CN-2016-chap3 - Modulations Numériques

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Communication numériques

Chapitre 3
Modulations numériques
1. introduction
Pour des raisons identiques à celles de signaux analogiques, les signaux numériques modulent
une porteuse sinusoïdale afin de présenter, soit des caractéristiques compatibles avec le canal
de transmission utilisé, soit pour transmettre plusieurs signaux simultanément (multiplexage).
Les signaux numériques présentent plusieurs propriétés intéressantes pour les
télécommunications : souplesse des traitements, signal à états discrets donc moins sensibles aux
bruits (il suffit de seuiller le signal) et simple à régénérer, utilisation de codes correcteurs
d'erreur, cryptage de l'information. En revanche, à quantité d'informations transmise identique,
un signal numérique nécessite une bande de fréquence nettement plus importante.
- L'occupation spectrale du signal émis doit être connue pour utiliser efficacement la
bande passante du canal de transmission.

2. les modulations numériques


La modulation consiste à modifier un ou plusieurs paramètres d'une onde porteuse
S(t) Acos(0.t 0) centrée sur la bande de fréquence du canal.

Les paramètres modifiables sont :


- L'amplitude : A 
- La fréquence : f 0 = 0/2
- La phase: 0

Dans les procédés de modulation binaire, l'information est transmise à l'aide d'un
paramètre qui ne prend que deux valeurs possibles.
Dans les procédés de modulation M-aire, l'information est transmise à l'aide d'un
paramètre qui prend M valeurs. Ceci permet d'associer à un état de modulation un mot de n
éléments binaires. Le nombre d'états est donc M 2n.
Ces paquets de n éléments binaires proviennent du découpage du train binaire issu du codeur.

Les types de modulation les plus fréquemment rencontrés sont les suivants :
- Modulation par Déplacement d'Amplitude MDA (Amplitude Shift Keying ASK).
- Modulation par Déplacement de Phase MDP (Phase Shift Keying PSK).
- Modulation par Déplacement de Phase Différentielle MDPD (Differential Phase Shift
Keying DPSK).
- Modulation d'amplitude de deux porteuses en quadrature MAQ (Quadrature Amplitude
modulation QAM)
- Modulation par Déplacement de Fréquence MDF (Frequency Shift Keying FSK).

2.1. Vocabulaire
La transmission de signaux numériques fait appel à quelques notions de base qui sont
rappelées ci-après :

La bande passante W d’un support de communication (câble, fibre optique etc) correspond à
la plage de fréquences où il présente les meilleures caractéristiques de transmission.

Pour transmettre des signaux numériques (signal carré) il faut que la ligne de transmission
possède une grande bande passante. Les signaux analogiques utilisent une bande passante plus
étroite. Le RTC (réseau téléphonique commuté) offre un intervalle de fréquence de de 300 à
3400HZ ce qui limite la bande passante à 3,1khz.

Le message est constitué d’une suite d’éléments binaires -ou bits- mutuellement
indépendants et prenant des valeurs 0 et 1.

Le symbole : c’est un élément d'un alphabet.

Signaux m-aires
En fait, le propre des signaux numériques est qu’ils sont caractérisés par des états quantifiés
qui ne sont pas nécessairement binaires (2 valeurs discrètes, "-1" et "1" ou "0" et "1"), mais
peuvent prendre M valeurs discrètes (par exemple, pour M=4 valeurs discrètes, "- 3", "-1" "1"
ou"3"). On parle alors d'un alphabet M-aire.
En pratique, les valeurs de M seront de la forme 2n (par exemple : 2, 4, 16…) car les symboles
sont créés à partir d'une suite de n bits. Un mot de n bits forme alors un symbole M-aire.
 En groupant, sous forme d'un bloc, n symboles binaires indépendants, on obtient un
alphabet de M 2n symboles M-aires.
 Ainsi un symbole M-aire véhicule l'équivalent de n log 2M bits.

Etat : - une amplitude


- une fréquence
- une phase
- Valeur constante
La valence V (=M): le codage associe une valeur physique (signal électrique) à une valeur
logique (signal binaire), la valence notée V est le nombre de valeurs que peut prendre l’état
physique à un instant t.
C’est le nombre d'états significatifs du signal numérique. (Significatif : représentatif d'un
symbole)

Tb : Temps bit exprimé en seconde (durée d’un bit).

La rapidité de modulation R ( ou vitesse de modulation) : c’est le nombre de valeurs


physiques émises par seconde.
R 1/ T = D/log2M s'exprime en "bauds". Où T est la durée d’un état
On ne peut dépasser une valeur Rmax.
Ce dernier résultat a été démontré par Nyquist (1928) qui établit un rapport entre la rapidité
maximum et la bande passante W, Rmax = 2 W (Ce résultat est théorique et, dans la pratique,
Rmax = 1,25 W).
Exemple : une ligne téléphonique a une bande passante comprise entre 300 et 3400 Hz. La
rapidité de modulation maximale est donc de Rmax = 2.(3400−300) = 6200(bauds).

Le débit binaire D : également appelé vitesse de transmission, c’est le nombre de valeurs


logiques (bits) transmises par seconde.


D 1/ Tb s'exprime en "bits par seconde". Où Tb est la durée d’un bit

Il sera égal ou supérieur à la rapidité de modulation selon qu'un changement d'état


représentera un bit ou un groupement de n bits.
Pour un alphabet M-aire, on a la relation fondamentale : T = nTb soit D = n R.

Le taux d'erreur par bit T.E.B :


T.E.B nombre de bits faux /nombre de bits transmis

On notera la différence entre la probabilité d’erreur Pe et le TEB. Au sens statistique, on a
Pe= E(TEB). Le TEB tend vers Pe si le nombre de bits transmis tend vers l'infini.

L'efficacité spectrale : L'efficacité spectrale s'exprime en bit/s/Hz. Elle caractérise la


capacité d'une modulation à "passer" un débit maximum dans une largeur de canal minimum.
Elle est comprise entre 2 et 8 pour des modulations dites performantes d'une modulation se
définit par le paramètre
 D/ B s'exprime en "bit/seconde/Hz".
Où D est le "débit binaire" et B est la largeur de la bande occupée par le signal modulé.
Pour un signal utilisant des symboles Maires, on aura :  log 2M/ B T bit/sec/Hz.

Remarque :
Pour B et T donnés, l'efficacité spectrale augmente avec le nombre n = log2M. C'est la raison
d'être de la modulation M-aire.

Interference inter symbole : le symbole transmis précédemment affecte le symbole


actuellement reçu.

Bruit : présent pendant la transmission (propagation, bruit équipements, brouilleurs)


Caractérisé par sa densité de probabilité, généralement supposé Bruit Additif Blanc Gaussien
(BABG).
La quantité de bruit dans un canal est mesurée par le rapport signal-bruit S/N, rapport entre la
puissance du signal et la puissance du bruit : S/N = Ps/Pn(en dB : 10 log10 S/N),
Ps = puissance du signal reçu, Pn= puissance du bruit reçu.

La source de bruit la plus répandue dans les systèmes de télécommunications est due à
l’agitation thermique.
La puissance de bruit thermique dans une bande de fréquence de largeur B est:
PNth = kTB Où B est la bande passante du dispositif considéré, k la constante de
Boltzmann (K=1.381.10-23 Jk-1) et T température ambiante
La densité spectrale de puissance du bruit thermique en entrée d'un récepteur chargé par une
résistance à la température de To (To=290 K) est de -174 dBm par Hz.

Limitations dues au bruit :


Theoreme 2 (Shannon) : La capacité maximale (en bit/s) d’un canal de bande passante W et
de rapport signal à bruit S/N est : C = W log2(1 + S/N)

2.2 Le phaseur
Quelque soit le type de modulation, le signal modulé peut s’écrire :

où : R(t) est l’amplitude du signal modulé


fp est la fréquence de la porteuse
est la phase instantanée
La fréquence instantanée est donnée par :

On introduit le terme (forme exponentielle):

Qu’on appelle le phaseur, ce phaseur dépend du temps, mais seulement par les
grandeurs amplitude et phase. Avec cette notation, le signal xm(t) est :

La forme algébrique du phaseur est :

où I(t) est le signal en phase (inphase signal) et Q(t), le signal en quadrature


(quadrature signal).
On illustre très souvent le parcours du phaseur dans le plan complexe :
Figure 2.1 – Parcours du phaseur dans le plan complexe.
Les formules de transformation sont les suivantes :

La forme exponentielle du signal xm(t) est donnée par l’équation 1. Si on veut la


forme algébrique, on doit introduire l’équation 4 dans l’équation 3. On obtient :

En général, les appareils de modulation ont comme entrée les signaux I et Q. Le


schéma de modulation est donné par :

Figure 2.2 – Modulateur ayant les signaux en phase et en quadrature comme entrées.
ou plus globalement :

Figure 2.3 – Modulateur numérique


3. Modulation numérique d’amplitude
3.1 Modulation par déplacement d’amplitude - ASK
La Modulation d'Amplitude Numérique ou modulation à saut d'amplitude [ASK,
Amplitude Shift Keying] affecte à chaque état ou symbole numérique une valeur
d'amplitude de la porteuse h(t).

Où an est une valeur numérique et n le nombre total de symboles possibles.


Cette modulation est en réalité une modulation d’amplitude avec un message
modulant de forme carrée à un ou plusieurs niveaux.
 Représentation temporelle :

 Représentation spectrale :
Le spectre de modulation correspond à celui de la modulation AM analogique : la
porteuse au centre avec deux bandes latérales symétriques correspondant au
spectre du signal modulant.

3.2 Modulation par tout ou rien -OOK- (On Off Keying)


C'est le cas le plus simple et le plus utilisé des modulations d'amplitude, c’est un
cas de modulation ASK :
_ à l’eb "1" correspond l'émission de la porteuse,
_ à l’eb "0" correspond son interruption.
 Représentation temporelle :

 Représentation spectrale :
Elle est identique à celle de l’ASK. On peut identifier cette modulation à une
modulation d’amplitude (AM) où un signal NRZ occupe la place du signal
modulant : deux bandes latérales et la porteuse au centre.

4. Modulations numériques de fréquence - FSK


4.1 Définition
La Modulation de Fréquence Numérique ou modulation à saut de fréquence
FSK, Frequency Shift Keying ou bien encore MDF (Modulation par
déplacement de fréquence) affecte à chaque état ou symbole numérique une
valeur de fréquence différente.
où fi désigne l’écart de fréquence avec la porteuse, écart associé au symbole à
transmettre. Pour un nombre m de symbole, on parle de modulation FSK-m.
L'amplitude est constante, et on retrouve les avantages de la modulation de
fréquence en radiodiffusion :
- Insensibilité aux variations des conditions de transmissions,
- Possibilité de contrôle du gain.

4.2 FSK-2
Même s'il est possible de moduler à un grand nombre d'états, en pratique on fait
surtout de la modulation à deux états. On parle alors de FSK 2 ou MDF 2:
- à l’eb "0" correspond f1
- à l’eb "1" correspond f2 (peu importe le signe de f1-f2)
 Représentation temporelle :
En FSK-2 on associe à chacun des deux états une fréquence particulière.

On définit par analogie avec la FM un taux de modulation (x = /FmaxBF):

Remarque : si on utilise la déviation par rapport à la porteuse, alors le taux de


modulation vaut : (f = f2-f0 ou f = f0 – f1) d’où :
où R/2 remplace donc la valeur de la fréquence maximale du signal modulant.
4.3 FSK sans continuite de phase:
Dans les Modulations par Déplacement de fréquence, on trouve les MDF à
phase discontinue pour lesquelles la phase aux instants de transition kT peut
sauter brusquement

Dans le cas d'une MDF binaire, ak prend sa valeur dans l'alphabet {-1, 1} en
fonction de la donnée "0" ou "1" à transmettre. Un chronogramme est présenté
figure suivante où l'on observera les discontinuités de phase.

Le modulateur MDF le plus simple, est constitué d'oscillateurs différents. La


différence de fréquence entre deux oscillateurs voisins est f. La fréquence
instantanée du signal modulé saute d'une valeur à l'autre à chaque changement de
symbole. Ceci ne permet pas de garantir la continuité de phase de xm(t) et, par
conséquent, le spectre occupé par ce type de modulation est très large.
Exemple: MDF binaire à phase discontinue

Cette méthode a été très utilisée compte tenu de sa simplicité de réalisation


(Modem filaire téléphonique, transmission radio en ondes courtes, sauvegarde
de données sur des supports audio…)
Le spectre de la BFSK :
On remarque toujours que le spectre du signal passe-bas a été dupliqué pour
former le signal passe-bande. On a donc quatre pics, symétriques deux à deux
par rapport à l’ordonnée, les deux pics de droite correspondant aux fréquences :
𝑓𝑐 − 𝛥𝑓/2 1
{ avec 𝛥𝑓 =
𝑓𝑐 + 𝛥𝑓/2 2.𝑇

4.4 FSK avec continuité de phase:


Dans les Modulations par Déplacement de fréquence, on trouve les MDF
avec continuité de phase pour lesquelles la phase varie de façon continue aux
instants de transition kT.
Cette condition de continuité est réalisée quand on utilise un oscillateur unique dont
on module la fréquence.

Un exemple de modulateur MDF-M-PC (modulateur par déplacement de fréquence


M-aire à phase continue) est représenté figure ci-dessous. Il est constitué d'une
logique de codage permettant de charger un convertisseur N/A dont la tension de
sortie, en forme de paliers, est représentative du symbole à transmettre. Cette sortie
du CNA module alors un oscillateur commandé par tension (VCO).

Modulateur MDF-M-PC

4.5 Spectre d’un signal FSK


Du fait de la non-linéarité du procédé FM, le spectre d’un signal FSK est très
complexe. Il se simplifie avec l’hypothèse suivante : Si le signal FSK est généré
par commutation entre deux générateurs sinusoïdaux : il peut être considéré
comme la somme de deux signaux OOK ayant l’une ou l’autre de ces fréquences
comme porteuse et modulé l’un par le signal binaire original, l’autre par son
inverse logique. Dans ce cas, on note la présence de raies aux fréquences des
générateurs.
Comme on l’a vu plus haut, cette méthode engendre une discontinuité de phase.
En réalité le signal FSK est rarement généré de cette manière, mais plutôt par
variation de la fréquence d’un oscillateur commandé en tension (VCO), ce qui
conduit à un signal secondaire à phase continue.
Ce détail, en apparence insignifiant, modifie le spectre : les raies disparaissent
dans le cas général mais restent présentent pour les valeurs entières du taux de
modulation x.

La représention spectrale permet de conclure quant à l’utilité de générer des M-


FSK à continuité de phase : en effet, son spectre utilise une bande passante
moins importante que celle d’une M-FSK à discontinuité de phase. Cette
propriété à un avantage financier non négligeable car un opérateur, pour une
même bande passante, pourra utiliser plus de fréquences pour transporter
l’information, ce qui améliorera le débit sur le canal de transmission.

4.6 Modulateurs analogiques de fréquence FSK


On trouve en pratique deux formes de modulateur numérique en fréquence :
- Soit on utilise les modulateurs analogiques,
- Soit on réalise une synthèse numérique des signaux modulés.

On présente deux modulateurs assurant la continuité de phase (VCO) mais


présentant deux pilotages différents

montage 1

montage 2

Le montage 1 présente de par sa simplicité quelques défauts dont le principal est


que les niveaux logiques ne sont pas définis de manière très précise, ce qui
génère une incertitude sur les fréquences f1et f2.
Pour le montage 2 les fréquences f1 et f2 sont fonctions des tensions contrôlées
V1 et V2. Le signal binaire commandant alors la sélection entre f1 et f2.
L’incertitude sur les fréquences est minimale grâce à la plus haute stabilité des
sources de tension.

4.7 Conclusion sur la MDF


Nous avons trouvé deux types de Modulation par Déplacement de fréquence, chacun
présentant des avantages et des inconvénients :
 La MDF à phase discontinue :
- Elle est simple de réalisation.
- Son principal défaut est la grande bande passante dont elle a besoin pour pouvoir transmettre
les sauts de phase.
 La MDF avec continuité de phase :
- Elle est plus complexe à réaliser.
- Elle requiert une bande passante plus étroite.

5. MSK - Minimum Shift Keying

5.1 Définition
Les modulations dites à saut de fréquence minimal "MSK, Minimum Fréquency
Shift Keying" sont des modulations à déplacement de fréquence (FSK)
particulières. Elles peuvent ainsi être considérées comme des modulations à
quatre états de phase (parfois plus), qui n'autorisent que les transitions d'un état à
un état voisin (± 90°).
On peut donc la considérer comme une FSK-2 [à phase continue] où la bande
spectrale occupée B est minimale.

5.2 Expression temporelle :


Les deux fréquences instantanées de la porteuses modulées sont :

Contrairement à une FSK classique, la MSK présente donc la particularité


suivante : la porteuse modulée effectue un quart de tour dans le diagramme de
Fresnel pendant la durée T d’émission d’un eb.

6. Porteuses en quadrature
6.1 Expression mathématique et représentation
Si on utilise la notation réelle générale du signal modulé en amplitude, phase ou
fréquence on obtient alors :

Soit en utilisant les relations trigonométriques:

On peut donc utiliser la représentation de cette expression dans un diagramme I-


Q, tel qu’il a été présenté précédemment (phaseur). L’extrémité de la porteuse
sera représentée par un point : en modulation de phase pure "PSK" ils sont sur
un cercle de rayon constant correspondant à la tension crête de la porteuse.
Le signal modulé en phase s’exprime alors sous la forme :

6.2 Constellation
On représente alors h(t) dans un diagramme IQ, ou polaire :

Pour les modulations numériques, an et bn prennent des valeurs discrètes, c’est à


dire qu’elles sont en nombre fini.
La forme obtenue pour l’ensemble des points est appelée constellation; nous
verrons que c’est la seule méthode pour distinguer les différentes modulations.

7. MDP : Modulation par déplacement de phase ou


PSK – Phase Shift Keying
En modulation de phase, Phase Shift Keying (PSK), le signal à transmettre est
utilisé pour faire varier la phase de l’onde porteuse, utilisée pour décaler le
spectre de fréquence du signal à transmettre.
MDP-n : Modulation à déplacement de phase n états de phase.
PSK- n : n Phase Shift Keying.
En transmission numérique, l’ensemble des phases possibles prend ses
valeurs dans un ensemble dénombrable d’au moins deux éléments.
Les modulations par déplacement de phase les plus rencontrées sont :
BPSK : Binary Phase Shift Keying ;
DBPSK : Differential Binary Phase Shift Keying ;
QPSK : Quadrature Phase Shift Keying ;
OQPSK : Offset Quadrature Phase Shift Keying ;
DQPSK : Differential Quadrature Phase Shift Keying ;
Ce sont les modulations les plus utilisées en transmission numérique
car elles sont très performantes en terme de taux d’erreur et
d’efficacité spectrale. Leurs principales applications sont la télévision
numérique et la radiodiffusion.

7.1 BPSK (Binary PSK)


Ce signal est aussi appelé PSK-2 (en français MDP-2), modulation à
déplacement de phase à deux états.
 Représentation temporelle :
On représente sur le schéma qui suit l’aspect temporel d’une porteuse modulée
en 2PSK par un message binaire
Pour l’eb “1”, on émet la porteuse pure p(t), pour l’eb “0” on émet la porteuse en
opposition de phase–p(t).
Si an(t) code le message avec un type NRZ :

 Représentation spectrale :
De par son expression temporelle, le signal modulé à deux états de phase
correspond à une MAPS ( modulation d’amplitude à porteuse supprimée) avec
un signal modulant carré NRZ antipolaire (+1 où –1 Volts). Le spectre est alors
constitué des deux bandes latérales sans porteuse: le spectre du signal modulant
et de son spectre symétrique par rapport à la fréquence porteuse. On retrouvera
un spectre identique pour toutes les modulations numériques PSK (et également
QAM). La seule information accessible est, outre une valeur approchée de la
fréquence porteuse, le rythme horloge R=1/T.

 Constellation :
La constellation permet de connaître l’information sur la phase :
Elle est constituée de deux points opposés par le centre du diagramme, c’est à
dire en opposition de phase.
 On peut utiliser un mélangeur pour réaliser une telle opération de
modulation PSK2, ou une multiplication numérique de la porteuse pure
avec le signal modulant.

7.2 QPSK (Quaternary PSK)


La QPSK (ou PSK-4) (quaternary phase shift keying) ou MDP-4
(modulation par déplacement de phase a 4 états) est obtenue en étendant
le principe de la PSK2 à 4 états de phase.

 Représentation temporelle :
Comme la modulation présente une valence de 4, on peut regrouper les eb
par deux et coder chaque couple par un état de phase particulier. Le
nombre d’eb par symbole est donc de deux, et pendant la durée T d’un
moment, on émet un symbole de deux eb, alors qu’en PSK2 on n’émet
qu’un eb.
 Constellation : en modulation de phase pure "PSK" les oints de la
constellation sont sur un cercle de rayon constant correspondant à la
tension crête de la porteuse.
Les deux représentations suivantes sont équivalentes; l’important est qu’il
y ait quatre points répartis sur un cercle.
On parle d’offset de phase pour décrire les rotations éventuelles de
l’ensemble de la constellation.

 Représentation spectrale :
Il est rigoureusement identique à celui de la PSK-2, sous réserve que la durée
des symboles est identique et vaut T=1/R.
La densité spectrale de puissance s’exprime alors, comme pour toutes les
modulations de ce type:

On montre que :

On retrouve ainsi la puissance de la porteuse pure non modulée P0.

 Modulateur :
L’idée est de réaliser une modulation de chacune des deux porteuses en
quadrature. Cette opération nécessite un traitement des éléments binaires de
façon à appliquer les signaux convenables aux mélangeurs (1 eb sur 2).
On a ainsi deux BPSK avec des porteuses en quadrature.
8. La Modulation QAM ou MAQ : C’est une modulation en
phase et en amplitude.
QAM-n: Quadrature Amplitude Modulation n states.
n-MAQ: Modulation d’Amplitude en quadrature à n états.
 Définition
Les modulations Amplitude-Phase couplent les principes de la
modulation d'amplitude ASK et de phase PSK. Elles sont
classiquement appelées "QAM" (MAQ, en français) car elles utilisent
le principe des modulations d'amplitude (ASK) sur des porteuses en
quadrature.
 Contellation
Les composantes an et bn appartiennent à des ensembles de valeurs
discrètes et n’ont pas de relation entre elles. Les points associés ne sont
plus répartis sur un cercle mais peuvent se trouver dans l’ensemble du
plan.

8.1 La modulation QAM-4


Exemple : an ∈ {-1 ; 1}
bn ∈ {-1 ; 1}

Ce type de modulation est identique à une QPSK, il s’agit d’une 4-QAM.


En pratique, on ne distingue pas ces deux modulations et on parle
exclusivement de QPSK. Le modulateur et le démodulateur sont
identiques à celui de la QPSK.

8.2 La modulation QAM-8


an ∈ {-1 ; 0 ; 1}
bn ∈ {-1 ; 0 ; 1}

8.3 La modulation QAM-16


an ∈ {-1,5 ; -0,5 ; 0,5 ; 1,5}
bn ∈ {-1,5 ; -0,5 ; 0,5 ; 1,5}

8.4 La modulation QAM-64


Ce type de modulation est exploité sur les réseaux câblés peu sensibles
aux bruits, comme pour la norme V34 (V90) pour les modems
téléphoniques, ou sur les réseaux fibres optiques pour la diffusion
TV.

8.5 Puissance d’une modulation QAM


La variation de l’amplitude de la porteuse en QAM provoque au cours du
temps des variations de la puissance crête émise alors qu’elle est
constante en PSK. Elle va donc dépendre du type de modulation (valence)
mais aussi de la loi de probabilité d’apparition des moments. Si ceux si
sont équiprobables (ce qui est le cas courant en télécommunication), on
peut donner les relations suivantes pour la puissance moyenne d’une
modulation QAM :

où Umax désigne la tension maximale pouvant être prise par la porteuse.


On montre cette relation en calculant la puissance moyenne pour chacun
des points possibles pris par la porteuse dans la constellation, puis en
effectuant la moyenne. Cette méthode pourra être utilisée avec profit pour
les autres modulations.

8.6 Modulateurs QAM


Une modulation QAM peut-être réalisée avec des modulateurs QPSK.
Ainsi on montre sur les schémas qui suivent que les modulations 8-QAM
et 16-QAM peuvent être réalisées avec seulement deux modulateurs
QAM.
Dans le cas de la 8-QAM, on utilise l’un ou l’autre des modulateurs
commandés par des circuits de traitement du signal binaire.
 Dans le cas de la 16-QAM, on utilise le premier modulateur pour
sélectionner un quadrant (sur les deux eb de poids fort) puis le second
pour sélectionner un des quatre points du quadrant (sur les deux eb de
poids faible).
Avec les méthodes numériques, il devient plus simple d’utiliser le
modulateur QPSK décrit au paragraphe précédent avec des signaux
modulants an et bn ternaires pour la 8-QAM, quaternaires pour la 16-
QAM, …. Et générés par des circuits numériques adaptés.

Le graphe suivant représente le signal modulant sur une des voies pour la
modulation 16-QAM.

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