PEC DE LA ROUGEOLE-498-fr
PEC DE LA ROUGEOLE-498-fr
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Avant-propos
Abréviations et acronymes
Annexes
Outils
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Auteurs/Contributeurs
Auteurs
Corinne Danet
Florence Fermon
Editeurs
Catherine Bachy
Véronique Grouzard
Avec la particpation de
Olivier Blanchet, Laurence Bonte, Marie-Eve Burny, Bertrand Draguez, Rebecca Grais, Myriam Henkens, Northan
Hurtado, Céline Lastrucci, Aurélie Lava, Richard Murphy, Klaudia Porten, Jean Rigal, Myrto Schaefer, Elisabeth
Szumilin, Aurore Taconet, Joos Van den Noortgate.
Nous tenons à remercier les équipes de terrain qui, par le partage de leurs expériences, ont contribué à la
réalisation de ce guide.
Publié par
Médecins Sans Frontières
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Avant-propos
La rougeole reste un important problème de santé publique dans de nombreux pays malgré la mise en place de
programmes de vaccination. Même si des épidémies resurgissent dans des pays développés, c’est dans les pays
à faible revenu que le virus semble entretenir l’apparition d’épidémies récurrentes, de grande ampleur, responsables
d’une forte mortalité, particulièrement chez les enfants.
L’insuffisance d’accès aux soins, le déclin des programmes élargis de vaccination ainsi que de leur financement
sont à l’origine de nombreuses occasions manquées de vacciner. A cela viennent s’ajouter les déplacements de
populations générés par les conflits et les défaillances des systèmes de surveillance épidémiologique. Tous ces
facteurs partagent la responsabilité de l’entretien de la transmission du virus et de la résurgence des épidémies
dans les pays en développement.
Ce guide s’adresse au personnel médical ou non médical impliqué dans le contrôle et la prise en charge des
épidémies à chaque niveau du système de santé. Nous avons essayé de répondre le plus concrètement possible
aux problèmes auxquels est confronté le personnel, en se basant sur les recommandations d’organismes de
référence telles que l’Organisation mondiale de la Santé et l’expérience acquise sur le terrain par Médecins Sans
Frontières.
Ce guide se compose de huit chapitres qui traitent de l’épidémiologie de la maladie, de la vaccination et de son
impact et des différents volets de la réponse aux épidémies.
Afin de faciliter la compréhension et la mise en place des activités, des outils pratiques tels que des fiches de
procédures (diagnostic/traitement de la rougeole, préparation/conservation des vaccins, etc.), exemples de
formulaires (examens biologiques, dotations), fichiers Excel de surveillance, d’estimation des besoins (chaîne de
froid, traitements, vaccins et matériel, etc.) et de suivi/évaluation des activités, ainsi qu’un film présentant
l’organisation d’une campagne de vaccination, figurent en annexes et la section Outils.
Malgré l’attention portée à la réalisation de ce guide, des erreurs ont pu se glisser dans le texte. Les auteurs
remercient les utilisateurs, si tel est le cas, de bien vouloir les signaler.
Afin d’assurer à ce guide l’évolution la plus adaptée aux réalités du terrain, merci de nous communiquer
vos commentaires ou suggestions.
Les protocoles thérapeutiques étant en constante évolution, il est recommandé de consulter les mises à jour.
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Abréviations et acronymes
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AES Accident d’exposition au sang
°C Degré Celcius
CV Couverture vaccinale
FR Fréquence respiratoire
IgG Immunoglobuline G
IgM Immunoglobuline M
IM Intramusculaire
IV Intraveineuse
OR Odds ratio
ORL Oto-rhino-laryngologiques
PB Périmètre brachial
P/T Poids/taille
RR Ratio de reproduction
SC Sous-cutanée
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SRO Solution (ou sels) de réhydratation orale
UI Unités internationales
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Chapitre 1 : Caractéristiques de la rougeole
1.1 Généralités
1.2 Epidémiologie
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1.1 Généralités
La rougeole est une infection virale aiguë extrêmement contagieuse, qui touche principalement les enfants et pour
laquelle il n’existe aucun traitement spécifique. Elle se manifeste par une éruption cutanée fébrile associée à des
signes d’infection respiratoire.
En 2010, 181 pays ont déclaré conjointement plus de 254 000 cas de rougeole a . Selon l’OMS, malgré
l’amélioration globale de la surveillance épidémiologique, ces chiffres seraient encore largement sous-estimés.
Figure 1.1 : Incidence des cas de rougeole déclarés pour 100 000 habitants en 2010
Source : OMS/IVB
Les termes « clade » et « génotype » sont utilisés pour décrire les caractéristiques génétiques des virus sauvages.
Huit clades (désignés par les lettres A à H) et 22 génotypes sont actuellement connus. Leur répartition est variable
selon les régions [1] [2] :
En Afrique, les clades B et D sont dominants avec plusieurs génotypes identifiés.
En Asie du sud-est, le clade D est dominant avec de nombreux génotypes.
Dans la région Pacifique, il y a une grande variabilité des clades et de génotypes.
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La caractérisation moléculaire des virus rougeoleux permet d’en identifier l’origine, de surveiller leur circulation et
toute modification du génotype. Elle est indispensable pour documenter l’impact des programmes de lutte contre
la rougeole au plan mondial.
1.1.3 Transmission
La transmission se fait principalement par contact direct avec des sécrétions du nez ou de la gorge, par voie
aérienne et rarement de manière indirecte.
Les gouttelettes de Pflügge émises par le sujet infecté contaminent le sujet indemne en pénétrant les muqueuses
nasales, buccales, laryngées ou conjonctivales. Le virus peut rester en suspension dans l’air pendant plus de 2
heures mais survit peu de temps sur les objets et les surfaces.
La période de contagiosité débute 3 à 4 jours avant l’apparition de l’éruption cutanée et persiste jusqu’à 5 jours
après le début de l’éruption. Elle peut être plus longue chez les sujets malnutris ou immunodéprimés.
Chez le sujet contaminé, les anticorps IgM peuvent être détectés dès l’apparition de l’éruption et persistent
pendant environ un mois. Les IgG apparaissent quelques jours plus tard et restent détectables à vie. L’infection
naturelle entraîne donc une protection à vie.
C’est l’activation de la réponse immunitaire qui permet l’élimination du virus. Cette activation provoque,
paradoxalement, l'apparition d'une immunodépression transitoire persistant 1 à 6 semaines après l’éruption[3] , qui
serait à l'origine de la majeure partie des complications infectieuses et des décès associés à la rougeole.
1.1.5 Vulnérabilité
Les anticorps maternels, transmis via le placenta et le lait maternel, protègent les nourrissons durant les premiers
mois de vie puis disparaissent progressivement vers l’âge de 5 à 12 mois.
Après disparition des anticorps, tous les enfants deviennent « susceptibles », c.-à-d. à risque de développer la
maladie en cas de contamination.
On estime que, dans une population non vaccinée, presque tous les enfants auront développé la rougeole avant
l’adolescence. C’est la probabilité de contact avec un sujet atteint de rougeole qui déterminera l’âge de survenue
de la maladie mais classiquement, les enfants de moins de 5 ans, et plus spécifiquement de moins de 3 ans, sont
les plus touchés.
Lorsqu’une vaccination a lieu, une petite proportion des personnes vaccinées ne développe pas d’immunité
(efficacité vaccinale 80-95%). Ces personnes ne seront pas protégées par le vaccin et seront toujours à risque de
développer la maladie en cas de contamination.
1.1.6 Létalité
Dans les pays industrialisés, la létalité est faible et la maladie est souvent, à tort, considérée comme bénigne.
L’OMS estime que 4% des décès d’enfants de moins de 5 ans dans le monde sont attribuables à la rougeole [4] et
que 90% des personnes qui décèdent des suites d’une rougeole ont moins de 5 ans.
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Au cours d’épidémies dans les pays en développement, la létalité globale (précoce et tardive) peut varier de 3 à
15%. En situation d’urgence (camp de réfugiés, populations déplacées, etc.), en zone à forte prévalence de
malnutrition aiguë ou en zone urbaine précaire, elle peut être supérieure à 20% [5] .
La létalité précoce (< 30 jours) varie de 1 à 5% [6] et la létalité hospitalière de 6 à 34% [7] selon les contextes.
Trois enquêtes récentes de mortalité rétrospective6 de la rougeole ont confirmé que la létalité des moins de 5 ans
était nettement supérieure à celle des enfants plus âgés (Figure 1.2). En milieu urbain, la létalité était plus élevée
chez les enfants de moins de 1 an et diminuait avec l'âge. En zone rurale, la létalité était plus élevée qu’en zone
urbaine dans toutes les classes d’âge. Partout, la létalité révélée par les enquêtes était supérieure à celle
précédemment déclarée car la majorité des décès survenus à la maison n’avaient pas été comptabilisés.
Figure 1.2 : Taux de létalité de la rougeole par classe d’âge sur 3 sites : Boukoki (zone urbaine, Niger), Moursal
(zone urbaine, Tchad), Dong (zone rurale, Nigéria)
Source : Epicentre/MSF
Notes
(a) Pour obt enir les données les plus récent es, consult er le sit e :
ht t p://www.who.int /immunizat ion_monit oring/diseases/measlesregionalsummary.pdf
Références
1. Weekly epidemiological record. No. 51/52, 2006, 81, 469–480.
ht t p://www.who.int /wer/2006/wer815152.pdf
4. World Healt h Organizat ion. The global burden of disease: 2004 update . 2004. WHO Press, Geneva 27, Swit zerland, World
Healt h organizat ion WHO.
ht t p://www.who.int /healt hinf o/global_burden_disease/GBD_report _2004updat e_f ull.pdf
5. Wolf son LJ, Grais RF, Luquero FJ, Birmingham ME, St rebel PM. Estimates of measles case fatality ratios: a comprehensive
review of community-based studies. Int J Epidemiology. 2009;38:192–205.
6. Grais RF, Dubray C, Gerst l S, Gut hmann JP, Djibo A, Nargaye KD, Coker J, Albert i KP, Cochet A, Ihekweazu C, Nat han N,
Payne L, Port en K, Sauvageot D, Schimmer B, Fermon F, Burny ME, Hersh BS, Guerin PJ. Unacceptably high mortality
related to measles epidemics in Niger, Nigeria, and Chad. PLoS Med. 2007 Jan;4(1):e16.
7. Malf ait P, Jat aou IM, Jollet MC, et al. Measles epidemic in the urban community of Niamey: transmission patterns, vaccine
efficacy and immunization strategies, Niger, 1990 t o 1991. Pediat r Inf ect Dis J 1994; 13:38-45.
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1.2 Epidémiologie
1.2.1 Incidence et vaccination
Selon l’OMS, en 2011, la couverture vaccinale mondiale pour la rougeole avait atteint 84% (Figure 1.3) a .
Toutefois, seulement 65% des pays dans le monde avaient atteint une couverture vaccinale supérieure ou égale à
90%.
Source : OMS/IVB
Source : MSF
Exemple : Estimation du nombre de susceptibles dans une population de 110 000 enfants de moins de 5 ans
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Couverture vaccinale 90% 10% de non vaccinés ............11 000
Efficacité vaccinale 90% (99 000 vaccinés) 10% de non répondants ..........9 900
Si l’on suppose que dans une population, les activités de vaccination contre la rougeole sont stables (une dose
pour les 0-11 mois) et atteignent une couverture de 80%, cela signifie que, chaque année, la fraction non
protégée du groupe des 0-11 mois de l’année se cumule aux susceptibles déjà présents dans la population.
En dehors de toute activité de vaccination supplémentaire (administration d’une 2e dose et/ou campagne de
vaccination), le virus circule toujours dans la population mais la transmission est faible et peu de cas se déclarent.
Le cumul des susceptibles s’opère d’année en année jusqu’à atteindre une taille critique. On observe alors une
augmentation importante du nombre de cas, voire une épidémie qui touche les personnes susceptibles de toutes
les classes d’âge (y compris les plus âgés).
Si l’épidémie a été de grande ampleur, la majorité des susceptibles dans la population aura été touchée et sera
désormais immunisée. Un nouveau groupe de susceptibles commencera à se former à partir des nouvelles
naissances de l’année (Figure 1.5).
Remarque : on suppose qu’il n’y avait pas de susceptibles en 2004. En 2006, la fraction non protégée des enfants
nés en 2005 vient s’additionner aux susceptibles (non répondants et non vaccinés) de l’année et le cumul s’opère
ainsi d’année en année.
Hypothèses :
Couverture Couverture
Incidence annuelle chez les enfants non vaccinés : 50%
vaccinale 40% vaccinale 80%
Incidence annuelle chez les enfants vaccinés : 5%
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Lorsque l’accès aux soins est mauvais, les enfants sont moins vaccinés (accès réduit à la vaccination) et le
diagnostic de rougeole est retardé (plus de personnes à risque d’être en contact avec le malade).
Durée et ampleur
La durée des épidémies varie de quelques semaines à plusieurs mois.
L’étude de 5 épidémies en zone urbaine, où aucune intervention précoce n’avait eu lieu, a révélé (Figure 1.6) des
durées d’épidémies supérieures à 6 mois et un nombre de cas extrêmement variable (2 500 à plus de 53 000).
Rapidité d’extension
Le ratio de reproduction (RR) représente une moyenne du nombre de cas de rougeole secondaires produits à
partir d’un cas source. C’est l’indicateur permettant d’estimer la rapidité d’extension d’une épidémie. Un RR faible
signifie que l’épidémie progresse lentement.
Différentes études réalisées au cours d’épidémies en Afrique entre 1987 et 2005 ont montré des RR allant de 2,5
à 4,6.
Tableau 1.1 : Ratios de reproduction rougeole déterminés lors d’études dans 3 pays
Couverture vaccinale
Lieu et année RR effectif
Avant Après
Niamey, Niger,
2,8 60% (6-59 mois) 70% (6-59 mois)
2003-2004 (b)
N’djamena, Tchad,
2,5 33% (6-59 mois) 80% (6-59 mois)
2005 (b)
(a) Z one rurale endémique, primovaccinat ion lors de campagnes de masse successives
(b) Couvert ure vaccinale par enquêt e (cart e ou hist oire)
Source : Epicentre/MSF
Les 2 graphes suivants présentent la proportion de cas évités chez les enfants de 6 à 59 mois (Figure 1.7) et de 6
mois à 15 ans (Figure 1.8) en fonction du délai de mise en oeuvre de la vaccination.
Figure 1.7 : Proportion de cas évités en fonction de la couverture vaccinale et des délais de vaccination chez les
6-59 mois, Niamey, Niger, 2004
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Figure 1.8 : Proportion de cas évités en fonction de la couverture vaccinale et des délais de vaccination chez les
6 mois-15 ans, Niamey, Niger, 2004
Source : Epicentre/MSF
L’analyse des figures 1.7 et 1.8 montre qu’une vaccination réalisée 120 jours après le début de l’épidémie avec
une couverture vaccinale de 80% prévient environ :
40% des cas si vaccination chez les moins de 5 ans (Figure 1.7) ;
60% des cas si vaccination jusqu’à 15 ans (Figure 1.8).
La modélisation montre qu’une campagne de vaccination débutée précocement, ciblant une classe d'âge jusqu’à
15 ans et atteignant une couverture vaccinale élevée, permet d’éviter un très grand nombre de cas.
En pratique, la décision concernant les classes d’âge à vacciner doit être soigneusement pesée en fonction des
données épidémiologiques disponibles et des moyens mobilisables.
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Deux exemples d’épidémies de rougeole et de réponses vaccinales sont présentés en Annexe 1.
Notes
(a) Pour obt enir les données les plus récent es, consult er le sit e :
ht t p://www.who.int /immunizat ion_monit oring/diseases/measles/en/index.ht ml.
Références
1. Grais R.F., et al. Estimating transmission intensity for a measles epidemic in Niamey, Niger: lessons for intervention.
Transact ions of t he Royal Societ y of Tropical Medicine and Hygiene, 2006. 100(9): p. 867-873.
ht t p://ent o.psu.edu/publicat ions/graiset al2006.pdf
2. Brout in H., et al. Epidemiological impact of vaccination on the dynamics of two childhood diseases in rural Senegal.
Microbes and Inf ect ion, 2005. 7(4): p. 593-599.
3. Ferrari M. J., Grais R. F., Bhart i N., Conlan A. J. K., Bjørnst ad O. N., Wolf son L. J., Guerin P. J., Djibo A., Grenf ell B. T.
2008. The dynamics of measles in sub-Saharan Africa . Nat ure 451, 679–684.
4. Grais RF, DE Radiguès X, Dubray C, Fermon F, Guerin PJ. Exploring the time to intervene . Epidemiol Inf ect . 2006
Aug;134(4):845-9. Epub 2006 Jan 26.
5. Grais RF, Conlan AJ, Ferrari MJ, Djibo A, Le Menach A, Bjørnst ad ON, Grenf ell BT. Time is of the essence: exploring a
measles outbreak response vaccination in Niamey, Niger. J R Soc Int erf ace. 2008 Jan 6;5(18):67-74.
6. Dubray C, Gervelmeyer A, Djibo A, Jeanne I, Fermon F, Soulier MH, Grais RF, Guerin PJ. Late vaccination reinforcement
during a measles epidemic in Niamey, Niger (2003-2004). Vaccine. 2006 May 1;24(18):3984-9. Epub 2006 Feb 8.
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1.3 Points clé
■ La rougeole est une maladie virale extrêmement contagieuse et présente dans le monde entier.
■ L’immunité peut être acquise par la maladie (à vie) ou par la vaccination. Une dose de vaccin administrée après 9
mois confère une immunité dans 80 à 95% des cas.
■ Le groupe de susceptibles est composé des sujets non vaccinés et des sujets non répondants à la vaccination.
■ Les zones à couverture vaccinale insuffisante (≤ 80%) ou avec un taux de natalité élevé sont à haut risque
épidémique.
■ En dehors d’une vaccination réactive, la durée d’une épidémie varie de quelques semaines à plusieurs mois.
■ Une vaccination débutée précocement, ciblant une classe d’âge large, et atteignant une couverture élevée, a un
impact important sur le fléchissement de la courbe épidémique.
■ L’identification des classes à vacciner repose sur les données épidémiologiques disponibles et sur les moyens
mobilisables.
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Chapitre 2 : Vaccination contre la rougeole
2.1 Le vaccin
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2.1 Le vaccin
Pour plus d’informations, se référer aux documents :
Immunological Basis for Immunization Series Module 7: Measles. Update 2009.
http://whqlibdoc.who.int/publications/2009/9789241597555_eng.pdf
Relevé épidémiologique hebdomadaire. No. 35, 2009, 84, 349–360.
http://www.who.int/wer/2009/wer8435.pdf
2.1.1 Composition
La plupart des vaccins actuellement utilisés proviennent de la souche du virus rougeoleux Edmonston : Schwarz,
Edmonston Zagreb, AIK-C et Moraten. Des vaccins dérivés d'autres souches sont disponibles : CAM-70, T D 97,
Leningrad-16 et Shangai-191.
Il n’y a pas de différence significative (efficacité, effets indésirables) entre ces vaccins et toutes les souches
peuvent être utilisées de façon interchangeable.
Les vaccins peuvent contenir des stabilisants (sorbitol, gélatine hydrolysée), ainsi qu'une faible quantité de
néomycine mais pas de thiomersal.
Figure 2.1 : Passage transplacentaire et évolution des anticorps en fonction du statut vaccinal de la mère [1]
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L'âge optimal à la vaccination (première et seconde dose) varie selon la situation épidémiologique du pays. Il
résulte d’un compromis entre le risque de contracter la maladie au cours des premiers mois de vie et la nécessité
d'obtenir un taux de séroconversion élevé.
Lorsque la première dose de vaccin est administrée à des enfants entre 9 et 12 mois, le taux de séroconversion
est d’environ 85%. Ce taux augmente à 90-95% lorsque les enfants sont vaccinés à 12 mois. Plusieurs études
tendent à montrer que la séroconversion est encore supérieure si le vaccin est administré à 15 mois, mais
n’augmente pas si le vaccin est administré au-delà de l’âge de 15 mois.
La séroconversion apparaît 10 à 14 jours après la vaccination, avec un pic entre le 21e et le 28e jour.
La protection induite par la primovaccination persiste plusieurs dizaines d’années. En l’absence d’administration
d’une seconde dose, le taux d’anticorps décline avec le temps mais la mémoire immunitaire persiste. Une
exposition au virus chez une personne vaccinée provoque une réactivation rapide de la réponse immunitaire.
Afin de réduire la cohorte des susceptibles, il est nécessaire d’offrir une seconde dose de vaccin contre la
rougeole à tous les enfants. Elle est administrée après l’âge de 1 an et permet, dans la majorité des cas, d'obtenir
une séroconversion chez des enfants n’ayant pas répondu à la primovaccination ou de rattraper les enfants qui
auraient échappé à celle-ci.
2.1.4 Contre-indications
Antécédent de réaction anaphylactique à un des composants du vaccin (néomycine, gélatine) ou lors d’une
précédente injection d’un vaccin anti-rougeoleux.
Immunodépression sévère (connue ou suggérée par l’état clinique) :
congénitale ou acquise ;
infection par le VIH : enfants symptomatiques et/ou CD4 ≤ 25% ;
leucémie, lymphome à un stade avancé, maladie tumorale grave ;
traitement immunosuppresseur (corticothérapie à forte dose, chimiothérapie antinéoplasique, etc.).
Infection aiguë sévère en cours. Une infection bénigne n’est pas une contre-indication.
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La majorité des études a montré que la réponse immunitaire à la vaccination est équivalente chez les enfants non
malnutris et malnutris. Par contre, la malnutrition augmente le risque de contracter la maladie et de développer des
complications sévères [2] . Les enfants sont systématiquement vaccinés dans les programmes nutritionnels.
Grossesse
La rougeole provoque souvent des complications sévères tant pour la mère que pour le fœtus (interruption
précoce de la grossesse) ou le nouveau-né (rougeole congénitale).
En principe, les vaccins vivants ne doivent pas être administrés aux femmes enceintes.
Toutefois, en situation d’épidémie où il y a des cas parmi les adultes, le risque/bénéfice de la vaccination doit être
discuté.
Chez les enfants immunodéprimés, la première dose de vaccin est administrée après restauration de la fonction
immunitaire (en général, après 6 à 12 mois de traitement antirétroviral) :
CD4 > 25% chez les enfants de moins de 5 ans ;
CD4 > 200 chez les enfants de 5 ans et plus.
Corticothérapie prolongée
Les patients recevant ≥ 2 mg/kg/jour de prednisolone sont vaccinés :
dès l’arrêt du traitement si la durée du traitement est < 14 jours ;
un mois après l’arrêt du traitement si la durée du traitement est ≥ 14 jours.
A l’exception des réactions anaphylactiques, le risque d’effets indésirables est inférieur lors de l’administration de
la seconde dose.
Association de vaccins
A condition d’utiliser des seringues différentes et des sites d’injection différents, le vaccin contre la rougeole peut
être administré en même temps que la plupart des autres vaccins : DT C, hépatite B, Haemophilus influenzae,
polio oral ou inactivé, fièvre jaune, varicelle, pneumocoque, méningocoque (AC polysaccharidique, A conjugué).
L’association avec le vaccin contre l’encéphalite japonaise semble également possible mais des études
complémentaires sont nécessaires pour valider cette association.
Afin d’éviter tout risque d’interférence d’une réponse immunitaire sur l’autre, un intervalle de 4 semaines minimum
doit être respecté entre l’administration de deux vaccins vivants.
Solvants
Ils doivent être conservés à température ambiante et placés en chaîne de froid au minimum 12 heures avant leur
utilisation de façon à éviter un choc thermique qui pourrait diminuer l’efficacité du vaccin lors de sa reconstitution.
Ne pas les congeler.
Vaccin reconstitué
Le vaccin reconstitué est sensible à la chaleur et à la lumière. Il doit être conservé entre +2 °C et +8 °C, à l’abri de
la lumière, et utilisé dans les 6 heures après reconstitution.
Références
1. Pinquier D., et al. Distribution of serum measles-neutralizing antibodies according to age in women of childbearing age in
France in 2005-2006: impact of routine immunization. Pediat r Inf ect Dis J 26(8):749-50 (2007).
3. Scot t P, Moss WJ, Gilani Z , Low N. Measles vaccination in HIV-infected children: systematic review and meta-analysis of
safety and immunogenicity. J Inf ect Dis. 2011 Jul;204 Suppl 1:S164-78. doi: 10.1093/inf dis/jir071.
4. Cent ers f or Disease Cont rol and Prevent ion. General Recommendations on Immunization. Recommendations of the
Advisory Committee on Immunization Practices (ACIP). Morbidit y and Mort alit y Weekly Report . December 1, 2006 / Vol. 55
Page 26 / 296
/ No. RR-15.
ht t p://www.cdc.gov/mmwr/pdf /rr/rr5515.pdf
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2.2 Calendrier vaccinal
2.2.1 Primovaccination
Dans les pays où la transmission est forte et continue, l’enfant doit être vacciné dès l’âge de 9 mois. Un enfant
non vacciné avant l’âge de 1 an doit être vacciné dès que possible.
Dans les pays où la transmission est faible ou absente, l'âge à la primovaccination est plus tardif, 12 à 15 mois.
Dans certaines situations à haut risque où les enfants sont fortement exposés avant l'âge de 9 mois, il est
recommandé d’administrer une dose précoce dès l’âge de 6 mois, puis d’administrer la dose recommandée dans
le PEV à l’âge de 9 mois en respectant un intervalle de 4 semaines au minimum entre les deux doses.
Ces situations sont :
les épidémies de rougeole ;
les concentrations de population (camps de réfugiés/déplacés, zones urbaines précaires) ;
les services d'hospitalisation pédiatrique ;
les enfants nés de mère positive au VIH (risque de rougeole sévère plus élevé et faible protection conférée par
les anticorps maternels) ;
les enfants malnutris (risque accru de complications).
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2.3 Stratégies vaccinales
2.3.1 Vaccination de routine
La vaccination contre la rougeole est incluse dans tous les programmes nationaux de vaccination. La vaccination
de routine est classiquement effectuée en postes fixes et avancés et par des équipes mobiles.
Postes fixes
Les activités régulières de vaccination sont effectuées par le personnel de l’établissement de santé qui dispose
d’un réfrigérateur. On estime que la population est couverte dans un rayon de 5 km autour du poste fixe.
Postes avancés
Les activités de vaccination régulières et programmées sont effectuées par le personnel de l’établissement de
santé qui se déplace avec une chaîne de froid passive (porte-vaccins). La stratégie avancée peut couvrir les
populations vivant dans un rayon de 5 à 15 km autour de l’établissement de santé.
Equipes mobiles
Des activités de vaccination programmées sont effectuées par des équipes mobiles qui se déplacent selon un
calendrier préétabli. Des ressources conséquentes sont mises à disposition pour le transport, la conservation des
vaccins (glacière et porte-vaccins) et pour la formation des équipes. Cette stratégie demande une organisation
rigoureuse et l’information préalable des populations éloignées que l’on veut atteindre (> 15 km).
Les campagnes mobilisent beaucoup de personnel et de moyens et nécessitent une bonne coordination des
partenaires.
Campagne de rattrapage
Le but des campagnes de rattrapage est d’administrer une seconde dose de vaccin aux enfants et de « rattraper
» les enfants non vaccinés en routine. Elles sont planifiées et réalisées tous les 2 à 4 ans dans le cadre du
programme international de contrôle de la maladie.
Campagne réactive
La campagne réactive est un des volets de la prise en charge d’une épidémie. Elle vise à limiter la progression de
l’épidémie en vaccinant le plus précocement possible la totalité de la population à risque.
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2.4 Programmes de contrôle de la rougeole
(OMS/Unicef)
La primovaccination dans le cadre du PEV, à elle seule, ne permet pas de contrôler la maladie. La mise en place
d’activités de vaccination complémentaires spécifiques est indispensable.
2.4.1 Contrôle
Le contrôle est la première étape d’un programme de vaccination. Il vise à diminuer la morbidité et la mortalité de
la maladie (nombre de cas et nombre de décès).
C’est notamment l’objectif poursuivi par les campagnes de vaccination de masse réalisées lors d’afflux de
population (déplacés/réfugiés) ou réactives à une épidémie.
Les stratégies de contrôle comprennent 4 volets :
amélioration de la prise en charge des patients ;
renforcement de la vaccination de routine pour atteindre une couverture de primovaccination rougeole ≥ 90%
chez les enfants de moins de 1 an ;
administration d’une seconde dose de vaccin lors des activités vaccinales supplémentaires (AVS) : une
campagne initiale de rattrapage pour éliminer la sensibilité à la rougeole dans la population (objectif couverture
≥ 95% des 6 mois-15 ans), puis des campagnes de suivi pour vacciner tous les enfants nés depuis la dernière
AVS (objectif couverture ≥ 95% des 6-59 mois). L’intervalle entre ces campagnes doit être adapté selon la
situation épidémiologique (2 à 4 ans) ;
renforcement de la surveillance et évaluation de l’impact des activités afin de réadapter les stratégies.
Depuis fin 2011, la riposte rapide aux flambées épidémiques par la vaccination complète les stratégies de
contrôle.
2.4.2 Elimination
Les stratégies d’élimination visent à interrompre la circulation du virus dans une large zone géographique. Il n’y a
plus de cas, mais en raison du risque de réintroduction du virus, le maintien d’une couverture vaccinale très élevée
est primordial.
Les pays qui ont recours à des AVS régulières pour parvenir à un taux d’immunité élevé dans la population ne
doivent pas envisager de mettre fin à ces AVS avant que l’administration systématique des 2 doses de vaccin
n’atteigne une couverture d’au moins 90 à 95% au plan national.
2.4.3 Eradication
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L’éradication signifie l’interruption complète de la transmission du virus sauvage dans le monde. Il n’y a plus de cas
ni de transmission et les activités de vaccination peuvent être arrêtées. Cette phase ultime ne peut être mise en
œuvre qu’après le succès de l’élimination au niveau mondial.
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2.5 Points clé
■ Le vaccin contre la rougeole est un vaccin à virus vivant atténué.
■ Il existe peu de contre-indications strictes au vaccin et les effets indésirables sont en général bénins et
transitoires.
■ Le taux de séroconversion d’une dose de vaccin varie de 85 à 95% en fonction de l’âge d’administration.
■ La vaccination contre la rougeole est incluse dans tous les programmes nationaux de vaccination.
■ La vaccination doit être précoce (dès 9 mois). Tout enfant non vacciné avant l’âge de 1 an doit être protégé
dès que possible.
■ Dans certaines situations à haut risque (malnutrition, infection par le VIH, déplacement de population, etc.) il est
recommandé de vacciner les enfants à partir de l’âge de 6 mois et d’administrer une seconde dose à l’âge de 9
mois.
■ L’administration d’une seconde dose de vaccin contre la rougeole et l’obtention de couvertures vaccinales
élevées sont indispensables pour éviter la survenue d’épidémie.
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Chapitre 3 : Investigation d’une épidémie de
rougeole
3.1 Analyse du contexte
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3.1 Analyse du contexte
Une analyse rapide et complète du contexte est nécessaire pour planifier une investigation.
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3.2 Investigation de l’épidémie
L’objectif de l’investigation est de collecter les données qui permettront de confirmer l’épidémie et d’analyser les
premières actions mises en œuvre pour y répondre.
L’efficacité de la riposte (contrôle de l’extension de l’épidémie par l’organisation d’une vaccination à large échelle)
dépend principalement de la rapidité d’identification de l’épidémie.
Il est donc nécessaire de débuter l’investigation dès les premiers signes d’alerte : élévation du nombre de cas par
rapport aux années précédentes à la même période (hormis années épidémiques).
En principe, si le système de surveillance épidémiologique est fonctionnel et réactif, l’alerte est donnée dès
l’apparition des premiers cas.
Cas suspect
Cas
ET
probable
Contact récent avec un cas confirmé par le laboratoire
Toute définition de cas est un compromis : une définition sensible et peu spécifique inclura tous les cas, mais
englobera également des patients qui ne sont pas des cas (surestimation).
A l’inverse, si la définition est très spécifique, on aura l’assurance que les cas comptabilisés sont des vrais cas,
mais certains vrais cas n’auront pas été inclus (sous-estimation).
Confirmation biologique
La biologie est primordiale pour confirmer une épidémie, mais l’impossibilité d’obtenir une confirmation biologique
ne doit en aucun cas retarder la prise en charge d’une épidémie.
Dès le début de la saison à risque, les dispositifs de collecte d’échantillons doivent être mis à disposition à tous
les niveaux (hôpital, centre de santé, etc.) afin que les prélèvements soient effectués lors du premier contact avec
le malade.
Des prélèvements doivent être effectués, au minimum, sur les 5 à 10 premiers cas déclarés dans une zone
géographique affectée.
Les tests sérologiques de recherche d’IgM sont plus sensibles s’ils sont réalisés entre le 3e et 28e jour après le
début de l’éruption. Ils sont donc de préférence réalisés pendant cette période. Après avoir identifié le tube et
compléter le registre des prélèvements (Annexe 2), envoyer rapidement le tube au laboratoire accompagné d’une
fiche de renseignements complétée (Annexe 3).
Suivre les procédures de prélèvement recommandées par le Ministère de la Santé du pays.
Le résultat est :
positif si l’écart entre le taux d’IgM spécifiques de la rougeole et le taux standard est > 20% ;
négatif si cet écart est < 10% ;
invalide (non interprétable) si l’écart est compris entre 10 et 20%.
Lors d’une épidémie, les examens biologiques de confirmation sont réalisés pour les premiers cas (pour chaque
zone géographique). Une fois la confirmation obtenue, la surveillance épidémiologique repose sur la définition
clinique (cas suspects).
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dans les établissements scolaires et autres lieux de regroupements d’enfants ;
plus rarement dans les villages, en interrogeant les chefs de village et en visitant les familles des cas rapportés
ou les cimetières.
Si des établissements de santé ne disposent pas de registres des cas de rougeole, il faut les mettre en place
(Annexe 5).
Pour chaque cas rapporté, les informations essentielles à collecter sont : nom, date de naissance (à défaut, âge),
sexe, adresse, date d’admission, traitement, évolution (guérison, décès, transfert), statut vaccinal et si possible
date de la vaccination.
Pour éviter les doubles notifications, il est indispensable de préciser comment sont comptabilisés les cas
transférés.
La notification des cas se fait du début jusqu’à la fin de l'épidémie.
Il peut être difficile d’obtenir des données démographiques fiables. Souvent, il n’y a pas de registre d’état civil.
Attention aux surestimations ou sous-estimations selon les sources.
Tout doit être entrepris pour obtenir les données les plus exactes possibles. Les données provenant de plusieurs
sources doivent être comparées. Le choix des données sélectionnées doit être argumenté et la source précisée.
Le choix doit faire l’objet d’un consensus entre les principaux partenaires.
Par exemple, les données démographiques d’un ancien recensement peuvent être utilisées en y appliquant le taux
d’accroissement annuel théorique de la population.
Il est possible que les autorités locales possèdent des chiffres de population plus récents que ceux disponibles au
niveau national.
Toute personne impliquée dans la gestion de l’épidémie doit utiliser les données de population consensuellement
admises et ce jusqu’à la fin de l’épidémie.
Temps
A partir des tableaux de collecte (Annexe 6), les données sont reportées chronologiquement sur un graphique. La
courbe épidémique obtenue représente la distribution des cas en fonction de leur date de diagnostic (Figure 3.1).
Cette courbe permet de confirmer l’existence de l’épidémie. Si elle est complétée régulièrement, elle permet aussi
de suivre l’évolution de l’épidémie dans le temps et d'évaluer l’efficacité de la riposte.
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Source : MoH/Epicentre
Lieu
La distribution géographique des cas ou les taux d’attaque spécifiques par zone géographique
(district/quartier/ville ou section d'un camp de réfugiés) permettent de visualiser l’extension de l’épidémie et
d’identifier les zones les plus à risques, pour fixer les priorités en terme de riposte.
Figure 3.2 : Distribution géographique des cas de rougeole, semaine 25, Malawi, 2010
Source : MoH/Epicentre
Personnes
La donnée essentielle à déterminer est l’âge des cas, mais le sexe peut aussi être considéré.
Le calcul des taux d'attaque spécifiques par âge permet d’identifier les classes d’âge les plus touchées. Cet
indicateur est essentiel pour définir la population cible de la campagne de vaccination.
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Les classes d'âge à étudier proposées sont : 0-5 mois, 6-8 mois, 9-11 mois, 12-59 mois, 5-14 ans et ≥ 15 ans.
Selon le contexte, il peut être nécessaire de diviser les données en d’autres classes d’âge : 5-9 ans et 10-14 ans
chez les enfants et 15-29 et ≥ 30 ans chez les adultes p.ex. (Figure 3.3).
Si les données démographiques disponibles n’incluent pas la distribution par classe d’âge, il est souvent possible
de la calculer à partir de la population totale et des données nationales utilisées par les autres programmes (PEV,
p.ex.). A défaut, utiliser la distribution standard de la population (Annexe 7).
Figure 3.3 : Taux d’attaque rougeole par classe d’âge, Malawi, 2010
Source : MoH/Epicentre
A chaque niveau (région, district, ville, etc.), les principaux indicateurs à calculer sont :
le taux d'incidence hebdomadaire et cumulé (taux d’attaque) ;
le taux d’attaque spécifique :
par lieu (quartier, zone de santé, commune, zone d’un camp de réfugiés),
par classe d’âge (pour quelques établissements de santé, p.ex.).
la létalité hebdomadaire et cumulée :
par classe d'âge,
par lieu de prise en charge des cas (létalité hospitalière, p.ex.).
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Exemple : à la semaine 3, on a recensé 85 cas de rougeole dans une population de 542 080 habitants. Le taux
d’incidence était de : 85/542 080 x 100 000 = 15,7/100 000.
Taux d'attaque
Le taux d’attaque est une forme particulière du taux d'incidence. C’est une incidence cumulée, calculée sur une
courte période de temps, notamment depuis le début de l’épidémie.
Nombre de nouveaux cas pendant une période donnée x 100
––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––
Population exposée au risque de la maladie pendant la même période
Exemple : on a recensé 3 022 cas de rougeole chez les enfants de moins de 1 an pendant les 4 mois de
l'épidémie. Cette classe d'âge compte 20 057 enfants (3,7% de la population).
Le taux d'attaque de la rougeole chez les < 1 an était de : 3 022/20 057 x 100 = 15,1%.
Létalité
La létalité est la proportion de décès parmi les cas d’une maladie. C’est un indicateur de la sévérité de la maladie
et de la qualité de prise en charge des malades.
Nombre de décès dus à la rougeole dans un lieu pendant une période donnée x 100
–––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––
Nombre de cas de rougeole déclarés pendant la même période dans le même lieu
Exemple : parmi 3 022 cas de rougeole déclarés chez les enfants de moins de 1 an, 250 sont décédés. 472
d’entre eux ont été traités à l’hôpital et 118 y sont décédés :
La létalité des enfants de moins de 1 an était de : 250 / 3 022 x 100 = 8,3%
La létalité hospitalière des enfants de moins de 1 an était de : 118/472 x 100 = 25%
Références
1. World Healt h Organizat ion. Manual for the laboratory diagnosis of measles and rubella infection, 2n d ed. CH-1211 Geneva
27, Swit zerland (WHO/IVB/07.01).
ht t p://apps.who.int /iris/bit st ream/handle/10665/70211/WHO_IVB_07.01_eng.pdf ?sequence=1&isAllowed=y
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3.3 Confirmation de l’épidémie
Il y a suspicion d’épidémie lorsque le nombre de cas suspects de rougeole notifiés par une unité géographique a
est supérieur à celui attendu. Elle doit être systématiquement confirmée par le laboratoire.
Dans les pays qui conduisent des activités de vaccination supplémentaires (AVS), une épidémie est suspectée dès
la survenue des premiers cas, en tenant compte de la couverture vaccinale et des délais depuis la dernière AVS.
Voir le tableau ci-dessous.
Epidémie 5 cas suspects notifiés sur une période Au sein d’une unité géographique :
suspectée d’un mois au niveau d’une unité Augmentation du nombre de cas ou de
géographique l’incidence hebdomadaire comparée
aux années précédentes (non
épidémiques ou identique à une année
épidémique
OU
En l’absence de données des années
précédentes : augmentation du nombre
de cas au cours des 3 ou 4 dernières
semaines
Epidémie > 2 cas confirmés (IgM+) sur une période d’un mois
confirmée
Dans tous les pays (qu’il existe des AVS ou non), la comparaison des taux d’attaque hebdomadaires à la même
période les années précédentes (épidémiques ou non épidémiques) permet de détecter la survenue d’une
épidémie.
Exemple : Cas de rougeole et taux d’attaques, 2002-2004, zone urbaine, Niamey, Niger.
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Semaine 1 Semaine 12
Année
Cas TA/100 000 Cas TA/100 000
En 2004, à la Semaine 1, le nombre de cas et le taux d’attaque sont nettement supérieurs à ceux des années
précédentes. A la Semaine 12, le nombre de cas et le taux d’attaque montrent qu’il y a bien une épidémie de
rougeole.
Dans un camp de réfugiés ou un établissement fermé (orphelinat, centre de nutrition, prison, etc.), un seul cas de
rougeole est une épidémie.
Les zones urbaines précaires où la couverture vaccinale est faible présentent un risque similaire à celui d’un camp
de réfugiés.
La décision d’intervenir est toujours un pari sur une évolution probable. Toutefois, en cas de doute, mieux vaut
prendre une décision trop tôt que trop tard.
Notes
(a) Une unit é géographique peut êt re une zone couvert e par un post e de sant é, une zone administ rat ive (cant on) ou le
quart ier d’une ville.
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3.4 Estimation de la sévérité et du potentiel
d’extension
L’évaluation initiale doit fournir les informations permettant d’estimer la sévérité et le risque d’extension de
l’épidémie en cours. Le choix de la riposte se fera en fonction de ces données et des moyens mobilisables.
Plusieurs éléments sont à considérer.
3.4.4 Mortalité
La létalité et la mortalité spécifique de la rougeole dépendent de l’état de santé initial de la population exposée
(taux de mortalité infantile, malnutrition) et de l’accès aux soins (carte sanitaire, approvisionnement en
médicaments, coût des services).
Ces éléments sont à prendre en compte dans l’organisation de la prise en charge des patients.
≤ 70% +++
> 90% +
≤ 1 an +
Faible +
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Existence d’une épidémie dans une zone limitrophe ++
Le cumul de facteurs de risque renforce la menace d’extension avec la survenue d’une épidémie de grande
ampleur. Le tableau suivant sert de guide pour l’analyse du potentiel d’extension de l’épidémie. Une classification à
3 niveaux est proposée :
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3.5 Analyse des premières actions mises en
œuvre
L’investigation permet d’analyser les premières actions mises en œuvre.
3.5.1 Surveillance
Disponibilité et bonne utilisation de la définition de cas, des registres et formulaires de recueil de données
Transmission régulière des données, analyse hebdomadaire
Moyens disponibles pour la confirmation biologique : matériel de prélèvement, capacité des laboratoires,
acheminement vers un laboratoire de référence
3.5.4 Vaccination
Stock de vaccins et matériel de vaccination (quantité, souche et date de péremption), commandes en cours,
stratégie vaccinale (actuelle et prévue)
Inventaire précis de la chaîne de froid (matériel existant et disponible par type)
Equipes de vaccination formées et expérimentées disponibles
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3.6 Conclusions initiales
Un rapport précis et concis doit être rédigé au terme de l’investigation. Il contient les éléments suivants :
1 - Résumé
2 - Introduction
Description rapide du contexte général, sanitaire et épidémiologique :
informations géographiques, administratives, logistiques (accès, distances, etc.),
données de population,
sécurité, mouvements de population, événement social, etc.,
carte sanitaire,
situation épidémiologique des années antérieures : cas, décès, couverture vaccinale (PEV et
campagnes, préciser la population cible), dates des dernières épidémies et facteurs de risques,
description succincte du système de surveillance : définition de cas, système de notification,
transmission et analyse des données.
4 - Résultats
Confirmation biologique : type de prélèvements, nombre et résultats
Description épidémiologique (temps, lieu, personne) :
date d’alerte et des premiers cas,
nombre de cas et décès, létalité,
courbe épidémique,
taux d’attaque par lieu,
taux d’attaque par classe d’âge.
Décrire la situation du général au particulier (p.ex. : région et districts, camps de déplacés et secteurs/ville
et quartiers). Préciser la source des données.
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6 - Conclusion(s)
7 - Recommandations/propositions d’intervention
Surveillance et laboratoire
Prise en charge des patients
Vaccination
Information de la population
Préciser les protocoles, populations cible, stratégies et moyens.
8 - Annexes
Tableaux
Graphes
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3.7 L’investigation en pratique
3.7.1 Que fait-on durant l’investigation ?
Collecter des informations sur tous les cas suspects.
Vérifier l’efficacité de la surveillance et la renforcer si nécessaire.
Collecter des échantillons biologiques pour confirmer l’agent causal.
S’assurer que la prise en charge des malades est efficace.
Décider si une vaccination réactive est nécessaire.
Au cours de l’investigation, on collecte aussi des informations sur la réponse actuelle et les moyens disponibles et
on évalue la capacité de réponse sur le terrain :
prise en charge adaptée des patients ;
disponibilité des médicaments (nom et quantité) ;
accès au traitement : couverture géographique, coût pour le patient, personnel en nombre suffisant ;
couverture vaccinale estimée des dernières années ;
capacités en chaîne de froid ;
vaccinations réactives déjà réalisées et leçons tirées.
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Un véhicule adapté au terrain et en bon état de marche
Des cartes de la région
Des moyens de communication fonctionnels et adaptés
Un appareil photo et un GPS peuvent être utiles.
Laboratoire
Matériel de prélèvement et transport (p.ex. seringues, aiguilles, tubes, gants, compresses, sparadrap, papier
buvard, poche triple emballage)
Fiches d’information pour les prélèvements
Chaîne de froid pour les prélèvements si nécessaire (porte-vaccin, accumulateurs de froid, thermomètre)
Matériel médical
Protocoles de traitement
Kits de traitement
Malle d’urgence
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3.8 Points clé
■ L’investigation se prépare de manière rigoureuse.
■ La définition de cas doit être simple, claire, standardisée et constante durant toute la période.
■ Les données démographiques doivent être fiables et leur choix, fait de manière consensuelle, doit être
argumenté.
■ Décrire l’épidémie en Temps - Lieu - Personnes : ampleur et évolution, extension géographique, groupes à
risque.
■ Pour chaque zone, estimer la sévérité et le potentiel d’extension de l’épidémie à l’aide du tableau d’analyse.
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Chapitre 4 : Gestion de l’épidémie
4.1 Comité de gestion des épidémies
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4.1 Comité de gestion des épidémies
Un comité de gestion des épidémies doit être constitué au niveau national, régional et du district. Ce comité est
chargé de « gérer » l’épidémie, c.-à-d. assurer l’adéquation entre les besoins et les ressources.
Le comité se réunit régulièrement : chaque jour au début de l’épidémie puis chaque semaine, jusqu’à la fin de
l’intervention. Les réunions sont courtes avec des ordres du jour précis.
Les comptes-rendus sont diffusés aux responsables aux différents niveaux et aux partenaires. La rétro-
information peut aussi être effectuée à travers un bulletin hebdomadaire rendant compte des informations
essentielles.
Les grands axes stratégiques sont généralement décidés au niveau national. Les autres niveaux (régional et
district) sont impliqués dans le système d’alerte et la mise en oeuvre de la riposte. Des sous-commissions peuvent
être chargées d’aspects techniques spécifiques : laboratoire, vaccination, information et communication,
logistique, etc.
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Objectifs Etapes clé
Surveillance Fournir les données hebdomadaires S’accorder sur une définition standard de
épidémiologique pour prendre les décisions. cas.
Déterminer les priorités. Renforcer ou établir un système de
recueil de données simple, régulier et
fiable.
Définir les priorités pour la prise en charge
des patients et la vaccination.
Assurer la rétro-information du personnel
et des partenaires.
Prise en charge Réduire le délai entre les premiers signes Etablir et diffuser les protocoles de
des patients de la maladie et le traitement. traitement (hôpital et centres
Réduire la létalité et les séquelles. périphériques).
Assurer une disponibilité constante en Evaluer les besoins en :
traitements à tous les niveaux. traitements spécifiques ;
capacité d’hospitalisation (lits,
personnel et moyens) ;
prise en charge nutritionnelle.
Définir la stratégie d’approvisionnement
en traitements :
déterminer la composition de kits ;
centraliser la préparation des kits ;
organiser la distribution (rythme et
priorités).
Organiser la surveillance des quantités
distribuées et de la disponibilité en
traitements.
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Organiser la gratuité des soins
Le comité décide de ce qui est gratuit pour la population et identifie qui prend en charge les différentes
composantes du coût des soins aux patients :
consultation ;
hospitalisation ;
médicaments spécifiquement fournis pour la rougeole et ses complications ;
autres traitements (contre le paludisme, p.ex.) ;
examens de laboratoires effectués dans le cadre de la surveillance de la rougeole ;
transfert des cas sévères.
Estimer le budget
Le comité établit des prévisions budgétaires en tenant compte des coûts suivants :
personnel : salaire, per diem et formation ;
médicaments et matériel médical ;
vaccination : vaccins, chaîne de froid, matériel d’injection, kits et modules ;
frets internationaux et nationaux ;
transport du personnel : location de véhicules, carburant, déplacements, etc. ;
équipement logistique : cordes, piquets, tentes, mégaphones, etc. ;
matériel administratif : cartes de vaccination, tampons dateurs, feuilles de pointage, documents de formation,
etc. ;
moyens d’information et de mobilisation sociale ;
équipement de communication (téléphone et carte, radio, etc.).
Le coût d’une personne vaccinée en campagne de vaccination de masse varie selon les contextes et les moyens
déployés. En 2011, il était estimé entre 1,4 et 2 €/personne vaccinée.
Evaluer la riposte
L’évaluation est une composante essentielle de toute intervention. Elle doit être planifiée et préparée avant le
début de la riposte. Sa finalité est d’améliorer les interventions en formulant des recommandations au regard de
ce qui a été réalisé en pratique.
Dès le début de l’intervention :
Déterminer les objectifs.
Définir les indicateurs d’évaluation.
Lister les informations nécessaires.
Etablir le recueil de données (p.ex. : fiches de stock, formulaires de donation, registres des patients,
formulaires épidémiologiques, etc.).
Définir la méthodologie.
Identifier et former les responsables.
Former et superviser les évaluateurs.
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4.2 Surveillance épidémiologique
Une fois l’épidémie confirmée, la surveillance épidémiologique doit être intensifiée. Les objectifs du système de
surveillance sont :
d’identifier précocement de nouveaux foyers épidémiques ;
de surveiller l’évolution de l’épidémie ;
d’organiser une prise en charge appropriée ;
d’évaluer les activités de riposte.
Informations complémentaires
Statut vaccinal des cas, classes d’âge : ces données sont obligatoirement enregistrées au niveau des centres de
santé et hôpitaux mais ne sont pas systématiquement transmises au niveau supérieur. Elles seront utilisées si une
analyse plus détaillée est nécessaire.
Surveillance biologique
Après les premiers prélèvements (confirmation et analyse génotypique), un suivi constant tout au long de
l’épidémie n’est pas essentiel. Pour la surveillance biologique, se référer aux recommandations du pays.
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4.3 Principes et organisation de la prise en
charge des patients
4.3.1 Décentralisation des soins
La prise en charge précoce des cas est une priorité pour diminuer la létalité, les complications et les séquelles de
la rougeole. Seule la décentralisation de la prise en charge curative permet de réduire le délai entre les premiers
symptômes et la mise en route du traitement. La stratégie choisie doit permettre d’assurer la disponibilité de
traitements adaptés à tous les niveaux.
Les centres de traitement sont répartis de manière à couvrir l’ensemble de la zone concernée par l’épidémie. Dans
certains cas (difficulté ou impossibilité de référer vers un hôpital), il peut être nécessaire d’ouvrir des unités
temporaires d’hospitalisation (bâtiment public, tentes, etc.) pendant la durée de l’épidémie.
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Prévoir du personnel de santé et un équipement médical complet afin d’assurer la prise en charge des cas.
Le fonctionnement de l’unité de prise en charge de la rougeole est établi avant son ouverture (Annexe 8).
Formation
Evaluer les connaissances et si nécessaire, organiser des séances de formation et de mise jour des
connaissances :
formation de base en fonction du niveau du personnel, au cours de laquelle les documents de formation,
protocoles et kits de traitements sont distribués ;
formation continue lors de visites de supervision.
Supervision
Les visites de supervision sont l’occasion d’approvisionner les centres, de renforcer la surveillance
épidémiologique mais aussi de discuter des cas cliniques complexes et des difficultés rencontrées.
Une première visite de toutes les structures de soins de la zone concernée est indispensable dès la mise en place
de l’approvisionnement. Elle permet de :
fournir des informations précises au personnel (définition de cas, recueil de données, protocoles de traitement,
gratuité, critères de référence, réponses aux questions médicales) et de vérifier qu’elles sont comprises ;
définir une stratégie d’approvisionnement avec le personnel en poste ;
informer les autorités et la population.
D’autres visites sont ensuite programmées pour répondre aux questions pratiques, suivre la gestion des stocks et
la tenue des registres et évaluer la qualité de la prise en charge.
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Population à risque 300 000
La proportion de patients nécessitant une hospitalisation varie selon le contexte (accès aux soins, etc.) entre 10
et 20% des cas.
Dans cet exemple, on considère que 15% des patients seront hospitalisés ; le nombre de traitements nécessaires
pour les « cas compliqués » est donc : 1 375 x 15% = 206.
La première estimation, en début d’épidémie, permet de réaliser une commande pour les premières semaines. En
fonction de l’évolution de l’épidémie, des activités de vaccination et de l’état des stocks, d’autres commandes
peuvent être nécessaires.
L’existence d’un protocole thérapeutique standard permet de réaliser les commandes à partir de la liste des
articles et médicaments sélectionnés.
Kits de traitement
L’approvisionnement de toutes les structures de soins ambulatoires ou d’hospitalisation, au plan national et local,
est réalisé sous forme de kits pendant toute la durée de l’épidémie.
Cette option simplifie le transport et la gestion des stocks, réduit les risques de pénurie et garantit l’accès du
malade à un traitement complet.
Il existe 2 types de kits (Annexe 10) :
Kit 10 traitements « cas simples » pour dispensaires et centres de santé ;
Kit 20 traitements « cas compliqués » pour hôpitaux ou unités temporaires d’hospitalisation.
Pour gagner du temps et se concentrer sur d’autres activités lors des visites (support et échanges avec le
personnel p.ex.), les kits sont préparés à l’avance au niveau du stock central puis distribués aux établissements de
soins. Si nécessaire, du personnel journalier peut être embauché et encadré par un membre médical de l’équipe
pour préparer les kits.
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Des équipes mobiles supervisent et approvisionnent les centres de santé et recueillent les données.
Le personnel des centres de santé vient s’approvisionner à la pharmacie centrale et y apporte les données
hebdomadaires.
Une combinaison de ces deux stratégies.
Utiliser des moyens de communication rapides (téléphone, radio) permet d’établir un contact pour ajuster le
support et l’approvisionnement.
2) Approvisionnement suivants
L’approvisionnement se poursuit ensuite dans toutes les structures en fonction du nombre de cas déclarés, du
nombre théorique de traitements en stock et de la létalité. En fonction de la charge de travail et des moyens
logistiques disponibles, on définit la durée pour laquelle les traitements sont donnés (Annexe 11).
Attention :
Ne pas donner tous les kits traitements en une fois mais bien pour une période déterminée.
Eviter la dispersion : des traitements pourraient être alloués inutilement à des centres qui ne traitent pas de
cas au détriment de centres qui traitent de nombreux cas et sur lesquels il faut concentrer les ressources.
En fin d’épidémie, la distribution des kits de traitements doit être maintenue quelques semaines après la
vaccination pour assurer la prise en charge des derniers cas.
Notes
(a) Rapport s int ernes MSF
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4.4 Choix de la riposte vaccinale
La riposte vaccinale est définie en tenant compte de plusieurs éléments : identification des zones à risque et
prioritaires, de la population cible et des objectifs de couverture.
Quelle que soit la riposte, le renforcement des activités de surveillance et de prise en charge des patients
restent prioritaires.
Le choix des zones à vacciner et des stratégies (vaccination de masse et/ou renforcement de la vaccination de
routine) font souvent l’objet de discussions et pressions, toutefois les décisions doivent être prises rapidement. Le
choix tient compte des ressources humaines et des moyens logistiques et financiers disponibles et mobilisables
avec, avant tout, un souci d’efficacité [1] .
Niveau
Potentiel
de Situation Riposte vaccinale
d’extension
réponse
Elevé Alerte Epidémie Une vaccination sélective ou non sélective jusqu'à 5 ans est mise en
confirmée oeuvre rapidement : campagne de vaccination ou renforcement de
ou non la vaccination de routine dans les structures de santé et par des
équipes mobiles.
L’extension de la vaccination au-delà de 5 ans est discutée sur base
de l’analyse des données collectées (taux d’attaque, nombre de cas
et couverture vaccinale) et des moyens disponibles.
Contrôle du risque d’extension.
Très élevé Riposte Epidémie Débuter une campagne de vaccination de masse non sélective dès
rapide confirmée que possible.
selon une Discuter des classes d’âge à vacciner en se basant sur l’analyse des
définition données collectées (taux d’attaque, nombre de cas, couverture
préétablie vaccinale) et des moyens disponibles.
Il est recommandé de vacciner dans le foyer épidémique.
Même si l’épidémie est identifiée tardivement, il n’est pas trop tard
pour agir.
Contrôle de l’épidémie.
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4.4.1 Renforcement des activités de vaccination de routine
Dès qu’une épidémie est suspectée, s’assurer que les activités de vaccination de routine fonctionnent
correctement et sont efficaces.
A défaut de données d’enquête de couverture vaccinale, l’analyse des données de vaccination de routine permet
d’identifier les poches à faible couverture. L’identification des raisons de non vaccination dans ces zones permet
de comprendre la perception et les freins à la vaccination, et de mettre en place des stratégies de riposte
appropriées.
Informer et mobiliser
Le contenu des messages de sensibilisation tient compte de la perception de la vaccination dans la population
(acceptabilité/résistance) et de ses connaissances (population habituée ou non à être vaccinée en routine). Tenir
compte des expériences antérieures.
Tous les canaux de communication efficaces doivent être employés.
Améliorer l’accès
Contrôler systématiquement le statut vaccinal dans toutes les activités (curatives et préventives), y compris
pour les enfants accompagnants.
Organiser des séances de vaccination quotidiennes avec extension des horaires.
Augmenter la fréquence de passage des équipes mobiles ou renforcer les autres stratégies avancées.
Dans la mesure du possible, commencer par les zones fortement peuplées (zones urbaines, camps de réfugiés ou
déplacés) car cela permet d’obtenir rapidement une protection dans les zones les plus à risque et que
l’accessibilité, la logistique et la supervision y sont plus faciles.
Les horaires de vaccination proposés doivent tenir compte des activités et horaires de travail de la population.
Zones rurales
En zone rurale, la riposte associe plusieurs stratégies vaccinales :
renforcement ponctuel des capacités de vaccination des structures de soins existantes : apport de moyens
humains, techniques ou logistiques ;
envoi d’équipes mobiles dans les zones éloignées des centres de santé. Cette option est la plus appropriée
pour toucher les populations qui n’ont pas accès aux soins (nomades ou groupes dispersés).
La taille des équipes mobiles est plus petite qu’en zone urbaine. Les équipes peuvent rester un ou plusieurs jours
dans des lieux sélectionnés qui regroupent, si possible, plusieurs localités. A défaut, elles peuvent sillonner les
localités à vacciner selon un circuit prédéfini lorsque la population a été informée au préalable.
Pour atteindre des couvertures vaccinales efficaces, il faut mobiliser d’importants moyens logistiques et prévoir
une durée de campagne plus longue qu’en zone urbaine. La supervision y est aussi nettement plus complexe.
Zones prioritaires
Zones à risque particulier : services d’hospitalisation pédiatriques, centres de nutrition, structures accueillant
des jeunes enfants (crèches, écoles, orphelinats, etc.)
Zones densément peuplées (villes, bidonvilles, camps de réfugiés/déplacés)
Zones avec les plus forts taux d’attaque, en tenant compte de l’allure de la courbe épidémique
Zones à faible couverture vaccinale
Groupes à risque
Le choix de la population cible dépend des taux d’attaque et du nombre absolu de cas dans chaque classe
d’âge [2] , des objectifs fixés (réduction de la morbidité, mortalité) et de l’importance des moyens à mobiliser.
Attention à l’interprétation des taux d’attaque : p.ex., chez les 5-15 ans, un taux d’attaque inférieur à celui des < 5
ans peut correspondre à un nombre de cas supérieur car les 5-15 ans représentent une proportion plus élevée de
la population totale.
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capacités logistiques : lorsqu’elles sont limitées, il est préférable de débuter rapidement la campagne en ciblant
les zones prioritaires plutôt que d’attendre les moyens disponibles pour une intervention de grande ampleur,
mais trop tardive. Ceci laisse le temps de mobiliser les moyens pour vacciner dans les autres zones ;
personnel disponible ;
accessibilité : réseau routier, distance, densité de population ;
événements particuliers (fête, élection, congé, distribution alimentaire, etc.) ;
sécurité.
Distribution de vitamine A
La distribution de vitamine A (rétinol PO) à dose préventive est associée à toute campagne de vaccination contre
la rougeole (sauf en cas d’administration récente, moins de 1 mois).
S’informer sur les distributions réalisées ou planifiées.
Enfant de 6 à 11 mois : 100 000 UI dose unique (4 gouttes d’une capsule à 200 000 UI)
Enfant de 1 à 5 ans : 200 000 UI dose unique (1 capsule)
Autres activités
Autre vaccination :
L’association d’autres vaccins est possible mais doit être justifiée. Elle peut être envisagée, par exemple,
lorsqu’une autre épidémie sévit en parallèle (méningite, fièvre jaune, poliomyélite) ou dans certaines situations
particulières (camps de réfugiés, déplacement de population, zones isolées avec très faible couverture
vaccinale contre la poliomyélite, pneumocoque, Haemophilus influenzae (Hib) ou fièvre jaune, p.ex.).
Autre activité :
D’autres activités peuvent être réalisées au cours des campagnes de vaccination : déparasitage, distribution
de moustiquaires imprégnées ou de suppléments nutritionnels.
L’organisation du circuit de vaccination est alors adaptée, la durée de la campagne prolongée et le personnel
spécifiquement formé. Toujours mettre en balance le bénéfice potentiel des activités associées et les contraintes
de mise en oeuvre (y compris le délai d’obtention d’une couverture vaccinale efficace) qu’elles entraînent.
Page 65 / 296
Références
1. World Healt h Organizat ion. Response to measles outbreaks in measles mortality reduction settings. CH-1211 Geneva 27,
Swit zerland. WHO/IVB/09.03
ht t p://apps.who.int /iris/bit st ream/handle/10665/70047/WHO_IVB_09.03_eng.pdf ?sequence=1
2. Ferrari M. J., Djibo A., Grais R. F., Grenf ell B. T., Bjørnst ad O. N. Episodic outbreaks bias estimates of age-specific force of
infection: a corrected method using measles as an example . Epidemiology and Inf ect ion / Volume 138 / Issue 01 / January
2010, pp 108-116.
Page 66 / 296
4.5 Information et mobilisation sociale
Les épidémies provoquent souvent une certaine tension dans la population. L’information et la mobilisation sociale
sont essentielles. Les informations sont diffusées dès que l’épidémie est confirmée.
4.5.1 Coordination
La communication est coordonnée par un comité technique composé des autorités administratives et sanitaires,
des leaders et des partenaires. Son rôle consiste à identifier les besoins pour les activités de mobilisation, établir
le budget et assurer la mise en oeuvre dans les plus brefs délais.
Les campagnes de vaccination nécessitent l’implication de personnes de tous les secteurs. Ils transmettent les
messages dans différents cadres (centres de santé/hôpitaux, écoles, lieux publiques, lieux de culte, etc.).
L’équipe chargée de la mobilisation sociale est composée d’un responsable et de mobilisateurs. Le responsable
fait le lien entre les mobilisateurs et le comité technique.
4.5.2 Messages
Les messages comportent uniquement les points essentiels (Annexe 12) :
quoi : prise en charge des malades et vaccination contre la rougeole ;
pourquoi : épidémie ;
quand : dates ;
où : lieux de vaccination.
Il peut être nécessaire de compléter les messages, par exemple, pour sensibiliser un groupe opposé à la
vaccination ou en cas de craintes ou rumeurs persistantes (p.ex. empoisonnement ou infection des enfants par les
vaccins).
4.5.3 Médias
En fonction du contexte (urbain ou rural), des habitudes culturelles et des moyens disponibles, on peut avoir
recours à des crieurs, griots, personnalités locales, responsables religieux ou associatifs, ou à la radio, la
télévision, l’envoi de SMS, etc.
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4.6 Points clé
■ Dès l’alerte, un comité de gestion des épidémies chargé d’organiser la réponse est constitué ou réactivé à
chaque niveau.
■ Les rôles du comité sont de déterminer les stratégies, organiser la gratuité des soins, coordonner les
partenaires, assurer le suivi de la mise en œuvre, établir le budget prévisionnel et préparer l’évaluation de la riposte.
■ Il est essentiel que le système d’enregistrement et de transmission des données soit fiable. Il permet de
détecter l’épidémie, surveiller son évolution et orienter les actions de lutte.
■ L’analyse des données épidémiologiques est effectuée chaque semaine à tous les niveaux.
■ La prise en charge des patients est décentralisée pour écourter le délai entre les premiers signes et le début du
traitement.
■ Les traitements doivent être disponibles dans tous les établissements de soins tout au long de l’épidémie. Une
surveillance régulière de la disponibilité en traitements permet de planifier l’approvisionnement.
■ L’analyse des taux d’attaques spécifiques par classe d’âge et par lieu permet de déterminer les zones à
vacciner en priorité et l’âge de la population cible.
■ L’information et la mobilisation sociale sont mises en oeuvre dès que l’épidémie est confirmée.
■ Il faut faire appel à un large éventail de médias pour transmettre les messages.
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Chapitre 5 : Prise en charge des patients
5.1 Aspects cliniques
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5.1 Aspects cliniques
5.1.1 Incubation
L’incubation dure environ 10 jours (8 à 13 jours), de la date de contage à la date d’apparition des premiers signes
cliniques.
5.1.2 Symptômes
Phase d'invasion (phase catarrhale)
Elle dure 2 à 4 jours.
fièvre supérieure à 38 °C, souvent supérieure à 39 °C ;
catarrhe oculo-respiratoire : toux non productive et/ou rhinorrhée (écoulement nasal) et/ou conjonctivite (yeux
rouges et larmoyant) ;
signe de Koplick : petites taches blanches-bleuâtres (2 à 3 mm) reposant sur une base érythémateuse, sur la
face interne des joues. Ce signe apparaît habituellement 1 à 2 jours avant l’éruption cutanée et persiste 2 à 3
jours. Il est spécifique à la rougeole mais il n’est pas nécessaire de le retrouver pour poser le diagnostic de
rougeole.
Phase de convalescence
Les peaux pigmentées prennent un aspect tigré puis desquament intensément pendant 1 à 2 semaines.
Conjonctivite purulente
La conjonctivite purulente est la complication la plus fréquente et la plus bénigne.
Xérophtalmie
La xérophtalmie peut être vue à l’un de ces stades d’évolution : tache de Bitot, xérose cornéenne (cornée
sèche et terne), kératomalacie (cornée opaque, ramollie ou perforée).
Complications digestives
Diarrhées
Les diarrhées sont fréquentes pendant et après la maladie. Elles peuvent rapidement se compliquer d’une
déshydratation, en particulier chez l’enfant.
Complications neurologiques
Convulsions
Ce sont les complications les plus fréquentes.
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Encéphalite aiguë post-éruptive
Cette complication est rare (un cas pour 1000 à 2000 vers le 3-6e jour après l’éruption). Les symptômes sont :
réapparition de la fièvre ou absence de défervescence, syndrome méningé, troubles de la conscience et
convulsions.
Post-rougeole
La rougeole peut entraîner une malnutrition dans les semaines qui suivent l’infection.
Le risque de décès est majoré chez l’enfant pendant plusieurs mois en raison du déficit immunitaire transitoire
accompagnant la rougeole (augmentation du risque de diarrhée et d’infection respiratoire).
Le noma (gingivostomatite gangréneuse) est une complication rare, extrêmement sévère, mais non spécifique
à la rougeole, chez les enfants malnutris de moins de 4 ans. Il débute par des ulcérations buccales sévères et
malodorantes.
Tardives
La panencéphalite sclérosante subaiguë est une complication très rare (1 cas/100 000) et très tardive (en
moyenne 7 ans après l’infection).
5.1.6 Co-morbidités
Malnutrition aiguë
Les enfants souffrant de malnutrition sont plus susceptibles de développer des complications sévères.
Notes
(a) Les complicat ions sont liées à l’alt érat ion des surf aces épit héliales (pulmonaires, digest ives) et à l’immunosuppression
t ransit oire consécut ive à la rougeole.
(b) a carence en vit amine A ent raîne, en plus des lésions oculaires, une diminut ion des déf enses immunit aires.
(c) La cornée normale ne ret ient pas la fluorescéine ; en cas de pert e d’épit hélium, la fluorescéine colore la lésion en vert .
Références
Page 73 / 296
1. Perry RT, Halsey NA. The clinical significance of measles: a review. J Inf ect Dis. 2004 May 1;189 Suppl 1:S4-16.
2. World Healt h Organizat ion. The child, measles and the eye . CH-1211 Geneva 27, Swit zerland. WHO/EPI/TRAM/93.05
(updat ed 2004).
ht t p://www.who.int /immunizat ion/programmes_syst ems/int ervent ions/ChildMeaslesEyeENG300.pdf
Page 74 / 296
5.2 Triage des patients
5.2.1 Diagnostic et orientation
Rechercher les signes cliniques de la rougeole et déterminer si le patient est un « cas compliqué » ou un « cas
simple ».
Pneumonie
Pneumonie sévère
(sans signe de gravité)
(a) Chez les enf ant s souf f rant de malnut rit ion sévère, ces seuils sont abaissés de 5.
Tout enfant présentant un stridor (croup sévère ou modéré ou bénin) est hospitalisé.
Peser
Peser les enfants chaque fois que possible.
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5.3 Traitement des cas simples
Le traitement standard consiste à traiter la fièvre et prévenir les complications fréquentes.
Au traitement standard peut s’ajouter le traitement des complications mineures éventuellement retrouvées à
l’examen (Annexe 13).
Antipyrétique : paracétamol PO
Antibiothérapie : amoxicilline PO pendant 5 jours (< 5 ans)
Vitamine A : rétinol PO à J1
Traitement Nettoyage des yeux à l’eau propre
standard Désencombrement du rhinopharynx
Hydratation ; alimentation calorique, repas fractionnés (toutes les 2 à 3 heures) ou tétées
rapprochées, plus fréquentes
Selon le contexte, suppléments nutritionnels chez les < 3 ou < 5 ans
ET
5.3.1 Traitement b
Le paracétamol est administré par voie orale (solution orale ou comprimés) en 3 à 4 prises par 24 heures, pendant
2 à 3 jours.
L’antibiothérapie de 5 jours (amoxicilline PO, sauf en cas de résistance connue dans le pays) est donnée à titre
préventif chez les enfants de moins de 5 ans. On observe moins de complications (pneumonies, conjonctivites) au
cours de la maladie, et une meilleure reprise de poids après la maladie, chez les enfants sous antibiothérapie [1] . Si
un enfant de moins de 5 ans présente une pneumonie sans gravité ou une otite moyenne aiguë, l’antibiothérapie
n’est pas modifiée puisque le traitement de première intention est celui qu’il reçoit en routine.
Désencombrement des voies aériennes supérieures : moucher l’enfant pour éviter l’encombrement et la
surinfection des voies respiratoires et améliorer le confort (en particulier au moment des tétées) et le sommeil de
l’enfant. Les lavages de nez au chlorure de sodium 0,9% sont utiles en cas d’encombrement nasal important
(Annexe 15).
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Tous les patients reçoivent une dose de rétinol (vitamine A) c sauf :
les femmes enceintes (interroger la patiente) ;
les patients avec des taches de Bitot, qui reçoivent un traitement curatif de 3 doses.
Si la situation le justifie, les enfants < 3 ou < 5 ans reçoivent des aliments prêts à l’emploi (500 kcal par jour) pour 2
semaines.
Le traitement est débuté au cours de la consultation :
donner la première dose de paracétamol, rétinol, amoxicilline si < 5 ans ;
débuter la SRO en cas de diarrhée ; appliquer la première dose de tétracycline, de nystatine, etc. selon les
complications retrouvées.
Fournir le nécessaire (médicaments, coton, suppléments) pour poursuivre le traitement à domicile.
4) Signaler qu’après la rougeole, des complications peuvent encore survenir, qu’il faut ramener rapidement l’enfant
si la guérison n’est pas complète.
En cas de doute (p.ex. hyperthermie importante, diarrhée abondante), garder l’enfant en observation pendant au
moins 2 heures pour évaluer la réponse au traitement (diminution de la fièvre, p.ex.) ou vérifier qu’il est capable de
suivre le traitement à domicile (p.ex., qu’il peut boire la SRO).
Notes
(a) A déf aut , violet de gent iane à 0,25%, 2 applicat ions/jour pendant 5 jours maximum.
(b) Se réf érer également au guide : Treating measles in children. World Healt h Organizat ion. WHO/EPI/TRAM/97.02 (updat ed
2004).
ht t p://www.who.int /immunizat ion_delivery/int ervent ions/Treat ingMeaslesENG300.pdf
(c) Il est habit uellement recommandé de donner syst émat iquement 2 doses de rét inol (une J1 et une J2) aux pat ient s
at t eint s de rougeole mais dans un cont ext e épidémique, ne donner qu’une dose à J1 pour les cas simples f acilit e la
prise en charge à domicile.
Références
1. May-Lill Garly, et al. Prophylactic antibiotics to prevent pneumonia and other complications after measles: community
based randomised double blind placebo controlled trial in Guinea-Bissau. BMJ, doi:10.1136/bmj.38989.684178.AE
(published 23 Oct ober 2006).
ht t p://www.bmj.com/cont ent /333/7581/1245.pdf %2Bht ml
Page 79 / 296
5.4 Traitement des cas compliqués
Le traitement standard consiste à traiter la fièvre et prévenir les complications fréquentes.
A ce traitement, s’ajoute ou se substitue le traitement des complications retrouvées lors de l’examen clinique
(Annexe 13).
ET
Pneumonie sévère :
ceftriaxone IV ou IM + cloxacilline IV pendant 3 jours puis si amélioration, relais avec
amoxicilline/acide clavulanique PO pour compléter 7 à 10 jours de traitement
+ oxygène si cyanose ou SpO2 < 90%
+ salbutamol si sifflements expiratoires et sibilants à l’auscultation
Si suspicion de staphylococcie pleuro-pulmonaire : cloxacilline IV + gentamicine IM
Traitement des Dans tous les cas, surveillance étroite.
complications
Pneumonie sans critères de gravité ou otite moyenne aiguë :
pulmonaires et
amoxicilline PO pendant 5 jours
ORL
L’amoxicilline/acide clavulanique PO pendant 5 à 7 jours est utilisé uniquement si le
si présentes
traitement à l’amoxicilline seule est un échec (aggravation, absence d’amélioration
après 48 h de traitement bien conduit).
Croup :
Surveillance hospitalière (risque d’aggravation)
Croup sévère : dexaméthasone IM dose unique + épinéphrine (adrénaline) en
nébulisation (Annexe 16) et surveillance intensive
ET
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Conjonctivite purulente (sans lésions de la cornée) :
Nettoyage des yeux à l’eau propre
+ tétracycline ophtalmique 1% pendant 7 jours
Traitement des
complications Atteinte de la cornée (opacification, ulcère de cornée) :
Nettoyage des yeux à l’eau propre
oculaires
+ tétracycline ophtalmique 1% pendant 7 jours
si présentes
+ rétinol PO une dose à J1, J2, J8
+ si douleur oculaire : protection sur l’œil et tramadol PO à partir de l’âge de 12 ans.
Pas de corticoïdes locaux.
ET
Diarrhée aqueuse :
Sans déshydratation : réhydratation orale selon le plan A de l’OMS
Traitement des Avec déshydratation : réhydratation selon le plan B ou C de l’OMS + sulfate de
complications
zinc (a) PO pendant 10 jours (Annexe 14)
digestives
si présentes Candidose orale :
nystatine PO pendant 7 jours (b)
Si nécessaire, alimentation par sonde gastrique.
(a) La supplément at ion en zinc n'est pas nécessaire si l'enf ant bénéficie d'une prise en charge nut rit ionnelle par lait F-75,
F-100, Plumpy'nut ® ou BP-100.
(b) A déf aut , violet de gent iane à 0,25%, 2 applicat ions/jour pendant 5 jours maximum.
ET
ET
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Le paracétamol est donné de préférence par voie orale. La voie IV n’est utilisée qu’en cas de fièvre élevée chez
un enfant qui vomit de façon répétée ou présente des troubles de la conscience (léthargie, coma). Le paracétamol
IV n’est pas plus efficace que le paracétamol oral et son administration est plus complexe (perfusions toutes les 6
heures).
L’antibiothérapie (amoxicilline PO, sauf en cas de résistance connue dans le pays) est donnée aux enfants de
moins de 5 ans pour prévenir éventuelles complications. En cas de pneumonie sans gravité ou d’otite moyenne
aiguë chez un enfant de moins de 5 ans, l’antibiothérapie n’est pas modifiée puisque l’amoxicilline reçue en routine
reste le traitement de première intention de ces infections. En cas de pneumonie sévère, l’amoxicilline est
remplacée par l’association ceftriaxone + cloxacilline.
Désencombrement des voies aériennes supérieures : moucher l’enfant pour éviter l’encombrement et la
surinfection des voies respiratoires et améliorer le confort (en particulier au moment des tétées) et le sommeil de
l’enfant. Les lavages de nez au chlorure de sodium 0,9% sont utiles en cas d’encombrement nasal important
(Annexe 15).
Les patients qui ne présentent pas d’atteinte oculaire grave reçoivent une dose de vitamine A pendant 2 jours
consécutifs sauf les femmes enceintes (interroger la patiente).
Si le patient présente une atteinte de la cornée ou des taches de Bitot, donner 3 doses de vitamine A au lieu de 2
(la 3e dose est administrée a distance des 2 premières doses, à J8).
Si la situation le justifie, donner aux enfants de < 3 ou < 5 ans qui ne souffrent pas de malnutrition des aliments
prêts a l’emploi (500 kcal par jour) pendant l’hospitalisation et pour les 2 semaines qui suivent.
Complications respiratoires
Dans tous les cas :
vérifier la liberté des voies aériennes supérieures ;
respecter la position que le patient choisit pour respirer, en général assise ou demi-assise. Ne pas l’installer
en décubitus tant que les difficultés respiratoires persistent ;
mettre en place un oxymètre de pouls si disponible.
En cas de cyanose ou de signes de lutte (battement des ailes du nez, etc.) ou SpO2 < 90% : oxygène au
masque, débit suffisant pour ramener la SpO2 au dessus de 90%.
En cas de sifflements thoraciques audibles (avec ou sans l’aide d’un stéthoscope) : bronchodilatateur en
aérosol (salbutamol).
En cas de pneumonie sévère : débuter l’antibiothérapie parentérale en urgence.
En cas de croup bénin ou modéré :
placer l’enfant sous surveillance pour dépister des signes de détérioration (évaluation régulière de la
fréquence respiratoire, de la présence de tirage ou de stridor) ;
l’agitation et les pleurs aggravent les symptômes : garder l’enfant au calme, le rassurer, le placer dans les
bras des parents ou en position assise pour l’aider à respirer ;
traitement symptomatique standard : hydratation, antipyrétique, désencombrement, etc.
En cas de croup sévère :
placer l’enfant sous surveillance intensive jusqu’à la résolution des symptômes ;
administrer une dose de dexaméthasone IM. L’effet anti-inflammatoire s’installe en 30 minutes à 2 heures
et dure environ 24 heures. Une dose suffit ;
l’épinéphrine (adrénaline) en nébulisation est utilisée pour améliorer les symptômes en attendant l’effet des
corticoïdes. Son action est rapide (10 à 30 minutes) mais de courte durée (environ 2 heures). Les
Page 82 / 296
symptômes peuvent réapparaître (effet rebond). La nébulisation peut être renouvelée une fois seulement,
sur décision médicale uniquement (Annexe 16) ;
traitement symptomatique standard : hydratation, antipyrétique, désencombrement, etc. ;
garder l’enfant au calme, dans les bras des parents pour le rassurer et l’aider à respirer.
Convulsions
Si le patient convulse, prendre les mesures habituelles (protection contre les traumatismes, décubitus latéral).
Utiliser du diazépam intrarectal si les convulsions généralisées ne cèdent pas rapidement et spontanément.
Rechercher la cause possible des convulsions, p.ex. hyperthermie, hypoglycémie, association d’un paludisme
sévère en zone endémique (faire un test de diagnostic rapide) et évaluer le risque de récidives.
Dans tous les cas, référer le patient avec une fiche de transfert indiquant le motif de référence et les traitements
reçus.
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Notes
(a) Se réf érer également au guide : Soins hospitaliers pédiatriques : prise en charge des affections courantes dans les petits
hôpitaux. Organisat ion mondiale de la Sant é, 2005.
ht t p://whqlibdoc.who.int /publicat ions/2007/9789242546705_f re.pdf
(b) Si le pat ient a une pneumonie sévère et si la cef t riaxone et la cloxacilline sont disponibles en périphérie, administ rer la
première dose avant le t ransf ert .
Page 84 / 296
5.5 Points clé
■ Les complications de la rougeole sont fréquentes et à l’origine de la majorité des décès. Il faut
systématiquement les rechercher à l’examen clinique.
■ La prise en charge précoce des cas simples permet de limiter les complications. La prise en charge précoce
des cas compliqués diminue les séquelles et la létalité.
■ Les cas simples sont traités en ambulatoire. Les cas sévères sont hospitalisés et isolés.
Page 85 / 296
Chapitre 6 : Campagne de vaccination de
masse
6.1 Chronogramme de la campagne
6.4 Plannings
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6.1 Chronogramme de la campagne
Le temps passé à planifier les activités est du temps gagné pendant la campagne. Une bonne préparation permet
de limiter les imprévus et contribue à la réalisation d’opérations de qualité. Quand la vaccination a débuté, il est
difficile de corriger une erreur de planification.
En situation épidémique, la population est souvent impatiente de se faire vacciner et des retards liés à une
mauvaise planification (p.ex. rupture de stock de vaccins, défaillance de la chaîne de froid, mauvaises pratiques)
peuvent créer des tensions voire des émeutes.
Il faut estimer les besoins, faire l’inventaire des ressources disponibles, planifier les activités et informer la
population.
L’une des premières étapes est d’établir un chronogramme. Il indique, sous forme d’un tableau, l’évolution dans le
temps des activités à réaliser en termes de préparation, mise en oeuvre et évaluation de la campagne (Annexe 17).
Ce plan de travail permet de coordonner les actions à mettre en oeuvre en un temps déterminé. Il doit être suivi et
adapté selon les besoins.
Il est établi en précisant :
la liste des tâches à effectuer par catégorie (comités, ressources humaines, sensibilisation et mobilisation
sociale, etc.) ;
le nom de la personne responsable pour chaque tâche ;
le calendrier des activités.
Il permet :
de planifier les activités de façon précise et détaillée ;
de ne rien oublier lors de la mise en oeuvre des activités ;
à chacun de connaître son rôle ;
d’assurer le suivi quotidien de la préparation ;
de s’assurer de la réalisation de chaque tâche en temps voulu ;
de mettre en place les moyens complémentaires de manière réactive.
Le délai optimal de mise en oeuvre des activités de vaccination en urgence est de 8 à 10 jours, maximum 15 jours.
La campagne débute uniquement lorsque tous les préparatifs sont terminés :
vaccins et matériel sur place (pas travail en flux tendu) ;
outils de surveillance disponibles ;
équipes formées ;
logistique prête (chaîne de froid, stockage et équipement/approvisionnement des sites, circuit de collecte et
élimination des déchets, transports) ;
population informée : se référer au Chapitre 2.
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6.2 Estimation des besoins
6.2.1 Vaccins
Nombre de vaccins
Les besoins en vaccins (Annexe 18) sont estimés à partir :
de la population cible (population à vacciner) ;
de l’objectif fixé (> 90% en situation épidémique) ;
du facteur de perte : estimé à 1,17 lors d’une campagne (= 15% de perte) ; s i 100 doses sont nécessaires
pour vacciner 85 personnes (taux d’utilisation de 85%), il faut commander 117 doses pour vacciner 100
personnes ;
du stock de sécurité : estimé entre 10 et 25% (en fonction du nombre de personnes à vacciner et de la fiabilité
des chiffres de population).
Exemple : s’il faut vacciner les 6 mois-15 ans d’une population de 50 000 personnes, le nombre de doses de
vaccin à commander est calculé comme suit :
Afin d’éviter les erreurs liées aux différentes présentations du vaccin, toujours exprimer les besoins en nombre de
doses et non en nombre de flacons (c.-à-d. 1000 doses et non 100 flacons).
Les présentations sont variables. Le volume moyen occupé par dose de vaccin peut varier de 2 à 2,5 cm3. Vérifier
le volume auprès des fournisseurs ou, à défaut, utiliser le volume standard déterminé par l’OMS (3 cm3 par dose).
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Exemple : une boîte de 50 flacons de 10 doses (500 doses) de vaccin lyophilisé occupe un volume total de 18,6
cm x 9,8 cm x 5,8 cm = 1 057 cm3.
Le volume occupé par dose est donc de 2,1 cm3 (1 057/500).
Autre matériel
500 g de coton pour 500 vaccinations
Pour les vaccinateurs uniquement, 1 paire de gants à usage unique pour 50 injections
Pour collecter les seringues/aiguilles, préférer les conteneurs de sécurité de 15 litres (+/- 400 seringues) à ceux
de 5 litres (+/- 100 seringues).
En zone faiblement peuplée, où moins de personnes sont vaccinées chaque jour, les conteneurs ne sont que
partiellement remplis. Il faut donc prévoir plus de conteneurs (15% de plus p.ex.) pour une vaccination zone rurale.
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Chaîne de
Utilisation Matériel nécessaire Informations nécessaires
froid
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Les besoins en glace au cours d’une campagne sont très importants. La quantité totale d’accumulateurs de froid
nécessaire par jour est calculée en fonction des besoins des équipes de vaccination et de supervision (Annexe 23)
:
pour une équipe de vaccination :
une glacière RCW25 pour le stockage des vaccins et solvants (une glacière peut suffire si 2 équipes
travaillent sur le même site) ;
un porte-vaccins pour le stockage intermédiaire des vaccins et solvants ;
pour une équipe de supervision : une glacière (réserve de vaccins et solvants).
Afin de permettre leur rotation (utilisation/congélation), doubler le nombre d’accumulateurs de froid nécessaires
par glacière et porte-vaccins.
Pour le calcul du volume de stockage, un accumulateur de 0,6 litre congelé occupe un volume d’environ 1 litre.
Estimer le volume total de stockage nécessaire et la capacité de congélation (kg/jour) afin d’avoir disponible, dès
le premier jour, le nombre d’accumulateurs nécessaires pour assurer un approvisionnement continu jusqu'à la fin de
la campagne. Toujours prévoir une marge de sécurité.
Le kit KMEDKIMM3-- (Annexe 24) permet de mettre en place une vaccination en urgence pour 10 000 personnes
avec 5 équipes de vaccination.
Ce kit est composé de modules médicaux et logistiques.
En fonction des stratégies retenues, des ressources humaines disponibles et des contraintes et ressources
locales, le kit peut être commandé complet ou par modules.
Le kit vaccination ne contient pas de vaccins. Ils doivent être commandés séparément.
Carte de vaccination
Elle comporte au minimum : nom, prénom, âge et adresse de la personne vaccinée ainsi que la date de la
vaccination. D’autres informations sont parfois demandées : numéro de lot, nom du vaccin, sexe, vitamine A, etc.
La carte de vaccination est la seule preuve de vaccination et doit être conservée. Différents modèles peuvent
être utilisés :
carte du programme national de vaccination : s’assurer dans ce cas que la dose administrée au cours de la
campagne est clairement identifiée (case spécifique ou tampon mentionnant le vaccin et la date) ;
cartes spécifiques pour la campagne de vaccination en cours (Annexe 25). Elles sont le plus simple possible.
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Cette feuille permet de comptabiliser l’activité journalière (Annexe 26). Chaque dose administrée par classe d’âge
est cochée par le pointeur (p.ex.: 6-8 mois, 9-11 mois, 12-59 mois, 5-15 ans).
Doivent également figurer sur cette feuille :
le lieu, le site et la date de vaccination ;
l’identifiant de l’équipe (pour vérifications ultérieures éventuelles) ;
le nombre de flacons de vaccins et solvants reçus, les numéros de lot (pour traçabilité en cas de problème) ;
le matériel reçu et restant en fin de journée (pour estimation du matériel utilisé) ;
l’état des pastilles de contrôle du vaccin (PCV) en fin de journée.
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6.3 Ressources humaines
6.3.1 Besoins en ressources humaines
Une campagne de vaccination nécessite la mobilisation d’importantes ressources humaines. Afin de ne pas
compromettre les activités régulières et la prise en charge des patients, prendre garde à ne pas accaparer la
majorité du personnel disponible.
Le nombre d’équipes nécessaires est calculé en fonction de la taille de la population à vacciner, des performances
attendues par équipe et de la durée optimale de la campagne (Annexe 28) :
Dans le meilleur des cas, en zone fortement peuplée, un vaccinateur bien entraîné, utilisant des seringues
autobloquantes préparées par 2 préparateurs et travaillant 6 heures peut vacciner jusqu'à 1000 à 1200
personnes par jour.
En zone faiblement peuplée, une équipe peut vacciner 300 à 600 personnes par jour.
La durée optimale de la campagne par lieu est estimée en fonction du nombre de vaccinateurs, du personnel
disponible et des performances attendues.
Attention : cette planification est théorique et devra être réajustée en fonction du contexte et en tenant compte
des expériences de campagne antérieures.
Les postes clé (vaccinateurs, préparateurs, pointeurs) sont toujours confiés à du personnel fixe, diplômé ou formé.
Le pointage est un poste clé car toute erreur à ce niveau se répercute sur le calcul de la couverture vaccinale.
Les autres postes (service d’ordre, enregistreurs, distributeur de vitamine A) nécessitent moins de qualifications et
peuvent être confiés à du personnel recruté sur place, formé et encadré.
Attention à ne pas sous-estimer le temps nécessaire pour établir une carte de vaccination.
L’enregistrement peut représenter un goulet d’étranglement et ralentir considérablement le flux des personnes.
Tableau 6.1 : Constitution d’une équipe de base en fonction du contexte et rôle de chacun
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Nombre de
personnes
Poste Qualification Tâches
Urbain Rural
Nombre de
personnes
Poste Qualification Tâches
Urbain Rural
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6.3.3 Equipe de supervision
L’équipe de supervision assure le suivi de la qualité de la mise en oeuvre de la campagne.
Elle offre un support direct et constant aux équipes, observe le travail, corrige les erreurs en temps réel, fournit un
appui pour la résolution de problèmes et en cas d’affluence.
Idéalement, elle est constituée d’un superviseur médical (Annexe 30) et d’une personne chargée de la logistique
(Annexe 31). Le superviseur et le logisticien disposent chacun d’un véhicule avec chauffeur.
En zone urbaine, un superviseur peut encadrer simultanément des équipes sur plusieurs sites. Au-delà de 3 sites, le
suivi et la coordination deviennent difficiles.
En zone rurale, le superviseur est davantage concentré sur l’organisation générale car il ne peut superviser
directement chaque site. Il assure en priorité le suivi des équipes les moins expérimentées ou des sites qui
présentent des contraintes particulières.
Le premier jour de la campagne, l’ouverture échelonnée des sites (les uns après les autres plutôt que
simultanément) permet au superviseur d’encadrer les équipes sur chaque site afin d’assurer le démarrage des
activités dans de bonnes conditions.
Le logisticien se concentre surtout sur l’organisation des sites, la chaîne du froid et le transport. Il appuie un à deux
superviseurs (au maximum 6 sites en même temps).
Une réunion quotidienne doit être organisée. Elle permet de transmettre toutes les informations aux responsables
de la santé et aux autorités locales, et d’assurer la rétro-information aux équipes le lendemain.
6.3.4 Formation
La formation du personnel médical et logistique est primordiale et doit être réalisée avant le début de la
campagne.
Le plan de formation inclut les objectifs de la formation, le plan de cours (objectifs, durée, nombre de participants,
méthodes pédagogiques et contenu) et une évaluation.
Les descriptions de poste de chaque membre des équipes sont établies. Elles servent de base à la formation et
sont distribuées au personnel avec les guides et autres documents pratiques.
Des sessions interactives et pratiques (mise en situation, étude de cas, exercices) sont organisées, avec si
possible, la veille de la campagne, une mise en situation sur un site, avec le matériel et l’équipement qui seront
utilisés. Ceci permet de faire les dernières mises au point et facilite la mise en route le premier jour.
Les bonnes pratiques et la connaissance des mesures à prendre en cas d’AES font partie intégrante de la
formation du personnel.
Le film Organisation d’une campagne de vaccination de masse est un support à la planification et à l’organisation
d’une campagne, ainsi qu’à la formation des équipes.
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6.4 Plannings
6.4.1 Planning de vaccination par lieu
Voir Annexe 17.
Le planning de vaccination par lieu permet de suivre la chronologie des activités en fonction des priorités établies.
Les différentes étapes de la planification de la vaccination sont concomitantes.
Déterminer le nombre de sites Population cible à vacciner par lieu Acceptabilité par la
de vaccination et leur Densité de population population
localisation Étendue de la zone couverte Voies d’accès, distance et
Accessibilité du site durée de déplacement
estimée
Discuter les différentes Lister les différentes approches (a) Moyens logistiques, humains
stratégies et choisir les plus en précisant les avantages et les et financiers
adaptées inconvénients. Sécurité
(a) Par exemple : vacciner en zone urbaine puis rurale, t ous les lieux en parallèle ou les uns après les aut res, zone nord puis
zone sud, et c.
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Reporter sur une carte de la région les informations essentielles (population cible, durée, nombre d’équipes,
nombre de sites, etc.).
La campagne doit être rapide mais il faut se ménager une marge de manœuvre pour les imprévus et le repos des
équipes. Prévoir une journée de battement entre les différents lieux de vaccination permet de faire le point
(matériel, résultats) pendant que l’équipe logistique prépare le matériel et les sites suivants, et que l’information à la
population débute. Tenir compte des expériences précédentes.
Le planning quotidien des équipes est établi à partir du planning de vaccination par lieu. Il précise le lieu, le site et la
durée, et permet de :
organiser la préparation et la formation des équipes ;
préparer la chaîne de froid, les transports, la préparation et l’installation des sites ainsi que l’approvisionnement
des équipes sur les sites ;
programmer l’information à la population.
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6.5 Logistique de la campagne
L’importance de la logistique au cours d’une campagne est souvent sous-estimée. Une bonne coordination entre
les équipes médicales et logistiques pour la planification, l’organisation, la mise en œuvre et le suivi des activités
est indispensable en ce qui concerne :
l’emplacement, l’organisation et la gestion du stock central ;
la chaîne de froid ;
l’identification et l’installation des sites de vaccination ;
l’approvisionnement ;
les moyens de transport ;
les moyens de communication ;
la collecte et élimination des déchets.
Agencement
Le stock central est organisé en 5 secteurs de surfaces variables :
chaîne de froid active (congélateurs, réfrigérateurs, chambre froide) : 0,3 m3/1 000 doses ;
chaîne du froid passive : 2,85 m2/équipe de vaccination ;
équipement et matériel médical renouvelable : surface en fonction des besoins estimés ;
équipement et matériel logistique : surface en fonction des besoins estimés ;
aire de préparation des modules de vaccination (2,5 m2/équipe).
Gestion
La gestion des stocks est confiée à un responsable formé, aidé d’un ou plusieurs assistants.
Les tâches de chacun sont clairement définies. Un des assistants doit pouvoir remplacer le responsable en cas
d’absence.
Les modalités de gestion et le calendrier des activités (commandes, distribution, contrôle du stock) sont établis à
l’avance afin de bien répartir la charge de travail.
Outils de gestion
Fiche de stock
La fiche de stock (Annexe 32) est indispensable pour le suivi du stock et la traçabilité des produits. Elle est établie
pour chaque article (vaccins, solvants, médicaments, matériel, kits) et mise à jour à chaque entrée/sortie d’articles.
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Doivent figurer sur la fiche :
nom du produit en Dénomination Commune Internationale (DCI), présentation, dosage, numéro de lot, date de
péremption. Les quantités de vaccins sont toujours mentionnées en nombre de doses et non en nombre de
flacons ;
mouvements de stock (entrées et origine, sorties et destination) et dates. Noter un seul mouvement par ligne,
même si plusieurs mouvements ont lieu dans une même journée ;
commandes effectuées et dates. Lorsqu’une commande est passée, la date, le nom du fournisseur et la
quantité commandée sont notés mais la colonne « stock » reste inchangée. Lorsque la commande arrive, la
quantité reçue est notée dans la colonne « entrées » et la colonne « stock » est actualisée ;
inventaires et dates. Si les fiches sont bien tenues, la colonne « stock » correspond à l’inventaire. Toute
différence doit faire l’objet d’une investigation.
Afin d’éviter les ruptures de stock, un seuil d’alerte est défini pour chaque item « sensible » et est noté sur la fiche
de stock. Il est calculé en fonction de la consommation, du délai d’approvisionnement et d’une réserve.
Par exemple, si le délai entre la commande et l’arrivée des produits est d’un mois, le seuil d’alerte est égal à la
consommation d’un mois + un mois de réserve = 2 mois.
Tableau de suivi
En plus des fiches de stock, un tableau de suivi des items sensibles (vaccins, seringues autobloquantes, aiguilles et
seringues de dilution, conteneurs de collecte des aiguilles et seringues) doit être affiché et mis à jour
quotidiennement.
Formulaires de livraison
Les formulaires de livraison (Annexe 33) sont pré-imprimés pour faciliter le travail et éviter les erreurs de
transcription. Des exemplaires signés de ces documents sont conservés par le gestionnaire du stock et le
responsable sur chaque site.
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Remarque : plusieurs jours avant le début de la campagne, les accumulateurs de froid sont congelés pour assurer
un stock suffisant tout au long de la campagne. Congeler la moitié des accumulateurs le matin et l’autre moitié le
soir pour congeler les accumulateurs plus rapidement.
Remarques :
Un seul numéro de lot pour les vaccins et un seul numéro de lot pour les solvants expédiés sur un site de
vaccination. Ne pas mélanger des produits issus de lots différents.
Pendant la campagne, les solvants sont mis au froid (réfrigérateur ou glacière) 12 heures minimum avant leur
utilisation.
Sites de vaccination
Sur les sites, les vaccins sont stockés dans une glacière et/ou un porte-vaccins.
Critères de sélection
Un site de vaccination peut être, selon le contexte (zone rurale, urbaine, camp de réfugiés), une salle
communautaire, une école, un lieu de culte, une tente ou un site ombragé en plein air. Les structures de soins sont
à éviter pour ne pas perturber les activités habituelles.
Organisation du site
Préparer le site et tout l’équipement nécessaire la veille du début campagne. L’organisation de la sécurité et la
fluidité circuit sont essentiels, surtout au cours des 2 premiers jours où l’affluence est la plus importante. Ne
débuter la vaccination que lorsque tout est prêt.
Installation
Voir aussi l’annexe 36 pour une synthèse de l’organisation d’un site de vaccination.
Le matériel donné à chaque équipe est noté chaque jour, ce qui permet en fin de campagne de comptabiliser le
matériel utilisé et calculer les indicateurs lors de l’évaluation (Annexe 39).
En zone urbaine, les équipes de vaccination se rendent sur les sites par leurs propres moyens ou un transport
collectif est mis en place.
Pour optimiser et rationaliser au mieux le transport des équipes, les heures d’ouverture des différents sites
peuvent être décalées.
En zone rurale, les sites sont souvent éloignés et les équipes doivent être autonomes. Un véhicule par équipe est
nécessaire.
Les équipes de supervision et de logistique doivent être complètement autonomes et disposer d’un véhicule.
Dans tous les cas, les options choisies doivent garantir la disponibilité continue du matériel sur les sites.
6.5.6 Communications
L’utilisation de téléphones portables, radio ou autres moyens de communication facilite l’organisation et limite les
déplacements.
Tous les déchets sont transportés sur un site central où ils sont éliminés.
Centraliser tous les déchets sur un site disposant de moyens de traitement/élimination efficaces est la meilleure
option.
Pour stocker les déchets sur site de vaccination avant leur transport sur le site de destruction, prévoir une zone
abritée, sécurisée et inaccessible à la population.
Pendant le transport vers la zone d’élimination, le personnel est équipé de matériel de protection comme pour
toute autre manipulation.
Dans la mesure du possible, un véhicule est affecté spécifiquement au transport des déchets. Si la situation ne le
permet pas (nombre de sites, nombre d’équipes ou durée), s’assurer que le personnel n’est pas en contact avec
les déchets au cours des déplacements.
Les conteneurs de sécurité pour piquants/tranchants doivent être transportés de manière à éviter tout risque de
piqûre et renversement (fermeture correcte, cartons scotchés, malle métallique cadenassée, etc.)
Pour stocker les déchets sur site d’élimination prévoir une zone sécurisée (abritée, clôturée et fermer à clé).
Il est possible que tous les déchets ne puissent être transportés sur le site d’élimination central. Dans ces
conditions, l’élimination sécurisée de certains déchets sur un site provisoire inaccessible à la population est
envisageable :
Les déchets mous peuvent être éliminés directement sur chaque site de vaccination.
Les conteneurs de sécurité doivent être de préférence éliminés en un point central. Toutefois, si leur transport est
trop complexe et/ou dangereux, ils peuvent être détruits sur place.
Attention : les flacons vides ou entamés de vaccins et solvants sont toujours collectés, centralisés et détruits sur
un seul point de destruction contrôlé. Ils ne doivent jamais être détruits sur site.
Pour les techniques d’élimination, se référer au guide Technicien sanitaire en situations précaires, MSF.
Dans tous les cas, les équipes quittent les sites de vaccination uniquement lorsque tous les déchets ont été
évacués ou détruits.
Flacons vides Dans leur emballage d’origine ou dans Broyage et/ou encapsulation
(vaccins et des récipients séparés (un pour les
solvants) flacons, un pour les solvants).
Les MAPI sont détectées par une surveillance passive qui commence le premier jour et s’achève 30 jours après la
fin de la campagne. Le personnel de santé est formé, les définitions, outils et circuit de déclaration sont mis en
place.
On distingue les MAPI mineures (fièvre, réaction au point d’injection), qui ne mettent pas en danger la personne et
n’entraînent pas d’hospitalisation et les MAPI graves (p.ex. réaction anaphylactique, encéphalite), qui entraînent
une hospitalisation, une incapacité ou un décès.
Le personnel de santé est formé à la détection rapide et à la prise en charge appropriée d’une réaction
anaphylactique sur le site de vaccination. Chaque équipe dispose d’une ampoule d’épinéphrine (adrénaline), d’une
seringue de 1 ml et d’une aiguille intramusculaire pour administrer l’épinéphrine (Annexe 43) avant le transfert à
l’hôpital.
Les MAPI doivent être notifiées (Annexe 44 et Annexe 45). La notification des MAPI graves doit être immédiate,
pour investigation et confirmation du lien avec la vaccination.
S’informer auprès du programme national de vaccination de la classification des MAPI en vigueur dans le pays.
L’OMS propose la classification suivante :
erreur de programme : incident provoqué par une erreur au niveau de la fabrication, du stockage, de la
préparation, manipulation ou de l’administration du vaccin ;
réaction vaccinale : incident provoqué ou précipité par le vaccin lorsque celui-ci a été administré correctement
;
incident concomitant : incident qui survient après la vaccination mais qui n’est pas provoqué par le vaccin ;
inconnue : incident dont la cause ne peut être déterminée.
Dès le début de la campagne, l’ensemble du personnel doit connaître la conduite à tenir immédiate en cas d’AES.
Un médecin référent est désigné pour :
évaluer le risque chez les personnes exposées, décider de la mise sous traitement et assurer le suivi (Annexe
46) ;
remplir et/ou centraliser les formulaires de déclaration d’AES (Annexe 47) ;
assurer la disponibilité constante des kits AES.
Sur chaque site de vaccination et zone de stockage/élimination des déchets, un flacon de polyvidone iodée 10%
doit être disponible pour assurer les soins locaux (Annexe 46).
■ Le chronogramme permet de visualiser et de coordonner toutes les activités à mettre en place en un temps
déterminé.
■ Une bonne coordination entre les équipes logistiques et médicales est indispensable.
■ Chaque fois que possible, les stocks logistiques et médicaux sont regroupés en un seul lieu, facilement
accessible et disposant d’électricité en permanence.
■ L’organisation de la chaîne de froid (stockage, production, transport, surveillance) doit être rigoureuse durant
toute la campagne.
■ La composition des équipes est standardisée. Tous les membres doivent être formés et supervisés.
■ La commande sous forme de kits et modules simplifie l’estimation des besoins et la gestion de
l’approvisionnement.
■ Les outils de gestion sont mis en place avant le début de la campagne et le personnel est formé à leur
utilisation.
■ La qualité et la sécurité de la vaccination doivent être assurées à tous les niveaux : qualité des vaccins, de la
chaîne de froid, déclaration des MAPI, gestion des déchets et protection du personnel.
Les informations permettant de calculer les indicateurs sont relevées en routine et analysées au niveau du district
(couverture vaccinale, taux d’utilisation des vaccins, disponibilité en traitements, etc.). Les résultats de l’analyse
servent à orienter les actions sur le terrain.
La létalité est calculée et suivie par établissement, ce qui permet d’identifier rapidement les endroits où
l’approvisionnement et/ou la supervision doivent être renforcés.
En fin d’épidémie, la compilation de ces données facilite la rédaction du rapport final et permet d’évaluer la
réactivité et la pertinence de la prise en charge des patients.
Si la couverture est faible, il faut en chercher les raisons (population mal informée, erreur dans le choix du site,
rupture de stock de vaccins, manque de matériel, erreurs de pointage, etc.) et réajuster (planification de jours de
vaccination supplémentaires, modification de la composition ou du nombre des équipes, changement de sites,
renforcement ou adaptation de l’information à la population, etc.).
En fin de campagne, le coordinateur de la campagne complète et analyse le tableau de synthèse par lieu (Annexe
27), par district et total. Ce tableau permet de :
déterminer la couverture vaccinale globale, par classe d’âge et par lieu ;
calculer tous les indicateurs en fin de campagne ;
fournir les informations aux responsables du Ministère de la Santé et aux partenaires ;
rédiger un rapport final.
Méthodes d’estimation
Couverture vaccinale administrative
Elle est estimée au cours de la campagne à partir des données collectées quotidiennement sur les feuilles de
pointage et des données de recensement de population. Cette estimation présente certaines limites liées :
à la fiabilité des données démographiques ;
aux erreurs de collecte (pointage) ou de calcul (lors des compilations) ;
aux personnes vaccinées provenant de localités n’appartenant pas à la zone cible.
Un taux d’utilisation anormal (moins de 85% ou plus de 100%) doit faire l’objet de vérifications immédiates :
nombre de flacons de vaccins et solvants utilisés et restants, contrôle des calculs, conditions de reconstitution,
problèmes survenus dans l’équipe, etc.
Notes
(a) Nombre de flacons ouvert s mult iplié par nombre de doses par flacon.
1. Contexte
Situation de la rougeole dans le pays
Données démographiques de la population affectée
2. Épidémiologie
Description du système de surveillance
Description de l’épidémie
3. Réponse à l’épidémie
Préparation
Interactions/coordination avec les différents acteurs
Évaluation initiale/investigation
Surveillance épidémiologique
Confirmation biologique et surveillance
Prise en charge des patients
Vaccination
4. Coût
5. Évaluation de la riposte
6. Recommandations
7. Annexes
Carte
Tableaux détaillés
Graphes
Protocoles
Informations ou documents d’intérêt
Dès le début de l’intervention, définir les objectifs et les indicateurs, s’assurer que les outils permettant de
collecter les données sont disponibles et que le personnel est formé à leur utilisation.
Certains indicateurs sont collectés en routine tout au long de l’épidémie. D’autres sont collectés lors de visites sur
le terrain dans un échantillon d’établissements de soins ou sites de vaccination, selon une méthodologie et avec
des outils spécifiques, établis dès le début de l’intervention. Les informations sont compilées et analysées en fin
d’épidémie.
Un rapport final d’évaluation de l’intervention est rédigé et présenté au comité de gestion de l’épidémie. Il consiste
en une analyse critique des interventions menées et formule des recommandations pour améliorer la prochaine
riposte. Il se base sur les tableaux d’évaluation présentés ci-après.
Efficacité opérationnelle
Surveillance biologique
Efficacité
Létalité globale et Nombre de cas Registre des cas de Calcul pour Élimine le biais
spécifique par âge, et de décès rougeole chaque hôpital dû à un
par structure enregistrés par Calcul sur un système de
(hôpital, centre de âge, par échantillon de surveillance non
santé) établissement, centres de santé fiable
pour la période tirés au hasard Résultats
épidémique attendus :
Centre de
santé :
< 5%
Hôpital :
< 15%
Accessibilité
Réactivité
Délai entre l’alerte au Liste des Fichier Excel de Analyse détaillée Faire
niveau d’une aire de structures de surveillance des cas de des : spécialement
santé et santé rougeole Fichiers Excel de attention aux
l’approvisionnement approvisionnées Fiche de stock surveillance des structures
en traitements et date Formulaire de dotation cas de rougeole périphériques
spécifiques des Pour chaque aire Fichier Excel de suivi de Formulaires de Résultat
structures du district de santé : date la disponibilité en dotation attendu :
(hôpital, centre de de l’alerte traitements Fiches de stock 1 semaine
santé) épidémique
Sécurité/Qualité
Coût
Coût par patient Coût total du Factures Ces coûts Nécessite une
traité volet curatif de Documents de comprennent : les préparation
l’intervention comptabilité médicaments, le avec le
Nombre de matériel, les personnel de la
patients traités transports et le comptabilité
personnel
Efficacité
Accessibilité
Résultat attendu
: 100%
Réactivité
Sécurité/Qualité
Taux d’utilisation Nombre de Fichier Excel de Exhaustif tout au long Résultat attendu
des vaccins doses injectées synthèse de de la campagne : ≥ 85%
Nombre de vaccination (perte ≤ 15%)
doses utilisées Fiches de stock
Coût
Coût d’une Montant total Fichier Excel de Analyse des dépenses Nécessite une
personne des activités de synthèse de préparation avec
vaccinée vaccination vaccination le personnel de la
(zones Rapport d’activité comptabilité
urbaines/rurales) Rapport financier : Analyser
Nombre total de total des dépenses séparément
doses pour la vaccination zones urbaines et
administrées (zones urbaines/ rurales
(zones urbaines/ rurales)
rurales)
Coût par cas et Montant total Fichier Excel de Analyse des dépenses Après la
décès évités des activités de surveillance des cas campagne
vaccination de rougeole
Nombre de Fichier Excel de
doses synthèse de
administrées vaccination
Calcul cas Rapport
évités d’intervention
Ressources
Ratio des SAB Nombre de SAB Fichier Excel de Global au niveau Résultat attendu
utilisées/ utilisées synthèse de du district : le ratio ne doit
nombre de Nombre de vaccination Sur un échantillon pas être inférieur
vaccins personnes Fiche de stock de sites tirés au à1
administrés vaccinées Rapport d’activité hasard
des équipes
Résultat attendu
: 100%
Efficience/Efficacité opérationnelle
7.6.3 Principe
On calcule le pourcentage de réduction du taux d’attaque chez les vaccinés par rapport aux non vaccinés. On
obtient ainsi la fraction préventive dans le groupe vacciné. La formule est :
TANV − TAV
EV (en %) = ––––––––––––––
ANV
EV Efficacité vaccinale
L’étude doit être réalisée dans un délai bref (idéalement une dizaine de jours).
7.6.4 Validité
Plusieurs facteurs conditionnent la fiabilité des études d’efficacité et la validité des résultats obtenus :
La définition de cas doit être standardisée et uniformément appliquée.
La recherche et l’identification des cas doit être identique et le plus exhaustive possible pour la population
étudiée.
La détermination du statut vaccinal doit être rigoureuse, tant chez les malades que chez les non malades.
Idéalement, le statut vaccinal est établi sur présentation d’une carte indiquant la date de vaccination.
Le risque d’exposition à la maladie doit être comparable dans les 2 groupes (vaccinés et non vaccinés).
Programme de vaccination de routine (enfants Inclure uniquement les cas de rougeole survenus avant
vaccinés par le PEV, avant la campagne de la campagne de vaccination.
vaccination)
Campagne de vaccination réactive (épidémie) Inclure uniquement les cas de rougeole survenus plus
de 2 semaines après la campagne.
Globale, toutes stratégies confondues (PEV, AVS, Inclure tous les cas de rougeole.
épidémies)
Critères d’inclusion
Cas suspect de rougeole (définition de cas)
Cas de rougeole appartenant à la classe d’âge étudiée
Cas de rougeole notifiés sur la zone géographique définie
Cas de rougeole dont le statut vaccinal est connu (présentation de la carte)
Critères d’exclusion
Incertitude sur le diagnostic
Age inconnu
Cas de rougeole vivant en dehors de la zone géographique définie
Cas de rougeole dont le statut vaccinal est inconnu (absence de carte)
EV Efficacité vaccinale
Les courbes issues de cette équation (nomogramme) permettent une évaluation rapide de l'efficacité vaccinale.
Si le résultat est ≥ 80%, on peut supposer qu'il n'y a pas de problème d'efficacité vaccinale.
Par contre, si l’efficacité vaccinale calculée est < 80%, une évaluation utilisant une méthodologie plus précise
(enquête de cohorte, enquête cas témoin) est nécessaire.
Attention, cette méthode fournit une estimation biaisée de l’efficacité vaccinale si la couverture est faible.
Exemple : une campagne de vaccination a été réalisée il y a 9 mois. Une enquête de couverture vaccinale a
montré que 85% de la population cible a été vaccinée (PPV = 85%).
Des cas de rougeole ont été déclarés, la moitié d’entre eux ont été vaccinés lors de cette campagne (PCV =
50%).
EV = [0,85 - 0,50] / 0,8 x (1 - 0,5) = [0,35] / (0,425) = 82%
En prolongeant les points 85% à partir de l'axe des x et 50% à partir de l'axe des y, le point d'intersection des 2
droites se situe dans la zone d'efficacité vaccinale comprise entre la courbe 0,8 et la courbe 0,9 correspondant à
la valeur obtenue par calcul.
Enquête de cohorte
Cette méthode complexe permet de comparer les taux d'attaque chez les vaccinés (TAV) à celui des non
vaccinés (TANV) et d’en déduire le risque relatif, c.-à-d. la différence de risque de développer la maladie lorsqu’on
a été vacciné. La formule est la suivante :
TAV
Risque relatif = –––––––––
TANV
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ou
EV (%) = (1 – risque relatif) x 100
Exemple :
Taux d'attaque de la rougeole chez les vaccinés (TAV) = 1%
Taux d'attaque de la rougeole chez les non vaccinés (TANV) = 7%
Risque relatif = 0,01/0,07 = 0,14 ou EV = 1 – 0,14 = 86%
Enquête cas-témoin
L’enquête compare le statut vaccinal d’un échantillon de cas et de témoins. Elle n’étudie pas toute la population à
risque. Les cas représentent une fraction de sondage de tous les cas de rougeole, et les témoins représentent
une fraction de sondage de la population n’ayant pas été malade. Pour chaque cas, au minimum un témoin
comparable (en termes d’âge, sexe, lieu de résidence, état de santé initial, etc.) est choisi au hasard.
La connaissance du statut vaccinal des cas et des témoins permet d'estimer le risque relatif (comparaison du taux
d'attaque chez les vaccinés au taux d'attaque chez les non vaccinés) par la mesure de l'Odds ratio (OR).
■ Le taux d’utilisation des vaccins est un indicateur de qualité du travail des équipes de vaccination.
■ Une évaluation de la riposte permet de porter un regard critique sur plusieurs aspects (efficacité, accessibilité,
réactivité, sécurité, qualité et mobilisation des ressources) et de proposer des recommandations pour améliorer
les prochaines interventions.
■ La mesure de l’efficacité vaccinale peut être entreprise en cas de doute sur l’impact d’une vaccination.
Il analyse la situation épidémiologique de la rougeole dans le pays (cas, décès, couverture vaccinale PEV et
campagnes) et identifie les zones à risque d’épidémie dans le pays.
Il présente, à partir des rapports d’activités/d’évaluation, le bilan des épidémies précédentes (contraintes,
stratégies, résultats, leçons tirées).
Il détermine les stratégies de réponse (surveillance, prise en charge des patients, vaccination, information, etc.).
Il précise les mécanismes de décision et les responsabilités à chaque niveau.
Des kits de traitement doivent être pré-positionnés au niveau régional et local pour assurer les soins des patients
dans les premières semaines de l’épidémie. Les stocks sont estimés à partir des données épidémiologiques des
années précédentes (zones à risque, population).
Les protocoles de traitement doivent être disponibles dans tous les établissements de soins.
8.2.4 Vaccination
En plus des informations ci-dessus, les informations nécessaires à l’organisation rapide d’une campagne de
vaccination doivent être collectées et mises à jour :
disponibilité en vaccins et en matériel d’injection ;
inventaire du matériel de chaîne de froid ;
guides de vaccination existants (nationaux et autres).
Annexe 7. Répartition standard de la population par âge et par sexe, d’un pays en développement
Annexe 17. Chronogramme des activités pour une campagne de vaccination (exemple)
Annexe 23. Estimation de la capacité de congélation nécessaire pour une campagne de vaccination
Annexe 34. Préparation et conservation des vaccins lors des campagnes de vaccination de masse
Annexe 46. Conduite à tenir en cas d’accident d’exposition au sang (AES) lors d’une campagne de vaccination
Annexe 47. Formulaire médical de déclaration d’AES au cours d’une campagne de vaccination
La courbe montre :
une augmentation du nombre de cas en mai 2008 (39 cas cumulés) ;
une nouvelle augmentation en octobre 2008 dans certains quartiers, contemporaine d’un afflux de réfugiés.
Une vaccination ciblant les enfants de 9 mois à 5 ans est réalisée dans ces zones ;
malgré cette intervention, le nombre de cas de rougeole continue d’augmenter, avec un pic fin janvier 2009.
Un total de 875 cas et 8 décès ont été reportés entre le 1er janvier 2008 et le 6 avril 2009.
L’épidémie a duré 17 semaines.
Une enquête de couverture vaccinale (CV) a permis d’évaluer les couvertures obtenues par les stratégies
successives :
74,1% (IC 95% : 70,0-78,3) des enfants ont été vaccinés par le PEV de routine, avec une couverture faible
chez les enfants de 9 à 24 mois (66%) ;
28,1% (IC 95% : 22,3-33,9) lors des vaccinations sélectives en octobre 2008 ;
79,7% (IC 95% : 76,4-82,9) lors de la campagne non sélective en janvier 2009.
Après ces interventions, la CV est estimée à plus de 90% chez les enfants de 9 mois-15 ans.
Le renforcement des activités vaccinales n’a pas permis d’éviter la survenue d’une épidémie.
La campagne de vaccination réalisée quelques semaines après le début de l’épidémie a permis d’en contrôler
l’extension (chute de l’incidence 2 semaines après la fin de la campagne). Fin de cette épidémie à la Semaine 14.
La dernière épidémie de rougeole est survenue en 2005. 8 015 cas ont été déclarés (taux d’attaque 660/100 000).
Une campagne de vaccination ciblant les 6 mois-5 ans a été réalisée en 2006.
Un total de 8 733 cas et 32 décès ont été reportés de la Semaine 1 à 25. L’épidémie a duré 16 semaines.
La riposte vaccinale, tardive (10 semaines après le début de l’épidémie) a permis de contrôler l’extension (chute de
l’incidence dans les semaines qui suivent) et fin de l’épidémie vers la Semaine 22.
Références
1. Luquero FJ, Pham-Orset t i H, Cummings DA, Ngaunji PE, Nimpa M, Fermon F, Ngoe N, Sosler S, St rebel P, Grais RF. A long-
lasting measles epidemic in Maroua, Cameroon 2008- 2009: mass vaccination as response to the epidemic . J Inf ect Dis.
2011 Jul;204 Suppl 1:S243-51. doi: 10.1093/inf dis/jir093.
Voir Outils
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4.1 Prélèvements
Avant le Préparer le matériel : gants, blouse, antiseptique, coton/compresses, marqueur indélébile ;
prélèvement conteneur de sécurité en plastique, etc.
Compléter la fiche de renseignements et le registre des examens de laboratoire (Annexe 3).
Se laver les mains ou se les désinfecter avec une solution hydro-alcoolique et mettre des
gants.
Après le Trier/jeter les déchets : aiguilles et lancettes dans un conteneur de sécurité, matériel
prélèvement contaminé (abaisse-langue, coton, etc.) dans une poubelle.
Vérifier l’identité du patient (tube, papier filtre, fiche de renseignements, registre).
Papier filtre (type Whatman 903® : carte présentant 4 cercles de 15 mm de diamètre pour recevoir le
prélèvement)
Sachet plastique 10 x 10 cm avec zip (sachet pour médicaments)
Lancette stérile
Sachet de gel de silice
Technique
Noter sur le papier filtre : nom, prénom, âge du patient et lieu et date de prélèvement.
Désinfecter le doigt, laisser sécher, piquer avec la lancette.
Essuyer la première goutte de sang avec une compresse ou du coton.
Collecter le sang sur le papier filtre. Imprégner entièrement les cercles de la carte. Vérifier que le papier est
imprégné des 2 côtés.
Laisser sécher le papier filtre à l’abri du soleil et de la poussière pendant 2 heures.
Une fois sec, placer le papier filtre dans le sachet plastique, ajouter le sachet de gel de silice et fermer.
Abaisse-langue
Dispositif d’écouvillonnage (ORACOL® ou OraSure®) : éponge, bâtonnet et tube avec bouchon
Technique
Noter sur le tube : nom, prénom, âge du patient et lieu et date de prélèvement.
Frotter doucement l’éponge fixée sur le bâtonnet le long de la jonction entre la gencive et la dent, pendant
environ 1 minute. L’éponge absorbe environ 0,5 ml de liquide créviculaire.
Placer l’ensemble (éponge + bâtonnet) dans le tube. Se conformer aux recommandations du fabricant.
Fermer le tube.
Tube sec sous vide + corps porte tube (ou à défaut, tube sec simple)
Aiguille 21G ou 23G
Pipette de transfert stérile
Cryotube stérile, 2 ml
Récipient isotherme triple emballage UN 3373
Technique
Noter sur le tube sec et sur le cryotube : nom, prénom, âge du patient et lieu et date de prélèvement.
Désinfecter le site de ponction.
Prélever 5 ml de sang dans le tube sec.
Si le délai d’acheminement est inférieur à 24 heures, aucune préparation n’est nécessaire, envoyer le sang total
au laboratoire.
Si le délai est supérieur à 24 heures :
Centrifuger le sang 10 minutes à 3 000 tours/minute (1 000 g) pour obtenir le sérum. En l’absence de
centrifugeuse, laisser le tube une heure à température ambiante, en position verticale, pour que le caillot se
rétracte, puis le placer au réfrigérateur jusqu’à sédimentation complète (sérum bien jaune et translucide).
Prélever le sérum avec une pipette stérile et le transférer dans le cryotube stérile.
≤ 7 jours 4 à 8 °C
Sérum
> 7 jours − 20 °C Pas de congélation/décongélation
successives
(a) Le disposit if OraSure® (avec milieu de t ransport ) permet un t ransport à t empérat ure ambiant e ( < 39 °C) pour une
durée maximale de 21 jours.
Ces prélèvements ne sont pas considérés comme pathogènes : pas de triple emballage. Il est cependant essentiel
de les placer dans un sac étanche (sachet plastique avec zip p.ex.).
Protéger chaque tube dans un triple emballage spécifique répondant à la réglementation pour le transport de
matières infectieuses de catégorie B, N° ONU 3373.
Avant l’envoi
Vérifier que :
les contenants sont hermétiquement fermés ;
les informations sont notées sur le registre du laboratoire ;
les fiches de renseignements patients sont placées dans l’emballage.
Lors de l’envoi
Voir Outils
Ce fichier permet d’effectuer la synthèse des données hebdomadaires pour chaque district et établissement de
santé, afin de détecter une épidémie et de suivre son évolution.
Feuilles « District »
Lors de la première utilisation :
Commencer par le « District A ».
Noter le nom de la région, du district et l’année. Ces informations sont copiées automatiquement sur
l’ensemble des feuilles.
Noter le numéro de la semaine à laquelle débute la surveillance. Les numéros des semaines suivantes
s'affichent automatiquement pour tous les districts et pour la région.
Pour chaque établissement, noter son nom et la population desservie. La population totale du district est
calculée automatiquement.
Noter le nom du district sur l'onglet.
Chaque semaine :
Noter le nombre de cas et de décès par établissement. Attention, s’il n’y a pas de cas, noter « zéro » cas.
Ne pas écrire « zéro » cas s’il n’y a pas de données.
Les totaux sont calculés automatiquement par établissement et pour le district.
La létalité et l'incidence sont calculées automatiquement.
Si le nombre de cas double pendant deux semaines consécutives et si la létalité est supérieure à 5%, les
cellules correspondantes s'affichent en rouge.
Feuille « Région »
Lors de la première utilisation, noter le nom de la région sur l'onglet.
Cette feuille est complètement protégée et automatiquement générée à partir des feuilles de chaque district.
0 - 11 mois 4%
12 - 23 mois 3%
24 - 35 mois 3%
36 - 47 mois 3%
48 - 59 mois 3%
Total 16%
Population totale
0 - 4 ans 16%
15 - 29 ans 27%
30 - 44 ans 16%
≥ 45 ans 14%
Total 100%
Exemple : si la population cible est la population des 2-30 ans, la population cible représente 63% de la
population totale.
Femmes enceintes 4%
Remarques :
Cette répartition varie selon les pays et les contextes.
Toujours utiliser les données existantes au niveau national si elles sont disponibles.
Personnel
Horaires
6h-18h (12h) ; 18h-6h (12h) ; superviseur : 8h30-13h/15h-17h30
1 fois/jour 7h
2 fois/jour 7h-19h
3 fois/jour 7h-13h-20h
4 fois/jour 7h-13h-20h-2h
Au lit du
Fiche de surveillance horaire Tenu par l’infirmier et l’aide-soignant, sur prescription médicale.
patient
Salle de
Cahier de transmission Rempli par l’infirmier et l’aide-soignant.
soins
Superviseur
Assure les soins (traitements, examens complémentaires, etc.) et la surveillance des patients.
Informe le médecin des problèmes détectés lors de la surveillance.
Note les prescriptions et soins réalisés.
Participe à la visite avec le médecin.
Prépare et range les chariots (de visite, de soins).
Assure la transmission avec l’équipe suivante et met à jour le cahier de transmissions.
Aide-soignant
Hygiéniste
La première commande doit permettre de couvrir les besoins en traitements pour une période raisonnable, en
tenant compte des délais de commande/réception (4 à 8 semaines, p.ex.). Les commandes suivantes dépendent
de l’évolution de l’épidémie et des besoins.
Ce fichier permet de :
surveiller, par district, la disponibilité constante de traitements au niveau de chaque établissement ;
identifier les lieux où un approvisionnement rapide est nécessaire ;
planifier l'approvisionnement sous forme de kits à partir des données de surveillance épidémiologique et des
certificats de donation.
Feuilles « District »
Lors de la première utilisation :
Commencer par la feuille « District A ».
Noter l'année, le nom de la région, du district et la population totale.
Noter la source de l'information (système national de surveillance, etc.).
Noter le numéro de la semaine épidémiologique correspondant à la date de début de la distribution des
traitements. Les numéros des semaines suivantes s'affichent automatiquement pour tous les districts et
pour la région.
Traitement des cas simples : pour chaque établissement (centre de santé ou hôpital si celui-ci effectue des
traitements ambulatoires), noter son nom et la population totale desservie. La population totale du district
est calculée automatiquement.
Traitement des cas compliqués : seul l'hôpital de district ou une unité d'hospitalisation reçoit ces
traitements. Ils sont comptabilisés dans un tableau spécifique.
Noter le nom du district sur l'onglet.
Chaque semaine :
Noter le nombre de cas et de décès pour chaque centre de santé et hôpital, à partir des feuilles de recueil
épidémiologique. Les totaux et la létalité sont calculés automatiquement par établissement et pour le
district.
Attention, s’il n’y a pas de cas, noter « zéro » cas. Ne pas écrire « zéro » cas s’il n’y a pas de données. Une
case vide ne signifie pas qu'il n'y a pas de cas.
Lorsque la létalité est supérieure à 5%, les cellules correspondantes s'affichent en rouge.
Noter le nombre de traitements distribués à partir des certificats de donation.
Attention : noter « zéro » s’il n’y a pas eu de distribution au cours de la semaine.
Le nombre de traitements disponibles par établissement et pour tout le district est calculé
Feuille « Région »
Lors de la première utilisation, noter :
la population totale de la région ;
le nom de la région sur l'onglet.
Sont automatiquement calculés :
le cumul des cas, des décès et la létalité pour les districts et tous les hôpitaux ;
le nombre de traitements distribués et disponibles par district et pour les hôpitaux.
Cette feuille est protégée et automatiquement générée à partir des feuilles de chaque district.
Si l’état de l’enfant est préoccupant (difficultés à respirer, somnolence, convulsions, diarrhée, refus de s’alimenter,
etc.), l’emmener immédiatement à l’hôpital.
Vaccination
Toutes les personnes âgées de 6 mois à _______ ans doivent être vaccinées contre la rougeole.
La vaccination se déroulera du : __________________ au __________________
Rendez-vous au point de vaccination le plus proche : ________________________________
La vaccination contre la rougeole est gratuite.
En cas d’absence le jour de la vaccination, se présenter dès que possible au centre de santé.
3 ml 4 à 10 ml
Sol. orale 120 mg/5 ml – – – –
x3 x3
3/4 cp 1 à 2 cp 2 à 3 cp
Cp 100 mg – – –
x3 x3 x3
½ cp ½ à 1 cp 1½ à 2 cp 2 cp
Cp 500 mg – –
x3 x3 x3 x3
Amoxicilline PO : 40 à 50 mg/kg 2 fois par jour pendant 5 jours chez les enfants < 5 ans
Cp 250 mg 1 cp x 2 1 à 2 cp x 2 2 à 3 cp x 3
Cp 500 mg – – 1 à 2 cp x 2
Âge < 2 mois 2-11 mois 1-4 ans 5-10 ans 11-15 ans
Adulte
Poids < 5 kg 5-9 kg 10-17 kg 18-32 kg 33-47 kg
3 ml 4 à 10 ml
Sol. orale 120 mg/5 ml – – – –
x3 x3
3/4 cp 1 à 2 cp 2 à 3 cp
Cp 100 mg – – –
x3 x3 x3
½ cp ½ à 1 cp 1½ à 2 cp 2 cp
Cp 500 mg – –
x3 x3 x3 x3
Dose à administrer
7,5 mg/kg 15 mg/kg 1g
toutes les 6 heures (en mg)
Dose à administrer
0,75 ml/kg 1.5 ml/kg 100 ml
toutes les 6 heures (en ml)
Amoxicilline PO : 40 à 50 mg/kg 2 fois par jour pendant 5 jours chez les enfants < 5 ans
Âge < 2 mois 2-11 mois 1-4 ans 5-10 ans 11-15 ans
Adulte
Poids < 5 kg 5-9 kg 10-17 kg 18-32 kg 33-47 kg
1½ c à c 2à3càc
Susp. orale 125 mg/5 ml – – – –
x2 x2
1 cp 1 à 2 cp 2 à 3 cp
Cp 250 mg – – –
x2 x2 x2
1 à 2 cp 2 à 3 cp 3 à 4 cp 4 cp
Cp 500 mg – –
x2 x2 x2 x2
Volume à injecter
2 à 5 ml 1 à 1½ flacon 2 à 3 flacons 3 à 4 flacons 4 flacons
(flacon 1 g/5 ml de solvant)
Injection IV :
Si la ceftriaxone est administrée en IV, la poudre (1 g) doit être dissoute dans 5 ml d’eau pour
préparation injectable.
Injection IM :
Les flacons de ceftriaxone pour injection IM sont fournis avec un solvant spécifique contenant de la
lidocaïne. Une fois reconstituée avec ce solvant, la ceftriaxone ne peut être utilisée qu’en IM,
JAMAIS EN IV. Dans le tableau ci-dessus, les doses (en ml ou flacons) sont calculées en utilisant des
flacons de 1 g de ceftriaxone dilué dans 5 ml de solvant à lalidocaïne. Toujours vérifier la présentation
car le dosage et le volume de solvant varient selon le fabricant (500 mg/2 ml, 500 mg/5 ml, 1 g/5 ml, 1
g/10 ml, etc.). La totalité du solvant doit être utilisée pour reconstituer la solution.
Si le volume à injecter est important, administrer la moitié de la dose dans chaque fesse.
PLUS
Cloxacilline perfusion IV en 60 minutes (500 mg à dissoudre dans 5 ml d’eau ppi) : 25 à 50 mg/kg toutes les 6
heures
Âge < 2 mois 2-11 mois 1-4 ans 5-10 ans 11-15 ans
Adulte
Poids < 5 kg 5-9 kg 10-17 kg 18-32 kg 33-47 kg
Volume à injecter
2 ml 2,5 à 4 ml 1 à 1½ flacon 2 flacons 3 flacons 4 flacons
(flacon de
x4 x4 x4 x4 x4 x4
500 mg/5 ml)
Traitement parentéral pendant au moins 3 jours, puis après disparition de la fièvre ou des signes de gravité,
prendre le relais avec amoxicilline/acide clavulanique PO : 40 mg/kg 2 fois par jour, pour compléter 7 à 10
jours de traitement
Susp. orale 8 ml 12 ml
– – – –
100 + 12,5 mg/5 ml x2 x2
1 cp 2 cp 3 cp 3 cp
Cp 500/62,5 mg – –
x2 x2 x2 x2
Âge < 2 mois 2-11 mois 1-4 ans 5-10 ans 11-15 ans
Adulte
Poids < 5 kg 5-9 kg 10-17 kg 18-32 kg 33-47 kg
1½ c à c 2à3càc
Susp. orale 125 mg/5 ml – – – –
x2 x2
1 cp 1 à 2 cp 2 à 3 cp
Cp 250 mg – – –
x2 x2 x2
1 à 2 cp 2 à 3 cp 3 à 4 cp 4 cp
Cp 500 mg – –
x2 x2 x2 x2
Dose 2 mg 4 mg 8 mg 10 mg
Epinéphrine
2 ml 2,5 ml 3 ml 3,5 ml 4 ml 4,5 ml 5 ml
(ampoule à 1 mg/ml)
* Chez l'enfant > 4 ans ou > 17 kg, ne pas dépasser la dose de 5 ml.
Complications oculaires
Atteinte de la cornée (opacification, ulcère)
Rétinol (vitamine A) PO : une dose à J1, à J2 et à J8
Dose 50 mg x 4 100 mg x 4
Maintenir l’œil propre : nettoyage au chlorure de sodium 0,9% stérile + tétracycline ophtalmique 1%, 2 fois
par jour pour traiter ou prévenir une surinfection bactérienne.
Pansement de protection sur l’œil tant que dure la photophobie.
Taches de Bitot
Rétinol (vitamine A) PO : une dose à J1, à J2 et à J8, comme ci-dessus
Conjonctivite purulente
Complications digestives
Candidose buccale
Nystatine PO : 1 ml de la suspension orale (100 000 UI) 4 fois par jour pendant 7 jours a . Si pas d’amélioration
après 3 jours de traitement, augmenter la posologie à 200 000 UI 4 fois par jour.
Autres complications
Malnutrition aiguë
Suivre le protocole de prise en charge de la malnutrition (RUT F).
Convulsions
Crise généralisée qui dure > 3 minutes :
diazépam : ampoule de 10 mg (5 mg/ml, 2 ml)
Enfant : 0,5 mg/kg par voie rectale, sans dépasser la dose totale de 10 mg
Pour l’administration intrarectale, utiliser une seringue de 1 ml graduée au 100e sans aiguille. Introduire l’embout
de la seringue dans le rectum (1,5 à 4 cm selon l’âge de l’enfant).
Dose en mg 2,5 mg 4 mg 6 mg
Si les convulsions ne cèdent pas 5 minutes après la première administration, répéter une fois la même dose.
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Si le patient doit être référé
Administrer la première dose d’amoxicilline et de paracétamol.
Déshydratation sévère : poser une voie veineuse et transférer le patient lorsqu’il est stabilisé.
Déshydratation modérée : le patient doit pouvoir boire de la SRO pendant le transfert.
Lésions de la cornée : protéger l’œil avec un pansement sec.
Référer le patient avec une fiche de transfert indiquant le motif de référence et les traitements reçus.
Notes
(a) A déf aut , violet de gent iane à 0,25%, 2 applicat ions/jour pendant 5 jours maximum.
Voir Outils
16.1 Posologie
0,5 ml/kg/dose (ampoule à 1 mg/ml). Ne pas dépasser 5 ml d’épinéphrine par nébulisation.
Voir tableau.
16.2 Matériel
Épinéphrine, ampoule(s) de 1 mg/ml
Chlorure de sodium 0,9% si nécessaire
Nébuliseur + compresseur d’air électrique
Plateau propre
Matériel patient unique : masque pour nourrisson ou enfant + tubulure
Seringue 5 ml à usage unique + aiguille 19 G
16.3 Technique
Préparation de l’aérosol (au moment du soin)
Vérifier la prescription : nom, dose prescrite, concentration d’épinéphrine dans l’ampoule.
Préparer le matériel.
Se laver les mains à l’eau/savon ou se les désinfecter avec une solution hydro-alcoolique.
Ouvrir le nébuliseur.
10-17
Poids 4,5 kg 5 kg 6 kg 7 kg 8 kg 9 kg > 17 kg
kg
Epinéphrine
2 ml 2,5 ml 3 ml 3,5 ml 4 ml 4,5 ml 5 ml 5 ml
(amp. à 1 mg/ml)
NaCl 0,9%
2 ml 2 ml 1 ml 1 ml – – – –
à ajouter
Administration de l’aérosol
Expliquer à l’enfant et à l’accompagnant le déroulement du soin : l’aérosol dure environ 10 minutes ; garder le
masque et respirer lentement et profondément pendant toute la durée de l’aérosol.
Installer l’enfant en position demi-assise dans les bras des parents.
Désobstruer le nez si nécessaire.
Page 177/ 296
Adapter le prolongateur au compresseur.
Démarrer le compresseur. S’assurer de l’apparition d’un brouillard à la sortie du masque.
Appliquer le masque sur la bouche et le nez ; le maintenir avec l’attache.
L’aérosol ne doit pas durer plus de 10 à 12 minutes. Arrêter le compresseur après 10 à 12 minutes (ou avant si
l’intégralité de la préparation a été nébulisée).
Inscrire le soin dans le dossier de soins.
Surveillance
Avant la nébulisation : fréquence cardiaque et respiratoire et si possible SpO2.
Pendant la nébulisation et dans les 4 heures qui suivent :
état général, conscience, pouls, fréquence respiratoire, SpO2 ;
signes d’amélioration : réduction du stridor, amélioration de la ventilation, de la conscience, de la SpO2 ;
prévenir le médecin en cas de : pâleur, tachycardie, arythmie, chute de la SpO2 (< 90%).
Inscrire les éléments de surveillance dans le dossier de soins.
Voir Outils
Feuille « District »
Noter :
le nom de la région et du district ;
la population cible : classe d’âge et pourcentage ;
le volume d'une dose de vaccin en cm3 ;
le nombre de doses par flacon ;
le pourcentage de réserve de sécurité (10 à 25%) ;
le nom du district sur l’onglet ;
pour chaque lieu : le nom des lieux à vacciner, la population totale, la population déjà vaccinée.
Sont calculés automatiquement :
pour chaque lieu : la population cible (en nombre total), la population à vacciner, le nombre de doses vaccins
nécessaires, le volume occupé par les vaccins en litres, le nombre de SAB, seringues et d'aiguilles de dilution,
conteneurs de sécurité, gants et paquets de coton nécessaires ;
pour le district : le total des différents items.
Réfrigérateur/congélateur 37 litres
®
V 170 Sibir 30 accumulateurs 0,6
55 litres EK: 0,96 kg/24h
EK (b) (88 kg) litre
= 22 000 doses EG: 1,2 kg/24h
EG (c) (68 kg) ou 38 accumulateurs 0,4
litre
Réfrigérateur
MK 144 Vestfrost ®
45 litres
Electricité 220 V
= 18 000 doses
minimum requis : 8h/24h
74 kg
Réfrigérateur
MK 204 Vestfrost ®
75 litres
Electricité 220 V
= 30 000 doses
minimum requis : 8h/24h
78 kg
Réfrigérateur
MK 304 Vestfrost ®
105 litres
Electricité 220 V
= 42 000 doses
minimum requis : 8h/24h
97 kg
Congélateur 72 litres :
MF 114 Vestfrost ® 110 accumulateurs 0,6 17,5 kg/24h
Electricité 220 V litre 29 accumulateurs 0,6 litre
minimum requis : 8h/24h ou ou
64 kg 150 accumulateurs 0,4 42 accumulateurs 0,4 litre
litre
(a) Nombre de doses est imé pour un volume de 2,5 cm3 par dose.
(b) EK = élect ricit é ou kérosène
(c) EG = élect ricit é ou gaz
Glacière
14 accumulateurs
RCW 12 Electrolux® 8,5 litres = 3 450 doses 114 heures
0,6 litre
21 kg
Glacière
24 accumulateurs
RCW 25 Electrolux® 20,7 litres = 8 410 doses 129 heures
0,6 litre
32,8 kg
Porte-vaccins
8 accumulateurs
Giostyle® 2,6 litres = 1 000 doses 32 heures
0,4 litre
6,5 kg
(d) Nombre de doses est imé pour un volume de 2,5 cm3 par dose.
Oui Non
6 - Réfrigérateurs :
(a) Préciser la source d'énergie, la puissance élect rique et la disponibilit é (nombre d’heure/jour).
(b) Un t hermomèt re, une cart e St op!Wat ch® avec Freeze t ag® et une f euille de surveillance de la t empérat ure par
réf rigérat eur.
7 - Congélateurs :
Volume de Production de
stockage glace par 24 h
Matériel de
surveillance
Marque, modèle Nombre Energie (c) En
En nb En nb présent
kg/24h
En litres d’accu. d’accu. O/N (d)
sans
0,6 l 0,6 l
vaccins
(c) Préciser la source d'énergie et la puissance élect rique et la disponibilit é (nombre d’heure/jour).
(d) Un t hermomèt re et une f euille de surveillance de la t empérat ure par congélat eur.
8 - Matériel de transport :
Nombre
Glacière, marque et modèle Nombre total
disponibles
Nombre
Accumulateurs Nombre total
disponibles
0,6 litre
0,4 litre
9 - Matériel de surveillance :
Nombre total
Matériel
disponible/fonctionnel
Voir Outils
2) Estimer le nombre d'accumulateurs nécessaires chaque jour pour la totalité des équipes et des sites. Dans le
tableau C :
Noter le nom du district ou zone couverte.
Noter le nom des villes/lieux et des sites.
Pour chaque site, préciser le nombre d'équipes, leur identification en fonction du planning de vaccination
établi.
Reporter ensuite le nombre d'accumulateurs nécessaires par jour et par site en fonction du nombre
d’équipe selon le tableau B.
Une quantité négative signifie qu'il n'y aura pas assez d'accumulateurs de froid pour approvisionner toutes les
équipes. Attention : cette quantité ne doit pas être supérieure au nombre d'accumulateurs qu’il est possible de
stocker dans l'ensemble des congélateurs disponibles.
Si le nombre d’accumulateurs est insuffisant, renforcer la capacité de congélation : ajouter des congélateurs
supplémentaires dans le tableau D afin d’approvisionner tous les sites pendant la durée prévue de la
campagne.
Il est composé de matériel de chaîne de froid, matériel logistique et matériel médical nécessaires pour la mise en
place rapide d'une campagne de vaccination en urgence. Son contenu permet de vacciner 10 000 personnes. Les
réfrigérateurs et congélateurs permettent d'approvisionner 5 équipes.
La conception modulaire du kit permet d'adapter les commandes en fonction du matériel existant, et de pouvoir
faire face à une augmentation de la population cible. Des modules supplémentaires peuvent être commandés
séparément. Si un grand nombre d’articles optionnels est nécessaire, il est préférable de commander des modules
complets plutôt que des articles séparément.
Les modules réfrigération et transport ont une capacité permettant de vacciner jusqu'à 20 000 personnes par jour.
Conformément à la politique de l'OMS relative la sécurité des injections, utiliser systématiquement des seringues
autobloquantes et des conteneurs de sécurité à usage unique pour la collecte, le transport et l’incinération des
objets piquants/tranchants durant les campagnes de vaccination de masse.
ACCUMULAT EUR DE FROID, vide, pour eau, 0.4 l (Gio Style) PCOLPACKW04 160
ACCUMULAT EUR DE FROID, vide, pour eau, 0.6 l (Dometic) PCOLPACKW06 240
NOURRICE A EAU, pliable, 20 l, plast. alim., bouchon à visser CWAT CONT 20F 5
NOURRICE A EAU, pliable, 20 l, plast. alim., bouchon à visser CWAT CONT 20F 5
POLYVIDONE IODEE, 10%, solution, 200 ml, fl. verseur DEXT IODP1S2 5
ST OCK, FICHE IDENT IFICAT ION EQUIPEMENT, A4, auto-copiant x2 ALST SEQI3B- 1
ENT ONNOIR, FILT RE A RET ENT ION D'EAU, Ø 216mm, H 250 mm T VEAFUNM2-- 1
HUILE MOT EUR, 15W40, essence & diesel API SJ/CF-4, 5 l, bidon T VECOILE155 1
(module générateur) MAINT ENANCE, 1000 h, pour générateur diesel 3-4kVA KPROMMAI03D 1
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▶ FICHE DE SUIVI MOT OPOMPE & GENERAT EUR DIESEL ALST SFUP3E- 1
(module gestion des déchets médicaux) MAT ERIEL D’HYGIENE KWAT MWAMH1- 1
▶ POLYVIDONE IODEE, 10%, solution, 200 ml, fl. verseur DEXT IODP1S2 2
Voir Outils
Le nombre d'équipes de base dépend de la taille de la population à vacciner, des performances attendues
(nombre de vaccinations/jour/vaccinateur) et de la durée souhaitée. Tenir compte des expériences antérieures.
Feuille « Zone »
Sur chaque feuille, noter :
la région, le district, l’établissement de soins ;
la population cible : classe d’âge et pourcentage ;
le nom de la zone sur l’onglet ;
pour chaque lieu de vaccination : le nom du lieu, la population totale, les performances attendues, la durée
optimale.
Si le nombre d'équipes proposé est trop important par rapport au nombre de personnes disponibles, réadapter la
durée et/ou réviser les performances attendues.
Service d’ordre
Informer la population : classes d’âge ciblées, horaires d’ouverture du site de vaccination et nombre de jours
de vaccination, point d’eau à disposition.
Organiser le flux des arrivants et la file d’attente.
Vérifier l’âge (pas de vaccination avant l’âge de 6 mois).
Faire avancer les personnes à vacciner vers les enregistreurs.
Maintenir l’ordre.
Informer le chef d’équipe en cas de difficulté.
Enregistreur
Préparer l’équipement et le matériel : table et chaises, cartes, stylos, tampon dateur et encreur.
Pré-tamponner ou écrire les dates sur les cartes de vaccination et autres informations nécessaires (numéro de
lot).
Demander à l’accompagnant les renseignements nécessaires pour remplir la carte de vaccination :
nom et prénom ;
âge en mois (si moins de 1 an) ou années ;
adresse.
Écrire au stylo de manière lisible.
Donner la carte à l’accompagnant en insistant sur l’importance de conserver ce document et de le présenter
lors de chaque visite dans un centre de santé.
En fin de journée : ranger.
Distributeur de vitamine A
Préparer l’équipement et le matériel : table et chaise, vitamine A, aiguille et essuie-mains.
Vérifier l’âge de l’enfant pour déterminer la dose à administrer (carte de vaccination) :
enfants de 6 à 11 mois : 4 gouttes de la capsule puis la jeter ;
enfants de 1 à 5 ans : 8 gouttes (une capsule entière).
Demander l’aide de l’accompagnant et expliquer ce que l’on administre.
Pour les enfants de 6-11 mois : prendre une capsule, la percer à l’aide d’une aiguille et administrer la dose.
S’assurer que l’enfant a bien avalé la dose (si l’enfant la recrache, donner une nouvelle dose).
Se laver les mains régulièrement.
En fin de journée : ranger.
Préparateur
Donner en début de journée le numéro de lot du vaccin aux enregistreurs.
S’installer dans un lieu calme, à l’ombre, à coté du vaccinateur.
Vaccinateur
S’installer à côté des préparateurs, à l’ombre.
Installer l’équipement et contrôler que le matériel est complet : porte-vaccins, gants, haricot, coton, sacs
poubelle et conteneur de sécurité.
Mettre des gants et les changer régulièrement (toutes les 50 vaccinations), se laver les mains à chaque
changement de gants.
Expliquer à l’accompagnant comment maintenir l’enfant. Demander de l’aide si nécessaire.
Nettoyer le site d’injection avec du coton et de l’eau propre.
Injecter le vaccin en respectant la technique d’injection et les règles d’asepsie.
Jeter la seringue utilisée directement dans le conteneur de sécurité placé à proximité, hors du circuit de
passage des personnes. Ne jamais re-capuchonner l’aiguille.
Diriger les personnes vers le pointeur.
En fin de journée :
fermer le conteneur conformément aux règles de sécurité ;
compter et noter sur la feuille de pointage le nombre de flacons de vaccins et de solvants, vérifier les PCV
et comptabiliser le matériel restant ;
ranger et nettoyer le site et conditionner les déchets en vue du transport.
Pointeur
S’installer après le vaccinateur.
Organiser la table de travail avec le matériel : table et chaise, feuilles de pointage, stylos, etc.
Compléter les informations générales sur la feuille de pointage : équipe, localité, date, numéro de lot, etc.
Vérifier l’âge sur la carte de vaccination.
Pointer dans la colonne correspondant à son âge.
En fin de journée :
faire les totaux par classe d’âge, le total général ;
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remettre la feuille de pointage au chef d’équipe/superviseur ;
ranger.
Avant la campagne
Participe à l’élaboration du chronogramme des activités.
Forme et encadre les équipes de vaccination :
participe au recrutement des équipes de vaccination ;
participe à la rédaction de la description des tâches des membres de l’équipe ;
participe à la rédaction des documents de formation ;
participe à la formation des membres de l’équipe (théorique et pratique).
Participe aux réunions d’organisation, de planification et de suivi de la campagne.
Estime les besoins en matériel médical pour les sites de vaccination.
Participe à la sélection et à l’organisation des sites de vaccination.
Supervise l’organisation de l’information de la population et contrôle les messages d’information.
Organise et supervise la gestion des vaccins et du matériel médical.
Pendant la campagne
1. Coordination et gestion
Participe aux réunions de coordination de la campagne : présente les résultats, expose les difficultés
rencontrées, partage les informations sur le déroulement de la vaccination.
Participe à l’analyse quotidienne des données.
Assure une gestion rigoureuse des entrées/sorties (vaccins, traçabilité, matériel médical, modules et kits).
2. Séances de vaccination
S’assure que chacun est à son poste, que les rôles sont compris et les tâches réalisées selon les
procédures établies.
Supervise la bonne organisation du site : extérieur (abris, eau disponible, etc.) et intérieur (flux, circuit, etc.).
Vérifie que le service d’ordre est complet et efficace.
S’assure que les personnes vaccinées appartiennent à la population cible.
S’assure que les cartes de vaccination sont correctement remplies.
Contrôle régulièrement les températures dans les glacières, les porte-vaccins.
S’assure du lavage régulier des mains, du changement de gants, etc.
Contrôle la procédure de reconstitution des vaccins et de préparation des seringues.
Vérifie l’application des règles de sécurité des injections :
port de gants en latex pour les vaccinateurs ;
utilisation correcte des conteneurs de sécurité ;
stockage des conteneurs à déchets dans un lieu isolé et protégé ;
utilisation de gants de type « travaux » pour la manipulation des déchets ;
élimination et destruction sécurisée des déchets ;
mise à disposition de polyvidone iodée 10% sur chaque site ;
4. Autres tâches
Participe aux réunions de coordination de la campagne : présente les résultats, expose les difficultés
rencontrées, partage les informations sur le déroulement de la vaccination.
Participe à l’élaboration et à l’analyse du tableau de synthèse au quotidien. Après la campagne
Après la campagne
Organise et supervise l’inventaire et le rangement du matériel médical.
Participe à l’évaluation finale de la campagne et à la rédaction du rapport final.
Autres taches
Organise et supervise l’inventaire et le rangement du matériel après la campagne.
Participe à l’évaluation finale de la campagne et la rédaction du rapport final.
Organise la sécurité des équipes logistiques et médicales : guides, briefing, etc.
Voir Outils
Voir Outils
Les méthodes recommandées lors de campagne de vaccination diffèrent de celles recommandées lors de la
vaccination de routine. Le personnel doit être spécifiquement formé avant la campagne.
A. Glacière
B. Porte-vaccins
C. Seringues
D. Aiguilles
E. Conteneurs de sécurité
F. Poubelles
Le nombre d’accumulateurs de froid b placé dans chaque glacière et porte-vaccins est adapté en fonction de la
température extérieure :
La pastille de contrôle appliquée sur chaque flacon de vaccin permet de vérifier qu’il n’a pas été endommagé par
la chaleur. Lorsque le flacon est exposé à la chaleur, le carré inséré dans le cercle devient plus sombre. Utiliser
uniquement les flacons dont les carrés sont plus clairs que les cercles qui les entourent :
3. Pour bien dissoudre la poudre, faire rouler le flacon entre les paumes des mains.
Vérifier l’aspect (couleur, limpidité) et l’absence de cristaux. En cas de doute, ne pas administrer le vaccin et
référer au responsable.
4. Conserver le vaccin reconstitué dans les incisions de la mousse du porte-vaccins (le vaccin est sensible à la
chaleur).
Chaque préparateur reconstitue 1 seul flacon à la fois puis remplit les seringues. ne pas reconstituer un grand
nombre de flacons de vaccins qui risquent de ne pas être utilisés.
Sans renouvellement des accumulateurs de froid, les porte-vaccins maintenus ouverts pendant 8 heures à une
température ambiante moyenne :
de 25 °C, maintiennent une température intérieure moyenne de 4 °C ;
de 31 °C, maintiennent une température intérieure moyenne de 7 °C.
Synthèse
Lors de la première utilisation d’un vaccin lyophilisé : lire la notice du fabricant.
Les solvants ne sont pas interchangeables. Chaque fabricant fournit d’un solvant spécifique (composition) pour
chaque type de vaccin lyophilisé.
Les solvants doivent être réfrigérés au moins 12 heures avant la reconstitution pour être à la même
température que le vaccin au moment de la préparation (entre +2 et +8 °C).
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Tout vaccin reconstitué doit être conservé entre +2 et +8 °C et jeté au bout de 6 heures.
Utiliser une seringue et une aiguille de reconstitution par flacon. ne pas les réutiliser pour reconstituer d’autres
vaccins.
En cas de coupure accidentelle lors de l’ouverture d’une ampoule, il existe un risque de contamination du
vaccin. Jeter l’ampoule, protéger la plaie d’un pansement et mettre des gants.
Ne pas toucher l’aiguille ou l’embout de la seringue.
Ne jamais recapuchonner l’aiguille.
Les flacons contenant des doses restantes en fin de séance sont collectés et détruits.
Tous les flacons de vaccins et solvants sont collectés et comptabilisés pour contrôle.
Tout le matériel piquant/tranchant usagé est jeté dans un conteneur immédiatement après usage.
Préférer les conteneurs de 15 litres pour les campagnes de vaccinationc .
Ne pas dépasser la quantité maximum de seringues pouvant être contenue dans le conteneur. Ne pas le remplir
au-delà de la ligne maximum indiquée.
Ne pas manipuler inutilement, ni secouer ni comprimer les conteneurs.
Les stocker en lieu sûr, hors de portée du public, en attente du transport pour élimination.
Le personnel qui manipule les conteneurs doit toujours porter des gants épais (sur les sites, lors du transport
vers le lieu d’élimination, sur le site d’élimination). Ne jamais les transporter à bras le corps.
Notes
(a) En zone f ort ement peuplée, un sit e peut héberger au maximum 2 équipes de vaccinat ion. Au-delà de 2 équipes, la f oule
est t rop import ant e. Il est préf érable d’ouvrir un second sit e. Dans l’idéal, 2 équipes par sit e permet t ent de rat ionaliser
les moyens logist iques et la supervision.
(b) At t ent ion : le nombre d’accumulat eurs de f roid est parf ois inf érieur à celui recommandé par le f abricant mais permet
de conserver les vaccins aux T° recommandées t ant qu’il rest e de la glace dans les accumulat eurs. Cela allège les
besoins en accumulat eurs.
(c) Il exist e des cont eneurs de 5, 10 et 15 lit res pouvant cont enir respect ivement 100, 200 ou 400 seringues.
Des messages d’informations sont délivrés régulièrement sur le site : vaccin, cible, carte de
vaccination, durée, etc. (mégaphone, autre).
Les enregistreurs informent les accompagnants sur la vaccination, y compris sur les effets
indésirables possibles et la conduite à tenir.
La population couverte par le site connaît la population cible, le vaccin et les dates de la
campagne.
Le site est bien agencé avec des files d’attente organisées et une circulation fluide.
Le matériel d’injection et les vaccins reçus sont comptabilisé et les informations reportées sur la
feuille de pointage en début de journée.
Absence de vaccins dont les PCV ont virés (si non, préciser le nombre).
2. Reconstitution du vaccin
Les vaccins et solvants sont contrôlés (nom, date péremption, aspect, PCV).
Les vaccins et solvants sont à la même température lors de la reconstitution (+2 et +8 °C).
La reconstitution est réalisée avec UNE seringue et UNE aiguille pour chaque flacon.
Après reconstitution de chaque flacon, le matériel d’injection est jeté dans le conteneur de
sécurité.
Les flacons de vaccins reconstitués non utilisés sont éliminés en fin de journée.
Toutes les seringues/aiguilles de reconstitution et les SAB sont jetées dans les conteneurs de
sécurité immédiatement après utilisation, sans les recapuchonner.
Les conteneurs pleins sont stockés dans une zone hors de portée de la population.
Les déchets sont transportés vers le site de stockage et d’élimination en fin de journée.
La personne qui transporte les déchets vers la zone d’élimination porte des gants épais.
Les informations générales (équipe, lieu, date, etc.) de la feuille de pointage sont complétées.
Toutes les personnes vaccinées sont pointées correctement dans leurs classes d’âge.
Le matériel est comptabilisé et l’état des PCV reporté sur la feuille de pointage.
Fermeture du site
Les feuilles de pointage sont collectées et vérifiées (totaux des vaccinations, vaccins et taux
d’utilisation, état des PCV, matériel d’injection).
Les déchets sont conditionnés pour le transport et stocké dans une zone protégée.
Un bilan rapide de la journée est effectué avec l’équipe sur le site (partage des résultats,
difficultés rencontrées, points à améliorer, solutions à apporter, remerciement pour du travail
effectué).
Commentaires :
CONT ENEUR de sécurité, 15 l, carton pour incinération 5 Collecte des seringues et aiguilles
AIGUILLE, u.u., Luer, 19G (1,1 x 40 mm), crème IV 160 Reconstitution des vaccins
GANT S D'EXAMEN, latex, u.u., non stérile, moyen 20 Protection pour les vaccinateurs
FEUILLE DE POINTAGE 6
EQUIPEMENT MEDICAL et NON MEDICAL (à remettre le premier jour aux chefs d’équipe)
MEDICAL
POLYVIDONE IODEE, 10%, solution, 200 ml, fl. 1 Désinfection en cas d’AES
PAPETERIE
CAHIER, A4 1
MATERIEL LOGISTIQIUE
Notes
(a) Ajout er si nécessaire d’aut res it ems en f onct ion des act ivit és associées (déparasit age, mesure du périmèt re brachial,
et c.).
FEUILLE DE POINTAGE 10
CISEAUX 1
PAPETERIE
CHEMISE cartonnée 1
CAHIER, A4 1
MATERIEL LOGISTIQUE
Notes
(a) Ajout er si nécessaire d’aut res it ems en f onct ion des act ivit és associées (déparasit age, mesure du périmèt re brachial,
et c.).
Affectation
Identification Provenance du
Nom du chauffeur (c) Téléphone
du véhicule (a) véhicule (b)
Lieu Equipe
(a) un numéro d’ident ificat ion est at t ribué à chaque véhicule. Ce numéro doit êt re clairement af fiché sur le véhicule.
(b) Pour les véhicules de locat ion, indiquer la dat e de début et fin des cont rat s.
(c) Les chauf f eurs sont af f ect és au même véhicule durant t out e la campagne.
Nom et signature
Date Kilométrage Nombre de litres Montant
du chauffeur
Lorsque l’indicateur est exposé à une T ° de 0 °C pendant plus d’une heure, l’écran passe de l’affichage « OK » à
celui d’« ALARME ».
Tout changement de couleur ou déclenchement de l’indicateur de congélation doit être noté au dos de la
carte.
Code N°
Prix Valeur Information Instructions
de Dénomination Fabricant de Quantité ®
/unité totale Stop!Watch d’utilisation
l’article lot
Voir Outils
Voir Outils
Voir Outils
Hépatite B
Statut de la
Vaccination incomplète
personne Une dose de rappel
ou > 5 ans
exposée
(a) La balance bénéfice/risque n’est pas en f aveur de la mise en rout e d’un t rait ement prophylact ique, sauf sit uat ions
part iculières à évaluer après consult at ion spécialisée.
Le traitement prophylactique par les antirétroviraux doit commencer dans les 4 premières heures suivant l'AES et
au plus tard dans les 72 heures. La durée totale du traitement est de 4 semaines.
Après les premiers soins locaux, qu’une prophylaxie post-AES soit prescrite ou non, l’accident est déclaré au
responsable médical.
Un formulaire nominatif de déclaration d’AES est utilisé pour décrire l'AES et sa prise en charge. Ce formulaire
confidentiel doit être complété par le médecin.
Qu’une prophylaxie post-AES ait été prescrite ou non, un suivi médical est obligatoire.
Suivi clinique
Détection d’éventuels signes de séroconversion ;
Suivi la tolérance du traitement prophylactique s’il a été prescrit, détection et prise en charge des effets
indésirables ;
Accompagnement de la personne exposée : rassurer (l’exposition peut être une source d’inquiétude), favoriser
l’observance.
Suivi biologique
Réaliser les tests sérologiques VIH, VHB, VHC dans les 8 jours qui suivent l’AES. Leur positivité indique que
l’accident n’est pas la cause d’une séroconversion ; si l’un au moins des tests est positif, référer pour un suivi
spécialisé.
Si VIH négatif, VHB négatif et VHC négatif, suivre ce calendrier :
J15 Hb (d)
(ou avant si indication ALAT (e)
clinique) Clairance de la créatinine si ténofovir
Voir Outils
6. Surveillance de la rougeole
34. Préparation et conservation des vaccins lors des campagnes de vaccination de masse
2 - La préparation de la campagne
4 - L'organisation pratique
5 - La journée de vaccination
6 - L'évaluation de la campagne
Une campagne de vaccination de masse nécessite des moyens humains, matériels et financiers importants, ainsi
qu'une organisation rigoureuse, le but étant de vacciner une grand nombre de personnes sur une courte période.
Le film est un support essentiel à la formation des volontaires appelés à mettre en place une campagne de
vaccination.