Cours de Petrographie - Csi - 2024
Cours de Petrographie - Csi - 2024
Cours de Petrographie - Csi - 2024
COURS DE
PÉTROGRAPHIE
1ere année MGP
Les roches, omniprésentes et souvent âgées de plusieurs millions d’années, ont toutes un nom et une
histoire ! Qui n’a jamais eu envie de pouvoir nommer un « cailloux » simplement en y jetant un coup d’œil
rapide ? C’est ce que propose la pétrographie !
I.1. Définitions
La pétrographie (du grec petra, pierre, et graphein, écrire) est une des Sciences de la Terre qui s’intéresse
à la description et à la classification des roches.
La pétrogenèse cherche à comprendre les mécanismes de formation des roches. Pétrographie +
pétrogenèse = Pétrologie.
La pétrologie (du grec logos, discours, parole) est donc la science qui s’intéresse à la description,
classification et interprétation de la genèse des roches.
Une roche est un agrégat naturel de minéraux, de minéraloïdes, de verre et/ou de matière organique qui
compose l’écorce terrestre.
Le granite est une roche magmatique composée principalement des minéraux suivants :
feldspaths, quartz et micas.
Le calcaire est une roche sédimentaire composée de fossiles et d’une matrice carbonatée.
Le charbon est une roches sédimentaire composée de matériel végétal lithifié.
L’obsidienne est une roche magmatique composée surtout de verre volcanique.
Un minéral est un solide (ce n’est pas un liquide, ni un gaz), naturel (il se forme sans l’intervention de
l’homme), possédant une composition chimique définie (exprimée par sa formule chimique) et une
structure atomique ordonnée (cristal).
La glace d’eau se forme naturellement ; elle est solide ; elle possède une composition chimique
définie exprimée par sa formule chimique H2O et possède une structure cristalline. La glace est
donc un minéral. Par contre, l’eau liquide n’est pas un minéral, car elle n’est pas solide et ne
possède pas une structure cristalline.
La halite (le sel) se forme naturellement ; elle est solide ; elle possède une composition chimique
définie exprimée par sa formule chimique NaCl et possède une structure cristalline. La halite est
donc un minéral.
Scientifique : les roches sont aux géologues ce que les archives sont aux historiens.
Elles nous permettent de reconstituer l’histoire des derniers 4 milliards d’années de la Terre.
Economique : les matières premières minérales sont toutes extraites des roches. Les matériaux de
construction sont pour la plupart à base de roches.
Technologique : la construction des ouvrages d’art ne peut se réaliser sans une étude géologique des
terrains qui se base sur les propriétés physiques et mécaniques des roches. Ces propriétés sont intimement
liées à la pétrographie des roches.
Les roches sont classées en trois principales familles en fonction de leur origine et de la manière dont elles
se forment. Ces familles de roches sont :
Les roches ignées se forment à partir du refroidissement et de la solidification du magma (liquide rocheux)
soit à la surface de la Terre (roches volcaniques), soit en profondeur (roches plutoniques). Exemples de
roches ignées comprennent le granite, le basalte et le gabbro.
Les roches sédimentaires se forment par l'accumulation et la lithification de matériaux détritiques (comme
les sédiments transportés par l'eau, le vent ou la glace), ou par précipitation chimique à partir de solutions
aqueuses. Ces roches peuvent contenir des fossiles et des indices sur les conditions environnementales
passées. Des exemples de roches sédimentaires incluent le calcaire, le grès et le shale.
Introduction
Les magmas proviennent tous du manteau. Les roches magmatiques, issues de la cristallisation des
magmas, devraient donc avoir toutes la même composition. Ça n'est pas le cas. Pourquoi ? Pour
bien répondre à cette question, il est essentiel de connaître deux processus importants : la
cristallisation fractionnée et la fusion partielle.
La cristallisation fractionnée, c'est-à-dire le fait que la cristallisation des silicates dans un magma se fait
dans un ordre bien défini, selon la suite réactionnelle de Bowen. Elle produit des assemblages
minéralogiques différents : ultramafiques, mafiques, intermédiaires et felsiques. Ces quatre assemblages
définissent quatre grands types de roches ignées (fig28).
De manière générale et fortement simplifiée, on distingue principalement deux types de magmas suivant
leur teneur en silice.
Lorsque la teneur en silice est élevée (75%), le magma en fusion est très visqueux et s’écoule donc
lentement à travers l’écorce terrestre. Il cristallise alors quasi entièrement en profondeur lors de son
ascension vers la surface et seuls subsistent les minéraux stables en présence d’un excès de SiO2. Ce type
de magma engendre les roches granitiques qui représentent près de 95 % des roches d’intrusion au sein
des roches préexistantes.
2.3.2. Magma hyposiliceux
Lorsque la teneur en silice est faible (50%), le magma en fusion est fluide et traverse rapidement l’écorce
terrestre pour couler en surface. En raison de la rapidité de l’ascension, seuls quelques minéraux
cristallisent et ceux qui sont formés à haute température restent stables compte tenu de la faible teneur en
SiO2. Ce type de magma engendre les roches basaltiques qui représentent près de 95 % des roches
effusives à la surface de l’écorce terrestre. Bien entendu, des magmas intermédiaires à ceux décrits ci-
A partir d’un foyer magmatique, le magma en fusion migre alors vers le haut, à travers la croûte terrestre,
et selon la rapidité de cette migration et du refroidissement, deux types principaux de roches magmatiques
se forment : les roches plutoniques qui se forment en profondeur et les roches volcaniques qui se forment
à la surface. Entre ces deux groupes principaux, existent des roches intermédiaires entre roches
plutoniques et roches volcaniques appelées roches filoniennes.
Lorsque la migration du magma est plus lente (magma de type hypersiliceux), celui-ci cristallise en
profondeur (souvent dans la partie inférieure de la croûte) pour former des masses rocheuses appelées
roches intrusives encore appelées roches plutoniques. Les minéraux ont le temps de se former et de
grandir. La grande majorité des roches intrusives est constituée de granites, roches claires, relativement
légères.
Du fait de sa relative vitesse moyenne le magma (de type intermédiaire), est monté un peu plus haut et se
trouve dans un encaissant plus froid. Il se refroidit alors un peu plus rapidement. La roche est entièrement
cristallisée cependant on peut trouver exceptionnellement du verre. C’est le domaine des roches
filoniennes qui peuvent se présenter en gisements massifs (laccolites et lopolites), lamellaires (filons,
dykes,sills) ou coniques (necks).
Lorsque la migration est rapide, le magma atteint la surface de la croûte et s’y répand, le refroidissement
est alors relativement rapide et mène à la formation de laves, terme général désignant les roches
volcaniques ou roches d’épanchement (également appelées roches extrusives ou effusives). Compte tenu
du refroidissement rapide soit à l’air libre, soit sous l’eau (au niveau des dorsales océaniques par exemple),
les roches extrusives ne présentent que quelques minéraux de petite taille dans une masse homogène à
l’œil nu. La cristallisation est donc faible, voire inexistante (exemple des bombes volcaniques).
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La texture est le mode d’agencement des minéraux dans une roche. Elle est fonction de la forme, de la
disposition et de la répartition des minéraux dans la roche. La notion de texture recouvre les caractères
microscopiques. Par contre la structure est l’ensemble des caractères extérieurs des roches en masse tels
que la stratification, la structure en couches ou en bandes. C’est l’architecture de la roche dans son
ensemble, son aspect général sur le terrain. La notion de structure recouvre généralement les caractères
macroscopiques.
Il existe quatre types de textures :
La roche est complètement cristallisée. Elle est donc le produit d’un refroidissement très lent à lent qui se
produit dans la croûte terrestre. En conséquence, seules les roches plutoniques et certaines roches
filoniennes présentent cette texture. Elle présente plusieurs variantes.
La texture grenue normale
Les minéraux sont suffisamment grands et ont approximativement la même taille, semblable à celle d’un
grain de blé (diamètre de 1 mm à 3 cm).
Cette texture caractérise les roches à refroidissement lent. C’est le domaine des roches plutoniques tels
que les granites, les granodiorites, les syénites et certaines diorites.
La texture grenue pegmatitique
Les minéraux sont de grande taille mais de diamètres inégaux (quelques cm à plusieurs dm). Ces roches
sont le produit d’un refroidissement très lent. Même si leur composition minéralogique est semblable à
celle des roches grenues (granites principalement), on parle en général de pegmatites. Ce sont des roches
de semi-profondeur. La pegmatite est une roche filonienne formée dans des conditions thermodynamiques
particulières.
La texture aplitique
Les minéraux ont également la même taille mais sont plus petits, à peine visibles à l’oeil nu (infra-
millimétriques mais différentiables à la loupe). La roche est appelée aplite parce qu’elle ne contient pas
de ferromagnésiens.
- La texture porphyroïde
Les minéraux ont des tailles différentes. Certains minéraux sont centimétriques dans une masse cristalline
formée de minéraux millimétriques ou infra millimétriques. C’est le cas de certaines roches filoniennes.
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La roche est entièrement cristallisée mais les différents minéraux sont indifférentiables à l’œil nu et très
difficilement au moyen d’une loupe. Ils sont visibles uniquement au microscope. La cristallisation est
rapide. C’est le domaine des roches filoniennes (roches de semi-profondeur). Ex : les microgranites, les
microdiorites…
La texture microgrenue porphyrique
On distingue quelques cristaux sont visibles à l’œil nu, alors que les cristaux de la matrice sont ne sont
pas observables. Cette texture traduit aussi deux temps de cristallisation, les grands cristaux apparaissent
les premiers.
Dans ce cas, la roche n’est plus entièrement cristallisée. La cristallisation due à un refroidissement assez
brusque donne naissance à de très petits cristaux, le plus souvent allongés et observables uniquement au
microscope « microlites » qui nagent dans une masse vitreuse amorphe. C’est le cas de la majorité des,
roches volcaniques ou extrusives, dit, des basaltes.
La texture microlitique porphyrique
Les cristaux sont invisibles à l’œil nu, mais on constate la présence de phénocristaux, visibles à l’œil nu.
Le refroidissement est extrêmement rapide, ce qui ne laisse pas le temps au magma de cristalliser. Les
cristaux n’ont donc pas le temps de se former. C’est un véritable verre. C’est le cas des roches formées à
la suite d’une éruption volcanique violente (obsidiennes, bombes, ponces). Il est à préciser ici que le
qualificatif de « vitreuse » n’est pas exclusif à l’apparence d’un verre (cas des obsidiennes) mais plutôt à
l’absence de cristallisation (exemple des pierres ponces).
Il existe plusieurs classifications basées : soit sur la teneur en silice, soit sur la composition
minéralogique, soit sur la structure cristalline, soit encore sur l’indice de coloration...
La classification proposée par Streckeisen est basée sur les proportions relatives des minéraux cardinaux
constitutifs des roches éruptives. Ce sont les minéraux les plus courants à savoir le quartz, les feldspaths
alcalins et plagioclases pour ce qui concerne la première année en géologie. Il suffit donc de rechercher
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Les syénitoïdes peuvent être définies comme des granites avec peu ou sans quartz, riches en feldspaths
alcalins. Ils contiennent généralement :
- 0 à 20 % de quartz
- 35 à 100 % de feldspaths alcalins
Exemples : syénites, monzonites et trachytes.
Les syénitoïdes grenues
o Les syénites :
La syénite est une roche grenue dont les minéraux essentiels se réduisent à deux : feldspaths alcalins
(orthose) et amphiboles. L’orthose donne souvent une coloration rose qui tranche avec l’amphibole.
o Les monzonites:
Ce sont des roches à proportions de feldspath potassique et plagioclase égales.
Les syénitoïdes microlitiques
o Les trachytes :
Ce sont des roches grises rarement jaunâtres ou roses dont les phénocristaux sont constitués de la sanidine
(forme de feldspath alcalin à haute température), de la biotite et de l’amphibole mais jamais de quartz.
C. Dioritoïdes
La couleur des roches éruptives est fonction de l’importance des minéraux clairs (blancs) ou foncés
(sombres ou colorés).
les minéraux blancs : quartz et autres formes de la silice (calcédoine), feldspaths (orthose,
microcline et plagioclases), feldspathoïdes (leucite et néphéline), muscovite (mica blanc).
les minéraux colorés : pyroxènes (augite, hypersthène), amphiboles (hornblende), biotite (mica
noir), péridots (olivine)….
Ainsi on dira d’une roche claire qu’elle est leucocrate et d’une roche foncée qu’elle est mélanocrate. Une
roche à couleur intermédiaire sera dite mésocrate.
On distingue donc :
Les roches leucocrates : constituées de 0 à 35 % de minéraux colorés.
Les roches mésocrates : 35 à 65 % de minéraux sombres (colorés).
Les roches mélanocrates : 65 à 90 % de minéraux colorés (sombres).
Les roches holomélanocrates : 90 à 100 % de minéraux colorés.
2.6.3. Classification basée sur la teneur en silice : notion d’acidité et de basicité d’une roche
Les notions d’acidité et de basicité en géologie diffèrent de celles de la chimie qui elles sont basées sur le
pH. En géologie le système utilisé pour classer les roches magmatiques est fonction de la teneur en silice
(SiO2).
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3.1. Généralités
Les roches exogènes sont des roches qui se forment à la surface du globe terrestre par des mécanismes de
la géodynamique externe faisant intervenir des processus sédimentaires tels que l’altération, le transport,
le dépôt et la diagenèse (fig.41.). On divisera les roches exogènes en deux catégories :
- Les roches sédimentaires ;
- Les roches résiduelles.
Les roches exogènes, appelées aussi roches sédimentaires, sont les constituants les plus communs et les
plus observés sur la surface de la terre, elles constituent 5% du volume de la lithosphère et s’étendent sur
75% des terres émergées.
Le climat et les êtres vivants vont agir physiquement et chimiquement sur les roches superficielles.
Différents processus vont les dégrader, les transporter et former des sédiments détritiques.
La désagrégation physique
Les roches présentent des discontinuités qui permettent la formation d'accidents sous l'effet de différents
facteurs.
Les différents accidents
Rares sont les roches formant un bloc parfaitement uni. De nombreuses discontinuités parsèment
généralement les roches. Ce sont : des diaclases, cassures dues à des déformations profondes, des failles,
cassures accompagnées d'un déplacement, des joints, discontinuités entre deux strates dues à des
variations lors la formation d'une roche sédimentaire. La porosité, les minéraux ou particules ne
forment pas un bloc homogène mais laissent des pores entre eux.
L'altération va agir principalement au niveau de ces surfaces de discontinuité. On peut distinguer :
Les variations de températures : elles entraînent des phénomènes de dilatation contraction importants
des minéraux (Thermoclastie). Le rôle du gel à travers les fissures ou les pores (Cryoclastie) n'est pas à
négliger non plus.
La circulation d'eau dans les fissures et les pores : l'évaporation déstabilise la structure des roches
poreuses en diminuant la pression à l'intérieur de la roche.
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Le vent qui intervient particulièrement dans les régions dénudées provoque : La déflation par action de
balayage (qui peut aboutir à des dépressions du sol telles que les chotts et sebkhars qui constituent des
lacs en milieu désertiques). La corrasion et abrasion par l'action des particules transportées (les ronds –
mats sont les grains de sables transportés par le vent.
Les ruissellements d'eau aboutissent à des ravinements, des lapiez en régions calcaires (sillons issus de
l'usure et des actions de dissolution de l'eau), des cheminées de fées dans les dépôts morainiques, des
chaos granitiques par entraînement de l'arène sableuse.
Les glaciers ont 2 types possibles d'actions. Sur un terrain résistant (granitique) c'est le poids du glacier
sur le fond de la vallée qui prédomine, cela aboutit aux vallées en auge.
En terrain plus friable l'action va se faire plutôt sur les parois et donner des vallées en V.
L'altération chimique et biochimique L'eau en est le principal facteur, mais il en existe d'autres.
L'eau
C'est l'eau qui est le principal agent d'altération. C'est un acide faible, elle a donc une action de dissolution
sur les roches. Cette action est renforcée par le fait que l'eau ruisselle, entretenant et amplifiant le
phénomène. C'est le lessivage. L'eau agit également par hydratation. Les minéraux hydratés augmentent
de volume par rapport à leur forme anhydre. Ils déstabilisent les roches (surtout les anhydrites comme le
gypse).
Les autres agents d'altération
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Les roches altérées produisent de nombreux blocs et particules qui vont être déplacés et participer à la
formation des sédiments. L'eau intervient pour une grande part dans le déplacement des particules mais
ce n'est pas le seul moyen. En ce qui concerne le transport proprement dit, on distingue le transport indéfini
(qui concerne les ions en solution, les particules en suspensions, et même de grosses particules (charriage))
du transport fini. Le transport indéfini correspond à un courant qui est plus fort que la gravité. Le transport
fini est temporaire par dépôts des particules au bout d'un certain temps qui est généralement prévisible
(écoulement laminaire et turbulent, turbidites).
Autres moyens de transport
Le vent va transporter essentiellement dessables mais également de très grandes quantités de poussières
(jusqu'à 200 millions de tonnes par ans uniquement pour le Sahara).
Les glaciers participent également au transport mais ici il n'y a pas de granoclassement.
Le mouvement des glaciers se fait selon l'association de divers phénomènes : le dégel de la glace sous
l'effet de la pression suivi de son regel immédiat, le glissement par cavitation (des dépressions sont
remplies d'eau qui ne gèle pas en raison de la température voisine de 0).
Le principal milieu de sédimentation est le milieu aquatique et plus particulièrement l'océan mais des
sédiments peuvent se former sur le continent.
En région continentale
Sur les glaciers : ce sont les moraines (ou tills) qui sont caractéristiques. Il s'agit de dépôts très hétérogènes
riches en particules fines mais aussi en gros blocs, le tout non classé. On peut noter également des dépôts
périglaciaires : les varves qui sont des dépôts rythmiques de fines particules au fond des lacs glaciaires,
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Durant les périodes où le climat est stable (Biostasie), les ions solubles (Ca, Na, K, Mg, Si) sont lessivés
sous le couvert végétal et entraînés par les cours d'eau (limpide) jusqu'à la mer. Cela abouti à des dépôts
calcaires et dolomitiques, de nature biochimiques et chimiques.
Lors de modifications climatiques (Rhexistasie), le couvert végétal est détruit, il n'y a plus de rôle filtreur
et l'érosion est intense. Les fleuves sont boueux, chargés en argiles, sable et sédiments ferrugineux.
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Lors d’une première étape, la genèse des roches sédimentaires nécessite le passage par l’altération des
substratums préexistants (roches magmatiques, métamorphiques et sédimentaires) qui donne des débris et
des éléments dissous. Ensuite, ces produits d’érosion mécanique et d’altération chimique vont subir un
transport par différents agents (pesanteur, glace, vent et eau) vers des bassins de sédimentation où ils se
déposent, soit par action directe soit par précipitation chimique soit à l’aide de l’activité des organismes
vivants animaux ou végétaux. De ce fait, les roches sédimentaires sont généralement stratifiées sous forme
de couches et de strates de différentes échelles souvent d’aspect horizontal. Dans certains cas, elles
peuvent être marquées par la présence de restes d’organismes ou fossiles qui ont contribués en leur
formation.
Après le dépôt, la majorité des roches sédimentaires subissent une lithification sous les effets de la dernière
étape de la géodynamique externe à savoir la diagenèse. Ainsi, la présence d’un liant, matrice ou ciment,
qui lie les constituants et les débris entre eux, forme une autre caractéristique commune de ces roches.
Il est possible de classer les roches sédimentaires en quatre grandes classes génétiques suivant les tableaux
ci-dessous.
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Ce sont des roches sédimentaires qui résultent d’une sédimentation et d’une accumulation des débris
provenant de l’érosion mécanique d’autres roches préexistantes. Ces constituants formant la phase
allochimique (éléments figurés) peuvent être soit meubles soit indurés et cimentés par une phase
orthochimique (matrice ou ciment). En effet, dans la nature, les roches détritiques existent sous deux forme
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La systématique des roches détritiques est basée surtout sur la taille granulométrique des éléments et sur
la consolidation ou non de ces derniers.
L'étude des sédiments détritiques est relativement différente selon que l'on s'intéresse à des roches meubles
ou consolidées.
Dans le cas des sédiments meubles, elle débute sur le terrain par une description minutieuse des
affleurements et se termine au laboratoire par des analyses très variées dont les principales sont les
suivantes:
analyses granulométriques (dimensions des éléments, classement);
analyses morphoscopiques (forme des grains, état de leur surface);
analyses minéralogiques (ex: minéraux lourds) ;
analyses pétrographiques.
Dans le cas des roches consolidées par contre, c'est l'analyse pétrographique en lame mince et sous le
microscope qui est l'outil privilégié et qui va permettre de déterminer la composition minéralogique du
sédiment et les relations structurelles de ses différents constituants.
3.6.1.1. Classe des Rudites
C’est une classe formée par les roches dont les éléments figurés sont supérieurs à 2 mm. Si ces éléments
sont meubles on parle de cailloutis, de galets ou de blocs et s’ils sont consolidés on parle de
conglomérats.
Les conglomérats peuvent être constitués par des fragments de tailles variables et de nature pétrographique
différente : ce sont les conglomérats polygéniques, ou bien par des constituants pétrographiques
identiques : ce sont les conglomérats monogéniques.
Si les éléments sont anguleux et peu usés on a alors les brèches et s’ils sont émoussés et arrondis on parle
de poudingues.
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Définition
C’est la classe dont la majorité des grains est comprise entre 63μm et 2 mm quelle que soit leur origine
et leur composition minéralogique. Si les éléments sont meubles on parle de sable et s’ils sont consolidés
on a les grès.
Un grès est défini par la nature de sa fraction clastique et par celle de son ciment. Généralement la
désignation d’un grès exige la présence d’au moins 50 % de grains siliceux.
Constituants majeurs des Arénites
La composition minéralogique des arénites peut se résumer en trois éléments : le quartz, les feldspaths et
les lithites (fragments de roches et autres minéraux).
En raison de sa résistance à l'altération, le quartz est de loin le constituant le plus fréquent des arénites,
alors que les feldspaths forment rarement plus de 10 à 15% des grès et ceci en raison de leur fragilité
(clivage) et leur grande altérabilité. Les fragments lithiques les plus fréquents sont des morceaux de roches
volcaniques, des débris de schistes, du silex et des cherts.
Les micas sont fréquents dans les sables et grès et surtout la muscovite qui est aussi résistante que le
quartz.
3.6.1.2. Classe des Lutites
Ce sont les sédiments, meubles ou consolidés, dont les éléments sont inférieurs à 63 μm. Leur
composition est relativement constante : le shale (ardoise, schiste) comprendrait en moyen 30% de quartz,
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Les roches chimiques ne sont formées que par la précipitation des cristaux minéralogiques par des
processus chimiques et physiques et indépendamment de l'action des êtres vivants contrairement aux
roches biochimiques. Leurs accumulations peuvent constituer des gisements de grande importance
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Ce sont des roches qui résultent de l'accumulation et de la transformation des restes de certains êtres
vivants lors de l’enfouissement et sous des températures et de pressions élevées. Parmi ces roches rares et
à grande importance économique.
Dans ce type de roche on trouve :
Le charbon est un combustible solide noir qui se forme à partir des végétaux terrestres en s'accumulant
dans les zones anoxiques, comme les grands marécages.
Le pétrole est formé des restes des microorganismes marins (les animaux et les plantes microscopiques)
déposés sur les fonds marins. Pendant qu'ils s'accumulent sur des millions d'années ils infiltrent
progressivement les cavités microscopiques du sédiment et des roches des fonds marins où ils se
décomposent. Le pétrole qui en résulte demeure emprisonné dans ces espaces, formant des réserves de
pétrole qui peuvent être extraites par de grandes plates-formes de forage.
Les schistes bitumineux désignent un mélange de roches et de pétrole. Il s'agit de combustibles fossiles
qui se sont arrêtés "avant de devenir du vrai pétrole.
Le lignite est un charbon fossile de couleur brune, riche en débris végétaux, à faible pouvoir calorifique,
il est quelquefois noir, brillant et compact. C'est la roche intermédiaire entre la tourbe et le charbon.
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Les roches résiduelles sont le résultat de la latéritisation qui s'effectue par dégradation de la roche mère
sous un climat équatorial chaud et humide. Elles constituent des sols résultant du lessivage et du départ
des éléments dissous avec une précipitation in situ de la matière résiduelle. La végétation et l’activité des
organismes peuvent jouer un rôle essentiel dans ce phénomène.
La bauxite, formée par l'altération des roches granitiques peut être facilement purifiée et transformée
directement en aluminium.
Dans l'altération des roches sur place par hydrolyse, la dégradation des minéraux ferromagnésiens aboutit
au stade ultime à la nation d'hydroxydes de fer, de magnésium de manganèse constituant des roches
appelées. "latérites" La latéritisation consiste en un départ presque total de la silice exportée dans les eaux
de lessivage, et l’accumulation sur place, d’hydrates d’alumine et de fer qui lui donne la couleur rouge
caractéristique des latérites.
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4.1. Définition
Roche dont la composition minéralogique et structurale d’origine s’est modifiée sous l’action de
températures et/ou de pressions élevées, généralement en profondeur dans la croûte terrestre.
Les roches métamorphiques sont donc formées à partir de roches préexistantes (roches magmatiques,
sédimentaires ou déjà métamorphiques) qui ont subi un métamorphisme. Ce processus entraîne une
restructuration minéralogique de ces roches sous l’effet d’une forte augmentation de température et/ou
de pression. Les transformations minéralogiques et structurales subies par les roches se font toujours à
l’état solide. Selon la nature des roches initiales, on parle de para-métamorphisme (associé aux roches
sédimentaires), d’ortho-métamorphisme (associé aux roches magmatiques) ou de polymétamorphisme
(associé aux roches métamorphiques). Ainsi, un granite ou une rhyolite (roches magmatiques) donne un
orthogneiss, tandis qu’une série sédimentaire de nature arkosique (composition chimique identique au
granite) donne un paragneiss.
Elles peuvent également être nommées en utilisant le nom de la roche d’origine, précédé du préfixe méta-
: par exemple, un métagrès, un métabasalte ou un métaconglomérat. Lorsqu’une roche est soumise à un
second métamorphisme, on parle de rétromorphose.
4.2.1. La pression
Elle s’exprime sous deux formes qui sont la pression lithostatique et la pression dirigée ou contrainte.
-La pression lithostatique en un point est due au poids des roches sus-jacentes (profondeur multipliée
par la densité des roches sus-jacentes moins la pression des fluides interstitiels).
-La pression dirigée : lorsqu’on comprime un échantillon suivant une direction, à des pressions
croissantes, on obtient d’abord une déformation élastique (proportionnalité entre l’effort et la
déformation), puis une certaine valeur, variable d’une roche à l’autre. On atteint ainsi le seuil de rupture.
L’échantillon se brise. Si cette compression à lieu à une température très élevée, l’échantillon se déforme
de façon plastique.
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Elle détermine les zones de stabilité des minéraux. Elle augmente avec la profondeur suivant un gradient
géothermique dont la valeur moyenne est de 30°C/km près de la surface. Dans les zones ou s’installe le
métamorphisme régional (-12 km à -27 km). Cette augmentation de la température entraîne les
modifications suivantes :
la disparition de la matière organique ;
la décomposition des carbonates avec dégagement de CO 2 ;
la déshydratation des minéraux.
La formation des roches métamorphiques est due au processus du métamorphisme, provoqué par une forte
augmentation de température et/ou de pression.
L’augmentation de la pression est due au poids des couches supérieures (pression lithostatique qui entraîne
une compaction et la diagenèse transformation d’un sédiment en roche), des fluides (pression
hydrostatique) ou des contraintes liées aux phénomènes tectoniques (voir tectonique des plaques).
L’augmentation de la température est naturelle, puisque le gradient géothermique naturel moyen est de
l’ordre de 30 °C par kilomètre de profondeur (voir géothermie).
Sous l’effet de ces variations physiques et thermiques, la roche initiale (appelée protolithe) sort de son
domaine de stabilité. Elle subit une modification de ses propriétés physiques, chimiques et minéralogiques,
entraînant l’apparition de certains minéraux et la disparition d’autres. Les propriétés chimiques finales
peuvent rester les mêmes qu’initialement (métamorphisme isochimique) ou changer complètement
(métamorphisme allochimique).
Quatre grands types de métamorphisme produisent la majorité des roches métamorphique. Ce sont :
le métamorphisme régional ou général;
le métamorphisme de contact ou thermique;
le métamorphisme cataclastique ou dynamique;
le métamorphisme de choc.
Ces roches se caractérisent par une forte diminution de la taille de leur grain.
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Le métamorphisme de contact est celui qui se produit dans la roche encaissante au contact d'intrusifs.
Lorsque le magma encore très chaud est introduit dans une séquence de roches froides, il y a transfert de
chaleur (les flèches) et cuisson de la roche encaissante aux bordures.
Les minéraux de cette roche sont transformés par la chaleur et on obtient une roche métamorphique. Ainsi,
les calcaires argileux dans lesquels s'est introduit le magma qui forme aujourd'hui le Mont-Royal, ont été
transformés, tout autour de la masse intrusive, en une roche dure et cassante qu'on nomme une cornéenne.
On appelle cette bordure transformée, une auréole métamorphique.
Sa largeur sera fonction de la dimension de la masse intrusive, de quelques millimètres à plusieurs
centaines de mètres, allant même à quelques kilomètres dans le cas des très grands intrusifs.
Lorsque la pression ou les forces mécaniques comme le cisaillement et le broyage le long d'une faille en
sont la cause, il en résulte de la roche cataclastique (cassée en petites particules) ou mylonitisée (broyée).
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Le métamorphisme de choc est celui ; produit par la chute des météorites à la surface de la planète. Le
choc engendre des températures et des pressions énormément élevées qui transforment les minéraux de la
roche choquées, des températures et des pressions qui sont bien au-delà de celles atteintes dans le
métamorphisme régional.
C’est l’ensemble des minéraux qui caractérisent un domaine de pression et de température (Domaine P-
T). On distingue pour les trois principaux faciès qui sont:
Le faciès schistes verts (épizone)
le facies amphibolites (mésozone) ;
le faciès granulites (Catazone).
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C’est l’ensemble des minéraux en équilibre dans une même roche (composition minéralogique).
4.5.3. Séquence
C’est l’ensemble des roches provenant d’une même roche originelle et dus à des conditions de P et T
différents (donc liés à des faciès métamorphiques différents).
Tableau 3. Exemples de séquences
4.6. Structures
4.6. 1. La schistosité
La schistosité décrit une famille de plans sub-parallèles et régulièrement espacés selon lesquels certaines
roches se débitent (ou se clivent) facilement en feuillets plus ou moins épais. Cette particularité est le
propre de roches à granulométrie plus ou moins fine ou argileuse, dont elle marque l'aplatissement. Elle
est mise à profit dans la taille des schistes et des ardoises, par exemple. On distingue deux grands types
de schistosité :
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4.6.2. La foliation
La foliation (du latin folium, feuille) est une structuration en plans distincts des roches métamorphiques.
La structure est marquée par l'orientation préférentielle de minéraux visibles à l'œil nu le plus souvent les
ferromagnésiens. Contrairement à la schistosité affectant ces mêmes roches métamorphiques, le caractère
spécifique de la foliation est la différence potentielle de minéralogie des différents feuillets. Il y a le plus
souvent une différenciation pétrographique nette, aboutissant à l'alternance de feuillets de composition
minéralogique différente (feuillets clairs et foncés) dans les roches métamorphiques de haut grade, par
exemple les gneiss.
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4.7. Classification
La classification des roches métamorphiques est délicate car se mélangent les caractéristiques des roches
initiales (composition minéralogique, structure, etc.) et le degré de métamorphisme (fonction du couple
pression-température lors de leur formation), qui est déterminé à l’aide de minéraux marqueurs ; en effet,
comme les divers minéraux qui constituent une roche sont stables dans des domaines de température et de
pression bien définis, ils constituent de précieux indicateurs de l’intensité de métamorphisme subie par la
roche.
Ainsi, il existe par exemple des roches de haute température (gneiss et granulites à grenats) et des roches
de haute pression et basse température (schistes bleus à glaucophane). La présence d’andalousite dans
la roche est significative de haute température et basse pression, tandis que les grenats dans une roche
sont significatifs de haute température et haute pression. L’argile est métamorphisée en ardoise si la
température reste basse, mais elle se métamorphise en phyllite si la température est suffisamment élevée
(recristallisation des minéraux argileux en paillettes de mica), voire en schiste (recristallisation complète
de l’argile) sous l’action de températures encore plus fortes.
Des « climats » métamorphiques sont associés à des zones de température pression identiques : le climat
basse pression-haute température correspond au métamorphisme de contact (principalement dû à une
augmentation de température à la suite d’une intrusion de magma) ou au métamorphisme océanique
hydrothermal ; le climat moyenne pression-moyenne température correspond à un métamorphisme
régional (tectonique de collision), comme dans le Massif central ; le climat haute pression basse
température (de type Franciscain) correspond aussi à un métamorphisme régional mais de subduction,
comme dans les Alpes. Toute sorte de roche peut être métamorphisée : un conglomérat devient un
conglomérat déformé ou un gneiss conglomératique, le shale de l’ardoise, la syénite du gneiss syénite,
le grès de la quartzite, le calcaire du marbre, le granite du gneiss granitique, le charbon de l’anthracite,
la rhyolite du schiste porphyrique, le gabbro du schiste vert, etc.
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Les roches métamorphiques les plus communes sont les gneiss et les schistes. Le gneiss est une roche
cristalline formée par un métamorphisme régional (ou général). La foliation est souvent nette, symbolisée
par des lits de teinte sombre et riche en minéraux ferromagnésiens (micas, amphiboles) qui alternent avec
des lits plus clairs de quartz et de feldspaths.
Les schistes sont repérables lorsque les cristaux du minéral principal sont disposés en couches parallèles,
formant un grand nombre de feuillets (ou plan de schistosité) selon lesquels les roches schisteuses se
débitent facilement. Leur nom provient du minéral dominant à l’origine de la schistosité (les micaschistes
lorsque les micas dominent). Une autre roche métamorphique, le marbre, provient de la transformation
des roches sédimentaires carbonatées (calcaire, dolomie). C’est une roche, compacte, dure et lourde. Le
marbre blanc, avec des structures cristallines visibles, est la forme la plus pure du marbre. Les marbres
sont souvent utilisés comme matériaux de construction et en statuaire.
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Livre de référence : Robin Gill, Igneous Rocks and Processes, 2010, Wiley-Blackwell, 428pp - ISBN:
978-0-6320-6377-2.
CHABOU Moulley Charaf. Cours de Pétrographie Endogène. 2ème année – LMD Géosciences Université
Ferhat Abbas, Sétif Institut d’Architecture et des Sciences de la Terre Département des Sciences de la
Terre
Le cycle des roches (d’après www.usgs.gov, modifié)
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