Zoonose Parasite Chez Les Bovins Dans La Station de Recherche Kianjasoa, Région Bongolava

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Zoonose parasite chez les bovins dans la station de

recherche Kianjasoa, Région Bongolava


Erline Razananoro, Donnah Razafinarivo Tsirinirina, Marie Reine Lucie,
Sabine Rapatsalahy, Rachel Rakotomanana Olga, Auldine
Rasoanomenjanahary, Modestine Raliniaina

To cite this version:


Erline Razananoro, Donnah Razafinarivo Tsirinirina, Marie Reine Lucie, Sabine Rapatsalahy, Rachel
Rakotomanana Olga, et al.. Zoonose parasite chez les bovins dans la station de recherche Kianjasoa,
Région Bongolava. Forum de la Recherche à Madagascar, Ministère de l’enseignement supérieur et de
la recherche scientifique Madagascar, Jun 2023, Fianaratsoa, Madagascar. pp.189. �hal-04509964�

HAL Id: hal-04509964


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FORUM
DE LA

RECHERCHE
"ONE HEALTH"

29 et 30 Juin 2023
ANDRAINJATO
Université de Fianarantsoa
6. Zoonose parasite chez les bovins dans la station de recherche Kianjasoa, Région
Bongolava
1,2*
RAZANANORO E, 1,2RAZAFINARIVO TD, 2REINE LUCIE M, 2RAPATSALAHY S, 2

RAKOTOMANANA OR, 3RASOANOMENJANAHARY A , 1, 2 RALINIAINA M.


1
Faculté de Médecine d’Antananarivo, Département d’Enseignement des Sciences et de Médecine Vétérinaire
(DESMV)
2
Département de Recherches Zootechniques Vétérinaires et Piscicoles (FOFIFA-DRZVP)
3
Institut Malagasy des Vaccins Vétérinaire (IMVAVET)
*Auteur correspondant : [email protected]
Résumé :
La disposition des Malagasy à consommer de la viande crue ou peu cuite, ainsi que la consommation d’eaux usées
sont à l’origine de la transmission de maladies parasitaires internes des animaux destinés à la consommation à
l’homme. L’objectif de la recherche est de déterminer la prévalence et les facteurs des infestations parasitaires
zoonotiques dans la zone d’étude. Ainsi, une étude longitudinale concernant les parasites internes zoonotiques
des bovins dans la Station de Recherches FOFIFA-Kianjasoa, Région Bongolava a été réalisée depuis janvier
2018 jusqu’ à mai 2021, dans le cadre du projet ECLIPSE en partenariat avec le FOFIFA-DRZVP et le CIRAD.
Des observations microscopiques des œufs de parasite présent dans la matière fécale des bovins ont été effectuées.
La Fasciolose et la Toxocarose sont les deux principales maladies zoonotiques enregistrées. Leurs prévalences
atteignent respectivement 13,30 % et 3,27% chez les bovins étudiés. A part ces effets néfastes, les coûts des
traitements sont inestimables en raison de divers examens complémentaires nécessaires du traitement en général.
Du côté de l’élevage, le sexe, la race, l’âge des bovins et la saison influent sur le taux d’infestation des genres
parasitaires spécifiques. En outre, la négligence de la conduite d’élevage affecte nettement ce taux d’infestation
des bovins. Le déparasitage interne systématique et régulier des animaux des troupeaux, ainsi que l’amélioration
des conduites d’élevage restent la meilleure prévention. Cependant, cela engage l’éleveur, mais également toutes
les parties prenantes pour le développement du secteur élevage (Etat, Vétérinaire, et Techniciens) afin de préserver
la santé publique.
Mot clés : Bovin, Elevage, Santé, Parasite, Zoonose
INTRODUCTION
La disposition de Malagasy à consommer de la viande crue ou peu cuite, ainsi la consommation d’eaux usées
sont à l’origine de la transmission de maladies parasitaires internes des animaux destinés aux consommations
de l’homme. Ce sont surtout des parasites zoonotiques transmissibles directement par ingestion des œufs ou
larves infestantes des parasites. En outre, les viandes destinées à la consommation sont contaminées par des
maladies à part les contaminations extérieures avant la consommation lors de la préparation à l’abattage,
surtout les viandes qui n’ont pas passé aux inspections sanitaires vétérinaires. L’objectif de la recherche est
de déterminer la prévalence et les facteurs d’infestations des parasites zoonotiques dans la zone d’étude.
MATERIELS ET METHODES
1- Zone d’étude

Figure 19 : Carte géographique de la Région Bongolava zone d’étude

189
Ce travail était mené dans la région Bongolava, district Tsiroanomandidy, commune Mahasolo, Fokontany
Kianjasoa. La station de recherche Kianjasoa et ses environs, qui est située à 180 km d’Antananarivo, au cœur
du moyen Ouest de Madagascar, 46°22 Est et 19°05 Sud de latitude était choisie comme terrain
d’expérimentation. Le climat, de type tropical, comporte une longue saison sèche du mois de mi-avril à mi-
octobre et une saison pluvieuse de novembre jusqu’à mars (moyenne annuelle de pluviométrie 1400 mm à
1800 mm et autour de 22°C de température). L’étude était réalisée du janvier 2018 à mai 2021.
2- Population d’étude
Les jeunes bovins âgés de 4 à 24 mois, quels que soient la race et le sexe, appartenant au suivi LASER depuis
2018, et présents lors du suivi mensuel sur terrain sont inclus dans l’étude. L’échantillonnage est d’une façon
exhaustive, tous les animaux appartenant à cette classe d’âge aux dates de prises de prélèvement et portant des
numéros d’identification sont concernés, mais en moyenne, plus de trentaines (30) de prélèvements sont à
analyser aux laboratoires tous les mois. Les animaux étaient identifiés par des boucles auriculaires et des puces
d’identification sous forme de bolus pour avoir un suivi individuel. La station diffuse des races bovines
Renitelo et Frisonne, les zébus malagasy proviennent des éleveurs aux environs.
3- Réalisation des prélèvements et pesages
Les prélèvements étaient faits le matin et les animaux passaient dans un couloir de contention au sein du Station
de Recherche avant leur mise au pâturage. Ces pratiques étaient appliquées mensuellement, couplées d’un
pesage des animaux à étudier sur une balance pèse bétail. L’opérateur prélevait alors le plus de fèces possible
auprès de chaque animal, à l’aide d’un gant d’exploration. Les fèces étaient laissées à l’intérieur du gant
d’examen, sur lequel étaient inscrits au feutre indélébile le numéro d’identification de l’animal et son nom de
troupeaux selon l’éleveur. Ce numéro correspond au numéro de la fiche dite « inventaire » enregistré au logiciel
LASER et imprimé à chaque descente sur terrain.
Environ 50 à 100g de fèces par animal ont été prélevés par fouille rectale. Ils ont été transportés dans des
glacières avec accumulateur de froid vers le laboratoire. Les prélèvements ont été ensuite conservés à une
température +4°C au réfrigérateur avant chaque analyse microscopique proprement dite. Ces techniques
permettaient d’empêcher la chaleur de favoriser l’éclosion des œufs de parasite à déterminer.
4- Analyse coproscopique au laboratoire
Les analyses ont été effectuées au sein du laboratoire de la Station Régionale de Recherche Kianjasoa. La
technique de MAC MASTER été réalisée pour le comptage des œufs des parasites observés lors du
coproscopie : Frederic B, Bruno P, Hoan D (2004). Ce principe consiste à :
- Compter les œufs de parasites dans les selles afin d’évaluer la corrélation entre le nombre des parasites
présents dans l’intestin de l’animal et celui des œufs trouvés dans les selles ;
- Ensuite, peser 5 g de matières fécales et préparer 75 ml de solution dense ;
- Mettre progressivement en suspension chaque échantillon fécal et mélanger avec 75 ml de solution saline
(les fèces sont diluées au 1/15) ;
- Triturer et homogénéiser dans un mortier puis tamiser la suspension et mettre la solution dans un bocal en
verre ;
- Laisser reposer pendant une heure pour que les œufs flottent en dessus de la solution ;
- Aspirer et refouler plusieurs fois les liquides à la surface à l’aide d’une pipette ;
- Placer rapidement les volumes nécessaires (0,15 ml dans chaque partie de la cellule de lame MAC MASTER)
;
- Attendre 10 min pour que les œufs se collent sous le verre supérieur de la lame MAC MASTER puis faire
une lecture au microscope optique à l’objectif x10.
La méthode MAC MASTER nécessite une technique par flottaison. Les œufs ont été identifiés par leurs
formes, coquilles, blastomères ou contenus à l’intérieur et leurs tailles.
Les liquides ou solutions utilisées doivent avoir des densités qui peuvent faire flotter les œufs. Ici, des solutions
de chlorure de sodium ont été utilisées (densité environ 1,2 obtenue par dissolution de 200g de sel fin dans 3
litres d’eau).
La formule suivante détermine le nombre d’œufs des parasites par gramme de fèces ou OPG observées : N =
(n1 + n2) / 2 x 100, tel que : N = nombre d’œufs par gramme de fèces et (n1 + n2) : nombre des œufs de
190
parasite dans chaque cellule respective 1 et 2 de la lame MAC MASTER. L’unité est en œuf par gramme de
matière fécale de l’animal diagnostiqué ou OPG.
L’interprétation du degré d’infestation des espèces parasites par chaque échantillon se présente comme le
tableau suivant l’indique :
Tableau I : Valeurs références d’interprétation du degré d'infestation parasitaire en OPG
Niveau d’infestation Nombres d’œufs par gramme de fèces en OPG
Faible 400
Moyenne 400 – 1000
Elevé 1000 – 2500
Massif 2500
Source : Rafamantanantsoa (2011)

La charge en OPG varie d’un genre parasitaire à un autre. Ainsi Fasciola gigantica provoque des symptômes
cliniques avec une charge de 200 à 300 OPG, tandis que Toxocara ne provoque de signes d’infestation qu’à
partir de 5000 à 10000 OPG (Tableau II).
Tableau II : Seuils des œufs par gramme de fèces provoquant une maladie
Parasites Seuil d’œufs par gramme de fèces
Fasciola gigantica. 200-300
Toxocora vitulorum 10000

Source : Rakotondrainiarivelo JP(2017)

5- Enquêtes auprès des éleveurs


Des enquêtes ont été menées auprès des éleveurs pour avoir les informations sur les conduites de production
et sur la gestion sanitaire des troupeaux. Le but de ces enquêtes est d’extérioriser toutes situations possibles
influençant les variations des infestations parasitaires
6- Les variables à étudier
Les variables explicatives relatives à l’étude de variation des infestations parasitaires sont : mode
d’alimentation (sur pâturage ou non), mode d’abreuvement (rivière, point d’eau naturelle), saison (mois de
prélèvement), genre (mâle et femelle), classe d’âge (4 – 6 mois, 7 mois – 12 mois, 13 – 24 mois), race (Renitelo,
Zébu, Frisonne), utilisation ou non des antihelminthiques correspondants au parasite cible, richesse spécifique
parasitaire et charge parasitaire en OPG .
7- Gestion et analyse des données
Les données collectées à chaque descente étaient enregistrées dans un ordinateur qui comporte un logiciel
nommé L.A.S.E.R. Ce logiciel est conçu pour former les bases de données individuelles des animaux de chaque
troupeau comportant toutes les informations zootechniques et sanitaires de chaque individu animal. Les
logiciels R et Excel 2016 étaient utilisés pour les traitements des données. Le test de chi-carré était appliqué
pour juger la signification de l’hypothèse et le résultat étaient significatif si la valeur de p < ou 0,05.
RESULTATS
1- Conduite zootechnique des troupeaux d’élevage
Aucun éleveur ne pratique la gestion raisonnée des pâturages. L’application des pâturages tournants était faite
par tous les éleveurs appartenant à l’étude avec une durée moyenne de 7 à 15 jours d’intervalle de retour dans
un même lieu de pâturage. Le bovin de la Station ne suit pas ce rythme de mise au pâturage, car ils pâturent
dans le même endroit des collines aux environs toute l’année. Le veau reste sous la mère jusqu’à l’âge d’un
an. Les animaux ont été majoritairement hébergés dans une structure sans couverture le soir et libérés sur les
pâturages des prairies naturelles toute la journée. Les bâtiments d’élevage ont été fondés en terre battue
(52,63%), en bois (21 ,05%) et en béton 5,26% pour le bovin de la station et les autres en brique (10,52%) et
sans abris (10,52%). L’alimentation a été basée surtout sur des fourrages verts tels Bracharia et
Héteropogancontortus avec une supplémentation alimentaire en saison sèche, durant laquelle la saison est plus
faible en pâturage (juillet à octobre). La supplémentation alimentaire est surtout de provende (5,26%), manioc
frais (36,84%), paille (10,52%), provende et ensilage de maïs (5,26%). Le reste était sans supplémentation
(42,10 %). Tous les éleveurs mettent leurs bovins sur les pâturages de bas-fonds pendant la saison sèche et sur
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les collines en saison de pluie. Sauf pour les bovins de la Station de Recherche qui pâturent sur les mêmes
collines durant toute l’année. Le bétail abreuve sur l’eau de rivière pour les cheptels environnants la Station.
Par contre pour les animaux de la Station, ils abreuvent sur des points d’eau naturelle. Ils sont mis dans les
pâturages sans catégoriser l’âge ni la taille de l’animal. Les animaux sont donc toujours en contact avec les
parasites et toutes ces conduites facilitent les contacts des larves parasitaires infestantes aux animaux dans
leurs environnements.
2- Conduite sanitaire des troupeaux d’élevage
La pratique de déparasitage interne dans l’élevage était de 50% chez les éleveurs enquêtés, y compris la Station
de Recherche. Seulement 11% parmi eux appliquent la vermifugation systématique et régulière des bovins.
Ces 11% des résultats concernent les bovins de la Station et les bovins d’un éleveur à la fois technicien
d’élevage dans le Fokontany de Mahasolo. Tandis que le reste (89%) des éleveurs appliquent des traitements
sélectifs en cas de symptômes cliniques digestifs observés sur les animaux ou en cas des signes externes tels
l’apparition de poils ternes et piqués ou le retard de croissance, évoqués par les éleveurs sur leur pratique
d’élevage. Cela a une influence sur la persistance des parasites. Le taux de couverture vaccinale contre les
deux maladies charbonneuses qui sont obligatoires à Madagascar atteint de 100 %. Enfin, la vitaminothérapie
était appliquée par 53,33 % (appliquée surtout en saison sèche).
3- Parasites zoonotiques identifiés
Ce sont surtout Fasciola gigantica et Toxocara vitulorum qui ce sont les parasites digestifs dangereux
transmissibles des bovins à l’homme.
a) Prévalence
La prévalence atteint 13,27 % pour Fasciola gigantica et 3,27% pour Toxocara vitulorum dans notre zone et
population d’étude. Ces taux représentent la présence des œufs de parasite dans les prélèvements analysés au
laboratoire, plus précisément leurs richesses spécifiques parasitaires.
b) Charge parasitaire en OPG
Tableau III : Variations des infestations parasitaires
Variations de charge parasitaire Genres parasitaires
selon : Fasciola gigantica Toxocara vitulorum
50 – 400 OPG 50 – 6000 OPG
Age (7 - 23 mois) (4 – 5 mois)
(Valeur de p = 0,0570) (Valeur de p = 0,0240)
400 OPG (M) 50 – 6000 OPG (M et F)
Sexe 150 OPG (F) (Valeur de p = 0,65)
(Valeur de p = 0,01)
100 OPG (FRS) 150 OPG (FRS)
Race 150 OPG (RE3) 200 OPG (RE3)
100 OPG (ZEB) 200 OPG (ZEB)
(Valeur de p = 0,55) (Valeur de p = 0,55)
200 OPG (SS) 200 OPG (SS)
Saison 150 OPG (SP) 400 OPG (SP)
(Valeur de p = 0,41) (Valeur de p = 0,01)
DISCUSSIONS
• Conduite zootechnique et sanitaire
Sur les conduites zootechniques des bovins de la station de Kianjasoa et ses environs, plusieurs risques
d’infestation parasitaires sont détectés à savoir : la conduite sur pâturages naturels avec des groupes de cheptels
sans séparation des classes d’âges, l’abreuvement aux points d’eau naturels qui influent sur le niveau
d’infestation parasitaire. Une autre étude dans le district de Morondava a montré que la variation des parasites
gastro - intestinaux peut être influencée par différents facteurs comme le mode d’élevage, l’environnement où
se localise l’élevage, l’animal lui-même et la conduite de l’animal (Amed M.2017). La rotation des pâturages
est nécessaire et recommandée avant la phase infestante d’un tel parasite, mais à condition qu’il y ait repousse
de l’herbe. En cas de long séjour au même pâturage, un risque de réinfestation grave peut apparaitre chez les
animaux concernés. Par conséquent, une phase de repos de pâturage couplée à un traitement est très importante.
Les jeunes animaux en première année de pâturage sont très sensibles selon Cabaret J (2017). En évitant cette
charge parasitaire élevée, la séparation des animaux par classe d’âge aux pâturages et à l’étable est primordiale

192
pour limiter les infestations par des œufs excrétés par les adultes. Une association de bovins avec les petits
ruminants est une gestion raisonnée non chimique, car ces derniers peuvent brouter les restes des prairies trop
courtes sur le sol, par cohérence, une réduction de charge parasitaire ingérée par chaque animal se produit dit
Hoste et al, Paolini V, Paraud C, Chartier C ( 2004). Les systèmes mixtes d’élevage de petits ruminants et de
bovins sont donc recommandés par Séverine, A., Valérie A., Rémy A., Maryline B (2015) car la technique
d’hétérogénéité d’espèce animale réduit l’infestation parasitaire dans un même lieu de pâturage. L’application
des vermifugations systématiques et régulières n’est que 11 % seulement dû au coût et éloignement des
techniciens d’élevage dans la zone.
• Prévalence et charge parasitaire
La prévalence de Fasciola gigantica qui était de 13,27 % appartenant aux genres parasitaires dominants dans
la zone, cela peut-être dus au fait de la conduite sur des bas-fonds où il y a des hôtes intermédiaires qui portent
des larves infestantes de ce parasite surtout en saison sèche. Pour le Toxocara vitulorum, la prévalence
atteint3,27 %, mais ce taux est non négligeable, car il arrive à 6000 OPG durant l’observation microscopique.
Après l’interprétation par Rafamantanantsoa (2011), ce taux est massif et selon Rakotondrainiarivelo JP
(2017), la valeur provoque déjà des parasitismes (symptômes cliniques).
• Cycle biologique des Fasciola gigantica et Toxocara vitulorum
Pour Fasciola gigantica :
Le cycle de Fasciola gigantica (grande douve) est de type dixène. Il comprend un hôte définitif, (ruminant
domestique ou sauvage), et un hôte intermédiaire qui est un mollusque aquatique appelé Limnée (Limnea
Natalensis) dit Daynès P (1967).
Il dure environ 3 mois dont la moitié chez l’hôte intermédiaire. La période prépatente peut durer de 10
à 11 semaines, comprenant cinq stades larvaires et débute par le rejet des œufs dans le milieu extérieur. La
larve miracidium éclose après 11 – 28 jours dans l’eau, puis rejoint l’hôte intermédiaire. Elle se fixe sur le
tégument de l’hôte et se transforme en « sporocyste ». Ce dernier donne plusieurs larves appelées « rédies »
qui deviennent des « cercaires » après six à huit semaines. Les cercaires vont finalement s’enkyster sur une
plante immergée en donnant des « métacercaires » : Aurélie PD, 1998 et Bloor JMG, Jay-Robert, Morvan A
(2012).
Le bovin ingère accidentellement ces kystes sur les plantes fourragères immergées et le développement
des « métacercaires » se poursuit. Les kystes joignent le tube digestif et deviennent des douves immatures en
gagnant la cavité péritonéale avant de stationner dans le parenchyme hépatique pendant 7 à 8 jours. Ensuite,
ils migrent vers les canaux biliaires, deviennent adultes, et ont leur maturité sexuelle : Aurélie PD (1998)
(Figure 2). Les humains sont contaminés surtout par les foies des animaux mal cuits contenants de ce stade
larvaire de parasite, ainsi que par les larves à l’extérieur.
- Période pré - patente = 3 mois
- Durée de la phase externe = 3 mois.
- Durée de vie dans l'hôte intermédiaire (H I) = 6 mois à un an
- Durée de vie du parasite chez l'hôte définitif = environ 2 ans.

193
Figure 2 : Cycle évolutif de Fasciola Gigantica
Source : Bathiard T, Vellut F. Coproscopie parasitaire. Vet Agro Sup. Santé animale.2002
Pour Toxocara vitulorum :
La présence d’œufs embryonnés rejetés par les veaux est le début du cycle homoxène. Ensuite, les larves de
stade 1, 2 et 3 se forment dans le milieu extérieur. Cette dernière va infester son hôte après s'être libérée de sa
coque. Elle transite par le foie, les poumons et le lait, gagnant ainsi le tube digestif des veaux. C’est-à-dire le
veau s’infeste par leur mère à travers le colostrum et le lait jusqu’à 18 jours après naissance. La larve devient
L4 et L5 adulte dans l'intestin grêle des veaux dit Aurélie PD (1998). Le bovin adulte s'infeste à partir de la
larve L2 à l’intérieur de l’œuf. Il n’y a pas de migration transplacentaire : donc il n’y a pas d'infestation
prénatale : Aurélie PD (1998). La contamination des hommes se fait par ingestion des œufs ou larves
infestantes à l’extérieur ou bien par l’intermédiaire du lait non cuit ou viandes contaminées au niveau des
parties digestives de l’animal où les larves se font migrées.
• Variations des infestations parasitaires de Fasciola gigantica et Toxocara vitulorum
Selon le sexe, les charges parasitaires en Fasciola gigantica sont significativement élevées chez les sujets
mâles avec une valeur de p de 0,01. Cela peut être dû au fait que les mâles sont plus nombreux surtout chez
les troupeaux des éleveurs aux alentours. Or leurs animaux pâturent sur des bas – fonds où le cycle de ce
parasite passe sur des hôtes intermédiaires qui sont des limnés aquatiques. Tandis que selon l’âge, Fasciola
gigantica et Toxocara vitulorum sont élevés chez les sujets de moins d’un an avec des valeurs de p respectives
de 0,021 et 0,029. Ces taux sont influencés par les immunités qui ne sont pas encore installées chez les sujets
de moins d’un an aux premières saisons de pâturage. La saison pluvieuse influe l’augmentation des charges
parasitaires en Toxocara avec une valeur de p = 0,01 car toutes les conditions favorables à leurs survies et leurs
développements sont complètes. Contrairement aux Fasciola gigantica, l’élévation de ces charges se manifeste
surtout en saison sèche. Cela peut être dû aux conduites des troupeaux sur les bas – fonds qui contiennent des
larves infestantes sur les plantes immergées.
Conclusion
L’utilisation des pâturages comme base de l’alimentation des ruminants est une solution économique et
durable. Or l’infestation par les parasites gastro - intestinaux est une contrainte non négligeable au niveau de
la production et au niveau de la santé publique. La connaissance en épidémiologie de ces parasites est donc
nécessaire pour prévenir la contamination des consommateurs de viande. Ainsi, il est indispensable
d’améliorer les conduites des troupeaux d’élevages. La gestion des pâturages et les traitements
antihelmenthiques avec le protocole adéquat seront la base primordiale pour embarrasser ces déséquilibres
entre parasite et hôte animal. Ensuite, la sensibilisation des éleveurs sur les dangers de parasitisme zoonotique
sera nécessaire pour cultiver une habitude saine en production animale afin d’améliorer leur chaine de valeurs.
Enfin, il faudrait faire des études sur l’efficacité des molécules antiparasitaires dans la zone pour éviter la
résistance aux antihelmenthiques.

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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1 Amed M (2017). Trématodose et strongylose gastro-intestinale des bovins dans le district de Morondava
[Thèse]. Médecine Vétérinaire : Antananarivo ; 102p.
2 Aurélie PD (1998). Etude du parasitisme digestif des bovins et du porc dans le Guangxi, chine [Thèse].
Médecine Vétérinaire : Créteil ; 76p.
3 Bathiard T, Vellut F (2002). Coproscopie parasitaire. Vet Agro Sup ; Santé animale.
4 Bloor JMG, Jay-Robert, Morvan A (2012). Déjections des herbivores domestiques au pâturage :
caractéristiques et rôle dans le fonctionnement des prairies. INRA Prod Anim ; 25 (1) : p45-56.
5 Cabaret J (2017). Parasitisme interne des ruminants (strongles) et utilisation du pâturage : comment faire
durablement bon ménage ? Le pâturage au coeur des systèmes d’élevage de demain : Journées AFPF ;
p63.
6 Dayanes JM (2001). Contribution à l’étude des helminthoses digestives des bovins en milieu équatorial
humide. Thèse en doctorat médecine vétérinaire,Toulouse.
7 Daynès P (1967). La distomatose à Madagascar : cycle de Fasciola gigantica. Rév Elev Méd Vêt Pays
Trop; 20 : 557- 62.
8 Frederic B, Bruno P, Hoan D, (2004) : Atlas de coproscopie ; p12.
9 Hoste H, Paolini V, Paraud C, Chartier C (2004). Gestion non chimique du parasitisme par les nématodes
chez les petits ruminants. caprins / ovins /parasitologie / Agriculture Biologique 15 : 1-2. Toulouse :
Bulletin des GTV.
10 Rafamantanantsoa (2001). Les Helminthoses digestives des bovins dans la commune rurale Andina
Ambositra [Mémoire]. ESSA : Elevage : Antananarivo; 83 p.
11 Rakotondrainiarivelo JP (2017). Helminthoses gastro-intestinales chez les bovins dans la commune
Vinaninkarena [Thèse]. Médecine Vétérinaire : Antananarivo ;159 p.
12 Séverine A, Valérie A, Rémy A, Maryline B (2015). Les systèmes mixtes d’élevage de petits ruminants
et de bovins : Une alternative pour améliorer les performances animales au pâturage. Innovations
Agronomiques, INRA, p19-28.

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