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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO


GEM-CG
- PAIX-JUSTICE-TRAVAIL-

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO


MINISTERE DE L’ENVIRONNEMENT, CONSERVATION DE LA
NATURE, EAUX ET FORETS

PROFIL DE LA ZONE COTIERE DE LA RDC

KINSHASA, AVRIL 2007


1

REMERCIEMENTS

La Direction Nationale du Projet (GEM – CG/ GCLME) / RDC remercie le


Secrétariat Exécutif de la Commission Intérimaire du Courant de Guinée et l’ONUDI pour
avoir financé l’élaboration du Profil National sur la Zone Côtière Congolaise. Nos
remerciements sont également adressés à Son Excellence Monsieur Didace PEMBE
BOKIAGA, Ministre de l’Environnement, Conservation de la Nature, Eaux et Forêts qui a
accordé tout son appui et priorité à la production de ce Profil côtier de la RDC. Nous
félicitons tous les scientifiques qui ont finalisé ce document sous la coordination du
Professeur Dieudonné MUSIBONO, responsable de la structure d’évaluation du projet
GEM-CG/GCLME. Que le service logistique coordonné par l’Assistant du Projet KAMBE
accepte également notre gratitude.

Jean-Paul MWAMBA NYEMBO


Directeur National du Projet
2

SOMMAIRE

PREFACE……………………………………………………………...…3

INTRODUCTION……………………………………………………..…6

• DONNEES DE BASE

PREMIERE PARTIE : DONNEES DE BASE


– APERCU GENERAL SUR LA R D CONGO……………………………… ..8

DEUXIEME PARTIE : ENVIRONNEMENT PHYSIQUE …………………………13

TROISIEME PARTIE : ENVIRONNEMENT SOCIO-ECONOMIQUE…………….40

QUATRIEME PARTIE : ENVIRONNEMENT SOCIO-ECONOMIQUE……………43

CINQUIEME PARTIE : CADRE LEGAL ET INSTITUTIONNEL……………….….47

ANNEXES………………………………………………………………………………55

BIBLIOGRAPHIE…………………………………………………………60
3

ABREVIATIONS

ERGS : Environmental Resources & Global Security

DHL : Express Mail Service

FEM : Fonds pour l’Environnement Mondial

GEM-CG/ GCLME : Grand Ecosystème Marin du Courant de Guinée

MECN-EF : Ministère de l’Environnement, Conservation de la Nature, Eaux et


Forêts

ONATRA : Office National des Transports

ONUDI : Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

RDC : République Démocratique du Congo

SENADEP : Service National de Développement de la pêche

SOCIR : Société Congo-Italienne de Raffinage

UNOPS : United Nations Office of Project Service


4

PREFACE

C’est un grand honneur pour nous de préfacer ce document important qui donne les
indications préliminaires du profil de la zone côtière de la République Démocratique du
Congo dans le cadre du projet Grand Ecosystème Marin du Courant de Guinée qui couvre
16 pays dont la République Démocratique du Congo..

En effet, l’écosystème marin et côtier de la R.D.Congo constitué du parc marin des


mangroves, de la façade marine longue de 40 km, est un espace qui couvre tout le district du
Bas-fleuve jusqu’à la ville portuaire de Matadi. Disposant d’une biodiversité marine et
terrestre exceptionnelle riche en faune à tortue marine, d’une espèce de lamantin, de
quelques espèces de baleines devenues rares, d’une faune unique d’espèces de poissons
saumâtres, des nombreuses espèces d’huîtres et de la forêt de mangroves à palétuvier, cette
zone est d’une importance vitale pour la R D Congo (porte d'entrée et de sortie).

C’est ainsi que depuis la découverte de ce biotope par les scientifiques au 19esiècle
jusqu’à ce jour, l’Etat congolais n’a cessé de prendre des mesures en vue d’une conservation
durable de cette zone vitale. La réserve de la biosphère de la Luki et le Parc marin des
mangroves en sont des illustrations éloquentes. En effet, bien que la côte congolaise soit
longue de 40 km seulement, la zone côtière qui couvre tout le district du Bas-fleuve, de la
mer au port maritime de Matadi sur le fleuve Congo et regorge d’énormes richesses
biologiques, énergétiques, minérales ainsi que d’énormes potentialités touristiques et socio-
économiques.

Cependant, nous déplorons le niveau de pauvreté absolue très élevé qui affecte
dangereusement les ressources par une exploitation irrationnelle de survie essentiellement
basée vers la cueillette. A cela, s’ajoute la guerre d’agression d’août 1998 qui a occasionné
une dégradation sensible des habitats et des ressources biologiques du littoral congolais.
Ces situations douloureuses (pauvreté absolue de plus de 95% de la population vivant avec
moins d’1 USD par jour, et les méfaits de la guerre) ont déstabilisé le système de gestion du
parc de mangroves, de la réserve de biosphère de Luki et de la zone côtière tout entière,
rendant de ce fait l’Etat impuissant face aux multiples forces négatives qui continuent
d’exploiter illicitement les ressources naturelles de la R.D.C. en général et de la zone
côtière en particulier.

Ainsi, comme mentionné plus haut, le projet « Grand Ecosystème Marin du Courant
de Guinée » (GEM-CG/ GCLME)qui couvre 16 pays dont la RDC s’offre en une
opportunité que devraient saisir tous les pays de cette région du courant de Guinée en vue
d’une gestion concertée des ressources naturelles et culturelles y inféodées pour répondre
5

aux objectifs millénaires du développement, notamment la réduction de la pauvreté et


l’environnement durable. Ainsi, par solidarité internationale, la RDC rectifierait bien ses
stratégies en vue de la gestion rationnelle de ses ressources côtières. Le gouvernement de la
République en est conscient et s’engage résolument à rejoindre les autres pays du GCLME
pour qu’enfin ce grand écosystème puisse être géré de façon responsable de manière à créer
les richesses tout en préservant l’environnement. C’est le défi à relever par tous car, dit-on,
l’union fait la force. Les problèmes majeurs auxquels nous sommes confrontés sont ainsi la
dégradation de la biodiversité à la suite d’exploitation irresponsable, de la destruction de
l’habitat, des pollutions diverses et surtout par les hydrocarbures, la déforestation ainsi que
l’érosion côtière. A tous ces problèmes s’ajoutent l’ignorance scientifique de la zone côtière
avec sa biodiversité, la non implication des médias et du public, la fragilité du cadre légal et
institutionnel et l’absence d’une base de données référentielle.

Nous saluons les premières actions du projet GEM-CG/ GCLME dans notre pays
particulièrement, le financement des études préliminaires sur le monitoring des eaux de la
côte marine dans le domaine de la biodiversité, la pollution, la socio-économie et de la
bonne gouvernance ainsi que les différents ateliers de formation organisés à Accra où nos
experts apprennent les dernières techniques avancées de gestion dans le système marin ainsi
que l’élaboration du Profil Côtier et Marin de la R.D. Congo dont l’atelier national de
validation a eu lieu, à Kinshasa, du 15 au 16 mars 2007.

Le gouvernement de la R.D.Congo souhaite vivement à ce que les interventions de


l’ONUDI dans le cadre du projet GCLME en R.D.C soient accrues en rapport avec son état
de pays sortant d’un conflit armé qui a endeuillé notre peuple avec plus de 4 millions de
victimes et où les impacts environnementaux sont très visibles et dont la réparation mérite
une attention particulière de la communauté internationale à travers le fonds pour
l’environnement mondial.

Nous osons croire qu’avec la présentation de ce profil marin de la R.D.C, les


autorités de l’ONUDI, gestionnaires du projet GCLME vont assister la Direction de la
Coordination Nationale de ce projet à réaliser sans délais les programmes prioritaires qui
sont retenus dans la Stratégie et le Plan d’action, à travers sa structure nationale
d’évaluation, afin d’atteindre le niveau des actions et des programmes réalisés par les
autres pays membres du Grand Ecosystème Marin du Courant de Guinée.

Enfin, que le Secrétariat Exécutif du GCLME/IGCC, l’ONUDI, la Coordination Nationale


et ainsi que la Structure Nationale d’Evaluation du projet daignent accepter notre
reconnaissance.
DIDACE PEMBE

Ministre de l’Environnement
Conservation de la Nature, Eaux et Forêts
6

INTRODUCTION

L’objectif primordial du projet Grand Ecosystème Marin du Courant de Guinée


(GCLME/ GEM-CG) en République Démocratique du Congo est de favoriser
l’épanouissement des populations riveraines de la zone côtière atlantique à travers
l’utilisation rationnelle et durable de ses ressources ; élever leur niveau de vie par un
développement économique et social harmonieux basé sur le potentiel de leurs richesses
locales dans une optique d’écodéveloppement.

Pour y arriver, le projet préconise la maîtrise des connaissances scientifiques et


techniques pour l’exploitation des ressources concernées. En outre, il s’engage à la lutte
contre plusieurs menaces compromettant la survie des richesses biologiques de la côte
marine, notamment l’épuisement des ressources biologiques, l’érosion côtière, la pollution
des eaux, la surexploitation des espèces vulnérables, la pêche illégale qui symbolisent
l’absence de l’autorité de l’Etat et la mauvaise gouvernance. Ce projet intègre des mesures
et plusieurs approches de gestion et de conservation pour la pérennité des richesses
importantes de cet écosystème complexe.

C’est dans ce cadre, que se situe l’élaboration de ce profil de la zone côtière de la


République Démocratique du Congo, qui est un premier document qui nous renseigne sur
l’état des lieux de l’environnement marin/côtier congolais actuel et ceci afin de jeter les
bases d’un diagnostic clair en vue de résoudre les épineux problèmes posés actuellement sur
terrain, c’est-à-dire l’érosion des sols près de la côte, la pollution de l’air, des eaux marines
et adjacentes, les déchets urbains, la déforestation, le déclin effréné de la biodiversité
marine, l’intoxication des populations locales, etc.

Ce travail sur la présentation du profil de la côte marine de la République


Démocratique du Congo a été réalisé sous la Direction du Directeur National du projet
(GEM-CG) en République Démocratique du Congo par plusieurs experts (a été
scientifiquement coordonné par le responsable national de la structure d’évaluation) qui ont
signé un contrat de louage de services de ce projet avec l’ONUDI et surtout les chercheurs
de l’Université de Kinshasa. C’est en fait un document d’analyse des questions
environnementales qui décrit d’une manière générale la situation actuelle de notre
environnement marin/côtier. Les analyses plus détaillées sur la problématique de la
conservation de cet écosystème marin/ côtier, et les solutions à y apporter sont en train
d’être étudiées et seront présentées dans la Stratégie et le plan d’action national pour la
conservation des richesses de la Biodiversité de la zone côtière congolaise.
Ce document de référence nous aidera à l’exploitation scientifique et technique dans
l’avenir pour traiter les questions écologiques/ environnementales et socio-économiques de
cette zone qui reste l’unique façade maritime de la RD Congo. Il est complété par un album
sur les problèmes saillants de la zone côtière et sur les opportunités.
7

Première Partie : DONNEES DE BASE - APERCU GENERAL SUR LA


REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

• SITUATION GEOGRAPHIQUE

La République Démocratique du Congo, RDC, est située de part et d’autre de


l’équateur, entre 5°20’ de latitude nord et 13°27’ de latitude sud et s’étend entre 4°12’ et
31°00’ de longitude Est. Sa superficie est environ 2.345.509 Km². Par son étendue, elle
occupe la troisième place en Afrique après l’Algérie et le Soudan.

La capitale : Kinshasa

Principales villes : Lubumbashi, Kisangani, Kikwit, Bandundu, Butembo, Mbuji-


Mayi, Kananga, Mbandaka, Bukavu, Matadi et Goma

• Aperçu climatique

Le climat est de type tropical, caractérisé par des précipitations annuelles allant de
810mm aux côtes jusqu’à plus de 2.000mm dans le bassin central. Les températures
moyennes annuelles oscillent entre 24 - 25°C et peuvent descendre de 20° à 18°C dans les
hautes altitudes. L’humidité relative varie entre 70 et 85%. La variété de son climat se
traduit par une grande diversité au niveau de la flore et de la faune qui font de la RDC un
des pays à plus haute diversité biologique (Ramade, 2005).

• Langues : Français (langue officielle), Lingala, Swahili, Kikongo, Tshiluba et plus


de 400 dialectes. L’anglais commence à s’implanter chez les jeunes cadres.

La population congolaise est estimée à 60.000.000 d’habitants (d’après les


estimations de 2005).

Suite aux conflits armés en République Démocratique du Congo (1996 – 2002),


considérés comme « une tragédie des temps modernes » ayant coûté la vie à 4 millions de
personnes. L’espérance de vie est tombée à 50ans en 2005, et le taux d’alphabétisation est
réduit actuellement à 76% pour les hommes et 55% pour les femmes.
Le pays dispose de trois grandes Universités Publiques, plus de 30 universités ou Instituts
universitaires de taille moyenne (institutions publiques et privées) et plusieurs aéroports.

La République Démocratique du Congo bien qu’étant l’un des pays les plus riches
sur le potentiel en ressources naturelles, son produit national brut PNB est estimé après la
guerre à US $ 5,7 milliards (2002 – 2003), et le P.I.B (Produit Intérieur Brut) est évalué à
moins de US $ 90 ou US $ 0,23 par personne par jour, et le pays est placé maintenant au
168e rang sur 177 pays dans le monde sur le plan de l’indice du développement humain.
8

En terme des richesses naturelles, la République Démocratique du Congo est encore


inexploitée malgré le pillage perpétré pendant la guerre par les sociétés multinationales
anonymes et les armées étrangères des pays envahisseurs en coalition avec certains milieux
maffieux occidentaux et africains établis en sol congolais.
Sa forêt couvre 1.352.070Km² soit 59,69% du territoire national ou environ 48% de toute
l’Afrique. La République Démocratique du Congo dispose d’un réseau hydrographique
important avec plusieurs lacs, dont le plus important est : le lac Tanganyika (640Km de
longueur 40 à 90Km de large selon les endroits) ; sa profondeur maximale est de 1400m. La
surface totale du lac est actuellement de 34.000Km² ou plus que celle de la Belgique. Le
volume de l’eau est de 35.000Km3, soit la moitié de la mer du Nord et son bassin
hydrographique couvre environ 250.000km², presque celle de toute la Grande Bretagne.

• LE FLEUVE CONGO

Le fleuve Congo, fleuve d’Afrique équatoriale long de 4.700Km ; il est le 2ème du


monde par l’étendue de son bassin (3.800.000 Km²) et par son débit à l’embouchure qui
excède en moyenne les 42.000 m3/s. Il traverse le pays de l’Est à l’ouest et se jette dans
l’océan atlantique au niveau de Banana. Le fleuve Congo prend sa source dans le Chambezi
(Mont Masoli en Zambie : à 1.532m d’altitude) à 500 km de l’embouchure, il s’élargit
subitement pour former un lac presque rond, le Stanley Pool (Pool Malebo)(MECN-EF,
2001, 1999 ; WRI, 1998 ; cfr. Figures 1 & 2 dans les annexes).

Ce fleuve contient une grande diversité des poissons soit : près de 800 espèces.

• CARACTERISTIQUES SOCIO – ECONOMIQUES DE LA ZONE COTIERE


CONGOLAISE

La population de la zone côtière est évaluée à : 1.300.000 habitants. Les villes de Moanda
et de Banana sont les deux agglomérations importantes le long de la côte atlantique, où on
trouve une population estimée à 60.000 habitants. (MECN-EF, 2001)

Une grande partie de la population de cette zone côtière est concentrée dans la cité
de Moanda (soit 57.708 habitants en 1994) alors que la population rurale est moins dense
avec 10 habit/km².

L’économie

Le secteur économique de la zone côtière est très différent des autres parties du pays
en terme de production industrielle.
9

En effet, cette zone est actuellement la seule où l’industrie pétrolière est développée
dans notre pays, ou plus de 90% de richesses pour les populations de Moanda, Banana et les
cités environnantes vivent des retombées du pétrole en terme de salaire et des services.
Malgré cette apparence trompeuse de la présence des sociétés pétrolières au niveau
de la côte marine et leur influence sur la vie des citadins, il faut noter que plus de 90% de la
population rurale reste très pauvre.

Elle pratique plusieurs activités notamment ;

L’agriculture, la pêche artisanale, le petit élevage et l’exploitation de bois, les services et


le petit commerce : la menuiserie, l’hôtellerie, la couture, les restaurants, les bars, les
dispensaires, etc. L’administration territoriale locale représente l’Etat.

L’Energie

Les ressources hydroélectriques de l’espace côtier de la RDC sont énormes et


constituées du grand barrage d’Inga, avec une puissance totale installée de 1774 MW. A
Moanda, malgré l’existence de ce barrage, la ville n’est servie qu’avec une centrale
thermique de 1600 KW et qui ne fonctionne que rarement.

En dehors de deux villes ci-haut citées, où il y a la distribution de l’électricité


produite par les groupes électrogènes, la population côtière du territoire de Moanda n’utilise
pas l’énergie moderne.
Pour tous les besoins élémentaires, c’est le bois et le charbon de bois, les lampes à pétrole
qui sont utilisées quotidiennement. Actuellement, au niveau de la ville de Moanda, une
société pétrolière la « PERENCO » est entrain d’investir pour l’exploitation du gaz afin de
produire du courant électrique pour les populations de ces deux villes.

• Les ressources minérales

1. Pétrole

Le bassin côtier de la RDC comporte deux sites importants contenant du pétrole, une zone
« off shore » de 1012 km2 de superficie et une zone « on shore » couvrant 4980 km2 de
superficie. Le total des réserves prouvées en 1993 est de l’ordre 59.344.301 barils. La
production totale du brut national est de l’ordre de 9 millions de barils/an. Notons par
ailleurs l’installation depuis 1967 à Moanda d’une raffinerie (Socir) ayant une capacité de
750.000 tonnes de brut/an (MECN-EF, 2001 ; Musibono, 2006).

2. Minerais
10

Le littoral congolais renferme des gisements de :


a) Sables asphaltiques à Mavumba avec 325 millions de tonnes estimées
b) Phosphates à Fundu Mzobe dont les réserves restent à évaluer
c) Evaporites (sel gemme et potasse) à Loeme, les réserves sont mal connues
d) Bauxite, or, diamant, etc. (MECN-EF, 2001).

• Le transport
Le système de transport est constitué de la manière suivante :

- Transport routier

• Les villageois circulent entre les villages à pieds en général


• Ils utilisent le vélo et surtout les camions pour ceux qui habitent au niveau de la
savane

- Transport maritime et aérien

Une société d’Etat, l’ONATRA exploite le trajet Boma – Banana pour le transport
des biens et des personnes.

Il existe deux sociétés aériennes qui assurent la liaison Kinshasa-Matadi-Boma-


Moanda. Le coût du transport aérien étant exorbitant, soit 400 US $ aller-retour, ce mode de
transport n’est réservé q’aux nantis.

- Le tourisme

C’est un tourisme d’affaires pour les nationaux, les étrangers qui étaient plus
nombreux dans les plages de Moanda avant la guerre et pratiquaient les sports nautiques n’y
vont plus.

- Le système bancaire et les télécommunications

Les Banques ont commencé à réouvrir leurs portes depuis la fin de la guerre de 1997
– 2003. Un service des courriers express privé tel que : la DHL est actuellement présent à
Moanda.

- Les infrastructures hospitalières

Il existe actuellement un hôpital de référence de l’Etat à Moanda qui est souvent


secondé par celui des sœurs religieuses, car, l’hôpital de l’Etat a des problèmes de gestion et
de fournitures de médicaments.
11

- Pour l’Agriculture

On estime à plus de 5.000 le nombre d’exploitants agricoles. Les principales cultures


sont le manioc, le maïs, le riz, l’arachide, le haricot et la banane plantain. A celles-ci
s’ajoutent le caféier et le palmier à huile comme cultures pérennes (PNUD/UNOPS, 1998 in
MECN-EF, 2001).

Si l’on considère le territoire rural de Moanda qui représente plus de 85% de la


surface du secteur d’étude, les cultures vivrières offrent des rendements relativement faibles
par rapport à d’autres sites (Tableau 1).

Tableau 1 : Comparaison du rendement de différentes cultures vivrières (en T/ha) en


référence à leurs sites de production.

SITES Manioc Riz Maïs Haricot Arachide

LUKULA 10,9 1,0 0,85 0,53 0,51


SEKE-BANZA 10,9 1,0 0,85 0,53 0,51
MOANDA 0,27 0,16 0,23 - 0,27

Les raisons de ce faible rendement sont la faible fertilité des sols, (60% de sols étant
acides et à texture sableuse), l’insuffisance du personnel qualifié dans l’administration
locale de l’agriculture et, enfin le manque de structure de recherche, d’encadrement et de
distribution des intrants.

- Elevage

L’élevage du gros et du petit bétail est pratiqué dans le secteur. Si l’élevage du gros
bétail a été modernisé, celui du petit bétail est, lui, de type traditionnel. En 1992, la situation
de l’élevage dans le secteur d’étude se présentait comme suit :

a) Bovins : 17.373 têtes


b) Caprins : 1.446 têtes
c) Ovins : 2.277 têtes
d) Porcins : 711 têtes
12

En ce qui concerne les bovins, l’élevage est essentiellement concentré dans l’île de
Mateba où actuellement on compte plus de 40.000 têtes auxquelles il faut ajouter 200 têtes
de chevaux (Coordination de l’Environnement/BOMA, 2000).

- La pêche

La pêche constitue l’une des activités la plus importante des habitants de la zone
côtière. Les différentes catégories de pêche suivantes y sont connues : pêche artisanale,
semi-industrielle, industrielle et sportive. Il faut noter que les pêches semi-industrielles et
industrielles ne sont plus pratiquées par les sociétés congolaises depuis 1990 suite à
l’instabilité politique intervenue au pays et ayant entraîné la crise économique congolaise
actuelle. Cependant, on note la présence régulière des chalutiers étrangers pratiquant la
pêche industrielle illicite dans les eaux marines congolaises jusque maintenant.

• La Pêche artisanale

Le nombre de pêcheurs varie suivant les saisons. Néanmoins, en 1992, on en


comptait 250 pour la pêche maritime et 450 pour la pêche dans l’estuaire du fleuve congo.

Les activités de pêche sont organisées dans les campements ci-après : Nsiamfumu,
Banana, Km cinq, île Mateba, Tompo, Kimuabi et Tshonda. Elles sont conduites par des
« Comités » des pêcheurs, et recourent au matériel suivant : filets dormants, filets éperviers,
filets traînants, pirogues non motorisées et motorisées.

• La pêche semi-industrielle

Un projet de pêche semi-industrielle était initié avec l’appui de la FAO pour la prise
des sardinelles. La production journalière se situait entre 1 et 2 tonnes. Mais suite à une
mauvaise gestion, ce projet n’a pas connu de lendemain.

• La Pêche industrielle

Elle était pratiquée par la « Pêcherie Industrielle de Moanda, Ex-Pemarza; mais ses
chiffres de production annuelle ont beaucoup régressé ». En effet, de la production annuelle
de 15.000 T des années 1970, on est tombé à 500 T seulement vers 1980, en raison de la
vétusté des infrastructures.

• La Pêche sportive

Les eaux calmes des mangroves permettent la pratique de la pêche sportive. Cette
forme de pêche constitue une activité de loisir pour les uns et une source
d’approvisionnement en poissons frais pour les autres.
13

Mais, les eaux des mangroves sont actuellement exposées au grand danger
d’appauvrissement trop rapide en poissons à cause de la pêche avec filets à mailles fines et
à la dynamite à laquelle recourent les habitants (Shumway et al., 2002).
• l’aquaculture

Dans la région des mangroves, il existe quatre étangs naturels qui permettent le
développement de la pisciculture, de l’ostréiculture et d’autres formes d’élevage aquatique
(Musibono,1992). Mais, cette activité n’est plus opérationnelle car le propriétaire a fait
faillite.

• VULNERABILITE DE LA ZONE COTIERE

Les études antérieures sur la vulnérabilité-adaptation aux changements climatiques


de la zone côtière (Anonyme, 2001) nous montrent ce qui suit :

 Que cette zone bien que petite, mais importante, est caractérisée par une
multiplicité d’intérêts concurrents, manifestés par divers secteurs socio-
économiques, qu’il faudrait donc aborder cet espace côtier sous un aspect
fonctionnel et pas seulement géographique,et la traiter en tant que système socio-
économique.

Ainsi, la zone côtière de la RDC constitue, ni plus ni moins, à l’instar des autres
espaces littoraux mondiaux, une mosaïque de ressources et d’écosystèmes riches et variés
qui ont une importance stratégique pour le développement économique et social du pays.

Deuxième Partie : ENVIRONNEMENT PHYSIQUE


14

1.1 Description et dimension de l’aire d’étude

La zone côtière congolaise est définie par les experts congolais comme étant l’aire comprise
entre les eaux marines congolaises sur l’Atlantique et le port international de Matadi en
amont de l’estuaire du fleuve Congo. Administrativement, la zone côtière couvre tout le
district du Bas-Fleuve. Elle est limitée au nord-ouest par l’enclave de Cabinda (Angola), au
nord-est par le district des cataractes et au sud-ouest par l'Angola. La longueur de la côte
atlantique congolaise est de 40km, avec une importante mangrove érigée en Parc marin des
Mangroves jusqu’à sa frontière nord avec l’enclave de Cabinda (Angola). Cette région
occidentale de la zone côtière occupe environ 110.000 hectares.

Le parc Marin des Mangroves, créé par arrêté ministériel n° 044/CM/ECN/92 du 02


Mai 1992, est situé à l’estuaire du fleuve Congo, dans le territoire de Moanda, District du
Bas Fleuve, Province du Bas-Congo. Sa superficie est de l’ordre de 66.000 ha, et ses
coordonnées géographiques sont comprises entre 5°45’ – 6°55’ de latitude sud et 12°45’ –
13° de longitude Est ; l’altitude étant inférieure à 500m.

Ce Parc Marin des Mangroves est constitué de deux zones différentes :

a) La zone A de Mangroves et à protection intégrale, limitée :

- Au nord : de la crique de Banana à l’embouchure de la rivière Tshikayoto


- A l’Est : de l’embouchure de la rivière Tshikayoto jusqu’à l’ïle de Mompanga
- Au Sud : de l’île de Mompanga jusqu’à la pointe de Bulambemba
- A l’Ouest : entre les îles de Bulambemba et Rosa

b) La zone B de protection partielle à savane humide et bande côtière ; limitée :


- Au Nord : de l’embouchure de la rivière Tshikayoto jusqu’à son intersection avec la
rivière Lukunga
- A l’Est : de l’intersection de la Lukunga avec la route nationale jusqu’à
l’embouchure
- Au sud : de l’embouchure de Lukunga, la bande côtière le long de l’océan s’étendant
depuis l’enclave de Cabinda jusqu’à la pointe de Banana.
Au Parc marin, il faut aussi ajouter la Réserve de la Biosphère de la Luki.

1.2. Climat de la zone côtière


15

Les écarts de températures moyennes au cours de l’année sont faibles et ne dépassent


pas 6°C. La température moyenne mensuelle varie entre 22 et 24ºC. L’humidité relative
moyenne mensuelle est de l’ordre de 77 à 81%.

Les précipitations moyennes annuelles se situent aux environs de 772 mm ;


cependant, elles sont très variables d’une année à l’autre. La saison de pluie s’étend
d’Octobre à Mai et la saison sèche de Juin à Septembre ; Avril étant le mois le plus
pluvieux.

Les vents dominants viennent durant les mois de Janvier, Février et Mars. Leurs
vitesses journalières varient peu au cours de l’année. En 1951, on a relevé respectivement
pour les mois de Février, Juillet et Octobre les vitesses moyennes journalières de 4,97km/h,
2,53Km/h et 5,41km/h à Banana.

1.3 Géomorphologie

Le profil topographique du linéaire côtier orienté SSE – NNW (fig.3) comporte 3


falaises interrompues par deux estuaires et un cordon littoral (AUBREY, 1976, in MECN-
EF, 2001).
La première falaise s’étend de la frontière de Cabinda à la rivière Kumbinanimi, la
deuxième, où est situé le village Nsiamfumu, va de la rivière Kumbinanimi à l’estuaire de la
Tonde ; tandis que la troisième, où sont localisés l’hôtel Mangrove et la phare Kimpundji,
va de la Tonde pour se terminer brutalement au sud de la ville de Moanda (c’est la falaise de
Moanda). Ce parcours représente au total environ 27Km de côte à falaise (soit 73% de
l’ensemble du linéaire côtier de la RDC). La falaise de Moanda est relayée par un cordon
littoral de près de 10Km (soit 27% du linéaire côtier) qui se termine par la pointe de Banana.

Sur la partie terrestre, la chaîne des Monts Mbangu (ex Monts de Cristal) limite la zone
côtière jusqu’aux rapides et collines de Inga dans le territoire de Sekebanza.

1.4 Géologie

L’ouverture de l’Atlantique au Mésozoïque a conduit à l’effondrement du plateau


continental et à la formation d’un bassin sédimentaire côtier où se sont accumulés des
dépôts détritiques d’origine essentiellement marine. Ces dépôts forment des roches de
couverture, d’âge Mésozoïque à cénozoïque et sont transgressives sur les formations du
socle (= Mayumbien) d’âge Mésoprotérozoïque. Ils comprennent (de haut en bas) des
grands groupes suivant (DARTERELLE 1934 et 1936 ; CAHEN 1954 ; LEPERSONNE,
1974 , in MECN-EF, 2001 ; MECN-EF,2006 ; Figure 3 dans les annexes)

(i) des alluvions marines du Holocène


16

(ii) Série des cirques (plio-pléistocène) : formations sablo-argileuses (150m


de puissance) faiblement inclinée vers l’ouest
(iii) Formation de Malembo correspond à un Miocène marin plissé composé
de sables argileux, shales avec intercalations dolomitiques et de calcaires
(iv) Groupe de Iabe comprenant au sommet, la formation de Landana, et à la
base celle de l’Iabe. Il s’agit de calcaires gréseux, de sils et des argiles
(v) Groupe Pinda, avec au sommet la formation de Pinda (alternance de
calcaires argileux et sil), et à la base la formation de Mavuma (crétacé
moyen à supérieur) composée de calcaires dolomitiques gréseux, limons
argileux, calcaires oolithiques, gré, argilites, conglomérats marins et
évaporites

(vi) Un crétacé inférieur formé de grès sublittoraux d’origine continentale :


Arkoses rouges conglomératiques, grès argileux, argilites marneuses,
grès argileux micacés.

1.5 Sols et végétation de la zone côtière

Les sols dans la zone d’étude sont de nature variée allant du sablonneux, argilo-gréseux à
ferralitiques et hydromorphes. La végétation varie également des formations herbeuses
arborées dans la région de Matadi-Inga à la grande forêt tropicale humide guinéo-congolaise
de la Mayombe et aux mangroves.

La Mangrove est une formation forestière typique du Parc Marin. Elle est caractérisée par
des forêts impénétrables de palétuviers qui fixent leurs fortes racines dans le sol des eaux
calmes où se déposent boues et limons.

Elle appartient au type occidental, et on en distingue deux catégories : la petite


Mangrove dans la zone caractéristique d’un sol de vases et la haute Mangrove sur un sol
plus sableux au pied des plateaux de Kindofula et de Moanda, en bordure de l’île de Rosa, la
pointe de Bulambemba et l’île des pêcheurs.

1.6 Hydrographie
1.6.1 Ressources en eau
Dans le territoire de Moanda, on rencontre les eaux marines qui occupent la zone
côtière. Les eaux fluviales en amont s’étendent sur une longueur de plusieurs kilomètres
jusqu’au Port de Matadi, et en aval, elles forment un enchevêtrement entre les îles.
Deux cours d’eau : Mbola et Luidi se jettent dans le Fleuve Congo et deux autres : Tonde et
Kubinamini débouchent dans les eaux côtières. Les eaux saumâtres occupent la mangrove
(Figure1 dans les annexes).
17

1.6.2 Eau potable

Les communautés de la zone côtière tirent l’essentiel de l’eau potable des sources naturelles
(résurgences), des cours d’eau, des eaux souterraines (parfois des nappes alluviales qui font
souvent poser des problèmes de qualité et de potabilité comme ce fut le cas de Lukula et
Sekebanza en 1994-1995 avec l’épidémie de la dysenterie bacillaire ou diarrhée rouge).
L’eau de régie (REGIDESO) est servie à Matadi, Boma et Moanda. En dépit des efforts de
la REGIDESO, la desserte en eau potable reste encore très faible (soit moins de 25% de la
population pour l’ensemble du pays) malgré d’énormes potentialités qu’offre la zone. En
effet, sans se référer aux autres pièces d’eau de la zone côtière, le fleuve Congo par son
débit moyen imposant de 45000 m3 /s déverse dans la zone côtière après l’avoir traversée à
partir d’Inga/ Matadi.

1.7 Océanographie

• QUELQUES TRAITS DU PROFIL DE LA ZONE COTIERE DE LA RDC ( cfr.


Figure 3 dans les annexes)

- Température à la surface des eaux marines :

 25° C : Inférieur toute l’année ;


 19°C : à 50m de profondeur ;
 10°C : à 300m de profondeur ;

- Salinité

 (<0,1%°S) du niveau de l’embouchure près de l’ïle Bulambeba, l’eau du fleuve


reste douce sur une épaisseur de 10m. Tandis qu’au large, jusqu’à 700Km de la
côte, ce panache d’eau saumâtre atteint une épaisseur de 30m ;
 35%° au large à 700Km ;

- La vitesse des eaux fluviales à l’estuaire (250cm/s) ;

- Les marées

 Semi-diurnes et faibles à l’embouchure


 (0,80m d’amplitude moyenne) ;
 Les hauteurs extrêmes de houle de 1,90m et 0,30m

- Les courants marins


18

 100cm/s (se résumant au courant de Benguela orienté dans le sens S–N dans les
couches superficielles)
 Il faut noter que ce courant est dévié à la hauteur de l’embouchure du fleuve
Congo dans la Direction NW suite à l’influence du courant fluvial.

- Le pH

 pH compris entre 6,6 et 8,4 variant avec l’apport du fleuve car les eaux côtières
de la RDC sont alcalines. Les eaux de mangrove ont pH moyen de 6,9.

- La transmittance

 Transmittance faible (à cause de matière colorée en suspension) ;


 La turbidité des eaux équivalent à 80 FTU
 La transparence va jusqu’à 9m au niveau de 30Km de la côte
 L’oxygène dissout est de l’ordre de 118% avec une valeur maximale de 142%
au niveau des eaux superficielles de la côte congolaise ; ces taux diminuent en
profondeurs soit 25 et 50% respectivement.

Les teneurs en sels nutritifs des eaux côtières de la RDC se présentent au tableau 2 comme suit :

Nutriments
(µm) Moyenne
Minimum Maximum
H 4 SiO 4 62 179
-
NO 3 5 8
-
NO 2 0.1 0.3
NH4- 0.4 0.5
3-
PO 4 0.7 1-2

 Production primaire

a. La chlorophylle

Les teneurs en chlorophylle sont quasi constantes dans les eaux du fleuve :1 – 2
mg/m . Elles diminuent au niveau des eaux de l’estuaire :1 mg/m3 ; alors qu’au large, les
3

eaux océaniques contiennent moins de 0.2 mg/m3de chlorophylle.


19

1.8 Facteurs de risques naturels

 Erosion côtière

Un des problèmes environnementaux majeurs de la zone côtière demeure avant tout


l’érosion côtière qui menace dangereusement bon nombre d’infrastructures socio-
économiques proches du linéaire côtier.

En effet, au niveau du linéaire côtier à topographie basse (de Moanda-ville à


Banana) , la mer a, en 26 ans, gagné près de 27 m de terrain sur le continent, soit une vitesse
d’érosion de l’ordre de 1.03m/an.

Les dégâts causés par ce recul de la ligne de rivage sont spectaculaires : l’hôtel
Maray-Maray qui fut un des bijoux de la ville de Moanda a déjà été arraché et emporté dans
les abîmes de l’océan ; tandis qu’un second hôtel (Hôtel Mangrove) n’est plus qu’à environ
30m de la mer et devrait disparaître à son tour dans moins de 15 ans si rien n’est entrepris
pour arrêter cette érosion.

A la hauteur du linéaire côtier à topographie accidentée (falaise de Moanda) la


situation est beaucoup plus préoccupante ; car en 40 ans des eaux océaniques constamment
agitées (régime de vagues et marées relativement plus intense) à ce niveau, ont gagné
environ 80m de terrain. Ce qui conduit à une vitesse d’érosion côtière estimée à 2m/an,
mettant donc sérieusement en péril NSIAMFUMU, cette belle cité des pêcheurs, ainsi que la
ville de VISTA où une rangée de maisons d’habitation a déjà été arrachée et engloutie dans
l’océan (MECN-EF, 2001 ; Musibono, 2006).

Les causes de l’érosion côtière sont à la fois naturelles et anthropiques.

(1) Les causes naturelles

a. La topographie côtière trop basse de la portion du linéaire côtier comprise entre la


ville de Moanda et Banana, soit 10Km (près de 27% du linéaire côtier de la RDC)
b. Un sol et une roche en place très vulnérable face aux actions hydrodynamiques au
niveau de la portion du linéaire côtier constituant la falaise ; soit 27 Km (près de
73% du linéaire côtier)
c. Un régime de vagues et marées relativement intenses (pendant certaines marées
hautes, le niveau d’eau océanique atteint 2 voire 3m)
20

• Inondations

1) Inondations occasionnées par les marées hautes

Toutes terres adjacentes de la portion du linéaire côtier à topographie basse sont


généralement inondées lors des marées hautes. Les eaux océaniques traversent en effet la
route de Moanda-Banana et envahissent les mangroves ainsi que les terres habitées, avec
comme conséquences : l’augmentation de la salinité de l’eau et du sol des mangroves ainsi
que de nombreuses pertes matérielles et agricoles, etc.

Cette situation est particulièrement critique pour la pointe de Banana. Des marées
hautes, comme celles historiques de 1915 qui ont fait monter le niveau de mer de 2m
pendant une durée de 3 mois ont inondé le Camp Quadrature et les installations de la
RVM/Banana situées à une altitude de 0,96m seulement.

2) Inondations dues aux crues du fleuve et aux précipitations

Dans la région côtière, de nombreuses zones sont situées très légèrement au dessus
du niveau fleuve ; de sorte que pendant la période de crues, elles sont inondées. Parmi ces
zones, il y a lieu de citer :

- Toutes les îles basses du bief maritime dont certaines (telle que l’île de
Mateba) sont d’une importance socio-économique indéniable.

• Les eaux d’égouts

Dans les villes et grands centres de la zone côtière, le problème de la gestion des
déchets solides et liquides se pose avec acuité. Ces déchets ne sont d’une manière générale
gérés que de façon médiocre.

La cité de Moanda adjacente à l’océan connaît une situation particulière puisqu’elle


ne dispose d’aucune connexion d’égouts. Cette absence d’installation de drainage, outre
qu’elle pose le problème d’assainissement, a occasionné trois ravins (érosion de Bodisha,
Kinsiaku, et Valumba) qui menacent la cité (déjà plus ou moins 150 maisons d’habitation
ont été emportées par l’érosion de Bodisha).

(2) Les causes anthropiques

a) La déforestation à outrance, en particulier celle des mangroves (voir détails plus


loin)
b) La soustraction, par une population inconsciente des pierres entreposées le long du
cordon littoral et des dalles en béton posées en pavage sur une partie de la falaise de
21

Moanda lors des travaux de protection du rivage entrepris de 1915 à 1933 et plus
récemment en 1984 par les Pouvoirs Publics et en Février 2006 par PERENCO.

• Les hydrocarbures

Il existe deux entreprises pétrolières industrielles; Perenco et Socir et communauté


des commerçants informels des produits pétroliers à Moanda. Il faut reconnaître qu’après les
observations préliminaires de la structure d’évaluation à Moanda et à Banana, il y a des
risques importants de pollution par les hydrocarbures, comme le témoignent nos résultats
préliminaires sur la contamination par les métaux lourds d’espèces. On suppose en même
temps que la présence des produits chimiques toxiques et des minutions de guerres dans les
fonds de l’océan au niveau de la côte congolaise, sont susceptibles d’envenimer la vie des
organismes constituant la faune et la flore marine (Bourdial, 2001).

• Les déchets solides

A Moanda, la Situation est pire encore : des dépôts d’ordres existent en certains
endroits au bord de la mer, alors que des tas d’autres sont tout simplement jetées dans
l’océan. La plage de Moanda est jonchée de détritus végétaux (jacinthe d’eau surtout) et de
nombreuses souches d’arbres s’observent ça et là. Les plans d’eau sont eux-mêmes
parsemés des débris végétaux flottants.
Sur la plage, ces détritus végétaux, parfois en voie de putréfaction, dégagent une
odeur nauséabonde.

• Sédimentation dans la région divagante du bief maritime

L’ensablement de la région divagante du bief maritime est une véritable préoccupation


régionale ; car l’impact économique est important. En effet, la voie de navigation à travers
cette région est demeurée, de tous les temps, sujette à des modifications du tracé, lesquelles
sont liées à des situations hydraulique et sédimentologique, elles-mêmes tributaires des
paramètres climatiques.

Il est, en effet, établi que l’apport des sables introduits dans la région divagante est
d’autant plus grand que les eaux moyennes du fleuve sont hautes et que la crue est forte
pendant cette période, l’augmentation de la profondeur d’eau, de la vitesse des eaux du
fleuve et la diminution de la rugosité lors du passage du régime d’écoulement inférieur au
supérieur provoquent un remuage des fonds (auto-dragage), et d’importants apports de
sable.
Par contre, lors des décrues, la diminution des hauteurs d’eau occasionne une baisse de la
vitesse des eaux contribuant au relèvement des fonds à cause de la sédimentation des sables
nécessitant d’importants et onéreux travaux de dragage (PETERS, in MECN-EF, 2001).
22

• Impacts socio-économiques des changements climatiques

(1) Premier scénario : En cas des poursuites des activités actuelles

Avec la vitesse d’érosion côtière déterminée plus haut (soit 1,03m/an et 2m/an
respectivement au niveau du linéaire à topographie basse et relativement accidenté) il
faudrait s’étendre à ce qu’à l’horizon 2050, le recul de la ligne de rivage fasse perdre à
l’espace côtier de la RDC près de 50m du côté du cordon littoral (de la ville de Moanda à la
pointe de Banana), et environ 100m vers Nsiamfumu. Ainsi, 2/3 de la ville de Vista et du
village Nsiamfumu, ainsi que l’hôtel Mangrove (qui n’est plus qu’à 30 m de la ligne de
rivage actuellement) seront emportés par les eaux océaniques.

Entre Moanda (ville) et Banana, d’ici 50ans, ce recul de la ligne de rivage aura, pour
conséquence, la disparition du tronçon routier asphalté qui relie ces deux entités et d’une
partie de leur infrastructures socio-économiques.

Devant cette situation, à l’horizon 2100, les proportions des terres perdues avec le
recul de la ligne de rivage seront doublées (200m vers Nsiamfumu et 100m entre Moanda-
ville et Banana). Du reste, ces propositions pourront même être supérieures au double, suite
à une érosion côtière exacerbée par l’actuelle déforestation à outrance des mangroves (les
racines des palétuviers contribuent en effet à stabiliser le sol, protégeant ainsi celui-ci de
l’érosion).

A côté de ces effets néfastes de l’érosion côtière, s’ajoutent ceux dus aux inondations
consécutives aux marées hautes.

(2) Deuxième scénario : en cas des changements climatiques

1) Elevage du niveau moyen de mer

Le GIEC/IPCC prévoit une élévation du niveau moyen de la mer de l’ordre de 0,5m


vers l’an 2050 (LACAZE, 1993, in MECN-EF, 2001 ; Bourdial, 2001 ; OCDE, 2004).
Si cela se produit, les impacts socio-économiques pour l’espace côtier de la RDC
pourront être les suivants :

1° L’exacerbation du phénomène d’ensablement dans la région divagante du bief


maritime

L’avancée des marées dynamiques plus en amont du fleuve va avoir pour effet de
diminuer sensiblement la vitesse d’écoulement du fleuve (et donc son pouvoir d’auto
23

dragage) avec comme conséquence une remontée rapide des fonds à cause de la
sédimentation.

Il s’en suivrait donc la perte de l’unique accès sur mer du pays, asphyxiant ainsi son
économie (exportations – importations par voie maritime).

2° La perte du parc marin de mangrove

Toute la région des mangroves est constituée des terres basses et marécageuses (dont
les eaux ont un taux de salinité moyen de 3%) qui, déjà avec le niveau actuel de la mer sont
de temps en temps inondées lors des marées hautes. L’élévation du niveau de la mer
entraînera l’envahissement total et l’installation permanente des eaux océaniques (taux de
salinité moyen 35%).

Le pays perdra ainsi, non seulement son écosystème protégé par la convention
RAMSAR (depuis 1994) puisque habitat des espèces biologiques menacées de disparition
(tortue de mer et lamantins surtout), et un site touristique, mais aussi, un des puits locaux
d’absorption de CO2.

3° La disparition probable de toutes les agglomérations et infrastructures socio-économiques


érigées sur le plateau de Moanda (situé entre 20 et 30m au dessus du niveau actuel de la
mer).

En effet, les actions hydrodynamiques (houles, marées, tempêtes,…) vont se


dérouler de plus en plus haut par rapport à leur niveau actuel.

1. Les aquifères de l’espace côtier vont voir s’accroître le phénomène d’intrusion saline
qu’ils connaissent déjà actuellement. L’alimentation en eau potable de la population s’en
trouvera encore plus menacée.
Des bouleversements au niveau de la biodiversité, avec comme conséquence la diminution
de la richesse biologique avec toutes ses conséquences au niveau de la chaîne trophique.

2. Elévation de la température à l’échelle du globe

Il est prévu un forcing thermique de l’ordre de 1,5 à 4,5°C à l’échelle du globe. Ce


réchauffement va contribuer à modifier un certain nombre de paramètres physico-chimiques
de l’eau de mer (densité, salinité, pH, viscosité…)
En particulier, une élévation de la température de l’eau de mer va, conformément aux études
de DEGREMONT (1978), diminuer sa viscosité, sa densité, paramètres qui vont modifier à
leur tour (dans le sens de la hausse) les forces hydrodynamiques de l’océan, avec pour
conséquence l’exacerbation de l’érosion côtière (Cit. Anonyme, 2001).
24

Toutefois, l’une des conséquences de l’augmentation de la température moyenne


globale de la terre demeure, avant tout, l’apparition des effets climatiques variables selon les
régions du globe. En ce qui concerne la RDC, les scénarios basés sur le MAGGICC-
SCENGEN prévoient un régime climatique caractérisé par de grandes précipitations. Celles-
ci devront logiquement entraîner des fortes crues du fleuve (et par conséquent,
l’augmentation du débit solide à cause de l’importance de l’érosion dans l’arrière pays) et
des inondations à impacts socio-économiques ci-après :

a. Les pertes des infrastructures socio-économiques dans une bonne partie de la ville de
Boma qui sera inondée suite au mauvais état et insuffisance du système de drainage
municipale
b. ennoyage des îles basses de la région divagante dont celle de Mateba, de grande
importance économique (40.000 têtes de bovins et 200 têtes de chevaux)
c. ennoyage d’un tronçon (long de 30Km) de la route Boma-Moanda (soit 28% du total
de cette route) comprenant 4 ponts.
d. exacerbation du phénomène d’ensablement dans la région divagante du bief
maritime. La recrudescence des maladies liées aux inondations telles que le choléra,
le paludisme, la fièvre typhoïde, … dans toutes les agglomérations inondées.
e. Pertes agricoles.

Près de 28% du tronçon routier Boma-Moanda (soit environ 30 Km de longueur) qui


traverse une zone marécageuse et qui est sous influence directes des eaux fluviales. Ce
tronçon routier compte une dizaine de village dont certains (tel Tshiongo) ont d’importants
vergers.

Lors de dernières précipitations de décembre 1999, une bonne partie de ville de


Boma était inondée. La raison principales de ces inondations se trouve être l’insuffisance
des installations adéquates de drainage. Les cours d’eau de Boma, notamment la Kalamu,
principal déversoir des eaux usées d’origine urbaine et industrielle, connaissent un sérieux
problème d’ensablement qui diminue leur capacité d’accueil et de drainage.

Pollution

Les eaux côtières de la RDC sont sans nul doute sujettes à pollution dont les
contaminants de différentes natures, sont susceptibles d’endommager les écosystèmes
côtiers.

Le secteur d’études étant drainé par le fleuve Congo dont de nombreux affluents
traversent les principales régions minières du pays (Katanga, Kivu, Maniema, Kasai,…),
celui-ci charrie vers l’estuaire des déchets industriels, source des contaminants métalliques.
25

Le tableau 3 résume les données fragmentaires disponibles relatives aux


concentrations de contaminants métalliques relevées dans les eaux et sédiments estuariens
du Congo.

Tableau 3 : concentrations de métaux dans les eaux et sédiments du littoral de la RDC (d’après MARTIN et al.
1978, in MECN-EF, 2001 ; MECN-EF,2006 ; Musibono, 2006).

Sites Chrome Plomb Zinc Cuivre Arsenic Fer Manganèse


Eau (en ppb) - - - 0,3 3,8 50-70 8,3
Sédiments 175-211 220-1200 300-400 31-200 - - -
(en ppm)

2. RESSOURCES NATURELLES DE BASE

2.1 Ressources naturelles biologiques

Les ressources biologiques, selon Musibono (2006), World Resources Institute ou WRI
(1998 ; 2001), le PNUE, l’UNESCO, l’UICN et le WWF, sont regroupées dans le concept
de biodiversité, c’est-à-dire le degré de diversité de la nature au niveau des gènes, d’espèces
ou d’écosystèmes. On y distingue ainsi la diversité génétique (en référence à la variation des
gènes à l’intérieur d’une espèce ou d’une population donnée) ; la diversité des espèces (en
référence à la variation des espèces à l’intérieur d’une région donnée, c’est-à-dire sa
richesse en espèces), et enfin, la diversité des écosystèmes (en référence à la variation des
écosystèmes dans un milieu donné).
Les différents écosystèmes de la zone côtière sont :
1. les écosystèmes marins
2. les Mangroves, Marais et Marécages
3. les Lagunes, estuaires, les cours d’eau affluents du fleuve Congo et le fleuve lui-même
4. les Rapides d’Inga
5. les Forêts
6. les Formations herbeuses
7. les Ecosystèmes artificialisés (agro-écosystèmes, écosystèmes URBS, etc.

Ces différents écosystèmes fournissent les ressources naturelles de base, source des
richesses réelles (ex. produits naturels de la faune, de la flore, etc.) ;

2.2 Ressources minérales

Les ressources minérales de la zone côtière congolaise sont

2.2.1 Pétrole et gaz naturel


26

Ces deux ressources sont localisées dans la partie occidentale de la zone côtière, c’est-à-
dire dans le territoire de Moanda au niveau l’Atlantique. Chevron –Texaco a longtemps
exploité ces ressources avant de se retirer pour laisser la place à PERENCO.
Malheureusement, la population congolaise connaît très peu de ces ressources exploitées par
des firmes multinationales. Ce sont, semble-t-il, des questions d’Etat. Il est donc difficile
d’en donner des éléments chiffrés à ce stade. Néanmoins, en offshore, les réserves prouvées
en 1993 étaient d’environ 34.644.301 de barils pour une production de 25.000 barils/jour,
alors qu’en Onshore, elles seraient de 24.700.000 barils pour une production de 12.000
barils /jour. Ce qui donne une production de brut de 9.000.000 barils par an.

La raffinerie nationale SOCIR à Moanda, depuis 1967, raffinerait 750.000 tonnes de brut
par an (entendu qu’il s’agit du brut importé et non national)(PNUD-UNOPS, 1998, in
MECN-EF,2001).

2.2.2 Minerais

L’absence des statistiques ne permet pas de disposer des données chiffrées. Néanmoins, les
extractions officielles concernent l’or et les matériaux de construction (sable asphaltique,
caillasse, galets et graviers, argile, céramique, calcaire). On y trouve aussi du quartzite,
bauxite, mercure, phosphates, évaporites, or, diamant, et, probablement, bien d’autres
minerais au regard de l’extraordinaire richesse géologique et minière de la RDC. Des
prospections pour des données actualisées sont plus que nécessaires.

2.3 Ressources énergétiques

La consommation énergétique dans la zone côtière de la RDC obéit à la logique du banquet,


c’est-à-dire au choix à faire par rapport à l’abondance qu’offre la nature. En effet, la zone
côtière de la RDC offre plusieurs potentialités énergétiques dont l’hydroélectricité avec le
grand INGA dont l’exploitation devrait alimenter toute l’Afrique, le Moyen-Orient et le Sud
de l’Europe, l’énergie solaire, la biomasse, le pétrole, le gaz naturel, le vent et la marée
motrice. Malheureusement, au stade actuel, la population dépend essentiellement de la
biomasse (notamment le bois et le charbon de bois même dans le parc marin de mangrove
où les palétuviers font l’objet d’une véritable destruction par les fabricants de charbon de
bois). L’absence des données chiffrées fiables est la conséquence du manque d’une véritable
politique de gestion des ressources (l’économie congolaise étant celle de cueillette telle que
décrite par Musibono (2006), Shumway et al.(2002), SNC-Lavalin International (2007).

2.4 La Faune

La zone côtière congolaise une très riche faune terrestre et aquatique. Dans la région de
Matadi (partie fluviale), plus particulièrement à Inga, la faune aquatique (surtout
27

ichtyologique) est très importante et offre d’énormes potentialités halieutiques. Les


Tableaux 4 et 5 qui suivent illustrent bien ces faits. Ces éléments de la faune aquatique
sont représentés par les macro-invertébrés (Mollusques, Arthropodes) et d’une façon
saillante par les Poissons et les Amphibiens (grenouilles).

Tableau 4. Macro invertébrés recensés à Inga et leur occurrence selon les sites
prospectés.
Légende : + présence ; sp : non déterminé ; + V : vendu sur les marchés
considérés ; L : lingala ; K : Kikongo ; F : français.

Sites prospectés
Prise Marché
d’eau et Village Marché
Taxons recensés Noms vulgaires Carrière Canal Nziya Kinshasa plateau
1. Mollusques
Famille des Assimineidae
- Assimi oreidae Mbembe (L),
Mukolo (K)
-Pseudogibula duponii idem +
- Pseudogibula pallidior idem +
Famille des Hydrobiidae
- Hydrobia plena + +
Famille des Melaniidae
- Melania sp idem + +
Famille des Sibulinidae
- Pseudoglossaria bessei idem + +

2. Crustacés
Famille des Atyidae
-Caridinia africana Tusasa(K), Crevette + + +
(L)
Famille des Potamonidae
- Potamonautes dybowkin Kala (L), crabe (F) + + +

3. Hemiptères

Famille des Nepidae


- Ranatra grandicollis + + +
Famille des Belostomatidae
- Belostoma nilotica + +

4. Hétéroptères
Famille des Gerridae
- Gerris spp + +

5. Odonates
Famille Coeanagrionidae
- Megaloprepus caerulatus + + +
28
Famille des Aeshnidae
- Aeshnia spp + +
- Libellula quadrimaculata + + +

Il ressort de ce tableau 4 que tous les invertébrés inventoriés n’ont aucune valeur
commerciale, mais ils entrent dans les réseaux trophiques en tant que nourriture des
organismes aquatiques et les oiseaux de proie comme Gypohyerax angolensis, Egretta alba,
E. ardesiaca et E. gularis et quelques serpents inféodés au milieu aquatique (Boulengerina
annulata).

Signalons qu’il existe au bord du fleuve une faune entomologique importante parmi
laquelle Similium damnosum (Maringouins) a de nombreuses populations surtout en saison
de pluies (Novembre et Décembre). Le Service entomologique de la SNEL a enregistré
13.000 piqûres/personne/ jour en novembre 1968. Après épandage de DDT, le nombre des
piqûres a chuté jusqu’à 2000 par personne. On enregistre quelques cas d’onchocercose
soignée à l’hôpital.

Tableau 5. Espèces des poissons inventoriés à Inga et leur occurrence selon les sites prospectés.
Légende : + présence ; sp : non déterminé ; + V : vendu sur les marchés considérés ; L :
lingala ; K : Kikongo ; F : français.

Sites prospectés
Prise Marché
d’eau et Village Marché
Taxons recensés Noms vulgaires Carrière Canal et Nziya Kinshasa plateau
environs
1. Polypteridae
- Polypterus ornatipinnis Mokonga (L), +
Nkungangandu
2. Clupeidae
- Odaxothrissa losera Ndakala (L) +
- Pellonula leonensis idem +
- Potamothrissa obtusirostris idem +
3. Channidae
- Parachanna obscura Mongusu (L ; K) + +
4. Mormyridae
- Campylomormyrus alces Kikoti (K) + +
- C. christyi idem + +
- C. mirus idem + +
- C. rhynchophorus idem + + + +
- C. bombanus idem + +
- C. elephas idem + +
- C tshokwe idem + + +
- C. curvirostris idem + +
- C. bredoi idem + +
- C. cassaicus idem +
- C. tamandua idem + +
- Cyphomyrus wilverthii +
- C. weeksii + +
- C. discorhynchus +
- Gnathonemus sp Lufula ou Nzonde + +
(K)
- Hippopotamyrus discorhynchus Ndolo (K) +
- Marcusenius monteiri Kinongi-nongi (K) +
29
- M. macrolepidotus +
- M. schilthuisiae +
- M. stanleyanus +
- M. greshoffii + +
- Mormyrops anguilloides Nzanda(L), Nzonde + + +
(K)
- M. engystoma +
- M. mariae +
- M. parvus +
- Mormyrus macrophthalmus +
- M. pharao +
- M. caballus bombanus Kikuba ou Nsiese + + + +
(K)
- M. macrops + + + +
- Petrocephalus sauvagii Ndodo (K) + + +
- Petrocephalus sp +
- Pollimyruspendiculatus +
- Stomatorhinus sp Ekuku (K) +
- S. humilior idem +
- S. microps idem +
- S. patrizii idem +
5. Alestiidae (Characidae)
- Hydrocynus goliath Mbenga (L et K) + +
- Alestopetersius caudalis +
- Bathyaethiops caudamaculatus +
- Bryconaethiops microstoma + +
- B. yseuxi + +
- Micralestes humilis + +
- Bricynus comptus +
- B. macrolepidotus +
- B. imberi +
- Hydrocynus vittatus Mbenga (L et K) +
6. Distichondontidae
- Distichodus anthonii Mboto ( L), Dilengi + + +
(K)
- D. sexfdasciatus idem + + + +
- D. lusosso idem + + +
- Ichthyborus ornatus + +
- I. ater + +
- Phago boulengeri + + Non commestible
7. Cyprinidae
- Labeo sorex Monganza (L), + + +
Kinguzi (K)
- L. weeksii Monganza (L) + + +
- L. macrostoma +
- Labeo nasus Kipiepie (K) + + + +
- L. parvus +
- L. annectens +
- L. coubie +
- L. vellifer Kipiepie, Mfu (K) + + +
- Garra congoensis Bilulu (K), +
Masombo (L)
- Leptocypris weynsii + +
- L. lujae +
- Barbus sp +
- Barbus congicus + +
- B. pleuropholis +
- Raiamas christyi +
- R. buchholzi +
- R. kheeli +
30
- Varicorhinus stenostoma +
7. Bagridae
- Chrysichthys longibarbis Ntsholo (K) + + + +
- C. thonneri + + + +
- C. dendrophorus Kuka (K) + +
- C. delhezi + + +
- C. cranchii Pondo (K) Kamba L + + + +
- C. laticeps + +
- Bagrus sp +
- Rheoglonis dendrophorus + +
8. Schilbeidae
- Schilbe mystus Malangwa (L et K) +
- S. congensis idem + +
- S. intermedius idem + +
9. Anabantidae
- Ctenopoma sp + +
10. Osteoglossidae
- Heterotis niloticus Masamba (K), + +
Kongo ya sika (L)
11.Malapteruridae
- Malapterurus electricus Nina (L et K) + +
- M. gossei idem + +
- M. microstoma idem + +
12. Amphilidae
- Belonoglanis brieni + + Non comestible
- Amphilius sp + Idem
- Phractura sp + Idem
13. Mochokidae
- Synondontis alberti Susu (K), Dikoko + +
(L)
- S. camelopardalis Dikoko tacheté (L) + + + +
- S. greshoffi Dikoko (L) + +
- S. brichardi idem + +
- Microsynodontis idem +
14. Clariidae
- Clariallabes longibarbis Ngolo (L) + + +
- Clarias gabonensis idem +
- Clarias gariepinus idem + +
- Clarias pachynema Idem +
- Platyallabes tihoni Idem + +
15. Cichlidae
- Lamprolagus tigripictilis + +
- L. teugelsi +
- Nanochromis consortus +
- Tilapia congica Mabundu (L), + +
- Tilapia tholloni idem + +
- Tylochromis lateralis idem + +
- Hemichromis elongatus Idem + + + +
- H. bimaculatus idem + +
- H. stellifer Idem + + +
- Haplochromis demeysii Idem + + + +
- Steatocranus casuarius Mutu bombé (L) + + +
- S. tinanti Idem +
- S. gibbiceps Idem + +
- S. glaber Idem +
- Sarotherodon galilaeus Mabundu + + +
16. Mastacembelidae
- Mastacembelus batesii Kambanioka (L) +
- M. brachyrhinus Idem +
- M. paucispinis Idem +
31
- M. greshoffi Idem +
17. Poeciliidae
- Aplocheilicthys sp +

Le Tableau 5 illustre bien la faune ichtyologique de la région d’Inga (Territoire de


Sekebanza) dans la partie intérieure de la zone côtière de la RDC. (Shumway et al., 2002).

La faune aquatique marine et des mangroves est reprise dans les sections qui suivent
(MECN-EF, 2006 ; MECN-EF, 2001). Il s’agit de :

A. Les mammifères aquatiques et marins :

- Le lamantin (Trichechus senegalensis)


- L’hippopotame (Hippopotamus amphibius)
- Les espèces de baleine :
 Balaenoptera physalus
 Balaenoptera borealis
 Balaenoptera acutorostrata
 Balaenoptera musculus
 Magaptera novaeagliae
 Hypergodon ampullatus
- Les espèces de dauphin :
Dauphin des anciens (Delphinus delphis)
Dauphin à gros nez (Tursiops truncatus)
Dauphin souffleur (Tursiops sp.)
- Le cachalot (Physeter macrocephalus)

B. Les reptiles : les tortues marines

- Cacouanne (Caretta caretta)


- Tortue olivatre (Lepidochelys olivacea)
- Tortue de Kemp (Lepidochelys kempii)
- Tortue imbriquée (Ertmochelys imbricata)
- Tortue luth (Dermochelys coriacea)

C. Les Palmipèdes : oiseaux marins

- Flamand rose (Phoenicopterus ruber)


- Canard Siffleur
- Oie casquée (Plectropterus sp.)
- Oie de Gambie (Plectopterus gambensis)
- Pélican (Pélicanus rufescens)
32

D. Les mollusques

Les huîtres du genre Ostrea, Crassostrea et Pycnodonta : notamment :

- Ostrea sinuata
- Ostrea lurida
- Ostrea denselamellosa
- Ostrea Chilensis
- Ostrea puelchana
- Ostrea stentina
- Crassostrea anugulata
- Crassostrea cucullata
- Crassostrea gigas
- Crassostrea guyanensis
- Crassostrea glumerata
- Crassostrea rhizophora
- Crassostrea magaritacea
- Pyscodonta sp : que l’on trouve dans la haute mer

E. Les crustacés
- Les crevettes : crevette grise (Crangon crangon)
crevette rose (Leander serratus)
- Les crabes : crabe fréquent (Carcinus maenas)
Tourteau (Cancer paginus)
étrier (Portunus puber)
- Les langoustes (Palinurus sp.)

F. Les poissons

- Le Gouâtre (Periophatalmus papilio) : c’est une espèce qui colonise la mangrove


- Le requin marteau (Sypharna lewini)
- Requin blanc (Carcharodon carcharias)
- Requin baleine (Rhincodon typus)
- Requin pèlerin (Ciorhinus maximus)
- Requin carchoudonto (Carcharodon sp.)
- Raies (Dasyatis sp.)
- Soles (Solea solea)
- Pastenague (Tarpon barracuda)
- Perche (Euphomotis gibbosus)
- Capitaine barbus
- Capitaine blanc
- Tilapia sp.
33

- Congre
- Bonites (Thymus sp.)
- Carpes
- Silures : Corydoras trilinéatus
Pimeladus pictus
- Clarias sp.
- Matagrants
- Anguilles
- Sardines
- Fretins
- Tetraodon sp.
- Les espèces de barbus : Barbus tetrazona
Copoeta titteya

2.5 La flore de la zone côtière

Outre la mangrove avec les palétuviers, la flore est complexe et diversifiée. Elle comprend
des formations herbacées arborées avec ilots forestiers dans les vallées humides aux grandes
forêts tropicales humides soudano-guinéennes (forêt des Mayumbe) qui font d’ailleurs
l’objet une exploitation inquiétante (avec SOFORMA, surtout). La zone côtière de la RDC
est couverte par au moins 8000 km2 de forêt représentant ainsi 80% de la forêt de la
Province du Bas-Congo estimée à 10.000 km2 (Source : MECN-EF, 2001 : Communication
nationale initiale sur les changements climatiques –année de référence 1994- telle que
publiée par le Ministère de l’Environnement en 2001).

Les plantes ligneuses et surtout les palétuviers ci-dessous sont abattus par les
paysans pour la fabrication de charbon de bois, principale source d’énergie domestique, et
cela malgré la proximité du complexe hydroélectrique d’Inga.

- Rhizophora racemosa
- Rhizophora mangle
- Avicennia nitida
- Avicennia tomentosa

Les espèces végétales étrangères apportées par les eaux du fleuve Congo causent
parfois des déséquilibres importants au sein des écosystèmes naturels, particulièrement au
niveau de l’embouchure. Ces introductions mettent en péril l’existence même de certaines
espèces indigènes. C’est le cas notamment de jacinthe d’eau (Eichornia crassipes) et
Chromolaena odorata, deux espèces exotiques, qui envahissent respectivement presque tous
les cours d’eau et certains milieux terrestres au point d’étouffer ces habitats.
34

• Les espèces végétales et animales menacées

Au niveau terrestre, les bois d’œuvre tels que le limba, okumé, wenge, etc sont très exploités
pour l’exportation des grumes (sans valeur ajoutée). Au niveau des mangroves, les
palétuviers sont détruits pour la fabrication du charbon de bois et pour les matériaux de
construction.

Les huîtres s’épuisent dans les Mangroves et dans la côte marine. Par conséquent. Elles sont
menacées d’extinction suite à l’exploitation irrationnelle et la surexploitation dues à
l’ignorance de la population au sujet de la période de reproduction, la taille moyenne des
adultes, les matériels de pèche utilisés, etc. Les différentes espèces concernées sont Ostrea
sinuata, O. lurida, O. denselamellosa, O. chilensis, O. Stentina, O. puelchana, Crassostrea
gigas, C. angulata, C. margaritacea, C. glumarata, C. rhizophora, C. guyanensis et C.
cucullata.

Le lamantin (Trichechus senegalensis), espèce de vache aquatique de la mangrove, qui ne


donne qu’un petit par année, est menacée de disparition ; car recherchée et abattue
impunément par les chasseurs autochtones pour sa viande très appréciée et commercialisée.

L’hippopotame (Hippopotamus amphibius),mammifère aquatique du Parc Marin, est en


danger car elle est chassée régulièrement par les populations locales et commercialisée.

Les tortues marines Caretta caretta, Lepidochelys olivacea, Lepidochelys kempii,


Chelonia mydas, Ertmochelys imbicata et Dermochelys coriaceas sont les espèces de
tortues marines de la côte atlantique congolaise menacées d’extinction pour plusieurs
raisons, notamment :

- La pêche artisanale irrationnelle


- L’exploitation régulière et sans inquiétude de la bande côtière congolais par les
chalutiers angolais, cabindais, béninois, etc.
- Capture de ces espèces et ramassage des œufs pondus le long de la côte pendant
la période de la ponte
- La pollution marine par les navires incompatibles à la conservation des espèces
rares ; favorisant ainsi leurs migrations vers la haute mer.

Le tableau 6 ci-dessous présente les données statistiques sur la pèche artisanale de tortues
marines à Nsiamfumu (SENADEP) durant les 5 dernières années.
35

Tableau 6 : Données statistiques sur la pêche artisanale des espèces de tortues marines à
Muanda entre 2001 – 2005 (en Kilogramme)

Années 2001 2002 2003 2004 2005


Espèce
Tortues marines 17.980 8.500 13.780 13.780 13.800

Les crevettes marines sont également en danger et nécessitent une protection


spéciale car menacées d’extinction pour des raisons évoquées ci-dessous :

- La surexploitation de la cote marine congolaise par les pêcheurs autochtones et


les chalutiers angolais, (MECN-EF, 2006)
- L’utilisation des filets et chaluts de mailles à dimensions réduites
- La pollution de la côte marine favorisant la migration des espèces rares vers la
haute mer

Les rapports sur les statistiques de la pèche artisanale des crevettes, recueillies à
l’inspection Territoriale de l’Agriculture, Pèche et Elevage, et présentés dans le tableau 7 ci-
dessous, constituent la preuve de la surexploitation de ces espèces à Nsiamfumu
(SENADEP, in MECN-EF, 2006).

Tableau 7 :Statistiques sur la production des crevettes les 5 dernières années en kg

Année 2001 2002 2003 2004 2005


Espèce
Crevette 83000 64000 97640 103526 102684

Les espèces de poissons énumérés ci-dessous sont menacées de disparition pour


l’une ou l’autre des raisons déjà évoquées précédemment. Il s’agit particulièrement de :
Requins, Bonites, Congres, Raies, Capitaines blancs, Capitaines barbus, Soles et Carpes.

A titre d’exemple, les données territoriales sur la production des poissons à


Nsiamfumu au cours de 5 dernières années et présentées dans le tableau 8 ci-dessous
témoignent le danger d’extinction des espèces précitées.
36

Tableau 8 : Production en Kilo des espèces de poissons menacées entre 2001 et 2005

Année 2001 2002 2003 2004 2005


Espèce
Requin sables (Sypharma sp.) 10.322 5.920 13.381 9.452 9.525
Requin baleine (Rhincodon typus) 7.415 4.800 8.324 8.324 8.370
Requin marteau (Sypharma lewini) 27.194 18.150 29.261 29.264 29.322
Requin pelerin (Citorhinus maximus) 5.840 4.570 7.247 8.197 7.284
Capitaine barbus 8.396 5.400 9.932 9.932 9.966
Capitaine blanc 37.076 28.320 42.091 106.590 106.890
Silures 12.674 9.580 14.599 12.599 12.618
Bonites (Thymus sp.) 129.036 73.200 146.469 146.399 49.490
Carpes 14.012 8.850 15.175 16.625 16.074

• Mesures de protection spéciale des espèces menacées

Vu le danger que courent les générations futures au sujet de ces espèces menacées et
en voie de disparition, il y a lieu d’assurer une protection et conservation durable.

En réalité, ces espèces sont protégées par la création du Parc marin des Mangroves ;
cependant, cette surveillance n’est pas efficace. Actuellement, les gardes destinés à cette
activité ne disposent pas de moyens logistiques et financiers pour la protection efficace et
durable du Parc.

D’une manière générale, il revient à l’Etat congolais d’assumer ses responsabilités


afin d’appliquer sans faille les dispositions contenues dans le plan d’action national sur la
biodiversité.

Néanmoins, un programme d’urgence peut être envisagé en dehors de ce plan


d’action. Les éléments proposés sont les suivants :

- Une campagne de sensibilisation pour la protection et la remise habituelle dans la


mer des tortues marines capturées y compris les œufs pondus le long de la côte ;
- Réglementer l’exploitation pétrolière car la population des eaux contribuent à la
migration de certaines espèces marines
- Identifier les braconniers de lamantins et les abatteurs de la Mangrove ; les
sensibiliser ; substituer leurs activités par un emploi et relancer les activités
agricoles ;
37

- Penser à la population côtière ; leur donner du travail avant de les impliquer dans
la protection, la conservation et l’utilisation durable des écosystèmes forestiers et
marins ;
- Renforcer les capacités de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature
afin d’assurer une surveillance continue et régulière du Parc marin des
Mangroves.

• Liste des espèces disparues et mesures de restauration (GCLME, 2005 ;


MECN-EF, 2006)

Il ressort des résultats de nos enquêtes que les espèces animales ci-dessous ne se font
plus capturer par les pêcheurs et chalutiers. Ils ont donc disparu il y a de cela des années.
Parmi ces espèces, on peut citer :

- La baleine à bec (Hyperodon ampullatus)


- Le requin sable (Sypharma sp.)
- Le requin taureau (Carcharias taurus)

Pour restaurer ces espèces disparues dans la côte marine congolaise, la principale
mesure prévue serait l’importation vers d’autres pays de leurs œufs (Anonyme, 2006b).

2.6 Résultats préliminaires du monitoring de la biodiversité de côte atlantique


congolaise

Vu l’absence des études continues et des données actualisées sur la biodiversité de la


côte nationale, nous avons entamé dans le cadre du Projet GCLME un travail préliminaire
d’inventaire de cette biodiversité, (Anonyme, 2006) .

• Liste de poissons inventoriés

Les travaux préliminaires d’inventaire des espèces de poissons capturés sur les deux
sites de Nsiamfumu et de l’Ancienne Banque distants d’environ 20Km, à la côte atlantique
de Moanda, nous ont permis de recenser 29 espèces de poissons appartenants à 16 familles
et regroupées en 6 ordres (Mbomba et al.,2006 : Communication personnelle dans le
profil/Draft 1, in MECN-EF, 2006). . La liste préliminaire des poissons identifiés sur la côte
atlantique de la République Démocratique du Congo à Moanda du 06/02 au 08/02/2006 est
reprise dans le tableau 9 ci-dessous.
38

Tableau 9 : Inventaire préliminaire des poissons péchés sur la côte atlantique à


Moanda

N° Ordres Familles Espèces


01. Atheriniformes Hemiramphidae Hyporampus picarti (Valenciennes, 1946)
02. Clupeiformes Clupeidae Ethmalosa sp. (Regan, 1917)
Pellonula vorax (Günther, 1968)
Sardinenella maderensis (Lowe, 1839)
S. rouxi (Poll, 1953)
S. sp (Valenciennes, 1847)
Pristigasteridae Ilisha africana (Bloch, 1795)
03. Hypotremata Dasyatidae Dasyatis sp. (Rafinesque, 1810)
04. Perciformes Carangidae Caranx hyppos (Linné, 1833)
C. Senegallus (Cuvier, 1833)
Hemicaranx sp. (Bleeker, 1862)
Selene dorsalis (Gill, 1862)
Trachinotus goreensis (Cuvier, 1832)
T. ovatus (Linné, 1758)
T. sp. (Lacépède, 1801)
Moronidae Dicentrarchus labrax (Linné, 1758)
Mugilidae Liza falcipinnis (Valenciennes, 1836)
Sciaenidae Argurosomus hololepidotus (Lacépède, 1801)
Pseudotolithus senegalensis (Valenciennes, 1833)
Serranidae Céphalopholis nigri (Günther, 1859)
Soleidae Pegusa sp. (Günther, 1862)
Sphyraenidae Sphyraena guanchancho (Cuvier, 1829
05 Pleurotremata Carcharinidae Tetraodon sp. (Linné, 1758)
06 Tetraodontiforme Tetraodontidae Drepana africana (Osorio, 1892)
s
07 Non identifié Ephippididae Pomadasys jubelini (Cuvier, 1830)
Idem Haemuludae Galeoides decadactylus (Bloch, 1795)
Idem Polynemidae Pentanemus quinquarius (Linné, 1758)

N.B : Les ordres de trois dernières familles à savoir : Ephippididae, Haemulidae et


celle des Polynemidae n’ont pas été identifiés et leur détermination se fera
ultérieurement dès l’acquisition d’autres supports d’identification.

Au vue de ces résultats, l’ordre des perciformes semble être le mieux représenté avec
7 familles et suivi des Clupéiformes avec 2 familles. Les ordres sont représentés avec une
seule famille. Compte tenu, du nombre élevé de familles par rapport à celui des espèces soit
16 familles pour 29 espèces seulement, nous pouvons faire une tentative de spéculation pour
39

suggérer que le peuplement d’espèces de poissons dans cet écosystème, dans sa partie
marine, peut être qualifié de pauvre.

2.7 Ecosystèmes spéciaux

La zone côtière comprend quelques habitats et écosystèmes spéciaux qui méritent une
attention particulière. Il s’agit de :
- Mangrove (Parc marin de mangrove), marais et marécages
- Rapides d’Inga sur le fleuve Congo
- Plage (beach) de Moanda
- Estuaire et canyon
- Réserve de la Biosphère de Luki.
Ces écosystèmes et habitats requièrent une gestion responsable afin d’éviter la perte de
l’intégrité de l’habitat et celle de la biodiversité qu’ils renferment. Des études spécialisées
sont nécessaires pour en connaître davantage l’anatomie et la physiologie(MECN-EF,
1999).

.
• RESUME DE LA 2ème PARTIE

De cette partie, nous retenons ce qui suit :

(1) La zone côtière de la RD Congo s’étend des eaux territoriales marines jusqu’au Port
International de Matadi sur le fleuve Congo qui reçoit les bateaux de haute mer. Elle couvre
ainsi tout le district du Bas-fleuve. Sa limite marine nécessite d’être clairement établie pour
éviter des conflits avec l’Angola (Cabinda).
(2) La zone congolaise regorge d’énormes richesses naturelles minérales, énergétiques
notamment le Grand Inga (dont l’exploitation fournirait de l’hydroélectricité à toute
l’Afrique, au Moyen – Orient et le Sud de l’Europe) et des ressources biologiques (avec
deux aires protégées : Réserve de la Biosphère de Luki et Parc Marin des Mangroves).
(3) Il y a absence d’une gestion rationnelle de ces ressources biologiques (flore et faune) qui
sont de plus en plus menacées à la suite de :

- la surexploitation par une pêche illégale sur toute l’année pour les ressources halieutiques ;
- la pollution surtout par les hydrocarbures ;
- la déforestation et dégradation des habitats ;
- l’érosion côtière ;
- la non participation effective des communautés locales dans la gestion de la zone.
40

Troisième Partie : ENVIRONNEMENT SOCIO-ECONOMIQUE

3.1 Occupation humaine

Le parc Marin est habité par trois tribus différentes, à savoir : le Woyo, le Kongo et
les Assolongo. Les deux premières occupent la zone B du Parc marin et sont généralement
agriculteurs. Les Assolongo, quant à eux, sont exclusivement des pêcheurs et habitent le
périmètre de la zone A. Cependant, avec la crise économique actuelle, toutes les tribus
s’adonnent à la pêche. Sur le bief fluvial, à Inga, les Manianga, les Kongo et les Bangala
s’adonnent à la pêche. La densité de la population dans l’espace côtier est d’environ 10
habitants au km2, en dehors des villes de Matadi et Boma, et des cités/ centres tels que
Moanda, Inga, Kinzamvuete, Lukula, Tshela, Manterne, etc. où elle est plus élevée. Faute de
recensement administratif, il est difficile de fournir des données exactes. Cependant, au
regard du recensement scientifique de 1984, on peut estimer à environ 1 million la taille de
la population du district du Bas-Fleuve, c’est-à-dire de toute la zone côtière (MECN-
EF,2001, 2006).

3.2 Caractéristiques démographiques

- Taux de croissance démographique (de 1960 à 1994): 5,12%


- Taux de natalité (2000): 52,8%°
- Taux de mortalité infantile (2000) : 102,6 %°

3.3 Activités humaines

3.3.1 Agriculture

En 1998, le PNUD-UNOPS a estimé à plus de 5000 le nombre d’exploitants agricoles (une


sous-estimation sévère quand on sait que la population de cette zone vit essentiellement de
l’agriculture, de la pêche, de la chasse et du petit élevage). Les principales cultures sont le
manioc, le maïs, la banane, le riz, le haricot, l’arachide, l’ananas, et le safou. Les principaux
fruits y cultivés sont les agrumes, l’avocat, la mangue, sans oublier le caféier et le palmier à
huile. Le rendement varie avec la nature du sol, Moanda, Inga et Matadi offrant le plus
faible et Sekebanza, Lukula, Boma et Tshela offrant le plus élevé. Faute des données
chiffrées actualisées, nous ne pouvons que nous contenter des observations brutes (voir le
Tableau 10 qui suit, adapté de la Communication Nationale Initiale sur les changements
climatiques, Année de référence 1994 (MECN-EF, 2001)).
41

Tableau 10- Rendements de quelques cultures de la zone côtière de la RDC


(en tonnes par an).

Sites Manioc Riz Maïs Haricot Arachide


Lukula 10,9 1,0 0,85 0,53 0,51
Sekebanza 10,9 1,0 0,85 0,53 0,51
Moanda 0,27 0,16 0,23 ND 0,27
ND = Non disponible
Ces rendements bas sont dus à la pauvreté du sol, à l’insuffisance de l’expertise agricole
locale, au manque d’intrants et au manque d’encadrement des paysans.

3.3.2 Elevage

L’élevage du gros et petit bétail est pratiqué dans la zone. Cependant, cela reste encore
rudimentaire et traditionnel. En 1992, le cheptel recensé comprenait seulement :
- Bovins : 17373 têtes (dont 40.000 têtes dans l’île de Mateba, y compris 200 chevaux)
- Caprins : 1446 têtes
- Ovins : 2.277 têtes
- Porcins : 711 têtes
Ainsi, malgré les potentialités énormes qu’offre la zone, l’élevage reste très timide
(Données fournies par l’Inspecteur provincial de l’agriculture, 2006).

3.3.3 Pêche
La pêche est une activité traditionnelle dans la région. Elle est surtout artisanale. Elle ne
respecte ni la saison (sur toute l’année), ni les méthodes et techniques de pêche (utilisation
des filets à petites mailles et de la dynamite surtout dans la mangrove). La pêche artisanale a
lieu à Nsiamfumu, Banana Km5, Ile de Mateba, Tompo, Kimuabi, Tshonda et Inga (sur le
fleuve). Le nombre des pêcheurs augmente alors que la ressource diminue pour diverses
raisons (augmentation de la pression sur la ressource, dégradation de l’habitat, pollution par
les hydrocarbures, etc.).

La pêche industrielle a cessé avec l’effondrement des pêcheries industrielles de Moanda


(P.I.M). Cependant, des chalutiers étrangers sont souvent visibles dans les eaux congolaises.
La pêche sportive est timidement pratiquée, surtout dans la mangrove.

3.3.4 Aquaculture
Très rudimentaire, l’aquaculture reste rare (notamment, l’ostréiculture dans la mangrove).
Le potentiel aquicole reste encore vierge.
42

3.3.5 Chasse

La zone côtière fait l’objet d’une chasse traditionnelle. Le gibier y est abondant avec les
antilopes, les potamochères, les aulacodes, pangolins, singes, hippopotames, civettes, etc.
Cette faune peut même devenir une ressource pour le tourisme cybernétique.

3.3.6 Industries et commerce

La zone côtière abrite quelques industries essentiellement localisées à Matadi (avec 46


entreprises du secteur tertiaire et 8 agro-alimentaires), Boma (avec 49 entreprises du secteur
tertiaire, 12 entreprises primaires et agro-alimentaires), Moanda (avec 3 entreprises
pétrolières), Inga avec la grande entreprise électrique ou SNEL), sans oublier les petites
scieries et huileries artisanales.

3.3.7 Infrastructures portuaires

La zone côtière compte trois ports maritimes et le quai pétrolier d’Ango-Ango. Il s’agit de :
3.3.7.1 Port de Matadi
Il est le plus important avec 1720 m de longueur et 10 quais capables de recevoir
simultanément 10 navires de gros tonnages. Sa capacité est 3500 000 tonnes par an, soit 200
navires en 1998. A ceci s’ajoutent des nombreux magasins (soit 71.000 m2).
Le port de Matadi est la porte d’entrée (importations) et la voie de sortie (exportations) de la
RDC par la mer.

3.3.7.2 Port de Boma

Il est le 2ème port congolais par son importance. Il dispose de 4 quais dont 3 pour le gros
tonnage et sert surtout à l’exportation des produits forestiers (65% d’exportations) dont les
grumes, huile de palme, banane, cacao, café et caoutchouc. Il abrite un chantier naval
pourvu du matériel destiné à l’entretien du bief maritime jusqu’à Matadi.

3.3.7.3 Port de Banana

Il est en eau profonde avec un seul quai. Ce port fait l’objet projet d’agrandissement pour
accueillir les navires en haute mer.

3.4 Tourisme

La zone côtière offre d’immenses potentialités touristiques et éco-touristiques : plages de


Moanda, rapides et collines d’Inga/ Matadi, la mangrove/ estuaire et bief maritime, réserve
de la Luki, possibilités de pêche et de chasse de loisir.
43

Quatrième partie : CADRE LEGAL ET INSTITUTIONNEL

4.1 Législations environnementales

La République Démocratique du Congo, RDC, dispose d’une législation importante relative


aux domaines de la forêt, des aires protégées, des établissements classés, de l’utilisation des
terres, des minerais, des eaux, de la faune, etc. (WWF-CARPE, 2005). Cependant,
l’application marque le pas. En plus, l’absence du code de l’environnement opposable à tous
rend les actions de terrain quasi impossibles.

Les principaux textes sont :

• Ordonnance, lois et arrêtés se rapportant à la gestion des ressources de la


Biodiversité en RD Congo

1) Ordonnance n°26 du 14 février 1964 relative aux redevances vétérinaires


2) Ordonnance n°142 du 15 mai 1964 portant création d’un Institut des jardins
Zoologiques et Botaniques de Léopoldville.
3) Loi n°12 du 12 septembre 1964 portant création d’un premier débitant de viande de
chasse
4) Ordonnance n°66/413 du 8 juillet 1966 portant exécution de l’Ordonnance n°66/413
du juin 1966 promulgation la loi assurance à la République Démocratique du Congo
la plénitude de ses droits de propriété sur son domaine et la pleine souveraineté dans
la cession et la concession de ses droits fonciers, forestiers et miniers sur toutes
l’étendu de la République
5) Loi n°67-514 du 1er décembre 1967 portant création de l’institut des Parcs
Nationaux du Congo
6) Arrêté n°12/CAB/MA/68 modifiant l’arrêté n°06/67 du 8 décembre 1967 portant
réglementation de la circulation des véhicules dans le parc national Albert (Virunga)
7) Arrêté n°08/CAB/MA/68 du 15 janvier 1968 interdisant la coupe du bois sur tout le
territoire national
8) Loi n°68-078 du mars 1968 relative à la protection des crocodiles et portant
modification de la législation sur la chasse et la pêche
9) Arrêté n°52-06899-MAI-1968 relatif à la protection des crocodiles
10) Ordonnance-loi n°69-041 du 22 Août 1969 relative à la conservation de la Nature
11) Arrêté n°0003-AGRI-CAB-73 du 12 juin 1973 portant dispositions temporaires
visant à la protection de Guépard et Léopard et à leur repeuplement sur le territoire
de la République
12) Arrêté n°00602/AGRI du 2 juillet 1973 réglementant la profession de Guide de
chasse
44

13) Arrêté n°0008 du 14 février 1974 créant un domaine de chasse réservé en Zone
DUNGU
14) Arrêté n°0021 du 14 février 1974 créant un domaine de chasse réservé en Zone de
Faradje, de Watsa et Dungu
15) Arrêté n°00022 du 14 février 1974 créant une réserve de faune en Zone de Bondo,
Ango et Dungu (Province Orientale)
16) Arrêté n°23 du 14 février 1974 créant une réserve de chasse en Zone de Rutshuru
17) Ordonnance n°74/148 du 2 juillet du 2 juillet 174 portant mesures d’exécution de
l’ordonnance n°73/021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens, régime
foncier et immobilier et régime des sûretés
18) Ordonnance-loi n°75-023 du 22 juillet 1975 portant statut de l’Institut Congolais
pour la Conservation de la Nature
19) Loi n°81-001 du 9 janvier 1981 portant approbation de quatre contrats d’occupation
provisoire de terres d’élevage situées dans la Zone annexe de Lubumbashi.
20) Loi n°82-002 du 28 janvier 1982 portant réglementation de chasse
21) Arrêté n°144/00203/82 du 8 décembre 1982 portant création d’une parcelle à l’usage
agricole et élevage située dans la zone de Maluku de Kinshasa.
22) Arrêté 00140/BCG/AGRIDRALE/82 du 15 décembre 1982, portant création d’une
Commission restreinte chargée de la stratégie nationale de la conservation de la
nature en République Démocratique du Congo.
23) Code forestier 2004
24) Code minier 2003
Il y a malheureusement, absence du code l’environnement et une faible application de
ce qui existe.

4.2 Traités, Conventions et accords internationaux

N° NOM DE LA CONVENTION PAYS OU VILLE DATE DE


D’ADOPTION RATIFICATION
1) Convention relative à la conservation de la faune et de la Londres (Angleterre) 21 septembre 1962
flore à l’état naturel 14 janvier 1936
2) Convention phytosanitaire pour l’Afrique au Sud du Angleterre (Londres) 16 septembre 1975
Sahara 29 juillet 1954
3) Convention internationale pour la protection des végétaux Rome (Italie)
6 décembre 1951
4) Accord de coopération concernant la quarantaine et la Sofia (Bulgarie)
protection des plantes contre les parasites et les maladies Le 14 déc. 1959
5) Convention phytosanitaire pour l’Afrique Kinshasa (Congo)
13 septembre 1967
6) Convention Africaine sur la Conservation de la Nature et Alger, (Algérie) 13 novembre 1976
des Ressources naturelles Le 15 septembre 1968
7) Convention relative aux zones humides d’importance Ramsar (Iran) 15 septembre 1994
45

internationale particulièrement comme habitats de la 2 février 1971


sauvagine ou (Ramsar)
8) Convention sur l’interdiction de la mise au point de la Washington (USA) 10 septembre 1975
fabrication et du stockage des Armes Bactériologiques 10 avril 1972
(Biologiques) et Toxines et sur leur destruction
9) Convention concernant la protection du patrimoine Paris (France) 17 décembre 1975
mondial culturel et naturel 23 novembre 1972
10) Convention sur la prévention de la pollution de la mer Londres 16 octobre 1975
résultant de l’immersion de déchets 29 décembre 1972
11) Convention sur le commerce international des espèces Washington (USA) 18 octobre 1976
sauvages de flore et de faune menacées d’extinction 3 mars 1973
(CITES)
12) Convention sur la conservation des espèces migratrices Bonn (Allemagne) 15 septembre 1994
appartenant à la faune sauvage 23 juin 1979
13) Convention des Nations Unies sur les droits de la mer Montego Bay 7 février 1989
(Jamaïque)
10 décembre
14) Accord international sur les bois tropicaux Genève (Suise) 20 novembre 1990
15) Convention de Vienne sur la protection de la couche Montréal (Canada) 8 septembre 1994
d’ozone ; protocole de Londres et de Montréal 22 mars 1985
16) Convention de Rio sur la diversité biologique (Juin 1992) Rio de Janeiro, 1992 1994
17) Convention de Rio sur les changements climatiques Rio de Janeiro, 1992 1994
18) Convention sur les transports transfrontaliers des déchets Suisse (Bâle) 15 septembre 1994
dangereux et leur traitement (convention de Bâle) 22 mars 1989

4.3 Institutions impliquées dans la gestion de l’environnement

Quatre types d’institutions sont impliqués dans la gestion de l’environnement en RDC. Il


s’agit des institutions gouvernementales (publiques), des institutions privées, des institutions
multilatérales/bailleurs des fonds et des organisations non gouvernementales (ONGs).

La politique environnementale de la RDC est conçue et coordonnée par le Ministère de


l’Environnement, Conservation de la Nature, Eaux et Forêts. Mais étant donné la complexité
de l’environnement, plusieurs autres ministères interviennent suivant l’aspect
environnemental spécifique les concernant. Ainsi, tous les autres ministères interviennent-
ils, d’une manière ou d’une autre: Agriculture, Transport, Energie, Affaires foncières, Plan,
Commerce, Industrie, Economie, Développement rural, Tourisme, Travaux publics et
Infrastructures, Recherche scientifique et technologique, Enseignement Primaire, secondaire
et Professionnel, Santé publique, Ministère de l’Intérieur, Mines, Affaires Etrangères pour
le suivi et ratification des Conventions, traités et accords, Ministère des Affaires sociales et
famille, Ministère de la Communication et presse, Ministère de la jeunesse, Ministère de la
culture et arts, Hydrocarbures, etc.
46

Chaque ministère travaille avec ses structures, programmes, directions ou agences


techniques spécialisés suivant les attributions légales.

A titre indicatif, nous pouvons signaler l’Institut Congolais pour la Conservation de la


Nature (ICCN) qui gère les aires protégées (parcs et réserves), le Programme National
d’Assainissement, Institut des Jardins Zoologiques et Botaniques du Congo, etc.

Le secteur privé est surtout animé par les exploitants des ressources environnementales. Les
organisations non gouvernementales sont nationales ou internationales et sont surtout
sponsorisés par le fonds pour l’environnement mondial à travers des projets spécifiques tels
que GRASP sur la survie des grands singes, couche ozone, changements climatiques, etc.
Les agences onusiennes (PNUD, UNHCR, FAO, UNICEF, OMS, ONUDI, etc.) ainsi que la
Banque mondiale soutiennent des activités relatives à la gestion de l’environnement en
RDC.
Notons cependant que la capacité institutionnelle à gérer rationnellement l’environnement
en RDC reste très limitée : pauvre expertise, manque de moyens financiers, manque des
normes nationales et du code en matière d’environnement, politique d’étude d’impact très
timide, etc.

Cinquième partie :

STRATEGIES ET CONDITIONS DE DEVELOPPEMENT DURABLE

5.1 Atouts

Les ressources naturelles sont immenses : biodiversité riche, ressources énergétiques,


ressources minérales, potentialités agricoles, potentialités touristiques/éco-touristiques,
infrastructures portuaires et routières, intenses activités commerciales avec l’Angola, le
Congo-Brazzaville et Kinshasa, etc.
A cela, les ressources humaines.

5.2 Contraintes

Les problèmes environnementaux majeurs identifiés au niveau de l’espace côtier de


la RDC sont des contraintes contre le développement durable. En effet, comme il a été
relevé plus loin, la zone côtière de la République Démocratique du Congo connaît des
problèmes importants provoqués principalement par l’action de l’homme et dont les
conséquences sont la pollution des eaux marines et de l’air, l’érosion, la destruction des
habitats des espèces de la flore et de la faune ; la perte de la diversité biologique,
l’exploitation irrationnelle des ressources halieutiques et la pêche illicite pratiquée par des
chalutiers étrangers, la déforestation des habitats fragiles (ex. mangrove), l’absence d’une
47

politique nationale de gestion responsable des ressources côtières. A cela, s’ajoutent la non
implication des communautés locales dans la politique de conservation des aires protégées
(ex. Réserve de la Biosphère de la Luki, Parc Marin de la Mangrove), l’absence des données
scientifiques actualisées, la législation obsolète, etc. Il n’y a donc ni sécurité économique, ni
sécurité écologique et ni sécurité sociale, et le mode de gestion est caractérisé par une
économie de cueillette pour la survie qui entretient la pauvreté telle que décrite par
Musibono (2006 ; Ramade, 2005).

5.3 Stratégies

Les stratégies s’appuient sur le Plan National d’Action Environnemental ou PNAE (MECN-
EF, 1999) avec attention particulière aux recommandations de la Convention sur la
Biodiversité et du Sommet Mondial sur le Développement Durable, à savoir :
- Etude d’impact environnemental (EIE),
- Education, Information, Sensibilisation et Recherche
- Valorisation du savoir endogène (traditionnel)
- Accès aux ressources génétiques
- Réduction de la pauvreté

5.3.1 Etude d’Impact Environnemental

Par manque du code de l’environnement, à la suite des exigences des bailleurs de fonds dans
le cadre du Programme Multisectoriel d’Urgence pour la Réhabilitation et Reconstruction
(PMURR), une cellule environnementale a été créée en 2004 pour ordonner et coordonner
les EIE, sous la tutelle du Ministère de l’Environnement.

5.3.2 Sites soumis à l’EIE

Ce sont :
- Habitats fragiles ou zones écologiquement sensibles (mangrove, estuaire, zones humides,
rapides d’Inga)
- Aires protégées et réserves analogues (Réserve de la Biosphère de la Luki, Parc Marin de
la mangrove)
- Zones humides et mangroves
- Zones d’intérêts scientifique, culturel, touristique,
- Périmètre de protection des points d’eau
- Zones industrielles et espace résidentiel
- Espaces maritimes sous juridiction nationale ou internationale ou autres eaux
internationales.
48

5.3.3 Rôles et responsabilités

Les acteurs sont :


• Maître d’ouvrage ou pétitionnaire : personne physique ou morale auteur d’une
demande d’autorisation concernant un projet ou programme privé, ou autorité
publique initiatrice du projet. Il doit réaliser un constat d’impact et une EIE. Il
peut recourir à une consultation indépendante (personne morale ou physique) de
son choix pour exécuter l’EIE, avec obligation d’utiliser partiellement (2/3 au
moins) ou entièrement des compétences nationales.
Il a droit de recours aux autorités de tutelle en cas de contestation d’une décision
notifiée par le Ministère de l’Environnement. Il est, dans ce cas, tenu de verser une
taxe au fonds de l’environnement pour l’examen de son dossier EIE par le Bureau
d’Etude d’Impact Environnemental (Cellule environnementale).

• Bureau d’Etude d’Impact (Cellule environnementale)

C’est l’organe du Ministère de l’environnement qui instruit les dossiers d’étude


d’impact. Il devrait réunir les spécialistes de différentes disciplines nécessaires pour
une appréciation correcte des conséquences d’un projet sur les aspects de
l’environnement naturel, social et culturel touchés par le projet.
Ce bureau (ou cellule) est chargée de :

- l’assistance technique aux différentes structures impliquées ;


- la définition des termes de référence de l’EIE en accord avec la tutelle
administrative, le maître d’ouvrage, le pétitionnaire, et éventuellement le public.
- l’enregistrement et l’évaluation des constats d’impact et des EIE aux fins
d’autorisation sous le sceau du Ministre de l’Environnement
- l’audit, suivi et évaluation des mesures arrêtées par l’EIE
- l’organisation des consultations/enquêtes publiques avec les administrations
concernées ;
- la diffusion des informations susceptibles d’éclairer objectivement l’appréciation
des mesures préconisées et leurs portées réelles.

• Le public

Le public participe à l’EIE à travers les enquêtes/consultations publiques organisées par le


maître d’ouvrage ou par les membres du bureau d’étude d’impact. Le public aide ainsi dans
l’acquisition des données et informations de base.

Malheureusement, malgré ce beau canevas, la RDC a encore un très long chemin à parcourir
avant que les EIE ne deviennent une réalité quotidienne. Il faudra que le Ministre de
l’Environnement restructure la cellule environnementale en lui donnant des spécialistes
49

vrais. En plus, il n’est pas normal que le Ministère des Mines ne soit pas sous la
coordination de celui de l’environnement pour les EIE relatives à l’environnement minier. Il
faudra donc harmoniser et cela très rapidement.

6. Priorités gouvernementales

6.1 Contexte général

Le Plan National d’Action Environnemental (PNAE) trace le cadre général pour une gestion
rationnelle de l’environnement par le renforcement des capacités institutionnelles et locales.
Les stratégies de PNAE couvrent :

• Gestion rationnelle des ressources naturelles (par la promotion d’une ou


plusieurs stratégies du développement durable)
• Biodiversité (protection du patrimoine de la biodiversité)
• Cadre de vie (amélioration du cadre de vie de la population par une gestion
intégrée des déchets et des bonnes pratiques de santé communautaire).
Au-delà de ces orientations générales, d’autres activités transversales devraient être
initiées pour renforcer les différents domaines d’intervention. Ainsi, par exemple, on
parlerait des renforcements des capacités institutionnelles et humaines, de la
recherche, de la communication environnementale, de la participation du public, etc.

6.2 Actions prioritaires

6.2.1 Réglementation et Institutions


Le ministère de l’environnement manque le code de l’environnement ainsi que des
normes environnementales nationales qui permettent un bon suivi et une bonne
évaluation de la situation (état de l’environnement). C’est une grande faiblesse. Il
faut vite combler ce vide et adapter les lois et structures aux impératifs
environnementaux (ressources et qualité de la vie) du 21ème siècle.

On peut, par exemple, créer des structures techniques suivantes :


- une Agence Nationale de l’Environnement
- un Observatoire de la qualité de l’air
- un Centre National de la Biodiversité
- un Bureau d’Etude d’Impact Environnemental
- un Cahier de l’Environnement (qui publie périodiquement les états de
l’environnement (ressources et qualité de la vie)
- un Fonds National de Sécurité Environnementale
50

6.2.2 Recherche, éducation, sensibilisation et communication environnementales

Ces activités sont indispensables à la gestion durable de l’environnement. Il faut


donc les renforcer.

6.2.3 Développement urbain et des infrastructures

- Veiller à la planification urbaine afin d’éviter le lotissement anarchique.


- Veiller au développement démographique urbain et à celui des infrastructures/
services
- Améliorer les conditions de salubrité (assainissement, drainage, gestion des
déchets).
- Améliorer l’habitat et promotion du beau
- Prévenir des risques naturels et des risques industriels (accidents industriels). Tout
ceci nécessite une coordination efficace par le Ministère de l’Environnement.

6.2.4 Gestion de la zone côtière

Les différents problèmes soulevés dans la zone côtière appellent à des actions qui suivent :

1. Mettre en place un programme national et régional de gestion à court, moyen et long


terme pour identifier et lutter contre les principales sources de pollution au niveau du
Parc de Mangrove et de la zone côtière, notamment la pollution par les
hydrocarbures et les navires.
2. Mettre en œuvre un monitoring (suivi) permanent des polluants de l’environnement
côtier et marin.
3. Procéder aux inventaires systématiques et de manière routinière de la biodiversité de
la côte marine, en évaluant qualitativement et quantitativement les changements
intervenus dans les peuplements des espèces de la biodiversité
4. Concevoir les mécanismes de surveillance et de contrôle des pêcheurs artisanaux
pratiquant la pêche irrationnelle et surtout, les chalutiers étrangers qui exploitent
illégalement les poissons dans les eaux congolaises.
5. Prendre des mesures administratives et judiciaires à appliquer à l’endroit des
personnes morales et physiques qui entravent les lois nationales et internationales sur
la protection de l’environnement côtière.
6. Organiser et renforcer techniquement et financièrement le laboratoire
d’Ecotoxicologie, Biodiversité et Santé des Ecosystèmes du Département de
l’Environnement (Faculté des Sciences, Université de Kinshasa, R D Congo) de la
structure d’évaluation pour mener des travaux de recherches scientifiques de haut
niveau conformément au Projet GCLME / IGCC de l’ONUDI. Cette structure
universitaire doit apporter les données scientifiques importantes qui serviront à la
gestion harmonieuse de la zone côtière (dans les domaines de l’océanographie en
51

général et particulièrement ; la physico-chimie des eaux, la production primaire, la


pollution des eaux par les métaux lourds, la contamination toxique de la chair des
poissons aussi dans la chaîne alimentaire au niveau des populations animales et
humaines, les études approfondies sur l’évolution des communautés biologiques,
relations interspécifiques et statuts biologiques des espèces. Les études sur
l’évaluation des stocks de poissons économiquement importants, la mise en
application stricte de la réglementation sur leur pêche, les recherches sur les
sédiments et la protection des érosions côtière, etc… sont autant des points qui sont
pris en compte pour la conservation et la protection de la zone côtière de la
République Démocratique du Congo.

Faire appel aux communautés de riveraines, médias, secteur public, secteur privé,
bailleurs de fonds, scientifiques, ONGs, églises, etc. pour participer d’une manière
active dans le mécanisme de gestion intégrée de la zone côtière en y apportant leur
savoir-faire local.
7. Le renforcement de la loi et des capacités en matière d’étude d’impact
environnemental et social dans la zone côtière.
8. L’administration publique locale et les autres représentants de l’Etat au niveau de
cette zone sont invités à appuyer sans réserve les actions du projet GCLME/RDC.
9. Promotion des sources alternatives des richesses et valorisation agricole.
10. Préservation de la biodiversité
11. Gestion intégrée des ressources en eau
12. Gestion des ressources énergétiques
13. Gestion et vulgarisation de l’information environnementale

L’atelier national de validation organisé du 15 au 17 mars 2007 à Kinshasa a levé les


options pour actions qui suivent :

- L’espace côtier de la RDC bien que clairement défini au niveau terrestre, pose cependant
problème sur la partie maritime : d’où la nécessité de faire d’urgence le tracé maritime de
cette zone.

- La zone côtière considérée regorge d’importantes richesses minérale et biologique qui sont
soumises à une exploitation anarchique, d’où nécessité d’y mettre de l’ordre en vue de leur
exploitation durable.

- Les potentialités touristiques de la zone considérée devraient être mises en valeur pour la
promotion de l’éco-tourrisme.

- La réduction de la pauvreté des populations locales par la création des ressources de


revenus alternatives.

- Développer le partenariat avec toutes les parties prenantes (gouvernement, ONG,


communautés locales, société civile, media, universités…….) pour une gestion durable de la
zone côtière.
52

- Accélérer le processus d’élaboration de la loi cadre de l’environnement pour permettre de


combattre toutes les formes de pollution, en particulier celles causées par la gestion des
hydro carbures dans la zone côtière
- La consolidation du processus sur les études environnementales et sociales.

Le Tableau 11 donne des problèmes environnementaux de Muanda (tiré du rapport


de Mission effectuée à Muanda du 13 au 17 avril 2007 par
Prof séraphin IFUTA Ndey Bibuya : Expert de la CICG
KAMBE-mi-Manz’el : Assistant à la Direction nationale de CICG
Jean Claude BODE : Caméraman et photographe sous la coordination de la Structure
Nationale d’Evaluation de GEM- CG/ GCLME)

Tableau 11- Problèmes environnementaux de Muanda

Problèmes Causes Impacts


Opportunités

1. Erosion marine Déferlement de la vague Perte des terres continentales, Existence d’importante quantité des pierres
côtière contre le rivage non des arbres et des maisons ; et sable dans le Bas–Congo, matériaux
(Photo n° 5) protégé Menace de découpage de la route nécessaires au bétonnage de 37km de côte
Muanda – Boma. atlantique ;
Existence des ONG du secteur
Environnement (CADI, ACODES) capables
de reboiser le littoral.
2. Pollution par les Déversement parfois Contamination des éléments de Analyse écotoxicologique des éléments
hydrocarbures de l’eau, accidentel des bruts lors la biodiversité (produits exploitables et consommés de la
du sol et de de l’exploitation offshore halieutiques) par les métaux biodiversité ;
l’atmosphère et on shore du pétrole par lourds ; Application sans complaisance de la
(Photos n° 7 & 8) la société PERENCO- Contamination du sol et des réglementation nationale et internationale en
REP; nappes phréatiques ; la matière ;
Rejet de produits Diminution et perte de la Interdiction de brancher les exutoires dans le
pétroliers dans la baie de productivité de certains arbres fleuve ou l’océan ;
Banana par la SOCIR ; fruitiers (Anacardiers, cocotiers, Utilisation maximale des gaz issus de
Débarquement des manguiers, citronniers) et l’exploitation du pétrole au lieu de les brûler.
produits pétroliers venant jaunissement des cocotiers ;
de l’Angola au Yacht de Occurrence des maladies
Banana par les respiratoires
commerçants et fuite des
produits dans l’eau et par
terre ;
Torchères brûlant
24h/24h sur mer et sur
terre.
3. Destruction des Braconnage et recherche Perte de la biodiversité Renforcement de capacité de l’ICCN ;
espèces phares et de lucre ; Application de la réglementation et statut du
totalement protégées Insuffisance des gardes à parc marin des Mangroves.
(Tortues marines et l’ICCN et manque de
lamantins aquatiques) moyens logistiques.
(Photo n° 6)
4. Coupe des palétuviers Forte demande urbaine Perte des habitats des espèces et Idem et électrification totale de la ville de
et carbonisation dans les en énergie bois (Makalan dégradation des mangroves Muanda.
mangroves (Photos n° 1, et bois de chauffage) ; (visible en vue aérienne, comm.
2, 3 & 4) Faible couverture de la Personnelle)
ville en courant
électrique ;
Chômage caractérisé
5. Diminution des Pêche annuelle sans Plus de capture des poissons de 5 Etablissement des limites de l’espace
stocks halieutiques repos avec des filets de kg ; océanique de la R.D. CONGO en
surtout les poissons petites mailles pourvus Restriction de la zone de pêche concertation avec le gouvernement de
de poches (Lifuma dans côtière congolaise ; l’Angola ;
le fleuve et Nkiti ou Tracasserie des pêcheurs
senne de plage dans artisanaux par les angolais et les Renforcement des capacités de la force
l’océan) ; propriétaires des chalutiers navale, de l’ICCN et du ministère de
53
Pêche illicite effectuée illicites ; l’agriculture ;
par 3 chalutiers d’origine Destruction des filets des Application de la réglementation sur la
douteuse (Angola ou pêcheurs de Nsiamfumu et autres pêche ;
RDC?) opérant sur la par les chalutiers. Promouvoir l’implantation des magasins de
côte congolaise (avec vente des intrants de pêche à Nsiamfumu.
semble-il un permis
délivré par la direction
de pêche du ministère de
l’environnement de la R.
D. CONGO ).
6. Dégradation des Manque des caniveaux et Installation des crevasses Etablissement des caniveaux ;
routes urbaines et de d’entretien des routes. ondulées sur les routes ; Réfection des routes ;
dessertes agricoles Erosion urbaine (plus de 22 têtes Reboisement avec des essences à
d’érosions dénombrées de 5 à 10 enracinement profond.
m de profondeur, 42 maisons
menacées d’écroulement);
Risque probable de voir Muanda
découpée en plusieurs morceaux.

Ces données ont été obtenues par des interviews et observations personnelles sur le terrain.
Les problèmes saillants et les éléments constitutifs de la biodiversité de Muanda et de
Nsiamfumu ont été photographiés et filmés. En annexe à ce rapport, il est joint un album des
photos prises et des images vidéos. Certaines infrastructures publiques ont également fait
l’objet de photograhie : il s’agit de routes, plage d’ICCN, l’hôpital de référence, une école
technique professionnelle, le marché central de Muanda, les hôtels des mangroves et
Atlantique Beacht en veilleuse, la SNEL et la REGIDESO, etc….

Liste des personnes interviewées et filmées


Kowalo Seleyawe Dieudonné : Administrateur du Territoire de Muanda, Tél. 081 001 8042
Dr Phanzu Mbumba Boniface : Inspecteur de l’agriculture, Territoire de Muanda, Tél.
Tsumbu Paul Nathan : Pasteur et Directeur de l’ONG CADI, Tél. 081 660 5355
Madame Tshindi Hermine : Chef de Pavillon des Poissons salés, Marché central de Muanda
Kapita Vincent : Conseiller de l’Union des pêcheurs de Nsiamfumu, Tél. 099 827 2407
Wamona Gérard : Capitaine à la Police fluviale de Muanda, Tél. 099 810 1311

Liste des personnes contactées


Bwasa Charles : Superviseur de l’environnement, Territoire de Mwanda, Tél. 099 853 0644
Mfu : Service de garde du Parc Marin des Mangroves , officier principal chargé du
monitoring des tortues marines, ICCN Muanda, Tél. 081 023 9729
Sampu Barthélemy : Service de garde du Parc Marin des Mangroves, ICCN Muanda
Matanda Jean Pierre : Président ONG ACODES, Tél. 081 529 0126
Musula Didier : Adjudant et OPJ, Police fluviale de Banana, Tél. 099 239 9520
Luela Makoso Guelord : Piroguier Yacht Banana, Tél. 099 858 5010
Nzau Pioka : Président de l’UPN, Tél. 081 190 4007

Ainsi, le Tableau 12 ci-après qui résume les priorités nationales au niveau de la zone côtière
congolaise.
54

Tableau 12- Priorités nationales au niveau de la zone côtière de la R D Congo

Activités Problèmes Actions Indicateurs de performance


Industrie de -Rejets polluants -Sensibilisation, respect des normes - 100% d’effluents pétroliers prétraités
pétrole et directives, contrôle de qualité - 100% d’industriels sensibilisés
Pêche - Surexploitation, capture des jeunes, - Réglementation des périodes de - Périodes de pêche légalisées,
ignorance de CITES, mauvaise pêche et établissement d’un - calendrier de pêche bien établi et
connaissance des ressources, absence calendrier de pêche respecté
des standards - Réglementation des techniques de - Matériels et techniques de pêche
pêche légaux appliqués
- Standardisation du matériel de - Restitution à l’eau les jeunes capturés
pêche - Espèces en danger bien identifiées et
- Sensibilisation sur le statut des liste affichée
espèces capturées - Publication des résultats de recherche
-renforcement des capacités de - constitution d’un musée de la
pêcheurs ; biodiversité de la zone côtière
- Etudier l’écologie, la - captures standardisées
systématique, la dynamique des - Documentaires sur la pêche
populations de la biodiversité de la disponibles
zone côtière ;
- constituer des collections des
espèces capturées (musée)
Energie - Déforestation de la - Promouvoir l’énergie - Panneaux solaires
domestique mangrove solaire installés dans les
- Changement - Etendre la villages
climatique distribution de - Nombre d’abonnés de
l’énergie électrique la SNEL augmenté
d’Inga dans la zone - Nouvelles sources de
- Créer d’autres revenus créées
sources de revenus - Superficie reboisée
alternatives - Agroforesterie
- Reboiser avec les communautaire
plantes à croissance effective
rapide et promouvoir
l’agroforesterie
communautaire
Pollution - Destruction de la qualité de l’habitat - Prétraiter les effluents industriels, - Effluents prétraités avant la décharge
- Réduction de la biodiversité municipaux et autres - Rejets des navires et tankers
- Contrôler les rejets des navires et maîtrisés
tankers - Zones de pollutions cartographiées
- Identifier et localiser les zones de
pollutions
55

Conservation - Espèces sensibles de plus en plus - Lister les espèces menacées - Espèces listées et protégées
menacées - Protéger les habitats sensibles - Habitats fragiles protégés (ex. Parc
- Habitats sensibles de plus en plus - Cartographier les habitats National de la mangrove)
détruits sensibles - Carte des habitats sensibles
- Communautés locales exclues de la disponible
gestion - Communautés locales impliquées
dans la gestion
Erosion côtière - La côte de plus en plus érodée et - Stabiliser la côte - Côte reboisée
l’habitat de plus en plus dégradé
Tourisme - Plage mal entretenue - Réhabiliter la plage de Moanda -Plage entretenue
- Potentialités ignorées -Identifier les nouvelles potentialités - Potentialités identifiées
ou mal connues touristiques - Tracasseries policières éliminées (ex.
- Tracasseries ) -Eliminer les tracasseries photographie des sites touristiques
policières (ex . interdiction - Réhabiliter les voies/pistes d’accès autorisées)
de photographier) - Routes/pistes d’accès réhabilitées
- Difficultés d’accès
Education, - Partenaires ignorants des réalités - Organiser des séminaires de - Sessions de formation périodiques
sensibilisation environnementales de la zone côtière formation et d’information sur la effectives
et formation zone côtière ; - Partenariat avec le Département de
- Renforcer le Département de l’Environnement réellement
l’Environnement de l’Université de opérationnel ;
Kinshasa pour le renforcement des - Au moins une émission
capacités humaines radiotélévisée mensuelle sur la zone
- produire des documentaires sur les côtière diffusée
ressources côtières
Recherche -Absence des données scientifiques - Financer des travaux scientifiques - Au moins 1 projet de recherche
fiables sur la biodiversité sur la zone côtière financé
- Absence de financement de la - Constituer une base de données - 1 base de données constituée
recherche - Etablir un programme de - Programme de suivi et surveillance
-Absence de surveillance et suivi surveillance et de suivi opérationnel
-créer un réseau sous-régional - Réseau d’information opérationnel
d’informations sur le grand
écosystème du courant de Guinée
Coordination - Absence ou pauvreté de - Renforcer ou créer une structure - Structure de coordination installée et
coordination de coordination opérationnelle
- Absence de bureau d’étude d’impact - Créer ou renforcer un bureau - Bureau d’impact opérationnel
environnemental d’impact pour les EIE - Sessions de formation organisées
- Expertise pauvre - Renforcer les capacités
institutionnelles et humaines
56

ANNEXES
Les annexes qui suivent permettent une meilleure visualisation de la zone
côtière de la RDC, ses problèmes et les opportunités qu’elle offre.

ANNEXE 1: Album de la zone côtière – Problèmes et opportunités

Photo n° 1: Plage de Muanda avec l'érosion à l'horizon.


57

Photo n° 2: Destruction de la mangrove pour le bois de chauffe.

Photo n° 3: Production du charbon de bois.


58

Photo n° 4: Stockage des bûches de Palétuviers.

Photo n° 5: Erosion côtière.


59

Photo n° 6: Maigre capture et pauvrété durable.

Photo n° 7: Erosion et Pollution côtières.

Photo n° 8: pollution aux hydrocarbures à Muanda.


60

Photo n° 9: Vue de la mangrove.

Photo n° 10: Infrastructures routières dégradées.

ANNEXE 2 : Figure (1)


61

ANNEXE 3 :

Figure (2) : Localisation de l’espace côtier de la RDC


62

ANNEXE 4 : Figure (3)


63

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