RMChap4 (MomentInertie)

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CHAPITRE 4. CARACTÉRISTIQUES GÉOMÉTRIQUES DES SECTIONS PLANES . . . . . . . . - 4.

1 -
4.1. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 4.1 -
4.2. Moment statique et centre de gravité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 4.1 -
4.2.1. Définition du moment statique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 4.1 -
4.2.2. Définition et recherche du centre de gravité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 4.2 -
A) Attraction universelle (Newton). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 4.2 -
B) Principe de détermination de G. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 4.2 -
C) Détermination expérimentale de G . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 4.3 -
D) Simplifications (si corps homogène) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 4.3 -
4.2.3. Marche à suivre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 4.4 -
4.2.4. Les théorèmes de Guldin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 4.6 -
A) Premier théorème de Guldin (théorème des surfaces) . . . . . . . . . . . . . . . . . - 4.6 -
B) Deuxième théorème de Guldin (théorème des volumes) . . . . . . . . . . . . . . . . - 4.7 -
4.3. Moment d’inertie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 4.8 -
4.3.1. Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 4.8 -
4.3.2. Cas particulier : les systèmes plans . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 4.8 -
4.3.3. Théorème de König-Huyghens (changement d’axe) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 4.10 -
4.3.4. Marche à suivre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 4.11 -
4.4. Moments résistants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 4.21 -
4.5. Rayon de giration. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 4.21 -

Version du 15 décembre 2023 (13h05)


CHAPITRE 4. CARACTÉRISTIQUES GÉOMÉTRIQUES DES SECTIONS PLANES

4.1. Introduction

La résistance qu’une barre offre à différentes formes de déformations dépend souvent non
seulement du matériau dont il est fait et de ses dimensions, mais aussi de la configuration de son axe, de
la forme des sections transversales ainsi que de leur disposition par rapport aux charges de sollicitations.
Examinons les caractéristiques géométriques principales des sections transversales d’une barre en faisant
abstraction des propriétés physiques de celle-ci. Ces caractéristiques sont : aire des sections transversales,
moment statique, moment d’inertie, moment résistant, rayon de giration.

Dans la suite de ce chapitre nous développerons les notions de : moment d’inertie, moment
statique, moment résistant et de rayon de giration.

4.2. Moment statique et centre de gravité

4.2.1. Définition du moment statique

Une première notion que nous utiliserons en résistance des matériaux est la notion de Moment
statique noté S. Nous le définirons uniquement dans le cas des surfaces.

Définition : Le moment statique d’une section est la somme des produits de


surfaces élémentaires de cette section par la distance d à un élément de référence
r qui peut être un point, une droite ou un plan.

S r  A d  A' d '  A' ' d ' '  ...

n
ou : S r   Ai d t (éq. 4.2.)
i 1

L’unité du moment statique, pour une surface, est la longueur à la puissance trois (m3).

Ce qui se passe, c’est qu’en résistance des matériaux, l’élément de référence pour calculer les
moments statiques est en général un axe.

Et en pratique, on utilisera surtout ces moments statiques par rapport aux axes de références qui
se noteront : Sx et Sy. Dès lors (éq. 4.2.) devient :

 n

 S x   Ai yi
 i 1
 n
(éq. 4.3.)
S 
 y 
Ai xi
 i 1

Conclusions :
le moment statique par rapport à un axe passant par le centre géométrique est nul;
le moment statique d’une surface d’aire A est égal au produit de l’aire A par la distance de son
centre de gravité à l’axe;

© R. Itterbeek Résistance des Matériaux - Caractéristiques géométriques des sections planes - 4.1 -
4.2.2. Définition et recherche du centre de gravité

A) Attraction universelle (Newton)

Newton a montré, que deux corps (fig. 4.1.A), de masses


(quantités de matière) M et m et qui sont séparés d’une distance d,
s’attirent avec une force f proportionnelle au produit des masses;
inversement, proportionnelle au carré de leur distance.

Mm
f k (éq. 4.4.)
d2

k étant la constante de gravitation universelle.

Cas particulier : la Terre (fig. 4.1.B), attire les corps avec


une force f particulière qu’on appelle poids et qui est représentée par
la lettre p. Les caractéristiques du vecteur poids sont :
fig. 4.1. - Attraction universelle.
direction : verticale;
sens : de haut en bas;
Mm
intensité : Poids  k variable suivant la latitude et l’altitude,
d2
point d’application : G, appelé centre de gravité.

Définition : le centre de gravité d’un corps est le point d’application de la force


pesanteur (poids).

B) Principe de détermination de G

Considérons un corps C dans une position A et, par la pensée,


décomposons-le en petits éléments dont les poids p, p’, p”... sont
connus.

Ces forces p, p’, p”... sont des forces parallèles et de même


sens. Il nous est possible de rechercher la résultante : P  
pi qui
aura la direction xx mais dont on ignore le point d’application.
fig. 4.2. - Détermination de G
Considérons le même corps C dans une position B différente
de la position A, mais toujours décomposé, par la pensée, en petits
éléments dont les poids sont p, p’, p”...

Il nous est possible de rechercher la résultante : P  p i mais qui aura cette fois la
direction yy.

L’intersection de xx et de yy donnera le point d’application de la résultante qui est le centre de


gravité G cherché.

© R. Itterbeek Résistance des Matériaux - Caractéristiques géométriques des sections planes - 4.2 -
C) Détermination expérimentale de G

On peut déterminer G expérimentalement en suspendant le corps tantôt par un point tantôt par
un autre et en recherchant l’intersection des deux verticales V. Deux suspensions suffisent.

Une autre méthode expérimentale consiste à poser le corps en équilibre sur une arête vive
horizontale. G se trouve dans le plan vertical π qui contient l’arête. Trois poses sont nécessaires et G est
à l’intersection des trois plans.

D) Simplifications (si corps homogène)


(Important !)
Quand le corps possède un plan diamétral le centre de
gravité G est dans ce plan. (En particulier quand le corps
possède un plan de symétrie : G est dans ce plan.);

Quand un corps possède une ligne diamétrale (ou


diamètre) : G est sur ce diamètre (En particulier, quand le
corps possède un axe de symétrie : G est sur cet axe.);

Quand un corps possède un centre de symétrie, ce point


est le centre de gravité G.

E) Détermination analytique de G fig. 4.3. - Symétrie.

Décomposons le corps en petits éléments dont les poids p, p’,


p”... sont connus.

Comme ces forces sont parallèles, on sait que la résultante :


P   pi .

Recherchons la position de P et pour ce faire, appliquons le


théorème de Varignon de la façon suivante :

Choisissons un plan xx quelconque;


mesurons les distances x, x’, x’,... des efforts p, p’, p” au
plan xx; fig. 4.4. - Détermination de G.
d’après Varignon, on peut écrire :

P  X  p x  p' x '  p' ' x ' '  ...

D’où : X 
p x  p' x '  p' ' x ' '  ...

 pi x
i
P P
G se trouve dans le plan α (1er lieu).

On changera le corps de position et on considérera un plan yy.

En répétant l’opération similaire, on trouvera la position du plan β dans lequel se trouvera G (2ème
lieu).

On changera encore une fois le corps de position et on trouvera que G devra se trouver dans le
plan γ (3ème lieu).

© R. Itterbeek Résistance des Matériaux - Caractéristiques géométriques des sections planes - 4.3 -
L’intersection des trois plans donnera G.

Des simplifications apparaîtront quand :


les volumes seront plus réguliers;
on aura affaire aux surfaces;
on aura affaire aux lignes.

4.2.3. Marche à suivre

Pour la détermination du centre de gravité, nous avons 2 grandes façons de procéder.

A) Système discret

Dans le cas où l’on peut décomposer la surface en plusieurs parties dont on peut connaître
facilement les grandeurs de ces petites surfaces ainsi que leur centre de gravité, on peut utiliser les
formules générales suivantes :


 xG 
A xi i

 A i
(éq. 4.11.)

 A yi i
 yG 
 A i

La marche à suivre sera dès lors la suivante :

1. Traçons un système d’axes (x; y) rectangulaires arbitraire.


2. Divisons la figure en parties simples.
3. Au moyen des équations éq. 4.11., déterminons son centre de gravité. Les coordonnées de G
seront fonction du systèmes d’axes utilisés.

B) Système continu

Dans le cas d’une surface indécomposables en petites surfaces simples, il faut passer par le calcul
intégral. (Voir cours de mécanique chapitre 4.)

Application 4.1. Calculer la position du centre


de gravité de la figure ci-contre.

Solution :
Positionnement des axes
Le centre de gravité G se trouve sur l’axe
de symétrie y.
Donc prenons comme système d’axes,
l’axe Ox passant par la base du “U” et
comme axe Oy, l’axe de symétrie.
fig. 4.5. - Application 4.1.
Décomposons en surfaces simples.

© R. Itterbeek Résistance des Matériaux - Caractéristiques géométriques des sections planes - 4.4 -
fig. 4.6. - Décomposition en 2 surfaces (rectangles) simples.

Soit :
A1 le “grand” rectangle (100 x 240) avec y G 1  50 mm
A2 le “petit” rectangle (80 x 200) avec y G 2  60 mm
A noter que cette surface est “négative” puisqu’elle est “enlevée”.

xG 
 A x  240  100  0  200  80  0  0 mm
i i
(Évident)
A i 240  100  200  80
yG 
 A y  240  100  50  200  80  60  30 mm
i i

A i 240  100  200  80

© R. Itterbeek Résistance des Matériaux - Caractéristiques géométriques des sections planes - 4.5 -
4.2.4. Les théorèmes de Guldin

Il existe deux théorèmes de Guldin, l’un qui s’occupe des surfaces et l’autre qui s’occupe des
volumes. La démonstration de ces théorèmes ressort du domaine de la géométrie dans l’espace et ne sera
pas abordée ici.

A) Premier théorème de Guldin (théorème des surfaces)

Définition : La surface engendrée Al par la révolution complète,


autour d’un axe xx, d’une ligne l située dans le même plan que xx
et ne le traversant pas, est égale au produit de la longueur de la
ligne par la longueur de la circonférence décrite par le centre de
gravité.

Guldin a montrer que :

Al  2  OG l (éq. 4.16.)

fig. 4.7. - Guldin : premier théorème.

Notations : l longueur de la ligne m


Al la surface de révolution m2

OG distance entre le centre de rotation et le centre de gravité


de la ligne m

2  OG représentant la longueur de la circonférence décrite par


G, centre de masse de la courbe l (le centre de gravité G
ne ce trouvant pas nécessairement sur la courbe l) m

Application 4.2. Recherchez la surface latérale d’un tore


(surface d’une chambre à air) dont on connaît : le rayon de la
circonférence r  010
. m et le rayon d’enroulement
R  0.25 m .

Solution :
Appliquons Guldin
fig. 4.8. - Application 4.2.
Al  2  OG l
 2   R  2  r 
 4  2 R r  4   2  0.25  01
.  0.99  1 m 2

© R. Itterbeek Résistance des Matériaux - Caractéristiques géométriques des sections planes - 4.6 -
B) Deuxième théorème de Guldin (théorème des volumes)

Définition : Le volume engendré VA par la révolution complète,


autour d’un axe xx, d’une surface A située dans le même plan que
xx et ne le traversant pas, est égale au produit de la surface de la
ligne par la longueur de la circonférence décrite par le centre de
gravité.

Guldin1 a monter que :

V A  2  OG A (éq. 4.20.)

fig. 4.9. - Guldin : second théorème.

Notations : A surface
VA le volume de révolution m2
m3

OG distance entre le centre de rotation et le centre de gravité


de la surface m

2  OG représentant la longueur de la circonférence décrite par


G, centre de masse de la surface A (le centre de gravité
G ne ce trouvant pas nécessairement sur la surface A) m

Application 4.3. Recherchez le centre de gravité d’un demi cercle de


rayon r  0.7 m .

Solution :
Appliquons Guldin
VA
V A  2  OG A  OG 
2 A fig. 4.10. - Application 4.3.

4
Avec : volume d’une sphère : V A   r
3

3
1
Surface d’un ½ disque : A  r2
2
4 3
 r 
3  4r 4  0.7
OG    OG  x   0.297 m
1  3 3
2    r2
2 

(1)
Guldin, Paul (Guldin Habakuk) , (1577 [Mels] - 1643 [Graz] : jésuite suisse, astronome et mathématicien.

© R. Itterbeek Résistance des Matériaux - Caractéristiques géométriques des sections planes - 4.7 -
4.3. Moment d’inertie

4.3.1. Définition

Définition : Nous définirons le moment d’inertie d’un corps comme étant la somme
des produits de masses élémentaires de ce corps par le produit du carré de leur
distance d à un élément de référence r qui peut être un point, une droite ou un
plan.

J r  m d 2  m' d ' 2  m' ' d ' ' 2  ... ou J r   mi d i2 (éq. 4.28.)


i 1

L’unité du moment d’inertie (de masse) est une masse multipliée par une distance au carré (kgm2).

Le moment d’inertie caractérise ainsi grossièrement la dispersion des masses autour de l’élément
de référence : il est d’autant plus grand qu’il y a plus de masses élevées à grande distance de l’élément
de référence.

4.3.2. Cas particulier : les systèmes plans

Le cas des systèmes plans est particulièrement important en résistance des matériaux. On peut
toujours réécrire la définition du moment d’inertie (éq. 4.28.) de la manière suivante :
n
I r    Ai li  d i2 (éq. 4.29.)
i 1

Notations : ρ la masse volumique kg/m3


Ai la section i m2
li la longueur de la section i m

et on peut montrer que dans le cas d’une surface plane, le moment d’inertie, si la pièce est homogène,
devient :

n
I r   Ai d i2 (éq. 4.30.)
i 1

car, de par les hypothèses de la résistance des matériaux, le matériau considéré est homogène, isotrope
et continu et dès lors, pour une section donnée, on peut “oublier” :  li , et transformer ainsi la masse m
en surface A.

L’unité du moment d’inertie (de surface) est une surface m2 multipliée par une distance au carré
(m) : ce qui donne une longueur exposant 4 : m4.
2

Ce qui se passe, c’est qu’en pratique en résistance des matériaux, l’élément de référence pour
calculer les moments d’inertie sont en général des axes.

On peut par ailleurs montrer qu’il existe deux directions (orthogonales entre elles) pour lesquelles
le moment d’inertie correspondant est un extremum local. Si le point d’intersection des deux directions
se situe au centre de gravité G de la section, ces deux directions seront appelées : axes centraux
principaux d’inertie (A.C.P.I.), et les moments d’inertie correspondant : moments d’inertie

© R. Itterbeek Résistance des Matériaux - Caractéristiques géométriques des sections planes - 4.8 -
principaux.

Remarque :
Si la section possède un (ou plusieurs) axe(s) de symétrie, celui-ci (ceux-ci) est (sont)
nécessairement un (des) A.C.P.I.

fig. 4.11. - ACPI = axe de symétrie.

Et en pratique, on utilisera surtout ces moments d’inertie par rapport à ces A.C.P.I. Axes qui se
noteront : x et y. Dès lors (éq. 4.29) devient :

 n

 I x   Ai yi
2

 i 1
 n
(éq. 4.32.)
I 
 y 
2
Ai x i
i 1

Le moment d’inertie particulier par rapport à “O” (appelé pôle), c’est-à-dire, en fait, par rapport
à un axe perpendiculaire à la surface et passant par l’intersection des deux axes x et y (le point “O” étant
le centre de gravité G de la surface), s’appelle : inertie polaire IO et vaut, dans le plan :

I O  I x  I y (éq. 4.33.)

Le calcul proprement dit de ces moments d’inertie est relativement complexe (on fait appel au
calcul intégral). C’est pourquoi, les moments d’inertie les plus habituels se trouvent déjà consignés dans
des tableaux .

Cette notion de moment d’inertie de surface est importante car elle permettra de comparer la
manière dont réagit une forme de section par rapport à un autre, sous l’influence de diverses charges
extérieures.

© R. Itterbeek Résistance des Matériaux - Caractéristiques géométriques des sections planes - 4.9 -
4.3.3. Théorème de König-Huyghens (changement d’axe)

Le théorème de König2-Huyghens3 (aussi appelé théorème du changement d’axe) permet de


calculer un moment d’inertie par rapport à un axe parallèle à un axe passant par le centre de gravité de
la surface et dont on connaît déjà le moment d’inertie. Il s’énonce comme suit (fig. 4.13.) :

I a  I x P  A d 2 (éq. 4.34.)

Notations : Ix P inertie par rapport à l’ axe passant par le centre de m4


gravité G de la surface (connu) (moment d’inertie
propre)
Ia inertie par rapport à un axe parallèle à Ox m4
A surface de la section m2
d distance séparant les deux axes m

fig. 4.12. - Théorème du changement d’axe.

L’application du théorème d’Huyghens est intéressant afin de calculer l’inertie d’une surface
complexe en la décomposant en éléments de base dont on connaît déjà l’inertie par rapport à leur propre
centre de gravité.

Remarque :
Pour la commodité des calculs, il est préférable de prendre le cm comme unité de
longueur. Les moments d’inertie sont repris, pour chaque profilé standard, dans des
catalogues appelés “album de laminoirs”.
Les principaux profilés standards sont : les IPN, IPE, UPN, HEB, HEA, HEM et les
cornières.

(2)
König (Koenig), Samuel (1712 [Büdingen] - 1757 [Zuilenstein] : mathématicien allemand.
(3)
Huygens, Christiaan (Huygens Christianus - Hugenius Christianus), (1629 [La Haye] - 1695 [La Haye]) : mathématicien,
astronome et physicien néerlandais.

© R. Itterbeek Résistance des Matériaux - Caractéristiques géométriques des sections planes - 4.10 -
Application 4.4. Calculez le moment d’inertie d’un rectangle de
base b et de hauteur h par rapport à un axe passant par sa base en
connaissant l’inertie de ce rectangle par rapport à son centre de
gravité. ( I x P  b h 3 12 ) Supposé connu.

Solution :
Appliquons le théorème d’Huyghens
Ia  I x P  A d 2
2 fig. 4.13. - Application 4.4.
b h3  h
  b h  
12  2
b h3

3

Application 4.5. Calculez le moment d’inertie de cette cornière à


branche égale (L 50 x 50 x 4) par rapport à un axe a passant par sa
base.

Solution :
Recherche des caractéristiques du L 50 x 50 x 4 dans le catalogue :
I x  8.97 cm 4
A  3.89 cm 2
h  b  50 mm
x G  136
. cm
fig. 4.14. - Application 4.5.

Appliquons le théorème d’Huyghens


Ia  I x P  A d 2
 8.97  389
.  1.36 2
 1616
. cm 4

4.3.4. Marche à suivre

Pour la détermination du moment d’inertie, nous avons, comme pour la détermination de G, 2


grandes façons de procéder.

A) Système discret

Dans le cas où l’on peut décomposer la surface en plusieurs parties dont on peut connaître
facilement les grandeurs de ces petites surfaces, leur centre de gravité ainsi leur moment d’inertie propre,
on peut utiliser les formules générales suivantes (formule de changement d’axe généralisé) :

© R. Itterbeek Résistance des Matériaux - Caractéristiques géométriques des sections planes - 4.11 -
 I x AC 
  I x i propre   A d 
i
2
yi
 (éq. 4.41.)
 I y AC   I y i propre   A d 
i
2
xi

La marche à suivre sera dès lors la suivante :

1. Après avoir trouvé le centre de gravité G de l’ensemble de la surface (voir étape précédente),
Mettre un nouveaux système d’axes passant par le centre de gravité global de la surface
(appelés axes centraux Oxy) et sera placé de façon à simplifier au possible le calcul des
moments d’inertie des parties de la figure par rapport à ces axes.
2. Pour ce faire, en usant des formules (éq. 4.41) de transport à des axes parallèles (théorème
d’Huyghens) déterminons les moments d’inertie des parties de la figure par rapport à leurs
propres axes centraux parallèles aux axes Oxy. De cette façon, nous obtenons les valeurs de
Ix et Iy.

B) Système continu

Dans le cas d’une surface indécomposables en petites surfaces simples, il faut passer par le calcul
intégral. (Voir cours de mécanique chapitre 4.)

© R. Itterbeek Résistance des Matériaux - Caractéristiques géométriques des sections planes - 4.12 -
Application 4.6. Calculez le moment d’inertie par
rapport à l’axe xx’ de la poutrelle composée
illustrée ci-contre.

Solution :
Position du centre de gravité
La pièce ayant 2 axes de symétrie, nous
connaissons la position du centre de gravité G.

Décomposition en 3 parties
le plat supérieur
le IPN 240
le plat inférieur
fig. 4.15. - Application 4.6.
Recherche dans les catalogues des caractéristiques
géométriques de l’IPN 240 :
I axe fort  4 250 cm 4
A  461
. cm 2

Recherche du moment d’inertie


Application du théorème d’Huyghens

Ix P (cm4) Ai (cm2) di y (cm) Ai d i2y (cm4)

b h3
1  1.67 20.0 12.5 3125.0
12
2 4250.00 46.1 0.0 0.0

b h3
3  1.67 20.0 12.5 3125.0
12
4253.34 6250.0

L’inertie totale vaut :


I x tot  I x P  Ai d i2y
 42 53.34  6 250  10503.34 cm 4

© R. Itterbeek Résistance des Matériaux - Caractéristiques géométriques des sections planes - 4.13 -
Application 4.7. Déterminer la position du
centre de gravité G et le moment d’inertie
correspondant à un axe horizontal passant par
ce centre de gravité G, pour la poutre
composée ci-contre.

Solution :
Décomposition en 4 parties
le IPE 300
les 2 L (70 x 50 x 6)
le plat inférieur de 210 x 7

Les données du catalogue sont les suivantes :


IPE 300 (300 x 150 x 7.1 x 10.7) fig. 4.16. - Application 4.7.
I axe fort  8 356 cm 4
I axe faible  604 cm 4
A  538 . cm 2
L (70 x 50 x 6)
I x P  33.4 cm 4
I y P  14.2 cm 4
A  6.9 cm 2
x A   125
. cm
y A   2.23 cm

Recherche du centre de gravité G


Prenons comme référence pour calculer la position du centre de gravité G, la base du plat.

Ai (cm2) yi (cm) S x  Ai y i (cm3)

1 53.8 0.7 + 15.0 = 15.70 844.66


2 6.9 0.7 + 30 + 1.25 = 31.95 220.46
3 6.9 0.7 + 30 + 1.25 = 31.95 220.46
4 21.0 × 0.7 = 14.7 0.35 5.15
82.3 1290.73

Finalement nous trouvons :

yG 
 A i yi  1290.73  15.68 cm
 Ai 82.3

Remarque :
Cela revient à dire que le centre de gravité G de la poutrelle composée, si on prend
comme référence le centre de gravité du “I”, “descend” de 0.2 mm. Autrement dit, le
centre de gravité de la poutrelle “I” et celui de la poutrelle composée se confondent.
C’est pourquoi, dans la suite des calculs, la référence sera le centre G de la poutrelle “I”.

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Recherche du moment d’inertie
Application du théorème d’Huyghens

Ix P (cm4) Ai (cm2) di y (cm) = yi  y G Ai d i2y (cm4)

1 8356.0 53.8 0.00 0.0


2 14.2 6.9 15.70 - 31.95 = -16.25 1836.2
3 14.2 6.9 15.70 - 31.95 = -16.25 1836.2

b h3
4  0.6 14.7 15.70 - 0.35 = 15.35 3464.3
12
8385.0 7136.7

L’inertie totale vaut :


I x Tot  I x P  Ai d i2y
 8 385.0  7136.7  155217
. cm 4

Application 4.8. Rechercher la position du centre de gravité G de la


poutre composée d’un IPE 200, d’un UPN 120 et d’un carré de 50.
Rechercher ensuite le moment d’inertie maximum par rapport à ce centre
de gravité.

Solution :
Décomposition en 3 parties
le IPE 200
le carré de 50
le UPN 120

Les données du catalogue sont les suivantes :


IPE 200 (200 x 100 x 5.6 x 8.5)
I axe fort  1943 cm 4
I axe faible  142.4 cm 4
fig. 4.17. - Application 4.8.
A  28.5 cm 2
UPN 120 (120 x 55 x 7 x 8.72)
I axe fort  364 cm 4
I axe faible  43.2 cm 4
A  17.0 cm 2
Position du centre de gravité par rapport à la base de la semelle : 1.61 cm

Recherche du centre de gravité G


Prenons comme référence pour calculer la position du centre de gravité G, le centre de gravité
du “I”.

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Ai (cm2) yi (cm) S x  Ai y i (cm3)

1 28.5 0.00 0.00


2 5 × 5 = 25.0 2.5 + 10.0 = 12.50 312.50
3 17.0 1.61 10.0 = 11.61 197.37
70.5 115.13

yG 
A y i i

11513
.
 163
. cm
A i 70.5

Cela revient à dire que le centre de gravité G de la poutrelle composée, si on prend comme
référence le centre de gravité du “I”, “monte” de 16.3 mm.

Recherche du moment d’inertie


Application du théorème d’Huyghens

Ix P (cm4) Ai (cm2) di y (cm) = yi  y G Ai d i2y (cm4)

1 1943.00 28.5 0 - 1.6 = -1.63 75.72

h4
2  52.08 25.0 12.50 - 1.6 = 10.87 2953.92
12
3 43.20 17.0 -11.61 - 1.63 = -16.24 2980.06
2038.28 6009.70

L’inertie totale vaut :


I x Tot  I x P  Ai d i2y
 2 038.28  6 009.70  8 047.98 cm 4

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Application 4.9. Déterminer la position du centre
de gravité G de la poutrelle composée ci-contre et
calculer les moments d’inertie par rapport aux
ACPI.

Solution :
Décomposition en 5 parties
le plat de 360 x 10
les 2 L (100 x 100 x 10)
le plat de 800 x 10
les 2 L (80 x 80 x 8)
le UPN 300

Les données du catalogue sont les suivantes :


UPN 300 (300 x 100 x 10 x 16)
I axe fort  8 030 cm 4 fig. 4.19. - Application 4.9.

I axe faible  495 cm 4


A  58.8 cm 2
Position du centre de gravité par rapport à la base de la semelle : 2.70 cm
L (80 x 80 x 8)
I axe fort  I axe faible  72.25 cm 4
A  12.3 cm 2
Position du centre de gravité par rapport à la base de la semelle : 2.26 cm
L (100 x 100 x 10)
I axe fort  I axe faible  176.7 cm 4
A  19.2 cm 2
Position du centre de gravité par rapport à la base de la semelle : 2.82 cm

Recherche du centre de gravité G


Prenons comme référence pour calculer la position du centre de gravité G, la face inférieure du
UPN.

Ai (cm2) yi (cm) S x  Ai y i (cm3)

1 36.00 1 + 80 + 0.5 = 81.50 2934.00


2 2 x 19.20 = 38.40 1 + 80 2.82 = 78.18 3002.11
3 80.00 1 + 40 = 41.00 3280.00
4 2 x 12.30 = 24.60 1 + 2.26 = 3.26 80.20
5 58.80 2.70 158.76
237.64 9455.07

yG 
A y i i

9 455.07
 39.79 cm
A i
237.64

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La position du centre de gravité ce situe à 1.25 cm en dessous du centre de gravité de l’âme.

Recherche des moments d’inertie


Application du théorème d’Huyghens

di y (cm) = Ai d i2x
Ix P (cm4) Iy P (cm4) di x (cm) Ai d i2y (cm4)
yi  y G 4
(cm )

b h3
b h3  81.50 - 39.79 =
1  3.0 12 0.0 0.00 62630.07
12 41.71
3888.0
2 x 176.7 = 2 x 176.7 = 2.82 + 0.5 = 78.18 - 39.79 =
2 422.16 56593.62
353.4 353.4 3.32 38.39

b h3 80  13
  41.00 - 39.79 =
3 12 12 0.0 0.00 117.13
1.21
42666.7 6.7
2 x 72.3 = 2 x 72.3 = 2.26 + 0.5 = 3.26 - 39.79 =
4 187.39 32827.25
144.6 144.6 2.76 -36.53
2.70 - 39.79 =
5 495.0 8030.0 0.0 0.00 80889.28
-37.09
43662.7 12422.7 609.55 233057.35

L’inertie totale vaut :


I x Tot  I x P  Ai d i2y
 43662.7  233057.35  276 720.05 cm 4
I y Tot  I y P  Ai d i2x
 12 422.7  609.55  13032.25 cm 4

Remarque :
Si on prend l’inertie par rapport au centre de gravité du plat n°3 (de 800 x 10) on trouve
l’inertie suivant Ox égal à : I x Tot  276 947 cm 4 , soit une erreur de :

276 947  276 492.25


 100  016
. %!
276 492.25

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Application 4.10. Un mat de monte-
charge est réalisé à l’aide de 4
montants ayant les caractéristiques
suivantes :
2 profilés UPN 80
2 profilés L (50 x 50 x 5)
Calculez la distance d pour que,
pour l’ensemble, I x  I y .

Solution :
Décomposition en 2 parties
les UPN 80 fig. 4.23. - Application 4.10.
les 2 L (50 x 50 x 5)

Les données du catalogue sont les suivantes :


UPN 80 (80 x 45 x 6 x 8)
I axe fort  106 cm 4  I x P
I axe faible  19.4 cm 4  I y P
A  11 cm 2
d x G  14.5 mm
L (50 x 50 x 5)
. cm 4  I x P  I y P
I axe fort  I axe faible  1125
A  4.75 cm 2
d x G  14.3 mm

Recherche du centre de gravité G


Exprimons la position du centre de gravité (suivant y) par rapport à la base des L.

Ai (cm2) yi (cm) S x  Ai y i (cm3)

UPN80 2 x 11.0 = 22.0 d4 22  d  4

L 50x50x5 2 x 4.75 = 9.5 1.43 13.585

31.5 13585
.  22 d  4

yG 
A y
i i

13585
.  22 d  4
 0.698 d  2.362 cm
A i 315
.

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Recherche de l’inertie suivant Oy :
Iy
2
 
  I y  A d 2  1 fer " U "  1 fer " L"

 19.4  11  20  145


.   11.25  4.75  20  143
. 
2 2

 54538
. mm 2

Recherche de l’inertie suivant Ox (dépend de d et de dG !) :


Ix
2
 
  I x  A d 2  1 fer " U "  1 fer " L"

 106  11  0.302 d  1638 .  4.75  0.698 d  3.792


.   1125
2 2

Iy

 54538
. mm 2
2
Recherche de la distance :
D’où :
3.317 d 2  36.028 d  5238.64  0
et donc :
d  4554
. cm ou d   34.68 cm (les “U” sont rejetés en dessous des “L” )

Remarque : y G  0.698 d  2.362  29.43 cm

Application 4.11. L’arbre de machine ci-contre est déforcé par une


rainure de cale et par un trou de graissage axial. Calculer le
moment d’inertie polaire “Io” de la section de diamètre 28 mm
pleine et celui de la section déforcée, en négligeant le déplacement
du centre de gravité.

Solution :
Moment d’inertie
Arbre plein : fig. 4.24. - Application 4.11.
d 4
  28 4
I0    60 344 mm 4
32 32
Trou de graissage :
 d 4   44
I0    251
. mm 4
32 32
Arbre avec rainure (voir Chapitre 6 : Torsion - Arbre muni d’une rainure de clavette) :
 d 4 a t d  t 
2

It  
32 4
  28 4 8  4.1  28  4.1
2

   55660 mm 4
32 4
Arbre de machine :
.  55635 mm 4
I t arbre avec rainure  I 0 trou de graissage  55660  251

© R. Itterbeek Résistance des Matériaux - Caractéristiques géométriques des sections planes - 4.20 -
4.4. Moments résistants

Définition : On appelle module de résistance à la flexion Wx le rapport entre le


moment d’inertie par rapport à un axe donné et la distance de cet axe jusqu’au
point le plus éloigné de la section transversale v.

Soit :

Ix I
Wx   x (éq. 4.111.)
y max v

Le moment résistant a pour dimension l’unité de longueur prise au cube (m3).

Définition : On appelle module de résistance polaire Wp le rapport entre le moment


d’inertie polaire et la distance du pôle jusqu’au point le plus éloigné de la section
v.

Soit :

I0
Wp  (éq. 4.112.) (unité le m3)
v

Pour pôle O on prend le centre de gravité G de la section transversale.

4.5. Rayon de giration

Par définition le rayon de giration ig r (par rapport à un axe


de référence r) est :

Ir
ig r  (éq. 4.113.) (unité le m)
A

Il représente le rayon d’un tube fictif mince de même inertie


Ir et de rayon ig r tel que la matière se trouve idéalement concentré sur
ce rayon. En effet :
I r  A i g2 r (éq. 4.114.) fig. 4.25. - Ellipse d’inertie.

Il sera surtout employé dans les calculs de résistance au flambage.

On peut aussi écrire le rayon de giration comme étant :

E Ir rigidité à la flexion
ig r   (éq. 4.115.)
E A rigidité à la traction  compression

et donc le rayon de giration représente le rapport entre la rigidité à la flexion par rapport à la rigidité
à la traction - compression.

Remarque :
© R. Itterbeek Résistance des Matériaux - Caractéristiques géométriques des sections planes - 4.21 -
L’indice dont est affecté le symbole du rayon de giration représente l’axe par rapport
auquel il est mesuré perpendiculairement. Par exemple ix est mesuré perpendiculairement
à l’axe Ox.

© R. Itterbeek Résistance des Matériaux - Caractéristiques géométriques des sections planes - 4.22 -

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