Zoonose Parasite Chez Les Bovins Dans La Station de Recherche Kianjasoa, Région Bongolava
Zoonose Parasite Chez Les Bovins Dans La Station de Recherche Kianjasoa, Région Bongolava
Zoonose Parasite Chez Les Bovins Dans La Station de Recherche Kianjasoa, Région Bongolava
RECHERCHE
"ONE HEALTH"
29 et 30 Juin 2023
ANDRAINJATO
Université de Fianarantsoa
6. Zoonose parasite chez les bovins dans la station de recherche Kianjasoa, Région
Bongolava
1,2*
RAZANANORO E, 1,2RAZAFINARIVO TD, 2REINE LUCIE M, 2RAPATSALAHY S, 2
189
Ce travail était mené dans la région Bongolava, district Tsiroanomandidy, commune Mahasolo, Fokontany
Kianjasoa. La station de recherche Kianjasoa et ses environs, qui est située à 180 km d’Antananarivo, au cœur
du moyen Ouest de Madagascar, 46°22 Est et 19°05 Sud de latitude était choisie comme terrain
d’expérimentation. Le climat, de type tropical, comporte une longue saison sèche du mois de mi-avril à mi-
octobre et une saison pluvieuse de novembre jusqu’à mars (moyenne annuelle de pluviométrie 1400 mm à
1800 mm et autour de 22°C de température). L’étude était réalisée du janvier 2018 à mai 2021.
2- Population d’étude
Les jeunes bovins âgés de 4 à 24 mois, quels que soient la race et le sexe, appartenant au suivi LASER depuis
2018, et présents lors du suivi mensuel sur terrain sont inclus dans l’étude. L’échantillonnage est d’une façon
exhaustive, tous les animaux appartenant à cette classe d’âge aux dates de prises de prélèvement et portant des
numéros d’identification sont concernés, mais en moyenne, plus de trentaines (30) de prélèvements sont à
analyser aux laboratoires tous les mois. Les animaux étaient identifiés par des boucles auriculaires et des puces
d’identification sous forme de bolus pour avoir un suivi individuel. La station diffuse des races bovines
Renitelo et Frisonne, les zébus malagasy proviennent des éleveurs aux environs.
3- Réalisation des prélèvements et pesages
Les prélèvements étaient faits le matin et les animaux passaient dans un couloir de contention au sein du Station
de Recherche avant leur mise au pâturage. Ces pratiques étaient appliquées mensuellement, couplées d’un
pesage des animaux à étudier sur une balance pèse bétail. L’opérateur prélevait alors le plus de fèces possible
auprès de chaque animal, à l’aide d’un gant d’exploration. Les fèces étaient laissées à l’intérieur du gant
d’examen, sur lequel étaient inscrits au feutre indélébile le numéro d’identification de l’animal et son nom de
troupeaux selon l’éleveur. Ce numéro correspond au numéro de la fiche dite « inventaire » enregistré au logiciel
LASER et imprimé à chaque descente sur terrain.
Environ 50 à 100g de fèces par animal ont été prélevés par fouille rectale. Ils ont été transportés dans des
glacières avec accumulateur de froid vers le laboratoire. Les prélèvements ont été ensuite conservés à une
température +4°C au réfrigérateur avant chaque analyse microscopique proprement dite. Ces techniques
permettaient d’empêcher la chaleur de favoriser l’éclosion des œufs de parasite à déterminer.
4- Analyse coproscopique au laboratoire
Les analyses ont été effectuées au sein du laboratoire de la Station Régionale de Recherche Kianjasoa. La
technique de MAC MASTER été réalisée pour le comptage des œufs des parasites observés lors du
coproscopie : Frederic B, Bruno P, Hoan D (2004). Ce principe consiste à :
- Compter les œufs de parasites dans les selles afin d’évaluer la corrélation entre le nombre des parasites
présents dans l’intestin de l’animal et celui des œufs trouvés dans les selles ;
- Ensuite, peser 5 g de matières fécales et préparer 75 ml de solution dense ;
- Mettre progressivement en suspension chaque échantillon fécal et mélanger avec 75 ml de solution saline
(les fèces sont diluées au 1/15) ;
- Triturer et homogénéiser dans un mortier puis tamiser la suspension et mettre la solution dans un bocal en
verre ;
- Laisser reposer pendant une heure pour que les œufs flottent en dessus de la solution ;
- Aspirer et refouler plusieurs fois les liquides à la surface à l’aide d’une pipette ;
- Placer rapidement les volumes nécessaires (0,15 ml dans chaque partie de la cellule de lame MAC MASTER)
;
- Attendre 10 min pour que les œufs se collent sous le verre supérieur de la lame MAC MASTER puis faire
une lecture au microscope optique à l’objectif x10.
La méthode MAC MASTER nécessite une technique par flottaison. Les œufs ont été identifiés par leurs
formes, coquilles, blastomères ou contenus à l’intérieur et leurs tailles.
Les liquides ou solutions utilisées doivent avoir des densités qui peuvent faire flotter les œufs. Ici, des solutions
de chlorure de sodium ont été utilisées (densité environ 1,2 obtenue par dissolution de 200g de sel fin dans 3
litres d’eau).
La formule suivante détermine le nombre d’œufs des parasites par gramme de fèces ou OPG observées : N =
(n1 + n2) / 2 x 100, tel que : N = nombre d’œufs par gramme de fèces et (n1 + n2) : nombre des œufs de
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parasite dans chaque cellule respective 1 et 2 de la lame MAC MASTER. L’unité est en œuf par gramme de
matière fécale de l’animal diagnostiqué ou OPG.
L’interprétation du degré d’infestation des espèces parasites par chaque échantillon se présente comme le
tableau suivant l’indique :
Tableau I : Valeurs références d’interprétation du degré d'infestation parasitaire en OPG
Niveau d’infestation Nombres d’œufs par gramme de fèces en OPG
Faible 400
Moyenne 400 – 1000
Elevé 1000 – 2500
Massif 2500
Source : Rafamantanantsoa (2011)
La charge en OPG varie d’un genre parasitaire à un autre. Ainsi Fasciola gigantica provoque des symptômes
cliniques avec une charge de 200 à 300 OPG, tandis que Toxocara ne provoque de signes d’infestation qu’à
partir de 5000 à 10000 OPG (Tableau II).
Tableau II : Seuils des œufs par gramme de fèces provoquant une maladie
Parasites Seuil d’œufs par gramme de fèces
Fasciola gigantica. 200-300
Toxocora vitulorum 10000
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pour limiter les infestations par des œufs excrétés par les adultes. Une association de bovins avec les petits
ruminants est une gestion raisonnée non chimique, car ces derniers peuvent brouter les restes des prairies trop
courtes sur le sol, par cohérence, une réduction de charge parasitaire ingérée par chaque animal se produit dit
Hoste et al, Paolini V, Paraud C, Chartier C ( 2004). Les systèmes mixtes d’élevage de petits ruminants et de
bovins sont donc recommandés par Séverine, A., Valérie A., Rémy A., Maryline B (2015) car la technique
d’hétérogénéité d’espèce animale réduit l’infestation parasitaire dans un même lieu de pâturage. L’application
des vermifugations systématiques et régulières n’est que 11 % seulement dû au coût et éloignement des
techniciens d’élevage dans la zone.
• Prévalence et charge parasitaire
La prévalence de Fasciola gigantica qui était de 13,27 % appartenant aux genres parasitaires dominants dans
la zone, cela peut-être dus au fait de la conduite sur des bas-fonds où il y a des hôtes intermédiaires qui portent
des larves infestantes de ce parasite surtout en saison sèche. Pour le Toxocara vitulorum, la prévalence
atteint3,27 %, mais ce taux est non négligeable, car il arrive à 6000 OPG durant l’observation microscopique.
Après l’interprétation par Rafamantanantsoa (2011), ce taux est massif et selon Rakotondrainiarivelo JP
(2017), la valeur provoque déjà des parasitismes (symptômes cliniques).
• Cycle biologique des Fasciola gigantica et Toxocara vitulorum
Pour Fasciola gigantica :
Le cycle de Fasciola gigantica (grande douve) est de type dixène. Il comprend un hôte définitif, (ruminant
domestique ou sauvage), et un hôte intermédiaire qui est un mollusque aquatique appelé Limnée (Limnea
Natalensis) dit Daynès P (1967).
Il dure environ 3 mois dont la moitié chez l’hôte intermédiaire. La période prépatente peut durer de 10
à 11 semaines, comprenant cinq stades larvaires et débute par le rejet des œufs dans le milieu extérieur. La
larve miracidium éclose après 11 – 28 jours dans l’eau, puis rejoint l’hôte intermédiaire. Elle se fixe sur le
tégument de l’hôte et se transforme en « sporocyste ». Ce dernier donne plusieurs larves appelées « rédies »
qui deviennent des « cercaires » après six à huit semaines. Les cercaires vont finalement s’enkyster sur une
plante immergée en donnant des « métacercaires » : Aurélie PD, 1998 et Bloor JMG, Jay-Robert, Morvan A
(2012).
Le bovin ingère accidentellement ces kystes sur les plantes fourragères immergées et le développement
des « métacercaires » se poursuit. Les kystes joignent le tube digestif et deviennent des douves immatures en
gagnant la cavité péritonéale avant de stationner dans le parenchyme hépatique pendant 7 à 8 jours. Ensuite,
ils migrent vers les canaux biliaires, deviennent adultes, et ont leur maturité sexuelle : Aurélie PD (1998)
(Figure 2). Les humains sont contaminés surtout par les foies des animaux mal cuits contenants de ce stade
larvaire de parasite, ainsi que par les larves à l’extérieur.
- Période pré - patente = 3 mois
- Durée de la phase externe = 3 mois.
- Durée de vie dans l'hôte intermédiaire (H I) = 6 mois à un an
- Durée de vie du parasite chez l'hôte définitif = environ 2 ans.
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Figure 2 : Cycle évolutif de Fasciola Gigantica
Source : Bathiard T, Vellut F. Coproscopie parasitaire. Vet Agro Sup. Santé animale.2002
Pour Toxocara vitulorum :
La présence d’œufs embryonnés rejetés par les veaux est le début du cycle homoxène. Ensuite, les larves de
stade 1, 2 et 3 se forment dans le milieu extérieur. Cette dernière va infester son hôte après s'être libérée de sa
coque. Elle transite par le foie, les poumons et le lait, gagnant ainsi le tube digestif des veaux. C’est-à-dire le
veau s’infeste par leur mère à travers le colostrum et le lait jusqu’à 18 jours après naissance. La larve devient
L4 et L5 adulte dans l'intestin grêle des veaux dit Aurélie PD (1998). Le bovin adulte s'infeste à partir de la
larve L2 à l’intérieur de l’œuf. Il n’y a pas de migration transplacentaire : donc il n’y a pas d'infestation
prénatale : Aurélie PD (1998). La contamination des hommes se fait par ingestion des œufs ou larves
infestantes à l’extérieur ou bien par l’intermédiaire du lait non cuit ou viandes contaminées au niveau des
parties digestives de l’animal où les larves se font migrées.
• Variations des infestations parasitaires de Fasciola gigantica et Toxocara vitulorum
Selon le sexe, les charges parasitaires en Fasciola gigantica sont significativement élevées chez les sujets
mâles avec une valeur de p de 0,01. Cela peut être dû au fait que les mâles sont plus nombreux surtout chez
les troupeaux des éleveurs aux alentours. Or leurs animaux pâturent sur des bas – fonds où le cycle de ce
parasite passe sur des hôtes intermédiaires qui sont des limnés aquatiques. Tandis que selon l’âge, Fasciola
gigantica et Toxocara vitulorum sont élevés chez les sujets de moins d’un an avec des valeurs de p respectives
de 0,021 et 0,029. Ces taux sont influencés par les immunités qui ne sont pas encore installées chez les sujets
de moins d’un an aux premières saisons de pâturage. La saison pluvieuse influe l’augmentation des charges
parasitaires en Toxocara avec une valeur de p = 0,01 car toutes les conditions favorables à leurs survies et leurs
développements sont complètes. Contrairement aux Fasciola gigantica, l’élévation de ces charges se manifeste
surtout en saison sèche. Cela peut être dû aux conduites des troupeaux sur les bas – fonds qui contiennent des
larves infestantes sur les plantes immergées.
Conclusion
L’utilisation des pâturages comme base de l’alimentation des ruminants est une solution économique et
durable. Or l’infestation par les parasites gastro - intestinaux est une contrainte non négligeable au niveau de
la production et au niveau de la santé publique. La connaissance en épidémiologie de ces parasites est donc
nécessaire pour prévenir la contamination des consommateurs de viande. Ainsi, il est indispensable
d’améliorer les conduites des troupeaux d’élevages. La gestion des pâturages et les traitements
antihelmenthiques avec le protocole adéquat seront la base primordiale pour embarrasser ces déséquilibres
entre parasite et hôte animal. Ensuite, la sensibilisation des éleveurs sur les dangers de parasitisme zoonotique
sera nécessaire pour cultiver une habitude saine en production animale afin d’améliorer leur chaine de valeurs.
Enfin, il faudrait faire des études sur l’efficacité des molécules antiparasitaires dans la zone pour éviter la
résistance aux antihelmenthiques.
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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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Médecine Vétérinaire : Créteil ; 76p.
3 Bathiard T, Vellut F (2002). Coproscopie parasitaire. Vet Agro Sup ; Santé animale.
4 Bloor JMG, Jay-Robert, Morvan A (2012). Déjections des herbivores domestiques au pâturage :
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humide. Thèse en doctorat médecine vétérinaire,Toulouse.
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Trop; 20 : 557- 62.
8 Frederic B, Bruno P, Hoan D, (2004) : Atlas de coproscopie ; p12.
9 Hoste H, Paolini V, Paraud C, Chartier C (2004). Gestion non chimique du parasitisme par les nématodes
chez les petits ruminants. caprins / ovins /parasitologie / Agriculture Biologique 15 : 1-2. Toulouse :
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10 Rafamantanantsoa (2001). Les Helminthoses digestives des bovins dans la commune rurale Andina
Ambositra [Mémoire]. ESSA : Elevage : Antananarivo; 83 p.
11 Rakotondrainiarivelo JP (2017). Helminthoses gastro-intestinales chez les bovins dans la commune
Vinaninkarena [Thèse]. Médecine Vétérinaire : Antananarivo ;159 p.
12 Séverine A, Valérie A, Rémy A, Maryline B (2015). Les systèmes mixtes d’élevage de petits ruminants
et de bovins : Une alternative pour améliorer les performances animales au pâturage. Innovations
Agronomiques, INRA, p19-28.
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