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DS N°4 – ENDOMORPHISMES CYCLIQUES – MATRICES COMPAGNON PSI* 10-11

DS N°4 (le 28/11/2009)


PROBLÈME I : ENDOMORPHISMES CYCLIQUES (d’après EPITA 2002)
 

Dans ce problème, on désigne par E un K -espace vectoriel de dimension finie n ¾ 2 .


On dira qu’un endomorphisme f de E est cyclique s’il existe un vecteur x 0 de E tel que :
€ Š
E = Vect { f k (x 0 ), k ∈ N)} ou encore E = Vect {x 0 , f (x 0 ), f 2 (x 0 ), f 3 (x 0 ), . . .} .


Dans la partie I, on donne quelques exemples d’endomorphismes cycliques.


Dans la partie II, on procède à une étude plus générale des endomorphismes cycliques.

PARTIE I
1. Deux exemples d’endomorphismes cycliques en dimension n = 3

Dans cette question seulement, l’espace E est de dimension 3 et rapporté à une base (e 1 , e 2 , e 3 ) .
a) On considère l’endomorphisme a dont la matrice dans la base (e 1 , e 2 , e 3 ) est :
 
0 0 6
A = 1 0 −11 .
 
0 1 6

Exprimer a (e 1 ) et a 2 (e 1 ) dans la base (e 1 , e 2 , e 3 ) et en déduire que a est cyclique.


Déterminer les valeurs propres de l’endomorphisme a .
Pour chacune des trois valeurs propres possibles, déterminer un vecteur propre dont la troisième
composante est égale à 1 . En déduire une matrice inversible P telle que P−1 AP soit une matrice
diagonale qu’on explicitera (on ne demande pas de calculer P−1 ).

b) On considère l’endomorphisme b dont la matrice dans la base (e 1 , e 2 , e 3 ) est :


 
0 0 1
B = 1 0 1  .
 
0 1 −1

Exprimer b (e 1 ) et b 2 (e 1 ) dans la base (e 1 , e 2 , e 3 ) et en déduire que b est cyclique.


Déterminer les valeurs propres de l’endomorphisme b et étudier si l’endomorphisme b est ou non
diagonalisable.

2. Un exemple d’endomorphisme cyclique en dimension n


Dans cette question, on note c un endomorphisme de E admettant n valeurs propres distinctes λ1 , . . . , λn
et x 1 , . . ., x n n vecteurs propres associés à ces n valeurs propres λ1 , . . ., λn et on pose alors x 0 = x 1 +· · ·+x n .
a) Exprimer c (x 1 + · · · + x n ) , c 2 (x 1 + · · · + x n ) , . . ., c n (x 1 + · · · + x n ) en fonction de x 1 , . . ., x n et λ1 , . . . , λn ,
puis établir que la famille (x 0 , c (x 0 ), . . . , c n−1 (x 0 )) est libre dans E .

b) En déduire que l’endomorphisme c est cyclique.

PARTIE II
Dans cette partie II, on note f un endomorphisme cyclique de l’espace vectoriel E ( dim E = n ), autrement
dit un endomorphisme f pour lequel existe un vecteur x 0 de E tel que :
€ Š
E = Vect { f (k (x 0 ), k ∈ N)} ou encore E = Vect {x 0 , f (x 0 ), f 2 (x 0 ), f 3 (x 0 ), . . .} .


Si Q(X) = qm Xm + qm −1 Xm −1 + . . . + q1 X + q0 désigne un polynôme de K[X] , on pose :


Q(f ) = qm f m + qm −1 f m −1 + . . . + q1 f + q0 IdE ( IdE endomorphisme identité de E ).

Problèmes – © T.LEGAY – Lycée d’Arsonval 1/6 30 août 2010


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3. Une base adaptée de E


On désigne par m le plus grand nombre entier naturel tel que :
(x 0 , f (x 0 ), f 2 (x 0 ), . . ., f m −1 (x 0 )) est libre et (x 0 , f (x 0 ), f 2 (x 0 ), . . ., f m (x 0 )) est liée.

a) Justifier l’existence d’un tel nombre entier naturel m , puis montrer par récurrence sur k que les
vecteurs f m +k (x 0 ) appartiennent à Vect {x 0 , f (x 0 ), f 2 (x 0 ), . . ., f m −1 (x 0 )} .


b) En déduire que la famille (x 0 , f (x 0 ), f 2 (x 0 ), . . ., f m −1 (x 0 )) est une base de E , puis que m = n .

Dans toute la suite de ce problème, on convient de poser :

f n (x 0 ) = p n−1 f n −1 (x 0 ) + . . . + p 1 f (x 0 ) + p 0 x 0

et on désigne alors par P le polynôme de K[X] défini par P(X) = Xn − p n −1 Xn −1 − . . . − p 1 X − p 0 .

4. Matrice et polynôme annulateur de f


a) Écrire la matrice M de f dans la base (x 0 , f (x 0 ), f 2 (x 0 ), . . ., f n−1 (x 0 )) .

b) Montrer que les n endomorphismes IdE , f , f 2 , . . ., f n −1 sont indépendants, puis en déduire qu’il
n’existe aucun polynôme Q non nul de degré strictement inférieur à n tel que Q(f ) = 0 .

c) Déterminer l’image par l’endomorphisme P(f ) = f n − p n −1 f n −1 − . . . − p 1 f − p 0 IdE des vecteurs de la


base (x 0 , f (x 0 ), f 2 (x 0 ), . . ., f n−1 (x 0 )) , puis en déduire que P(f ) = 0 .

5. Caractérisation des endomorphismes cycliques diagonalisables


a) On considère une valeur propre λ de f et un vecteur propre associé x .
Calculer f k (x ) pour k ∈ N et en déduire que P(λ) = 0 .

b) On considère une valeur propre λ de f . Déterminer le rang de l’endomorphisme f − λIdE à l’aide de


sa matrice, puis en déduire la dimension du sous-espace propre associé à λ .

c) Établir que l’endomorphisme cyclique f est diagonalisable si et seulement s’il possède n valeurs
propres distinctes.

6. Étude du commutant de f lorsque f est cyclique


a) Montrer que le commutant C(f ) = g ∈ L(E) tq g ◦ f = f ◦ g

est une sous-algèbre de L(E) .

b) Soient deux endomorphismes u et v appartenant à C(f ) .


Montrer que, si u (x 0 ) = v (x 0 ) , alors u = v .

c) Soit g un endomorphisme pour lequel on pose g (x 0 ) = a n −1 f n −1 (x 0 ) + . . . + a 1 f (x 0 ) + a 0 x 0 .


En déduire, si g appartient à C(f ) , que g = a n −1 f n −1 + . . . + a 1 f + a 0 IdE .

d) En déduire que le commutant C(f ) est de dimension n et démontrer qu’il admet pour base
(IdE , f , f 2 , . . ., f n−1 ) .

Problèmes – © T.LEGAY – Lycée d’Arsonval 2/6 30 août 2010


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PROBLÈME II : UTILISATIONS DES MATRICES COMPAGNON (d’après CCP MP 2001)
 

La partie IV ne fait pas partie du DS !


C’est pour votre culture personnelle...

Notations et définitions :
Dans tout le problème K désigne R ou C et n est un entier naturel.
Si u est un endomorphisme d’un K -espace vectoriel E , on note u 0 = IdE et ∀n ∈ N, u n +1 = u n ◦ u .
On note Kn [X] la K -algèbre des polynômes de degré inférieur ou égal à n , Mn (K) la K -algèbre des matrices
carrées de taille n à coefficients dans K , de matrice unité In et GLn (K) le groupe des matrices inversibles de
Mn (K) ; les éléments de Mn (K) sont notés M = (m i ,j ) .
Pour une matrice A de Mn (K) , on note t A la transposée de la matrice A , rg (A) son rang, χ A = det (A − XIn )
son polynôme caractéristique et Sp A l’ensemble de ses valeurs propres.
Si P = Xn + a n −1 Xn −1 + . . . + a 1 X + a 0 est un polynôme unitaire (=normalisé) de Kn [X] on lui associe
 
0 0 . . 0 −a 0
1 0 . . 0 −a 1 
 
0 1 0 . 0 −a 2 
 
la matrice compagnon CP =   ∈ Mn (K)
. . . . . . 
0 . 0 1 0 −a n −2 
 
0 . . 0 1 −a n −1
(c’est-à-dire la matrice CP = (c i ,j ) est définie par c i ,j = 1 pour i − j = 1 , c i ,n = −a i −1 et c i ,j = 0 dans les
autres cas).
Les parties II. III. et IV. utilisent les résultats de la partie I. et sont indépendantes entre elles.

I. Propriétés générales
Dans cette partie on considère le polynôme P = Xn + a n −1 Xn−1 + . . . + a 1 X + a 0 de Kn [X] et CP sa matrice
compagnon associée.
1. Montrer que CP est inversible si et seulement si P(0)6=0 .

2. Calculer le polynôme caractéristique de la matrice CP et déterminer une constante k telle que χ Cp = k P .

3. Soit Q un polynôme de Kn [X] , déterminer une condition nécessaire et suffisante pour qu’il existe une
matrice A de Mn (K) telle que χ A = Q .

4. On note t CP la transposée de la matrice CP .


a) Justifier la proposition : Sp(CP ) = Sp(t CP ) .

b) Soit λ élément de Sp(t CP ) , déterminer le sous-espace propre de t CP associé à λ .

c) Montrer que t CP est diagonalisable si et seulement si P est scindé sur K et a toutes ses racines
simples.

d) On suppose que P admet n racines λ1 , λ2 , . . ., λn deux à deux distinctes.


Montrer que t CP est diagonalisable et en déduire que le déterminant de Vandermonde
1 1 . . 1
λ1 λ2 . . λn
λ21 λ22 . . λ2n est non nul.
. . . . .
λn−1
1 λn−1
2 . . λnn −1

5. Exemples :
a) Déterminer une matrice A (dont on précisera la taille n ) vérifiant :
A2002 = A2001 + A2000 + 1999In .

Problèmes – © T.LEGAY – Lycée d’Arsonval 3/6 30 août 2010


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b) Soit E un K -espace vectoriel de dimension n et f un endomorphisme de E vérifiant : f n −1 6=0 et


f n = 0 ; montrer que l’on peut trouver une base de E dans laquelle la matrice de f est une matrice
compagnon que l’on déterminera.

II. Localisation des racines d’un polynôme


Soit A = (a i ,j ) une matrice de Mn (C) , on pose pour tout entier i ∈ [ 1, n]] :
n
ri = a i ,j et Di = {z ∈ C, |z | ¶ri } .
P
j =1
 
x1
x2 
 
Pour X =   ∈ Mn ,1 (C) , on note kXk∞ = max |x i | .
 .  1¶i ¶n
xn
 
x1
x2 
 
6. Soit λ ∈ Sp A et X =   un vecteur propre associé à λ .
 . 
xn
Montrer que pour tout entier i ∈ [ 1, n]] : |λx i | ¶ri kXk∞ .
n
S
7. Démontrer que Sp A ⊂ Dk .
k =1

8. Soit P = Xn + a n−1 Xn −1 + . . . + a 1 X + a 0 un polynôme de C[X] . Établir que toutes les racines de P sont dans
le disque fermé de centre 0 et de rayon R = max {|a 0 | , 1 + |a 1 | , 1 + |a 2 | , . . ., 1 + |a n −1 |} .

9. Application :
Soit a , b , c et d quatre entiers naturels distincts et non nuls, montrer que l’équation d’inconnue n :
na + nb = nc + nd
n’admet pas de solution dans N \ {0, 1} .

III. Suites récurrentes linéaires


On note E = CN l’espace vectoriel des suites de complexes et si u est une suite de E , on écrira u (n) à la place
de u n pour désigner l’image de n par u .
On considère le polynôme P = Xp + a p −1 Xp −1 + . . . + a 0 de C[X] avec a 0 6= 0 et on lui associe le sous-espace
vectoriel F de E formé des éléments u vérifiant la relation :
∀n ∈ N : u (n + p ) = −a p −1 u (n + p − 1) − · · · − a 0 u (n ) .

10. Montrer que si λ est racine de P alors la suite n 7→ λn est élément de F .

11. Soit ϕ l’application de F vers Cp définie par : u 7→ u (0), u (1), . . ., u (p − 1) , montrer que ϕ est un


isomorphisme d’espaces vectoriels. Quelle est la dimension de F ?

12. Pour tout entier i ∈ [ 0, p − 1]] on définit les éléments e i de F par :


e i (i ) = 1 et, lorsque j ∈ [ 0, p − 1]] et j 6=i , e i (j ) = 0 .

a) Déterminer e i (p ) pour i ∈ [ 0, p − 1]] .


€ Š
b) Montrer que le système de vecteurs e 0 , e 1 , . . ., e p −1 est une base de F .
−1
pP
c) Soit u un élément de F ; établir que u = u (i )e i .
i =0

13. Si u est un élément de E , on définit l’élément f (u ) de E par : f (u ) : n 7→ u (n +1) . Montrer que l’application
f ainsi définie est un endomorphisme de E et que F est stable par f .

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€ Š
14. Si g est l’endomorphisme de F induit par f , montrer que la matrice de g dans la base e 0 , e 1 , . . ., e p −1 est
tC .
P

15. On suppose que P admet p racines non nulles et deux à deux distinctes : λ0 , λ1 , . . ., λp −1 .
a) Déterminer une base de F formée de vecteurs propres de g .

b) En déduire que, si u est élément de F , il existe des constantes complexes k 0 , k 1 , . . ., k p −1 telles que :
∀n ∈ N, u (n) = k 0 λn0 + k 1 λn1 + . . . + k p −1 λnp −1 .

16. Exemple : (On revient à la notation usuelle u n )


Soit a , b et c trois réels distincts.
Déterminer une base de l’espace vectoriel des suites définies par u 0 , u 1 et u 2 et par la relation de
récurrence valable pour tout n ∈ N :
u n +3 = (a + b + c )u n +2 − (a b + a c + b c )u n +1 + a b c .

IV. Matrices vérifiant : rg (U − V) = 1


Dans cette partie, pour une matrice A , on notera CA la matrice compagnon du polynôme (−1)n χA .
17. Une matrice A est-elle nécessairement semblable à la matrice compagnon CA ?

Pour tout couple (U, V) de matrices de GLn (K) , on considère les deux propositions suivantes, que l’on
identifie chacune par un symbole :
(*) : rg (U − V) = 1
(**) : Il existe une matrice inversible P telle que U = P−1 CU P et V = P−1 CV P .
18. Montrer qu’un couple (U, V) de matrices distinctes de GLn (K) vérifiant (**) vérifie (*).

19. Déterminer un couple (U, V) de matrices de GL 2 (K) ( n = 2 ) vérifiant (*) mais ne vérifiant pas (**).

Dans la suite de cette partie, (U, V) est un couple de matrices de GLn (K) vérifiant (*) et tel que χ U et χ V
sont deux polynômes premiers entre eux.
Soit E un K -espace vectoriel de dimension n et de base B , on désigne par u et v les automorphismes
de E tels que U (respectivement V ) soit la matrice de u (respectivement v ) dans la base B .
Enfin on pose H = Ker (u − v ) .
20. Montrer que H est un hyperplan vectoriel de E .

21. Soit F6= {0} un sous-espace vectoriel de E stable par u et par v c’est-à-dire :
u (F) ⊂ F et v (F) ⊂ F .
On notera u F (respectivement v F ) l’endomorphisme induit par u (respectivement v ) sur F .
On rappelle que χ u F divise χ u .
a) Montrer que F n’est pas inclus dans H .

b) On suppose que F6=E , montrer que F + H = E puis que l’on peut compléter une base BF de F par des
vecteurs de H pour obtenir une base B 0 de E .
En utilisant les matrices de u et v dans la base B 0 montrer que l’on aboutit à une contradiction.

c) Quels sont les seuls sous-espaces stables à la fois par u et par v ?

22. Pour j ∈ N , on note G j = x ∈ E, u j (x ) ∈ H .




a) Montrer que les sous-espaces G j sont des hyperplans vectoriels de E .


−2
nT
b) Montrer que G j 6= {0} .
j =0

Problèmes – © T.LEGAY – Lycée d’Arsonval 5/6 30 août 2010


DS N°4 – ENDOMORPHISMES CYCLIQUES – MATRICES COMPAGNON PSI* 10-11

−2
nT
c) Soit y un vecteur non nul de G j , on pose pour j ∈ [ 0, n − 1]] : e j = u j (y ) .
j =0
Montrer que B 00 = (e 0 , e 1 , . . ., e n −1 ) est une base de E .
(On pourra considérer F = Vect y , u (y ), . . ., u p −1 (y ) où p est le plus grand entier naturel non nul


pour lequel la famille y , u (y ), . . ., u p −1 (y ) est libre).




d) Montrer que la matrice de u (respectivement v ) dans B 00 est CU (respectivement CV ).

e) Conclure.

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Problèmes – © T.LEGAY – Lycée d’Arsonval 6/6 30 août 2010

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