APSV1030-1 - Fondements Historiques Et Philosophiques de La Psychologie - Q2

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Nolane Palmeri / 1 APS G7 Synthèse (2023-2024)

APSV1030-1 FONDEMENTS HISTORIQUES ET


PHILOSOPHIQUES DE LA PSYCHOLOGIE

LE SIÈCLE DES LUMIÈRE (SUITE)

DE LA MÉTAPHYSIQUE CHEZ KANT

Emmanuel Kant mène une vie réglée comme du papier à musique. Il recherche quelque chose de
l’ordre de la permanence, une structure de base, quelque chose qui ne change pas. Son étude
porte aussi sur les invariants dans les connaissances. Ces notations témoignent d’un souci de
cohérence, d’un désir d’organisation, voire de rigidité psychique.  Recherche des invariants de la
connaissance.

Son œuvre est à la fois une critique radicale de la métaphysique et paradoxalement une sorte de
réhabilitation de celle-ci.  Critique et réhabilitation de la métaphysique.

Il est l’auteur des trois grandes critiques :

— « Critique de la raison pure » ( 1781) : Première question : Que puis-je savoir ? ;


— « Critique de la raison pratique » ( 1788) : Que dois-je faire ? Comment me comporter ? ;
— « Critique de la faculté de juger » ( 1790) : Travail de réflexion sur l’esthétique dans le sens
du beau (Kant joue avec les deux sens de ce mot : étude du beau et (esthétique
transcendantale) étude des sensations).
— On peut ajouter les « Fondements de la métaphysique des mœurs » (1785) : Reprise de « la
critique de la raison pratique ».

« Sur quel fondement repose le rapport de ce que l’on nomme en nous représentation à
l’objet ? » Cette question est au cœur de la métaphysique selon Kant, elle contient l’objet principal
de la recherche de Kant. L’important, ce n’est pas l’objet à l’extérieur, mais l’objet à l’intérieur de
nous.

Comment expliquer la conformité de nos représentations aux objets quand on sait que : « Notre
entendement n’est pas par ses représentations, la cause de l’objet ( à l’exception des fins bonnes en
morale) pas plus que l’objet n’est cause des représentations de l’entendement » Kant, critique de la
raison pure, X,130.

On pourrait croire que tout le monde voit la même chose dans le monde, mais au fond, ce n’est pas le
cas. On se représente les choses d’une manière différente qui est propre à chacun. Ce ne sont pas
les représentations qui fabriquent le monde et ce n’est pas l’objet qui est la cause seule des
représentations. Il y a des tas d’autres choses qui influencent les représentations que l’objet même
de la représentation concernée. Malgré qu’il y ait un décalage, nos représentations sont à quelques
points près justes.

1. Une révolution copernicienne en philosophie :

En réaction au scepticisme des empiristes (Hume, en particulier), Kant veut montrer, tout aussi bien
dans le domaine de l’éthique que dans le domaine des sciences, qu’il est possible de trouver des
fondements absolument nécessaires et universellement valides. Et que ces fondements sont
atteignables par la raison, et pas simplement par la croyance, par Dieu.

Ce n’est pas qu’il a trouvé des raisons pour ne pas être d’accord, il n’est juste pas d’accord dès le
départ et va tenter de justifier ça. Il n’y pas que les sens (les 5 sens, par exemple).

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Transcendance : ce terme désigne ce qui dépasse absolument et est d'une autre nature qu'un
domaine de référence déterminé. Au Moyen Âge, ce terme qualifie Dieu et se confond avec
l'absolu. Dans la pensée de Kant est transcendant ce qui est au-delà de toute expérience possible.
L’usage transcendant des concepts de l’entendement est donc dénoncé comme illégitime.
(Source : https://www.philomag.com/lexique/transcendance#:~:text=Cette%20notion%20est%20tirée%20du,se%20confond%20avec%20l%27absolu.)
Entendement : désigne la faculté de comprendre, d’apercevoir, de saisir l’intelligible par
opposition aux sensations. Il se distingue de l’imagination – faculté qui requiert l’âme et le corps, et
pas seulement l’âme – et de la volonté – faculté de se déterminer. Si les cartésiens confondent
volontiers l’entendement et la raison, Kant les distingue radicalement : l’entendement (Verstand) est
la faculté des règles et des concepts qui permet d’ordonner les données sensibles en leur appliquant
des catégories.
(Source :https://www.philomag.com/lexique/entendement#:~:text=Mot%20préféré%20à%20celui%20d,volonté%20–%20faculté%20de%20se%20déterminer.)

Kant s’appuie contre Hume pour sa philosophie, mais il s’appuie avec Newton, Galilée, Copernic.
Kant va renverser les esprits, les croyances, les représentations habituelles qu’on a du monde. Hume
refuse toute transcendance. Kant va faire quelque chose de l’ordre de la transcendance, sans
parler de Dieu. Bien qu’il se situe dans une voie rationaliste, il ne le fait pas à la manière de Descartes
mais d’une autre manière, une sorte de troisième voie.

Il est très admiratif de la physique de Newton. Voilà pour lui un exemple d’une théorie qui aborde des
concepts premiers (espace, temps, causalité), qui est fondée sur l’expérience et les mathématiques. Il a
le vœu de placer la philosophie dans la même voie scientifique que cette physique. Il y consacre
une de ses premières publications en 1755: « Histoire générale de la nature et théorie du ciel ».

2. Que signifie : Critique de la raison pure ?

Pour Kant, l'entendement et la raison ne sont pas équivalent. L’entendement se contente d’analyser
les données de l’expérience, au contraire de la raison qui va s’élever au-dessus/extraire des choses des
données empiriques et forger des concepts « métaphysiques » comme Dieu, la liberté, l’immortalité,
etc. Kant veut dépasser l’entendement.

« Pure » renvoie à l’idée d’« a priori » ( = avant la rencontre avec l’expérience). Un système
métaphysique est en effet un ensemble de jugements a priori (ou « purs ») puisqu’ils ne peuvent se
fonder sur l’expérience.

La « raison pure », nous induit en erreur en nous faisant croire qu’elle élabore des connaissances. Or
nous n’avons que des pensées métaphysiques. Il s’agit d’en faire la « critique », c’est-à-dire de
montrer que cette faculté de l’esprit et cette tendance à la métaphysique ne peut constituer de
vraie connaissance.

On peut élaborer des connaissances comme des connaissances a posteriori mais a priori.

La raison « pure » c’est la raison indépendante de l’expérience, ce sont donc les jugements a
priori. « A posteriori » et « empirique » sont synonymes. De même que « pur » et « a priori » sont
synonymes (un concept pur est un concept complètement a priori).

« Transcendantal » c’est ce qui est en rapport avec les conditions des jugements a priori. La
critique de la raison pure est divisée en deux parties : théorie transcendantale des éléments et théorie
transcendantale de la méthode (Théorie transcendantale de la méthode : 4 questions de Kant).
L’esthétique transcendantale et la logique transcendantale constituent les deux parties de la théorie
transcendantale des éléments.

La logique transcendantale comporte


l’analytique transcendantale et la
dialectique transcendantale (logique de
l’apparence)

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3. Une révolution copernicienne en philosophie (suite) :

Les connaissances s’organisent selon qu’elles sont a priori ou a posteriori ou encore selon qu’elles
sont synthétiques ou analytiques :

— A priori : indépendant de l’expérience ;


— A posteriori : dépendant de l’expérience ;
— Analytique : proposition dans laquelle le prédicat est logiquement déductible du sujet. Si l’on
nie une proposition analytique, on provoque une contradiction logique. Elle est vraie
universellement. Elle ne nous apprend rien. Certitude, mais on n’apprend rien.
— Synthétique : proposition dans laquelle le prédicat ne se déduit pas logiquement du sujet.
Donc, si on nie une proposition synthétique, cela ne provoque pas une contradiction logique.
Elle apprend quelque chose, elle peut être fiable ou pas, vraie ou fausse. Il faut en faire
l’expérience pour le savoir ou qu’on nous le dise, mais on ne peut pas simplement le déduire.
Pas de certitude, mais on apprend.
 Kant veut la certitude et apprendre.

Les jugements analytiques sont a apriori et les synthétiques sont a postériori. Les jugements
analytiques a priori sont certains, mais n’apprennent rien (ce sont des tautologies). A l’inverse, les
jugements synthétiques a posteriori nous apprennent bien quelque chose du monde mais ils ne sont pas
certains.

Kant se demande s’il n’y a pas moyen d’avoir la certitude de l’apriori avec l’apprentissage du
jugement synthétique. Cela se formule donc : « Existe-t-il quelque chose comme un jugement
synthétique a priori ? » On pourrait la formuler autrement encore : « Comment est-il possible que
certains de nos jugements étendent nos connaissances sans pourtant se fonder sur l’expérience ? ». 
La réponse à ça est dans la critique de la raison pure : oui, c’est possible, même si contradiction
dans les termes.

Newton étend les connaissances mais sans l’expérience, ce sont des inventions.

Kant va donner un critère essentiel qui permet d’identifier à coup sûr une connaissance a priori. Un
jugement a priori se distingue par son caractère nécessaire et universel. Mais existe-t-il vraiment de
telles lois universelles et nécessaires ? Kant en donne deux exemples :

— Les jugements mathématiques comme : « deux droites parallèles ne se coupent jamais ». =


Parallèle veut dire « ne se coupe jamais » donc c’est comme dire que l’eau est mouillée, c’est
une tautologie. Ce n’est pas un jugement synthétique, mais clairement analytique.
— Une loi comme : « tout changement doit avoir une cause ». C’est discutable, mais ça a quand
même une tonalité plutôt analytique. Le changement, qui est un effet, est relié nécessairement
à la notion de cause, or la relation de causalité (cause à effet), est l’une de nos catégories, ou
concept pur de l’entendement.

« Contingent » est le contraire de « nécessaire ». Les jugements empiriques ou a posteriori sont


contingents (le contraire est possible), les jugements a priori ou purs sont nécessaires.

4. L’esthétique transcendantale :

Kant attire l’attention non pas sur l’observation mais sur les conditions subjectives de cette
observation. Par exemple : il y a un ordre nécessaire dans l’expérience que nous faisons du monde et
c’est la nécessité qu’une expérience soit inscrite dans le temps et dans l’espace. Le temps, l’espace
sont les conditions de toute observation, de la possibilité d’une connaissance. Ils nous
appartiennent à nous et pas au monde autour de nous, ce sont les conditions de nos sensations. On ne
peut pas penser quelque chose sans le penser dans le temps et dans l’espace. Ce sont des catégories
universelles, car aucun être humain ne peut penser les choses en dehors du temps et de l’espace.

Le temps et l’espace ne sont pas des prédicats des choses, mais des a priori de notre sensibilité. On ne
peut pas les déduire par l’observation.
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Il semble évident, si l’on a bien saisi l’esthétique transcendantale et contrairement à ce que peut dire
Hume, et d’une manière bien différente de Descartes, qu’il y a des idées innées (le temps et l’espace,
au niveau de la sensation et les catégories a priori de l’entendement) qui nous permettent de dire
que nous connaissons quelque chose de certain à propos de l’avenir .

Exemple pour faire comprendre par l’absurde que nos connaissances sont bien prises dans le cadre
« subjectif » du temps et de l’espace. Que ces deux éléments sont bien des catégories qui appartiennent
au fonctionnement psychique et non au monde des phénomènes, et que l’on ne peut appréhender les
phénomènes qu’au travers ces catégories :

Il y a une collision entre deux Il y a une collision entre deux Il y a une collision entre deux
voitures. voitures. voitures.
Ah ! Ca vient d’arriver Ah ! Ca vient d’arriver ? Ah ! Ca vient d’arriver ?
Non il y a une heure. Non ça s’est passé hier Non il y a simplement une
Et où cela est arrivé? marjeudi. collision.
Place du Luxembourg. Et où cela est arrivé? Et où cela est arrivé?
Un des conducteurs a refusé la Place du Schtroumphlemboug. C’est une collision, sans lieu.
priorité ? Un des conducteurs a refusé la Un des conducteurs a refusé la
Oui. priorité ? priorité ?
Non, une voiture a sauté au- C’est comme ça, c’est une
dessus de l’autre et a loupé son collision.
saut.

5. Noumène et phénomène :

Kant élabore la distinction entre le phénomène, et la chose en soi, qu’on appelle le noumène. Nous
n’avons pas d’accès au noumène, seulement à ce que ce noumène provoque dans notre sensorialité, à
la manière dont ce noumène nous apparait. Cette apparition s’appelle le phénomène. Il n’y a que le
monde phénoménal qui est connaissable, pas le monde nouménal.

Il y a bien un monde nouménal qui cause les sensations que j’éprouve, mais ces sensations ne me
livrent pas la chose en soi, elle ne me livre pas le monde nouménal lui-même.

Le noumène nous apparait comme phénomène, c’est-à-dire comme mis en forme par les
catégories de l’esthétique transcendantale et par les catégories de l’analytique transcendantale.
Ces catégories sont universelles, valides et nécessaires. Elles sont présente chez tous les sujets
humains mais elle n’est pas subjective (au sens où ce mot serait l’opposé d’objectif).

Toute la dimension de la science porte là-dessus : sur ce qu’on peut connaitre.

Nous ne voyons, sentons qu’une partie du monde. Nos sens ont une limite.

Les catégories sont la réponse à la question sur l’existence de jugements synthétiques (qui apprennent
quelque chose sur le monde) a priori (qui sont certains). Ces derniers existent car ils sont fondés sur
les catégories de l’esthétique et de l’analytique transcendantale, qui sont universelles, valides et
nécessaires.

Exemple phénomène – noumène : la couleur des choses. On a tendance à voir la couleur des choses
comme une propriété qui appartient aux choses, mais on oublie, bien que nous l’ayons appris, qu’en
réalité la couleur que nous voyons est liée aux limites de notre appareil perceptif, et que si nous
pouvions voir les longueurs d’onde infra rouge, nous percevrions le monde autrement.  Cf. travaux
de l’éthologue Jakob von Uexküll sur l’Umwelt, c’est-à-dire l'environnement sensoriel propre à une
espèce ou un individu en fonction des performances de sa sensorialité. On traduit « Umwelt » en
français par l'expression « le monde propre ».

Umwelt : Les interactions qu’un organisme va avoir avec son entourage vont former un monde propre,
lié aux canaux sensoriels, et créer une théorie de l’esprit qu’il ne sera plus possible de dissocier du

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monde réel (nous pensons que notre représentation du monde est le monde !). Le monde tel qu’il est et
l’image que l’organisme se fait du monde seront indissociables l’un de l’autre. Ça vaut pour la tique
comme pour l’homme.

6. Notion de catégorie :

— Katégorein = juger, mais aussi « katégorema » = prédiquer, ou kategoroumenon = être


prédiqué de ;
— Katégoria = vocabulaire juridique qui veut dire « imputation » ou « accusation ».

Chez Aristote, les catégories sont des classes où l’on a coutume de ranger tous les êtres, selon leur
genre et leur espèce. Ces rangements se font sous dix chapitres principaux, ou genres suprêmes,
irréductibles entre eux, appelés catégories par Aristote et prédicaments par les Scolastiques, parce
qu’ils sont censés représenter la totalité des prédicats que l’on peut affirmer d’un sujet :

« Ce qui se dit sans combinaison signifie soit la substance, soit le quantifié, soit qualifié, soit le
relatif, soit le où, soit le quand, soit le se trouver dans une posture , soit l’avoir, soit l’agir, soit le
pâtir » (Catégories 4, 1b 25-28)

« Est substance, pour le dire en un mot, par exemple, homme, cheval ; quantité, par exemple,
long de deux coudées, long de trois coudées ; qualité : blanc, grammairien ; relation : double,
moitié, plus grand ; lieu : dans le Lycée, au Forum ; temps : hier, l'an dernier ; position : il est
couché, il est assis ; possession : il est chaussé, il est armé ; action il coupe, il brûle ; passion : il est
coupé, il est brûlé »

7. Les 12 formes a priori, ou concepts de l’entendement :

Kant trouvait que la liste des catégories d’Aristote et de la scolastique manque de justifications et
d’ordre. Il se propose de les déduire en partant d’une liste qu’il souhaite exhaustive des jugements. 10
catégories chez Aristote et 12 catégories chez Kant.

Le statut des catégories chez Aristote et chez Kant est bien différent. Les catégories de Kant sont les
concepts fondamentaux de la pensée car on peut dire qu’elle imprime des lois aux phénomènes.

Catégoriser, c’est juger. Ces catégories servent à élaborer des jugements que l’on peut qualifier en
fonction de la catégorie qui a présidé à sa fabrication. Mais pour découvrir les catégories, il faut
partir des jugements. Chez Aristote, on fait l’inverse : des catégories, on obtient des jugements.

Percevoir et penser le monde ne consiste pas à recueillir passivement les informations, il faut
concevoir cela comme une activité :

— Les catégories sont des fonctions de synthèses, ce sont des concepts qui permettent de
réunir des représentations sensibles et intellectuelles entre elles : Les triades conceptuelles
sont articulées entre elles par la logique: « thèse - antithèse – synthèse » ;
— Ce sont des concepts purs de l’entendement. « Penser, c’est juger ! » et puisque penser
c’est juger, c’est en regardant comment on juge qu’on va comprendre comment on pense.

C’est pour ces deux raisons que Kant part de la table des jugements : c’est-à-dire le tableau
systématique de toutes les formes de jugement possibles pour l’esprit humain. Les jugements
sont les manières de relier les concepts entre eux.

Tableau des jugements


Quantité de jugements : universelle, particulière, singulière.
— Les jugements universels sont de la forme «Tous les S sont P» ;
— Les jugements particuliers sont de la forme «Certains S sont P» ;
— Les jugements singuliers sont de la forme «Ce S est P» ou «Le S est P».

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Qualité : affirmative, négative, infinie


— Les jugements affirmatifs sont de la forme «il est vrai que S sont P» ;
— Les jugements négatifs sont de la forme «pas de S sont P» ;
— Les jugements infinis sont de la forme «S sont non-P».
Relation : catégorique, hypothétique, disjonctive
— Les jugements catégoriques répètent la forme simple de prédicat-sujet : «S sont P» ;
— Les jugements hypothétiques sont de la forme «Si S sont P, alors H sont I» (ou: «Si P alors
Q») ;
— Les jugements disjonctifs sont de la forme «Soit S sont P, soit H sont I» (ou: «Soit P soit
Q»).
Modalité : problématique, assertorique, apodictique
— Les jugements problématiques sont de la forme «Possiblement, S sont P» ;
— Les jugements assertoriques sont de la forme «En fait, S sont P» ;
— Les jugements apodictiques sont de la forme «Nécessairement, S sont P».

C’est de ces jugements que Kant va déduire les catégories. On retrouve ici une synthèse des
jugements. Chaque modalité a une thèse (ex : affirmative), une antithèse (ex : négative) et une sorte de
solution entre la première et la deuxième (ex : infinie).

8. Fondation de la métaphysique des mœurs :

Le projet de la réflexion chez Kant en matière de morale (de mœurs), c’est de définir les conditions de
l’action moralement bonne. Ce n’est donc pas le contenu de la morale, ce n’est pas la casuistique qui
l’intéresse, mais la forme qui permet de déduire si l’action est bonne ou non.

Il n’est clairement pas hédoniste : « Nous observons même que plus une raison cultivée se consacre au
projet de jouir de la vie et du bonheur, plus l’être humain s’écarte du vrai contentement. » Kant est
plutôt dans l’idée de dire que ce qui fait du bien, ce n’est pas bien.

9. Critique de la raison pratique :

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La loi est nécessaire car elle est une condition de notre exercice de la liberté.

La morale repose sur un seul principe qui est un impératif catégorique : « Agis toujours de telle
manière que la maxime de ton action puisse être érigée en loi universelle de la nature. »

Cela peut sembler compliqué mais en réalité ce principe, sous d’autres formes est connu depuis
longtemps. Il revient, par exemple, à tester un comportement (pour savoir s’il est bien ou mal) en
universalisant le propos : « Et si tout le monde en faisait autant ? » ou encore on peut tester la
réversibilité de l’action pour voir si elle est morale : « Est-ce que je peux vouloir qu’un autre fasse
avec moi ce que je me propose de faire avec lui ? ».

Il ne suffit pas que l’action soit conforme au devoir pour être morale, il faut qu’elle soit accomplie par
devoir. Cette morale n’est pas une morale du plaisir ou du bonheur. Kant pense que l’on doit y risquer
sa vie si nécessaire.

On lui reproche une morale « pure » mais irréaliste et déconnectée de la réalité. Ch. Péguy dit :
« Moralement, Kant à les mains pures , mais il n’a pas de mains ».

Exemple du mensonge : On ne peut pas vouloir ériger le mensonge en loi universelle, car il détruit la
confiance nécessaire à la vie en société.

Que penser de la casuistique ? Le cas de la désobéissance civile.

10. Crique de B. Constant :

« Le principe moral, par exemple, que dire la vérité est un devoir, s'il était pris d'une manière absolue
et isolée, rendrait toute société impossible. Nous en avons la preuve dans les conséquences très
directes qu'a tirées de ce principe un philosophe allemand, qui va jusqu’à prétendre qu'envers des
assassins qui vous demanderaient si votre ami qu'ils poursuivent n'est pas refugié dans votre maison, le
mensonge serait un crime. (…)

Ce principe isolé est inapplicable. Il détruirait la société. Mais, si vous le rejetez, la société n'en sera
pas moins détruite, car toutes les bases de la morale seront renversées. Il faut donc chercher le moyen
d'application, et pour cet effet, il faut, comme nous venons de le dire, définir le principe. Dire la vérité
est un devoir. Qu'est-ce qu'un devoir ? L’idée de devoir est inséparable de celle de droits : un devoir
est ce qui, dans un être, correspond aux droits d'un autre. Là où il n'y a pas de droits, il n'y a pas de
devoirs.

Dire la vérité n'est donc un devoir qu'envers ceux qui ont droit à la vérité. Or nul homme n'a droit à la
vérité qui nuit à autrui. Exemple : Mentir aux soldats allemands pour cacher des personnes juives lors
de la Seconde Guerre mondiale.

Voilà, ce me semble, le principe devenu applicable. En le définissant, nous avons découvert le lien qui
l'unissait a un autre principe, et la réunion de ces deux principes nous a fourni la solution de la
difficulté qui nous arrêtait. »

 Benjamin Constant, Les réactions politiques.

Histoire de Eichmann à Jérusalem :

Adolf Eichmann, un fonctionnaire allemand nazi, a joué un rôle clé dans l'organisation et
l'exécution du plan d'extermination des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Né en 1906 en
Allemagne, Eichmann a rejoint le parti nazi en 1932 et est devenu un membre actif de la SS.

Il était chargé de coordonner la logistique de la déportation des Juifs vers les camps de
concentration et d'extermination. Après la défaite de l'Allemagne nazie en 1945, Eichmann a réussi
à échapper à la capture et à se cacher en Argentine. Cependant, en 1960, le service de
renseignement israélien, le Mossad, a réussi à le localiser et à le capturer. Son procès a eu lieu en

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1961 à Jérusalem. Il a été reconnu coupable de multiples chefs d'accusation et condamné à mort.
Adolf Eichmann a été exécuté par pendaison en 1962.

Hannah Arendt était une philosophe politique allemande d'origine juive qui a assisté au procès
d'Adolf Eichmann à Jérusalem en tant que journaliste accréditée pour le magazine "The New
Yorker" et a ensuite publié ses observations dans son livre intitulé "Eichmann à Jérusalem : Rapport
sur la banalité du mal" ("Eichmann in Jerusalem: A Report on the Banality of Evil").

« (…). Eichmann soupçonnait bien que dans toute cette affaire son cas n’était pas simplement celui
du soldat qui exécute des ordres criminels dans leur nature comme dans leur intention, que c’était
plus complique que cela. Il le sentait confusément. L’on s’en était aperçut pour la première fois
lorsque au cours de l’interrogatoire de la police, Eichmann déclara soudain, en appuyant sur les
mots, qu’il avait vécu toute sa vie selon les préceptes moraux de Kant, et autant qu’il put en juger,
Eichmann agissait, dans tout ce qu’il faisait, en citoyen qui respecte la loi. Il faisait son devoir,
répéta-t-il mille fois à la police et au tribunal. Il obéissait aux ordres, mais aussi à la loi
particulièrement selon la définition que donne Kant du devoir.

A première vue, c’était faire outrage a Kant. C’était aussi incompréhensible: la philosophie morale
de Kant est, en effet, étroitement liée à la faculté de jugement que possède l’homme, et qui exclut
l’obéissance aveugle. (…) C’est alors qu’à la stupéfaction générale, Eichmann produisit une
définition approximative, mais correcte, de l’impératif catégorique: ≪ Je voulais dire, à propos de
Kant, que le principe de ma volonté doit toujours être tel qu’il puisse devenir le principe des lois
générales ≫. (…) La déformation qu’Eichmann avait fait subir à la pensée de Kant correspondait,
sinon a Kant, du moins à une adaptation de Kant ≪ a l’usage domestique du petit homme ≫,
comme disait l’accusé. Cette adaptation faite, restait-il quelque chose de Kant? Oui : l’idée que
l’homme doit (…) identifier sa volonté propre au principe de la loi, la source de toute loi.
Cette source, dans la philosophie de Kant, est la raison pratique; dans l’usage domestique qu’en
faisait Eichmann, c’était la volonté du Führer ».

 Hannah Arendt, Eichmann à Jérusalem.

LE MAGNÈTISME

1. Franz Anton Mesmer (1815) :

Il est médecin et issu d’un milieu assez modeste. Il s’est marié avec une femme issue de la
bourgeoisie.

Il s’intéresse aux influences à distance. Thèse sur l’influence des planètes sur les maladies humaines.

Au 18ème : démarquage entre la chimie et l’alchimie : soigner une blessure avec l’arme qui est à
l’origine de la blessure, des aimants pour soigner des plaies.

L’affaire Maria-Theresia Paradies (1776-1777) : Issue de la noblesse, elle va commencer à perdre la


vue dès l’enfance. Elle sera protégée par l’Impératrice. Elle jouera du piano (très bien). Elle en devient
un spectacle : une jeune femme qui joue du piano en étant aveugle. Elle a connu une carrière
internationale. Elle va développer une technique pour noter ses partitions. Elle va être soignée par
Mesmer par le magnétisme animal pour lui redonner la vue  Autant de fascination que de doute face
à cette « réussite ». Apparemment, elle voit, mais elle ne verrait que si Mesmer est à ses côtés. 
Réputation de charlatan. Il se retire et il déprime : même si le fait qu’il ne l’ait pas guéri est un fait, on
peut penser que cette déprime vient du fait qu’il était surement persuadé de l’avoir guéri.

Il déménage et arrive à Paris en février 1778 pour fuir ses problèmes de réputation et s’en refaire une.
Sa dépression ne l’a pas dissuadé de son idée de magnétisme animal et c’est aussi pour ça qu’il

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déménage, pour continuer d’étudier cela. Il y connaitre un succès considérable : la noblesse et le


peuple viendront le consulter. Il obtiendra des « guérisons » incroyables.

Magnétisme animal : Quatre principes fondamentaux :

— Il existe un fluide physique ; le magnétisme animal qui remplit l’univers (entre les planètes,
dans le monde, etc.) et le corps (car le corps fait partie de l’univers) ;
— La maladie résulte d’une mauvaise répartition de ce fluide dans le corps humain ;
— La guérison revient à restaurer l’équilibre et l’écoulement du fluide ;
— On peut « manipuler » l’écoulement du fluide.

Thérapies individuelles, et collectives autour d’un « baquet » (cf. image de gauche) : Chacun prend
une tige et va l’appliquer sur l’endroit à traiter. On va jouer de la musique, des choses vont se passer et
quand Mesmer va rentrer dans la pièce, certains vont ressentir quelque chose et d’autres vont jusqu’à
s’évanouir, et cela va créer toute une série de guérisons. Les résultats sont là, mais ne durent pas. Il
faudra refaire une séance peu de temps après.

Il est convaincu qu’il a une capacité particulière à manipuler le fluide. Il le fait avec les mains (cf.
image de droite). Il débloque les nœuds ou les endroits où l’écoulement du fluide ne se fait plus
correctement, ce qui créé des maladies.

Les médecins parisiens veulent qu’il y ait une enquête qui soit faite.

Commission d’enquête royale (et scientifique, avec des scientifiques pointus comme Benjamin
Franklin, Lavoisier, etc.) pour vérifier l’existence du fluide. Existence d’un rapport secret dénonçant
une influence érotique entre le magnétiseur et le magnétisé. Ils ne vont pas enquêter chez Mesmer, ils
vont interviewer un de ses élèves. Ils arrivent à la conclusion qu’ils ne peuvent pas prouver qu’elle
existe, mais ils ne peuvent pas non plus prouver qu’elle n’existe pas.

Rapport secret remis au roi : dans les séances de magnétisme, il y a quelque chose de problématique,
d’un peu sexuel entre le magnétiseur et la femme soignée. Il ne touche pas les gens, mais il y a
quelque chose d’un peu érotique et malaisant. Ils disent qu’au niveau moral et des mœurs, il faudrait
interdire ça. Le Roi va interdire le mesmérisme en France.

Fin du magnétisme en France sous cette forme-là, mais d’autres formes du magnétisme vont
apparaître. Mais Mesmer va aller en Allemagne, et le mesmérisme va y être enseigné.

2. Le Marquis de Puységur (1751 – 1825) :

— Sommeil magnétique ;
— Capacité de pré-sensation ;
— « Croyez et Veuillez, voilà toute ma science et mes moyens » : Il ne parle pas de fluide ou de
la nature, mais de croyance (croire que nous avons été soignés).

D’autres arbres magiques, magnétiques vont « apparaître » dans le paysage. Toutes les personnes
malades tiennent une des cordes accrochées à l’arbre. Un des personnes va commencer à avoir un
comportement étrange : le sommeil magnétique. Puységur a un valet de ferme qui de temps en temps
tombe dans une sorte de sommeil, mais il n’est pourtant pas tout à fait endormi : et quand il est dans ce
sommeil magnétique, il est capable de dire qu’il va tomber malade (comme s’il pouvait anticiper les
états de son corps) et s’il touche quelqu’un, il peut faire la même chose. Alors qu’il ne sait pas lire ou
écrire, lorsqu’il est dans ce sommeil, il a presque des talents de médecin. Personne ne se préoccupe de
cette pratique, car la Révolution française de 1789 approche.

Toutes ces pratiques mettent en évidence un phénomène psychologique.

3. Autres personnages :

James Braid (1795 – 1869) : Dr. John Elliotson (1791 – 1863) :

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Nolane Palmeri / 1 APS G7 Synthèse (2023-2024)

« Neurhypnologie, Traité du sommeil nerveux est l’auteur de « Surgical Operations in the


ou hypnotisme », 1843 (traduit en français en Mesmeric State without Pain » (1843)
1883).

James Braid utilise le mot hypnose. Il va


réétudier ça et utiliser ça à partir des spectacles
de Lafontaine.
On pratique déjà des opérations sous hypnose.
La considération que l’on puisse opérer sous
hypnose, c’est clair qu’on peut supprimer la
douleur sous hypnose. Réalité incontestable de
suggestion. Importance de la suggestion, de
l’imaginaire sur le réel.

Dr. James Esdaile (1808 – 1859) :


est un médecin écossais qui a pratiqué le
magnétisme animal, notamment en
anesthésiologie chirurgicale.

Il a écrit “Mesmerism in India, and its Practical


Application in Surgery and Medicine”, 1846.

Magnétisme (Mesmer)  Sommeil magnétique (Puységur)  Hypnose (Braid)

BACON ET LA NAISSANCE DE LA MÉTHODE SCIENTIFIQUE

1. Bases antiques :

Nous avons vu que les présocratiques étaient des penseurs de la nature (le feu, la terre, l’air et l’eau),
et qu’il y a donc une proximité entre une réflexion que l’on nommera scientifique et philosophique.
Mais, d’un certain point de vue, ils cherchent quelque chose de l’ordre de l’immuable, de l’universel,
du constant derrière la matérialité et la diversité des apparences. C’est une partie de l’attitude
scientifique. La physique classique : ce sont les mêmes choses qui expliquent des choses contraires (la
pomme tombe, mais la lune ne tombe pas).

Mais il y a aussi des historiens (Thucydide et Hérodote, par exemple), qui cherchent à comprendre les
faits singuliers et changeants. On trouve la même préoccupation chez le père de la médecine ;
Hippocrate. Exemple : l’alcoolisme : mécanisme universel (la dépendance) malgré la singularité de
chacun (on ne boit pas pour les mêmes raisons, par exemple).

Cela illustre bien la tension qui est présente dès le début de notre civilisation entre la recherche de
l’universel (immuable) et le singulier (changeant). La psychologie est prise également dans cette
tension.

Rappelons également le travail des Pythagoriciens, et en particulier la partie de l’enseignement qui


était réservé aux initiés, c’est-à-dire les démonstrations. Voilà un travail qui concerne la question
proprement épistémologique d’arriver à fonder des propositions comme vraie et comme certaines.
Démontrer une proposition mathématique, c’est déduire de manière logiquement correcte une
conclusion en partant d’axiomes tenus pour évidents en soi.

2. Géométrie euclidienne :

Euclide est remarquable de ce point de vue : il construit toute la géométrie dite « euclidienne » à partir
de seulement 5 évidences non démontrables. On n’a pas besoin de les démontrer car tout le monde est

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Nolane Palmeri / 1 APS G7 Synthèse (2023-2024)

d’accord là-dessus. Et de ces choses non démontrables, nous allons construire des choses tout à fait
démontrables.

— Postulat 1 : Par deux points distincts, il passe une droite et une seule ;
— Postulat 2 : Tout segment est prolongeable en une droite ;
— Postulat 3 : Deux points distincts étant donnés, il passe un cercle et un seul de centre le
premier point et passant par le second ;
— Postulat 4 : Tous les angles droits sont égaux entre eux ;
— Postulat 5 :Par un point extérieur à une droite, il passe une droite et une seule parallèle à la
droite donnée.

Cet édifice intellectuel qu’est la géométrie euclidienne est un monument qui n’est pas mis en cause et
qui est encore utilisée par Newton et Descartes. Mais pourtant, comme les postulats sont ce qu’ils sont,
il est possible de les nier. Ces postulats, même s’ils paraissent totalement évidents, on peut les mettre
en question. On découvre ainsi des choses encore plus intéressantes. La géométrie euclidienne est une
géométrie plane, or le monde n’est pas plane. L’espace n’est pas un plan, il est courbé, il est déformé
par la gravitation. La géométrie réelle du monde physique dans lequel nous vivons est une géométrie
où le postulat 5 de Euclide peut être nier.

C’est une curieuse démarche mais elle a été le fait d’un mathématicien russe Nicolaï Ivanovitch
Lobatchevski (1793 ; 1856),d’un hongrois János Bolyai (1802-1860) et d’un allemand Carl Friedrich
Gauss (1777-1855). Ils vont nier le 5ème postulat et énoncer : « Il existe une infinité de parallèles
passant par un point extérieur à une droite donnée. » (si on n’est pas dans un plan). Cela peut paraître
absurde mais cela fonde la première des géométries non euclidiennes.

Une autre géométrie non euclidienne est celle créées par l'Allemand Bernhard Riemann (1826-1866) :
c’est la géométrie sphérique. Un exemple "concret" de cette géométrie se trouve par exemple sur la
sphère : « Deux droites quelconques sont sécantes en deux points. ». La géométrie Riemannienne est
particulièrement utile dans le cadre de la physique relativiste puisque celle-ci décrit un monde ou
l’espace se courbe sous l’effet de la gravité.

L’existence de ces géométries non euclidiennes sont particulièrement intéressantes d’un point de vue
du développement de la science : La question de la « vérité ».

3. Les sciences de la nature :

La renaissance est le moment de l’histoire ou l’intérêt spéculatif ( logique, mathématique, théorique) et


l’intérêt pour l’exploitation de la nature (technologie) se trouvent combinées pour donner naissance à
la pratique de la science sous ses deux aspects combinés : théorie et pratique. Pendant la renaissance,
l’intérêt pour l’exploitation de la nature est en recherche : en science c’est l’époque des recherches
alchimiques, par exemple.

On peut constater qu’à la fin du 17ème siècle, la science de la nature est devenue aussi digne que la
philosophie et la théologie à dire quelque chose de « la vérité ». La méthode scientifique
expérimentale devient inductive, créant ainsi une rupture et une contre-proposition méthodologique
avec le schéma déductionniste de la logique et des mathématiques.

Ce débat peut être formulé dans les termes kantiens :

— La méthode déductive produit des jugement analytiques a priori (ils sont vrais mais ce sont
des tautologies) ;
— La méthode inductive produit des jugements synthétiques a postériori : (dont on ne peut
affirmer l’universalité).

La question est ; « peut ont formuler des jugements synthétiques a priori ? C’est-à-dire avoir la
« certitude » de la tautologie et en même temps le fait que le jugement porte sur le monde et la nature

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Nolane Palmeri / 1 APS G7 Synthèse (2023-2024)

et nous apprenne vraiment quelque chose du monde ? C’est-à-dire avoir le beurre et l’argent du
beurre ?

La réponse est la méthode hypothético-déductive.

4. La méthode hypothético – déductive :

Elle permet de tester des hypothèses empiriques et de découvrir quels sont les paramètres de la
situation qui concourent à sa manifestation :

1. Une question surgit à propos d’un phénomène ;


2. Il faut imaginer des réponses possibles qui identifient un paramètre causal possible ;
3. Il faut ensuite imaginer comment faire varier ce paramètre dans une situation concrète et
comparer les résultats entre la situation avec variation et sans variation (il faut un groupe
contrôle) ;
4. Il faut discuter des nouvelles observations et conclure.

Soit un lien causal, explicatif, est trouvé, soit il faut revoir de nouvelles hypothèses (2) ou revoir
parfois même l’énoncé du problème (1).

En réalité la méthode hypothético - déductive peut être plus complexe que le schéma (simple) exposé
ci-dessus. (problèmes techniques ou éthiques). Parce que parfois, on a affaire à des phénomènes mal
connus ou seulement des hypothèses, donc on n’a pas non plus des instruments pour tester les
phénomènes hypothétiques : c’est le phénomène de la régression de l’expérimentateur :

— En physique, Collins se pose la question à propos de l’existence d’ondes gravitationnelles de


haut flux. « La valeur des résultats dépend de l’existence d’ondes gravitationnelles qui
frapperaient la terre sous forme de flux détectable. Pour le savoir, il faut construire un bon
détecteur d’ondes gravitationnelles et regarder ce qui se passe, mais nous ne saurons pas si
notre détecteur est bon tant que nous ne l’avons pas essayé et obtenu un bon résultat ! Or, nous
ne savons pas quel est le bon résultat tant que … et ainsi de suite, ad infinitum » A. Chalmers
( 1991) , La fabrication de la science, Paris , La découverte, pp.88-89
— En Psychologie : comment savoir qu’un test est un bon test, qu’il teste bien ce qu’il est
sensé tester et pas autre chose : Comment savoir si le QI teste bien l’intelligence et pas les
aptitudes scolaires ? ( Binet : l’intelligence est ce que mesure mon test)

L’apprentissage de la science n’est pas seulement l’apprentissage de faits, mais aussi de la


manière dont ces faits ont été découverts. C’est la science comme méthode.

5. La révolution copernicienne (galiléenne et newtonienne) :

L’hypothèse héliocentriste n’est pas nouvelle. Elle a été formulée par un astronome et mathématicien
grec du nom de Aristarque de Samos (310 env.-env. 230 avant J.-C.). Néanmoins sa représentation du
ciel ne parvint pas à s’imposer et c’est le modèle géocentrique de Ptolémée qui s’est imposé jusqu’à
Nicolas Copernic.

Révolution copernicienne : changer le paradigme radicalement. Révolution importante qui sort la


Terre du centre de l’univers, et même le Soleil. Kepler ajoute que le soleil n’est pas au centre mais
que l’orbite de la terre a la forme d’une ellipse dont le soleil occupe un des foyers.

Ce n’est pas qu’un changement astronomique : il concerne la manière pour l’homme de se


représenter dans l’univers. C’est une mise en question du témoignage des sens. Sans la connaissance
de la gravité universelle, la nouvelle
astronomie de Copernic et Kepler génère
plus de questions que de réponses. C’est
aussi une conception de l’univers en
contradiction avec le récit biblique et

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Nolane Palmeri / 1 APS G7 Synthèse (2023-2024)

au-delà du récit biblique, c’est une sorte de décentrement de l’homme; une blessure narcissique. Cela
constitue la Révolution copernicienne

Ce thème sera repris par Sigmund Freud pour parler de la difficulté à accepter les hypothèses de la
psychanalyse et les hypothèses de la sélection naturelle de Darwin.

Aujourd’hui, il est évident que Copernic – Kepler – Galilée avaient raison. Il est important de noter
pourtant que la « vérité » ne s’impose pas avec évidence. Il n’a pas suffi d’énoncer la « vérité » pour
que tout le monde la reconnaisse comme tel. Il y avait de nombreux obstacles à l’acceptation de la
nouvelle conception du monde. Et pas seulement des obstacles idéologiques ou affectifs.  Par
exemple : comment penser le mouvement de rotation de la terre et à la fois l’attraction vers le centre
de la terre alors que la gravitation n’a pas été découverte ?

C’est un constat très important, car cela nous met en garde contre une facilité de l’esprit, un biais
cognitif, qui est celui du bon sens ou de l’évidence. Ce qui s’accorde avec le bon sens ou l’évidence
n’est pas un gage de « vérité ». On peut repenser à Descartes qui base une partie de son discours de la
méthode sur la recherche des idées « claires et distinctes ».

6. Isaac Newton (1642 – 1727) :

— Publication en 1687 de « Philosophiae naturalis principia mathematica » : Principes


mathématiques de la philosophie naturelle.

Le principe d’inertie : Tout corps persévère dans l’état de repos ou de mouvement uniforme en ligne
droite dans lequel il se trouve, à moins que quelque force n’agisse sur lui et ne le contraigne à changer
d’état. Les changements qui arrivent dans le mouvement sont proportionnels à la force motrice, le sont
dans la ligne droite dans laquelle cette force a été imprimée : F = ma. L’action est toujours égale et
opposée à la réaction ; c’est-à-dire, que les actions de deux corps l’un sur l’autre sont toujours égales,
et dans des directions contraires. Les corps s’attirent avec une force proportionnelle au produit de leur
masse et inversement proportionnelle au carré de la distance qui les sépare.

Les lois du mouvement et la gravitation universelle illustrent la démarche hypothético-


déductive. Dans sa controverse avec les cartésiens qui l’interrogent sur la nature d’une action à
distance telle que la gravitation. C’est en effet étrange qu’une action puisse se produire à distance et
dans le vide spatial (postulé par Newton). C’est à ce propos qu’il répond qu’il ne fait pas d’hypothèses
:

« Je n'ai pas encore pu découvrir la raison de ces propriétés de la gravité à partir des phénomènes, et
je ne feins pas d'hypothèses. Car tout ce qui n’est pas déduit des phénomènes doit être appelé
hypothèse ; et les hypothèses, qu'elles soient métaphysiques ou physiques, ou fondées sur des
qualités occultes, ou mécaniques, n'ont pas leur place dans la philosophie expérimentale. Dans cette
philosophie, des propositions particulières sont déduites des phénomènes, et ensuite rendues
générales par induction » Isaac Newton (1726). Philosophiae Naturalis Principia Mathematica,
Scholium général.

Il semble donc se méfier des hypothèses et pourtant, la production d’hypothèses est bien au cœur de sa
démarche et de toutes démarches scientifique. L’idée d’un rapport entre les masses et les distances
n’est pas directement observable, et à première vue, rien ne relie la chute d’une pomme, le mouvement
des marées, et le fait que la lune ne tombe pas sur la terre. Il en passe par une formalisation qui parle
de force, de masse, d’accélération, … toutes choses qui sont des abstractions qui ne se trouvent pas
simplement dans l’observation.

HEGEL ET LA DIALECTIQUE

1. Georg Wilhelm Friedrich Hegel (1770 – 1831) :

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Nolane Palmeri / 1 APS G7 Synthèse (2023-2024)

Il étudie la théologie à Tübingen, avec Hölderlin et Schelling. Il travaille comme précepteur, puis
directeur d’école à Iéna et enfin l’université de Berlin

C’est un philosophe des lumières. Il est très impressionné par son temps et par la Révolution française
et ses répercussions. Il va vivre un temps à Iéna et il aura l’occasion d’y croiser Napoléon qui lui fait
une forte impression. Il a le sentiment de vivre entre un vieux monde qui meurt et un nouveau qui naît
et ce contexte historique n’est pas sans laisser de traces dans ses préoccupations philosophiques. On
peut dire que Hegel est le philosophe qui veut comprendre l’histoire comme processus de formation de
l’homme. L’idée du processus est importante et peut se nommer : « dialectique ».

Il écrit « La phénoménologie de l’esprit » (1807). Phénoménologie de l’esprit = Histoire de l’esprit du


début à la fin des temps.

2. Réflexion sur le phénomène :

Pour Aristote, ce mot est celui que l’on utilise pour désigner ce que se manifeste aux sens, les données
empiriques, et dans un sens figuré : les opinions communes. Pour Platon, ce mot renvoi à la manière
dont les idéaux apparaissent de manière dégradés et déformés aux prisonniers au fond de la caverne.

Le phénoménisme de Kant : c’est l’idée que la réalité n’existe pas en soi , mais seulement comme un
« phénomène » situé dans le temps et dans l’espace  esthétique transcendantale.

La définition de Hegel est différente : c’est la « science de l’expérience de la conscience », c’est-à-


dire la description dialectique du « chemin de la conscience naturelle, qui court vers le savoir ».
Elle montre le « devenir de la science en général ou du savoir tel un chemin de l’âme qui parcourt la
série de ses formations (ou figures de la conscience ) comme des stations prescrites par sa nature afin
qu’elle devienne limpide à son esprit et qu’elle atteigne au moyen de la pleine expérience de soi, la
connaissance de ce qu’elle est en soi et pour soi ( savoir absolu) ».

La phénoménologie, c’est l’étude des phénomènes. Hegel veut raconter une histoire scientifique et pas
mystique. L’histoire de la conscience prend conscience d’elle-même en tant qu’humaine. Histoire de
l’évolution à travers les contradictions.

A partir du 20ème siècle le terme « phénoménologie » renvoi à un courant de pensée inauguré par
Edmund Husserl. Cela devient une méthodologie, qui impacte la psychologie.

3. La dialectique :

Kant est intéressé par ce qui ne bouge pas, ce qui est immuable, ce que l’on peut affirmer ou nier en
tout lieu et en tout temps (l’espace, le temps, la causalité, les catégories, …).

Hegel va essayer de penser qu’il y a des cadres de la pensée qui sont également des « présuppositions
transcendantales » mais relative à un certain groupe, dans une certaine région à un moment donné :
culturellement relatives en quelque sorte. Hegel est intéressé par l’histoire et par le mouvement.

Pour Hegel, l’histoire n’est pas simplement un récit plus ou moins cohérent d’évènements qui
s’enchainent plus ou moins logiquement, c’est plus profond que cela. Dans la phénoménologie de
l’esprit, il y a une sorte de parallèle entre le développement de la conscience de soi chez l’humain
et le développement de l’histoire de l’esprit l’humain depuis la philosophie en Grèce jusqu’à
Hegel lui-même.

L’histoire de la philosophie, c’est l’histoire nécessaire d’un cheminement vers la conscience de


soi, vers l’accomplissement de soi. Et l’homme doit aussi, dans son développement individuel
faire ce travail d’accomplissement de soi, il doit accéder à la conscience de soi (qui n’est pas
simplement : être conscient de soi).

Le chemin se parcours de la naïveté sensorielle, en passant par la morale, l’art, la religion, la science,
la philosophie jusqu’à l’esprit absolu. Le cheminement est dialectique.

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Nolane Palmeri / 1 APS G7 Synthèse (2023-2024)

Le cheminement de l’histoire n’est pas juste une progression mais un chemin qui est fait de
reprise, de négation de ce qui a été fait. Elle est travaillée par des crises et par de la négativité. Mais
cette négativité, le pouvoir du négatif, c’est de nous faire accéder à quelque chose de plus juste, de
plus vrai.

Ce chemin a une forme particulière d’après Hegel : c’est cela que l’on nomme « dialectique ».

On peut définir la dialectique par son étymologie qui est « dialego », je dialogue, je discute. Au sens
du dialogue « socratique » où l’on s’approche de la vérité pas à pas et dans la contradiction.

On peut la définir comme ce qui transforme une thèse en antithèse et comment cette dernière se
transforme ensuite en synthèse d’un ordre supérieur pour devenir l’objet d’une nouvelle
antithèse et ainsi de suite.

« La singularité de Hegel est d’avoir tenté de concevoir la totalité de la réalité à la fois dans sa
diversité et dans son unité. Pourquoi est-ce tellement original. Parce que dans « la » réalité se
trouvent une infinité de « sous réalité » incompatibles – éléments qui s’excluent mutuellement ,
discours qui se contredisent. Habituellement, pour élaborer une vérité, on ne retient qu’un des
éléments, et on disqualifie ceux qui s’y opposent. […] Hegel cherche en fin de compte un mode de
réflexion capable de rendre raison de tous les systèmes de pensée, de toutes les croyances, de toutes
les civilisations, de tous les discours […] Voilà pourquoi Hegel accorde une place centrale à la
contradiction » in Roger Pol Droit, une brève histoire de la philosophie , 2014, Paris Flammarion,
pp. 259-260

Spinoza écrit : « Determinatio negatio est »  « détermination est négation ». C’est une bonne base
pour comprendre le mouvement dialectique. Nous savons déterminer une chose (la définir), dans la
stricte mesure où nous pouvons établir la différence entre ce qu’elle est et ce qu’elle n’est pas.
Cela est la base du raisonnement structuraliste. « Nous vivons fondamentalement au sein d’une
structure infiniment différenciée de déterminations sur lesquelles nous pouvons nous appuyer afin
d’introduire d’autres distinction » in Christoph Delius, et coll., Histoire de la philosophie, 2013, p. 81

On peut donc penser que toutes choses, tout élément simple est déjà potentiellement complexe
car en rapport avec les éléments négatifs qui le constitue, en creux, en quelque sorte.

4. Dialectique du maître et de l’esclave chez Hegel :

 Introduction à la lecture de Hegel par Alexandre Kojève (texte à lire !!).

Alexandre Kojève, en 1933, alors qu'il est étudiant en Sorbonne, lit et commente la « Phénoménologie
de l'esprit ». Ces lectures commentées vont renouveler la connaissance de Hegel en France, où il était
peu connu.

La dialectique comme dépassement des oppositions simples.

La dialectique du maître et de l’esclave :

— C’est une fable (psychologique) de l’anthropogenèse (mythologie/histoire qu’on se raconte


pour s’expliquer comment on est passé de l’animal à l’humain, il faut expliquer comment nous
sommes devenus humains) ;
— C’est un exemple de pensée dialectique (travaille sur les oppositions) ;
— C’est une théorie qui éclaire la conception lacanienne du désir (« Le désir de l’homme, c’est le
désir de l’Autre ») ;
— C’est une critique pointue (!!) de la société de consommation (assez originale) ;
— C’est le schéma de la lutte des classes chez Marx ;
— Théorie de la culture : qu’est-ce qui fonde la différence entre la nature et la culture ;

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Nolane Palmeri / 1 APS G7 Synthèse (2023-2024)

Retracer dans un parcours historique l’évolution de l’esprit. Cette évolution a un schéma particulier, ce
ne sont pas juste des époques qui se suivent avec une croissance de l’esprit. Le processus n’est pas
cumulatif, mais dialectique. Hegel a la faculté de penser les oppositions, et l’Histoire c’est une histoire
de conflits. Tout comme notre histoire à nous : grandir, c’est passer par des oppositions, par des
conflits.

Chaque point est une étape logique dans le raisonnement (selon le professeur) :

1. Comment l’homme prend conscience de son Humanité Vs Animalité ? L’homme est


conscient de soi et c’est en ça qu’il est différent de l’animal qui ne dépasse pas le sentiment
de soi. L’homme prend conscience de soi quand il dit pour la première fois Moi.
Comprendre l’homme par a compréhension de son « origine », c’est donc comprendre
l’origine du Moi par la parole.  Anthropogenèse.
2. La conscience de soi est autre chose que le simple sentiment de soi, mais comment passer
de l’un à l’autre ?
3. Lorsque un homme est dans la connaissance, la contemplation, il est entier tourné vers
l’objet sur lequel nous sommes concentré. Seul le désir (en Allemand, il y a plusieurs mots
qui désignent le mot « désir », ce serait peut-être plus juste de le traduire par « besoin ») le
« rappelle à lui-même », le fait sortir de cette concentration, ex : la faim.
4. Le désir rend inquiet et pousse à l’action qui va le satisfaire. Cette action pousse à détruire
et à transformer l’objet de notre désir pour l’incorporer au moi (ex : la digestion, on détruit
la nourriture pour satisfaire la faim).
5. Le moi se construit avec les matériaux ainsi « prélevés ». Le besoin porte sur des « choses »
naturelles, la conscience de soi est donc « chosifié » et reste naturelle. Nous sommes les
objets que nous incorporons, nous sommes ce que nous mangeons. Et si c’est vrai pour le
corps c’est vrai aussi pour l’esprit, l’âme, l’intelligence.
6. Tant qu’on est dans la naturalité, on reste dans la naturalité, vu que ce qu’on a assimilé sont
des choses naturelles. Comment on peut alors expliquer que l’homme n’est pas dans un
rapport naturel avec lui-même ? Il n’est pas dans le sentiment de soi, mais dans la
conscience de soi. Pour être humain, le désir doit porter sur autre chose que des « choses »
sinon il ne sera jamais qu’une chose vu qu’on ne peut pas être autre chose que ce qu’on
assimile. Or, le désir n’est pas une chose. C’est la seule chose qu’on peut dire qui n’est pas
une chose. Le désir doit porter sur un autre désir. Pour qu’on passe du sentiment de soi à la
conscience de soi, il faudrait pouvoir incorporer quelque chose qui n’est pas une chose : le
désir. Le désir pourrait donc porter sur un désir, non pas porter un désir sur un objet, mais
j’ai le désir du désir. Mon désir doit porter sur le désir de l’autre.
7. Le moi ainsi créé à partir du creux du désir qui pousse à l’action, sera donc un moi en
action (car il est créé par un creux, par quelque chose de négatif qui va pousser à l’action
pour combler le manque) et en devenir (devenir ce que nous ne sommes pas, car nous
ressentons un manque) : « ne pas être ce qu’il est et être ce qu’il n’est pas ». Si on a du
désir, c’est forcément qu’il manque quelque chose. On n’a pas de désir à posséder quelque
chose qu’on possède déjà, il n’y a pas d’action.  Début d’une critique de la société de
consommation. (p.12) (N’est-ce pas triste de ne plus rien désirer ?)
8. Ce qui implique que l’humanité ne peut naître qu’au sein d’un troupeau. Pas de culture sans
être d’abord au sein d’un troupeau.
9. Désirer, c’est désirer une valeur. La valeur suprême dans le règne animal, c’est la
conservation de sa vie. Si on veut s’extraire de monde animal, il faut faire autre chose et
prôner une autre valeur que juste être en vie.  Lutte à mort de pur prestige.
10. La seule valeur anthropogène est celle qui nie l’autoconservation et qui affirme la volonté
de m’imposer comme valeur à l’autre.
11. Lutte à mort de pur prestige. Mais les adversaires doivent rester en vie. Et l’un d’eux doit
renoncer dans cette lutte. (p.14) L’humaine tue pas pour des choses naturelles, mais pour
des idées, un drapeau, etc. C’est une question de prestige : « je veux que l’autre me
reconnaisse comme son maître ». On veut être reconnu par l’autre.  Lutte sociale : l’un
est le maître et l’autre l’esclave.
12. Un maître et un esclave naissent de cette lutte à mort. Autonomie et Dépendance sont les
états premiers de l’humanité. (milieu de la p.15) La lutte doit être à mort, car on doit

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Nolane Palmeri / 1 APS G7 Synthèse (2023-2024)

montrer qu’on est capable de mourir pour des idées, qu’on se fout de l’autoconservation.
13. La question du terme final de la dialectique. (p.16) Au départ, tout le monde veut être
maitre, tout le monde veut se faire connaître en luttant à mort sur des questions de pur
prestige avec d’autres. Dans la rencontre de ces deux individus, ils veulent tous être
vainqueur.
14. S’attribuer une valeur ne suffit pas, il faut la faire reconnaître. Il faut se faire reconnaitre
comme une valeur supérieure par l’autre. (p.21)
15. La lutte à mort de pur prestige implique que l’on ne fasse pas semblant et implique la
suppression d’un des adversaires mais c’est une impasse.
16. Suppression dialectique de l’autre (p.21.) et création d’une conscience de soi pure d’un côté
et d’une conscience dépendante de l’autre. Il faut qu’il y ait un vainqueur, mais il faut que
le vainqueur ne soit pas mort.  Reconnaisse du vainqueur par le vaincu  Esclave et
maître.
17. La reconnaissance par l’esclave est finalement peu convaincante. En fait, il a perdu, car son
statut de maître n’est pas du tout mobile.
18. Le statut de Maître n’est pas mobile, il n’a pas de devenir historique. Le rapport entre
maître et esclave n’est pas une reconnaissance proprement dite. La reconnaissance du
maître n’est pas mutuelle, elle est unilatérale : c’est juste l’esclave qui reconnait le maître,
mais pas le maître qui reconnait l’esclave (il ne le voit que comme un bête parce qu’il a eu
peur pour sa vie comme un animal  autoconservation).  Cette reconnaissance
s’effondre aussi, parce que ça veut dire que le maître et donc reconnu par un animal (une
chose) donc que vaut la reconnaissance qu’il obtient après cette lutte à mort de pur prestige.
Il a donc perdu. (p.25) Il ne pourrait être satisfait qu’avec la reconnaissance de quelqu’un
que lui-même reconnait, ce qui n’est pas le cas dans le rapport entre le maître et l’esclave.

Il n’y a pas de devenir historique, car lorsqu’on est arrivé au sommet, qu’on a obtenu
quelque chose, il y a une déception. L’attente n’est pas plus intéressante que l’obtention.
(exemple : terminer un doctorat). Un fois qu’on a gagné les jeux olympiques, qu’est-ce
qu’il nous reste à faire à part tenter de garder le titre ? Il n’y a qu’une chose à faire une fois
qu’on est au sommet : descendre. Il n’y a plus d’évolution au-delà du sommet. (p.27) Le
maître est figé dans sa maîtrise, il ne peut se dépasser, changer, progresser. Il doit vaincre et
devenir maitre ou se maintenir comme tel, décliner ou mourir en tant que tel.
19. Dans l’esclave, il n’y a rien de fixe. Il est prêt au changement, il est devenir historique. Il ne
se solidarise pas avec ce qu’il est.

L’esclave travaille et produit, le maître consomme. Mais, il a perdu l’initiative et la maîtrise


du monde qu’a acquise l’esclave qui travaille et qui devient maître de la nature.  forme
d’autonomie qui va se créer. (p.28) En devenant, par le travail, maitre de la nature, l’esclave
se libère donc de sa propre nature, de son instinct qui le liait à la nature et qui a fait de lui
un esclave (instinct d’autoconservation = naturel).

Le maître est dépendant de ses esclaves. L’avenir et l’Histoire n’appartiennent pas au


maître, mais à l’esclave qui travaille.
20. Le travail transforme le monde et civilise, éduque l’homme. L’homme qui veut, qui doit
travailler doit refouler son instinct qui le pousse à consommer. Si on consomme directement
ce qu’on produit, ça ne va pas. L'esclave doit donc refouler en lui le désir qui porte sur une
chose. Le travail met donc à distance du désir animal. Il est anthropogène. Il génère quelque
chose d’une humanité. (fin de p.29)

L’esclave doit sublimer ses instincts en les refoulant. Il ne détruit pas la chose telle qu’elle
est donnée, il diffère la destruction de la chose en la transformant d’abord par le travail. Il la
prépare pour la consommation, il la forme dans le travail. Il transforme les choses et se
transforme lui-même en même temps.

(p.30) Le maître est donc une sorte de catalyseur du processus historique. L’idée du maitre
est une idée qui catalyse. Il est anthropogène. Lui-même ne participe pas activement à ce
processus, car il est une impasse (il va mourir, décliner ou se faire renverser). Mais sans lui,

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Nolane Palmeri / 1 APS G7 Synthèse (2023-2024)

ce processus ne serait pas possible.  Dialectique, mouvement qui doit d’abord aller
jusqu’au rapport entre le maître et l’esclave, pour que le processus historique se remette en
route : Nouveau maître (qui va être dialectiquement contesté)  Nouvelle maîtrise par le
travail  = CHANGEMENT / MOUVEMENT.
21. L'angoisse du travail dans la servitude conduit à la dimension du changement. L’angoisse
est un moteur de changement si c’est l’angoisse d’un maître.
Le travail affranchit l’esclave de l’angoisse qui le liait à la nature et à sa propre nature innée
d’animal. C’est par le travail effectué dans l’angoisse de mort, dans l’angoisse au service du
maître que l’esclave se libère de l’angoisse qui l’asservissait.
22. Dimension révolutionnaire de l’esclave et accomplissement du sens dialectique de
l’histoire.

(p.33) « l’homme qui n’a pas éprouvé l’angoisse de la mort ne sait pas que le monde naturel
donné lui est hostile, que le monde naturel donné tend à le tuer, à l’anéantir, que le monde
naturel donné est essentiellement inapte à le satisfaire réellement. ».  Questionnement sur
notre rapport romantique à la nature / idéalisation de la nature.
« Ce n’est donc pas la réforme mais la suppression dialectique, voir révolutionnaire, du
monde qui peut le libérer et par la suite le satisfaire. »  La révolution a quelque chose de
violent, contrairement à la réforme.

Conclusions : Quel est l’intérêt de cette fable pour notre propos ?

Il y a des bénéfices secondaires :

— Pouvoir comprendre cette phrase programme chez Lacan concernant le désir : « Le désir de
l’homme, c’est le désir de l’autre » ;
— Avoir une préfiguration du matérialisme dialectique de Marx (conception de l’histoire, de la
position du prolétariat, lutte des classes , etc.) ;
— Avoir une conception complexe pour critiquer la société de consommation (séparation du
consommateur et du producteur) ;
— Une lecture de Franz Fanon sur la colonisation.

Plus fondamentalement, le bénéfice est sur le mouvement de pensée dialectique, dans le processus de
renversement du pouvoir entre le maître et l’esclave.

Le schéma général qui se dégage est le suivant : Négation de la nature (se lancer dans une lutte à mort
de pur prestige non naturelle : je nie en moi mon instinct de conservation, c’est ce qui va faire de moi
un maître)  création de la maîtrise (saut anthropologique par l’esclave et non par le maître)  mais
impasse et échec de cette voie (car reconnaissance unilatérale) . C’est en reniant cette voie par la
maîtrise de la nature que l’esclave accomplit le saut anthropologique.

Le processus dialectique n’est pas une simple succession de négation : l’aufhebung (= on conserve en
supprimant) est la négation de la négation. Chez Hegel : Non pas « thèse » négation « antithèse »
négation « synthèse ». Mais bien « thèse » négation « antithèse » négation « synthèse ». La
dialectique est un mouvement de balancier, c’est une négation qui porte sur la négation. Ce qui
compte ce ne sont pas les termes mais les relations entre les termes. Ce que l’on nie quand on fait
la synthèse, c’est le rapport entre la thèse (maître) et l’antithèse (l’esclave). La synthèse porte
sur la négation, sur l’opposition qu’il y a sur le maître et l’esclave.  Dépositivation du réel : le
réel n’est pas constitué de termes mais de rapports.

Toute pensée se constitue avec ce mécanisme d’opposition : ceci n’est pas cela (et ce n’est pas cela, et
pas cela non plus, etc.). Le monde se divise et se subdivise par négation interne, et chaque fois
dichotomique (deux termes et pas trois termes). Le processus d’acquisition du savoir est un processus
de divisions internes et pas d’additions.

De sorte que la synthèse soit en quelque sorte une tentative de retrouver le moment premier sans pour
autant ignorer le premier moment de négation. Le moment dialectique de l’émergence de l’humanité
18
Nolane Palmeri / 1 APS G7 Synthèse (2023-2024)

pourrait donc se formuler de cette manière : « l’homme émerge à son humanité en niant la nature puis
en reniant cette négation et en tentant de la rejoindre à nouveau, mais, sans plus jamais y parvenir du
fait de la première négation qui continue à produire ses effets ». (exemple : Forêt de Soigne ≠ Forêt
primaire)

5. Potentiel du négatif :

A questionner la positivité, l’on ne tarde pas à en percevoir les limitations, alors qu’à l’inverse, la
négation se révèle, même après un examen sommaire, riche de potentialités.

On peut dresser une liste non exhaustive des domaines où règne la négation :

— D’une manière générale, la physique, des plus anciennes au plus modernes de ses théories
s’affronte à la question du négatif; le vide, l’antimatière, pour ne citer que les plus parlantes ;
— D’une manière plus connue, sans doute, la règle mathématique du moins par moins donne plus
est évocatrice de la puissance de la négation de laquelle peut sortir autre chose qu’elle-même.
On pourrait évoquer aussi la puissance de calcul permise par l’invention indienne du zéro ;
— La philosophie existentielle s’affronte en permanence avec la question du non-être, de la mort,
de la négativité dans le monde. Dans ce cours, nous aborderons la dialectique des négations
dans le rapport du maitre et de l’esclave chez Hegel ;
— Dans la logique des prédicats, l’opérateur logique de la disjonction permet à lui seul de
produire les autres opérateurs (ceci n’est pas cela) ;
— En psychologie génétique, la question du « non » est également centrale en ce qu’il signe dans
la bouche des enfants l’accession à une heureuse individuation. (cfr. Travaux de Spitz) ;
— En psychologie clinique, on pourrait évoquer le manque comme condition du désir, etc.

LE 19 È M E SIÈCLE

Constitution de la psychologie comme discipline universitaire autonome. Cette constitution comme


discipline universitaire s’inscrit dans un projet de connaissance qui est celui de la science. Cela ne se
fera pas sans poser de nombreuses questions sur le statut des sciences de l’homme.

1. J.F. Herbart (1776 – 1841) :

 « Précis de psychologie » (1816).

Précurseur car il anticipe une certaine réflexion : « De la psychologie comme science, appuyée
pour la première fois sur l’expérience, la métaphysique et les mathématiques » (1824-1825). Désir de
faire comme la science et non comme une métaphysique. Il vise l’idée de mathématiser et de faire
travailler la psychologie comme une science.

La psychologie travaille sur les lois des représentations (on se représente le monde). Les
représentations ont des qualités (froid, chaleur, acoustique, luminosité, etc. = subjectif) déterminées et
invariables. Mais elles possèdent cependant une valeur quantitative (non subjective) (sur laquelle on
peut travailler, contrairement aux qualités) qui est variable à savoir leur degré d’intensité, de force, ou
plus simplement de clarté. Cet élément des représentations peut faire l’objet d’une mesure et donc
également d’une mathématisation.

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Nolane Palmeri / 1 APS G7 Synthèse (2023-2024)

Les quantités sont mesurables, mais pas les qualités car pour celles-ci, il s’agit de notre propre
perception. Mais une fois qu’on a les mesures, qu’est-ce qu’on en fait ? Que disent-elles de la
psychologie ?  Raisonnement encore « boiteux » chez Herbart.

La psychologie de Herbart est surtout une déclaration d’intention. Il n’a pas de résultats
expérimentaux, mais il donne une impulsion décisive dans ce sens.

2. Gustav Theodor Fechner (1801 – 1887) :

A Leipzig, il entame des études de médecine à 16 ans. Il ne termine pas médecine et reprend des
études de sciences et philosophie.

Il s’intéresse beaucoup à la philosophie de la nature. Dans la thèse qu’il défend, il fait l’hypothèse
d’un parallélisme entre le corps et l’âme. Il y a des rapports entre le corps et l’âme. Il va faire le lien
entre les sensations et les mesures des stimuli. Il va donc aller plus loin que Herbart.

Il n’enseigne pas la philosophie, mais la physique, parce que parallèlement à ses études de
philosophie, il a écrit des ouvrages de vulgarisation en mathématiques et des traductions de manuels
de chimie, de physique. Il va donc enseigner la physique à Leipzig.

Il expérimente sur l’électricité et publie des travaux en chimie.

Activité intellectuelle intense, maladie des yeux, mais il continue et étudie des problèmes de vision.
Dépression pendant trois ans (1839-1843). Il prend une retraite anticipée. Guérison miraculeuse en
octobre 1843.

Il mène de front une œuvre scientifique et une œuvre philosophique où il développe un animisme
universel (une âme présente dans le monde, pensée du romantisme) qui le rattache au courant
romantique.

Psychologie des plantes / Anatomie comparée des anges. C’est un chercheur très sérieux qui publie
des choses très sérieuses, même si ces titres semblent « farfelus ». Il y croit vraiment aux anges, à
l’âme dans le monde, à la psychologie des plants.

Le 22 octobre 1850, il a la révélation du lien entre stimulus (mesurable) et sensation (comment je


perçois subjectivement les choses) : 1860 : « Éléments de psychophysique ». (psycho = la partie
subjective, physique = la partie mesurable et objective). Comment peut-on mettre les deux ensembles
et faire de la psychologie une science ?

3. Ernst Heinrich Weber (1795 – 1888) :

La loi de Weber détermine que l’excitation (= le stimulus) croit ou décroit d’une manière continue
alors que la sensation le fait de manière discontinue. Et la quantité d’excitation correspondant à un
seuil différentiel (à ce qui fait qu’on est passé d’une marche à une autre) est en rapport fixe avec
l’excitation de départ. Si on fait augmenter l’un, l’autre va changer mais pas exactement de la même
façon : pas un pour un. Ce ne sont pas des échelles parallèles ; ce n’est pas parce que la température
augmente que nous le percevons (par exemple, quand on augmente de un degré). Le rapport de
variation n’est pas que quand l’un varie l’autre varie. On s’en rend compte à un moment, mais il a
fallu une augmentation continue avant qu’on se rende compte que la température à changer.

La psychophysique est la science de la mesure des sensations.

Des chercheurs avaient déjà montré que le rapport de la sensation et de l’intensité du stimulus n’est
pas un rapport direct.

— S = a log I (= La sensation varie comme le logarithme de l’excitation/ de l’intensité du


stimulus)  Précision faite par Fechner (et non par Weber qui dit juste qu’il y a un rapport) :
le rapport entre les deux est un rapport logarithmique.
— La sensation varie selon une progression arithmétique: (+10) : 10-20-30-40-50-60-70-…
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Nolane Palmeri / 1 APS G7 Synthèse (2023-2024)

— L’intensité du stimulus nécessaire varie selon une progression logarithmique: (x10) : 10-100-
1000-10 000- 100 000- 1000000-10000000-….

L’équation de Fechner met en rapport un phénomène mental ( la sensation) avec un phénomène


physique mesurable (intensité du stimulus).

La sensation varie comme le logarithme de l’excitation/ de l’intensité du stimulus = la


psychophysique.

4. Wilhelm Maximilian Wundt (1832 – 1920) :

Il n’aime pas l’école. Il termine ses études de médecine sous la pression de son entourage.

Il s’intéresse à l’expérimentation, à la physiologie, à la question du sens du toucher chez les


hystériques.

Il rencontre des positivistes : du Bois-Reymond et von Helmholtz à Heidelberg, dont il devient


l’assistant. Pacte positiviste : je n’accepte que les choses que je peux observer, expérimenter.

— 1862 : « Contribution à la théorie de la perception sensorielle » Proposition de fonder une


« psychologie expérimentale » ;
— 1863 : Proposition d’utiliser l’histoire et l’ethnologie (lois de l’évolution des langues, des
mœurs, des mythes,….) pour compléter les données issues de l’expérimentation. Partie de son
œuvre tombée dans l’oubli ;
— 1874, Zurich, Philosophie inductive ;
— 1875, Leipzig, Philosophie, rencontre avec Weber et Fechner ;
— 1879 Fondation du premier laboratoire de psychologie expérimentale ;
— 1881 publie la revue « Philosophische Studien », première revue de psychologie
expérimentale.

On vient du monde entier pour assister à ses cours (1912 – 620 étudiants et promoteur de 200 thèses
de doctorat en psychologie.

Par exemple : En 1889, le (futur) cardinal Mercier, recteur de l’UCL, envoya le chanoine Thiéry se
former dans le laboratoire de Wundt. Il fonda à son retour en 1892 un des premiers laboratoires de
psychologie expérimentale en Belgique.

LE COURANT ROMANTIQUE – RÉACTION À L’ESPRIT DES LUMIÈRES :

 Apogée en Allemagne entre 1800 et 1830, il va s’étendre à l’Europe et imprégnera tout le


19ème siècle.

Importance de la nature. Recherche les liens profonds qui unissent l’homme et la nature. Il y a une
parenté entre « l’âme du monde » et l’âme de l’homme. Le romantisme s’attache aux éléments qui
traduisent cette parenté, et par exemple : les rêves, le génie, la maladie mentale, la parapsychologie, le
destin, le folklore, les mythes, et les phénomènes du magnétisme.

Il n’est plus question pour le romantique de progrès, mais d’accomplissement de soi.

Le romantisme insiste sur l’individualité, sur le caractère unique de sa perception et de son inscription
dans le monde. Il se déduit de cela une conception particulière de l’amour ; l’amour romantique qui
promeut l’idée d’une rencontre sentimentale et spirituelle entre deux êtres sur le modèle de la
rencontre de l’homme avec la nature et qui cherche la perfection et l’accomplissement de chacun.

21
Nolane Palmeri / 1 APS G7 Synthèse (2023-2024)

L’expression du romantisme est picturale, musicale (La symphonie : Berlioz, Brahm, St. Saëns,
Schumann), mais aussi philosophique (Schopenhauer, Fechner, Carus, Von Hartmann).

ATTENTION : lorsque les romantiques parlent de l’inconscient, ce n’est jamais au sens que l’on
connaît depuis Freud !

1. Arthur Schopenhauer (1788 – 1860) :

— « Le monde comme volonté et comme représentation » ;


— Phénomènes = représentations ;
— Noumènes = volonté = forces qui agitent le monde et l’homme de l’intérieur : instinct de
conservation, instinct sexuel (le plus important).

2. Fechner : le récit de sa guérison :

« Une amie de la famille rêva qu’elle lui préparait un plat de jambon fortement épicé, cuit dans du vin
du Rhin et du jus de citron. Le lendemain, elle lui prépara effectivement ce plat et le lui apporta en
insistant pour qu’au moins il y goûte. Il obéit à contrecœur et se sentit immédiatement beaucoup
mieux. Les jours suivants, il mangea régulièrement de petites quantités de ce plat et sentit
progressivement ses forces lui revenir […]. Il fit ensuite un rêve où il vit le nombre 77. Il en conclut
qu’il serait guéri le 77ème jour, ce qui, dit-il, arriva effectivement ». C’est après ce rêve qu’il va
reprendre ses études et ses écrits.

3. Carl Gustav Carus (1789 – 1889) :

Il écrit « Psyché » qui est une tentative de faire une théorie de la vie psychologique inconsciente.

4. Edward von Hartmann (1842 – 1906) :

Il publie « Philosophie de l’inconscient » (1869).

— Un Ics absolu ;
— Un Ics physiologique ;
— Un Ics psychologique.

L’ÉVOLUTION – DARWIN

1. Charles Darwin (1809 – 1882) :

Le darwinisme est un appui puissant du courant matérialiste car il ne postule qu’une différence
de degré et non une différence de nature entre l’homme et l’animal. La théorie darwiniste vient
nous rappeler que l’espèce humaine n’a aucune prérogative particulière.

L’humain est une espèce animale parmi des tas d’autres espèces animale. Ce n’est pas un arbre
généalogique, mais une sphère. L’humain est un point sur cette sphère du développement des espèces.
 Pensée de Darwin.

La théorie de la sélection naturelle est une théorie biologique qui explique l’apparition et la variation
des espèces : à partir d’une première cellule vivante, l’extrême diversité des espèces va devenir
possible et donc les espèces évoluent les unes par rapport aux autres (par différentiation à partir d’un
ancêtre commun).

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Nolane Palmeri / 1 APS G7 Synthèse (2023-2024)

MAIS, c’est aussi une théorie de la motivation et une illustration du fait qu’il y a une sorte de règle
automatique. C’est ce qu’il examine dans « La Filiation de l'homme et la sélection liée au sexe ». 
Le sexe permet un brassage génétique intéressant qui va permettre une différentiation inter-espèce
(division du patrimoine). La diversité permet à l’espèce de survivre aux maladies, changements
climatiques, etc.  Changements morphologiques et comportementales.

Les comportements aussi sont modelés par l’évolution :

— Adéquation au milieu, se maintenir, autoconservation ;


— Accès à la reproduction sexuelle.
 Nous avons des comportements qui en réalité sont orientés, sélectionnés pour remplir ces deux
tâches. Exemple : l’angoisse est une réaction de survie, est une réaction adaptative.

Darwin applique une loi découverte sur les populations humaines par Malthus, aux processus naturels.
 Malthus : questions sur la croissance exponentielle des populations et donc de la capacité à nourrir
et faire vivre ces populations, le droit d’avoir des enfants, de la régulation (naturelle ou non) de la
population : les populations pauvres ont plus d’enfants, ce qui engendre une plus grande pauvreté.

Il existe une interprétation de Darwin qui inverse le processus : C’est le darwinisme social. Le monde
social humain serait réglé selon « la sélection des plus aptes » . Cette expression est de Spencer qui
contribue à cette interprétation sociale du darwinisme.  L’espèce humaine se caractérise par le fait
que les plus faibles sont soutenus et pas éliminés. Il n’y a qu’un petit pas entre le darwinisme social et
l’eugénisme (pratiqué par les nazis). Dérive du darwinisme !! Cependant, ce n’est pas de Darwin, c’est
l’interprétation de Spencer du darwinisme social !!!!

Darwin est le défenseur d’un effet réversif de l’évolution pour ce qui concerne les humains : « Par la
voie des instincts sociaux, la sélection naturelle sélectionne la civilisation qui s’oppose à la sélection
naturelle. L’avantage obtenu n’est plus alors biologique : il est devenu social. ».  Le darwinisme,
c’est l’opportunité de dire qu’on est une espèce animale comme toutes les autres espèces, on est donc
forcément dépendant de notre milieu et de notre ajustement à celui-ci, mais en même temps, l’être
humain, par la voie des instincts sociaux, peut sélectionner la civilisation. La civilisation, c’est le fait
qu’on soutient les plus faibles, on les considère : on ne laisse pas tomber les moins aptes. L’être
humain évolue contre la nature, parce que de manière sociale il a cette capacité à transformer son
environnement : il adapte l’environnement à son corps (avantage obtenu social), et non l’inverse
(avantage obtenu biologique).

2. Ernst Haeckel (1834 – 1919) :

La loi biogénétique fondamentale :

— Le développement ontogénétique récapitule le développement phylogénétique de l’espèce :


l’embryon va reparcourir les différentes étapes des espèces de manière générale (récapitulatif
de toutes les étapes que la vie a parcouru pour devenir ce qu’elle est aujourd’hui, et les
espèces ce qu’elles sont) ;
— Étude de l’embryogenèse et de l’enfance = étude anthropologique, en quelque sorte.
— Important car Freud va transposer cette loi biologique au psychique. Cela lui permet de penser
la naissance de la culpabilité, de la morale.  Question du Bien et du Mal.
— Cela donne une importance à l’étude de l’enfance comme préhistoire de l’espèce.

3. Psychologie évolutionniste (évopsy) :

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Nolane Palmeri / 1 APS G7 Synthèse (2023-2024)

Darwin a exposé ses vues sur la psychologie dans deux ouvrages : « La descendance de l’homme et la
sélection sexuelle» (1871) et dans « L’expression des émotions chez l’homme et les animaux » (1872)

Le terme « psychologie évolutionniste » s’est constitué en paradigme dans les années 1990, surtout
dans le monde anglo-saxon (John Toby et Léda Cosmides publient en 1992 un article intitulé « The
psychological foundations of culture », considéré comme l’article pionnier de la psychologie
évolutionniste).

On peut considérer que c’est un ensemble de 4 postulats :

1) Le cerveau et donc le mental avec ses


différentes facultés sont le produit de Une faculté mentale  un lieu cérébral
l’évolution au même titre que les autres
organes ;
2) La logique évolutionniste est une logique fonctionnaliste qui dit qu’une variation peut se
transmettre si elle donne un avantage pour la survie ou pour l’accès à la transmission
des gènes (reproduction) ;
3) On considère l’esprit comme composé d’une multitude de « modules » fonctionnels
spécialisés qui se sont créés par variations et sélection de ces variations (hypothèse du la
modularité de l’esprit – Jerry FODOR). On peut les comprendre si on les replace dans le
contexte, c’est-à-dire en comprenant les facteurs évolutifs qui ont contribué à leur maintien ;
4) Le processus de sélection naturelle nécessite une longue suite de générations. Les
psychologues évolutionnistes pensent que les modules fonctionnels de notre esprit ont été
sélectionnés pour fonctionner dans un environnement de chasseurs – cueilleurs nomades
(entre -2 Mo d’années et -10000 ans). Il y n’a pas eu le temps de s’adapter aux problèmes
spécifiques de la sédentarisation et du développement moderne ( +/- 10 000 ans c’est peu en
regard de l’évolution). Exemples du stress, du sucre, de la graisse. Les psychologues
évolutionnistes appellent cela le « mismatch ».

NAISSANCE DE LA NEUROLOGIE MODERNE

— 1865 : Deiters décrit correctement la cellule nerveuse (appelée ensuite le neurone) ;


— 1890 : Waldeyer invente le mot « neurone » ;
— 1897 : Sherrington appellera « fente synaptique » l’espace entre deux neurones  On ne
savait pas très bien si ça touchait ou pas jusqu’à là, si c’était conducteur ou pas, etc. ;
— 1904 : Elliot évoque l’existence d’agents chimiques permettant à l’influx électrique de
franchir la fente synaptique ;
— Il faut attendre les années 1940 pour que l’existence des neurotransmetteurs soit une réalité
pour la majorité des scientifiques.

1. La phrénologie ou cranioscopie :

 Franz Joseph Gall (1758 – 1828). Histoire d’une erreur scientifique.

Étude des bosses du crâne, tentative de localiser, de dresser une cartographie des facultés mentales.
Les personnes qui présentent un don particulier doivent avoir une bosse qui témoigne par déformation
du crâne d’un développement particulier de cet endroit du cerveau. Exemple : L’expression « la bosse
des maths ». Selon la présence d’une bosse ou non, on détermine les forces et les faiblesses des
personnes.

27 facultés mentales : Instinct de la génération, amour de la progéniture, organe de l’attachement,


instinct d’autodéfense, instinct carnassier, organe de la ruse, penchant au vol, orgueil, vanité,

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Nolane Palmeri / 1 APS G7 Synthèse (2023-2024)

circonspection, mémoire des choses, sens des localités, mémoire des personnes, mémoire des mots,
sens du langage, sens des rapports entre les couleurs, talent de la musique, talents pour les
mathématiques, sens de la mécanique, sagacité comparative, esprit métaphysique, capacité à faire de
l’esprit, talent poétique, sens moral, faculté d’imiter, fermeté, religiosité.  Arbitraires. Le lieu de
chacune des facultés a été déterminé en palpant des crânes.

2. P. Broca (1824 – 1888) :

Neurologue. Il présente en 1861, un patient devenu aphasique et qui ne s’exprimait plus que par
gestes. La seule parole dont il était encore capable était tan, tan ! L’examen de son cerveau post
mortem révéla une lésion de la partie inférieure de la 3 ème circonvolution frontale de l'hémisphère
gauche et Broca mis en relation l’aphasie et la lésion.

 Dans le sens de la phrénologie.

3. C. Wernicke (1848 – 1905) :

Neurologue. En 1874, C. Wernicke mettait en évidence un trouble qui présente le pendant de l’aphasie
de Broca, c’est-à-dire une aphasie de la perte de la compréhension du langage et dont la lésion se
trouve dans la première circonvolution temporale gauche.

 Dans le sens de la phrénologie.

HYSTÉRIE ET HYPNOSE

Interdit en France (Cf. Magnétisme), mais encore pratiqué en Angleterre.

1. Jean-Martin Charcot (1825 – 1893) :

Neurologue parisien qui va s’intéresser à la question de l’hypnose. Personnage important dans la


découverte de la psychanalyse.

— En 1862, il est nommé directeur à la Salpêtrière (Paris) où il s'occupe d’incurables et


d’infirmes.
— En 1868, il décrit la sclérose en plaques, et la sclérose latérale amyotrophique, appelée depuis
lors « maladie de Charcot ».
— En 1882, Charcot fait une communication en faveur de l’hypnose à l’académie de médecine
de Paris, bravant l’interdit qui avait été fait à Mesmer (Cf. Magnétisme).
— En 1882, il occupe la première chaire de neurologie et fonde une école de neurologie à la
Salpêtrière. Il donne des leçons publiques avec présentation de malades (démonstrations) :
« les leçons (cliniques) du mardi ».

Sigmund Freud est en voyage d’étude à Paris d'octobre 1885 à février 1886. Il assiste aux leçons du
mardi et obtient de traduire en allemand les « Leçons sur les maladies du système nerveux faites à la
Salpêtrière » (1885-1887).

Autres élèves et collaborateurs : Pierre Janet, Eugen Bleuler, Joseph Babinski, Georges Gilles de La
Tourette, Alfred Binet, etc.

Les leçons du mardi : dimension théâtrale, mondaine, qui va induire des biais dans l’observation des
phénomènes hystériques. Importance de la suggestion !

Que fait Charcot à la Salpêtrière :

— Il décrit les différentes phases de la crise d’hystérie ;


— Il utilise l’hypnose pour induire « expérimentalement » les manifestations de l’hystérie.
L’hypnose n’est pas une méthode thérapeutique pour Charcot, c’est une démonstration. Sous

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Nolane Palmeri / 1 APS G7 Synthèse (2023-2024)

hypnose, il va demander au patient de mimer une crise d’hystérie. L’hypnose ne sert pas à
guérir le patient ;
— L’hystérie est aussi bien masculine que féminine, contrairement à ce qu’on pensait avant ;
— Les manifestations de l’hystérie sont le résultat d’une dissociation psychique du type de ce qui
peut se passer dans les suite d’un traumatisme, ou dans une séance d’hypnose. Les
hystériques présentent des états hypnoïdes de manière « spontanées ». Elles « s’auto-
hypnosent » en quelque sorte.
— État hypnotique = Hypnose = Hystérie. Selon lui, c’est la même chose d’être dans un état
hypnotique ou d’être dans un état de crise d’hystérie, c’est le même état psychique. Il y a
évidemment quelques nuances entre les deux, l’un est provoqué et dans l’autre cas, c’est la
personne qui se « tombe » dans cet état.
— L’état d’hystérie est un état de conscience modifiée.
— Selon Charcot, les hystériques tombent spontanément dans cet état à cause d’un choc sur la
tête arrivé à un moment dans la vie. Il pense que le choc laisse une lésion, une fragilité
(psychologique) qui ne laisse pas de traces dans le cerveau. Ce sont des lésions
« fonctionnelles ».

2. Auguste Liébeault (1823 – 1904) :

1866 : « Du sommeil et des états analogues considérés surtout du point de vue de l’action du moral sur
le physique ». Met en évidence l’importance de la suggestion (l’action du moral sur le physique, sur la
guérison).

Il propose des consultations avec hypnose pur lesquelles ils paient les patients et des consultations
« normales » pour lesquelles les patients doivent payer.

Il n’a pas de succès. On le considère comme un original. Il travaille à Nancy comme guérisseur en
utilisant de l'eau magnétisée et par l'imposition des mains.

Sa rencontre en 1882 avec Bernheim, qui reconnaît ses pratiques le sort de l’ombre.  École de
Nancy.

3. Hippolyte (1840 – 1919) :

Titulaire de la chaire de médecine de la faculté de Nancy.

Travaille avec un juriste, Jules Liégeois (en collaboration avec Liébeault), sur la suggestion criminelle
post hypnotique (suggérer à la personne de faire quelque chose une fois qu’elle est réveillée). Si les
hypnotiseurs peuvent faire de la suggestion post hypnotique, ils pourraient s’en servir.  Cela ne
fonctionne pas, ce n’est pas possible. Les hypnotisées ne feront pas quelque chose qu’elles n’ont pas
envie de faire.

1886 : « De la Suggestion et de ses applications à la thérapeutique », Traduit par Freud en 1888, visite
en 1889.

MARX , LA NAISSANCE DU MATÉRIALISME HISTORIQUE

1. Karl Marx (1818 – 1883) :

Il rédige sa thèse de doctorat en philosophie sur Démocrite et Épicure (matérialistes antiques).

C’est un disciple de Hegel, mais disciple critique ! On dit que Hegel a marché la tête en bas en croyant
que le monde est gouverné par des idées (dimension idéale, il pense que ce sont les idées qui
gouvernent le monde), et que Marx aurait remis la philosophie à l’endroit en indiquant que ce sont les
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Nolane Palmeri / 1 APS G7 Synthèse (2023-2024)

conditions matérielles qui sont fondamentales (d’où le matérialisme). Il y a une continuité entre
Hegel (et l’idéalisme allemand) et Marx, mais aussi un renversement, une critique.

Il voyage à Paris et à Bruxelles où il va publier avec Engels le « Manifeste Communiste » en 1848.


Après un bref passage en Rhénanie, il va s’installer à Londres où il va passer le reste de sa vie

Il s’implique pendant un temps en politique, car il pense qu’il ne faut pas seulement penser le
monde, il faut le changer.  Impact de la philosophie sur la politique.

2. Le matérialisme dialectique : la question de l’aliénation :

Ludwig Feuerbach (1804-1872) faisait partie des lecteurs de Hegel et il a développé une théorie de
l’aliénation religieuse (= j’ignore que c’est moi qui fabrique dieu a mon image). Son œuvre
majeure est « L’essence du christianisme » 1841. Il développe une théorie de la croyance religieuse
comme une forme d’aliénation. C’est dans cet ouvrage que l’on voit traité l’idée d’une religion
comme non révélée mais comme une production humaine qui présente donc l’intérêt de dévoiler
un savoir anthropologique. En étudiant les religions, on étudie la psychologie de l’homme.

On peut retenir cette idée générale qui inverse le propos de la genèse : l’homme à fait dieu à son
image. Il projette sur une entité qu’il nomme « dieu » les caractéristiques qu’il observe chez lui et
chez ses semblables en les absolutisant.

On peut dire que : « La conscience de Dieu est la conscience de soi de l’homme, la connaissance de
Dieu est la connaissance de soi de l’homme. À partir de son Dieu tu connais l’homme, et inversement
à partir de l’homme, son Dieu : les deux ne font qu’un. [C’est là] l’essence de la religion en général »
(in L’Essence du christianisme).

Le processus est dialectique et le moment d’aliénation intervient lorsque l’humain se trouve


confronté à une entité de jugement et de contrôle qu’il conçoit comme externe à lui. L’aliénation
peut se réduire si Caïn se rend compte que l’œil qui le regarde n’est pas celui d’une entité externe mais
bien sa propre conscience. S’il fait ce pas, alors le psychisme de Caïn se réunifie et quitte le stade de
l’aliénation paranoïaque (Victor Hugo, la légende des siècles, « L’œil était dans la tombe et regardait
Caïn ».).

 Le processus de Feuerbach est hegelien/dialectique : Dans un premier temps, je projette sur


une entité que je nomme Dieu. Et puis, ce premier temps de projection va disparaître (thèse).
Puis, on a un second temps qui dit que nous sommes faits à l’image de Dieu (antithèse). Puis
le troisième temps, le moment où on se souvient que même si dieu nous a fait à son image,
nous avons créé Dieu (synthèse).  J’intègre, en dépassant les oppositions, que ce sont les
deux en même temps. MOUVEMENT DIALECTIQUE.

L’aliénation commence lorsque l’humain nie un état d’innocence originel et d’harmonie avec soi. On
pourrait aussi dire de non-division de soi-même. Comme les humains ont créé cet extérieur en
absolutisant leurs qualités, ils se trouvent privés, (aliénés) d’une partie d’eux même. Pour Feuerbach,
cette état doit être dépassé dialectiquement par la critique de la religion et par la reconnaissance
de ce processus d’aliénation, mais, comme dans la dialectique hégélienne, avec du coup, un niveau
de conscience supérieur, puis qu’il intègre une dimension absolue.

La réflexion de Feuerbach indique donc un double mouvement, d’abord religieux dans lequel l’homme
projette ses caractéristiques en les absolutisant sur une entité externe à lui : « Dieu », puis la
conscience humaine s'éveille et l'homme va chercher à récupérer les valeurs qu'il a données à « Dieu ».
L'homme se réapproprie son essence en comprenant que le rapport entre lui et « Dieu » n'est rien
d'autre qu'une projection. Chacun comprend qu'il doit réaliser à son niveau les buts et les valeurs qu’il
avait d’abord projetés puis reçu comme des commandements extérieurs.

Pour Feuerbach, la sortie de l’aliénation est possible à partir de la critique de la religion. Pour Marx,
au contraire, cette aliénation religieuse ne peut pas être levée par l’argumentation logique,
surtout parce qu’elle n’est qu’une manifestation d’une aliénation plus profonde qui est
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Nolane Palmeri / 1 APS G7 Synthèse (2023-2024)

l’aliénation politique, sociale, et plus fondamentalement encore, l’aliénation économique. D’où la


réflexion qu’il va mener sur le capital, sur les rapports entre infrastructure et superstructure.

Quelle est l’aliénation la plus importante pour Marx ? Le mode de production capitaliste :

— Les hommes doivent travailler pour vivre (pas les animaux : ils chassent, mais ne travaillent
pas)  Aliénation : l’homme n’est pas libre de son temps vu qu’il le vend à un capitaliste ;
— Le travail crée une plus-value.

Ces deux faits entraient une relation dialectique entre l’homme et la nature et cette relation dialectique
est ce que l’on va voir à l’œuvre dans l’histoire humaine décrite de ce point de vue matérialiste :

— La nature est transformée par le travail humain, mais les humains sont aussi transformé par le
produit de leur travail (penser à la révolution numérique). Il y a une séparation de plus en plus
profonde entre la nature et l’homme mais aussi entre les hommes : capitalistes et prolétaires ;
— Il y a aussi une division entre les hommes et leurs productions et les objets créent des besoins
chez les humains qui les asservissent. Les êtres humains ne sont plus libres, ils sont aliénés à
un mode de production capitaliste. Les capitalistes sont soumis à la loi de la concurrence, et
les prolétaires sont soumis aux capital mais aussi aux lois du marché. L’homme n’est plus le
départ de son sa détermination, il est déterminé et donc aliéné aux mode de production ;
— Toutes ces divisions sont autant d’aliénations et donc des formes d’existence qui sont
dégradées, qui ont perdu leur noblesse qui tient dans sa conscience, sa liberté, sa créativité.
 Pour sortir de l’aliénation, il faut passer par la révolution.

3. Le matérialisme dialectique : La sortie de l’aliénation ( La révolution) :

Marx a le projet historique (comme Hegel : du début à la fin de l’histoire) d’arriver à décrire le
mouvement dialectique matérialiste. La lecture de Marx est dialectique :

— Le communisme primitif (une société sans classe, sans division du travail, sans propriété) est
la thèse ;
— L’aliénation capitaliste est l’antithèse ;
— La synthèse doit passer par une révolution et pouvoir déboucher sur un état social qui
ressemblerait au communisme primitif, mais qui serait néanmoins industriel sans la dimension
d’aliénation.  Transformation radicale de l’opposition entre la thèse et l’antithèse, pas
simplement une continuité (révolution !).

Cette synthèse, elle va s’accomplir politiquement dans une action révolutionnaire (révolution
prolétarienne) qui ne va pas mettre simplement le prolétariat au pouvoir mais va simplement
abolir la lutte des classes par la réappropriation des moyens de production. En devenant à
nouveau maître de leur outil de production les prolétaires retrouvent leur humanité perdue, ils brisent
l’aliénation par le travail salarié. Ils redeviennent libres, conscient et créateur.

4. Une conception matérialiste de l’histoire :

En 1843, Marx est à Paris et il y rencontre Friedrich Engels avec qui il développe une amitié qui
durera toute la vie. C’est à travers l’expérience de Engels qu’il prend connaissance de la condition
ouvrière en Angleterre, ainsi que des théories économiques des Britanniques. Ils rédigent, en 1845-
1846, « L'Idéologie allemande ». C’est dans ce texte qu’ils développent une conception de l’histoire
qu’ils vont nommer matérialisme historique ou « conception matérialiste de l'histoire » opposé à
conception « idéaliste » de l’histoire (Hegel).

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Nolane Palmeri / 1 APS G7 Synthèse (2023-2024)

Les événements historiques sont déterminés non pas par des idées mais par des rapports sociaux
(plus particulièrement les liens entre classes sociales) et par l'impact de l'évolution des moyens de
production sur les mentalités. Cette conception de l’histoire est matérialiste au sens qu’elle
dépend des conditions matérielles et qu’elle implique le quotidien de l’homme dans sa
matérialité (dans un sens un peu différent, donc, du matérialisme antique).

Ils identifient au cours de l'histoire trois modes de production : l'esclavagisme, le féodalisme et le


capitalisme. L'évolution des moyens de production change les conditions économiques et amène
au pouvoir de nouvelles classes sociales qui, à leur tour, modifient les modes de production, etc.

Si l’on considère le développement de l’humanité, on peut dire que l’histoire humaine commence
lorsque l’humain s’affranchit de sa nature animale et devient précisément un humain. La grande
originalité de Marx et Engels est d’avoir pris la question du travail comme marqueur de cette
anthropogénèse. Mais, après avoir lu la dialectique du maître et de l’esclave, cela peut paraître moins
étonnant. C’est par la maîtrise de la nature par le travail et par l’outil que l’esclave accède à une
reconnaissance anthropogène.

On pourrait faire une lecture de l’histoire à partir de la question de la propriété. Curieuse notion que
celle-là ! En effet nous pouvons parfaitement imaginer que pour le chasseur-cueilleur (avant l’histoire
donc), il n’y a pas de nécessité à définir une propriété.

1) L’agriculture et la sédentarisation vont changer les rapports entre les hommes du fait
nécessaire de la propriété (mon champs, mes cultures , mes animaux, etc.).  Préhistoire ! pas
encore l’Histoire car ça se passe avant l’écriture, et avec ça la sédentarisation et donc la notion
de propriété (!!).
2) Dans l’antiquité, l’opposition de classe repose sur la question de la propriété des esclaves. Ce
que l’on possède, ce sont des êtres humains. Le régime de production est basé sur l’esclavage.
3) Au Moyen-Âge, l’opposition de classe repose sur la propriété de la terre. Les seigneurs
possèdent la terre que les serfs travaillent. Le régime de production de la féodalité est le
servage.
4) Dans un monde capitaliste, l’opposition de classe repose sur la propriété des moyens de
production. Le capitaliste possède l’outil et le prolétaire travaille contre un salaire. Le régime
de production du capitalisme est le salariat.

C’est la propriété qui créé une différence de classe.

On peut détailler l’analyse de ces différents moments de l’histoire :

La période dite du communisme primitif, la préhistoire et le mode de vie des chasseurs-cueilleurs, le


travail se fait en commun, ce qui conduit à la propriété commune des moyens de production et des
fruits de la production. Il n'y a donc pas de classes sociales. Et s’il n’y a pas de classes sociales, il n’y
a pas non plus de conflit de classes et donc pas d’histoire à proprement parler pour un marxiste.

L'Antiquité, ou « régime de l'esclavage », sous laquelle se forme une classe de maîtres. Cela est dû à la
sédentarisation et à l’appropriation de la terre et de ses ressources : l’agriculture et élevage,
métallurgie et céramique, commerce, et la division du travail permet l'accumulation de richesse aux
mains de certaines personnes et donc l'apparition d'une classe sociale de propriétaires. Ceux-ci
deviennent propriétaires de la principale force de production, les hommes, sous la forme de
l'esclavage.

Le Moyen Âge, ou « régime féodal ». Le progrès technique exige plus d'intelligence et de motivation
de la part du travailleur, ce qui conduit le seigneur féodal, à lui accorder plus d'autonomie. Le serf a en
effet plus d’autonomie que l’esclave de l’antiquité. Sous l'économie féodale, une classe aristocratique
propriétaire des terres exploite une masse de producteurs isolés et attachés au sol. Ce qui fait évoluer
l’histoire est à la fois la question de la lutte des classes mais aussi l’histoire des progrès techniques.

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Nolane Palmeri / 1 APS G7 Synthèse (2023-2024)

Ces progrès techniques vont créer une révolution industrielle. Et cette révolution va bouleverser
également les rapports de pouvoir entre les classes. Les révolutions bourgeoises libérales (telle la
Révolution française de 1789) vont accomplir cette libération juridique (formelle). Les propriétaires
vont abandonner la propriété sur les hommes pour conserver celle sur les forces productives : les
machines. Par conséquent, le lien de subordination économique des travailleurs exigent des
travailleurs à la fois cultivés et libres pour comprendre et piloter efficacement les machines. C'est le
« régime capitaliste ».

LE TRAVAIL, LA RÉVOLUTION, L’IMPLICITE

1. Le capital et la plus-value :

La valeur d’usage  c’est la valeur des biens produits par l’ouvrier. La valeur d’échange  c’est le
salaire de l’ouvrier. La différence entre la valeur d’usage et la valeur d’échange constitue la plus-
value. Le capital est un mode de production qui a pour but la création et l’accroissement du capital.

« Le travailleur ou la travailleuse obtient un salaire ; le capitaliste obtient la chose qu’il ou elle a


fabriquée pendant son temps de travail. Si la valeur totale de ce que le travailleur ou la travailleuse a
fabriqué excède la valeur de son salaire, le but du capitalisme a été atteint. Le capitaliste récupère le
coût du salaire, plus un incrément – la plus-value. Si cela se produit, c’est que le salaire est
déterminé non par la valeur de ce que les travailleurs ont fabriqué, mais par la valeur de ce qui est
nécessaire pour qu’ils ou elles puissent continuer – pour se reproduire eux-mêmes au jour le jour et
pour reproduire l’ensemble de la force de travail d’une génération à l’autre. Ainsi, la plus-value est
la différence entre ce que la classe laborieuse produit en bloc et la part de ce total qui est recyclée
pour entretenir la classe laborieuse. » (p28) in Rubin Gayle « Le marché aux femmes » in Surveiller
et jouir. Anthropologie politique du sexe, Paris, Epel, 2010

« Le salarié vend sa force de travail au propriétaire de la terre, des usines, des instruments de
production. L'ouvrier emploie une partie de la journée de travail à couvrir les frais de son entretien
et de celui de sa famille (le salaire) ; l'autre partie, à travailler gratuitement, en créant pour le
capitaliste la « plus-value », source de profit, source de richesse pour la classe capitaliste. »
Vladimir Ilitch Lénine, Œuvres choisies, Union of Soviet Socialist Republics, (p.66)

Tout ce qui est nécessaire à la reproduction (de la force de travail ou de génération) nécessite du
travail.

Il y a donc deux formes de travail.

« Un travail supplémentaire doit être accompli sur ces choses [nourriture, vêtements, logement,
combustible, …] avant qu’elles puissent être converties en être humain . La nourriture doit être
cuisinée , les vêtements nettoyés, les lits faits, le bois coupé, etc. Le travail domestique est donc un
élément clef dans le processus de reproduction du travailleur, sur lequel est prise la plus-value.
Étant donné que ce sont habituellement les femmes qui accomplissent le travail domestique, on a
fait remarquer que c’est à travers la reproduction de la force de travail que les femmes sont
connectées à la plus-value, condition sine qua non du capitalisme. » p. 29. Rubin Gayle (ibidem)

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Nolane Palmeri / 1 APS G7 Synthèse (2023-2024)

Les forces productives (les travailleurs associés aux moyens de production) sont les premiers acteurs
de la production. Dans une société donnée, les forces productives tendent à croître sur le long terme
Ces forces productives se déploient au sein de rapports de production donnés (esclavagisme,
servage...).

Un mode de production est un ensemble de rapports de production parce que travailler ensemble
génère non seulement des produits mais aussi des rapports sociaux. Il faut y adjoindre une
superstructure correspondante, c’est-à-dire un ensemble de représentations et d’institutions. Ces
rapports sociaux et ces superstructures vont se reproduire de manière stable. Cela implique qu’une
transformation possible n’est pensable qu’en terme de révolution

La stabilité des modes de production s’atteste dans la pérennité des mode de production du
communisme primitif, d’esclavagisme, du féodalisme et du capitalisme.

L’infrastructure désigne ce qui est relatif à la production :

— Les conditions de production : climat, ressources naturelles, etc. ;


— Les forces productives : outils, machines, etc. ;
— Les rapports de production : classes sociales, domination, aliénation, salariat, etc.
 = L’infrastructure.

L'infrastructure permet et produit la superstructure (ou Überbau : « édifice »). La superstructure


désigne l'ensemble des idées d'une société, c'est-à-dire ses productions non matérielles :

1) En premier, les formes politiques et juridiques, c’est-à-dire l’État ;


2) En deuxième lieu, les représentations intellectuelles et collectives : la religion, la philosophie,
l’art ;
3) Et troisièmement, la conscience de soi. La conscience individuelle est, pour Marx, la somme
des illusions qu’on se fait sur soi-même, car elle est pur produit de la société, née du travail.
 = La superstructure.

Selon Marx et Engels, le développement industriel (infrastructure) conditionne les mentalités


bien plus que tous les livres de philosophie réunis (superstructure).

2. Concept central : la lutte des classes :

Pour Marx, le capitalisme conduit à des contradictions qui doivent se résoudre dans la révolution
et l’avènement d’une société communiste sur base industrielle mais sans classe, ce qui suppose
l’appropriation par le prolétariat des moyens de production.

Les contradictions du capitalisme sont :

— Concentration des richesses sur une classe de la société et misère pour l'autre (phénomène de
paupérisation) ;
— Accroissement continu de la rentabilité par le progrès technique ;
— Surpopulation de travailleurs, engendrant le chômage ;
— Augmentation de la production sans augmentation de la consommation provoquant des crises
cycliques de surproduction.

La lutte des classes est le moteur de l’histoire, et l’avènement du « grand soir » est l’accession du
prolétariat à la propriété des moyens de production, c’est-à-dire à l’abolition de la propriété et
l’abolition de l’histoire par le fait même de l’abolition des classes et du coup de la lutte des classes.

On sait que l’histoire n’a pas donné raison à Marx.

3. 1917 – Octobre rouge :

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Nolane Palmeri / 1 APS G7 Synthèse (2023-2024)

Révolution de 1905, fin du féodalisme tsariste, réforme agraire, Douma.

Révolution de février 1917, destitution de Nicolas II, instauration des soviets, et période de transition,
création des partis politiques et du bolchevisme avec Lénine.

Révolution d’octobre 1917, arrivée au pouvoir du parti bolchevique et Lénine à sa tête.


Collectivisation des terres, collectivisation des outils de production et pouvoir au soviets. Lénine est
internationaliste, et pense d’abord instaurer la dictature du prolétariat afin d’éviter les contre-
révolutions.

Après la mort de Lénine en 1924, Staline arrive au pouvoir. Doctrine du « socialisme en un seul
pays ». Culte de la personnalité, contrôle de la population, contrôle de la production ( plans
quinquennaux ), bureaucratisation, Goulag, stakhanovisme, propagande.

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Nolane Palmeri / 1 APS G7 Synthèse (2023-2024)

LE 20 È M E SIÈCLE

FREUD, LA NAISSANCE DE LA PSYCHANALYSE

Définition de la psychanalyse par Freud en 1923 pour un article d’encyclopédie :

« Psychanalyse est le nom :

— D'un procédé pour l'investigation de processus animiques (« psychologiques), qui sont à peine
accessible autrement  Processus ou méthode de recherche ;
— D'une méthode de traitement des troubles névrotiques, qui se fonde sur cette investigation 
Effets thérapeutiques ;
— D'une série de vues psychologiques, acquises par cette voie, qui croissent progressivement
pour se rejoindre en une discipline scientifique nouvelle. »

1. Sigmund Freud :

06 mai Naissance à Freiberg (en Moravie) actuellement Pribor.


1856

ENFANCE 1859 Crise du commerce de la laine et déménagement à Vienne.

Configuration familiale atypique. Adolescent romantique qui rêve d’être un


héros, un conquérant. Ses héros : Goethe, Darwin, Hannibal.

1873 Il entre à la faculté de médecine de Vienne.

Il travaille comme étudiant au laboratoire de psychologie marine à Trieste


(Italie) avec Ernst Wilhem von Brücke – rencontre J. Breuer. Il travaille sur
1876 deux choses : sur le sexe des lamproies et sur la neurologie. Il va faire des
découvertes techniques en laboratoire, il va trouver une manière de
FORMATION contraster les découpes au microscope.

1881 Docteur en médecine.

Jeune médecin dans le service de « neuro » psychiatrie. Théodore


1882
Meynert est le chef de la « neuro » psychiatre.

1880 – Joseph Breuer réalise le « traitement » de Anna O.


1882

CARRIÈRE ET Travaux sur la coca (propriétés anesthésiantes) en collaboration avec Carl


1884 –
NAISSANCE DE Koller. Freud ne sera pas cité dans l’article sur cette découverte, car Koller
1885
LA va publier l’article à l’insu de Freud.
PSYCHANALYSE
1884 Méthode de coloration des coupes anatomiques au chlorure d’or.

Oct. Paris – Jean Martin Charcot

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Nolane Palmeri / 1 APS G7 Synthèse (2023-2024)

La question de l’hystérie, de lésion fonctionnelle et du trauma.

Ce que Freud apprend de Charcot :

— « La théorie c’est bon, mais cela n’empêche pas d’exister ». Il


donne la priorité à ce qui se donne à voir ou à entendre. Il apprend à
faire passer les faits cliniques avant la théorie
— L’hystérie peut également être masculine
— Étiologie traumatique de l’hystérie. Le traumatisme reste enkysté
1885 – dans le psychisme et se révèle pathogène. Le souvenir du
fev. traumatisme reste inconnu de la conscience et ce n’est que sous
1886 hypnose que l’on peut y avoir accès.
— Conception d’un appareil psychique à deux étages. Existence d’un
territoire psychique déterminant en dehors de la conscience.

 Anna O. Elle s’est soignée de l’hystérie. Freud est le lien entre


Breuer (qui n’a pas soignée lui-même Anna O.) et Charcot (qui ne
soigne pas l’hystérie). Il va prendre ce que Breuer a fait et ce qu’il a
appris de Charcot et assembler le tout et en faire une première
ébauche de la psychanalyse.

Fév. Rencontre Fliess (il veut mathématiser la biologie : erreur !) à Berlin (Freud
1886 – est admiratif de Fliess), ouverture de son cabinet privé à Pâques, 14 sept
sept. 1886 mariage avec Martha.
1886
CARRIÈRE ET
NAISSANCE DE
LA 1888 Traduit « De la suggestion …. ».
PSYCHANALYSE
1889 Nancy : Bernheim – Liébeault (Suggestion).

1892 Traitement de Elisabeth von R. Le refoulement.

1895 « Études sur l’hystérie » avec Breuer « Anna O. » et Freud va ajouter


d’autres cas.

Le traitement de Anna O. est le récit d’une méthode de traitement inventé


au chevet de la malade qui consiste à lui faire raconter les évènements
« traumatisants ». La disparition des symptômes est lié au fait de raconter
l’évènement « premier » (traumatisme). Méthode cathartique.

Analyse complète d’un rêve.

Théorie de la séduction (appelée Neurotica) = étiologie sexuelle des


névroses : les personnes névrosées auraient subies un traumatisme sexuel
(abus, inceste, attouchements, etc.). Il est convaincu que tous les névrosés
ont subi un traumatisme sexuel.  Il va découvrir qu’en réalité, il y a bien
une étiologie des névroses, mais que c’est un peu plus compliqué que ça :
en réalité, les traumatismes en question ne sont peut-être pas des
évènements vécus.  Fantasmes  Œdipe.

 Avec Charcot, Freud a une théorie de l’hystérie. Corrige avec


Fliess.
 Avec Breuer, Freud a une thérapeutique de l’hystérie. Corrige Avec

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Nolane Palmeri / 1 APS G7 Synthèse (2023-2024)

Breuer.

Décès de son père. Première utilisation des mots « psychanalyse » et


1896
« métapsychologie ».

Lettre à Fliess : « Je ne crois plus à ma neurotica,… » car ça ne fonctionne


pas dans tous les cas, car il y a des choses qui structurent l’esprit humain.
 Complexe d’Œdipe : complexe de représentation universel : tout ce que
les enfants éprouvent face à la question de la différence des génération, à la
question de la différence des sexes. C’est à la fois le complexe qui structure
21 sept. l’interdit de l’inceste, mais qui explicite aussi que s’il y a un interdit, c’est
1897 qu’au départ il y a un désir. On interdirait pas des choses que personnes ne
désirent.  Désir pour la mère + Meurtre du père.

Il passe de Neurotica à Œdipe, car Neurotica est une impasse : les faits
cliniques s’opposent à lui, démentent sa théorie. Tous les névrosés n’ont pas
été abusés.

Il collectionne les rêves, les lapsus, les actes manqués, les oublis, les mots
1898
d’esprit.

Naissance de la psychanalyse presque officielle avec la publication de


« L’interprétation du rêve ». Pourquoi on rêve de ce dont on rêve ? C’est
quelque chose qui a potentiellement du sens. Nos rêves parleraient de notre
vie.

Le rêve va devenir un vrai modèle de ce qu’est l’appareil psychique. Le


rêve permet de comprendre qu’il y a une zone cachée qui n’appartient pas à
la conscience et comment elle fonctionne. Modèle :
1900
On ne sait pas de quoi on va rêver en s’endormant. On commence à rêver et
on est là dans l’inconscient. Quand on se réveille, on a le texte du rêve : on
sait de quoi on a rêvé. On peut alors l’interpréter comme on veut, mais ce
n’est pas la méthode Freud. Freud va utiliser l’associationnisme (une chose
entraine une autre) : ce que nous livre le texte du rêve, c’est un ensemble de
briques mais désassemblées : on prend chaque élément du rêve qui est
significatif pour nous et puis on laisse vagabonder notre esprit. En faisant ce
travail, on trouve un autre texte (qui n’est pas celui du rêve).

« Psychopathologie de la vie quotidienne ».

1901 Il devient professeur à l’université de Vienne (neurologie).

Rupture avec Fliess.

« Trois essais sur la théorie sexuelle ».

1905 « Le mot d’esprit et sa relation avec l’inconscient ».

« Fragments d’une analyse d’hystérie (Dora) ».

CARRIÈRE ET 1906 Rencontre Jung, et avec l’hospitalisation, la psychiatrie lourde, asiles.


NAISSANCE DE

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Nolane Palmeri / 1 APS G7 Synthèse (2023-2024)

« Le petit Hans » (Phobie).

« L’homme aux rats » (Névrose obsessionnelle).

USA Clark University – « Cinq leçons sur la psychanalyse ».

1910 Fondation de l’IPA.

1911 Rupture avec Adler, « Le président Schreber » (Paranoïa).

1913 Rupture avec Jung, « Totem et Tabou ».

1915 Tentative d’écrire une « Métapsychologie ».

« L’homme aux loups » (névrose infantile).

LA
PSYCHANALYSE

1918

Une topique = « lieu » / une représentation spacialisée de l’appareil psychique.  Se représenter le


fonctionnement psychique comme étant l’articulation de ce qu’il se passe en des lieux différents. Ce qu’il se
passe dans le conscient n’a pas les mêmes propriétés, n’est pas appréhendable de la même manière que ce
qu’il se passe dans le préconscient et dans l’inconscient. C’est un modèle de l’appareil psychique, ces lieux
ne sont pas vraiment dans le cerveau. C’est une modélisation de le vie psychique, composée de 3 « régions »
(pas localisables).

Bilan de la première topique :

— Inconscient / Préconscient / Conscient ;


— Les formations de l’inconscient ;
— La métapsychologie (point de synthèse) ;

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Nolane Palmeri / 1 APS G7 Synthèse (2023-2024)

— Les grands « cas » ;


— Diffusion de la pensée ;
— Dissidences (Adler et Jung).

On est gouverné par la recherche du plaisir.  Sa pensée sur ça va changer avec la Première Guerre
mondiale : Comment peut-on avoir envie de ça, d’aller à la guerre ?  Question de la mort  Pulsion de
vie, et non plus seulement un désir auto-conservateur et sexuel (comme dans la première topique). Il n’y pas
que le principe de plaisir !

Mort de Sophie.
1920
« Au-delà du principe de plaisir ». Introduction à la deuxième topique.

1921 « Psychologie collective et analyse du moi ».

« Le moi et le ça ». Lieu du moi et lieu du ça.

Diagnostic du cancer à la mâchoire.

— Les névroses traumatiques, la répétition ;


— Un jeu enfantin, comme celui de la bobine, manifeste également
1923 qu’il y a une répétition qui ne se règle visiblement pas sur le
« principe de plaisir » ;
— « réaction thérapeutique négative » ;
— La dimension d'autodestruction dans la mélancolie qui fait
reconnaître à Freud le caractère originaire du masochisme sur le
sadisme.

1926 « Inhibition, symptômes, angoisse », une nouvelle théorie de l’angoisse.

LE TOURNANT 1927 « L’avenir d’une illusion », un écrit sur la religion.


DES ANNÉES 20 –
SECONDE 1929 « Malaise dans la civilisation ».
TOPIQUE

1930 « Décès de sa mère, Amalia.

1936 Récidive du cancer.

1938 S’installe à Londres. Il écrit « abrégé de psychanalyse ».

23 sept. Décès.
1939

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Nolane Palmeri / 1 APS G7 Synthèse (2023-2024)

Bilan de la seconde topique :

— La présence de la mort ;
— Ça /moi/surmoi ;
— Formations du moi et formations culturelles ;
— Rapport individuel/collectif ;
— Nouveaux disciples.

LE COMPORTEMENTALISME

1. La psychologie américaine :

William James (1842 – 1910) :

Il est professeur à Harvard. Ce n’est pas un comportementaliste, c’est un personnage de transition. Il


est un des représentant de cette psychologie américaine qui a encore des racines dans a pensée
introspective de la recherche par introspection qui était liée à Wundt.

Il est profondément déprimé pendant son adolescence, il sort de sa dépression après la lecture à 28 ans
de Renouvier et sa théorie du libre arbitre. Fondateur de la philosophie pragmatique avec Ch.S.
Pierce : « Les idées ne sont pas vraies ou
fausses. Elles sont ou non utiles. »
(question de l’utilitarisme, très présente
chez les anglosaxons). C’est une idée
darwinienne et fonctionnelle de la
connaissance  Cela va donner le
fonctionnalisme (selon leur fonction, on
détermine si quelque chose est intéressante
ou pas).

Il a une conception de la psychologie


semblable à celle de Wundt (même modèle de pensées). Il fonde à Cambridge le premier laboratoire
de psychologie en 1875 (pas une dimension expérimentale, mais plus des études, c’est pour ça qu’on
ne le retient pas comme le premier laboratoire de psychologie). Il publie en 1891 « Principes de
psychologie », qui sera le manuel de psychologie de référence pendant un certain temps. Sa
conception de la psychologie dépasse les strictes données expérimentales et il verse dans de
nombreuses considérations philosophiques.

Avec Lange, physiologiste danois, il pense que c’est l’activation des manifestations
physiologiques de l’émotion qui crée l’émotion et non l’inverse. Exemple : On a une émotion de
joie et donc on rit (la conséquence, c’est l’activation physiologique). Il va monter, qu’en réalité, les
choses peuvent parfaitement s’inverser. On peut donner à des personnes des produits qui vont donner
des sensations qui sont les mêmes sensations physiques mais on les créé artificiellement que les
sensations qu’on éprouve quand on a peur ou qu’on est angoissés. Les personnes vont dire alors qu’ils
sont angoissés et ils vont développer une véritable crise d’angoisse, alors qu’à la base, c’est purement
chimique. Exemple : yoga du rire (on force une sensation physique et on obtient une émotion de joie).

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Nolane Palmeri / 1 APS G7 Synthèse (2023-2024)

Il est un fondateur de la psychologie de la religion.

Il se situe dans la continuation et en rupture avec la psychologie scientifique et expérimentale de


Wundt.

Granville Stanley Hall (1844 – 1924) :

Élève de Wundt et de William James. Il fonde à l’Université J. Hopkins, Baltimore, le premier


laboratoire de psychologie expérimentale aux USA. Il fonde la première revue de psychologie aux
USA ; « American Journal of Psychology ». Il fonde également l’association américaine de
psychologie (APA). C’est le fondateur de la Clark University.

Edward L. Thorndike (1874 – 1949) :

Élève de William James et de James McKeen Cattell à Columbia. Il formule les lois de
l’apprentissage, surtout :

 La loi de l’effet. Si un comportement est suivi de conséquences bénéfiques, il aura tendance à


se reproduire.  Association.
 C’est l’équivalent dans le champ animal de la pensée de Skinner. C’est la base du
conditionnement opérant de Skinner. Il trouve ça avant le conditionnement de Skinner.
 Il postule que le hasard est pour beaucoup dans les comportements « intelligent » des
animaux.
 Chat qui tente d’ouvrir la boîte.

2. Les précurseurs :

Herman Ebbinghaus (1850 – 1909) :

— Il publie en 1885 « Sur la mémoire. Recherche de psychologie expérimentale », Il mesure


notamment, au travers de diverses épreuves, les temps de mémorisations, les capacités
maximales de mémorisation, les effets de l’oubli, etc. ;
— Il a déclaré en 1902: « la psychologie a un long passé mais seulement une courte histoire ».

Francis Galton (1822 – 1911) :

— Il est le cousin de Darwin. Il s’est illustré sinistrement en devenant le théoricien de


l’eugénisme. On le considère comme le père de la psychologie différentielle, car il travaillait
avec la comparaison statistique de groupes d’individus et qu’il calculait les coefficients de
corrélation.

Les recherches sur l’intelligence :

Le test de Alfred Binet (1857 – 1911) et de Théodore Simon (1873 – 1961) est le premier test qui va
permettre d’établir l’âge mental (pas encore le QI !). C’est l’âge mental qui va permettre d’élaborer un
quotient. C’est William Stem (1871 – 1938) qui va formuler l’idée du quotient intellectuel, c’est-à-dire
un rapport entre l’âge mental et l’âge réel.

— Objet : C’est un processus complexe, ≠ de la sensation ;


— Méthode : On étudie les différences inter individuelles plutôt que les différences intra
individuelles  psychologie différentielle et utilisation de la statistique.

L’échelle métrique d’intelligence (Binet, 1905) consiste à observer les performances d’enfants à des
épreuves et à comparer ces performances à la moyenne de la classe d’âge. Notion d’âge mental.

L’intelligence est appréhendée par le comportement qu’elle permet.

On ne débat plus seulement de ce qu’est l’intelligence, on la mesure.

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Nolane Palmeri / 1 APS G7 Synthèse (2023-2024)

3. Ivan Pavlov (1849 – 1936) :

— Nobel de physiologie en 1904 ;


— Conditionnement ;
— Réflexe conditionnel (1897) ;
— Conception associationniste (principe des briques) et atomiste du fonctionnement psychique.
On peut associer des éléments qui ont
à priori n’ont rien avoir ensemble
(cloche/os). On peut créer ce lien
grâce au conditionnement (qui peut
s’éteindre avec le temps s’il n’est pas
maintenu).

4. Naissance du behaviorisme :

John Broadus Watson (1878 – 1958) :

Watson a étudié la psychologie animale. En 1903, il soutient une thèse brillante sur la question du
développement psychique des rats en rapport avec le développement de la myélinisation.

Par un concours de circonstances, il va hériter de la chaire de psychologie de J. Hopkins et la


direction de la « Psychological Review » fondée en 1894 par Baldwin et Cattell.

En 1913, Watson est invité par Cattell à l’université de Columbia, il va y prononcer un discours
intitulé : « La psychologie telle que le behavioriste la voit ». Ce discours est considéré comme l’acte
fondateur de la rupture behavioriste, bien qu’il ne connaisse pas encore les travaux de Pavlov sur le
conditionnement.

La positon de Watson est celle d’un antimentalisme radical.

Cet interdit de Watson entraîne une certaine méfiance pour les processus innés, et conduit à privilégier
les processus acquis, c’est-à-dire les processus d’apprentissage sur le modèle associationniste issu de
la philosophie du 18ème et 19ème siècle.

Watson dit qu’on ne doit pas faire de supposition de ce qu’il se passe dans la black box. On ne
s’occupe que du rapport entre le stimulus et la réponse (ce qui est observable). C’est ça être un
comportementaliste et c’est ça faire de la science.  Associationiste : on peut voir des comportements
(stimulus) et des réponses comportementales (réponses).

« La psychologie (…) est une branche purement objective et expérimentale des sciences naturelles.
Son but théorique est la prédiction et le contrôle du comportement. »  Idéal des sciences telles
que la biologie, la chimie et la physique.

En 1920, il publie un article avec une de ses étudiante, Rosalie Rayner, sur le conditionnement d’un
petit garçon de 11 mois qu’ils nomment Albert B. Le conditionnement consistait à « apprendre » à
l’enfant à être effrayé à la vue d’un rat blanc en tapant avec une barre pour faire du bruit. Il y a eu un

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Nolane Palmeri / 1 APS G7 Synthèse (2023-2024)

transfert d’apprentissage et une généralisation de la réaction de frayeur à d’autres animaux et même à


la barbe du père Noël.

Sa liaison avec Rosalie Rayner ayant été découverte par sa femme, il quitte l’université et travaille
comme publicitaire. Il continue à écrire et à enseigner la psychologie. Il publie plutôt dans des
magazines populaires.

Pourquoi Watson a connu un tel succès ?

1) La psychologie issue de Wundt et James ne permet pas d’aborder des comportements


complexes, ni de travailler avec les modèles
animaux ;
2) C’est un programme de recherche cohérent, qui
apparaît porteur d’avenir ;
3) Il y a des accents révolutionnaires dans les
propositions de Watson. Changer le monde.

Néanmoins, l’interdit est mis à mal. Le cognitivisme va


prendre naissance en luttant l’interdit watsonnien.

5. Le néo behaviorisme des années 30 :

Robert S. Woodworth (1869-1962) :

— S-O-R (stimulus – organisme – réponse) ;


— Importance de l’organisme.

Clark Hull (1884 – 1952) :

— « Système du comportement » (1952)  Philosophiquement unifier les résultats ;


— Échec qui incite à passer à autre chose. On peut pas en rester juste au comportement tel que
Watson le recommandait.

Edward Chace Tolman (1886 – 1959) :

— « Cartes cognitives » (expérience du labyrinthe avec les rats) ;


— Précurseur du cognitivisme.

6. Skinner (1904 – 1990), l’ultra comportementaliste :

 Technique du conditionnement opérant ;


 Logique associationniste : les
comportements complexes (et pas juste des
réflexes comme Pavlov) sont des
associations de comportements simples.
 On ne travaille plus sur les causes comme
avec Pavlov mais sur les conséquences.
 Le rat appuie sur un bouton et est
récompensé ou puni.  Renforcement négatif ou positif.
 Ce qui est appris peut aussi être désappris (phobies).

Il s’est intéressé aux applications psychiatriques (phobies) et pédagogiques du conditionnement


opérant. Il s’est intéressé également à l’application de sa théorie aux conditions de travail des ouvriers.

Il a toujours privilégié les renforcements positifs plutôt que les punitions.

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Nolane Palmeri / 1 APS G7 Synthèse (2023-2024)

Il a décrit une société utopique, une communauté imaginaire qui serait gouvernée et contrôlée par la
pratique du conditionnement opérant. Pour Skinner, cette société serait tout à fait idéale, il n’hésite pas
à intituler son essai utopique « Walden two ».

On peut considérer que la théorie de Skinner est une


forme de psychologie évolutionniste implicite.

LE COGNITIVISME

Le cognitivisme est résolument mentaliste, il est donc en rupture avec le behaviorisme de Watson. On
s’intéresse aux hypothèses sur la boîte noire.

La psychologie cognitive conçoit le processus


psychique comme l’exécution d’un programme. La
métaphore de l’ordinateur est omniprésente :
mémoires, calcul, programmes, hardware, software,
input-output, etc.

La psychologie cognitive est d’abord une théorie du


fonctionnement psychique. Elle s’allie avec les
pratiques comportementales pour devenir les
Thérapies Cognitivo-Comportementales (TCC).

On utilise plusieurs techniques :

— Conditionnement – déconditionnement (skinnérien), façonnage progressif de la réponse


souhaitée ;
— Apprentissage par imitation, modeling ;
— Expositions (connu depuis 1924, Mary Cover Jones) : principe d’habituation (on s’habitue à
une situation et elle devient moins stressante) ;
— Restructurations cognitives (phobies, fausses croyances, par exemple).

L’évolution de la psychologie cognitive va dans le sens du connexionnisme (connexion à différents


endroits du cerveau, comme un ordinateur) et tend à rejoindre la neuropsychologie, c’est-à-dire, à faire
se rejoindre les constructions théoriques psychologiques et leurs bases biologiques neuronales.

LA GESALT (PSYCHOLOGIE DE LA FORME)

De la Perception  à la Psychothérapie.

Courant remarquable parce qu’il prend le contre-pied de l’associationnisme et de l’atomisme mental


qui est le courant dominant.

Il est fondé par C. von Ehrenfelds : il publie en 1890 un article : « Sur les qualités gestaltiques ».

Thèse centrale : « Le tout n’est pas réductible à la somme des parties ». Cette thèse s’applique bien à
des ensembles sonores (on perçoit une musique différemment que la somme des notes) ou à des
formes géométriques.

Il y a deux école de gestalt en Allemagne. La première, dite école de Graz et l’école de Berlin (Kurt
Koffka, Wolfgang Köhler, Max Wertheimer  Fondateurs de la Gestalt). Ces deux écoles défendent
des positions assez semblables.

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Nolane Palmeri / 1 APS G7 Synthèse (2023-2024)

Quelles sont les lois de la perception gestaltique ?

— La loi de la bonne forme : On perçoit d’abord les formes simples, géométriques, symétriques,
fermées ;
— La loi de bonne continuité : On tend à interpréter des successions de points comme en
continuité et à combler les intervalles ;
— La loi de la proximité : Ce qui est proche est vu comme faisant partie du même ensemble ;
— La loi de similitude : On associe les éléments semblables pour en tirer une forme.

Motif de Gaetano Kanizsa (1955) :

— Pensée Holiste ;
— Le contexte est plus signifiant que le texte ;
— Comprendre, c’est prendre ensemble ;
— Ajouter quelques chose / retirer quelque chose ;
— Réflexion sur la perception.

Entre 1933 et 1938, les gestaltistes, opposé au régime nazi, émigrent aux USA. Parmi eux, se trouve
Kurt Lewin (1890-1947), qui va devenir le fondateur au MIT des recherches sur la dynamique de
groupe. Dans ce champ de recherche, on comprend également bien que le tout (le groupe et son
fonctionnement) est plus que la somme des parties (les individus qui
composent le groupe).

1. Gestalt thérapie :

L’association de techniques
différentes est souvent un progrès par rapport à un
fonctionnement en pensée unique. Mais la Gestalt
s’intéresse plus au processus unifiant et intégrateur
qu’aux techniques elles-mêmes.

La Gestalt (abréviation de Gestalt-thérapie), est une psychothérapie intégrée. L'individu est considéré
dans ses cinq dimensions principales, dans une approche holistique :

— Dimension somatique (le corps, le sexe) ;


— Dimension affective (le cœur, les émotions) ;
— Dimension rationnelle (la tête) ;
— Dimension sociale (les autres, la culture, la société) ;
— Dimension spirituelle (la métaphysique, l'homme, le sens de l'existence,
l'universel).

Dès qu'une action (psychique ou comportementale) est terminée, nous sommes disponibles pour une
action nouvelle : c'est la succession ininterrompue des Gestalts, en formation puis en achèvement, qui
constitue le continuum de la conscience et du sentiment de réalité.

La situation peut demeurer inachevée et constituer un élément préconscient de pression interne.

Responsabilisation :

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Nolane Palmeri / 1 APS G7 Synthèse (2023-2024)

Chacun est responsable de soi et de sa thérapie, qui vise à l'autonomie de sa conduite et de ses
décisions. La Gestalt n’est pas maternante mais confrontante. Le « client » n'est pas un patient passif
qui subit un traitement médical, ou une méthode ésotérique pour lui, mais un partenaire, voire un
cothérapeute actif.

LA PSYCHOLOGIE SYSTÈMIQUE

Étude des systèmes sociaux (famille : interactions entre différents individus qui
forme une unité qui fonctionne de manière systémique).

Caractéristiques :

— L’information est plus importante que l’énergie (comment transite l’information, par où) 
Dans une famille par exemple, comment la famille communique ;
— Les éléments d’un système sont en interactions les uns avec les autres ;
— Ces interactions ne sont pas linéaires et ne sont pas entièrement définies par la relation cause-
effet. Il existe des « boucles de
rétroaction », des « feed-back », qui
permettent un ajustement régulé ;
— De ce fait le système a une certaine
capacité auto organisatrice ;
— Un système a une tendance à la stabilité,
donc une certaine résistance aux
changements. Il recherche l’homéostasie,
un équilibre ;
— Dans un système, la définition d’un composant dépend de la place et des rapports qu’il a avec
l’ensemble des composants du système (il n’y pas de « papa » sans « enfants »). C’est la
définition d’une structure ;
— Tout ça repose sur la cybernétique. La systémique trouve des racines dans l’informatique.
1. La cybernétique :

La cybernétique vient du mot grec κῠβερνήτης (kubernêtês) « pilote, gouverneur ». Elle est la science
du contrôle des systèmes, vivants ou non-vivants,
fondée en 1948 par le mathématicien américain
Norbert Wiener.

Le concept fondamental de la cybernétique est la


boucle de rétroaction dans le traitement de
l’information dans un but de régulation. Il y a un
variateur qui peut augmenter ou diminuer les
entrées. Les entrées provoquent un effet de
cause/effet : j’ouvre donc j’ai plus, je ferme donc
j’ai moins  Relation de pure causalité.

Dans un certain nombre de systèmes, on peut mettre en évidence la boucle de rétroaction qui
vient rétroagir : une fois que les effets ont été donnés, il a un recalcul et ces effets viennent influencer
le variateur qui augmente ou diminue l’entrée ou la sortie de manière
à avoir un flux lisse et constant.  Homéostasie / équilibre qui se
retrouve.

— Le régulateur à boule ;
— Le système de guidage radar d’une batterie anti aérienne ;
— La régulation thermostatique ;
— Le nombre de renards au Canada ;
— Une crise boursière.

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Nolane Palmeri / 1 APS G7 Synthèse (2023-2024)

2. L’école de Palo-Alto :
2.1. Gregory Bateson (1904 – 1980) :

Il a une formation d’anthropologue. Il va étudier la cérémonie du « Naven » chez les Iatmul en


Nouvelle Guinée, et publie un livre « La cérémonie du naven » (1936). Bateson montre comment
certaines parties du rite ont une fonction de différenciation, de stabilité, de réponse symétrique ou
complémentaire.

Un livre également important est « Balinese characters : a photography analysis » (1942). Il étudie le
comportement non verbal à l’aide de photos. Il produire le concept de schismogenèse = double
contrainte.

Schizmogenèse symétrique et complémentaire 

On peut se demander ce qu’un anthropologue peut avoir à dire à un cybernéticien comme


Norbert Wiener ?

A partir de 1942, Bateson participe à une série de réunions interdisciplinaires : les conférences Macy,
où il découvre les principes de la démarche systémique et la notion de feedback négatif : c’est une
révélation : « … en écrivant la cérémonie du Naven, j’étais arrivé au seuil de ce qui plus tard allait
devenir la cybernétique : ce qui me manquait pour le franchir était le concept de feedback négatif, base
de l’autorégulation. ». Il y rencontre Wiener, le futur fondateur de la cybernétique : mariage de la
mécanique et de la biologie.

L’homme ne peut se réduire à un simple transformateur d’énergie, il est capable de traiter les
informations qu’il reçoit en permanence de son environnement dans de nombreuses boucles de
rétroactions qui ont pour but de préserver un équilibre / une homéostasie.

Le phénomène de la communication, c’est à dire la façon


dont les informations sont décodées, structurées,
organisées par les individus à travers leurs contacts avec
l’environnement devient l’objet de ses recherches.

Il découvre aussi qu’il existe des niveaux d’abstraction


différents : si ces niveaux sont mélangés cela peut provoquer
des situations paradoxales. S’intéressant à la théorie des types
logiques de Russel et Whitehead, il fait l’hypothèse que dans
la communication entre individus, le même type de mélange
peut se produire et engendrer des paradoxes dont il se propose
d’étudier les effets sur le comportement des individus qui y sont soumis.

Exemple : Il avait observé une séquence comportementale étrange chez une mère balinaise qui par
son comportement verbal invitait son enfant à venir la rejoindre mais qui le repoussait du geste dès
que l’enfant approchait.

A la fin des années 40, il vient à San Francisco et travaille avec le psychiatre Jurgen Ruesch. Avec ses
concepts de cybernétique, il s’attaque d’abord aux aspects ignorés du langage verbal et non verbal, ce
qui permet d’entrevoir un nouvel abord de la maladie mentale. Mais le discours de Bateson est aux
antipodes du jargon psychiatrique de l’époque : aux psychiatres qui parlent de pulsions, de
traumatismes, de refoulement… il répond paradoxes, niveaux logiques, cybernétique…

En 1952, il obtient un budget de recherche de la fondation Rockfeller pour étudier le rôle des
paradoxes de l'abstraction dans la communication. Il constitue une équipe avec John Weackland, Jay
Haley, et William Fry qui sera remplacé peu de temps après par Donald Don Jackson

Ils vont alors travailler au Veterans Administration Hospital de Palo-Alto où ils vont s'intéresser à la
manière dont les schizophrènes communiquent avec leur entourage et surtout avec leurs familles. Mais
l’objet de leurs recherches est bien la communication et pas la schizophrénie. Il mène ses recherches

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aussi bien dans le champ de l’éthologie avec des loutres : comment font-elles pour reconnaître la
différence entre un vrai combat et un simulacre de combat, pour faire passer la métacommunication : «
ceci est un jeu » ?

C’est ainsi qu’il va mettre en évidence un phénomène particulier lié à certaines formes de
communications : la double contrainte (double bind) (1956). ( c’est une manière plus complète et plus
précise de parler de des phénomènes de schizmogenèse).

La théorie de la double contrainte (1956) propose une explication de la schizophrénie comme étant un
trouble de la communication au sein de la famille. Pour la première fois, on tient une explication de la
genèse de la schizophrénie et mieux encore, une perspective thérapeutique, car un trouble de la
communication peut être corrigé. Cette conception de la schizophrénie connaît un grand succès et par
la suite, les recherches seront exclusivement axée sur la schizophrénie.

Mais Bateson est fondamentalement un chercheur. Il est intéressé par la compréhension et la


description des fonctionnements psychiques liés à la communication et à ses effets, mais pas
spécialement par la thérapie, d’ailleurs seulement quelques malades seront pris en charge et traités.

Ce projet, dirigé par Bateson va durer jusqu’en 1962, date à laquelle celui-ci part pour poursuivre ses
propres recherches dans le domaine de la communication : il quitte ses collaborateurs en 1963 pour
étudier le langage des dauphins.

Les textes qu’il écrit par la suite vont dans le sens de faire de la schizophrénie une illustration d’une
théorie des systèmes beaucoup plus générale .

2.2. Milton Erickson (1901 – 1980) et la nouvelle hypnose :

L’école de Palo Alto passe à l’implication thérapeutique de leur découverte. Rencontre avec un
psychiatre hypnothérapeute réputé, Milton Erickson (1901-1980).

C’est une personnalité originale et qui obtient une certaine efficacité dans ses traitements même si ses
interventions peuvent paraître étranges. Il est atteint à la naissance de daltonisme, d’amusie et plus tard
de dyslexie. À 17 ans, il est atteint de poliomyélite. Il passe très près de la mort, et va passer trois jours
dans le coma. Il se réveille paralysé et aphasique. Ne pouvant rien faire, il va travailler à aiguiser son
observation des signes infimes de notre langage non verbal, notamment en regardant ses sœurs
discuter, il est devient capable de voir si leur langage verbal est en contradiction avec les signes que
leur corps délivre.

Ces difficultés vont lui faire réaliser le relativisme de la construction de la réalité. Il entreprend de
faire une rééducation en solitaire et retrouve l’usage de son corps et s’inscrit en médecine et
psychologie où il va travailler avec l’hypnose classique. Il fait partie de ces personnalités qui se sont
construite sur le modèle de l’auto-guérison.

Dans les années 40, il rencontre Bateson et Mead autour de leur travail sur la société balinaise, et
notamment sur les phénomènes de transe.

En 1942, Il participe aux conférence Macy.

Il devient une référence en matière d’hypnose fonde ce qui va devenir la nouvelle hypnose.

En 1954, il fait un second épisode de poliomyélite qu’il va soigner de la même manière que le premier
épisode mais il gardera des séquelles douloureuses et se déplace en chaise roulante.

Haley et Weakland se rendront, pendant près de 10 ans, à Phoenix en Arizona, toutes les semaines
pour discuter avec Erickson de sa pratique à la lumière de la théorie de la communication, et ils en
tireront profit pour l’élaboration d’interventions thérapeutiques stratégiques.

On peut aussi noter qu’il va être un inspirateur pour les fondateur de la Programmation Neuro
Linguistique (PNL)
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Il est très créatif, et d’une certaine manière, il invente une recette pour chaque patient ( ce qui limite le
potentiel d’enseignement = ses « trucs » sont peu transposables).

Il accorde une grande importance à l’expérience, au fait de vivre les choses.

Il a une conception très réaliste de l’inconscient hypnotique. C’est pour lui une ressource de tout être
humain. Il disait se mettre lui-même en état de transe hypnotique au moment de recevoir ses patients.

Il fait confiance à une communication qui ne passe pas par la conscience

2.3. Paul Watzlawick (1921 – 2007) :

En 1959, Jackson fonde le Mental Research Institute (MRI) à Palo-Alto.

En 1960, Paul Watzlawick (1921 – 2007) va rejoindre l’équipe du MRI et deviendra rapidement un
des membres les plus actifs de cette équipe.

Il est d’origine autrichienne et a une formation de linguiste et de philosophe obtenue à l’Université de


Venise. Il s’est formé à la psychanalyse jungienne avant de travailler comme professeur de
psychothérapie à l’Université El Salvador au Salvador. C’est en passant aux Etats-Unis, avec le projet
de retourner en Europe, qu’il rencontre les travaux de Bateson et de l’école de Palo-Alto et qu’il va
s’impliquer dans l’équipe.

Il écrit de nombreux ouvrages dont l’incontournable « Une logique de la communication » (1972).

En 1967, les membres du MRI créent le Centre de Thérapie Brève (CTB).

2.4. Historique de l’école de Palo-Alto :

NIETZCHE (1844 – 1900)

Fils d’un pasteur, il grandit dans un milieu puritain. Il exerce le métier de professeur de philologie à
l’université de Bâle. A 45 ans, il sombre dans un état d’aliénation mentale, probablement dû à la
syphilis.

Avant cela, il produit une œuvre extrêmement originale tant sur le fond que sur la forme. C’est un
penseur de rupture, il pense à contre-courant, (il est « inactuel »). Sa sœur, notoirement nazie, a
contribué à fabriquer, après sa mort, la légende d’un Nietzsche précurseur de l’antisémitisme et du
nazisme. Cela relève d’une mécompréhension profonde de sa pensée.

Quelques un de ses écrits : La naissance de la tragédie (1872), Humain trop humain (1878), Le gai
savoir (1882), Ainsi parlait Zarathoustra (1886), Par delà le bien et le mal (1886), Généalogie de la
morale (1887).

Dans « le gai savoir », il proclame : « Le plus grand récent évènement – à savoir que Dieu est mort ,
que la croyance au Dieu chrétien est tombée en discrédit – commence maintenant à étendre son ombre
sur l’Europe ». La conséquence de cette mort est le nihilisme européen que l’on peut définir par cette
ruine des valeurs et des
idéaux (chrétiens).

Nietzsche dénonce le fait


que les idéaux sont des
productions humaines pour

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rendre le monde cohérent et signifiant (voir Kant et Feurebach). Or Nietzsche pense que le monde est
hors sens et valeurs.

Les systèmes métaphysiques sont en réalité des aliénations (au sens de Marx) humaines. Il y a une
ambition de sortir du nihilisme ce qui suppose de le reconnaitre en première instance. Se dégager du
nihilisme suppose une transmutation des valeurs.

1. Zarathoustra – transmutation de toutes les valeurs :

Nietzsche utilise le nom et l’image d’un prédicateur perse, celui que Platon appelle Zoroastre ou
Zarathoustra.

Il réalise une appropriation de ce personnage pour sa propre cause. Le Zarathoustra de Nietzsche n’a
rien à voir avec celui de l’histoire. C’est une sorte de revanche ironique sur l’histoire car on attribue au
Zarathoustra historique d’avoir enseigné le dualisme, celui de Nietzsche enseignera un matérialisme
radical (un anti-platonisme). Son style est prophétique, poétique, avec des paraboles, des discours à la
foule ou à ses disciples et imite le ton des évangiles.

« Voyez, je vous enseigne le surhumain. Le surhumain est le sens de la terre. Que votre volonté dise
: que le surhumain soit le sens de la terre. Je vous en conjure, mes frères, à la terre restez fidèle , et
n’ayez foi en ceux qui d’espérances supraterrestres vous font discours ! Ce sont des empoisonneurs,
qu’ils le sachent ou non ! Ce sont des contempteurs de la vie ! Des agonisants qui s’empoisonnèrent
et ils peuvent bien disparaître ! » prologue de Zarathoustra, Nietzsche.

2. Transmutation des valeurs avec Héraclite :

Héraclite est ce présocratique qui promeut une vision du monde dans le changement perpétuel (feu,
eau du fleuve, …).

La métaphysique occidentale est dualiste, platonicienne. Elle oppose :

La mort de Dieu renverse les valeurs et affirme que l’ontologie morale chrétienne sécrète un poison
mortel : celui de se détourner de la vie. Pour lui, la vie est un combat qui nécessite du courage, de la
santé, de la volonté de puissance, de l’ingénuité, de la légèreté et aussi une sorte d’innocence ( par delà
le bien et le mal). Il faut commenter ces adjectifs pour éviter les malentendus.

3. La philosophie morale de Nietzsche :

La morale n’existe pas en dehors de l’homme, c’est une interprétation des faits pas une propriété des
faits. C’est un moyen de contention sociale qui utilise la peur et l’espoir (enfer et paradis).

Nietzsche met en évidence un processus d’internalisation de la contrainte sociale qui va former ce que
l’on nomme conscience morale.

Dans le texte « Par delà le bien et le mal », il propose de penser deux type de morale différentes qu’il
nomme « morale des maîtres » et « morale des esclaves ». A comprendre comme des types idéaux et
non comme des
incarnations pures. En
chaque individu
cohabite des
tendances morales des deux types.

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Nolane Palmeri / 1 APS G7 Synthèse (2023-2024)

4. Généalogie de la morale :

Les désirs humains sont complexes, (et on le verra chez Sade que c’était bien le cas) : « Voir souffrir
fait du bien, faire souffrir plus de bien encore. – c’est une dure vérité , mais une vieille, puissante,
capitale vérité, humaine – trop humaine […], Sans cruauté , point de réjouissance, voilà ce que nous
apprend la plus ancienne et la plus longue histoire de l’homme – et le châtiment aussi a de telles
allures de fêtes » ( p. 91 généalogie de la morale, Gallimard, nrf, 1964)

Pour autant Nietzsche n’envisage pas que l’on laisse la violence et la cruauté gouverner les rapports
humains, il ne vise pas un retour à la loi de la jungle, la loi naturelle du plus fort, mais plutôt à un
travail de maîtrise, de reconnaissance dans un premier temps puis dans une transformation de ces
passions plutôt qu’une répression de ceux – ci, comme dans la morale des esclaves. On peut parler de
sublimer ces impulsions dans une direction qui se nomme pour lui le surhumain.

5. Quelques malentendus sur le Surhumain :

 Ce n’est pas un super héros ( Hulk ou Superman) ;


 Ce n’est pas le tyran comme César ou Napoléon que Nietzche trouve surtout Inhumain ;
 Ce n’est pas la race aryenne ou les Allemands. Ce mythe a été fabriqué par sa sœur Elisabeth
Förster-Nietzsche, clairement sympathisante du régime nazi. C’est elle qui a fabriqué le texte
« La volonté de puissance ».

Le modèle du surhumain pourrait être Goethe : un européen, qui dit oui à la vie, qui tente de
réconcilier en lui la raison et l’instinct, science et poésie, qui cherche à explorer la totalité des
possibles.

Zarathoustra est celui qui annonce le Surhumain : « L’homme est une corde tendue entre l’animal et le
surhumain, une corde par-dessus un abîme. Un franchissement dangereux, un chemin dangereux , un
regard en arrière, un frisson et un arrêt dangereux. Ce qui est grand dans l’homme c’est qu’il est un
pont et non un but: ce que l’on peut aimer dans l’homme, c’est qu’il est une transition et qu’il est un
déclin. » in le prologue de Zarathoustra, Nietzsche.

6. Une épistémologie pragmatique :

La mort de Dieu n’impacte pas que la question morale. Elle impacte aussi la notion de vérité : n’est-
elle pas une croyance métaphysique ? En quoi la perspective du surhumain est-elle autre chose qu’une
fiction de plus ? On ne peut répondre sur le mode de la vérité-correspondance, puisqu’il n’y a pas de
correspondance possible.

La réponse de Nietzsche est que cette fiction va dans le sens de la vie, qu’elle est utile à la vie, c’est sa
valeur pour la vie. C’est une conception pragmatique de la vérité. Cela peut paraître étrange de définir
la vérité de cette manière mais elle sera reprise par des penseurs américains ( Pierce ou Dewey).

Le critère de l’intérêt et de l’utilité pour la vie est quelque chose qu’il faut expliciter. Je vous propose
de le faire en vous parlant de Jean Marie Guyau.

7. Jean-Marie Guyau (1854 – 1888) :

Peut-on vraiment penser par-delà le bien et le mal ?

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Il est le contemporain de Nietzsche et ils ont fréquenté les mêmes lieux, ( la côte d’azur), mais on n’a
pas d’éléments pour dire qu’ils se sont rencontrés. Nietzsche a lu les textes de Guyau, il les cite, ils ont
été traduits en allemand par l’ami de Nietzsche (Peter Gast), et on a des exemplaires annotés au crayon
des livres de Guyau dans la bibliothèque de Nietzsche. On appelle Guyau : « le Nietzsche français ».

Il est d’une constitution physique faible et il souffre de tuberculose. Il meurt à 33 ans. A 19 ans il a
déjà rédigé plus de 1000 pages sur l’épicurisme : « La morale utilitaire depuis Épicure jusqu’à l’école
anglaise contemporaine ».

« Esquisse d'une morale sans obligation ni sanction » ( 1884) est une de ses grandes œuvre avec
« L’irréligion de l'avenir » (1887). Il inspirera Bergson sur la question du vitalisme et Kropotkine
verra en lui le fondateur de l’éthique anarchiste.

LE MONDE MODERNE

Comment penser après Hegel ? Et après Marx et le communisme ? Comment penser après les
révolutions : française, anglaise, russes,… industrielle ? Comment penser après le fascisme ?
Comment penser après la Shoah ? Comment penser après Hiroshima et Nagasaki ?

Il est difficile de trouver un évènement, une date, qui puisse servir incontestablement de point de
départ.

Selon Habermas, la modernité se caractérise par le fait qu’elle cherche et puise sa normativité en elle-
même. L’effondrement de la
référence transcendantale (guerre de
religions, grandes découvertes,
relativisme, …) va laisser la place à
une autre manière d’envisager le
pouvoir, et le vivre ensemble : c’est-
à-dire la politique.

Le projet de l’homme des lumières


semble se ternir avec la modernité et
surtout avec le trio : Marx, Freud, Nietzsche (Paul Ricoeur les appelle les « maîtres du soupçon »).

— Marx déboulonne l’idéologie et les idéaux ;


— Freud déboulonne l’autonomie du moi et de la raison consciente ;
— Et Nietzsche déboulonne la morale.

1. Introduction :

Marx rêvait d’une société sans classe, Lénine et Staline ont essayé de la réaliser. Les conséquences ont
été ce que nous savons du régime communiste sous Staline en Russie. Pas de dictature du prolétariat,
mais la mise en place d’une société dictatoriale, du culte de la personnalité, et absolument pas
d’éradication de la lutte des classes et plutôt un renforcement de l’état qui devait disparaitre dans le
mouvement dialectique de l’histoire. Au niveau économique la planification étatique a produit des
résultats sous optimaux qui ont, a contrario, donné raison au libéralisme économique.

Mais du temps même de Lénine, un certain nombre d’opposants réfléchissaient aux questions
politiques de Marx, du sens de l’histoire, de l’accomplissement de l’humanité. Ce sont les anarchistes
comme Stirner ou Bakounine. Mais je voudrais vous présenter leur pensée non pas comme des
systèmes politiques ( ce qu’ils sont aussi) mais comme une réflexion philosophique qui trouve dans le
monde contemporain quelques échos.

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Nolane Palmeri / 1 APS G7 Synthèse (2023-2024)

Pour ce faire, je vous propose de définir et de commenter deux groupes de concepts qui semblent
s’opposer :

2. Communisme :

Quand on pense au communisme, on pense à l’URSS, mais on pourrait aussi penser aux communautés
chrétiennes, au jardin d’Epicure ou aux communautés des pythagoriciens.

Au Moyen Age, on peut penser aux communautés religieuses des monastères. Mais aussi au biens et
aux espaces communs : les terrains communaux, le four et le moulin par exemple.

On peut aussi penser au mouvement des communes de Paris, de Marseille ou de Lyon par exemple,
qui donne naissance au mouvement communaliste. Utilisation du terme à replacer dans le cadre des
mouvements insurrectionnels à la suite de la guerre franco-allemande de 1870. Les communes
insurrectionnelles en France en 1870-1871 sont des communes ayant la particularité de refuser
l'autorité du gouvernement de Versailles qui venait de capituler, en prônant, contre ce dernier, une
nouvelle organisation de la République française basée sur la démocratie directe et donc sur un
principe libertaire.

Les premières communes à se soulever sont la Commune de Lyon et la Commune de Marseille, la plus
importante fut la Commune de Paris. La Commune de Saint-Étienne, la Commune de Narbonne et la
Commune du Creusot.

Au départ, on voit que cela peut fonctionner avec de petits groupes. L’enjeux est l’application de ce
modèle à des nations voir au genre humain. Il y avait, dans la révolution Russe, quelque chose de
fonctionnel au niveau des soviets locaux qui ne fonctionne pas au niveau du soviet suprême.

L’idée de revenir à des modes d’organisation sociale locale est bien présente dans notre monde
contemporain, cela fait partie de la pensée des colapsologues, ou encore du courant du municipalisme
libertaire. Ce courant souhaite la mise en œuvre locale de l'écologie sociale élaborée par le théoricien
communiste libertaire et écologiste politique américain Murray Bookchin, par exemple.

On voit donc que l’on ne peut séparer simplement les aspirations libertaires et les aspirations
communautaires.

3. Michel Bakounine (1814 – 1876) :

Suite aux dérives du pouvoir communiste, Michel Bakounine va incarner une forme d’opposition.

En 1873, dans « Étatisme et anarchie », Bakounine résume sa position : « Je déteste le communisme,


parce qu'il est la négation de la liberté et que je ne puis concevoir rien d'humain sans liberté. Je ne suis
point communiste parce que le communisme concentre et fait absorber toutes les puissances de la
société dans l'État, parce qu'il aboutit nécessairement à la centralisation de la propriété entre les mains
de l'État, tandis que moi je veux l'abolition de l'État... Je veux l'organisation de la société et de la
propriété collective ou sociale de bas en haut par la voie de la libre association, et non de haut en bas,
par le moyen de quelque autorité que ce soit. Voilà dans quel sens je suis collectiviste et pas du tout
communiste. »

Bakounine a étudié la philosophie hégélienne en Allemagne avant de s’impliquer dans les


mouvements révolutionnaires de son époque. Il a été emprisonné pendant plusieurs années en Russie
et a finalement été exilé en Sibérie. Il a ensuite voyagé en Europe où il a été en contact avec des
intellectuels et des révolutionnaires tels que Karl Marx et Friedrich Engels et Jean Proudhon.

Bakounine soutient que l'État est un instrument d'oppression et qu'il devrait être détruit afin de
permettre un ordre social fondé sur la liberté individuelle et la responsabilité collective. Il fait valoir
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Nolane Palmeri / 1 APS G7 Synthèse (2023-2024)

que la propriété privée était un obstacle à la justice sociale et à l'égalité. Il a proposé un système
économique collectiviste dans lequel les travailleurs contrôleraient la production et la distribution des
biens. Il est en faveur de la solidarité internationale des travailleurs

4. « L'anarchie, c'est l'ordre sans le pouvoir » – Pierre-Joseph Proudhon (1809-1865) :

Pierre-Joseph Proudhon (1809-1865), on considère qu’il est l'un des pères de l’anarchisme.

Né dans une famille modeste, Proudhon a commencé à travailler comme apprenti à l'âge de 12 ans
dans des imprimeries. Il est très intelligent et apprend beaucoup par lui-même. Il obtient un diplôme en
philosophie en 1840, mais il estime que l'université ne représente pas les intérêts du peuple.

Il se consacre à l'écriture, publiant des livres tels que :« Qu'est-ce que la propriété? », et c’est dans
cet ouvrage que l’on peut lire sa réponse célèbre : La propriété ; c’est le vol ! et « Système des
contradictions économiques ou philosophie de la misère », ouvrage dans lequel il prend distance
avec les positions de Marx, qui lui répondra dans un texte qu’il intitule « Misère de la philosophie :
Réponse à la philosophie de la misère de M. Proudhon ».

Pour Proudhon, la misère est avant tout une question de distribution des richesses et donc de
justice sociale. Il critique l'économie politique qui, selon lui, ne s'intéresse qu'à la production et à
l'échange sans considérer la répartition des richesses dans la société. Il propose alors une
organisation sociale qui permette une juste répartition des richesses pour combattre la misère.

Pour Marx, la misère est le résultat de l'exploitation de la classe ouvrière par la bourgeoisie. Il
critique donc l'ensemble de la société capitaliste et propose une transformation profonde de
celle-ci pour éliminer l'oppression et la misère.

Proudhon croyait que la propriété était un vol et que les travailleurs devaient avoir des droits égaux sur
les moyens de production. Il prône une économie de troc sans profit et une société sans classe.

Proudhon et Bakounine partagent des idées similaires sur la critique du capitalisme et l'importance de
l'auto-organisation des travailleurs. Cependant, leurs points de vue diffèrent sur la question de l'État.

Proudhon considère que l'État peut jouer un rôle positif en tant que régulateur des échanges
économiques et protecteur des droits des travailleurs, tandis que Bakounine considère que l'État doit
être complètement aboli car il représente une forme de domination et d'oppression. Bakounine
considère également que l'anarchie doit être organisée à partir de la base, en créant des associations
autonomes de travailleurs et en rejetant toute forme de hiérarchie et de pouvoir centralisé.

5. Max Stirner ( 1806-1856) – L’unique et sa propriété :

Max Stirner est un philosophe qui fait partie des disciples de Hegel, considéré comme un des
précurseurs de l'existentialisme et de l'anarchisme individualiste.

L'anarchisme individualiste est une philosophie politique qui vise la suppression de toutes les formes
d'autorité et de hiérarchie dans la société, y compris l'État et les normes sociales. Les anarchistes
individualistes croient en la primauté de l'individu et de sa liberté, en opposition à l'autorité collective
imposée par l'État.

Ils cherchent à créer une société où les individus sont libres de vivre comme ils le souhaitent, sans être
restreints par des lois, des normes culturelles ou des coutumes sociales. Leur approche est souvent
marquée par une forte défense de la propriété privée et de la concurrence économique, ainsi que par
une critique du collectivisme et du communisme.

Son ouvrage le plus important: « L'Unique et sa propriété » (1844) livre qui connaît un grand
retentissement à sa sortie, avant de tomber assez vite dans l'oubli.

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Dans ce livre, Stirner développe une vision de l'individu comme étant le centre de toute valeur et de
tout pouvoir. Il rejette les notions de morale, de religion, de patrie, de droit, de devoir et de principes
universels, considérant que ces idées n'ont de poids que dans la mesure où les individus les acceptent.

La propriété est également un thème majeur de l'œuvre, mais pas dans le sens communément admis.
Pour Stirner, la propriété va au-delà de la simple possession d'un bien matériel. Tout ce qui nous
appartient réellement est ce que nous avons la puissance de contrôler, et cela inclut également nos
idées, notre créativité et notre liberté de penser.

Sa posture philosophique ressemble à celle de Feuerbach: l’homme est l’être suprême pour l’homme.
Pour lui toutes les idéologies ( humanisme, libéralisme, socialisme, …) sont des nouvelles aliénations.
Il n’y a que l’individu qui est propriétaire de lui-même et la liberté ne consiste qu’en la possession
totale de soi. Il prône un individualisme extrême, où chaque personne doit se libérer des contraintes
sociales pour devenir un être unique et puissant.

Dans ce contexte, la société n’est pensable que comme l’association de chaque moi, qui trouve, chacun
pour lui, une augmentation de sa force et donc un intérêt égoïste à cette association.

Pour Stirner, la question n’est pas « qu’est-ce que l’homme » mais « qui est l’homme? » et la seule
réponse est « moi » qu’il appelle donc « l’unique ». Cet unique n’a d’autres justification que sa propre
force, son propre devenir, sa volonté de puissance en expansion sans autres justifications. D’où une
conception nihiliste de l’existence

Il termine son texte avec cette phrase « Moi, j’ai trouvé ma cause dans le néant ».

LIBÉRALISME

Le libéralisme est une philosophie élaborée dès les XVIIe et XVIIIe siècles par des penseurs comme
John Locke et Adam Smith pour défendre les droits individuels contre les pouvoirs abusifs des
souverains, et qui a connu son heure de gloire au XIXe siècle. Les libertariens sont les héritiers des
libéraux classiques.

Les libertins sont des gens « libérés » sexuellement et moralement, qui rejettent les conventions
généralement acceptées et qui s'adonnent à des plaisirs charnels de façon immodérée. On pense
souvent à Sade lorsque l’on évoque le libertinage. C’est dire que l’on n’accorde généralement pas un
crédit philosophique à cette pensée, mais on la considère comme relevant de l’outrage, de l’outrance,
ou plus simplement de la pornographie. Mais le statut de cette pensée ( car il y a là une pensée, et pas
seulement un ensemble de pratiques sexuelles) est plus complexe.

Les libertariens prônent la liberté dans tous les domaines, y compris le droit de faire ce qu'on veut
avec son propre corps dans la mesure où l'on ne brime pas la liberté et la propriété des autres. Henri
David Thoreau est un libertarien. Il est le penseur de la désobéissance civile.

Les libertaires constituent, comme les libertariens, un courant philosophique théoriquement opposé à
l'État et à l'autorité. Les libertaires prônent non seulement la liberté, mais aussi l'égalité totale de
condition entre les citoyens. Ils croient que celle-ci surviendra si on abolit non seulement l'État, mais
en plus la propriété privée et le marché. Leur modèle économique est centré sur l'autogestion, c'est-à-
dire le contrôle à la base des moyens de production par les travailleurs, sans propriétaire ni hiérarchie
(se référer au mouvement anarchiste…).

1. Sade n’est pas sage, c’est un libertin en roue libre :

 Il publie en 1795 « La Philosophie dans le boudoir » ou « Les Instituteurs immoraux ».

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Dans ce texte, il alterne les moments de réflexion morale avec des moments de débauche sexuelle. Il y
a en particulier un texte dans le texte qui s’insère entre le 5 ème et le 6ème dialogue, qui s’intitule
« Français, encore un effort si vous voulez être républicains: Manifeste politique ». Il y examine les
préventions morales les unes après les autres pour les détruire et les renverser. On y trouve une
critique de la morale des mœurs bien entendu, mais aussi des réflexions sur la propriété, sur la
relativité culturelle des prescrits moraux, sur le crime, etc.

— C’est une morale par-delà le bien et le mal. C’est une morale postrévolutionnaire qui pose la
question de la norme lorsque la norme divine est tombée en même temps que la tête du Roi ;
— C’est une morale de la nature contre la culture (cf. Rousseau) ;
— C’est une morale qui ne s’embarrasse pas du consentement et de la réciprocité. Seul compte
l’individu et ses désirs ;
— C’est une morale qui laisse la place à la violence.

Le principal intérêt de l'opuscule sadien consiste dans la perversion systématique de la notion d'utilité.
Cette notion est centrale dans la philosophie des Lumières. On pourrait montrer par un grand nombre
d'exemples comment Diderot l’a utilisée pour neutraliser l'immoralisme de ses convictions
philosophiques.

n liant le bonheur de l'individu à celui de la société, les matérialistes espéraient contenir la morale du
plaisir dans les limites permises: tous les plaisirs sont légitimes, prétendaient-ils, quand ils ne nuisent
pas à la société. La Mettrie définissait ainsi la loi naturelle comme «un sentiment, qui nous apprend ce
que nous ne devons pas faire, parce que nous ne voudrions pas qu'on nous le fît».

Sade réfute cet impératif en nous remémorant cette vérité de bon sens, que la nature ne «nous
conseille» jamais «de préférer les autres à nous». Bonheur individuel et bonheur collectif se trouvent a
priori dissociés ; «les lois, bonnes pour la société, sont très mauvaises pour l'individu», qui est
l'ennemi naturel de l'État.

2. Henri David Thoreau (1817 – 1862) :

Thoreau est surtout connu pour son livre: « Walden, ou la vie dans les bois », (1854). Cet ouvrage
relate ses deux ans passés dans une cabane qu'il avait construite lui-même dans les bois à proximité de
Concord dans le Massachusetts. Ce livre est devenu un classique de la littérature américaine et a
inspiré de nombreux mouvements écologiques et pacifistes. ( C’est ce qui inspire le héros de « Into the
wild »)

La vie et la pensée de Thoreau sont marquées par le transcendantalisme, c’est-à-dire une vision
philosophique qui considère que la nature est source de vérité et de sagesse.

Thoreau croyait que l'expérience directe de la nature permettait à l'individu de se connecter avec le
divin et de comprendre la vérité universelle. Il a également prôné l'idée de l'autosuffisance et de la
simplicité volontaire, considérant que la société moderne était corrompue et nuisible, et que la vie en
harmonie avec la nature était la clé du bien-être spirituel et moral.

Il est aussi le penseur de la résistance civile face à l'injustice et à l'oppression. Il était en faveur de
l'émancipation des esclaves afro-américains et de l'égalité entre les sexes. Il théorise et pratique aussi
la désobéissance civile que l’on peut définir comme une forme de protestation non violente qui
consiste à enfreindre délibérément la loi afin de souligner une injustice ou de changer une politique
gouvernementale. Il a passé une nuit en prison pour avoir refusé de payer les impôts pendant plusieurs
années, en signe de protestation contre la guerre américano-mexicaine et l'esclavage qu’il ne voulait
pas cautionner. Mais contre son avis, une tante a payé des arriérés d’impôts et il a été libéré.

Dans son essai sur : « la désobéissance civile », publié en 1849, Thoreau a souligné l'importance de
la conscience individuelle et de l'action directe pour provoquer des changements sociaux. Sa pensée a
continué d'influencer de nombreux écrivains et penseurs, notamment le mouvement de désobéissance
civile et de non-violence initié par Gandhi et Martin Luther King.

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