td21 Applications Lineaires

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Lycée Louis-le-Grand (MPSI 3) TD 21

Applications linéaires

Exemples

Autocorrection A.
Les applications suivantes sont-elles linéaires ?

K2 → K K[X] → K[X]
(i) (x)
(x, y) 7→ xy P 7→ P(X2 )
K2 → K3 K[X] → K[X]
(ii) (xi)
(x, y) 7→ (1 + x, 2x, y) P 7→ P(X)2
K3 → K2 C2 (R) → C0 (R)
(iii)
(x, y, z) 7→ (x − 3z, 2x + y) (xii)
f 7→ f 00 − 2f 0 + f
R→ R
(iv) C0 (R) → R
x 7→ x + 1 (xiii)
f 7→ f(1) + f(−1)
R→ R
(v) C0 (R) → C0 (R)
x 7→ |x| (xiv)
f 7→ f2 + 2f
R+ → R
(vi)
x 7→ |x| RR → R
(xv)
C2 → C f 7→ |f(0)|
(vii)  0
(x, y) 7→ x2 − y2 C (R) → R
Z1
K3 → K3 (xvi)
(viii)  f 7→ f2
(x, y, z) 7→ (y, x, x + y) 0

R →2
R C (R) → C0 (R)
n
(ix) (xvii) (où n ∈ N∗ )
(x, y) 7→ min(x, y) f 7→ f(n)

 f ∈ C0 (R; C) f converge en ±∞ → C
(xviii)
 f 7→ lim f − lim f.
+∞ −∞

Exercice 1.

1. Déterminer toutes les applications K-linéaires K → K.


2. Plus généralement, montrer que L(Kp , Kn ) = {ϕA | A ∈ Mn,p (K)}, où ϕA désigne l’application
linéaire canoniquement associée à A.
3. En déduire que les espaces vectoriels L(Kp , Kn ) et Mn,p (K) sont isomorphes.
4. Montrer qu’il existe un isomorphisme (de K-espaces vectoriels) Mn (K) → L(Kn ) qui est égale-
ment un isomorphisme d’anneaux. On parle alors d’isomorphisme de K-algèbres.
5. En déduire que les groupes GLn (K) et GL(Kn ) sont isomorphes.

1
Exercice 2.
Soit E = (un )n∈N ∈ RN u0 = 0 et

E → RN
∆:
(un )n∈N 7→ (un+1 − un )n∈N .

Montrer que E est un sous-espace vectoriel de RN et que ∆ est un isomorphisme.

Exercice 3.
Soit a ∈ K.
Montrer que Ea = {P ∈ K[X] | P(a) = 0} est un sous-espace vectoriel de K[X], isomorphe à K[X].

Exercice 4.
Soit E un espace vectoriel et f, g ∈ L(E) tel que f ◦ g − g ◦ f = f. Montrer que

∀n ∈ N, fn ◦ g − g ◦ fn = n fn .

Exercice 5+ . “
Soit E un espace vectoriel et f ∈ L(E). On dit que f est nilpotent si ∃n ∈ N∗ : fn = 0.
Montrer que dans ce cas, idE −f est un automorphisme et donner une expression de son inverse.

Noyaux et images, injectivité, surjectivité


Exemples

Autocorrection B.
Montrer que les applications suivantes sont linéaires et déterminer leurs noyaux et images.

R2 → R2 R3 → R2
(i) (iii)
(x, y) 7→ (x + 2y, −2x − 4y) (x, y, z) 7→ (x − 2y, x + 2z)
R3 → R3 R2 → R2
(ii) (iv)
(x, y, z) 7→ (x, 2x − z, x − y + z) (x, y) 7→ (x − 2y, x + 2y).

Autocorrection C.
Soit n > 1 un entier et ω ∈ R∗+ .

1. Montrer que

Rn [X] → Rn [X]
Tn :
P 7→ P 00 + ω2 P

est un endomorphisme de Rn [X].


2. En calculant Tn (1), Tn (X), Tn (X2 ), . . . , Tn (Xn ), montrer que Tn est un automorphisme de Rn [X].
3. Montrer que l’équation différentielle y 00 + ω2 y = xn possède une unique solution polynomiale,
dont on déterminera le degré.

2
Exercice 6.
Soit K un corps de caractéristique nulle.
1. Montrer que

K[X] → K[X]
∆:
P 7→ P(X + 1) − P(X)

est un endomorphisme de K[X].


2. Montrer que ker ∆ = K0 [X].
3. En calculant l’image par ∆ de la base canonique, déterminer im ∆.
4. Trouver un sous-espace vectoriel E de K[X] tel que ∆ induise un isomorphisme E → K[X].

Exercice 7.
R[X] → R[X]
Montrer que f : est linéaire et déterminer son noyau et son image.
P 7→ P(2X) − P(X)

Exercice 8.  √ 
− 2 √0 1
Soit u ∈ L(R3 ) l’endomorphisme canoniquement associé à la matrice A =  0 2 1.
1 1 0
1. Donner une base de ker u, ker(u − 2 idR3 ) et ker(u + 2 idR3 ).
2. En déduire ker u ⊕ ker(u − 2 idR3 ) ⊕ ker(u + 2 idR3 ) = R3 .
3. Montrer que E = ker(u − 2 idR3 ) ⊕ ker(u + 2 idR3 ) est stable sous u et que u induit un automor-
phisme de E.

Exercice 9++ . “

1. Existe-t-il T ∈ L(C∞ (R)) tel que T ◦ T soit l’opérateur de dérivation D ?


2. Même question pour C∞ (R∗ ).

Plus formel

Autocorrection D.
Soit E et F deux espaces vectoriels, E1 et E2 deux sous-espaces vectoriels de E et f ∈ L(E, F).
Montrer que f[E1 ] ⊆ f[E2 ] si et seulement si E1 + ker f ⊆ E2 + ker f.

Exercice 10.
Soit f, g ∈ L(E) tels que f ◦ g = g ◦ f. Montrer que ker f et im f sont stables par g.

Exercice 11.
Soit E, F et G trois espaces vectoriels et (f, g) ∈ L(E, F) × L(F, G).
Montrer que g ◦ f est nulle si et seulement si im f ⊆ ker g.

3
Exercice 12.
Soit E, F et G trois espaces vectoriels et (f, g) ∈ L(E, F) × L(F, G).
1. Montrer que l’on a ker(f) ⊆ ker(g ◦ f) et que

ker(f) = ker(g ◦ f) ⇔ im(f) ∩ ker(g) = {0}.

2. Montrer que l’on a im(g ◦ f) ⊆ im(g) et que

im(g ◦ f) = im(g) ⇔ im(f) + ker(g) = F.

3. Comment exprimer en général ker(g ◦ f) en fonction de f et ker g ?


De même, comment exprimer im(g ◦ f) en fonction de g et im f ?

Exercice 13.
Soit E un espace vectoriel, F ⊆ E un sous-espace vectoriel et f ∈ L(E).
1. Exprimer f−1 [f[F]] en fonction de F et ker f.
h i
2. Exprimer f f−1 [F] en fonction de F et im f.
h i
3. À quelle condition a-t-on f f−1 [F] = f−1 [f[F]] ?

Exercice 14.
Soit E, F deux espaces vectoriels, S1 , S2 deux sous-espaces vectoriels de E et u ∈ L(E, F).

1. Montrer que u [S1 + S2 ] = u [S1 ] + u [S2 ].


2. On suppose u injective et S1 et S2 en somme directe. Montrer que u[S1 ⊕ S2 ] = u[S1 ] ⊕ u[S2 ].
3. Montrer que l’on ne peut pas se passer de l’hypothèse d’injectivité dans la question précédente.

Exercice 15.
Soit E un espace vectoriel et f, g ∈ L(E).
Montrer que si im(f + g) = im f ⊕ im g, alors E = ker f + ker g.

Exercice 16.
Soit E un K-espace vectoriel et f ∈ L(E, K).
1. Montrer que si l’application linéaire f n’est pas nulle, elle est surjective.
2. On suppose f non nulle et on fixe u0 ∈ E tel que f(u0 ) 6= 0. Montrer que E = ker f ⊕ Vect(u0 ).
3. On note sln (K) = {M ∈ Mn (K) | tr M = 0}. A-t-on Mn (K) = sln (K) ⊕ Vect(In ) ?

Exercice 17.
Soit f, g ∈ L(E, K) deux applications linéaires non nulles.
Montrer que ∃λ ∈ K : g = λf si et seulement si ker f = ker g.

Exercice 18.
Soit E un espace vectoriel et f ∈ L(E) tel que f7 = f. Montrer que

E = ker f ⊕ im f.

4
Exercice 19 (Lemme des noyaux dans le cas quadratique).
Soit E un espace vectoriel, α 6= β deux scalaires et f ∈ L(E) tel que

(f − α idE ) ◦ (f − β idE ) = 0. (z)

1. Déterminer deux réels a et b tels que a(f − α idE ) + b(f − β idE ) = idE .
2. En déduire que E = im(f − α idE ) + im(f − β idE ).
3. Déduire de (z) que im(f − β idE ) ⊆ ker(f − α idE ) et que im(f − α idE ) ⊆ ker(f − β idE ).
4. Montrer que E = ker(f − α idE ) ⊕ ker(f − β idE ).

Exercice 20+ .
Soit E et F des espaces vectoriels tels que E = G ⊕ H. Soit A = {u ∈ L(E, F) | G ⊆ ker u}.
Montrer qu’il s’agit d’un espace vectoriel isomorphe à L(H, F).

Exercice 21+ .
Soit F et G deux sous-espaces vectoriels supplémentaires d’un espace vectoriel E.
Pour toute application f ∈ L(F, G), on considère Vf = {x + f(x) | x ∈ F}.

1. Soit S un supplémentaire de F. Montrer que ∀x ∈ F, ∃!y ∈ G : x + y ∈ S.


2. Montrer que tout supplémentaire de F est de la forme Vf , pour un unique f ∈ L(F, G).
3. En déduire que tous les supplémentaires de F sont isomorphes.

L’exercice le plus classique de l’univers

Exercice 22+ (Caractérisation des homothéties). “


Soit u ∈ L(E) un endomorphisme tel que, pour tout x ∈ E, les vecteurs x et u(x) soient colinéaires.
Montrer que u est une homothétie.

Projecteurs et symétries

Autocorrection E.
Dans R3 , on pose F = (x, y, z) ∈ R3 x + y − z = 0 et G = Vect((1, 1, 3)).

1. Montrer que F et G sont supplémentaires.


2. Déterminer la projection sur F parallèlement à G de (2, 2, 3).
3. Déterminer la projection sur G parallèlement à F de (1, −2, 0).

 3 F.
Autocorrection

 R → R3
  
x x + 2y
Soit f :   .

 y 7→  4x − y

z −2x + 2y + 3z
1. Identifier la matrice A ∈ M3 (R) telle que f soit canoniquement associée à A.
2. Calculer A2 et en déduire f2 .
1
3. Montrer que f est une symétrie.
3
4. En déduire que f ∈ GL(R3 ) et exprimer f−1 en fonction de f.

5
Exercice 23.
Soit E un espace vectoriel et f, g ∈ L(E) deux endomorphismes.

1. On suppose que g est un projecteur et que ker g et im g sont stables sous f.


Montrer que f et g commutent.
2. Donner un contre-exemple à la question précédente si on ne suppose plus que g est un projec-
teur.

Exercice 24.
Soit E un espace vectoriel et S1 , S2 ⊆ E deux sous-espaces vectoriels supplémentaires. On note p1
(resp. p2 ) le projecteur sur S1 (resp. S2 ) parallèlement à S2 (resp. S1 ) et s1 (resp. s2 ) la symétrie d’axe
S1 parallèlement à S2 (resp. S1 ). Montrer les égalités suivantes.

(i) p1 + p2 = idE ; (iii) s1 + s2 = 0 ;


(ii) p1 ◦ p2 = p2 ◦ p1 = 0 ; (iv) s1 ◦ s2 = s2 ◦ s1 = − idE .

Exercice 25.
Soit E un espace vectoriel sur un corps de caractéristique différente de 2 et p, q deux projecteurs de E.
1. Montrer que si p et q commutent, alors pq est un projecteur de E.
2. Montrer que p + q est un projecteur de E si et seulement si pq = qp = 0 et que dans ce cas, on a
im(p + q) = im p ⊕ im q et ker(p + q) = ker p ∩ ker q.

Exercice 26.
Soit E un espace vectoriel et p, q ∈ L(E) deux endomorphismes tels que p + q = idE et pq = 0.
1. Montrer que p et q sont des projecteurs et que qp = 0.
2. Montrer que im p = ker q et im q = ker p.

Exercice 27+ .
Soit p et q deux projecteurs d’un espace vectoriel E sur un corps de caractéristique différente de 2.
1. Montrer que si pq + qp = 0, alors pq = qp = 0.
2. En déduire que p − q est un projecteur si et seulement si pq = qp = q.

Exercice 28.
Soit p et q des projecteurs de E tels que pq = 0. On note r = p + q − qp.

1. Montrer que r est un projecteur.


2. Montrer que im p et im q sont en somme directe, puis que F = im p ⊕ im q et G = ker p ∩ ker q
sont supplémentaires.
3. Montrer que r est le projecteur sur F parallèlement à G.

Exercice 29++ .
Soit u et v deux symétries d’un espace vectoriel réel E.
1. Montrer que ker(uv − vu) = ker(u + v) ⊕ ker(u − v).
2. Montrer que im (uv − vu) = im(u + v) ∩ im(u − v).

6
Vecteurs propres, valeurs propres

Exercice 30.
Un endomorphisme u ∈ L(E) est dit diagonalisable si et seulement s’il existe une base de E constituée
de vecteurs propres de E.
1. Montrer que si u est diagonalisable, E = ker u ⊕ im u.
2. Soit A ∈ Mn (K). Montrer que A est diagonalisable si et seulement si ϕA est diagonalisable.

Exercice 31.
Que dire d’un endomorphisme f ∈ L(E) dont tous les vecteurs non nuls de E seraient vecteurs
propres ?

Mélange

Exercice 32+ .
Soit u, v ∈ L(E) deux endomorphismes tels que u ◦ v = v ◦ u et ker u ∩ ker v = {0E }.
Montrer que ∀i, j ∈ N, ker(ui ) ∩ ker(vj ) = {0}.

Exercice 33+ (Théorème de Maschke). “


Soit K un corps de caractéristique nulle, E un K-espace vectoriel et G un sous-groupe fini de GL(E).
On considère un sous-espace vectoriel F de E, stable sous G (c’est-à-dire tel que ∀g ∈ G, g[F] ⊆ F) et
un projecteur p ∈ L(E) dont l’image est F.
1 X −1
On pose enfin π = g ◦ p ◦ g.
|G|
g∈G

1. Montrer que π est un projecteur d’image F, et que ∀h ∈ G, π ◦ h = h ◦ π.


2. En déduire que F a un supplémentaire stable sous G.
++
3 . Montrer que le résultat tombe en défaut si l’on ne suppose plus K de caractéristique nulle, ou
si l’on ne suppose plus G fini.

Exercice 34+ (Pseudo-inverse d’Azumaya-Drazin). “


Soit E un espace vectoriel et f ∈ L(E).
On dit que g ∈ L(E) est un pseudo-inverse de f si f ◦ g = g ◦ f, f ◦ g ◦ f = f, et g ◦ f ◦ g = g.
L’endomorphisme f est dit pseudo-inversible s’il admet un pseudo-inverse.

1. Montrer que si f est pseudo-inversible, il admet un unique pseudo-inverse. On le notera f] .


2. Montrer que si f est inversible (resp. est un projecteur), alors il est pseudo-inversible, et déter-
miner son pseudo-inverse f] .
3. Plus généralement, on suppose ker f ⊕ im f = E. Montrer que f est pseudo-inversible.
4. Le but de cette question est de montrer la réciproque de la question précédente.
On suppose f pseudo-inversible.
(a) Montrer que f ◦ f] est un projecteur, de noyau ker f] et d’image im f. Qu’en déduit-on ?
(b) Montrer que E = ker f ⊕ im f.
5. Montrer que f est pseudo-inversible si et seulement si ker(f) = ker(f2 ) et im(f) = im(f2 ).

7
Exercice 35++ .
Soit ϕ : RN → R une forme linéaire telle que pour toute suite u, ϕ(u) soit une valeur prise par u.
Montrer qu’il existe n ∈ N tel que ϕ = évn : u 7→ un .

Exercice 36.
Soit A et B deux K-algèbres. Un morphisme de K-algèbres ϕ : A → B est un morphisme d’anneaux qui
est également une application K-linéaire.

1. Déterminer tous les morphismes de K-algèbres K → B.


2. Montrer que les morphismes de K-algèbres K[X] → B sont en bijection avec les éléments de B.

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