Jocelyn Maclure, Charles Taylor - Laïcité Et Liberté de Conscience (2010, Boréal)
Jocelyn Maclure, Charles Taylor - Laïcité Et Liberté de Conscience (2010, Boréal)
Jocelyn Maclure, Charles Taylor - Laïcité Et Liberté de Conscience (2010, Boréal)
Charles Taylor
LAÏCITÉ ET LIBERTÉ
DE CONSCIENCE
Boréal
Les Éditions du Boréal
4447, rue Saint-Denis
Montréal (Québec) h2j 2 l2
www.editionsboreal.qc.ca
Laïcité et liberté
de conscience
des mêmes auteurs
en langue française
Jocelyn Maclure
Récits identitaires. Le Québec à l’épreuve du pluralisme, Québec Amé-
rique, 2000.
Repères en mutation. Identité et citoyenneté dans le Québec contempo-
rain (en codirection avec Alain-G. Gagnon), Québec Amérique,
2001.
Charles Taylor
Grandeur et misère de la modernité, traduction de Charlotte Melançon,
Bellarmin, 1992; Éditions du Cerf, 1994 (sous le titre Le Malaise de
la modernité).
Rapprocher les solitudes. Écrits sur le fédéralisme et le nationalisme au
Canada, traduction d’Hélène Gagnon, Presses de l’Université
Laval, 1992.
Multiculturalisme. Différence et démocratie, traduction de Denis-
Armand Canal, Aubier, 1994; Flammarion, coll. «Champs», 1997.
La Liberté des modernes. Essais choisis, traduction de Philippe de Lara,
Presses universitaires de France, 1997.
Les Sources du moi. La formation de l’identité moderne, traduction de
Charlotte Melançon, Boréal et Seuil, 1998; Boréal, coll. «Boréal
compact», 2003.
Hegel et la société moderne, traduction de Pierre R. Desrosiers, Presses
de l’Université Laval et Éditions du Cerf, 1998.
La Diversité de l’expérience religieuse aujourd’hui. William James revi-
sité, traduction de Jean-Antonin Billard, Bellarmin, 2003.
Jocelyn Maclure, Charles Taylor
Laïcité et liberté
de conscience
Boréal
© Les Éditions du Boréal 2010
Dépôt légal: 1er trimestre 2010
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Introduction
première partie
Penser la laïcité
16 penser la laïcité
pluralisme moral, neutralité et laïcité 17
La laïcité exige, nous l’avons vu, qu’il n’y ait pas de lien
organique entre l’État et la religion; l’État laïque doit
prendre ses ordres du peuple, par l’intermédiaire des
représentants élus, et non des communautés religieuses.
La neutralité religieuse de l’État nécessite que les institu-
tions publiques ne favorisent aucune religion, et non que
les individus qui fréquentent ces institutions privatisent
leur appartenance religieuse. Mais quelles sont les impli-
cations de la neutralité religieuse de l’État en ce qui a trait
aux agents de l’État, soit ceux qui le représentent et qui lui
permettent de remplir ses fonctions?
Cet enjeu ne pose pas de défi particulier aux concep-
tions républicaines de la laïcité, selon lesquelles il va de soi
que les employés de l’État ne peuvent afficher leurs convic-
les signes et les rituels religieux dans l’espace public 57
deuxième partie
Préambule*
L’obligation juridique
d’accommodement raisonnable
10
Le problème de la prolifération
Le problème de l’instrumentalisation
11
Conclusion
Notes
avant-propos
introduction
roge l’État français dans son rapport avec les religions, voir
Jean Baubérot, Histoire de la laïcité en France, Paris, Presses
universitaires de France («Que sais-je?»), 2007.
02. Thomas Nagel, «Moral Conflict and Political Legitimacy»,
Philosophy and Public Affairs, vol. 16, no 3, 1987, p. 215-240.
03. Cela ne signifie pas que les raisons offertes par les citoyens dans
le débat public doivent être épurées, purgées de toute référence
à leur système particulier de croyances et de valeurs. Toutes les
options spirituelles et morales doivent pouvoir être entendues
dans les débats portant sur les grands enjeux publics. Il est
toutefois peu probable que les croyants parviendront à
convaincre leurs concitoyens du bien-fondé de leur position
s’ils ne leur offrent pas aussi des raisons pouvant être acceptées
à la lumière de systèmes de croyances et de valeurs différents.
Voir, entre autres, Christopher Eberle, Religious Convictions in
Liberal Politics, Cambridge, Cambridge University Press, 2002.
04. Martha Nussbaum, Liberty of Conscience: In Defense of Ame-
rica’s Tradition of Religious Equality, New York, Basic Books,
2008, p. 21-22.
05. Voir le développement de Rawls sur les «difficultés du juge-
ment» eu égard aux conceptions du bien, dans John Rawls,
Libéralisme politique, p. 83-87.
06. Micheline Milot, Laïcité dans le Nouveau Monde. Le cas du
Québec, Turnhout (Belgique), Brepols («Bibliothèque de
l’École des Hautes Études/Sorbonne»), 2002, p. 34.
07. Voir Martha Nussbaum, Liberty of Conscience, p. 22-25.
08. Bernard Stasi, Rapport de la Commission de réflexion sur l’ap-
plication du principe de laïcité dans la République, p. 9. Rajeev
Bhargava soutient pour sa part que la laïcité indienne est elle
aussi fondée sur une pluralité de valeurs. Voir Rajeev Bhargava,
«Political Secularism», dans John Dryzek, B. Honig et Anne
Philips (dir.), A Handbook of Political Theory, Oxford, Oxford
University Press, 2006, p. 636-655.
09. Un certain nombre de Länder allemands interdisent le port du
voile par les enseignantes, alors qu’au Royaume-Uni la déci-
notes des pages 35 à 45 14 5
sion est laissée à la discrétion des écoles. Voir les études com-
paratives sur l’Allemagne et le Royaume-Uni de Leslie Seidle,
menées dans le cadre de la Commission de consultation sur
les pratiques d’accommodement reliées aux différences cultu-
relles, rassemblées dans Comparative Research and Analysis
Country Profiles, www.accommodements.qc.ca/documenta
tion/rapports-experts.html, consulté le 7 mai 2009.
10. Henri Pena-Ruiz, Histoire de la laïcité. Genèse d’un idéal, Paris,
Gallimard, 2005, p. 134.
11. Nous remercions Solange Lefebvre de nous avoir encouragés
à clarifier notre position sur cette question.
Licence enqc-46-70069-lixfuha-outlook-com-37823-77400-1392570548
accordée le 16 février 2014 à luis-bartolo
14 6 notes des pages 45 à 52
01. C’est aussi l’avis de Jean Baubérot dans Une laïcité intercultu-
relle. Le Québec, avenir de la France?, La Tour d’Aigues, Éditions
de l’aube, 2008.
02. Voir Micheline Milot, La Laïcité, p. 69-70.
03. Les minorités catholiques et protestantes dans les quatre pro-
vinces constitutives de la Confédération jouissent d’une
protection spéciale en matière d’administration des écoles.
04. Nous nous appuyons ici sur les développements de Micheline
14 8 notes des pages 71 à 74
01. Pour une réflexion plus soutenue sur les balises extrinsèques
aux demandes d’accommodement, voir Fonder l’avenir. Le
temps de la conciliation. Rapport de la Commission de consul-
tation sur les pratiques d’accommodement reliées aux différences
culturelles, 2008, p. 162-166; ainsi que Pierre Bosset, «Limites
de l’accommodement raisonnable: le droit a-t-il tout dit?»,
Éthique publique, vol. 9, no 1 (2007), p. 165-168.
02. Voir John Stuart Mill, De la liberté; et Ronald Dworkin, «Taking
Rights Seriously», dans Taking Rights Seriously, Cambridge
(Mass.), Harvard University Press, 1978. Selon les termes de
l’article 1 de la Charte canadienne des droits et libertés, les
droits et libertés fondamentaux peuvent être restreints «dans
des limites qui soient raisonnables et dont la justification puisse
se démontrer dans le cadre d’une société libre et démocra-
tique». Comme l’a soutenu Jürgen Habermas, la légitimité
politique des démocraties constitutionnelles repose sur la ten-
sion permanente entre les principes de la souveraineté popu-
16 0 notes des pages 12 8 à 134
conclusion
Avant-propos 7
Introduction 9
Notes 141
Crédits et remerciements
Jocelyn Maclure
Charles taylor
LAÏCITÉ ET LIBERTÉ DE CONSCIENCE
LAÏCITÉ ET LIBERTÉ
en philosophie aient permis des avancées majeures sur le plan
de la compréhension de la laïcité comme mode de gouvernance,
une analyse conceptuelle des principes constitutifs de la laïcité
manquait toujours à l’appel. Ce livre vient remédier à une telle
lacune.
DE CONSCIENCE
boréal Boréal