BILHARZIOSES

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BILHARZIOSES

1. GENERALITES

1.1 DEFINITION
 Bilharzioses (schistosomoses)
sont des parasitoses dues à des
bilharzies ou schistosomes.
 Vers plats de la classe des
Trématodes et du genre
Schistosoma.
 Vivent à l’état adulte dans les
vaisseaux sanguins de
l’homme et des animaux
1.2. Intérêts
 2ème endémie parasitaire dans
le monde après le paludisme
 avec environ 600 millions de
personnes exposées.
 200 millions de personnes
atteintes dans 75 pays dans le
monde.
 En voie d’extension avec la
multiplication des projets de
développement hydro-agricole.
 Peuvent être graves par leurs
complications pouvant aboutir à
l’hypertension portale et au
cancer de la vessie.
2- EPIDEMIOLOGIE
2-1 Les parasites
2-1-1 Classification
Les bilharzies appartiennent :
-Famille des Schistosomatidae
Genre Schistosoma: cinq espèces
parasites de l’homme :
 Schistosoma haematobium :
bilharziose uro-génitale
 Schistosoma mansoni :
bilharziose intestinale
 Schistosoma intercalatum :
bilharziose rectale
 Schistosoma japonicum :
bilharziose hépato-splénique
 S. mekongi: voisine de S. japonicum
2-1-2 Morphologie
 Les adultes :
 vers plats non segmentés à sexes
séparés;
 possèdent une ventouse buccale
et une ventrale appelée
acétabulum
 Leurs téguments sont recouverts
d’épines.
 Les adultes :
Le mâle
 mesure 1 à 1,5 cm de long et sa
largeur ne dépasse pas 1 mm.
 Son corps est aplati en forme
de feuille.
 Ses bords latéraux se replient
ventralement pour former le
canal gynécophore où se loge la
femelle pendant l'accouplement
 Les adultes :
La femelle
 Plus longue que le mâle (1,5 à 2
cm) sur 0,1 à 0,2 mm de large,
elle est cylindrique.
 L’œuf :
 De grande taille (70 à 200 μ)
 et il est pourvu d’un éperon
caractéristique de chaque
espèce ;
 il contient un embryon mobile,
le miracidium.
 La furcocercaire :
C’est la forme infestante pour l’homme.
C’est une larve mesurant 500 microns de long
et possédant une tête et une queue fourchue.
Les adultes La furcocercaire

Œuf de S. mansoni Œuf de S. hematobium


2-1-2 Habitat
Les schistosomes mâle et femelle
vivent accouplés dans le foie au
niveau de la veine porte.
2-1-3 Biologie
Les schistosomes sont
hématophages et se nourrissent
essentiellement de sang.
Leur longévité chez l’homme peut
atteindre 10 ans.
2-2 Les hôtes définitifs et réservoirs de
parasite
S. hæmatobium et S. intercalatum:
 parasites strictement
humains.
 L'homme est donc leur hôte
définitif et leur seul réservoir
de parasite.
2-2 Les hôtes définitifs et réservoirs de
parasite
 S.mansoni:
 L’homme est l’hôte principal
 mais de nombreux mammifères,
notamment des rongeurs
sauvages (rats) ont été trouvés
naturellement infestés.
 Le réservoir de parasite est à la
fois humain et animal.
2-2 Les hôtes définitifs et réservoirs de
parasite
 S. japonicum:
 De nombreux mammifères dont
l’homme constituent les hôtes
définitifs.
 Mais le réservoir de parasite
est essentiellement animal
(porc, chien, et chat).
2-3 Les hôtes intermédiaires
 Mollusques appartenant à la
classe des Gastéropodes et à la
sous-classe des Pulmonés.
S. hæmatobium et S. intercalatum:
HI appartiennent au genre Bulinus.
 S. mansoni: HI appartiennent
au genre Biomphalaria
 S. japonicum et S. mekongi:
HI appartiennent au genre
Oncomelania.
2-4- Modes de contamination
 Par voie transcutanée par
pénétration de furcocercaires à
travers la peau lors des baignades
ou de la traversée d’un cours
d’eau
2-5 Voies de sortie
 Parasites éliminés dans le milieu
extérieur sous forme d’œufs
 contenus dans les urines (pour S.
haematobium) dans les selles de
sujets infectés (pour les autres
espèces).
2-6- Cycle évolutif
 Identique pour toutes les
espèces
 et se déroule chez 2 hôtes (cycle
dixène):
 Un hôte définitif qui est
généralement l'homme
 un hôte intermédiaire qui est
un mollusque d'eau douce.
2-7 Facteurs favorisants
a) d'ordre général
 Mauvais comportements de
l’homme qui urine dans l’eau
ou déféque à côté de celle-ci,
entrainant sa contamination
 Manque d'eau potable, qui
favorise les contacts homme-
eau
 aménagements hydro-
agricoles : barrages, canaux
d’irrigation favorisent la
pullulation des mollusques.
2-7 Facteurs favorisants
b) d'ordre individuel
 L’âge : les enfants par leurs jeux
et leurs baignades dans les eaux
infestées sont plus exposés.

 Le sexe : les femmes par leurs


travaux domestiques (lavage du
linge, vaisselle, corvée d’eau).

 La profession : les cultivateurs, les


pêcheurs en eau douce, les
riziculteurs, les ouvriers
d’entretien des canaux
d'irrigations.
2-8 Répartition géographique
 La bilharziose à Schistosoma
hæmatobium: Afrique et en Asie.
 La bilharziose à Schistosoma
mansoni : Amérique tropicale et
Afrique tropicale.
 La bilharziose à Schistosoma
intercalatum : strictement
africaine et ne sévit qu’en
Afrique équatoriale
 La bilharziose à Schistosoma
japonicum : sévit en Extrême-
Orient
- La bilharziose à Schistosoma
mekongi : n’est localisée que le long
du fleuve Mékong en Asie.
3- SYMPTOMATOLOGIE
La maladie évolue en 4 phases :

3-1 Phase de pénétration


 Elle passe souvent inaperçue.
 Parfois la pénétration des
furcocercaires à travers la peau
provoque un érythème cutané
très prurigineux.
3-2 Phase d’invasion ou toxi-allergique
 Elle correspond à la migration
des schistosomules dans
l'organisme
 On observe alors un certain
nombre de signes toxi-
allergiques : fièvre, céphalées,
asthénie, myalgies, toux.
Cette phase dure 5 à 6 semaines.
Ces 2 premières phases sont
communes à toutes les espèces.
3-3 Phase d'état:
 Cette phase correspond à la
maturation des vers adultes et
à la ponte des oeufs.
 Les manifestations cliniques
sont variables suivant l'espèce
de schistosome.
3-3-1 Bilharziose uro-génitale
Signes urinaires :
 Le signe majeur est l’hématurie,
qui est terminale,
 s'accompagnant habituellement
de signes de cystite : pollakiurie
(fréquence exagérée des
mictions), douleur à la miction.
 Signes génitaux:
* chez l’homme : urétrite,
prostatite
* chez la femme : salpingite,
endométrites
3-3-2 Bilharziose intestinale
 Troubles intestinaux (des
douleurs abdominales, de la
diarrhée sanguinolente
(dysenterie)
 des troubles hépatiques
(hépatomégalie) et spléniques
(splénomégalie).
3-3-3 Bilharziose hépato-splénique ou
artério-veineuse à S. japonicum
 C’est la forme la plus grave.
 Elle est caractérisée par un
syndrome dysentérique fébrile et
une apparition rapide des
complications hépato-spléniques.
 L'évolution est toujours grave
souvent mortelle en l’absence de
traitement.
3-4 Phase de complications
-Plusieurs années d’évolution
-Dues au blocage des œufs dans les
tissus provoquant ainsi la formation
d’un granulome bilharzien autour de
l’œuf
On peut observer :
- des complications urinaires
pouvant aboutir à l’insuffisance
rénale et au cancer de la vessie
- des complications génitales
pouvant aboutir à la stérilité
- des complications hépatiques :
hypertension portale, cirrhose,
3-4 Phase de complications
On peut observer :
- des complications digestives :
hémorragies digestives, varices
gastriques
- et des complications cardiaques
et pulmonaires.
- L'évolution mortelle en l’absence de
traitement.
4- DIAGNOSTIC
4-1 Signes d’orientation
- Notion de séjour et de bain dans un
marigot ou une mare en région
d’endémie
- L’hématurie macroscopique ou
microscopique (qu’on peut détecter
en utilisant des bandelettes
Hémastix®)
- L’hyperéosinophilie est souvent
élevée.
4-2 Diagnostic parasitologique
-Mise en évidence des œufs
possible qu’à la phase d’état, soit 2
à 3 mois après l’infestation.
a) Dans les urines (recherche
d’oeuf de S. haematobium):
- centrifugation et examen du culot
urinaire;
- ou filtration des urines et examen
du filtre au au microscope.

b) Dans les selles (recherche d’œuf


de S. mansoni, S. intercalatum,
S. japonicum et S. mekongi)
-Examen direct entre lame et lamelle
-Examen après concentration
4-2 Diagnostic parasitologique
c) Dans les tissus : les œufs de toutes
les espèces de schistosomes peuvent
être trouvés lors de l’examen
anatomo-pathologique de biopsie

d) Biopsie rectale : prélèvement d’un


fragment de muqueuse rectale avec
une pince; c’est un examen très
fidèle qui permet d’obtenir des
résultats supérieurs à ceux de
l’examen de selles ou des urines ; et
permet de rechercher les oeufs de
toutes les espèces de schistosomes.
4-3- Diagnostic immunologique
- Très utile à la phase d'invasion
où la ponte des œufs n'a pas encore
commencé.
- Recherche les anticorps
sériques par la réaction d'immuno-
fluorescence qui est la plus utilisée
ou l’hémagglutination indirecte.
- Rechercher les antigènes
circulants en utilisant des anticorps
monoclonaux (bandelette).
5- TRAITEMENT
5-1 Traitement médical
- le praziquantel ou Biltricide®
Efficace contre toutes les espèces de
schistosome à la dose de 40 mg/kg
per os en prise unique. Sa tolérance
est bonne et son efficacité élevée.
- l'oxamniquine ou Vansil®
Efficace uniquement sur S. mansoni, à
la posologie de 15 mg/kg per os en
prise unique.

5-1 Traitement chirugical


En cas de complications graves
6- PROPHYLAXIE
6-1 Prophylaxie générale
Il fau t interrompre la chaîne de
transmission :
a) Lutte contre le réservoir de parasite
humain :
Par le traitement de masse au
praziquantel des groupes à haut
risque notamment aux enfants d’âge
scolaire
b) Eviter la contamination de l’eau :
Par les excrétats :
- la construction de latrines
- l’approvisionnement en eau
potable.
6- PROPHYLAXIE
6-1 Prophylaxie générale
c) Lutter contre les mollusques
- lutte environnementale: en
assèchant périodiquement les
canaux d’irrigation et des rizières et
en détruisant les végétaux
aquatiques
- lutte chimique : en utilisant des
molluscicides, notamment le
niclosamide ou Baylucide®. Mais son
coût est élevé et il tue les poissons.
d) l'éducation sanitaire :
Pour modifier les comportements des
populations (par des causeries,
affiches, projection de film etc….
6-2 Prophylaxie individuelle
-Il n’existe pas encore de vaccin.
-La seule prophylaxie consiste à
éviter les baignades dans les eaux
suspectes ou à défaut de porter des
bottes ou des gants.

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