Article HEC CA
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N° 4 - 1992
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Revue française de Gestion industrielle 0242- 9780 /92/04 59 28/$ 4.80/ © Gauthier- Villars
•
s
:
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Comptabilit é basée sur les activit és 61
Tous les coûts é taient directs par rapport à la cr é ation de cette valeur
ajout é e et la pression pour la réduction des co û ts venait du marché. Les
co û ts é taient, de fait, é galement directs par rapport au produit qui
sortirait de ces entreprises puisqu'elles étaient, dans une grande mesure,
mono-prestation ou monoproduit.
a
1 . 1 - La remise en cause du modèle.
Bien que la relation causale unique "Volume produit - (cause) - Coût" soit
plus que simpliste et difficile à accepter dans l'environnement actuel des
affaires , cette situation n'a guère posé de problème tant que le ratio des
coû ts indirects ramenés aux co ûts directs était faible.
Tant que les coûts de matiè re et de main-d’oeuvre directe repré sentaient
plus de 80 % des co û ts totaux mis en oeuvre , les approximations
implicites dans la méthode étaient tolérables. Mais avec l’application de
' : machines, d' abord à commandes num é riques , puis , encore plus
automatisées et gé ré es par des ordinateurs, le poids des co ûts directs s'est
r éduit au coû t de la matière ou des composants puisque la main-d'oeuvre
devenait essentiellement une population de servants des machines et non
de contributeurs directs à la valeur ajout é e r éalisée sur la matière. On
Ia arrive aujourd' hui à des situations o ù la main-d'oeuvre industrielle ne
repr é sente plus que quelques pourcents des coûts totaux. En contrepartie ,
H aujourd’hui , la part des coûts indirects de production est devenue très
significative, parfois mê me supé rieure à 50 %, dans les coûts totaux .
’ !i L'approximation quant aux procédures d'attachement de ces coûts indirects
1 aux objets valoris é s via des unités d'oeuvre fondées sur une causalité
"volume produit ou commercialisé " était tolérable pr écédemment ; elle
devient difficilement acceptable quand pr è s de 50 % des coûts totaux sont
des coûts indirects, et ceci d'autant plus que le rôle de la main-d'oeuvre ,
a qui fournit pourtant encore aujourd'hui le principal vecteur porteur
d'attachement des coûts aux objets (c' est- à-dire unité d'oeuvre), devient
; de plus en plus r éduite. A titre indicatif , un ordinateur Macintosh,
fabriqué par Apple en Irlande , contient moins de 2 % de main-d'oeuvre
1 directe dans ses coû ts totaux. La moindre "erreur" peut amener à faire
"subventionner " certains produits par d' autres et r éciproquement ( 5)
(voir l'exemple en encadré ) : entre deux produits , c' est le plus "moderne"
'
j qui utilise , en géné ral, le moins de main- d'oeuvre ; mais on comprend
I; aisément que ce soit également celui qui engendre, de fait, le plus de coûts
indirects à cause des machines et technologies sophistiquées auxquelles il
1 fait appel ; c’est pourtant celui- l à qui recevra le moins de coûts indirects
si on a choisi, comme la plupart des entreprises françaises et
:
européennes, l’heure de la main-d'oeuvre directe comme unité d'oeuvre ... J
a
K
&
Comptabilité basée sur les activit és 63
Sur la base de cette observation, il n' est pas étonnant que ce soient des
entreprises tr è s automatisé es ou en cours de le devenir, regroupées dans
la coopérative de recherche CAM -I (6) , qui aient dé veloppé, avec l'aide du
monde universitaire ( en particulier deux enseignants de la Harvard
Business School, Robin Cooper et Robert Kaplan) , les concepts de
comptabilit é d' activit é (7).
Cette "nouvelle" logique peut sant doute trouver une partie de son regain
de fraîcheur à la fois dans les travaux de Michael Porter (9 ) sur la
chaî ne de valeur (c’est-à-dire le processus ou séquence d' actions qui
permettent d'amener un produit ou un service au client en lui ajoutant
progressivement de l'utilité fonctionnelle du point de vue du client -
c’est - à-dire en lui ajoutant de la valeur au sens de M. Porter) et dans les
travaux sur le BBZ ( 10) dans lesquels la question principale est
d'identifier, avant d'en choisir un, les divers niveaux de service , et les
co ûts aff é rents, pour les principales prestations ( activité s) rendues dans
J
l ' entreprise vers l'int érieur ou vers l'extérieur .
1 . 3 - D é finition du terme d ' activit é .
:j la passation de commande,
la qualification des fournisseurs susceptibles de répondre à un
besoin de l' entreprise,
f la r éception de marchandises ou de composants,
le contrôle de qualité à la réception, I
ni la manutention,
le magasinage, i
s le lancement d'une production,
le r églage des machines,
il
9- Michael Porter, Competitive advantage, New York, Free Press, 1985,
I
!
i' traduit sous le titre L’avantage concurrentiel, Paris, InterEditons, 1986.
i; 10 - Budget base zero, voir, par exemple, Peter A. Pyhrr, Budget annuel base
zéro , Le Management, n° 13, mars 1971, ou, Rapport du Groupe de
travail BBZ à l' Association D. F.C.G., Echanges, n° 52, juillet - ao û t -
septembre 1980.
11- Januse Bucki et Yvon Pesqueux, Syst è me d 'information, Cahier de
Recherche du Groupe HEC, Jouy en Josas , Groupe HEC, 1991, n° CR
"
‘<s
382 /1991 .
- 4
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'
I!
Comptabilit é basée sur les activit és 65
l’entretien,
la production elle - m ême,
la maî trise de la qualité,
la prise de commande,
la préparation de la facture client,
le suivi de la facture client,
etc.
On voit que derrière toute activit é il y a des actions qui consomment des
ressources ( donc qui sont la cause, vraisemblablement essentielle et
principale, de l'existence des co ûts) et que ces actions trouvent leur cause
dans des décisions qui coupent le plus souvent à travers plusieurs centres
de responsabilité s. Ainsi les actions lié es à la qualification d’un
fournisseur trouvent, par exemple, leur origine à la fois :
Tous les coûts peuvent être alors considéré s comme é tant directs par
rapport à une activité et une seule : c’est le fait de faire quelque chose, et
de le faire d'une certaine façon, qui est à l'origine de la consommation de
ressource.
Puisqu'il faut bien calculer des coûts de revient , aussi bien pour
valoriser les stocks que pour donner une borne au commercial dans sa
recherche d’un prix de vente cohérent avec le marché, la comptabilité %
d'activit é a adapté la procédure d'allocation si bien organisée par la i
méthode des sections homogènes.
La mé thode des co û ts basés sur les activité s est souvent identifiée au coût
I:i
complet. Rien dans la méthode n' empêche l' utilisateur de rechercher le
coût variable d'une activité et son coût fixe. A chaque fois, cependant, il
devra bien pr éciser quel est le g én é rateur d'activit é qui cause la 4
variabilité ou par rapport auquel la notion de fixité a é té définie. Ce
g é nérateur d'activité ne sera , comme nous le verrons plus loin , que tr ès .
Le coû t complet n'est pas , à l' exception du cas, assez rare , hé las, de la !
:
structuration de la capacité de l'entreprise, une information utile pour la â
'
.
majorité des décisions à court terme que le manager est amené à prendre.
s
1
Comptabilit é basée sur les activités 67
P1 10 6 0.5 0, 5
P2 100 6 0.5 0, 5
P3 10 18 1, 5 1, 5
P4 100 18 1, 5 1, 5
Spécifications techniques des produits (dcompositlon en activité s) :
P1 60 5 5 1 1 10 5
P2 600 50 50 3 3 30 5
P3 180 15 15 1 1 10 5
P4 1800 150 150 3 3 30 5
Frais généraux
des activités
264 2200 3000 960 1000 200 2000
Total des frais généraux à allouer : 9 924 francs
Si l'allocation des frais généraux est réalisée uniquement sur la base des heures de M OE : chaque
heure de main-d'oeuvre "emporte" avec elle, vers les produits, 9924/200 = 45,11F/h M OE, donc
chaque produit reçoit le composant frais généraux, indiqué ci-dessous, qui s'ajoute au coût matière
direct, qui n'est pas affecté par la méthode.
P1 reçoit 22,55 F par unité
P2 reçoit 22,55 F par unité
P3 reçoit 67,66 F par unité
P4 reçoit 67,66 F par unit é
Si, par contre, on décompose en trois niveaux d’activités : celles représentées (a) par la M OE (dans
laquelle, vus les chiffres, on incorporera les frais généraux liés aux matières, (b) par le nombre
de lancements (qui va donc englober à la fois les coûts causés par le nombre de lancements, mais
aussi ceux causés par le nombre de commandes à traiter et le nombre de manutentions ) et (c) par
le nombre de pièces qui composent chaque produit, on trouve un coût de frais généraux alloués à
chaque produit très différent ...
On voit donc que le choix des unités d'activité, dans le cadre d'une production non homogène, peut
aboutir à une perception des coûts de revient très diff érente. Le nouveau coût de revient n'est pas
plus proche que le précédent de ce dont certains rêvent, à savoir le coût de revient " vrai" (qui,
bien sûr, n'existe pas) , mais il a un avantage très grand : il permet de comprendre comment le
coût de chaque produit a été créé et, encore plus important, on est capable de simuler ce qu'une
modification de l'une quelconque des activit és amènera comme modification sur les coûts de revient .
:
68 Revue fran çaise de Gestion industrielle
Le coû t complet est cependant une réf érence intéressante en ce sens qu' il
permet d'avoir une approximation du coût de revient à long terme , qui va
largement au-delà de l'utilité fiscale du coût complet .
Le coût complet à long terme devrait être calculé sur la totalité du cycle de i
.
Dans une premi è re étape les co ûts ( indirects dans l ' ancienne
terminologie ) sont attachés aux activit é s qui les ont causés, ce qui ne pose
a priori pas trop de problèmes puisque tout coû t est r éputé être causé par
une activité et une seule. Les coûts qui étaient directs dans l' ancienne
terminologie peuvent, si on le souhaite , transiter par des activités mais
ce n'est pas une obligation. Si on veut rendre compatible une comptabilité %
-
. - J
12 - Le mot unité d 'oeuvre serait à bannir car il ré fère à une logique passéiste
et passive qui ne consid ère que le volume produit ou commercialisé
comme variable explicative de l'existence du coût et qui, de plus, est i -S
dérivé e d' une logique qui privilégie la commodité du processus d’atta-
chement des co ûts aux objets avec des unit és d'oeuvre aussi peu
%
nombreuses que possible à la représentativité du processus causal.
I
Comptabilit é basée sur les activit é s 69
Dans une troisième étape, qui n' est requise que si l’on souhaite arriver au
coût de revient des produits ou services, une nouvelle "unité d'oeuvre"
(12) est définie par activité ( centre de groupement) afin de permettre
l' attachement des coûts des activit és aux produits ou services. Le schéma
d’attachement des coûts est pré sent é en figure 1.
Figure t : Méthode de calcul des coûts de revient par l' approche activit és
70 Revue française de Gestion industrielle
6
Comptabilit é basée sur les activit és 71
- 4 ) les activit é s caus ées par l' existence d' une capacité de production
( qui résulte d’une décision très ant érieure à la décision volumique),
telles que la gestion physique des ateliers, la fourniture du clos et du
couvert, la chauffage et l'éclairage , etc.
Co ûts caus és
par le volume
de production
Coûts caus é s
par l' organisation
de la production
Coûts caus é s
par l 'existence
du produit
Coûts causés par
l 'offre de capacité
de production
•4
Coû ts plutô t Coû ts plutôt
directs indirects
Limite du raisonnable
pour l' attachement aux produits
Le sch é ma de la figure 1 devrait donc ê tre révis é pour reconnaî tre que,
selon le type de décision que l'analyse des co ûts est censé e éclairer, on
n’incluera dans l'analyse que les niveaux d'activit é pertinents. Chacun des
niveaux d'activité listé s ci- dessus correspond à un horizon de décision
tr è s diff érent et qui s'allonge au fur et à mesure que le numéro décrivant
le niveau s’élè ve.
- fs
72 Revue fran ç aise de Gestion industrielle
:
I
J
Comptabilit é basée sur les activit és 73
Niveau
Activit é de service Simplifier
sans valeur le process
ajout é e
Coût par Inducteurs
activit é de coûts
Activit é R é duire
Analyse principale la charge
des à valeur
activit é s ajout é e Comparer
Mesure de
performan - aux
ce par Activit é meilleurs Eliminer
activit é secondaire des
à valeur activit é s
Analyse
ajout é e
de tendance
Analyse
^ de process
Nous ne pensons pas que cela ait la moindre utilité décisionnelle pour
l' entreprise et nous pensons que cette volont é de répartir le quatriè me
niveau d'activité (ou tout niveau à long terme comme c'est le cas pour
l' activité d'offre et de maintien de la capacité) , qui est souvent impos é par
des organismes de tutelle, nuit à la notion m ê me d'activité et à ses
avantages car cela ramène l'analyste à une focalisation sur le produit,
I alors que tout le message de la comptabilité d' activité est précisément de
lui recommander de s'éloigner de cette fascination pour le produit et son
volume ...
I;
Puisque tous les co û ts sont directs par rapport à une activité, il y a
automatiquement disparition de la notion de sections auxiliaires et
principales. Tous les coûts sont caus é s par les activit é s, toutes les
activit é s sont causées par des décisions à l'un des "niveaux" évoqués plus
haut. On n'a donc plus besoin des déversements de section à section qui
empêchaient de pouvoir remonter la filiation du coût de revient d'un
produit lorsqu'on voulait faire une simulation, budgétaire ou autre, en
examinant les conséquences de diverses décisions envisageables.
I
£
-
A
I
Comptabilit é basée sur les activit és 75
%
k:
76 Revue fran ç aise de Gestion industrielle
Qui dit performance dit r éf érence à une finalit é. Cela va nous permettre de
distinguer les activité s à valeur ajouté e des activités sans valeur ajouté e.
i
Ici encore nous prendrons le sens "valeur ajoutée" en terme de point de
vue du client tel que le terme est défini par Michael Porter (16) .
Une activit é sans valeur ajoutée est donc une activité inutile ou qui
r é sulte d’une erreur et que les tenants de la qualité totale (17) veulent,
ï tout comme l' analyste d'activit é , éliminer. Une activit é sans valeur
ajout é e , du point de vue du client , peut ê tre , par exemple , le
reconditionnement d'un v éhicule automobile en bout de chaîne pour lui
enlever tous les défauts accumulés, le pliage manuel de cartons dont la
qualit é non conforme aux spécifications ne permet pas de les plier par un
.
robot emballeur La manutention interposte ou le stockage sont aussi,
souvent, des activités considérées comme étant sans valeur ajoutée.
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,
18 - Ce schéma est adapté de celui présenté par James A. Brimson à la réunion
trimestrielle du CAM-I CMS Europe en décembre 1990 à Munich.
'
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donc qui peut ê tre considé r ée comme é tant à valeur ajouté e, est une
activité qui est maintenant très largement sous-traitée ; il peut en être de
m ê me pour certains contr ô les qu'il serait trop onéreux dentaire
soi- m ê me; par exemple la majeure partie des industriels des dérivé s du
lait déposent leurs ferments et autres bactéries, qui sont pourtant leur
secret de fabrication, dans une banque biologique situ ée au Danemark et
qui fournit cette activité de contrôle bactériologique des stocks et de la
reproduction des souches mieux qu' aucun des adhérents ne pourrait le
faire {en terme de coût comme en terme de qualité de la reproduction des
ferments et des bactéries) .
2.4 - Une r éflexion strat é gique.
quel est le niveau de service que l'on veut fournir avec cette
activit é ?
quels sont les inducteurs de coûts descriptifs de cette activité ?
comment la performance sur cette activité se compare -t- elle à celle
du meilleur mondial ?
quelle est la tendance de notre performance sur cette activité ?
peut -on améliorer le processus de ré alisation de cette activité ?
Le niveau de service est une question que l'on ne se pose que rarement
dans beaucoup d'entreprises car on est trop souvent dans une attitude de
fatalité. Or, si on veut r éduire les coûts, il faut choisir explicitement ce
niveau de service qui dé finit l'activité avec précision, en indiquant sa
I
à
Comptabilité basée sur les activités 79
finalité , et qui dé finit les moyens qui lui seront alloué s, et donc les coûts
qu' elle engendrera. L' analyse du processus de réalisation de l'activité, que
nous verrons ci-dessous, permet de réduire les moyens mis en oeuvre (et
donc les coûts) tout en maintenant ou améliorant le niveau de service .
2.6 - Le benchmaking
2
s
i‘ i .
:i
Comptabilité basée sur les activit és 81
Le meilleur Le meilleur
- >- >
Temps Temps Temps
Situation A Situation B Situation C
Il est clair que toute entreprise a int é r ê t à "benchmarker " ( 20) ses
activit és pour avoir une référence externe qui lui donne un stimulus pour
-
s ' améliorer et devenir encore plus compé titive L'entreprise de r éférence
peut aussi bien être une autre unit é d'un même groupe, qu'une entreprise
4
Cette phase d'analyse des activités en cinq points est suivie comme nous
l'indiquons sur la figure 3 par des décisions quant aux activit é s
elles -mêmes : nous recensons trois types de décisions possibles : la
simplification de l'activité, la r éduction de la charge de cette activité et
l'élimination de l'activité.
20- L'auteur prie le lecteur de lui pardonner ce barbarisme, mais il n’y a pas
de terme franç ais qui corresponde exactement à ce concept. On pourrait
parler "d'étalonner" ou de "comparer" mais on perdrait le caractère
dynamique de l'idée de "benchmark" .
*
Comptabilit é basée sur les activit és 83
>
Temps Temps Temps
Situation A Situation B Situation C
i
84 Revue française de Gestion industrielle
ouvriers et des machines. On induit également des coû ts sans doute élevés
au niveau du service aprè s-vente et de l'entretien.
La situation C est un interm édiaire entre les deux premiè res. Les
propositions de modifications sont retenues pendant un certain temps afin
de leur permettre , par accumulation , de constituer une amélioration
significative du produit mais qui ne repr ésente pas l'introduction d’un
produit r é solument nouveau et innovant dans une technologie d' une
nouvelle g é n é ration . Chaque trait sur le graphique de la figure 5
correspond à un produit différent. Chaque "nouveau modèle du produit" ne
remet pas en cause le précédent . Il lui permet de finir sa vie, et en cela il
minimise le risque technique et commercial. Cette approche permet
d’avoir sans doute un coût moindre pour l'activité de maintenance des
r é f érences techniques que la situation A , et peut- être plus que dans la
situation B. En outre , là, où , dans les situations A et B, on n'avait à gérer
qu'un seul produit à la fois, on a maintenant à gérer quelque deux ou trois
produits , engendrant ainsi plus de coûts pour les activité s liées au nombre
de produits à g érer (complexité de la gamme) , par exemple les activité s
lié es à l'apr ès-vente , à la gestion du stock de pièces détaché es, aux achats
ou aux activités liées à la mise en oeuvre de la garantie.
On voit qu'il n 'est pas évident de choisir sa dé marche quant à une activité
car chaque démarche a des avantages et des inconv é nients. Ce qui est
important n'est pas de dire qu'il y a une meilleure solution pour tous les
cas, mais de faire r éfléchir l' entrepreneur sur ses décisions. Encore une
fois , l'analyse d' activité veut surtout amener à rendre les choses visibles
et claires afin d’arriver au consensus sur des perceptions partagées du
modèle de repr é sentation de l'entreprise que chaque manager utilise dans
Comptabilit é basée sur les activit és 85
Conclusion.
Le cycle de vie des produits devenant de plus en plus court (la situation C
de la figure 5 semble s'e répandre de plus en plus, et semble ê tre, en tous
cas, la stratégie de la majeure partie des entreprises japonaises), il
devient de plus en plus important de regarder ce qui est pérenne dans
l'entreprise. Ce sont les activité s qui sont pérennes, car leur nature n'est
modifiée que par des changements organisationnels ou technologiques
s érieux ( la r éduction des co ûts des activité s est, elle, une chasse
continuellement ouverte) .
Nous avons également montr é que tout en affinant le calcul des coûts de
revient, l'approche par les activit é s a permis de reconstruire tout un
nouveau modè le de l'entreprise et permis au manager de rendre visibles
ses choix quant aux activités.
En fait, alors que le calcul des co ûts des activités (le calcul du coût de
revient des produits n’est plus l'objectif central) est une tâche qui va
avoir une assez grande fréquence, l'analyse d’activité est, elle, un travail
de réflexion stratégique, qui devrait être ré alisé tous les deux ou trois ans
par le chef d'entreprise ou par son équipe dirigeante. Le travail d' analyse
des activités ne peut être mené que sur la totalité de l'unité que l'on veut
analyser : entreprise, filiale, usine , direction r égionale, etc. Toute
l' analyse partielle empêcherait de voir de nombreuses activités induites
par les décisions d'un centre de responsabilité et ne permettraient pas
jï d'obtenir les r ésultats attendus.
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