CHAPITRE 2 - HYDROGEOLOGIE - Entier

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CHAPITRE II.

: PROPRIÉTÉS DES ROCHES INFLUENÇANT LES EAUX


SOUTERRAINES

II.1 Quelques définitions


L’eau souterraine se trouve dans les formations géologiques que l’on appelle : aquifère ou
roches réservoirs ou encore roche magasin.
Aquifère : est une formation hydrogéologique perméable permettant un écoulement significatif
d’une nappe d’eau souterraine et le captage de quantité d’eau appréciable. Exple le sable.
Aquiclude : formation géologique de roches saturées ayant une très faible perméabilité. Le
captage de quantités d’eau appréciables n’est pas possible dans des conditions économiques
acceptables. Exple les argiles
Aquifuge : Formation imperméable dans le domaine souterrain. Incapable de recevoir et de
stocker de l’eau en quantité appréciable. Exemple le granite sain.
Aquitard : formation géologique contenant de l’eau en grande quantité mais irrécupérable.
Exemple : argiles

II.2 Porosité totale des différentes catégories de Roches

II.2 .1 Notion de Porosité


La plupart des roches et des sols contiennent naturellement un certain pourcentage de vides
qui peuvent être occupés par l’eau. C’est ce que l’on appelle leur porosité.
La porosité est le volume des vides ou interstices rapporté au volume total de la roche.
La porosité totale de la roche = m. Elle s’exprime en pourcentage du volume total

Porosité totale = m = volume des vides /volume total de la roche

La porosité décrit les espaces dans lesquels le fluide peut se déplacer. On peut lier la porosité
totale m à l’indice des vides = e utilisé en mécanique des sols.

Indice des vides = e= volume des vides /volume du solide.

La porosité dépend principalement de :


- la forme des grains (sphérique, allongée, ou angulaire)
- la distribution des tailles
- l’intensité de la cimentation de la roche.
On définit la porosité efficace me qui correspond à la porosité connectée (interconnexion des
vides). Elle est également appelée Porosité Utile.

On peut estimer une lame d’eau utile d’un aquifère en lui affectant une porosité efficace de 5%
(aquifère à nappe libre). On parlera de coefficient d’emmagasinement pour un aquifère à
nappe captive.

II.2.2 Différents types de Porosité

II.2.2.1 Porosité primaire


Elle est la porosité de la roche au moment où elle a pris naissance, soit le pourcentage en volume
des vides du squelette.
Elle peut être ouverte ou d’interstices : les vides sont liés entre eux et avec l’extérieur.
Exemple : les sables et les grès ont une porosité qui peut aller jusqu’à 30%.
Hydrogéologie générale Dr S. YAMEOGO
Elle peut être fermée ou close : calcaire, granite 1-5%
Elle peut être vacuolaire due à des cavités complètement closes : pierre ponce, scories ce sont
des roches volcaniques.

II.2.2.2 Porosité secondaire


Elle intervient après la mise en place de la roche.
- Porosité de fissures
Un cas particulier de vides dans les roches compactes est la fissuration. Ces fissures
peuvent être de plusieurs sortes : joint de stratification, diaclases, failles, schistosité.
Ces fissures s’organisent généralement en au moins deux directions principales découpant
la roche en blocs.
On est donc en présence d’un réseau de fissures plus ou moins interconnectées, créant des
vides dans la roche si elles ne sont pas colmatées par un remplissage quelconque (argile,
calcite, quartz).
La porosité de fissures dépend de la densité de celles-ci et de leur degré d’ouverture allant
des fissures capillaires fines (moins de 0.5 mm) de largeur, aux fissures béantes (plus de 5
cm).
- Porosité de chenaux
Cette porosité ne peut exister que dans les roches solubles (calcaire, gypse) dans lesquelles
l’eau dissout une partie de la roche, créant ainsi des chenaux de circulation d’eau.
Plusieurs types de porosité peuvent exister dans une même roche :
- Grès : possibilité porosité d’interstices et de fissures
- Calcaires : possibilité d’une porosité d’interstice, de fissures et de chenaux.

La porosité est plus grande si les grains sont d’un même diamètre. Ainsi la porosité totale est
plus grande pour des grains anguleux que sphériques.
La porosité est une condition nécessaire, mais non suffisante de la perméabilité qui est la
capacité de la roche à transmettre le fluide. C’est en quelque sorte la conductivité hydraulique
des roches.

II.3 Quelques exemples de valeurs de porosité totale


- Roches meubles (grains libres)
Graviers= 25 à 45%
Sables = 10 à 30%
Arènes granitiques = 10%
Argiles = 40 à 50%
Vases = 80 à 90%
- Roches compactes (consolidées)
Calcaires = très variable selon la structure = 0,5 à 17%
Schistes = 1 à 10%
Grès = 7 à 20%
Granite = 1 à 5%

II.4 Mode de présence de l’eau dans le sol

II.4.1 Les différents types d’eau dans le sol

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Un matériau aquifère poreux renferme différents types d’eau susceptible d’être classé en trois
grandes catégories selon les forces auxquelles sont soumises ces eaux.

Figure 2: zonalité verticale de l'eau dans un aquifère à nappe libre (adapté de G.


CASTANY).
(1) eau de rétention; (2) eau gravitaire; (3) remontée capillaires; (4) surface piézométrique;
(5) surface de la nappe (la pression de l’eau y est égale en tous points à la pression
atmosphérique ; c’est la surface libre de la nappe ou water table pour les anglo-saxons).

II.4.1.1 Eau de rétention (toute l’eau contenue dans les vides du milieu)
Il s’agit des molécules d’eau attirées à la surface des grains par des forces d’origine moléculaire
qui sont prépondérantes. Cette eau adsorbée varie selon l’état d’imbibition de la roche mais ne
peut être extraite que par dessiccation (étuve).

II.4.1.2 Eau capillaire


Il s’agit de l’eau fixée entre les grains par le jeu des tensions superficielles.
Dans un sol non saturé, les forces capillaires provoquent une remontée de l’eau, au dessus de
la surface libre où règne la pression atmosphérique. Ceci constitue la frange capillaire à
l’intérieur de la laquelle la teneur en eau baisse de bas en haut. L’eau capillaire peut être extraite
par centrifugation.

II.4.1.3 Eau gravitaire ou gravifique


C’est la partie de l’eau pour laquelle sont négligeables les forces agissantes autres que celles de
la gravité.
En conséquence cette eau peut être extraite du sol par gravité : soit par pompage ou par drainage.
D’où les appellations d’eau rapidement mobilisable.
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La figure 2 présente cette classification des eaux du sol en trois groupes.

II.4.2 Les différents types de zones dans le sol


On distingue dans le sol deux (2) zones : la zone de saturation (ZS) et la zone d’aération ou
encore ZNS (Zone vadose).

II.4.2.1 Zone de saturation


Dans cette zone tous les vides sont remplis d’eau (R+EAU). La porosité correspond à la quantité
d’eau contenue dans la roche par unité de volume.
Toutefois, l’eau ne peut être retirée complètement par drainage ou par pompage, car les forces
de rétentions moléculaires et de surface maintiennent de façon définitive une partie de l’eau.

Exemple :
Un forage est pompé à Q = 6m3/h pendant 12 h/jour. Calculer le volume d’eau exploité par an.
Volume d’eau journalier
Q * Temps de pompage = 12 * 6 = 72 m3/jr
Volume d’eau annuel
72*365= 26 280 m3/an

En matière d’Hydrogéologie, seule sera prise en compte la porosité efficace qui représente
l’eau libre de mouvement et donc intéressant pour les sources et les puits.

II.4.2.2 Zone d’aération ou zone non saturée (ZNS) ou Zone vadose


Elle se subdivise en trois parties :
a) Zone capillaire
Elle va de la surface de la nappe jusqu’à la limite d’ascension capillaire de l’eau. La montée de
l’eau dans cette zone dépend des dimensions des vides, de la composition chimique de l’eau,
des impuretés, et de la paroi. Elle est alimentée par l’eau de la zone saturée (ZS) remontant par
ascension capillaire.
b) Zone intermédiaire ou zone de transition
Elle est comprise entre le sommet de la zone de capillarité et la base de la zone d’eau du sol.
Son épaisseur est très variable. L’eau y est retenue par des forces capillaires.
c) Zone d’aération
Elle s’étend de la surface du sol à la base des racines de la végétation. C’est également la zone
d’évaporation, ses interstices sont remplis d’un mélange d’air et d’eau. Sa profondeur dépend
du type de sol et du climat. La saturation de cette zone n’est atteinte que lorsqu’il y a apport
d’eau excessif lors d’une averse ou d’une irrigation.

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