Devoir Surveille - Matrices, Groupes, Anneaux Et Polynomes 5

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Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI Devoir surveillé du samedi 20 janvier 2024 (4h)

DEVOIR SURVEILLÉ

Les questions 1) et 2) suivantes sont indépendantes.


1
 
1 2 4
1) On pose M p = 0 1 p pour tout p ∈ R.
p 1 p
a) À quelle condition nécessaire et suffisante la matrice M p est-elle inversible ? Le calcul de M p−1 n’est pas demandé.
3
b) Résoudre le système linéaire M2 X = 1 d’inconnue X ∈ M3,1 (R). On donnera le résultat sous forme de Vect.
3
7 7
2) On pose P = (X + 1) − X − 1.
a) Déterminer le degré et deux racines entières de P, puis montrer que j en est racine.
b) Déterminer la forme scindée de P sur C.

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2
1) Soient λ1 , . . . , λn ∈ K non tous nuls. Construire explicitement,
‚ Œ par exemple grâce à des opérations élémentaires, une
λ1
matrice inversible de GLn (K) de première colonne .
b

λn

2) Soient n ¾ 2 et A ∈ Mn (K) nilpotente d’indice p. En d’autres termes, Ap = 0 mais Ap−1 6= 0.


a) Montrer que Ap−1 X 6= 0 pour une certaine colonne X ∈ Mn,1 (K), fixée par la suite.
D’après 1), on peut se donner une matrice inversible P ∈ GLn (K) de première colonne Ap−1 X . On note alors A′ la
matrice carrée de taille n − 1 obtenue par suppression des premières ligne et colonne de P −1 AP.
b) Que peut-on dire de la première colonne de P −1 AP ? Montrer que A′ est nilpotente et que tr(A) = tr(A′ ).

3) a) Montrer par récurrence SUR n que pour toute matrice nilpotente A ∈ Mn (K) : tr(A) = 0.

b) En déduire que pour toute matrice nilpotente A ∈ Mn (K) et tout k ∈ N∗ : tr Ak = 0.

Réciproquement, on peut montrer — mais pas avant quelques mois — que toute matrice A ∈ Mn (K) pour laquelle tr Ak = 0
pour tout k ∈ ¹1, nº est nilpotente.

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On s’intéresse dans ce problème à l’équation de Pell-Fermat x 2 − 3 y 2 = 1 d’inconnue (x, y) ∈ N2 .


3 p  ¦ p ©
Afin de la résoudre, on pose Z 3 = a + b 3 | a, b ∈ Z .
p 
1) a) Montrer que Z 3 est un sous-anneau de R.
p p 
b) Montrer que 3 est irrationnel, puis que pour tout x ∈ Z 3 , il existe un et un seul couple (a, b) ∈ Z2 pour
p
lequel x = a + b 3.
p
L’élément a − b 3 est alors appelé le conjugué de x et noté x. Cette définition ne pose aucun problème d’ambiguïté
vis-à-vis du choix de a et b car le couple (a, b) est unique. Attention, rien à voir avec la conjugaison complexe !
p 
c) Montrer que l’application x 7−→ x est un automorphisme d’anneau de Z 3 .
p 
2) Pour tout x ∈ Z 3 , on appelle norme de x et on note N (x) le réel x x .
p 
a) Montrer que pour tous x, x ′ ∈ Z 3 : N (x x ′ ) = N (x) N (x ′ ) et N (x) ∈ Z.
¦ p  ©
b) On pose G = x ∈ Z 3 | x > 0 et N (x) = 1 . Montrer que G est un sous-groupe de R∗ .

1
Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI Devoir surveillé du samedi 20 janvier 2024 (4h)

p
3) Soit x = a + b 3 ∈ G ∩ ]1, +∞[.
a) Montrer que a > 0.
p
b) Montrer que x 2 = 1 + 2bx 3, puis que b > 0.
p
c) En déduire que 2 + 3 est le plus petit élément de G ∩ ]1, +∞[.
p n p n+1 p n
4) a) Soit x ∈ G. Montrer que 2 + 3 ¶ x < 2+ 3 pour un certain n ∈ Z, puis que x = 2 + 3 .
¦ p n ©
b) En déduire que G ∩ [1, +∞[ = 2 + 3 | n ∈ N . Attention, l’intervalle est fermé cette fois.
c) Exhiber une bijection de l’ensemble des solutions de l’équation de Pell-Fermat x 2 −3 y 2 = 1 d’inconnue (x, y) ∈ N2
sur G ∩ [1, +∞[.

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On rappelle que la composition des polynômes est associative et que pour tous P, Q ∈ R[X ], si Q est non constant, alors
4
deg(P ◦ Q) = deg(P) deg(Q).

1) On note G l’ensemble des polynômes de degré 1 de R[X ]. Montrer que (G , ◦) est un groupe. Que vaut l’inverse G −1
d’un polynôme G = aX + b ∈ G au sens de la composition ?

À présent, quelques notations.


— On note S l’ensemble des suites de polynômes (Pn )n∈N∗ de R[X ] pour lesquelles deg(Pn ) = n pour tout n ∈ N∗ .
— Pour toutes suites (Pn )n∈N∗ et (Q n )n∈N∗ de S , on dit que (Pn )n∈N∗ est semblable à (Q n )n∈N∗ s’il existe un polynôme
G ∈ G pour lequel Pn = G ◦ Q n ◦ G −1 pour tout n ∈ N∗ . On ADMET pour gagner du temps que la relation ainsi définie
est une relation d’équivalence sur S .
— Pour toute suite (Pn )n∈N∗ de S , on dit que (Pn )n∈N∗ est commutante si Pm ◦ Pn = Pn ◦ Pm pour tous m, n ∈ N∗ . Par
exemple, la suite X n n∈N∗ est commutante car pour tous m, n ∈ N∗ : deg X n = n et X m ◦ X n = X mn = X n ◦ X m .

2) Montrer que pour toutes suites (Pn )n∈N∗ et (Q n )n∈N∗ de S , si (Pn )n∈N∗ est commutante et semblable à (Q n )n∈N∗ , alors
(Q n )n∈N∗ est commutante.
 
3) Pour tout r ∈ R, on note C r l’ensemble des polynômes non constants P ∈ R[X ] pour lesquels P ◦ X 2 + r = X 2 + r ◦P.
Dans les questions a), b) et c), un réel r est fixé.
a) Montrer que tout élément de C r est unitaire.
 
b) Soient Q 1 , Q 2 ∈ C r de même degré. Montrer que Q 1 = Q 2 en étudiant le degré de Q 1 ◦ X 2 + r − Q 2 ◦ X 2 + r .
c) Montrer que si C r contient un polynôme de degré 3, alors r vaut 0 ou −2.

d) Montrer que C0 = X n | n ∈ N∗ .

On rappelle que pour tout n ∈ N, il existe un et un seul polynôme Tn ∈ R[X ] pour lequel cos(nθ ) = Tn (cos θ ) pour tout
θ ∈ R. Pour tout n ∈ N, Tn est de degré n et appelé le nème polynôme de Tchebychev.

4) Montrer que la suite (Tn )n∈N∗ est commutante.

5) a) Soit P = aX 2 + bX + c ∈ R[X ] de degré 2. Montrer qu’il existe un et un seul couple (G, r) ∈ G × R pour lequel
G ◦ P ◦ G −1 = X 2 + r.
En poussant le calcul jusqu’au bout pour P = T2 , on obtient r = −2. On l’ADMET.

b) Montrer que les suites X n n∈N∗ et (Tn )n∈N∗ ne sont pas semblables.

6) Montrer que toute suite commutante de S est semblable à X n n∈N∗
ou (Tn )n∈N∗ (théorème de Block-Thielmann).

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