Les Ponts Suspendus en France +ENPC (Déc 1989)
Les Ponts Suspendus en France +ENPC (Déc 1989)
Les Ponts Suspendus en France +ENPC (Déc 1989)
en France
Décembre 1989
Ce document a été élaboré rr l ' irtiriatire de Madame Brat-het (L("PC) et de Monsieur Leli-anc (,ST"l'RA).
MM . Andre, Rot (L('PC), Booty (CI'I"E de Lvon), Brevet (LCPC), Bri ,Qnon (SE7RA), Carriere (Entrelzrise
Rarulin-ChateauneuO, Chatelain (L.CPC), Deneurille (SL7RA), Desmerv (Entreprise A1-m41in), Grua-melon
(LCPC), LaJizertte (Laboratoire de Bordeatr,c), Lec-roy (CETE de Lvon), While (SEMA), Raoul (S17RA),
Robert (L('PC), Rrche ( .SE1'RA).
Le secrétariat de troupe a été assuré par M . Rot (LCPC), et la rédaction finale du document par
MM . Brignorr (SKI RA) et Gout-melon (L(7PC) .
SOMMAIRE
CHAPITRE I - INTRODUCTION 5
PREMIÈRE PARTIE
Introduction
1. 25
2. Aciers utilisés - Mode d'élaboration des fils 25
3. Les câbles 26
4. Dispositions géométriques des câbles 29
5. Les suspentes 30
6. Ancrages et organes d'attache des câbles et suspentes 31
7. Réglage d'une suspension 40
8. Changement de suspension 45
Introduction
1. 55
2. Les fondations, piles et culées 55
3. Les pylônes 56
4. Les massifs et chambres d'ancrage 57
Introduction
1. 73
2. Rôle des appareils d'appui 74
3. Différents types d'appareils d'appui 74
4. Disposition d'ensemble des appareils d'appui 76
5. Désordres présentés par les appareils d'appui 79
6. Conclusion 79
1. Introduction 81
2. Examen de la protection des câbles et accessoires 81
3. Réparation de la protection des parties courantes
(câbles en fils clairs) 83
4. Protection des zones de câbles sous colliers 86
5. Protection des suspentes 87
6. Protection des culots d'ancrage 87
7. Protection des câbles en fils galvanisés 88
3
DEUXIÈME PARTIE
1. Introduction 91
2. Méthodologie de visite et d'inspection 91
3. Opérations tendant à apprécier le comportement mécanique
de l'ouvrage 91
4. Opérations de détection des dommages dus à la corrosion 93
5. Autres opérations de surveillance et d'entretien 95
6. Moyens exceptionnels de surveillance 95
7. Vérifications particulières 96
8. Moyens d'accès 96
TROISIÈME PARTIE
ANNEXES
1. Documentation bibliographique 99
2. Liste des textes réglementaires concernant la surveillance
et l'entretien des ponts suspendus (anciens et nouveaux) 99
3. Liste des ponts suspendus français, arrêtée au 1 er juillet 1987 100
4. Notices techniques sur les moyens de contrôle et de surveillance
des câbles 106
5. Notice sur les méthodes d'évaluation de l'agressivité de
l'environnement dans un site donné 112
6. Systèmes de protection anticorrosion sélectionnés après essais
en laboratoire 112
4
CHAPITRE I
INTRODUCTION
Après, les progrès des diverses techniques telles que fondations en rivière,
ossatures métalliques, et plus récemment l'essor du béton précontraint, ont vu la
construction des ponts suspendus tomber en désuétude en France ; les derniers
exemples que l'on connaisse sont les ponts de Tancarville et de Bordeaux, de
portées centrales respectives de 608 et 394 mètres.
5
Ensuite, et corollairement, parce qu'une politique d'entretien implique que
l'on connaisse bien le fonctionnement des ouvrages à entretenir : disons tout de
suite que cela n'est pas le cas, à l'heure actuelle, pour les ponts suspendus.
Les chapitres qui vont suivre ont donc l'ambition de servir de guide à tous
ceux qui ont, dans leurs attributions, la gestion d'un ou plusieurs ouvrages
suspendus.
Sans être e :Khaustif (on ne le pourrait guère, tant les divers constructeurs ont
fait preuve d'imagination) ce Bulletin technique s'efforce donc d'être une sorte
de "Précis d'anatomie critique des ponts suspendus", permettant aux maîtres
d'oeuvre d'aborder d'un pied un peu plus sûr les aspects méconnus de leurs
ouvrages.
Dans cet esprit, le Bulletin technique est articulé en trois grandes parties :
6
gestion courante des ouvrages, mais qui doivent servir de références ou de
critères d'appréciation.
7
Page laissée blanche intentionnellement
PREMIÈRE PARTIE
CHAPITRE II
GÉNÉRALITÉS ET CALCUL
(fig . I1-1) :
()
Lorsque les brèches à franchir étaient importantes, de Bordeaux . L'ouvrage comporte trois travées
sur la Loire par exemple, Dn a construit des ponts suspendues, les travées de rives étant soit indépen-
suspendus à travées multiples (fig . II-4) où ces dantes, soit solidaires de la travée centrale . Dans les
déplacements posent un problème particulier . En ponts français de ce type, les pylônes sont encastrés
effet, si les câbles paraboliques reposent sur les à leur base et les câbles sont reliés à la tète des
pylônes par l'intermédiaire de chariots mobiles pylônes, les déplacements dus aux variations de ten-
indépendants, une charge appliquée sur une travée sion dans les câbles étant possibles grâce à la
provoque une descente ce cette travée et une flexibilité des pylônes.
montée des travées adjacentes, ainsi qu ' un impor-
tant déplacement des chariots . Pour limiter ce
phénomène, ces derniers seront reliés entre eux par 11—2 — CALCUL DES PONTS SUSPENDUS
des câbles de tète.
IO
RAPPORT
A MONSI EUR BECQUEY,
CONSEILLER D'ÉTAT,
DIRECTEUR CF:NERA1. DES PONTS ET CHAUSSÉES ET DES MINES,
MÉMOIRE
SUR LES PONTS SUSPENDUS;
PAR M . NAV(ER,
A PARIS,
DI L' IMPRI :MMERIE ROYALE.
1823 .
Seul est considéré ici le calcul des ouvrages sous b) Les méthodes de calcul "manuelles" au
l'action des charges verticales . Il conviendra de deuxième ordre basées sur les formules de résis-
s'assurer par ailleurs que le tablier transmet cor- tance des matériaux : une méthode complète est ex-
rectement aux appareils d'appuis les efforts horizon- posée dans le cours de Courbon, où la plupart des
taux dus au vent. types de ponts suspendus ont été étudiés . Les cal-
culs sont facilités par l'emploi d'abaques ou de mini
Il existe actuellement deux méthodes principales de
programmes . Pour les cas les plus courants, ils ont
calcul.
été entièrement programmés dans différents CETE,
a) Les méthodes de calcul informatique basées sur au SETRA, et par certaines entreprises . Cette
des programmes de barres . Ces programmes, utilisés méthode est basée sur les hypothèses simplificatrices
couramment par ailleurs pour le calcul des struc- suivantes :
tures, sont généralement au premier ordre . Dans le
— les suspentes sont inextensibles et infiniment rap-
cas des ponts suspendus qui sont des structures
prochées ;
déformables et où les câbles sont tendus en l'ab-
sence des surcharges par le poids propre du tablier, — les câbles n'exercent aucune réaction horizontale
les programmes au premier ordre donnent des résul- sur les pylônes (pylônes articulés ou flexibles, ou
tats sensiblement inexacts . selles mobiles) ;
11
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>rQIfGU ( ll~St-J ,//., C1i'tLWVC , ~k•'sCa4< - (UJraf, f_
– les déformations dues à l'effort tranchant sont – le bon état des chariots des selles, lorsque celles-
négligées ; ci sont mobiles (frottements faibles).
12
- une courbe C dans le cas du calcul au deuxième
ordre ; le principe de superposition des effets n ' est
plus alors applicable.
600
~ ltml
567 .53 tm
Li
21,25 m
Surcharge p = 4,72 t/ml
A noter la très bonne concordance des valeurs ob-
tenues à partir du programme SP2D GD, d'une
part, et par la méthode de Courbon d'autre part.
13
122,5m
-
2 3 4 5 6 7 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19
- ~--
-0 , 228
0 .245
- -r 0 .283
L ---1-
I
-0 . 5 A : 4,72 t/ ml
i 1-- - 0984
1__ _ 1 L1 .07
`- - I
1 1,37 Nota Dans e cas de la surcharge
L-1 418 -
centrée . les réactions d'appuis
-1 ,5 20m sont négatives .
. x+
A 0 4 , 72 t/ml
ml!
Fig . 1 -10a- Charge répartie supportée par les suspentes sous surcharge B.
122,5m
8 9 12 1 14 It. 16 17 18 19 20
-- 4- - }_—
~
1
-0,313 r
1-0 .338
0,388
p - :(
L-4 ~
i> = 4,366 t'ml
,
,
t
À ,1,786t/ml
-1_ 1 .067
~1 .b~
1,166 ~ 1 ~ f
~
~ ~s = 2,337 t/ml 1 —_, i
.. .
1- , —~
'
--
I
`_..__ 1 ~~ , 1
I-
1461- -~ -,1468 L I
-- r . .. /fr. .. -1 ,382
151 151 1—9 . . .111 i—J
L - -i . . ..
-149 ; I , ~ I 1 144._
1,558 y L -1,554 -1
I
- - r - J
_ J I — J
`—_I -- —J
0 .41 -1•87 -1,854
I I •+ I - 1 --µ-~1
( 1 A s = 2,944 t /mI
Fig . -10h- Charge repartie supparree par les suspentes sous surcharge A(1).
14
Cas de charge étudiée Courbes de moments fléchissants.
51 .25 51,25
2655
r
2500 Surcharge p _ 4,72 rnl
2000_
1734 ,6
1500 Diminution des moments
n
dans la travée du fait
de la suspension
1000 _
'Fig . II - i l al
122,5m
'Fig . 11 -1 l hl
Le rôle porteur principal étant assuré par la suspen- de son rôle favorable dans le comportement de la
sion, on estime souvent qu'il est admissible de ne structure.
pas exiger des poutres de rigidité la même réserve
Les poutres de rigidité constituent un point faible de
de sécurité que celle qui est demandée aux poutres
beaucoup d'ouvrages anciens, qui ont fait en
principales d'un ouvrage non suspendu . Certains in-
conséquence l'objet d'une limitation de la charge
cidents survenus sur des ponts suspendus ont effec-
roulante : il est alors prudent d'apprécier dans
tivement montré que la défaillance des poutres de
quelle mesure le schéma "direct" permettrait de
rigidité, sous l'effet d'une surcharge accidentelle,
faire face, si besoin était, à un dépassement oc-
pouvait ne pas entraîner la ruine totale de l'ou-
casionnel de la charge autorisée (cf . § II-2 .4b).
vrage : il importe cependant de noter que le schéma
de fonctionnement "direct" qui s'instaure alors :
11—2 .1 .5 — Réglementation
"charge — longerons — pièces de pont — suspentes"
suppose que ces pièces, les suspentes notamment, Au XIXe siècle ont été élaborés des règlements
présentent le surcroît de résistance nécessaire : on spécifiques aux ponts suspendus (voir notamment
ne peut à la fois sous-estimer l'importance des les modèles de cahier des charges du 23 août 1852
poutres de rigidité et tenir intégralement compte et du 7 mai 1870) . Ces documents permettent de
15
mieux comprendre la conception des ouvrages an- Dans la suite du texte, la notation q désigne la
ciens et sont encore utiles aujourd'hui. charge d'exploitation par mètre linéaire de tablier.
Lorsque le pont est ouvert librement à la circulation
Depuis lors, la technique des ponts suspendus a des véhicules respectant les normes du code de la
évolué et la réglementation n'a que très imparfaite- route et aux convois exceptionnels de première et
ment suivi : seules quelques prescriptions succinctes deuxième catégories, q est la charge du type A
relatives aux câbles et aux suspentes peuvent être donnée par le titre Il du fascicule 61 du CCTG mul-
trouvées dans certains textes concernant les ponts tipliée par le coefficient 1,2 . Dans le cas contraire,
métalliques dans leur ensemble. des valeurs appropriées de q sont à définir en fonc-
Aussi est-ce : tion des limitations de charges imposées sur l'ou-
vrage.
- en tirant parti des errements du passé, qui ressor-
tent des notes de calcul des ponts réalisés,
II-2 .2 - Calcul des câbles
- en tenant compte des acquis de l'expérience, que
concrétisent les incidents sur ouvrages, 11-2 .2 .1 - Calcul des efforts
- en s'appuyant sur nos connaissances actuelles,
Le cas de charge le plus défavorable est obtenu en
que traduisent nos règlements de construction
chargeant tout l'ouvrage.
métallique,
Soit :
qu'ont été choisis les moces et formules de vérifica-
tion qui sont proposés dans le présent chapitre. g, charge permanente par mètre linéaire,
q, charge d'exploitation par mètre linéaire.
Comme cela a toujours été l'usage, la vérification de
la suspension est envisagée en état limite de service. On obtient une très bonne approximation en
Cette manière de procéder ne soulève pas de ques- écrivant
tion de principe, dans la mesure où les sollicitations
z
croissent pratiquement comme les actions (très H = (g + q) 8i (1)
légèrement moins vite - cf . § II-2 .1).
Pour les poutres de rigidité, il est proposé de se H, poussée = composante horizontale de la tension
référer aux règles établies pour l'état limite ultime dans le câble,
par l'actuel règlement de ponts métalliques (titre V f, flèche initiale du câble.
du fascicule 61 du CCTG'), dans les conditions la tension maximale dans le câble vaut :
précisées au § I1-5 .2 : il conviendra alors de multi-
plier par le facteur 4/3 les sollicitations calculées en T= H (fig . II-12).
cos()
état limite de service . Dars ce cas aussi, les sollicita-
tions croissent un peu moins vite que les actions et
ce procédé de calcul place du côté de la sécurité.
En revanche, il suppose que les sollicitations dans la
poutre de rigidité demeu-ent nulles sous la charge
permanente : si celle-ci venait à être modifiée, pour
une cause ou une autre, un réglage en conséquence
de la suspension serait nécessaire.
16
compte une variation de la température correspon-
dant à un raccourcissement relatif des câbles
de 3 . 10 -4 .
Il-2 .2 .2 - Vérification
R=
~ F, ; n i cos a; La méthode de Courbon permet de calculer la den-
sité i de charge qu'elle supporte (fig . II-10) . Par
où différence avec la charge appliquée q on obtient la
densité de charge supportée par les suspentes sous
ni = nombre de fils de la couche i, l'action des charges d'exploitation : q- (T) . Soit d
a; = angle de toronnage des fils de la couche i, l'espacement des suspentes, l'effort total dans une
F, ; = résistance des fils de la couche i.
suspente vaut :
Dans le cas de câbles anciens, ces valeurs doivent
être appréciées avec circonspection, en recherchant
le maximum d'informations : d(g +q -o--f)
- valeurs figurant dans le projet d'exécution, La contrainte correspondante doit rester inférieure
- mesures effectuées lors de la construction, à a, / 5 pour tenir compte du fait que des
suspentes peuvent être déréglées (a, = contrainte de
- essais effectués spécialement dans ce but, par rupture de la suspente en rond ou en câble).
exemple sur des fils rompus,
Les suspentes étant toujours tendues, quels que
- informations disponibles sur des câbles de type et
soient la suspente et le point d'application de la
d'âge voisins.
charge, il est loisible de mener la vérification en
considérant la travée chargée sur toute sa longueur,
II-2 .3 - Câbles obliques de rigidité (haubans) et en adoptant comme valeur de calcul de la trac-
tion dans les suspentes une valeur unique égale à la
Les câbles obliques permettent d'augmenter la valeur maximale obtenue pour ce cas de charge
rigidité de l'ouvrage lorsque le tablier ne comporte (suspente centrale) . Un bon ordre de grandeur de
pas de véritables poutres de rigidité, en diminuant la cette valeur est obtenu en divisant par le nombre
partie suspendue aux câbles paraboliques . Les ef- total des suspentes la somme de la charge per-
forts de traction développés entre les deux nappes manente du tablier et de la charge d'exploitation.
de haubans peuvent être repris par des câbles
horizontaux situés au niveau de la poutre de rigidité. b) Si la liaison entre la suspente et la poutre de
rigidité peut présenter un certain jeu (cas qui peut
En première analyse (fig . II-13) :
se produire, par exemple, lorsque la suspente est
- la partie centrale est traitée comme une travée attachée à une pièce de pont qui est simplement
suspendue de longueur 1 de flèche f ; boulonnée sur la poutre de rigidité) ou si la poutre
17
de rigidité est très défo-mable (ou risque de l'être — la température ; la dilatation linéaire relative cor-
en cas de surcharge accidentelle (§ II-2 .1 .4), on respondant à la variation de la température par rap
suppose la présence d'articulations dans la poutre port à la température de réglage pourra être prise
de rigidité au droit de chaque suspente (travée iso- égale à ± 3 . 10 -4
statique entre deux suspentes voisines) . La con-
trainte calculée à partir de la charge permanente et Il est rappelé que le réglage de la suspension est sup
de la charge d'exploitation du type B multipliée par posé conduire à des sollicitations nulles sous l'action
le facteur 1,2 est comparée à a, / 3. de la seule charge permanente (cf . § I1—2 .1 .1).
Les sollicitations sont c6 Iculées à partir d'une com- a) en première analyse, on peut se placer en
binaison d'actions faisant intervenir sécurité avec les valeurs suivantes :
— la charge permanente
— E = 20 000 kg! mm 2 (dans certaines notes de cal-
— les charges d'exploitation ; ces charges seront culs d'ouvrages, le module est pris égal à des valeurs
supposées appliquées directement aux poutres de inférieures dans le cas de poutres triangulées pour
rigidité, sans qu'il soit nécessaire de tenir compte de tenir compte du fait que les déformations d'effort
leur répartition par l'intermédiaire des pièces de tranchant sont négligées (cf . § II—2 .1 .1h)) ;
pont ;
- 1 = inertie complète moyenne de la poutre
(compte tenu éventuellement de la dalle et des lon-
(5) gerons).
1371 , 3
~5)
1)11 _
Moment maximal (tmf
12 7 6 . 01 Les cas de charge à envisager sont approximative-
ment ceux donnés dans la figure II-15.
R
Courbe moments maximaux b) Dans le cas d'utilisation d'un programme infor-
(5)
000 _ Longueur chargée 49m matique, il est possible de calculer les sollicitations
948 .6
( 41)
E dans chaque section, en considérant un grand
ut'
D nombre de cas de charge (fig . 11-16 et 11-17).
(41 Courbe moments maximaux
m
608,8 wv 'Longueur chargée 20m 1
m (3)
I
\ (3)
508,2
(3)
11—2 .5 .2 — Vérifications
(2) 4 ' ,07 I 523,1
500 — (2) 453 .3 S _L Les vérifications de résistance et de stabilité des
374 .8
poutres de rigidité sont effectuées avec le règlement
actuel de calcul des ponts métalliques (fasc . 61 titre
V) ; comme il s'agit de vérifications à l'état limite
ultime, les contraintes sont calculées à partir des
00 _ sollicitations définies au § I1—2 .5 .1 multipliées par le
,- facteur 4/3.
0
0,01 0,03 0,06 0 , 09 0 .11
4
Ima . (r,1 ) Comme on l'a vu au paragraphe 11—1 .4, et avec les
Nota : (3) Indique que le moment est
maximal dans la sectia 3 réserves qui ont été exprimées, un certain dépasse-
ment des sollicitations qui satisferaient strictement
au règlement peut être envisagé.
g = 2,96 t/ml
p = 4 , 72 1/ml
20m A titre d'exemple, précisons que pour les poutres de
rigidité des grands ponts suspendus calculés au Ser-
~ 1-
vice Central d'Études Techniques après la dernière
4 3m
guerre, les contraintes admissibles étaient relevées
122,5m
d ' environ 15 % par rapport à la valeur réglemen-
Fig . II -14- Pont de Rémoul .ne (Gard) . Courbe de variation taire applicable aux poutres principales des ouvrages
du moment maximal en fonction dc l'inertie . non suspendus (15kg/mm 2 au lieu de 13).
18
Pont de Rémoulins (Gard).
M tml
Chargement A111 de —~ 0 a 42,875m
0 à 36,75m
—F 600- \,\ r
- i\ ~`
II ~~ \
500 _ \ 1
0,41 \
/' 448 .9 tm '
200-
/
,00 ._1
/
/
1
0,31
1 Fig . II-161
Moment fléchissant maximal à mi-portée
~ M Itml 673,06
Chargement B /`
L
//
i \
/ /
\/ \/
500
Î^ \ \ 1 \\
0 .31
\ 6 \
\
400- \
\
Effort tranchant positif maximal \\ \ \
\'\~\~
\\,\\
300 2 \\\\
\ \' \
200
117 \
u, l
0,71 T,: n
N
Effort tranchant négatif maximal en valeur absolue Longueur lm)
472 t/mI entre 0 et 20m
2 1.72 t/ml 6,125 et 26,125m
Fig . II-151 3 4,72 t/ml 12 .25 et 32,25m
4 4,72 t/ml 18 .375 et 38 .375m
5 472 t/ml 34,5 et 44,5m
6 1.72 t/ml 30,625 et 50,625m
Les sections ne peuvent être considérées comme
Fig . II-171
mixtes que dans le cas d'une bonne connexion de la
dalle aux poutres principales.
b
Il convient de prêter une attention particulière à la
stabilité des membrures comprimées . L'élancement
b/t souvent important des tôles qui les constituent 1_.
rend ces dernières sensibles au voilement local et la
vérification de non-déversement de la poutre doit
en tenir compte, en considérant par exemple une
largeur b' réduite (< b) . Par ailleurs, la valeur du b = distance entre le bord libre
de la tôle et l'àme . ou la
rappel élastique exercé par les cadres ouverts
première ligne de rivets si
constitués par les pièces de pont et les montants de ces derniers sont en bon état.
19
Dalle
Longeron
i Fig . II-19
Longeron Du un)
a) Pièces de pont
b) Longerons
20
Le calcul des sollicitations peut être fait par la Par ailleurs, les résultats obtenus ne peuvent être
méthode exposée en a). extrapolés sans précaution à des charges supérieures
aux charges d'essai : le fonctionnement en structure
Il—2 .6 .3 — Vérifications mixte, par exemple, d'une pièce de pont et de la
dalle de couverture, solidarisées par adhérence et
Les vérifications sont effectuées à l'état limite ultime par la butée que constituent les têtes de rivets, est
avec le règlement actuel de calcul des ponts métal-
souvent observé, mais du fait du caractère fortuit et
liques (fascicule 61, titre V du CCTG).
incertain de la connexion, ne peut être pris en
Dans le cas où le calcul conduit à des contraintes compte en dehors des conditions de l'expérience.
voisines de la limite d'élasticité qu'il parait raison-
Il convient de noter, enfin, que les résultats des
nable d'admettre pour le métal constitutif des expérimentations déjà effectuées sur certains ou-
pièces, il peut être intéressant de chercher à déter-
vrages constituent d'intéressants précédents, suscep-
miner expérimentalement les contraintes qui se
tibles de donner d'utiles indications sur le com-
développent dans les pièces de pont et les longerons
portement des structures analogues que l'on aurait à
sous l'action des charges d'exploitation, en
examiner.
mesurant leurs déformations au moyen de jauges
extensométriques.
11—2 .7 — Pylônes
En effet, le calcul est entaché de nombreuses ap-
proximations, notamment : Les vérifications concernant la stabilité et la résis-
tance des pylônes dépendent :
—la continuité des longerons est plus ou moins ef-
fective ; —de la nature du matériau constitutif : maçonnerie,
béton armé, métal ;
—les réductions éventuelles de section dues à la
corrosion sont difficilement appréciables et très — du mode de fonctionnement des pylônes dans la
irrégulières ; structure : pylônes encastrés rigides, encastrés
flexibles, articulés (cf . chapitre IV—3).
—la dalle en béton armé de la couverture joue dans
une certaine mesure un rôle de répartition lon- Les actions à prendre en compte dans les cas
gitudinale des charges qui soulage d'autant les lon- courants sont indiquées ci-dessous.
gerons, mais qu'il est difficile d'appréhender par le
calcul ; II—2 .7 .1 — Pylônes encastrés rigides (fig . 11-22)
— le coefficient de majoration dynamique à prendre
a) Le poids propre du pylône.
en compte est particulièrement mal connu lorsqu'il
s'agit d'ouvrages anciens. b) La composante verticale N des tensions des
câbles aboutissant à la tête du pylône ; N est ex-
Cependant, la détermination expérimentale des centré du déplacement de la selle mobile dû aux
contraintes est une opération relativement coûteuse,
charges d'exploitation et à la température . On
qui demande beaucoup de soins et présente cer-
tiendra compte en plus, le cas échéant, d'un défaut
taines sujétions . Il est indispensable que les informa-
de centrage initial "e".
tions données par les tests réalisés sur un nombre
aussi limité que possible d'éléments soient ex-
ploitables au bénéfice de l'ensemble de l'ouvrage et,
pour cela, une interprétation correcte des essais doit
permettre de préciser chacun des paramètres néces-
saires au calcul, paramètres qui, on vient de le voir,
sont assez nombreux et dont les effets se super-
posent ; aussi conçoit-on que le choix des pièces et
des sections de ces pièces à "instrumenter"
demande au préalable une étude approfondie . Il est
également très souhaitable de s'appuyer sur les
expériences passées, dans un domaine où, de plus,
les hypothèses classiques de la résistance des
matériaux risquent de ne pas toujours être vérifiées
(par exemple, déformations non linéaires dans une
Fig . II-22 1
section proche d'un assemblage) . 1
21
c) Une force horizontale longitudinale en tête de c) Le déplacement horizontal longitudinal e de la
pylône correspondant au frottement de la selle mo- tête du pylône . En première analyse, e peut être
bile = f .N. calculé comme si le pylône était infiniment flexible
(un calcul plus précis de e faisant intervenir la
La valeur du coefficient de frottement f peut être rigidité des câbles et du pylône peut être fait) . Par
appréciée en observant, pour des convois routiers ailleurs, il peut être tenu compte, le cas échéant,
d'importances diverses, le fonctionnement de l'en- d'un défaut de rectitude du pylône sous charge per-
semble selle-pylône : manente.
— valeur du déplacement absolu de la selle ;
Pour le calcul de stabilité (plan de flambement :
— valeur du déplacement relatif de la selle par rap- plan des fermes) le pylône est considéré comme ar-
port à la tête du pylône ticulé en tète.
— déformation du pylône
11—2 .7 .3 — Pylônes articulés (fig . 11-24)
Lorsque le coefficient de frottement est élevé
(blocage des chariots) on doit calculer le pylône Ces pylônes sont soumis principalement à une force
comme s'il était encastré flexible (il conviendra centrée (composante verticale de la tension des
alors bien souvent de changer les rouleaux et de câbles aboutissant à la selle).
s'assurer que les pylcnes n'ont pas souffert
Ils sont vérifiés au flambement en les considérant
(cf . § IV—3 .1).
comme biarticulés.
d) Le vent.
1I—2 .7 .4 — Remarques
Il—2 .7 .2 — Pylônes encastrés flexibles (fig . 11-23)
a) Dans le cas où le niveau du tablier se situe entre
a) Le poids propre du pylône. le sommet et la base du pylône, il convient de tenir
compte des efforts qu'il introduit dans les vérifica-
b) La composante verticale N des tensions des tions précédentes (fig . II-25).
câbles aboutissant à la tête du pylône .
Fig . II-231
//
Fig . II-24 1
22
b) Conformément aux prescriptions
de l'article 14 .1 du titre II du fas-
cicule 61 du CCTG, les effets du
vent et des charges d'exploitation
M,
ne sont pas susceptibles de se
cumuler.
23
Pont d'ingrandes (Maine-et-Loire).
24
CHAPITRE III
SUSPENSION
25
Puis des taux de carbone plus élevés (0,75 à 0,80%) Les propriétés mécaniques obtenues sont inférieures
permirent d'atteindre des résistances aux environs de 10 à 15 % à celles qui peuvent être atteintes par
de 150 à 160 kg/ mm 2 . tréfilage d'un même fil machine . La sensibilité de
ces fils aux effets de traction déviée et d'entaille est
En 1965, cette résistance à la traction était portée à également notable.
165 - 180 kg) mm 2 pour les fils ronds ; à 155 -
170 kg/mm 2 pour les fils profilés en Z.
111-2 .3 - Les fils galvanisés
Ainsi l'amélioration des propriétés mécaniques a-t-
elle été obtenue en relevant la teneur en carbone de La galvanisation à chaud des fils ronds ou profilés
l'acier, en affinant sa structure, et en utilisant, pour les protège des phénomènes de corrosion géné-
la mise en forme finale, des écrouissages à froid par ralisée (dissolution) même si le revêtement est
laminage ou tréfilage. légèrement détérioré . Cette galvanisation par trem-
pé dans un bain de zinc fondu est généralement
Les aciers modernes sont pratiquement entièrement
postérieure à tout traitement technologique de mise
perlitiques à structure t-ès fine . Le fil machine
en forme . Elle entraîne une diminution des pro-
laminé à chaud est fabr qué par les forges, il est
priétés mécaniques du fil clair d'environ 10 %.
désoxydé puis patenté (traitement thermique) pour
C'est pourquoi, les fils tréfilés ou laminés à froid
lui donner une structure suffisamment ductile pour
sont plus écrouis lorsqu'ils doivent être galvanisés
le tréfilage . Cette opération se fait à froid et permet
que lorsqu'ils sont utilisés sans galvanisation . Hor-
d'obtenir, en plusieurs passes, le diamètre définitif
mis cette différence, les fils élémentaires pour
du fil.
câbles toronnés à fils galvanisés sont identiques à
L'amélioration des propriétés mécaniques s'est ac- ceux utilisés pour les câbles toronnés à fils clairs ;
compagnée d'une amélioration de l'homogénéité de chaque fil est galvanisé en usine . L'épaisseur de la
la structure qui confère aux fils une meilleure tenue galvanisation est telle qu'il y ait de 280 à 430 g de
à la torsion et donc des facilités de toronnage des zinc / m 2 (40 à 60 µm).
câbles . Cependant, des phénomènes de corrosion
fissurante sont apparus sur les fils à haute résis- 111-2 .4 - Spécifications
tance . On note à ce sujet que les teneurs en
éléments résiduels dans l'acier (cuivre, etc .) ont Les spécifications relatives aux fils font l'objet de la
une influence sur la tenue à la fissuration par corro- norme française NF A 47-542 "Fils destinés aux
sion sous tension. câbles pour appareils de remontées mécaniques et
structures suspendues - Spécifications".
D'autre part, l'augmenta .ion de la résistance à la
traction est obtenue partiellement par une texture et Les spécifications concernant la galvanisation sont
un allongement des grains dans le sens longitudinal ; celles de la norme française NF A 91-131 "Fils
les propriétés mécaniques dans le sens transversal se d'acier galvanisés à chaud - Spécifications du
trouvent alors réduites . Cette influence se manifeste revêtement de zinc".
essentiellement par une sensibilité à l'effet d'en-
taille, ou à l'effet de rupture par cisaillement (trac-
tion déviée) au niveau dis déviations brutales des
câbles qui peuvent se produire aux culots, aux selles
d'appuis ou aux colliers des suspentes .
26
0 ••e
%o : 6
Ir: Les fils sont livrés en bobines qui sont montées sur
ii
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liii~•
•~
une machine à toronner . Puis ils sont enroulés en
hélice, en plusieurs couches circulaires composées
de 6, 12, 18 . . . fils . Le sens de l'hélice est inversé
d'une couche à l'autre pour éviter le déroulage du
toron.
Câbles à fils parallèles (fig . III-1) Câbles toronnés clos (fig . III-4)
On a commencé en France par fabriquer des câbles Les câbles clos ont été mis en oeuvre sur quelques
sur place, en unissant un grand nombre de fils ouvrages ; ils sont constitués de couches internes de
parallèles . Ce procédé de fabrication est très long ; fils ronds et de couches externes (une ou deux) de
après la mise en place de tous les fils d'un même fils de profils spéciaux, en forme de trapèzes ou de
câble, une bobine les serre en enroulant autour Z.
d'eux à intervalles réguliers une frette, constituée
d'un fil posé sous tension . Les fils n'étaient pas
toujours d'une seule longueur et leurs extrémités
étaient ligaturées et non soudées.
27
Ces derniers s'emboîtent les uns dans les autres . La premier chargement a pour effet de resserrer les fils
surface externe du câble est cylindrique et lisse . Les constitutifs les uns contre les autres ; ce phénomène
fils ronds des couches internes ont les mêmes entraîne un allongement notablement supérieur à
caractéristiques que ceux utilisés pour les câbles non celui d'un câble en service et peut conduire à un
clos ; les fils profilés ont, par contre, une résistance module d'élasticité apparent de l'ordre de
inférieure. 140 000 MPa . Afin de procéder à cette première
mise en place des fils, les spécifications américaines
Toutefois, le câble clos c'est pas nécessairement un en la matière prescrivent une pré-tension en usine à
câble étanche, comme l'expérience l'a montré. une charge qui ne doit pas dépasser 55 % de la
charge de rupture ; cette opération provoquant, par
Câbles toronnés à fils gclvanisés
ailleurs, un allongement rémanent.
Les câbles toronnés à fils galvanisés sont actuelle-
Une seconde différence entre câbles à fils parallèles
ment les câbles les plus utilisés, en particulier en
et câbles toronnés réside dans leur comportement
France, lors du remplacement de câbles anciens.
mécanique dans le temps . En effet, un fil d'acier
soumis à une charge permanente peut être sujet au
III-3 .2 – Comparaison entre les types de câbles fluage, allongement sous charge constante . Pour les
câbles à fils parallèles, ce phénomène, d'origine
Deux facteurs peuvent être retenus pour comparer métallurgique, peut être considéré comme négli-
les divers types de câble!, (câbles à fils parallèles et geable compte tenu du taux des contraintes de
câbles toronnés, clos ou non) : service . Pour les câbles toronnés, à ce phénomène
– les caractéristiques et le comportement méca- s'ajoute un fluage général dit au serrage progressif
niques ; des fils constitutifs ; bien que moins sensible que
lors d'une première mise en tension, ce comporte-
– l'aptitude à résister à la corrosion. ment conduit néanmoins à des allongements non
négligeables au cours du temps . Des constatations
Caractéristiques et comportement mécaniques
effectuées sur ouvrage, à l'étranger, font état d'un
Une première différence apparaît au niveau du allongement par fluage de 0,018 %, en treize ans.
module d'élasticité, les câbles à fils parallèles Cela conduit, pour les ponts suspendus, à un
présentant un module d'élasticité voisin de celui des abaissement général du profil en long dont l'impor-
fils les constituant, soit E _ 200 000 MPa, tandis tance est fonction de la portée de l'ouvrage.
que le module des câbles toronnés est notablement
plus faible ; ce dernier est lié au pas de câblage des A titre d'exemple, pour un ouvrage suspendu de
100 m de portée comportant des pylônes de 10 m
fils constitutifs qui a tendance à s'allonger lors de
l'application d'une charge. de hauteur, la valeur indiquée ci-dessus conduit à
une augmentation de flèche de l'ordre de 50 mil-
Une bonne évaluation dl module d'élasticité d'un limètres.
câble toronné peut être Faite par la formule :
Aptitude à résister à la corrosion
28
la corrosion par "piqûre" . Il n'a pas été observé, de constituer sur place, fil par fil, des câbles de
jusqu'à présent, de ruptures de fils par corrosion fis- forte section, chaque fil étant ancré individuelle-
surante sous tension . Cela provient en grande part ment.
du fait que l'acier constitutif des fils élémentaires,
en raison de ses caractéristiques mécaniques peu Par ailleurs, les avantages techniques de la gal-
élevées, ne présentait pas une composition défa- vanisation sont maintenant reconnus et, excepté les
29
,
Fig . 111-6a- Câbles en faisceau.
Dans le cas de câble ., groupés en couronne, entre les câbles et à l'intérieur de ces derniers,
l'espacement entre les câbles est réalisé par un stagne très longtemps à l'intérieur du faisceau,
noyau central légèrement tronconique au niveau des endroit qui ne peut être entretenu et protégé par de
colliers d'attache des suspentes (fig . Ill-6b) . Si cet nouveaux produits anticorrosion . Il faut donc une
espacement permet, comme dans le cas des câbles très bonne protection extérieure et un masticage
en nappe, une aération et un entretien plus facile en soigné (avec un mastic adéquat) des gorges
partie courante, il faut noter cependant que le supérieures du faisceau (le masticage des gorges
noyau central a tendance â retenir l'eau et cela crée inférieures empêcherait l'eau qui serait à l'intérieur
souvent des foyers d'oxydation à ce niveau . De de ressortir) (voir chapitre VII–3 .8).
plus, pour permettre 'ancrage des câbles en
chambre d'ancrage (ou sur massif) un collier est
nécessaire pour permettre l'épanouissement des III–5 – LES SUSPENTES
câbles . Ce collier est ur lieu préférentiel pour la
corrosion, de même que les selles d'infléchissement
Les suspentes, organes de liaison entre les câbles et
quelquefois rendues nécessaires par le tracé du fais-
le tablier, peuvent être constituées soit de torons,
ceau, et nécessite une protection particulièrement
soit de barres en acier ou en fer forgé.
soignée (voir chapitre VII–4).
Les faisceaux présentent de nombreux in- III-5 .1 – Les suspentes en fer forgé
convénients du point de vue de la corrosion ; outre
la localisation au niveau de la selle d'épanouisse- Les suspentes en fer forgé sont les plus anciennes.
ment comme dans le cas des câbles groupés en Elles sont en une seule pièce et comportent, d'une
couronne, la corrosion se développe aussi à façon générale, des boucles à chaque extrémité
l'intérieur du faisceau. dans lesquelles viennent s'accrocher des étriers.
En effet, les câbles élémentaires intérieurs au fais- Du fait même de la nature du matériau et des
ceau et les parties de câbles intérieures ne sont pas systèmes d'attache, elles sont peu sensibles à la cor-
aérés . Ainsi l'eau qui s'infiltre dans les gorges rosion .
30
III—5 .2 — Les suspentes toronnées important que la partie courante de la barre, le
poids d'acier mis en oeuvre est inférieur ;
Les suspentes toronnées sont, comme les câbles,
composées de fils tréfilés, mais le diamètre de ces —d'autre part, l'acier E 36 .3 présente des
derniers est plus faible. caractéristiques de résilience meilleures que l'acier
XC-38, ce qui réduit les risques de fissuration à
De même que les câbles, elles peuvent être soumises fond de filet.
aux effets de la corrosion due à la circulation d'eau
à l'intérieur des torons . Les suspentes peuvent se Sous réserve que les conditions d'articulation des
présenter sous deux formes : attaches citées plus haut soient respectées, il ap-
parait que ce type de suspente présente les meil-
—suspentes à brin unique, munies d'un culot à leures garanties.
chaque extrémité ; l'eau peut s'infiltrer, soit par le
culot supérieur, soit le long de la suspente et stagner
au niveau du culot inférieur qui constitue alors un
III—6 — ANCRAGES ET ORGANES
foyer préférentiel de corrosion ;
D'ATTACHE DES CÂBLES ET SUSPENTES
—suspentes à deux brins, il s'agit en général d'un
toron unique passant au-dessus d'un collier fixé sur
les câbles de suspension ; l'ancrage est assuré en III—6 .1 — Les culots
partie basse, à l'aide de deux culots . Dans ce cas, le
Les câbles élémentaires sont fixés à leurs points
faible rayon de courbure, au passage au-dessus des
d'attache par des pièces appelées "culots".
câbles, donne lieu à un écrasement de la suspente et
à un écartement des fils des couches périphériques, Ceux-ci sont des pièces massives en fonte pour les
favorisant les entrées d'eau . Comme précédem- anciens culots ou en acier moulé pour les culots plus
ment, l'eau circule à l'intérieur de la suspente et récents . Ils comportent deux, trois ou quatre trous
stagne en partie basse, au niveau des culots, (selon le diamètre du câble élémentaire) pour le
entraînant des risques de corrosion. passage des tirants de fixation, et un trou central
pour le passage du câble.
111—5 .3 — Les suspentes en barre d'acier
a) Culottage des câbles (fig . III-7)
Les suspentes en barre d'acier sont réalisées le plus
Le culottage des câbles se fait en plusieurs opéra-
généralement en acier mi-dur du type XC-38, par
tions :
exemple . Elles sont utilisées à l'état brut de
laminage ou, de préférence, après un traitement de — pose des ligatures dont une se trouvera en un
normalisation ; elles comportent, à chaque point situé sous le bas du culot ;
extrémité, un filetage permettant l'accrochage sur
— préparation du câble en "chignon" (ou per-
les organes d'attache, disposition préférable à une
ruque) . Cette opération consiste à détoronner la
liaison par soudage qui ne permet pas de réglage et
partie du câble située au-dessus de la dernière liga-
requiert des techniques d'exécution particulières.
ture, à mettre les fils en gerbe régulière et à retour-
A la différence des suspentes toronnées, ce sont des ner l'extrémité de chaque fil vers l'intérieur du chi-
suspentes rigides qui ne peuvent encaisser, prin- gnon ;
cipalement pour les suspentes courtes, les moments — enfoncement du chignon dans son logement par
de flexion dus aux mouvemens relatifs du tablier et traction au vérin ;
de la suspension . Il convient donc que les organes
— chauffage du culot pour éviter le refroidissement
d'attache, en parties haute et basse, soient con-
trop rapide du métal fusible, et remplissage de la
venablement articulés, faute de quoi on assiste à des
cavité par le métal fusible.
concentrations de contraintes en fond de filetage,
dues aux efforts parasites et pouvant entraîner des Ce métal fusible était :
fissurations, voire même des ruptures.
— soit un alliage binaire composé de 90 % de zinc
Des applications ont, par ailleurs, été effectuées de haute teneur, et de 10 % d'antimoine, coulé à
avec des barres en acier E 36 .3 comportant des une température de 500-550 °C (point de fusion
extrémités refoulées et filetées . Cette solution 450 °C) ;
présente deux avantages :
— soit un alliage ternaire composé de 84 % de
— d'une part, la partie filetée ayant un diamètre plus plomb, 7 % d'étain et 9 % d'antimoine . Cet alliage
31
FE I nécessaire, pour garantir un bon remplissage, que le
métal fusible ressorte à l'extrémité inférieure du
culot.
32
Fig . III-81 1 Fig . III-9
Fig . III-101
f
Fig . III-11c 1
Câble coupé droit avant culottage
Fig . III-11a
1
1 Fig . Ill-1 lb 1
1Fig . III-12b1
Fig . III-12a J
33
Dans le cas des câbles verticaux ou obliques, même d) Culots spéciaux
avec un remplissage correct, l'eau arrêtée par le
métal fusible séjourne à a partie inférieure du câble Pour éviter que l'eau ne stagne à l'entrée des culots
et forme un foyer de corrosion de forme ovoïde (le ou dans les culots au niveau de l'alliage fusible,
deux types de culots ont été mis au point :
maximum de section tant au niveau du culot)
comme le montre la figu -e III-12b . Ce foyer de cor- - culot avec ancrage des fils au zinc,
rosion amène, à terme, In gonflement du câble qui
- culot avec auto-ancrage sans métal de culottage.
peut éventuellement êt re décelé par un contrôle
visuel avant rupture. Dans les deux cas, les vides entre les fils ne sont pas
obstrués et l'eau peut s'écouler librement par une
Les entrées d'eau dan ; les culots se produisent extrémité du culot (fig . III-13) . Ces culots, réalisés
également, quand le diamètre d'entrée dans le culot actuellement pour des câbles de petits diamètres
est important par rappo-t au diamètre du câble, et (37 fils de 4,7 mm), n'ont été placés que sur le
que l'étanchéité à ce ni'reau est mal réalisée. pont de Capens en Haute-Garonne . Un examen de
On peut remarquer par ailleurs, en particulier sur ces culots et des fils intérieurs après cinq ans de
les culots en fonte, tine fissuration du métal . Celle- service, a permis de constater qu'il n'y avait pas de
ci se produit soit à l'entrée du câble dans le culot, coulure d'oxyde ni de trace de corrosion au niveau
soit au niveau des trous permettant le passage des des culots.
tirants (pont du Pertuiset sur la Loire - pont de
Boran sur l'Oise) ; elle est due au gel, par grand
froid, de l'eau d' infiltration qui s'est accumulée.
111-6 .2 - Étriers et tirants d'ancrage
34
Câble
Câble
par une collerette au chanvre bitumineux et car- souvent les dispositifs d'articulation sont parties
boprène ou une collerette spéciale en néoprène. intégrantes des suspentes (fig . III-15) . Ce type d'at-
taches ne présente que peu de désordres ; bien
dimensionnées à l'origine, elles ont tendance, du
Ill-6 .3 – Fixation des suspentes aux câbles fait de l'augmentation de charge due au trafic, à
porteurs poinçonner les fils périphériques des câbles por-
teurs . Leurs ligatures de fixation sont à surveiller.
Le problème consiste à attacher des suspentes ver-
ticales sur un câble dont l'inclinaison varie de 0° à Attaches des suspentes en câble
mi-portée à près de 30° au voisinage des pylônes.
Dans le cas des suspentes à un seul brin, le câble est
L'accroissement, au cours du temps, des efforts muni d'un culot en haut et en bas de la tige . Le
unitaires transmis par les suspentes, a provoqué une culot du haut peut être du type à oreilles ou à
évolution sensible de la morphologie des systèmes chape, fixé par un axe horizontal (fig . III-16) . Il
d'attache . A l'origine, les attaches étaient des peut être attelé par tirants ou étriers , les
étriers bouclés autour des câbles . Le glissement était phénomènes de corrosion sont alors identiques à
empêché à l'aide de ligatures en fil de fer . Progres- ceux des ancrages de câble porteur.
sivement, ce dispositif a évolué pour donner nais-
Dans le cas des suspentes à deux brins, il s'agit en
sance à des chevêtres serrés sur les câbles, et sur
général d'un câble unique passé à cheval sur un col-
lesquels venait s ' appuyer la suspente, puis aux col-
lier fixé sur les câbles ; les deux culots d'extrémité
liers actuels.
étant alors en partie basse (fig . III-17) . Une atten-
Attaches des suspentes en fer forgé tion particulière doit être portée aux phénomènes
de corrosion qui peuvent se manifester au niveau de
Les attaches hautes de ces suspentes sont, en règle la bride destinée à rapprocher les deux brins et à les
générale, des étriers bouclés autour des câbles ; maintenir parallèles.
35
1 Fig . 111-161
Collier d'attache
des suspentes
Culot
Etrier
Fig . III-1111
Fig . III-17
1/P
_/7 • • . . 1~1 . . ~ •
IAdrjlN
Fig . III-19
36
Attaches des suspentes en barre forts de la pièce de pont par une plaque d'appui
(fig . III-21).
La fixation des barres de suspente s'effectue soit par
l'intermédiaire d'une chape (fig . III-18), soit par Ce système de liaison présente l'avantage d'être
l'intermédiaire d'un chevêtre (fig . III-19) ; dans ce bien articulé et de ne pas retenir l'eau, offrant ainsi
dernier cas, la suspente traverse le chevêtre et le peu de prise à la corrosion.
réglage s'effectue à l'aide d'un écrou bombé ou de
rondelles à couteaux permettant un débattement de Attaches des suspentes en câble
la suspente autour de son axe vertical . Ce système
de fixation est l'un des plus satisfaisants : le La liaison avec les pièces de pont se fait en général
chevêtre répartit les charges sur les câbles, évitant par l'intermédiaire d'un étrier (fig . III-22) . Cet
les poinçonnements, sa faible largeur et son mode étrier, fixé au culot inférieur de la suspente ne
de fixation limitent la rétention d'eau et par là présente pas de foyers de corrosion importants.
même les risques de corrosion. Cependant, au niveau du culot, on retrouve les
mêmes phénomènes de corrosion que pour les
Dans certains cas, la suspente en barre fait le tour câbles porteurs.
d'un collier, comme dans le cas des suspentes en
câble à deux brins ; le réglage s'effectue alors à Dans le cas de suspentes à deux brins, les deux
l'aide de manchons filetés (fig . III-20). culots bas des câbles sont souvent repris par un sup-
port d'accrochage, lui-même relié au tablier par
Colliers
deux tirants de réglage (fig . III-17) . Ce système
favorisant la rétention d'eau au niveau des entrées
Les colliers sont utilisés dans le cas de câbles de culots provoque la corrosion rapide des bas de
groupés en faisceau, ou en couronne ; ce sont des suspentes.
pièces en acier moulé enserrant les câbles dans
deux demi-coquilles serrées l'une contre l'autre par Attaches des suspentes en barre
boulonnage (fig . 111-17 et 18) . Dans le cas des
câbles porteurs groupés en couronne, un noyau cen- Dans de nombreux cas, la liaison entre la suspente
tral permet de répartir l'effort de serrage sur chaque et le tablier s'effectue par l'intermédiaire d'une
câble et de garder la disposition géométrique du chape fixée à la partie supérieure de la poutre de
faisceau. rigidité (fig . III-23) . Bien que ne présentant des
possibilités de débattement que dans un seul plan,
Dans tous les cas, il est souhaitable que le plan de ce système se comporte généralement de façon
joint des colliers soit vertical pour permettre une satisfaisante.
meilleure évacuation des eaux . Mais, compte tenu
de leur dimension, les colliers favorisent toujours On rencontre également fréquemment un dispositif
l'accumulation d'eau au contact des câbles et constitué d'une pièce d'attache faisant partie
peuvent vite devenir des "nids de rouille" . L'exa- intégrante du tablier ; cette pièce d'attache est
men et l'entretien des câbles dans les zones sous munie d'un orifice tronconique dirigé vers le haut.
colliers sont difficiles, pour ne pas dire impossible L'attache de la suspente s'effectue grâce à un écrou
sans une ouverture périodique. hémisphérique faisant office de rotule (fig . III-24).
Ce système permet en principe une bonne articula-
tion de la suspente, éliminant ainsi tout moment de
III-6 .4 – Fixation des suspentes au tablier
flexion parasite, cela sous réserve d'éviter l'obstruc-
tion du tronc de cône, ce qui peut théoriquement
L'attache basse des suspentes se fait, le plus
souvent, au droit des pièces de pont, soit sur ces être réalisé à l'aide d'un masticage par un produit
dernières, soit sur un montant de la poutre de souple et stable dans le temps . En pratique,
rigidité . On peut cependant trouver d'autres disposi- l'expérience montre que les produits utilisés durcis-
sent et fissurent, ne remplissant plus ainsi leur fonc-
tions (poutre Warren sans montant, poutres à âme
tion.
pleine).
Attaches des suspentes en fer forgé Sur certains ouvrages comportant des suspentes à
double barre, l'ancrage inférieur se fait sur une
Dans le cas général, les suspentes en fer forgé sont pièce massive sur laquelle s'articule le bas de la
terminées par un oeilleton dans lequel passe un suspente (fig . III-20) ; les foyers de corrosion sont
étrier en forme de U renversé et qui reprend les ef- alors pratiquement inexistants.
37
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Fig . III-20
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Fig . III-231
Fig . I11-24 1
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1 Fig . III-251
il A
Fig . III-261
39
Le meilleur système d'attache est réalisé par l'in-
termédiaire d'un cardan au niveau de la membrure
supérieure de la poutre de rigidité : solution qui
présente l'inconvénient d'être onéreuse.
40
librement dans un plan horizontal au sommet des se fait par visées optiques . I1 doit être tenu compte,
pylônes (soit par le jeu des selles d'appui, soit par évidemment, de la température à ce moment ;
l'inclinaison des pylônes articulés) . Cependant,
dans certains types de structures, il doit être tenu b) le réglage (par vérinage) des câbles élémentaires
de retenue de manière à égaliser leurs tensions ;
compte de la flexibilité des pylônes (ponts de Tan-
carville et de Bordeaux par exemple) ;
c) un réglage fin qui consiste à contrôler la tension
- l'élasticité des suspentes est négligée vis-à-vis des de chaque suspente par vérinage : on vérifie qu'à ce
déformations des câbles porteurs. stade les ajustements à effectuer sont peu impor-
tants.
Sur ces bases, le calcul permet de préciser :
Une méthode indirecte, quelquefois utilisée pour
- la longueur et le tracé théorique des câbles entre
contrôler la tension de chaque suspente, consiste à
les ancrages ;
apprécier la "creusure" des câbles porteurs
- la longueur de chaque suspente ; (fig . III-28).
41
Pour un câble dont la flèche est égale à 1/10 e de la donc les câbles entre eux, sous charge quasiment
corde, on voit que la variation de flèche est égale au nulle : le taux de contrainte dans les câbles est alors
double de la variation de longueur ; ainsi, pour un très faible, ce qui ne permet pas d'éliminer
câble de 80 m de corde et de 8 m de flèche, une complètement les irrégularités dues à leur raideur.
variation de contrainte de 10 N/mm 2 provoque un
allongement d'environ 0 .5 cm et une variation de Le faisceau porte ensuite le tablier ; chaque câble
porteur est alors soumis sensiblement à la même
flèche de 1 cm, ce qui es . très facilement mesurable
déformation (globale entre les ancrages, locale
avec les instruments de nivellement classiques.
entre les colliers) . Il est peu probable que le taux de
II faut noter, cependant, que la longueur du câble travail soit le même pour tous les câbles, en raison
ne dépend pas seulement de sa tension, mais égale- non seulement des irrégularités initiales, mais aussi
ment de sa température moyenne qui n'est jamais de la différence de leurs modules.
connue avec précision.
Le réglage entre colliers est généralement très dif-
Par contre, pour les câbles rectilignes et courts, tels ficile, voire impossible . En revanche, on peut effec-
que les câbles de retenue, les mesures de longueur tuer un réglage des ancrages par vérinage . Eviter les
sont d'une précision très insuffisante, surtout si les surtensions dans la partie des câbles de retenue
câbles sont bloqués dan ; un collier d'épanouisse- située entre le collier d'épanouissement et l'ancrage
ment à proximité des ancrages . Dans ce cas, il vaut est important : il s'agit là d'une zone où il existe
mieux procéder par mesure de force au vérin, après déjà des inégalités de tensions entre les fils d'un
avoir étalonné les manomètres ou, mieux, en même câble (cf . § III-6 .1c) et qui est particulière-
utilisant des capteurs de pression. ment exposée à la corrosion, donc à la corrosion
fissurante sous tension (les risques de corrosion sous
Réglage des câbles
tension sont, en effet, d'autant plus grands que le
taux de contrainte dans l'acier est plus élevé).
Le problème le plus c .élicat rencontré lors du
réglage de l'ouvrage se situe vraisemblablement au Il est certain que les écarts de tension entre câbles
niveau des câbles porteurs. sont nettement réduits lorsque ceux-ci sont livrés
après avoir subi une mise en tension préalable
Il faut, au préalable, rappeler la "loi de comporte-
jusqu'au voisinage de la charge de service . Cette
ment" d'un câble élémentaire :
42
opération permet de plus un meilleur réglage initial — du nombre de cycles de chargements, du moins
par un calcul plus exact des longueurs et des flèches pendant le jeune âge de l'ouvrage, comme nous
des câbles . La pré-tension est cependant peu l'avons vu plus haut ;
utilisée, du moins en France, compte tenu des sujé-
—du temps, par suite d'un "fluage" des câbles, dû
tions techniques et économiques qu'elle présente.
également au serrage progressif des fils constitutifs.
D'une manière générale, il y a intérêt à rechercher Il s'agit là d'une cause "normale".
les dispositions constructives qui permettent de
diminuer les inégalités de tension entre les câbles : Les causes "accidentelles" peuvent être
colliers et selles permettant de libérer un câble,
—un glissement des colliers ;
donc de modifier sa tension sans libérer les autres ;
attaches de suspentes jouant le rôle d'un palonnier, —un glissement des câbles dans les culots
pour égaliser les tensions entre deux groupes de d'ancrages (soit des câbles porteurs, soit des
câbles (fig . III-29). suspentes si celles-ci sont constituées par des
câbles) ;
Réglage des suspentes
—un mouvement au niveau des pylônes ou des mas-
Comme il a été dit ci-dessus, le réglage des sifs d'ancrage ;
suspentes doit être effectué en deux temps.
—un blocage des selles mobiles.
Dans un premier temps, on mesure la longueur des
Conséquences d'un déréglage
suspentes et leur verticalité de manière à obtenir un
tracé de câble et un profil en long aussi voisins que Les conséquences directes, et qui peuvent être
possible du dessin théorique. graves puisque la stabilité du tablier peut en être af-
fectée, sont de deux sortes :
L'objectif premier étant d'obtenir des tensions cor-
—soit qu'il s'agisse des câbles porteurs eux-mêmes,
rectes dans les suspentes plutôt que de corriger les
irrégularités de profil en long du tablier dues aux et cela au niveau des ancrages tout spécialement, où
l'on risque un report d'effort sur un ou plusieurs
tolérances d'usinage, on procède, dans un deu-
xième temps, à un réglage fin au vérin en utilisant, câbles, pouvant aller jusqu'à la rupture du câble ;
si possible, quatre postes de vérinage par nappe en —soit qu'il s'agisse des suspentes : il est évident
partant des suspentes situées aux quarts de la portée qu'à une suspente trop molle correspondent une ou
et en se déplaçant symétriquement vers le centre et deux suspentes surtendues voisines ; le risque est
vers les rives. alors une rupture de la suspente surtendue, le
processus pouvant se propager de proche en
Le réglage des suspentes ne présente pas de diffi-
proche.
cultés pratiques particulières ; encore faut-il avoir
prévu des courses de réglage suffisantes (longueurs Les conséquences indirectes sont sans doute moins
filetées) . Une réserve de réglage doit être conservée graves puisqu'elles n'affectent que les équipements.
pour les interventions ultérieures (cf . § III—8 .3).
Un ouvrage mal réglé a un comportement dyna-
Un contrôle par sondage peut s'effectuer sur mique anormal qui se traduit, en général, par des
quelques suspentes au moyen de techniques de battements au niveau des appareils d'appui . Ces
mesure fines : des jauges de déformation à fil résis- chocs répétés détériorent progressivement les appuis
tant ont été quelquefois utilisées à cet effet. eux-mêmes, les joints de chaussée, le revêtement, la
chape d'étanchéité, etc.
Une première cause de déréglage provient de la a) le repérage de suspentes "molles" : un simple ex-
variation du module de déformation des câbles por- amen à la main permet de repérer une suspente
teurs, qui est fonction : détendue, les suspentes de rives étant généralement
43
les plus sensibles à ce phénomène, à cause de la Opérations de réglage
proximité des appareils d'appui qui constituent un
Les opérations de réglage sont plus ou moins faciles
"point dur" ,
à effectuer selon l'état de l'ouvrage (tiges de
b) le nivellernent du tablier et des câbles, qui per- suspentes dont la partie filetée est trop courte par
met de se faire une idée du réglage d'ensemble ; il exemple) . Il ne faut donc pas hésiter à changer ou à
faut absolument tenir compte de la température et il modifier certaines pièces, de manière à permettre
est prudent d'effectuer plusieurs mesures à des les réglages indispensables (remplacement des
heures différentes, en notant la température à étriers de suspentes ou modification des dispositifs
chaque fois ; d'attache des câbles).
c) l'examen des culots permet de détecter des Les opérations de réglage sont les suivantes :
glissements du métal fusible (fig . III-30) ; des glisse- - le cas échéant, nettoyage et déblocage, ou éven-
ments différents d'un culot à un autre peuvent tuellement remplacement des dispositifs de roule-
traduire, soit des différences de tension importantes ment des selles en tète de pylône (ou des articula-
lors de la construction, soit, le plus souvent, des tions en pied) ;
défauts de remplissage qui ont provoqué un glisse-
ment et, par conséquent, une baisse de tension dans - démontage partiel ou total des appareils d'appui
la câble correspondant. (selon leur type) ;
44
Il faut noter que tout remplacement partiel de remplacer sans engendrer des contraintes trop
câbles porteurs (un ou deux, par exemple) constitue élevées dans les poutres de rigidité du tablier . Dans
une solution provisoire, compte tenu des différences certains ponts modernes possédant des poutres de
de module existant, entre les câbles neufs et an- rigidité de grande inertie, cette opération peut
ciens, et qu'un tel dispositif implique des réglages même, parfois, se faire sous circulation partielle . Il y
fréquents (un par an pendant quatre ou cinq ans, a lieu, bien sûr, de vérifier les contraintes dans les
par exemple), de manière à éviter que les câbles poutres en utilisant des méthodes simplifiées (on
neufs ne se déchargent au détriment des anciens. peut admettre que la poutre de rigidité fonctionne
Les câbles neufs doivent obligatoirement avoir subi comme une travée indépendante entre les deux
une pré-tension en usine et, en tout état de cause, suspentes adjacentes à celle qui a été déposée).
une telle réparation ne peut, en aucun cas, être
considérée comme une véritable remise en état, le Dans un certain nombre de cas, cette technique
n'est pas applicable :
remplacement des câbles restants devant être prévu
à court terme. – la poutre de rigidité ne permet pas de se passer de
l'appui d'une suspente ;
C'est de loin l'opération la plus facile à réaliser . En L'attention est attirée par le fait que l'utilisation de
général, on peut déposer une suspente, puis la barres en aciers à hautes caractéristiques peut
45
entraîner quelques sujétions d'emploi : en effet, ces
aciers de structure métallurgique fragile ne suppor-
tent pas d'efforts de flexion et toutes les dispositions
doivent être prises pour éviter ces derniers lors des
opérations de transfert de charge.
46
provisoires, à mettre en place le nouveau câble dans
les colliers de l'ancien . Simultanément, à mettre en
tension ce câble, côté retenue, de manière à égaliser
les tensions de part et d'autre du pylône et à éviter
tout dérapage des selles d'inflexions (ou tout effort
de torsion dans le cas de pylônes articulés à leur
base) (fig . III-34b) ;
Dans certains cas, il est possible de remplacer les Enfin, la méthode impose que soient réalisés simul-
câbles principaux un par un . Dans son principe, la tanément la mise en tension des câbles de retenue
méthode consiste : par vérins et les transferts de charges.
– à libérer de tous ses colliers, des selles d'appuis et c) Changement à l'aide d'une suspension auxiliaire
de ses ancrages un des câbles de la suspension, à le
démonter et à l'évacuer (fig . III-34a) ; Dans certains cas (en particulier pour maintenir
constante la géométrie du faisceau de câbles), on
– à mettre en place un nouveau câble, bloqué au
peut être amené à utiliser une suspension auxiliaire
moins provisoirement sur ses selles d'inflexions ;
provisoire . Cette technique est également utilisée
– à l'aide d'un système de vérins et d'attaches lorsqu'à la suite d'un choc accidentel on est amené
47
Fig . III-34a-
Démontage d'un câble.
Vc~rir uspente, Fr
Fig . 111-34b-
Réglage général de la suspente.
Fig . III-34c-
Mise en place du câble neuf.
Fig . III-35b
Fig . 111-35a
1 1
48
à ne remplacer qu'un câble à la fois . Dans son prin- Dans son principe, la méthode consiste à "shunter"
cipe, la technique consiste à répéter deux fois celle le culot d'ancrage en enserrant le câble dans des
décrite au § a) . Dans un premier temps, on mordaches ; celles-ci reportent les efforts de trac-
transfère le poids de l'ouvrage sur des câbles tion sur des tirants qui viennent eux-mêmes s'amar-
provisoires disposés soit au-dessus, soit à côté des rer sur les tirants d'ancrages existants.
câbles existants, puis on transfère une seconde fois
Une fois ces barres provisoires mises en tension, on
la charge, de la suspension provisoire à la suspen-
sion neuve définitive, mise à la place des anciens peut couper le câble, l'équiper de nouveaux culots,
câbles. amarrer ces culots sur des prolongements des tirants
d'ancrages, libérer les barres provisoires, puis
bétonner les chambres d'ancrages.
111—8 .4 — Mise à l'air libre des culots
d'ancrages Les figures III-35 a, b, c, schématisent le déroule-
ment des opérations.
De nombreux ouvrages ont leurs culots d'ancrages
disposés dans des chambres le plus souvent souter-
raines . La zone des câbles située au voisinage des III—8 .5 — Conclusion
culots est alors soumise à une oxydation importante.
Toutes ces méthodes, qui peuvent apparaître sim-
Il est toujours intéressant de reporter les culots
ples dans leur principe, se heurtent, dans la réalité,
d'ancrages à l'air libre ; cette opération est, en ef-
à de nombreuses difficultés d'ordre technologique.
fet, bénéfique à deux points de vue :
L'énorme diversité des ponts suspendus existants
a) elle place les culots et les abouts de câbles en fait qu'une méthode utilisée sur un ouvrage ne peut
zone aérée et, par voie de conséquence, beaucoup jamais être reproduite in extenso sur un autre . C'est
moins agressive ; pourquoi il nous parait nécessaire, avant tout
remplacement de suspension (même partiel), de
b) elle permet de supprimer un tronçon de câble qui réaliser une étude détaillée et de faire appel à un
est généralement en très mauvais état . service spécialisé (SETRA — LCPC— CETE).
Câbles torsadés.
49
Câbles toronnés non clos disposés en faisceau.
Mauvais
remplissage
de culot.
50
Suspentes en fer forgé . Suspentes en câbles (1 brin) . Suspentes en câbles (2 brins).
Suspentes en barre .
Chariot en tète de pylône . Rouleaux sous chariot en tête de pylône.
Suspentes en cables .
Suspente en cable.
4.
Suspentes en barre .
12
Selles d'infléchissement .
Collier d'épanouissement .
53
Changement de suspension.
Mesure de tension
des câbles porteurs.
—+~
'1 +
-7.
Mesure de tension
des suspentes.
54
CHAPITRE IV
IV-1- INTRODUCTION
1 - la travée suspendue couvre la longueur de la citées . C ' est le cas du deuxième type de dispositions
brèche : dans ce cas, les pylônes sont situés sur les et des ouvrages suspendus à plusieurs travées.
culées et les massifs ou les chambres d'ancrages
Une place à part doit être réservée aux ponts auto-
peuvent, soit faire partie intégrante de ces
ancrés où les culées peuvent être soumises à une
dernières, soit être reportés assez loin en arrière
réaction verticale négative, et aux ponts modernes
dans les terres . Les culées sont alors soumises prin-
dont les travées latérales suspendues réduisent
cipalement à la réaction verticale de la suspension
notablement les efforts dans les massifs d'ancrages.
et, suivant le type de pylône, à des sollicitations
secondaires correspondant aux déplacements lon-
gitudinaux des câbles (fig . IV-1) ;
IV-2- LES FONDATIONS, PILES ET CULÉES
2 - la travée suspendue ne couvre pas toute la lon-
gueur de la brèche : les pylônes sont alors situés sur
des piles en rivière qui supportent donc la réaction On conçoit que pour ces éléments d'infrastructure
de la suspension, les culées assurant le rôle de mas- le bon comportement des fondations soit capital ;
sif d'ancrage . Ces dernières sont alors soumises l'appui doit être réalisé sur terrain résistant, directe-
principalement à un moment de renversement dû à ment ou par l'intermédiaire de parois moulées ou
l'effort de tension dans les câbles de retenue et à la de pieux avec protection complémentaire éventuelle
réaction d'appui, relativement faible, de travées contre les affouillements, par palplanches ou en-
latérales en général non suspendues (fig . IV-2). rochements.
Les piles, quand il en existe, sont surmontées de Dans les anciens ouvrages, c'est cette protection qui
pylônes et sont soumises à la réaction verticale de la constitue le principal risque de désordres . En effet,
suspension et aux sollicitations secondaires déjà à la différence d'un tassement excessif de terrain
55
qui se serait produit dès ['origine, jusqu ' à une posi- Souvent, pour mieux supporter les efforts transver-
tion d'équilibre, l'affouillement peut être continu et saux ou pour des raisons relevant de l'architecture,
lent jusqu ' à une rupture brutale. ils sont reliés par une ou plusieurs traverses et for-
ment un portique . Ce portique est couramment ap-
Il faut penser que la plupart des ouvrages construits pelé "pylône".
avant 1880, l'ont été très souvent sur des fondations
peu profondes et simplement sur les sables et Le pylône transmet à la pile la réaction verticale des
graviers alluvionnaires à la profondeur qui pouvait câbles et les sollicitations secondaires correspondant
être atteinte assez facilement avec des moyens aux déplacements longitudinaux de ces derniers,
rudimentaires, c'est-à-dire 1,50 à 2 m environ sous ainsi qu'une part des efforts transversaux dus au
le niveau d'étiage de l'époque, et, parfois, après vent.
avoir constitué un ilôt artificiel ayant peu de
La constitution des pylônes a évolué avec les
cohésion.
matériaux de construction, maçonnerie à l'origine,
La fondation elle-même était coulée à l'intérieur puis fonte et fer, et maintenant acier ou béton
d'un batardeau de palplanches en bois qui ne armé.
pouvaient être battues profondément . L'ensemble
était protégé par des enrochements qui devaient Suivant la conception générale de l'ouvrage, les
être reconstitués ou rechargés après les crues . Par- pylônes peuvent être :
fois, le terrain était consolidé par un grand nombre – encastrés rigides, c'est-à-dire peu déformables ;
de pieux de chêne ou d'acacia, d'assez faible
diamètre, recouverts d'un plancher constitué de – encastrés flexible, volontairement déformables
pour suivre le déplacement des câbles à leur som-
bois équarri et croisé, et destiné à recevoir la
met ;
maçonnerie et à répartir la charge sur les pieux.
– articulés à la base, pour suivre sans contrainte ces
La majorité des anciens ponts, notamment sur le déplacements.
Rhône et sur la Loire, reposent sur des fondations
de ce genre pour lesqueles il convient de surveiller
et de reconstituer régulièrement la protection en en- IV–3 .1 – Pylônes encastrés rigides
rochement.
Tous les pylônes en maçonnerie ont été conçus et
Les fûts des piles jusqu'au niveau du tablier, de considérés comme encastrés rigides . La majorité des
même que les murs en élévation des culées, ne pylônes en béton armé ou en acier sont conçus de la
présentent pas de problèmes particuliers, si ce n'est même manière.
l'ancrage des appareils d'appui . Ces derniers subis-
Les câbles s'appuient au sommet de ces pylônes
sent en effet des efforts alternés qu'ils transmettent
rigides par l'intermédiaire de dispositifs divers :
à l'infrastructure, et la sous-estimation fréquente de
rouleaux simples ou fléaux (remplaçant un rouleau
l'effet dynamique de ces efforts conduit à des désor-
de plus grand diamètre), chariots à galets multiples
ganisations importantes ces appuis . Il ne faut donc
interposés entre une selle d'appui des câbles et la
pas hésiter à surdimensionner les organes et leurs
plaque de roulement, en fonte ou en acier, posée
ancrages dans la maçonnerie ou le béton, et à en
sur la maçonnerie . Ces dispositions permettent de
assurer un entretien régulier.
minimiser les efforts horizontaux en tète des
D'une manière très générale, en plus des visites pylônes ; seule la résistance au déplacement des
périodiques par hommes grenouilles, il est indispen- chariots (frottement) doit être absorbée par flexion.
sable de surveiller l'aplomb ainsi que les fissurations
Lorsque l'ouvrage est neuf et que les déplacements
et les épaufrures dans les maçonneries, qui peuvent
des chariots sont importants (c'est le cas au moment
être révélateurs d'une évolution dans la stabilité des
appuis. de la réception des ouvrages, où les charges
d'épreuve sont supérieures à celle d'un trafic nor-
mal), le fonctionnement de ces organes est satis-
faisant . Par la suite, du fait des faibles déplacements
IV–3 – LES PYLÔNES
engendrés par les charges courantes, de la relative
complexité de forme des chariots et de leur diffi-
Les pylônes sont les organes d'appui des câbles. culté d'accès, les poussières s'accumulent, la corro-
Une pile peut porter de lx pylônes isolés portant sion s'installe, augmentant la résistance au roule-
chacun une nappe ou un faisceau de câbles . ment et les efforts horizontaux . Dans la limite de
56
faibles variatio is d'effort, les pylônes fléchissent un compression et peut être réalisé avec une section
peu sans entraîner de désordres ; c'est le cas de minimale économique.
nombreux pylônes qui présentent une certaine
flexibilité. Mais il faut aussi considérer le coût supplémentaire
des articulations et de la sujétion d'un encastrement
Toutefois, il peut arriver que l'on assiste à un provisoire pendant la construction.
blocage complet des chariots, et les efforts en-
gendrés par le fait que les déplacements des câbles Les premiers pylônes de ce genre, qui étaient ap-
sont impossibles produisent des désordres graves pelés colonnes ou fléaux, étaient constitués en bois,
pouvant conduire à une rupture des pylônes à leur puis en fonte, et ensuite en acier et en béton armé.
base . Cela est particulièrement vrai pour les pylônes
intermédiaires des ponts à travées multiples et Il existe encore d'anciens ouvrages avec des
câbles de tête, où les mouvements des câbles sont colonnes ou fuseaux en fonte relativement légers.
importants.
Dans ce type de pylône, il est nécessaire de veiller
Il est donc capital de surveiller de près les selles et au bon comportement des articulations situées en
les chariots en tête de pylônes et d'en assurer pied, car la section des pylônes est, en règle
l'entretien par un nettoyage et un huilage générale, calculée au plus juste pour résister à la
périodique des organes de roulement, au besoin en compression et aux phénomènes de flambement, à
pratiquant des soulèvements de selles à l'aide de l'exclusion de tout effort de flexion . Si cela pose
vérins. peu de problèmes pour les articulations métalliques
en béton armé, l'imprécision sur la répartition des
efforts concentrés dans la zone d'articulation risque
IV–3 .2 – Pylônes encastrés flexibles
de provoquer des éclatements du béton et une
Ces pylônes sont toujours soit en acier, soit en béton désorganisation de la zone d'appui.
armé . La différence avec les pylônes "encastrés
rigides", est que leurs sections ont été dimen-
sionnées et calculées pour que le mouvement maxi- IV–4 – LES MASSIFS ET CHAMBRES
mal des câbles fixés au sommet sous les charges de D'ANCRAGE
calcul et les écarts de température, n'entraîne pas
de contraintes excessives . Cela est d'autant plus fa-
Hormis pour les ponts dits à "auto-ancrage " où les
cile que la hauteur fléchie est plus grande et peut
câbles sont ancrés directement sur le tablier qui sup-
être comptée jusqu'à la fondation (mais en tenant
porte en compression la composante horizontale de
compte aussi des réactions au niveau du tablier).
leur tension, les autres types de ponts suspendus
Pour des facilités ou des économies au montage, comportent des points d'ancrage situés soit sur les
l'appui des câbles est souvent réalisé pendant la pylônes eux-mêmes, soit sur des massifs ou dans des
construction sur des chariots à rouleaux permettant chambres d'ancrage indépendants.
un grand déplacement, puis immobilisés par la suite.
L'ancrage sur pylônes massifs a été adopté pour les
En service, il convient de surveiller le comporte- ponts légers, comme les premiers ponts construits
ment du béton, surtout dans les zones les plus sol- par Seguin de 1825 à 1840 ; ancrages dis-
licitées telles que les zones d'encastrement en pied symétriques pour les pylônes en rive (fig . IV-3),
de pylône. (passerelle de Tain-Tournon, pont d'Andance en
Ardèche, etc .) et ancrages symétriques pour les
Dans le cas des portiques, les deux montants, ou
ponts à deux travées (ponts sur la Saône) . Dans ce
pylônes, peuvent être sollicités différemment en cas
cas, les pylônes supportent la composante horizon-
de surcharges dissymétriques . Cela provoque une
tale de la réaction de la suspension et sont soumis à
torsion du portique et des flexions de la traverse
des efforts de flexion.
supérieure . Il faut observer si de tels efforts n'ont
pas produit de fissures dans une traverse trop rigide La solution la plus couramment retenue est celle des
ou insuffisamment armée. massifs ou chambres d'ancrage, dont la conception
est fonction de la disposition de l'ouvrage lui-même,
IV–3 .3 – Pylônes articulés de la nature et de la résistance du terrain, des
risques d'érosion par affouillement, notamment en
Dans ce cas, l'appui à la base du pylône est ar- cas de crues et de courants violents, voire de la
ticulé ; le pylône ne subit qu'un effort simple de disposition des constructions voisines.
57
. .,Iaall~~
~
Fig . IV-3
Fig . IV-5
L J L Fig . IV-6
%
Fig . IV-4
Le défaut de stabilité du massif est exceptionnel C'est le point qui nécessite le plus de surveillance et
car, même si le calcul d'origine, par des hypothèses d'entretien . La forme et la disposition des organes
trop favorables de résistance au glissement, ne de liaison dépendent de la constitution des câbles.
réservait pas une marge de sécurité importante, Trois cas peuvent être considérés :
58
1 – appui sur la paroi d'une galerie semi-circulaire Beaucoup de ces ancrages ont été transformés en
par l'intermédiaire de pièces moulées en forme de remplaçant la partie extrême des câbles par des
sellette ; étriers ou des barres de relais, et souvent l'attache
2 – ancrage à l'aide d'un culot retenu par des des câbles a été reportée à l'extérieur après pose de
barres enrobées dans le béton de remplissage des
barres d'acier (tirants) noyées dans un massif de
puits ou galeries . Il faut s'assurer, lors de ces re-
béton ou fixées à une plaque de retenue ; ces barres
filetées comportent un écrou de butée qui permet le prises, que l'effort est bien appliqué sur une partie
réglage de longueur ; solide capable de répartir l'effort sur la maçonnerie.
3 – ancrage individuel fil par fil : c'est la solution Les massifs modernes construits en béton compor-
des câbles à fils parallèles utilisés de 1825 à 1875 et tent, en général, l'accrochage des câbles à
sur les grands ouvrages récents, oeuvres de con- l'extérieur . L'extrémité des câbles et les organes
structeurs anglais ou américains ; dans ce cas, l'ac- d'ancrage sont bien aérés, et cela réduit beaucoup
crochage se fait par constitution d'une boucle sur les risques ; mais cependant par l'orientation du
une pièce d'acier comportant une gorge. câble, l ' eau de suintement ou de condensation est
retenue plus longtemps dans le câble à l'avant et,
Les massifs des ponts construits au siècle dernier
(partiellement) à l'intérieur du culot, s'il est impar-
étaient constitués en maçonnerie hourdée au mor-
faitement rempli de métal fusible . L'oxydation peut
tier de chaux . On n'osait pas, par crainte du risque
alors se développer ; quand elle est localisée à
d'oxydation, noyer des barres pour la reprise
l'extrémité des câbles, on peut envisager d'en
d'ancrage et l'accrochage des câbles devait être re-
couper les longueurs "malades" et reconstituer l'at-
porté à l'arrière du massif.
tache en rallongeant les tirants d'ancrage.
Dans le cas des figures IV-5 et IV-6, tous les or-
ganes d'ancrage restent assez accessibles à Mais l'accrochage extérieur des câbles de retenue
l'entretien ; dans le cas de la figure IV-7, la gaine n'est pas toujours possible ; ainsi, pour les ponts de
de passage des câbles rend difficile l'examen et grande portée, comportant un grand nombre de
l'entretien : des poussières, terres ou immondices, câbles, l'encombrement des ancrages peut imposer
s'accumulent, favorisant la retenue d'humidité et de disposer l'ensemble dans des chambres situées
l'oxydation . De plus, ces ancrages en fond de puits au-dessous du niveau de la chaussée . Il est alors
sont fréquemment noyés lors de crues annuelles, et nécessaire d'en favoriser l'aération et de prendre
malgré un nettoyage après les crues, le manque toutes dispositions pour assurer une bonne circula-
d'aération et l'humidité de ruissellement et de con- tion et un bon renouvellement de l'air dans celles-
densation favorisent l'oxydation . ci .
_
--x+O__
59
Pylônes articulés métalliques .
Pylône
articulé
en béton armé.
60
CHAPITRE V
Si leur efficacité dépend bien sûr de leur raideur, on Il est bien évident d'autre part qu'un simple garde-
peut préciser dès à présent qu'elle dépend égale- corps ne peut être assimilé à une poutre de rigidité,
ment des dispositions constructives retenues, en quand il n'est constitué que d'éléments légers ser-
particulier du mode de fixation aux pièces de pont. vant surtout à limiter la plate-forme d'un ouvrage
C'est pour cette raison que le classement proposé pour éviter la chute des piétons . La raideur d'un
est établi en fonction de la constitution des poutres garde-corps est insuffisante pour que soit assurée sa
et de leur assemblage au reste de la structure . stabilité de forme sous un effort de compression, si
61
des joints de dilatation ne sont pas réalisés à inter- bas . Ailleurs, les contrefiches gênent la fixation des
valles réguliers ; c'est pourquoi sur les ponts très an- suspentes aux pièces de pont.
ciens, on voit souvent serpenter la lisse supérieure
Pour permettre le passage des câbles, on constate
du garde-corps.
que le palliatif employé est de cintrer la contrefiche.
Celle-ci présente alors une efficacité très aléatoire et
V-1 .2 — Poutres à treillis la stabilité de la poutre de rigidité peut être remise
en cause.
Poutres à treillis reposant sur les pièces de pont
La poutre "Arnodin"
Ces poutres sont composées de petits profilés (tés,
cornières, plats) . Leur membrure inférieure repose La poutre "Arnodin", du nom de son constructeur,
sur la membrure supérieure des pièces de pont, à a reçu de nombreuses applications vers les années
laquelle elle est fixée par rivets ou boulons 1900 . Dans sa version la plus évoluée, elle com-
(fig .V-1) . Dans la grande majorité des cas, l'as- prend des membrures et des montants en profilés
semblage est insuffisant pour réaliser un bon en- métalliques, et des diagonales formées de ronds
castrement . (fig .V-2) . Les diagonales sont assemblées aux
Semelle 210x10 membrures et montants à l'aide d'axes . La
membrure inférieure est fixée par boulons ou rivets
sur la membrure supérieure de la pièce de pont . La
membrure supérieure de la poutre peut être ren-
forcée par des profilés (fer Zorès) qui donnent, de
plus, l'apparence d'une main courante.
62
-~ I 120x55
~ L .isse de 140x60
4-4-,Poteau de 100x50
1,30
9,30
9,60
Semelle 280x12
f_ Ame 380x10
41
+ ++ + + +a +++++ + ++ +
+
90x90x9 0,85 +++~+ +
+ I+
r— Ame 380x10
+
~ +++ + +++. .+ ++++
t +
0 ,411
8
1-
Ame pleine
Ame pleine
1 1 6
►- t
2 .30
0,88
tL Encastrement
V–1 .3 – Poutres de rig dité à âme pleine que les hypothèses initiales de calcul de l'ouvrage
doivent alors être modifiées en conséquence.
Il existe un certain nombre d'ouvrages récents et de
portées moyennes équipes de poutres de rigidité à b) Déformation en plan
âme pleine . L'utilisation de ce type de poutre ne
On a insisté dans les paragraphes précédents sur
présente pas d'inconvénent majeur ; il est à noter
l'incidence de la conception des poutres de rigidité
cependant qu'il conduit a une prise au vent plus im-
vis-à-vis de leur stabilité de forme.
portante que dans le cas des poutres à treillis . On
peut aussi remarquer que les poutres à âme pleine – Dans le cas des poutres les plus anciennes – types
latérales empêchent généralement l'automobiliste A et B du § V-1 .2 notamment – les membrures ont
d'apercevoir la brèche franchie, puisqu'elles se une faible rigidité transversale et l'encastrement de
situent pour une grande part de leur hauteur au- la poutre sur les pièces de pont est imparfait : dans
dessus du niveau de la chaussée (fig . V-4). ces conditions, on constate fréquemment que la
membrure supérieure présente des sinuosités plus
ou moins prononcées . Cette déformation en plan est
V–1 .4 – Défauts et avaries liée d'ailleurs bien souvent à une déformation en
des poutres de rigidité profil en long, puisqu'à un défaut de profil en long
correspond en général un moment de flexion qui
Il existe des défauts que l'on retrouve avec une cer-
engendre un effort de compression dans la
taine régularité, principalement bien sûr sur les
membrure supérieure de la poutre : là encore, un
ouvrages anciens . Certains seraient évités si des in-
réglage correct de la suspension est souhaitable.
terventions pouvaient être entreprises à temps, à
l ' occasion notamment d'opérations d'entretien ou Du fait même de la souplesse de la membrure, le
de grosses réparations effectuées sur d'autres parties déversement, s'il se produit plus facilement,
de l'ouvrage. n'entraîne pas en général de dommage irréversible
pour la poutre, mais il réduit bien entendu le rôle de
Déformation de la poutre de rigidité cette dernière quant à la répartition des charges
entre les suspentes.
a) Déformation en profil en long
On peut envisager une amélioration de l'état de
C'est au niveau de la membrure supérieure de la stabilité de la poutre, soit en augmentant l'inertie
poutre, ou de la lisse du garde-corps, que s'observe transversale de la membrure, soit en l'équipant de
assez aisément un défaut de tracé en profil en long, contrefiches . Il faut cependant être très prudent
l ' ouvrage n'étant pas chargé.
lorsqu'on envisage ce genre de solutions : outre leur
– Il s'agit très fréquemment d'une déformation de aspect financier, elles nécessitent de toute façon
la poutre de rigidité due à un déréglage de la sus- une étude détaillée des répercussions qu'elles
pension, (fluage des câbles de suspension ou peuvent avoir sur les autres éléments de la structure
déréglage des suspentes pouvant provenir soit d'un qui sont susceptibles, pour certains, d'être plus sol-
glissement des colliers d'attache, soit d'un desser- licités.
rage des suspentes, ou, plus rarement, d'un – Les poutres de rigidité plus récentes sont mieux
déplacement longitudinal des câbles de suspension). conçues vis-à-vis du déversement et ne présentent
normalement pas de défaut en plan.
Cette déformation entraîne une modification des
sollicitations dans la poutre de rigidité et dans les Cependant, si leur dimensionnement s ' avère insuf-
suspentes . 11 est nécessaire, et souvent suffisant, fisant au regard des sollicitations qu'elles peuvent
d'envisager un réglage de la suspension . Mais par- être amenées à supporter (trop forte charge associée
fois d'autres mesures peuvent être à prévoir : c'est le cas échéant à un déréglage de la suspension), le
le cas, par exemple, d'un déplacement longitudinal déversement peut conduire cette fois à la ruine de la
des câbles dû à un mouvement d'un .massif poutre . A noter l'interaction possible entre le
d'ancrage. déversement de la poutre – flambement latéral de la
membrure supérieure dans son plan – et le voile-
– Le défaut de tracé en profil en long peut être dû ment local de la membrure (hors de son plan) (cf.
également à un défaut de construction de la poutre chapitre Il).
de rigidité elle–même.
Si l'on n'y prend garde, ces cas d'instabilité peuvent
Un réglage de la suspensian est susceptible d'appor- se présenter lorsque l'on modifie certaines
ter une amélioration partielle ; à noter cependant caractéristiques de l'ouvrage : renforcement de
64
pièces, modification du platelage, suppression de V–2 – PIÈCES DE PONT ET LONGERONS
haubans, etc.
En plus du serrage, il faut contrôler l'usure ou la Dans la structure type suivante, les pièces de pont
corrosion des boulons ou des rivets, et l'éventuelle reposent sur les longerons auxquels sont fixées les
ovalisation des trous réalisés sur les pièces as- suspentes (fig . V-5) . A un couple de suspentes ne
semblées. correspond pas nécessairement une pièce de pont,
puisque les suspentes peuvent être intercalées entre
Corrosion les pièces de pont . Le tablier peut recevoir des
poutres de rigidité.
La corrosion n'est pas un problème spécifique aux
tabliers des ponts suspendus . On rappellera briève- Dans un troisième type de structure, les pièces de
ment que : pont sont à nouveau directement reliées à la suspen-
– la bonne conservation des poutres dépend sion, mais des poutres de rigidité sont intercalées
entre la zone chargée de la pièce de pont et le point
beaucoup de leur bonne conception vis-à-vis de
de suspension (fig . V-6).
l'écoulement des eaux et de l'aération . Il faut veiller
à ce que les assemblages et les caissons ne retien-
Enfin, dans les ouvrages les plus récents, la suspen-
nent ni l'eau, ni les poussières et sables humides qui
sion est fixée à la membrure supérieure des poutres
sont des agents très efficaces de la corrosion ;
de rigidité (fig . V-7) . C'est certainement le schéma
– la zone la plus sensible, et qui peut passer le plus satisfaisant vis-à-vis de la transmission des
inaperçue, se trouve souvent à la jonction du trot- efforts qui sont obligés de transiter par les poutres
toir et de la poutre de rigidité (âme ou pièces de de rigidité, avant d'être repris par la suspension, et
triangulation) . la répartition se fait nécessairement.
65
1,ar,7El' plu .Ee ou duit e .a pièr_e de {rect
J Fig . V—4 J
iiiiiiiii iiiiiiiii/
Fig . V—5 J
mu
yJIlIII.
Fig . V—6
J J
J Fig . V—7 J
~
longitudinale soit réelle, il est nécessaire que les mo- al Longeron place entre pi p i e', de pont
66
pièces de pont . La fixation se réalise soit directe- Ce type de platelage présente des inconvénients
ment par boulons soit à l'aide d'étriers . La corro- majeurs : il est bruyant, particulièrement l'été, et
sion, le desserrage des boulons ou des étriers glissant par mauvais temps . Son entretien est dif-
peuvent réduire l'éfficacité du longeron dans son ficile et relativement coûteux : l'augmentation cons-
rôle de répartition des charges. tante des charges routières accélère la détérioration
des éléments qui se désolidarisent assez rapidement.
+
N
+
.+ .
+• +
++ rt
+ + 1 11
+
♦ { I 4
i~ 0 (.4 3m 0 , 44
+4—.4
d
~ ++ ;
,.
~ ; rN Madriers
` Flancher O 230x80
ep 34mm + Guide roues , +
2 madriers Plancher Madriers ++
.~ ~ .~~. ~ : 230x100 ép 30mm 230x80 + 3'~~
C;, ii
~ ~FJ~Fl)
u .{ z
c~â
SG!
/
~7•
6~7
iS: + L{ - .
. «+ . ~ ,
-- •--►
`I .+ 1 ~~~~ " ..
~ '+ • 400 ' 350 ; 350 IPN 180 ;~~,~~,
350 ; 400
. «S ,.----.-,-.—.-, .---+-t
, _ + ♦= i ++,+ .+++
~~ 4,35m ~
67
Les causes de détérioration rapide d'un platelage en / 220x6
bois sont souvent les suivantes :
T~ 2180x50x?1
- la trop grande flexibilité locale des éléments por- 1 :r Z20x6
teurs du platelage . La fié :he locale trop importante, 1 .30 1. 21
prise par les longerons ou pièces de pont au droit
des roues, provoque des flexions des planches et I Dalle 2,53x0,13
des madriers qui tendent à se soulever par leurs _ -46722:
extrémités, et il faut, dans la mesure du possible, ,1 tu ~ Entretoise
68
peut avoir des effets très sensibles sur les autres Par ailleurs, il peut être envisagé, par un choix
pièces (poutres de rigidité, pièces de pont, lon- adéquat du nouveau type de platelage, dans la
gerons). gamme de ceux qui ont été décrits ci-dessus :
Si ces effets sont le plus souvent favorables, notam- — d'alléger le tablier, et donc, le cas échéant, d'ac-
ment pour les pièces de pont et les longerons, il croître les charges d'exploitation admissibles sur
peut en aller autrement dans certain cas : l'augmen- l'ouvrage (l'allègement du tablier est favorable pour
tation de la rigidité de flexion (El) du tablier la suspension, mais défavorable pour les poutres de
entraîne, dans un pont suspendu, l'accroissement rigidité — cf . chapitre II) ;
des moments qui le sollicitent ; or, la participation —d'augmenter les portées élémentaires de la
du platelage modifie peu en général le module couverture, d'éliminer ainsi des pièces secondaires
d'inertie v/I du tablier : la contrainte de compres- porteuses, souvent elles-mêmes en mauvais état, et
sion dans la membrure supérieure de la poutre de de simplifier la structure ;
rigidité peut donc être notablement augmentée, ce
qui risque d'entraîner un phénomène d'instabilité — de renforcer les pièces de pont et les longerons,
élastique (cf . § V-1). en les solidarisant convenablement avec la dalle de
platelage.
Tabliers en bois.
69
Poutre à treillis reposant sur les pièces de pont (avec contrefiches).
Poutres Arnodin.
!4,_17!S
I
70
Poutre à âme pleine.
Détail d'attache
de suspente
Poutre triangulée.
71
Platelagc en bois .
72
CHAPITRE VI
APPAREILS D'APPUI
VI—1 — INTRODUCTION
73
VI–2 – ROLE DES APPAREILS D'APPUI VI–3 .1 – Appareils d'appui s'opposant à la
translation verticale Oz (fig . VI-4).
y Vue en plan
'r/ Tablier
Î
Tablier
A
F
0
-f- (o
x Bielles
Elévation
Tablier
0(0 Tablier
r
/h5a Fif, . VI—3
1
Appareils à glissière
74
VI– 3 .2 – Appareils s'opposant à la translation VI–3 .3 – Appareils d'appui s'opposant à
transversale Oy (butée au vent) (fig . VI-5) . plusieurs translations
Vue en plan
Certains appareils peuvent empêcher plusieurs
translations : c'est le cas, en général, des appareils
s'opposant à la translation longitudinale Ox, qui
empêchent également soit la translation transversale
Oy, soit la translation verticale Oz . Il devient alors
x plus difficile de permettre dans de bonnes condi-
tions les rotations d'axe Oy et Oz (ou O'z).
Demi - coupes
Tablier
Tablier
Un coulisseau
B Axe
75
rotation d'axe vertical n'est possible que si l'axe est VI—4 — DISPOSITION D'ENSEMBLE DES
monté avec un jeu suffisant, ce qui limite son APPAREILS D'APPUI
emploi aux ouvrages modestes et nuit à sa longévité.
Clévatiori
Coupe B
'Fig . VI—81
TD
76
c) La travée ne comporte aucun appareil d'appui b) Les déplacements selon Ox et Oz sont empêchés
fixe (fig .Vl-9). par un même appareil .
' '
bonnes conditions, les appareils d'appui mobiles
– bielles verticales en général – présentant une
bonne souplesse en torsion.
VI–4 .2 – Exemples
Butée au vent
\Butée au vent
Tablier
Coulisseau
rie Tablier
(butée au vent)
'Fig . VI-9
1
Fig . VI-12
77
Appuis a surfaces de frottement planes (avec patin fixe)
Tablier
%/O//.... 001.-
... :.
;;:-a;
s ïiii~ ~;;~
%%%%%%%%%_..
Maçonnerie
L_ Epaufrure
Concentration d'efforts ± V Usure avec bourrelets en A, B, C, D et chocs Efforts verticaux ± V centrés sur surface
sur l ' arête de maçonnerie qui casse . pour les grands déplacements horizontaux . intérieure de maçonnerie.
Plaques d'usures démontables (pour rattrapage
de jeu).
a%%% %a%%%%%%11%%%%%%
Bourrelets d'usure en A, B, C, D
et chocs.
Appuis a bielles
'Fig . VI—13
78
VI–5 – DÉSORDRES PRÉSENTÉS PAR LES sionné en fonction du trafic que supporte actuelle-
APPAREILS D'APPUI ment l'ouvrage ; les chocs provoqués par le passage
des véhicules lourds (mauvais état du revêtement de
chaussée, joint de dilatation détérioré, déréglage de
Les désordres peuvent concerner les appareils
la suspension, jeu dans l'appareil d'appui) finissent
eux-mêmes ou bien leurs ancrages dans les culées et
par entraîner sa ruine par fatigue.
les piles sous pylônes.
b) Corrosion des pièces d'ancrage : la corrosion est
VI–5 .1 – Désordres internes des appareils accélérée par les infiltrations d'eau au droit du joint
de dilatation.
Ces désordres sont de deux ordres : usure de pièces
lorsque les déplacements sont fréquents et de forte c) Fonctionnement défectueux de l'appareil d'ap-
amplitude, blocage des appareils dans le cas con- pui mobile : le blocage d'un appareil d'appui mobi-
79
Désordre sur appareil d'appui fixe.
Bielles . Coulisseau.
80
CHAPITRE VII
PROTECTION DE LA SUSPENSION
plus ou moins réguliers par application d'un produit tion, mais surtout par la qualité plus ou moins
similaire — ou que l ' on pensait similaire — effectuée bonne de l'application, au neuvage ou en entretien.
le plus souvent au gant après un nettoyage plus que
Aussi, en raison de la sensibilité intrinsèque des
sommaire ou inexistant.
câbles à la corrosion et des possibilités de chemine-
Il semble que, dès l'origine, les produits utilisés ment de l'eau à l'intérieur de ceux-ci du fait de leur
étaient des goudrons de houille, résidus de l'usine à structure, il importe de bien comprendre que ces
gaz la plus proche . Ces produits avaient l'avantage produits anciens ne constituent qu'une façade lais-
de se comporter comme un "lubrifiant" lors du sant croire à un parfait état du câble alors que la
toronnage et de présenter une grande facilité d'ap- réalité est tout autre.
plication : en général, une boite contenant le
produit était simplement traversée par le fil au mo- VII—2 — EXAMEN DE LA PROTECTION DES
ment du toronnage . En revanche, leur valeur anti- CÂBLES ET ACCESSOIRES
corrosion, sans être absolument mauvaise, était très
variable, d ' autant qu'ils étaient très souvent utilisés Selon la disposition géométrique des câbles (voir
chargés (mélange avec de la chaux, par exemple). chapitre III—4) l'examen est plus ou moins facile,
mais il faut savoir que cet examen de l'état de la
De même, on a employé tous les types de produits
protection anti-corrosion doit le plus souvent être
noirs utilisés couramment sur les bateaux (bitumes
effectué par un spécialiste, en raison des difficultés
de pétrole, par exemple) ; ils ont été appliqués sur
à évaluer l'état de certaines zones où la corrosion
des fils parce que l'on avait "l'habitude" de toujours
peut se développer sans être visible.
prendre des "noirs", sous diverses formes : brais ou
bitumes. — Sur les très vieux ponts, où l'on trouve encore des
câbles à fils parallèles, la protection apparaît
Ainsi trouve-t-on sur certains ouvrages des mastics à souvent comme boursouflée entre les fils et au
base de brai. niveau des frettes . Il est important de vérifier que
ces boursouflures ne cachent pas de foyers d'oxyda-
L'inconvénient majeur de ces "noirs" anciens est
tion trop profonds.
qu'ils cachent très souvent les développements de
rouille sous un revêtement d'apparence saine et — Sur les ponts présentant des câbles toronnés clas-
continue, et qu'ils permettent à l'eau de se ras- siques, le problème principal est celui de l'examen
sembler en poches en bas de paraboles ou en bas des câbles disposés en couronne ou en faisceau, car
des suspentes, près des culots . En outre, ils sont très il est très difficile ou impossible d'examiner la partie
susceptibles à la température et donnent, l'été, des des câbles intéreure à la couronne ou au faisceau.
81
Les zones à surveiller de façon systématique et avec Par ailleurs, les applications de produit étant faites
le plus grand soin sont : souvent à partir d'échafaudages relativement som-
maires, il s'ensuit des hétérogénéités d ' épaisseur,
– les parties basses des cibles de retenue et, en par-
voire des manques de protection ; il est donc pri-
ticulier, les jonctions avec les culots d'ancrages, car
mordial d'effectuer un examen complet de la
les ruptures de fils ont souvent lieu près de ces der-
périphérie des câbles.
niers ;
Reste donc l'inspection visuelle qu'il est recom- Sur certains ouvrages, la présence de détritus divers
mandé de compléter en enlevant, le cas échéant, empêche l'écoulement de l'eau qui remplit alors les
par places le revêtement, afin de pouvoir juger de zones de liaison suspente-tablier en provoquant des
l'état de l'acier des câbles et de l'oxydation de ces risques de corrosion . Il convient de bien examiner
derniers . Ces investigations seront menées dans les ces zones et de faire procéder à leur nettoyage.
zones signalées plus haul, et plus particulièrement
sous le mastic, afin d'apprécier son adhérence et de Chambres d'ancrage
vérifier qu'il n'est pas gorgé d'eau ; des prélève-
ments locaux sont nécesK. ires pour vérifier ces deux Ces chambres, très souvent mal ventilées, sont très
points . humides ; il faut donc que l'inspection soit conduite
82
de façon systématique afin de déceler les anoma- VII—3 .1 — Qualités demandées au matériau
lies : protecteur
— coulures d'oxyde au niveau des culots ; On ne peut pas remplacer ces produits noirs par
— mastic gonflé d'eau ; n'importe quel type de peintures ; en effet, le
—peintures cachant une oxydation très importante. produit de réfection doit posséder un certain
nombre de qualités :
Nota : cas des câbles à fils galvanisés ; en plus de
toutes les informations précédentes, on notera —une certaine souplesse afin que le produit puisse
l'état de la galvanisation si elle est apparente : suivre les différentes déformations du câble : fle-
xion, torsion, allongement, etc ., sans se fissurer ;
— décollement avec présence de rouille ;
—une très bonne adhérence sur l'acier constitutif
—adhérence de la galvanisation ;
des câbles ou dans le cas d'entretien sans mise à nu
—adhérence du revêtement sur la galvanisation. de l'acier, compatibilité avec la protection existante,
ce qui implique très souvent l'emploi d'un produit
noir ;
VII—2 .3 — Suites à donner à l'examen
—une bonne tenue dans le temps.
Au cours de l'inspection, on doit :
— noter tous les points ci-dessus, ces observations A côté de ces qualités spécifiques demandées au
permettant au cours des inspections ultérieures de matériau lui-même il faut ajouter un deuxième
suivre l'évolution de la corrosion ; groupe de propriétés liées à la structure des câbles
— faire nettoyer et enlever les détritus et la végéta- — facilité d'application du produit et minimum
tion qui maintiennent une humidité constante au d'exigences relatives à la qualité de préparation du
niveau des ancrages ou des bas de suspentes . De support en vue de l'application . En effet, les diffi-
même, les chambres d'ancrage seront nettoyées et cultés d'accès, la hauteur et la structure d'un câble
largement ventilées. ou d'un faisceau de câbles font que le décapage par
projection d'abrasif ou le nettoyage sont difficiles à
Après l'inspection, il peut être nécessaire de faire effectuer et que l'évacuation de la totalité des
appel à des spécialistes capables de juger de l'état produits de décapage est pratiquement impossible
de la protection et, s'il y a nécessité, d'effectuer des
travaux de remise en peinture . En effet, il est le plus — possibilité d'appliquer à la brosse ; une applica-
souvent difficile pour un non-spécialiste d'apprécier tion au pistolet conduirait à trop de pertes ainsi qu'à
cette nécessité et, dans l'affirmative, de savoir s'il une mauvaise protection de la périphérie et de cer-
faut procéder à un décapage complet de la protec- taines zones des câbles.
tion existante ou simplement à une remise en pein-
ture partielle.
VII-3 .2 — Types de produits à appliquer
83
risques de fissuration sous l'effet des déformations compatibilité entre les brais et les bitumes, il est très
du câble. dangereux de faire appliquer, a priori, un brai-
époxy sur un produit noir de nature inconnue . Il est
Les résines époxydiques apportent aux brais recommandé de faire effectuer l'analyse d'un
traditionnels leurs qualités qui sont principalement : prélèvement par un laboratoire afin de connaître
avec certitude la nature du produit en cause.
— une très bonne adhérence ;
—des bonnes performances en traction ou flexion ;
—une très bonne tenue aux cycles thermiques, VII—3 .4 — Choix de la technique de préparation
évitant notamment toutes les coulures constatées de surface
avec les brais ;
—et, évidemment, une bien meilleure résistance Le choix de la préparation de surface est un
anticorrosion et une plus grande longévité. problème très important puisque toute la tenue du
système de protection en dépend . Si le choix du
Les brais-époxy sont compatibles avec les brais de système de protection peut être guidé par
houille sur lesquels ils adhérent correctement après l'expérience et les essais de laboratoire, la prépa-
nettoyage . Ils ont l'incon v énient des produits à deux ration de surface est un cas particulier à chaque
composants, c'est-à-dire une durée de vie en pot ouvrage en raison de l'état de la protection, mais
limitée. aussi de la disposition géométrique des câbles . Cette
préparation peut dépendre aussi du type de produit
Les brais-vinyliques donnent aussi de bons résultats de protection existant.
quand ils sont appliqués sur des vieux brais mais, là
encore, la qualité du procuit dépend de la teneur en Deux types de préparation de surface sont en fait
résine vinylique, teneur très variable selon les possibles :
produits . Ces produits, certainement moins bons sur
1 — Nettoyage par brossage : le brossage doit per-
le plan de la durabilité et s'appliquant en couches
mettre l'élimination de toutes les zones rouillées et
moins épaisses, ont le gros avantage d'être
surtout de toutes les parties mal adhérentes de vieux
monocomposants, donc ce n'avoir aucune limite de
produits . Cette technique a les inconvénients
temps d'application, étant livrés prêts à l'emploi.
— d'être toujours incomplète, des traces d'oxydes
Les brais-époxy-polyuréthanne sont comparables pouvant subsister sous un produit semblant
aux brais-époxy pour leur durabilité ; par contre, adhérent ;
leur durée de vie en poi très courte pose de gros
problèmes sur chantier pour l'application sur câble. — de ne pas être effectuée sur toutes les zones en
raison d'une accessibilité difficile et surtout de la
durée de réalisation correcte de tels travaux, qui
dépend en premier lieu de la qualité et de la con-
VII—3 .3 — Choix du sysrème de réparation
science de l'ouvrier.
En dehors de tout problème d ' ambiance, le choix 2 — Décapage par projection d'abrasif : cette tech-
du système de réparation est fonction de deux nique, bien meilleure que le brossage, permet
critères : l'élimination de toute la vieille protection, sauf
peut-être dans les gorges entre les fils où l'élimina-
— état de la protection et nécessité ou non de
l'enlever ; tion totale est souvent difficile.
84
VII-3 .5 - Critères de choix d'un système de primaire anticorrosion, deux couches de brai
protection moderne amélioré par l ' adjonction de résine.
85
– observation des délais entre couches, en par- autour du faisceau pour éviter les coulures de
ticulier observation très stricte du délai limite de produits noirs provenant de l'intérieur des câbles a-
recouvrement de chaque produit pour éviter tout t-il donné des résultats catastrophiques, l'eau res-
risque de décollement entre couches ; tant dans le faisceau et provoquant une corrosion
accélérée, surtout au niveau des colliers.
– observation de la temperature et de l'hygrométrie
limites d'application ; en particulier, ne pas des- Aussi, si le masticage est intéressant en partie haute
cendre au-dessous de 10 "C dans le cas d'emploi de et sur les faces supérieures du faisceau afin d'éviter
brai-époxy. au maximum à l'eau de pénétrer, il ne faut surtout
pas empêcher celle-ci de sortir, c'est-à-dire masti-
Sur le plan pratique, la première couche sera diluée
quer en partie basse et sur les faces inférieures du
(10 % en poids environ) avant application ; on ob-
faisceau . Le mastic ne doit en aucun cas constituer
tient ainsi un produit qui pénètre et mouille
un gainage autour du faisceau de câbles.
beaucoup mieux le câble
Les mastics en général vieillissent assez mal en
Enfin, les contrôles d'application concernant la
devenant cassants dans le temps et en perdant de
continuité et le bon recouvrement de tout le câble
l'adhérence au support . De plus, très souvent, ils
par le produit de protection ne peuvent être que
forment des poches qui retiennent l'eau.
visuels, les mesures d'épaisseur par n'importe quel
moyen ne donnant que peu de renseignements Des essais comparatifs ont été effectués tant en
utiles, compte tenu de la structure d'un câble. laboratoire que sur ouvrages, sur des mastics à base
de brai chargé à l'amiante, de brai-époxy, d'époxy,
et de polyuréthanne . Les meilleurs résultats sont ob-
VII–3 .7 – Cas particuliers des finitions
aluminium tenus avec le mastic polyuréthanne qui reste très
souple et très adhérent dans le temps . Ces mastics
Les finitions aluminium sont quelquefois utilisées polyuréthanne ont de plus l ' avantage d'adhérer cor-
sur des brais ; elles ont alors l'avantage de permet- rectement à la fois sur des fonds époxy, poly-
tre au produit noir sous-jacent d'être moins exposé uréthanne et brai-époxy . Les mastics brai-époxy
à la chaleur du soleil et l'on évite ainsi les coulures donnent également de bons résultats, avec toutefois
de brai . Par contre, elles vieillissent très mal en un vieillissement plus rapide et des risques de fis-
s'écaillant et en se décollant. suration plus importants.
Aussi, lors des travaux d'entretien, est-il très dif- Enfin, précisons que la meilleure technique consiste
ficile d'appliquer une peinture sur une finition à appliquer le mastic directement sur l'acier décapé,
aluminium car on n'est jamais sûr d'une bonne donc sous les couches de peintures ou encore entre
adhérence . On doit donc pratiquement prévoir un les deux couches de brai-époxy . L'application du
décapage avec élimination de toute la finition. mastic à l'extérieur de câbles après mise en oeuvre
du système de protection complet conduit très
En variante, certaines sociétés proposent une souvent à de mauvais résultats, le mastic devenant
deuxième couche de brai-époxy pigmentée d'alu- cassant ou se gorgeant d'eau.
minium sur la première couche de brai-époxy . On
réduit ainsi les décollements entre couches que l'on
risque toujours d'avoir avec une finition aluminium
à liant alkyde, par exemple . Par contre, l'entretien
sur ce type de produit est difficile et il est préférable
d'éliminer cette couche de brai-époxy pigmentée VII–4 – PROTECTION DES ZONES DE
avant tout travail de réfection . CÂBLES SOUS COLLIERS
VII–3 .8 – Masticage de : ; faisceaux de câbles Les :zones sous colliers étant le siège privilégié de
dégradations par corrosion, il est donc très impor-
Dans le cas d'un faisceau de câbles, on est bien tant de les protéger ; malheureusement, la mise en
souvent tenté d'effectuer un masticage de toutes les oeuvre de leur protection nécessite le démontage
zones entre câbles en pensant créer une barrière des colliers, opération très onéreuse ; aussi dans le
contre l'eau et l'humidité . L'expérience prouve que cas où elle est réalisée, il importe d'effectuer une
cette protection n'est jamais efficace et que, bien au protection excellente afin d'éviter qu'un nouveau
contraire, on a tendance a empêcher l'eau de sortir problème de corrosion n'oblige à un redémontage
du faisceau . Ainsi, sur un ouvrage, un gainage mis prématuré.
86
Sur des ouvrages très importants, des protections Enfin, très souvent, à la jonction collier-faisceau de
très riches ont été appliquées : câbles on utilise un mastic pour empêcher l'eau de
pénétrer sous le collier . Là encore, le mastic ne doit
1 — Décapage à vif (correspondant au degré SA 3 de être appliqué que sur la partie supérieure, afin de
la norme SIS 055900—1967) ; métallisation au zinc permettre à l'eau qui aurait pénétré de s'écouler . Il
120 µm, colmatage par une peinture riche en zinc est recommandé d'utiliser le même type de mastic
métal, deux couches de brai-époxy . Cette protec- que sur le faisceau de câbles.
tion très riche est certainement excellente, mais elle
pose des problèmes de mise en oeuvre très difficiles, Remarque
et implique une dimension de faisceau suffisante
pour que le décapage et la métallisation puissent Dans le cas de câbles disposés en couronne ou
être faits correctement . Cependant, il est très dif- en nappe, la protection des zones sous colliers
ficile d'avoir un décapage parfait sur toute la ou sous attaches, bien qu'aussi délicate à ef-
périphérie du faisceau de câbles, et en particulier de fectuer, entraine le recours à des solutions a
n'avoir aucune trace d'ancien produit noir dans les priori moins onéreuses : la ventilation mieux
interstices entre les fils . En outre, des délais très assurée diminue en effet les risques de corro-
courts doivent être observés d'une part entre le sion.
décapage par projection d'abrasif et la métallisation,
et d'autre part entre la métallisation et son col-
matage ; il faut donc observer un planning de chan-
tier très rigoureux et effectuer le travail collier par VII—5 — PROTECTION DES SUSPENTES
collier.
— la partie externe est en général protégée comme Leur protection doit donc être très bien mise en
les parties courantes du faisceau, l'application d'un oeuvre et, en particulier, avant tout travail de réfec-
primaire anticorrosion n'étant pas justifiée dans le tion, il faut éliminer systématiquement toutes les
cas général . boursouflures qui sont des pièges à eau.
87
Comme pour les culots en bas de suspentes, les soigné ; ce dégraissage peut être effectué avec un
nouvelles applications ne seront effectuées que sur solvant du type perchloréthylène ;
un acier parfaitement sain . Après décapage, on re-
• dans le cas d'un acier galvanisé ayant vieilli, un
prendra ensuite ces zones avec le plus grand soin,
brossage, afin d'éliminer tous les sels de zinc mal
en évitant de penser qu'un excès de produit, ou pire
adhérents ; rappelons qu'il ne faut effectuer aucun
de mastic, constituera une barrière plus efficace
décapage de l'acier galvanisé par projection
contre la corrosion.
d'abrasif, décapage qui diminuerait l'épaisseur de la
couche de zinc ;
88
autres et rend le câble terminé plus raide, ce qui autres que ceux à base de produit noir en observant
crée des difficultés lors des manutentions de trans- les recommandations précédentes concernant la
port et de mise en oeuvre. préparation de la surface et l'application des
couches.
Par ailleurs se pose le problème de préparation de
surface du câble terminé, car les liants des peintures Un système de protection homogène sur le plan an-
monocomposant riches en zinc sont à base de ticorrosion peut être par exemple :
caoutchouc isomérisé ou d'ester d'époxy ; ces liants
– une couche de zinc époxy,
sont donc facilement détrempés lors de l'application
d'une couche d'époxy zinc ou du primaire d'ac- – une couche d'époxy,
crochage . Une solution possible est de ne pas mettre – une couche de polyuréthanne,
de peinture monocomposant riche en zinc sur la
ou encore deux couches de brai-époxy sur un
dernière couche de fils lors de la fabrication du
primaire d'accrochage en époxy . Enfin, on obtient
câble.
d'excellents résultats d'adhérence avec un système
En tout état de cause, il convient de procéder à un de protection comportant trois couches de
nettoyage très poussé du câble avant mise en pein- polyuréthanne, le primaire étant pigmenté au chro-
ture in situ, opération qui, seule, permettra un bon mate de zinc . Ces produits, parfaitement souples et
accrochage de la protection. adhérents, demandent toutefois une préparation de
surface particulièrement soignée.
On peut alors appliquer des systèmes de peinture
89
Ancienne protection de cables à fils parallèles.
Uekr,idaliCn de la
sous atlarhe de >u<pente
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Mauvaise protection
à l'entrée du culot .
90
DEUXIÈME PARTIE
CHAPITRE VIII
— les ponts suspendus sont particulièrement sen- Ces opérations sont les suivantes :
sibles aux sollicitations dynamiques, en raison de la
1 — Examen visuel de l'allure générale du profil en
souplesse de leur structure et du grand nombre de
long ou, plus précisément, relevé topographique de
pièces mobiles ;
l'ouvrage sous charge permanente comprenant le
— les organes de suspension sont sensibles aux effets relevé du profil en long et de la position des pylônes
de la corrosion . et des massifs d'ancrages.
91
2 – Évaluation de l'égalité des tensions des suspen- L'examen, ou le relevé du profil en long peut aussi
tes par mise en vibration à la main ou, plus précisé- révéler l'existence d'une irrégularité plus ou moins
ment, vérification de cette tension par mise en vi- localisée . C'est le cas typique d'un déréglage de sus-
bration ou pesée au vérin. pension, provoqué par un glissement des attaches
de suspentes, ou, plus rarement, d'un câble en tête
3 – Évaluation de la rÉ partition des tensions des de pylône ; ce type de désordres peut entraîner des
câbles de retenue par mise en vibration à la main. avaries sérieuses sur les poutres de rigidité (voir
chapitre V–1 .4).
4 – Examen de l'état des attaches de suspentes
avec recherche des glissements éventuels. A l'origine de ces désordres on trouve les sollicita-
tions dynamiques, notamment au passage de
5 – Examen du tablier avec recherche de déforma-
véhicules lourds, qui sont susceptibles d'entraîner
tions.
des efforts brutaux dans la suspension . Les colliers
6 – Examen de l'état des appareils d'appui et de et attaches de suspentes sur les câbles porteurs sont
leurs scellements ; vérification de leur fonctionne- particulièrement sollicités en partie haute de la
ment. parabole près des points fixes, et là où l'angle avec
l'horizontale est le plus accusé . Dans le cas des at-
7 – Examen de l'état des selles d'appui mobiles et taches simples il peut se produire, sous l'effet des
vérification de leur fonctionnement. chocs, des ruptures des ligatures de fixation, suivies
de glissement des attaches avec déréglage de la sus-
8 – Examen des zones d'encastrement en pied de pension et report des efforts sur les suspentes
pylônes avec recherche de fissures ou d'épaufrures, voisines . Dans le cas des colliers, le même
ou examen de l'état de ['articulation et vérification phénomène de glissement peut se produire, favorisé
de son fonctionnement. par la relaxation des boulons de serrage : l'effort de
serrage du collier sur le faisceau de câbles diminue
Les points 1 à 5 ont pour but essentiel de fournir les dans le temps, réduisant ainsi sa résistance au glisse-
éléments de diagnostic du défaut le plus courant af-
ment . Compte tenu de l'effet de réaction en chaîne
fectant les ponts suspendus : le déréglage de la sus-
de ce type de désordre tout au long de la suspen-
pension.
sion, il est nécessaire de s'assurer du bon
positionnement des liaisons suspentes-câbles por-
Un abaissement général du profil en long,
teurs et de vérifier périodiquement le serrage des
entraînant une cassure cu profil aux extrémités de
colliers sur les faisceaux (voir chapitre III–6 .3).
l'ouvrage, traduit le plus souvent un fluage des
câbles porteurs (voir chapitres III–3 .2, III–7 .2 et
Les effets de sollicitations dynamiques peuvent
III–7 .3) ; phénomène naturel, il ne constitue pas un
également se retrouver au niveau des points
défaut en soi, mais il convient d'y remédier sous
d'ancrage des câbles, c'est-à-dire aux culots . Ces
peine d'introduire des efforts parasites dans les
derniers, constitués de pièces en fonte, acier moulé
poutres de rigidité.
ou forgé, peuvent ne pas avoir été remplis correcte-
L'abaissement du profil peut être corrélatif à un ment en alliage fusible, ou bien celui-ci peut présen-
rapprochement des têtes de pylônes dont il convient ter une trop grande ductilité ; il s'ensuit une rentrée
de rechercher les causes, mais il peut aussi être la du bloc perruque-alliage à l'intérieur du culot et un
conséquence d'un déplacement des massifs laminage progressif au niveau de la sortie de câble
d'ancrage, phénomène gave qui doit entraîner des qui forme filière (voir chapitre 111–6 .1) . Le
mesures immédiates (voir chapitre IV–4 .). déréglage de suspension qui s'ensuit est d'autant
plus nocif qu'il n'est pas uniformément réparti sur
Il est important de noter que les ponts suspendus tous les câbles et qu'il aboutit à des surtensions, par
sont, plus que d'autres ouvrages, sensibles aux effets report de charge, sur certains d'entre eux . Il est
de la température : t. ne élévation de celle-ci donc important de surveiller ce point : l'alliage
provoque un allongement des câbles, donc un fusible du remplissage doit en principe affleurer la
abaissement du profil . Avant de tirer une conclu- face arrière des culots, et toute rentrée peut être
sion quelconque de la comparaison entre divers facilement mesurée.
relevés il convient donc, tout d'abord, de s'assurer
que les conditions de températures et d'ensoleil- A défaut de pouvoir remettre les choses en état, il
lement sont comparables, à défaut d'effectuer une est nécessaire de procéder, au plus tôt, à un réglage
correction, ce qui est uni opération malaisée . de la suspension (voir chapitre III–7 .4).
92
La visite des appareils d'appui, visée au point 6, VIII—4 — OPÉRATIONS DE DÉTECTION DES
revêt une importance particulière dans la mesure où DOMMAGES DUS À LA CORROSION
les désordres constatés peuvent être l'origine ou la
conséquence d'un mauvais comportement général
Ces opérations sont les suivantes :
de la structure . Le plus souvent sous-dimensionnés
par rapport aux actions d'un trafic lourd de plus en — visite des chambres d'ancrage et recherche
plus agressif, ces éléments sont soumis à des efforts d'oxydation au niveau des culots ;
tri-directionnels et rapidement variables (voir
— examen de l'état de la protection des câbles sur
chapitre VI—1) . Il s'ensuit une usure prématurée de
toute leur longueur avec recherche de coulures
ces organes, une augmentation des jeux et, par voie
d'oxydes ;
de conséquence, une majoration des sollicitations
dynamiques pouvant entrainer un déréglage de la — auscultation électromagnétique des câbles.
suspension (voir plus haut) . A l'inverse, si le
déréglage de la suspension est préexistant, il en Les opérations citées ne concernent que la suspen-
résulte une majoration des efforts appliqués ou une sion ; il est évident que la corrosion peut se manifes-
mauvaise répartition de ceux-ci entre les divers ap- ter, par ailleurs, de plusieurs façons : enrouillement
pareils d'appui ; les désordres peuvent alors se des surfaces métalliques, corrosion et gonflement
présenter sous différentes formes : ruptures de des armatures de béton armé, etc ., mais ces
scellement, désorganisation de la maçonnerie, phénomènes ne sont pas spécifiques des ponts
cheminement progressif des axes d'articulation . .. suspendus et font partie des désordres qu'il est
Toute réparation limitée aux seuls appareils d'appui courant de constater sur d'autres types d'ouvrages
est alors sans effet tant que l'on n'a pas remédié à la d'art.
cause du phénomène.
En revanche, la corrosion affectant les câbles por-
Sur un plan plus général, dans les ouvrages anciens, teurs est un phénomène spécifique, de même que
compte tenu de l'évolution actuelle du trafic, on a les points de localisation de cette dernière . En effet,
intérêt, quand une réparation s'impose, à surdimen- pour présenter la meilleure résistance possible
sionner dans la mesure du possible les nouveaux vis-à-vis de la corrosion, un câble de pont suspendu
scellements et, le cas échéant, à revoir la concep- devrait présenter les caractéristiques suivantes :
tion et procéder au changement des appareils d'ap- — tous les fils constitutifs devraient avoir une lon-
pui. gueur identique d'une extrémité à l'autre du câble,
afin que les variations de contrainte en service
Les organes visés aux points 7 et 8 (selles d'appui
soient identiques dans chaque fil et afin d'éviter les
mobiles et articulations en pied de pylône) doivent
glissements relatifs qui détériorent les produits
être maintenus en bon état de fonctionnement, leur
d'étanchéité placés intérieurement et extérieure-
mobilité conditionnant la bonne transmission des ef-
ment ;
forts par les câbles porteurs . Leur blocage a deux
conséquences: — les fils devraient être jointifs pour présenter un
maximum d'étanchéité et éviter la pénétration
— surtension dans les câbles d'une part ou de l'autre
d'eau ; de plus, les vides interfilaires devraient être
des pylônes concernés ;
de section minimale pour faciliter leur obstruction
— introduction d'efforts de flexion dans le corps des par les produits placés au moment du câblage,
pylônes et possibilité de désordres graves (voir produits qui doivent rester adhérents aux fils,
chapitres III—7 .4, IV—3 .1, et IV—3 .3). souples, et ne pas fluer pour continuer à obstruer
ces vides interfilaires.
Les dégradations des zones en pied de pylônes en-
castrés flexibles sont extrêmement rares et peuvent Dans la pratique, il n'en est pas ainsi :
trouver leur origine dans un déréglage de la suspen-
— il est très difficile de câbler les fils, par couches
sion ; comme pour les appareils d'appui, toute
successives, avec un pas constant pour une même
réparation est illusoire tant que l'on a pas remédié à
couche et tout au long d'un câble, en particulier
la cause du phénomène .
pour les couches extérieures des câbles de fort
diamètre ;
93
munication les uns avec les autres par couronne. chaud et s'il y a du vent l'évaporation est accélérée
Même dans le cas des câbles clos, à fils et rapide . Il convient donc que les câbles soient dis-
périphériques profilés, le passage sur selles d'appui posés sur toute leur longueur et, le plus souvent pos-
provoque un infléchissement et une ovalisation ten- sible, à l ' action de l'air sec et renouvelé et à la
dant à écarter les fils .n partie supérieure ; en chaleur du soleil.
partie centrale, on retrouve des fils ronds laissant
circuler l'eau . Par ailleurs, les produits noirs, Cela peut paraître une évidence, mais la pratique
couramment utilisés dar .s les anciens câbles, ne montre que ces dispositions ne sont pas toujours
remplissent pas les conciliions requises et, par forte respectées, en particulier :
température, la protection intérieure dégoutte sous – dans les chambres d'ancrage fermées, humides
les câbles. avec air non renouvelé et saturé d'humidité, où
l ' eau de condensation sur les voûtes goutte sur les
câbles ;
2 – intérieur des colliers d'épanouissement, dans le – si l'eau séjourne dans les chambres d'ancrage ou
cas de disposition géométrique des câbles en fais- s'il n'est pas possible de créer une ventilation ef-
ceau ou en couronne (voir chapitre III–6 .6) ; ficace, il convient alors de reporter les culots
d'ancrage à l'extérieur, à l'air libre, l'ancrage au
3 – intérieur des colliers sur câbles, au droit de l'at-
massif se faisant à l'aide de tirants noyés dans le
tache haute des suspentes (voir chapitre III–6 .3) ;
béton (voir chapitre III–8 .4).
4 – partie basse de la parabole ;
Hormis ces points qui peuvent être améliorés, des
5 – bas des suspentes en câble, près des culots (voir problèmes demeurent au niveau des colliers d'at-
chapitre III–6 .4) ; tache sur faisceaux et des colliers d'épanouisse-
6 – bas des haubans, près des culots ; ment . A défaut d'autre solution, il est nécessaire de
renforcer la protection anticorrosion à l'intérieur de
– accessoirement, intérieur des faisceaux lorsque
ces colliers, quitte à adopter une solution coûteuse
l'évacuation de l'eau en partie basse n'est pas cor- qui ne sera pas généralisée sur l'ensemble de la sus-
rectement assurée (voir chapitre I11–4 .2). pension . Un démontage est alors nécessaire, rela-
tivement aisé dans le cas de colliers d'attaches,
En dehors de ces points, et sachant qu'il est impos-
beaucoup plus difficile dans le cas des colliers
sible d'obtenir des câbles parfaitement étanches, il
d'épanouissement.
convient de favoriser au maximum l'évacuation
rapide des eaux d'infiltration . Le moyen le plus ef- En tout état de cause, les câbles de suspension
ficace est, sans conteste, la ventilation naturelle des doivent faire l'objet d'une inspection minutieuse où
câbles qui permet l'évaporation accélérée de l'eau l'on notera l'état de la protection extérieure, les
ayant pénétré à l'intérieur . En effet, l'eau s'évacue détoronnages, écarts entre fils ou fils cassés créant
par cheminement périphé -ique et évaporation dans autant d'entrées d'eau, les coulures d'oxyde et les
l'air extérieur moins saturé d'humidité . Si l'air est suintements . Il faut retenir qu'en présence d'une
94
protection extérieure dégradée, un câble apparem- acoustique . Cette méthode, que l'on trouvera
ment sain extérieurement peut être fortement cor- détaillée en annexe 4, utilise le fait qu'une rupture
rodé à l'intérieur . Lorsque la corrosion se manifeste s'accompagne d'une libération d'énergie et
par un gonflement du câble, il est trop tard et le provoque une "onde de choc" qui se propage le
remplacement de celui-ci s'impose à court terme. long des câbles . Ces ondes de choc sont détectées
par des accéléromètres fixés sur les câbles à l'aide
Des méthodes physiques, telles que l'auscultation
de colliers et transmises à une armoire centrali-
électromagnétique, détaillée en annexe, permettent,
satrice qui procède à un traitement de données.
à l'heure actuelle, d'évaluer le degré d ' oxydation
L'analyse des résultats qui comportent l'amplitude
interne des câbles, et de détecter la présence de
des ondes reçues et les temps de passage sous les
zones où se trouvent des ruptures de fils . Bien qu'en
capteurs permet d'identifier les ruptures et de les
l'état actuel de la technique les renseignements
localiser.
donnés ne sont pas quantitatifs, le résultat qualitatif
d'une inspection permet, complété le cas échéant Les principes de la méthodologie de mise en oeuvre
par une opération de surveillance acoustique (voir des opérations d'auscultation électromagnétique et
chapitre VIII—6), de prononcer un diagnostic fiable de surveillance acoustique peuvent être définis
sur l'état de santé interne des câbles de ponts comme suit :
suspendus.
Première phase
VIII—5 — AUTRES OPÉRATIONS DE Auscultation des câbles d'un ouvrage par les deux
SURVEILLANCE ET D'ENTRETIEN méthodes, oxydation et fils rompus :
— les joints de chaussées qui, au même titre que les — deuxième cas : les diagrammes d'auscultation
relatifs à la détection des fils rompus présentent des
appareils d'appui sont soumis à des sollicitations
dynamiques importantes ; en outre, un blocage de perturbations . Suivant l'importance de celles-ci, on
joint de chaussée peut être révélateur d'un peut décider, soit de s'en tenir à une périodicité
déréglage de suspension entraînant une mise en d'auscultation annuelle afin de suivre l'évolution du
butée du tablier ; phénomène, soit de passer à la deuxième phase.
VIII—6 — MOYENS EXCEPTIONNELS DE —décider qu ' il n'y a pas danger immédiat et pro-
SURVEILLANCE grammer une nouvelle période de surveillance un an
à dix-huit mois plus tard ;
Lorsque de nombreuses ruptures de fils sont cons- — décider du changement de suspension avec, sui-
tatées sur les câbles constituant la suspension d'un vant la gravité, diverses modalités :
ouvrage, ou que les diagrammes d'auscultation — limitation de l'ouvrage en charge,
électromagnétique relatifs à la détection des fils
— fermeture totale à la circulation,
rompus présentent des perturbations importantes, il
convient de mettre l'ouvrage sous surveillance — mise en place d ' une suspension de secours
95
lorsque l'ouvrage risque de s'effondrer sous son VIII—8 .1 — Moyens d'accès propres à l'ouvrage
poids propre.
L'existence d'échelles scellées sur le flanc ou à
Appliquée avec discernement, cette méthodologie l'intérieur des pylônes est fréquente . De telles dis-
permet de porter un diagnostic sur un ouvrage sans positions facilitent par un accès aisé l'examen des
risque majeur d'erreur. selles, des câbles, et de leurs attaches (culots,
étriers, etc .) en partie haute.
96
descente, etc .) 'mplique l'abscence de personnel sur Échelles fixées au pylône
l'échelle ;
– Vérifier l'état des scellements et la corrosion des
– les nacelles élévatrices montées sur véhicules qui barreaux ou montants (qui peut être telle que
peuvent être mises à disposition par les services de l'échelle se rompe).
l'Equipement (matériel servant à l'élagage et géré
– Ces échelles devraient (ce n'est que rarement le
par le Parc, par exemple), les collectivités locales
cas) être munies de crinolines.
(matériel d'entretien de l'éclairage), l'EDF ou cer-
taines entreprises spécialisées . Ces matériels ont – Lorsque les échelles sont extérieures, le plus
pour avantage une plus grande souplesse d'utilisa- souvent elles sont interrompues en partie basse pour
tion (montée, descente, rotations sont possibles et ne pas engager le gabarit ; une échelle d'accès est
commandées par le visiteur) . D'autre part, le alors nécessaire et se trouve installée sur la
visiteur est dans une nacelle et non plus sur une chaussée ; il est donc indispensable de prévoir une
échelle ce qui augmente sa sécurité et sa liberté de protection vis-à-vis de la circulation.
manoeuvre . Par contre, le véhicule porteur (trac- – Enfin, il arrive que le visiteur "dérange" les "oc-
teur ou souvent camion) encombre l'ouvrage et cupants" habituels de l'ouvrage (chauve-souris,
souvent empêche toute circulation . De plus, son oiseaux ayant niché dans les selles ou colliers) et
poids doit être compatible avec la capacité de l'ou- l'effet de surprise peut provoquer chez le visiteur
vrage visité.
des réactions dangereuses et même très dan-
gereuses, lorsque c'est un nid de guêpes qui est
Parmi les autres moyens d'accès, nous citerons :
dérangé I
– le bateau pour accès aux piles en rivière, examen
des appareils d'appui (à l'aide d ' échelles), examen Passerelles de visite
de la poutraison et de la dalle dans le cas d'absence
de nacelle (une telle visite à l'aide de jumelles est Il faut :
préférable à pas de visite du tout) ; – s'assurer de l'état du plancher (généralement en
– des échelles diverses (rigides ou de corde) pour bois et fréquemment pourri),
accès et examen des appareils d'appui (depuis la – se prémunir contre les risques de déraillement.
berge ou depuis le tablier), accès aux têtes de pile,
etc .).
Les sytèmes de roulement sont constitués de profils
en U dans lesquels sont placées les roues . Si, en
cours de translation, il y a un blocage sur un côté, la
VIII–8 .3 – Ascension en l'absence de tous
passerelle se met "en travers" et un déraillement est
moyens d'accès
toujours à craindre.
Malgré l'inventaire des moyens d'accès ci-dessus, il
Ce déraillement n'a pas de conséquences fâcheuses
arrive fréquemment que la seule solution reste l ' as-
si la passerelle est munie d'un système très simple
cension le long des câbles.
(une pièce métallique coudée) la maintenant
suspendue au rail, mais peut devenir très dangereux
Bien que cette opération ne soit pas très facile, il
car le plus souvent la passerelle est purement et
apparaît que pour un ouvrage "normal" (câbles non
simplement suspendue par ses quatre roues.
jointifs de diamètre maximal 80 à 90 mm et pente
pas trop élevée), elle ne demande ni aptitudes phy- Pour remédier à ce risque il est recommandé de
siques ni entraînement particulier, sous réserve de balayer au préalable les chemins de roulement, de
non-sensibilité au vertige et de respect des règles de bien lubrifier les axes des roues avant chaque visite,
sécurité qui sont précisées ci-dessous. et de bien synchroniser les mouvements d'avance.
Il convient cependant de noter que les difficultés Enfin, il serait vivement souhaitable que toutes les
sont nettement plus importantes en cas de câbles passerelles soient équipées de dispositifs de retenue
mouillés, givrés, ou par temps froid. en cas de déraillement.
Échelles de pompier
VIII–8 .4 – Sécurité et précautions à prendre
Ce sont des matériels fiables et dont les limites
Nous allons examiner pour chaque moyen d'accès d'utilisation sont annoncées et affichées avec préci-
les précautions à prendre : sion.
97
Les seuls risques à craindre sont donc : Ascension en l'absence de tous moyens d'accès
Visites en bateau
98
TROISIÈME PARTIE
ANNEXES
ANNEXE 1
DOCUMENTATION BIBLIOGRAPHIQUE
111 GAVARNI C ., Considérations sur le calcul des ponts vrages d'art métalliques, Doc . LCPC–SETRA, 1981,
68 p.
suspendus, Acier - stahl - steel, n° 3 et n° 4, 1961.
MEnUE P ., Platelage des ponts et passerelles métalliques,
X21 COURSON J ., Cours de résistance des matériaux, Chap.
Bull . ponts métalliques, 9, 1983, pp . 55-80.
XXVII : ponts suspendus à poutre de rigidité, 3e ed.
Dunod, 1971, 1622 p. NIELS J . GIMSING, Cable supported bridge . Concept and de-
sign, John Wiley and Sons, New-York, 1983.
NAVIER L . M . H ., Mémoire sur les ponts suspendus, 2e ed .,
CÈFRACOR groupe de travail de la Commission d'étude "protec-
Carilian-Goeury, Paris, 1830.
tion par revêtements", 4, Résistance à la corrosion de
JULLIEN C ., Note sur quelques propriétés du polygone qu'af- matériaux exposés en atmosphères naturelles et en at-
fecte la chaine d'un pont suspendu, Ann . P. et Ch ., Ire mosphères synthétiques, Matériaux et Techniques,
série, ter semestre, 1837, pp . 133-167. mars-avr . 1983, pp . 71–78.
CROIZETTE-DESNOYERS Ph ., Cours de construction des ponts, MINISTÈRE de L ' EQUIPEMENT, du Logement, de l'aménage-
t . II, Cha . XII, Vve Ch . Dunod, 1885, 45 planches, ment du territoire et du transport, Direction des Routes,
1204 p. Nomenclature des parties d'ouvrages métalliques, Doc.
LCPC-SETRA, 1986, 132 p.
AMOUROUx D ., Lemoine B ., L'âge d'or des ponts suspendus
en France 1823-1850, Ann . P . et Ch ., 19, 3e trimestre GOURMELON J .-P . , Point de vue . Matière à réflexion pour une
politique de gestion des ponts suspendus par temps froid,
1981, pp . 53-63.
Bull . liaison Labo . P. et Ch ., 156, juil .-août 1988,
MINISTÈRE des TRANSPORTS DRCR, Défauts apparents des ou- pp . 105-107.
ANNEXE 2
- Circulaire série A n° 2 du 17 mars 1936, Surveillance et entretien des ponts métalliques et des ponts
suspendus . Direction du personnel, de la comptabilité et de l'administration générale, 3 e bureau.
- Instruction provisoire du 23 novembre 1966, Instruction provisoire sur la protection des ouvrages mé-
talliques contre la corrosion . Direction des routes et de la circulation routière . Service des ouvrages
d'art et des activités opérationnelles d . 11-181, circulaire n° 76 T P 156 et 157.
- Circulaire n° 72 .96 du 29 juin 1972, Relative à la surveillance et à l'entretien des ponts suspendus,
ponts à haubans et ouvrages analogues . Direction des routes et de la circulation routière CTOA en RIN
O d . 12-947.
- Circulaire CTOA et REG 2 d . 13 .774 du 17 juillet 1974, Renforcement des actions de surveillance et
d'entretien des ouvrages d'art ; complément pour le domaine des ponts, viaducs et ouvrages analo-
gues . Direction des routes et de la circulation routière.
- Instruction technique pour la surveillance et l'entretien des ouvrages d'art, Ponts suspendus et à hau-
bans, 2 e partie, fasc . 34, mars 1986.
Lettre circulaire, ministères de l' Intérieur et de l'Équipement, 8 août 1988, Surveillance technique des
ponts suspendus .
99
ANNEXE 3
03 Allier Néant
05 Hautes-Alpes Néant
08 Ardenn s Charleville-Mézières :
- passerelle du Moulin urbaine Meuse
10 Aube Néant
11 Aude Néant
100
Département Ouvrage Voie Obstacle
portée franchi
14 Calvados Néant
16 Charente Néant
20 Corse Néant
21 Côte-d'Or Néant
28 Eure-et-Loir Néant
101
Département Ouvrage Voie Obstacle
portée franchi
36 Indre Néant
39 Jura Néant
41 Loir-et-Cher Néant
102
Département Ouvrage Voie Obstacle
portée franchi
48 Lozère Néant
50 Manche Néant
52 Haute-Marne Néant
53 Mayenne Néant
55 Meuse Néant
103
Département Ouvrage Voie Obstacle
portée franchi
59 Nord Néant
61 Orne Néant
62 Pas-de-Calais Néant
65 Hautes-Pyrénées Néant
67 Bas-Rhin Néant
68 Haut-Rhin Néant
70 Haute-Saône Néant
71 Saône-et-Loire Néant
72 Sarthe Néant
104
Département Ouvrage Voie Obstacle
portée franchi
79 Deux-Sèvres Néant
80 Somme Néant
83 Var Néant
85 Vendée Néant
87 Haute-Vienne Néant
88 Vosges Néant
90 Territoire - Néant
de - Bellefort
91 Essonne Néant
92 Hauts-de-Seine Néant
93 Seine-Saint-Denis Néant
95 Val-d'Oise Néant
I05
ANNEXE 4
– la méthode des tensions induites qui permet de La bobine d'auscultation électromagnétique est un
détecter les fils rompus et les défauts internes. solénoïde de 45 cm de long . Ce solénoïde comporte
96 spires et s'ouvre en deux demi-coquilles compor-
Ces deux méthodes sont complémentaires. tant des connecteurs sur toute la longueur . Cette
disposition permet de mettre la bobine autour du
câble.
Auscultation électromagnétique par la méthode
des courants de Foucault Cette bobine est alimentée en courant d'intensité
constante par un impédancemètre (fig . 1) . Cet
Principe de la méthode
impédancemètre délivre à un enregistreur deux
Le principe de la métIode consiste à mesurer voies :
l'impédance d'une bobine dont le câble est le – une tension proportionnelle à la valeur de la résis-
noyau, la self de la bobine augmentant avec le degré tance de la bobine ;
d'oxydation interne du cible . Les phénomènes qui
provoquent cette variatiol sont les suivants : – une tension proportionnelle à la valeur de la self.
Tension
dans chaque fil élémentaire du câble . Ils limitent la
référence
magnétisation de chaque fil à une couronne super-
Détection
ficielle d'épaisseur . C'est l'effet de peau des fils ;
b) Plus le taux d'oxydat .on d'un câble est élevé, Fig . 1 — Impédancemètre.
plus la résistance électrique de contact entre les fils
oxydés augmente : il en résulte une diminution des On enregistre donc en continu les valeurs caractéris-
courants de Foucault du second type induits dans le tiques de l'oxydation . La vitesse de défilement du
câble, et, il y a de ce fait, davantage de fils papier de l'enregistreur est synchronisée à la vitesse
magnétisés dans le câble . de déplacement de la bobine sur le câble, ce qui
106
permet de déterminer avec précision les zones Taux d ' oxydation 1%)
Détermination de l'oxydation
7
6
Le degré d ' oxydation d'un câble ou d'un tronçon
de câble est caractérisé par deux critères :
5
— le nombre de couches oxydées ; 6
T
— le taux d'oxydation, c'est-à-dire la proportion 5
pondérale des oxydes par rapport au poids du
I 4
tronçon. 3-
3
L'étalonnage des variations de la self en fonction du
degré d ' oxydation des câbles monotorons d ' un 2-
2
diamètre de 60 à 90 mm a été entrepris à partir de
deux types de matériaux :
107
du câble . A cet effet, nous disposons actuellement Matériel utilisé
de bobines de 47, 60, 70, 80 et 100 mm de
De même que pour la bobine de détection de
diamètre.
l'oxydation, les impératifs d'auscultation spéciaux
Dans le cas de câbles en nappe ou en couronne, il aux câbles de ponts suspendus imposent un grand
faut que ceux-ci soient distants de trois centimètres nombre de montages et de démontages (passage des
environ pour permettre le passage de la bobine. suspentes), un encombrement minimal pour pouvoir
contrôler deux câbles très rapprochés et un faible
Les mesures s'effectuent en continu, mais chaque poids pour le montage en partie haute.
passage des colliers d'attache des suspentes néces-
site un démontage de la bobine. Les différents bobinages sont réalisés en deux
moitiés, en fils souples.
108
d'oeuvre des renseignements sur la rapidité d'évolu-
DÉFAUTS A 2,5 M 3 .8 M 9 M ou CULOT tion des ruptures de fils élémentaires dans un câble
d'un ouvrage.
,--
Le principe de base est très simple : la rupture
t~' ~_ ..~ _ brutale d'un fil d'un câble engendre des "ondes de
i choc" qui se propagent dans le câble à une certaine
e r- mn
v2 IIi~~N vitesse.
0 .2 V/cm aE1M:W1110NMA :NM q
1BuS.
oETECTEUR
i - -+ I En détectant ces ondes avec des capteurs ap-
uMMMNUU® ..
ulNwNUUUUU x propriés, il est possible de mettre en place un dis-
v. ~ ~u~M~~M~U~
0 .2 V/cm
~~r
!'nrr11111111M:m!YM11MI1u11'.1ll
~~~ I* :Rr
N~Mf ;dMNIY11uuMl GININIeIUu
'AMMKnaNANiNM;uNONlrmuun
positif de surveillance de l'ouvrage qui indiquera le
nombre de ruptures de fils survenues dans un inter-
PUISSANCE NNYIWIIMqIWNN NMMINqI valle de temps donné.
SENSI&LITE 2
~IMINIPICUI
NiuMYINNUuuI11L'MNIIMUUu
uuuuuuulNMNUNNE1uI1 1 1 1 1 RNIu
M"NUUUYNUUriuuu
Les études effectuées au Laboratoire central des
NNNluuuuuulA!!NM
i1
1 1 1 WINSU NN1 1 IN Ponts et Chaussées sur les caractéristiques des ondes
v2 produites par la rupture d'un fil d'un câble, leurs
0 .2 V/cm 'i„.—...w.
conditions de propagation et les phénomènes para-
sites éventuels sur ouvrages, ont abouti à la réalisa-
f~IPECTEUR 2
tion d'une chaîne de surveillance acoustique qui
Y'~T
0.2 V/cm ljj permet d'enregistrer, en des points donnés,
l'amplitude et le temps de passage des ondes
,+_
. r,i l
produites par une rupture de fil dans un câble.
CONSTATATIONS
-------------
Description
15 RUPTURES 2E COUCHE 7 RUPTURES 2E COUCHE 20 RUPTURES 2E COUCHE
1 3E 12 SE 10 3E
"
Données de base
21 4E
7 " 5E
3 6E Les capteurs sont constitués essentiellement par des
accéléromètres qui délivrent un signal électrique au
Fig . 4 - Détection des ruptures de fils.
passage de chaque onde . Les signaux issus de
chaque capteur sont amenés à une armoire centra-
lisatrice de données qui assure l'enregistrement de
l'amplitude de chaque signal et des temps de pas-
Il faut un diamètre de bobine voisin du diamètre du
câble pour obtenir un maximum de sensibilité . A sage des ondes sous les différents capteurs, de
manière à pouvoir calculer la vitesse de propagation
cet effet, nous disposons actuellement de bobines
et à localiser le point d'origine des ondes.
de 50, 60, 70, 80 et 100 mm de diamètre.
Principe
109
Soit une rupture se produisant à une distance x du mis par les capteurs . On obtient :
point milieu de deux capteurs A et B distants de 21,
– l'amplitude de la première demi-alternance ;
1
– l'onde arrive en A au temps : x – l'amplitude des autres alternances ;
Le système électronique I plus simple consiste alors De plus, un dispositif électronique particulier per-
à affecter un compteur de temps à chaque capteur. met de supprimer l'impression des phénomènes
Dès qu'un capteur reçoit une onde, tous les comp- parasites détectés par moins de trois capteurs . En
teurs démarrent et ils sont arrêtés par le passage de pratique, ce système élimine tout phénomène
l'onde sous leurs capteurs respectifs . On obtient n'ayant pas donné lieu à une propagation d'ondes
ainsi directement les differences de temps TB - TA . dans l'ouvrage surveillé.
Capacité de surveillance
L'armoire centralisatrice contient tous les circuits Le terme "parasite" est pris ici au sens large, il s'agit
nécessaires au traitement et à l'enregistrement sur de tout signal détecté ne correspondant pas à une
imprimante et mémoire de masse des signaux trans- onde acoustique.
Le problème des parasites électriques a été résolu masse amovible (256 ko) et les événements les plus
par une solution technologique, mais d'autres importants sont imprimés au fur et à mesure sur
"parasites" peuvent se produire . II s'agit : papier pour exploitation immédiate.
111
ANNEXE 5
Il est possible de caractériser les phénomènes de corrosion dus des d'agressivité d'un site vis-à-vis d'un métal (acier, acier
à l'atmosphère du site d'un pont suspendu, qualitativement, galvanisé, acier inoxydable, alliage d'aluminium, etc .) doi-
en étudiant la nature des agents corrosifs actifs, et quantitati- vent être conduites en respectant les recommandations du
vement, en mesurant la masse de métal dissous par unités de groupe de travail "Corrosion en atmosphères naturelles et syn-
temps et de surface, Ics effets d'érosion dus aux vents et aux thétiques" de la Commission d'étude "Protection par revête-
poussières étant supposés négligeables sur les sites d'implanta- ments" n° 4 du Cefracor (Centre français de la corrosion) . Il
tion actuels des ouvrages en France. ressort de ces travaux que des essais accélérés permettent un
classement des matériaux ou des revêtements de protection,
Les phénomènes de corrosion étant des phénomènes électro- mais que l'on ne peut extrapoler leurs résultats pour estimer le
chimiques qui se produisent en présence d'eau, une mesure de comportement réel en milieu naturel . Par contre, les sites étu-
l'agressivité d'un site consiste .1 analyser la teneur en ions des diés peuvent servir de base pour l'estimation de l'agressivité
eaux de ruissellement sur un câble . On relève alors la teneur en d'un site particulier, par comparaison de caractéristiques telles
anions réputés agressifs (chlorure, sulfure, sulfate, nitrate, que la température, l'humidité relative, les précipitations, Ics
carbonate, etc .) et également la teneur en métaux dissous (ion chlorures, l'acidité totale, etc ., et de leur évolution au cours
ferreux, ion ferrique, et, si les câbles sont galvanisés, ion des cycles annuels.
zinc) . Ces mesures sont alors rapportées à la longueur, ou sur-
face, unitaire du câble d'où proviennent les eaux de ruisselle- Le Ministère chargé de l'Environnement publie également des
ment . Sur le plan pratique, le . eaux sont recueillies dans les données sur la pollution de l'air dans divers sites, que l'on peut
parties basses des câbles ou dans les chambres d'ancrage à comparer à celles de l'étude du Cefracor en vue de connaitre le
l'aide de bidons en matière plastique munis d'un "collecteur" ; site dont l'agressivité est la plus proche de celle du site à étu-
toutes les eaux étant récoltées, il est nécessaire d'effectuer un dier.
relevé périodique afin d'éviter la perte d'une partie de ces eaux
et de prévenir le développement de matières organiques. L'attention doit en outre être portée sur les conditions agressi-
ves locales telles que la présence d'usines, de centrales électri-
Indépendamment des études sur les ouvrages err place, les élu- ques, et autres, à proximité de l'ouvrage en place ou à cons-
truire.
ANNEXE 6
Avec sous-couche
Sans sous-couche zinc époxy Avec primaire d'accrochage
ou zinc silicate
- brai époxy
CÂBLES EN FILS CLAIRS polyuréthanne 1 Q
Brossés : application sur
un ancien brai - brai vinylique 3 Q
- brai époxy 7 Q
CÂBLES EN FILS CLAIRS - brai époxy
Décapés par projection - brai époxy 1 Q polyuréthanne 1 Q
d'abrasif
polyuréthanne 5 Q
- brai vinylique 2 Q
- époxy amide 3
Après chaque type de système le premier chiffre indique le nombre de systèmes essayés, le deuxième chiffre
cerclé le nombre de systèmes sélectionnés .
112
Ce document est propriété de l'Administration, il ne pourra être utilisé ou reproduit, même
partiellement sans l'autorisation du LCPC ou du SETRA.
La première partie traite des principes de calcul et des diverses dispositions constrictives
rencontrées . Elle précise les avantages et les inconvénients de ces dernières.
Les annexes techniques comprennent la liste des textes réglementaires et des notices ou
spécifications techniques particulières.
ABSTRACT
" Suspension Bridges in France " is a didactic work intended to make it casier for mana
gees to survey and nr iintaùn existing suspension bridges.
The first part deals with the principles of calculation and various design details . It describes
relevant advantages and disadvantages.
The second part deals with the methodology of survey and with the means available . It
constitutes a guide for inspection and diagnosis.
The technical appendices include the list of regulations and some particular technical directions
or specifications.