Cours Danalyse IV-SMA3-2022-2023-Chapitre I-Intégrales Généralisées-Séances 1, 2, 3 Et 4

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ali

Rh
ui
Département de Mathématiques
Faculté des Sciences Semlalia

lao
Marrakech
La
Cours d’Analyse IV- SMA-S3
am

Pr. My Hicham LALAOUI RHALI


ich
yH

Année Universitaire 2022-2023


M
Pr.
Pr.
MyH
ich

ii
am
La
lao
TABLE DES MATIÈRES

ui
Rh
ali
ali
Rh
CHAPITRE 1
INTÉGRALES GÉNÉRALISÉES

ui
lao
Jusqu’ici, nous n’avons étudié que l’intégrale d’une fonction f définie et bornée sur
un intervalle fermé et borné [a, b] de R. Une question naturelle se pose : Est-il possible
d’intégrer une fonction non bornée sur [a, b] ou définie sur un intervalle non fermé ou non
borné I de R. Ces types d’intégrales, dites intégrales généralisées ou impropres, seront
La
généralement définies comme limites d’intégrales prises sur des sous-intervalles fermés et
bornés de I.

1.1 Généralités sur les intégrales généralisées


am

1.1.1 Définitions et exemples


Définition 1.2.

Soit I un intervalle quelconque de R. Une fonction f : I −→ R est dite


localement intégrable sur I, si sa restriction à chaque sous-intervalle fermé et
ich

borné de I est Riemann-intégrable.

Exemples 1.2.1.
yH

1) Toute fonction continue f : I −→ R est localement intégrable sur I.


2) Toute fonction numérique monotone sur I est localement intégrable sur I.
3) La fonction f définie par


 1, si x ∈ Q
f (x) = 

0, si x ∈ (R \ Q)
M

n’est pas localement intégrable sur R car f|[0,1] n’est pas Riemann-intégrable sur
[0, 1].
Nous donnons maintenant les trois définitions d’intégrales généralisées correspondant
Pr.

aux trois types d’intérvalles, à savoir


• I = [a, b[, avec −∞ < a < b ≤ +∞,
• I =]a, b], avec −∞ ≤ a < b < +∞,
• I =]a, b[, avec −∞ ≤ a < b ≤ +∞.

1
CHAPITRE 1. INTÉGRALES GÉNÉRALISÉES

ali
Définition 1.3 ( Intégrales généralisées sur I=[a,b[ ).

Soit f une fonction numérique localement intégrable sur un intervalle I = [a, b[


de R, avec −∞ < a < b ≤ +∞.

Rh
1) On dit que l’intégrale de f sur [a, b[ est convergente (ou existe), si la
fonction

F : [a, b[ −→ R
Z x
x 7−→ F (x) = f (t) dt
a

ui
admet une limite finie quand x tend vers b− . ZCette limite est appelée
b
intégrale généralisée de f sur [a, b[ et est notée f (t) dt.
a
Dans ce cas, on pose alors par définition

lao
Z b Z x
f (t) dt = lim− f (t) dt.
a x−→b a

Z b
2) Si lim− F (x) = ±∞ ou n’existe pas, on dit que
La f (t) dt est divergente.
x−→b a

Exemples 1.3.1.
dt
Z +∞
1) I1 = .
1 t
1
am

Le problème se pose en +∞. La fonction t 7−→ étant continue, donc localement


t
intégrable sur [1, +∞[.
Z x
dt x
Z +∞
dt
lim = lim [ ln(t) ]1 = lim ln(x) = +∞, donc l’intégrale généralisée
x−→+∞ 1 t x−→+∞ x−→+∞ 1 t
est divergente.
ich

dt
Z +∞
2) I2 = .
0 1 + t2
1
Le problème se pose en +∞. La fonction t 7−→ est localement intégrable sur
1 + t2
yH

[0, +∞[ car elle continue.


Z x
dt x π Z +∞
dt
lim 2
= lim [ Arctg(t) ]0 = lim Arctg(x) = , qui est finie, donc
x−→+∞ 0 1 + t x−→+∞ x−→+∞ 2 0 1 + t2
π
est convergente et vaut .
2
Z 2
dt
M

3) I3 = .
0 (t − 2)2
1
Le problème se pose au point 2. La fonction t 7−→ est continue, donc
(t − 2)2
localement intégrable sur [0, 2[.
Pr.

x
Z x
dt −1 −1 1
  
lim = lim− = lim− − = +∞, donc l’intégrale
x−→2− 0 (t − 2)2 x−→2 t−2 0 x−→2 x−2 2
généralisée I3 est divergente.

Analyse IV-SMA-S3 Page 2 Pr. My Hicham LALAOUI RHALI


CHAPITRE 1. INTÉGRALES GÉNÉRALISÉES

ali
Z +∞
4) I4 = e−t dt.
0

Le problème se pose en +∞. La fonction t 7−→ e−t est localement intégrable sur

Rh
[0, +∞[ car elle est décroissante.
Z x h ix
lim e−t dt = lim −e−t = lim (1 − e−x ) = 1, qui est finie, donc I4 est
x−→+∞ 0 x−→+∞ 0 x−→+∞
Z +∞
convergente et on a alors I4 = e−t dt = 1.
0

ui
Définition 1.4 ( Intégrales généralisées sur I = ]a, b] ).

Soit f une fonction numérique localement intégrable sur un intervalle I =]a, b]


de R, avec −∞ ≤ a < b < +∞.

lao
1) On dit que l’intégrale de f sur ]a, b] est convergente (ou existe), si la
fonction

G : ]a, b] −→ R La Z b
x 7−→ G(x) = f (t) dt
x

admet une limite finie quand x tend vers a+ . ZCette limite est appelée
b
intégrale généralisée de f sur ]a, b] et est notée f (t) dt.
a
Dans ce cas, on pose alors par définition
am

Z b Z b
f (t) dt = lim+ f (t) dt.
a x−→a x

Z b
2) Si lim+ G(x) = ±∞ ou n’existe pas, on dit que f (t) dt est divergente.
x−→a a
ich

Exemples 1.4.1.
dt
Z 1
1) J1 = .
yH

0 t
1
Le problème se pose au point 0. La fonction t 7−→ est localement intégrable sur
t
]0, 1] car elle continue.
dt
Z 1
lim+ = lim+ [ ln(t) ]1x = lim+ − ln(x) = +∞, d’où J1 est divergente.
x−→0 x t x−→0 x−→0
Z 0
dt
M

2) J2 = .
−∞ 1 + t2
1
Le problème se pose en −∞. La fonction t 7−→ étant continue, donc locale-
1 + t2
ment intégrable sur ] − ∞, 0].
Pr.

Z 0
dt π
lim 2
= lim [ Arctg(t) ]0x = lim −Arctg(x) = , qui est finie, donc J2
x−→−∞ x 1 + t x−→−∞ x−→−∞ 2
Z 0
dt π
est convergente et on a J2 = = .
−∞ 1 + t2 2

Analyse IV-SMA-S3 Page 3 Pr. My Hicham LALAOUI RHALI


CHAPITRE 1. INTÉGRALES GÉNÉRALISÉES

ali
Z 1
3) J3 = ln(t) dt.
0

Le problème se pose au point 0. La fonction t 7−→ ln(t) est localement intégrable

Rh
sur ]0, 1] car elle est continue.
Z 1
lim+ ln(t) dt = lim+ [ t ln(t) − t ]1x = lim+ (−1 − x ln(x) + x) = −1 qui est finie,
x−→0 x x−→0 x−→0

donc J3 est convergente et vaut −1.


Z 0
4) J4 = sin(t) dt.

ui
−∞

Le problème se pose en −∞. La fonction t 7−→ sin(t) est continue, donc localement
intégrable sur ] − ∞, 0].

lao
Pour tout x ∈] − ∞, 0], on a
Z 0
sin(t) dt = [ − cos(t) ]0x = cos(x) − 1, qui n’admet pas de limite quand x tend
x
vers −∞, d’où l’intégrale généralisée J4 est divergente.
La
Définition 1.5 ( Intégrales généralisées sur I = ]a, b[ ).

Soit f une fonction numérique localement intégrable sur un intervalle ouvert


I =]a, b[ de R, avec −∞ ≤ a < b ≤ +∞. On dit que l’intégrale de f sur ]a, b[
est convergente (ou existe), s’il existe un point c ∈]a, b[ tel que les intégrales
am

Z c Z b
f (t) dt et f (t) dt soient convergentes.
a c

On pose alors Z b Z c Z b
f (t) dt = f (t) dt + f (t) dt.
a a c
ich

Remarque 1.5.1.
yH

Il est facile de voir que la définition précèdente ne dépend pas du choix du point
c ∈]a, b[.

Exemple 1.5.1.
Z 0
dt Z +∞
dt Z +∞
dt
Les intégrales généralisées 2
et 2
sont convergentes, donc
−∞ 1+t 0 1+t −∞ 1 + t2
M

est aussi convergente et on a


Z +∞
dt Z 0
dt Z +∞
dt π π
2
= 2
+ 2
= + = π.
−∞ 1+t −∞ 1 + t 0 1+t 2 2
Pr.

L’intégrale de f sur l’intervalle ouvert ]a, b[ peut se définir directement comme une
limite d’intégrales sur des intervalles fermés et bornés. Plus précisément, on a le résultat
suivant.

Analyse IV-SMA-S3 Page 4 Pr. My Hicham LALAOUI RHALI


CHAPITRE 1. INTÉGRALES GÉNÉRALISÉES

ali
Théorème 1.6.

Soit f une fonction numérique localement intégrable sur un intervalle ouvert


Z b
I =]a, b[ de R, avec −∞ ≤ a < b ≤ +∞. Pour que f (t) dt soit convergente,

Rh
a
il faut et il suffit que la fonction
Z y
Φ : (x, y) 7−→ Φ(x, y) = f (t) dt, ( a < x < y < b ),
x

ait une limite finie quand le point (x, y) tend vers le point (a, b) dans R2 .
Dans ce cas, l’intégrale généralisée de f sur ]a, b[ est donc

ui
Z b Z y
f (t) dt = lim f (t) dt.
a (x,y)−→(a,b) x
a<x<y<b

lao
Démonstration : Admise.
Exercice 1.6.1.
Soient a et b deux nombres réels tels que a < b. Montrer que l’intégrale généralisée
Z b
dt
q
La
a (t − a)(b − t)
est convergente et vaut π.
Remarque 1.6.1.
Z x
am

Si f est une fonction localement intégrable sur ] − ∞, +∞[, alors lim f (t) dt
x−→+∞ −x
Z +∞
peut exister sans que f (t) dt soit convergente.
−∞
Exemple 1.6.1.
Pour tout x ∈ R,
ich

" #x
Z x
t2 x2 x2
t dt = = − = 0,
−x 2 −x
2 2
Z x Z +∞
donc lim t dt = 0 et pourtant f (t) dt est divergente.
x−→+∞ −x −∞
yH

1.6.1 Quelques propriétés des intégrales généralisées


Théorème 1.7.

Soient f et g deux fonctions numériques localement intégrables sur [a, b[ (res-


pectivement sur ]a, b] ou ]a, b[ ) , avec −∞ < a < b ≤ +∞ ( respectivement
−∞ ≤ a < b < +∞ ou −∞ ≤ a < b ≤ +∞ ). Si les intégrales généralisées
M

Z b Z b
f (x) dx et g(x) dx sont convergentes, alors pour tous λ, µ ∈ R, l’intégrale
a a
Z b
généralisée (λf + µg) (x) dx est aussi convergente et on a
Pr.

a
Z b Z b Z b
(λf + µg) (x) dx = λ f (x) dx + µ g(x) dx.
a a a

Analyse IV-SMA-S3 Page 5 Pr. My Hicham LALAOUI RHALI


CHAPITRE 1. INTÉGRALES GÉNÉRALISÉES

ali
Démonstration : Elle découle immédiatement des propriétés élémentaires des limites des
fonctions.
Remarques 1.7.1.

Rh
Z b Z b Z b
1) Si f (x) dx est convergente et g(x) dx est divergente, alors (f + g) (x) dx
a a a
est aussi divergente.
Z b Z b
2) Si les intégrales généralisées f (x) dx et g(x) dx sont toutes les deux diver-
a Z ba
gentes, alors on ne peut rien conclure sur (f + g) (x) dx. Elle peut converger ou
a

ui
diverger suivant les cas.

1.8 Critères généraux de convergence

lao
L’usage de la définition pour étudier la convergence d’une intégrale généralisée exige
le calclul d’une primitive, ce qui n’est pas toujours facile à faire. Pour remédier à cette
situation, nous sommes ramenés à donner des critères permettant d’étudier la convergence
des intégrales généralisées sans avoir recours au calcul de primitives.
La
Dans tout ce qui suit, on va se contenter à étudier la convergence de l’intégrale gé-
néralisée d’une fonction f localement intégrable sur un intervalle de la forme [a, b[, avec
−∞ < a < b ≤ +∞. Si f est localement intégrable sur un intervalle de la forme ]a, b],
avec −∞ ≤ a < b < +∞, la convergence de son intégrale se ramène au cas précèdent par
le changement de variable u = −t. Enfin, si f est localement intégrable sur un intervalle
ouvert ]a, b[, avec −∞ ≤ a < b ≤ +∞, on étudie séparément la convergence des intégrales
am

Z c Z b
f (t) dt et f (t) dt, où c est un point quelconque de ]a, b[.
a c

1.8.1 Cas général


1.8.1.1 Critère de Cauchy
ich

Théorème 1.9 (Cauchy).

Soit f une fonction numérique localement intégrable sur un intervalle [a, b[ de


Z b
R, avec −∞ < a < b ≤ +∞. Alors f (x) dx est convergente si et seulement si
yH

a
pour tout ε > 0, il existe un nombre Aε ∈ [a, b[, tel que pour tous u, v vérifiant
b > v > u ≥ Aε , on ait Z v
f (x) dx < ε.
u

Démonstration : C’est une conséquence du critère de Cauchy relatif à l’existenceZd’une


M

x
limite finie d’une fonction en un point de R, appliqué à la fonction F : x 7−→ F (x) = f (t) dt.
a
Exercice 1.9.1.
Pr.

En appliquant le critère de Cauchy, montrer que l’intégrale généralisée


Z +∞
cos(x)
√ dx
1 x
est convergente.

Analyse IV-SMA-S3 Page 6 Pr. My Hicham LALAOUI RHALI


CHAPITRE 1. INTÉGRALES GÉNÉRALISÉES

ali
1.9.1 Cas de fonctions positives
1.9.1.1 Critère fondamental
Théorème 1.10.

Rh
Soit f une fonction numérique positive et localement intégrable sur un inter-
Z b
valle [a, b[ de R, avec −∞ < a < b ≤ +∞. Alors f (t) dt est convergente si
a
et seulement si il existe une constante M > 0 telle que l’ont ait
Z x
f (t) dt ≤ M, ∀x ∈ [a, b[.

ui
a

lao
Démonstration : Posons Z x
F (x) = f (t) dt, ∀x ∈ [a, b[.
a

La fonction f étant positive sur [a, b[, donc F est croissante sur [a, b[. En effet, si x et y
sont deux réels tels que a ≤ x ≤ y < b, alors

F (y) =
Z y

a
f (t) dt =
Z x

a
f (t) dt +
La Z y

x
f (t) dt = F (x) +
Z y

x
f (t) dt.
Z y
Mais, puisque f est positive sur [a, b[, f (t) dt ≥ 0. Il vient alors que
x
Z y
F (y) = F (x) + f (t) dt ≥ F (x).
am

x
Z b
La fonction F étant croissante sur [a, b[, donc f (t) dt est convergente si et seulement si
a
lim F (x) existe et est finie, ce qui est encore équivalent à F est majorée sur [a, b[, d’où
x−→b−
le résultat cherché.
ich

1.10.0.1 Critère de Riemann


Théorème 1.11.

Soit α ∈ R. Alors
yH

Z +∞
dt
1) est convergente ⇐⇒ α > 1.
1 tα
Z 1
dt
2) est convergente ⇐⇒ α < 1.
0 tα
M

Démonstration : Soit α ∈ R.

1) i) Si α 6= 1, alors
Pr.

1

, si α > 1
" #x 

Z x
dt t1−α 1 1

α−1
  
lim = lim = lim − 1 =
x−→+∞ 1 tα x−→+∞ 1 − α 1
x−→+∞ 1 − α xα−1 

 +∞ ,

si α < 1.

Analyse IV-SMA-S3 Page 7 Pr. My Hicham LALAOUI RHALI


CHAPITRE 1. INTÉGRALES GÉNÉRALISÉES

ali
ii) Si α = 1, alors
Z x
dt
lim = lim ln(x) = +∞.

Rh
x−→+∞ 1 t x−→+∞
Z +∞
dt 1
Ainsi, est convergente si et seulement si α > 1 et elle vaut dans ce cas .
1 tα α−1
2) i) Si α 6= 1, alors
1

, si α < 1
" #1 

1−α

ui
Z 1
dt t 1 1

1−α
  
lim+ α
= lim+ = lim+ 1 − α−1 =
x−→0 x t x−→0 1−α x
x−→0 1−α x 
+∞ , si α > 1.

ii) Si α = 1, alors

lao
Z 1
dt
lim+ = lim (− ln(x)) = +∞.
x−→0 x t x−→+∞
Z 1
dt 1
Ainsi, α
est convergente si et seulement si α < 1 et elle vaut, dans ce cas .
0 t La 1−α
Ce qui achève la démonstration du théorème.
Exemples 1.11.1.
Z 1
dt
1) est divergente, car α = 3 ≥ 1.
0 t3
am

Z 1
dt 1
2) √ est convergente, car α = < 1 et elle vaut 2.
0 t 2
Z +∞
dt 1
3) √ est divergente, car α = ≤ 1.
1 t 2
ich

Z +∞
dt 1
4) est convergente, car α = 2021 > 1 et elle vaut .
1 t2021 2020

1.11.0.1 Critère de comparaison


Théorème 1.12.
yH

Soient f et g deux fonctions numériques positives et localement intégrables sur


un intervalle [a, b[ de R, avec −∞ < a < b ≤ +∞ et telles que 0 ≤ f (t) ≤ g(t),
pour tout t ∈ [a, b[. Alors on a les implications suivantes
Z b Z b
1) g(t) dt converge implique que f (t) dt converge.
a a
M

Z b Z b
2) f (t) dt diverge implique que g(t) dt diverge.
a a
Pr.

Démonstration :
1) L’inégalité 0 ≤ f (t) ≤ g(t), ∀t ∈ [a, b[ entraîne que
Z x Z x
f (t) dt ≤ g(t) dt, ∀x ∈ [a, b[.
a a

Analyse IV-SMA-S3 Page 8 Pr. My Hicham LALAOUI RHALI


CHAPITRE 1. INTÉGRALES GÉNÉRALISÉES

ali
Z b
Puisque g(t) dt est convergente, alors d’après le critère fondamental, il existe
a
une constante M > 0 telle que
Z x

Rh
g(t) dt ≤ M, ∀x ∈ [a, b[.
a

Il vient alors que pour tout x ∈ [a, b[, on a


Z x Z x
f (t) dt ≤ g(t) dt ≤ M.
a a
Z b

ui
On déduit alors du critère fondamental que f (t) dt est aussi convergente.
a
Z b Z x
2) Si f (t) dt est divergente, alors comme la fonction F : x 7−→ F (x) = f (t) dt
a a

lao
est croissante, on obtient que lim− F (x) = +∞.
Z x Z xx−→b
De l’inégalité f (t) dt ≤ g(t) dt, pour tout x ∈ [a, b[, on déduit alors que
Z x a a Z b
lim g(t) dt = +∞, et donc g(t) dt est divergente.
x−→b− a a
La
Exemples 1.12.1.

1) Pour tout t ≥ 1, on a
2
0 ≤ e−t ≤ e−t .
Z +∞ Z +∞
2
La convergence de e−t dt entraîne alors la convergence de e−t dt.
1 1
am

π
2) Pour tout t ∈]0, ], on a
2
1 1
0≤ ≤ .
t sin(t)
π Z π
Z
2 dt 2 dt
La divergence de entraîne alors la divergence de .
ich

0 t 0 sin(t)

1.12.0.1 Crière de xα f (x)

Théorème 1.13.
yH

Soit f une fonction numérique positive et localement intégrable sur [1, +∞[ et
soit α ∈ R tel que lim xα f (x) = l.
x−→+∞
Z +∞
1) Si l = 0 et α > 1, alors f (x) dx est convergente.
1
Z +∞
2) Si l = +∞ et α ≤ 1, alors f (x) dx est divergente.
M

Démonstration :
Pr.

1) Supposons que lim xα f (x) = 0, alors, pour tout ε > 0, il existe un nombre
x−→+∞
A > 0 ( on peut supposer que A ≥ 1 ) tel que pour tout x ≥ A, on ait

0 ≤ xα f (x) − 0 ≤ ε.

Analyse IV-SMA-S3 Page 9 Pr. My Hicham LALAOUI RHALI


CHAPITRE 1. INTÉGRALES GÉNÉRALISÉES

ali
En particulier pour ε = 1, il existe A ≥ 1 tel que pour x ≥ A, on ait
0 ≤ xα f (x) ≤ 1.
Donc, pour x ≥ A, on a

Rh
1
. 0 ≤ f (x) ≤ (1.1)

Z +∞
dx
Comme α > 1, l’intégrale de Riemann est convergente. Il vient alors des
A xα Z +∞
inégalités (1.1) et du critère de comparaison que f (x) dx est aussi conver-
A
gente.

ui
Z +∞ Z Z A +∞
Finalement, f (x) dx = f (x) dx + f (x) dx est convergente.
1 1 A

2) Supposons maintenant que lim xα f (x) = +∞, alors, pour tout B > 0, il existe

lao
x−→+∞
un nombre A > 0 ( on peut supposer que A ≥ 1 ) tel que pour tout x ≥ A, on ait
xα f (x) ≥ B.
En particulier pour B = 1, il existe A ≥ 1 tel que pour x ≥ A, on ait
La
xα f (x) ≥ 1.
Donc, pour x ≥ A, on a
1
≤ f (x). 0≤ (1.2)

Z +∞
dx
Mais α ≤ 1, donc l’intégrale de Riemann est divergente. Il vient alors des
am

A xαZ
+∞
inégalités (1.2) et du critère de comparaison que f (x) dx est aussi divergente.
Z +∞ Z A Z +∞ A

Ainsi, f (x) dx = f (x) dx + f (x) dx est divergente.


1 1 A
Z +∞
ln(x)
Exemple 1.13.1. dx
ich

2 x2
ln(x) ln(x) 3
On a : lim x3/2 2
= lim √ = 0, et comme α = > 1, alors l’intégrale
x−→+∞ x x−→+∞ x 2
Z +∞
ln(x)
généralisée dx est convergente.
2 x2
yH

Théorème 1.14.

Soit f une fonctions numérique positive et localement intégrable sur ]0, 1] et


soit α ∈ R tel que lim+ xα f (x) = l.
x−→0
Z 1
1) Si l = 0 et α < 1, alors f (x) dx est convergente.
M

0
Z 1
2) Si l = +∞ et α ≥ 1, alors f (x) dx est divergente.
0
Pr.

Démonstration : Similaire à celle au voisinage de +∞. Elle découle de la définition


analytique de la limite d’une fonction et des critères de Riemann et de comparaison.
Comme conséquence immédiate du critère de xα f (x), on obtient le corollaire suivant.

Analyse IV-SMA-S3 Page 10 Pr. My Hicham LALAOUI RHALI


CHAPITRE 1. INTÉGRALES GÉNÉRALISÉES

ali
Corollaire 1.15 ( Intégrale de Bertrand ).

Soient α, β ∈ R. Alors l’intégrale généralisée

Rh
Z +∞
dx
2 xα (ln(x))β

est convergente si et seulement si α > 1 ou (α = 1 et β > 1).

ui
1.15.0.1 Critère d’équivalence
Théorème 1.16.

lao
Soient f et g deux fonctions numériques positives et localement intégrables sur
un intervalle [a, b[ de R, avec −∞ < a < b ≤ +∞. Si f et g sont équivalentes au
Z b Z b
voisinage de b, alors les intégrales généralisées f (x) dx et g(x) dx sont de
a a
même nature ( ou bien elles convergent toutes les deux, ou bien elles divergent
toutes les deux ). La
b b
Démonstration : Supposons que f ∼ g, alors f − g = o(g). Donc, pour tout ε > 0, il
existe c ∈ [a, b[ tel que pour tout x ∈ [c, b[, on ait

| f (x) − g(x) |≤ ε g(x).


am

1
En particulier, pour ε = , il existe c ∈ [a, b[ tel que pour tout x ∈ [c, b[, on ait
2
−1 1
g(x) ≤ f (x) − g(x) ≤ g(x).
2 2
ich

Il vient alors que pour tout x ∈ [c, b[, on a


1 3
0≤ g(x) ≤ f (x) ≤ g(x). (1.3)
2 2
Les inégalités (1.3) et Zle critère de comparaison nous permettent alors de conclure que
yH

b Z b
si l’une des intégrales f (x) dx , g(x) dx est convergente, il en est de même pour
a a
l’autre et si l’une des deux intégrales est divergente, il en est de même pour l’autre. Ainsi
Zb Z b
les deux intégrales f (x) dx et g(x) dx sont de même nature.
a a

Exemples 1.16.1.
M

x3 + x2 + 1 1
1) Les fonctions x 7−→ et x −
7 → sont positives et localement
x4 + 2x3 + 5x2 + 1 x
intégrables sur [1, +∞[, car elles sont continues, de plus elles sont équivalentes
Z +∞
dx
Pr.

au voisinage de +∞. La divergence de entraîne alors la divergence de


3 2 1 x
Z +∞
x +x +1
dx.
1 x + 2x3 + 5x2 + 1
4

Analyse IV-SMA-S3 Page 11 Pr. My Hicham LALAOUI RHALI


CHAPITRE 1. INTÉGRALES GÉNÉRALISÉES

ali
1 1
2) Les fonctions x 7−→ √ et x 7−→ q sont positives et localement intégrables
x tg(x)
sur ]0, 1], car elles sont continues, de plus elles sont équivalentes au voisinage de 0.
Z 1
dx Z 1
dx

Rh
La convergence de √ entraîne alors la convergence de q .
0 x 0 tg(x)

1.16.1 Autres critères ou règles de convergence


1.16.1.1 Intégration par parties
Théorème 1.17.

ui
Soient f et g deux fonctions numériques de classe C 1 sur un intervalle [a, b[ de
Z b
R, avec −∞ < a < b ≤ +∞. Si lim− f (x)g(x) = l ∈ R et si f (x)g 0 (x) dx est

lao
x−→b a
Z b
0
convergente, alors f (x)g(x) dx est aussi convergente et on a
a
Z b Z b
0
f (x)g(x) dx = l − f (a)g(a) − f (x)g 0 (x) dx.
a La a

Démonstration : Soit t ∈ [a, b[. La formule d’intégration par parties appliquée aux
fonctions f et g sur [a, t] entraîne que
Z t Z t
0
[f (x)g(x)]ta f (x)g 0 (x) dx
am

f (x)g(x) dx = −
a a
Z t
= f (t)g(t) − f (a)g(a) − f (x)g 0 (x) dx.
a

Par passageZ à la limite quand t tend vers b− , on déduit des hypothèses que l’intégrale
t
f 0 (x)g(x) dx est convergente et que
ich

généralisée
a
Z b Z t
f 0 (x)g(x) dx = lim− f 0 (x)g(x) dx
a t−→b a
Z t
= lim− f (t)g(t) − f (a)g(a) − lim− f (x)g 0 (x) dx
yH

t−→b t−→b a
Z b
= l − f (a)g(a) − f (x)g 0 (x) dx.
a

Ce qui achève la démonstration du théorème.


Z +∞
Exemple 1.17.1. x e−x dx
0
M

Posons f (x) = −e−x et g(x) = x, ∀x ∈ [0, +∞[.

Les fonctions f et g sont de classe C 1 sur [0, +∞[, de plus lim f (x)g(x) = 0 = l. D’autre
Pr.

x−→+∞
Z +∞ Z +∞
part, −e−x dx est convergente et vaut −1, donc x e−x dx est convergente et on a
0 0
Z +∞ Z +∞
−x
xe dx = l − f (0)g(0) − −e−x dx = 1.
0 0

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CHAPITRE 1. INTÉGRALES GÉNÉRALISÉES

ali
1.17.0.1 Changement de variable
Théorème 1.18.

Rh
Soit ϕ : ]α, β[−→]a, b[ une bijection de classe C 1 , avec −∞ ≤ α < β ≤ +∞
et −∞ ≤ a < b ≤ +∞ et soit f : ]a, b[−→ R une fonction continue. Pour
Z b Z β
que f (x)dx soit convergente, il faut et il suffit que f (ϕ(t))ϕ0 (t)dt soit
a α
convergente et on a alors
Z b Z β
f (x) dx = f (ϕ(t))ϕ0 (t)dt.

ui
a α

Démonstration : Découle, par passage à la limite, de la formule de changement de

lao
variable sur un intervalle fermé et borné de R.

1.19 Convergence absolue et semi-convergence


Définition 1.20.
La
Soit f une fonction numérique localement intégrable sur un intervalle ouvert
ou semi-ouvert I de R, d’extrémités a Zet b. On dit que l’intégrale de f sur I est
b
absolument convergente, si l’intégrale |f (x)| dx est convergente.
a
am

Théorème 1.21.

Soit f une fonction numérique localement intégrable


Z b
sur un intervalle ouvert
ou semi-ouvert I de R, d’extrémités a et b. Si f (x) dx est absolument conver-
a
ich

gente, alors elle est convergente. De plus, on a


Z b Z b
f (x) dx ≤ |f (x)| dx.
a a
yH

Démonstration : Découle immédiatement du critère de Cauchy et de l’inégalité


Z v Z v
f (x) dx ≤ |f (x)| dx , ∀u, v ∈ [a, b[.
u u
Z +∞
cos(x)
Exemple 1.21.1. dx
1 x2
M

Pour tout x ≥ 1, on a
cos(x) 1
0≤2
≤ 2. (1.4)
x x
Pr.

Z +∞
dx
Comme l’intégrale de Riemann est convergente, on déduit des inégalités (1.4)
1 x2 Z +∞
cos(x)
et du critère de comparaison que l’intégrale dx est absolument convergente,
1 x2
donc convergente.

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CHAPITRE 1. INTÉGRALES GÉNÉRALISÉES

ali
Remarque 1.21.1.
Il existe des intégrales généralisées convergentes sans être absolument convrergentes.
Définition 1.22.

Rh
Une intégrale généralisée est dite semi-convergente si elle est convergente mais
non absolument convergente.

Exemple 1.22.1.

ui
L’intégrale généralisée
Z +∞
sin(x)
dx
1 x
est semi-convergente (voir TD).

lao
1.23 Critère d’Abel
Théorème 1.24 ( Abel ). La
Soit f une fonction numérique positive et décroissante sur [a, +∞[ et telle
que lim f (x) = 0 et soit g une fonction numérique localement intégrable sur
x−→+∞
[a, +∞[ telle qu’il existe une constante réelle M > 0, vérifiant
Z y
g(x) dx ≤ M, ∀y > a.
a
am

Z b
Alors f (x)g(x) dx est convergente.
a

Démonstration : Soient u et v deux réels tels que v > u > a. La 2ème formule de
ich

la moyenne appliquée aux fonctions f et g sur l’intervalle [u, v] entraîne qu’il existe un
point c ∈ [u, v] tel que
Z v Z c Z c Z u 
f (x)g(x) dx = f (u+ ) g(x) dx = f (u+ ) g(x) dx − g(x) dx ,
u u a a
yH

où f (u+ ) = lim + f (x).


x−→u

Ce qui implique alors que


Z v  Z c Z u 
+
f (x)g(x) dx ≤ f (u ) g(x) dx + g(x) dx ≤ 2M f (u+ ).
u a a

Soit ε > 0. Comme lim f (x) = 0, il existe A > 0 ( on peut choisir A ≥ a ), tel que
x−→+∞
M

ε
pour tout u ≥ A, on ait f (u) < .
2M
ε
A fortiori, puisque f est décroissante sur [a, +∞[, on a, pour tout u ≥ A, f (u+ ) < .
2M
Donc pour tous u, v vérifiant v > u ≥ A, on a
Pr.

Z v
ε
 
+
f (x)g(x) dx ≤ 2M f (u ) < 2M = ε.
u 2M
Z b
D’où l’intégrale généralisée f (x)g(x) dx est convergente.
a

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CHAPITRE 1. INTÉGRALES GÉNÉRALISÉES

ali
Remarque 1.24.1.
La règle d’Abel est relativement compliquée et ses cas d’application sont assez limités.
Il est donc fortement recommandé de ne l’appliquer que lorsque les critères usuels de

Rh
convergence absolue ont échoué.
Z +∞
sin(x)
Exemple 1.24.1. dx
1 x
Posons
1
et g(x) = sin(x), ∀x ∈ [1, +∞[.
f (x) =
x

ui
La fonction f est positive et décroissante sur [1, +∞[, de plus, lim f (x) = 0. D’autre
x−→+∞
part, la fonction g est continue, donc localement intégrable sur [1, +∞[, de plus, pour
tout y > 1, on a

lao
Z y Z y
g(x) dx = sin(x) dx = |cos(1) − cos(y)| ≤ |cos(1)| + |cos(y)| ≤ 2 = M .
1 1

Z +∞
sin(x)
Le critère d’Abel nous permet alors de conclure que dx est convergente.
1 x
La
am
ich
M yH
Pr.

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