Anomalies Vasculaires Superficielles
Anomalies Vasculaires Superficielles
Anomalies Vasculaires Superficielles
Les classiques « angiomes » sont aujourd’hui rebaptisés « anomalies vasculaires superficielles ». Les
travaux de l’International Society for the Study of Vascular Anomalies (ISSVA) ont abouti à une
classification qui repose sur les différences biologiques, cliniques, histologiques et radiologiques, et qui
différencie les tumeurs vasculaires des malformations vasculaires. Les tumeurs vasculaires se développent
par hyperplasie, prolifération cellulaire. La plus fréquente est l’hémangiome infantile, avec son évolution
caractéristique en trois stades. On différencie les hémangiomes congénitaux, tumeurs pleinement
développées in utero, dont il existe deux types évolutifs, l’un qui régresse et l’autre qui persiste, et d’autre
part deux autres tumeurs, l’angiome en touffes ou angioblastome, et l’hémangio-endothéliome
kaposiforme, susceptibles d’exister isolément, ou de se compliquer du rare et grave phénomène de
piégeage des plaquettes, cause de thrombopénie majeure, appelé syndrome ou phénomène de
Kasabach-Merritt. Les malformations vasculaires sont faites de vaisseaux malformés, excédentaires, qui
dissèquent les tissus hôtes, et qui semblent résulter de troubles de l’embryogenèse et de la vasculogenèse.
Elles sont à flux lent (capillaires, veineuses ou lymphatiques) ou à flux rapide (artérioveineuses). Elles
peuvent être combinées, et être le marqueur cutané d’un syndrome complexe.
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Dermatologie 1
98-745-A-10 ¶ Anomalies vasculaires superficielles
Les tumeurs vasculaires se développent par hyperplasie résorption : transforming growth factor b (TGFb), interféron b,
cellulaire. Parmi elles, l’hémangiome infantile est la plus ainsi que des marqueurs de maturité cellulaire. Le processus de
commune, mais d’autres lésions sont aujourd’hui clairement régression se fait par apoptose. Les métalloprotéinases matriciel-
différenciées, qu’il s’agisse des hémangiomes congénitaux, de les (MMP) 2 et 9 et des MMP de haut poids moléculaire sont
l’angiome en touffes ou de l’hémangio-endothéliome kaposi- présentes dans les urines à des taux élevés en phase de crois-
forme. Les malformations vasculaires sont faites de vaisseaux sance de l’HI. Les taux d’inhibiteurs (TIMP-1) s’élèvent en phase
mal formés sans accélération du turnover cellulaire. Elles sont à de régression.
flux lent (et selon le type de vaisseau altéré de façon prédomi- L’interaction entre des facteurs intrinsèques et extrinsèques a
nante, elles sont capillaires, veineuses ou lymphatiques) ou à été soulignée [3]. On a insisté sur le rôle de facteurs intrinsè-
flux rapide (ce sont les malformations artérioveineuses [MAV] ques : mutation somatique, dans un précurseur cellulaire
avec communications artérioveineuses). endothélial, d’un gène clé de l’angiogenèse, hypothèse soutenue
La plupart des malformations vasculaires sont isolées et par la clonalité des cellules endothéliales d’HI, par la perte
sporadiques. Quelques-unes sont familiales, et certaines s’insè- d’hétérozygotie en 5q, et par la réponse paradoxale à l’endosta-
rent dans des syndromes complexes. De rares exceptions tine des cellules endothéliales. En faveur du rôle de facteurs
montrent la coexistence possible de malformations vasculaires extrinsèques, on a relevé le relargage de VEGF dans les cultures
et de tumeurs vasculaires. Certaines anomalies vasculaires sont d’HI, l’altération de l’expression du gène de l’interféron b dans
peu ou pas visibles à la naissance. Elles ne deviennent évidentes les kératinocytes en regard de l’HI en phase de prolifération,
qu’après quelques semaines, mois ou même années. alors qu’à distance de l’HI son expression est normale. Des
Des progrès sont faits chaque jour en ce qui concerne progéniteurs de cellules endothéliales sont retrouvés dans l’HI.
l’exploration de ces malades : une bonne reconnaissance Leur origine est discutée. Quel que soit le stade évolutif, les
clinique leur évite des bilans exhaustifs, coûteux, souvent cellules endothéliales de l’HI expriment des protéines (GLUT1,
irradiants, et parfois pénibles. Chez l’enfant en particulier, il Lewis Y Ag, FccRII [CD 32] et mérosine) également présentes sur
faut suivre les recommandations de l’Union européenne en les cellules endothéliales du placenta [4]. Les profils génétiques
matière de protection de l’enfance contre les excès d’explora- des cellules endothéliales d’HI ont une grande similarité avec
tions utilisant des radiations ionisantes. Cela s’applique aisé- ceux de l’endothélium placentaire. Ce phénotype vasculaire de
ment dans ce domaine : les angiographies ont une place limitée type placentaire n’est retrouvé ni dans les hémangiomes
désormais en matière de diagnostic. Les échographies couplées congénitaux, ni dans les autres tumeurs (TA et HEK), ni dans les
au Doppler et l’imagerie par résonance magnétique (IRM) malformations vasculaires. Alors, l’HI résulte-t-il d’une greffe de
limitent de plus en plus la place des explorations radiologiques cellules endothéliales d’origine placentaire [4], ce que pourrait
par voies vasculaires (artériographie, phlébographie, lympho- suggérer l’observation d’une plus grande fréquence d’HI chez les
graphie). Un examen endovasculaire a des indications codifiées : nourrissons ayant eu des prélèvements de villosités choriales ?
. évaluer les possibilités thérapeutiques, définir les risques Ou bien les cellules endothéliales de l’HI et celles du placenta
thérapeutiques, ou encore faire partie intégrante d’un traitement partagent-elles simplement un même immunophénotype
(embolisation thérapeutique) (Fig. 1). immature ? Enfin, l’existence de reliquat adipeux trouve une
explication dans la découverte de cellules souches mésenchy-
mateuses clonales à potentiel adipogène dans les tissus d’HI en
■ Hémangiomes infantiles prolifération.
2 Dermatologie
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Figure 1. Arbre décisionnel. Suspicion de lésion vasculaire chez un nouveau-né. AP : Angiome plan ; RV : rendez-vous ; EEG : électroencéphalogramme ;
IRM : imagerie par résonance magnétique.
3 % des 1000 lésions examinées par Nakayama et 80 % d’entre quelques mois (en gros de 2 à 12) et résorption en 1 à 10 ans
elles étaient de petite taille [5]. Les hémangiomes sont plus (rarement 1 an, 3 ou 4 le plus souvent), cette involution étant
fréquents sur le visage (40 %) et le cou (20 %) pour des raisons spontanée ou accélérée par un traitement (Fig. 8).
inconnues [6, 7]. Ces lésions sont uniques dans plus de deux tiers
des cas, parfois multiples (guère plus de 3 à 5), et exceptionnel- Les précurseurs congénitaux, lésions prémonitoires d’héman-
lement disséminées sous une forme miliaire (Fig. 5). giomes infantiles, sont de deux types (Fig. 6, 7) : macule
Le diagnostic d’hémangiome est essentiellement clinique. Il blanche d’hamartome « anémique », ou macule rosée ou rouge,
repose tout autant sur les données de l’inspection que sur plus ou moins télangiectasique, et aux limites souvent plus
l’histoire évolutive : présence à la naissance ou apparition dans irrégulières que celles d’un véritable angiome plan. Pourtant,
les jours ou semaines qui suivent, existence éventuelle d’une malgré cette dualité, l’hémangiome qui émergera sur l’une ou
tache prémonitoire (Fig. 6, 7), développement progressif en l’autre n’aura aucun caractère clinique différent.
Dermatologie 3
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Tableau 1.
Les divers hémangiomes.
Type Caractéristiques Âge de survenue Évolution
Hémangiome infantile Spécifique du nourrisson, fréquent, Naissance ou peu après En 3 phases : prolifération, régression,
unique ou multiple séquelle
Hémangiome congénital type RICH Pleinement développé in utero, Naissance Régression en 1 an environ
rare, superficiel, unique
Hémangiome congénital type NICH Pleinement développé in utero, Naissance Persiste indéfiniment
rare, superficiel, unique
Hémangiome (angiome) en touffes Superficiel, unique ou multiple À tout âge, mais plutôt infantile Persiste le plus souvent, peut régresser, peut
se compliquer de syndrome de Kasabach-
Merritt
Hémangiome (hémangio-endothéliome) Superficiel ou viscéral, unique, À tout âge, mais plutôt infantile Persiste le plus souvent, peut régresser, peut
kaposiforme mais peut être multifocal se compliquer de syndrome de Kasabach-
Merritt
RICH : rapidly involuting congenital hemangioma ; NICH : non involuting congenital hemangioma.
Dans l’immense majorité des cas il n’est pas besoin d’exa- basses. L’IRM objective en séquences spin écho pondérées en
mens complémentaires pour confirmer le diagnostic d’HI. La
T1 une masse tumorale de signal intermédiaire où des absences
biopsie est exceptionnellement proposée. L’aspect des trois
de signaux (petits trajets noirs linéaires) témoignent de vais-
stades de la vie d’un HI est bien typé. En cas de doute le
marqueur GLUT1, transporteur du glucose, présent dans 100 % seaux circulant rapidement (Fig. 10) ; en séquences spin écho
des HI, est devenu un élément incontournable du diagnostic pondérées en T2 avec suppression de graisse, le signal de la
histologique. Certaines volumineuses formes sous-cutanées tumeur est renforcé ; la masse prend fortement le contraste
pures, développées assez rapidement après la naissance font se après injection de gadolinium. L’IRM est également l’examen de
poser la question d’une malformation vasculaire lymphatique choix lorsque l’on veut déterminer l’extension profonde d’un
ou veineuse, ou d’une tumeur profonde. Dans ce cas deux hémangiome superficiel : le meilleur exemple est l’HI de
examens sont performants. L’échographie couplée au Doppler localisation palpébrale et orbitaire. Enfin, l’IRM est aussi un
couleur montre une masse à flux rapide avec une hypervascu- examen intéressant pour rechercher une éventuelle malforma-
larisation de type veineux et artériel (Fig. 9), et des résistances tion associée (cf. infra).
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Ulcérations des hémangiomes infantiles Figure 8. Hémangiome du bras en prolifération (A) et en fin de régres-
Seuls les hémangiomes à composante rouge superficielle sion (B).
(« tubéreuse ») s’ulcèrent et cela survient pendant la période de
prolifération. La rançon est une cicatrice indélébile blanchâtre
(Fig. 11). Deux types d’hémangiomes s’ulcèrent particulière-
ment : ceux à composante superficielle d’un rouge luisant,
vernissé, recouverts d’un épiderme fragilisé, en particulier au
visage, ceux des plis, et les hémangiomes télangiectasiques du
siège et du périnée, à peine éruptifs, voire quasi indécelables
sous l’ulcération. Les larges hémangiomes en plaques du visage
sont à plus haut risque d’ulcérations mutilantes, de même que
la région médiane du visage (lèvres et nez). Tout frottement
chronique (sonde de gavage, tétine, pansement serré, etc.) peut
traumatiser l’HI. L’ulcération a compliqué 16 % des
1 058 patients (porteurs de 1 915 HI) enrôlés dans une étude
prospective aux Etats-Unis qui ont eu des hémangiomes
ulcérés [7].
Les ulcérations des hémangiomes sont très douloureuses, à
l’air libre comme au contact, ce qui rend le moment du
pansement très pénible malgré l’administration d’antalgiques.
Elles s’infectent. Certaines saignent et ces pertes sanguines, pas
toujours bien évaluées par les parents, peuvent être assez Figure 9. Écho-Doppler couleur d’un hémangiome infantile.
sérieuses pour qu’il faille transfuser. Des cicatrices, parfois
importantes, succèdent aux plaies.
large plaque, bien souvent systématisée dans sa distribution
Hémangiomes segmentaires du visage : cutanée. La distribution des HI ne semble pas se faire au
hasard [8, 9]. Elle a été bien étudiée grâce à une étude prospective
nouvelle classification, risques spécifiques américaine ayant concerné 1 058 nourrissons porteurs de
On sait de longue date qu’un HI, quel qu’en soit le siège, 1 915 hémangiomes [6, 7]. Deux types de répartition ont été
peut être arrondi, globuleux ou au contraire diffus, étalé en une observés : localisée et focale (66,8 %), segmentaire et diffuse
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Figure 10. Extension orbitaire d’un hémangiome visualisée par l’IRM Figure 12. Hémangiome segmentaire du visage S1 (en prolifération).
(séquence T1).
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Tableau 2.
Contexte malformatif du syndrome PHACES.
Anomalies du syndrome Signes ou symptômes évocateurs Anomalies dépistées Bilans utiles
PHACES
Fosse postérieure Asymptomatique le plus souvent Syndrome de Dandy-Walker, hypoplasie céré- IRM
Hypotonie, retard mental, macrocrânie belleuse unilatérale, anomalie vermienne, Angio-IRM
kyste arachnoïde
Angioscanner
Hémangiome céphalique Facial surtout de type segmentaire notamment Hémangiome de type segmentaire facial IRM
S1, S4, S3 Autre localisation d’hémangiome (viscérale) Endoscopie ORL si HI de siège
S3 bilatéral
Anomalies artérielles Asymptomatiques, ou convulsions, migraines, Anomalies artérielles intracrâniennes ou extra- Écho-Doppler
accident ischémique cérébral, déficit moteur... crâniennes (agénésie, hypoplasie, anévrismes, Angioscanner
vaisseaux de type embryonnaire, Moya-Moya,
etc.)
Vascularite cérébrale occlusive
Coarctation aortique Hypertension artérielle, pouls fémoraux non Coarctation Échographie
perçus Angioscanner
Cardiopathie congénitale Selon le type De types divers Échographie
Anomalies oculaires (Eye) Selon le type Microphtalmie, cataracte congénitale, atteinte Examen ophtalmologique
du nerf optique, colobome, glaucome, stra- IRM
bisme, trouble de réfraction
Anomalies sternales Raphé médian supraombilical ou fossette Trajet cicatriciel cutané Radiographie
médiane du thorax Sternum : de la simple fissure à l’absence de Échographie
sternum
IRM : imagerie par résonance magnétique ; ORL : otorhinolaryngologique ; HI : hémangiome infantile.
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Tableau 3.
Principaux hémangiomes infantiles viscéraux, symptômes et signes d’appels, bilans utiles au diagnostic, prise en charge.
Siège Signes et symptômes d’appel Bilans
Larynx et/ou trachée Hémangiome en « barbe » S3 bilatéral Endoscopies des voies aériennes
Dyspnée, tirage, détresse respiratoire aiguë
Foie Hépatomégalie Échographie
Fatigue, défaillance cardiaque IRM > scanner
Recherche d’anomalies thyroïdiennes si forme
diffuse
Intestins Douleurs abdominales, saignement digestif et anémie, invagi- Radio abdomen
nation intestinale Endoscopies digestives
Cerveau ou méninges Convulsions IRM cérébrale
Envahissements de proximité :
- hémangiome palpébral et orbitaire déplacement du globe IRM céphalique et examen ophtalmologique
- infiltration du médiastin découverte fortuite souvent IRM
- bourgeon mammaire infiltration Échographie
- infiltration du plexus brachial douleurs et impotence fonctionnelle IRM
- oreille interne surdité unilatérale IRM, scanner 3D
IRM : imagerie par résonance magnétique.
sans autre signe, mais d’autres conseillent de faire une IRM intestinaux, sont tantôt asymptomatiques, découverts lors
systématique ayant observé l’association même dans cette d’endoscopies systématiques, et tantôt révélés par une anémie,
situation. des saignements, un abdomen chirurgical aigu. Les localisations
cérébrales sont rares en dehors du syndrome PHACES [22] .
Hémangiomes infantiles viscéraux Exceptionnellement sont dépistés des HI des méninges, du rein,
de la rate, du pancréas, des voies urinaires, du cœur, etc. [11].
Leur expression clinique est habituellement précoce dans les
jours ou semaines qui suivent la naissance. Il n’est pas justifié
de les rechercher systématiquement par des investigations Traitement des hémangiomes infantiles
multiples devant tout hémangiome car ces localisations viscéra-
les sont rares. De plus, elles ne nécessitent d’être traitées que si Une majorité d’hémangiomes (70 à 80 %) ne vont pas avoir
elles deviennent symptomatiques car elles vont, elles aussi, besoin de traitement parce que leur taille est petite, leur volume
comme les localisations superficielles d’hémangiomes, régresser et leur épaisseur modestes, et leur siège peu exposé aux regards,
secondairement, après une phase de poussée qui dure de autant d’éléments permettant d’attendre leur régression sponta-
quelques mois à environ une année, rarement plus. Les explo- née. Environ 50 % de restitution cutanée excellente est à
rations sont guidées par la clinique et par la localisation des espérer, y compris pour des hémangiomes de grande surface,
éventuels symptômes alarmants (Tableau 3). plus rarement pour ceux qui ont volume tumoral proéminent.
La fréquence des HI viscéraux est plus importante au cours de Les autres 50 % régresseront mais avec des séquelles variables.
l’hémangiomatose cutanée miliaire disséminée (Fig. 5). Quel que Cependant de nos jours, un renouveau de la chirurgie précoce,
soit le type de l’HI cutané, la principale localisation extracuta- dans certaines localisations (nez, lèvre, oreille, cou, paupière
née concerne les voies aériennes (sous-glotte laryngée et notamment) et avant totale régression de l’HI, est prôné dès lors
trachée). Ces formes respiratoires symptomatiques seraient que la cicatrice prévisible sera acceptable [23]. Les séquelles de la
malgré tout rares : 1,4 % selon la revue d’Haggstrom en 2006 [7]. régression naturelle sont parfois minimes : réseau de télangiec-
Les localisations hépatiques symptomatiques se révèlent dès la tasies, peau relâchée par perte du réseau élastique dermique,
période néonatale, voire dès la naissance pour les formes aspect anétodermique, phénomène d’expansion cutanée ou
volumineuses et multiples, du fait d’une hépatomégalie et du muqueux (lèvres) créé par l’hémangiome du fait du volume
retentissement hémodynamique avec défaillance cardiaque, atteint en fin de poussée, dyschromie jaunâtre. Elles peuvent
thrombopénie et cytolyse hépatique. Les HI du foie restent des être parfois importantes mais réparables chirurgicalement au
tumeurs rares (0,1 %) [7]. L’échographie est un moyen perfor- prix de cicatrices chirurgicales variables selon le problème et le
mant de dépistage des hémangiomes du foie, puis l’IRM, siège : minimes cicatrices si on peut extraire par liposuccion un
préférable au scanner, précise les lésions ; ensuite le suivi de résidu adipeux, cicatrices plus importantes lorsqu’il s’agit de
l’évolution peut être fait efficacement et de façon non invasive restructurer des traits du visage laissés altérés et déformés en fin
grâce aux échographies. Tous les HI hépatiques ne sont pas de régression de l’hémangiome. Certaines séquelles sont
source de complications et nombreuses sont les formes de dévastatrices, tant sur le plan cutané que sur celui des formes,
découverte fortuite lors d’examens systématiques, et au pronos- au visage en particulier. Le retentissement psychologique des
tic spontanément favorable en 1 année. séquelles d’HI peut être grave quand l’enfant grandit et se
L’aspect en imagerie des HI du foie a été corrélé au pronostic. trouve confronté au regard d’autrui et à des remarques désobli-
Trois types sont identifiés : focal, multiple, diffus. Cette geantes et souvent cruelles sur son aspect et sur le pourquoi de
classification des hémangiomes hépatiques a une incidence sur ses lésions. Certaines fonctions peuvent être définitivement
leur prise en charge, un algorithme de prise en charge ayant été altérées, la fonction visuelle notamment requiert un suivi étroit
proposé en 2007 par le Centre des anomalies vasculaires du et prolongé en cas d’HI périoculaire : amblyopie, strabisme, et
Children’s hospital de Boston (Harvard Medical School) [19]. surtout astigmatisme unilatéral sont observés à titre de séquelle,
L’hypothyroïdie sévère est secondaire à la sécrétion d’une même lorsqu’il n’y a eu occlusion que partielle de l’axe visuel,
enzyme inactivant l’hormone thyroïdienne, la iodothyronine mais appui de l’HI sur la jeune cornée. La prise en charge
deiodinase type 3 ; elle a été détectée dans de volumineux HI orthoptique précoce est très souvent nécessaire et utile [24].
du foie, mais elle pourrait aussi accompagner d’autres localisa- Dans un groupe de 63 enfants porteurs d’hémangiome
tions d’HI volumineux [20]. De rares cas sont rapportés indi- périoculaire, 40 % de ceux qui avaient une atteinte palpébrale
quant que la guérison de l’hémangiome entraîne la disparition isolée et 87 % de ceux qui avaient une atteinte orbitaire intra-
de l’hypothyroïdie. Un déficit en hormone de croissance a et/ou extraconale avaient un astigmatisme et/ou une amblyo-
également été signalé, en association à une hypothyroïdie, dans pie [25]. Un traitement précoce chirurgical et une prise en charge
un contexte de syndrome PHACES [21]. Les HI digestifs, surtout orthoptique prolongée ont permis chez 30 enfants d’améliorer
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Tableau 4.
Diverses approches thérapeutiques en matière d’HI.
Technique Indication Efficacité Effets indésirables
Corticothérapie orale : prednisone ou HI alarmant (surface, volume, zone à 30 % de bons répondeurs, 40 % de ré- À court terme : nervosité, insomnies,
prednisolone (2-3 mg/kg/j) ou béta- risque fonctionnel : exemple HI pério- ponses douteuses (stabilisation), 30 % infections, aspect cushingoïde, sta-
méthasone (0,10 à 0,30 mg/kg/j) en culaire). Phase d’attaque de 2 mois en de non répondeurs gnation staturale, HTA, aggravation
phase d’attaque principe, parfois plus, et longue phase Problème des rebonds évolutifs à l’ar- de RGO, retentissement osseux, etc.
de diminution progressive des doses rêt Moyen terme : retard statural transi-
(3 mois environ, ou plus) toire ; toxicité myocardique ?
Long terme : toxicité neuronale ?
Corticothérapie intralésionnelle (cor- HI globuleux de base d’implantation Efficacité dans 50 % des cas (avec 2 à Locaux : dépigmentation, dépôt visi-
ticoïde -retard : triamcinolone : modérée et de croissance rapide dans 3 procédures en moyenne) ble, atrophodermie linéaire, accidents
3-5 mg/kg/procédure/multi- injec- certains sièges (nez, lèvres, glabelle, de migration oculaire
tion, sous AG) répétée 2 à 3 fois selon front). Controverse pour HI palpébral : Systémiques (rare) : effet cushingoïde,
réponse risque de migration des cristaux et effet suppresseur surrénalien
amaurose
Dermocorticoïde puissant (niveau I HI superficiel rouge et peu épais, en Semble faciliter le pâlissement ; pas Dépigmentation et atrophie cutanée
ou II) phase de prolifération d’effet sur une composante profonde transitoires
en cours de développement
Chirurgie précoce (utilisation éven- HI globuleux, dans certains sièges, Bon résultat si indication bien posée Balance : bénéfice du geste curatif
tuelle de dissecteurs à ultrasons) avec retentissement local pénalisant la (siège, moment du geste chirurgical, précoce/qualité de la cicatrice obtenue
régression, (exemples : HI palpébral position de la cicatrice créée) Aléas : risque de chute sur cicatrice et
occlusif, HI comprimant la cornée de désunion, si l’enfant commence à
cause d’astigmatisme, HI cyrano, gros se déplacer (9-18 mois, etc.)
HI de la glabelle, certains HI de lèvre,
HI ulcéré torpide, etc.)
Laser pulsé à colorant précoce Nappes d’HI superficiel rouge et peu Semble accélérer le blanchiment ; pas Transitoires : pigmentation ou dépig-
épais, en phase de prolifération (zones d’effet sur une composante profonde mentation
exposées aux regards : visage, main, En principe pas de cicatrices si cons-
etc.) tantes de traitement bien adaptées
HI ulcéré Peut favoriser la cicatrisation, avec un Geste douloureux, mais rapide (peut
effet antalgique être réalisé sous crème anesthésiante)
Imiquimod topique HI superficiel rouge et peu épais, en Aurait une efficacité sur HI superficiel, Rapport bénéfices/risques à évaluer
phase de prolifération même ulcéré (essais préliminaires)
Interféron a-2b HI grave corticorésistant altérant gra- Efficacité indéniable (> 80 % ?) mais Transitoires : toxicité hématologique,
(l’interféron a-2a contient actuelle- vement le visage (séquelles importan- un risque neurologique inexpliqué hépatique, thyroïdienne
ment de l’alcool benzylique, contre- tes prévisibles), menaçant une fonc- (paraplégie spastique) a conduit à en Permanents : toxicité neurologique
indiqué chez le nourrisson) tion, ou à risque vital (HI viscéraux) limiter l’emploi. À utiliser plutôt après (diplégie spastique)(rare)
1 an [27]
(3 millions U/m2/j par voie sous-
cutanée) x 6 à 12 mois
Vincristine (0,75 à 1 mg/m2/semaine HI grave corticorésistant altérant gra- Efficacité certaine (3/4 des cas ?) Court terme : douleurs abdominales,
par voie intraveineuse) x 10 à 25 in- vement le visage (séquelles importan- A remplacé l’interféron a comme trai- iléus intestinal, signes neurologiques
jections (selon la réponse) tes prévisibles), menaçant une fonc- tement médical de seconde intention transitoires (ROT absents), alopécie,
tion, ou à risque vital (HI viscéraux) fatigue
Chirurgie tardive Réparation des séquelles cutanées et Indispensable remodelage après la ré- Problème des cicatrices
structurales (chirurgie en général en gression de certains HI problématiques
plusieurs temps)
Traitements lasers tardifs Laser pulsé à colorant : pour des télan- Bonne efficacité Guère
giectasies et une rougeur persistante
Laser CO2 ou laser Erbium sur des zo- Améliore l’aspect (effet lissant, effet Les traitements par lasers CO2 ou Er-
nes cicatricielles tenseur) bium sont douloureux et donc faits
sous AG
Embolisation thérapeutique avec des Emploi désormais limité à certains HI Efficacité, mais souvent transitoire si Risques de migration des emboles, de
particules, par voie artérielle, sous AG du foie au retentissement hémodyna- HI en phase de prolifération très ac- spasmes artériels, etc.
mique sévère, avec défaillance cardia- tive, d’où l’abandon dans le traitement
que des HI superficiels
Radiothérapie (sous toutes ses formes) Abandonnée Avait une efficacité indéniable Risque à long terme des radiations,
tant sur la peau que sur un plan carci-
nologique général (en fonction du
siège traité)
HTA : hypertension artérielle ; RGO : reflux gastro-œsophagien ; AG : anesthésie générale ; ROT : réflexes ostéotendineux ; HI : hémangiome infantile.
l’anisométropie, la motilité oculaire, et l’amblyopie préopéra- Certains hémangiomes sont traités en phase de croissance, du
toire éventuelle, et donc de récupérer une fonction visuelle fait d’une poussée alarmante – afin de la bloquer, puis d’enclencher
satisfaisante [24] . Le meilleur témoin d’un envahissement et d’accélérer la régression – ou au stade des séquelles, afin de les
orbitaire n’est pas le volume de l’HI palpébral, c’est le déplace- effacer ou de les améliorer (Tableau 4). Selon Haggstrom [7], si on
ment du globe oculaire [26]. L’IRM explore parfaitement les additionne tous les types de traitement susceptibles d’être
localisations orbitaires extra- et/ou intraconales [24-26] . La appliqués en phase de prolifération (corticostéroïdes systémi-
fréquence du retentissement oculaire impose plusieurs examens ques, en injection intratumorale ou en application locale, soins
ophtalmologiques pendant la phase de croissance de tous les d’ulcères, antibiotiques oraux, laser pulsé à colorant et chirurgie
hémangiomes infantiles périoculaires. d’excision), une modalité thérapeutique est appli-
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quée dans environ 38 % des cas ; et si on considère uniquement statural, hyperexcitabilité) nécessitent une surveillance pédiatri-
les traitements pharmacologiques visant à stopper la croissance que étroite [29]. La corticothérapie intralésionnelle est choisie
d’un hémangiome alarmant, menaçant une fonction ou même pour des formes globuleuses et déformantes, dans certaines
à risque vital (corticothérapie, vincristine, interféron, etc.), localisations : il suffit dans notre expérience de 2 à 3 injections
environ 15 % des nourrissons reçoivent un traitement. séparées d’environ de 2 à 3 mois (Kenacort retard® : 3 à 5 mg/
La principale difficulté dans la décision de traiter ou non un kg/procédure), injections en plusieurs points faites sous anes-
HI au stade de prolifération est que l’on ignore au départ quels thésie générale courte en milieu chirurgical. Le taux de bonne
hémangiomes vont causer de réels problèmes. Le seul élément réponse est d’environ 50 %. Les effets indésirables sont limités,
d’orientation éventuelle est la taille et la forme du précurseur et plutôt d’ordre local que systémique : hypochromie, atrophie
congénital, s’il existe, car il annonce la surface finale de l’HI. linéaire, migration vers le réseau choriorétinien en cas d’injec-
Mais à ce jour aucun facteur clinique ou biologique ne prédit tion dans un HI palpébral sous forte pression.
le volume que la tumeur est susceptible de prendre et le En seconde intention, l’interféron alpha 2a ou 2b (quotidien-
développement éventuel d’une forme viscérale. Un minimum nement, 3 millions unités/j par voie sous-cutanée) s’est avéré un
de temps d’observation clinique étroite, destinée à évaluer traitement utile, après échec des corticoïdes, dans des formes
l’évolutivité, peut être utile pour les formes cutanées pures. Les graves (très volumineuses, très étendues, compliquées) [30]. Le
indications de traitement de la poussée évolutive sont en traitement est long (6 à 12 mois). Deux types de réponse sont
général posées avant 6 mois. Certains hémangiomes volumi- observés : réponse rapide ou lente ; le pourcentage de réponse
neux consultant en fin de poussée évolutive, vers 8 à 10 mois, totale étant évalué à 75-80 %. Les effets indésirables immédiats
peuvent être traités tardivement avec succès. Certaines formes de l’interféron alpha justifient une surveillance biologique
dont les poussées continuent au-delà de 1 an peuvent nécessiter hématologique, hépatique et thyroïdienne. À court terme, ils
des reprises de traitements assez tardives. sont en apparence moindres que ceux des corticoïdes. On
Le blocage pharmacologique des poussées évolutives fait réserve cependant ce médicament à des hémangiomes graves, si
toujours appel en premier lieu aux corticostéroïdes. La voie possible chez des nourrissons de plus de 1 an, en raison de
orale est retenue pour les formes étendues. On utilise la l’existence de possibles complications neurologiques soulignée
prednisone ou la prednisolone ou la bétaméthasone (predniso- depuis 1995 (diplégie spastique) incitant à une prudence
lone = 2 à 3 mg/kg/j soit 2 à 3 ml/kg/j de Solupred® buvable ; particulière [27, 31, 32].
bétaméthasone = 0,150 à 0,3 mg/kg/j, soit 12 à 24 gouttes/kg/j La vincristine a pour cette raison été introduite dans le
de Celestène® buvable), pleine dose 6 à 8 semaines, au moins, traitement des hémangiomes graves corticorésistants avec
puis baisse lente sur 2 à 3 mois environ, les localisations également une bonne efficacité thérapeutique [33] . Elle est
viscérales (larynx, foie) pouvant nécessiter des temps de administrée à raison d’une injection intraveineuse hebdoma-
traitement plus longs. Certains conseillent des doses plus daire de 0,75 à 1 mg/m2, la plupart des enfants traités efficace-
élevées, avec des risques iatrogènes plus importants. Des bolus ment ayant reçu au moins 15 injections. Les effets indésirables
sont parfois administrés en début de traitement, notamment surviennent durant le traitement et sont transitoires : digestifs
pour les hémangiomes palpébraux occlusifs. Dans notre expé- le jour de l’injection (douleurs, iléus), neurologique (abolition
rience, il y a 30 % de bons répondeurs à la corticothérapie orale des réflexes ostéotendineux), fatigue, alopécie.
(affaissement de l’hémangiome en peu de semaines, maintien Les formes les plus dangereuses d’HI, à risque vital, peuvent
du résultat à l’arrêt du traitement, excellent résultat esthétique) nécessiter une approche thérapeutique multiple (polychimio-
(Fig. 15), 40 % de réponses douteuses (la poussée semble thérapie, embolisation thérapeutique, laser, chirurgie).
stoppée, il n’y a pas de réduction rapide de la lésion, mais le Des bêtabloquants, et en particulier le propranolol, ont révélé
résultat final est assez bon) et 30 % de mauvais répondeurs (le de façon fortuite, une efficacité importante, rapide, et quasi
traitement n’empêche pas la poussée évolutive et paraît même constante dans le traitement des hémangiomes infantiles,
la stimuler, même avec une augmentation éventuelle des volumineux notamment. Avec quelques mois de recul la
doses) [1, 28]. Les rebonds de croissance de l’HI, en cas d’arrêt tolérance paraît bonne, les contre-indications étant les troubles
trop rapide du traitement, souvent en raison d’effets iatrogènes du rythme (bloc auriculoventriculaire) et un antécédent
sévères, sont un véritable problème pour la poursuite du d’asthme-bronchiolite (risque de bronchospasme). L’évaluation
traitement car on peut perdre tout le bénéfice de la première est en cours (Léauté-Labrèze C et al. N Eng J Med 2008 ;
cure corticostéroïde avec cette reprise évolutive. Les effets 358(24)2649-51).
indésirables immédiats des corticoïdes systémiques administrés L’embolisation thérapeutique par voie artérielle, que l’on
de façon prolongée (risques infectieux, mauvaise tolérance avait cru être la solution il y a 20 ans en cas d’hémangiomes
gastrique, hypertension artérielle, retentissement osseux et graves, s’est avérée en fait décevante. Réalisée avec des particules
10 Dermatologie
Anomalies vasculaires superficielles ¶ 98-745-A-10
résorbables, elle est peu durablement efficace et la poussée Le laser pulsé à colorant efface bien les séquelles télangiecta-
évolutive repart ensuite. Ses indications sont limitées siques tardives. Le surfaçage par laser CO2 ou par laser Erbium
aujourd’hui essentiellement aux hémangiomes hépatiques avec peut aider au lissage du tissu cicatriciel.
défaillance cardiaque, afin de réduire le débit. Dermocorticoïdes puissants ou imiquimod topique [38] doi-
Le laser pulsé à colorant a une place thérapeutique vent être mieux évalués quant à leur bénéfice exact dans le
controversée [34-36]. Il peut activer la décoloration et l’involution
traitement local d’hémangiomes superficiels, et quant à leur
d’hémangiomes superficiels minces (« tubéreux »), ceux qui
sécurité d’emploi et leurs avantages par comparaison avec le
justement régressent bien spontanément, mais qui, il est vrai, le
traitement précoce par laser pulsé à colorant, dont ils partagent
font lentement ; il peut donc être tout à fait justifié de le
proposer dans cette indication, au visage en particulier ou sur les indications (HI superficiel en début de prolifération).
des formes en nappe de la main et de l’avant-bras afin d’accé- La chirurgie précoce a des indications précises (nez, paupière,
lérer le processus naturel. Le vécu de l’attente de la régression lèvre surtout) pour des HI globuleux ou « pendulum ». Il faut
spontanée peut être pénible pour toute la famille du bébé bien en peser le risque cicatriciel, et l’évaluer en fonction des
atteint, ce que soulignent des études de qualité de vie. Gagner séquelles à attendre en cas de résorption naturelle. Dans les
du temps sur sa durée est fréquemment désiré par les parents. hémangiomes de la pointe du nez la chirurgie assez précoce
En revanche, le laser pulsé à colorant, même s’il est fait très tôt (vers 2 ans) permet d’éviter la rétraction des cartilages alaires
dans l’histoire éruptive de la lésion, s’avère incapable de bloquer qui rend la pointe du nez ronde (aspect de nez de clown) après
la pousse d’une composante dermique profonde ou sous- involution de l’hémangiome [39]. Le Cavitron® ou Dissectron®,
cutanée en cours d’éclosion. Il est inutile de s’acharner à dissecteurs à ultrasons, sont des outils utiles dans ces chirurgies
multiplier les séances dans cette situation, cela n’apporte précoces d’hémangiomes, en particulier pour les composantes
aucune réduction appréciable du volume et peut engendrer un
sous-cutanées des paupières ou de la glabelle [40]. La chirurgie
risque cicatriciel.
tardive occupe une place, indispensable, dans la réparation des
Quelques séances de laser pulsé à colorant aident à la
séquelles cutanées et structurales, après disparition de l’héman-
cicatrisation d’hémangiomes ulcérés [37]. Elles sont en principe
giome (Fig. 16).
associées à des soins conventionnels de plaie : pansements
vaselinés ; pansements hydrocellulaires ou hydrocolloïde (selon Sont abandonnés, à cause des risques de tumeurs cutanées,
le suintement), au remarquable pouvoir antalgique quand ils thyroïdiennes et cérébrales à long terme, la radiothérapie et les
sont en place. divers isotopes radioactifs.
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Figure 19. Plaque congénitale douloureuse : hémangio-endothéliome Figure 20. Syndrome de Kasabach-Merritt à la naissance.
kaposiforme à la biopsie.
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Tableau 5.
Principales malformations vasculaires et leurs caractères distinctifs.
Type Aspect clinique Sièges Aspect histologique Aspect radiologique Principales formes
syndromiques
MC Macule rouge de forme, Cutané ou muqueux Capillaires dilatés gorgés de Peu évident : discret blush Syndrome de Sturge-Weber
taille et intensité variables sang en IRM si forme épaissie Syndrome de Klippel-
(angiome plan) Trenaunay
Syndrome de Servelle-
Martorell
Syndrome Protée
MV Nappes ou masses plus ou Ubiquitaire, cutané, Veines altérées aux parois En IRM : sur séquence Syndrome CMVM1
moins bleues muqueux, viscéral irrégulièrement tapissées T2 hypersignal net ; et sur Syndrome de Bean
de cellules musculaires lisses séquence T1 après injection
Syndrome de Maffucci
de gadolinium prise de
Malformation glomuvei-
contraste nette
neuse (glomangiomatose)
ML Nappes de vésicules fragiles Cutané ou muqueux et for- Dilatations vasculaires En IRM hypersignal sur les Syndrome de Hennekam
claires ou noires, masses mes viscérales infiltrantes à parois le plus souvent séquences T2, et peu ou pas Syndrome de Aagenaes
molles sous une peau nor- fines, vides de sang de prise du contraste après
Maladie de Gorham-Stout
male ou bleutée transillumi- injection de gadolinium
nable
MAV Plaque rose ou rouge Cutané ou muqueux, ou Fistules artérioveineuses En IRM sur les séquences Syndrome de Bonnet-
s’aggravant peu à peu viscéral (cerveau, moelle, (connexions directes entre T1 et T2 hyposignaux noirs Dechaume-Blanc
Masse chaude battante poumon, foie, etc.) artères et veines, artérioles et serpigineux, témoins des Syndrome de Wyburn-
veinules) et capillarogenèse vaisseaux à flux rapide Mason
Veines dilatées avec thrill
associée (artères afférentes au nidus
palpable Syndrome de Cobb
et veines de drainage)
Syndrome de Parkes-Weber
Syndrome MC-MAV lié à
mutation de RASA1
MC : malformation capillaire ; MV : malformation veineuse ; ML : malformation lymphatique ; MAV : malformation artérioveineuse ; IRM : imagerie par résonance
magnétique.
Malformations capillaires
Deux pièges sont à éviter : chez le nouveau-né une nappe
(angiomes plans et télangiectasies) rosée ou rouge congénitale télangiectasique, symptôme prémo-
nitoire d’un hémangiome qui se développe dans les semaines
Angiome plan qui suivent la naissance ; et à tout âge une nappe de pseudoan-
L’angiome plan (AP) est la malformation capillaire la plus giome plan mal systématisée, un peu trop chaude, est souvent
commune. Le diagnostic est le plus souvent clinique. L’AP est le témoin d’une MAV au stade de dormance, dont le caractère
souvent d’un rouge intense en période néonatale (Fig. 21, 22). hémodynamiquement actif se révèle plus tard, parfois à l’occa-
Il pâlit toujours un peu durant le premier mois. Les formes très sion d’un traitement inadéquat (laser, chirurgie partielle,
diffuses, répandues sur tout le tégument, observées au cours du embolisation trop proximale), d’un traumatisme, ou encore à la
syndrome Protée et des syndromes protéiformes, sont à même puberté ou lors d’une grossesse. En cas de doute, il faut deman-
de beaucoup s’estomper spontanément tout au long de la der un examen échographique et Doppler à la recherche des
première année. Au visage, l’AP peut devenir hyperplasique à fistules artérioveineuses.
l’âge adulte : la peau épaissit, devient cuivrée, pourpre, et des L’angiome plan permet parfois de reconnaître un problème
nodules rouges apparaissent en surface. Les localisations plus complexe, évoqué pour des raisons de topographie (cf.
gingivales peuvent épaissir, constituer des épulis fragiles, qui infra). Ainsi, un angiome plan facial occupant le territoire
saignent facilement. Les portions de lèvres envahies par la trigéminé maxillaire supérieur (V2) et ophtalmique (VI) doit
malformation capillaire épaississent en une macrochéilie faire rechercher un glaucome du même côté ; un angiome plan
asymétrique. S’il touche une aire maxillaire, l’AP peut s’associer couvrant le front et la paupière supérieure (territoire trigéminé
à une hypertrophie asymétrique du squelette facial. ophtalmique VI), isolé, ou associé à un angiome plan plus
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Anomalies vasculaires superficielles ¶ 98-745-A-10
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Bilan :
- Échographie et Doppler
- Radiographie des os
- IRM
Traitement :
- Contention élastique (toujours), conseils de vie (quels sports ?)
- Discuter la faisabilité de gestes de sclérothérapie et/ou d'excision
chirurgicale
Corollaire thérapeutique :
- Traitement par héparine de bas poids
Bilan de coagulation comportant :
moléculaire lors d'épisodes douloureux
NFS, plaquettes, TP, TCA, fibrinogène
pénibles et prolongés
et D-dimères : peut détecter une coagulopathie
- Et traitement de la CIVL en prévention d'un
intravasculaire localisée (CIVL),
risque hémorragique avant tout geste
chronique, de consommation
chirurgical en raison du risque d'évolution
de la CIVL en CIVD
Figure 24. Arbre décisionnel. Patient souffrant de malformation veineuse diffuse d’un membre. IRM : imagerie par résonance magnétique ; NFS :
numération-formule sanguine ; CIVD : coagulation intravasculaire disséminée ; TCA : temps de céphaline activée ; TP : taux de prothrombine.
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et de volvulus et nécrose du grêle sur les lésions vasculaires. Des des symptômes neurologiques et des symptômes oculaires [93].
atteintes diverses mais inconstantes sont répertoriées : urinaire, Le dépistage est fait grâce à l’IRM et à l’angio-IRM. L’artériogra-
hépatique, splénique, cérébrale, pulmonaire, etc. Les lésions phie précise mieux la situation des fistules et les possibilités
cutanées peuvent être si besoin excisées ou photocoagulées au éventuelles mais limitées de traitement endovasculaire.
laser Nd : YAG, celles du tube digestif sont parfois traitées par
laser Nd : YAG également, cryochirurgie, ou résection intesti- Syndrome de Cobb
nale, selon l’importance des saignements et leur retentissement Il associe une MAV cutanée, souvent à type de pseudoan-
(anémie). L’histologie rappelle celle des MV classiques [88]. Une giome plan, et une MAV médullaire et parfois vertébrale et
CIVL analogue à celle des MV classiques (cf. supra) est pratique- paraspinale intramusculaire, dans le même métamère. Les
ment constante au cours du syndrome de Bean. Ses phases complications neurologiques peuvent commencer dès l’enfance.
d’aggravation s’accompagnent d’hémorragies (digestives en Le bilan est réalisé grâce à l’IRM, l’angio-IRM en reconstruction
particulier) et leur traitement repose sur les héparines de bas tridimensionnelle et l’artériographie. Le traitement dépend de la
poids moléculaire.
situation locale de l’angiome médullaire : embolisation ou
Syndrome de Maffucci excision chirurgicale.
Sporadique, il associe des nodules arrondis et saillants bleutés Syndrome de Parkes-Weber
ou à peine teintés, disséminés, pouvant contenir des phléboli-
thes, à des enchondromes semblables à ceux de la maladie Ce syndrome monomélique avec gigantisme n’est pas tou-
d’Ollier. Les enchondromes existent surtout au niveau des jours sporadique comme on l’a longtemps cru ; il est désormais
extrémités (plus de 85 % des cas), mais aussi au niveau des os prouvé qu’il peut s’intégrer dans le contexte des malformations
longs (30 à 40 % des cas) qu’ils déforment, soufflent et fragili- familiales MC-MAV liées à des mutations de RASA1 (voir infra) ;
sent. Ces enchondromes sont susceptibles de dégénérer en il est à flux rapide et doit être bien distingué du syndrome de
chondrosarcomes (30 % des cas). Certaines complications sont Klippel-Trenaunay et non confondu avec lui comme cela est
liées au siège des lésions osseuses : nanisme par déformation parfois suggéré dans la littérature : il n’en partage ni les
massive des os longs des jambes, proptosis par atteinte orbi- anomalies hémodynamiques (présence de fistules artérioveineu-
taire [89]. Il est démontré qu’une partie des lésions cutanées est ses au cours du syndrome de Parkes-Weber), ni les éventuelles
constituée par une tumeur, l’hémangio-endothéliome à cellules associations pathologiques (ainsi il ne s’associe jamais au
fusiformes, mêlée aux éléments veineux malformatifs. syndrome de Sturge-Weber et ne se voit pas dans le contexte du
syndrome Protée). Le syndrome de Parkes-Weber comporte une
Malformations veineuses familiales (CMVM1) (MIM 600 195)
hypervascularisation du membre atteint, supérieur ou inférieur,
Environ 1 % des malformations veineuses constituent une liée à de multiples fistules artérioveineuses étagées. Le syndrome
affection familiale de transmission autosomique dominante, liée de gigantisme monomélique qui se produit au cours de la
à une mutation de TIE2/TEK, gène localisé en 9p21 [90]. Les croissance accroît la longueur et le volume du membre, progres-
lésions veineuses sont en général multiples, disséminées sur la
sivement, jusqu’en fin de croissance de l’adolescent. Les veines
peau, les muqueuses ou dans les muscles. Il n’y a, a priori, pas
qui drainent les points de fistules artérioveineuses se dilatent
de différences histologiques avec les MV classiques.
peu à peu et sont le siège de thrill à la palpation. Les compli-
Glomangiomatose multiple ou malformation glomuveineuse cations principales sont l’allongement du membre et l’aggrava-
(GVM) tion des fistules et du débit avec risque de complications
Elle est désormais bien individualisée, et la forme familiale superficielles et de retentissement cardiaque. Des troubles
qui représente au moins trois quarts des cas est de transmission cutanés à type de pseudosyndrome de Kaposi peuvent apparaî-
autosomique dominante. La GVM est faite de papules et tre en zone distale du membre atteint dès l’adolescence. Les
nodules cutanés d’un bleu azuréen à profond, ou pourpres, soit formes évoluées provoquent des troubles trophiques à type
disséminés, soit regroupés en petits placards épais, parquetés et d’ulcérations douloureuses avec des saignements parfois impor-
souvent kératosiques, et plus rarement en vastes nappes corpo- tants, et au niveau des pieds lymphœdème, papillomatose des
relles de disposition segmentaire [56, 88, 91, 92] . La GVM est orteils, lymphangiectasies, macération et surinfection. Des
essentiellement cutanée, parfois muqueuse, mais elle n’envahit lésions osseuses lacunaires, soulevant la crainte de fracture
pas les muscles de façon diffuse comme peuvent le faire une spontanée ou pour des traumatismes minimes, représentent
MV classique ou des lésions de syndrome de Bean. Les formes souvent le passage transosseux de volumineuses veines de
congénitales sont souvent trompeuses à la naissance car rosées, drainage venant du nidus artérioveineux. Les formes diffuses
non infiltrées ou même parfois pseudoatrophiques, puis elles envahissant tout un membre entraînent un hyperdébit impor-
épaississent et bleuissent ensuite rapidement [92]. Les critères tant qui peut se compliquer d’insuffisance cardiaque. La
histologiques sont bien définis avec des assises de cellules présence évidente d’anomalies vasculaires à flux rapide (fistules
glomiques, en nombre variable, entourant des vaisseaux dilatés AV) décelables cliniquement (chaleur cutanée, thrill au palper
de type veineux, malformés. Les cellules glomiques, rondes, des retours veineux et souffle à l’auscultation) et en écho-
actine musculaire lisse positives, gardent les critères ultrastruc- Doppler, sur les images tridimensionnelles fournies par les
turaux de cellules musculaires lisses, même si elles sont anor- angioscanner-3D et par l’artériographie, fait toute l’identité de
malement différenciées. Le gène glomuline a été identifié sur le ce syndrome vasculaire.
locus VMGLOM en 1p21-22, et il est différent du gène VMCM1 L’allongement du membre inférieur, s’il dépasse 3 centimè-
muté dans des formes familiales de malformations veineuses tres, justifie un traitement par épiphysiodèse des cartilages de
cutanées et muqueuses, également de transmission autosomique conjugaison du genou, mais celui-ci doit être le moins invasif
dominante. Toutes les mutations identifiées de la glomuline possible. En effet, dans notre expérience, les épiphysiodèses
indiquent que les lésions de la GVM sont dues à une perte de classiques avec agrafage large des cartilages de conjugaison du
fonction dans un mode paradominant ; 70 % des familles genou ont régulièrement stimulé la pathologie vasculaire et
partageant quatre mutations communes cela simplifie le
précipité l’éclosion de complications locales [73].
diagnostic moléculaire [91].
Syndrome malformations capillaires-malformations
Syndromes avec malformations artérioveineuses artérioveineuses
Syndrome de Bonnet Dechaume et Blanc, Ce syndrome de description récente, lié à une mutation de
et de Wyburn-Mason RASA1, comporte deux types d’anomalies vasculaires : certains
Ils associent une MAV faciale, hémifaciale ou centrofaciale, membres des familles concernées ont uniquement de petites
oculo-orbitaire et cérébrale, présente dès la naissance (pseu- macules capillaires rosées ou brun-rouge irrégulières, dissémi-
doangiome plan facial) qui s’aggrave avec les années et parfois nées, alors que d’autres ont en outre une malformation
à l’occasion de traumatismes. Les patients ont (ou n’ont pas) artérioveineuse [94].
Dermatologie 21
98-745-A-10 ¶ Anomalies vasculaires superficielles
Malformations lymphatiques systématisées [15] Burrows PE, Robertson RI, Mulliken JB, Beardsley DS, Chaloupka JC,
ou disséminées Ezekowitz RA, et al. Cerebral vasculopathy and neurologic sequelae in
infants with cervico facial hemangioma: report of eight patients.
Elles sont extrêmement rares, et de deux types : des formes Radiology 1998;201:601-7.
microkystiques tissulaires infiltrantes, pouvant atteindre [16] Bhattacharya JJ, Luo CB, Alvarez H, Rodesch G, Pongpech S,
l’ensemble du tissu cutané mais aussi s’infiltrer en profondeur, Lasjaunias PL. PHACES syndrome: a review of eight previously
et des formes macrokystiques cutanées et viscérales. Ces formes unreported cases with late arterial occlusions. Neuroradiology 2004;
diffuses thoraciques et abdominales (souvent dénommées 46:227-33.
« lymphangiomatoses ») peuvent être associées à une coagulo- [17] Girard C, Bigorre M, Guillot B, Bessis D. PELVIS syndrome. Arch
pathie de consommation, une entéropathie avec fuite protéique, Dermatol 2006;142:884-8.
des épanchements thoraciques, et elles peuvent mettre en péril [18] Stockman A, Boralevi F, Taïeb A, Léauté-Labreze C. SACRAL
syndrome: spinal dysraphism, anogenital, cutaneous, renal and
la vie du malade car il n’existe aucun traitement pharmacolo-
urologic anomalies, associated with an angioma of lumbosacral
gique qui puisse actuellement en stopper l’évolution.
localization. Dermatology 2007;214:40-5.
Le syndrome de Hennekam (lymphœdème-dysmorphie- [19] Christison-Lagay E, Burrows PE, Alomari A, Dubois J,
lymphangiectasie intestinale), et le syndrome de Aagenaes Kozakawich HP, Lane TS, et al. Hepatic hemangiomas: subtype clas-
(lymphœdème-cholestase) correspondent à des lymphœdèmes sification and development of a clinical practice algorithm and registry.
diffus associés à des anomalies variées. J Pediatr Surg 2007;42:62-8.
La maladie de Gorham-Stout est de classification difficile. Ce [20] Huang SA, Tu HM, Harney JW, Venihaki M, ButteAJ, Kozakewich HP,
« syndrome des os évanescents » ou des « os fantômes » semble et al. Severe hypothyroidism caused by type 3 iodothyronine
correspondre à une malformation capillaire et lymphatique au deiodinase in infantile hemangiomas. N Engl J Med 2000;343:185-9.
potentiel destructeur osseux. N’importe quel os peut être atteint [21] Goddard DS, Liang MG, Chamlin SL, Svoren BM, Spack NP,
et peu à peu se résorber du fait d’une activité ostéoclastique Mulliken JB. Hypopituitarism in PHACES association. Pediatr
accrue [95, 96]. Les premières manifestations surviennent dans Dermatol 2006;23:476-80.
l’enfance. L’évolution est variable, parfois relativement stable et [22] Ersoy S, Mancini AJ. Hemifacial infantile hemangioma with
localisée, et chez d’autres malades évolutive, voire létale, car intracranial extension, a rare entity. Pediatr Dermatol 2005;22:309-13.
aboutissant à une ostéolyse massive particulièrement dangereuse [23] Mcheik JN, Renauld V, Duport G, Vergnes P, Levard G. Surgical
treatment of haemangiomas in infants. Br J Plast Surg 2005;58:
lorsqu’elle touche le rachis. Dans quelques cas une malforma-
1067-72.
tion lymphatique a pu être démontrée au niveau cutané [95].
[24] Momtchilova M, Pelosse B, Diner PA, Vazquez MP, Laroche L.
.
22 Dermatologie
Anomalies vasculaires superficielles ¶ 98-745-A-10
[39] Faguer K, Dompmartin A, Labbé D, Barrelier MT, Leroy D, Théron J. [65] Mazereeuw-Hautier J, Syed S, Harper J. Bilateral facial capillary mal-
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Centre multidisciplinaire des angiomes de l’enfant, AP-HP, Hôpital d’enfants Armand-Trousseau, Service de chirurgie maxillo-faciale et chirurgie plastique,
avenue du Docteur-Arnold-Netter, 75012 Paris, France.
V. Soupre.
Centre multidisciplinaire des angiomes de l’enfant, AP-HP, Hôpital d’enfants Armand-Trousseau, Service de chirurgie maxillo-faciale et chirurgie plastique,
avenue du Docteur-Arnold-Netter, 75012 Paris, France.
Centre de recherche des Cordeliers, UMRS 872 INSERM, Équipe 5, Laboratoire de biologie oro-faciale et pathologies, 15, rue de l’École-de-médecine, 75006
Paris, France.
A. Picard.
Centre multidisciplinaire des angiomes de l’enfant, AP-HP, Hôpital d’enfants Armand-Trousseau, Service de chirurgie maxillo-faciale et chirurgie plastique,
avenue du Docteur-Arnold-Netter, 75012 Paris, France.
Université Pierre et Marie Curie-Paris 6, UFR de Médecine Pierre et Marie Curie, 4, place Jussieu, 75005 Paris, France.
Centre de recherche des Cordeliers, UMRS 872 INSERM, Équipe 5, Laboratoire de biologie oro-faciale et pathologies, 15, rue de l’École-de-médecine, 75006
Paris, France.
Toute référence à cet article doit porter la mention : Enjolras O., Soupre V., Picard A. Anomalies vasculaires superficielles. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris),
Dermatologie, 98-745-A-10, 2008.
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