Chapitre V
Chapitre V
Chapitre V
Oscillateur Harmonique
I) Introduction
L’oscillateur harmonique joue un rôle très important en physique puisque c’est le
modèle le plus simple qu’on puisse utiliser pour d’écrire les états de vibration d’un
système physique.
Un grand nombre de systèmes sont régis, au moins d’une manière approchée par
les équations de l’oscillateur harmonique et chaque fois qu’on étudie le
comportement d’un système au voisinage d’une position d’équilibre stable x0,
correspondante à un minimum du potentiel on aboutit à des équations qui à la limite
des petites oscillations sont celles de l’oscillateur harmonique.
Les résultats qu’on va établir dans ce chapitre sont applicables à toute une série de
phénomènes physiques importants :
73
L’équation du mouvement de la particule sur l’axe 𝑜𝑥
⃗⃗⃗⃗ s’écrit :
𝑑2 𝑥
𝑚 𝑑𝑡 2 = −𝑘𝑥 (V.1)
soit :
𝑑2 𝑥
+ 𝜔2 𝑥 = 0 (V.2)
𝑑𝑡 2
𝑘
avec : 𝜔2 = 𝑚
𝑥 = 𝑥0 cos(𝜔𝑡 − 𝜃) (V.3)
La particule est donc animée d’un mouvement oscillatoire sinusoïdal d’amplitude x0,
de pulsation ω et de phase θ. x0 et θ étant déterminés par les conditions initiales.
1 𝑑𝑥 2 𝑝2 1
𝑇 = 2 𝑚 ( 𝑑𝑡 ) = 2𝑚 = 2 𝑚𝜔2 𝑥02 𝑠𝑖𝑛2 (𝜔𝑡 − 𝜃) (V.4)
1 1 1
et 𝑉 = 2 𝑘𝑥 2 = 2 𝑚𝜔2 𝑥 2 = 2 𝑚𝜔2 𝑥02 𝑐𝑜𝑠 2 (𝜔𝑡 − 𝜃) (V.5)
𝑝2 1 1
𝐸 = 2𝑚 + 2 𝑚𝜔2 𝑥 2 = 2 𝑚𝜔2 𝑥02 (V.6)
L’énergie E de la particule est donc constante. Ainsi si l’on se fixe E, les limites ±x0
du mouvement classique s’obtiennent facilement à partir de l’intersection de la
ox et d’ordonnée E (fig. V.2). En ces
parabole décrivant V(x) avec la droite parallèle à ⃗⃗⃗⃗
points l’énergie potentielle est maximale et égale à E et l’énergie cinétique est nulle.
Le mouvement classique est donc borné et se limite à des oscillations entre les
points d’abscisses −x0 et +x0.
74
III) Oscillateur harmonique quantique
III.1) Hamiltonien
En mécanique quantique on associe aux grandeurs classiques x et p les observables
X et P vérifiant la relation de commutation : [X, P] = iℏ
𝑃2 1
𝐻 = 2𝑚 + 2 𝑚𝜔2 𝑋 2 (V.7)
𝑃2 1
(2𝑚 + 2 𝑚𝜔2 𝑋 2 ) |𝜑〉 = 𝐸|𝜑〉 (V.8)
ℏ2 𝑑2 𝜑(𝑥) 1
− 2𝑚 + 2 𝑚𝜔2 𝑥 2 𝜑(𝑥) = 𝐸𝜑(𝑥) (V.9)
𝑑𝑥 2
C’est une équation différentielle de forme connue qui peut se résoudre en cherchant
des solutions sous forme de développement en série entière, mais on va utiliser une
méthode plus élégante basée sur une algèbre opératorielle.
Le premier terme est positif car ⟨𝜑|𝑃2 |𝜑⟩ n’est autre que le carré de la norme de
𝑃|𝜑〉, quand au deuxième terme on peut le majorer car le potentiel harmonique V (x)
admet toujours un minimum Vm de sorte que :
+∞ +∞
⟨𝜑|𝑉|𝜑⟩ = ∫−∞ 𝑉(𝑥)|𝜑(𝑥)|2 𝑑𝑥 ≥ 𝑉𝑚 ∫−∞ |𝜑(𝑥)|2 𝑑𝑥 ≥ 𝑉𝑚 (V.12)
En remplaçant ces deux termes par des quantités qui leurs sont inférieures ou
égales, il vient :
𝐸 ≥ 𝑉𝑚 (V.13)
75
c - Les fonctions propres de H ont une parité bien définie, en effet le potentiel étant
pair ces fonctions sont soit paires ou impaires
obtient :
1 𝑃2 𝑋2
[ + ℏ/𝑚𝜔] |𝜑〉 = 𝜀|𝜑〉 (V.14)
2 𝑚ℏ𝜔
III.3.2) Opérateur a, a+ et N
̂ est une somme de deux carrés on peut le factoriser en tenant
Comme l’opérateur 𝐻
compte de la non commutativité des observables 𝑋̂ et 𝑃̂. On aura :
76
𝑋̂ 2 +𝑃̂2 𝑋̂ −𝑖𝑃̂ 𝑋̂ +𝑖𝑃̂ 𝑖 𝑖
=( )( ) + 2 𝑃̂ 𝑋̂ − 2 𝑋̂𝑃̂
2 √2 √2
𝑋̂ −𝑖𝑃̂ 𝑋̂ +𝑖𝑃̂ 𝑖
=( )( ) − 2 [𝑋̂, 𝑃̂] (V.21)
√2 √2
Posons :
1
𝑎 = (𝑋̂ + 𝑖𝑃̂ ) (V.22)
√2
1
et 𝑎+ = (𝑋̂ − 𝑖𝑃̂) (V.23)
√2
1
𝑋̂ = (𝑎+ + 𝑎) (V.24)
√2
𝑖
𝑃̂ = (𝑎+ − 𝑎) (V.25)
√2
̂ s’écrit alors :
L’opérateur 𝐻
̂ = 𝑎+ 𝑎 + 1
𝐻 (V.26)
2
a et a+ sont des opérateurs non hermitiques et sont adjoints l’un de l’autre. Leur
commutateur est :
1 𝑖 𝑖
[𝑎, 𝑎+ ] = [𝑋̂ + 𝑖𝑃̂ , 𝑋̂ − 𝑖𝑃̂ ] = [𝑃̂, 𝑋̂] + [𝑃̂, 𝑋̂] (V.27)
2 2 2
N = a+a (V.29)
On aura :
̂ =𝑁+1
𝐻 (V.30)
2
1
et 𝐻 = (𝑁 + 2) ℏ𝜔 (V.31)
77
N est un opérateur hermitique et ses commutateurs avec a et a+ sont :
D’après (V.31), les |𝜑𝜈 〉 sont aussi vecteurs propres de H avec les valeurs propres
1
(𝜈 + 2) ℏ𝜔
- Si ≠ 0; 𝑎|𝜑𝜈 〉 est un vecteur non nul de norme 𝜈⟨𝜑𝜈 |𝜑𝜈 ⟩ et c’est un vecteur
propre de N correspondant à la valeur propre − 1.
(iii) 𝑎+ |𝜑𝜈 〉 est toujours non nul, sa norme est (𝜈 + 1)⟨𝜑𝜈 |𝜑𝜈 ⟩ et c’est un vecteur
propre de N correspondant à la valeur propre + 1.
soit :
|𝑎|𝜑𝜈 〉|2
𝜈= ||𝜑𝜈 〉|2
≥ 0 (V.36)
78
(ii) On a également, d’après la relation de commutation (V.32) Na = aN − a donc :
Si |φν 〉 est ket propre de N avec la valeur propre , 𝑎|𝜑𝜈 〉 est ket propre de N avec la
valeur propre − 1.
(iii) On a de même d’après (V.33) :
Na+ = a+N + a+ (V.39)
donc :
𝑁𝑎+ |𝜑𝜈 〉 = (𝑎+ N + 𝑎+ )|𝜑𝜈 〉 = 𝑎+ N|𝜑𝜈 〉 + 𝑎+ |𝜑𝜈 〉 (V.40)
d’où :
𝑁(𝑎+ |𝜑𝜈 〉) = (ν + 1)𝑎+ |𝜑𝜈 〉 (V.41)
Si |φν 〉 est ket propre de N avec la valeur propre , 𝑎+ |𝜑𝜈 〉 est ket propre de N avec
la valeur propre + 1.
III.3.3.2) Spectre de N
Supposons que est non entier et montrons que ceci est en contradiction avec les
propriétés précédentes :
Si est non entier on peut toujours trouver un entier n ≥ 0 tel que :
n < < n+ 1.
Par applications successives de l’opérateur a sur le vecteur |φν 〉 nous formons la
suite des vecteurs : 𝑎|φν 〉, a2 |φν 〉, … . , an |φν 〉 qui sont vecteurs propres de N avec les
valeurs propres − 1, − 2, ..., − n.
En effet on a déjà montré que 𝑎|φν 〉 est vecteur propre de N avec la valeur propre
− 1, montrons que 𝑎2 |φν 〉 est vecteur propre de N avec la valeur propre − 2.
On a :
𝑁(𝑎2 |φν 〉) = Na(a|φν 〉)
= (aN − a)(|aφν 〉)
= aN(a|φν 〉) − a2 |φν 〉
79
= (𝜈 − 1)𝑎(a|φν 〉) − a2 |φν 〉 (V.43)
= (𝜈 − 1)(a2 |φν 〉) − a2 |φν 〉
= (𝜈 − 2)a2 |φν 〉
On peut faire le même raisonnement pour les autres puissances de a.
an |φν 〉 est donc vecteur propre de N avec la valeur propre −n, telle que :
0 < −n < 1.
Comme − n est positif, d’après les propriétés 3.3.1, a(an |φν 〉) est non nul et est
vecteur propre de N avec la valeur propre −n−1 qui est négative ce qui est
impossible : les valeurs propres de N ne peuvent pas être positives et non entières.
Supposons maintenant que est un entier positif ou nul : = n
an |φν 〉 est alors un vecteur propre de N correspondant à la valeur propre 0 et
d’après les propriétés 3.3.1 on aura :
a(an |φn 〉) = 0 (V.44)
La suite de vecteurs propres de N obtenus par action répétée de l’opérateur a sur
|φn 〉 est donc limitée lorsque n est entier ; on ne peut jamais obtenir de vecteurs
propres non nuls de N correspondant à une valeur propre négative.
On peut faire le même raisonnement par applications successives de a+ sur |φν 〉.
En conclusion ne peut être qu’un entier positif ou nul et les valeurs propres de N
sont donc n = 0, 1, 2, ... :
Comme :
1
𝐻 = (𝑁 + 2) ℏ𝜔 (V.45)
80
III.3.4) Interprétation des opérateurs a et a+
Si on part d’un état propre|φn 〉 de H (fig. V.3) correspondant à la valeur propre :
1
𝐸𝑛 = (𝑛 + ) ℏ𝜔
2
- Par application de a : on passe à l’état propre associé à la valeur propre En−1 telle
que :
1
𝐸𝑛−1 = (𝑛 + 2) ℏ𝜔 − ℏ𝜔 = 𝐸𝑛 − ℏ𝜔 (V.48)
81
Au lieu d’effectuer cette résolution pour chaque entier n, nous allons montrer que la
connaissance de l’état fondamental |𝜑0 〉 nous permet d’atteindre tous les autres états
|𝜑𝑛 〉.
Pour déterminer |𝜑0 〉 solution de l’équation 𝑁|𝜑0 〉 = 0, il est plus simple d’utiliser les
propriétés du paragraphe III.3.1 et de résoudre dans une représentation donnée
l’équation :
𝑎|𝜑0 〉 = 0 (V.53)
L’opérateur d’annihilation a en effet une structure plus simple que l’opérateur N et se
prête plus facilement à cette résolution.
82
IV.2) Détermination de l’état |𝝋𝒏 〉
Comme 𝑎+ |𝜑𝑛 〉 = √𝑛 + 1|𝜑𝑛+1 〉, on a la suite de vecteurs :
1
|𝜑𝑛 〉 = 𝑎 + |𝜑𝑛−1 〉
√𝑛
1
|𝜑𝑛−1 〉 = 𝑎 + |𝜑𝑛−2 〉
√𝑛−1
. (V.62)
.
1
|𝜑1 〉 = 𝑎+ |𝜑0 〉
√1
ou encore :
1
|𝜑𝑛 〉 = (𝑎+ )𝑛 |𝜑0 〉 (V.64)
√𝑛!
C’est à dire que l’on peut obtenir tous les |𝜑𝑛 〉 à partir de l’état propre fondamental
|𝜑0 〉.
L’ensemble des états propres de N (ou de H) peut être ainsi complètement déterminé
à partir de l’état fondamental |𝜑0 〉. Cet ensemble constitue, comme on l’a vu, une
base {|𝜑𝑛 〉} dans ξ car N (ou H) forme à lui seul un ensemble complet d’observables
qui commutent.
83
ℏ
⟨𝜑𝑛′ |𝑋|𝜑𝑛 ⟩ = √ [√𝑛 + 1𝛿𝑛′ 𝑛+1 + √𝑛𝛿𝑛′ 𝑛−1 ] (V.68)
2𝑚𝜔
𝑚𝜔ℏ
⟨𝜑𝑛′ |𝑃|𝜑𝑛 ⟩ = 𝑖√ [√𝑛 + 1𝛿𝑛′ 𝑛+1 − √𝑛𝛿𝑛′ 𝑛−1 ] (V.69)
2
0 0 0 0 ⋯ ⋯ ⋯
0 1 0 0 ⋯ ⋯ ⋯
0 0 2 0 … ⋯ ⋯
𝑁= 0 0 0 3 ⋯ ⋯ ⋯ (V.70)
⋮ ⋮ ⋮ ⋮ ⋮ ⋮
0 0 0 0 ⋯ 𝑛 0….
(⋮ ⋮ ⋮ ⋮ ⋮ ⋮ )
0 √1 0 0 ⋯ ⋯ ⋯
0 0 √2 0 ⋯ ⋯ ⋯
0 0 0 √3 … ⋯ ⋯
𝑎= 0 0 0 0 ⋯ ⋯ ⋯ (V.71)
⋮ ⋮ ⋮ ⋮ ⋮ ⋮ ⋮
0 0 0 0 ⋯ √𝑛 0 … .
(⋮ ⋮ ⋮ ⋮ ⋮ ⋮ )
0 0 0 0 ⋯ ⋯ ⋯
√1 0 0 0 ⋯ ⋯ ⋯
0 √2 0 0 … ⋯ ⋯
𝑎+ = 0 0 √3 0 ⋯ ⋯ ⋯ (V.72)
⋮ ⋮ ⋮ ⋮ ⋮ ⋮
0 0 0 0 √ 𝑛 0 0….
( ⋮ ⋮ ⋮ ⋮ ⋮ ⋮ )
Les matrices représentant X et P sont elles aussi hermitiques et se déduisent
simplement des deux dernières matrices précédentes.
V) Fonction propres de H
Nous allons nous placer dans la représentation {|𝜑𝑛 〉} pour déterminer les fonctions
d’onde 𝜑𝑛 (𝑥) qui représentent les fonctions propres de l’hamiltonien H.
84
V.1) Fonction d’onde de l’état fondamental
ℏω
Cette fonction notée φn (x) est associée à la valeur propre E0 = de l’hamiltonien.
2
1
𝑎= (𝑥̂ + 𝑖𝑝̂ )
√2
1 𝑥 𝑖𝑝
= ( + ) (V.74)
√2 √
ℏ √ℏ𝑚𝜔
𝑚𝜔
1 𝑥 𝑖 ℏ 𝑑
= ( + )
√2 √
ℏ √ℏ𝑚𝜔 𝑖 𝑑𝑥
𝑚𝜔
1 𝑚𝜔 ℏ 𝑑
Soit : 𝑎= (√ 𝑥 + √𝑚𝜔 𝑑𝑥) (V.75)
√2 ℏ
𝑚𝜔 ℏ 𝑑
(√ 𝑥 + √𝑚𝜔 𝑑𝑥) 𝜑0 (𝑥) = 0 (V.76)
ℏ
où 𝜑0 (𝑥) = ⟨𝑥|𝜑0 ⟩
C’est une équation différentielle du premier ordre dont la solution générale est :
𝑚𝜔
𝜑0 (𝑥) = 𝐶𝑒𝑥𝑝(− 𝑥2) (V.77)
2ℏ
soit :
𝑚𝜔 1/4
|𝐶| = ( ) (V.79)
𝜋ℏ
comme 𝜑0 (𝑥) est définie a une phase près on peut choisir la constante C réelle et
écrire :
85
𝑚𝜔 1/4 𝑚𝜔
𝜑0 (𝑥) = ( 𝜋ℏ ) 𝑒𝑥𝑝(− 𝑥2) (V.80)
2ℏ
1 𝑚𝜔 ℏ 𝑑
𝑎+ = (√ 𝑥 − √𝑚𝜔 𝑑𝑥) (V.81)
√2 ℏ
𝜑𝑛 (𝑥) = ⟨𝑥|𝜑𝑛 ⟩
1
= ⟨𝑥|(𝑎+ )𝑛 |𝜑0 ⟩
√𝑛!
𝑛
1 𝑚𝜔 ℏ 𝑑
= (√ 𝑥 − √𝑚𝜔 𝑑𝑥) 𝜑0 (𝑥) (V.82)
√2𝑛 𝑛! ℏ
soit :
1 ℏ 𝑛 1/2 𝑚𝜔 1/4 𝑚𝜔 𝑑 𝑛 𝑚𝜔
𝜑𝑛 (𝑥) = [2𝑛𝑛! (𝑚𝜔) ] ( 𝜋ℏ ) ( 𝑥 − 𝑑𝑥) exp(− 𝑥2) (V.83)
ℏ 2ℏ
𝑚𝜔
On remarque que chaque dérivation de exp(− 𝑥 2 ) par rapport à x introduit un
2ℏ
facteur x supplémentaire, la fonction 𝜑𝑛 (𝑥) est égale donc au produit d’un polynôme
𝑚𝜔
de degré n par la gaussienne exp(− 𝑥 2 ).
2ℏ
Ce polynôme qu’on note Hn est appelé polynôme d’Hermite. Comme le potentiel est
pair, la parité de ce polynôme est égale à (−1)n et les fonctions d’onde sont
successivement paires et impaires.
Les fonctions 𝜑𝑛 (𝑥) peuvent donc s’écrire sous la forme :
𝑚𝜔 1/4 1 𝑚𝜔 𝑚𝜔
𝜑𝑛 (𝑥) = ( 𝜋ℏ ) 𝐻𝑛 (√ 𝑥) exp(− 𝑥2) (V.84)
√2𝑛 𝑛! ℏ 2ℏ
Les polynômes d’Hermite qui sont bien connus en mathématiques peuvent être
obtenus à partir de l’une des trois relations récurrentes suivantes :
𝑑
𝐻𝑛 (𝑢) = (2𝑢 − 𝑑𝑢) 𝐻𝑛−1 (𝑢) (V.85)
86
2 𝑑𝑛 2
𝐻𝑛 (𝑢) = (−1)𝑛 𝑒 𝑢 𝑒 −𝑢 (V.87)
𝑑𝑢𝑛
La figure (V.4) montre l’allure de ces fonctions. On remarque sur cette figure la
grande ressemblance avec ce qui à été établi pour les fonctions d’onde d’une
particule dans un puits de potentiel infini (voir TD).
87
V.1) Valeurs moyennes et écart quadratique moyen de X et P
Comme X et P ne commutent pas avec l’hamiltonien H, les états propres |φn 〉 de H
ne sont pas états propres de X et P. Le résultat de la mesure de l’observable X ou P
sur un oscillateur dans l’état |φn 〉 n’est donc pas certain et on ne peut l’obtenir
qu’avec une certaine probabilité :
La probabilité de trouver pour X un résultat compris entre x et x + dx est |𝜑𝑛 (𝑥)|2 𝑑𝑥.
2
La probabilité de trouver pour P un résultat compris entre p et p + dp est |𝜑
̅̅̅̅(𝑝)|
𝑛 𝑑𝑝.
Calculons les valeurs moyennes de X et P :
Comme :
ℏ
𝑋 = √2𝑚𝜔 (𝑎+ + 𝑎) (V.94)
𝑚ℏ𝜔
et 𝑃=√ (𝑎+ − 𝑎) (V.95)
2
88
𝑚ℏ𝜔 1 2
=− (−2𝑎+ 𝑎 − 1 + 2 (𝑎+ + 𝑎2 )) (V.101)
2
𝑚ℏ𝜔 1 2
=− [2𝑁 + 1 − 2 (𝑎+ + 𝑎2 )]
2
Les termes en a+2 et a2 conduisent à des éléments de matrice diagonaux nuls, car
a+2|φn 〉 est proportionnel à |φn+2 〉 et a2|φn 〉 à |φn−2 〉 qui sont tous orthogonaux à
|φn 〉.
On aura donc :
ℏ 1 1 ℏ
⟨𝜑𝑛 |𝑋 2 |𝜑𝑛 ⟩ = ⟨𝜑𝑛 |𝑁 + |𝜑𝑛 ⟩ = (𝑛 + ) (V.102)
𝑚𝜔 2 2 𝑚𝜔
1 1
⟨𝜑𝑛 |𝑃2 |𝜑𝑛 ⟩ = 𝑚ℏ𝜔 ⟨𝜑𝑛 |𝑁 + |𝜑𝑛 ⟩ = (𝑛 + )𝑚ℏ𝜔 (V.103)
2 2
1
Δ𝑃 = √𝑛 + 2 √𝑚ℏ𝜔 (V.105)
|𝜓(0)〉 = ∑∞
𝑛=0 𝑐𝑛 (0)|𝜑𝑛 〉 (V.107)
1
= ∑∞
𝑛=0 𝑐𝑛 (0) exp (−𝑖(𝑛 + 2)𝜔𝑡)|𝜑𝑛 〉 (V.108)
89
〈𝐴(𝑡)〉 = ⟨𝜓(𝑡)|𝐴|𝜓(𝑡)⟩ (V.109)
= ∑∞ ∞ ∗
𝑛=0 ∑𝑚=0 𝑐𝑚 (0)𝑐𝑛 (0)⟨𝜑𝑚 |𝐴|𝜑𝑛 ⟩𝑒
𝑖(𝑚−𝑛)𝜔𝑡
⟨𝜑𝑚 |𝐴|𝜑𝑛 ⟩ est l’élément de matrice Amn de l’observable dans la base {|𝜑𝑛 〉 }.
〈𝐴(𝑡)〉 = ∑∞ ∞ ∗
𝑛=0 ∑𝑚=0 𝑐𝑚 (0)𝑐𝑛 (0)𝐴𝑚𝑛 𝑒
𝑖(𝑚−𝑛)𝜔𝑡
(V.110)
Pour les observables X et P les seuls éléments de matrice Xmn et Pmn non nuls sont
ceux pour les quels m = n ± 1. Les valeurs moyennes de X et P contiennent donc
uniquement les exponentielles exp(±iωt), c’est à dire qu’elles ont une évolution
purement sinusoïdales de fréquence ω/2π comme c’est le cas de l’oscillateur
harmonique classique. On pourra d’ailleurs trouver ce résultat en appliquant le
théorème d’Ehrenfest aux observables X et P. On a en effet :
𝑑 1 〈𝑃〉
〈𝑋(𝑡)〉 = 〈[𝑋, 𝐻]〉 = (V.111)
𝑑 𝑖ℏ 𝑚
𝑑 1
〈𝑃(𝑡)〉 = 〈[𝑃, 𝐻]〉 = −𝑚𝜔2 〈𝑋〉 (V.112)
𝑑 𝑖ℏ
90
VI.1) Hamiltonien de l’oscillateur
Dans ce cas la particule classique est soumise à une force de rappel centrale 𝐹 =
−𝑘𝑟 dirigée vers l’origine O d’un référentiel galiléen. Cette force dérive d’un potentiel
V (r) tel que :
1 1
𝑉(𝑟) = 2 𝑘𝑟 2 = 2 𝑚𝜔2 𝑟 2 (V.115)
𝑝2 1
𝐸 = 𝑇 + 𝑉 = 2𝑚 + 2 𝑚𝜔2 𝑟 2 (V.116)
H ne dépend pas explicitement du temps et son équation aux valeurs propres est :
𝐻|𝜓〉 = 𝐸|𝜓〉 (V.118)
où le vecteur d’état |> appartient à l’espace des états ξr de la particule.
En coordonnées cartésiennes l’hamiltonien s’exprime simplement par :
1 1
𝐻 = 2𝑚 (𝑃𝑥2 + 𝑃𝑦2 + 𝑃𝑧2 ) + 2 𝑚𝜔2 (𝑋 2 + 𝑌 2 + 𝑍 2 ) (V.119)
91
Hx, Hy et Hz constituent respectivement des E.C.O.C. dans ξx, ξy et ξz mais ne
sont pas des E.C.O.C. dans ξr.
Par contre comme ils commutent entre eux et que chacun d’eux commute avec leur
somme H, l’ensemble {H,Hx,Hy,Hz} constitue un E.C.O.C. dansξr, on peut donc
résoudre l’équation aux valeurs propre (V.113) en cherchant les vecteurs propres de
H qui sont également vecteurs propres de Hx, Hy et Hz.
Comme on connaît les valeurs propres et les vecteurs propres d’un oscillateur à une
dimension, on a pour les trois hamiltoniens Hx, Hy et Hz :
1
𝐻𝑥 |𝜑𝑛𝑥 〉 = 𝐸𝑛𝑥 |𝜑𝑛𝑥 〉 = (𝑛𝑥 + 2) ℏ𝜔|𝜑𝑛𝑥 〉 (V.125)
1
𝐻𝑦 |𝜑𝑛𝑦 〉 = 𝐸𝑛𝑦 |𝜑𝑛𝑦 〉 = (𝑛𝑦 + 2) ℏ𝜔|𝜑𝑛𝑦 〉 (V.126)
1
𝐻𝑧 |𝜑𝑛𝑧 〉 = 𝐸𝑛𝑧 |𝜑𝑛𝑧 〉 = (𝑛𝑧 + 2) ℏ𝜔|𝜑𝑛𝑧 〉 (V.127)
92
VI.3) Etats propre de l’oscillateur harmonique à trois dimensions
Introduisons, comme pour l’oscillateur unidimensionnel, les trois couples
d’opérateurs création et annihilation relatifs aux trois oscillateurs à une dimension en
mouvement suivant 𝑜𝑥
⃗⃗⃗⃗ , 𝑜𝑦
⃗⃗⃗⃗ 𝑒𝑡𝑜𝑧
⃗⃗⃗⃗ :
𝑚𝜔 𝑖 𝑚𝜔 𝑖
𝑎𝑥 = √ 2ℏ 𝑋 + 𝑃 𝑎𝑥+ = √ 2ℏ 𝑋 − 𝑃 (V.131)
√2𝑚𝜔ℏ 𝑥 √2𝑚𝜔ℏ 𝑥
𝑚𝜔 𝑖 𝑚𝜔 𝑖
𝑎𝑦 = √ 𝑌+ 𝑃𝑦 𝑎𝑦+ = √ 𝑌− 𝑃 (V.132)
2ℏ √2𝑚𝜔ℏ 2ℏ √2𝑚𝜔ℏ 𝑦
𝑚𝜔 𝑖 𝑚𝜔 𝑖
𝑎𝑧 = √ 2ℏ 𝑍 + 𝑃 𝑎𝑧+ = √ 2ℏ 𝑍 − 𝑃 (V.133)
√2𝑚𝜔ℏ 𝑧 √2𝑚𝜔ℏ 𝑧
Ces opérateurs qui sont les prolongements dans ξr d’opérateurs agissant dans ξx,
ξy et ξz obéissent aux relations de commutation suivantes :
[𝑎𝑥+ , 𝑎𝑥 ] = [𝑎𝑦+ , 𝑎𝑦 ] = [𝑎𝑧+ , 𝑎𝑧 ] = 1 (V.134)
D’après les résultats du paragraphe IV.2 on a respectivement dans ξx, ξy et ξz :
1
|𝜑𝑛𝑥 〉 = (𝑎𝑥+ )𝑛𝑥 |𝜑0𝑥 〉 avec 𝑎𝑥 |𝜑0𝑥 〉 = 0 (V.135)
√𝑛𝑥 !
1 𝑛𝑦
|𝜑𝑛𝑦 〉 = (𝑎𝑦+ ) |𝜑0𝑦 〉 avec 𝑎𝑦 |𝜑0𝑦 〉 = 0 (V.136)
√𝑛𝑦 !
1
|𝜑𝑛𝑧 〉 = (𝑎𝑧+ )𝑛𝑧 |𝜑0𝑧 〉 avec 𝑎𝑧 |𝜑0𝑧 〉 = 0 (V.135)
√𝑛𝑧 !
93
𝜓0,0,0 (𝑥, 𝑦, 𝑧) = 𝜑0𝑥 (𝑥)𝜑0𝑦 (𝑦)𝜑0𝑧 (𝑧) (V.141)
𝑚𝜔 3/4 𝑚𝜔
= ( 𝜋ℏ ) 𝑒𝑥𝑝 (− (𝑥 2 + 𝑦 2 + 𝑧 2 ))
2ℏ
Pour n fixé on peut choisir n valeurs pour nx : (0, 1, ...n) et il faut ensuite déterminer
le nombre de couples possibles (ny, nz). Pour une valeur de nx donnée on doit avoir
ny+nz = n−nx. Il y a pour cela (n−nx+1) possibilités qui sont : (0, n − nx), (1, n − nx − 1),
....(n − nx, 0).
𝑛(𝑛+1)
= (𝑛 + 1)(𝑛 + 1) − 2
Soit :
(𝑛+1)(𝑛+2)
𝑔𝑛 = (V.143)
2
Ce résultat signifie que tous les niveaux de l’oscillateur sont dégénérés sauf le
3
niveau fondamental pour lequel n = 0 et E0 = 2 ℏ𝜔.
94