Organisation Judiciaire
Organisation Judiciaire
Organisation Judiciaire
Les « sections de justice de proximité » ont été instituées par la loi n° 42-10 portant
organisation des juridictions de proximité et fixant leur compétence.
La création de ces juridictions de proximité a pour objectif d’alléger les tribunaux,
d’instituer une justice proche des justiciables et de la rendre moins contraignante pour
le citoyen en simplifiant la procédure mise en place.
Les juridictions de proximité dans le ressort des tribunaux de première instance dont
la compétence territoriale se répartit ainsi qu’il suit :
- les sections des juridictions de proximité au sein des tribunaux de première instance
; dont la compétence territoriale englobe les collectivités locales/ territoriales situées
dans le ressort de ces tribunaux ;
- les sections des juridictions de proximité au sein des centres du juge siégeant ; dont
la compétence territoriale englobe les collectivités locales/ territoriales situées dans le
ressort du centre du juge résident.
a. Compétence générale
Le juge de proximité connaît de toutes les actions personnelles et mobilières si elles
n’excèdent la valeur de cinq mille dirhams (5000dhs).
Il n’est pas compétent pour les litiges relatifs au code de la famille, aux affaires
immobilières, sociales et les expulsions (évictions).
Si le demandeur procède à un fractionnement des droits qui lui sont dus afin de
bénéficier de ce que lui confère la présente loi, il ne sera accédé qu’à ses demandes
initiales.
Si la partie défenderesse formule une demande reconventionnelle, celle-ci ne s’ajoute
pas à la demande principale pour le calcul de la valeur du litige et le juge demeure
compétent pour le tout.
Dans le cas où la demande reconventionnelle excède la valeur de compétence des
juridictions de proximité, le demandeur reconventionnel est invité à se mieux
pourvoir.
** Les auteurs des infractions punis d’une amende de 300 à 700 dirhams
*** Les auteurs des infractions punis d’une amende de 500 à 1000 dirhams
- quiconque, sciemment, supprime, dissimule ou lacère, en totalité ou en partie, des
affiches apposées en exécution d’une décision prise par les autorités administratives
compétentes. Il est procédé de nouveau, aux frais du condamné, à l’exécution intégrale
des dispositions du jugement ;
- quiconque, n’ayant ni domicile certain, ni moyens de subsistance, n’exerce
habituellement ni métier, ni profession bien qu’étant apte au travail, a occupé comme
habitation la voie publique, les places et les jardins publics ;
- quiconque, sans nécessité, tue ou mutile des animaux de trait, de monture ou de
charge, des bêtes à cornes, des moutons, chèvres ou autre bétail, dans les lieux dont il
est propriétaire, locataire ou fermier, ou encore des chiens de garde, ou des poissons
dans des étangs, viviers ou réservoirs, appartenant à autrui ;
- quiconque vole dans les champs des récoltes ou autres productions utiles de la terre,
déjà détachées du sol, même mises en gerbes ou en meules, sans que son acte ne soit
corrélé à l’une des circonstances aggravantes du crime de vol ou tant que la valeur des
objets volés est dérisoire ;
- quiconque, soit avec des paniers ou des sacs ou autres objets équivalents, soit à l’aide
de véhicules ou d’animaux de charge, vole des récoltes ou autres productions utiles de
la terre non encore détachées du sol, tant que leur valeur est dérisoire si son acte n’est
pas corrélé à l’une des circonstances aggravantes ;
- quiconque ayant fortuitement trouvé une chose mobilière se l’approprie sans en
avertir le propriétaire ou l’autorité locale. Est puni de la même peine quiconque
s’approprie frauduleusement une chose mobilière parvenue en sa possession, par
erreur ou par hasard ;
- quiconque, sachant qu’il est dans l’impossibilité absolue de payer, est monté dans un
taxi ;
- quiconque, sachant qu’il est dans l’impossibilité absolue de payer, se fait attribuer
une chambre dans un hôtel ou se fait servir des aliments ou des boissons qu’il
consomme dans un restaurant ou dans un café.
A l’exception des cas prévus au 1er, 2ème et 3ème paragraphe, les poursuites ne peuvent
être mises en mouvement que suite à une plainte émanant de la partie lésée.
****Les auteurs des infractions punis d’une amende de 800 à 1200 dirhams
- quiconque, sans nécessité, tue ou mutile un animal domestique appartenant à autrui
dans les lieux dont il est propriétaire, locataire ou fermier ou en un autre lieu ;
- les propriétaires ou gardiens de troupeaux qui font paître leurs bétails ou les laissent
divaguer dans les cimetières. Si les gardiens justifient avoir agi sur l’ordre du
propriétaire, ce dernier est passible de la même peine ;
- ceux qui, sans autorisation régulière, établissent ou tiennent dans les rues, chemins,
places ou lieux publics des loteries ou jeux de hasard ; tout le matériel sera confisqué
;
- ceux qui laissent errer des animaux malfaisants ou dangereux, excitent un animal à
attaquer ou n’empêchent pas un animal, dont ils ont la garde, d’attaquer autrui à
moins qu’il n’en résulte un préjudice causé à autrui ;
- les auteurs de bruit, tapage ou attroupement injurieux ou nocturnes troublant la
tranquillité des habitants ;
- ceux qui dégradent ou détériorent, de quelque manière que ce soit, les chemins
publics ou en usurpent une partie ;
c) L’action publique
L’action publique est mise en mouvement par le ministère public qui transmet au juge
de proximité les procès-verbaux dressés par la police judiciaire ou par les agents
chargés à cet effet.
Les juridictions de proximité peuvent statuer sur les demandes civiles en réparation
de préjudice, dans le cadre des actions publiques accessoires, et ce, dans la limite de la
compétence rationae personae (5000 dirhams)
Lorsque le juge de proximité se déclare incompétent pour statuer sur l’action publique,
il renvoie immédiatement l’affaire devant le ministère public
A- COMPETENCE GENERALE
L’article 54 de la loi 38-15 énonce le principe que « Sauf lorsque la loi attribue
formellement compétence à une autre juridiction, le tribunal de première instance est
compétent soit en premier et dernier ressort, soit à charge d'appel, dans les conditions
déterminées par le Code de procédure civile, le Code de procédure pénale et, le cas
échéant, des textes particuliers ». La compétence de ce tribunal est générale et ne
comporte aucune exception autre que celle qui résulteraient expressément d’un texte
spécial.
Le tribunal de première instance est jugé de droit commun, ce qui lui confère une
compétence très étendue.
Le tribunal de première instance connait de toutes les affaires civiles et commerciales
pour lesquelles compétence n’est pas attribuée, en raison de la nature de l’affaire ou
du montant de la demande à une autre juridiction.
La compétence du TPI sera écartée parce que le montant de la demande est trop faible,
ainsi en matière personnelle ou mobilière au profit de la juridiction de proximité par
exemple. Elle sera également écartée lorsqu’une certaine catégorie d’affaires a été
confiée à une juridiction spéciale. Ainsi la compétence du tribunal de commerce,
déterminée par la nature de l’action, écarte la compétence du tribunal de première
instance.
La compétence générale signifie que le TPI est compétent pour toutes les actions
personnelles, c’est-à-dire relatives à un rapport d’obligation, un droit de créance, que
l’objet du droit soit mobilier ou immobilier ; les actions mobilières, c’est-à-dire
relatives à un meuble, que l’action soit réelle, personnelle ou mixte.
- Injonction de payer
Le président de tribunal de première instance est seul compétent pour connaitre des
requêtes aux fins d’injonction de payer (demande en paiement d’une somme
supérieure à 1000dhs, due en vertu d’un titre ou d’une promesse reconnue).
TRIBUNAL DE COMMERCE
Les juridictions commerciales ont été créées par la loi n° 53-95 du 6 janvier 1997,
promulguée par le dahir n° 1.97.65 du 12 février 1997 modifiée par le Dahir n° 1-11-14
du 14 rabii I 1432 (18 février 2011) portant promulgation de la loi n° 16-10 complétant
la loi n° 53-95 instituant des juridictions de commerce ; Bulletin Officiel n° 5926 du 12
rabii II 1432 (17 mars 2011), p.289
Le décret pris pour son application décret n° 2-97-771 du 25 joumada II 1418 (28 octobre
1997) fixant le nombre, le siège, et le ressort des tribunaux de commerce et des cours
d’appel de commerce ; Bulletin Officiel n° 4532 du 5 rajeb 1418 (6 novembre 1997), p.
953, tel qu’il a été modifié et complété.
Les juridictions commerciales comprennent d’une part les tribunaux de commerce et
d’autre part, les cours d’appel de commerce.
1. Organisation/ composition
Les tribunaux de commerce sont actuellement au nombre de 10 (Rabat, Casablanca,
Fès, Tanger, Marrakech, Agadir, Oujda et Meknès, Bouznika, Tahanoaut, Chichaoua).
Les magistrats du siège et du parquet des juridictions commerciales sont tous des
magistrats professionnels intégrés au « corps unique de la magistrature ».
Chaque tribunal de commerce comprend :
Un président, des vices présidents et des magistrats ;
Un ministère public composé du procureur du Roi et de un ou plusieurs substituts. ;
Un greffe et un secrétariat du ministère public.
Les audiences des tribunaux de commerce sont tenues et les jugements rendus par
trois magistrats, dont un président, assistés d’un greffier.
2. Compétences des juridictions commerciales
2.1 Compétence territoriale
La compétence territoriale appartient au tribunal du domicile réel ou élu du
défendeur.
Lorsque ce dernier n'a pas de domicile au Maroc, mais y dispose d'une résidence, la
compétence appartient au tribunal de cette résidence.
Lorsque le défendeur n'a ni domicile, ni résidence au Maroc, il pourra être traduit
devant le tribunal du domicile ou de la résidence du demandeur ou de l'un d'eux s'ils
sont plusieurs.
S'il y a plusieurs défendeurs, le demandeur peut saisir, à son choix, le tribunal du
domicile ou de la résidence de l'un d'eux.
Dans des cas exceptionnels, les actions sont portées :
- en matière de sociétés, devant le tribunal de commerce du lieu du siège social de
la société ou de sa succursale;
- en matière de difficultés de l'entreprise, devant le tribunal de commerce du lieu
du principal établissement du commerçant ou du siège social de la société;
- en matière de mesures conservatoires, devant le tribunal de commerce dans le
ressort territorial duquel se trouve l'objet desdites mesures.
Les parties peuvent dans tous les cas convenir par écrit de désigner le tribunal de
commerce compétent.
LE TRIBUNAL ADMINISTRATIF
Les tribunaux administratifs sont régis par la loi 41-90 promulguée par le dahir n° 1-
91-225 (22 rabia I 1414) du 10 septembre 1993.
1.1 Organisation
Les tribunaux administratifs, au nombre de 10, sont installés dans les principales
régions du Royaume.
Leurs magistrats relèvent du statut de la magistrature mais font l’objet d’un
recrutement et d’une formation adaptés à leur fonction.
Leurs assemblées générales définissent leur mode de fonctionnement interne.
La juridiction est collégiale. Les audiences sont tenues et les jugements rendus par trois
magistrats. Lorsque le volume des affaires le rend nécessaire, le tribunal peut être
divisé en sections spécialisées dans certains types d’affaires.
Le Président du tribunal administratif désigne parmi les magistrats du tribunal et sur
proposition de l’assemblée générale du tribunal, pour une période de deux ans, un ou
plusieurs commissaires royaux de la loi et du droit.
1.2 Attributions
Les tribunaux administratifs sont compétents pour juger en premier ressort :
Les recours en annulation pour excès de pouvoir formés contre les décisions des
autorités administratives ;
Les litiges relatifs aux contrats administratifs ;
Les actions en réparation de dommages causés par les actes ou les activités des
personnes publiques ;
Les litiges nés à l’occasion de l’application de pensions et du capital décès des
agents de l’Etat, des collectivités locales, des établissements publics et du personnel de
l’administration de la Chambre des Représentants et de la Chambre des Conseillers ;
Les contentieux fiscaux ;
Les litiges électoraux ;
La légalité des actes administratifs.
Par dérogation aux règles de la compétence territoriale, le tribunal administratif de
Rabat statue sur deux sortes de litiges, quel que soit le domicile du défendeur.
Est porté devant lui :
Le contentieux relatif à la situation individuelle des plus hauts responsables
administratifs, ceux qui sont nommés par dahir ou par décret ;
Le contentieux qui a pris naissance à l’étranger ou en haute mer et plus généralement
en tout lieu qui n’est pas inclus dans le ressort d’un tribunal administratif.
LA COUR D’APPEL
La tierce opposition est la voie de recours ouverte à tout tiers au litige auquel la
décision judiciaire porte atteinte notamment par la déclaration d’un droit existant ou
la création d’un nouveau.
Quant au pourvoi en cassation, c’est une voie de recours à exercer devant la Cour de
Cassation dans des cas limitativement prévus par la loi, à savoir :
1- Violation de la loi interne ;
2- Violation d'une règle de procédure ayant causé préjudice à une partie ;
3- Incompétence ;
4- Excès de pouvoir ;
5- Défaut de base légale ou défaut de motifs.
Cependant, le principe du double degré de juridiction est défaillant lorsque le
Jugement est rendu en dernier ressort comme c’est le cas pour certains litiges de faible
valeur pécuniaire ou du juge de proximité.
Les décisions judiciaires qui ne sont pas susceptibles d'être attaquées, soit par la voie
d'opposition, soit par la voie d'appel, peuvent faire l'objet d'une demande en
rétractation (article 402 du CPC) de la part de ceux qui ont été parties ou dûment
appelés :
1° S'il a été statué sur chose non demandée ou adjugé plus qu'il n'a été demandé ou s'il
a été omis de statuer sur un chef de demande ;
2° Si, dans le cours de l'instruction de l'affaire, il y a eu dol ;
3° S'il a été jugé sur des pièces reconnues ou déclarées fausses depuis la décision
rendue ;
4° Si, depuis la décision, il a été recouvré des pièces décisives et qui avaient été retenues
par la partie adverse ;
5° Si, dans une même décision, il y a des dispositions contraires ;
6° Si, par suite d'ignorance d'une décision antérieure ou d'une erreur de fait, il a été
rendu, par la même juridiction, entre les mêmes parties, sur les mêmes moyens, deux
décisions en dernier ressort qui sont contradictoires.
7° Si des administrations publiques ou des incapables n'ont pas été valablement
défendues.
3. ORGANIGRAMME
Les cours d’appel sont d’abord les juridictions d’appel des décisions des juridictions
de premier degré rendues en premier ressort. En effet, les cours d’appel ne connaissent
en appel que les décisions rendues en premier ressort par le TPI. Après la suppression
des chambres d’appel au sein des TPI, la cour d’appel statue, désormais, même des
affaires qui ne dépassent pas la valeur de 20.000 DHS (art 107)
La Cour de cassation
La Cour de Cassation a été créée au lendemain de l’indépendance par le dahir n° 1-57-
223 (2 Rabia I 1377) du 27 septembre 1957. Elle est placée au sommet de la hiérarchie
judiciaire et coiffe toutes les juridictions de fond du Royaume.
Son organisation et sa compétence sont déterminées par la loi du 15 juillet 1974 fixant
l’organisation judiciaire du Royaume, le Code de procédure civile, certaines
dispositions du Code de procédure pénale et du Code de la justice militaire.
L’expression «Cour de cassation» a été substituée à l’appellation antérieure « Cour
suprême » dans tous les textes législatifs et réglementaires en vigueur, et ce en vertu
de l’article unique de la loi n° 58-11 relative à la Cour de cassation portant modification
du dahir n° 1-57-223 du 2 rabii I 1377 (27 septembre 1957) relatif à la Cour suprême;
1. COMPOSITION ET ORGANISATION
La Cour de Cassation est présidée par un Premier Président. Le ministère public y est
représenté par le Procureur Général du Roi assisté d’Avocats généraux.
Elle comprend des présidents de chambre et des conseillers. Elle comporte également
un greffe ainsi qu’un secrétariat du parquet général.
La Cour de Cassation comprend sept chambres : une chambre civile (dite première
chambre), une chambre de statut personnel et successoral, une chambre commerciale,
une chambre administrative, une chambre sociale et une chambre pénale et la chambre
foncière. Chaque chambre est présidée par un président de chambre et peut être
divisée en sections.
Toute chambre peut valablement instruire et juger, quelle qu’en soit la nature, les
affaires soumises à la Cour.
La Cour de Cassation est une juridiction collégiale. A ce titre, les audiences sont tenues
et les arrêts rendus par cinq magistrats. Dans certains cas, cette collégialité est
renforcée et les arrêts sont rendus par deux chambres réunies et dans certaines affaires,
par toutes les chambres réunies en assemblée plénière.
2. ATTRIBUTIONS
Les attributions de la Cour de Cassation sont nombreuses et diversifiées. La loi a
cependant limité son rôle à l’examen des seules questions de droit : elle contrôle la
légalité des décisions rendues par les juridictions de fond et assure ainsi
l’unité d’interprétation jurisprudentielle.
La Cour de Cassation statue sur :
La Cour de cassation, sauf si un texte l'exclut expressément, statue sur :
1- les pourvois en cassation formés contre les décisions rendues en dernier ressort par
toutes les juridictions du Royaume à l’exception des demandes dont la valeur est
inférieure à vingt mille (20.000) dirhams et de celles relatives au recouvrement des
loyers et des charges qui en découlent ou à leur révision ;
2- les recours en annulation pour excès de pouvoirs formés contre les décisions
émanant des autorités administratives ;
3- les recours formés contre les actes et décisions par lesquels les juges excèdent leurs
pouvoirs ;
4- Les règlements de juges entre juridictions n'ayant au-dessus d'elles aucune
juridiction supérieure commune autre que la Cour de cassation ;
5- les prises à partie contre les magistrats et les juridictions à l'exception de la Cour de
cassation ;
6- les instances en suspicion légitime ;
7- les dessaisissements pour cause de sûreté publique, ou pour l'intérêt d'une bonne