7 Evangeliser Islam

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ET 306

Le monde musulman

Manuel de l’enseignant
Niveaux Diplôme et Certificat
Institut Théologique Nazaréen
Eglise du Nazaréen
Région Afrique
ET 306: Le monde musulman

Auteur du cours : Daniel A K L GOMIS. B.A., M.DIV.

A propos de ce module :
Tout en examinant la théologie de l’Islam, ce module met l’accent sur la nature de
l’Islam en Afrique et sur les voies et moyens par lesquels l’Eglise chrétienne peut
atteindre la communauté musulmane.

Description du module :
L’Islam est une religion d’expansion, c’est à dire qu’elle utilise des systèmes officiels et
officieux pour convertir les autres à ses croyances et à ses pratiques. L’Afrique
sahélienne et sub-saharienne est une des régions du monde où l’Islam a été le plus
actif. Il est essentiel que les pasteurs et les ministres laïcs de l’Eglise du Nazaréen
connaissent les idéaux et les pratiques de l’Islam en Afrique, non seulement pour
informer les membres de l’église mais aussi pour devenir un témoignage vivant de bon
voisinage qui ouvrira leurs portes à ceux qu’ils cherchent à évangéliser.

Objectifs du programme :
Les objectifs suivants du programme attribués à ce module sont des compétences
identifiables que les étudiants devront acquérir grâce à ce cours:
CN 5 Compréhension des implications bibliques, théologiques et pratiques de la
doctrine de la sainteté enseignée selon la perspective wesleyenne.
CN 6 Connaissance des évènements, des personnalités et des thèmes importants dans
l’histoire de l’Eglise chrétienne, et en particulier l’Eglise chrétienne en Afrique.
CN 9 Reconnaissance des différences entre les doctrines évangéliques et les
enseignements des cultes et des sectes, en particulier les cultes et les sectes en
Afrique.
CN 11 Utilisation des principes de l’évangélisation, de la croissance de l’église,
implantation de nouvelles églises et œuvre missionnaire de l’Eglise dans le
monde.
CP 3 Capacité à défendre les doctrines et les positions de l’Eglise du Nazaréen.
CP 6 Capacité à appliquer les principes de croissance de l’église, d’implantation des
églises et d’évangélisation dans l’église locale.
CR 3 Capacité à adorer Dieu en utilisant des moyens personnels et publics de la grâce.
CR 5 Capacité à exprimer humilité et interdépendance dans toutes les relations
personnelles.
CR 8 Capacité à rester fidèle à l’Eglise du Nazaréen et à entretenir un esprit de
collaboration.

CX 1 Capacité à comprendre l’histoire africaine dans le contexte de l’histoire mondiale.

2
CX 2 Capacité à comprendre le contexte dans lequel il/elle vit avec objectivité.
CX 3 Capacité à comprendre les principes du ministère interculturel.
CX 4 Capacité à comprendre les différences entre la vision du monde occidentale, celle
de l’Afrique et celle de la Bible.
CX 5 capacité à interpréter sur des base scientifique et biblique la position chrétienne
sur la magie, le spiritisme, la médecine et la médecine traditionnelle.

Objectifs du module :
Afin permettre aux étudiants de développer les compétences précitées, ce module
articule plusieurs activités d’apprentissage et autres exigences autour des objectifs
suivants, de sorte que, au terme de ce cours, l’étudiant sera capable de :
1. Comprendre les défis présentés par l’Islam dans son contexte. (CN 6, CN 9; CX 1);
2. Comparer et distinguer de manière précise les croyances de l’Islam d’une part et
celles de la doctrine chrétienne d’autre part (CN 5, CN 9; CP 3);
3. Formuler une stratégie cohérente pour l’évangélisation des musulmans dans le cadre
de leurs ministères (CP 6; CX 2, CX 3, CX 5);
4. Faire preuve de grâce et de compassion envers les musulmans qui vivent dans le
contexte de leur ministère, tout en étant un témoin vivant du caractère chrétien (CP 6;
CR 5);
5. Contextualizer efficacement le message de l’Evangile de manière à parler avec
respect des préoccupations et des perspectives des musulmans, tout en faisant le lien
entre la vision islamique du monde et la foi chrétienne (CN 9; CP 3; CR 8; CX 4);
6. Organiser un service d’adoration qui touchera les musulmans de manière positive (CR
3; CX 3).

Les sessions et exercices de ce module offrent le pourcentage suivant des quatre C :

Contenu 30%
Compétence 15%
Caractère 20%
Contexte 35%

Exigences du cours et évaluation

Assiduité en classe..............................20%

Toutes les absences doivent être signalées au professeur à l’avance (dans la mesure du
possible).

Petits tests et quizz..................................................20%

Travail en groupes ..................................................................20%

Au terme de chaque leçon, plusieurs questions sont posées. La classe sera divisée en
petits groupes et chaque groupe se verra attribuer une question à débattre. Le porte-

3
parole du groupe présentera un résumé des conclusions du groupe (pas plus de 10
minutes). Après cette présentation, on attend des autres groupes qu’ils posent des
questions, afin de mieux évaluer les divers sujets. Il est important que chaque membre
du groupe participe pour éviter que ce soit toujours la même personne qui fasse tout le
travail.

Examen final ....................................................................40%

Niveau Diplôme : Pendant 120 minutes, les étudiants rédigeront leurs réponses sous
forme d’essais reflétant le contenu du module. Cet examen se fait à livre ouvert ; c’est-
à-dire que les étudiants pourront rechercher dans leur manuel les informations qui leur
seront utiles.

Niveau Certificat : Examen oral.

Date de l’examen final : _______________

Ressources du module :

Tout manuel suggéré par le professeur ou le centre d’enseignement.


Azumah, John. My Neighbour’s Faith. Islam Explained for Christians [La foi de mon
voisin. L’Islam expliqué aux chrétiens]. Nairobi, Kenya : Hippo Books, 2008.
Kateregga, Badru D., & Shenk, David W. A Muslim and a Christian in Dialogue [Dialogue
entre un musulman et un chrétien]. Scottsdale, PA (USA): Herald Press, 1997
Horst B. Pietzsch. Welcome Home. Caring for Converts from Islam [Bienvenus à la
maison. Prendre soin des convertis de l’Islam]. Nairobi, Kenya : Life Challenge Africa,
2004.
Toutes les citations de la Bible sont tirées de la Bible Louis Segond.
Toutes les citations du Coran sont tirées de LE SAINT CORAN et la traduction en langue
française de ses versets. Révisé et édité par La Présidence Générale des Directions des
Recherches Scientifiques Islamiques, de l’Ifta, de la Prédication et de l’Orientation
Religieuse.

Autres lectures suggérées


Cragg, Kenneth. The Call of the Minaret [L’appel du Minaret] (rev.ed., Oxford:
Oneworld Publications, 2000).
Azumah, John Alembillah. The Legacy of Arab-Islam in Africa: A Quest for Inter-
Religious Dialogue [L’héritage de l’islam arabe en Afrique : en quête d’un dialogue inter-
religieux]. Oxford: Oneworld Publications, 2001.
-, Let Your Light Shine! Christian Witness in a Muslim Context [Laisse briller ta
lumière! Témoignage chrétien dans un contexte musulman]. Sydney: Horizons
Publications, 2006.
Sanneh, Lamin. Piety and Power: Muslims and Christians in West Africa [Piété et
pouvoir : musulmans et chrétiens en Afrique de l’Ouest]. New York: Orbis, 1996.

4
- , The Crown and the Turban: Muslims and West African Pluralism [La couronne
et le turban : les musulmans et le pluralisme ouest-africain]. Boulder, CO: Westview,
1997.

Exigences du module
1. Une présence régulière à toutes les sessions et la préparation de tous les devoirs
avant leur date limite. L’étudiant qui aura manqué huit heures de cours verra sa note
finale réduite de 25%. Si l’étudiant/e manque deux jours entiers de cours, il ou elle sera
sanctionné/e par un échec à ce cours.
2. Réalisation de toutes les activités et notes de lecture dans le manuel des étudiants
sur la base de ce module (Objectifs du module 2,3).
3. Participation en classe et participation aux débats (Objectifs du cours 1,5).
4. Réaliser les deux révisions orales et les quizz (Objectifs du cours 1, 4).
5. Préparer un ordre d’adoration et l’évaluer du point de vue d’un musulman (Objectif
du cours 3, 6).
6. Mettre en scène une rencontre entre un musulman et un pasteur nazaréen (Objectifs
du cours 2, 4, 5).
7. Examen final (Objectifs du cours 1, 2, 5).

Evaluation du cours :

Participation en classe et assiduité 20%


Quizz 20%
Travail en groupe : 40%
Examen final : 20%

Plan du cours :

Introduction
1ère Session : Les sources et le fondateur de l’Islam
A. Le contexte politique
B. Le contexte religieux
C. Mohamed, le prophète de l’Islam
D. La mission prophétique de Mohamed
E. Les quatre successeurs de Mohamed : Les califes bien guidés
2ème Session : Les croyances musulmanes
A. Articles de Foi de l’Islam
B. Croyance aux anges (Malaika) et autres êtres surnaturels
C. Croyance en les prophètes
D. Croyance en les Ecritures
E. Croyance en les derniers jours (Akhira)
F. Croyance aux décrets divins (Prédestination)

5
3ème Session : Les devoirs ou cinq piliers de l’Islam
A. Shahadah
B. Salat/Namaz (Prière)
C. Zakat
D. Sawm
E. Hajj
F. Les jours saints musulmans
G. La loi islamique (Charia)

4ème Session : Principales tendances et divisions au sein de l’Islam


1. Principales divisions de l’Islam
A. Les chiites ou Shi’a
B. Les sunnites
2. Principaux mouvements de l’Islam
A. Le soufisme
B. Le mouvement Wahhabite
C. Le mouvement Ahmadiyya
5ème Session : Jésus dans l’Islam
A. La naissance de Jésus
B. Jésus en tant que Fils de Dieu
C. Jésus en tant que Dieu
D. La mission et les miracles de Jésus
E. Les titres de Jésus dans le Coran

6ème Session : Les défis de l’Islam


A. Les quatre principaux obstacles
B. L’islam populaire : se libérer des liens de la servitude

7ème Session : Amener des musulmans à Christ


A. Attitudes envers les musulmans
B. Méthodes pour partager l’Evangile

Appendice 1 : Evangélisation personnelle d’un musulman


Appendice 2 : Liste révisée d’histoires bibliques pour atteindre des
femmes musulmanes
Appendice 3 : Directives pour les activités en petits groupes

6
Introduction
« Une belle église au clocher-porche, héritage d’un XIXe siècle qui fut celui de la
Mission, domine, du haut de sa colline, un tissu urbain qui l’encercle aujourd’hui de
toutes parts. Lui fait désormais face, par sa verticalité, une mosquée monumentale,
aérée de fenêtres dotées de moucharabiehs et surmontée d’un minaret fuselé, don
d’une riche pétro-monarchie du golfe persique. Plus bas, de tous côtés, se déploie un
maillage horizontal d’édifices cultuels innombrables que rien, sinon leurs pancartes
stratégiquement placardées le long des rues, ne distingue des maisons qui les
encadrent : « Mission du Plein Évangile », « The Redeemed Christian Church of God »,
« Ministère du combat spirituel »… Surnageant difficilement dans ce paysage, un petit
drapeau blanc signale la présence d’un temple traditionnel. Partout, s’observent
également des chantiers de construction d’édifices cultuels, qui traduisent la vitalité du
secteur religieux. (…) En deux décennies, ce paysage est devenu celui de nombreuses
métropoles subsahariennes.»1

L’Afrique est cosmopolite, c’est tout un melting-pot de religions qui cohabitent dans
certaines zones ou qui sont en guerre dans d’autres zones. Cependant, pour la plupart
des chrétiens africains, le musulman est plus qu’un voisin ; c’est un père, une mère, un
frère, un oncle, une tante, c’est un membre de la famille proche. D’où la nécessité
d’avoir une compréhension correcte et claire de la foi musulmane afin de vivre comme
Christ parmi les musulmans en faisant preuve d’amour, de respect et de véracité.

Une autre raison d’étudier l’Islam nous est fournie par sa seconde place dans la liste
des principales religions en Afrique Sub-saharienne. Le Pew Research Center note que :

L’Afrique sub-saharienne compte environ 241 millions de musulmans, ce qui


représente environ 15% de la population du monde musulman. Le Nigéria abrite
la majorité de la population musulmane en Afrique sub-saharienne, avec environ
78 millions de musulmans (environ 50% de la population totale du pays). Presque
un musulman d’Afrique sub-saharienne sur trois (environ 32%) vit au Nigéria.
L’Afrique de l’Ouest est la seule zone en Afrique sub-saharienne ayant une
majorité musulmane. En revanche, la partie sud de l’Afrique comprend le taux le
plus faible de population musulmane.

L’Afrique sub-saharienne abrite également un certain nombre de pays à majorité


musulmane. Les pays présentant le pourcentage le plus élevé de population
musulmane sont : La Mauritanie (99%), le Niger (99%), la Somalie (99%),
Mayotte (98%), les Comores (98%), Djibouti (97%), le Sénégal (96%), la Gambie
(95%), le Mali (93%), la Guinée (84%) et la Sierra Léone (71%). La population
totale de tous ces pays musulmans s’élève à 67 millions, soit environ 4% de la

1
Pluralisation religieuse, entre éclatement et concurrence par Maud Lasseur et Cédric Mayrargue.

7
population musulmane mondiale.2

Quatre sources majeures seront utilisées pour ce cours:

- My Neighbour’s Faith. Islam Explained for Christians [La foi de mon voisin.
L’Islam expliqué aux chrétiens] écrit par le spécialiste de l’Islam John Azumah qui
donne une présentation simple et claire de la foi islamique.

- A Muslim and A Christian in Dialogue [Dialogue entre un musulman et un


chrétien] de Badru D.Kateregga et David W.Shenk, qui donne une excellente
comparaison entre la foi islamique et la foi chrétienne.

- Islamic Challenge and Hope. Why Muslims don’t want your Christianity and what
you can do about it [Le défi et l’espérance islamiques. Pourquoi les musulmans
ne veulent pas de votre christianisme et ce que vous pouvez y faire], un cours
sur l’Islam donné par le pasteur nazaréen Joe Knight qui apporte une perspective
wesleyenne à l’étude de l’Islam.

1ère session : Les sources et le fondateur de l’Islam3


A. Le contexte politique

L’Islam est apparu au septième siècle ap-J.C. dans la région aujourd’hui connue sous le
nom de l’Arabie. A cette époque, la zone était peuplée par bédouins nomades, par
d’autres groupes de nomades, et par des peuples sédentaires qui étaient installés dans
de petites villes comme Ta’if ou des villes comme la Mecque et Médine. La Mecque –
qui se situait au croisement de plusieurs routes d’un commerce florissant qui s’étalait du
nord au sud et d’est en ouest – était à la fois un important point de confluence du
commerce et un lieu de pèlerinage.

De nombreux groupes ethniques vivaient en Arabie et s’unissaient à travers des


alliances individuelles, mais il n’existait aucune unité globale de toute la zone. La région
était affectée par la guerre de pouvoir que se livraient les deux grandes puissances
mondiales de cette époque, l’empire byzantin et l’empire perse. Par exemple, en 614,
les Perses ont pris Jérusalem des mains de l’empire byzantin, mais les Byzantins l’ont
récupérée en 628. Ces guerres ont fini par épuiser les deux empires et l’Islam est
apparu pendant la période de vide au niveau du pouvoir, dans les années 630.

2
Pew Reasearch Center. Mapping the Global Muslim Population [Une carte de la population musulmane mondiale].
Un rapport sur la taille et la repartition de la population musulmane dans le monde. 2009.(p.19 -20).
3
John Azumah, My Neighbour’s Faith: Islam Explained for Christians [La foi de mon voisin : l’Islam expliqué aux
chrétiens], 15-20.

8
B. Le contexte religieux

Les empires étaient déchirés par la guerre, de même que l’église chrétienne, qui était
profondément divisée sur des questions doctrinales. Depuis les conciles de Nicée (325)
et de Chalcedoine (451), les Eglises d’Orient débattaient sur la doctrine de la Trinité et
la personne de Christ. L’empire byzantin a farouchement soutenu la position du Concile
de Chalcedoine (qui insistait sur le fait que Christ était à la fois entièrement humain et
entièrement divin) contre d’autres groupes tels que les Nestoriens (qui insistaient sur le
fait que les natures divine et humaine de Jésus étaient distinctes) en Mésopotamie, les
monophysites coptes (qui mettaient en avant la nature divine de Christ et déclaraient
qu’il n’était pas entièrement humain) en Egypte et les monophysites jacobites en Syrie,
persécutés et considérés comme hérétiques.

Dans l’empire perse, le zoroastrisme était la religion de l’Etat et les religions


traditionnelles prédominaient dans la péninsule arabique où chaque groupe ethnique
possédait ses propres dieux et déesses représentés par des pierres.

La Mecque était un centre religieux. Le dieu local de la Mecque, Hubaln, était


hautement vénéré dans l’ancien temple connu sous le nom de Ka’bah, lequel était
entouré d’images de divinités représentant différents groupes ethniques. Selon la
tradition islamique, ces images étaient au nombre 360, parmi lesquelles on retrouvait
des statues de Jésus et Marie. De nombreux groupes effectuaient un pèlerinage annuel
dans ce site. Trois déesses étaient également adorées à la Mecque : al-Manat (la
déesse du destin), al-Lat (la déesse de la fertilité) et al-Uzza (la déesse du pouvoir).
Ces trois déesses étaient considérées comme les « filles d’Allah ».

Certains groupes arabes évoluaient vers l’hénothéisme, c’est-à-dire, la croyance selon


laquelle il existe un dieu ou une déesse supérieure (akbar) à toutes les autres divinités.
De même, certaines personnes connues sous le nom de hanif étaient monothéistes. Il
est clair que la divinité suprême était déjà appelée Allah, ce qui signifie « le Dieu »
car des contrats importants étaient scellés par un serment en ce nom et ce nom est
mentionné dans la poésie préislamique.

L’ensemble de l’ère préislamique en Arabie est désignée par la théologie islamique sous
le nom de Jahiliyya (période d’ignorance). L’émergence de l’Islam est considérée
comme l’aurore de l’illumination. Cependant, de nombreux rituels religieux, normes
sociales et autres systèmes datant de cette période ont été adoptés, dans certains cas,
adaptés ; et on leur a attribué une signification dans l’Islam. Parmi ces rituels, on
retrouve pratiquement tous les rituels de pèlerinage pratiqués par les musulmans
aujourd’hui, ainsi que les lois sur le mariage, la vengeance, la circoncision, l’esclavage,
et l’observation d’un mois saint pendant lequel la guerre est interdite.

Les rites religieux des Sabéens qui incluaient : la prière quotidienne à sept heures fixes
de la journée, le fait de s’incliner et de se prosterner, l’observation d’un jeûne de trente

9
jours du lever au coucher du soleil et le fitr (terminer le jeûne à la fin du mois), ont
influencé les rites islamiques.
Le judaïsme, représenté par des communautés juives fortes et bien organisées, existait
autour des oasis du Nord de l’Arabie telles que Khaybar et Yathrib (actuellement,
Médine). Il y avait également des Juifs qui vivaient dans la ville de la Mecque et dans
ses environs. Le Talmud et les écrits apocryphes juifs définissaient en grande partie les
croyances de ces Juifs.

Le christianisme était également présent car de nombreux groupes ethniques nomades


avaient embrassé la foi chrétienne dans le Hajaz (la région autour de la Mecque). Le
Yemen, au sud, était devenu chrétien depuis le quatrième siècle, et il y avait une forte
communauté chrétienne à Najran. La présence de moines chrétiens dans le désert est
également bien attestée dans la poésie et dans la tradition préislamique et islamique. A
la Mecque, la majorité des chrétiens étaient des étrangers non-arabes venant des pays
voisins. Ils restaient à l’écart des Arabes et continuaient à adorer dans leur propre
langue. C’est ainsi qu’au septième siècle, le christianisme était fondamentalement une
religion étrangère en Arabie. C’était, de plus, une religion divisée, déchirée par des
divergences doctrinales et par la confusion comme nous l’avons mentionné ci-dessus.
Le christianisme était considéré comme une religion hostile et était associé à un pouvoir
politique étranger et tyrannique qui réprimait férocement toutes croyances différentes
de l’orthodoxie religieuse de l’Etat.

C. Mohamed, le prophète de l’Islam

Le récit de la vie de Mohamed présenté dans ce document est celui que l’on retrouve
dans les sources musulmanes traditionnelles. Mohamed est né dans la ville commerciale
de la Mecque, en Arabie, en 570. Sa mère était Amina bint Wahab, et son père,
Abdallah, un des nombreux fils d’Abdul-Muttalib, chef de la noble famille des Banu
Hashim, une branche de la tribu des Quraish.

Le père de Mohamed, Abdallah, est mort quelques mois avant sa naissance. A l’âge de
six ans, il a perdu sa mère. Puis, son grand-père, Abul-Muttalib s’est occupé de lui, mais
il est décédé deux mois plus tard. Ainsi, à l’âge de huit ans, Mohamed est devenu
orphelin. Il a rapidement été pris en charge par son oncle Abu Talib, fils d’Abdul-
Muttalib, qui a pris soin de lui.

Abu Talib, qui était un homme ayant peu de moyens, chercha un emploi pour son
neveu, Mohamed. Une riche veuve, Khadija bint Khuwaylid a engagé Mohamed pour
gérer son commerce. Alors qu’il avait vingt-cinq ans et elle quarante, elle est
apparemment tombée amoureuse de lui et ils se sont mariés. Le couple a connu vingt-
cinq ans d’un mariage heureux jusqu’au décès de Khadija. Ils eurent sept enfants, dont
trois garçons qui sont décédés très jeunes ; seules les quatre filles ont survécu.
Finalement, une seule fille lui survit, Fatima, qui n’aura vécu que six mois de plus que
le prophète de l’Islam.

10
Avant son mariage, Mohamed avait commencé à se rendre dans une grotte du Mont
Hira, à quelques kilomètres de la Mecque, pour méditer. Après son mariage avec
Khadija, il avait plus de temps libre, ce qui lui a permis d’accorder du temps à la quête
spirituelle.

D. Mohamed le prophète

Comme cela a été mentionné plus haut, Mohamed avait coutume de se rendre
fréquemment dans la grotte de Hira pour la méditation spirituelle. C’est pendant une
nuit du mois de Ramadan qu’il a entendu une voix puissante lui commander de réciter
au nom d’Allah Qui a créé (Coran 96.1-5). La nuit de la révélation est mentionnée dans
le monde musulman comme la Nuit de la Puissance (Lailatu-l-Qadr). Ces faits ce sont
produit vers l’an 610 ; le prophète Mohamed était alors âgé de quarante ans. La
première révélation a été transmise à Mohamed à travers l’ange Jibril (Gabriel). Ainsi,
Mohamed a été désigné par Allah pour être son dernier prophète (Coran 33.40).
Lorsqu’il a vu l’ange et entendu le message, Mohamed fut submergé par la peur ; il est
rapidement retourné à la maison et il a raconté à sa bien-aimée Khadija tout ce qui
s’était passé. Elle l’a réconforté, lui assurant que ce qu’il avait reçu était une vraie
révélation venant d’Allah. Elle a été la première personne à la Mecque à accepter
l’Islam. La première révélation a été rapidement suivie par une deuxième, qui a été
transmise à Mohamed alors qu’il grelottait et était couvert par un manteau à la maison.
Le commandement était le suivant : «Le revêtu d'un manteau ! Lève-toi et avertis. Et
de ton Seigneur, célèbre la grandeur» (Coran 74.1-3).

Mohamed a commencé sa mission tranquillement. Il prêchait l’unicité de Dieu. Il


insistait sur le fait qu’Allah est Tout-Puissant. Il est le Créateur de l’univers et le Maître
du jour du jugement. Au jour du jugement, les fidèles et les justes seront récompensés
en allant au paradis, alors que les incroyants et les idolâtres finiront en enfer – un lieu
de torture et de souffrances. Au terme des trois premières années, Mohamed n’avait
converti que quelques habitants de la Mecque. Au nombre de ces convertis, on compte
quelques noms importants tels que : Khadija, sa femme ; Ali, son jeune cousin ; Abu
Bakr, Uthman, et Talh – tous ses amis.

Bientôt, Mohamed reçut d’Allah le commandement de prêcher en public et il commença


sa prédication de l’adoration d’un Dieu unique adressée à la société polythéiste de la
Mecque en 613. Sa prédication dérangeait de nombreux citoyens de la Mecque. Ils
comprenaient que sa prédication allait limiter leur pouvoir et freiner leurs intérêts
économiques en tant que gardiens de la Kabbah. Ils commencèrent à s’opposer à
Mohamed et à persécuter le nombre croissant de croyants. En raison de la persécution
constante et violente, le prophète de l’Islam a conseillé à onze familles d’émigrer vers le
royaume chrétien d’Abyssinie, qui était alors gouverné par le roi Négus. Le roi Negus
n’aurait pas livré aux les païens Quraish, les musulmans qui croyaient en un seul Dieu
et tous Ses Prophètes, y compris Jésus. Mohamed continuait à rencontrer des

11
oppositions mais il était protégé par les liens de son clan, parmi lesquels un oncle
influant et une riche épouse. Ces deux personnes : Abu Talib et Khadija décédèrent en
619, le laissant ainsi dans une situation vulnérable à la Mecque. Des marchands de
Médine l’invitèrent à émigrer dans leur ville (qui s’appelait alors Yathreb) et ils firent
serment de le protéger. Le déplacement de la Mecque vers Médine en 622 est connu en
Islam sous le nom de hijra, un terme que de nombreux érudits traduisent aujourd’hui
par « émigration ». Cependant, la description détaillée de la manière dont Mohamed a
dû quitter la Mecque à la faveur de la nuit, se cacher dans la grotte de Thawr et utiliser
son jeune cousin, Ali, comme leurre afin d’échapper à la mort des mains de ses
poursuivants, suggère que le mot « émigration » est un euphémisme.

Le hijra est très significatif en Islam, car c’est l’année de la fuite de Mohamed, plutôt
que l’année de sa naissance, de son appel ou de sa mort, qui marque le début du
calendrier musulman. Cette année marque également une division entre deux phases
de son ministère. Pendant la période de dix ans à Médine (622-632), la mission de
Mohamed était une mission de préparation pendant laquelle il prêchait, avertissait et
utilisait la persuasion pacifique. Mais l’accomplissement de sa mission a eu lieu pendant
la période de dix ans à Médine (622-632), quand a il établi une théocratie dans laquelle
ses préceptes religieux ont été intégrés dans un cadre politique, judiciaire et militaire.

A Médine, Mohamed et ses fidèles ont eu recours à la pratique arabe traditionnelle des
nomades qui consistait à effectuer des raids sur les autres groupes. Mohamed lui-même
a participé à vingt-sept batailles et raids. Les raids ont provoqué une série de batailles
avec les peuples de la Mecque. Mohamed et ses fidèles ont gagné la première bataille
majeure, la bataille de Badr en 624, mais l’année suivante ils ont été battus à la
bataille d’Uhud. A l’approche d’une troisième bataille en 627, ils ont réussi à protéger
Médine en creusant une tranchée autour de la ville, c’est ainsi que cette bataille est
connue sous le nom de la bataille de la tranchée.

En 630, Mohamed marcha sur la Mecque avec dix mille hommes et s’empara la ville. Il
exécuta quelques uns des ses principaux opposants et accorda une amnistie générale à
tous les autres. Deux ans plus tard, il ordonna à tous les adorateurs d’idoles de la
Mecque d’abandonner leurs idoles et de se convertir à l’Islam dans les quatre mois
suivants ou de se préparer à affronter une attaque. L’accent mis sur l’abandon nous
rappelle que le terme « Islam » est dérivé de la racine slm, qui signifie
« s’abandonner ». L’Islam exige un abandon ou une soumission complète et totale à la
volonté de Dieu – il n’y a pas de place pour le choix personnel.

Plus tard cette année-là (632), Mohamed est décédé dans les bras de sa bien-aimée
épouse, Ayisha, laissant la tâche de consolider son œuvre à quatre de ses proches
associés et successeurs, qui sont connus sous le nom de Califes Bien Guidés.

12
La vie de Mohamed en un coup d’œil

570 Ap. J-C Naissance à la Mecque.

595 Mariage avec Khadijah, une commerçante.

610 Prétend avoir reçu des révélations divines à travers une expérience
mystique.

613 Commence à prêcher un message monothéiste et subit des


persécutions.

619 Après la mort de Khadijah, il épouse Sawdah, la première d’un grand


nombre d’épouses.

L’ange Gabriel l’emmène à Jérusalem et il monte au septième ciel par


620
une échelle.

622 Fuit vers Médine pour échapper à la persécution à la Mecque.

624 Obtient la victoire sur ses ennemis, les habitants de la Mecque, lors
de la bataille de Badr.

630 Obtient la victoire sur la Mecque et fait disparaître les idoles de la


ville.

632 Meurt le 8 juin après une période de mauvaise santé4

4
Ces dates ont été tirées de Understanding Islam [Comprendre l’Islam] de James A. Beverly, Nashville :
Editions Thomas Nelson, 2001.

13
E. Les quatre successeurs de Mohamed : les califes bien guidés

La jeune communauté musulmane, qui n’était pas préparée à la mort de Mohamed, a


plongé à ce moment-là dans la confusion. Des dissensions sont apparues entre les
différents groupes qui réclamaient le droit de succession. Trois principales branches
rivales sont apparues :

• Les Hachémites (Banu Hashim) étaient guidés par Ali, le cousin de


Mohamed et son gendre, qui avait épousé la seule fille du prophète de l’Islam qui
avait survécu, Fatima. Ils représentaient la famille immédiate de Mohamed et se
considéraient comme les successeurs légitimes en vertu de leurs liens de sang.
Ils seront plus tard rejoints et dominés par des convertis non Arabes (mawali),
principalement des perses qui avaient subit divers types de discrimination de la
part de leurs coreligionnaires arabes.
• Les Emigrants (Muhajirun) étaient guidés par Abu Bakr et Umar ainsi que
leurs filles respectives, Aisha et Hafsa, qui avaient été des épouses de
Mohamed. Ils ont été rejoints par les Compagnons (Ansar), qui étaient parmi les
premiers convertis à l’Islam à Médine. Ils basaient leurs revendications sur leur
loyauté envers Mohamed.
• Les Quraysh, sous le leadership d’Uthman et Abu Sufyan étaient les
pratiquants de la Mecque. C’étaient des convertis de la onzième heure qui
voulaient tirer avantage de la mort de Mohamed pour rétablir leur domination
sous le manteau de l’Islam. Ils mettaient en avant l’importance de la Mecque et
leur rôle en tant que gardiens de la ville.

Les personnages issus de ces différentes branches qui sont montés au pouvoir en tant
que successeurs de Mohamed sont connus sous le nom de califes ou Khulafa (sing.
khalifa). Ce mot arabe signifie « vice-gérant » ou « vice-roi ». En tant que titre, c’est un
diminutif de Khalifatu Rasulilah (Successeur du Messager de Dieu, c.-à-d., Mohamed).
Les quatre premiers califes, qui ont occupé une place particulière en Islam, sont
dénommés Al-Khulufa-ur-Rashidun (les califes bien guidés) parce que l’on considère
qu’ils ont suivi fidèlement l’exemple de Mohamed en guidant la communauté
musulmane dont ils étaient des chefs religieux, politiques, militaires et judiciaires.

Abu Bakr (632-634)

Le premier des califes bien guidés était Abu Bakr. On dit que c’était un marchand qui
utilisait sa richesse pour soutenir la cause de l’Islam. Il a donné sa fille Aïcha en
mariage à Mohamed et elle est devenue sa favorite. Après la mort de Mohamed, Umar
a défendu la cause d’Abu Bakr pour qu’il soit reconnu en tant que premier calife,

14
argumentant que Mohamed lui-même avait désigné Abu Bakr pour diriger les prières
pendant qu’il était malade. Abu Bakr est connu comme le « sauveur de l’Islam » et al-
Siddique (le Juste) car il a réprimé toutes les rébellions qui ont surgi des rangs
musulmans. Abu Bakr a étendu les limites du domaine islamique au delà des frontières
de l’Arabie et a ordonné la rédaction du Coran afin de le préserver. Mohamed n’avait
pas laissé de copie écrite du Coran ; ses paroles avaient été retenues de mémoire par
certains de ses disciples connus sous le nom de huffaz (ceux qui se souviennent).
Nombre d’entre eux moururent pendant les batailles sous le règne d’Abu Bakr, c’est
pourquoi il a ordonné la rédaction du Coran pour sa préservation.

Umar ibn al-Khattab (634-644)

Umar peut être appelé le Paul de l’Islam. A l’origine, il persécutait les convertis à
l’Islam, mais après sa conversion il utilisa sa richesse pour soutenir la cause de l’Islam.
Il donna également sa fille Hafsa en mariage à Mohamed. Sous Umar, l’Islam se
répandit rapidement par le moyen de la conquête. Il prit la ville de Damas, rencontrant
peu de résistance en 635 ; il vainquit les Byzantins à Yarmuk en 636 et s’empara de
toute la Syrie et de la Palestine. La même année, 636, Umar pris la Mésopotamie des
mains des Perses. Entre 640 et 642, son général Amr ibn al avait conquis l’Egypte et le
reste de l’Afrique du Nord. C’est pourquoi Umar est considéré comme « le second
fondateur de l’Islam ».

Umar mit également en place les diverses structures administratives et judiciaires de


l’empire. Il divisa l’empire en provinces, nomma des gouverneurs et créa des
départements pour contrôler la trésorerie, l’armée et les recettes publiques. On porte
également à son crédit l’expulsion des chrétiens et des juifs de la Péninsule arabique.
Umar mourut en 644 après avoir été attaqué par un esclave chrétien (bien que
certaines sources déclarent que l’esclave était zoroastrien).

Uthman (644-656)

Avant sa mort, Umar nomma cinq ou six hommes qui devaient élire entre eux le
prochain calife. Un de ces hommes, Abdul Rahman, retira son nom de la compétition.
Les autres hommes l’autorisèrent alors à nommer le prochain calife. Le choix se porta
alors entre Ali, le cousin et gendre de Mohamed, et Uthman, le leader de la faction
Quraysh. Abdul Rahman choisit Uthman pour être le troisième calife.

Uthman était un homme riche qui utilisait son immense richesse pour soutenir la cause
de l’Islam. Il a été marié à deux filles de Mohamed, Ruqayya et Khulthum, et c’est la
raison pour laquelle il était connu comme étant le Possesseur des deux lumières. Une
fois devenu calife, il nomma certains de ses proches en tant que gouverneurs de
provinces. Faible dirigeant, Uthman manqua de courage au moment d’appliquer la loi à
la lettre lorsqu’il s’agissait d’un proche ou d’une personnalité importante.

15
La contribution la plus remarquable d’Uthman à l’Islam à été d’ordonner à Zaïd ibn
Thabit, le secrétaire personnel de Mohamed, d’entreprendre la seconde compilation du
Coran. Lorsque cette œuvre fut achevée, toutes les autres versions furent détruites.
C’est ainsi que la version autorisée d’Uthman, qui est considérée par la majorité des
musulmans d’aujourd’hui comme étant le Coran authentique et original tel qu’il a été
donné par Mohamed, était la seule version qui restait.

En 656, des musulmans égyptiens mécontents auraient assassiné Uthman,


apparemment pour ce qu’ils considéraient comme du népotisme.

Ali ibn Abu Talib (656-661)

Ali était le cousin et fils adoptif de Mohamed. Il épousa la fille du prophète Fatima, qui
donna naissance à deux garçons, Hassan et Husayn. Ali fut l’un des premiers convertis
à l’Islam et il prit part à presque toutes les batailles livrées par Mohamed. Il était
convaincu d’être le successeur de droit de Mohamed. C’est ainsi que pendant six mois il
refusa de reconnaître la nomination d’Abu Bakr en tant que premier calife. Toutefois,
après avoir essuyé trois refus pour sa nomination à la fonction de calife, il fut
finalement invité à devenir calife après la mort d’Uthman en juin 656.

Une rébellion dirigée par Ayisha, la veuve de Mohamed et certains de ses compagnons,
a donné lieu à la première importante guerre civile musulmane. A la bataille du
chameau, les forces d’Ali battirent celles d’Ayisha, qui se présenta à la bataille à dos
de chameau. A la bataille de Siffin, les forces d’Ali affrontèrent celles de Muawiya, fils
d’Abu Sufyan (l’autre leader de la faction Quraysh) et cousin d’Uthman. Muawiya
reprochait à Ali de ne pas avoir puni les assassins d’Uthman. Les deux parties
acceptèrent d’avoir recours à un arbitrage pour résoudre leurs différends. Cependant,
certains partisans d’Ali (qui seront appelés plus tard Kharijites ou séparatistes)
rejetèrent l’arbitrage et accusèrent Ali de rechercher une solution humaine au lieu de
s’abandonner aux injonctions divines stipulées par le Coran.

L’arbitrage fut prononcé en faveur de Muawiya. Ali était furieux et retourna vers ses
partisans qui exigèrent qu’il se repentît d’avoir accepté l’arbitrage en premier lieu. Il se
refusa à le faire. Au lieu de cela, il attaqua ses propres partisans et massacra des
milliers d’entre eux, endommageant ainsi un peu plus sa crédibilité.

La bataille contre Muawiya fut suspendue et un autre conseil fut mis sur pieds. Cette
fois, le conseil décida de démettre à la fois Ali et Muawiya. Mais les deux parties
refusèrent d’accepter cette décision. Ali et Muawiya campèrent sur leurs positions
jusqu’à ce qu’un Khajirite assassine Ali en 661 pour se venger du massacre de ses
compatriotes. Muawiya devint ainsi le calife de facto. Le second fils d’Ali, Husayn,
s’engagea plus tard dans la bataille pour le califat, mais il fut vaincu et exécuté à
Karbala, actuellement Iraq. Ces évènements furent à l’origine d’un schisme permanent

16
entre les partisans d’Ali connus sous le nom de Chiites ou le parti d’Ali et la branche
principale de l’Islam, les Sunnites.

ÉVÈNEMENTS CLÉS DANS L’HISTOIRE DE L’ISLAM


634 Mort d’Abu Bakr, le premier calife (successeur de Mohamed).
637 Prise de Jérusalem par les leaders musulmans.
661 Assassinat d’Ali, le 4ème calife de Mohamed.
690 Construction du Dôme du Roc à Jérusalem.
732 Les musulmans sont battus à la bataille de Tours.
1099 Des croisés s’emparent de Jérusalem.
1111 Mort d’al-Ghazali, second du prophète en tant que leader spirituel.
1197 Saladin reprend Jérusalem.
1258 Les Mongoles saccagent Bagdad.
1300 Montée de l’empire Ottoman.
1315 Mort de Raymond Lull, missionnaire chrétiens en terre d’Islam.
1453 Les Turcs ottomans s’emparent de Constantinople rebaptisée
Istanbul.
1517 Salim Ier conquiert l’Egypte.
1520 Montée au pouvoir de Soliman le Magnifique, l’empereur ottoman.
1563 Akbar parvient au pouvoir en Inde.
1803 Le mouvement Wahhabite domine en Arabie Saoudite.
1910 Prospections de pétrole en Perse.
1924 Sécularisation de la Turquie.
1928 La fraternité musulmane est fondée.
1932 Independence politique de l’Iraq.
1947 Création du Pakistan.
1948 Fondation de l’Etat d’Israël.
1962 Independence de l’Algérie.
1964 Formation de l’Organisation pour la Libération de la Palestine (OLP).
1967 Guerre de six jours entre Israël et l’Egypte.

17
1973 Guerre d’octobre entre Israël et les Arabes.
1977 Anwar Sadat fait la paix avec Israël.
1979 Révolution islamique en Iran.
1982 Assassinat d’Anwar Sadat.
1987 L’intifada commence en Palestine.
1991 Guerre du Golf pour libérer le Koweït.
2001 11 septembre – Attaque sur le territoire des Etats-Unis.
2010 Printemps Arabe- Le « Printemps arabe » est un ensemble de
contestations populaires, d'ampleur et d'intensité très variables, qui se
produisent dans de nombreux pays du monde arabe à partir de
décembre 2010 (source : wikipedia).

2ème session : Les croyances musulmanes


En Islam il existe une claire distinction entre ce qui constitue « la foi » ou « la
croyance » (iman) et « les œuvres » ou « les devoirs » (ibadat). Alors que le
christianisme enseigne que le salut est donné par la grâce à travers la foi,
l’enseignement islamique implique que le salut est obtenu par la foi à travers les
œuvres. Pour être musulman il faut croire en Dieu, aux anges, aux Ecritures, aux
prophètes, au jugement dernier (et à la prédestination). Il faut également observer les
devoirs ou œuvres suivantes : le témoignage, la prière, le jeûne, l’aumône, le
pèlerinage (et le jihad).

Les deux tableaux5 suivants donnent un aperçu des croyances de base en Islam. Dans
le premier tableau, le but de l’exercice est d’aider les étudiants à aborder les croyances
musulmanes de base comme un pont. Comme le mentionne l’apôtre Paul en Actes
17.24-28 dans son explication de la révélation générale de Dieu aux païens Grecs :

« Le Dieu qui a fait le monde et tout ce qui s'y trouve, étant le Seigneur du ciel
et de la terre, n'habite point dans des temples faits de main d'homme; il n'est
point servi par des mains humaines, comme s'il avait besoin de quoi que ce soit,
lui qui donne à tous la vie, la respiration, et toutes choses. Il a fait que tous les
hommes, sortis d'un seul sang, habitassent sur toute la surface de la terre, ayant
déterminé la durée des temps et les bornes de leur demeure; il a voulu qu'ils
cherchassent le Seigneur, et qu'ils s'efforçassent de le trouver en tâtonnant, bien

5
Joe Knight, dans le cours : "Islamic Challenge and Hope/Défi et espérance en Islam”

18
qu'il ne soit pas loin de chacun de nous, car en lui nous avons la vie, le
mouvement, et l'être. C'est ce qu'ont dit aussi quelques-uns de vos poètes: De
lui nous sommes la race... »

N’importe quel musulman serait d’accord avec l’argumentation de Paul et c’est là un


bon départ pour approcher ses croyances. Comme le dit John Azumah :

…la principale motivation de Paul dans ce contexte était purement missionnaire et


évangélique. Il utilisait le Dieu inconnu des Athéniens comme un tremplin pour
leur présenter Dieu le Créateur de l’univers et le Père de Jésus-Christ. De la même
manière, Allah ou le Dieu musulman est un point de départ crucial pour partager
la vision chrétienne de Dieu avec les musulmans.6

Travail de groupe 1 :
Lisez le credo des apôtres et entourez les expressions ou termes que d’après vous les
musulmans accepteraient comme étant des vérités. L’enseignant fera cet exercice avec
les étudiants afin de les aider à déterminer leur connaissance générale des croyances
islamiques. Ces croyances devraient être considérées comme des tremplins pour
partager la Bonne Nouvelle avec les Musulmans plutôt que d’avoir recours à la
confrontation.

Les musulmans et les chrétiens ont-ils des croyances communes?

CHRISTIANISME ISLAM
Le credo des apôtres La Shahadah des musulmans

Je crois en Dieu le Père Tout-Puissant


Créateur du ciel et de la terre ;

Et en Jésus-Christ, Son Fils unique,


notre Seigneur :
Qui a été conçu du Saint-Esprit, est né de
la vierge Marie,
A souffert sous Ponce Pilate,
A été crucifié, est mort, a été enseveli;
Est descendu aux enfers ; « Il n’y a pas d’autre Dieu qu’Allah,
Le troisième jour, est ressuscité des morts; Et Mohamed est son prophète ».

6
John Azumah, My neighbour’s faith [La foi de mon voisin], 144.

19
Est monté aux cieux,
Est assis à la droite de Dieu le Père Tout-
Puissant;

D’où Il viendra juger les vivants et les


morts.

Je crois au Saint-Esprit,
À la sainte église catholique,
À la communion des saints,
À la rémission des péchés,
A la résurrection de la chair,
Et à la vie éternelle.

Amen.

Lisez le credo des apôtres et entourez les expressions ou mots que d’après vous un
musulman accepterait.

Le second tableau est un aperçu des Articles de Foi en Islam qui présente également
une explication du contenu de ces croyances.

ARTICLES DE FOI

ALLAH (Dieu) Strictement monothéistes.

LES ANGES Des messagers divins, y compris Gabriel et Satan.

Le Coran (« récitation »)
♦ Selon la croyance, il a été révélé par Dieu
LES ÉCRITURES à Mohamed à travers l’ange Gabriel.
♦ Eternel, parfaitement préservé à travers
l’histoire.
♦ Divisé en 114 chapitres (« sourates »).
♦ Accepte également l’inspiration divine de
Mohamed en ce qui concerne les traditions,
Hadiths.
Comprennent : Adam, Noé, Moïse, David et
Jésus.

20
LES PROPHÈTES Mohamed : « le sceau des prophètes » (la
dernière parole divine).

Résurrection future des morts, jugement divin,


L’AU-DELA éternité au paradis ou en enfer.

DECRET DIVIN La plupart des musulmans acceptent la


PREDESTINATION souveraineté complète et totale de Dieu. « Le
libre arbitre » est un concept étranger.

A. Articles de Foi de l’Islam

La croyance en Dieu (Allah) : Il n’y a pas d’autre Dieu qu’Allah

« Islam signifie soumission totale aux commandements et à la volonté d’Allah, le seul


vrai Dieu. Le premier et le plus grand enseignement de l’Islam est proclamé par la
Shahada (confession) : La illa ‘illa ‘llah Muhammadun rasal Allah ». Ce qui signifie : Il
n’y a pas d’autre Dieu qu’Allah, et Mohamed est l’apôtre d’Allah. C’est cette confession
qui, une fois prononcée sincèrement et complètement respectée, fait de la personne un
vrai musulman. C’est cette Shahada qui guide le musulman tout au long de sa vie.
L’Islam est une religion strictement monothéiste. La sourate (chapitre) clé dans le
Coran affirme le monothéisme de l’Islam.

Dis : « Il est Allah, Unique


Allah, Le Seul à être implore pour ce que nous désirons.
Il n’a jamais engendré, n’a pas été engendré non plus.
Et nul n’est égal à Lui. » (Coran 112)

Le musulman doit croire en un Dieu unique (Allah). La croyance est la base même de
l’al-Din (religion) de l’Islam. 7 La croyance en Dieu (Allah) est la première croyance en
Islam et c’est aussi la croyance centrale. Il est décrit comme un souverain, un roi, un
dirigeant et un maître, qui est totalement différent de sa création. Son statut
transcendant est englobé dans l’expression musulmane familière, Allahu akbar (Dieu est
grand).

L’idolâtrie, l’adoration de plusieurs dieux, est fortement condamnée puisque l’Islam


souligne l’unicité ou l’unité (tawhid) de Dieu. Il est Un et n’a ni collaborateurs ni
enfants. Associer toute autre chose à Dieu est un péché grave, appelé shirk. Pour

7
Badru D. Kateregga et David W. Shenk, Islam and Christianity : A Muslim and a Christian in Dialogue [Islam et
christianisme : Dialogue entre un musulman et un chrétien] (Nairobi : Uzima Press, 1980), 2.

21
expliquer cet enseignement islamique, Badru Kateregga, un musulman ougandais,
déclare :

Parce que Dieu est unique, personne d’autre ne peut partager ne serait-ce qu’un
atome de Sa puissance divine et de Son autorité. Seul Dieu possède les attributs
de la Divinité. Parce que Dieu est un et un seul, associer n’importe quel être à
Dieu est un acte pécheur et un acte infidèle.

L’Islam stipule clairement que Dieu n’a ni fils, ni père, ni frère, ni épouse, ni sœur,
ni filles… Dans son unicité, Dieu ne ressemble à aucune autre personne ou chose
qui peut venir à l’esprit. Ses qualités et Sa nature sont ostensiblement uniques. Il
n’a pas d’associés.8

L’accent mis sur l’unicité de Dieu signifie qu’Il n’est jamais conçu comme un père.
La paternité impliquerait qu’Il ait des enfants, ce qui implique dans l’esprit des
musulmans qu’il aurait cohabité avec une femme afin de générer un enfant. Le
Coran pose la question : Comment aurait-Il un enfant quand Il n’a pas de
compagne? (6.101). Aux yeux des musulmans, les chrétiens commettent le shirk
en considérant Jésus comme le Fils de Dieu et en croyant à la Trinité (qui, d’après
le Coran, comprend Dieu, Marie et Jésus – 5.116).

Les musulmans et les chrétiens adorent-ils le même Dieu?

Le débat actuel sur l’utilisation du nom d’Allah pour les chrétiens provenant d’un
contexte musulman ou arabe implique la question la plus fréquemment posée, à savoir
: « les musulmans et les chrétiens adorent-ils le même Dieu ? » John Azumah observe :
Tout d’abord, il est important de comprendre que si les chrétiens et les
musulmans acceptent qu’il n’y a qu’un seul Dieu, le créateur de l’univers et de
l’humanité et qu’ils prétendent adorer ce Dieu, alors il est clair qu’ils adorent le
même Dieu. Deuxièmement, étant donné la revendication coranique selon laquelle
la mission prophétique de Mohamed est cohérente avec les missions de
personnages bibliques tels qu’Abraham, Moïse et Jésus, il est difficile de dire que
le Dieu de l’Islam n’est pas le même que le Dieu du christianisme. Troisièmement,
du point de vue linguistique, Allah est simplement le nom arabe pour Dieu
Suprême ou Etre Suprême. En d’autres termes, le mot « Allah » est pour les
arabes de que « Dieu » représente pour les francophones, « Onyame » pour les
Twi au Ghana, « Oludumare » pour les Yorubas du Nigeria, et « Ukulunkulu »
pour les Zoulous d’Afrique du Sud9.

L’argument ici ne concerne pas la nature de la relation de Dieu avec l’humanité. L’Islam
est une foi purement monothéiste, alors que le christianisme est un monothéisme
trinitaire. Azumah dit encore :
8
Kateregga and Shenk, 46.
9
Azumah, 139.

22
La doctrine de la Trinité cherche à souligner le fait que Dieu n’est pas seulement
un Dieu de communion, un Dieu de dialogue et un Dieu de relation, mais aussi un
Dieu en communion, en dialogue et en relation. Les chrétiens et les musulmans
acceptant que Dieu est le créateur, maître et Souverain Seigneur sur toute la
création. Cependant, le problème qui se pose alors, c’est la question de savoir
comment se passe la relation entre le Créateur et la création… Les musulmans et
les chrétiens croient en la révélation, c’est-à-dire, que Dieu prend l’initiative
d’atteindre l’humanité. Les deux religions acceptent que sans la révélation il ne
pourrait y avoir aucune relation entre les êtres humains et Dieu. Mais l’accord
entre les deux s’arrête là ! Le désaccord apparaît dés que l’on considère la nature
de la révélation. D’après l’Islam, Dieu révèle Sa volonté et la transcription de cette
révélation est « parfaite dans le Coran ». Le christianisme, pour sa part, enseigne
que Dieu révèle non seulement sa volonté, mais Il se révèle aussi Lui-même dans
la personne de Jésus de Nazareth. La question qui se pose alors est de savoir dans
quelle mesure la volonté de Dieu contenue dans le Coran s’accorde avec la vie de
Jésus et avec Son ministère tel qu’il est mentionné dans les Evangiles?10

Lamin Sanneh a magnifiquement résumé la différence majeure dans la révélation entre


le christianisme et l’Islam : « Pour le christianisme, la Parole de Dieu c’est Jésus, la
Parole « faite chair qui a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité ». Pour l’Islam,
la parole est devenue un livre saint et a habité parmi nous, pleine de commandements
et de directives. »11

La nature de la relation que le musulman entretient avec Allah est celle d’un esclave
soumis à la volonté12 de son maître ou un sujet de son maître, alors que le chrétien
possède une relation de Père à enfant avec Dieu.

Le Dieu musulman ne fera pas, ne peut faire et n’a nul besoin de faire les choses que le
Dieu chrétien fait. « Allah na pas été engendré et n’engendre pas » est l’enseignement
central du Coran : « Jésus est le Fils de Dieu » est l’enseignement central du
christianisme. Alors, Allah peut-Il être le Père de Jésus-Christ? Si la réponse du
musulman est non, est-il juste et correct de la part des chrétiens d’insister sur le fait
que Jésus est le Fils du Dieu musulman? Et si Allah n’est pas le Père de Jésus, peut-on
dire que les musulmans et les chrétiens adorent le même Dieu?

10
Azumah, 142.
11
Dr Lamin Sanneh in Reflections on the comparative history of translation in Islam and Christianity
[Réflexions sur l’histoire comparative de la traduction en Islam et dans le christianisme]. Andrew Walls
lectures, 2007.
12
John Azumah, My neighbour’s faith [La foi de mon voisin] :143.

23
B. La croyance aux anges (Malaika) et autres êtres surnaturels

Les anges
La croyance dit que les anges ont été créés à partir de la lumière et ont été doté de la
vie, de la parole et de la raison. Ils ne mangent ni ne boivent et n’ont pas de différence
de genre, et donc ne peuvent procréer. Ils vivent dans le ciel et leur tâche principale est
de louer Dieu, obéissant à ses ordres et intercédant pour l’humanité (42.3). Parmi les
anges mentionnés dans le Coran, on compte : Jibril (Gabriel), l’ange de la révélation
(2.91; 66.4) ; Mikail (Michel), l’ange chargé de la pluie et de la subsistance (2.92) ;
Israfil, qui n’est pas mentionné dans le Coran mais on croit que c’est l’ange qui sonnera
la trompette au jour du jugement dernier ; et Izrail, l’immense et affreux ange de la
mort (32.11 et 6.93). Mankar « l’inconnu » et Nakir « la répudiation » sont deux anges
dont on dit qu’ils visitent les morts dans la tombe pour les interroger sur leur croyance
en Dieu et en Mohamed. On dit que Malick est l’ange qui préside l’enfer (43.77), alors
que Ridwan est l’ange chargé du ciel.

On dit aussi que deux anges sont assis sur les épaules de chaque personne, notant tous
leurs actes (43.80; 82.10-13). Ce sont aussi des anges gardiens qui protègent les
croyants du danger (6.61; 86.4).

Les djinns
Les djinns sont abordés dans la Sourate 72 du Coran. Ont dit qu’ils ont été créés à
partir d’un feu sans fumée (15.27) et qu’ils sont paisibles de nature. Ils mangent,
boivent et procréent à l’intérieur de leur propre race ; bien qu’ils aient quelques fois des
relations avec des êtres humains. Les bons djinns sont très beaux ou élégants, alors
que les mauvais sont affreux. Les djinns peuvent apparaître aux personnes sous la
forme de serpents, de chiens, de chats ou d’êtres humains ; et ils peuvent apparaître et
disparaître à volonté. Certains djinns sont musulmans et bons, alors que les autres sont
non musulmans et mauvais. Les djinns sont présents de manière écrasante dans la
vision du monde des musulmans qui pratiquent un Islam populaire (mélange de l’Islam
et des religions traditionnelles).

Le diable
Le diable est appelé en Islam shaytan ou Iblis. Selon la croyance, il a été un des anges
de Dieu. Il a désobéi à Dieu en refusant de se courber ou de se prosterner devant
Adam, le premier humain de la création. Dieu l’a donc chassé vers la terre loin du ciel.
Ainsi, Iblis erre sur la surface de la terre, essayant de tromper les êtres humains. Il se
cache quelques fois dernière les murs du ciel pour écouter ce qui s’y passe. Lorsque les
anges le prennent en flagrant délit, ils lui lancent des pierres, ainsi son autre nom est
« celui à qui on jette des pierres ».

24
C. La croyance aux prophètes
Deux termes sont utilisés pour les prophètes en Islam : nabi (prophète) et rasul
(apôtre/messager). Les musulmans croient que chaque groupe a reçu la visite à un
moment ou à un autre d’un prophète appartenant à sa propre race (16.36). Selon la
croyance, le nombre total de prophètes s’élève à 124.000. Le Coran n’en cite que vingt-
huit par leur nom, parmi lesquels : Noé, Abraham, Moïse et Jésus. Certains des
prophètes ont des titres particuliers :

Adam Safi u-llah L’Elu de Dieu


Noé Nabi u-llah Le Prophète de Dieu
Abraham Khalil u-llah L’Ami de Dieu
Ismaël Dhabih u-llah Le Sacrifice de Dieu
Moïses Kalim u-llah Celui qui parle avec Dieu
Jésus Kalimat u-llah La Parole/Esprit de Dieu
Ruh u-llah
Mohamed Rasul u-llah L’apôtre de Dieu

Même les musulmans sont avertis de ne pas faire de distinctions entre les prophètes de
Dieu. Cependant, Mohamed occupe la place la plus importante en tant que « Sceau des
Prophètes » (Khatam Nabiyin 33.40).

Les étudiants chrétiens observeront que ceux qui sont considérés comme des
patriarches dans la tradition judéo-chrétienne, comme Abraham, sont considérés en
Islam comme des prophètes, alors que la majorité des prophètes mineurs et majeurs de
l’Ancien Testament comme Jérémie et Osée n’occupent aucune place significative.

D. La croyance aux Ecritures


L’Islam peut être compris à travers deux principales sources : 1) Le Coran et 2) les
collections qui rapportent les paroles, les actions et les sanctions de Mohamed. Ces
actes (sunnah) et ces proverbes (hadith) de Mohamed sont communément connus sous
le nom de Hadith.

Le Coran :
La croyance aux livres d’inspiration divine ou Ecritures est la seconde croyance
fondamentale en Islam. Les musulmans croient que Dieu a donné des livres saints aux
différents prophètes du passé (2.130; 4.135; 5.47, 70, 72, etc.). Parmi ces livres, les
principaux sont : Tawrat (la Torah) donnée à Moïses, le Zabur (Psaumes) donné à
David, et l’Injil (Evangile) donné à Jésus. Tous ces livres sont des portions de
« l’Ecriture Mère» (umm ul-kitab) qui réside dans le ciel. Le Coran, cependant, est le
chapitre final du livre céleste et contient la parfaite révélation de Dieu.

Al-Qur’an signifie récitation (il doit être entendu et récité). Le Coran représente les
quatre-cinquième (80%) de la longueur du Nouveau Testament.

25
La révélation du Coran est la copie littérale et exacte de la réalité de Dieu sur la terre
(vue comme la seule incarnation de Dieu par les musulmans). Notez la différence avec
le christianisme — Pour les chrétiens, qui est la seule incarnation de Dieu?

La récitation de la parole de Dieu a été reçue par Mohamed alors qu’il était dans un état
de transe et a été transcrite plus tard par ses disciples. Une copie finale a été créée
dans les 20 ans après sa mort. L’arabe ne s’écrivait qu’avec des consonnes (comme
l’hébreu), il y a donc plusieurs écoles de tradition qui interprètent le Coran. En fait, les
érudits musulmans conservateurs croient que le Coran ne peut être traduit de l’arabe et
doit être mémorisé, même par le disciple qui ne comprend pas les paroles.

Le Coran doit être lu en ARABE.

Nous en avons fait un Coran arabe afin que vous raisonniez. (Sourate 43.3)
Un Coran arabe pour des gens qui savent (Sourate 41.3)

Si nous en avions fait un Coran en une langue autre que l’arabe, ils auraient dit :
« Pourquoi ces versets n’ont-ils pas été exposés clairement ? quoi ? Un [Coran]
non-arabe et un [Messager] arabe ? » (Sourate 41.44)

Ainsi donc, toutes les traductions ne sont que des tentatives d’interpréter le livre saint.
La seule version authentique est en arabe.

Organisation du Coran
On compte 114 sourates (chapitres) ou degrés, littéralement «des échelons par lesquels
nous montons».

Chaque sourate commence avec cette expression « Au nom d’Allah, le Tout


Miséricordieux, le Très Miséricordieux ! »

Les sourates sont classées en séquences de la plus longue à la plus courte.

On compte 86 sourates mecquoises généralement plus courtes et d’un style très


littéraire ; 28 sourates médinoises généralement plus longues et considérées comme
des discours révélés par Dieu pour des occasions particulières.

Chaque sourate contient des Ayas (ou versets) individuels qui sont aussi considérés
comme des signes de Dieu.
Chaque verset est considéré comme un signe venant de Dieu ; chaque verset pris
séparément est une révélation. Il n’existe aucun moyen de « valider le texte » puisque
chaque aya est la parole directe de Dieu, quel que puisse être le contexte.

26
Autres faits importants à propos du Coran
Selon l’Islam, le Coran complète la révélation de l’Ancien et du Nouveau Testament, qui
ne sont que des portions de la vérité et qui sont faillibles. Le Coran, quant à lui, est
parfait.

Le miracle s’exprime en partie par le fait que Dieu a révélé Sa parole parfaite à une
personne illettrée (« le prophète illettré » sourate 7.157).

On enseigne que le Coran est « mubeen » ou « clair » ; bien que de grandes parties du
livre soient incompréhensibles, elles sont comprises comme la parole de Dieu infaillible
par les musulmans.

Le Coran est un livre oral qui doit être récité. Le Coran s’exprime quelques fois en
langage banal, avec des exclamations.

Travail de groupe 2 : Comment présenteriez-vous la Bible à un ami musulman? Où


devrait-il commencer? Que devrait-il s’attendre à y trouver?

Les hadiths : Les sunnah (actes) et hadith (proverbes) montrent le mode de vie de
Mohamed. La collection d’écrits connus sous le nom de Hadith comprend à la fois les
sunnahs et les hadiths. Une transcription de la tradition verbale par Mohamed de ce
qu’il appelait un hadith ; et les collections écrites sont appelées Hadith. Le Hadith n’est
pas un livre saint (révélation) comme le Coran et les Ecritures préalables. Toutefois,
pour les musulmans, l’importance des Hadiths les place au second rang après le Coran.
Ils aident à expliquer et à clarifier le Coran et le présentent d’une manière plus
pratique.

A la différence du christianisme qui est apparu après le judaïsme mais qui a accepté et
réinterprété les Ecritures juives pour sa propre auto-compréhension, l’Islam rejette
complètement les Ecritures antérieures, et en particulier les Ecritures juives et la Bible
chrétienne. Les musulmans disent (bien que sans aucune preuve empirique) que ces
Ecritures ont été altérées, falsifiées et corrompues par les juifs et les chrétiens. Nombre
d’entre eux insistent même sur le fait que l’Evangile de Barnabas est le véritable
évangile original ou injil écrit par l’apôtre Barnabas. Cette croyance n’est pas n’est
ébranlée par la preuve irréfutable que cet évangile est une œuvre de fiction produite
vers la fin du seizième – ou début du dix-septième – siècle en Espagne, ou par le fait
qu’il contredit le Coran en faisant référence à Mohamed, au lieu de Jésus, en tant que
Messie. Il est également étrange que cet évangile fait référence à Jésus en tant que
« Christ » (un titre qui est l’équivalent grec de l’hébreu « messie »), mais rapporte qu’il
nie être le messie.13 Malgré l’évident manque de crédibilité de ce prétendu Evangile de

13
Jan Slom, "L’Evangile de Barnabas dasn les recherches récentes," in Islamochristiana, vol.23 (1997) : 81-109.

27
Barnabas, les musulmans l’ont traduit en plusieurs langues et distribué dans tout le
monde islamique.

Cette attitude face aux Ecritures chrétiennes rend le dialogue islamo-chrétien plutôt
infructueux, car de nombreux musulmans rejettent la Bible et accusent les chrétiens de
la corrompre.

E. La croyance en la fin des temps (Akhira)

Tout musulman doit croire aux Derniers Temps et au Jour du Jugement, qui est décrit
graphiquement dans les sourates 75.1ff; 81.1-19; 82; 83 et 84. Ce jour est diversement
appelé Yaumu l-Quiyamat (le Jour de la Résurrection), Yaumu-l-Hisab (Le Jour du
jugement dernier), Yaumu d-Din (le Jour du Jugement) et As-Sa’a (l’Heure). Personne à
part Dieu ne sait quand il se produira (41.47). Il sera précédé par des signes qui
incluront l’apparition du Mahdi, Le Bien Guidé, suivie par la seconde venue de Jésus.

Le jugement se produira alors par la pesée des actes, car en Islam le salut doit être
gagné, alors que dans le christianisme c’est le don gratuit de Dieu… Si les mauvaises
actions d’une personne pèsent plus lourd que ses bonnes actions, elle sera condamnée
à l’enfer (jahanna). Le Coran parle d’un purgatoire infernal pour les musulmans, où
après quelques souffrances ils sont admis au ciel (19.72), d’un feu ardent pour les
chrétiens (98.5), d’un feu intense pour les juifs (104.4), et d’un immense feu brûlant
pour les idolâtres (2.113).

Si les bonnes actions d’une personne pèsent plus lourd que ses mauvaises actions, elle
sera admise au paradis (janna). Chaque palais comprend soixante-dix maisons, dans
chaque maison il y a soixante-dix pièces comprenant soixante-dix lits, ainsi que des
tables et des plats. Le lait et le vin couleront et les habitants seront servis par de belles
vierges. L’endroit sera frais, ombragé et rempli par un doux parfum. Tout ceux qui y
vivront seront préservés au jeune âge de trente-six ans, demeureront imberbes et ne
souffriront d’aucune fatigue (4.60; 35.32). Ils recevront chacun plusieurs femmes :
4000 vierges et 8000 femmes ayant déjà été mariées. Par-dessus tout, ils verront Dieu
face à face, ce qui est la plus grande des récompenses.

F. La croyance au décret divin (prédestination)

Bien que la prédestination ne soit pas toujours incluse parmi les croyances officielles de
l’Islam, elle est présente et très forte dans la société musulmane. La prédestination
signifie que Dieu décrète toute chose, le bien et le mal, et que rien ne se produit sans
sa sanction. Dieu a décrété toutes choses dans la vie des personnes, y compris leur
destination éternelle, le ciel ou l’enfer. Dans sa souveraineté, Dieu guide et égare qui Il
veut. Ces décrets sont écrits et préservés au ciel et sont immuables. Insh Allah, ou Dieu
voulant, l’expression favorite des musulmans, témoigne de leur croyance en la volonté
et aux décrets irrésistibles de Dieu. La doctrine islamique de la prédestination affecte la

28
responsabilité des humains dans les cas de mort due à la négligence et entraîne
également une approche fataliste de la vie.

Comparaison des croyances entre les chrétiens et les musulmans

Concepts Chrétiens Musulmans


Dieu Un Dieu en trois Allah, il n’y a d’autre Dieu que Dieu.
Personnes : Père, Fils,
Saint-Esprit.
La Trinité.
La Création Genèse 1-2 Adam et Eve ont été créés ; ils ont été
Dieu a créé l’univers et tentés et ils ont péché pendant qu’ils
a placé Adam dans le étaient au paradis. Le paradis était et n’est
Jardin d’ Eden qui pas situé sur la terre (Coran 2.36).
faisait partie du monde
créé par Dieu ; et il lui a
créé une compagne en
la personne d’Eve.
La Chute et Genèse 1-3 Les humains n’ont pas été créés à l’image
l’origine du Les humains ont été de Dieu, mais ils ont reçu des qualités de
péché créés à l’image de Dieu.connaissance et une volonté. Les humains
Mais le péché est entré possèdent dignité et privilège, en particulier
dans le monde à travers ceux qui croient en Allah. Le péché et la
la désobéissance rébellion d’Adam et Eve n’a pas
d’Adam et Eve. tragiquement altéré la relation de
l’humanité avec Dieu. Adam s’est repenti et
Toute personne nait il a été pardonné. Les personnes ne
avec une nature naissent pas dans le péché. Adam est
déchue, et est par devenu le premier messager sur terre, et
conséquent encline au les messagers ou prophètes de Dieu ne
mal, et ce peuvent être ainsi ternis.
continuellement. Toutes « Le péché n’est pas originel. Le péché est
les personnes qui ne se commis par choix, et peut être évité en
repentent pas sont faisant le bon choix ».
désespérément et Les humains sont fondamentalement bons
éternellement perdues. et sont des créatures dignes, mais pas
déchues.
La Parole de Les Ecritures de l’Ancien Respect envers la Torah (Taurat), les
Dieu et du Nouveau Psaumes (Zabur), les Evangiles (Injil)
Testament sont attribués aux véritables prophètes : Moïses
entièrement inspirées (Musa), David (Daud), Jésus (Isa).
de Dieu et contiennent Rejette l’idée selon laquelle la personnalité
toute la vérité humaine pourrait collaborer avec la

29
nécessaire à la foi en révélation divine ou l’idée que Jésus
Christ et à la vie pourrait être la Bonne Nouvelle (Injil).
chrétienne.
Les prophètes Ancien Testament, Jean Adam, Noé, Moïse, David et Jésus -
baptiste a préparé le Mohamed est considéré comme le « sceau
chemin pour Jésus le des prophètes » (la parole divine est venue
Christ. à travers Mohamed).
Jésus Dieu n’a pas engendré Jésus était un messager né d’une mère
un fils de la manière vierge.
dont un père humain Jésus n’est pas le Fils de Dieu (Coran 5.75,
produit un fils. Jésus est 112). Les musulmans nient l’incarnation :
éternel et coexistant Dieu ne s’abaisserait jamais au niveau de
avec Dieu. l’humanité.
Mohamed a finalisé le message de Dieu.
Jésus est le Fils du Dieu Ils considèrent le témoignage biblique de
Trin ; à travers sa vie, Mohamed comme le plus important (De.
sa mort sur la croix, et 18.18)
sa résurrection d’entre Jésus n’est pas vraiment tué, bien que les
les morts, l’expiation est détails ne soient pas clairs dans le Coran
rendue possible pour (4.157-158).
toute la race humaine. Allah n’autoriserait pas qu’un prophète
juste souffre et meure d’une manière si
brutale.
Jésus est un messager du salut, une
lumière pour l’humanité ; il reçoit l’Injil (la
Bonne Nouvelle); il confirme the Torah
(Coran 3.49-50); il n’est qu’un serviteur et
non fils (Coran 19.93).
Le Salut Le salut est accordé par Les personnes n’ont pas besoin de
la grâce de Dieu à rédemption. La mort sacrificielle de Christ
travers la foi en Jésus- n’est pas nécessaire. Un enseignement
Christ en tant que musulman dit que Jésus n’est pas mort,
Sauveur et Seigneur. mais qu’il a été déplacé de la tombe et a
Quiconque se repent et continué à enseigner (comparaison avec
croit en le Seigneur Jonas — trois jours passés dans un
Jésus-Christ est justifié poisson, puis il revient prêcher à Ninive).
et régénéré, sauvé de Les humains sont fondamentalement bons,
la domination du péché. et Dieu aime et pardonne à ceux qui
obéissent à Sa volonté.
L’Eglise Une communion La Ouma, comme l’Eglise universelle, n’est
fraternelle sacrée des pas un bâtiment. C’est une communauté de
croyants avec des croyants qui se soumettent à la volonté de
responsabilités pour Dieu. Il n’existe pas de leaders ordonnés,
servir Dieu et se servir mais la communauté est guidée par la

30
les uns les autres dans
parole de Dieu (Coran), l’exemple de
l’amour en tant que Mohamed (Sunnah), et la Charia (la loi
témoins du salut divine). Bien que l’Eglise chrétienne
complet à travers la foi
possède plusieurs dénominations, l’objectif
en Jésus-Christ. de la ouma est une culture islamique
unique et universelle qui dépasse les
frontières ethniques, nationales,
linguistiques et raciales. Il existe de
nombreuses sectes en Islam également.
La Dieu est le Souverain Dieu possède la souveraineté complète et
souveraineté de d’univers ; Il est totale. Il n’y a aucune possibilité pour
unique, créateur et l’existence du libre arbitre.
administrateur, saint
par sa nature, par ses
attributs et par ses
desseins.
Les derniers Jésus-Christ reviendra, Il y aura une communauté universelle (la
temps les morts seront Ouma) vivant par la charia (loi divine) et
ressuscités et le adorant Allah. Un jugement dernier
Seigneur Jésus-Christ séparera les vrais croyants des incroyants.
jugera toute l’humanité (une vision similaire à la vision post-
et l’issue sera soit la millénaire de l’eschatologie chrétienne).
récompense de la vie
éternelle soit le
châtiment de la
damnation éternelle.

Source:

Badru D. Kateregga & David W. Shenk. A Muslim and a Christian in Dialogue [Dialogue
entre un musulman et un chrétien]. Scottsdale, PA: Herald Press, 1997.

3ème Session : Les devoirs ou cinq piliers de l’Islam


Les pratiques musulmanes les plus importantes sont les cinq piliers de l’Islam. Ces cinq
piliers de l’Islam sont cinq obligations (ou devoirs) que tout musulman doit observer
afin de vivre une bonne vie responsable selon l’Islam.
Les cinq piliers sont :
Shahadah : réciter sincèrement la profession de foi musulmane.
Salat : effectuer les prières rituelles de la manière adéquate cinq fois par jour.
Zakat : payer une aumône (ou charité) légale pour les pauvres et les indigents.
Sawm : jeûner pendant le mois de Ramadan.

31
Hajj : le pèlerinage à la Mecque.
Pourquoi sont-ils importants?
Le fait de respecter ces obligations fournit une structure pour la vie du musulman et
tisse ainsi ses activités quotidiennes et ses croyances en un seul vêtement de dévotion
religieuse.
Peu importe la sincérité avec laquelle une personne peut croire, l’Islam considère que
c’est sans importance de vivre une vie sans mettre cette foi en action et en pratique.

A. Shahadah (confession de foi)


« Il n’y a pas d’autre Dieu qu’Allah, et Mohamed est son messager. »
C’est la déclaration fondamentale de la foi islamique : toute personne qui ne peut
réciter cette phrase de tout son cœur n’est pas musulmane.
Lorsqu’un/e musulman/e récite cela, il ou elle proclame :
Qu’Allah est le seul Dieu, et que Mohamed est son prophète.
Qu’il/elle accepte personnelle que c’est une vérité.
Qu’il/elle obéira à tous les commandements de l’Islam dans sa vie.
Réciter cette déclaration trios fois devant témoins est la seule chose qu’il faut faire pour
devenir musulman. On attend du musulman qu’il récite cette déclaration à haute voix,
avec une sincérité totale, en comprenant totalement ce que cela signifie.
L’arabe peut être transcrit avec l’alphabet romain de la manière suivante :
Ashhadu Alla Ilaha Illa Allah Wa Ashhadu Anna Muhammad Rasulu Allah. La
transcription de la shahadah de l’arabe qui signifie « Je témoigne qu’il n’y a
d’autre Dieu qu’Allah, et que Mohamed est le messager d’Allah ». C’est ce que
l’on appelle la Kalima, et qui peut être considéré comme le credo musulman.
La première partie de la Shahadah affirme l’unicité de Dieu (tawhid) en reniant
l’existence ou la valeur de tous les autres dieux ou divinités et en affirmant l’existence
ou la valeur du seul et unique Dieu, Allah. La seconde partie affirme l’autorité unique de
Mohamed au sein de l’Islam et souligne son statut en tant que dernier prophète.

B. Salat / Namaz (prière)


Le Salat, ce sont les prières musulmanes obligatoires, réalisées cinq fois par jour par
toute personne de plus de douze ans et saine d’esprit. A l’origine, Mohamed et ses
premiers disciples priaient deux fois par jour, le matin et le soir (11.114). Plus tard, à
Médine, ils commencèrent à prier trois fois par jours (2.238). Ce changement a
possiblement été influencé par les juifs qui priaient trois fois par jour. Finalement, les
musulmans adoptèrent cinq temps de prière par jour ; et chacune de ces heures est
annoncée par un muezzin qui effectue le adhan ou « appel à la prière ». Les fidèles
sont convoqués à la prière aux heures suivantes :

32
Salat-az-Subh A l’aurore 5.00 du matin (avant le lever du soleil).
Salat-az Zurh A midi 12.00 (après le point culminant du soleil).
Salat-al-‘asr L’après-midi 16.00 (en fin d’après-midi).
Salat-al-Maghrib Le soir 18.00 (juste après le coucher du soleil).
Salat-al-‘isha Au crépuscule/la nuit 20.00 pm (entre le coucher du soleil et
minuit).

Les prières donnent le rythme de la journée. Cet horaire des prières donne aux
musulmans un cadre pour leur journée. Dans les pays islamiques, l’appel public à la
prière venant des mosquées établit le rythme de la journée pour toute la population, y
compris les non musulmans.
Avant de prier, les musulmans doivent effectuer une toilette rituelle. Le Wudu ou Wusu
est le mode normal d’ablution. Il implique le lavage de certaines parties du corps dont :
la bouche, les narines, les oreilles, les parties génitales, les bras et les pieds. Ghusul,
une toilette plus profonde implique un bain complet et est pratiqué après des activités
telles que les rapports sexuelles ou après avoir touché un cadavre. S’il n’y a pas d’eau
pour se laver, le sable fin (tayammum) peut être utilisé.
La qibla est le nom pour l’orientation que les musulmans doivent adopter quand ils
prient. A une certain époque, les musulmans se mettaient face à Jérusalem, mais plus
tard il a été décrété qu’ils devaient de positionner face à la Mecque et à la Ka’bah.
L’allégation selon laquelle les musulmans prient en direction du soleil et donc adorent le
dieu soleil est fausse.
La prière peut être réalisée de manière individuelle, mais il est préférable de prier en
groupe dirigé par un leader (imam). Les prières impliquent d’adopter des postures
prescrites et de réciter des versets coranique clés en arabe.
En plus de ces prières formelles (salat), il y a d’autres prières non liturgiques telles que
du’a (une prière de supplication ou d’invocation), istighf’r (une prière de miséricorde ou
de pardon); et tash (une prière de louange ou de glorification). Ces prières, qui sont
principalement des invocations, ne doivent pas forcément être dites en arabes mais
peuvent être offertes en n’importe quelle langue.

C. Zakat
La zakat est le don obligatoire représentant une part fixe de la richesse d’une personne
offerte en charité (2.43, 271-271). Elle est considérée comme un type d’adoration et
d’auto-purification. Le mot zakat signifie « purifier ». La zakat ne renvoie pas aux dons
charitables donnés par bonté ou générosité, mais au don systématique de 2,5% de la
richesse d’une personne effectué chaque année en faveur des pauvres. En plus de la
zakat, les musulmans peuvent aussi payer la sadaqa, une offrande donnée librement

33
pour aider les pauvres. Un exemple de sadaqa est donné par le fitrah, qui est offert à la
fin du Ramadan (2:276).

D. Sawm
Sawm c’est le jeûne. C’est le quatrième des cinq piliers de l’Islam. A l’origine, Mohamed
observait les traditions juives du jeûne, y compris le Grand Pardon, et les jeûnes
duraient vingt-quatre heures pleines. Cela a plus tard évolué vers un temps de jeûne de
l’aurore au crépuscule pendant les trente jours de la durée du Ramadan. Ce mois a été
choisi parce que la légende dit que Laylat al Qadr , la Nuit de la Puissance, quand le
Coran a été révélé à Mohamed, a eu lieu dix jours avant la fin du Ramadan. Ce mois est
si saint que l’on croit que pendant sa durée les portes du ciel restent ouvertes alors que
celles de l’enfer sont fermées et les démons sont enchaînés.
Le devoir de jeûner est mentionné dans la sourate 2.183-87, qui prescrivait une
abstinence totale de nourriture, de boisson et de relations conjugales pendant les
heures de la journée durant le mois de Ramadan, le neuvième mois du calendrier
islamique. La fin du Ramadan est marquée par deux jours de célébration (connus sous
le nom de Eid ul-fitr) et les musulmans se rassemblent en extérieur pour prier. Mettre
de beaux vêtements, visiter la famille et les amis pour partager un repas de fête, sont
aussi des évènements qui marquent la célébration Eid ul-fitr.

E. Hajj (le pèlerinage)


La sourate 3.96ff spécifie que chaque adulte musulman qui est libre, physiquement,
mentalement et matérielle capable, doit effectuer le pèlerinage à la Mecque au moins
une fois dans sa vie.
Les Hajjis ou pèlerins sont vêtus de simple vêtements blancs appelés Ihram. Pendant le
Hajj, les pèlerins réalisent des actes d’adoration et ils renouvellent leur sentiment
d’avoir un objectif dans le monde.
La Mecque est un lieu saint pour tous les musulmans. Elle est si sainte qu’aucun non
musulman n’est autorisé à y pénétrer.
Pour les non musulmans, le Hajj est le cinquième et dernier pilier de l’Islam. Il a lieu
pendant le mois de Dhul Hijjah qui est le douzième mois du calendrier lunaire islamique.

La Umra
Le Hajj est un réel pèlerinage – un voyage, avec des rites et des rituels qui doivent être
réalisés tout au long du chemin.
On commence à un endroit juste en dehors de la Mecque appelé le Miqat ou station
d’entrée dans le Hajj.
Là, on prend un bain, on porte l’Ihram (le vêtement blanc spécial), on prononce
l’intention pour la Umra et on commence à réciter le Talbiya Du'a (prière).

34
Me voici à ton service, O Allah, me voici à ton service! Tu n’as pas d’associé. Me
voici à ton service. Toutes louanges et toutes bénédictions soient sur toi. Toute
domination t’appartient et tu n’as pas d’associé. Talbiya Du'a
Puis l’on se rend au Masjid al Haram et l’on marche autour de la Ka'ba sept fois en
répétant les du'as et prières. C’est ce que l’on appelle le Tawaf. Ensuite, on doit boire
une petite gorgée d’eau de Zam Zam.
L’eau de Zam Zam est de l’eau provenant du puits de Zam Zam ; le puits sacré qui s’est
ouvert dans le désert pour sauver Hajira et Ismael qui étaient sur le point de mourir de
soif.
Ensuite, on suit le sentier entre les collines de Safa et Marwa et l’on fait sept fois l’aller-
retour entre les deux.
Ceci complète la portion des rituels du Hajj de la Umra et certaines des restrictions de
l’Ihram sont suspendues.

F. Les fêtes musulmanes


Il n’y a que deux fêtes musulmanes établies dans la loi islamique. Il existe toutefois de
nombreux jours spéciaux que les musulmans célèbrent, bien que certains musulmans
n’approuvent pas l’ajout de fêtes supplémentaires.
Al-Hijra : Al-Hijra est le nouvel an musulman. Il marque le Hijra, le voyage de Mohamed
en 622 à Médine.
Ashura : Ashura marque deux évènements historiques : le jour où Nuh (Noé) a quitté
l’arche et Moussa (Moïse) s’est échappé des mains des Egyptiens. Les musulmans
chiites commémorent également le martyre d’Hussein, le petit fils de Mohamed.
Eid ul Adha : la fête du sacrifice rappelle la volonté du prophète Ibrahim de sacrifier son
fils quand Dieu le lui a ordonné.
Eid ul Fitr : cette fête a lieu à la fin du Ramadan, le mois de jeûne. Les musulmans
rendent grâce à Allah pour la force qu’il leur a donnée pour les aider à pratiquer la
maîtrise de soi.
Lailat al Miraj : cette fête célèbre le voyage de Mohamed de la Mecque à Jérusalem en
une seule nuit sur une créature ailée appelée Buraq. On dit qu’il est monté au ciel à
partir de Jérusalem, il y a rencontré les premiers prophètes, et finalement Dieu.
Lailat al Qadr : La Nuit de la Puissance marque la nuit pendant laquelle le Coran a été
révélé pour la première fois à Mohamed par Allah.
Lailat-ul-Bara'h : La Nuit du Pardon est le moment où les musulmans demandent à
Dieu de pardonner leurs péchés passés.
Milad un Nabi : Milad un Nabi marque l’anniversaire de Mohamed.
Ramadan : le Ramadan est un mois saint pendant lequel les musulmans pratiquent le
jeûne (sawm).

35
Travail de groupe 3 : 1) Si un ami musulman vous dit que les chrétiens ne prient pas
parce qu’on ne les voit jamais en train de le faire et qu’ils ne jeûnent pas parce que ce
n’est pas obligatoire dans la Bible, quelle serait votre réponse?
2) Si un ami musulman vous invitait chez lui pour la célébration de l’Eid ul Fitr à
partager son repas et à passer la journée avec lui, que feriez vous? Comment feriez-
vous pour trouver des opportunités d’en savoir plus sur sa foi et de partager la vôtre?

G. La loi islamique (Charia)


Le mot arabe shari’ah signifie « chemin » « route », ou « voie ». Le mot n’apparaît
qu’une seule fois dans le Coran, là où Dieu dit à Mohamed : « Puis nous t’avons mis sur
la voie de l’Ordre [une religion Claire et parfaite]. Suis-la donc et ne suis pas les
passions de ceux qui ne savent pas. » (45.18). Comme le suggère cette citation, Dieu
est la source de toute loi et Mohamed est le législateur. La Shari’aht Mohamed est donc
la loi ou religion de Mohamed. C’est le chemin ou la voie que Mohamed a empruntée, et
elle consiste en règles et règlementations qui gouvernent la vie des musulmans.
Théoriquement, ces règles sont dérivées du Coran et de la Sunnah (le registre des
exemples et traditions prophétiques) utilisant la ijma (consensus) et la qiyas
(raisonnement analogique).

La charia est la loi divine en opposition à la loi humaine. Elle fournit un modèle de
conduite pour les musulmans dans tous les domaines allant de la manière de se couper
les ongles jusqu’à la manière d’exécuter les prières et la manière de gouverner un Etat.
Dans la loi islamique, tous les actes sont échelonnés selon cinq catégories principales :
obligatoire (ex. la prière), méritoire mais non obligatoire (ex. les prières
supplémentaires), indifférent ou neutre (ex. voyager à pieds ou à cheval), déplorable
mais permis (ex. la gloutonnerie), et interdit ou haram (ex. manger du porc).
En ce qui concerne la vie personnelle des musulmans, la charia prescrit que l’homme
musulman doit laisser pousser sa barbe et porter un turban en imitation de Mohamed.
La femme musulmane doit porter le voile, comme les femmes de Mohamed. Les
musulmans adultes doivent prier cinq fois par jour, jeûner et payer la zakat.
En ce qui concerne la société, la charia légalise et régule l’esclavage. Elle dicte
comment les non musulmans doivent vivre sous la loi musulmane et prescrit les
châtiments pour différents crimes et péchés. Les châtiments connus sous le nom de
hadd sont ceux prescrits par le Coran et les hadiths. Ils comprennent l’amputation de la
main du voleur, quatre-vingt coups de fouet pour avoir bu de l’alcool et une centaine
pour la fornication, la lapidation à mort pour l’adultère, la décapitation pour l’apostasie
et l’exécution pour le meurtre d’un musulman.
Le Coran légitimise et cherche à réguler le jihad (guerre). La charia explique ainsi
clairement qui est en droit de déclarer le jihad (l’imam), qui représente la cible du jihad
(les non musulmans), qui est qualifié pour participer au Jihad (les hommes musulmans
adultes et libres), comment le jihad doit être mené, comment le butin doit être partagé,

36
et la récompense pour le martyre (paradis). Une autre signification du Jihad est la
bataille que chacun livre contre les désirs de la chair. Cette interprétation du jihad est
très commune parmi les ordres soufistes.

4ème session : Principales tendances et divisions en Islam

En moins de trois décennies après la mort de Mohamed, la communauté musulmane


primitive s’est divisée en deux principales factions suite aux guerres civiles qui ont
éclatées sous le règne d’Ali. Il est important de noter que les divisions en Islam,
contrairement à celles que l’on trouve dans le christianisme, ont un fondement politique
plutôt que dogmatique. Les questions autour desquelles les divisions se sont
cristallisées au début concernaient principalement le leadership de la communauté
après la mort du prophète de l’Islam. Les dogmes étaient toujours formulés
rétrospectivement pour soutenir les revendications politiques.

I. Les principales divisions en Islam

Sunnites Shi’a (Chiites)


• La plus grande division (80% des • Insistent que le fait que
musulmans dans le monde). Mohamed a nommé son cousin
et gendre, Ali, en tant que
• Croient que Mohamed n’a successeur.
nommé aucun successeur.
• Dirigés par des spécialistes de
• Suivent le Coran, la tradition la loi et des érudits connus
islamique. sous le nom d’Ayatollahs.

A. Les chiites ou Shi’a

Les chiites étaient à l’origine connus sous le nom de shi’at-Ali (le parti d’Ali). Ils
considèrent Ali comme le seul successeur légitime de Mohamed et considèrent les trois
premiers califes comme des usurpateurs. Ils croient qu’Ali, le gendre de Mohamed, a
hérité de Fatima une partie de la lumière divine qui devait être déposée sur Mohamed.
Ainsi, dans leur confession de foi, les chiites attestent qu’il n’y a d’autre Dieu qu’Allah et
que Mohamed est le messager d’Allah et Ali est l’ami d’Allah. Les chiites considèrent Ali
et en particulier son fils Husayn comme des martyrs. Le meurtre d’Husayn est
commémoré le Jour de l’Ashura (le dixième jour du mois de Muharram). Ce jour là, les
personnes en deuil marchent dans les rues en procession funèbre, tout en se frappant
le corps avec toutes sortes d’objet. Karbala (l’endroit où Husayn a été assassiné) rivalise
avec la Mecque en tant que lieu de pèlerinage.

37
Alors que les musulmans sunnites ont cinq piliers de foi (la confession, la prière,
l’aumône, le jeûne et le pèlerinage) les chiites en ont six. Leur sixième article de foi est
que le leadership de la communauté musulmane est dévolu à un Imam (leader) qui doit
être un descendant direct de Mohamed et Ali, le premier imam.

Les chiites possèdent leur propre collection de hadiths et leur propre école de loi
connue sous le nom de Al-Ja’fariyya. Une grande valeur est accordée à l’intercession
des saints considérés comme étant les « amis de Dieu ».

Les chiites se retrouvent principalement en Iran, au Liban, en Iraq et au Pakistan.

B. Les sunnites

Le nom sunnites est dérivé du mot Sunna, que nous avons déjà rencontré dans la
discussion sur le hadith (tradition). La Sunna est la trascription de l’exemple du
prophète de l’Islam, et les sunnites se considèrent comme les véritables disciples de son
exemple. Entre 80 et 90 pourcent des musulmans sont sunnites.

Les Sunnites reconnaissent les quatre califes (y compris Ali) comme les successeurs
légitimes de Mohamed. Mais ils considèrent les califes comme des leaders politiques,
militaires et juridiques de la communauté, et non comme des leaders spirituels comme
dans l’Islam chiite.

Les sunnites s’intéressent aux aspects politiques et légaux de l’Islam. Le Fiqh, l’étude de
la loi de la charia, plutôt que la théologie, est devenu la principale caractéristique de
leur érudition. Quatre écoles différentes sont apparues :

• L’école Maliki, fondée à Médine par Malik ibn Anas (mort en 795), est
prédominante en Afrique du Nord et de l’Ouest ;
• L’ecole Hanafi, fondée à Bagdad par Abu Hanifa (mort en 767), est aujourd’hui
prédominante en Asie occidentale (à l’exclusion de l’Arabie), en basse Egypte et
au Pakistan ;
• L’école Shafi’I, fondée au Caire par l’Imam al-Shafi’I (mort 820), a des adeptes
en Indonésie et en Afrique de l’Est ;
• L’école Hanbali, fondée à Bagdad par Ahmad Ibn Hanbal (mort en 855), est la
plus stricte et la plus fondamentaliste de toutes les écoles islamiques et la loi
officielle d’Arabie Saudite.

Vers la fin du neuvième siècle, la loi islamique avait pris une forme définitive avec la
fermeture de la porte de l’ijtihad (raisonnement indépendant). Le Taqlid (l’obéissance
aveugle) est devenue la norme, et il y a eu très peu d’évolution depuis lors.

38
II. Les principaux mouvements en Islam
Le mouvement soufi Le mouvement Le mouvement Ahmadiyya
(Soufisme) Wahhabite

La prophétie et la révélation
Communion directe avec Encourage un retour au continuent – Dieu n’a pas fini de
Dieu à travers Coran et à la Sunna, et parler.
l’expérience mystique. lutte pour une stricte
application de la charia Ghulam Ahmad le fondateur,
comme c’était le cas au déclare qu’il est un prophète
septième siècle au supérieur à Christ et au Mahdi.
temps de Mohamed.
Mission principale : mettre fin au
christianisme.

A. Le soufisme
Le soufisme c’est le mysticisme. Il ne s’agit pas vraiment d’une secte au sein de l’Islam
mais plutôt une forme d’expérience religieuse qui commence par un désir ardent d’une
source spirituelle plus profonde en Islam et une communion fraternelle personnelle avec
Dieu. En cela, ce mouvement était une réaction contre le légalisme et le formalisme de
l’Islam sunnite.
Le terme sufi leur a été attribué parce que les premiers mystiques musulmans portaient
des vêtements faits de suf (laine), imitant en cela les moines chrétiens. Les moines
chrétiens sont vantés dans le Coran pour leur dévotion et leur humilité (5.85), ils ont
ainsi fourni la stimulation et l'inspiration initiale aux premiers soufis, qui adoptèrent un
mode de vie ascétique suivant en cela la croyance selon laquelle le matérialisme
mondain et le pouvoir sont des obstacles pour atteindre une spiritualité épanouissante.
Les soufis tirent leur enseignement principalement du Coran et en particulier des
versets tels que « …nous [Dieu] sommes plus prés de lui que sa veine jugulaire »
(50.16) «Où que vous vous tourniez, la Face d’Allah est donc là… » (2.115). Dans
l’enseignement soufi, Jésus est un modèle de voyage ascétique. Dans la tradition soufi,
alors que Mohamed est appelé le Sceau des Prophètes, Jésus est appelé le Sceau de la
Sainteté.
Les principales caractéristiques de la théologie soufie qui s’opposent à la théologie
islamique sont :
• Le soufisme enseigne la proximité de Dieu avec les croyants, en opposition avec
le courant dominant de la théologie islamique qui enseigne son absolue
transcendance.
• Le soufisme enseigne une relation personnelle avec Dieu par opposition à
l’observation mécanique des cinq piliers de l’Islam. L’objectif ultime de cette

39
relation personnelle est le faana (auto-extinction en Dieu) et une union complète
avec le Divin.
• Le soufisme enseigne l’amour de Dieu envers les croyants et leur amour
réciproque pour Dieu, plutôt que de mettre l’accent sur la crainte de Dieu ou le
châtiment en enfer. La sourate 5.57 sert de source d’inspiration et de justification
pour mettre l’accent sur l’amour.
• Le soufisme met en avant le tariqa, le chemin spirituel de la contemplation,
plutôt que la voie de la charia. Les soufis se considèrent comme des voyageurs
dans ce monde, dans un voyage dont la destination finale est le faana.
Contrairement à l’Islam traditionnel, le soufisme enseigne la nécessité d’un médiateur
sous la forme d’un maître et un guide spirituel connu sous le nom de shaykh. Un dicton
célèbre dit que « un croyant qui n’a pas un shaykh humain a Satan pour shaykh ». Le
disciple doit se remettre entièrement entre les mains du maître et devenir « comme un
cadavre entre les mains du croque-mort ». Le maître bénit ses disciples, intercède pour
eux, prie pour eux et prépare des amulettes et des porte-bonheur pour leur apporter
bonne fortune et protection. Certains groupes croient que le maître prie au nom de ses
disciples, les absolvant ainsi de la nécessité de réaliser les cinq prières quotidiennes par
eux-mêmes.
Les soufis croient que leurs shaykhs peuvent produire des signes et des miracles
(karama), y compris quelques fois créer des choses ex nihilo (à partir de rien). Des
pèlerinages sont entrepris vers les sanctuaires ou les tombes des saints pour offrir des
sacrifices, demander des bénédictions et faire des vœux.
Les soufis organisent des rencontres spirituelles (majalis) une fois par semaine,
généralement le vendredi soir. La rencontre implique le dhikr (répétition ininterrompue
du nom de Dieu), le chant et des danses spéciales.
Parmi les ordres soufis organisés et bien connus en Afrique, on peut citer les Qadiriyya,
Tijaniyya, l’ordre Mouride au Sénégal et en Gambie, et les Salihiyya et Shadhiliyya en
Afrique de l’Est. Dans certains pays africains comme le Soudan ou le Sénégal, les ordres
soufis ont acquis une grande influence politique et financière, se transformant en partis
politiques.

B. Le mouvement Wahhabite
Muhammad Ibn Adbul Wahhab (1703-1792) qui fonda le mouvement Wahhabite venait
du Nord de l’Arabie. Il avait étudié à Médine et il avait beaucoup voyagé en Iraq et en
Iran. Pendant cette période, il avait étudié la loi islamique, la théologie et le mysticisme
et il fut attiré par les enseignements du réformateur du quatorzième siècle Ibn
Taymiyaa (mort en 1328). Tamymiyya insistait sur l’obéissance à la lettre du Coran et
des Hadiths et s’opposait à la vénération des saints et aux pèlerinages vers les
sanctuaires et les tombes.
A son retour en Arabie, il fut expulsé de sa ville natale à cause de ses prédications.
Abdul Wahhab s’était refugié chez un dirigeant local, Muhammad bin Saud (mort en

40
1765). Au début du dix-neuvième siècle, la famille Saud contrôlait la plus grande partie
de ce qui est connu aujourd’hui sous le nom d’Arabie Saoudite. Lorsque leur groupe de
missionnaires-guerriers Wahhabi qui se donnaient le nom de Ikhwan ou Fraternité
capturèrent l’Arabie Saoudite, ils désacralisèrent toutes les tombes, y compris celle du
prophète de l’Islam et ils plaidèrent pour la destruction de la Ka’bah sacrée. Les
Wahhabi s’opposaient également violemment au soufisme. Ils revendiquaient le retour
au Coran et à la Sunna, et luttaient pour une stricte application de la charia comme au
septième siècle au temps de Mohamed.
L’entraînement militaire devint partie intégrante du Wahhabisme et les fidèles furent
entraînés à la guerre en tant que mujahiddun. Le Wahhabisme, qui est le credo officiel
de l’Arabie Saoudite, a depuis inspiré et directement influencé d’autres mouvements
réformateurs tels que al-Qaida.

Leur approche agressive dans l’effort de propagation a créé des tensions et donné lieu
à des confrontations entre les réformateurs (c’est le nom qu’ils se donnent) et les
musulmans traditionnels appartenant au courant principal, comme c’est souvent le cas
au Nigéria, au Soudan et au Nord Mali.

C. Le mouvement Ahmadiyya
Le fondateur du mouvement Ahmadiyya était Mirza Ghulam Ahmad, né à Qadiyan, dans
la province indienne du Punjab vers 1835. Ghulam Ahmad s’était autoproclamé
Mujaddid, le Rénovateur de l’Islam, dont on croit qu’il est envoyé par Dieu au début de
chaque siècle du calendrier musulman. Il s’identifiait au quatorzième Mujaddid. En tant
que Messie promis, il considérait que sa principale mission était de « briser la croix »
c’est-à-dire, mettre un terme au christianisme.
Ghulam mourut en 1908 laissant derrière lui un corpus de textes ecrits. Six ans plus
tard, un désaccord au sein du leadership divisa le mouvement Ahmadiyya en deux
factions : Lahoris et Qadianis. Ils sont considérés comme hérétiques par les musulmans
orthodoxes et bannis du hajj à la Mecque.
Les Qadianis et les Lahoris se réjouissent de la polémique antichrétienne. La théorie
Ahmadi de l’évanouissement et de l’affaiblissement de Jésus sur la croix a été adoptée
par Ahmed Deedat (un religieux et polémiste musulman) dans la plupart de ses écrits
antichrétiens, qui sont largement distribués dans les pays africains.

Travail de groupe 4 : Pensez-vous que les divisions et mouvements en Islam sont


similaires aux dénominations dans le christianisme? Expliquez votre réponse.

41
5ème session : Jésus en Islam

A. La naissance de Jésus

Jésus et sa mère Marie sont tenus en haute estime dans les sources islamiques.
Soixante-quatre des 93 versets dans le Coran qui parlent de Jésus se trouvent dans le
récit de la nativité (sourates 3 et 19) Maryam, ou Marie la mère de Jésus, est
hautement honorée en Islam. C’est la seule femme mentionnée par son nom dans le
Coran (34 fois) et tout un chapitre (19) porte son nom. Elle est considérée comme une
femme chaste que Dieu a choisie, rendue pure, et préférée parmi toutes les femmes de
création (3.42).

Avant sa naissance, sa mère avait confié son enfant à naître à Dieu. Elle fut très
bouleversée lorsqu’elle donna naissance à une fille, et pria pour qu’elle et sa fille soient
protégées de Satan. Marie était sous la garde de Zacharie dans le temple, où elle était
nourrie de manière miraculeuse.

Le Coran contient deux récits de l’annonciation de la naissance à venir de Jésus (3.33-


49; 19.16-34). La sourate 3 dit qu’un ange a été envoyé par Dieu à Marie, alors que
dans la sourate 19, c’est un esprit qui lui a été envoyé pour lui annoncer la bonne
nouvelle. L’ange est apparu à Marie et s’est adressé à elle en ces termes :

« O Marie, voilà qu’Allah t’annonce une parole de Sa part : son nom sera “al-
Masih” “Issa”, fils de Marie, illustre ici bas comme dans l’au-delà, et l’un des
rapprochés d’Allah. Il parlera aux gens dans le berceau et en son âge mûr et il
sera du nombre des gens de bien. » (3.45-46).

Lorsque Marie demanda comment cela se produirait puisqu’elle n’avait connu aucun
homme, l’ange lui assura que Dieu peut tout faire. Le moment venu, elle donna
naissance à l’enfant sous un palmier et l’emmena à la maison dans sa famille. Elle fut
accusée d’avoir amené la honte et le déshonneur dans sa famille. En réponse, Marie
désigna simplement l’enfant Jésus dans son berceau, qui parla alors selon les termes
suivants :

Mais (le bébé) dit : « Je suis vraiment le serviteur d’Allah. Il m’a donné le Livre et
m’a désigné Prophète. Où que je sois, Il m’a rendu béni ; et Il m’a commandé,
tant que je vivrai, la prière Zakat ; et la bonté envers ma mère. Il ne m’a fait ni
violent ni malheureux. Et que la paix soit sur moi le jour où je naquis, le jour où
je mourrai, et le jour où je serai ressuscité vivant. » (19:30-33).

B. Jésus en tant que Fils de Dieu

Bien que le Coran accepte la naissance virginale, l’incarnation est fortement et à


maintes reprises rejetée. On ne considère pas que sa naissance miraculeuse prouve
qu’il était le Fils de Dieu ou Dieu lui-même. Le Coran condamne fortement l’idée même

42
et insiste sur le fait que Jésus n’est pas plus qu’un être humain et un prophète :

Le Messie, fils de Marie, n’était qu’un Messager. Des messagers sont passés avant
lui. Et sa mère était une véridique. Et tous deux consommaient de la nourriture.
(5.75).

Les théologiens musulmans insistent sur le fait que Jésus était une créature créée par
Dieu, le créateur qui n’a pas d’associé. Les musulmans déclarent aussi que la création
d’Adam à partir de la terre était encore plus merveilleuse que celle de Jésus. Il n’avait ni
père ni mère, il n’a pas dû traverser les étapes normales de la vie, et fut honoré par
Dieu qui a demandé aux anges de se prosterner devant lui. Si une naissance
extraordinaire peut faire de quelqu’un de Fils de Dieu ou Dieu, alors, d’après les
musulmans, Adam est beaucoup plus qualifié que Jésus!

Les grandes lignes de l’enseignement islamique sur Jésus sont résumées dans les
citations suivantes du Coran :

O gens du Livre (Chrétiens), n’exagérez pas dans votre religion, et ne dites


d’Allah que la vérité. Le Messie Jésus, fils de Marie, n’est qu’un Messager d’Allah,
Sa parole qu’Il envoya à Marie, et un souffle (de vie) venant de Lui. Croyez donc
en Allah et en Ses messagers. Et ne dites pas “Trois”. Cessez! Ce sera meilleur
pour vous. Allah n’est qu’un, Dieu unique. Il est trop glorieux pour avoir un
enfant. C’est à Lui qu’appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre et
Allah suffit comme protecteur. (4:171).

Ce sont certes des mécréants ceux qui disent : « En vérité, Allah c’est le Messie,
fils de Marie. » Alors que le Messie a dit : « Ô enfants d’Israël, adorez Allah, mon
Seigneur et votre Seigneur. » Quiconque associe à Allah (d’autres divinités),
Allah lui interdit le paradis ; et son refuge sera le Feu. Et pour les injuste, pas de
secoureurs ! (5.72).

Le refus du Coran de considérer Jésus comme le Fils de Dieu est basé sur l’idée selon
laquelle sa conception aurait impliqué que Dieu prennent physiquement Marie pour
femme. Le terme utilisé pour « enfant » dans tous les versets à l’exception d’un seul
des versets reniant l’idée que Dieu puisse avoir des descendants est walad, un mot qui
dénote la conception physique. Le Coran pose alors la question : « Comment aurait-Il
un enfant, quand Il n’a pas de compagne? » (6.101). En d’autres termes, pour qu’Allah
ait un enfant, il faut qu’il ait une épouse, et ce n’est pas dans sa nature de faire une
telle chose.

La position islamique semble être influencée par la croyance arabe préislamique selon
laquelle Dieu avait des filles en la forme de divinités femelles dont on recherchait
l’intercession. Le refus du Coran de l’idée de Dieu ayant des enfants, qui était à l’origine
dirigé contre les arabes préislamiques, fut ensuite porté contre l’enseignement chrétien
selon lequel Jésus est le Fils de Dieu, sans une bonne compréhension de ce que ce titre

43
signifie pour les chrétiens. Malheureusement, cette position perdure dans
l’enseignement musulman orthodoxe en dépit des protestations chrétiennes
revendiquant le contraire.

C. Jésus en tant que Dieu

Le refus islamique de la divinité de Jésus prend sa source dans l’enseignement central


du Coran et dans les croyances islamiques concernant l’Unicité de Dieu (tawhid), sa
transcendance et la nature de la révélation.

Le message central du Coran est qu’Allah est wahid, la seule divinité. La déclaration :
« Votre Dieu est en vérité unique » (37.4) est au centre même de la prédication de
Mohamed concernant Dieu et elle est constamment répétée à travers tout le Coran
(ex. : « Il m’a été révélé que votre Dieu est un Dieu unique » – 41.6; voir aussi 2.163).

La sourate 112 du Coran est la sourate de l’unité (tawhid) par excellence : elle souligne
que Dieu seul est le maître, Il n’engendre pas et n’est pas engendré, sans égal. Il
affirme l’unicité de la nature divine, dont le mystère intrinsèque ne peut être sondé
(voir aussi 23.91). Dieu le créateur est unique et totalement autre ; lui associer toute
chose ou toute personne constitue un shirk, le plus grand et le plus impardonnable des
péchés. Par conséquent, l’enseignement chrétien selon lequel Dieu a pris la forme
humaine et est venu habiter parmi les humains est à la fois étrangère et répugnante
aux yeux de l’Islam. En Islam, Dieu est absolument transcendant – la possibilité même
de l’Emmanuel (Dieu parmi nous) est impensable.

D. La mission et les miracles de Jésus

D’après le Coran, Jésus n’était pas plus qu’un prophète. Sa principale mission était
orientée vers les enfants d’Israël, alors que la mission de Mohamed était universelle.
D’après le Coran, Jésus lui-même aurait prophétisé la venue d’un prophète Ahmad ou le
« le loué » (61.6).

Jésus et Marie sont les deux seules personnes que le Coran décrit comme étant sans
péché (3.36, 46). L’Islam rejette le concept de péché originel, mais il existe cependant
une tradition selon laquelle chaque fils d’Adam est touché à la naissance (ou
probablement pressé) par Satan (et infecté par le péché). C’est à ce contact que
l’enfant pousse son premier cri. Les seules exceptions étaient Marie et Jésus, qui ont
tous deux reçu le privilège extraordinaire d’être préservés de tout contact avec le diable
au moment de leur naissance. Ils sont des cas uniques, car le Coran rapporte que les
autres prophètes ont succombé à la tentation, ont péché et ont demandé pardon –
Adam (7.22-23) ; Abraham (26.82) ; Moïse (28.16) ; Jonas (37.142) et Mohamed (3.31;
47.19).

44
Le Coran reconnaît que Jésus était le seul parmi les prophètes à avoir reçu le pouvoir
de guérir les malades et de ressusciter les morts, et déclare qu’il a réalisé tous ces
miracles avec la permission de Dieu (5.110). Mais il nie que ces signes uniques de
guérison et de don de la vie puissent indiquer que Jésus est plus qu’un prophète.

En parlant de la vision coranique de Jésus et de sa mission, le théologien chrétien Hans


Küng observe à juste titre que « le portrait de Jésus dans le Coran est trop partial, trop
monotone, et manque en grande partie de contenu ».14

En résumé de la christologie islamique, Craggs note :

L’Islam a une grande tendresse pour Jésus, mais fait une vive dissociation avec
ses dimensions chrétiennes. Jésus est le thème à la fois de reconnaissance et de
désaveu. L’Islam trouve sa naissance miraculeuse mais son incarnation
impossible. Son enseignement implique la souffrance, mais l’un n’est pas rendu
parfait par l’autre. Il est hautement exalté, mais pour avoir été secouru et non
pour avoir vaincu. Il est disculpé, mais pas par la résurrection. Son attitude de
serviteur est comprise dans le sens où elle dément la filiation qui est son secret…
L’Islam a pour lui une reconnaissance évoluant à l’intérieur d’une non-
reconnaissance, un rejectionisme au nom d’une profonde et respectueuse
estime.15

E. Les titres de Jésus dans le Coran16

Arabe Français Référence

Al-Masih Messie 3:40,45; 4:156-172;


5:72-79; 9:30-31
Abd Serviteur 4:170-172; 19:30-31;
43:57-61
Nabi Prophète 19:30-31

Rasul Messager 2:81, 87, 253-254;


3:43-53;156-
171;5:75,79,111, 61:6
Kalima Parole 3:34, 39; 4:169-171

Ruh Esprit 2:81,87,253-254;4:169-


171
14
Hans Küng, ‘Christianity and world religions : The dialogue with Islam as one model [Le christianisme et les
religions du monde : le dialogue avec l’Islam comme modèle], in The Muslim World [Le Monde musulman], (Vol.77,
No 2 (April 1987) : 89.
15
Cragg, K., Jesus and the Muslim : An exploration [Jésus et les musulmans : une exploration] (Oxford : Editions
Oneworld, 1999).
16
Workbook V © Life Challenge Africa 1999.

45
Aya Signe 19:21; 21:91; 23:50, 52

Mathal Parabole, exemple 43:157,59; 3:52, 59

Shahid Témoin 4:157;159;5:117

Rahama Miséricorde 19:21; 3:40, 45

Min al-Muqarrabin Le rapproché 3:40,45

Min al-Salihin L’intègre 3:40, 46

Mubarak Béni 19:31-32

Liste compilée à partir de Jesus in the Qur’an [Jésus dans le Coran] de Geoffrey Parrinder.

6ème session : Les défis de l’Islam


A. Les quatre principaux obstacles

Il existe quatre obstacles principaux empêchant les musulmans d’accepter les croyances
chrétiennes :

Obstacle n°1 : Accusation de blasphème : « les chrétiens croient en trois


dieux ».

Ceci est une accusation de polythéisme et une mauvaise compréhension de la Trinité.


Sourate 5.73 : Ce sont certes des mécréants, ceux qui disent : « En vérité, Allah est le
troisième des trois. »

Sourate 5.17 : Ce sont certes des mécréants ceux qui disent : « Allah, c’est le Messie,
fils de Marie! »

Les musulmans proclament que Dieu n’a besoin d’aucun associé


Sourate 6.163: « A Lui nul associé! »

Sourate 6.21-24 « Qui donc est plus injuste que celui qui invente un mensonge contre
Allah, ou qui traite de mensonge Ses versets ? Les injustes ne réussiront pas. Et le jour
où nous les rassemblerons tous puis dirons à ceux qui auront donné des associés : « Où
sont donc vos associés que vous prétendiez ? Alors il ne leur restera comme excuse que
de dire : « Par Allah notre Seigneur ! Nous n’étions jamais associateurs. »

46
Les musulmans proclament que le péché impardonnable c’est d’associer
quelqu’un avec Dieu
Sourate 4:48: « Certes Allah ne pardonne pas qu’on Lui donne quelqu’associé. A part
cela, Il pardonne à qui Il veut. Mais quiconque donne à Allah quelqu’associé commet un
énorme péché. »

Pour les musulmans, la Trinité n’est autre qu’un blasphème et une contradiction directe
de la Shahadah, leur déclaration de foi.

Pour les chrétiens, la Trinité est le parangon de leur foi en Dieu qui est un (De. 6.1) en
trois (le Père dans le Fils et dans le Saint-Esprit). Le Père a envoyé Son Fils incarné pour
racheter les humains de leurs péchés ; et dés lors Il enseigne et habilite les humains à
vivre pour Dieu dans l’Esprit.

La réponse biblique à l’obstacle n°1


Dissoudre toute incompréhension. Les chrétiens croient en un seul Dieu (Deutéronome
6.4 ; Matthieu 12.30-32 ; 1 Timothée 2.5).

Un Dieu, « Nous » (le même que dans l’Ancien Testament et dans le Coran).
Esaïe 6
Deutéronome 6.4 : « seul » peut être une référence à une unité complexe plutôt qu’à
une unité simple.

Le Dieu unique est devenu un homme


La prophétie se trouve en Esaïe 9.6 : « Car un enfant nous est né, un fils nous est
donné, Et la domination reposera sur son épaule; On l'appellera Admirable, Conseiller,
Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix. » (Esaïs 9.6) Le fils sera donné en Galilée
(Esaïe 9.1), le fils sera appelé Emmanuel « Dieu avec nous » (Matthieu 1.23).

1 Timothée 3.16: « Et, sans contredit, le mystère de la piété est grand: celui qui a été
manifesté en chair, justifié par l'Esprit, vu des anges, prêché aux Gentils, cru dans le
monde, élevé dans la gloire. »

Voir aussi Jean 1.1-2, 14, 18 ; Apocalypse 22.3.

Obstacle n°2 : Accusation de faux sacrifice expiatoire : « Jésus n’a pas été
crucifié »

Le fondement du rejet islamique de la crucifixion est clairement stipulé dans


le Coran.

47
Sourate 4.157: …et à cause de leur parole : « Nous avons vraiment tué le Christ, Jésus,
fils de Marie, le Messager d’Allah »…Or, ils ne l’ont ni tué ni crucifié ; mais ce n’était
qu’un faux semblant ! Et ceux qui ont discuté sur son sujet sont vraiment dans
l’incertitude : ils n’en ont aucune connaissance certaine, ils ne font que suivre des
conjectures et ils ne l’ont certainement pas tué »

Pourquoi l’Islam rejette la crucifixion?


• Dieu n’autoriserait pas un véritable prophète à subir la mort d’une manière aussi
indigne et honteuse.

• Ils déclarent (prétendent) avoir des preuves historiques selon lesquelles la


crucifixion était une illusion fruit d’une intervention divine mais pas un
évènement réel.

L’enseignement chrétien sur la crucifixion :

Christ a été tué sur la Croix, il est mort et il a été enterré. Le troisième jour, Dieu le
Père a ressuscité Jésus des morts gardant ses blessures intactes. Christ a marché, il a
parlé et il a mangé avec Ses disciples. Plus tard, Christ dans sa chair est monté au ciel.
Cette croyance est cruciale pour soutenir la doctrine du sacrifice sanglant nécessaire
pour l’expiation des péchés, qui est rejeté par l’Islam.
De nombreuses sectes dans les premiers temps du christianisme ont rejeté la crucifixion
de Christ, parmi lesquelles les Basilides, qui croyaient à tort que quelqu’un d’autre avait
pris la place de Jésus sur la croix. Les Docétistes croyaient à tort que Jésus n’était pas
ressuscité sous une véritable forme physique mais il n’était qu’une apparition spirituelle.
Ils croyaient également à tort que la crucifixion n’était pas réelle.

Sources communes en Islam pour réfuter la crucifixion

Source et date Doctrine

Les cérinthiens •Le créateur n’est pas le Dieu


Disciples du gnostique Cerinthe. suprême.
(A.D. 90-100) • Le Dieu suprême a envoyé un Christ
divin pour rejoindre l’homme Jésus
qui n’était pas né d’une vierge.
• Ils enseignaient la crucifixion et la
résurrection mais disaient que le
Christ divin était différent de
l’humain Jésus.
Réfutés par l’apôtre Jean.

Les basilides La résurrection du corps matériel n’est pas

48
Disciples du gnostique Basilide possible parce que la matière est
(Alexandrie, Egypte, 125-150 Ap. J-C) mauvaise.
La crucifixion n’a pas eu lieu, mais Simon
de Cyrène a été crucifié à la place de
Jésus.
Le Dieu suprême est appelé “Abraxas.”
Il y a 365 lieux célestes différents et
chacun est dirigé par un Dieu différent.
Abraxas a envoyé son fils Christ qui a été
joint à l’homme Jésus, enseignant la
connaissance (gnose) qui avait été perdue.
Réfuté par Irénée, Hippolyte,
Clément.

Les carpocratiens Le Créateur n’est pas le Dieu suprême.


Disciples du gnostique Carpocrate Nient la naissance virginale de Jésus le
(Alexandrie, Egypte, 2ème siècle ap. J-C) Christ.
Jésus a reçu une connaissance spéciale
dans une vie antérieure.
Toute personne peut atteindre cette
connaissance par elle-même.

L’Evangile de Barnabé « ...le Dieu merveilleux a agi


Texte médiéval frauduleux. merveilleusement, vu que Juda avait
(A.D. 1400-1450) tellement changé dans son discours et
dans son apparence et qu’il ressemblait à
Jésus que nous avons cru qu’il était
Jésus… Les soldats prirent Juda et le
lièrent, non sans dérision. Car il niait à
juste titre être Jésus... Ils l’ont donc
emmené au Mont Calvaire... et là ils l’ont
crucifié nu.... »
(trans. Ragg L & L, no date, pages, 216-
217).

Ce livre contient des erreurs historiques,


géographiques et linguistiques majeures.
Il a probablement été écrit par un chrétien
mécontent en Europe médiévale qui s’était
converti à l’Islam et a voulu tenter de
soutenir ses nouvelles croyances
religieuses.

49
Toby Jepson, Muslims and the Crucifixion [Les musulmans et la crucifixion]
(www.debate.org.uk/topics/apolog/crucifix)

Obstacle n°3 : Accusation d’utiliser la mauvaise source pour la Parole


Eternelle de Dieu : « Votre Bible a été falsifiée et elle est obsolète »

L’Islam croit que la Bible a été supplantée par le Coran.


« Tout comme l’Evangile remplace la Torah de Moïse, de même le Coran remplace
l’Evangile. »

La croyance islamique est soutenue par des références à la Torah disant qu’elle a été
écrite longtemps après la mort de Moïse, par des contradictions apparentes dans les
récits de l’Evangile, et par une tentative de montrer comment Paul pourrait avoir
corrompu les enseignements originaux de Jésus.

Une réponse chrétienne : ne soyez pas intimidés.

Il est aisé de formuler des accusations mais difficile de prouver face à une vérité
démontrée.

L’Ancien Testament n’a pas été supplanté par le Nouveau Testament mais le Nouveau
Testament accomplit l’Ancien Testament (Matthieu 5.17-18).

La Bible est la Parole de Dieu Eternelle (Matthieu 24.35).


Exemples :
La Pâque (Exode 12) accomplie en 1 Corinthiens 5.7
La circoncision (Genèse 17.9-14; De. 30.6; Jérémie 31.31-34) est accomplie en
Romains 2.28-29 ; Philippiens 3.3

Les chrétiens demandent aux musulmans :

1. Pourquoi une personne modifierait-elle la Bible? Une punition sévère l’attend (Ap.
22:18-19).

2. Quand la Bible a-t-elle été changée? Nous disposons de manuscrits bibliques datant
d’avant l’époque de Mohamed.

3. Qui a changé la Bible?

4. Où se trouve le « manuscrit original de la Bible » dont vous parlez? Nous pourrons


alors comparer les différentes versions.

5. Comment un homme aurait-il pu changer la Bible? D’autres personnes auraient


présenté des objections.

50
6. Comment la Parole de Dieu peut-elle être changée? Même le Coran nie que cela
puisse de faire (S. 6:34; 10:64).

“Dites : “Nous croyons en Allah et en ce qu’on nous a révélé, et en ce qu’on a


fait descendre vers Abraham et Ismaël et Isaac et Jacob et les Tribus, et en
ce qui a été donné à Moïse et à Jésus, et en ce qui a été donné aux prophètes,
venant de leur Seigneur : nous ne faisons aucune distinction entre eux. Et à
Lui nous sommes Soumis ». (S. 2.136)

B. L’Islam populaire : se libérer des liens de la servitude17

Introduction

Les musulmans prétendent vivre « le mode de vie parfait » et d’avoir une foi qui est
« rendue parfaite pour eux ». Cependant, l’occultisme est une dure réalité dans cette
religion, qui peut facilement être négligée. Ceux qui quittent l’Islam doivent laisser tout
ce « bagage » derrière afin de faire l’expérience de la plénitude de la vie.

L’Islam populaire

Etant donné que l’Islam possède une composante occulte, les Croyants de Souche
Musulmane (CSM) ne peuvent gagner cette bataille qu’avec les armes spirituelles
adéquates. Ils peuvent être tentés de réagir avec une force et une sagesse humaine,
mais cela pourrait les compromettre. Le principal terrain de bataille c’est l’esprit ; Paul
affirme :

« Si nous marchons dans la chair, nous ne combattons pas selon la chair. Car les armes
avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles ; mais elles sont puissantes,
par la vertu de Dieu, pour renverser des forteresses. Nous renversons les
raisonnements et toute hauteur qui s'élève contre la connaissance de Dieu, et nous
amenons toute pensée captive à l'obéissance de Christ. »
- 2 Corinthiens 10.3-5

L’Islam populaire est rempli de superstitions et de magie. C’est un mélange de


spiritisme animiste enveloppé dans un vêtement islamique. L’enjeu, c’est le pouvoir
mais pas vraiment la vérité. Les musulmans ne l’admettent généralement pas, mais les
CSM sont une bonne source pour un regard perspicace à l’intérieure de la face cachée
de l’Islam. Différents domaines mettront en évidence différentes formes et pratiques de
ces croyances en « l’invisible ».

17
La plupart des informations dans ce chapitre sont tirées de Horst B. Pietzsch, Welcome Home: Caring for Converts
from a Muslim Background [Bienvenus à la maison : S’occuper des convertis de souche musulmane] (Nairobi, Kenya:
Life Challenge Africa, 2004).

51
Les raisons d’utiliser la magie

Il existe certains problèmes pour lesquels les musulmans consultent des guérisseurs ou
des médiums dans la communauté musulmane. Le leader local de la mosquée est
souvent la personne possédant ces pouvoirs surnaturels. Les CSM doivent confesser ces
pratiques occultes et aussi trouver les réponses et alternatives bibliques.

1. La maladie
Lorsque les musulmans sont malades, ils peuvent se rendre chez un spécialiste
qui a des pouvoirs de guérison. Quand une femme ne peut avoir d’enfants, elle
peut se diriger vers la grâce d’un « saint » (krammat) pour prier, et faire des
promesses afin de concevoir un enfant. Selon la croyance, le « saint » possède
des pouvoirs de guérison à cause de sa « baraka » (bénédiction).

2. L’amour
Lorsqu’un musulman désire épouser une personne de son choix, il peut utiliser la
magie pour gagner l’affection de l’autre personne. Quelques fois un cheveu, un
parfum ou autre chose appartenant à la personne sera utilisée dans le sort.
Lorsque l’épouse d’un musulman découvre que son mari est engagé avec une
autre femme (ayant possiblement l’intention de l’épouser également), elle peut
demander à quelqu’un de jeter un sort sur sa « rivale » afin de garder son mari.

3. La prospérité
La magie et la superstition sont utilisées pour devenir riche. Un verset coranique
écrit sur un parchemin et scellé dans un petit sac peut servir d’amulette. Ces
amulettes sont portées dans des sacs ou comme une breloque sous les
vêtements dans l’espoir d’avoir du succès dans les affaires.

4. La divination
Les personnes cherchent conseil dans les circonstances difficiles. Les musulmans
visitent souvent des devins qui consultent les cauris et leur donnent des
instructions pour des sacrifices ou des offrandes à faire afin d’avoir du succès.

5. Forcer une personne à accepter l’Islam


Dans les mariages entre chrétiens et musulmans, il peut arriver que le musulman
tente de « tout faire » (magie) pour gagner le conjoint chrétien à l’Islam. Quand
le chrétien accepte véritablement Jésus comme Seigneur on dira que « cela n’a
pas marché ».

6. Sort jeté sur les incroyants


Quand les parents musulmans veulent ramener un CSM à l’Islam, ils peuvent
« prier » pour eux ou même leur jeter un sort. Les CSM ont besoin d’intercession
lorsque cela se produit. La tâche est plus aisée si le CSM a confessé tous ses
péchés et renoncé à l’Islam, y compris les péchés hérités des ancêtres. Il est
alors en mesure de lier les sorts selon Matthieu 16.19.

52
7. Les manifestations occultes dans les maisons
Les musulmans connaissent des expériences démoniaques dans leurs maisons
probablement beaucoup plus souvent qu’on ne le pense. Ces manifestations sont
de plusieurs types, telles que la disparition d’objets de valeur, des objets brisés,
voir des esprits, des lits qui bougent, des bruits qui sont entendus dans la
maison (poltergeist), etc. ces choses font peur aux enfants et aux adultes.

8. Diverses autres manifestations


Une femme décédée a « visité » sa sœur musulmane la nuit, étant donné
« qu’Allah rend toute chose possible pour ceux qui lui sont proches ». Des
femmes musulmanes disent avoir été abusées sexuellement par des esprits. Des
CSM se sont sentis étranglés et étouffés, ils ont fait l’expérience de quelque
chose de lourd assis sur leur poitrine qui les immobilisait totalement et les
rendait incapables d’appeler Jésus.

Extirper la mentalité islamique

Quand un musulman se tourne vers Christ, « l’homme fort » dans sa vie doit être lié
(Marc 3.27), autrement la foi chrétienne ne grandira pas assez et le CSM peut même
être récupéré par l’Islam. Ce qui est ancien doit d’abord être effacé. Nous devons
travailler avec les CSM afin qu’ils en arrivent au point où ils veulent se séparer
complètement de l’Islam. Nous avons le témoignage d’un CSM, qui a connu une grave
crise spirituelle après environ 5 à 8 ans au service de Christ. La raison n’était pas un
manque de connaissance sur sa foi en Christ, mais plutôt certains mythes islamiques
auxquels aucune attention n’avait été accordée.

Qu’est-ce qui met un terme aux liens de l’occultisme?

Lorsque nous évaluons la situation spirituelle des CSM, nous devons prendre en compte
leur historique spirituel, physique et médical. Les problèmes ne sont jamais uniquement
physiques ou spirituels. Les deux sont liés. Nous devons donc envisager la situation
dans sa globalité, et intégrer des aspects comme les péchés non confessés, la
participation à des pratiques occultes, à des fausses religions, et les péchés des
ancêtres qui font partie de notre histoire familiale et personnelle.

L’église primitive incluait une renonciation à Satan dans sa déclaration de foi publique.
Pour une raison quelconque, cela a disparu de la plupart des églises évangéliques. Une
vérité très importante a été négligée. Nous devons choisir la vérité et renoncer à la
contrefaçon. En d’autres mots, cela ne suffit pas de déclarer sa nouvelle foi en Christ.
Les CSM doivent également dire ce à quoi ils ne croient pas et par conséquent
s’éloigner de la fausseté et de l’idolâtrie. Il n’y a pas de demi-mesure avec la vérité.

Jésus a dit : « Celui qui n'est pas avec moi est contre moi, et celui qui n'assemble pas
avec moi disperse ». (Luc 11.23). Il n’y a pas plusieurs chemins vers le Père ; il n’y a

53
qu’un seul chemin (Jean 14.6). La repentance est un changement de mentalité. Ce n’est
pas une simple reconnaissance mentale. L’idée est que les CSM devraient traverser ce
processus afin qu’ils puissent témoigner de comment ils étaient, et montrer à présent
qu’ils pensent, croient et marchent sur une nouvelle voie.

Les forteresses peuvent être renversées

La bonne nouvelle est que ces liens peuvent être brisés. La pensée négative et les
modèles de comportement sont appris et ils peuvent être déconstruits grâce à la
discipline et à l’étude de la Bible. Certains liens sont le résultat d’influences démoniques
ou de conflits spirituels. Si des personnes croient aux mensonges de Satan, ces
mensonges contrôleront leurs vies. Ces personnes doivent détruire tous les mensonges
établis dans leur esprit contre la connaissance de Dieu. Elles peuvent choisir ce qu’elles
veulent croire.

Les personnes subissant des attaques spirituelles doivent être assurées qu’elles ne sont
pas folles, mais qu’il y a une lutte engagée dans leur esprit. Cette perspective apporte
un incroyable soulagement aux personnes. Le centre de tous les liens spirituels est
l’esprit. C’est là que la bataille doit être menée et gagnée afin de vivre l’expérience de la
liberté que Christ a payée sur la croix.

« Ceux, en effet, qui vivent selon la chair, s'affectionnent aux choses de la chair, tandis
que ceux qui vivent selon l'esprit s'affectionnent aux choses de l'esprit. » (Romains 8.5)

Présentation générale

Voici comment ces forteresses peuvent être renversées. C’est la vérité qui nous libère.
Pour ce faire, le péché doit être confessé et amené en pleine lumière. Alors, Satan
laissera aller et n’aura plus d’emprise sur la personne. Le mensonge de Satan doit être
mis à jour, alors il perd son pouvoir. Aucun don particulier n’est nécessaire pour suivre
ces étapes. Cette autorité est donnée à tous les enfants de Dieu.

Après être devenu chrétiens en donnant sa vie à Jésus, les points suivants aident à
surmonter le pouvoir du péché et de Satan dans la vie des CSM.

1. La confession
Les péchés de fausse religion, de pratiques occultes, d’orgueil, de manque de
pardon, de mensonge, le péché habituel et la rébellion, doivent être confessés au
nom de Jésus.
2. Les péchés des ancêtres
Rejeter le droit de Satan sur la vie du CSM.
3. Il faut renoncer à l’Islam et à ses liens avec une compréhension de leur fausseté
et de leur tromperie.
4. Maintenir la liberté.
Une fois que le CSM a été libéré, il doit savoir comment gérer les sorts et
comment vivre dans un environnement démoniaque hostile.

54
Etre proactif, utiliser l’armure de Dieu

La plus grande protection par rapport à Satan et sa puissance maléfique c’est « l’armure
de Dieu ». La réception de la protection n’est pas un acte passif. Dieu veut que nous
utilisions activement notre défense spirituelle. Notez dans les versets suivants combien
de fois nous sommes enjoints d’avoir un rôle actif.

Au reste, fortifiez-vous dans le Seigneur, et par sa force toute-puissante.


Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir tenir ferme contre les
ruses du diable. Car nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais
contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde des
ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes. C'est pourquoi,
prenez toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir résister dans le mauvais jour, et
tenir ferme après avoir tout surmonté. (Ephésiens 6.10-13)

Puisque leur position en Christ est sûre, les CSM pourraient demander : « Pourquoi
dois-je être activement engagé? Ne puis-je pas simplement me reposer sur Dieu et le
laisser me protéger? » Tout soldat dans la bataille devra utiliser son armure, il ne suffit
pas de la porter sur soi. Le simple fait de la porter ne suffit pas pour faire le travail.
Dieu est aux commandes et Il fera tout ce qui est nécessaire pour assurer la victoire. En
fait, Il l’a déjà assurée. Choisissez d’être forts dans le Seigneur aujourd’hui et prenez
une position active face à la solidité de Sa puissance. Nous sommes vulnérables face
aux tromperies de Satan si nous ne revêtons pas quotidiennement l’armure spirituelle.

Conclusion

Lorsque les CSM sont prisonniers des liens, ils ne se considèrent pas comme des
enfants de Dieu qui sont aimés d’un amour inconditionnel, mais comme des échecs, et
ils parlent de manière négative. Ce mensonge peut être surmonté quand nous exerçons
le ministère de la vérité de Dieu auprès des CSM, en leur rappelant leur identité en
Christ. Nous devons avoir une approche selon les Ecritures si nous voulons que les
personnes trouvent la liberté en Christ. Il ne s’agit pas ici d’un domaine « réservé aux
spécialistes » mais il est pour tous ceux qui connaissent l’autorité qui leur est donnée à
travers les Ecritures.

55
7ème session : Gagner les musulmans pour Christ
A. Attitudes envers les musulmans : ce qu’il faut faire et ne pas faire lorsque
l’on partage avec des musulmans

A FAIRE :

1. Choisir avec sagesse et dans la prière un cercle d’amis dans une communauté
musulmane.

Plus vous êtes âgé, meilleur vous serez dans un ministère multiculturel
(particulièrement les femmes).

2. S’habiller avec modestie et dignité.

3. Etre hospitalier et accepter l’hospitalité.

4. Respecter la piété et la culture de la communauté.

5. Honorer la famille et les anciens.

6. Tirer sa fierté d’une vie sainte.

7. Prendre quelques cadeaux avec vous en gage d’amitié.

A NE PAS FAIRE :

1. Insulter. « Dans le doute, mordez-vous la langue ! »

2. Travailler avec le sexe opposé!

3. Prendre un groupe.

4. Embarrasser une personne qui est réceptive.

5. Utiliser le mot qui commence « M ».

6. Montrer la plante de vos pieds ; toucher les gens et recevoir un cadeau avec la main
gauche.

7. Ecrire des textes sacrés.

56
B. Méthodes pour partager l’Evangile

• Evangélisation personnelle (le tête à tête devraient être la méthode principale).


• Utiliser le Coran.
• L’étude biblique chronologique.
• Le film Jésus.
• La Maison Eglise.
• Le Mouvement de Multiplication d’Eglise.

Autres méthodologies importantes :

• Radio
• Littérature
• Autres Media

C. Une méthode pour atteindre les musulmans : présentations orales de


l’Evangile

Une méthode commune pour atteindre les musulmans à travers la présentation orale de
la Bible, aussi appelée récit biblique chronologique. Une des partisane de cette méthode
est à l’œuvre parmi des femmes musulmanes en Europe orientale et méridionale depuis
plus de 25 ans. Vous pouvez en apprendre plus sur elle et sur cette méthode dans le
livre suivant de Fran Love et Jeleta Eckheart, eds. : Longing to Call Them Sisters:
Ministry to Muslim Women [Envie de les appeler sœurs : Ministère auprès des femmes
musulmanes], Pasadena: William Carey Library, 2000, 146-173. Bien que ce livre parle
d’atteindre des femmes musulmanes, les mêmes principes s’appliqueront aussi aux
hommes musulmans.

Pourquoi enseigner avec des méthodes orales?

1) De nos jours, plus de la moitié de la population mondiale ne communique que


par voie orale.
2) La majorité des femmes musulmanes communiquent oralement.

La plupart des personnes qui ne communiquent qu’oralement apprennent mieux par


l’expérience, par association, que par l’argumentation rationnelle. L’information est
organisée par les évènements et par l’interaction avec les autres. Les personnes ont
besoin d’entendre une chose plusieurs fois afin de mémoriser l’information.

Pourquoi présenter l’histoire biblique à travers des méthodes orales?


Romains 10.14 « Comment donc invoqueront-ils celui en qui ils n'ont pas cru? Et
comment croiront-ils en celui dont ils n'ont pas entendu parler? Et comment en
entendront-ils parler, s'il n'y a personne qui prêche? »

57
C’est une chose de prêcher avec sincérité, c’en est une autre chose d’être
sérieusement écouté par les autres. Cette méthode aide les personnes à écouter le
message.

La méthode orale met l’accent sur celui qui écoute et sur ce qui est entendu, plutôt
que sur le prédicateur/orateur et ce qu’il dit.

Les personnes sans formation peuvent apprendre cette méthode, et souvent,


on note qu’elles utilisent déjà cette méthode dans leur vie quotidienne. Elles peuvent
apprendre des histoires bibliques et les enseigner aux autres.

Cette méthode évite les débats et les argumentations inutiles sur des points
théologiques et se concentre sur l’histoire biblique qui permet à Dieu d’œuvrer
complètement dans les cœurs et dans les vies de ceux qui écoutent.

Cette méthode est utilisée par les apôtres Pierre et Etienne dans le Livre des Actes. Ils
présentent une chronologie de l’Ancien Testament pour soutenir leur
proclamation du message de l’Evangile. Jésus utilisait la même méthode alors qu’Il
marchait avec les disciples sur les routes d’Emmaüs. Cette méthode leur apportait les
paroles de Moïse, des prophètes, et des Psaumes, avant de leur révéler que Christ est
le Messie. Ce processus permet à Dieu de se révéler avant de passer au message
difficile mais nécessaire de la mort et de la résurrection de Christ.

Cette méthode brise les barrières et aide la personne à comprendre le contexte


du message de l’Evangile, spécialement dans un contexte où l’histoire biblique n’est
pas bien connue.

Quelle est la méthode orale de présentation de la Bible?


Elle comprend deux parties :

1) Raconter l’histoire biblique (selon l’ordre chronologique).


2) Dialoguer à propos de l’histoire en répondant aux questions sans faire de
commentaire.

On laisse aux auditeurs l’opportunité de comprendre la signification de l’histoire


et de l’appliquer à leurs vies.
Dans le cas où l’auditoire est représenté par un groupe de personnes instruites,
l’histoire peut être lue ensemble accompagnée d’un enseignement en profondeur
pendant la session de dialogue.

La plupart du temps, il vaut mieux donner l’histoire sans commentaires et


permettre aux auditeurs de réfléchir sur l’histoire avant d’ajouter un commentaire.

58
Comment utiliser la méthode orale?
Raconter les histoires dans le contexte de la culture des auditeurs, autrement les
histoires seront considérées comme des fables.

Identifier les histoires qui se véhiculent aisément à l’intérieur de la vision du monde des
auditeurs.

Pour les femmes musulmanes, il convient d’inclure des histoires…

… qui démontrent l’amour de Dieu. L’image du père n’est pas une image populaire
pour décrire Dieu parmi les femmes musulmanes car le père doit être craint à cause de
son châtiment sévère et certaines choses doivent être gardées secrètes.

…qui décrivent le sacrifice du sang pour les péchés. Etant donné que les
musulmans rejettent la mort de Jésus sur la croix, il n’était pas nécessaire pour lui de
mourir. Il convient donc d’expliquer pourquoi Jésus devait mourir sur la croix pour nous
sauver de nos péchés.

…qui racontent que Dieu est à portée de main et non pas éloigné.

…qui décrivent comment nos péchés sont connus de Dieu et doivent être
confessés et pardonnés. Dieu n’est pas un spectateur, mais Il est intimement à
l’œuvre dans nos vies.

Comment choisir les histoires bibliques que l’on va raconter?


Quelques directives :
• Etudiez la vision du monde des auditeurs et identifiez les barrières et les ponts
pour communiquer l’Evangile.
• Faites une liste des doctrines chrétiennes essentielles qui doivent être comprises.
• Choisissez un thème qui peut être soutenu par plusieurs histoires bibliques, telles
que les caractéristiques de Dieu, la nature pécheresse, la séparation de
l’humanité pécheresse d’avec Dieu, le sacrifice acceptable pour le péché et la
promesse du salut).
• Organisez les histoires bibliques afin de bien les communiquer.

Comment peut-on utiliser cette méthode pour l’évangélisation ?


Invitez un musulman à étudier la Torah (les cinq premiers livres de la Bible), qui est
considérée comme un livre sacré par les musulmans, les Juifs et les chrétiens, afin
d’apprendre des choses sur Dieu à travers les histoires qu’Il nous a données.

« Nous allons étudier cette histoire pour voir ce que Dieu dit sur Lui-même » Il n’est
pas nécessaire d’argumenter ou de défendre la véracité de l’histoire.

59
• Etudiez la vision du monde des auditeurs et identifier les barrières et les ponts
pour communiquer l’Evangile.
• Etablissez une liste des doctrines chrétiennes essentielles qui doivent être
comprises.
• Choisissez un thème qui peut être soutenu par plusieurs histoires bibliques, telles
que les caractéristiques de Dieu, la nature pécheresse, la séparation de
l’humanité pécheresse d’avec Dieu, le sacrifice acceptable pour le péché, et la
promesse du salut.
• Organisez ces histoires bibliques afin de bien communiquer.

Comment peut-on utiliser ces méthodes pour l’Evangélisation?


Invitez un musulman à étudier la Torah (les cinq premiers livres de la Bible), qui est
considérée comme un livre sacré par les musulmans, les Juifs et les chrétiens, afin
d’apprendre des choses sur Dieu à travers les histoires qu’ils nous a données.

« Nous allons étudier cette histoire pour voir ce que Dieu dit sur Lui-même » Il n’est
pas nécessaire d’argumenter ou de défendre la véracité de l’histoire.

Appendice 1: Evangélisation personnelle (en tête-à-tête) d’un musulman

Thème : Du christianisme à l’Islam et à Jésus-Christ

Utilisez ce questionnaire pour interroger deux chrétiens (que vous connaissez et qui
sont du même sexe que vous) qui se sont convertis à l’Islam. De nombreux chrétiens se
convertissent à l’Islam à cause de l’influence de leurs pairs, à cause d’un manque de
connaissance de leur foi, suite à un mariage avec un musulman, et pour des raisons
économiques. Ce questionnaire évolutif est un moyen de comprendre le contexte et les
raisons de la conversion de ces personnes afin de trouver les ponts et de les aider à
redécouvrir Christ en tant que Seigneur et Sauveur.

Note :

1. Priez : Assurez-vous de prendre du temps pour prier pour ces deux personnes,
en demandant à Dieu de préparer leur cœur et de vous donner la sagesse et
l’amour pour vous accompagner tout au long du processus.
2. Dites la vérité : Expliquez à ces personnes que vous allez écrire (ou enregistrer)
leurs réponses pour vos propres recherches.
3. Soyez patient. Ecoutez la personne et assurez-vous que vous laissez la personne
exprimer pleinement ses pensées.
4. Continuez la relation : Cet exercice vous donne la possibilité de continuer la
conversation et de développer la relation avec la personne du même sexe.

60
Questionnaire :

1) Depuis combien de temps êtes-vous musulman et comment êtes-vous devenu


musulman?

Cette entrée en matière a pour but d’écouter leur parcours spirituel et de voir la
motivation derrière la conversion. En tant que wesleyens, nous sommes convaincus que
Dieu est déjà à l’œuvre dans la vie des personnes à travers l’orientation du Saint-Esprit.
Elle permet de comprendre leur état spirituel actuel.

2) Que pensiez-vous du christianisme quand vous étiez chrétiens? Que pensez-vous


du christianisme aujourd’hui?

Dans la plupart des cas, ces personnes sont des amis et des membres de la famille
et ne seront pas offensés par cette question, étant donné que vous partagez déjà
une relation.

3) Quels aspects (croyants, valeurs) du christianisme aimiez-vous? Les appliquez-


vous encore ou leur accordez-vous de la valeur dans votre nouvelle foi?

Cette question aide à comprendre les valeurs de cette personne et à l’aborder non
pas du point de vue de ses valeurs mais du point de vue de ses besoins et de sa
personnalité. Elle met à jour sa compréhension de Dieu et la manière dont sa vision
du monde a été affectée ou influencée par l’Islam.

4) Que pensez-vous de Jésus (Issa dans le Coran)?

Cette question permet de discuter des différences entre l’Islam et le christianisme ou


de comparer Christ à Mohamed. C’est un moyen de laisser la personne parler de
Christ et de son expérience de Christ. Cela peut être une étape cruciale dans
laquelle la personne confesse que Jésus est toujours dans son cœur ou qu’elle prie
toujours Jésus.

• A ce stade, on peut commencer à expliquer le ministère de Christ et suivre la


route romaine :
Romains 3.23 : « Il n'y a point de distinction. Car tous ont péché et sont
privés de la gloire de Dieu »
Romains 3.10 : « selon qu'il est écrit: Il n'y a point de juste, Pas même un
seul”
Romains 6.23a: « Car le salaire du péché, c'est la mort… »
Il est important ici de souligner la signification du péché et de l’expliquer
dans la perspective de la culpabilité, de la honte et de la peur.

• A ce stade, on peut commencer à partager l’idée de la grâce et l’amour de


Dieu.

61
Romains 6.23b : « …mais le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle en
Jésus Christ notre Seigneur. »
Romains 5.8 : « Mais Dieu prouve son amour envers nous, en ce que,
lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous. »

• C’est le moment d’expliquer la mission de Christ et Son unique sacrifice, qu’Il


n’est pas venu pour faire des adeptes d’une religion avec des règles et des
devoirs, mais plutôt des disciples. Nous pouvons citer Romains 5.11 : « Et
non seulement cela, mais encore nous nous glorifions en Dieu par notre
Seigneur Jésus-Christ, par qui maintenant nous avons obtenu la
réconciliation. »

C’est également le moment de répondre aux questions qu’il ou elle se pose et


de le ou la laisser lire les versets bibliques. C’est le moment de partager le
témoignage personnel de la personne.

Romains 10.13 : « Car quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. »

Romains 10.9 : « Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois


dans ton cœur que Dieu l'a ressuscité des morts, tu seras sauvé. »

Romains 10.17 : « Ainsi la foi vient de ce qu'on entend, et ce qu'on entend vient
de la parole de Christ. »

• Dans la plupart des cas, on nous dit de demander à la personne si elle veut
accepter le Christ Jésus comme Seigneur et Sauveur ; mais pour une
personne qui est toujours en Islam, cela n’a pas beaucoup d’importance. On
peut demander à cette personne si elle veut savoir et apprendre plus sur
Christ et suggérer une étude biblique ou la projection du film Jésus. On peut
continuer à développer cette amitié et laisser Dieu toucher son cœur à
travers des actes de service et d’amour.

Ce processus est évolutif et se fait étape par étape ; on doit garder à l’esprit que notre
contact peut ouvrir son cœur à Dieu à tout moment. L’Evangélisation parmi les
musulmans est un processus long et ardu dans lequel il convient de rester ouvert et
sensible à l’œuvre du Saint-Esprit, en gardant à l’esprit que Dieu est capable et Il aime
tout le monde.

Appendice 2 : liste révisée des histoires bibliques pour atteindre les femmes
musulmanes. Créée à Paris en 1999 par A.H. et ses collègues.

62
1 Introduction: Parler des caractéristiques de Dieu.
2 L’histoire de la création : tout était bon et parfait.
3 Les anges et la chute de Satan. Expliquer la présence de Esaïe 14.12-14,
Satan et des mauvais esprits dans le monde. Ezékiel 28.11-19
4 Le péché d’Adam et Eve et ses conséquences. Dieu est
omniscient.
5 Caïn et Abel. Dieu est omniscient.
6 Noé et le déluge. Dieu ne tolère pas le péché, et Dieu a
aussi le pouvoir de sauver.
7 La tour de Babel. Il y a des conséquences pour avoir
désobéi à Dieu.
8 L’appel d’Abram/Abraham et son chemin de foi avec Dieu.
Abraham était un exemple de foi bien qu’il ne fût pas sans
péché.
9 La naissance d’Ismaël. Le bannissement et la promesse
faite à Ismaël. Dieu tient ses promesses. Cette histoire
peut être risquée à cause des différences entre la Bible et
le Coran.
10 Le sacrifice d’Isaac. Dieu fournit le sacrifice nécessaire.
11 Résumé de la vie d’Isaac et de Jacob. La naissance des
enfants de Jacob. Dieu prend soin de nous, même lorsque
nous faiblissons.
12 La vie de Joseph. Sa naissance et son expérience avec la
femme de Potipha. Dieu était toujours avec Joseph. Même
si chaque personne possède une nature pécheresse, l’acte
de péché est un choix.
13 Les expériences de Joseph en prison, la famine et la
réconciliation avec ses frères. Dieu veut que nous nous
pardonnions les uns les autres.
14 Résumé des 400 ans, y compris la naissance de Moïse
jusqu’à son appel sur le Mt. Sinaï. Dieu n’a pas oublié son
peuple.
15 Dieu délivre le peuple de l’esclavage en Egypte. L’histoire
de la Pâque. Dieu définit le sacrifice acceptable.
16 Dieu guide Son peuple dans le désert et donne les Dix
Commandements. Dieu pourvoit.
17 La loi, la rébellion des humains envers Dieu, et un résumé
de 40 ans dans le désert.
18 L’entrée dans la Terre Promise, spécialement Jéricho.
L’accent est mis sur l’histoire de Rahab, sa foi et sa
décision de suivre Dieu.
19 Ruth, l’accent est mis sur sa décision de suivre Dieu. Cette
histoire, avec celle de Rahab, montre aux femmes qu’elles
peuvent prendre leur propre décision pour suivre Dieu.

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20 Anne et la naissance de Samuel. Anne et sa foi en Dieu
Tout-Puissant. Dieu n’a besoin de l’aide de personne pour
accomplir ses desseins.
21 Saul et le magicien (voyant) d’Endor. Il est important
d’expliquer pourquoi Saul a perdu toute communication
avec Dieu. cette histoire s’adresse directement aux formes
populaires de l’Islam.
22 David et Bathsheba. Racontez bien l’histoire de la vie de
David pour montrer comment il connaissait la loi et il a
quand même désobéit. Le péché porte ses conséquences
même lorsque la personne se repent.
23 Eli et Elisée. Mettez l’accent sur Naaman et sur le fait que
le salut inclut l’obéissance à ce que Dieu dit, et non pas à
ce que disent les hommes
24 La naissance de Jésus, y compris les prophéties sur sa
naissance.
25 Le baptême et la tentation de Jésus.
26 Jésus est plus puissant que les esprits mauvais : le
démoniaque de Gadara.
27 Jésus et plus puissant que la nature : calmer la tempête,
nourrir 5000 personnes.
28 Jésus est plus puissant que la maladie et la mort : La
guérison d’une femme malade depuis 12 ans, et la
résurrection de la fille de Jaïrus.
29 Jésus a le pouvoir de pardonner les péchés. La femme
adultère dans la maison de Simon et la guérison de
l’homme avec ses quatre amis.
30 Jésus et la femme au puits.
31 Le dimanche des rameaux (entrée dans Jérusalem) jusqu’à
la sainte cène.
32 L’arrestation de Jésus, la crucifixion, et la résurrection.
33 L’ascension de Jésus. Révisez la signification de plusieurs
histoires qui ont déjà été racontées.
34 L’histoire de Lazare et celle de l’homme riche. Le jour du
jugement.
35 Rencontrez à chaque auditeur personnellement et
demandez à chaque personne de prendre une décision.

Appendice 3 : Directives pour les activités en petits groupes

La recherche en matière d’enseignement a démontré que les activités d’apprentissage


partagé telles que les projets réalisés en petits groupes augmentent la capacité de
l’étudiant à acquérir et retenir la connaissance pour la pratique hors de l’environnement

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académique. Les étudiants sont capables de développer des compétences de pensée
critique telles que l’analyse, l’évaluation et la synthèse, lorsqu’ils travaillent en petits
groupes. Attribuer des projets à réaliser en petits groupe permet aux étudiants de :

1) Apprendre comment travailler ensemble en équipe à travers une interdépendance


positive.

2) Comprendre les dynamiques de groupes, y compris la gestion des processus, la


gestion des conflits, la synergie, la collaboration, l’utilisation de ressources, la
responsabilisation individuelle, le partage de connaissances, la coopération, la
planification et la résolution de problèmes.

3) Développer des compétences efficaces et efficientes en matière de présentation


orale et écrite.

4) Etre mieux préparés à l’interaction sociale au travail.

5) Explorer et intégrer une plus large gamme d’idées et d’expertises.

6) Réagir à différents types d’apprentissage.

7) Compléter la connaissance du facilitateur/enseignant.

8) Développer une sensibilité et une conscience de la diversité culturelle et de genre.

Lorsque vous dirigez une activité à réaliser en petits groupes, suivez les directives
suivantes :

1. En ce qui concerne la formation des groupes, prenez en compte qu’il est souhaitable
d’équilibrer les petits groupes par genre, par âge, par origine géographique, par
langue locale et par expérience. Essayez d’apporter autant de diversité que
possible à chaque groupe.

2. Désignez un(des) porte-parole(s)/Leader(s) du groupe qui veillera(ont) à la


réalisation du travail en équipe et qui présentera(ont) un exposé au reste de la
classe sur les découvertes, conclusions et recommandations du groupe. Le(les)
porte-parole(s) devrai(en)t également veiller à la prise de notes au sein du
groupe.

3. Choisissez un chronométreur pour le groupe. La plupart des activités de groupe ne


devraient pas dépasser vingt minutes. La tâche du chronométreur est de
maintenir la cadence de travail du groupe afin de compléter le devoir dans les
temps impartis.

4. Pendant le cours, les étudiants sont encouragés à assumer autant de rôles que

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possible dans les petits groupes — porte-parole, preneur de notes, et
chronométreur.

5. Sollicitez l’aide du facilitateur/enseignant à chaque fois que le groupe n’arrive pas à


se concentrer sur l’activité.

Quiz N°1 (Session 1 et 2)


Répondez par “vrai” ou “faux” aux questions suivantes.

1. Le dieu local de la Mecque, Hubaln était hautement vénéré dans l’ancien temple
connu sous le nom de Ka’bah. (VRAI)

2. Mohamed a été élevé par son grand-père Abdallah qui s’est occupé de lui.
(FAUX)

3. Toute l’époque préislamique en Arabie est appelée en terminologie islamique


Jahiliyya (Période d’ignorance). (VRAI)

4. La nuit de la révélation est appelée dans l’histoire musulmane la Nuit de la


Puissance (Lailatu-l-Qadr). (TRUE)

5. Ali, le cousin et gendre de Mohamed qui était marié à la seule fille vivante du
prophète de l’islam, Fatima était son premier successeur. (FAUX)

6. Un musulman doit croire en un seul Dieu (Allah). La croyance est la base même
de l’al-Din (religion) de l’Islam. (VRAI)

7. Le Coran ne mentionne que vingt-huit prophètes par leur nom, y compris Noé,
Job, Moïse et Jésus. (FAUX)

8. Le Coran équivaut à quatre cinquièmes (80%) de la longueur du Nouveau


Testament. (VRAI)

9. Certains djinns sont musulmans et sont bons, alors que les autres sont non
musulmans et sont mauvais. (TRUE)

10. Eid ul Fitr est la Nuit de la Puissance, qui marque la nuit au cours de laquelle le
Coran été révélé pour la première fois à Mohamed par Allah. (FAUX)

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Quiz N°2 (Sessions 3 à 5)
Répondez par “vrai” or “faux” aux questions suivantes.

1. La qibla est le nom pour l’orientation que les musulmans doivent adopter
lorsqu’ils prient. (VRAI)

2. Les sunnites insistent sur le fait que Mohamed a nommé son cousin et gendre,
Ali, comme son successeur. (FAUX)  
 
 
3. Zakat est l’exécution des prières rituelles de la manière appropriée cinq fois par
jour. (FAUX)  
 
4. En Islam, manger du porc est considéré comme déplorable mais permis. (FAUX)  
 
 
5. Mohamed Ibn Adbul Wahhab (1703-1792) qui a fondé le mouvement Wahhabite
était originaire d’Inde. (FAUX)  
 
6. En Islam, la prière peut être réalisée individuellement, mais il est préférable de
prier en groupe dirigé par un leader de prière (imam). (VRAI)  
 
 
7. Les soufis mettent l’accent sur la tariqa, le chemin rituel de la contemplation,
plutôt que le chemin de la charia. (VRAI)  
 
8. Selon le Coran, Jésus lui-même a prophétisé la venue d’un prophète nommé
Ahmad ou « le loué » (VRAI)  
 
9. Les chiites ont cinq piliers de foi (FAUX).

10. La charia fournit un modèle de conduite pour les musulmans dans toutes les
affaires allant de la manière de se couper les ongles à la manière d’exécuter les
prières et la manière de diriger un Etat (VRAI).

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Examen final :
ET 306 – Le monde musulman Nom __________

Examen final Note : ___/20

Instructions

1) Temps impartis : 120 minutes

2) Voici trois questions basées sur le contenu de ce cours. Vous choisirez uniquement 2
questions et ensuite écrivez tout ce qui est nécessaire pour bien y répondre, mais
écrivez au minimum une page pour chaque question. En tout, vous aurez écris au
moins 2 pleines pages pendant les deux heures.

3) Gérez bien votre temps. Ne passez pas plus d’une heure sur chaque question.

4) Il vous est permis d’utiliser les notes prises pendant le cours. Utilisez-les.

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N’oubliez pas – ne répondez qu’à deux questions, NE REPONDEZ PAS aux trois!
Commencez votre essai en notant le chiffre de la question à laquelle vous allez
répondre.

Question N°1: Mentionnez les principales religions et croyances qui existaient avant
l’avènement de l’Islam. D’après vous, comment ces religions et croyances ont-elles
influencé l’élaboration de la religion de l’Islam?

Question N°2 : Les musulmans et les chrétiens adorent-ils le même Dieu ? Que
répondriez-vous à un musulman qui vous dit que vous adorez tous deux le même Dieu
et que chacun de vous peut garder sa religion et respecter celle de l’autre?

Question N° 3: Vous avez été le mentor d’un croyant de souche musulmane qui vient
un jour vous raconter son rêve. Dans le rêve, il a vu un homme vêtu de blanc qui lui a
dit de retourner à l’Islam sinon il mourra. Il vous dit que depuis, il fait des cauchemars
et qu’il pense sérieusement à rendre visite à son père musulman pour trouver de l’aide.
Que direz-vous en utilisant la Bible? Et que feriez-vous concrètement pour l’aider?

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