2009 Psychomotricité Et Personnes Agées - Évaluation Par L - EGP Et PEC
2009 Psychomotricité Et Personnes Agées - Évaluation Par L - EGP Et PEC
2009 Psychomotricité Et Personnes Agées - Évaluation Par L - EGP Et PEC
Florence Helfer
Juin 2009
Remerciements
Ce mémoire n'aurait pas été possible sans l'aimable contribution de toutes ces personnes âgées
qui m'ont consacré un peu de temps et d'énergie. Je tiens donc à les remercier pour leur
participation :
Christiane, René, Simone, Michèle, Jean, Gisèle, Lise, Nicole, Raymond, Michèle, Yvette,
François, Thérèse, Annie, Bernard, Jean-Pierre, Joséphine-Elise, Evelyne, Geneviève, Pierre,
Mathilde, Louis, Marie-Louise, Marcelle, Pierre, Evelyne, Lucienne, Danièle, Viviane,
Yvette, Armelle, Colette, Albert, Yves, Emma, Marie-Justine, Renée, Angèle, Jeanne-
Gabrielle, Adrienne, Lucienne, Yvette, Monique, Pierre, Denise, Germaine, Anne-Marie,
Jeanine, Jeanne-Marie, Eugénie, Monique, Raymond, Maurice, Clémence, Andrée, Jacques,
Aline, Christine, Annie, Gilberte, Daniel, Monique, Pierre, Paul, Gabrielle, René, Alice,
André, Adrienne, Jean, Marie, Marcelle, Jeannine, Renée, Monique, Renée, Roger, Yvonne,
André, Edith, Raymonde, Edith, Lucie, Régine, Renée, Marcelle, Liliane, Jean, Andrée,
Marie-Jeanne, Marie, Yvette, Lucien.
Je remercie Déborah Mutel, mon maître de mémoire, pour ses conseils et encouragements.
Je remercie tous les maîtres de stage que j'ai eu, qui acceptent de prendre du temps pour faire
évoluer des "petits étudiants" en "grands psychomotriciens".
2
SOMMAIRE
INTRODUCTION…………………………………………………………………………..p6
PARTIE THEORIQUE………………………………………………………………………p7
I/ Autonomie et dépendance……………………………………………………………..p8
A-Espérance de vie et ses perspectives……………………………………………..p8
a. Espérance de vie……………………………………………………….…p8
b. Espérance de vie sans incapacité…………………………………………p8
c. La qualité de vie…………………………………………………………..p12
B-Qui sont les personnes âgées?……………………………………………………p12
a. Lieu de vie……………………………………………………………..…p12
b. Entourage…………………………………………………………………p14
c. Revenu……………………………………………………………………p15
C-Autonomie et dépendance………………………………………………………..p15
a. Les différentes formes de vieillissement………………………………….p16
b. Maladies, déficiences, incapacités, et désavantages……………………...p16
D-Outils d'évaluation………………………………………………………………..p17
a. AGGIR……………………………………………………………………p17
b. PATHOS………………………………………………………………….p19
c. L'évaluation Gérontologique Standardisée……………………………….p20
3
B-Stimulation cognitive……………………………………………………………..p31
a. Mémoire…………………………………………………………………..p31
b. Orientation spatio-temporelle……………………………………………..p33
c. Planification……………………………………………………………….p35
C- Praxies……………………………………………………………………………p36
D- Motricité manuelle……………………………………………………………….p37
E- Stimulation sensorielle…………………………………………………………...p38
PARTIE PRATIQUE………………………………………………………………………..p41
III/ Matériel………………………………………………………………………………...p52
4
CONCLUSION…………………………………………………………………………….p68
Bibliographie………………………………………………………………………………..p69
Annexes……………………………………………………………………………………..p72
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L'examen géronto-psychomoteur (EGP) est un outil permettant au psychomotricien
d'évaluer les déficits, les domaines préservés et les moyens de compensation chez le sujet âgé.
Ce mémoire présente la suite de l'étalonnage débuté l'année dernière.
L'EGP évalue non seulement les capacités motrices (coordinations, équilibre, motricité fine),
mais aussi les praxies, l'orientation spatio-temporelle, la mémoire… Il devrait permettre au
psychomotricien d'avoir une vision globale de la personne âgée évaluée. Les résultats sont
analysés par le psychomotricien afin de déterminer la part des causes environnementales,
cognitives et motrices des difficultés observées. Il pourra ainsi dégager les axes de travail les
plus pertinents en fonction des capacités et intérêts de la personne.
Le nombre de personnes âgées est en constante augmentation, mais une personne de quatre-
vingt ans aujourd'hui ne ressemble pas à une personne de quatre-vingt ans il y a un siècle et ne
ressemble pas à une personne de quatre-vingt ans de 2109. Afin de s'occuper le mieux
possible de nos aînés il est important de connaître les spécificités des personnes âgées de notre
époque.
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PARTIE THEORIQUE
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I/ Autonomie et dépendance
a. L'espérance de vie
L'espérance de vie à la naissance représente la durée de vie moyenne - autrement dit l'âge
moyen au décès – compte-tenu du taux de mortalité de l'époque. En 2008 en France, elle était
de 84,3 ans pour les femmes et de 77,5 ans pour les hommes. La population française connaît
des gains d’espérance de vie croissants depuis la fin du XIXe siècle. Si ces gains se sont
d’abord concentrés sur la mortalité infantile, aujourd’hui quasi -nulle, le recul de la mortalité
se fait désormais grâce à l'allongement de la vie aux âges élevés.
De fait, l’allongement de la vieillesse est d’une telle ampleur qu’à l’expression « troisième
âge » se sont ajoutées les notions de « quatrième âge » et « grand âge », témoignant de la
diversité des populations âgées.
L'augmentation de la durée de vie pose la question majeure de la qualité de ces années de vie
gagnées.
8
Kramer (1980) défend la théorie de la "pandémie des troubles mentaux, des maladies
chroniques et des incapacités". Selon lui, la date d'apparition des maladies reste identique,
mais la durée de survie augmente ; on constate donc des états plus sévères et le nombre de
personnes atteintes augmente.
Fries (1989) soutient la théorie inverse, selon laquelle la date d'apparition des maladies
chroniques est retardée alors que l'espérance de vie est relativement constante ce qui entraîne
une "compression de la morbidité" sur une période plus courte.
Manton (1982) plaide la thèse de l'équilibre dynamique, associant une augmentation de la
prévalence des maladies chroniques et une diminution des incapacités.
L'incapacité globale est observée mais aussi l'incapacité au déplacement, les limitations
fonctionnelles sensorielles ou physiques, l'incapacité à réaliser différents actes de la vie
quotidienne (habillement, toilette,…), l'incapacité à réaliser différents actes instrumentaux
(ménage, utiliser le téléphone…). De plus, deux indicateurs de morbidité sont utilisés dans
l'ESPS et l'ESSM: le risque vital et l'invalidité (CREDES). Le risque vital mesure pour chaque
individu un pronostic vital en six classes de gravité croissante allant de aucun indice à
pronostic sûrement mauvais. L'invalidité mesure un état permanent, en huit classes allant de
pas de gêne, à grabataire ou alitement permanent.
Durant la décennie 1980, les estimations pour la France montraient une compression de la
période vécue en incapacité, pour différents niveaux de sévérité, y compris les plus modérés.
L'EVSI a progressé de 3 ans pour les hommes et 2,6 pour les femmes, contre 2,5 pour
l'espérance de vie totale. Depuis, les résultats des différentes études suggèrent que l’espérance
de vie sans incapacité a bien continué d’augmenter en France.
Si il semble acquis à la vue des différents travaux que l'incapacité des personnes âgées vivants
à leur domicile a diminué, il faut noter que l'on possède peu de données concernant l'évolution
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de la dépendance en institution. Deux enquêtes (EHPA 1990,1994) réalisées en maison de
retraite et services de long séjour montrent une stabilité du niveau global de dépendance, mais
une proportion plus importante de personnes fortement dépendantes. Les auteurs attribuent
cette augmentation au vieillissement des résidents ainsi qu'au fort niveau de dépendance des
nouveaux arrivants.
10
Ce sont les restrictions d’activité pour les soins personnels qui sont le moins présentes au
cours de la vie : à 20 ans, les hommes peuvent espérer vivre jusqu'à 74 ans (soit 96 % de
l’espérance de vie à 20 ans) sans difficulté pour réaliser les activités de soins personnels
(s’habiller, se nourrir…) et les femmes peuvent espérer vivre jusqu'à 79 ans sans de telles
difficultés (soit 92 % de l'espérance de vie à 20 ans). Les limitations fonctionnelles physiques
ou sensorielles sont présentes plus précocement.
Quel que soit l’âge, les femmes vivent plus longtemps que les hommes et plus longtemps sans
incapacité, mais elles vivent aussi plus longtemps avec des incapacités. Au final, les hommes
peuvent espérer vivre une plus grande part de leur vie sans incapacité que les femmes et cette
tendance se renforce avec l’âge.
Les résultats présentés vont à l’encontre de l’hypothèse d’une pandémie des incapacités
sévères pour ce qui concerne la France. Mais on ne peut pas pour autant confirmer la
compression de la période vécue avec des troubles modérés à partir des données disponibles.
11
ainsi cumuler des maladies (polypathologie) sans que cela montre pour autant une dégradation
de l'état de santé.
- la modification de la déclaration : la sensibilisation de la population aux problèmes
médicaux et la diffusion des informations font que le dépistage est amélioré et le recours aux
soins plus fréquent, de plus les méthodes de collecte ont changé entre les différentes études,
ce qui biaise les résultats.
c. La qualité de vie
La qualité de vie est du domaine du vécu, elle ne se rapporte donc pas uniquement à l'absence
l'incapacité ou aux conditions matérielles. Chez les personnes âgées, trois critères principaux
ont été retrouvés comme conditions permettant une bonne qualité de vie dans l'analyse
d'entretiens, il s'agit des contacts avec autrui, de l'autonomie décisionnelle et du maintien
d'activités. La maladie et les incapacités physiques, quand à elles, retirent de la qualité de vie
(Cassou et al 1992 à 1999). Leur appréciation est liée significativement aux activités
instrumentales de la vie quotidienne et au moral (échelle de Neugarten). D'autres relations ont
été retrouvées mais ne sont pas statistiquement significatives : les femmes ont une moins
bonne appréciation de leur qualité de vie que les hommes, de même pour les ouvriers par
rapport aux cadres et les veufs par rapport aux personnes mariées. Il est à noter que les
variables sexe, catégorie socioprofessionnelle et état de santé sont liées les unes aux autres
(par exemple, il est retrouvé que les cadres ont un meilleur état de santé) ce qui peut expliquer
les relations observées.
Il convient de maintenir l'autonomie, les activités et l'intégration au sein de la société pour
maintenir la qualité de vie.
a. Lieu de vie
Les personnes très âgées continuent de résider majoritairement à leur domicile et non en
hébergement collectif de type maisons de retraite ou établissements hospitaliers.
L’amélioration du niveau de vie, l’urbanisation et la modernisation des logements, ou encore
le développement des services de soins à domicile expliquent sûrement ce phénomène. Quant
au confort des logements mesuré par les éléments de confort sanitaire de base que sont l’eau
courante, des toilettes intérieures et une baignoire ou douche, il s’améliore constamment. Il
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reste toutefois moins bon pour les plus âgés. En 2002, les octogénaires étaient par exemple
6,8% à ne pas disposer d’au moins un de ces trois éléments, contre 2,5% tous âges confondus.
* Non compris les foyers pour handicapés classés avec les foyers de travailleurs
** Hospitalisation de longue durée de plus de 3 mois notamment en unité de soins de longue durée et
l'hôpital psychiatrique.
NB : les effectifs en résidence d'hébergement temporaire (2 000 personnes pour l'année 2003) ne sont
pas prises en compte.
En hébergement collectif, les femmes sont plus nombreuses que les hommes, bien que leur
entrée en institution soit généralement plus tardive. En effet, aux âges avancés, les femmes
sont plus touchées que les hommes par la solitude et les problèmes de santé (cf EVSI).
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Enfin, si les plus âgés quittent souvent les grandes villes pour des agglomérations plus
modestes, ils restent toutefois plus en milieu urbain qu’en milieu rural. Près de trois quarts des
personnes de 75 ans et plus vivent ainsi dans un espace à dominante urbaine, leur préférence
se portant plutôt vers les centres-villes où l’accès aux services et aux équipements est
meilleur. Le lieu de résidence (urbain ou non) n'a pas d'influence pour le taux de maintien à
domicile (étude de l'UNASSAD).
b. Entourage
L’isolement concerne ainsi plus les femmes que les hommes, surtout au-delà de 85 ans, car au
départ des enfants du foyer, s’ajoute le décès du conjoint. Les femmes sont davantage
touchées du fait de la plus forte mortalité des hommes et de l’écart d’âge moyen entre les
conjoints (les hommes ont en moyenne deux ans de plus que leur compagne).
État matrimonial des personnes âgées de plus de 80 ans (données au 1er janvier 2004)
Hommes
Femmes
Malgré le déclin de la cohabitation familiale constaté durant les cinquante dernières années,
les relations intergénérationnelles restent très importantes. La famille prend des nouvelles
régulièrement, rend de nombreux services (courses…) qui permettent d'aider la personne
âgée. Cette aide informelle est aussi réalisée par les voisins et les amis (surtout si la famille
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habite loin). Des aides professionnelles se sont aussi développées et viennent compléter le
soutien informel : portage de repas, aide ménagère.
c. Revenus
En euros constants, le niveau de vie moyen des plus âgés est passé de 10 470 euros en 1975 à
16 520 euros en 2003 (INSEE ). La revalorisation du minimum vieillesse et des retraites ainsi
que la hausse du taux d’emploi et l’extension du travail salarié féminin expliquent cette
progression. Le niveau de vie des retraités les plus âgés reste cependant inférieur à celui des
retraités les plus jeunes, notamment parce que les personnes les plus âgées (et
particulièrement les femmes) ont connu des taux d’emploi plus faibles et des interruptions de
carrière plus fréquentes. Ainsi, le taux de retraités ayant eu des carrières complètes dépasse
80% pour les hommes de plus de 80 ans alors qu’il n’excède pas 33% pour les femmes de ces
âges (Drees 2001). Leurs revenus accumulés sont donc moindres et leurs droits directs à
pension de retraite sont, pour certaines, quasi inexistants. L’essentiel de leurs ressources
provient alors du minimum vieillesse ou de la pension de réversion de leur conjoint décédé.
D’ici 2020, les revenus des octogénaires devraient connaître une forte hausse de l’ordre de
50% (Kervasdoué et Ulmann 2005) et dépasser les 25 000 euros annuels. Ils surpasseraient
progressivement les revenus des retraités plus jeunes, lesquels auront à supporter l’impact des
réformes des retraites de 1993 et 2003.
D'après la fondation abbé Pierre, ce seraient 600 000 personnes âgées qui vivraient sous le
seuil de pauvreté, soit 600 euros par mois ; elles se trouvent alors dans des conditions socio-
économiques très précaires.
C-Autonomie et dépendance
Le vieillissement des individus est l’effet général du temps sur un organisme biologique. Ce
processus diminue les réserves fonctionnelles au niveau de la plupart des systèmes
physiologiques entraînant ainsi une vulnérabilité. La personne âgée que l'on deviendra,
l'expérience que nous retirons de ces changements, notre capacité fonctionnelle ne dépendent
pas uniquement de notre bagage génétique, mais aussi (et de façon importante) de notre mode
de vie, de nos expériences passées (OMS, 1998). Ce vieillissement est différent entre les
individus, mais également au sein d'un même organisme. Avec l'âge, les sujets vont cesser
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d'exercer un certain nombre d'activités, ils risquent alors de ne plus pouvoir les pratiquer de
nouveau. Il apparaît essentiel de savoir sélectionner les activités prioritaires permettant à la
personne de conserver une bonne qualité de vie ainsi que son autonomie.
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Les incapacités, conséquences des déficiences, sont les difficultés ou impossibilités à réaliser
certains actes de la vie quotidienne. Les difficultés peuvent être aussi bien physiques
(marcher, s’alimenter…) que psychiques (mémoriser,…). Elles sont à l'origine de la
dépendance, c'est à dire de l'incapacité à réaliser seul les activités de la vie quotidienne.
Les désavantages ou handicaps désignent les préjudices sociaux qu'engendrent les
déficiences. La personne ne pourra plus tenir le rôle social qu'elle avait auparavant.
Ce schéma appelé aussi "classification internationale des handicaps" permet de montrer de
quelle façon naît la dépendance, et ainsi, montre les points sur lesquels il faut agir afin de la
prévenir. En 2001, une nouvelle classification a été proposée : la classification internationale
du fonctionnement, du handicap et de la santé. Cette dernière rend mieux compte des
multiples interactions qui influent sur le fonctionnement de la personne dans son milieu.
es/ maladies)
a. AGGIR
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Il existe une multitude de mesures de la dépendance. En France, la plus communément
utilisée est la grille Aggir (autonomie gérontologique groupe iso-ressources). Cette grille
classe les personnes âgées selon leur degré d'autonomie à partir du constat des activités ou
gestes de la vie quotidienne qui sont ou non réellement effectués. Cette grille d’évaluation est
remplie soit par le médecin traitant à domicile soit par le médecin coordonnateur de
l’établissement dans lequel réside la personne. Elle est issue de la grille GERONTE.
Six groupes iso ressource (GIR) sont distingués, les GIR 1 à 4 correspondant à une population
en perte d’autonomie voire dépendante :
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• Le GIR 6 regroupe les personnes qui n'ont pas perdu leur autonomie pour les actes de
la vie quotidienne.
La grille Aggir est utilisée pour déterminer les droits à l’Allocation Personnalisée à
l’Autonomie (APA) à domicile ou en établissement. L’'allocation personnalisée à l'autonomie
(APA) a été instituée par la loi du 20 juillet 2001. Elle a pour objet d’améliorer et d’élargir la
prise en charge de la perte d’autonomie physique et/ou mentale des personnes âgées, tant à
domicile qu’en établissement d’accueil.
Financée par la CNSA (Caisse Nationale de Solidarité pour l'Autonomie) et gérée par les
départements, l’APA est accordée aux personnes de 60 ans et plus présentant un certain degré
de perte d’autonomie (GIR 1 à 4) et résidant en France. Elle peut être attribuée pour une
personne résidant à son domicile ou en institution.
b. PATHOS
La grille PATHOS a été développée par les services du contrôle médical CNAMTS et le
syndicat de gérontologie clinique. Elle permet d'évaluer les soins requis pour une personne en
couplant cinquante états pathologiques avec douze profils exprimant la stratégie de soins en
fonction de la gravité. A un état pathologique précis ne correspond qu'un nombre limité de
profils plausibles. Au total, deux-cent quarante couples "états pathologiques/profils de soins"
décrivent l'ensemble des situations pouvant être rencontrées en gérontologie. Le modèle
mesure pour l’ensemble des couples état pathologique - profil présentés par une personne, les
niveaux de soins nécessaires à sa prise en charge dans huit postes de ressources représentant
les huit « acteurs » des soins : médecin, psychiatre, infirmier, rééducation, psychothérapie,
biologie, imagerie et pharmacie. Ces huit indicateurs, calculés pour une population sur la base
de niveaux moyens de soins nécessaires par personne, sont exprimés en points, correspondant
à des unités différentes selon les postes de soins (rapportés à une valeur maximale de 100).
Cet outil débouche sur plusieurs indicateurs au niveau de l'établissement : le taux de soins
médicaux et techniques importants (SMTI), la répartition des profils de soins, un indicateur
synthétique de l'importance des soins requis (PMP). Il permet de comparer les services, les
structures et les populations. Cet outil servira notamment lors de la requalification des
services de soins longue durée.
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CNAMTS et SNGC, 2003
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thymie. Cette évaluation permet de repérer les facteurs physiques, cognitifs, psychosociaux et
environnementaux pouvant affecter la santé du sujet âgé. Elle fait partie de l’examen initial de
toute personne âgée (particulièrement après l’âge de 75 ans). Elle permet par ailleurs la mise
en place d’un projet de soins adapté et d’un suivi objectif de la personne dans le temps. Dix
pour cent des hôpitaux possèdent une unité d'EGS actuellement en France ; aux U.S.A. elle
est même devenue une obligation légale dans les maisons de retraite et les centres de
rééducation gériatrique.
Elle comprend l'évaluation :
- du statut fonctionnel :
L’évaluation du statut fonctionnel est une des étapes les plus importantes de l’EGS. Les
capacités pour les activités de base de la vie courante sont mesurées par l’échelle ADL
(Activities of Daily Living) qui évalue les capacités du patient pour l’habillage, l’hygiène
personnelle, la continence, les transferts ou encore la prise alimentaire. L’autonomie pour ces
activités de base de la vie quotidienne est indispensable pour une vie indépendante à domicile.
Les activités plus complexes de la vie quotidienne sont évaluées par l’IADL (Instrumental
Activities of Daily Living) : capacité d’utiliser le téléphone, de préparer un repas, de faire le
ménage, de faire les courses, d’utiliser les moyens de transport, de prendre les traitements
médicamenteux et de gérer un budget personnel.
Il existe de nombreuses autres échelles dont celle d'Aggir que nous venons de voir, en voici
quelques unes :
o l’échelle de Kuntzman ; elle doit être réalisé en réunion d'équipe
(infirmière, médecin, aide soignante). Elle se prête bien aux évaluations
de la dépendance en long séjour ou en institution. Le but est surtout
d'évaluer la charge de travail que représente la prise en charge de la
personne. On cote les 5 items sur 0, 1 ou 2 et le score global est de 10
au maximum. La procédure est toutefois longue et fastidieuse ;
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visualiser sur quels items une personne progresse ou pas sans que cela
n’en donne la cause.
-Dépression :
Les symptômes dépressifs sont relativement fréquents chez les personnes âgées. Ils peuvent
être à l’origine d’un isolement social, d’une perte de poids ou encore d’une perte
d’autonomie. L’échelle gériatrique de dépression (Geriatric Depression Scale ou GDS) ou sa
version abrégée sont les tests les plus fréquemment utilisés. Parmi les autres tests celui de
Cornell est le seul validé pour les déments. Si le dépistage se révèle positif, le patient doit
pouvoir bénéficier d’un bilan diagnostique précis et d’un éventuel traitement spécifique.
- Nutrition :
La population âgée est à risque de dénutrition. A l'origine de ce phénomène, on retrouve
différents facteurs, parmi lesquels : la grande fréquence de pathologies chroniques, les
incapacités physiques, les difficultés de mastication, l’isolement social ou encore la
polymédication. Le suivi du poids permet de dépister rapidement un amaigrissement, avant
l’apparition des complications (sarcopénie, chutes, perte d’autonomie, déficits
immunitaires…). À affection égale, la durée d’hospitalisation est deux à quatre fois plus
longue chez un malade dénutri. Le Mini Nutritionnal Assessment ou MNA est un outil validé
et standardisé d’appréciation de l’état nutritionnel.
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- Equilibre et risque de chute
Le Tinetti permet d'évaluer l’équilibre et la marche. Le maintien de la station unipodale
pendant cinq secondes permet de dépister rapidement un risque de chute grave. Vellas et al
(1997) a montré que pour un sujet qui ne parvient pas à maintenir un équilibre sur un pied les
yeux ouverts pendant cinq secondes, la probabilité de chute est de 97% dans les trois ans. Si
une difficulté est rencontrée, la cause doit être recherchée et en cas de besoin une rééducation
peut être mise en place.
Les ressources environnementales et économiques sont aussi prises en compte. L'EGS permet
la mise en place de mesures préventives.
Le travail de Rubenstein comprenait l'étude de 123 sujets de plus de 65 ans : 60 ont formé le
groupe contrôle, 63 ont bénéficiés de l'EGS en milieu hospitalier de type soins de suite. Une
réévaluation a été faite à un an.
Les critères d’inclusion à l'étude sont une hospitalisation d'une semaine avec problème
médical, fonctionnel, psycho-social contrariant le retour au domicile. L’évaluation s’adresse
ainsi aux personnes âgées fragiles, il est à noter que seuls 8,5 % des patients correspondent
aux critères d’inclusion.
Sont exclus de l'étude : les patients autonomes, les personnes présentant une démence sévère,
ceux dont l'ADL est inférieur à 3/6, les personnes sans support social, ou en stade terminal de
maladies chroniques.
Les résultats retrouvés à 1 an sont :
-une réduction de la mortalité (23,8% vs 48,3%, p<0,005)
-une réduction des départs en institution (12,7% vs 30%, p<0,005)
-une réduction du nombre et des durées d’hospitalisation en service aiguë
-une amélioration du statut fonctionnel et thymique (p<0,05)
-une réduction du coût.
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Ce dernier point n'est pas négligeable, car un des obstacles à l'instauration des mesures de
prévention est leur coût. De plus, en France, le "trou" de la sécurité social va approcher les 15
milliards d'euros en 2009 (ministre du budget), le coût financier du vieillissement est un point
problématique.
L.Rubenstein explique ces résultats par trois facteurs qui s’imposeront dans les travaux
ultérieurs comme les garants d’une efficacité :
1) La sélection attentive d’une population fragile, c’est-à-dire d’une population à haut risque
de perte d’autonomie, susceptible d’être amélioré par l’EGS
2) L’évaluation et la prise en charge concernent des problèmes plus spécifiquement
gériatriques (fonctionnels, polymédication, problèmes psychosociaux…), souvent négligés
dans les services de soins traditionnels
3) La planification d’interventions avec le patient et sa famille (cf cours de nosographie).
Par la suite les études ont tenté de vérifier si de tels résultats étaient généralisables à d'autres
structures.
En 1993, Stuck réalisa une méta-analyse de 28 travaux fiables méthodologiquement. Afin de
comparer pertinemment les différentes études il les a classées en groupes :
-Réalisées en GEMU = unité d'évaluation (dont l'étude de Rubenstein)
-Réalisées en consultation hospitalière (équivalent de l'hôpital de jour)
-Réalisées en consultation post-hospitalière
-Réalisées par des équipes se déplaçant au domicile
- Réalisées en consultation de ville
L'analyse peut être faite en étudiant deux grands groupes : hospitalisation vs hors contexte
d'hospitalisation. Le cadre hospitalisation comprend les deux premiers groupes d'études, le
cadre hors hospitalisation comprend les deux derniers, le 3ème groupe étant intermédiaire. Les
résultats les plus positifs sont enregistrés pour les études réalisées dans le cadre de
l'hospitalisation. Stuck retrouve :
-une réduction de la mortalité de 27% à 6 mois et de 22% à 1 an
-une augmentation de la fréquence du maintien à domicile de 26% à 6 mois et de 47% à 1 an
-pas de différence significative du nombre de réhospitalisation
-une amélioration du statut fonctionnel de 63% à 6 mois et de 72% à 1 an
-une amélioration significative des fonctions cognitives de 79%
Pour les personnes à domicile quelques conseils ou recommandations s'avèrent suffisants.
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B-Mesures de prévention des démences
La démence est un syndrome qui se caractérise par une altération de la mémoire et d'au moins
un autre domaine cognitif (fonctions instrumentales et/ou exécutives) et a un retentissement
majeur sur les activités de la vie quotidienne de la personne atteinte. En plus des troubles
cognitifs, des troubles de la personnalité et du comportement vont souvent apparaître et
compliquer la prise en charge de ces personnes. La maladie d'Alzheimer est la cause la plus
fréquente de démence (60 à 70% des démences). Après 75 ans, les trois-quarts des personnes
âgées dépendantes sont démentes (C.Helmer). C'est le motif principal d'entrée en institution
des personnes âgées. La démence est donc un important vecteur de dépendance (PAQUID,
1991), d'où l'intérêt d'instituer des mesures de prévention pour diminuer la prévalence et
retarder l'âge d'apparition de la maladie.
Une des pistes de prévention est celle des facteurs vasculaires. Ce sont des facteurs de risque
d'apparition de démences, mais aussi pour l'évolution (positive ou non). Le seul facteur pour
lequel l'effet a été démontré dans le cadre d'essais randomisés est l'hypertension artérielle.
Une autre piste, à la mode concerne l'alimentation. La restriction calorique est la seule à avoir
prouvé son efficacité. Aucune étude n'a clairement montré l'apport des compléments
alimentaires, hors cas de carence. Une alimentation variée et équilibrée est recommandée.
Le traitement hormonal de la ménopause, les inflammatoires non-stéroïdiens, les statines n'ont
pas non plus prouvés leur efficacité lors des essais randomisés.
Une autre piste de prévention, qui cette fois-ci concerne les psychomotriciens : le maintien
d'activités cognitives stimulantes. Nous verrons dans la partie suivante l'intérêt de la
stimulation cognitive.
Un consensus international concernant l'activité physique et la santé (Bouchard et al, 1994) a
reconnu six domaines affectés par l'activité physique : la forme du corps, la solidité des os, la
force musculaire, la souplesse, les capacités motrices ainsi que le métabolisme. Mais il
remarque aussi que d'autres domaines bénéficient de l'activité physique : les fonctions
cognitives, la santé mentale ainsi que les capacités de socialisation. Lors du passage à la
retraite, il faut veiller à ce que les personnes ne cessent pas toutes leurs activités.
Par ailleurs, on sait que des capacités non utilisées se détériorent, il convient alors de stimuler
les personnes âgées pour que toutes les fonctions cognitives soient entretenues. La recherche
de nouveauté est importante, les personnes vieillissantes ont tendance à faire tous les jours les
même activités, il faut élargir leur panel en leur proposant des activités variées, ainsi que
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divers contacts sociaux. Plusieurs études ont montré un risque de démence accru chez les
personnes ayant un faible réseau social, vivant seules, célibataires par rapport aux personnes
vivant en couple. Une étude longitudinale suisse (SWILSO-O) a permis d'observer que la
présence d'un ami intime est significativement associée au maintien de l'indépendance à court
terme (p<0,05). Les contacts familiaux ont, eux, une influence positive sur la santé
fonctionnelle (p<0,05). Il faut favoriser l'entretien et la création du réseau social.
Des projections montrent que, si l'on arrive à retarder l'âge d'apparition de la maladie d'un an,
on aura une diminution de la prévalence des démences de 10% d'ici 50 ans, si l'on arrive à
retarder de 6 mois, on aura une diminution de la prévalence de 6% d'ici 50 ans. On voit
l'intérêt majeur que présente la prévention.
C'est ainsi que le plan Alzheimer lancé le 1er février 2008 pour la période 2008-2012 permet
de débloquer des fonds importants afin que l'on s'occupe mieux de nos aînés. Ce plan n'est pas
le premier, de 2007 à 2009 nous avions le plan national « Bien vieillir », et au niveau de
l’Union européenne «The Healthy ageing» (2004-2007). Par ailleurs, la loi de santé publique
de 2004 s'est donné comme objectif d'améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de
maladies chroniques, ce qui comprend bien sûr une part des personnes âgées. Un projet de loi
est en cours concernant le cinquième risque : la dépendance. Le cinquième risque est un
nouveau champ de la protection sociale. C’est une branche qui s’ajouterait à celles qui
couvrent la maladie, la famille, les accidents du travail et les retraites. Quelque soit l’âge de la
personne et les causes de la perte d’autonomie, cette loi donnerait accès à une évaluation des
besoins d’aide à l’autonomie qui prendrait en compte les spécificités de chaque situation ; à
l’élaboration d’un plan personnalisé de compensation intégrant les prestations, biens et
services, identifiées comme nécessaires. Elle garantie ainsi la liberté de choix des personnes
âgées dépendantes et de leurs familles, entre l’hébergement à domicile ou en institution.
Tous ces plans nous indiquent que les choses sont en train d'évoluer en ce qui concerne les
personnes âgées et l'aide au maintien de l'autonomie. La place des psychomotriciens dans ce
26
domaine est en essor, mais nous devons poursuivre les efforts pour clarifier notre rôle et
justifier notre place auprès de ce public.
III/ Les bases théoriques du rôle des psychomotriciens auprès des personnes âgées
Ce rôle dépend du type de population accueillie dans l'établissement, mais il est toujours
centré sur le maintien d'une certaine autonomie.
La prise en charge du sujet vieillissant s'organise, c'est ainsi que la gériatrie est devenue une
spécialité en 2004, elle correspond à la médecine de l’humain vieillissant et âgé (Alain
Franco). La psychomotricité auprès du sujet vieillissant se développe aussi : publications,
formations et surtout nombre de plus en plus important de psychomotriciens recrutés pour
travailler auprès du troisième âge.
Notre action dans les différentes structures où nous sommes amenés à travailler comprend des
prises en charge individuelles et en groupe : atelier de gymnastique douce, stimulation
cognitive, peinture, motricité manuelle, relaxation… De nombreuses professions travaillent
ensemble, et ceci est dû aux caractéristiques de la population âgée : souvent polypathologique,
malade et/ou fragile, présentant un fort risque de perte d'autonomie physique, psychique ou
sociale. Le risque majeur est la dépendance, ainsi l'action du psychomotricien est en grande
partie orientée sur le maintien d'une certaine autonomie. Il s'agira de prévention primaire pour
des sujets vivant à leur domicile sans difficultés majeures ; de prévention secondaire pour les
sujets ayant déjà rencontrés des difficultés, et de réadaptation.
La pratique du psychomotricien repose sur les recherches de ces dernières décennies. Nous
allons, dans cette partie, étudier les fondements sur lesquels repose le travail auprès des
personnes âgées. Nous verrons tout d'abord l'aspect moteur, puis l'aspect cognitif (mémoire,
orientation spatio-temporelle et planification), les praxies, la motricité manuelle, pour finir
avec la prise en charge sensorielle (type snoezelen). L'objectif de cet exposé est de montrer
que malgré l'âge, et parfois malgré l'apparition de troubles, il est possible par une prise en
charge adaptée de ralentir la désadaptation que l'on remarque dans le vieillissement
pathologique, voire de faire progresser les capacités d'adaptation et ainsi d'améliorer
l'autonomie quotidienne. Dans la partie pratique, après la présentation des résultats de
l'étalonnage de l'EGP, nous verrons concrètement le travail des psychomotriciens en
gérontologie en fonction du niveau d'autonomie.
27
A- Au niveau moteur
Les troubles de l'équilibre, de la posture et de la marche s'avèrent être très gênants dans la vie
quotidienne, ils réduisent le périmètre dans lequel la personne peut se déplacer en sécurité et
diminuent ainsi l'autonomie motrice.
Le vieillissement physiologique de l'appareil locomoteur restreint les possibilités de
déplacement du sujet âgé. Une prise en charge adaptée permet de diminuer certains troubles,
voire d'améliorer les capacités du sujet âgé. Nous verrons tout d'abord le système cardio-
respiratoire puis la force musculaire et enfin l'équilibre.
b. Force musculaire
Actuellement, la plupart des tâches de la vie quotidienne ont été déléguées aux machines.
Beaucoup d'activités qui nécessitaient auparavant de sortir du domicile peuvent maintenant se
28
faire de chez soi. La force physique est moins nécessaire au quotidien, d'où le risque majeur
de la voir diminuer. Pour contrer ce phénomène, les loisirs se sont développés permettant une
dépense d'énergie indispensable pour entretenir les capacités physiques.
29
c. Equilibre
Environ un tiers des personnes de plus de 65 ans vivant chez elles, chutent au moins une fois
par an (Roger, 1992). La chute est souvent due à un déséquilibre entre les capacités du sujet et
les contraintes extérieures, auxquelles s'ajoute un facteur précipitant.
Le maintien de l’équilibre dépend de différents systèmes : les systèmes musculaire, ostéo-
articulaire, visuel, labyrinthique, somatosensoriel (Aubert et Albaret, 2001). Les facteurs
cognitifs entrent en compte pour permettre l'intégration des informations sensorielles et la
programmation des mouvements (dont ceux de rééquilibration). Ainsi, on note un équilibre
plus altéré chez les personnes dont les capacités cognitives sont également atteintes.
Enfin, des facteurs psychologiques interviennent.
Chez le sujet âgé, tous ces systèmes sont altérés (plus ou moins selon les individus) et
justifient l'apparition des troubles.
La sensibilité tactile diminue, ainsi que la qualité de la proprioception (Tavernier, 1992).
L'inhibition des muscles antagonistes est moins performante. Des déficits visuels sont souvent
présents (baisse de l'acuité). La fréquence et l’amplitude des oscillations de la projection du
centre de gravité dans le polygone de sustentation, particulièrement les antéropostérieures,
augmentent (Baloh et al, 1994). Le temps de réaction (temps entre l'apparition du stimulus et
la réponse) augmente (Aubert et Albaret, 2001). Par ailleurs, des facteurs iatrogènes viennent
augmenter le risque de troubles de l'équilibre, c'est le cas de la prise de certains médicaments
(notamment hypertenseurs).
Le travail de l'équilibre s'avère capital, du fait de la fréquence de ces troubles et des
conséquences graves des chutes pour l'autonomie des personnes.
Pour les axes de prise en charge, nous pouvons reprendre ceux du protocole de rééducation de
S.Guitard (2005), en les adaptant à la problématique du patient :
-amélioration des perceptions sensorielles utiles à l’équilibration et pouvant
compenser la diminution des capacités visuelles (sensations tactiles, proprioceptives et
vestibulaires) ;
-adaptation posturale à des modifications de l’environnement par anticipation des
modifications internes (dont diminution du polygone de sustentation) par transfert des appuis ;
-réapprentissage et automatisation des réflexes d’équilibration ;
-amélioration par des mises en situation des caractéristiques de la marche repérées
comme déficitaires.
30
La sensibilité plantaire est importante dans les phénomènes d'équilibration et permet la
reconnaissance de la matière d'un sol lors du contact avec le pied, ceci offre la possibilité
d'une meilleure anticipation. La stimulation du tact permet une stabilisation des performances
pour le groupe entraîné alors que le groupe contrôle voit ses performances diminuer (Guitard,
2005).
L'autre résultat montré a été une amélioration des performances au Tinetti statique.
Il peut aussi être intéressant de travailler le relevé à partir du sol. Les axes ne peuvent souvent
pas être abordés directement, mais on pourra les proposer après une mise en confiance et
après avoir -par exemple- refait des exercices de flexion des membres inférieurs.
L'enchaînement est décomposé, la répétition entraîne l'automatisation. Il faut penser à faire
varier les conditions initiales (points d'appuis utilisables, espaces différents…) pour faciliter la
généralisation. Le but est de réassurer et donner des armes pour être moins démuni lors de la
chute. Ceci est particulièrement important compte -tenu du fait que le temps passé au sol
détermine largement les conséquences psychologiques de la chute (Albaret et Aubert, 2005).
B- Au niveau cognitif
La plainte mnésique est très fréquente chez les personnes âgées. La maladie d'Alzheimer est
devenue la grande crainte de nos aînés. Derrière cette plainte peut se cacher de l'anxiété ou de
véritables troubles qu'il faut alors analyser pour déterminer l'origine des difficultés et si
possible les pallier. Il est maintenant établi que le vieillissement entraîne le déclin de certaines
fonctions cognitives comme la vitesse de traitement, les ressources attentionnelles, la
mémoire de travail, la mémoire épisodique. Les chercheurs se sont alors penchés sur les
manières d'améliorer ou tout du moins de mieux utiliser ces capacités cognitives.
a. Mémoire
Trois phases constituent le processus mnésique :
-l'encodage ou saisie de l'information. Pour cette étape, les perceptions sensorielles et
l'attention sont capitales. Il vise à donner un sens à la chose à se remémorer. Il est lié à un
contexte environnemental, cognitif et émotionnel.
- le stockage de l'information ou la consolidation, ici un travail d'association,
d'organisation de l'information est effectué.
31
-la récupération : elle met en jeu les fonctions exécutives. Les fonctions exécutives
sont l'ensemble des processus impliqués dans la définition d'un but, la planification,
l'exécution et la vérification lors de tâches complexes telles que la résolution de problèmes.
Les études ont mis l'accent sur les procédés permettant un encodage plus profond et plus
distinctif ainsi que sur les indices qui facilitent le rappel (Neuropsychologie du vieillissement
normal et pathologique, 2008 p 220). Différentes techniques ont été développées, nous
verrons succinctement les techniques basées sur l'imagerie mentale, celles basées sur les
stratégies d'organisation et l'entraînement multifactoriel.
L'utilisation de l'imagerie mentale repose sur la création d'images qui permettent d'associer les
différentes informations à mémoriser. Par exemple, retenir le nom de quelqu'un, on va
transformer son nom en un objet concret (M. Jadin donnera "jardin" et on va l'associer à une
caractéristique de son visage (une barbe proéminente…). On produira alors une image
absurde (un jardin qui pousse à la place de la barbe). Lorsqu'on rencontrera la personne, la
vue de la caractéristique permettra d'accéder à l'image absurde puis au nom. Cette méthode a
permis d'améliorer le rappel de listes de mots concrets et abstraits. Elle est également utilisée
pour apprendre à des personnes âgées à se souvenir de séries de chiffres, ce qui est
particulièrement utile dans la vie quotidienne (code de carte, d'accès, numéro de téléphone…).
L'utilisation de cette stratégie améliore la capacité à mémoriser les chiffres et ceci à long
terme (Derwinger et al, 2003; cité dans Neuropsychologie du vieillissement normal et
pathologique, 2008).
Les techniques basées sur les stratégies d'organisation consistent à apprendre au sujet à créer
des liens entre les informations. Ces liens peuvent être sémantiques, hiérarchiques… Le sujet
peut même créer une histoire pour faciliter la mémorisation de mots qui sont sans lien à la
base.
L'entraînement multifactoriel propose d'agir sur les stratégies d'apprentissage et de
récupération mais également sur les capacités attentionnelles et la gestion du stress
(notamment par la relaxation). Un entraînement attentionnel, avant l'apprentissage des
stratégies d'encodage, permet d'améliorer encore un peu plus les résultats obtenus à la fin des
séances. Les effets de cet entraînement se maintiennent dans le temps, Stigsdotter et al (1993)
ont trouvé un maintien des performances trois ans et demi après l'intervention.
Les limites de cet entraînement résident dans le fait que la généralisation est réduite, limitée à
des tâches très proches de celles travaillées pendant les séances.
32
Chez les patients présentant déjà des troubles mnésiques, il est capital de déterminer les
domaines préservés afin de s'appuyer sur ces derniers pour compenser les difficultés
observées. Les stratégies d'intervention sont regroupées en trois grands types : les stratégies
de facilitation, les techniques d'apprentissage et l'utilisation d'aides externes.
Les stratégies de facilitation comprennent l'utilisation de l'imagerie mentale que nous venons
de voir et l'enseignement aux proches du patient de la formulation adéquate pour aider le plus
possible le patient à récupérer l'information. Le proche apprend à formuler les questions de
telle sorte que le choix de réponse soit restreint afin que progressivement l'accès à
l'information soit possible.
Les techniques d'apprentissage sont constituées de : la technique de récupération espacée (on
présente au sujet des informations qu'il doit rappeler après un intervalle de temps croissant), la
technique d'estompage (on diminue progressivement l'aide apportée), et l'apprentissage sans
erreur (on expose le sujet de façon répétée à la réponse correcte avant de lui permettre de la
produire sans aide afin de limiter le risque d'erreurs).
Bier et al (2008) ont montrés que les techniques d'apprentissage que nous venons de voir sont
efficaces. Les patients Alzheimer à un stade précoce peuvent apprendre de nouvelles
informations.
L'utilisation d'aide externe (agenda, calendrier, mise en place de panneaux d'informations
dans les maisons de retraite…) permet de palier en partie les déficits mnésiques à condition
que les patients pensent à les utiliser et sachent s'en servir.
b. Orientation spatio-temporelle
La prise en charge cognitive des patients déments passe par des ateliers travaillant
l'orientation spatio-temporelle. On trouve le terme "Reality Orientation Therapy" dans la
littérature. Elle est basée sur le fait de fournir massivement des informations spatio-
temporelles au patient :
33
-les différents intervenants resituent le lieu et indiquent la date à chaque fois qu'ils
rencontrent le patient.
-des affiches rappelant les principales directions (par exemple l'accueil) sont installées
à différents endroits de l'établissement afin que les personnes aient un maximum de repères.
Des "gazettes" de la maison de retraite, ou des tableaux affichant les repas et activités de la
semaine permettent de se resituer dans le temps. Des efforts de décoration en fonction des
saisons sont aussi sont réalisés, pour que les personnes n'ayant plus la possibilité d'aller
dehors aient une certaine perception du temps qui passe.
L'institutionnalisation provoque un grand bouleversement chez les personnes âgées qui sont
sorties de leur domicile dans lequel elles résidaient depuis des années et qu'elles connaissaient
bien. Elles perdent ainsi leurs repères et une désorientation est parfois remarquée.
Concernant le repérage dans le temps, l'inactivité et la monotonie des journées toutes
identiques rendent le défilement des jours, mois et saisons totalement anodin. La mise en
place d'activités stimulantes, d'une possibilité de variété dans le déroulement de la journée par
exemple par des sorties, des ateliers permet de redonner un sens aux repères temporels et ainsi
d'espérer qu'ils soient conservés.
Quand au repérage spatial, la mémorisation d'un lieu passe par différentes étapes : le sujet
prend des repères, qui sont ensuite reliés en itinéraires, puis en îlots. Enfin, la mise en lien de
ces îlots forme une carte cognitive de l'endroit où vit la personne. La prise de conscience des
déplacements est d'autant plus difficile si la personne n'est pas active : en fauteuil, ou
accompagnée pour chaque changement de lieu.
Les déplacements peuvent être limités par crainte de se perdre, ce qui réduit l'autonomie de la
personne. M. Tourret (2003) a donc émit l'hypothèse que "l'augmentation des capacités de
repérage, d'orientation dans le lieu de vie augmenterait les déplacements autonomes."
Les résultats de la prise en charge des trois patients étudiés dans le mémoire (Marie Tourret,
2003) ont été mitigés, probablement le déficit cognitif présents était trop avancé pour
permettre l'acquisition de nouveaux itinéraires de façon autonomes (présomption de démence
pour deux d'entre eux). L'aide à la prise d'indices spatiaux lors de l'entrée en institution me
semble pourtant pertinente afin de diminuer l'anxiété dû à la mauvaise connaissance des lieux
et la déambulation sans but qui est parfois observée.
34
c. Planification
La planification consiste à pouvoir prévoir et organiser une action en vue d'un but. L'âge
affecte la résolution de problèmes. Les personnes âgées normales sont moins rapides et font
plus d'erreurs pour trouver la solution d'un problème que les personnes plus jeunes. Nous
pouvons entraîner ces capacités en définissant avec les personnes les étapes de la résolution
de problème. Nous devons diversifier les situations, les rendre le plus concrètes possibles pour
que la personne puisse utiliser ce qu'elle a appris:
Exemple de problème moteur : comment me rendre chez le boulanger, l'épicier, le coiffeur
sans perdre de temps, et en sachant que je ne veux être chargé des courses que sur la plus
petite portion du trajet possible.
Dans ce cadre, une étude réalisée par E.Monfort et al (2004) s'est intéressée à la prise de
médicaments. Les seniors sont de grands consommateurs de médicaments. Le nombre de
médicaments, leur fréquence d'administration pendant la journée, les indications
supplémentaires (au cours du repas…), la possibilité de prise de dose supplémentaire rendent
la prise compliquée. Le non-respect des prescriptions peut créer de nombreux problèmes et
notamment précipiter la perte d'autonomie. L'organisation de la prise des médicaments à l'aide
d'un semainier nécessite :
- de comprendre l'ordonnance, d'en extraire les informations utiles ;
- de faire des inférences correctes ;
- de positionner les médicaments au bon endroit dans le semainier.
Les capacités de compréhension de l'information médicale, même lorsque celle-ci est adaptée
au niveau scolaire, sont altérées chez près de la moitié des personnes non institutionnalisées
(Royall et al, 1997). La capacité à faire des inférences est déficitaire chez les personnes âgées
(Wright et al, 2002), particulièrement en raison d'une réduction des capacités de la mémoire
de travail. Les erreurs majoritaires sont rencontrées dans la répartition des médicaments au
cours de la journée. La répartition au cours de la semaine ne pose pas de telles difficultés, elle
semble plus automatique. La personne âgée a de moins bonnes capacités d'inhibition des
réponses incorrectes (Hamm et al, 1992), on voit par exemple des confusions entre deux
moments de prise que sont "le soir" et "le coucher". La planification semble demander
beaucoup d'effort au niveau cognitif pour nos aînés, elle est liée à l'attention et la mémoire.
Cette étude nous montre tout l'intérêt de reprendre les prescriptions avec les personnes âgées
afin d'entraîner la planification et d'éviter tous les problèmes dus à la non observance
médicamenteuse.
35
C. Praxies
Les praxies sont des gestes moteurs finalisés. Elles nous permettent de réaliser les activités de
la vie de tous les jours. Leur altération est souvent masquée par des comportements
d'évitement, surtout au début des troubles, il faut alors les rechercher pour les repérer.
L'apraxie est un trouble acquis de l'exécution intentionnelle d'un comportement moteur
finalisé consécutif à une lésion cérébrale focalisée (Signoret et North, 1979). Elle fait partie
du syndrome aphaso-apraxo-agnosique de la maladie d'Alzheimer.
Lorsque l'apraxie est marquée elle provoque de nombreuses gênes au quotidien et réduit
considérablement l'autonomie. Etant donné que la généralisation est difficile chez les
personnes âgées, un travail sur une tâche particulière (habillage, toilette…) peut être proposé,
afin de motiver les personnes et que les progrès accomplis apportent un bénéfice direct dans
l'autonomie quotidienne. Ce travail pourra aussi être envisagé en prévention chez des
personnes atteintes d'une maladie d'Alzheimer, afin de prolonger au maximum la période
d'autonomie.
Deux techniques inspirées de la rééducation des cérébro-lésés peuvent être utilisées :
l'imitation et l'utilisation d'images séquentielles montrant les différentes étapes de la tâche.
E.Bertrand, dans son mémoire de psychomotricité en 2002, a montré que ces techniques
permettent de faire des progrès dans des activités de la vie quotidienne, d'augmenter
l'autonomie, même pour des personnes dont la démence est avérée.
Ylieff (1994, 1995, 2000) s'est intéressé à la réalisation des activités de la vie quotidienne
chez les déments. Il a étudié les troubles présentés par les patients (lenteur, persévération,…).
Il a également observé les éléments extérieurs qui venaient interférer avec les performances
dans la tâche (présence d’objets/vêtements inutiles et/ou non familiers, bruits ambiants,
présence et attitude des tiers dans la chambre…). Il a créé une grille d'observation qui permet
d'analyser le comportement lors des différentes séquences de l'activité. En fonction des
troubles constatés deux techniques de traitement sont appliquées.
La facilitation est utilisée pour les patients présentant encore des séquences autonomes et peu
de comportements parasitaires (éparpillement, passivité). Elle consiste à aménager
l'environnement, et à adopter toujours la même attitude face au patient : n'intervenir que si il
ne parvient ni à faire la séquence de lui-même ni à se corriger, privilégier l'incitation verbale,
éviter les remarques négatives.
36
L’estompage d’aide est utilisé pour les patients présentant de nombreuses séquences
déficitaires et des comportements parasitaires constants. Ce qui change ici, c’est que le
soignant délivre d’emblée une aide totale pour les premiers actes d’habillage et une aide
partielle pour la séquence suivante en invitant le patient à la terminer. Progressivement, l'aide
apportée va être diminuée.
Ylieff (2004) a évalué et traité l’habillage chez 25 patients déments dépendants (MMSE entre
10 à 19) sans déficience sensorielle ou trouble locomoteur marqué.
Au terme d’une vingtaine de séances, les 2/3 des patients atteignaient un score global
d’indépendance supérieur à 90%.
Cette étude nous montre que des progrès dans l'autonomie sont envisageables même pour des
patients déments.
D. Motricité manuelle
Les activités de la vie quotidienne font largement appel à la motricité manuelle. Il est
indispensable de la préserver pour pouvoir continuer à accomplir des activités aussi simples
que manger, se laver, s'habiller… La motricité manuelle est affectée par le vieillissement
normal : difficulté de coordination, moindre précision, lenteur, diminution de la force… Il
serait donc très intéressant de pouvoir retarder les effets de la sénescence au niveau de la
motricité manuelle pour préserver l'autonomie.
L'évaluation de la motricité manuelle chez le sujet âgé est problématique car si le Purdue
Pegboard est étalonné, il n'est cependant que très peu accessible (peu d'établissements le
possèdent), quand aux autres tests, ils ne sont pas étalonnés au-delà de l'âge adulte. Les
professionnels se fabriquent des grilles d'observation ou utilisent des tests non étalonnés qui
permettent cependant de suivre l'évolution de la personne.
V. Teyssier (Motricité manuelle et autonomie chez la personne âgée, 2001) s'est créé une
grille d'observation portant sur les activités de la vie quotidienne impliquant fortement
l'utilisation de la motricité manuelle. Elle a utilisé échelle de développement moteur de
Lincoln-Oseretsky (L.O.M.D.S) ainsi que le Bergès-Lézine pour définir les axes de travail à
privilégier. Après une rééducation de quinze séances, le retest ne permet pas de voir
d'évolution dans la grille d'observation, par contre, il montre des progrès significatifs dans les
tests utilisés. Ces résultats sont encourageants, ce mémoire n'a cependant porté que sur une
personne, les résultats sont donc à confirmer.
37
Le mémoire de Marion Compan (2004) a porté sur trois personnes parkinsoniennes, le retest
a montré une amélioration faible mais visible dans la motricité manuelle pour les trois
patientes. Les progrès réalisés ont permis une meilleure autonomie lors des repas.
Une étude de Mac Combe et al portant sur des sujets hémiparétiques, suite a un AVC
constitué il y a plus de 12 mois, a démontré l'intérêt d'un entraînement des coordinations
bimanuelles pour la récupération du membre atteint. Les sujets ont progressé (de façon plus
ou moins importante selon les personnes) dans les différentes mesures fonctionnelles utilisées,
ils utilisaient plus leur bras hémiparétique à la fin de l'expérience. Une certaine plasticité est
encore présente chez les personnes du troisième âge. Elle nous permet d'espérer la possibilité
d'une récupération et de moyens de compensation même après des atteintes sévères telles
qu'un AVC.
E-Stimulation sensorielle
Une étude originale réalisée par G.Lehnhart en 1999 a tenté d'évaluer les effets de la
stimulation sensorielle par la méthode Snoezelen auprès des personnes âgées atteintes de
démence hospitalisée en Unité de Soins de Longue Durée (USLD). Cette méthode élaborée
dans les années 1970 aux Pays Bas, a été décrite par A.Verheul et J.Hulsegge, elle connaît
actuellement un certain essor en France, et notamment auprès des personnes âgées. Elle
propose la stimulation des cinq sens dans un environnement invitant à la détente et au bien-
être. Il ne s'agit plus ici de prévention primaire, mais de prévention tertiaire, la démence est
présente, et on essaie d'interférer sur l'émergence des troubles du comportement. Le groupe
Snoezelen est constitué de 33 patients et le groupe contrôle de 32. Les évaluations ont été
réalisées auprès des patients et des équipes. Des grilles d'observation cognitivo-
comportementales (MMS, Cornell Scale, inventaire neuro-psychiatrique de Cummings) et
d'autonomie (ADL) ont été utilisées. Les patients après quelques séances d'habituation à la
salle, ont eu des réactions plutôt positives. Après dix séances, la comparaison de l'évolution
des deux groupes, montre une différence significative en faveur du groupe Snoezelen
-en ce qui concerne la dépression
-les scores totaux de l'inventaire neuro-psychiatrique
-les idées délirantes
-la désinhibition
-les troubles de l'appétit.
38
Trois mois après la fin du protocole, seuls les scores à l'échelle de dépression diffèrent encore.
Les effets semblent donc s'arrêter en même temps que s'arrêtent les séances.
Cette étude est confirmée par d'autres travaux (L.Robichaud et al, 1993, Barker et al, 1997).
Une telle prise en charge permet une amélioration de l'humeur ainsi qu'une diminution des
troubles du comportement tant que durent les séances. Elle peut être intéressante pour éviter
les complications des démences. Par ailleurs, les troubles de l'appétit et la dépression sont des
facteurs qui influent sur le maintien des capacités permettant l'autonomie, la méthode
Snoezelen permet donc indirectement de prévenir la dépendance.
39
Conclusion
Les personnes âgées vont le devenir encore plus… plus nombreuses, plus âgées, mais
également en meilleure santé. Comme le souligne l'OMS : « La santé est un état de complet
bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie
ou d'infirmité ». Vivre ne suffit pas, il faut leur permettre de vivre de façon autonome le plus
longtemps possible, en respectant leurs choix, leurs envies. La vieillesse est une période de
deuil : de sa vie antérieure, de ses rêves, de ses pairs… Un projet de vie doit cependant
toujours exister.
Dans la mesure où, pour les personnes du troisième âge, ce qui n'est pas utilisé se détériore,
nous devons les stimuler pour qu'elles continuent les activités qui leur tiennent à cœur. Nous
avons un rôle à jouer dans la création de liens sociaux entre les résidants, en créant des
ateliers en groupe et en permettant des sorties à l'extérieur.
Nous venons de le voir, des progrès sont envisageables chez les sujets âgés. Le
psychomotricien en s'appuyant sur les résultats des recherches contribue au maintien de
l'autonomie. La prise de conscience national et international doit permettre dans les
prochaines années de développer les travaux et ainsi d'améliorer les techniques de
rééducation.
La prise en charge du sujet âgé nécessite une bonne connaissance du vieillissement, mais
aussi des personnes dont on s'occupe afin de savoir susciter l'envie et la motivation nécessaire
à tout changement. Cette prise en charge est basée sur une évaluation des compétences et
difficultés des personnes âgées, c'est pourquoi il est important de créer de nouveaux outils,
tels que l'EGP, spécifiques à cette population.
40
PARTIE PRATIQUE
41
Dans cette partie, nous verrons quelle est la pratique des psychomotriciens qui travaillent
auprès de nos aînés. La présentation de leur travail ne peut être que partielle, et la partie qui
suit n'est pas une liste exhaustive des ateliers et rééducations proposés.
Elle permet cependant de donner un aperçu de notre clinique et ainsi de pouvoir la comparer
aux données théoriques que nous venons de voir.
Le psychomotricien définit les besoins de ses patients et les axes de travail de la prise en
charge suite aux conclusions du bilan psychomoteur. Bientôt, un nouvel outil d'évaluation
spécifique sera disponible : il s'agit de l'Examen Géronto-Psychomoteur. Nous étudierons ici,
la suite de l'étalonnage débuté l'an dernier.
Ainsi, nous aurons abordé : la prise en charge et l'évaluation, éléments primordiaux qui
constituent la base de notre travail.
J'ai créé un petit questionnaire (cf annexe 8) afin de connaître plus concrètement notre rôle
auprès des personnes âgées. Mon objectif était de voir les points commun et les divergences
dans notre pratique en fonction des établissements et donc du niveau d'autonomie.
Je souhaitais obtenir des réponses de psychomotriciens travaillant dans des institutions variées
afin d'obtenir le panel le plus large possible de réponses. Neuf personnes ont eu la gentillesse
de bien vouloir y répondre et je les en remercie beaucoup!
42
Trois travaillent à temps plein, une à 80%, les autres travaillent entre 40 et 50%. Il est
intéressant de noter que tous ces postes sont nouveaux. De nombreuses créations de postes de
psychomotriciens ont été réalisées ces dernières années, confortant la place des
psychomotriciens auprès des personnes âgées.
Les équipes sont pluridisciplinaires. Les catégories professionnelles, intervenants dans la
rééducation ou l'animation des personnes âgées, citées sont : les psychologues, les
kinésithérapeutes (en libéral ou en salarié), les aides médico-psychologiques (AMP), les
animatrices, les ergothérapeutes, les orthophonistes en libéral. Ces équipes sont bien entendu
complétées du personnel soignant : médecin et infirmiers, des aides-soignantes, des femmes
de ménage et du personnel administratif.
Les études de psychomotricité comportent des cours portant sur le vieillissement normal et
pathologique. De plus, les psychomotriciens qui travaillent auprès des personnes âgées
peuvent faire différentes formations complémentaires pour approfondir la formation reçue
pendant le diplôme d'état.
Les formations, qui ont été réalisées par les personnes interrogées, sont des formations à :
l'humanitude, la manutention, la douleur et une formation à propos d'Alzheimer.
La formation à l'humanitude vise à améliorer la communication avec les personnes
dépendantes, à améliorer les conditions dans lesquelles les soins quotidiens sont effectués en
rappelant que même très dépendants ce sont des personnes avec des choix, des envies à
respecter.
La formation manutention est très utile surtout pour travailler auprès de personnes très
dépendantes afin d'éviter de se blesser, notamment le dos, à force de porter des charges.
Cinq des personnes qui ont rempli le questionnaire n'en ont encore fait aucune pour le
moment.
C- Prises en charge
Les prises en charge sont réalisées en groupe ou en individuel. J'ai été surprise du peu de
psychomotriciens qui travaillent sur prescription en institution. Seule la personne travaillant
en SSR en avait systématiquement. La demande de prise en charge est en fait souvent réalisée
de façon informelle par l'équipe, la famille ou le médecin.
43
De nombreux médiateurs peuvent être utilisés en fonction du domaine que nous cherchons à
faire travailler. En voici une liste non exhaustive : peinture, repas thérapeutiques,
balnéothérapie, musique, chiens thérapeutiques. Les différents axes de travail et ateliers que
j'ai retrouvés dans les questionnaires sont regroupés par thème dans les parties qui suivent.
Pour chaque partie, j'ai mis une petite vignette clinique dans un encadré afin d'illustrer mon
propos.
a. Stimulation motrice
La prévention secondaire s'adresse aux individus dont les capacités d'équilibre sont déjà
diminuées, lorsqu'il y a eu chute avec ou sans conséquence. L'objectif est de refaire marcher
le patient le plus vite possible pour que la personne reprenne confiance en elle et afin d'éviter
la fonte musculaire. Les exercices viseront à réassurer la personne, en lui proposant des
exercices à sa portée puis en augmentant progressivement les exigences, tout en lui montrant
ses limites afin qu'elle ne prenne pas de risque. Les exercices sont diversifiés pour aider le
plus possible à la généralisation des acquisitions. Il faudra veiller à ce que l'environnement
soit adapté à la personne. On peut alors demander l'aide d'un ergothérapeute pour aménager le
domicile (transformation de la salle de bain, mise en place de barres au mur...).
Prévention tertiaire : en cas de récidive de chute (chutes à répétition) : il est alors important de
reprendre l'histoire de l'individu et d'étudier les causes et les conséquences. Les niveaux sont
variés et on peut même noter l'existence de groupes de gymnastique en fauteuil. L'objectif
devient alors le travail des coordinations bimanuelles, oculomanuelles, le maintien d'une
certaine force dans les membres inférieurs dans le but de conserver une participation active du
44
sujet lors des transferts, de la toilette ou de l'habillage. Les déplacements en fauteuil, en
déambulateur peuvent aussi être travaillés.
Dans les questionnaires, j'ai retrouvé ce travail moteur à travers des ateliers : "gymnastique
douce", "coordination dynamique générale", "prévention des chutes", "équilibre et marche".
La prise en charge motrice est aussi une indication fréquente de prise en charge en individuel.
M.P. vit à son domicile avec sa femme. Il a eu un AVC il y a un an, dont il garde une
hémiparésie gauche. Il est suivi par une psychomotricienne en libéral pour des difficultés de
marche et d'équilibre. Les séances lui ont permis d'essayer des postures qu'il n'osait plus
prendre. Il a pris conscience de ses limites et ne se met plus en danger. La psychomotricienne
l'a incité à continuer à se promener avec sa femme, ce qui entretient la forme physique de M.P
et lui permet de continuer une activité qui leur tenait à cœur.
Les ateliers mémoire ne sont pas propres au psychomotricien, ils sont souvent faits en
collaboration avec un psychologue, un infirmier ou un animateur.
Le but des ateliers de prévention est de rassurer les personnes, de stimuler les activités
intellectuelles, de stimuler les activités sensorielles, d'explorer et de mieux utiliser les
capacités de chacun. Les associations sont recherchées, l'organisation de l'information, le
classement des informations afin de donner des stratégies de mémorisation. Enfin, on
cherchera à montrer aux personnes comment susciter au quotidien leur mémoire : retenir les
numéros de téléphone, changer d'itinéraire, lire le journal…
Une fois les troubles apparus, on apprendra aux sujets à se servir d'outils tels qu'un calendrier,
un tableau avec les notes de ce qu'il faut faire, les numéros des personnes à appeler, faire des
listings, choisir un endroit définit pour chaque objet ( notamment les lunettes).
45
Mme B. est arrivée à la maison de retraite suite à une importante dépression. Elle ne parvenait
plus à gérer le quotidien. Au début, elle était très désorientée. Elle participe à un atelier
mémoire toutes les semaines. Progressivement , elle a pris ses repères, elle s'est remise à lire,
elle aide même à la distribution du linge. Cette prise en charge lui a permis de faire la
connaissance des autres résidents, de s'orienter dans la maison de retraite, et de reprendre
confiance en elle. Elle est maintenant bien intégrée.
c. Praxies
Une fois les troubles avérés, les difficultés repérées peuvent faire l'objet d'une rééducation.
L'analyse des anomalies ou perturbations présentées va permettre d'élaborer une prise en
charge efficace (cf Ylieff dans la partie théorique). On peut faciliter la bonne réalisation des
gestes par un guidage verbal, physique ou en ne laissant à disposition que les objets utiles
pour l'action.
J'ai relevé dans les questionnaires l'existence d'ateliers de cuisine thérapeutique, d'ateliers
"praxie/gnosie" s'adressant aux malades de type Alzheimer, ainsi que des prises en charge
individuelles concernant les praxies d'habillage, la toilette ou les repas.
Mme D. a une démence de type Alzheimer. Elle a des difficultés pour manger de façon
autonome, elle se distrait beaucoup, et ne sait parfois plus comment utiliser les couverts.
L'analyse de ses difficultés a poussé le personnel à la changer de place (elle était dans un
endroit de passages) et à l'inciter verbalement à chaque plat pour qu'elle initie l'action.
Parallèlement à cela, une prise en charge en atelier de cuisine thérapeutique a été instaurée, et
une petite tâche (couper le pain pour sa table) lui a été proposée.
46
d. Stimulation sensorielle
Par ailleurs, comme nous l'avons vu dans la partie théorique, la stimulation sensorielle, de
type snoezelen, permet chez les patients déments de diminuer les troubles du comportement
et la dépression.
47
J'ai retrouvé dans les questionnaires des ateliers de stimulation sensorielle dont un
s'adressant spécifiquement aux personnes hémiplégiques. Ce type de prise en charge a aussi
été mentionné en séance individuelle.
Mme M. souffre d'une dégénérescence maculaire, qui réduit beaucoup ses capacités de vision.
Un travail sur l'équilibre et de stimulation sensorielle est réalisé en séance individuelle. La
sensibilité plantaire est particulièrement importante pour Mme M. car elle permet de diminuer
le risque de chutes que ses difficultés de vision pourraient provoquer. Par ailleurs, des jeux
tels que le loto des odeurs la mettent en valeur, et elle a pu s'apercevoir qu'elle pouvait
reconnaître certains des membres de la maison de retraite à leur parfum.
J'ai retrouvé cette prise en charge sous la forme d'ateliers de "détente et relaxation", mais
surtout sous la forme de séances individuelles.
Mme G. est une dame en fin de vie. Elle est presque toujours allongée, ses muscles sont très
raides. Elle ne parle plus, mais montre beaucoup de douleurs et est très maigre. Les aides-
soignantes sont à l'origine de la demande de psychomotricité car la toilette est vraiment
difficile. Suite à cette remarque, nous venions le matin des toilettes la réveiller et lui faire des
mobilisations passives, au fur et à mesure, elle se détendait un peu. Ceci a permis une
diminution des oppositions face aux soins d'hygiène et un meilleur confort pour Mme G.
48
f. Motricité manuelle
Le psychomotricien veille à entretenir la force des mains et des doigts. Nous travaillons le
déliement digital, la préhension, les coordinations manuelles… Les exercices proposés
consistent à trier des cartes, serrer des mousses plus ou moins rigides, faire des jeux avec les
doigts, faire des activités manuelles comme la peinture, le dessin, les perles, la cuisine, la
poterie.
Le maintien des capacités de motricité manuelle est indispensable pour l'autonomie comme
nous l'avons vu dans la partie théorique.
Une fois que des troubles sont retrouvés, nous devons nous en demander l'origine. Une
rééducation individuelle pourra être envisagée si besoin. Par ailleurs, les ergothérapeutes
pourront fournir du matériel adapté (cuillère, verres, pince…) afin que la personne puisse
continuer à s'alimenter, s'habiller de la façon la plus autonome possible.
La prise en charge de l'écriture peut aussi être une demande de travail en psychomotricité. De
nombreuses pathologies du vieillissement, dont Parkinson, affectent l'écriture. Le
psychomotricien doit apprendre à la personne à s'installer le mieux possible pour réaliser cette
activité, en calant les articulations si besoin. Ensuite des exercices peuvent être proposés. Ils
visent à travailler ce qui a été repéré comme étant altéré dans l'écriture de la personne (Taille?
Présence d'interruptions dans la trace?…).
Dans les questionnaires, j'ai retrouvé des ateliers, ainsi que des prises en charge individuelles
de motricité manuelle et d'écriture. La motricité manuelle est aussi travaillée directement lors
des repas.
Mme O. est hémiplégique depuis deux ans. Sa main dominante est touchée et elle ne parvient
plus à s'en servir. Elle participe à un groupe "peinture". Cet atelier, qu'elle aime beaucoup, la
motive à travailler avec sa main non dominante. Peu à peu, elle a appris à s'en servir et a
progressé dans l'autonomie quotidienne (qui reste cependant limitée).
49
Le travail des psychomotriciens est varié en fonction du niveau d'autonomie et des modalités
thérapeutiques choisies pour les rééducations. La répartition du travail est différente selon les
lieux et la présence ou non d'autres professions complémentaires. Ainsi, dans un
établissement ce sera l'ergothérapeute qui s'occupera de la motricité manuelle et non pas le
psychomotricien, ce sera le kinésithérapeute ou l'animateur qui fera des ateliers équilibre,…
Nos champs de compétences se recoupent et permettent de faire un travail pluridisciplinaire.
D- Le bilan
Les tests utilisés par les personnes interrogées sont présentés par domaines dans le tableau qui
suit :
On peut remarquer que certains des tests cités ci-dessus ne sont pas étalonnés pour les
personnes âgées, ils sont juste utilisés pour comparer la personne, à elle-même.
La plupart complètent les bilans grâce à des grilles personnelles et bien sûr grâce à
l'observation clinique. La clinique permet de mettre en évidence les capacités restantes et les
moyens de compensation. Elle permet d'interpréter les résultats en fonction du contexte et de
déterminer les éléments qui facilitent ou perturbent le comportement étudié. Elle reste à la
base de l'évaluation en gériatrie.
50
Par ailleurs, j'ai demandé dans le questionnaire si des tests manquaient et pour quels
domaines. Les personnes interrogées m'ont répondu que des outils étalonnés seraient utiles
pour : - le tonus,
- la motricité manuelle,
- l'attention,
- la sensibilité tactile manuelle et plantaire
- les praxies et les gnosies.
L'étalonnage du d2 et du T2B a été réalisé l'an dernier et cette année, il permet ainsi de
répondre à la demande concernant l'attention. Pour les autres domaines, l'EGP permettra en
partie de pallier à ce manque.
51
La passation de cette dernière version dure 40 minutes environ. Le test a été divisé en quatre
parties :
- A : coordination dynamique 1 et 2, coordination statique 1 et 2
- B : manipulation articulaire et motricité fine des membres supérieurs et
inférieurs
- C : praxie, connaissance des parties du corps, vigilance et mémoire perceptive
- D : sphère spatiale, mémoire verbale, perception, sphère temporelle.
Nous avons veillé à alterner l'ordre de passation de ces quatre parties afin que l'effet de fatigue
n'affecte pas toujours les résultats des mêmes items.
III/ Matériel
Le matériel nécessaire à la passation de cet outil est pour une grande part standardisé. Certains
objets sont néanmoins à se procurer soi même, mais doivent répondre à des exigences
précises. Le matériel indiqué d’un astérisque correspond au matériel standardisé non fourni :
- chronomètre*
- mètre* (pour mesurer une distance de 5 mètres)
- chaise sans accoudoir*
- gilet avec trois boutons de 1,5 cm de diamètre*
- pièce de 1 euro*
- 2 traces de pas sur une feuille A4 (annexe 1)
- 4 feuilles A4
- un trait noir de 10 cm et un trait noir de 15 cm sur une feuille A4*
- un ballon d’environ 20 cm de diamètre de couleur vive en mousse (annexe 2)*
- un feutre mi-dur mi-mou assez fin et noir*
- 2 modèles de figures géométriques (annexe 3)
- 12 cubes rouges (annexe 4)
- 4 planches avec les personnages de dos et de face (annexe 5)
- une montre à aiguilles où sont indiqués tous les chiffres *
- 2 crayons à papier*
- une balle de tennis*
- couverts en inox* : fourchette, couteau, petit cuillère
52
- 3 images à reconnaître (annexe 6)
- texte écrit en plusieurs tailles
- 4 cartes représentant la chronologie de l’action de se servir un thé (annexe 7)
L’étalonnage de l’EGP a commencé en décembre 2007, il n'est pas encore achevé car
seulement 372 personnes ont été vues sur les 600 que nécessite l'étalonnage (dont 125 l'année
précédente). Les résultats présentés ici nous permettent de nous faire une idée des résultats
définitifs que nous obtiendrons avec l'EGP.
A. Population
Ce test s'adresse aux personnes de plus de 60 ans. Actuellement l'étalonnage est réalisé sur la
population saine, c'est à dire ne présentant aucun type de démence. Les hommes
correspondant à notre étalonnage sont particulièrement difficiles à trouver. Ces personnes ont
été essentiellement recrutées au sein de maisons de retraites, club du 3ème âge, foyers-
logements, résidences avec services ou encore parmi nos proches. Au vu de la difficulté à
trouver nos joyeux participants volontaires, nous tenons à remercier chaleureusement chaque
participant et les établissements qui nous ont permis de les rencontrer.
Les participants ont été regroupés par classe d'âge :
53
B. Résultats
Le test comprend dix-sept items, chacun est noté de zéro à six, six étant la meilleure note.
L'analyse des variances (ANOVA) a été effectuée avec le logiciel SPSS avec deux facteurs :
Age (7) x Sexe (2) sur les différents items, et sur le score total. Cette première analyse
montre un effet du facteur âge mais pas du sexe sur la plupart des items.
Une deuxième analyse a donc été réalisée en ne tenant compte que du facteur âge. Dans
l'étalonnage définitif, les items où des différences sexuelles ont été remarquées seront
présentés par sexe et par âge, ici ils ne sont présentés que en fonction de l'âge.
Coordination statique 1 :
On évalue l'équilibre statique bipodal d'un minimum de 5 secondes les yeux ouverts. Le
nombre de points est attribué en fonction du besoin d'aide extérieure nécessaire.
CS1 G1 G2 G3 G4 G5 G6 G7
Moyenne 6 6 6 6 6 5,91 5,84
Ecart-Type 0 0 0 0 0 0,38 0,55
On voit très peu d'évolution en fonction de l'âge : jusqu'à un âge très avancé, l'équilibre en
appui bipodal est conservé. On remarque cependant que parmi la population que nous avons
vue très peu étaient en fauteuil, ce qui créé un effet de plafond.
Coordinations statique 2 :
On demande au sujet de se tenir sur la pointe des pieds, sur un pied puis sur la pointe d'un
pied, on tient compte de l'aide nécessaire pour la notation.
CS2 G1 G2 G3 G4 G5 G6 G7
Moyenne 5,01 5,13 4,63 4,12 3,94 3,12 2,56
Ecart-Type 0,98 0,88 1,03 1,07 1,29 1,18 1,56
L'évolution est régulière et bien visible en fonction de l'âge. G1 n'est pas significativement
différent de G2 et G3, il est par contre différent des groupes à partir de G4.
54
Coordination dynamique 1 :
On demande au sujet de marcher sur cinq mètres aller et retour. On tient toujours compte de
l'aide extérieure nécessaire.
CD1 G1 G2 G3 G4 G5 G6 G7
Moyenne 6 6 5,96 5,96 5,92 5,76 5,48
Ecart-Type 0 0 0,2 0,29 0,27 0,55 0,87
Coordination dynamique 2 :
On demande au sujet de marcher le plus vite possible puis de courir sur la même distance que
CD1.
CD2 G1 G2 G3 G4 G5 G6 G7
Moyenne 5,69 5,66 5,45 4,9 3,81 3,44 1,56
Ecart-Type 1,02 1,13 1,36 1,96 2,39 2,63 1,59
Les scores évoluent fortement avec l'âge. Au delà de G4 les capacités de coordinations
chutent.
MA Sup G1 G2 G3 G4 G5 G6 G7
Moyenne 5,16 5,09 5,02 4,7 4,19 4,43 4,04
Ecart-Type 1,06 1,21 1,21 1,32 1,28 1,45 1,37
55
Elle est réalisée au niveau des chevilles, des genoux et des hanches de façon passive puis
active.
MA Inf G1 G2 G3 G4 G5 G6 G7
Moyenne 4,85 4,57 4,82 4,60 3,99 3,85 3,70
Ecart-Type 1,28 1,49 1,32 1,44 1,35 1,45 1,35
On remarque un effet de l'âge qui s'accentue après G4 (soit après 75 ans) cependant il n'est
pas significatif. La moyenne diminue mais l'écart-type est important donc les notes ne
différent pas statistiquement sauf entre les deux groupes extrêmes : G1 et G7.
MF Sup G1 G2 G3 G4 G5 G6 G7
Moyenne 5,76 5,51 5,61 5,09 5,12 4,75 4,14
Ecart-Type 0,59 0,68 0,65 1,17 0,83 1,22 1,27
Les résultats diminuent significativement avec l'âge, G1 est significativement différent des
groupes au-delà.
MF Inf G1 G2 G3 G4 G5 G6 G7
Moyenne 5,92 5,90 5,94 5,84 5,82 5,71 5,68
Ecart-Type 0,31 0,41 0,29 0,41 0,49 0,58 0,56
On n'observe pas de différence significative entre les différents groupes tant l'évolution est
faible.
Praxies :
56
On observe la capacité à reconnaître et à utiliser des couverts hors contexte, la capacité à
mimer, l'écriture, la capacité à reproduire deux figures géométriques et à construire une
pyramide de cubes avec modèle.
P G1 G2 G3 G4 G5 G6 G7
Moyenne 5,59 5,66 5,49 5,31 5,45 5,01 4,76
Ecart-Type 0,57 0,55 0,71 0,92 0,63 0,93 1,11
Les résultats diminuent avec l'âge, G1, G2 et G3 ne sont pas significativement différents, ils
diffèrent par contre de G7.
CPC G1 G2 G3 G4 G5 G6 G7
Moyenne 5,79 5,76 5,78 5,58 5,48 5,35 5,24
Ecart-Type 0,32 0,33 0,32 0,53 0,64 0,67 0,48
On observe une évolution en fonction de l'âge. G1, G2, G3 ne diffèrent pas, mais ces trois
groupes se différencient de G5, G6, G7.
Vigilance :
On note ici de façon subjective l'attention et l'exécution des consignes tout au long du test. De
plus, on demande au sujet d'attraper à un moment précis un cube et on lui demande
d'identifier quatre couleurs et quatre formes.
V G1 G2 G3 G4 G5 G6 G7
Moyenne 5,91 5,91 5,84 5,72 5,58 5,62 5,60
Ecart-Type 0,25 0,24 0,37 0,48 0,71 0,66 0,48
L'évolution n'est pas significative, la vigilance semble relativement bien conservée avec l'âge.
On remarque cependant que les questions faisant partie de cet item sont très accessibles, le
57
maximum de points pouvant même être obtenu sans avoir une réussite complète. De plus, les
deux premiers points résultent d'observations subjectives.
Mémoire de perception :
On demande au sujet de rappeler les quatre couleurs présentées à l'item précédant et les quatre
positions vues à CPC.
MP G1 G2 G3 G4 G5 G6 G7
Moyenne 4,95 4,89 4,89 4,33 4,00 3,94 2,76
Ecart-Type 0,93 1,04 1,02 1,08 1,22 1,14 0,93
G1, G2 et G3 restent assez stables et différent significativement de G5, G6, G7. L'évolution
en fonction de l'âge est marquée.
Sphère spatiale :
On évalue la capacité de la personne à s'orienter et à se situer. On mesure sa connaissance des
notions spatiales simples ainsi que la connaissance droite-gauche. On apprécie l'aptitude à
effectuer des trajets entre trois objets définis chacun par un chiffre. Enfin, on demande au
sujet de partager à vue d'œil des segments.
SS G1 G2 G3 G4 G5 G6 G7
Moyenne 5,84 5,76 5,73 5,63 5,70 5,53 5,28
Ecart-type 0,37 0,47 0,51 0,68 0,53 0,63 0,79
Les résultats de G1, G2, G3 diffèrent de ceux de G7. L'évolution en fonction de l'âge est
faible mais relativement régulière.
Mémoire verbale :
Encodage et restitution de trois mots avec une tâche interférente entre les deux.
MV G1 G2 G3 G4 G5 G6 G7
Moyenne 5,07 4,94 5,11 4,78 4,62 4,49 3,72
Ecart-Type 0,89 0,91 0,78 0,93 0,75 1,00 0,99
58
On note une évolution légère, qui s'accentue en G7. Ce dernier se distingue statistiquement
des autres groupes mais pas de G6.
Perception:
Il s'agit de reconnaître un air familier fredonné par l'examinateur, de reproduire des rythmes,
d'évaluer l'hylognosie et la stéréognosie, d'identifier des images et de lire un petit texte.
P G1 G2 G3 G4 G5 G6 G7
Sphère temporelle :
On demande au sujet de donner sa date de naissance, la date du jour, l'heure. La personne
évaluée énumère les mois de l'année et les jours de la semaine. On présente quatre images à
remettre dans l'ordre chronologique.
ST G1 G2 G3 G4 G5 G6 G7
Communication :
On évalue de façon subjective le langage, la compréhension, l'expression du visage et
gestuelle tout au long de la passation.
C G1 G2 G3 G4 G5 G6 G7
Moyenne 5,87 5,91 5,67 5,59 5,71 5,50 5,42
Ecart-type 0,58 0,35 0,86 0,86 0,70 0,93 0,91
59
On remarque une évolution en fonction de l'âge mais aucune différence significative entre les
groupes n'est observable. Cela peut s'expliquer par la subjectivité de cet item et par le fait que
le vieillissement n'a que peu d'incidence sur les domaines évalués (cf Vieillissement et
psychomotricité, Aubert et al, 2005, p. 80-81)
Pour la majorité des items, les déviations standards ont tendance à augmenter avec l'âge. C'est
le cas pour les items coordination statique 1, coordination statique 2, coordination dynamique
1, mobilisation articulaire des membres supérieurs, praxies, sphère spatiale, sphère
temporelle. Cependant cette évolution n'est pas toujours linéaire comme pour les domaines
perception et communication.
Ceci indique que les différences interindividuelles augmentent avec l'âge pour la plupart des
domaines.
On remarque que la déviation standard de certains items reste stable comme "mobilisation
articulaire des membres inférieurs" et la "mémoire verbale".
G1 G2 G3 G4 G5 G6 G7
Hommes Moyenne 95,2 93,8 94,2 89,6 86,8 80,4 73,5
DS 3,8 4,7 4,9 6,8 7,1 11 11,6
Femmes Moyenne 95 94,5 92,6 88,8 86,2 83,3 75,2
DS 4,1 5,4 5,5 10,4 6,6 8,7 8,6
60
Score total EGP
105
100
95
90
85
Score
80 Hommes
75 Femmes
70
65
60
55
50
G1 G2 G3 G4 G5 G6 G7
Age
Le score total correspond à la somme des notes obtenues aux 17 items soit une note maximale
de 102 points. On note une évolution significative en fonction de l'âge mais pas en fonction
du sexe ce qui nous a permis de regrouper les données dans le tableau qui suit.
G1 G2 G3 G4 G5 G6 G7
Moyenne 95,03 94,17 93,12 89,07 86,40 82,82 74,92
DS 3,97 5,08 5,36 9,27 6,69 9,01 8,90
Entre la moyenne des personnes appartenant au groupe G1 et celle du groupe G7, on note une
dégradation de 20,11 points. La DS a tendance à augmenter avec l'âge malgré quelques
fluctuations. G1, G2, G3 ne sont pas significativement différents. G1, G2, différent des
groupes à partir de G4.
61
d. Corrélations et analyse factorielle
Nous avons analysé les corrélations entre les différents items et entre ces items et deux tests
connus et validés : l'IADL (Lawton) et le MMS (Folstein). L'objectif de cette analyse était de
voir si des subtests évoluent de la même façon.
Pour la corrélations entre les différents items, on se rend compte que, pour la plupart des
résultats, les items sont corrélés avec la majorité des résultats des autres items, à l'exception
de "motricité fine des membres inférieurs" et "mobilisation articulaire des membres
supérieurs". MF Inf est en effet corrélé uniquement avec MA Sup (p>0,01) et avec MA Inf
(p>0,05). MA Sup est corrélé uniquement avec MA Inf et MF Inf (p>0,01).
Nous constatons que les résultats du MMSE sont corrélés avec les items "praxies", "mémoire
verbale", "perception" et "sphère temporelle" à p>0,01. Il est corrélé à "vigilance" et
"mémoire et perception" à p>0,05. Le MMSE évalue l'orientation spatio-temporelle et la
mémoire à court terme, les capacités d'apprentissage, l'attention, le calcul, le langage et les
praxies. Les corrélations retrouvées nous indiquent que l'EGP évalue bien ces domaines,
comme nous pouvions l'espérer (validation inter-test).
En revanche, nous n'avons obtenu qu'un faible nombre d'IADL. De plus, ceux dont nous
disposons plafonnent pour la majorité à huit (soit le score maximal). Le traitement de ces
résultats nous a donc semblé peu pertinent.
62
Une analyse factorielle a été réalisée, afin de déterminer un peu plus précisément que par
l'analyse des corrélations quels sont les items qui évoluent ensembles. L'analyse à quatre
facteurs est présentée dans le tableau ci-dessous. Les scores surlignés en rouge sont ceux qui
indiquent la colonne et don le facteur dont l'item est le plus proche. Le seuil retenu est 0,42.
Certains subtests ont une appartenance marquée à un facteur, pour d'autres la corrélation est
plus faible. Ainsi "perception" appartient presque autant au facteur 1, que au facteur 3.
Component
1 2 3 4
A partir de ce tableau, des hypothèses peuvent être émises concernant les raisons pour
lesquelles les facteurs sont regroupés de cette façon. Il ne s'agit que de suppositions, une
analyse plus poussée permettra de confirmer ou d'infirmer les propositions qui suivent.
63
Facteur 1 : Ce facteur comporte deux subtests de coordinations pour lesquels les contraintes
sont importantes. Il intègre le subtest de motricité fine des membres supérieurs, les deux
subtests de mémoire et le subtest d'orientation temporelle. Les exercices de motricité de ce
facteur supposent une bonne gestion des informations extérieures, de bonnes capacités
d'analyse et de perception. Les capacités de mémoire et d'orientation semblent donc
nécessaires au bon accomplissement de ces items. Ce facteur implique que les personnes qui
réussissent dans les subtests de coordination complexe ont tendance à avoir conservé une
bonne mémoire, et inversement.
Facteur 2 : Les items inclus dans ce facteur évaluent la capacité à relâcher les parties du corps
manipulées, ainsi qu'à les mobiliser. Ils nécessitent une bonne connaissance du schéma
corporel afin de mobiliser correctement la zone demandée. Ce n'est pas tant la motricité que la
connaissance de son corps qui est en jeu dans ce facteur.
C. Discussion
De façon générale, nous constatons que les performances ont tendance à diminuer avec l'âge.
Cependant certains items ne respectent pas cette évolution et semblent être relativement
préservés jusqu'à des âges très avancés. Les items concernés sont :
-coordination statique 1
-coordination dynamique 1
- motricité fine des membres inférieurs
-connaissance des parties du corps
-vigilance
-sphère spatiale
64
-communication.
La chute des résultats à ces items ne peut donc être attribuée à l'âge. Ces subtests ont ainsi une
valeur de dépistage qui doit inciter l'examinateur en cas d'anomalie à compléter le bilan.
Nous avons choisi de reprendre les questions développées dans la partie discussion du
mémoire de Charlie Laurent (2008) qui présentait les premiers résultats de l'étalonnage de
l'EGP. Nous espérons ainsi préciser les réponses aux questions soulevées l'an dernier.
Nous pensons que "oui", mais de façon moindre que l'année dernière. Il faut souligner que
l'échantillon est beaucoup plus important cette année, il est passé de 125 à 372 participants.
Malgré tout, la proportion d'hommes reste inférieure à celle des femmes, en particulier à partir
de 85 ans. Les groupes 6 et 7 (au delà de 85 ans) sont incomplets (cf tableau p53).
L'analyse des résultats nous montre certaines anomalies. Par exemple pour le subtest "praxie":
-G2 est supérieur à G1,
-G5 est supérieur à G4
-G4 et G6 sont corrélés à G7, mais G5 est différent!
L'évolution n'est pas linéaire en fonction de l'âge, cela pourrait s'expliquer par le nombre
insuffisant de personnes pour les groupes concernés.
Les résultats présentés ici ne tiennent pas compte du niveau culturel, ni des loisirs, ce qui peut
biaiser les résultats. Nous espérons que les résultats de l'étalonnage définitifs incluront ces
critères pour pondérer les résultats.
Si ce test ne mesure pas la dégradation des performances avec l'âge, quel peut être son
intérêt?
Pour nous cette question ne se pose plus en ce qui concerne le score total et la plupart des
subtests pour lesquels on retrouve une dégradation avec l'avancé en âge.
Plusieurs items ont retenus notre attention, car G4 (>75 ans) semblait être un palier, avant
lequel l'évolution était faible, et au-delà duquel elle s'accentuait. Par ailleurs, G7 se distingue
significativement des autres groupes, cela sera à confirmer avec la suite de l'étalonnage.
65
Certains items (cités plus haut) semblent ne pas avoir d'évolution marquée en fonction de
l'âge, ils ont alors une valeur de dépistage.
L'EGP est-il assez pertinent pour être utilisé comme seul outil d'évaluation?
La diversité des items qui constituent l'EGP permet de se faire une vision globale des
capacités du patient pour déterminer un projet thérapeutique adapté et personnalisé.
L'EGP permet de dégager les domaines déficitaires et ceux préservés. Pour les résultats
faibles, l'utilisation de tests complémentaires doit être envisagée (Tinetti, Bergès-Lézine, Get
up and go, Purdue Pegboard, Test d'Extension Fonctionnelle…).
L'EGP ne permet pas de poser un diagnostic mais la corrélation retrouvée entre certains
subtests de l'EGP et le MMS nous permet, si ces subtests sont perturbés, de penser que le
MMS pourrait être chuté lui aussi. On envisagera alors d'orienter le patient vers les
professionnels compétents (psychologue, médecin gériatre…).
Il nous semble que oui car le choix des items résulte d’études préliminaires et devrait être
sensible aux pathologies du vieillissement. Cependant nous avons remarqué quelques points à
revoir.
La constitution des items mobilisation articulaire des membres supérieurs et inférieurs nous
semble peu pertinente car ils traitent à la fois les mobilisations passives et actives. Le résultat
à ces deux subtests peut être mal interprété si on n'a pas le détail de la notation. Un score
chuté en passif n'est pas forcément en lien avec un score chuté en actif. On a remarqué que
beaucoup de personnes ne parviennent pas à se relâcher sans que cela ne provoque un
handicap dans la vie quotidienne, tandis que les difficultés de mobilisation active sont
beaucoup plus gênantes. Il serait donc intéressant de les traiter séparément.
Nous nous interrogeons sur la pertinence de l'évaluation de la motricité fine des membres
inférieurs. Les items (taper dans un ballon, placer les pieds sur des empreintes au sol, pointer
quatre feuilles au sol avec un pied) nous semblent être plus du domaine de l'oculomotricité
avec des membres inférieurs que de la motricité fine. D'ailleurs, peut-on parler de motricité
fine pour pieds?
66
Au sein du test, comme au sein des différents groupes d’items, nous pouvons relever de
nombreuses fluctuations du niveau exigé et du nombre d’items administré. Par exemple,
l’équilibre unipodal sur pointe des pieds est un item particulièrement difficile, alors que
réciter les jours de la semaine et les mois de l’année est d’une grande facilité. De même, les
groupes " coordinations statiques et dynamiques " ne sont composés que de trois items au
maximum (voire même d’un seul) alors que la partie " sphère spatiale " est composée de 6
items. Cette différence du nombre d’items d’un groupe à l’autre montre une inégalité dans le
degré d’exploration entre les différents domaines censés être mesurés.
Cet étalonnage sur la population dite "normale" ou "saine" nous a fait nous poser la question
de qu'est-ce qu'une personne âgée normale? Nous recherchions des personnes âgées sans
démence et volontaires, mais nous avions souvent la crainte que les personnes qui acceptaient
la passation soient celles qui étaient en meilleure forme. Nous avons essayé de varier les
endroits où nous rencontrions nos volontaires (domicile, maisons de retraite…) afin de
diminuer cet effet. Nous espérons que les résultats refléterons vraiment les effets du
vieillissement et ne seront pas biaisés par une sélection des participants.
La passation des différentes parties peut se faire dans n'importe quel ordre à condition de
respecter l'ordre des items au sein de chaque partie. On a remarqué lors des passations que
certains items avaient une influence sur les suivants. Par exemple la passation de
"connaissance des parties du corps" entraîne des interférences dans le rappel de l'imitation des
gestes situés en "mémoire perception", il est alors important de les passer dans l'ordre pour
que les résultats puissent être interprétables.
67
CONCLUSION
L'étalonnage de l'EGP permet aux psychomotriciens d'avoir un point de vue global sur
les capacités de la personne âgée évaluée. Il pourra constituer un outil intéressant pour la
détection d'éventuelles difficultés. Cet étalonnage devra être poursuivi sur des populations
atteintes de pathologies (Alzheimer, Parkinson). Comme nous l'avons vu dans la partie
théorique, la prévention est à développer, le dépistage des personnes fragiles est la clé pour
diminuer le risque de dépendance de nos aînés. Cet outil s'inscrit dans ce projet et il servira
aussi à évaluer quels sont les domaines à travailler pour améliorer le confort et l'autonomie de
la personne évaluée.
Les recherches qui sous-tendent notre pratique sont capitales. Elles nous permettent de
comprendre quelles sont les méthodes de rééducation les plus efficaces dans les nombreux
domaines pour lesquels le psychomotricien peut intervenir. Avec les nombreux plans en
place, les recherches devraient encore se développer, nous permettant d'améliorer nos
méthodes de prise en charge. Les résultats de notre intervention dépendrons ensuite, en grande
partie, de la motivation de la personne. Le psychomotricien se doit de susciter cette
motivation et de l'entretenir en proposant des supports variés et attractifs. Le large panel
d'activités, présenté dans la partie pratique, me semble être la force des psychomotriciens car
il multiplie les chances de trouver un point d'accroche afin d'augmenter l'adhésion de la
personne à sa prise en charge.
68
Bibliographie
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pratiques et politiques. Paris : Inserm, 2001.
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69
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diplôme d'état de psychomotricien, 2004
-V.Teyssier. Motricité manuelle et autonomie chez la personne âgée. Mémoire en vue de
l'obtention du diplôme d'état de psychomotricien, 2001
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-C.Grémont. Mémoire et psychomotricité en gérontologie. Evolutions psychomotrices Vol.9
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Motricité :
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Prévention de la perte d’autonomie par l’information et l’action : la méthode Posture –
Equilibration – Motricité et Education pour la Santé (PEM-ES). La Revue de Gériatrie, Tome
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-V.Chaumont. Le sujet âgé et la chute : approche psychomotrice. Evolutions psychomotrices
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70
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Orientation spatio-temporelle :
-M.Tourret. Influence du repérage spatial dans le maintien de l'autonomie de déplacement
chez les personnes âgées. Mémoire en vue de l'obtention du diplôme d'état de
psychomotricien, 2003.
71
Annexes
72
Annexe 5 : première et dernière image de la série des personnages de dos et de face
(« connaissance des parties du corps »)
Le sujet doit identifier la différence sur la planche de gauche, et identifier les parties
manquantes sur la planche de droite.
73
Annexe 7 : première et dernière photos de la série de cartes représentant une chronologie
(« sphère spatiale »).
Le sujet doit restituer l’ordre logique de l’action alors que les cartes lui sont présentées dans le
désordre.
74
Annexe 8 : QUESTIONNAIRE
Nom : Prénom :
Le bilan :
Utilisez-vous des tests? Si oui lesquels (grilles personnelles, tests standardisés)? Trouvez-vous
qu'il vous manque un outil d'évaluation pour un domaine (tonus, motricité, attention,…)?
Prise en charge :
75
Ce mémoire a été supervisé par Mme Mutel et par M. Albaret.
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Résumé
L'Examen Géronto-Psychomoteur (EGP) est un nouvel outil étalonné qui permet d'évaluer de
façon globale la personne âgée. Il permettra aux psychomotriciens de dégager les axes de
travail sur lesquels s'appuieront la prise en charge.
Mais justement, quelles sont les buts de la prise en charge des sujets âgés?
Nous étudions, en cours, la théorie du vieillissement normal et pathologique, ainsi que la
pratique en Travaux Dirigés, en revanche, nous ne disposons que de peu d'éléments
concernant les possibilités de rééducation des personnes du troisième âge.
Ce mémoire présente les résultats des recherches sur lesquels s'appui le travail du
psychomotricien en gérontologie. Ces travaux nous montrent que des progrès sont possibles à
des âges avancés. Les progrès obtenus contribuent à améliorer l'autonomie de la personne et
sa qualité de vie, car le maintien de l'autonomie constitue le principal objectif des intervenants
en gériatrie.
Abstract
The "Examen Géronto-Psychomoteur" in a new calibration tool that allows comprehensive
assessment of the elderly. It will enable the psychomotor therapist to identify areas whereon
care should be concentrated.
But, what are the goals of psychomotor therapy for the elderly?
In our training we study the theory of normal and pathological aging, as well as practice.
However, we have only limited evidence concerning the possibilities for rehabilitation of
seniors.
This report presents the results of research on which psychomotor intervention in gerontology
is based. These experiments show that progress is possible at advanced ages. Progress is
mainly meant to improve the autonomy of the person, as maintaining independence is the
primary objective of health care in gerontology.
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