Compl Chaos
Compl Chaos
Compl Chaos
l
Le chaos, en physique, n'est pas synonyme de désordre absolu : des structures géométri-
ques élégantes décriyent le comportement des systèmes chaotiques. Le chaos limite la pré-
yisibilité, mais fait aussi apparaître des relations causales là où nous n'en imaginions pas.
a puissance de la science naît de quand ils battent les cartes ou les robots phénomène aléatoire, le mouvement
la 18
47 48 237
~b
dans l'exemple d'un caillou lâché du
sommet d'une colline : il roulera selon
des trajectoires très différentes selon la
direction de la poussée initiale, et des
trajectoires différant au départ d'un
angle infime peuvent entraîner, au bas
de la colline, des positioll5 finales
distantes de plusieurs dizaines de kilo-
mètres. Cet exemple ne décrit qu'impar- VITESSE VITESSE
faitement le phénomène auquel Poin-
caré faisait référence, car le caillou n'est
sensible aux très petites causes qu'au
sommet de la colline; en revanche. les
systèmes chaotiques réagissent aux per- POsmON posmON
turbations minimes en tout point de leur
mouvement.
L'exemple suivant illustre à quel
point certains systèmes physiques sont
sensibles aux influences extérieures.
Imaginons un billard américain 3. L'ESPACE DES PHASES sert à représenter l'évolution des systèmes dynamiques: les
« idéal » (avec 21 billes) où les billes axes de coordonnées de cet espace correspondent aux différents degrés de liberté caractérisant
rouleraient sans frottement et où aucune les mouvements du système. Ainsi le mouvement d'un pendule (ltn haut) est complètement
énergie ne serait dissipée lors des chocs. défini par sa position et sa vitesse initiale, et l'on représente l'état du pendule par un point
d'un plan j les coordonnées de ce point sont la vitesse et la position du pendule (ltn bas).
Avec une seule bille. le joueur peut Le mouvement de va-et-vient du pendule correspond, dans l'espace des phases, au déplacement
provoquer de nombreuses collisions, du point représentatif de l'état, qui décrit une trajectoire dans cet espace. Pour un pendule
mais quel en sera l'effet? Pendant idéal ne perdant aucune énergie sous forme de frottements, la trajectoi~ est UDe courbe
combien de temps les billes effectueront- fermée (ltn bas à gauche) i pour un pendule réel, où les frottements diminuent l'amplitude
elles des mouvements correspondant à des osciHations, la trajectoire est une spirale dont le point central représente la position
ce que le joueur prévoyait? Bien peu : finale du pendule (en bas à droitlt).
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4. LES ATTRACTEURS sont des formes géométriques qui caractéri- mouvement oscillatoire périodique, comme les horloges à balancier
sent l'évolution à long terme des systèmes, dans l'espace des phases : ou le cœur. Les systèmes quasi-périodiques, où le mounment résulte
ils correspondent schématiquement à la trajectoire que décrit le de la composition de deux oscillations indépendantes, sont représentés:
système quand il est stabilisé ou à une tnjectoire limite ,ers laquelle par des attracteurs toriques (en haut à droite). Les trois attracteurs
la tnjectoire tend. Sur cette figure., l'état initial des systèmes est précédents correspondent aux systèmes parfaitement prévisibles: on
représenté en rouge; leur trajectoire, en vert, tend vers l'attracteur, peut en calculer l'état aussi précisément qu'on le désire. Les
représenté en bleu. L'attracteur Je plus simple est Je point fixe (en haut attracteurs étranges, en re'Vauche, sont des objets géométriques bien
à gauch~): il correspond, par exemple, à l'évolution des pendules réels, plus complexes, associés à des systèmes dont l'évolution est imprévisi-
soumis à des forea de frottement. La position d'équilibre de ce type ble. Tl"Ois exemples d'attracteurs étra.nges apparaissent dans la partie
de pendiJJe est toujours la même: elle est indépendante de sa position inférieure de la figure; ils ont été respectivement découverts par
et de sa vitesse initiales (voir la parti~ droite de la figun 3). Le cycle Edward Lorenz, Otto Réissler et l'un des auteurs de l'article (R. Shaw).
limite (Pu milieu d en haut de la /Jgun), l'attracteur le plus simple Ces représentations correspondent à des systèmes d'équations diffé.-
après le point fixe, est une boucle fermée dans l'espace des phases ; rentielles simples pour lesquels l'espace des phases est à trois
il intervient dans la description des systèmes caractérisés par un dimensions.
600
6000
6. LA DIVERG&"IiCE au cours du temps de trajectoires initialement presque ponctuel Lorsque le système évolue et que le point
't'oisines est à l'origine de l'imprhùibilité caractéristique des représentatif de J'état du système se déplace conformément
systèmes chaotiques. S'il était possible d'effectuer une mesure au équations du mouvement, le nuage s'étire en un long filament
parfaitement précise de l'état initial d'un système, la représentation très fin ( figure en haut à droit~) qui se replie plnsieurs fois sur
de cet état, dans l'espace des phases, serait un point, mais, en lui~même. Les points sont alors dispersés dans tout l'attracteur, de
pratique, les déterminations expérimentales sont toujours entachées sorte qu'il est impossible de prévoir l'holution du système :
d'UJ1e certaine incertitude, et l'état des systèmes doit être représenté l'état final peut se trouver n'importe où sur l'attracteur (Il!'n bas à
par un nuage de points d'autant plus étendu que la mesure est droite). Sur un attracteur prévisible, en revanche, tous les points du
imprécise. Cette divergence apparait nettement sur l'attracteur de nuage restent proches les uns des autres jusqu'à l'état final. Les
Lorenz: (figure rrpirû par le chiffre 0, en haut à gauche) : un nuage valeurs indiquées iur cette figure ont pour unité le deux·centième
constitué de 1000 points représenté en rouge est si petit qu'il semble de seconde.
Attracteurs et chaos
Encore récemment, les seuls attrac~
teurs connus étaient les points fixes, les
cycles limite et les tores, mais, en 1963,
Edward Lorenz, de l'Institut de techno-
logie du Massachusetts, découvrit un
exemple concret d'un système à peu de
dimensions présentan t un comporte-
ment complexe. Cherchant à compren-
dre pourquoi il est si difficile de faire
des prévisions météorologiques fiables,
E. Lorenz avait entrepris l'analyse des
équations du mouvement d'un fluide (en
première approximation, l'atmosphère
est un fluide) et, en simplifiant ces
équations, il avait obtenu un système à
trois degrés de liberté seulement. Mal-
gré cette simplicité, le comportement du
système était apparemment aléatoire et
aucun des trois attracteurs connus à
l'époque ne permettait de le décrire.
E. Lorenz avait ainsi découvert le
premier attracteur chaotique - on dit
aussi attracteur étrange - auquel on a
donné son nom.
En simulant l'évolution du système
par ordinateur, E. Lorenz détermina
l'origine du comportement aléatoire :
des perturbations microscopiques
étaient amplifiées et produisaient rapi-
dement des changements macroscopi-
ques ; deux trajectoires issues de points
voisins divergeaient de façon exponen-
tielle et ne restaient proches l'une de
l'autre que pendant très peu de temps.
Cette caractéristique était nouvelle, car, 7. LES ATIRACTEURS ÉIRA."l'GES sont des fractals, c'est~à~dire des oltiets dont la
autour des attracteurs non chaotiques, structure apparB.l" d'autant plus détaillée, mais cc identique 1), que le grossissement est plus
les trajectoires voisines restent, au important. Le chaos engendre naturellement des fractaIs, car les trajectoires initialement
contraire, proches l'une de l'autre, les ....oisines di....ergent, mais se replient et se rapprochent ensuite Ges caractéristiques du
erreurs de faible importance restent mouvement telles que la vitesse et la position ne peuvent prendre, en effet, que des ....aleurs
limitées et le comportement des sys.- finies). La répétition des opérations d'étirement et de repliement fait apparaître des plis à
tèmes est prévisible. l'intérieur des plis, etc. L'attracteur étrange représenté sur cette figure a été conçu par Michel
Hénon j ce dernier a conçu un modèle, c'est-à~dire un système d'équations itératives très
Une opération simple de repliement simple d'étirements et de repliements du plan, qui amène chaque point à une nouvelle position.
et d'étirement, dans l'espace de phases, Tous les points de l'attracteur (a) sont obtenus à partir d'un seul point initial auquel on
permet de comprendre le principe du a appliqué le modèle de Hénon de très nombreuses fois. Le petit carré rouge est grossi dix
comportement chaotique. La divergence fois sur la figure b et la répétition de ce processus (c et cf) permet de révéler la structure
exponentielle des trajectoires est un microscopique de l'attracteur. Un « bassin d'attraction" de l'attracteur de Hénon est
phénomène local : comme les attrac- représenté dans la partie inférieure de la figure.
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la. LES ROBllIolIT5 QUI FUIE1'iT IOnl des systèmes donl le ment à des coupes d'attracteurs étranges. Pour tracer cbacun de
comportement peut être chaotique. On reeoostruit l'attracteur ces graphiques, on • ut:ili.sé la méthode de représentation suinnte :
associé en portant lUI" un graphique les durées sépara.nt des tll , l'abscisse, est l'intena1Je de temps entre la goutte qui tombe au
gouttes suceesahes. Cette méthode de reconstruction est illustrée temps n et celle qui est tombée au temps n - 1; t~" l'ordonnée,
à deux dimensions, danJ la partie supérieure de la figure. Les corrupond ll'intena1Je de temps entre la chute de la goutte tombant
attracteurs aiDsi recoDJtruits, l trois dimel1JÏoDJ cette fois. Ut et c) au temps n + 1 et la chute de la goutte tombant au temps n j
à partir d'un robinet fuyard, IOnt comparables l cerblins attracteurs sur le troisième axe, on indique le temps t ll .],. Chaque point est
que l'on obtient en ut:iliJa.nt une Tariante du modèle de Rénon (b ainsi défini par trois nombres. Sur chaque figure, on a porti 4094
el à). Les représentations e et/sont obtenues à partir d'expériences points. En outre, on • simulé l'action du bruit sur les figures b
où le débit de l'eau était lup&i.eur et correspondent l'T'8ÏSemblable-- et d.
r_
Gel "''1'age réunil, pour 'iOUS : tache infonne. L'apparition d'une stru(>. actifs dans les réactions oscillantes,
- des tableilUI pour appr;eier les perfamanœs "'11es ture caractéristique sur le graphique des les battements du cœur et de nom-
des ~_ malér'els el pèriphériques, pour mie<o
acquèri ou dévelcWer votre système.
intervalles de temps est une preuve du breux systèmes électriques ou mécani-
-des ~ ~iées de pelSalrOI: caractère déterministe de l'écoulement ques,
1rIile_ de t!Xll!, gestion des données, r:ompta!liIlé, des gouttes; plus précisément, on re- De surcroît, on s'est aperçu que
adlal, "'~~, pe!SOIIneI, linanœs, sllx:I<s.., trouve sur la représentation graphique divers phénomènes, dont on avait
- des applications spécifiques: gestion de de plusieurs ensembles de données la construit des modèles informatiques,
prod:.dion, deYis, échéa'lCiels, CIO, llACL structure en fer à cheval caractéristique possèdent un caractère aléatoire très
- des rlesaipIials de logiciels esserniels. du processus d'étirement et de replie- simple du même type: l'activité é1e<r
1 Vlliume 1 feuillels mobil.. (450 pages) fllnnot 20 x ment précédemment décrite. Cette trique d'une cellule nerveuse, les oscilla-
23 cm, 195 F TTC (.u n", d.~
0IJre v&labl!l ~.IJ 31.3.87 forme caractéristique est en quelque tions des étoiles, les épidémies. Au-
sorte un instantané du processus de jourd'hui on cherche même le chaos
EXTRAITS DU SOMMAIRE repliement et correspond à une coupe dans les ondes émises par le cerveau,
• SureaufiqiJE! • ApprJCatîoos gènêrales • Ges500 transversale partielle de l'attracteur de en économie, ete.
conJllOltiaJe • Dé'leloppemem: CAO, DAO,..,
• Appr:Msionnement, acha! et gestion des sllx:I<s
Rëssler, représenté sur la figure 5. La théorie du chaos n'est pas une
• Prod'Jdial et 1 _ • Gestion du pel>onnei D'autres séries de données, plus panacée, et certains systèmes pour les-
• Geslion complabI. el finar<iére - 1 _ complexes, correspondent peut-être à quels le nombre de degrés de liberté est
• Ap;;œafioro po"""""O.. • Logicie!s ~.andan!s des coupes transversales d'attracteurs important présentent des mouvements
• EquÇ>emerrts el systémOs • Bases de demies de plus grande dimension, mais on ne complexes réellement aléatoires. D'au-
• Glossaire • Adresses utiles connaît pas encore les caractéristiques tre part, le fait de savoir qu'un système
Une actualisation permanente géométriques des attracteurs à plus de donné est chaotique n'est pas nécessaif'e..
Pour vous garantir une information fiable. cet trois dimensions. ment d'une valeur informative considb-
ouvrage est automatiquement aetua6sé 3 foisa': rable : les gaz, par exemple, avec leurs
par an par des compléments el mises â purs de
180 pages enVIron facturés au prix de 2.50 F ta molécules en collisions incessantes, pré--
page. Vous pouvez interro pre ce service â tout
moment.
La mesure du chaos sentent un comportement chaotique,
mais leur évolution est imprévisible en
Une consultation pratique Existe-t-il des systèmes plus chaoti- raison du très grand nombre de molé-
et fonctionnelle ques que d'autres? On mesure générale- cules présentes dans tout système ma-
Les feuillets mobiles sont adaptés à la consulta- ment le chaos d'un système par l'entro- croscopique. La seule description possi-
tion inélViduel1e.
ptusieurs services peuvenl ainsi consutter le pie de son mouvement, qui correspond ble est de type statistique, et les pro-
même ouvrage. Il leur suffit de prendre les leui~ approximativement à la vitesse d'étire- priétés que l'on dégage par cette mé-
lels dom ils onl besoin. De plus, la photocopie ment et de repliement de l'espace des thode ne font pas intervenir l'attracteur
est laci1itëe.
phases, c'est-à-dire à la vitesse à laquelle associé.
La Garanti. WEKA : "Salisfail o~ Remboursé" de l'infonnation apparaît dans le sys- Il existe enfin un certain nombre de
• Si cet ouvrage ne répondait pas à \lOtIe attente, tème. De plus, pour quantifier le chaos, systèmes où l'on ignore le rôle du chaos.
vous n'auriez qu'à le renvoyer sous 15 jours pour
étre immédiatement remboursé. on peut utiliser aussi la dimension de Qu'en est-il, par exemple, des mouve-
• Il en est de même pour les compléments et l'attracteur correspondant: l'évolution ments à grande échelle comme le
mises â jour; vous pouvez: les retourner dans les des systèmes simples est en effet repfb. déplacement des dunes dans Je désert
'5 jours après réception, sans rien nous devoir, sentée dans l'espace des phases par l'un du Sahara, ou comme le mouvement des
ou rêsiflel' votre service â tout moment, sur sim-
--------
ple demande.
BON DE COMMANDE
ou l'autre des attracteurs de basse
dimensionnalité évoqués au cours de cet
article, mais les systèmes plus
fluides en régime complètement turbu-
lent? Peut-on utiliser un attracteur
unique dans un seul espace des phases
1 A"."""", .c::omp.gne de .ooe i!9- .co: 1
Ed>.ilm WEXA, 11 Cool ND, 75011 Peris
complexes doivent parfois être caracté- pour étudier ces systèmes complexes?
1=0UI,""'l"'<TlOifo:M1lge'70lrttsIesufiflSllioropll> 1 risés par plus d'une variable et sont
associés à des attracteurs de plus haute
On espère que l'expérience acquise par
J'étude des systèmes représentés par
lessionnelles d.I1BM-I'C"l """'" i leu/Ie'. """"
1 l'50 pages)lonnat 10 x 13 "" lU pnx de 195F~rx:s 1 dimensionnalité. les attracteurs les plus simples permet-
".-_ TTC (au iIU de~ j.r:œp:e de ree:miT l'.<rn& 1 À l'aide de notre méthode de re- tra d'étudier des problèmes plus
1~· etM:on.
quemen! les complëmerr.s el mises apur ae 180 pages
pnx de 1.50 F ~ page. J. """"" la IJOS'Q. 1
constitution et de mesures de l'entropie complexes; la solution de ces problèmes
et de la dimension de l'attracteur passera peut~être par la conception
1 ~ t'té d'arrêter ce serviœ â tooI moment.
associé, des chercheurs de l'équipe de d'édifices complexes de structures déter-
l:ms
1N" "" - - - - - -
:~~ H. Swinney et deux d'entre nous
(1, Crutehfield et J, Fanner) ont analysé
l'écoulement du fluide dans la cellule de
ministes mobiles, semblables aux attrac-
teurs étranges.
L'existence du chaos remet en cause
111lli
c::DE llCSi.tJ. T~
_1 Couette. La représentation graphique de la méthode scientifique, car on teste
l'attracteur n'était pas aussi nette que généralement les théories en les utilisant
LJn__ .:~ .. dans le cas du robinet fuyard, mais les pour faire des prévisions, puis en
COMMENTAIRE - .:"
Au début du siècle, le mathématicien d'un composé chimique dans l'expé- des bouffées chaotiques augmentant au
français Poincaré fut le premier à rience de Belousov-Zabodinski (voir fur et à mesure que le système devient
comprendre qu'un système mécanique Comment naît la turbulence. par plus chaotique.
simple et déterministe pouvait avoir des C. Vidal et J. Roux, Pour la Science Plus récemment, B. Malraison et
solutions extrêmement complexes, que nO 39). P. Atten, P. Hergé et M. Dubois ont
l'on reconnaît maintenant comme chao- Le chaos déterministe fut aussi rapi- déterminé la dimension de l'attracteur
tiques. Toutefois ce concept a mis à peu dement pressenti comme un modèle étrange survenant dans des expériences
près un demi-siècle pour être admis par dans la transition vers la turbulence. de convection de Rayleigh-Bénard.
la communauté scientifique internatio- D. Ruelle et F. Takens ont montré les Cette dimension est de 2,8; ce petit
nale. Les chercheurs français ont joué raisons pour lesquelles le modèle de nombre infirme bien le modèle de
un rôle important dans la divulgation Landau, examiné dans l'article, était Landau et soutient les thèses de
et la mise en œuvre des idées de inapplicable et ils ont suggéré de re- D. Ruelle et F. Takens.
Poincaré. construire un attracteur étrange dans Néanmoins il faut distinguer « tran-
Tout d'abord il a fallu comprendre des expériences d'hydrodynamique. sition vers la turbulence )) et « turbu-
que des équations différentielles très Avant de caractériser un attracteur lence développée )). En effet, si on peut
simples, mais non linéaires pouvaient étrange, deux équipes françaises ont mis décrire l'expérience du robinet qui fuit
avoir des solutions chaotiques. Parallè- en évidence deux routes vers le chaos : par un attracteur étrange, il semble que
lement au système de Lorenz, le modèle à j'École normale supérieure, A. Lib- si l'on ouvre en grand le robinet, la
de Hénon a constitué une illustration chaber et J. Maurer observaient la turbulence du jet est nettement plus
remarquable de l'existence des solutions cascade de dédoublements de période complexe et la caractérisation d'un
chaotiques et de leur représentation (au cours d'expériences de convection attracteur est sinon impossible, du
dans l'espace des phases, {( l'attracteur dans l'hélium liquide), tandis que moins sans objet dans ce cas. Le chaos
étrange ». T. Bergé et M. Dubois, au Commissa- déterministe est incontestablement une
Rapidement les chercheurs ont riat à l'énergie atomique, observaient le étape décisive dans le problème de la
compris que l'on pouvait trouver des phénomène dit « d'intennittence ». Ce transition vers la turbulence et, bien
solutions chaotiques dans toute une dernier scénario n'est pas examiné dans qu'il ne permette pas de comprendre
série de domaines comme la mécanique, l'article, il fut prédit par les chercheurs encore celui de la turbulence dévelop-
la cinétique chimique ou l'écologie. En français Y. Pomeaux et P. Manneville; pée, il ouvre une nouvelle voie d'appro-
particulier, L-C. Roux et C. Vidal ont il consiste en un dérèglement intermit- che dans ce domaine.
été parmi les premiers à reconstruire tent d'un oscillateur, qui présente ainsi
un attracteur étrange à partir des une oscillation régulière entrecoupée de Vincent CROQUETTE
données obtenues sur des oscillations bouffées chaotiques; la durée relative CNRS-CEA
RÉSUMÉ
1. INTRODUCTION
2. PRÉSENTATION DE L'EXPÉRIENCE
/support souple
cdromique C>
plaleau C>
vibreur ----{>:l_~~~_
Figure 1 : Dispositif expérimental, partie mécanique.
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Oscilloscope vOie 1
Cé ramlque Fb.pl1f!Caleu"-
DrtectelJr de
pl ézo~ crête
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Entr ee AnaloCJlque 1
R,A.l,
Oscilloscope vOie 2
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En.t r ee AnaloCJlque 2
- t'\.Jl tll1Dètre
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3. LE CHAOS
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~litude d" excitation(V)
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de plus près, on constate que les petits sauts sont eux-même alternati-
vement plus grands et plus petits et qu'il faut maintenant attendre quatre
périodes pour retrouver le même comportement. II y a quadruplement
de période.
Ag+1-A q
Aq-Aq _ t
Sur les figures 5d et 6 apparaît l'aspect feuilleté qui est une des
caractéristiques de l'attracteur étrange. Cette caractéristique s'ac-
compagne d'une propriété curieuse: à n'importe quelle échelle d'ob-
servation l'attracteur conserve la même structure, chaque branche se
divisant en deux à l'infini, c'est l'autosimiiarité. Celle propriété
apparaît nettement sur la figure 7, caculée, qui n'est pas entachée du
bruit expérimental. D'autres propriétés intéressantes, comme la dimen-
sion fractionnaire liée à la nature fractale peuvent être étudiées, on se
reportera pour cela aux références [1-3J.
... ,-----------------------,
a.
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..........
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'.,,:~
-,:".
. -+------_....:..~------~
••
Figure 7: Agrandissements successifs d'une section de j'attracteur étrange. Simula-
tion numérique (Il = 0.25, Ao = il.73 mm).
autre point qui peut être abordé avec ce système a une portée beaucoup
plus générale puisqu'il s'agit du problème du déterminisme.
a
E
.§ 2
~
"0
-...
..,
~
..,
~
o 400 BOO
Temps (ms)
a - Deux t'rajectoires débutant avec un écart relatif 6.vi/vi de 10.5
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0
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HlOO
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o '00 BOO
Temps (ms)
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vin=-vfn= vp=gT/2 {2 }
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Jl I+Jl
AO = - Ac/sin(W1:p) {5 }
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O+-\----j----\----''<-j------'\----'r-I----+
-, +-~-~-~-~-~--~-~-~-~--j
o '00
Temps (ms)
---Trajectoire périodique
- Trajectoire commencée avec un écart initial ôV i
Dans le plan 't-u i ' un point ('tn , uin ) correspond à un choc. Pour
~plifier les notations, on représentera ce point par le vecteur associé
Wn' de composantes 'tn ' uin . Les équations du mouvement de la bille
et du rebond se résument alors, pour une valeur déterminée des
paramètres ül, Il et du param~e de contrôle Ao, à une application qui
fait correspondre au vecteur Wn ('tn , uin) le vecteur
Wn + 1 ('tn + l ' uin+ 1) :
P}
{8}
{9 }
n 1
Ô't + ] ( 1
[ lOI
( ÔUn + 1 = lt (l - ~J . cotg (CJl'tpJ
L'équation aux valeurs propres correspondante est:
{ 12}
{I3 }
,:: D·
';:t .~ <>l:-(i·'1
o.g
~.
..'"
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M 0.800 0
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ou
~. oC. ': -L.L
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0.
0.7
:-\
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0,5 +~~~~-,--
,~~~~.,.-~~~~,~~~~..--~~~..--j ...
a 50 100 150 200 250
Vi (m../s)
Figure 12 : Régimes transitoires et vecteurs propres dans le plan T, Vi.
.;... -
u
0
c i
u .1."
:> /;~
u 0.600
~
c:
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0.600 ;';'~:- .
: ~
c.• oo+~~~~~"..~~~~~"..~~~~~"..~~~~....,...;
0.400 0.500 0.600 0.700 0.800
Amplitude d'excitation (mm)
Un point du plan (Vi' Cll't) définit donc les conditions initiales pour
une trajectoire, la hauteur initiale étant celle du plateau à l'instant 't.
Pour tracer les limites des bassins, il sufffit alors, pour tous les points
du plan, de déterminer quel est le régim~ final auquel on aboutit et de
classer le point dans un bassin ou dans l'autre. Mais la méthode retenue
pour le calcul de la figure 15 est un peu différente. A partir d'un point
(Vi' W't) pris au hasard dans le plan, on suit l'évolution en gardant en
mémoire les points intermédiaires, et l'ensemble des points est porté
sur le bassin correspondant à l'état d'arrivée. Cette méthode permet
d'accélérer le calcul, plusieurs points étant trouvés pour une même
trajectoire, mais surtout elle donne une indication sur les chemins les
plus fréquemment empruntés pour parvenir au régime stable. La densité
des points représentatifs permet ainsi d'avoir une idée de la "profon-
deur" dans le bassin.
3.-------------------------,
E
5 2
QJ
TI
::J
....
~
....
.....
<
o 500 1000
Temps (ms)
3....----------------------------,
Ê
52
o 500 1000
Temps (ms)
Figure 14 : Trajectoires pour des conditions initiales appartenant à deux bassins d'at-
tractions différents.
a.
:: -.
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-:'. --'.~.::t.. ";
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a - Régime de décollage-atterrissage.
b - Régime de rebond,
6. CONCLUSION
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1com-
ativity
1.5
·ic ten·
~ndent
rc (see Chaotic dynamics of a bouncing bail
N. B. Tufillaro and A. M. Albano
DeparlmclII of Physics. Bryn Mawr College, Bryn :\!owr, PennsyllX1nia J90JO
(AI) (Received 13 June 1985; aecepted for publication Il November 1985)
ldition An undergraduate experiment is described that illustrates the period doubling route ta chaos in a
lishing simple dissipative mechanical system, a bouncing baIl subject to repeated impacts with a vibrating
(or u, table.
ngular
(Al)
l. INTRODUCTION illustrates many of the ideas and methods used in deserib-
ing nonlinear dissipative dynamical systems. The experi-
The period doubling route to chaos has now been ob- ment consists of twa parts. In the first part the students
served in an impressive number of ex perimentaI systems, explore the "quadratic map"l) on a microcomputer. Many
Electrical, 1-6 optical,' hydrodynamic,8 chemical, Band bio- aspects of the quadratic map are common to a large c1ass of
logical systems can ail exhibi! period doubling instabilities. systems showing ehaotic behavior. By studying the qua-
(A3) A few rceent articles in this Journal deal with the chaotic dratic map, the studenls are introduced ta the basic notions
dynamics of nonlinear systems. II . ll but recent discoveries ofdetenninistic randomness (i.e., chaos), subharrnonic bi-
zero if in nonlinear dynamics are still not weIl known at the under- furcations, strange allractors, and the like.
.; oftwo graduate leve!. These ideas are immediately applied to a simple mechan-
ifferent We have developed an undergraduate experiment that ical system in the second part of the lab. The students ex-
939 Am. J. Phys. 54 (l 0). OClober 1986 @ 1986 Arn~rican As~illlion of Physics T~ach(:rs 939
• bail Table heighl
A
f-----'ir--,L----' lime
-A
lable
9'0 Am. J. Phys., Vol. 54, No. la, Octobc.r 1986 N. B. Tufillaro and A. M. Albano 9'
10 X!'l.AX - 250: YJ'f,AX - 179 Now that their curiosity is aroused, the slUdenls are
guided la investigate systematically the dynamics of the
20 !N?Ur "Enter 10'01t1r' lac:t>da:
quadralic map by c0l1s1ructÎng a "bifurcation diagram_"
30 INPUT "Enter up;>er lambda: luppe:- This is a plot of x. (for large values of Il) versus).. The
lO ltiPU! "Enter ste;> si:z.e for la:'lbda: u; lstep
program lisl<d in Fig. 3 will run on any Apple II computer.
(If hardcopy graphical output is desired, sorne graphical
50 HGR: HCOLO~ - 3 screc:n dump capability is requiroo.) The graphical output
is shown in Fig.4. The horizontal axis shows values of ).
60 FOR l - llower TC lupper STE? lstep
between 2.8 and 4. The vertical axis shows the attracting set
70 xplO't - )(MAX-Cl - llower)/(lup;ler - llowe:-) on the unit interval for a given À. The diagram was con-
structoo by discarding the first two hundred iterates of X o
60 x-C.S
(the transient solution) and th en plo!ting the subsequent
90 FOR i - l TC 200 two hundred points. The bifurcation diagram displays how
the attractor changes as À încreases.
100 x - l·x(l-x)
Figure 4 illustrates the "period-doubling route to chaos"
no NEXT i via a series of "pitchfork" bifurcations. For each value of
). <)." the high-n limit set ofthesolution consist ofa single
120 FOR i - 1 ra 200
point, called a pe.riod one solution: there is only one a!tract-
ing fixed point. When).1 <). <À 2 , a "period two orbit" ex-
ists, the solution hops back and fonh between the upper
and lower branches of the pitchfork. For)., <)_ </." a "pe-
150 HPLOT(xplot. yplo~) riod four" solution exists. This period doubling continues
indefinitely, but the interval of a given periodic motion,
160 NEXT i
/. .. <)~ <J.. .. + l' rapidJy becomes more compact.). .. soon
.gl·
170 NEXT l converges to a value ;~c that marks the onsel of chaotic
a.
behavior, at which point the iterates appear to randomly
1 IBO SND hop around on a subser of the unit interval. As À is further
zed
J Fig. 3. Bifurcation diagram program. The user inputs a minimum and increased, windows of periodic motion can reappear. In
:s«f
13,[9 ! llluimum as weil as a step siu: for lambda. Ihis regime, chaotic and periodic motion exist side by side.
! Feigenbaum 1;5,20 discovered that the dimensionless num-
lun·
10W j ber defined by
'res· 1 point) and aIl initial conditions seem to be attracted to
.r, À j other points. OF = lim [(/..+1 -/..J/()..+2 -)..+1)] =4.6692...
'-e
" in ! Aner similar introductory remarks, the students are en- (5)
um- ~ couraged ta explore the dynamics of the quadratic map on is independenl oflhe details of the quadratic map. Funher-
1 their own using a microcomputer. For instance, for various
more, the convergence rate of Eq. (5) is quite rapid (qua-
llng ! values of X o between zero and one, and À between one and
dratic, in fact J. Hence, OF is weil approximatoo by the first
llhe , four, the students can watch the future iterates of Eg. (1 )
few values of )~ ... The students can obtain 8 F close to that
par- . bounce around on the unit intervaJ. They soon discover
: that if). is bet~een one and three th en there exists only one
given by Eg. (5) by using only the first few values of),.
I J is
2tiracting (stable) fixed point inside the unit interval and (e.g., /.,,/,,,J.,) found in the quadratic map.
One repelling (unstable) fixed point at zero. Thal is, no A remarkable feature ofFeigenbaum's delta is ils univer-
(4) solily. Il seems 10 characterize evcry dynamicaJ problem
mallerwhat X o they pick, future iterates al ways go to where
AIlS 1;. fx) = x. However, a more exciting result is obtained if that displays the period-doubling route 10 chaotic behav-
( =
i. 3.9, say_ ior. This is illustrated by Ihe bouncing bail experiment
which yields a value of OF tha! agrees with Eq. (5) to with-
,h ca
The in roughly 10%.
nenI
Jnal,
eighl
oates,
_ _ _ tall ~:SllJcn
us if
:iviaJ _T_
n the
here·
pare
n\'ial
'lever
such
: unit
a sto· L _ _-'--L ~L --''-''-_ _ lime
n<ar fig. 4. Bifurcation diagram for quadratic rnap. The. fi~l pilCh fork be.g.ins
fix«f Il ~l' The second pitch fork (period 4n
starts al..{~. Fig. 5. Ball and table position. Pc:riodic motion of period T is depicted.
" 1 Am.J. Phys., Vol. 54, No. 10, OClobe.r 1986 N. B. Tufillaro and A. M. Albano 9'1
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III. QUALITATlVE DESCRIPTlO:-: OF A FIt:. F. E\pcrim\'IlI~I"lllrtll rrclillinl' MUlll'lilF h,,)1 m.l.II:' ", -. Ï'\'
BOU:-:CI:-:C BALL I~ll' llrhll " .. Ill)\< n Tb,' Uilrx" Ir:,,'," ;" 1. C drl\ m~ ''':l''l!'- 1· li':;; 'j'i:.:l,
The lll\;'{"f '!l'''pLI~ ,ho\\ .. lhl' dln'cl ,llltpul fwn; 1hl' r '·'t'Clro'ln..- fllrlll:I.,
Imagine dropping a bail on top of a table thal is o5.cillal- lmpaC!:- Vonh tilt" rnHlllCïI1.!! tMII
ing in the vertical direction wilh a frequency (:) and ampli·
tudeA (Fig, J). In the bouncing ball cxperimenl wc \\anl
ta siudy how varying the table amplitude A affecis the
ball"s dynamics. The system is dissipati\e 5.ince Ihe colli· orbl! i!' iIlU'-lr;IlI'd: lh~ b:1Jl bnUlh':C" I1lgh. 111::1' Int"li
sions are inelastic. \Ve therefore expeci the table and the hig.h again,
ball ta move in unison when Ais small enaugh; no bouncing Stlldyillg lh~ <.jll::ldralic Illap ~h()\"cd U" 111;:::b ,·h.\\lO,
occurs, However, for a fixed (v and a large enough A. the ~oJUl iOll:-' \'-l'rr.: rr~ccdcd by a ",eqIlClll"r.: (If j'l'rh·u:.i dnubh·J
bail will begill ta bounce. As IVe shall sec, the bail initially ~olulion"', Rl'a:-.oning by all:I!()gy, wc might gues!-lh;l1 ;:"l \\1'
bounces periodically until we rcach a critical value of the iJlcreas~ the tJhlc amrlitllrJC A-which i~ al1alog(lu~ 10 il1~'
amplitude Ar at which point the ball bounces in a ehamie paramclcr/. in the quaoratic m:lp-\\ C \\ ill "'ce a (,1'qUl'nù
manncr. New pcriodic and chaotie motions can appear if of pcriodic orhi,,, (lf r~n(ld ... r. 2/-, -41". 8 T. 1(, j _ .1(1,'1
the amplitude increases further. whieh 1he ba IIm("" c... d1iWI jC;JJI~ _ :" Olll:C tl1.l1 1(; j, _. ;d.,~~
One way 10 visualize the baJrs morion is ln graph both is correct wc wlilnot ~t'c orhil'" ofrcricld... _; 1-. ~ f. l -/:
the baJrs hcight and the tablc's morion on the Sl:Ime plnt. in this . . cquclll:e. ~1orc(lva. \\ c t.:i.ln qUilllti;,!:!\, . . ,1 ih.
Figure 5 shows the simplesl pcriodic motion wc can ima- clnalogy b)' c;J!t.:u\;lting Ih~ Ft.:'lgt.:'llhaulll th:li;, ;-l'i Iht" n·
gine. The bail e>.ecules pcriodic motion with a period T rcrimt.:'l1lal ,~<..Il'Ill
equal to thal of the forcing periad. III Fig. 6.? lTporiodlc
IV. IlOL:-:Cl:-:(; IlA!.!. Al'PARATLS
A 'C!JCIll:IIIl" dl:l~r:IJll 0(;1 ,·t·!t)Ulll-lng h;dl 'li "-;1: .~
,hO\ll1 ill FIg_ 7_:\ 'Pl';lhl'rdn\l'll b):1 (lllll'I:" _!.:i.'!
~;."'r\ l:' :1'" 1IlL' \ lhr:ltillg t:lhle..-_ A 'l11all 'In'; : .. ::,'~
va 1tmeter ~- ---- ag:li Il~\ a COnl';1 \ e !cil' gluùl l" 1he "'PC:1 ~a" -, lh _.' :1I. J ", . : :
o( 1hl" ICIl~ hd r~ 1t\ kl','p 1Ill' b.llr, mol iOll \ l'lï h::l! F.1'! ,'11,\:
10 1he \{'r uf \ he !cn'" i", :1 t hill (~S If Ill) riczl1l..'kt't ri.: AlJ~l
Evcr) lime thr: h:!ll hil" thr.' ICil'. !he film gc-Ill'T;lh.":l \ll!
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Funct ion Generatar
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pt:ri. MF la. A "4 T" periodic orbit. The: lowe:r trace: r~pe:ats ilse1fal four time:s Choos
~::'i'll..er. the.' forcing pe:riod.
1.;; du~
."
•:1
o
~
-.,
12ge, which is readily detected by an oscilloscope. The oth-
er channel of the oscilloscope shows the voltage driving the
speaker. Al impact, a sharp click is heard. The acaustical Period 2T'
p2tiems of difierent periodic and chaatic motions are easily
.1~otic
di:,!inguisherl by the listener. The function generator is also
·"hled Choos
connecled ta a voltmeter sa that the driving voltage al a
a~we
bifurcation value can be recorded.
lO the
luence Fig.. Il. Bifurcalion diagram for bouncing bail e);pe:rime:nt. Typical value:s
. afler =
are Al = 0.149 V. A: 0.226 V, A, = 0.244 V.
lalogy V. BOUNCIl\G BALL EXPERIMEl'T
. 7 T, ... With a frequency around 60 Hz, the students are asked
;:!'t the ta slowly increase and decrease the driving voltage while
ne c,:x- th~y practice Iistening for different periodic and chaotic VI. FUTURE WORK
motions. Once lhey hear a periodic pattern, the oscillo- A detailed analytic and numerical study of the bouncing
scopes is adjusted ta trigger properly off the periodic signal. baIl system is in progress. 5uch a realistic model is not
For smail voltages, it helps ta tap the speaker ta stan the presented here in arder ta emphasiz.e how much can be
inc" is bail bouncing. The students should note that the system learned about the system by studying ilS analogies with the
lerator displays hysteresis. The bifurcation points can differ for quadratic map. The more realistic model gives risc not ta
mnces increasing and decreasing sweeps through A. an interval map, but ralher ta a cenain two-dimensional
Actual experimental data of periodic mOI ions of periods
':!lUrt' annular mar.
,d T 2T, and 4Tare shawn in Figs. 8-10, respectively. The In addition, we are currently engaged in a number of
!Î1~n. '" u;'per trace displays the driving voltage fed ta the speaker. experimentaJ studies. For instance, we are collecting data
.a \'01- Ihe lower trace shows the signal generated by the piezoe- la calculale the fraclal dimensionaliti 7 and distribution
lectric film due 10 collisions with the bouncing bail. Presu- function afmatian in lhe chaotic regime. The experimental
mably, the pulse height is proportion al ta the force of im- result will be compared ta those ablained from computer
pact. simulations. The bouncing baIl system aiso provides a con-
Once the students are familiar with the apparatus they venient system for testing new nanlinear phenomena such
are asked 10 construct a "bifurcation. diagram" for the
as noisy precursors of bifurcations discussed by Weisen-
bouncing bail system simiJar to [hat shawn in Fig. Il by
feld. "
p: lcing th~ functien g~nerator near its maximum value and
then decreasing the amplitude neting for what voltages
ACK;-';OWLEDGME1'<lS
(read from the voltmeter) chaolic and periodic motions
appear and disapp~ar. The Feigcnbaum delta cal1 1l0W be We thank the Physics 33 1 c1ass of 1984-85 at Dryn Mawr
calcuJated and compared ta the quadratic map result. College, especially Tina Mello and Lauree Shampine, for
Typieal values (Fig. Il) give the testing of the original version of this experiment.
8,:::; (A, -A,l/(A, -A,) = 4.3. (6)
The Jab conc1udes with a few questions. For ex ample, the IP. S. Linsay, Phys. Rev. un. 47. 1344 (1981).
Students are asked ta estimale the maximum separation :J. S. Tesla. J. Perez.. and C. Jdrries. Phys. Rev. Len. 48. 714 (1982).
betwecn the baIl and the lens by elementary considerations 'O. O·Humie:res. M. R. Busley, B. A. Hube:rman, and A. Libchabe:r.
of projectile motion. Aiso they are asked ta explain why Phys. Re:v. A 26. 3438 (1982).
long (ST, 16T... ) periodic orbils are not secn in the experi- ·S. No\:ak and R. G. Fre:hlich. Phys. R~v. A 26. 3660 (1982).
mental selup. i.e.. why there is a trunction of the cascade. OK. Aoki. K. Mirame:. T. Kobayashi. and K. Yamamoto. Physica il
_.sitt.... 9.: :1 Am. J Phy~. '·nl ~.:. So la. Octohc=r 191'./\ N. B. TufilluCl and A. :-'1. AlbanCl
_
~70
-, ~
117&JJ8. (IQRJ).
*'5. w. Tcüs,,"orth. R. M. Wel'tervcll. 4I.nd E. E. l-blkr. Phys. Rev.
S!, 82l (1983).
uu. l·~~~~~~f~~~~~~ndVibration 84(2).173-189 (1982).
I~M. J. Feigenbaum, Los Alamos Science 1,4 (1980).
1
~
lSee N. B. Abraham. in Fluctuation and Sensitiuity in Nonequilibrium ""The K YNAR piezoc:lectic film is availab!e from Pennwalt Conv- . .1.
. . -r-.• !klt., ~
(Springer. Berlin, 1984), p. 152, and rt=rerenœ therein. 900 Firsl Avenue, P.O. Box C. Kmg o.f Pru~sla, Pennsylvania, 1~ ':1
~See H. L Swinney. Physica 47, 7D (1983), and refetences therein. 0018. A 10 cm X 20 cm sheet 28 p.m thlck wlIh standard r:ickd_IJu .!
qM. Guerara, L Glass.. 2nd A. Shner, Scienœ 214, 350 (1981). num coating COSts 535. The KYNAR Technical Manull is avail': :i
IOL Glass, M. R. Guerara, and A. Shrier, Physica 89, 7D (1983). from Pennwalt for SIO and IÎsts suppliers for conducting adhesiVn. .
liT. Mishina, T. KohmoLa, and T. Hashi, Am. J. of Phys. 53(4). 332 IIp. Grusberger and 1. Procaccia, Phys. Rcv. Ut!. 50, 34{l Cl983).
( 1981). '·K. Wisenfcld, J. Stal. Phys. 38, ]071 (1985).
DE. V. Mielcurelc,J. Turner, D. Leiter, and L. Da"is, Am. J. ofPhys. 51, l'iD. R. Hofstadter, "Melamagica1 Themas'" Scientific A:Tltrican (1\0-
32 (J983). vember, ]981) 22-43.
DR. M. May, Nature 261, 459 (1976). The quadralic map is also known ~"M. Fiegenbaum, J. Stat. Phys.ll, 669 (1979).
For the undergraduate who knows calcul us, the deriva- "Iength of string" between foci is 2a). Thus
tian of the l/r patential from the II? force is exceedingly b = (r 1r 1 ) 112
simple: A single integration of II? betwe.en distances ri
and r 1 yields llr l - I/r:!._ For the students in non-calculus- and
based introductory physics courses, this simple derivation a = (r, + r,)/2 . (1b)
is inaccessible, and most texts eilher sUU the result, or We. choose to investigate the motion of ln at the tuming
implicitly or explicitly invoke calculus as part of a "deriva-
points, because: al these positions, velocitie:s L'l' L'1 are per·
tion. HI
pendicuJar 10 distances rI' r"J.' and the: motion is lherefare
ln this paper, 1 denve the expression for I1PE from ex-
centripetaJ.
amination of the properties of the elliptical orbit of a parti-
Writing I1PE = - I1KE,
cie (charge or mass) subjeci ta a Il? attractive force. The
only prerequisites are high school algebra and geometry, I1PE=PE(r,) -PEer,) =m("~ - u~)/2. (1)
and the concepts of angular momentum and energy.
Consider a mass m arbiting a fixed mass M. The gravita- Now al Tl and T 2 , ln may be considered to be in a circul.ar
tional forceF= GMmir produces an elliptical orbit, wilh orbit of radius T, subject to the gravitational force (see Flg.
Mat one focus, as shown in Fig. 1. The semimajor axis is a, 1):
the semiminor axis is b, the eccentricity is e and the dis-
tances from M lotheturningpointsarer l andr2 ("perigee" if, fT = GM Ir,
and "apogee," respectively). Since gravit y is a conservative and
central force, any conclusions we draw about the energies ';'IT = GM Ir, . (3)
of m at rI and r 2 is true about any positions, not just the
tuming points, antl for any motion of m, notjust ellipticaJ. (Note that ris the same for bath positions, since lilr\ = li:':
Note from the geometry that from angular momentum conservation.)
Thus, from (2) and (3)
r, =a(1-e),
(4)
r,=a(1 +e), ME = (GMm/2)T( II?, - 1Ir, ) .
and Il now remains ta determine r. This can be done b)' cam-
b=a(l-e')'I2. (la) pa ring the expression for the circle of radius r centered al
(a - T,O) ta thal for Ihe ellipse, as (x,)') (a,O):
(The distance from the focus ta the intersection of the
(51
ellipse with they axis is also equal to a, because the constant [x - (a - T)]' + y' = r'
Am. J. Phys. 54 (10). Oc lober 1986 Cf ]986 Amcrican Anoci8lion of Ph~~jc~ T(,I'::"'"