Mémoire de Fin D'étude
Mémoire de Fin D'étude
MEMOIRE
THEME
Mme M. ABAD pour toute l’aide qu’elle a bien voulu me procurer tant sur le plan
personnel que sous le cadre du présent travail.
Je tiens ensuite à remercier les membres du jury pour avoir examiné et commenté avec un
très grand intérêt mon mémoire.
Mon plus grand respect va à Mr D. Mekkidaouaji pour m’avoir donné l’occasion de faire
ce travail dans un contexte agréable.
Je remercie mes parents, ma sœur et mes frères, ma copine intime Boudieb Naima et Jimi
pour m’avoir soutenu.
SOMMAIRES
Conclusion générale
Conclusion générale………………………………………………………..……………….89
Annexes
Annexes
Références bibliographiques
Références bibliographiques
Liste des abréviations
Abréviation Signification
AFNOR Association Française de Normalisation
CE Contre Electrode
DDP Différence De Potentiel
ECS Electrode au Calomel Saturé
IR Infra Rouge
NACE National Association of Corrosion Engineers
RE Electrode de Référence
SIE Spectroscopie d’impédance Electrochimique
WE Electrode de travail (Work Electrod)
Chapitre 1.
Figure 1.1. Formation des couches barrières en milieu acide………………………………..14
Figure 1.2. Effet de l’inhibiteur anodique sur la courbe de polarisation de l’acier…………..15
Figure 1.3. Effet de l’inhibiteur cathodique sur la courbe de polarisation de l’acier………...16
Figure 1.4. Module d’impédance partie imaginaire versus de la partie réelle de
l’impédance……………………………………………………………………...26
Figure 1.5. Représentation graphique de l’impédance d’une résistance pure……………......26
Figure 1.6. Représentation graphique de l’impédance d’une capacité pure………………….27
Figure 1.7. Représentation graphique de l’impédance d’un circuit composé d’une résistance
et une capacité placées en série…………………………………………………..27
Figure 1.8. Représentation graphique de l’impédance d’un circuit composé d’une résistance
et une capacité en parallèle……………………………………………………....28
Chapitre 2.
Figure 2.1. Aspect microstructural révélé par une attaque au Nital 3%, grossissement 1000,
de l’acier au carbone de nuance N80…………………………………………....32
Figure 2.2. Schéma représentatif d’une électrode de travail utilisée dans les essais
électrochimiques…………………………………………………………………33
Figure 2.3. Schéma représentatif de la chaîne électrochimique de mesure…………………..37
Chapitre 3.
Figure 3.1.a. Evolution du potentiel de corrosion en fonction du temps d’une électrode de
travail de nuance N80 dans un milieu multiphasique le rapport eau/huile est de
90/10 à différentes températures (20, 40,60°C)………………………………42
Figure 3.1.b. Evolution du potentiel de corrosion en fonction du temps d’une électrode de
travail de nuance N80 dans un milieu multiphasique le rapport eau/huile est de
80/20 à différentes températures (20, 40,60°C)……………………………….42
Figure 3.1.c. Evolution du potentiel de corrosion en fonction du temps d’une électrode de
travail de nuance N80 dans un milieu multiphasique le rapport eau/huile est de
70/30 à différentes températures (20, 40,60°C)………………………………..43
Figure 3.1.d. Evolution du potentiel de corrosion en fonction du temps d’une électrode de
travail de nuance N80 dans un milieu multiphasique le rapport eau/huile est de
60/40 à différentes températures (20, 40,60°C)……………………………….43
Figure 3.2. Evolution du potentiel de corrosion en fonction du temps d’une électrode de
travail de nuance N80 dans les différents milieux multiphasiques (A, B, C, D) à la
température de 20°C…………………………………………………………….45
Figure 3.3. Evolution du potentiel de corrosion en fonction du temps d’une électrode de
travail de nuance N80 dans les différents milieux multiphasiques (A, B, C, D) à la
température de 40°C……………………………………………………………..45
Figure 3.4. Evolution du potentiel de corrosion en fonction du temps d’une électrode de
travail de nuance N80 dans les différents milieux multiphasiques (A, B, C, D) à la
température de 60°C………………………………………………………..……46
Figure 3.5. Diagrammes de Nyquist et Bode obtenus par l’électrode d’acier au carbone de
nuance N80, en milieu multiphasique, rapport eau/huile (90/10) à différentes
températures (20, 40, 60°C)……………………………………………………..50
Figure 3.6. Diagrammes de Nyquist et Bode obtenus par l’électrode d’acier au carbone de
nuance N80, en milieu multiphasique, rapport eau/huile (80/20) à différentes
températures (20, 40, 60°C)…………………………………………………….51
Figure 3.7. Diagrammes de Nyquist et Bode obtenus par l’électrode d’acier au carbone de
nuance N80, en milieu multiphasique, rapport eau/huile (70/30) à différentes
températures (20, 40, 60°C)…………………………………………………….52
Figure 3.8. Diagrammes de Nyquist et Bode obtenus par l’électrode d’acier au carbone de
nuance N80, en milieu multiphasique, rapport eau/huile (60/40) à différentes
températures (20, 40, 60°C)……………………………………………………..53
Figure 3.9. Vérification de la courbe d’impédance expérimentale avec celle simulée d’une
électrode de travail de nuance N80 dans un milieu multiphasique. Le rapport
eau/huile est de 90/10 à la température de 20°C………………………………..54
Figure 3.10. Circuit équivalent d’une électrode de travail en acier au carbone de nuance N80
dans un milieu multiphasique (eau, huile, gaz) sans injection d’inhibiteur de
corrosion………………………………………………………………………..54
Figure 3.11. Evolution du potentiel en f (t) d’une électrode de travail de nuance N80 dans un
milieu multiphasique, le rapport eau/huile est de 90/10 avec injection de
différentes concentrations en inhibiteur A à la température de 20°C………….56
Figure 3.12. Evolution du potentiel en f (t) d’une électrode de travail de nuance N80 dans un
milieu multiphasique, le rapport eau/huile est de 90/10 avec injection de
différentes concentrations en inhibiteur B à la température de 20°C……..…...58
Figure 3.13. Effet de la concentration de l’inhibiteur A sur la vitesse de corrosion de l’acier à
la température de 20°C……………………………………………………..…..59
Figure 3.14. Effet de la concentration de l’inhibiteur B sur la vitesse de corrosion
de l’acier à la température de 20°C…………………………………………......61
Figure 3.15. Efficacité des inhibiteurs de corrosion A et B en fonction de différentes
concentrations dans le milieu multiphasique A à la température de 20°C……..62
Figure 3.16. Spectre infra rouge de l’inhibiteur de corrosion A……………………………..64
Figure 3.17. Spectre infra rouge de l’inhibiteur de corrosion B……………………………..65
Figure 3.18. Diagramme de Nyquist et de Bode d’une électrode de travail de nuance N80
dans un milieu multiphasique, le rapport eau/huile est de 90/10 avec injection de
l’inhibiteur A à différentes concentrations à la température de 20°C……….….67
Figure 3.19. Diagramme de Nyquist et de Bode d’une électrode de travail de nuance N80
dans un milieu multiphasique, le rapport eau/huile est de 90/10 avec injection de
l’inhibiteur B à différentes concentrations à la température de 20°C….……….69
Figure 3.20. Variation de la concentration de l'inhibiteur de corrosion A en fonction du
rapport C/θ en milieu multiphasique (90/10) ...….……………………………76
Figure 3.21. Effet de la concentration de l’inhibiteur A sur la vitesse de corrosion de l’acier à
la température de 40°C………………………………………………………...77
Figure 3.22. Effet de la concentration de l’inhibiteur A sur la vitesse de corrosion de l’acier à
la température de 60°C………………………………………………………...78
Figure 3.23. Effet de la concentration de l’inhibiteur B sur la vitesse de corrosion de l’acier à
la température de 40°C…………………………………………………………79
Figure 3.24. Effet de la concentration de l’inhibiteur B sur la vitesse de corrosion de l’acier à
la température de 60°C………………………………………………………....80
Figure 3.25. Efficacité des inhibiteurs de corrosion A et B en fonction de différentes
concentrations dans le milieu multiphasique A à la température de 40°C……...82
Figure 3.26. Efficacité des inhibiteurs de corrosion A et B en fonction de différentes
concentrations dans le milieu multiphasique A à la température de 60°C…..…82
Figure 3.27. Diagrammes de Nyquist et Bode d’une électrode de travail de nuance N80 dans
un milieu multiphasique, le rapport eau/huile est de 90/10 avec injection de
l’inhibiteur A à différentes concentrations à la température de 40°C………….84
Figure 3.28. Diagrammes de Nyquist et Bode d’une électrode de travail de nuance N80 dans
un milieu multiphasique, le rapport eau/huile est de 90/10 avec injection de
l’inhibiteur A à différentes concentrations à la température de 60°C………….85
Figure 3.29. Diagrammes de Nyquist et Bode d’une électrode de travail de nuance N80 dans
un milieu multiphasique, le rapport eau/huile est de 90/10 avec injection de
l’inhibiteur B à différentes concentrations à la température de 40°C…………..86
Figure 3.30. Diagrammes de Nyquist et Bode d’une électrode de travail de nuance N80 dans
un milieu multiphasique, le rapport eau/huile est de 90/10 avec injection de
l’inhibiteur B à différentes concentrations à la température de 60°C…………..87
ABSTRACT
In this work the techniques of electrochemical impedance spectroscopy (EIS) and the
linear resistance polarization (LRP) were employed to study the mechanism of corrosion
inhibitor in a medium multiphasic (water, oil and gas).
The experimental results prove that the layer of product of corrosion in a medium
without inhibitor is non-productive in an environment of high temperature.
The effectiveness of the inhibitor increases with the increase in the temperature and
reached almost 100 % for 20 ppm of inhibitor.The polarisation resistance of the steel
increases with the growth of the oil phase in the medium.
The analysis of LRP suggests that the manner most possible to decrease the rates of
corrosion can result from the effect to block the active sites on the surface of metal by the
adsorbed molecules of imidazoline.
With the EIS one shows that with an increase in the concentration in inhibitor, the
capacity of the double layer and the film capacity of inhibitor decrease abruptly, while
resistance solution to explain by the reduction in the capacity of film and the reduction in the
resistance of transfer of load.
The determination of the coefficient of division of the inhibitor between the two
phases can explain the effectiveness of this last with various concentrations and various
temperatures.
The adsorption of the inhibitor on the surface of the metal is made according to the
model adsorption by the isotherm of Langmuir.
And finally the effect of the temperature on the effectiveness of the corrosion inhibitors in a
medium multiphasic water, oil and gas has a relationship to the kinetics of the reaction of
corrosion.
RESUME
Les résultats obtenus par la SIE sont en accord avec la technique de RPL puisque,
nous avons constaté l’augmentation des résistances de transfert de charge et la diminution de
la capacité de double couche électrique au fur et à mesure de l’augmentation de concentration
en inhibiteur de corrosion dans la solution.
Les solutions aqueuses des sels qui accompagnent la production des hydrocarbures tels que le
pétrole, le condensât et les gaz, souvent chargés en CO2 et en H2S, rendent ces milieux
corrosifs pour le matériau avec lequel les équipements de production sont fabriqués. [1]
Les fluides corrosifs sont traités par les inhibiteurs de corrosion pour diminuer la vitesse de
l’attaque corrosive des matériaux, surtout en présence de gaz dissous comme H2S et CO2. Par
conséquent, la connaissance du mécanisme du processus d’inhibition de la corrosion est
fortement souhaitable pour concevoir un choix approprié des inhibiteurs de corrosion. [3, 4]
Les inhibiteurs de corrosion considérés comme efficaces pour la protection de l’acier contre la
corrosion acide sont à base d’imidazoline ou d’amine quaternaire. [5, 6]
Les études de Mansfeld (1985) précisent que l’inhibition d’interface présume une forte
interaction entre le matériau métallique et l’inhibiteur de corrosion.
La couche bidimensionnelle d’adsorbant peut affecter les réactions de base de la corrosion de
diverses manières :
Pour le premier cas, l’inhibition vient de la réduction de réaction sur la surface du métal
corrodant, tandis que pour les deux autres modes, les effets d’inhibitions sont dus aux
variations de l’énergie d’activation dans les réactions anodiques et cathodiques du processus
de corrosion. [9]
Les deux principaux types d’adsorption d’un inhibiteur de corrosion organique sur la surface
du métal sont l’absorption physique ou électrostatique et l’adsorption chimique. [11]
Les études de Wang (1999) fournissent d’autres informations sur la configuration d’électrons
de plusieurs inhibiteurs d’imidazoline ; après un calcul de corrélation entre la structure et le
comportement moléculaire de l’inhibiteur de corrosion, on conclut que l’introduction de
l’électron libérant le substituant ou le système de conjugaison sur l’atome de C renforcera
remarquablement l’adsorption chimique de l’atome de N sur la surface du métal. [12]
La protection des aciers au carbone par des inhibiteurs organiques dans des milieux
multiphasiques a fait l'objet de très peu d'études.
Le travail que nous présentons dans ce mémoire est subdivisé en trois chapitres et une
conclusion générale.
¾ Le second chapitre traite des méthodes électrochimiques d'analyse ainsi que les
dispositifs expérimentaux utilisés pour la réalisation de ce mémoire.
¾ Les résultats expérimentaux et les discussions sont regroupés dans le 3ème chapitre.
Etude Bibliographique
1. Corrosion particulière rencontrée dans les installations pétrolières
La corrosion peut être vue sous sa forme globale comme une réaction spontanée d'échange
d'électrons à l'interface métal / environnement. C'est un phénomène naturel qui tend à faire
retourner les métaux à leur état d'oxyde par une attaque plus ou moins rapide du milieu
corrosif. [13, 14]
Les phénomènes de la corrosion dépendent d'un grand nombre de facteurs et ils peuvent être
classés en quatre groupes principaux (tableau 1).
• Effet de la température
• Effet de l'acidité
• Régime hydrodynamique
Le transport des réactifs vers l'interface et des produits de réaction vers l'électrolyte est de
nature à modifier la cinétique des réactions électrochimiques en changeant la concentration
des espèces et donc le potentiel d'équilibre. Les conditions hydrodynamiques fixent les
vitesses de réactions en contrôlant le transport de matière par l’établissement d'une couche
limite de diffusion des espèces, appelée couche de Nernst, ce qui explique l'importance de
l'agitation de l'électrolyte lors des essais de corrosion en laboratoire. [16]
• La salinité
Les chlorures sont des ions agressifs, souvent à l’origine de corrosions localisées, leur
présence en solution s’accompagne d’effets complémentaires, d’une part, leur concentration
locale induit une acidification du milieu et d’autre part, la salinité a une influence sur la
conductivité du milieu aqueux. [17]
Les problèmes les plus importants posés par la corrosion dans les puits et conduites en acier
au carbone sont causés par des substances chimiques conduisant à une acidification de l’eau
contenue dans le brut ou le gaz naturel.
Cette corrosion apparaît quand l’eau contenue dans le brut ou le gaz naturel entre en contact
avec la paroi métallique pendant un temps suffisant pour pouvoir amorcer une corrosion et ce
quelque soit la teneur en eau de l’effluent. [19]
A/ Le CO2 qui abaisse le pH et provoque une corrosion chimique appelé : corrosion douce ou
« Sweet corrosion » dans le cas d’installation de gaz.
B/ L’H2S qui provoque la corrosion de différents types suivant la nature des métaux et les
conditions de production. [20]
1.3.1. Corrosion par CO2 « Sweet corrosion »
On a constaté qu’en dépit de l’absence d’oxygène dans les puits de condensation de gaz
naturel, la surface des installations en acier est souvent fortement attaquée par les composés
corrosifs des fluides (eau, CO2 et acides aliphatiques légers).
D’après les études faites par R.L.MARTIN et S.NESIC et S.WANG il ressort que le gaz
carbonique joue un rôle principal dans ces attaques ; la pression partielle du CO2 peut être
utilisée comme une mesure de l’activité du liquide de condensation.
qui à son tour se met en équilibre avec les ions bicarbonate, carbonate et les protons, suivant
les équilibres (2) et (3)
H2CO3 H+ + HCO3- (2)
HCO3- H+ + CO3 -- (3)
La réaction à l’anode :
Fe (s) Fe2+ (aq) + 2e- (4)
La réaction à la cathode :
2H+ (aq) + 2e- H2 (g) (5)
Produit de corrosion :
Fe2+ + CO3 -- FeCO3 (6)
Le FeCO3 est un produit de corrosion qui précipite dans la solution et forme un film sur la
surface de l’acier qui réduit la corrosion, la corrosion par CO2 est influencée par différents
facteurs tel que le pH, la température et la composition du fluide. [19, 20, 21]
La dissolution de CO2 dans l’eau fait augmenter la concentration des ions H+ du milieu
corrosif, conduisant à des pH acides.
Pour une température donnée, la concentration totale de CO2 dissous est proportionnelle à sa
pression partielle suivant la loi de HENRY
DEWAARD et WILLIAMS ont montré par des essais de laboratoire que la corrosion
augmente linéairement avec la pression partielle du CO2 , tout au moins, pour des pressions
partielles allant de 0.5 bar à 1 bar pour un acier au carbone X52 poli. [23]
D’autre part, RHODES et CLARCK ont étudié un acier au carbone dans des solutions
aqueuses contenant du CO2 dissous sous pression et à 25°C et ont montré que la vitesse de
corrosion augmente rapidement avec la pression partielle de CO2 jusqu’à 21 atm. Et elle
devient faible entre 21 et 30 atm. [24]
Il y a des conditions dans les quels le film protecteur des carbonates ferreux est formé, qui
peut réduire la vitesse de corrosion par CO2 en présence d’une pression partiel élevée en
CO2, l’eau de condensation dans les pipelines peut avoir un pH variant entre 3.0 et 4.0, qui
est potentiellement très corrosif. La solubilité des carbonates ferreux formés est élevée dans
ce type de milieux. [25, 26]
• Les conditions affectant la formation du film protecteur
La formation du film protecteur est reliée à la formation du produit de corrosion sur la surface
de l’acier au carbone, chaque couche qui se forme est une couche d’oxyde adhérente à la
surface de l’acier durant le forage sous des conditions spécifiques. [27]
La corrosion par CO2 conduit à la formation d’une couche protectrice, semi protectrice ou non
protectrice de FeCO3, en fonction du pH. [28, 29]
KERMANI a travaillé sur les inhibiteurs de corrosion et a montré que les mêmes paramètres
qui affectent la corrosion par CO2, affectent aussi leur inhibition chimique. [29]
La teneur en soufre dans les bruts varie de 1.8 à 2.6 %. Le soufre est sous forme de sulfures
organiques plus ou moins complexes dont les bases sont les triophènes, mercaptans,
disulfures, etc. La corrosivité est variable selon la composition. [19]
Ces composés ont fait l’objet de nombreuses études au sein des sociétés pétrolières et chaque
composé à été relié à un indice chiffré permettant de le situer dans l’ordre de l’échelle de la
corrosivité vis-à-vis de l’acier. [23]
La vitesse de corrosion induite par la présence de H2S est contrôlée par le transfert de masse.
La cinétique de la corrosion par H2S est contrôlée par la présence du film de produit de
corrosion, FeS formé à la surface de l’acier. [30]
Le principal agent corrosif dans l’industrie du pétrole est l’hydrogène sulfuré qui provient
à la fois du brut mais aussi principalement de la décomposition thermique des composés
soufrés. [20]
Cette corrosion est essentiellement fonction de la concentration en H2S et de la température,
mais elle est indépendante de la pression. [21]
Si la concentration en H2S dans le gaz est supérieure à 0.5 mol/l et supérieure à 5 ppm dans
l’eau la corrosion par H2S est provoquée selon le mécanisme suivant :
La réaction à l’anode :
Fe Fe2+ + 2 e- (7)
Dissociation de H2S :
H2S H+ + HS- (8)
Dans le cas d’un mélange de H2S et CO2 dont le rapport de la pression partielle des deux gaz
est entre 20 et 500 (20 < PCO2/PH2S < 500) le risque de corrosion devient élevé et les vitesses
de corrosion prennent des valeurs importantes. Lorsque le rapport PCO2/PH2S < 20, le produit
de FeS est prédominant, la nature protectrice du film de FeS formé dépend d’un certains
nombre de paramètres. [31]
• Effet du pH
SARDISCO et PITTS ont étudié l’effet du pH sur la nature protectrice du film de sulfure
ferreux FeS.
Le film protecteur formé à pH variant entre 6.5 et 8.8 est considéré d’une couche de
Mackinawite prédominante. Tandis que la plupart des films protecteurs formés à pH variant
entre 4.0 et 6.3 contiennent la Pyrite et Troilite et Mackinawite. [34]
• Effet de L’agitation
MILLIAMS et KROESE ont montré par des études sur l’effet de la température, la
concentration des chlorures et le dioxyde de carbone sur la vitesse de corrosion en présence de
H2S que les coupons d’acier en rotation ont une vitesse de corrosion plus élevée que ceux
utilisées dans le même test mais sans rotation. [35]
1.3.3. La corrosion dans les milieux multiphasiques
La corrosion provoquée par l’écoulement multiphasique a été étudiée la première fois par
SYDBERGER (1987). Trois mécanismes de corrosion ont été décrits : le transfert de masse,
le transport de charge, et la corrosion érosion. [36]
Le mécanisme de la corrosion par l’anhydride carbonique sur l’acier au carbone dans
différentes conditions de pH, de température, de pression dans des milieux multiphasiques
(eau + huile), a été étudié dans le passé. [37]
Ces travaux ont été réalisés par DE WAARD et MILLIAMS (1975). [23] IKEDA et d’autres
(1985) [38], DE WAARD et LOTZ (1993). [39], DE WAARD et LOTZ et DUGSTAD (1995). [40]
Ils ont proposé des modèles pour prévenir la corrosion par l’anhydride carbonique. La plupart
de ces études ont été cependant entreprises dans les laboratoires.
BOCKRIS et d’autres (1962) ont prouvé que l’étape de contrôle dépend du pH. La réaction
globale est donnée par :
[41]
Fe + H2CO3 FeCO3 + H2 (13)
Pour un pH< 4, celui des puits de gaz, NESIC (1995) estime que la réduction extérieure de
l’ion d’hydrogène en hydrogène est dominante. [42]
La vitesse de corrosion est mesurée par des méthodes électrochimiques, telle que la résistance
électrique. Sur site on détermine les caractéristiques du fluide (exp. Type d’écoulement, le
film liquide).
La prévision du taux de corrosion est une tâche très difficile, particulièrement si les
écoulements sont des mélanges de plusieurs phases.
Dans beaucoup de cas, le niveau de corrosion est estimé en mesurant la concentration des ions
ferreux dans les pipelines. [43]
2. Lutte contre la corrosion par l’utilisation d’inhibiteurs
2.1.1. Définition
La définition d'un inhibiteur de corrosion n'est pas unique, néanmoins celle retenue par la
National Association of Corrosion Engineers (NACE) est la suivante: un inhibiteur est " une
substance qui on diminue la corrosion lorsqu'elle est ajoutée à un environnement en faible
concentration ". [44]
Un inhibiteur doit être stable vis-à-vis des oxydants et compatible avec les normes de non-
toxicité. Avec les exigences environmentales, il est recommandé des produits verts qui ne sont
pas nocifs pour l’environnement, ces produits sont biodégradables et enfin un inhibiteur doit
être peu onéreux. [1, 46]
2.1.3. Utilisations
¾ Le traitement des eaux (eaux sanitaires, eaux des procédés industriels, eaux de
chaudières, etc.);
¾ L'industrie du pétrole: forage, extraction, raffinage, stockage et transport, dans
cette industrie, l'utilisation des inhibiteurs de corrosion est primordiale pour la
sauvegarde des installations;
¾ Les peintures où les inhibiteurs de corrosion sont des additifs assurant la protection
anticorrosion des métaux. [47]
Il n’existe pas de mode d’action unique pour les inhibiteurs de corrosion. Un même
composé, peut avoir différents mécanismes d’action. Ces derniers sont imposés par le milieu
corrosif et de la nature du métal à protéger.
Quel que soit le mécanisme par lequel l’inhibiteur de corrosion agit, il existe néanmoins un
certain nombre de considérations qui sont valables pour tous les inhibiteurs de corrosion:
¾ L’interposition d’une barrière entre le métal et le milieu corrosif; c’est le cas des
milieux acides.
¾ La formation d’une barrière par interaction entre l’inhibiteur de corrosion avec une ou
plusieurs espèces du milieu corrosif, ce type de mécanisme est également spécifique aux
milieux alcalins ou neutres. [11]
Le mécanisme d’action d’un inhibiteur peut être considéré sous deux aspects :
Souvent on classe les inhibiteurs selon leur domaine d’application, en milieu aqueux, les
inhibiteurs pour milieux acides sont employés, entre autre, pour éviter une attaque chimique
de l’acier lors du décapage. Dans l’industrie pétrolière on les ajoute aux fluides d’acidification
et de stimulation.
Dans ces milieux, la surface des métaux peut être considérée comme exempte de toute couche
protectrice (oxyde, hydroxyde), elle peut être recouverte plus au moins uniformément
d’hydrogène atomique adsorbé. [50, 51]
La corrosion peut ralentir suite à l’adsorption d’un inhibiteur à la surface du métal. Le degré
d’inhibition dépend alors de l’équilibre entre espèces dissoutes et adsorbées.
L’adsorption est le mode d’action des inhibiteurs organiques, elle résulte de l’existence des
[6, 11, 48, 52]
forces de Van Der Waals entre l’inhibiteur et le métal.
Cette forme d’inhibition, appelée inhibition « d’interphase » traduit la formation d’un film
tridimensionnel entre le substrat corrodé et les molécules d’inhibiteur. Les inhibiteurs
d’interphase ne sont pas uniquement adsorbés aux interfaces (Métal / oxyde) et (oxyde /
électrolyte), mais sont également incorporés dans les couches barrières (formation de
complexes). Les molécules inhibitrices d’interphase forment des réseaux homogènes, denses,
de bonne stabilité et elles se caractérisent par une faible porosité. [9, 11, 53 - 55]
2.3.3. Réaction partielle (les mécanismes d’action électrochimique)
La corrosion peut être déclenchée en présence d’une cellule composée d’anode, de cathode,
d’un électrolyte et d’un conducteur électrique.
L’ajout de l’inhibiteur de corrosion doit ralentir la corrosion par :
L’inhibiteur de corrosion forme une couche barrière sur la surface métallique, qui modifie
les réactions électrochimiques en bloquant soit les sites anodiques (siège de l’oxydation du
métal) soit les sites cathodiques (siège de la réduction de l’oxygène en milieu neutre aéré ou
la réduction du proton H+ en milieu acide) ; ces mécanismes sont présentés dans la figure
(1.1) [11]
+ H+
H
Fe2+
Fe2+ H+ H+
e- e- e-
L’effet inhibiteur est déterminé par le tracé de courbes de polarisation de l’acier dans un
milieu approprié.
L’ajout dans le milieu d’un inhibiteur de corrosion anodique modifie la courbe de polarisation
initiale comme indiqué sur la figure 1.2
I
Intensité S.I : essai sans inhibiteur
de courant A.I : essai avec inhibiteur
S. I A. I
E
Ec1 Ec2 Potentiel
Figure 1.2. Effet de l’inhibiteur anodique sur la courbe de polarisation de l’acier. [56]
En milieu acide, les ions H+ sont réduits selon les réactions 12 et 13 ci dessous :
Les électrons sont fournis par l’anode suite à la dissolution du métal (Réaction 14)
M Mn+ + n e- (16)
Les inhibiteurs cathodiques interfèrent avec les réactions (14) et (15), le cation de l’inhibiteur
forme sur les cathodes locales un hydroxyde insoluble qui empêche l’accès de l’électrolyte
aux sites cathodiques, les inhibiteurs cathodiques déplacent le potentiel de corrosion vers des
valeurs plus négatives.
A : Courbe de polarisation
Potentiel C1, C2 : Courbes de polarisation
cathodique sans et avec inhibiteur
C1
I1, I2 : Intensités de courant de
corrosion sans et avec inhibiteur.
C2
I2 I1 Intensité
Figure 1.3. Effet de l’inhibiteur cathodique sur la courbe de polarisation de l’acier. [57]
Dans le cas de la formation d’un film sur les surfaces anodiques et cathodiques, le
déplacement du potentiel de corrosion est du côté de la tendance prédominante.
Les inhibiteurs mixtes diminuent la vitesse des deux réactions partielles mais modifient peu le
potentiel de corrosion. [56, 58]
Quel que soit le mécanisme avec lequel agit l’inhibiteur, le pouvoir protecteur de ce dernier
caractérise le ralentissement de la corrosion, c'est-à-dire la diminution du courant de corrosion
(ou la vitesse de corrosion).
Le pouvoir protecteur d’un inhibiteur s’exprime par l’équation 1.1.
( iCorr - iCorrInh)
[60]
Pouvoir protecteur % = . 100 (1.1).
iCorr
iCorr et iCorrInh représentent respectivement les courants de corrosion en l’absence et en
présence d’inhibiteur. Il est possible d’accéder aux valeurs des courants de corrosion de
manière expérimentale, en utilisant des techniques électrochimiques. [11, 60]
Les méthodes d’études des inhibiteurs de corrosion sont celles de la corrosion d’une
manière générale, qu’elles soient électrochimiques ou non. Il faut distinguer entre essai à
réaliser : a/ Sur une surface métallique propre,
b/ Surface déjà recouverte par des produits de corrosion.
La méthode peut être avantageusement couplée à celle du tracé des courbes stationnaires
I = f (E) et permet une analyse complète du mécanisme d’action de l’inhibiteur.
Le rôle de l’inhibiteur dans les différents processus intervenant à l’électrode (transfert de
charge, diffusion, adsorption…) est bien élucidé. Les valeurs de la résistance de transfert et de
la résistance de polarisation permettent de calculer la vitesse de corrosion. [63, 64]
2.6. Conclusion
3.1. Introduction
L’application chimique des inhibiteurs de corrosion est adoptée par les processus de
productions industrielles de brut et de gaz. Leur utilisation dans le domaine pétrolier est très
difficile, parce que la plupart de ces inhibiteurs sont solubles dans l’eau et dans l’huile.
La chimie des inhibiteurs de corrosion spécifique pour la production de gaz et d’huile n’a pas
évoluée pendant les 40 dernières années. Le développement des produits, dans la plupart des
cas est constitué de formulations intelligentes.
Les méthodes et les techniques utilisées pour évaluer l’inhibiteur de corrosion sont la mesure
du potentiel de corrosion, la résistance de polarisation linéaire et la spectroscopie
d’impédance électrochimique (SIE). [65- 67]
En réalité, dans un milieu aqueux, une électrode peut être le siège de plusieurs réactions
électrochimiques. Dans ce cas, le potentiel métal/solution prend une valeur comprise entre les
potentiels d’équilibre des diverses réactions : c’est le potentiel de corrosion Ecorr ou le
potentiel mixte. [58,68]
Afin de mesurer ce potentiel, on fait appel à la méthode dite potentiométrique, elle consiste à
suivre l’évolution du potentiel en fonction du temps E = f (t). Ce potentiel est appelé aussi
« potentiel au repos » ou « potentiel en circuit ouvert ».
En effet, ce potentiel exprime la tension d’une électrode mesurée par rapport à une électrode
de référence. Lorsqu’aucun courant ne circule à travers l’électrode de travail, la détermination
du potentiel est indispensable avant chaque mesure électrochimique. Son évolution dans le
temps, fournit une indication sur les changements qui se produisent à la surface de l’électrode.
Le suivi du potentiel en fonction du temps, permet aussi de déterminer le temps de
stabilisation et/ou équilibre et de montrer les aptitudes de l’échantillon à la « réactivité » ou à
la « passivité ».
Une réaction électrochimique se déroulant à la surface d’une électrode est gouvernée par la
surtension ŋ appliquée, qui est l’écart entre le potentiel électrode/solution E est le potentiel
libre de la réaction Eéq. L’intensité du courant à travers ce matériau est une fonction du
potentiel E, représentée par une courbe I = f (E), qui est la somme des courants des réactions
électrochimiques se produisant à la surface de l’électrode.
Les courbes de polarisation sont déterminées en appliquant un potentiel entre une électrode de
travail WE et une électrode de référence RE.
Le coefficientβ, constante de Stern – Gerry, est considéré dans les études électrochimiques,
lorsque la résistance de polarisation est assimilable à la résistance de transfert de charge, et la
variation du potentiel comme étant comprise entre 20 et 30mV. [70]
3.4.1. Introduction
¾ Transport des espèces réactives au sein de la solution, souvent associé avec des
réactions chimiques en volume.
¾ Adsorption des espèces réactives sur l'électrode.
¾ Réactions interfaciales électrochimiques et chimiques.
Lorsqu'on impose à une électrode, en équilibre, une tension sinusoïdale de fréquence (w), la
réponse enregistrée est un courant sinusoïdale déphasé d'un angle (θ) par rapport à la tension.
L'électrode résiste au passage du courant sinusoïdale par une impédance complexe qui est en
partie ohmique et en partie capacitive.
L'impédance Z de l'interface électrode / solution dépend de l'intensité du courant d’échange,
de la capacitance de la double couche électrique et de la fréquence (w) de la tension électrique
sinusoïdale.
La polarisation réduit la conductivité électrique du système et les propriétés à l'interface
métal/ solution changent aussi.
Le comportement électrochimique du système électrode/solution est évalué par des mesures
[72]
électrochimiques et électriques.
Lorsque les processus électrochimques sont complexes, le tracé des courbes de polarisation
n'est pas un indicateur suffisant du mécanisme réactionnel car il est limité par la mesure de
réaction la plus lente. [11, 68]
L'impédance est une grandeur définie pour un système linéaire, c'est une fonction de
transfert. Cette quantité est utilisée en l'extrapolant aux systèmes non-linéaires tel que les
interfaces électrochimiques.
L'impédance Z représente le rapport entre le potentiel et le courant, comme défini par la loi
d'ohm :
Z(w) = E(w)/I(w) (2)
Lorsqu'un signal sinusoïdal (courant ou tension) est appliqué, la réponse à ce signal (tension
ou courant) est obtenue avec un angle de déphasage (θ).
E = Eo. sin wt (3)
Eo est l’amplitude du signal
W est la fréquence angulaire ou pulsation
t est le temps en seconde.
L’impédance d’un circuit composé d’une résistance pure est résistive. Elle est capacitive
(réactive) en présence d’un condensateur.
Re(Z) = Z´ = |Z|.cos θ (7)
Im(Z) = Z´´ = |Z|.sin θ (8)
Impédance résistive, Z´= R et Z´´ = 0.
Impédance capacitive, Z´= 0 et Z´´ = 1/-jwC
Impédance inductive, Z´= 0 et Z´´ = jwL
Le vecteur est caractérisé par le module de l’impédance |Z| et l’angle de déphasage θ ou par la
partie réelle et celle imaginaire de l’impédance (Z´et -Z´´) projetées sur l’axe des X et l’axe
des Y respectivement.
Les impédances des éléments branchés en série s’additionnent et lorsque le branchement est
en parallèle, on additionne l’inverse des impédances. [70, 72- 74]
Z = Z1 + Z2 + ……+ Zn (9)
1/Z = 1/Z1 + 1/Z2 + …...+ 1/Zn (10)
3.4.3. Circuits équivalents
Un circuit équivalent, bien que ne remplaçant pas un modèle physique, est un outil pratique
permettant de mieux visualiser le comportement électrique d’une électrode et facilitant la
simulation numérique de l’impédance.
Sous certaines conditions, le circuit équivalent, composé d’une capacité Cdc correspondant à
la capacité de la double couche et d’une résistance Rt, résistance de transfert de charge,
branchées en parallèle, décrit le comportement électrique de l’interface électrode – solution.
Lorsque un courant passe, il faut ajouter une résistance RΩ en série, qui représente la chute
ohmique dans l’électrolyte entre les électrodes de référence et de travail.
Un circuit équivalent plus réaliste comporte toujours la chute ohmique RΩ et la capacité de la
double couche Cdc, par contre la résistance de transfert est remplacée par l’impédance
faradique ZF composée d’un ou plusieurs éléments de circuit, en série ou en parallèle selon le
mécanisme réactionnel. Lorsque des phénomènes de transport interviennent, un ou plusieurs
éléments de ce circuit sera une impédance de diffusion Zd. Chaque impédance de diffusion
[74]
correspond à une espèce électrochimique impliquée dans la réaction.
Donc ces circuits électriques sont représentatifs des processus électrochimiques se déroulant à
l’interface électrode/solution. La technique d’impédance utilise des signaux de faibles
amplitudes qui ne perturbent pas les propriétés des électrodes.
L’impédance du système est mesurée en fonction de la fréquence du signal appliqué
(Entre 1mHz et 100 KHz) et sa valeur est reportée dans le plan complexe pour chaque
fréquence.
Le diagramme de Nyquist obtenu comprend un (ou plusieurs) demi-cercles dont l’écart à
l’origine indique la résistance de l’électrolyte (Re) et l’amplitude indique la résistance de
transfert de l’électrode (Rt) pour les systèmes simples, la résistance de polarisation (Rp) peut
également être obtenue par lecture directe sur le diagramme. Plus la résistance de transfert est
élevée et plus la vitesse de corrosion du matériau sera faible. Ces diagrammes permettent
donc de comparer la dégradation de différents matériaux dans différents électrolytes et
d’évaluer les étapes des processus (amorçage de la piqûration, par exemple).
Des informations sur les mécanismes de corrosion mis en jeu peuvent donc être obtenus
d’après la forme du diagramme de Nyquist, mais le processus réactionnel reste difficile à
déduire. [68]
3.4.3.1. Circuit résistance pure
Quand on remplace une cellule électrochimique par une résistance pure, on obtient :
Z’ = R et Z’’ = 0
Sur le diagramme de Nyquist, l’impédance d’un circuit composé d’une résistance pure est
représentée par un point sur l’axe des réels et il est invariable avec l’évolution de la fréquence.
La représentation de Bode montre que le logarithme du module de l’impédance |Z| reste
parallèle à l’axe du logarithme de la fréquence, log f et l’angle de déphasage demeure égal à 0.
(Figure1.4 et 1.5). [70, 72, 74]
Img - j Z’’
Z Réel
-Z’’
(a) (b) θ
R R
R
0
Z’ Log f
Diagramme de Diagramme de
Nyquist. Bode.
Dans le cas d’une cellule substituée à une capacité pure C, (Figure 1.6), l’angle de
déphasage vaut - π /2 et l’impédance Z est exprimée par la relation suivante :
Z = 1/-jwC (11)
Elle devient dépendante de la fréquence f et le point représentatif de la capacité, varie avec la
fréquence.
(b)
Log Z θ
-Z’’
C (a)
-90
0
Figure 3.3.3 : Représentation
0 graphique
Z’
de l’impédance d’uneLog
capacité
f pure,
a- diagramme de Nyquist et b- diagramme de Bode.
Les figures 1.5 et 1.6 montrent les diagrammes d’impédance les plus simples. Dans la
majorité des cas, les cellules électrochimiques sont représentées par des circuits composés de
plusieurs résistances et de plusieurs capacités. La représentation graphique de l’impédance de
ces circuits est plus complexe. En présence d’une résistance et d’une capacité placées en
série, le diagramme d’impédance est celui représenté dans la (Figure 1.7). [72, 74]
Log Z θ
-Z’’ -90
-1 (b)
(a)
Rs Cs
0
Rs Z’ Log f
Z = Rs + 1/-jwCs (12)
Dans le cas d’un circuit électrique équivalant composé d’une résistance (Rp) et d’une capacité
(Cp) placées en parallèle, le diagramme d’impédance est différent (Figure .1.8). [70, 74]
Cp Z’’ θ
Log Z (b)
(a) -90
0
Z’
Rp Rp Log f
Figure 1.8. Représentation graphique de l’impédance d’un circuit composé
d’une résistance et une capacité en parallèle
a- diagramme de Nyquist et b- diagramme de Bode. [70]
3.4.4. Avantages
Les analyses de l’impédance électrochimiques sont basées sur les circuits équivalents
prévisionnels et expérimentaux. [72]
3.4.5. Inconvénients
Méthodes expérimentales
Ce chapitre a pour but de présenter les méthodes expérimentales, électrochimiques et
d'analyses, utilisées dans ce mémoire. Une description des matériaux, de l'électrolyte, et des
montages effectués, est également donnée.
2.1.1. Electrodes
L’électrode utilisée dans ce travail est fabriquée à partir d’un échantillon d’acier au carbone
qui est : API 5 L grade N 80 correspondant à la norme NFA 02-005
Ce matériau est largement utilisé dans l’industrie du pétrole et du gaz (collectes de surface et
tubings). Ces aciers sont bon marché et impliquent donc peu d’investissement, mais ils
présentent habituellement les propriétés de faibles résistances à la corrosion. [37]
• Composition chimique
L’analyse chimique est effectuée par la méthode de spectrométrie à émission. Pour notre
échantillon d’acier le fer n’est pas inclus dans cette composition car il constitue le reste. Les
résultats sont présentés dans le tableau 2.1.
C Si Mn Ni Cr P S Mo V Cu
Echantillon
API 5L N 80 0.45 0.31 0.71 0.02 0.06 0.017 0.019 0.01 0.01 0.01
Le tableau 2.2 fixe la limite entre les aciers alliés et non alliés (conformément à la norme
NFA 02-005) cette limite conventionnelle établie pour les éléments d’addition Si, Mn, Ni, Cr,
V et Cu, fixe les teneurs minimales pour lesquelles ces éléments seront considérés comme
éléments d’alliages.
Eléments Si Mn Ni Cr Mo V Cu
Teneurs conventionnelles (%) 0.50 1.60 0.30 0.40 0.08 0.1 0.40
D’autre part, le tableau 2.3 donne la composition chimique préconisée par la spécification
API 5L pour l’acier N80.
Eléments (%) C Si Mn Ni Cr P S Mo V Cu
N 80 - - - - - 0.030 0.030 - - -
D’après les données des tableaux 2.1, 2.2, 2.3, nous déduisons que l’acier N80 est
chimiquement conforme à la spécification originale API 5L.
L'attaque est effectuée en trempant l’acier préalablement poli pendant quelques secondes,
dans une solution de Nital (mélange d'acide nitrique et d'alcool dans un rapport de 3/100).
Une analyse au microscope métallographique révèle les deux phases en présence. comme le
présente la figure 2.1. La ferrite ou phase α apparaît bien plus clair que la perlite, constituée
L’échantillon d’acier au carbone, coupé à l’aide d’une tronçonneuse sous une forme carrée
de dimensions 1.0 cm ×1.2 cm a été par la suite soudé à un fil conducteur puis enrobé dans
une résine thermodurcissable (constitué d’un durcisseur et d’araldite) (Figure 2.2).
L’enrobage est réalisé dans un moule en plastique. Ce moule est exposé à l’air ambiant
pendant 24 heures pour permettre à la résine de se solidifier.
Afin d’obtenir des résultats fiables et reproductibles, l’électrode de travail subit, avant chaque
essai, un prétraitement, qui consiste en un polissage de la surface de l’électrode de travail au
papiers abrasifs en carbure de silicium de finesse en grains décroissante (Grit 600, 800, 1200)
sous jet d’eau, le polissage est ensuite suivi d’un degraissage à l’acétone puis à l’eau distillée
puis d’un séchage sous un flux d’air.
1.2 cm
1 cm
[75]
La pression de séparation du condensât = 37 Kgf/cm2 et la température de séparation = 22.7 °C.
Les mesures sont effectuées à différentes températures (20 ± 3, 40 et 60 °C). Des proportions
différentes en eau et en condensât sont étudiées en constituant les rapports eau/condensât
suivants (90/10, 80/20, 70/30 et 60/40) et correspondant respectivement aux milieux A, B, C
et D testés avec et sans inhibiteurs.
2.1.2.2. Essai avec inhibiteurs
Les inhibiteurs à base d'imidazoline ont une efficacité élevée contre la corrosion par le
dioxyde de carbone et sont largement utilisés par l'industrie pétrolière. [22]
L'imidazoline est utilisée comme matière active pour l'inhibiteur organique utilisé dans ce
travail. Le milieu forme un sel organique soluble qui aide l'imidazoline à s'adsorber à la
surface du métal. [1]
Dans le cadre de notre étude, l’inhibiteur est utilisé à des concentrations comprises entre 10 et
50 ppm.
2.2. Appareillages et procédures
2.2.1. Appareillages
Les tests sont réalisés à l’aide d’un montage électrochimique classique à trois électrodes,
une cellule électrochimique d’une capacité de 1000 ml, les potentiels sont donnés par rapport
à une électrode au calomel saturé (ECS électrode de référence). des électrodes en graphite
(sont utilisés comme électrodes auxiliaires).
La mesure des paramètres électrochimiques est réalisée à l’aide d’une chaîne électrochimique
de corrosion. Cette dernière est constituée de quatre éléments fondamentaux représentés dans
la figure 2.3.
Le potentiostat / Galvanostat modèle 273 A (EG & G Princeton Applied Research) muni d’un
logiciel M352 (EG &G PAR) piloté par ordinateur pour l’acquisition et le traitement des
données. Un électromètre EG &G qui assurera le lien entre la cellule électrochimique et le
potentiostat. [76]
Les mesures de capacité sont effectuées à l’aide d’un analyseur de réponse en fréquence
Solartron 1255 (Schlumberger) muni d’un logiciel Z-Plot de Solartron.
Figure 2.3. Schéma représentatif de la chaîne électrochimique de mesure.
2.2.2. Procédures
La répartition des charges électriques sur la surface d’un métal plongé dans un électrolyte
qui est son milieu corrosif, crée une DDP entre la surface du métal et la solution. Le potentiel
de corrosion du métal est mesuré par rapport à une électrode de référence qui a un potentiel
stable et invariable ; elle représente le potentiel mixte résultant de l’interaction d’un ou de
plusieurs systèmes électrochimiques.
C’est une grandeur cinétique qui dépend de l’élément métallique et des paramètres du milieu
corrosif. On peut accéder à sa valeur en suivant l’évolution du potentiel de l’électrode en
fonction du temps E = ƒ (t). [78]
Cette technique est basée sur la perturbation du système électrochimique autour de son
point de fonctionnement (Ecor, Icor). La perturbation a une amplitude assez faible (Souvent E0
= 10 mV). La réponse du système ∆I est sinusoïdale et le système électrochimique se
comporte comme un circuit électrique linéaire. [3]
L’impédance n’est rien d’autre que le rapport entre le potentiel et le courant Z = ∆E/∆I
En faisant varier la fréquence ƒ = w/2π du signal E dans un large domaine
10-2 Hz ≤ ƒ ≤ 100 Hz. [70]
Oŭ
La gamme de fréquence utilisée varie de 105 à 0.01 Hz
Le potentiel de mesure est le potentiel de corrosion.
Le temps de stabilisation du potentiel de corrosion est de 900s.
Les paramètres fixés pour les essais électrochimiques sont représentés dans le tableau 2.7
Résultats et discussions
3.1. Etude en l’absence d’inhibiteur
La surface de l’acier est constituée d’une multitude de micro piles, elles même constituées
de zones anodiques oŭ les électrons sont libérés et de zones cathodiques oŭ les électrons sont
consommés. Le suivi du potentiel en circuit ouvert permet d’enregistrer les modifications à
l’interface entre l’électrode de travail et le milieu.
La stabilité du potentiel peut être évaluée quand le potentiel oscille entre des valeurs de
l’ordre de 2 mV/min. Les figures (3.1.a), (3.1.b), (3.1.c), (3.1.d) présentent l’évolution du
potentiel libre de l’acier au carbone de nuance N80 dans les milieux A, B, C et D (milieux
multiphasiques, contenant eau et condensât dont les rapports respectives de : 90/10, 80/20,
70/30 et 60/40 %).
La mesure du potentiel est suivie pendant une durée d’immersion de 2 heures aux
températures de 20, 40 et 60 °C
En effet, le potentiel de corrosion diminue pendant les 20 premières minutes puis se stabilise
à des valeurs comprise entre -720 et -730 mV/ECS pour le milieu A à la température de 20°C.
Cependant, l’allure des courbes pour les températures 20 et 40°C diffère légèrement de celle
observée à la température de 60°C. Cette évolution peut être attribuée à une dissolution plus
rapide à température supérieure à 40°C.
L’observation de la surface de l’électrode après les essais révèle une quantité plus importante
de produits de corrosion à partir de 40°C, ce qui confirme les remarques précédentes.
Figure 3.1.a. Evolution du potentiel de corrosion en fonction du temps d’une électrode
de travail de nuance N80 dans un milieu multiphasique
le rapport eau/huile est de 90/10 à différentes températures (20,40,60°C)
Le potentiel tend vers des faibles valeurs en passant d’un milieu à un autre selon la diminution
de la phase aqueuse du milieu multiphasique. Donc on peut admettre que le mécanisme de
corrosion dépend essentiellement de la présence d’eau dans le milieu.
Comme la corrosion est régie par des réactions électrochimiques et donc elle nécessite une
phase aqueuse comme milieu conducteur. Le volume d’eau présent dans les milieux est un
facteur commun pour tous les échantillons. On peut dire que la vitesse de corrosion augmente
avec la proportion d’eau dans le milieu. [36]
Ceci nous amène à penser que la dissolution de l’acier est plus facile lorsque la proportion de
la phase aqueuse est plus élevée (90% d’eau).
Les vitesses de corrosion sont exprimées par millimètres par an, les résistances de polarisation
en Ohm.cm2 et les intensités de courant de corrosion sont mesurées en µA.cm-2.
Figure 3.2. Evolution du potentiel de corrosion en fonction du temps
d’une électrode de travail de nuance N80 dans les différents
milieux multiphasiques (A, B, C, D) à la température de 20°C.
Tableau 3.1.1. Potentiel de corrosion de l’acier mesuré dans les différents milieux
multiphasiques, et à différentes températures.
On peut dire que plus la température augmente, notre acier devient moins résistant à la
corrosion.
Donc notre acier est plus résistant dans le milieu D (60/40) à la Température de 20°C et
faiblement résistant dans le milieu A (90/10) à la Température de 60°C. La résistance de
l'acier dépend de la température. [30]
Sur la base des résultats obtenus, le milieu (90/10) a été choisi pour notre étude pour le test
des deux inhibiteurs de corrosion proposés par des firmes différentes. Les essais ont été
réalisés à différentes concentrations et aux températures de 20,40, et 60°C.
Les mesures avec cette technique, correspondent aux milieux multiphasiques A, B, C et D aux
températures de (20, 40 et 60°C). Les diagrammes obtenues sont présentés sur les figures 3.5,
3.6, 3.7, 3.8.
L'intersection des demi-cercles sur les diagrammes de Nyquist avec l'axe des réels (Z')
représentent la résistance de la solution (haute fréquence) et la résistance au transfert de
charge (basse fréquence). [66]
Dans le milieu A (90/10) (Figure 3.5) les spectres d’impédance électrochimiques obtenus
montrent une décroissance dans la résistance de polarisation en fonction de la température. La
résistance de l’électrolyte à T=20°C est de 08,88 Ohm.cm2 .
Figure 3.5. Diagramme de Nyquist et Bode obtenus par l’électrode d’acier au carbone de
Figure 3.6. Diagramme de Nyquist et Bode obtenus par l’électrode d’acier
Nous avons utilisé le circuit équivalent simple qui se trouve dans la figure ci-dessous, il
contient la résistance de la solution (Rs), la résistance de polarisation (résistance de transfert
de charge (Rtc) et la capacité de la double couche de l'interface métal-solution. (Figure 3.10)
Paramètres électrochimiques
Milieux rapport Température Rs Rtc Rp Cdc
(eau/huile) (°C) Ohms.Cm2 Ohms.Cm2 Ohms.Cm2 µ.Farad.Cm-2
20 08,88 717,00 725,88 89,9141
A 40 05,81 357,07 362,88 87,7440
(90/10) 60 04,13 159,13 163,26 168,2230
20 09,80 840,80 849,80 55,1776
B 40 06,80 684,40 691,2 61,3319
(80/20) 60 04,32 181,60 185,92 127,7670
20 10,20 1306,80 1317,00 130,8200
C 40 07,19 812,40 819,60 73,6340
(70/30) 60 05,04 206,40 211,44 108,3940
20 20,04 1412,51 1432,55 71,5149
D 40 10,99 1189,01 1199,00 571,5940
(60/40) 60 05,76 724,24 730,00 515,7000
La résistance de la solution Rs est faible ce qui montre que le milieu est conducteur (eau
conductrice, sa conductivité est de 340 (ms/cm2).
On remarque que cette résistance augmente graduellement en passant d’un milieu à un autre
et chaque température à un intervalle de résistance différent, les valeurs de résistance les plus
faibles sont enregistrées à la température de 60°C.
Cette résistance renseigne sur la qualité du milieu qui peut être chargé ou moins chargé et son
aptitude aux transferts ioniques.
En effet, les résultats tirés de la spectroscopie d’impédance montre que l’acier dans les
milieux A et B est moins résistant que l’acier dans les milieux C et D, et plus la température
augmente plus la résistance de transfert de charge de l’acier diminue.
L’étude en présence d’inhibiteur est réalisée dans un milieu multiphasique désaéré avec
l’azote et saturé par le CO2, pour le rapport eau/huile égal à 90/10. Le choix est déterminé par
les valeurs de la résistance obtenues (représente les faibles résistances et vitesses de corrosion
plus élevées).
3.2. Etude en présence d’inhibiteur
3.2.1. Suivi des potentiels en fonction du temps pour différentes concentrations en
inhibiteur de corrosion
¾ Inhibiteur de corrosion A
La figure 3.11 présente la variation temporelle du potentiel à l’abandon de l’électrode de
travail immergée dans le milieu multiphasique A (le rapport eau/huile est de 90/10) après
ajout de différentes concentrations en inhibiteur de corrosion A.
Figure 3.11. Evolution du potentiel en fonction du temps d’une électrode de travail de nuance
N80 dans un milieu multiphasique. Le rapport eau/huile est de 90/10 avec
injection de différentes concentrations en inhibiteur A à la température de 20°C.
D’après les tracés de cette figure on peut dire que l’inhibiteur de corrosion A a un
comportement anodique par rapport au blanc c’est-à-dire le potentiel tend vers des valeurs
plus positives donc il s’anoblit.
¾ Inhibiteur de corrosion B
Figure 3.12. Evolution du potentiel de corrosion en fonction du temps d’une électrode de travail
de nuance N80 dans un milieu multiphasique. Le rapport eau/huile est de 90/10 avec
injection de différentes concentrations en inhibiteur B à la température de 20°C.
Une bonne efficacité de protection est obtenue à des concentrations supérieures ou égal à 10
ppm.
Les pouvoirs protecteurs de l’inhibiteur peuvent être calculés à partir de la relation 1.1
Rappelée ci dessous:
( iCorr - iCorrInh)
Pouvoir protecteur % = . 100 (1.1). [60]
iCorr
Les résultats obtenus pour l’inhibiteur de corrosion B sont regroupés dans le tableau 3.2.2.b
L’effet de la concentration de cet inhibiteur à 20°C sur la vitesse de corrosion est représenté
sur la figure 3.14
Pour le même milieu on peut admettre que l’inhibiteur de corrosion A est plus efficace que
l’inhibiteur de corrosion B c'est-à-dire qu’il présente un pouvoir protecteur important que
celui de l’inhibiteur B, cela est probablement dû à la présence des groupements actifs de
l’inhibiteur A qui sont a base d’Imidazoline. (Voir spectre IR des deux inhibiteurs de
corrosion ; Figure 3.16 et figure 3.17)
¾ Interprétation des spectres Infra rouge des inhibiteurs de corrosion A et B
¾ L’ion ammonium qui montre une bande d’adsorption large et intense entre 3300 et
3030 Cm-1 à cause des vibrations d’élongation des liens N-H. [79]
Cette caractéristique permet d’annoncer la présence de sels d’ammonium quaternaire dans
l’inhibiteur A (figure 3.16)
¾ Les amines primaires, observées en solution diluée montrent deux faibles bandes
d’adsorption : une vers 3500 cm-1 et l’autre vers 3400 cm-1, ces bandes représentent,
respectivement, les modes d’élongation asymétrique et symétrique du lien N-H. Les amines
primaires aliphatiques absorbent entre 3400 et 3330 cm-1 ainsi qu’entre 3330 et 3250 cm-1.
¾ Les amines aromatiques absorbent à des fréquences légèrement supérieures (à des
longueurs d’onde plus courtes) donc le spectre IR de l’inhibiteur A contient une amine
aromatique, celle ci absorbe à une longueur d’onde de 3431,58 cm-1.
¾ A une longueur d’onde variant entre 1360 – 1250 cm-1 une élongation C-N des amines
aromatiques primaires, secondaire et tertiaire est observée.
¾ Les sels d’amine primaire présentent une absorption large et intense entre 3000 et
2800 cm-1.
En comparant les spectres IR des deux inhibiteurs de corrosion A et B (figure 3.16 et 3.17);
on note la présence d’une amine aliphatique qui s’absorbe entre 3400 cm-1 et 3330 cm-1 dans
l’inhibiteur de corrosion B.
¾ Le spectre IR de l’inhibiteur de corrosion B, montre l’absence d’amine aromatique.
Figure 3.16. Spectre Infra – rouge de l’inhibiteur de corrosion A
Figure 3.17. Spectre Infra – rouge de l’inhibiteur de corrosion B
3.2.3. Technique de spectroscopie d'impédance électrochimique
¾ Inhibiteur de corrosion A
Tableau 3.2.3.a: Valeurs de divers paramètres obtenus par la SIE d’une électrode de travail
en acier au carbone de nuance N80 dans un milieu multiphasique de rapport
(eau/huile) égale à (90/10) en présence de l’inhibiteur A à T = 20°C
Concentration de Rs Rt Rp Cdc
2 2 2
l’inhibiteur A (ppm) Ohm.Cm Ohm.Cm Ohm.Cm µF.Cm-1
0 08,88 717,00 725,88 89,91
10 12,00 2012,4 2024,40 32,00
20 20,40 6031,2 6051,60 16,30
30 24,00 12348,00 12372,00 4,06
50 60,00 29064,00 29124,00 1,34
¾ Inhibiteur de corrosion B
Les diagrammes de Nyquist et de Bode sont représentés sur la figure 3.19. Les tailles des
boucles capacitives, augmentent à partir de la concentration 30 ppm, Les valeurs des
résistances de polarisation, déterminées à partir des limites à basses fréquences sur les
diagrammes de Nyquist, confirment un pouvoir protecteur faible par rapport aux résultats
obtenus avec l’inhibiteur A
Figure 3.19. Diagramme de Nyquist et de Bode d’une électrode de travail de nuance N80
dans un milieu multiphasique. Le rapport eau/huile est de 90/10 avec injection
de l’inhibiteur B à différentes concentrations à la température de 20°C.
Tableau 3.2.3.b : Valeurs de divers paramètres obtenus par la SIE d’une électrode de travail
en acier au carbone de nuance N80 dans un milieu multiphasique de rapport
(eau/huile) égale à (90/10) en présence de l’inhibiteur B à T = 20°C
Il apparaît que l'inhibiteur contenant plus d'amine est le plus efficace, ce qui a été
expérimentalement confirmé. Cependant, l'efficacité de l'inhibiteur dépend toujours de la
taille des molécules hydrophobes de ce dernier. [30]
C’est précisément la chimie des interphases qui contrôle l’efficacité des inhibiteurs de
corrosion et l’efficacité des inhibiteurs de corrosion dépend de l’agitation pour assurer le
transport de l’inhibiteur à la surface de l’électrode. [28, 67]
3.3. Détermination du coefficient de partage
Pour mieux expliquer l’efficacité d’un inhibiteur de corrosion par rapport à un autre, l’étude
du critère physico-chimique de partage est importante dans ce travail. La détermination du
coefficient de partage P selon la relation 3.3.1 permet d’estimer des concentrations en
inhibiteur de corrosion qui passent dans les deux phases.
Chuile
P = (3.3.1)
Ceau
La concentration total (CT) de l’inhibiteur de corrosion dans le milieu multiphasique est égale
à la somme des deux concentrations en inhibiteur dans la phase huileuse (Ch) et dans la phase
aqueuse (Ce) :
CT = Ch + Ce (3.3.2)
Ce cœfficient est faible ce qui signifie que la partie soluble dans l’eau est la plus grande et qui
explique la grande efficacité de l’inhibiteur A (qui est peu soluble dans l’huile) donc une
grande partie de l’inhibiteur qui se trouve dans la phase aqueuse et qui participe à l’inhibition.
¾ Inhibiteur de corrosion B
Ce coefficient est élevé, il explique la faible efficacité de l’inhibiteur B (qui est soluble dans
l’huile). Donc la concentration qui est dissoute dans l’eau est faible. Celle ci ne permet pas la
formation d’un bon film protecteur à la surface de l’acier.
3.3.1. Mécanisme d’adsorption de l’inhibiteur A
L’inhibiteur de corrosion A ajouté au milieu multiphasique (eau, huile, gaz) est a base
d’Imidazoline, sa structure est représentée comme suit :
H2N
N N
C17H35 [1]
A partir de cette formule on peut voir que l’inhibiteur contient trois atomes d’azote N qui
peuvent être facilement protonés dans le milieu qui contient du CO2.
Le pouvoir inhibiteur de ce type de composé peut être expliqué à partir des hypothèses
suivantes :
L’inhibition est essentiellement basée sur le recouvrement de la surface du métal par des
molécules des inhibiteurs, ce qui va empêcher l’accès aux espèces corrosives;
Afin de valider l’hypothèse que l’action d’Imidazoline basée sur un mécanisme d’action par
simple adsorption à la surface du métal, bloquant ainsi les sites actifs et par conséquent,
diminuant les courants mesurés lors du relevé des courbes de polarisation, nous avons essayé
de corréler les résultats expérimentaux avec le tracé des isothermes d’adsorption.
En effet, différents auteurs utilisent les isothermes de Langmuir et Temkin pour les inhibiteurs
organiques à base d’amine ou d’Imidazoline. [6, 8, 12, 80]
A partir de ces hypothèses, et pour une température donnée, la relation entre la quantité
adsorbée d’une espèce et sa concentration dans la phase liquide en contact avec la surface est
donnée par l’équation ci-dessous. [6, 47]
b Ci
θ = (3.3.3). [6, 47]
1 + b Ci
Ni
θi = (3.3.4). [6, 47]
N0
Ni correspond au nombre de sites occupés par l’espèce adsorbée et N0 nombre total de sites
par unité de surface.
θ
[6, 47]
= KC (3.3.5).
1-θ
iCorrInh
θi = 1- (3.3.6). [47]
iCorr
C (ppm) 0 10 20 30 50
θ = (1- icor inh)/ icor / 0.642 0.881 0.932 0.975
C/ θ 0 15.58 22.7 32.16 51.28
60
50
y = 0.9044x + 5.5657
2
R = 0.9967
40
c(ppm)
30
20
10
0
0 10 20 30 40 50 60
c/θ
¾ Inhibiteur de corrosion A
• T = 40°C
• T = 60°C
¾ Inhibiteur de corrosion B
• T = 40°C
• T = 60°C
Aux températures de 40 et de 60°C, et d’après les résultats obtenus dans les tableaux
3.4.1.1.a, 3.4.1.1.b, 3.4.1.2.a, 3.4.1.2.b ; nous pouvons déduire que l’inhibiteur de corrosion
A est plus efficace que l’inhibiteur de corrosion B.
Pour une même concentration en inhibiteur, soit 10 ppm, l’inhibiteur de corrosion A présente
un pouvoir protecteur supérieur à 50%, l’efficacité atteint 95% à la température de 40°C et
dépasse les 95% en augmentant la température de 60°C. Alors qu’en présence de l’inhibiteur
de corrosion B le pouvoir protecteur est inférieur à 50% à la température de 40°C et ne
dépasse pas les 15% à la température de 60°C.
Les essais de SIE sont réalisés dans le milieu multiphasique de rapport eau/huile de 90/10.
Ils sont conduits aux températures de 40 et 60°C, en présence de différentes concentrations en
inhibiteurs de corrosion A et B
¾ Inhibiteur de corrosion A
• T = 40°C
Tableau 3.4.2.1.a : Paramètres obtenus par la SIE d’une électrode de travail en acier au
carbone de nuance N80 dans un milieu multiphasique de rapport
(eau/huile) égale à (90/10) en présence de l’inhibiteur A à T = 40°C
• T = 60°C
Le même type de diagramme d’impédance et la même évolution dans le temps sont observées
pour la température 60°C : la variation est beaucoup plus marquée, ce qui peut s’expliquer par
l’adsorption de l’inhibiteur à la surface du métal. Nous observons un élargissement de la
phase d’impédance avec le pourcentage d’inhibiteur de corrosion A, généralement il y a une
augmentation dans le pouvoir inhibiteur avec l’augmentation de la température. (Figure 3.28)
D’après certains travaux, la température n’agirait pas sur les mécanismes de formation du film
mais plutôt sur sa morphologie. [11]
Figure 3.28. Diagrammes de Nyquist et Bode d’une électrode de travail de nuance N80
dans un milieu multiphasique. Le rapport eau/huile est de 90/10 avec injection
de l’inhibiteur A à différentes concentrations à la température de 60°C.
Tableau 3.4.2.1.b : Paramètres obtenus par la SIE d’une électrode de travail en acier au
carbone de nuance N80 dans un milieu multiphasique de rapport
(eau/huile) égale à (90/10) en présence de l’inhibiteur A à T = 60°C
Le maintien de la capacité à une valeur relativement faible pour les températures 40 et 60°C
témoigne de l’adsorption des molécules inhibitrices sur la surface de l’échantillon.
¾ Inhibiteur de corrosion B
• T = 40°C
La figure 3.29 Présente les diagrammes d’impédance en représentation de Nyquist et de Bode,
tracés aux différentes concentrations de l’inhibiteur B.
Figure 3.29. Diagrammes de Nyquist et Bode d’une électrode de travail de nuance N80
dans un milieu multiphasique. Le rapport eau/huile est de 90/10 avec injection
de l’inhibiteur B à différentes concentrations à la température de 40°C.
Les résultats de mesure par la spectroscopie d’impédance sont présentés dans Le tableau
3.4.2.2.a
Tableau 3.4.2.2.a : Paramètres obtenus par la SIE d’une électrode de travail en acier au
carbone de nuance N80 dans un milieu multiphasique de rapport
(eau/huile) égale à (90/10) en présence de l’inhibiteur B à T = 40°C
• T = 60°C
La figure 3.30. Présente les diagrammes d’impédance en représentation de Nyquist et de
Bode, tracés aux différentes concentrations de l’inhibiteur B.
Figure 3.30. Diagrammes de Nyquist et Bode d’une électrode de travail de nuance N80
dans un milieu multiphasique. Le rapport eau/huile est de 90/10 avec injection
de l’inhibiteur B à différentes concentrations à la température de 60°C.
Les résultats de mesure par la spectroscopie d’impédance sont donnés dans le tableau
3.4.2.2.b.
Tableau 3.4.2.2.b: Paramètres obtenus par la SIE d’une électrode de travail en acier
au carbone de nuance N80 dans un milieu multiphasique de rapport
(eau/huile) égale à (90/10) en présence de l’inhibiteur B à T = 60°C
Après les essais avec inhibiteurs en fonction de la température nous pouvons tirer les
conclusions suivantes :
Dans un premier temps, les propriétés électrochimiques du matériau ont été caractérisées. Il a
été vérifié que le premier facteur qui augmente le taux de la corrosion dans un milieu
multiphasique eau/huile/gaz est l’eau (la phase aqueuse) plus le pourcentage d’eau dans un
rapport eau/condensât est élevée 90/10 plus la vitesse de corrosion augmente et notre acier
devient moins résistant.
Pour la protection des métaux, les inhibiteurs de corrosion à base de groupements amines ou
imidazolines présentent des pouvoirs protecteurs satisfaisant et sont largement utilisés,
notamment en raison de leur faible toxicité vis-à-vis de l’environnement.
Le rôle prépondérant joué par les inhibiteurs azotés, a permis à l'acier d'avoir une grande
résistance contre la corrosion dans le milieu multiphasique caractérisé par une phase aqueuse
agressive précité.
Les molécules inhibitrices peuvent agir suivant différents mécanismes et conférent des
performances d’inhibition en fonction du milieu.
En effet, ces inhibiteurs renferment dans leurs microstructures des insaturations donnant accès
à une adsorption physique qui se manifeste par une interaction électrostatique entre le métal et
l'inhibiteur Aussi, la présence des hétéroatomiques tel que l'azote dans la structure des
substances inhibitrices conduit à l'établissement de liaison par chimisorption, qui est favorisée
pour la densité des groupements fonctionnels azotés.
D’autre part, le déplacement du potentiel de corrosion vers des valeurs électropositifs à circuit
ouvert avec l’augmentation de la concentration en inhibiteur de corrosion dans le milieu
indique le comportement anodique de l’inhibiteur.
L’efficacité de chaque inhibiteur de corrosion à été évaluée par la technique de résistance de
polarisation linéaire et par la technique de spéctroscopie d’impédance électrochimique
Sur la base des résultats obtenus nous pouvons conclure que :
Mode opératoire :
Principe
Cette méthode d’analyse est désignée pour la détermination de la concentration de
l’inhibiteur dans la phase aqueuse à partir de la concentration qui donne un pouvoir
protecteur supérieur de 50%.
Méthode
La phase aqueuse contient l’inhibiteur de corrosion mélangé avec l’Acide Buffer, le méthyle
orange et le Chloroforme pour faire l’extraction du complexe coloré.
Appareils
Balance analytique
Burette de 25 ml
Fiole de 250 ml
Cylindre gradué de 50 ml
Pipette de 1 ml et de 10 ml
Fiole pour extraction de 250 ml
Spectrophotomètre avec cellule de 1 Cm.
Préparation des réactifs
Acide Buffer : Dissoudre 91,0 g de phosphate de sodium monobasique
(NaH2PO4.2H2O) dans 700 ml d’eau distillée, ajouter 30 ml de l’acide phosphorique
(H3PO4) à 85% et diluée le mélange jusqu’à 1000 ml avec l’eau distillée.
Chloroforme : (CHCl3)
Méthyle orange (solution saturée) : mélanger 0,5 g de méthyle orange dans 100 ml
d’eau distillée jusqu’à obtention d’une solution saturée.
Milieu a analyser : milieu multiphasique de rapport 90/10 + injection d’une
concentration CT de l’inhibiteur de corrosion a doser (CT une concentration qui donne un
pouvoir protecteur supérieur à 50%).
Préparation des étalons
Peser 0.1g de l’inhibiteur de corrosion, le diluer dans une fiole de 1 litre avec l’eau
d’injection Barémien (phase aqueuse du milieu multiphasique), on obtient une solution de 100
mg/L (solution mère).
Dans des fioles de 250 ml et avec une burette de 25 ml on prend 2 ; 5 ; 10 et 20 ml de la
solution mère (100mg/l) et on dilue chaque fiole jusqu’à 50 ml avec l’eau d’injection et on
ajoute 50 ml de l’acide Buffer, 1 ml de méthyle orange, on mélange le tout ensuite on ajoute
10 ml du chloroforme avec une pipette, on mélange bien durant 10 minutes ensuite on attend
que les deux phases (huileuse et aqueuse) se séparent pendant 15 minutes.
Prendre la phase huileuse dans une cellule de 1 cm et lire l’absorbance à la longueur d’onde
de 415 nm par un spectrophotomètre en utilisant la solution du chloroforme comme
référence.
Tracé des courbes d’étalonnage
Concentration ppm Chloroforme 2 5 10 Phase huileuse
référence
Absorbance A / Inhibiteur A 0 1.8763 3.1050 4.8903 0.5722
Absorbance A /Inhibiteur B 0 0.3724 0.6153 0.9655 1.2544
Inhibiteur de corrosion A
Inhibiteur de corrosion B
1.2
0.9
0.6
0.3
2 5 10 13
[31]. S.D. KAPUSTA, B.F. POTS, R.A. CONNELL, « Corrosion management of wet Gas
pipelines”, Corrosion 99, Paper n° 45, Nace international, Houston, TX, 1999.
[32]. J.B.SARDISCO., W.B.WRIGHT., E.G.GRECO., « Corrosion of iron in an H2S-CO2-
H2O System: corrosion film properties on pure iron », Corrosion, 19, 1963(10), pp 354
– 359.
RESUME
L’inhibition de la corrosion est la méthode la plus commune pour réduire la corrosion de
l’acier au carbone dans les milieux multiphasiques (eau, huile et gaz) dans les industries
pétrolières.
Les inhibiteurs de corrosion se composent essentiellement de molécules actives qui forment
une couche protectrice à la surface du métal.
La présence de la phase huileuse dans le milieu multiphasique corrosif empêche l’arrivée
de l’inhibiteur à la phase aqueuse responsable de la corrosion. Donc une partie de
l’inhibiteur de corrosion ne participe pas à l’inhibition.
Pour mieux expliquer l’efficacité d’un inhibiteur par rapport à un autre l’étude d’un
critère physico-chimique qui est le partage entre les deux phases est importante dans ce
travail par la détermination du coefficient de partage.
ABSTRACT
Corrosion inhibition is the most common method to reduce steel corrosion in multiphasic
flow (water, oil and gas) in the oil industries.
Corrosion inhibitors are mainly composed of active molecules that form a protective layer
on the surface of metal.
The presence of the oily phase in the corrosive multiphase medium prevents the arrival of
the inhibitor to the aqueous phase responsible for corrosion.
Therefore, part of the corrosion inhibitor does not take part in inhibition.
For better explaining the effectiveness of an inhibitor compared to another, the study of a
physico - chemical criteria which is the division between the two phases is significant in
this work by the determination of the coefficient of the division.