Organisation Judiciaire

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 21

L’organisation judiciaire au Maroc

Le principe du double degré de juridiction


Le système juridictionnel est organisé autour de deux degrés : premier degré (première
instance), second degré (voie de recours) et un degré suprême, le pourvoi en cassation.
La Cour de Cassation ne constitue pas un troisième degré de juridiction puisqu'il n'a pas
vocation à rejuger les faits mais seulement le droit afin de garantir sa cohérence au niveau
national.

Le premier degré de juridiction

1. Le Tribunal De Première Instance


1. COMPOSITION
Le tribunal de première instance est constitué des magistrats de carrière, répartis entre
le « siège » et le « parquet » ou Ministère public.

Chaque tribunal de première instance comprend un président, des vices présidents,


des juges, des juges suppléants, un ministère public composé d’un procureur du Roi
et d’un ou plusieurs substituts, un greffe, un secrétariat du parquet. L’article 42 de la
loi 38-15 précise que les TPI se composent d’un président du secrétariat-greffe ‫(رئيس‬
)‫كتابة الضبط‬un président du secrétariat du parquet )‫ (رئيس كتابة النيابة العامة‬des employés du
secrétariat-greffe (‫ )موظفو كتابة الضبط‬et des employés du secrétariat du parquet ( ‫موظفو كتابة‬
‫)النيابة العامة‬

Le TPI comprend les tribunaux de première instance ayant compétence générale,


tribunaux de première instance ayant compétence comprenant les sections spécialisées
en justice de commerce et de sections spécialisées en justice administrative (article 43
de la loi 38-15) ainsi que tout tribunal de première instance, selon la matière, classé
selon la nature des affaires saisies en tribunal civil, social, correctionnelle (article 48).
Les tribunaux de première instance peuvent tenir des audiences foraines dans leur
ressort.
Les tribunaux de première instance, y compris ceux qui sont classés, siègent à
juge unique avec l’assistance d’un greffier y compris les affaires relatives à la pension
alimentaire.
Pour les actions en droits réels immobiliers et mixtes et des affaires de la famille et des
successions, sur lesquelles il est statué en présence de trois juges, y compris le
président avec l’assistance d’un greffier.

2. ORGANIGRAMME DU TRIBUNAL DE PREMIERE INSTANCE


Conformément à l’article 45 de la loi 38-15, les tribunaux de première instance peuvent
être divisés suivant la nature des affaires qu'ils connaissent en Section de la justice de
la famille, chambres civiles, pénales, immobilières et commerciales, sociales, et
chambre de la justice de proximité.
En résumé, nous trouvons
Tribunaux civils de première instance (Chambre civile, Chambre commerciale,
chambre, Chambre immobilière),
Tribunaux sociaux de première instance (Section des affaires de famille, chambre
accident du travail, chambre maladie professionnelle, chambre conflit du travail,
Tribunaux pénaux de première instance (section de la justice de proximité, chambres
correctionnelles, chambre accident du travail, chambre affaire des mineurs.
Chaque chambre peut instruire et juger les affaires pendantes devant le TPI quel que
soit sa nature, à l’exception de celles pendante devant la section justice de proximité,
la section spécialisée dans les affaires de commerce, administratives, instituées au sein
des TPI à compétence générale.
Le tribunal doit appliquer le principe de la distinction entre les affaires civiles et
correctionnelles.

A. LES SECTIONS DES AFFAIRES DE LA FAMILLE OU


TRIBUNAL DE LA FAMILLE
Les sections des affaires de famille sont composées de la justice de proximité et de
Sections des affaires de famille,
Le tribunal de famille est une section du tribunal de première instance dont elle est
rattachée. Elle est dirigée par un président, vice - président, représentant du ministère
public, un service de secrétariat greffe, des rédacteurs et des huissiers

B. LES SECTIONS DE JUSTICE DE PROXIMITE OU


TRIBUNAUX DE PROXIMITE

Les « sections de justice de proximité » ont été instituées par la loi n° 42-10 portant
organisation des juridictions de proximité et fixant leur compétence.
La création de ces juridictions de proximité a pour objectif d’alléger les tribunaux,
d’instituer une justice proche des justiciables et de la rendre moins contraignante pour
le citoyen en simplifiant la procédure mise en place.
Les juridictions de proximité dans le ressort des tribunaux de première instance dont
la compétence territoriale se répartit ainsi qu’il suit :
- les sections des juridictions de proximité au sein des tribunaux de première instance
; dont la compétence territoriale englobe les collectivités locales/ territoriales situées
dans le ressort de ces tribunaux ;
- les sections des juridictions de proximité au sein des centres du juge siégeant ; dont
la compétence territoriale englobe les collectivités locales/ territoriales situées dans le
ressort du centre du juge résident.

1. Composition des sections


Les sections des juridictions de proximité se composent d’un ou plusieurs juges et
d’agents de greffe ou de secrétariat. Elles siègent par un juge unique assisté
d’un greffier, hors la présence du ministère public. Des audiences foraines peuvent
être tenues dans l’une des collectivités situées dans le ressort territorial de la section
des juridictions de proximité en vue de connaître des affaires relevant de leur
compétence. L’assemblée générale désigne des magistrats qui exercent dans les
tribunaux de première instance et dans les centres du juge résident afin de statuer sur
les affaires relevant de la compétence des juridictions de proximité. Le président du
tribunal de première instance ou son dévolutaire, charge un magistrat pour suppléer
le juge de proximité en cas de son absence ou d’un empêchement juridique lui
interdisant de statuer sur la demande.
2. Attributions
L’assemblée générale désigne des magistrats qui exercent dans les tribunaux de
première instance et dans les centres du juge résident afin de statuer sur les affaires
relevant de la compétence des juridictions de proximité.
Le président du tribunal de première instance ou son dévolutaire, charge un magistrat
pour suppléer le juge de proximité en cas de son absence ou d’un empêchement
juridique lui interdisant de statuer sur la demande.

a. Compétence générale
Le juge de proximité connaît de toutes les actions personnelles et mobilières si elles
n’excèdent la valeur de cinq mille dirhams (5000dhs).
Il n’est pas compétent pour les litiges relatifs au code de la famille, aux affaires
immobilières, sociales et les expulsions (évictions).
Si le demandeur procède à un fractionnement des droits qui lui sont dus afin de
bénéficier de ce que lui confère la présente loi, il ne sera accédé qu’à ses demandes
initiales.
Si la partie défenderesse formule une demande reconventionnelle, celle-ci ne s’ajoute
pas à la demande principale pour le calcul de la valeur du litige et le juge demeure
compétent pour le tout.
Dans le cas où la demande reconventionnelle excède la valeur de compétence des
juridictions de proximité, le demandeur reconventionnel est invité à se mieux
pourvoir.

b. Compétence de nature pénale


Le juge de proximité est compétent pour connaître des contraventions commises par
des personnes majeures, sauf si les contraventions ont une qualification plus sévère
lorsqu’elles sont commises dans la circonscription sur laquelle le juge exerce sa
juridiction ou lorsque l’auteur y est domicilié.
Liste des contraventions
* Les auteurs des infractions punis d’une amende de 200 à 500 dirhams
- ceux qui, le pouvant, refusent ou négligent de faire les travaux, le service ou de prêter
le secours dont ils ont été légalement requis, dans les circonstances d’accidents,
tumultes, naufrages, inondations, incendie ou autres calamités, ainsi que dans les cas
de brigandages, pillages, flagrant délit, clameur publique ou d’exécution judiciaire ;
- ceux qui, légalement requis, refusent de donner leurs nom et adresse ou donnent des
nom et adresse inexacts ;
- ceux qui, régulièrement convoqués par l’autorité, s’abstiennent sans motif valable de
comparaître ;
- ceux qui troublent l’exercice de la justice, à l’audience ou en tout autre lieu ;
- ceux qui refusent l’entrée de leur domicile à un agent de l’autorité agissant en
exécution de la loi ;
- les propriétaires d’établissements touristiques, qui négligent d’inscrire dès l’arrivée,
sans aucun blanc sur un registre tenu régulièrement, les noms, prénoms, qualité,
domicile habituel et date d’entrée, de toute personne couchant ou passant tout ou
partie de la nuit dans leur établissement ainsi que lors de son départ la date de sa sortie;
ceux d’entre eux qui, aux époques déterminées par les règlements ou lorsqu’ils en sont
requis, manquent à représenter ce registre à l’autorité qualifiée ;
- ceux qui refusent de recevoir les espèces et monnaies nationales, non fausses, ni
altérées, selon la valeur pour laquelle elles ont cours ;
- ceux qui emploient des poids et mesures différents de ceux prescrits par la législation
en vigueur ; ces poids et mesures seront confisqués ;
- ceux qui confient une arme à une personne inexpérimentée ou ne jouissant pas de ses
facultés mentales à moins qu’il n’en résulte un fait dommageable ;
- ceux qui laissent divaguer un dément confié à leur garde à moins qu’il n’en résulte
un fait dommageable ;
- ceux qui, en élevant, réparant ou démolissant une construction, ne prennent pas les
précautions nécessaires en vue d’éviter des accidents ;
- ceux qui violent la défense de tirer en certains lieux des pièces d’artifice ;
- ceux qui, obligés à l’éclairage d’une portion de la voie publique, négligent cet
éclairage ;
- ceux qui, en contravention aux lois et règlements, négligent d’éclairer les matériaux
par eux entreposés ou les excavations par eux faites, dans les rues ou places ;
- ceux qui négligent de nettoyer les rues ou passages, dans les localités où ce soin est
laissé à la charge des habitants ;
- ceux qui jettent imprudemment des immondices sur quelque personne ;
- ceux qui font métier de deviner et pronostiquer les songes ;
- ceux qui occasionnent la mort ou la blessure des animaux ou bestiaux appartenant à
autrui :
‫٭‬ soit par la rapidité ou la mauvaise direction ou le chargement excessif des
voitures, chevaux, bêtes de trait, de charge ou de monture ;
‫٭‬ soit par l’emploi ou l’usage d’arme sans précaution ou avec maladresse ou par
jets de pierre ou d’autres corps durs ;
‫ ٭‬soit par la vétusté, la dégradation, le défaut de réparation ou d’entretien des
maisons ou édifices, ou par l’encombrement ou l’excavation, ou telles autres œuvres
dans ou près des rues, chemins, places ou voies publiques, sans les précautions ou
signaux ordonnés ou d’usage ;
- ceux qui exercent publiquement des mauvais traitements envers les animaux
domestiques dont ils sont ou non propriétaires ou qui les maltraitent par le fait d’une
charge excessive ;
- ceux qui cueillent et mangent sur le lieu même, des fruits appartenant à autrui ;
- ceux qui glanent, râtellent ou grappillent dans les champs non encore entièrement
dépouillés ou vidés de leurs récoltes ;
- ceux qui, ayant recueilli des bestiaux ou bêtes de trait, de charge ou de monture
errants ou abandonnés n’en ont pas fait la déclaration dans les trois jours à l’autorité
locale ;
- ceux qui mènent, font ou laissent passer les animaux prévus à l’alinéa précédent dont
ils avaient la garde, soit sur le terrain d’autrui préparé ou ensemencé et avant
l’enlèvement de la récolte soit dans les plants ou pépinières d’arbres fruitiers ou
autres ;
- ceux qui, n’étant ni propriétaires, ni usufruitiers, ni locataires, ni fermiers, ni jouissant
d’un terrain ou d’un droit de passage ou qui, n’étant ni agents, ni préposés d’une de
ces personnes, entrent et passent sur ce terrain ou partie de ce terrain, soit lorsqu’il est
préparé ou ensemencé, soit lorsqu’il est chargé de grains ou de fruits mûrs ou proches
de la maturité ;
- ceux qui jettent des pierres ou d’autres corps durs ou des immondices contre les
niaisons, édifices ou clôtures d’autrui ou dans les jardins ou enclos ;
- ceux qui, sans autorisation de l’administration, ont par, quelque procédé
que ce soit, effectué des inscriptions, tracé des signes ou dessins sur un bien meuble
ou immeuble du domaine de l’Etat, des collectivités territoriales, ou sur un bien se
trouvant sur ce domaine soit en vue de permettre l’exécution d’un service public, soit
parce qu’il est mis à la disposition du public ;
- ceux qui, sans être propriétaires, usufruitiers ou locataires d’un immeuble, ou sans
y être autorisés par une de ces personnes, y ont par quelque procédé que ce soit,
effectué des inscriptions, tracé des signes ou dessins ;
- ceux qui placent ou abandonnent dans les cours d’eau ou dans les sources, des
matériaux ou autres objets pouvant les encombrer.

** Les auteurs des infractions punis d’une amende de 300 à 700 dirhams

- les auteurs de voies de fait ou de violences légères ;


- les auteurs d’injures non publiques ;
- ceux qui jettent volontairement sur quelqu’un des corps durs, des immondices
ou toutes autres matières susceptibles de souiller les vêtements ;
- ceux qui se rendent coupables de maraudages, en dérobant les récoltes ou autres
productions utiles de la terre qui, avant d’être soustraites, n’étaient pas encore
détachées du sol ;
- ceux qui dégradent un fossé ou une clôture, coupent des branches de haies vives
ou enlèvent des bois secs des haies ;
- ceux qui, par l’élévation du déversoir des eaux des moulins, usines ou étangs, au-
dessus de la hauteur déterminée par l’autorité compétente, ont inondé des chemins ou
les propriétés d’autrui ;
- ceux qui embarrassent la voie publique, en y déposant ou y laissant sans nécessité
des matériaux ou des choses quelconques qui empêchent ou diminuent la liberté ou la
sûreté de passage ;
- ceux qui omettent de présenter sur le champ, à toute réquisition des agents
chargés de la police de la chasse, leur permis de chasse et, le cas échéant, leur licence
de chasse en forêt domaniale ;
- les locataires d’un lot de pêche, les porteurs de licence, les titulaires de permis et
tout pêcheur en général qui auront refusé d’amener leurs bateaux et de faire
l’ouverture de leurs loges et hangars, véhicules automobiles, boutiques et tous
récipients, paniers, filets ou poches de vêtements servant à déposer, conserver ou
transporter le poisson à toute réquisition des agents chargés de la police de la pêche, à
l’effet de permettre la constatation des contraventions qui pourraient avoir été
commises par eux en matière de pêche dans les eaux continentales; dans tous les cas
prévus par le présent paragraphe, la confiscation des engins de pêche sera prononcée;
- ceux qui ont été trouvés de nuit ou de jour dans les terrains sur lesquels
l’administration forestière a entrepris des travaux de reboisement, de plantation ou de
fixation de dunes, en dehors des routes et chemins ordinaires.

*** Les auteurs des infractions punis d’une amende de 500 à 1000 dirhams
- quiconque, sciemment, supprime, dissimule ou lacère, en totalité ou en partie, des
affiches apposées en exécution d’une décision prise par les autorités administratives
compétentes. Il est procédé de nouveau, aux frais du condamné, à l’exécution intégrale
des dispositions du jugement ;
- quiconque, n’ayant ni domicile certain, ni moyens de subsistance, n’exerce
habituellement ni métier, ni profession bien qu’étant apte au travail, a occupé comme
habitation la voie publique, les places et les jardins publics ;
- quiconque, sans nécessité, tue ou mutile des animaux de trait, de monture ou de
charge, des bêtes à cornes, des moutons, chèvres ou autre bétail, dans les lieux dont il
est propriétaire, locataire ou fermier, ou encore des chiens de garde, ou des poissons
dans des étangs, viviers ou réservoirs, appartenant à autrui ;
- quiconque vole dans les champs des récoltes ou autres productions utiles de la terre,
déjà détachées du sol, même mises en gerbes ou en meules, sans que son acte ne soit
corrélé à l’une des circonstances aggravantes du crime de vol ou tant que la valeur des
objets volés est dérisoire ;
- quiconque, soit avec des paniers ou des sacs ou autres objets équivalents, soit à l’aide
de véhicules ou d’animaux de charge, vole des récoltes ou autres productions utiles de
la terre non encore détachées du sol, tant que leur valeur est dérisoire si son acte n’est
pas corrélé à l’une des circonstances aggravantes ;
- quiconque ayant fortuitement trouvé une chose mobilière se l’approprie sans en
avertir le propriétaire ou l’autorité locale. Est puni de la même peine quiconque
s’approprie frauduleusement une chose mobilière parvenue en sa possession, par
erreur ou par hasard ;
- quiconque, sachant qu’il est dans l’impossibilité absolue de payer, est monté dans un
taxi ;
- quiconque, sachant qu’il est dans l’impossibilité absolue de payer, se fait attribuer
une chambre dans un hôtel ou se fait servir des aliments ou des boissons qu’il
consomme dans un restaurant ou dans un café.

A l’exception des cas prévus au 1er, 2ème et 3ème paragraphe, les poursuites ne peuvent
être mises en mouvement que suite à une plainte émanant de la partie lésée.

****Les auteurs des infractions punis d’une amende de 800 à 1200 dirhams
- quiconque, sans nécessité, tue ou mutile un animal domestique appartenant à autrui
dans les lieux dont il est propriétaire, locataire ou fermier ou en un autre lieu ;
- les propriétaires ou gardiens de troupeaux qui font paître leurs bétails ou les laissent
divaguer dans les cimetières. Si les gardiens justifient avoir agi sur l’ordre du
propriétaire, ce dernier est passible de la même peine ;
- ceux qui, sans autorisation régulière, établissent ou tiennent dans les rues, chemins,
places ou lieux publics des loteries ou jeux de hasard ; tout le matériel sera confisqué
;
- ceux qui laissent errer des animaux malfaisants ou dangereux, excitent un animal à
attaquer ou n’empêchent pas un animal, dont ils ont la garde, d’attaquer autrui à
moins qu’il n’en résulte un préjudice causé à autrui ;
- les auteurs de bruit, tapage ou attroupement injurieux ou nocturnes troublant la
tranquillité des habitants ;
- ceux qui dégradent ou détériorent, de quelque manière que ce soit, les chemins
publics ou en usurpent une partie ;

c) L’action publique
L’action publique est mise en mouvement par le ministère public qui transmet au juge
de proximité les procès-verbaux dressés par la police judiciaire ou par les agents
chargés à cet effet.
Les juridictions de proximité peuvent statuer sur les demandes civiles en réparation
de préjudice, dans le cadre des actions publiques accessoires, et ce, dans la limite de la
compétence rationae personae (5000 dirhams)
Lorsque le juge de proximité se déclare incompétent pour statuer sur l’action publique,
il renvoie immédiatement l’affaire devant le ministère public

3. Procédure devant les tribunaux de proximité


La procédure est orale, gratuite et exempte de toutes taxes judiciaires.
Les audiences des sections des juridictions de proximité sont publiques.
a. Déroulement de la procédure
Saisine du juge
Le juge de proximité est saisi par une requête écrite ou par une déclaration orale reçue
par le greffier qu’il consigne dans un procès-verbal qui prévoit l’objet de la demande
et les motifs invoqués, conformément à un modèle établi à cet effet qu’il signe avec le
demandeur.
Droit de la défense
Si le défendeur est présent, le juge lui expose le contenu de la demande. S’il n’est pas
présent, la requête du demandeur ou une copie du procès-verbal lui est notifiée
immédiatement sur ordre du juge. Cette notification comporte convocation à
l’audience qui ne devrait pas être éloignée de plus de huit jours.
b. Conciliation obligatoire
Le juge de proximité procède, obligatoirement, avant l’examen de l’action, à une
tentative de conciliation. Si elle a lieu, il est procédé à l’établissement d’un procès-
verbal par lequel le juge constate cette conciliation.
Si la tentative de conciliation échoue, il statue, sur le fonds, dans un délai de 30 jours,
par un jugement non susceptible d’aucune voie de recours ordinaire ou extraordinaire,
sauf exceptions légales.
c. Jugement : publicité et notification
Les jugements sont rendus au nom de Sa Majesté le Roi.
Ils sont consignés sur un registre spécial et revêtus de la formule exécutoire.
Les jugements doivent être rédigés avant leur prononcé.
Une copie de ces jugements est délivrée aux intéressés, dans un délai de 10 jours à
compter de la date du prononcé.
Lorsqu’un jugement est rendu en présence des parties, mention en est faite dans le
procès-verbal de l’audience.

B. TRIBUNAUX SOCIAUX DE PREMIERE INSTANCE


(ARTICLE 57 DE LA LOI 38-15, article 20 du code de procédure
civile).
Ils sont composés de section des affaires de famille, de chambre accident de travail,
chambre maladie professionnelle, chambre de conflit du travail
Pour la section des affaires de famille, la compétence est exclusive. Elle traite des
affaires relatives au Statut personnel, successions, état civil, homologation des
mineurs, kafala et sauvegarde et protection de la famille.

C. LES TRIBUNAUX PENAUX DE PREMIERE INSTANCE


(ARTICLE 53 DE LA LOI 38-15)
Les tribunaux pénaux de première instance sont divisés en « sections de la justice de
proximité" et en chambres correctionnelles, accidents de la circulation, affaires des
mineurs. La présence du ministère public est obligatoire dans les audiences pénales
du TPI. Dans les autres affaires, sa présence est facultative. Il devra présenter ses
conclusions s’il est présent en audience sous réserves des cas prévus dans le code de
procédure civile surtout si le ministère public est considéré comme partie principale.

3. LES ATTRIBUTIONS DU TRIBUNAL DE PREMIERE


INSTANCE

A- COMPETENCE GENERALE
L’article 54 de la loi 38-15 énonce le principe que « Sauf lorsque la loi attribue
formellement compétence à une autre juridiction, le tribunal de première instance est
compétent soit en premier et dernier ressort, soit à charge d'appel, dans les conditions
déterminées par le Code de procédure civile, le Code de procédure pénale et, le cas
échéant, des textes particuliers ». La compétence de ce tribunal est générale et ne
comporte aucune exception autre que celle qui résulteraient expressément d’un texte
spécial.
Le tribunal de première instance est jugé de droit commun, ce qui lui confère une
compétence très étendue.
Le tribunal de première instance connait de toutes les affaires civiles et commerciales
pour lesquelles compétence n’est pas attribuée, en raison de la nature de l’affaire ou
du montant de la demande à une autre juridiction.
La compétence du TPI sera écartée parce que le montant de la demande est trop faible,
ainsi en matière personnelle ou mobilière au profit de la juridiction de proximité par
exemple. Elle sera également écartée lorsqu’une certaine catégorie d’affaires a été
confiée à une juridiction spéciale. Ainsi la compétence du tribunal de commerce,
déterminée par la nature de l’action, écarte la compétence du tribunal de première
instance.
La compétence générale signifie que le TPI est compétent pour toutes les actions
personnelles, c’est-à-dire relatives à un rapport d’obligation, un droit de créance, que
l’objet du droit soit mobilier ou immobilier ; les actions mobilières, c’est-à-dire
relatives à un meuble, que l’action soit réelle, personnelle ou mixte.

B- COMPETENCES EXCLUSIVES DU TPI


1. Le taux du ressort

Le TPI statue en premier et dernier ressort jusqu’à 20.000dirhams ; au-delà il statue à


charge d’appel de même lorsque la demande est indéterminée, sauf si une disposition
interdite l’appel. Dans cette disposition il faudra revenir à l’article 19 du code de
procédure civile qui dispose ce qui suit :
« Les tribunaux de première instance connaissent:
- en premier ressort, à charge d’appel devant les chambres des appels des tribunaux de
première instance, des demandes jusqu’à la valeur de vingt mille dirhams (20.000
dirhams) (supprimé);
- en premier ressort, à charge d’appel devant les cours d’appel, des demandes d’une valeur
supérieure à vingt mille dirhams (20.000 dirhams);
- en premier ressort et à charge d’appel devant les cours d’appel, il est statué conformément
aux dispositions de l’article 12 ci-dessus. »
Maintenant, les chambres des appels devant le TPI sont supprimées par la nouvelle loi
sur l’organisation judiciaire, donc le premier alinéa de cet article ne sera plus
applicable.
Il reste l’alinéa 2 et 3 qui ne limitent pas le droit d’interjeter appel à un montant limité.

2. Les matières concernées


a) Affaires familiales
Les sections des affaires de la famille connaissent des affaires de statut personnel, des
successions, de l'état civil et des affaires d'homologation et des mineurs, de la kafala et
tout ce qui a trait à la sauvegarde et la protection de la famille.

b) Affaires sur les biens


Le TPI a une compétence exclusive pour les litiges concernant la propriété
immobilière. Les actions immobilières ont pour objet la reconnaissance d’un droit
immobilier : par exemple l’action tendant à faire juger qu’un droit de préemption sur
un immeuble a valablement été exercé, ou l’action en partage d’un immeuble. Il peut
s’agir d’actions immobilières pétitoires (ex : l’action en revendication d’un immeuble)
ou possessoires.
Il peut s’agit de saisies immobilières, ou les actions en matière de copropriété des
immeubles bâtis
L’action immobilière doit être introduite devant le tribunal du lieu de situation de
l’immeuble, tandis que l’action mobilière relève de la compétence du domicile du
défendeur sauf les exceptions prévues par la loi.
Le TPI a une compétence exclusive pour les litiges concernant la propriété des biens
meubles sauf dispositions contraires. Les actions en responsabilité civile relèvent du
droit commun des actions personnelles ou mobilières selon la valeur du litige entre le
TPI et les tribunaux de proximité.
c) Affaires sociales
Le TPI est compétent en matière sociale pour connaître :
Des contestations d'ordre individuel relatives aux contrats de travail ou
d'apprentissage et des différends individuels en relation avec le travail ou
l'apprentissage ; de la réparation des demandes résultant des accidents du travail et
des maladies professionnelles conformément à la réglementation en vigueur ; Des
contestations auxquelles peut donner lieu l'application des législations et
réglementations sur la sécurité sociale.

3. Compétence du TPI à juge unique (article 51 de la loi 38-15)


Dans les autres affaires, les tribunaux de première instance siègent à juge unique avec
l'assistance d'un greffier. La collégialité reste l’exception.

b. Le TPI, l’exception de la collégialité (article 51 de la loi 38-15)

Les tribunaux de première instance siègent en présence de trois juges dont un


président, avec l'assistance d'un greffier, sous réserve des compétences dévolues au
président du tribunal en vertu de textes particuliers, dans les actions suivantes :
- actions relatives au code de la famille (statut personnel, divorce et de successions) à
l'exception (tout ce qui suit relève du juge unique) du divorce à l'amiable, de la
pension alimentaire, pension de garde et toute obligation due au mari ou auquel il est
tenu d’accorder à la mère de ses enfants, le droit de visite, le retour au foyer conjugal,
préparation du foyer conjugal, affaires d’état civil.
- Actions immobilières de droits réels et mixtes ;
- Affaires pénales dans lesquelles il est décidé de poursuivre une personne en
détention. Même si des personnes sont suivies avec lui en état de libération, l’instance
collégiale reste compétente pour trancher l'affaire si le tribunal accorde la liberté
provisoire à la personne poursuivie
- Affaires commerciales attribuées à la chambre commerciale au sein du TPI ;
- Affaires administratives attribuées à la chambre administrative au sein du TPI
A côté de ces cas exceptés, lorsqu'il apparaît au juge unique que l'une des demandes
principale, reconventionnelle ou en compensation relève de la compétence de la
formation collégiale ou se rapporte à une action ayant un lien de connexité avec une
action en cours devant cette formation, il se dessaisit de l'ensemble de l'affaire par
décision gracieuse.
Le président du tribunal de première instance est chargé de la transmission du dossier
de l'affaire à la formation collégiale.

5. Attributions du président de TPI


Le président du TPI a reçu des attributions nombreuses et variées qui n’appartiennent
qu’à lui concernant certaines procédures
- Ordonnances sur requête et constats
Les présidents des tribunaux de première instance sont seuls compétents pour statuer
sur une requête aux fins de voir ordonner des constats, des sommations ou autres
mesures d’urgence en quelque matière que ce soit non prévue par une disposition
spéciale et ne préjudiciant pas aux droits des parties.
- Ils répondent par ordonnance rendue or la présence des parties et sans
l’assistance du greffier, à charge de leur en référer en cas de difficulté.

- Les ordonnances de référé


La procédure des référés est une procédure exceptionnelle, qui avait été instituée dans
les cas d’urgence et pour les difficultés d’exécution. Le référé permet d’obtenir le plus
souvent mais non obligatoirement lorsqu’il y a une urgence par une procédure simple
et rapide, du président du tribunal, des décisions sans doute provisoires mais d’une
importance parfois considérable.
Le président peut être appelé à statuer comme juge des référés. Il est seul compétent
pour connaitre ; en cette même qualité et toujours en vertu de l’urgence, de toutes les
difficultés à l’exécution d’un jugement ou d’un titre exécutoire ou pour ordonner une
mise sous séquestre, ou toute autre mesure conservatoire, que le litige soit ou non
engagé devant le juge de fond.

- Injonction de payer
Le président de tribunal de première instance est seul compétent pour connaitre des
requêtes aux fins d’injonction de payer (demande en paiement d’une somme
supérieure à 1000dhs, due en vertu d’un titre ou d’une promesse reconnue).

TRIBUNAL DE COMMERCE
Les juridictions commerciales ont été créées par la loi n° 53-95 du 6 janvier 1997,
promulguée par le dahir n° 1.97.65 du 12 février 1997 modifiée par le Dahir n° 1-11-14
du 14 rabii I 1432 (18 février 2011) portant promulgation de la loi n° 16-10 complétant
la loi n° 53-95 instituant des juridictions de commerce ; Bulletin Officiel n° 5926 du 12
rabii II 1432 (17 mars 2011), p.289
Le décret pris pour son application décret n° 2-97-771 du 25 joumada II 1418 (28 octobre
1997) fixant le nombre, le siège, et le ressort des tribunaux de commerce et des cours
d’appel de commerce ; Bulletin Officiel n° 4532 du 5 rajeb 1418 (6 novembre 1997), p.
953, tel qu’il a été modifié et complété.
Les juridictions commerciales comprennent d’une part les tribunaux de commerce et
d’autre part, les cours d’appel de commerce.

1. Organisation/ composition
Les tribunaux de commerce sont actuellement au nombre de 10 (Rabat, Casablanca,
Fès, Tanger, Marrakech, Agadir, Oujda et Meknès, Bouznika, Tahanoaut, Chichaoua).
Les magistrats du siège et du parquet des juridictions commerciales sont tous des
magistrats professionnels intégrés au « corps unique de la magistrature ».
Chaque tribunal de commerce comprend :
Un président, des vices présidents et des magistrats ;
Un ministère public composé du procureur du Roi et de un ou plusieurs substituts. ;
Un greffe et un secrétariat du ministère public.
Les audiences des tribunaux de commerce sont tenues et les jugements rendus par
trois magistrats, dont un président, assistés d’un greffier.
2. Compétences des juridictions commerciales
2.1 Compétence territoriale
La compétence territoriale appartient au tribunal du domicile réel ou élu du
défendeur.
Lorsque ce dernier n'a pas de domicile au Maroc, mais y dispose d'une résidence, la
compétence appartient au tribunal de cette résidence.
Lorsque le défendeur n'a ni domicile, ni résidence au Maroc, il pourra être traduit
devant le tribunal du domicile ou de la résidence du demandeur ou de l'un d'eux s'ils
sont plusieurs.
S'il y a plusieurs défendeurs, le demandeur peut saisir, à son choix, le tribunal du
domicile ou de la résidence de l'un d'eux.
Dans des cas exceptionnels, les actions sont portées :
- en matière de sociétés, devant le tribunal de commerce du lieu du siège social de
la société ou de sa succursale;
- en matière de difficultés de l'entreprise, devant le tribunal de commerce du lieu
du principal établissement du commerçant ou du siège social de la société;
- en matière de mesures conservatoires, devant le tribunal de commerce dans le
ressort territorial duquel se trouve l'objet desdites mesures.
Les parties peuvent dans tous les cas convenir par écrit de désigner le tribunal de
commerce compétent.

2.2. Compétence d’attribution


La compétence d’attribution est légale. Mais les parties peuvent convenir par écrit
d’une clause autre que légale.
2.1. Compétence légale
Les tribunaux de commerce sont compétents pour connaître des demandes dont le
principal excède la valeur de vingt mille dirhams (20.000 DH).
Les juridictions de commerce ont compétence pour juger de l’ensemble des litiges
commerciaux.
Ces litiges portent aussi bien sur les actes accomplis par les commerçants à l’occasion
de leur commerce et de l’ensemble des litiges commerciaux qui comportent un objet
civil.
Les juridictions de commerce ont compétence pour juger de l’ensemble des litiges
commerciaux.
Les tribunaux de commerce sont compétents pour connaître :
Des actions relatives aux contrats commerciaux ;
Des actions entre commerçants à l’occasion de leurs activités commerciales ;
Des actions relatives aux effets de commerce ;
Des différends entre associés d’une société commerciale ;
Des différends relatifs aux fonds de commerce.

2.2. La compétence du président du tribunal de commerce


Les présidents des tribunaux de commerce ont une compétence commune et une
compétence spéciale.
- Compétence commune
Le président du tribunal de commerce exerce, outre les attributions qui lui sont
dévolues en matière commerciale, celles dévolues au président du tribunal de
première instance par le code de procédure civile.
· Les référés
Le président du tribunal de commerce peut, dans les limites de la compétence du
tribunal, ordonner en référé toutes les mesures qui ne font l'objet d'aucune contestation
sérieuse.
Lorsque le litige est soumis à la cour d'appel de commerce, lesdites attributions sont
exercées par son premier président.
Le président du tribunal de commerce peut, dans les mêmes limites et même en cas de
contestation sérieuse, ordonner toutes les mesures conservatoires ou la remise en état,
soit pour prévenir un dommage imminent, soit pour faire cesser un trouble
manifestement illicite.
Procédure Injonction de payer
Le président du tribunal de commerce peut, dans les limites de la compétence du
tribunal, ordonner en référé toutes les mesures qui ne font l'objet d'aucune contestation
sérieuse. Lorsque le litige est soumis à la cour d'appel de commerce, lesdites
attributions sont exercées par son premier président.
- Compétence spéciale
Entre également dans la compétence des présidents des tribunaux de commerce la
surveillance des formalités du registre du commerce. A cet effet, ils peuvent chaque
année désigner un juge responsable du registre de commerce.

Sont exclues de la compétence du tribunal de commerce les affaires relatives aux


accidents de la circulation.
2.3. Compétence contractuelle : clauses contractuelles
Le commerçant peut convenir avec le non commerçant d'attribuer compétence au
tribunal de commerce s'il s'agit des litiges pouvant les opposer lors de l'exercice de
l'une des activités du commerçant. Les parties pourront convenir de soumettre les
différends à la procédure d'arbitrage.
2.4. Exception d’incompétence
Le tribunal de commerce doit statuer sur l'exception d'incompétence en raison de la
matière dont il est saisi par jugement séparé dans un délai de huit (8) jours. Le
jugement relatif à la compétence peut faire l'objet 'un appel dans un délai de dix jours
à compter de la date de sa notification.
Le greffe est tenu de transmettre le dossier à la cour d'appel de commerce le jour
suivant celui du dépôt de la requête d'appel.
La cour statue dans un délai de dix (10) jours courant à compter de la date où le dossier
parvient au greffe.
Lorsque la cour d'appel de commerce statue sur la compétence, elle transmet d'office
le dossier au tribunal compétent.
Le greffe est tenu de transmettre le dossier au tribunal compétent dans un délai de dix
(10) jours à compter de la date où l'arrêt a été prononcé.
L'arrêt de la cour n'est susceptible d'aucun recours, ordinaire ou extraordinaire.
* Cas du bail commercial
Les litiges relatifs au bail commercial peuvent être soumis au Dahir de 1980 relatif au
bail civil et le dahir du 24 mai 1955 régissant le bail commercial. Avant la création des
tribunaux de commerce en 1997, ce sont les tribunaux de première instance qui étaient
compétents à trancher sur des conflits relatifs au bail commercial. En outre, le dahir de
24 mai 1955 ne prévoit aucune disposition relative à la compétence. Dès la création des
tribunaux de commerce, un conflit de compétence s’est posé. La jurisprudence
marocaine s’est divisée en trois courants :
Le premier qui attribue compétence au tribunal de première instance en matière de
bail commercial. Les conflits entre bailleur et locataire d’un local à usage commercial
ne sont pas un conflit qui a pour objet le fonds de commerce, mais un conflit qui a pour
objet un élément isolé de fonds de commerce n’ayant pas pour objet le fonds de
commerce. Le conflit entre le locataire est le bailleur a pour objet un contrat de bail
d’un immeuble à usage commercial régi par le dahir de 24 mai de1955, qui
reste soumis au tribunal de droit commun.
Le deuxième attribue compétence au tribunal de commerce. Les conflits relatifs aux
fonds de commerce relèvent de la compétence des Tribunaux de commerce puisque le
terme « conflits », comprend les conflits relatifs non pas seulement au fonds de
commerce mais ceux qui ont pour objet un des éléments de fonds de commerce qui est
le droit au bail.
Le troisième attribue compétence aux deux juridictions : La compétence d’attribution
en matière de bail commercial appartient aussi bien au tribunal de commerce qu’au
tribunal de première instance, selon la nature de chaque partie et la nature de contrat
de bail commercial pour chacun d’eux. Lorsque le contrat de bail commercial est
conclu entre un bailleur civil et un locataire commerçant c’est au tribunal de première
instance d’être compétent pour statuer sur le litige pouvant résulter de ce contrat.
La cour suprême dans son arrêt n° 2248 en date 14/11/2004 dossier n°00/22 27 a
attribué compétence en matière de bail commercial régi par le dahir de 24 mai 1955
aux tribunaux de commerce.
Elle a considéré que le contrat de bail commercial est un élément de fonds de
commerce donc les conflits qui y sont relatifs sont soumis aux tribunaux de commerce.
Cette décision a pour souci de protéger le fonds de commerce et ne prend pas en
considération le bailleur qui n’est pas un commerçant.

LE TRIBUNAL ADMINISTRATIF
Les tribunaux administratifs sont régis par la loi 41-90 promulguée par le dahir n° 1-
91-225 (22 rabia I 1414) du 10 septembre 1993.
1.1 Organisation
Les tribunaux administratifs, au nombre de 10, sont installés dans les principales
régions du Royaume.
Leurs magistrats relèvent du statut de la magistrature mais font l’objet d’un
recrutement et d’une formation adaptés à leur fonction.
Leurs assemblées générales définissent leur mode de fonctionnement interne.
La juridiction est collégiale. Les audiences sont tenues et les jugements rendus par trois
magistrats. Lorsque le volume des affaires le rend nécessaire, le tribunal peut être
divisé en sections spécialisées dans certains types d’affaires.
Le Président du tribunal administratif désigne parmi les magistrats du tribunal et sur
proposition de l’assemblée générale du tribunal, pour une période de deux ans, un ou
plusieurs commissaires royaux de la loi et du droit.

1.2 Attributions
Les tribunaux administratifs sont compétents pour juger en premier ressort :
 Les recours en annulation pour excès de pouvoir formés contre les décisions des
autorités administratives ;
 Les litiges relatifs aux contrats administratifs ;
 Les actions en réparation de dommages causés par les actes ou les activités des
personnes publiques ;
 Les litiges nés à l’occasion de l’application de pensions et du capital décès des
agents de l’Etat, des collectivités locales, des établissements publics et du personnel de
l’administration de la Chambre des Représentants et de la Chambre des Conseillers ;
 Les contentieux fiscaux ;
 Les litiges électoraux ;
 La légalité des actes administratifs.
Par dérogation aux règles de la compétence territoriale, le tribunal administratif de
Rabat statue sur deux sortes de litiges, quel que soit le domicile du défendeur.
Est porté devant lui :
 Le contentieux relatif à la situation individuelle des plus hauts responsables
administratifs, ceux qui sont nommés par dahir ou par décret ;
Le contentieux qui a pris naissance à l’étranger ou en haute mer et plus généralement
en tout lieu qui n’est pas inclus dans le ressort d’un tribunal administratif.

LA COUR D’APPEL

1. Le principe du double degré de juridiction


Le principe du double degré de juridiction est un pilier de l’organisation judiciaire
dans la mesure où il implique le recours du justiciable qui n’obtient pas satisfaction de
la décision judiciaire à un ordre de juridiction plus élevée.
Il existe deux degrés de juridictions au Maroc, qu’elles soient de droit commun ou
spécialisées, dont le Tribunal de Première Instance ou le Cour d’Appel. La Cour de
Cassation n’est pas un troisième degré de juridiction en ce sens qu’elle contrôle
l’application de la règle de droit et non pas les faits.
Il s’ensuit que la formation des magistrats et leur expérience sont plus ancrées dans
une juridiction de 2ème degré afin de contrer au maximum les erreurs judiciaires et les
motivations qui laissent parfois perplexes.
Le moyen de concrétiser le principe du double degré de juridiction est les voies de
recours qui sont accordées au justiciable.
En effet, les voies de recours possibles au Maroc sont : L’appel, l’opposition, la tierce
opposition, le pourvoi en cassation et la rétractation et sont régies par les dispositions
du code de procédure civile.
L’appel est de droit dans tous les cas qui ne sont pas formellement exceptés par la loi.
Il doit être formé dans le délai légal selon la matière juridique en question.
Les jugements par défaut du tribunal de première instance, lorsqu'ils ne sont pas
susceptibles d'appel, peuvent être attaqués par voie d'opposition dans le délai de dix
jours à dater de la notification du jugement en cause.

La tierce opposition est la voie de recours ouverte à tout tiers au litige auquel la
décision judiciaire porte atteinte notamment par la déclaration d’un droit existant ou
la création d’un nouveau.
Quant au pourvoi en cassation, c’est une voie de recours à exercer devant la Cour de
Cassation dans des cas limitativement prévus par la loi, à savoir :
1- Violation de la loi interne ;
2- Violation d'une règle de procédure ayant causé préjudice à une partie ;
3- Incompétence ;
4- Excès de pouvoir ;
5- Défaut de base légale ou défaut de motifs.
Cependant, le principe du double degré de juridiction est défaillant lorsque le
Jugement est rendu en dernier ressort comme c’est le cas pour certains litiges de faible
valeur pécuniaire ou du juge de proximité.
Les décisions judiciaires qui ne sont pas susceptibles d'être attaquées, soit par la voie
d'opposition, soit par la voie d'appel, peuvent faire l'objet d'une demande en
rétractation (article 402 du CPC) de la part de ceux qui ont été parties ou dûment
appelés :
1° S'il a été statué sur chose non demandée ou adjugé plus qu'il n'a été demandé ou s'il
a été omis de statuer sur un chef de demande ;
2° Si, dans le cours de l'instruction de l'affaire, il y a eu dol ;
3° S'il a été jugé sur des pièces reconnues ou déclarées fausses depuis la décision
rendue ;
4° Si, depuis la décision, il a été recouvré des pièces décisives et qui avaient été retenues
par la partie adverse ;
5° Si, dans une même décision, il y a des dispositions contraires ;
6° Si, par suite d'ignorance d'une décision antérieure ou d'une erreur de fait, il a été
rendu, par la même juridiction, entre les mêmes parties, sur les mêmes moyens, deux
décisions en dernier ressort qui sont contradictoires.
7° Si des administrations publiques ou des incapables n'ont pas été valablement
défendues.

2. COMPOSITION : LE PRINCIPE DE LA COLLEGIALITE EST LA REGLE


En toute matière, à peine de nullité, les audiences des cours d'appel sont tenues et leurs
arrêts sont rendus par trois magistrats assistés d'un greffier sauf si la loi en dispose
autrement. La présence du représentant du ministère public à l'audience pénale est
prévue à peine de nullité. Son assistance en toute autre matière est facultative, sauf
dans les cas déterminés par le Code de procédure civile notamment lorsqu'il est parti
principale et dans toutes autres hypothèses prévues par un texte particulier. Les cours
d'appel peuvent tenir leurs audiences au siège des tribunaux de leur ressort.

3. ORGANIGRAMME

Une continuité des sections et chambres du TPI


Les cours d'appel comprennent, sous l'autorité du premier président et suivant leur
importance, un certain nombre de chambres spécialisées dont une chambre d'appel de
statut personnel et successoral et une chambre criminelle. Toutefois, toute chambre
peut valablement instruire et juger quelle qu'en soit la nature, les affaires soumises à
ces cours. Elles comportent également un ministère public composé du procureur
général du Roi et de substituts généraux, un ou plusieurs magistrats chargés de
l'instruction, un ou plusieurs magistrats des mineurs, un greffe et un secrétariat du
parquet général.
· Sections financières : Une nouvelle section
Les cours d’appel dont les ressorts sont fixés et délimités par décret comprennent des
sections des crimes financiers. Ces sections comprennent des chambres d’instruction,
des chambres pénales, des chambres pénales d’appel, un parquet général, un
secrétariat greffe et un secrétariat du parquet général.
4. . ATTRIBUTIONS
La cour d'appel est compétente pour connaître des décisions des tribunaux de
première instance rendues en premier ressort, ainsi que pour toutes les autres matières
où compétence lui est attribuée par le Code de procédure civile ou le Code de
procédure pénale et, le cas échéant, par des textes particuliers.
1. Compétence comme juge de droit commun de second degré

Les cours d’appel sont d’abord les juridictions d’appel des décisions des juridictions
de premier degré rendues en premier ressort. En effet, les cours d’appel ne connaissent
en appel que les décisions rendues en premier ressort par le TPI. Après la suppression
des chambres d’appel au sein des TPI, la cour d’appel statue, désormais, même des
affaires qui ne dépassent pas la valeur de 20.000 DHS (art 107)

2. Compétence comme juge de premier degré


Les affaires criminelles sont portées directement devant la cour d’appel qui statue alors
comme juge de premier et dernier ressort. Il en est de même des affaires financières à
travers la création des sections spéciales. La loi précise que la cour d’appel peut être
compétente pour toutes les autres matières où compétence lui est attribuée par le Code
de procédure civile ou le Code de procédure pénale et, le cas échéant, par des textes
particuliers.

La Cour de cassation
La Cour de Cassation a été créée au lendemain de l’indépendance par le dahir n° 1-57-
223 (2 Rabia I 1377) du 27 septembre 1957. Elle est placée au sommet de la hiérarchie
judiciaire et coiffe toutes les juridictions de fond du Royaume.
Son organisation et sa compétence sont déterminées par la loi du 15 juillet 1974 fixant
l’organisation judiciaire du Royaume, le Code de procédure civile, certaines
dispositions du Code de procédure pénale et du Code de la justice militaire.
L’expression «Cour de cassation» a été substituée à l’appellation antérieure « Cour
suprême » dans tous les textes législatifs et réglementaires en vigueur, et ce en vertu
de l’article unique de la loi n° 58-11 relative à la Cour de cassation portant modification
du dahir n° 1-57-223 du 2 rabii I 1377 (27 septembre 1957) relatif à la Cour suprême;
1. COMPOSITION ET ORGANISATION
La Cour de Cassation est présidée par un Premier Président. Le ministère public y est
représenté par le Procureur Général du Roi assisté d’Avocats généraux.
Elle comprend des présidents de chambre et des conseillers. Elle comporte également
un greffe ainsi qu’un secrétariat du parquet général.
La Cour de Cassation comprend sept chambres : une chambre civile (dite première
chambre), une chambre de statut personnel et successoral, une chambre commerciale,
une chambre administrative, une chambre sociale et une chambre pénale et la chambre
foncière. Chaque chambre est présidée par un président de chambre et peut être
divisée en sections.
Toute chambre peut valablement instruire et juger, quelle qu’en soit la nature, les
affaires soumises à la Cour.
La Cour de Cassation est une juridiction collégiale. A ce titre, les audiences sont tenues
et les arrêts rendus par cinq magistrats. Dans certains cas, cette collégialité est
renforcée et les arrêts sont rendus par deux chambres réunies et dans certaines affaires,
par toutes les chambres réunies en assemblée plénière.

2. ATTRIBUTIONS
Les attributions de la Cour de Cassation sont nombreuses et diversifiées. La loi a
cependant limité son rôle à l’examen des seules questions de droit : elle contrôle la
légalité des décisions rendues par les juridictions de fond et assure ainsi
l’unité d’interprétation jurisprudentielle.
La Cour de Cassation statue sur :
La Cour de cassation, sauf si un texte l'exclut expressément, statue sur :
1- les pourvois en cassation formés contre les décisions rendues en dernier ressort par
toutes les juridictions du Royaume à l’exception des demandes dont la valeur est
inférieure à vingt mille (20.000) dirhams et de celles relatives au recouvrement des
loyers et des charges qui en découlent ou à leur révision ;
2- les recours en annulation pour excès de pouvoirs formés contre les décisions
émanant des autorités administratives ;
3- les recours formés contre les actes et décisions par lesquels les juges excèdent leurs
pouvoirs ;
4- Les règlements de juges entre juridictions n'ayant au-dessus d'elles aucune
juridiction supérieure commune autre que la Cour de cassation ;
5- les prises à partie contre les magistrats et les juridictions à l'exception de la Cour de
cassation ;
6- les instances en suspicion légitime ;
7- les dessaisissements pour cause de sûreté publique, ou pour l'intérêt d'une bonne

Vous aimerez peut-être aussi