turbine, il en résulte une augmentation globale de la puissance mécanique allant de pair avec
l’augmentation de la puissance de frottement. Cette remarque est très bien visualisable sur les pieds des
signaux de puissance pour l’ensemble des figures présentées (à W& frot ⋅ 0,6 → W&Turb < 0 et pour
pied
W& frot ⋅ 1,4 → W&Turb > 0 ). Cette caractéristique montre que l’estimation correcte de la puissance dissipée
pied
par frottement est extrêmement importante pour les phases ayant les plus faibles niveaux de puissance en jeu
(faible pression et faible débit).
202
Chapitre IV - Etude expérimentale
puissance (W)
rendement (-)
rendement (-)
2000 rendement 0,6 2000 rendement 0,6
1500 0,5 1500 0,5
(a) (b)
3500 1,0 3500 1,0
I=0,000014 kg.m2
3000 0,9 3000 0,9
0,8 I=0,000016 kg.m2 0,8
2500 Pturb 2500
Pturb_is 0,7 0,7
puissance (W)
puissance (W)
rendement (-)
rendement (-)
2000 2000 Pturb
rendement 0,6 0,6
Pturb_is
1500 0,5 1500 rendement 0,5
(c) (d)
Figure IV-31 : Evolution du rendement, de la puissance mécanique et de la puissance isentropique de la turbine pour
différentes évaluation de l’inertie du rotor de la turbine.
Le terme inertiel est un paramètre pour lequel le rendement est très sensible (voir Figure IV-31(a-d)).
Contrairement au coefficient de frottement, sa pondération n’agit pas comme un gain linéaire ou quasi-
linéaire, mais de manière beaucoup plus ample. A la diminution de l’inertie du rotor (voir Figure IV-31 (a) et
(b)) correspond une baisse de la puissance maximale développée, mais aussi une augmentation de la
puissance minimale. Cette dynamique induit une surestimation notable du rendement sur les zones où la
puissance isentropique est très faible voire quasi nulle. A contrario, lorsque l’inertie est pondérée
positivement, la puissance maximale récupérée atteint des valeurs proches de la puissance isentropique
idéale, et, pour les zones ayant une faible puissance isentropique, la puissance récupérée est inférieure à
l’unité (=dissipation). Tout cela, traduit un déséquilibre de la méthode employée pour ces cas de figures.
Ainsi, l’évaluation la plus exacte possible du moment d’inertie du rotor de la turbine est primordiale à la
bonne caractérisation du rendement de la turbine.
203
Chapitre IV - Etude expérimentale
puissance (W)
rendement (-)
rendement (-)
Pturb 2000 Pturb
1500 Pturb_is 0,6 Pturb_is 0,6
rendement 0,5 1500 rendement 0,5
1000 0,4 0,4
1000
500 0,3 0,3
500
0,2 0,2
0 0
0,1 0,1
-500 0,0 -500 0,0
0,08 0,1 0,12 0,14 0,16 0,18 0,2 0,08 0,1 0,12 0,14 0,16 0,18 0,2
temps (s) temps (s)
(a) (b)
4000 1,0 4000 1,0
3500 0,9 3500 0,9
debit turbine*1,1 0,8 debit turbine*1,2 0,8
3000 3000
0,7 0,7
2500 2500
puissance (W)
puissance (W)
rendement (-)
rendement (-)
Pturb Pturb
Pturb_is 0,6 Pturb_is 0,6
2000 2000
rendement 0,5 rendement 0,5
1500 1500
0,4 0,4
1000 1000
0,3 0,3
500 0,2 500 0,2
0 0,1 0 0,1
-500 0,0 -500 0,0
0,08 0,1 0,12 0,14 0,16 0,18 0,2 0,08 0,1 0,12 0,14 0,16 0,18 0,2
temps (s) temps (s)
(c) (d)
Figure IV-32 : Evolution du rendement, de la puissance mécanique et de la puissance isentropique de la turbine pour
différentes évaluation du débit masse admis par la turbine.
Comme il était prévisible, l’influence de la variation du paramètre de débit masse (via BSV) a une
influence d’autant plus importante que le taux de détente, et donc la pression à l’admission (car Ps ≈ Patm )
est importante. Ainsi la puissance isentropique croit logiquement avec l’augmentation du débit admis (voir
Figure IV-32(a-d)). Cette dynamique entraine des modifications notables dans l’estimation du rendement,
mais essentiellement dans la zone de forte puissance. Alors, plus la valeur de la pression d’admission sera
grande, plus l’estimation du rendement sera dégradée.
204
Chapitre IV - Etude expérimentale
puissance (W)
rendement (-)
rendement (-)
2000 Pturb 2000 Pturb
Pturb_is 0,6 Pturb_is 0,6
1500 rendement 0,5 1500 rendement 0,5
(a) (b)
3500 1,0 3500 1,0
puissance (W)
rendement (-)
rendement (-)
2000 Pturb 2000 Pturb
Pturb_is 0,6 Pturb_is 0,6
1500 rendement 0,5 1500 rendement 0,5
(c) (d)
Figure IV-33 : Evolution du rendement, de la puissance mécanique et de la puissance isentropique de la turbine pour
différentes évaluation de la puissance récupérée par le compresseur.
Comme il possible de le voir sur la Figure IV-33(a-d), les variations de l’estimation de la puissance
récupérée par le compresseur n’ont pas d’influence prédominante lorsque les puissances mises en jeu sont
importantes. Mais, lorsque la puissance développée par la turbine devient moins importante, et surtout
lorsque la puissance est dans une phase croissante ou décroissante, une influence sur le rendement est
clairement décelable. Sur les figures ci-dessus (voir Figure IV-33(a-d)), nous pouvons voir que la puissance
dissipée par le compresseur a une influence majeure sur la durée de production de puissance. Une
augmentation de cette valeur provoque une estimation de la puissance de la turbine plus longue dans le temps
(lorsque la puissance isentropique en jeu devient faible), ce qui induit une estimation de rendement
supérieure à l’unité. Et, inversement, lorsque la puissance récupérée par le compresseur est moins
importante, les valeurs extrêmes du rendement sont réduites.
205
Chapitre IV - Etude expérimentale
206
Chapitre IV - Etude expérimentale
La Figure IV-34 montre l’évolution du régime de rotation de la culasse. L’objectif étant de générer une
onde de pression d’excitation, la culasse est entrainée jusqu’à une vitesse de rotation de 2000 tr.min-1 puis la
culasse est à nouveau arrêtée. Pendant, ce temps, la pression instantanée est mesurée au milieu du tube.
207
Chapitre IV - Etude expérimentale
D’après la théorie acoustique [62] [309], la fréquence de résonance et ses harmoniques d'un tuyau droit
ouvert à une extrémité et fermé à l'autre sont calculées comme suit :
freq th ,i = (2 i − 1)
a
(IV-19)
4L
La température lors des essais expérimentaux était de 20°C. Grâce à la formule (IV-19), il est alors
possible de déterminer la longueur de l’élément étudié, soit 1306 mm. Le tube relié à la turbine mesure,
quant à lui, 1150 mm. La différence entre ces deux longueurs correspond à la longueur de la chapelle dans la
culasse et au terme correctif pour tenir compte des effets bords [310].
Connaissant à présent les caractéristiques du circuit reliant la turbine à la culasse, la même étude peut être
effectuée avec le turbocompresseur. Le même type d’essai expérimental a donc été réalisé pour différentes
positions de la géométrie variable. La Figure IV-37 présente les résultats obtenus pour différentes positions
208
Chapitre IV - Etude expérimentale
de la géométrie variable. Une des premières constatations est que la fréquence de résonance de la tubulure
connectée à la turbine ne dépend pas de la position de la géométrie variable.
La fréquence obtenue est égale à 129 Hz. La température mesurée lors des essais expérimentaux est
identique à la précédente. En reprenant la longueur acoustique déterminée précédemment, il apparaît donc
que la fréquence de résonance ne correspond pas à celle d’un tube fermée à une extrémité et ouvert à l’autre
extrémité. D’après la théorie acoustique [62], la fréquence de résonance et ses harmoniques d'un tuyau droit
fermé à ses deux extrémités sont calculées comme suit :
a
freq th ,i = i (IV-20)
2L
Dans le cas étudié ici, cette fréquence théorique est donc de 131,4 Hz. L’écart de 2 Hz entre les résultats
théoriques et expérimentaux est donc très faible et peut tout aussi bien correspondre aux incertitudes de
mesures qu’à la courte longueur supplémentaire dans la volute de la turbine. Par conséquent, il apparaît que
la turbine se comporte comme une extrémité fermée et ce quelle que soit la position de la géométrie variable.
Cette notion est relativement importante car elle permet à présent de connaître le comportement d’une onde
de pression en amont de la turbine. Ce comportement pourrait même être utilisé avantageusement sur le
comportement de la turbine en amplifiant l’amplitude des ondes de pression.
209
Chapitre IV - Etude expérimentale
Il est tout de même important de signaler que cette technique présente quelques limites. En effet, en
connectant la turbine au tube et en effectuant le test comme décrit précédemment, il apparaît que le tube met
beaucoup plus de temps à se vider de son air. Par conséquent l’onde de pression se propage dans un milieu
fluide en mouvement et cette onde de pression n’est donc plus prépondérante comme représenté sur la Figure
IV-38. Ainsi l’analyse effectuée par transformation de Fourrier ne met pas autant en évidence les fréquences
de résonance.
Figure IV-38 : Evolution de la pression instantanée relative après arrêt de la culasse pour le tube connecté à la
turbine
Par ailleurs, il est nécessaire de souligner la fidélité acoustique entre les essais expérimentaux et l’étude
numérique de la turbine. En effet, dans l’étude numérique il a été montré que l’ensemble turbine + tube se
comportait comme un élément tubulaire ouvert à une extrémité et fermé à l’autre extrémité (ouvert-fermé).
La condition limite sur laquelle est appliquée l’excitation de pression, laquelle étant assimilable à une
extrémité ouverte, la conclusion logique était que la turbine se comportait comme une extrémité fermée. Ce
qui est en accord total avec l’étude expérimentale. Mais la turbine ne peut pas être pour autant considérée
comme un élément strictement fermé, mais plutôt partiellement fermé. C'est-à-dire un élément fermé du
point de vue acoustique mais ouvert du point de vue fluidique.
210
Chapitre IV - Etude expérimentale
Dans ce chapitre, le développement d’un banc d’essais à air pulsé, permettant la caractérisation
instationnaire des turbocompresseurs, a été présenté. Plusieurs essais instationnaires, en écoulement
froid, ont été menés sur deux différentes architectures de turbine (TGF et TGV).
Par ailleurs, une étude acoustique de la turbine a été menée, celle-ci a souligné la bonne concordance
des résultats expérimentaux avec ceux de l’analyse numérique. C'est-à-dire que la turbine se comporte
comme un élément tubulaire ayant une extrémité fermée du point de vue acoustique, mais ayant les deux
extrémités ouvertes du point de vue de la dynamique des fluides.
211
Chapitre IV - Etude expérimentale
212
Conclusion et perspectives.
213
Conclusion et perspectives
L’analyse bibliographique (chapitre 1) a apporté une synthèse de l’état de l’art sur la caractérisation
expérimentale et sur la modélisation des turbines fonctionnant en régime d’écoulement pulsé.
Suite à cette étude, deux modèles bibliographique ont été sélectionnés (chapitre 2), et implémentés dans
un code de simulation unidimensionnelle. Une série de simulations et d’analyses ont été effectuées. Dans
un premier temps, l’étude quantitative a permis de suggérer la présence d’effets acoustiques intervenant
dans la simulation de la turbine. Une étude acoustique ciblée a permis de montrer que le système modélisé
se comportait, du point de vue acoustique, comme un tube ayant une extrémité fermé. Du point de vue
acoustique, le modèle de turbine est partiellement assimilable à une paroi. Dans un deuxième temps,
l’étude quantitative des résultats temporels a mis en lumière la très forte similarité de comportement de
ces deux modèles. Du point de vue qualitatif, les différences des performances moyennes entre les deux
modèles issus de la bibliographie restent relativement faibles, et celles-ci suivent les mêmes tendances. En
outre, le niveau des performances globales a un lien fort entre le point de fonctionnement de la turbine et
le degré d’excitation (fréquence, amplitude, pression moyenne d’admission) du système.
Les deux modèles bibliographiques n’ayant pas de modèle de puissance (partiel chez Payri et al. [101]),
nécessitant d’un grand nombre de données expérimentales et ayant aussi, pour le modèle de Serrano et al.
[204], une mise en équation très complexe, une nouvelle modélisation a été entreprise. Ainsi, trois
nouveaux modèles ont été développés au sein du laboratoire (chapitre3). Ces modèles reposent sur
l’interpolation directe des valeurs extrapolées des champs caractéristiques des turbines. Plusieurs
modélisations du volume de la volute ont été testées, la modélisation 0D et la modélisation 1D. Une série
de simulations à excitation sinusoïdale a permis de suggérer, pour ces modèles aussi, la présence d’effets
acoustiques dans les différents modèles. Une étude acoustique a donc été réalisée et a permis de
caractériser le comportement des modèles, tout comme les modèles issus de la bibliographie, ont une
dynamique assimilable à un tube partiellement fermé. C'est-à-dire fermé du point de vue acoustique mais
ouvert du point de vue fluidique. Du point de vue quantitatif, les modèles disposant d’une modélisation de
la volute ont des résultats instantanés très semblables. La boucle d’hystérésis est légèrement majorée par
rapport aux modèles de la bibliographie du fait d’une condition limite d’entrée au volume intermédiaire
laissée libre sur les modèles du laboratoire. De plus, les valeurs des puissances instantanées sont très
similaires entre chaque modèle qu’il soit strictement quasi-statique ou avec un élément de volume 0D ou
1D. Du point de vue qualitatif, l’ensemble des modèles suivent les mêmes tendances et leurs performances
globales sont très proches. Enfin, pour l’ensemble des modèles de turbines, il a été montré que le point de
fonctionnement de la turbine a une influence prépondérante, dépendante du niveau d’instationnarité de
l’écoulement, sur les performances d’une turbine fonctionnant en régime d’écoulement pulsé. Ainsi, un
pic de rendement disposé aux plus basses valeurs du rapport U est bénéfique et conditionne fortement
C Is
les performances moyennes et instantanées d’une turbine fonctionnant en régime d’écoulement pulsé.
Enfin, plusieurs essais instationnaires, en écoulement froid, ont été réalisés avec une turbine à
géométrie fixe et avec une turbine à géométrie variable (chapitre 4). Une méthode de caractérisation de la
puissance et du rendement instantané développé par la turbine a été proposée. Suite aux résultats de cette
méthode, une analyse de l’impact de l’erreur de mesure des différents paramètres (inertie du rotor,
puissance dissipée aux paliers et par le compresseur, le débit instantané) entrant dans l’expression du
rendement de la turbine a été effectuée. Il a été démontré la criticité de l’évaluation précise de ces
paramètres pour l’établissement correct des performances de la turbine en transitoire (au moment du pic
de pression). Par ailleurs, une étude acoustique expérimentale a été réalisée et a permis de souligner la
très bonne correspondance des résultats expérimentaux avec ceux issus des analyses numériques. Ainsi la
turbine, couplée à des éléments tubulaires, a un comportement qualifié de partiellement fermé, c'est-à-
214
Conclusion et perspectives
dire fermée à l’extrémité de la turbine du point de vue acoustique (la turbine isole le tube amont de
l’influence du tube aval) mais ouverte du point de vue de la dynamique des fluides.
Ces travaux ouvrent de nombreuses perspectives de recherche, tant sur le plan de la modélisation que
sur le plan expérimental :
Tout d’abord, afin de rendre une comparaison exploitable entre les simulations numériques et les
expérimentations, il est nécessaire de coupler les modèles de turbines créés à un modèle de compresseur
adapté. Par la suite, la prise en compte des transferts thermiques pourra être envisagée.
A l’évidence, aux vues des résultats des simulations, le choix des conditions limites et du degré de
modélisation du volume de la volute a un impact majeur sur les effets de volume, et donc sur la boucle
d’hystérésis. Il est donc nécessaire d’apporter un soin tout particulier à la modélisation de la volute. Aussi
il serait intéressant de développer localement pour l’élément représentant la volute, une modélisation en
2D prenant en compte plus fidèlement les conditions d’écoulement dans cet élément (comme illustré par la
figure ci-contre).
La condition limite entre le tube d’admission et l’ensemble du modèle de turbine (1) est laissée libre,
c'est-à-dire sans perte de charge. La longueur et le volume de la volute sont égaux aux dimensions réelles.
Une condition de recirculation (2), utilisant par exemple le modèle de jonction de Bassett et al. [227],
215
Conclusion et perspectives
∂W ∂F (W ) ∂G (W )
+ + =S
∂t ∂x ∂y
Avec :
ρ ρ ⋅u
p + ρ ⋅u2
ρ .u
W = ρ .v F (W ) = ρ ⋅ u.v
p 2
ρ ⋅u ρ ⋅v u ⋅ p ⋅ γ + ρ ⋅ u + ρ ⋅ v
2 2 2
+ +
γ − 1 2 2 γ − 1 2 2
ρ ⋅v
ρ ⋅ u.v
G (W ) = p + ρ ⋅ v2
v ⋅ p ⋅ γ + ρ ⋅ u + ρ ⋅ v
2 2
γ − 1 2 2
Le vecteur source S sera défini selon les hypothèses d’écoulement tels que la variation de section,
l’échange de chaleur avec l’extérieur ou encore la présence de frottement aux parois.
Les simulations en régime d’écoulement stationnaire permettront de paramétrer la condition limite
(3)entre la volute et la turbine (stator + rotor en fait) en fonction des données du modèle de turbine (4)
issues de l’extrapolation des champs des valeurs caractéristiques (pour notre modèle). Le modèle de
turbine sera ensuite raccordé à un tube d’échappement moyennant la mise en place d’une condition limite
associée (5).
Par ailleurs, il serait intéressant de coupler les modèles développés avec des logiciels commerciaux de
simulation de la dynamique des gaz tels que AmeSim, GT-Power ou Ricardo Wave, afin de pouvoir
simuler et comparer les valeurs calculées avec les données relevées par mesures sur banc d’essais
moteurs.
Une approche innovante et potentiellement intéressante serait d’utiliser les « méthodes inverses ».
Grâce à ces méthodes, il est possible de coupler les algorithmes d’inversions aux instruments de mesures
est ainsi de définir des modèles mathématiques liés aux modèles physiques. Mais la formulation en
problème inverse implique généralement de repenser la technique de mesure afin de garantir de bons
résultats (les modèles étant directement liés aux mesures). Cela rend donc cette technique plutôt délicate
mais potentiellement très intéressante pour les applications aux turbines fonctionnant en régime
instationnaires.
216
Conclusion et perspectives
Du point de vue expérimental les perspectives sont grandes, car les essais effectués se limitaient aux
expérimentations sur banc d’essai en écoulement froid (350K). Il serait donc intéressant d’effectuer des
essais sur banc d’essais moteurs.
D’autre part, des essais sur banc d’essais de turbocompresseurs, en écoulement chaud permettrait de
prospecter sur une plus large plage de mesure, de tester aussi, dans un deuxième temps, les conditions
adiabaticité de la turbine.
Néanmoins, la perspective la plus critique du point de vue expérimental est la mesure précise du débit
instantané de la turbine, en écoulement froid et chaud. La méthodologie proposée consiste à étalonner
l’anémomètre à film chaud en température et en pression, à partir de mesures effectuées en simultanées
grâce à un anémomètre laser à effet doppler (LDA). La mesure en sortie turbine permettra d’une part de
caractériser précisément le débit d’air traversant le rotor de la turbine, et présente l’avantage de pouvoir
travailler avec un gradient de température réduit par rapport aux conditions à l’entrée de la turbine.
Par ailleurs, le dispositif générateur de pulsation permettra de futures analyses grâce à l’adoption de
collecteurs d’admissions permettant une alimentation multiple. Ainsi, des essais présentant des
caractéristiques analogues aux moteurs multicylindres pourront être effectués.
217
Conclusion et perspectives
218
Annexes.
219
Annexes
Annexe A :
Algorithme de Newton-Raphson
f 1 ( x1 , x 2 ,...., x n ) = 0
f 2 ( x1 , x 2 ,...., x n ) = 0
.....
f n ( x1 , x 2 ,...., x n ) = 0
Dans un premier temps, une solution (x10, x20,….,xn0) est fixée arbitrairement pour chaque paramètre
recherché. La méthode de Newton-Raphson établi alors (x11, x21,.., xn1) comme une meilleure approximation
en utilisant les relations suivantes :
Avec f 10 représentant f 1 ( x10 , x 20 ,...., x n 0 ) . Chaque équation est résolue pour les différentes valeurs des
correcteurs ∆x n 0 . Ainsi le système peut-être défini de la manière suivante :
∂f 10 ∂f ∂f
∆x10 + 10 ∆x 20 + .... + 10 ∆x n 0 = f 10
∂x1 ∂x 2 ∂x n
∂f 20 ∂f ∂f
∆x10 + 20 ∆x 20 + .... + 20 ∆x n 0 = f 20
∂x1 ∂x 2 ∂x n
….
∂f n 0 ∂f ∂f
∆x10 + n 0 ∆x 20 + .... + n 0 ∆x n 0 = f n 0
∂x1 ∂x 2 ∂x n
Un choix judicieux des valeurs initiales doit être effectué afin de ne pas faire diverger l’algorithme.
L’algorithme répète la procédure ci-dessus jusqu’à convergence du système (la valeur des résidus est fixée
par l’utilisateur) vers une solution correctement approximée (dans la plage de confiance souhaitée).
220
Annexes
La mise en œuvre de la méthode de Newton-Raphson, pour des systèmes à plusieurs variables, passe par
un système matriciel. Ainsi :
Jx = y
∂f1i ∂f1i ∂f 1i
∂x ...
∂x 2 ∂x n
1
∂f 2i ... ... ...
J = ∂x
2
... ... ... ...
∂f ∂f ni
ni ... ...
∂x n ∂x n
∆x1i
∆x
x = 2i
...
∆x ni
f1i
f
y = 2i
...
f ni
Pour résoudre le système, une méthode utilisant le pivot de Gauss est utilisée. La recherche des zéros
(valeurs des correcteurs minimales) revient à résoudre l’équation suivante :
x = J −1 y
221
Annexes
Annexe B :
Procédure d’interpolations de données
Pour remédier au problème de corrélation entre les points calculés et la courbe polynomiale associée par
une régression polynomiale (d’ordre 3), et afin d’éviter le problème de valeurs négatives de Ae ( N turb ) et de
valeurs positives de Be ( N turb ) pour le calcul de l’enthalpie réelle, il a été nécessaire de trouver une parade à
l’erreur instaurée par le manque de données entre 69 000 tr.min-1 et 0 tr.min-1, et l’erreur introduite par la
nature de la régression polynomiale classique. Pour cela plusieurs procédures et algorithmes ont été testés.
Finalement, le choix c’est porté sur l’interpolation cubique monotone d’Hermite [311]. En effet,
l’interpolation cubique monotone [311-313], qui est une variante de l’interpolation cubique, préserve la
monotonie de l'ensemble de données interpolé. La monotonie est préservée par la succession d’interpolations
linéaires, alors quelle est non-garantie par interpolation cubique.
La problématique est que les valeurs de Ae ( N turb ) ne peuvent pas être négatives, et les valeurs de
Be ( N turb ) ne peuvent pas être positives, cela d’un point de vue physique. En effet, la formulation proposée
par Martin et al. [158, 159], issue d’une analyse physique de la turbine, écrite telle que :
Les termes Ae ( N turb ) et Be ( N turb ) sont déterminés à partir d’une analyse des champs des valeurs
caractéristiques. Mais leur interprétation physique est la suivante :
Et
Les régressions polynomiales courantes utilisées par les systèmes d’exploitation de données tels que MS
Excel fournissent des résultats assez médiocres. Des logiciels plus développés tels que Matlab, intègrent des
fonctions particulières intégrant les fonctionnalités souhaitées. Pour le cas de Matlab, il s’agit de la fonction
« pchip ». Mais, le code développé fonctionnant en Fortran, a imposé, pour des questions d’interopérabilité,
de coder la méthode proposée par Fritsch et Carlson [311] en langage Fortan. La méthode est la suivante :
Tout d’abord, il s’agit de sélectionner les tangentes d’interpolation pour chaque point de données. Ainsi
considérant l’ensemble des points (xi , y i ) avec i = 1, K , n il est possible de calculer les pentes des droites
sécantes entre les points successifs, tel que :
y i +1 − y i
∆i = pour i = 1, K , n − 1
x i +1 − x i
222
Annexes
Ensuite, il s’agit d’initialiser les tangentes en chaque point de données comme étant la moyenne
arithmétique des droites sécantes :
∆ i −1 + ∆ i
mi = ∆ i = pour i = 2, K , n − 1
2
Pour les points de fermeture (des deux extrémités), les données d’un seul côté sont utilisées.
m1 = ∆ 1 et m n1 = ∆ n −1
Si dans l’intervalle mi = mi +1 = 0 signifiant que la courbe doit être totalement plate pour conserver sa
monotonie, il est inutile de faire l’analyse suivante (consistant à éviter les surestimations de prédiction et
obliger la monotonie) pour ces points i .
mi m
On pose α i = et β i = i +1 . Or, si α et β sont calculés comme étant inférieurs à zéro, cela signifie
∆i ∆i
que les valeurs d’entrées ne sont pas strictement monotones. Dans ces cas là une courbe monotone pourrait
encore être crée en imposant mi = mi +1 = 0 , bien que la monotonie totale ne soit pas possible.
Alors, afin de prévenir toute erreur de dépassement et assurer la monotonie de la courbe, une fonction
φ (α i , β i ) est définie telle que :
(2α i + β i − 3)2
φ (α i , β i ) = α i − ⋅
1
3 (α i + β i − 2)
Afin de garantir la monotonie de la courbe les conditions suivantes doivent êtres respectées :
(2α i + β i − 3) ≤ 0
(α i + 2β i − 3) ≤ 0
φ (α i , β i ) ≥ 0
Si la stricte monotonie est imposée, si φ (α i , β i ) a une valeur strictement supérieure à zéro.
Une façon simple de satisfaire cette contrainte est de limiter l'ampleur du vecteur (α i , β i ) à un cercle de
rayon 3. Cela implique que si α i2 + β i2 > 9 , alors :
mi = τ i ⋅ α i ⋅ ∆ i
et
mi +1 = τ i ⋅ βi ⋅ ∆i
3
Avec : τi =
α i2 + β i2
223
Annexes
L’interpolation cubique :
Les caractères permettant assurer la monotonie de la courbe ayant été définis. L’évaluation des données
est effectuée grâce à une spline cubique d’Hermite.
P (x ) = H 00 (t ) ⋅ Pi + H 10 (t ) ⋅ (x i +1 − xi ) ⋅ mi + H 01 (t ) ⋅ Pi +1 + H 11 (t ) ⋅ ( xi +1 − xi ) ⋅ mi +1
x − xi
Avec : t=
xi +1 − xi
H 01 (t ) = (− 2t + 3t )
3 2
H 11 (t ) = (t − t )
3 2
Attention, contrairement à ce qu’il peut être fait sur MS Excel, il ne s’agit pas d’une régression
polynomiale mais d’une interpolation. Il n’y a donc pas d’équation de courbe, mais une procédure de calcul
de points (c’est une toute autre approche). Une simple routine de calcul permet d’apprécier rapidement la
différence entre les deux types de traitement des données (exemple dans l’illustration ci-dessous).
5
x 10
12
Points Ae(Nturb)
Courbe Optimisée par l'algorithme de Fritsch et Carlson
Régression Cubique MS Excel
10
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18
4
x 10
224
Annexes
Test du paramètre Ke
Non
Ke min ≤ Ke ≤ Ke max i
Oui
(Une simple routine permettra de tracer les courbes d’évolution des paramètres Ae ( N turb ) et Be ( N turb ) )
225
Annexes
Annexe C :
Champ de fonctionnement du turbocompresseur à géométrie fixe (TGF) :
Champ compresseur du turbo TGF :
2.6
2.4
0.6
0.65
2.2
170000
2
160000
0.7
Taux
1.8 1500
00 16
0.6
140000 3 00
7 00
0.
1.6
17430 5
0.65
0. 000 0.6
1200
00 0.7
1.4
0.7
1000 6
00 0.
0.5
1.2 80000 5
0.6
60000.6 0.5
0.4
1
0 0.02 0.04 0.06 0.08 0.1
Débit(kg/s)
226
Annexes
0.035
60000
1
0.03 00
400
0 1
0 000
000 12
10
Débit (kg/s)
0.025
00
800
0
6000
0.02
40000
0.015
1 1.5 2 2.5 3
Taux
227
Annexes
1 40000
0.95
0.9
60000
rendement
0.85
8000
0.8
0
100000
120000 160000
120000
0.75
0.7
1.5 2 2.5 3
Taux
228
Annexes
0.8
000
160
00
1400
0.7
000
120
0.6
100000
rendement
60000
0.5 80000
0.4
0.3
0.2
1.5 2 2.5 3
Taux
1
rendement isentropique (-)
0.95
0.9 140000
00
00
16
0
12000
80000
100000
0.85
0.8
1.5 2 2.5 3
Taux
229
Annexes
champ compresseur
fichier : essai-2008-11-06_comp100_TGV100
T entree turbine : 100 C
2.5
160000
0.6
2
0.65
150000
150
000
taux (-)
0.7
0.55
14 00 0
0
130000
13
0.7
0 00
0
15
00
14
00
1 20
00
1.5 000
0.6
00
0.65
6
110 0.
000
65
55
0.
0.
0.
100 0 7
00
13
12
90000
00
00
0.6
00
00
80000 0 .5
0.55
0.55
11
00
65 90
0.
00
10
0
00
00
70 00
5
0 .6 0.55 80
00
0.
0.4
6000 0 00
0
5000 0
0 0.5
0.4
1
0.02 0.04 0.06 0.08 0.1
debit (kg/s)
230
Annexes
champ turbine
fichier : essai-2009-07-08_turb_adia_TGV100.txt
0.09
0
0.08 00 0
13
0 15000
0.07
0.06
70000
debit (kg/s)
0.05
0.04
40000
0.03
0.02
1 1.5 2 2.5 3
taux (-)
231
Annexes
champ turbine
fichier : essai-2009-07-08_turb_adia_TGV100.txt
0.9
0.8
0.7
0.6
rendement (-)
500 00
0.5
00
00
12
0.4
150000
0.3
0.2
0.1
0
1 1.5 2 2.5 3
taux (-)
232
Annexes
0.4
0.35
100000
120000
80000
00
1400
0.3
0.25
1.5 2 2.5
taux
0.7
60000
rendement isentropique
0.6
80000
0.5
00
00
10
120000
0.4 140000
0.3
1 1.5 2 2.5 3
Taux
233
Annexes
234
Références
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Résumé :
Abstract :
The downsizing method consisting in the increase of the charge level, often performed by a turbocharger,
implies to optimize the energy recovery from exhaust gas through the turbine. In this context, the literature
review was focused on two axes of research: experimental characterization and the performance modeling
methods of turbines operating under pulsating flow conditions.
Subsequently, two literature models were selected and analyzed. A specific power model has been
integrated into each of them. Then, a quantitative study, a qualitative study and an acoustic study, were
developed to evaluate the instantaneous performances, average, and acoustic, of a turbine operating in
unsteady conditions.
To explore the different ways of turbines modeling improvements, operating under pulsed flow
conditions, three new models were tested. These models use an extrapolation method of characteristics fields
values, and use a direct interpolation of these fields. Similarly as for literature models, a quantitative, a
qualitative and an acoustics studies were conducted to compare the performances and contribution of each
type of modeling.
Finally, experiments on test bench were performed for different geometries and different turbine
operating conditions. A method able to predict the unsteady turbine efficiency has been proposed. In
addition, a study about the turbine's acoustic characterization has been completed.
Keywords : Gas dynamics, Turbocharging, Radial turbines, Pulsating flow, One-dimensional modeling.