Chap4 Filtration

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Chapitre IV : Filtration

La filtration est un procédé de séparation destiné à clarifier un liquide qui contient des MES en le
faisant passer à travers un milieu poreux constitué d’un matériau granulaire. En effet, il subsiste de
très petites particules présentes à l’origine dans l’eau brute ou issues de la floculation. La rétention
de ces particules se déroule à la surface des grains grâce à des forces physiques. La fixation dépend
étroitement des conditions d’exploitation du filtre et du type de matériau utilisé. L’espace
intergranulaire définit la capacité de rétention du filtre. Au fur et à mesure du passage de l’eau, cet
espace se réduit, le filtre se colmate et les pertes de charges augmentent fortement. Il faut donc
déclencher le rétrolavage. Une biomasse se développe sur le matériau filtrant qui peut efficacement
réduire le taux de d’ammonium de l’eau brute par la nitrification. La filtration permet une
élimination correcte des bactéries, de couleur et de la turbidité.
1) Loi générale
La filtration étant l’écoulement d’un liquide dans un milieu poreux est régie, pour les vitesses
usuellement appliquées en traitement d’eau par la loi de Darcy :
𝐾 ∆𝑃 1 ∆𝑃
𝑉= =
 ∆𝐻 𝑅 ∆𝐻
V : vitesse de filtration
K : perméabilité de la couche filtrante
P : perte de charge à travers la couche filtrante
H : hauteur de couche considérée
 : viscosité dynamique de l’eau
R : résistance à la filtration de la couche filtrante

La perte de charge P est proportionnelle à la vitesse de filtration V, à la viscosité dynamique de


l’eau, à la hauteur de couche et inversement proportionnelle à la perméabilité du milieu.

2) Matériaux de filtration

2) – 1 – Types de matériaux

Les matériaux utilisés sont des granules libres non adhérents les uns aux autres, insolubles,
inattaquables par le liquide filtré ni par les solides retenus.
1er étage de filtration :
Le choix se porte sur le sable quartz rond, la pierre ponce ou l’hydroanthracite pour les filtres
bicouches. La pouzzolane est réservée à la déferrisation sous pression.
2eme étage de filtration :
Le charbon actif en grains est utilisé pour améliorer les qualités organoleptiques ou d’éliminer les
micropolluants.
Dans le cas des eaux résiduaires, les biofiltres ou lits bactériens immergés sont constitués de
matériaux plus techniques. On peut citer le schiste activé qui porte le nom de biolite et l’argile
expansée dénommé biodagène. Enfin, le polystyrène, matériau plus léger que l’eau est employé
dans les filtres biostyr.

2) – 2 – Caractéristiques

La granulométrie est la mesure des dimensions des grains d’un mélange ainsi que la détermination
de leur forme et leur répartition statistique.

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100 grammes du matériau ( 50g dans le cas du charbon actif), sont séchés 4 heures à 120°C. Ils sont
passés sur tamis dont la taille des mailles est décroissante. On note la masse retenue sur chaque
tamis et celle ayant réussi à passer. On obtient respectivement le refus et le tamisat qui sont pesés et
exprimés en pourcentage du poids de l’échantillon. On trace sur papier semi-logarithmique, les
mailles des tamis en abscisse et les pourcentages cumulés des poids des tamisats correspondant à
l’ouverture des mailles.

100

Pourcentages
cumulés en
Sable
masse 80
des tamisats

60

40

Charbon
actif
20
0
10
0
0
0,2 0,3 TE10 0,5 TE60 1 2
sable sable Diamètre en mm

Figure 1 : Courbes granulométriques sable et anthracite

Il faut connaitre la taille du plus petit et du plus gros grain ce qui est très important pour permettre
de déterminer l’homogénéité du matériau.
La taille effective TE10 est celle qui correspond à l’ouverture de la maille laissant passer 10% du
matériau. La connaissance de ce paramètre permet de savoir que 90% de la masse des grains ont un
diamètre supérieur à TE10. Le coefficient d’uniformité CU est le rapport des ouvertures de mailles
laissant passer respectivement 60 et 10 % du sable.
𝑇𝐸60
On a donc 𝐶𝑈 =
𝑇𝐸10
Si ce paramètre tend vers 1, les grains du matériau présentent la même granulométie.
L’homogénéité est respectée et satisfaisante pour les valeurs suivante :
- TE de 3 à 5% supérieur à la taille du grain le plus fin
- CU compris entre 1,3 et 1,5
Il n’existe aucune tolérance sur la taille effective pour les valeurs de TE inférieures au grain le plus
fin.
En générale la forme des grains est variable, ils sont ronds ou anguleux. Ces derniers s’imbriquent
moins que les grains ronds. Les espaces interstitiels sont plus grands. La capacité de filtration
augmente et les pertes de charges diminuent. La porosité de tels grains très importante. Il sagit du
rapport du volume des vides dans le matériau sur le volume total. La porosité se note  et s’exprime
en pourcentage. Le volume des vides est très important car les particules sont retenues dans les
interstices.

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Matériau Forme Densité Dureté Porosité Diamètre(mm)


Sable de silice Arrondie 2,6 7 42% 0,4-1,0
Sable de silice Non arrondie 2,6 7 44% 0,4- 1,0
Anthracite Anguleuse 1,5 3 55% 0,4- 1,4
Anthracite Arrondie 1,5 3 50% 0 ,5-1,0

Tableau 1 : propriétés des matériaux filtrants.

La constitution des filtres bicouches sable-anthracite offre une grande capacité de rétention car la
porosité est élevée, ainsi qu’une répartition uniforme des grains après lavage.

3) Constitution d’un filtre


3) – 1 – Eléments

Matériau filtrant

Gravier support
Fond

Tout filtre est composé de trois parties. On trouve le fond, le gravier support et le matériau filtrant.
Le premier élément doit être solide pour supporter le poids de l’eau, du sable et du gravier. Il doit
permettre la collecte et l’évacuation de l’eau filtrée, le plus souvent par des buselures incorporées et
la répartition uniforme de l’eau de lavage. Le gravier a pour rôle de retenir le sable et d’améliorer la
distribution de l’eau de lavage dans le filtre.

3) – 2 – Paramètres de fonctionnement

Il faut distinguer les filtres ouverts et les filtres fermés sous pression :

Filtres ouverts
Sable Bicouche (sable + anthracite)
Vitesse de filtration à débit
5 à 6 m.h-1  10 m.h-1
admissible
Hauteur du matériau 0,8 à 1 m 1,2 à 1,5 m
Granulométrie (recommandé par le
0,7 - 1,35 mm
constructeur)

Filtres fermés sous pression (sable)


Vitesse de filtration plus élevée 5 - 20 m.h-1
Hauteur du matériau 1m
Perte de charge Peut atteindre 1,5 bars

4) – Fonctionnement des filtres


4) – 1 – Mécanismes de filtration

Dans le volume des vides du matériau caractérisé par le paramètre , trois mécanismes sont
possibles :
- la capture caractérisée par l’interception de la particule par frottement grâce à son inertie et sa
décantation.

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- la fixation due aux forces d’adsorption de type Van Der Walls et facilitée par une faible vitesse de
l’eau.
- le détachement sous l’influence de la vitesse de l’eau lors du lavage.

Avec l’accumulation des matières en suspension MES, l’espace intergranulaire diminue. En


conséquence le passage de l’eau se réduit, c’est le colmatage. Il s’agit de l’obstruction progresive
des interstices du matériau filtrant. Ce phénomène provoque une perte de charge.

4) – 2 – Variation de turbidité et perte de charge

Ces deux paramètres permettent de contrôler le fonctionnement d’un filtre et d’optimiser son
lavage. La filtration est la dernière étape pour réduire la turbidité. La norme actuelle de l’eau de
distribution est de 1 NTU.

Turbidité Lavage
Perte de
( )
Charge en m
( -----)
1

1,5 m
0,5

temps
Figure 2 : Evolution de la turbidité et la perte de charge en fonction du temps

Eau

a
Sable
a’

C 5 4 3 2 1
Ji
J1
J2
Figure 3 : Evolution des pertes de charge en fonction du temps

Courbe1 : le filtre est à l’arrêt. Selon les lois de l’hydrostatique, il n’y a pas de perte de charge.
Courbe 2 : la filtration démarre et J est égale à Ji (Jinitiale). C’est la courbe référence sable propre.

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Courbe 3 : après 2 heures. La première partie est un arc de cercle jusqu’au point a. Cette portion quantifie
la perte de charge due à l’encrassement. Le sable est sale. La partie rectiligne est parallèle à la droite de
sable propre. Il s’agit donc de sable de même qualité. J est quantifié par J1.
Courbe 4 : après10 heures. On retrouve les mêmes caractéristiques que précédemment. La perte de charge a
progressé et atteint le point a’. Elle est égale à J2.
Courbe C : après 20 heures. La courbe atteint le plancher sans avoir de partie linéaire et la perte de charge a
dépassé la limite acceptable sur le filtre.

La figure 2 permet d’interpréter l’évolution des paramètres essentiels au niveau d’un filtre à sable.
La forte turbidité au démarrage du filtre s’explique par le fait que les petites particules de flocs
traversent facilement le matériau filtrant. Puis après un certain temps, les MES arrêtées par le sable
adsorbent celles qui percolent. La turbidité augmente en fonction du temps de filtration. Dans le
même temps, la perte de charge atteint le maximum autorisé par le filtre. Le rétrolavage peut être
commandé automatiquement quand l’un ou l’autre de ces deux paramètres arrive à la valeur seuil.
La durée de filtration dépend de la résistance du floc aux forces de cisaillement qui augmentent si la
vitesse de l’eau est trop forte. Elle est aussi fonction de la qualité de la décantation. En effet un floc
trop petit pénètre trop profondément et un floc trop gros provoque une rapide perte de charge. La
mise en place d’une bicouche sable-anthracite permet de potentialiser les performances d’un filtre.

L’étude de la figure 3 permet de confirmer les explications précédentes. Les courbes représentent
les pertes de charge en fonction du temps.
La perte de charge initiale Ji est causée par les éléments constitutifs du filtre tels que le sable, les
buselures et les canalisations. Les courbes 2, 3 et 4 sont significatives de l’encrassement progressif
du matériau filtrant. Les point a et a’ déterminent le front de filtration qui migre au fur et à mesure
du fonctionnement du filtre. La courbe C atteint le plancher sans avoir de partie linéaire, c’est-à-dire
que le front de filtration a dépassé le plancher et que le filtre est déjà crevé. La perte de charge
dépasse la charge hydraulique disponible sur le filtre. Une zone de pression inférieure à la pression
atmosphérique se développe. Cette dépression forme des bulles d’air qui bloquent le passage de
l’eau, c’est l’embolie gazeuse. La surface filtrante disponible diminue et donc la vitesse de filtration
augmente ce qui peut provoquer la désagrégation du floc. Le phénomène décrit ci-dessus, peut être
dû à une hauteur d’eau insuffisante ou à la présence d’un flottateur sis en amont. Une zone de
dégazage est alors à prévoir.
En exploitation, l’arc représentant l’encrassement ne doit jamais atteindre le radier. En effet, le filtre
est dit crevé et la qualité de l’eau sera médiocre.

4) – 3 – Lavage des filtres

Le lavage des filtres est réalisé en inversant le sens d’écoulement de l’eau. Le sable est mis en
expansion et les impuretés moins denses que les grains de sable, sont décollées par les phénomènes
de frottement intergranulaires. La vitesse de l’eau de lavage à contre-courant est limitée du fait des
pertes possibles de matériau. On injecte donc de l’air pour augmenter les turbulences afin de
décoller efficacement les particules de floc fixés sur les grains. Selon la technologie du filtre, le
niveau d’expansion du matériau est compris entre 8 et 30 cm. La hauteur des goulottes d’évacuation
des eaux sales est en correspondance en évitant une trop grande hauteur qui augmenterait les
volumes d’eau nécessaires au lavage.
Le processus est généralement le suivant :
- détassage à l’eau à faible débit de l’ordre de 5 à 7 m 3.h-1.m-2 durant 2 minutes.
- lavage à fort débit d’air et faible débit d’eau pour brasser le sable et décoller les impuretés.
- dégazage pendant quelques minutes pour éviter toute embolie gazeuse du filtre.
- rinçage à fort débit d’eau, pour éliminer les impuretés, jusqu’à obtenir de l’eau claire.

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En général, le temps de lavage est déterminé par l’exploitant. Si on injecte de l’air simultanément à
un fort débit d’eau, les pertes de sable sont inévitables. Si on omet l’étape de rinçage, on risque une
percolation des particules dans le matériau filtrant lors de la remise en marche. Le surpresseur d’air
et groupe électro-pompe sont dimensionnés sur les bases d’un débit d’air de l’ordre de 60 m 3.h-1 et
l’eau de 20 m3.h-1 par m2 de filtre.
Après beaucoup de lavage, le sable a tendance à se stratifier. Les grains les plus fins restent en
surface. Les impuretés sont alors arrêtées par la couche supérieure qui est très rapidement colmatée.
Pour éviter ce problème, on préconise un filtre bicouche de type anthracite sur sable. Les grains du
premier matériau plus légers et de taille supérieure demeurent en surface. En effet, la différence de
masse volumique permet le maintien du classement des matériaux. De plus, le pourcentage de vide
étant important, la capacité de rétention est augmentée. Les petites particules traversent facilement
la couche d’anthracite qui arrête celles d’un diamètre important. La perte de charge d’un filtre est
ralentie et l’homogénéité du colmatage est meilleure à l’intérieur de la masse filtrante. La procédure
de lavage de tel filtre est légèrement modifiée par rapport à celle décrite précédemment.

5) – Contrôle et régulation des filtres

5) – 1 – Filtres à débit constant et à encrassement

Ce système est simple, on compense la perte de charge due à l’encrassement par une hauteur
variable d’eau sur le filtre. L’élévation du niveau est comprise entre 1,5 et 2 m. Il faut toujours avoir
un débit constant pour avoir une charge superficielle stable. Ce procédé est surtout répandu pour les
filtres neutralisants de type neutralite.

1 – Niveau minimal, filtre propre


2 – Niveau maximal, filtre encrassé

Figure 4 : Filtre AQUAZUR V à encrassement

5) – 2 – Filtres à débit constant et à compensation de colmatage

Le niveau de l’eau sur les filtres soit fixe ou varie peu et que l’eau filtrée restituée 2 à 3 mètres plus
bas garde un débit constant et égal au débit total entrant, divisé par le nombre de filtres.

Le maintien du débit constant, quel que soit le degré d’encrassement des filtres, est assuré par un
régulateur, placé à la sortie de chacun d’eux, qui agit soit en régulateur de débit, soit en régulateur
de niveau, avec une équirépartition préliminaire. Cet organe crée une perte de charge auxiliaire qui
est importante lorsque le filtre est propre et s’annule quand le filtre est totalement colmaté ; le
régulateur compense ainsi le colmatage du lit filtrant.

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En comparaison avec les filtres à encrassement, les filtres à compensation de colmatage présentent
l’avantage de la stabilité de la qualité de l’eau traitée et de la fiabilité de l’exploitation, même en cas
de débit rapidement variable.

5) – 2 – 1– Régulation des filtres

Deux types de régulation sont en général utilisés : la régulation avec mesure du débit et la
régulation avec maintien d’un niveau constant.

– Régulation avec mesure de débit

Chaque filtre est équipé d’un débitmètre et d’un organe de réglage de débit (vanne papillon, vanne à
diaphragme, siphon) disposés sur la sortie d’eau filtrée. Un régulateur reçoit le signal du débitmètre,
et agit sur l’organe de réglage pour ajuster le débit à une valeur de consigne.
Les écarts inéluctables entre la somme des débits de consigne des filtres et le débit global imposé à
la batterie se traduiraient par des variations de niveau du plan d’eau sur les filtres. Une régulation
supplémentaire ajuste donc ce niveau en modifiant les consignes individuelles de débit en fonction
d’une mesure de niveau prise en amont de la batterie (si le débit imposé est le débit entrant),
complétée d’une mesure de niveau en aval (si le débit imposé est le débit sortant).
Dans les deux cas, la variation du plan d’eau dans la goulotte et les filtres peut atteindre 30 cm.

– Régulation avec maintien d’un niveau constant


Pour obtenir de chaque filtre un débit constant, on peut aussi passer par l’intermédiaire d’un niveau
constant. Dans ce cas, on commence par effectuer une équirépartition du débit total entre les filtres,
dont l’organe de sortie est asservi à la cote du niveau constant amont, ou éventuellement aval, pris
comme référence.
En régulation amont (figure 5) le débit entrant dans la station est d’abord équiréparti à l’entrée de
chaque filtre qui reçoit ainsi un débit égal au débit entrant divisé par le nombre de filtres.

Figure 5 : Equirépartition et régulation des filtres AQUAZUR par l’amont

1 – Goulotte d’eau décantée 2 – Orifice calibré 3 – Clapet d’entrée d’eau à filtrer 4 – Indicateur de colmatage
5 – Siphon concentrique 6 – Vasque de restitution d’eau filtrée 7 – Boite de partialisation 8 – Déversoir de sortie d’eau
filtrée

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Chaque filtre est équipé d’un organe régulateur détectant le niveau amont, qu’il maintient constant
en agissant sur l’organe de réglage du débit de sortie. Grâce à ce maintien, le débit de sortie est égal
au débit entrant et le colmatage est compensé.
Dans ce mode de régulation à niveau constant, l’équirépartition du débit est assurée de façon simple
et fiable par des dispositifs statiques (diaphragmes, déversoirs). Elle évite les écarts qui peuvent se
produire entre débit total filtré et débit entrant comme cela se produit dans les régulations utilisant
la mesure du débit. Ces raisons nous font préférer ce type de régulation. De plus, lorsque l’on arrête
un filtre, le débit total entrant est automatiquement réparti sur les filtres restant en service.

5) – 2 – 2– Régulateurs de filtres

– Contrôle de niveau par siphon


Le siphon concentrique Degremont et sa boîte de partialisation (figure 6) permettent de réaliser une
régulation de niveau, dont la boîte de partialisation est l’organe de détection et de commande, et le
siphon l’organe de régulation.

Figure 6 : Régulation par siphon partialisé

Figure 7 : Principe d’un siphon partialisé

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Le siphon est constitué de deux tubes concentriques, l’écoulement s’effectuant de la branche


intérieure vers la branche extérieure.
Si l’on introduit de l’air à sa partie supérieure, cet air est entraîné par l’eau dans la branche aval où
la densité du mélange air-eau s’abaisse, diminuant ainsi le vide au col. Sans air de partialisation, le
vide au col est égal, à la perte de charge près dans la branche aval, à la hauteur « H » de chute entre
le plan d’eau sur le filtre et le plan d’eau dans la vasque aval de restitution. Avec la partialisation
par de l’air, ce vide est réduit à la hauteur « h1 », égale au produit de « H » par la densité du
mélange eau-air. La différence H – h1 = h2 représente la perte de charge ainsi créée par l’apport d’air
(figure 7).
Si h1 représente la perte de charge, filtre propre, due au passage du débit à filtrer à travers le lit
filtrant, le plancher et la tuyauterie d’évacuation d’eau filtrée jusqu’au col du siphon, h2 représente
la hauteur de colmatage disponible pour le lit filtrant.
Il suffit donc d’introduire, filtre propre, une quantité d’air suffisante pour créer une perte de charge
h2 et, au fur et à mesure que le lit filtrant va s’encrasser, de réduire ce débit d’air jusqu’à l’annuler
pour faire accroître h1 jusqu’à H.

– Régulation par vanne

L’organe réglé est une vanne à manœuvre hydraulique ou pneumatique installé sur la tuyauterie de
sortie d’eau filtrée. Le principe de fonctionnement de cette vanne est de type électronique.

Figure 8 : Schéma de régulation électronique d’un filtre

– Régulateur programmé

L’organe réglé est le même que dans le cas précédent. Le développement des microprocesseurs a
permis de mettre au point un régulateur programmé qui, au-delà de la simple régulation du débit du
filtre, il assure une véritable gestion de l’exploitation du filtre, qui peut même être étendue à celle
de la batterie. Chaque filtre de la batterie filtrante est ainsi muni de son automate programmable.
Ces automates sont reliés par un réseau de communication qui véhicule les informations du procédé
et maintient la sûreté de fonctionnement de l’ensemble.

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