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3exploration Du Métabolisme Lipidique

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Biochimie : exploration d’une dyslipidémie Dr. Lahouel F.

Université de MOSTAGANEM
Faculté de médecine
Module de biochimie

Exploration d’une dyslipidémie

Plan du cour:
Introduction
I. Rappels métabolique
II. Régulation du métabolisme lipidique
III. Exploration d’une dyslipidémie
IV. Pathologie du métabolisme lipidique
Dyslipidémie primaire
Dyslipidémie secondaire
V. Prise en charge diététique et thérapeutique des dyslipidémies
VI. Athérosclérose

INTRODUCTION :
Les principaux lipides du plasma sont les acides gras, les triglycérides, le cholestérol
et les phospholipides.

Des concentrations plasmatiques élevées en lipides, particulièrement en cholestérol


sont associées par un lien de causalité à la pathogenèse de l’athérosclérose, le
processus responsable de la majorité des maladies cardiovasculaires (maladies
coronariennes, vasculocérébrales et vasculaires périphériques)

I. Rappels métabolique:
Les lipides, molécules insolubles dans l’eau, sont transportés dans le sang sous forme
de lipoprotéines
Il en existe cinq classes:
CM: lipides exogènes TG++++
VLDL: lipides endogènes produit par le foie
LDL: voie d’apport du cholestérol
HDL: voie de retour du cholestérol
En plus d’une lipoprotéine particulière: Lp(a)
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II. Régulation du métabolisme:


Principalement hormonale, elle porte sur le métabolisme des TG dont l’importance
énergétique est fondamentale
Lipogenèse (synthèse des TG) et lipolyse (catabolisme des TG) sont régulée de
manière inverse, quand l’une est activée l’autre doit être freinée
L’insuline, principale hormone anabolisante, joue un rôle clé dans cette régulation

III. Exploration du métabolisme lipidique:


Quand pratiquer un bilan lipidique?
 À titre de dépistage chez sujet à risque
1. Chez l’adulte
-Age: Homme >50 ans, Femme >60 ans, ou ménopausée
-Antécédent Familial de Dyslipidémie ou de Maladie Cardiovasculaire
-Tabagisme actif ou arrêt <3 ans
-Surpoids ou Obésité
-Hypertension Artérielle
-Diabète Sucré

2. Chez l’enfant (>2ans): avec antécédent familial ou facteur de risque

3. Avant certaines prescription médicamenteuse: corticoïdes, contraceptif,


rétinoïdes

4. Patient dont l’aspect du sérum est lipémique


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 Devant un signe d’appel:


Dépôts lipidiques extravasculaires:

Xanthomes des extenseurs des doigts Xanthomes des tendons d’Achille

Arc cornéen Xanthélasmas

Ou, une maladies métaboliques générales, maladies cardiovasculaires

Le Bilan Lipidique:
Il comprend:
Le bilan de première intention: pour explorer une anomalie lipidique

Le bilan orienté: utilisé pour:


- une confirmation diagnostique
- pour une surveillance de traitement
- après la découverte d'une maladie susceptible d'entraîner une hyperlipémie

1. Les Conditions de Prélèvements

-Après un Jeûne Strict de 12 h (+++)


-Le patient doit conserver son alimentation habituelle dans les deux semaines qui
précèdent l’analyse.
-Pas de prise d’alcool la veille du Prélèvement (↑TG)
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-En dehors d’un épisode infectieux ou inflammatoire aigu


-Le bilan sera répété en cas d’anomalie à 1 mois d’intervalle.

2/ Bilan de première intention :


-L'aspect du sérum à jeun
-Dosages des triglycérides, du cholestérol total, du cholestérol HDL, calcul ou dosage
direct du LDL cholestérol.

Aspect du sérum
Après un jeûne de 12 heures, le sérum doit être clair, c'est-à-dire avec un faible taux
de VLDL et sans chylomicron.
S'il est opalescent, il y a un excès de VLDL ; s'il est lactescent, des chylomicrons sont
présents.
Pour contrôler la présence effective de chylomicrons, le sérum est conservé 24 heures
à + 4 °C et les chylomicrons forment alors une crème à la surface du sérum (test de
crémage).

Clair Opalescent

Dosage des triglycérides:


Elles reposent sur le dosage enzymatique du glycérol libéré après hydrolyse des
triglycérides par la lipase.
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Lipase : TG + 3 H2O → Glycérol + 3 AG


GK : Glycérol + ATP → Glycérol-3-phosphate + ADP
GPO: G3P + O2→ DHAP + H2O2
Peroxydase: 2 H2O2 + Chromogène Incolore → 4 H2O + Chromogène coloré

L’intensité de la coloration lue à 505 nm est proportionnel à la concentration de TG


dans l’échantillon.

NB. En cas d’hypertriglycéridémie franche, s’assurer que le sérum ou plasma est


opalescent : dans le cas contraire, il s’agirait d’une hyperglycérolémie sans
conséquence clinique connue, et non d’une hypertriglycéridémie.

Dosage du cholestérol
Méthodes enzymatiques utilise la cholestérol oxydase

cholestérol estérase: cholestérol estérifé → cholestérol libre + AG


cholestérol oxydase: cholestérol + O2 → 4 cholestenone + H2O2
POD: H2O2 + chromogène réduits → chromogène colorée

Dosage du cholestérol HDL


-II s'effectue après précipitation sélective des LDL et VLDL avec un complexe planions-
cation ou avec l'acide phosphotungstique en présence de cations bivalents.

Le cholestérol HDL est dosé par technique enzymatique sur le surnageant résultant de
la centrifugation du précipité (méthode de référence).

Les TG interfèrent sur cette précipitation à partir de 4 mmol/l.

- Des dosages directs du cholestérol HDL sont actuellement proposés, le principe est
-de bloquer les autres lipoprotéines avec des anticorps anti apo B
-ou d’utiliser un détergent qui ne solubilise que les HDL
puis le dosage du cholestérol HDL est effectué par méthode enzymatique

Évaluation du cholestérol des LDL


La précipitation sélective des LDL étant difficile à pratiquer, celui est calculé:

La formule de Friedewald
-Pour des concentrations exprimées en g/l :
Chol. LDL = Chol. Total - (Chol. HDL + TG/5).
Les TG doivent être inférieurs à 4 mmol/l (3,5 g/l).
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Si les triglycérides sont supérieurs à 4 mmol/l (3,5 g/l) le cholestérol LDL peut être
calculé par la formule de Planella :

Chol. LDL (mmol/l) = 0,41 CT (mmol/l) - 0,32 TG (mmol/l) + 1,7 apo B(g/l) - 0,27.

Bilan lipidique normal


Chez un patient sans facteur de risque, le bilan lipidique suivant sera considéré
comme normal :

-Triglycérides < 1,50 g/l (1,7 mmol/l)


-Cholestérol total
-LDL- cholestérol < 1,60 g/l (4,1 mmol/l)
-HDL-cholestérol > 0,40 g/l (1 mmol/l)

Il n’est pas justifié de répéter le bilan, sauf en cas d’apparition d’un facteur de
risque cardiovasculaire.

3/Bilan lipidique orienté:


Ce bilan comprend en plus du bilan systématique:
• une électrophorèse des lipoprotéines,
• un dosage de l'apo B et de l'apo Al
• éventuellement le dosage des Lp(a).

Électrophorèse des lipoprotéines


C'est un examen de deuxième intention
En cas de sérums troubles avec hypertriglycéridémie ou hyperlipémie mixte.
Il permet de visualiser qualitativement :
- une surcharge en chylomicrons au point de dépôt,
- une augmentation des VLDL et/ou des LDL,
- la présence d'IDL ou de Lp(a),
- une diminution relative des HDL.
Il faut le pratiquer sur sérum frais

% Normes
LDL 57,4 45-60
VLDL 17,1 5-18
HDL 25,5 10-45
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Dosage des apoprotéines AI et B


Peuvent être dosées par des techniques immunologiques avec antisérums spécifiques.
Les autres apoprotéines utiles pour un diagnostic, apo CIl et apo E, sont aussi évaluées
avec leur anticorps correspondant par techniques immunologiques.

Dosage de la Lp (a)
Ce dosage est également effectué selon les techniques classiques immunologiques.
Il faut éviter la congélation des sérums et travailler sur sérums frais
Taux normaux < 0,30 g/l.

Indice d’athérogénicité:
CT/ HDLc < 4,9 chez l’homme
< 4,2 chez la femme

LDLc /HDLc <3,55 chez l’homme


< 3,22

ApoB/ ApoA1 <1,5

IV. Pathologie du métabolisme lipidique:

Il existe plusieurs maladies héréditaires rares associées, entre autres, à une


accumulation tissulaire des lipides, et d’autres caractérisées par une diminution de
concentrations plasmatiques de certaines lipoprotéines.

Cependant, les plus fréquentes sont de loin les hyperlipidémies qui peuvent être
primaires (génétiques) ou secondaires (acquises).
Les hyperlipidémies sont habituellement classées, selon les recommandations de
l’OMS, sur la base des travaux de Fredrickson.

Il s’agit d’une classification phénotypique basée sur l’observation des anomalies du


métabolisme des lipoprotéines (Aspect du sérum, CT + TG, Lipoprotéinogramme,
Ultracentrifugation)
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Classe Types Sérums Lp Autres Lp


augmentée
Hypercholestérolémie II a Clair LDL Nle
pure
I Lactescent CM Toutes

Hypertriglycéridémie IV Opalescent/lactescent VLDL, IDL HDL Nle


ou LDL
Nle
V Lactescent VLDL et CM
HDL LDL

II b Limpide/opalescent VLDL+ LDL HDL Nle


Hyperlipidémies ou
mixtes

III Opalescent IDL


LDL ,
HDL

Les hyperlipidémies:
A/ Les hyper lipidémie Iaire:
1/Hypercholestérolémie familiale :
- Type IIa selon la classification de Fredrickson
- Transmission Autosomique dominante (TAD) présente dès l’enfance
- Déficit de la captation et du catabolisme des LDL (R-LDL, APO B100)
- Très athérogène

Conséquences:
Xanthomes tendineux, arc cornéens chez l’adulte >20ans
Risque de maladie coronaire dès l’enfance
CT: 3-5 g/L LDL cholestérol> 2,2 g/l

2/ Dys β lipoprotéinémie familiale:


Type III selon la classification de Frederickson
Transmission autosomique récessive (TAR), mais d’autre facteur environnementaux
peuvent intervenir: diabète, obésité …etc.
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Présence d’IDL et de remnents en excès


Très athérogène

Conséquences:
Dépôts lipidique au niveau des plis palmaire, xanthomes rougeâtres
CT: 3-5g/l TG: 4-8g/l
À l’électrophorèse bande continue entre β et pré β: « broad β »

3/ Hyperchylomicronémie familiale:
- Type I
- TAR
- Déficit congénital en LPL ou en Apo CII avec diminution de la clairance des CM
- Non athérogène

Conséquences:
TG> 10 g/l
Dès l’enfance xanthomes éruptifs
Douleurs abdominales
Accès de pancréatite
Régime pauvre en lipides à vie

4/ Hyper TG émie familiale:


- Type IV
- Augmentation de la synthèse des VLDL par un mécanisme incertains
- Athérogène

Conséquences:
TG < 4,5 g/l sauf si exacerbé par l’obésité, le diabète ou la prise d’alcool
Peut évoluer en type V

5/ Hyperlipidémie combinée familiale:


- Type IIb
- Perturbation combinée du métabolisme des LDL et des VLDL: déficit partiel en LPL,
augmentation de la synthèse de l’apo B?????
- Athérogène

Conséquences:
Parfois xanthélasmas
Souvent associées au surpoids, au diabète, parfois à l’HTA
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B/ Hyperlipidémie IIaire
Diabète sucré: type IV :
Diminution de l’insuline  lypolyse non freiné  synthèse des VLDL
Diminution de l’activité de LPL

Obésité: type IV par insulinorésistance

Cholestase: type IIa ou IIb:


-Activité de LCAT diminué par présence de sels biliaires dans le sang
-Présence de la lipoX

IRC: IV apoCIII inhibitrice de la LPL

Syndrome nephrotique: IV ou IIb fuite d’albumine  excès d’ag  synthèse des


VLDL

Hypothyroidie: IIa diminution du catabolisme du cholestérol er LDL

Hyperthyroidie: associé à une hypocholestérolémie

Les hypolipidémies:
Abétalipoprotéinémie: défaut de synthèse de l’apoB  absence de CM,
VLDL,LDL
Conséquences : malabsorption des graisse, rétinite pigmentaire, neuropathie avec
ataxie

Maladie de tangier: analphalipoprotéinémie à transmission autosomique


récéssive
Déficit en Apo AI  déficit en HDL
Transport réverse du cholestérol n’est plus effectué, celui se dépose dans les
différents tissus

Hypolipidémies secondaires :
• Hyperthyroidie : avec hypocholesterolémie.
• Insuffisance hépatique avec hypocholesterolémie
• Dénutrition, régime végétarien : cholestérol et TG bas
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V. Prise en charge diététique et thérapeutique des


dyslipidémies :

Les recommandations 2005 sur la prise en charge des dyslipidémies


Tous les patients qui ont:
-soit une augmentation des triglycérides (>1,50 g/l)
-soit une augmentation du LDL-c (supérieur à 1,60 g/l)
- soit un facteur de risque cardiovasculaire
Doivent recevoir des recommandations diététiques adaptées.

Prévention:
Arrêt du Tabac et Alcool
Faire de l’Activité physique
Réduction pondérale
Diététique :
Réduire les lipides 30% apport énergétique total
Réduire graisses saturées
Fruits & légumes comme anti- oxydants
Réduction sel

L’ALIMENTATION :
Consommer des phytostérols (fruits, céréales…) ils inhibent l’absorption intestinale du
cholestérol
Réduire les AG polyinsaturés «trans» (margarine) qui augmentent l’oxydation des LDL,
augmentent la Lp (a), diminuent l’activité des récepteurs LDL
Réduire les AG saturés (graisses «animales», beurre) qui augmentent le taux des LDL
Consommer des AG mono-insaturés (huile d’olive) qui diminuent l’oxydation des LDL
Consommer les AG polyinsaturés oméga-3 (huiles végétales de colza, noix ,poisson) et
oméga-6 (huile de tournesol, d’arachide..) qui diminuent le taux des LDL

Traitement médicamenteux

Les principales classes d’hypolipemiants indiquées dans la prise en charge des


différentes dyslipidémies sont :
Statines
Fibrates
Résines
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 Les statines ou inhibiteurs de l’HMG-CoA réductase :


Diminuent la synthèse du cholestérol
Inhibent spécifiquement et de façon réversible l’activité de l’HMG-CoA réductase
Stimule les récepteurs hépatiques des LDL, entraînant une diminution du LDL
cholestérol circulant.
Exemple: la simvastatine

 Les fibrates
Diminuent la synthèse hépatique des lipoprotéines riches en triglycérides et
augmentent leur catabolisme.
Augmentent la lipolyse (diminuent les triglycérides)
↑ la LPL
↓ les triglycerides et les VLDL dans le plasma
↓ la synthése hépatiques des apoC-III
↑ l’apoA-I et l’apoA-II
↑ les HDL-C
Exemple: fénofibrate

 Les résines échangeuses d’ions:


Diminuent l’absorption intestinale des acides biliaires et du cholestérol alimentaire,
Stimulent les récepteurs hépatiques des LDL.
Diminuent le taux de cholestérol total ainsi que celui du LDLcholestérol.
Exemple : La cholestyramine

Surveillance d’un traitement hypolipémiant


1 à 3 mois après mise sous traitement :
Faire un Bilan lipidique + apprécier l’efficacité et la tolérance (effets 2ndaires)
Si Patient stabilisé : contrôle 1à2 fois/an
Vérifier transaminases et CPK a la recherche d’une rhabdomyolyse

VI. Athérosclérose :
Définition : (OMS)
« Association de remaniements de l’intima des artères de gros et de moyens calibre
consistant en une accumulation focale de lipides, glucides complexes, de sang et de
dépots calcaire, avec remaniement de la média »

Facteurs de risques :
 Modifiables : tabagisme, sédentarité, obésité…etc.
 Non modifiables : âge, antécédents…etc.
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Stades de formation de la plaque d’athérome :


La formation de la plaque s’échelonne sur de nombreuses années, on peut considérer
stades évolutifs :

Initiation : macrophages spumeux dans l’intima

Strie Lipidique : dépôts lipidiques extracellulaires

Plaque jeune : athérome intimal

Plaque d’athérome fibro-lipidique

Plaque sténosante, calcifiée

Plaque compliquée: présence d’un thrombus

Formation de la strie lipidique :


1 – Pénétration et accumulation des LDL dans
l’intima
2 – Oxydation des LDL
3 – Recrutement et diapédèse des monocytes-
macrophages.
4 – Captation des LDL oxydées par les
macrophages par l’intermédiaire des
récepteurs scavenger et transformation des
macrophages en cellules spumeuses
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Phénomène inflammatoire :
Destruction des cellules endothéliales
Accumulation de lymphocytes T et de macrophage
Modification de la perméabilité endothéliale recrutement des plaquettes caillot

Cœur lipidique et cap


Les lipides se regroupent et forment un centre graisseux
Les cellules se regroupent autour du cœur et forme une armature fibreuse : « cap »

Plaque compliquée :
Processus se poursuit et s’étend longitudinalement surtout la circonférence du
vaisseau

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