Cours Droit Fiscal General l3 2023-2024
Cours Droit Fiscal General l3 2023-2024
Cours Droit Fiscal General l3 2023-2024
I. OUVRAGES
BOUVIER (M), Introduction au droit fiscal général et à la théorie de l’impôt, Paris, 10e éd,
LGDJ, 2010.
GAUDEMET (P.M) et MOLINIER (J), Finances publiques, Tome 2, Fiscalité, Paris éd.
Montchrestien, 1993.
GEST (G) et TIXIER (G), Manuel de droit fiscal, Paris, LGDJ, 1986.
GROSCLAUDE (J) et MARCHESSOU (P), Droit fiscal général, Paris, 11e éd, Dalloz, 2017.
MARTINEZ (J.C) et DI MALTA (P), Droit fiscal contemporain, Paris, éd. Litec, 1989 (2T).
II.PRINCIPAUX TEXTES
Dans une approche simple, le droit fiscal désigne l’ensemble des règles juridiques
relatives à l’impôt. De manière plus élaborée et selon les professeurs TROTABAS et
COTTERET, le droit fiscal « c’est la branche du droit public qui règle les droits du fisc et
leurs prérogatives d’exercice ». Cette dernière définition construite autour de l’idée de
pouvoir fiscal, rend compte de la sujétion où se trouve le contribuable envers le fisc. Ceci ne
signifie pas pour autant que le contribuable est dépourvu des droits à l’égard du fisc.
Quelle que soit la définition que l’on donne du droit fiscal, son étude porte sur l’impôt
qui constitue son objet. Il importe donc dans le cadre de ce chapitre introductif, de préciser la
notion de l’impôt, les sources du droit fiscal ainsi que les caractères de cette discipline.
L’impôt est une notion complexe dont il est difficile de trouver une définition qui soit
universelle aussi dans le temps que dans l’espace.
L’intérêt de cette définition désormais classique, est qu’elle comporte l’essentiel des
éléments qui forment la nature intime de l’impôt indifféremment de la terminologie utilisée
pour le désigner (impôt, droits, taxe, contribution, cotisation) et qui permettent de le
distinguer des autres prélèvements obligatoires.
Dans ses modalités, l’impôt est bien en principe un prélèvement sous forme pécuniaire
et ce contrairement aux modalités de règlement en nature qui ont pu exister dans un passé
lointain. Il est donc acquitté sous forme d’argent.
Le paiement en nature n’a pas disparu totalement dans le système fiscal contemporain.
En France subsiste la dation en paiement. Ce système exceptionnel de paiement de l’impôt
autorise dans les cas précis, les débiteurs des droits de succession ou de donation à acquitter
leur dette par la remise d’une œuvre d’art, de livres ou objets de collection.
Il convient toutefois de préciser que la contrepartie n’a pas besoin d’être effective pour
que la taxe soit due, elle est simplement potentielle.
Les taxes parafiscales sont prélevées dans un intérêt économique et social au profit des
organismes publics ou privés autres que l’Etat, les collectivités territoriales décentralisées et
leurs établissements publics administratifs. Elles sont donc affectées à des services précis
alors que l’impôt sert à la couverture de l’ensemble des dépenses publiques. Exemple :
Redevance audiovisuelle, Contribution Crédit foncier, Contribution au fonds national de
l’emploi.
Au plan économique l’impôt est un moyen d’action sur la conjoncture (lutte contre
l’inflation) et de transformation des structures (aménagement du territoire). Cette action
économique peut être globale (augmentation taux de la TVA) ou sélective (dégrèvement de
l’impôt accordé à certaines entreprises agrées) ou incitative (détaxation, exonération) ou
dissuasive (surtaxation).
Sur le plan social, l’imposition peut être un moyen de réaliser une redistribution de la
richesse entre les particuliers et ainsi assurer un nivellement de revenu et de fortune. L’action
sociale par l’imposition peut être ponctuelle et sélective : par exemple la taxation de l’alcool
et du tabac peut être un moyen d’une politique de santé publique.
C’est pour tenir compte de la transformation du rôle de l’impôt que les auteurs modernes
retiennent une définition large de l’impôt. C’est le cas de M. Lucien MEHL pour qui « l’impôt
est une prestation pécuniaire, requise des personnes physiques ou morales de droit privé et,
éventuellement, de droit public, d’après leurs facultés contributives, par voie d’autorité, à
titre définitif et sans contrepartie déterminée, en vue de la couverture des charges publiques
de l’Etat et des autres collectivités territoriales, ou de l’intervention de la puissance
publique ».
Les sources du droit fiscal sont internes mais aussi les autres internationales.
La pyramide des normes comprend à son sommet la Constitution, ensuite les lois, les
règlements, la jurisprudence ainsi que la doctrine administrative.
A. La Constitution
B. La loi
En premier lieu, seule la loi peut créer un impôt, modifier ou supprimer un impôt
ancien. Cette intervention du législateur peut prendre deux formes : celle d’une loi de finances
ou celle d’une loi ordinaire.
En second lieu, la loi doit chaque année autoriser le gouvernement à percevoir les
impôts. Cette autorisation est contenue dans la loi de finances de l’année.
D. La jurisprudence
La jurisprudence ne joue qu’un rôle mineur dans l’édification du droit fiscal. La loi
déterminant de façon précise et détaillée l’étendue et les modalités de l’obligation fiscale, la
mission impartie au juge paraît enfermée dans d’étroites limites notamment l’interprétation de
la loi fiscale.
C’est à l’occasion des litiges opposant le fisc aux contribuables dont ils sont saisis que
les tribunaux interprètent la loi fiscale et en comblent éventuellement les lacunes. Ces litiges
sont variés et relèvent respectivement de la compétence des tribunaux administratifs et
judiciaires.
La compétence des tribunaux judiciaires quant à elle est résiduelle. Le juge judiciaire
est seul compétent pour statuer sur la validité des mesures de poursuite de droit commun en
recouvrement forcé des impôts et pour réprimer le délit de fraude fiscale et les infractions
assimilées.
E. La doctrine administrative
Elle s’entend de l’ensemble des notes, instructions, circulaires, correspondances par
lesquelles l’administration fait connaître son interprétation des dispositions de la loi fiscale.
Ces documents sont signés soit par le Ministre chargé des finances, soit par le Directeur
général des impôts, soit par les Chefs de centre des impôts ou les Inspecteurs vérificateurs.
Il s’agit d’abord des conventions contre la double imposition qui sont conclues entre le
Cameroun et certains Etats dans le but de régler la situation fiscale des personnes
susceptibles d’être imposées du fait de leur activité, de leur domicile ou de leur revenu
dans chacun des Etats concernés.
Ces conventions conduisent le plus souvent à l’imposition dans un Etat et à l’exonération dans
l’autre ou à l’imposition dans l’Etat de la résidence principale ou de l’activité principale,
déduction faite de l’imposition subie dans l’autre Etat au titre des activités qui y sont
exercées.
En dehors des conventions contre la double imposition, des nombreux autres accords
internationaux comportent des dispositions fiscales ou à incidence fiscale : accords culturels,
accords pour la protection des investissements, accords de coopération technique.
Toutes ces conventions sont des traités internationaux, qui régulièrement ratifiées,
priment sur les lois internes.
Pour ce qui est du droit OHADA, comme le reconnaît la Cour Commune de Justice et
de l’Arbitrage (CCJA) dans son Avis n°001/2001/EP du 30 avril 2001, le droit fiscal « ne fait
pas partie à ce jour des matières rentrant dans le domaine du droit des affaires harmonisées
tel que défini à l’article 2 du Traité relatif à l’harmonisation en Afrique du droit des affaires
». C’est de manière incidente, que le droit OHADA s’applique à certains aspects du droit
fiscal. C’est le cas de l’Acte uniforme sur l’organisation des procédures simplifiées de
recouvrement et les voies d’exécution qui régit les poursuites de droit commun prévue par les
articles L55 à L70 du LPF dans la mesure où elles mettent en œuvre les mesures
conservatoires, mesures d’exécution forcée et procédures de recouvrement déterminées par
ledit acte uniforme.
Réalisme et autonomie sont les deux caractères que la doctrine dans sa majorité
s’accorde à reconnaître au droit fiscal.
Le réalisme procède du fait que la loi fiscale frappe des états de fait et non des
situations de droit.
Il en résulte que le droit fiscal se contente de constater l’existence de la matière imposable
sans s’intéresser au caractère licite ou illicite de son origine. La personne qui se livre à
l’exercice d’une activité illégale (la médecine) ou immorale (la prostitution) sera soumise à
l’impôt sur le revenu.
De même le réalisme conduit à écarter les conventions fictives que les contribuables
seraient susceptibles d’opposer au fisc pour masquer la réalité de la matière imposable. Le fisc
peut donc, si tel est son intérêt, restituer aux actes fictifs leur véritable caractère afin de
déterminer en conséquence l’impôt dû au Trésor.
Elle est sans doute l’une des questions ayant alimenté le plus de controverse dans la
doctrine du droit fiscal. A la place de l’autonomie, certains auteurs préfèrent les termes de
spécificité, de particularisme pour établir que le droit fiscal a ses règles propres qui ne sont ni
celles du droit privé, ni celles du droit administratif.
Les défenseurs de l’autonomie du droit fiscal se fondent sur le fait que la loi fiscale
atteint des situations de fait sans avoir à rechercher comment ils sont définis par une autre loi.
De même, les définitions données par la loi fiscale sont naturellement indifférentes aux autres
lois. En effet la loi fiscale et la jurisprudence ont forgé des concepts et des procédures propres
au droit fiscal, même si la terminologie est empruntée ailleurs: domicile, revenu, transparence
fiscale.
PLAN DU COURS
1
Ces tâches sont assurées principalement par les services fiscaux de base constituées par les Centres des Impôts
autrement appelés Unités de gestion que sont : les Centres Divisionnaires des Impôts (CDI) ; les Centres des
Impôts des Moyennes Entreprises (CIME) ; la Direction des Grandes Entreprises (DGE) ; les Centres
Spécialisées des Impôts (CSI).
Excepté les Centres spécialisés des Impôts, le rattachement des contribuables aux autres Unités de gestion est
fonction du chiffre d’affaires réalisé par ceux –ci. C’est ainsi que relèvent des :
- CDI, les contribuables qui réalisent ou déclarent un chiffre d’affaires hors taxes inférieur à cinquante
millions (50 000 000) de FCFA ;
- CIME, les contribuables qui réalisent ou déclarent un chiffre d’affaires au moins égal à cinquante
millions (50 000 000) de FCFA et inférieur à trois (3) milliards de FCFA ;
- DGE, les contribuables qui réalisent ou déclarent un chiffre d’affaires hors taxes au moins égal à trois
(3) milliards de FCFA. Toutefois, sans considération du chiffre d’affaires, relèvent d’office de la DGE
les contribuables qui opèrent dans les secteurs suivants : pétrolier en amont, minier à l’exclusion des
artisans miniers, gazier, téléphonie mobile, banque de premier ordre.
Les Centres Spécialisés des Impôts gèrent des catégories spécifiques des contribuables. Il existe actuellement
deux types : les Centres Spécialisés des Impôts des Professions Libérales et de l’Immobilier (CSIPLI) de Douala
et Yaoundé, le Centre Spécialisé des Impôts des Collectivités Territoriales Décentralisées et des Etablissements
Publics Administratifs de Yaoundé.
susceptible d’entrer dans le champ de la taxation. La détermination de la matière imposable
est à l’origine d’une certaine classification des impôts.
Dans tous les cas, l’impôt est toujours supporté par une personne physique ou morale : le
contribuable.
Les impôts réels sont ceux qui frappent les biens d’un contribuable sans considération
de sa situation personnelle. C’est le cas des droits d’enregistrement, des droits de douane.
Les impôts personnels entendus stricto sensu frappent la personne sans considération
de ses facultés contributives. Ex. l’impôt de capitation dû en raison de l’existence de la
personne. Cet impôt tend à disparaître.
Au sens large, l’impôt personnel est un impôt qui tient compte de la situation
personnelle du contribuable. Il prend le nom d’impôt personnalisé. Comme les impôts réels ils
sont assis sur un bien (revenu, patrimoine, dépense). Mais ils sont aménagés intuitu personae.
Il est tenu compte de l’importance des facultés contributives (progressivité du tarif), souvent
appréciées par rapport à la situation personnelle du contribuable spécialement par rapport à la
situation familiale (aménagement familial de l’impôt).
B. Distinction impôt sur le revenu, impôt sur la dépense et impôt sur le capital
1) L’impôt sur le revenu est l’impôt assis sur la richesse c'est-à-dire sur la richesse produite
par le travail ou par le capital du contribuable. La notion fiscale de revenu peut varier selon
que l’on considère le revenu à l’entrée dans le patrimoine du contribuable (réalisation) ou à sa
sortie (dépense) ou encore comme une croissance du capital (plus-value).
Pour la langue courante, l’impôt assis sur le revenu c’est l’impôt assis sur la réalisation
du revenu, c'est-à-dire sur le profit ou le bénéfice.
2) L’impôt sur le capital encore appelé impôt sur la fortune atteint les éléments du patrimoine
du contribuable du fait de leur possession ou de leur acquisition à titre gratuit. Il frappe donc
la richesse acquise.
L’impôt analytique encore appelé impôt particulier ou spécial est celui qui atteint
séparément chacun des éléments du capital, chaque catégorie de revenu ou chaque opération
de dépense du contribuable.
Le système fiscal camerounais comprend un impôt général sur la dépense (la TVA).
Les impôts particuliers sur les dépenses sont constitués par les droits de douane, les droits
d’accises (certains produits particuliers), les droits de mutation à titre onéreux perçus à
l’occasion de la circulation des capitaux (immeubles, valeurs immobilières, fonds de
commerce).
A l’impôt général sur le revenu des personnes physiques s’est substitué un impôt
analytique depuis la loi de finances 2015.
La classification des impôts en impôts directs et impôts indirects est répandue dans les
systèmes fiscaux. Elle est consacrée par le langage courant, le vocabulaire politique, mais
aussi par la terminologie économique. La distinction se fonde généralement plusieurs critères
qui sont loin cependant de reposer sur une base scientifique rigoureuse.
Tandis que les redevables des impôts indirects peuvent dans certaines circonstances
économiques (récession) être amenés à conserver définitivement la charge de l’impôt en
baissant les prix pour assurer leur vente.
Ainsi, en fonction des aléas de la conjoncture économique le même impôt sera tantôt
qualifié de direct, tantôt d’indirect.
La matière imposable une fois définie, il doit être procédé à l’évaluation de son
montant.
Quels sont les moyens qui permettent d’accéder à cette connaissance des facultés
contributives ou de la matière imposable ? Cette question ne prend son plein développement
qu’à l’égard des impôts ad valorem par opposition aux impôts spécifiques. Il convient donc de
poser les bases de cette distinction avant d’étudier les méthodes d’évaluation de matière
imposable.
Dans la langue fiscale, l’impôt spécifique est celui qui est perçu sur l’unité matérielle du
produit frappé par la loi fiscale. Cette unité est habituellement définie en poids, volume ou
surface. L’impôt est calculé en multipliant le poids, le volume ou la surface par une somme
donnée (par exemple la Taxe spéciale sur les produits pétroliers : essence super 120 F/l ; gas-
oil 65 F/l).
Par opposition, on appelle impôt ad valorem celui qui atteint une matière imposable non
plus dans son unité, mais dans sa valeur monétaire. Il se calcule en pourcentage de cette
valeur.
L’évaluation de la base d’imposition de l’impôt spécifique est simple ; un calcul de la
superficie ou du volume, une pesée suffisent. L’impôt spécifique échappe ainsi à toute
difficulté de connaissance et d’évaluation que doit résoudre l’impôt ad valorem.
1) La déclaration contrôlée
La déclaration est l’acte par lequel le contribuable fait connaître au fisc l’existence de
la matière imposable, son montant et si possible tous les éléments nécessaires au calcul de
l’impôt.
Le contribuable qui accepte les termes de la déclaration pré remplie doit la retourner à
son Centre des impôts de rattachement, accompagnée des moyens de paiement dans un délai
de trente (30) jours à compter de sa réception.
2) L’évaluation forfaitaire
Le forfait est dit légal lorsque la loi fixe les éléments à partir desquels la base
d’imposition peut être reconstituée et qui sont supposées être en relation étroite avec la
matière imposable.
Le forfait peut être obligatoire, mais il est conçu le plus souvent comme une faculté à
laquelle les contribuables peuvent renoncer pour y substituer une évaluation réelle et exacte
de la matière imposable (bénéfice ou charge).
3) L’évaluation indiciaire
Cette procédure unilatérale qui présente le caractère d’une sanction est très rigoureuse.
Elle permet à l’administration sous le contrôle du juge d’employer tous les moyens possibles
pour déterminer les bases d’impôt. Il appartient au contribuable d’apporter la preuve de
l’inexactitude de l’évaluation en cas de contestation. Le renversement de la charge de la
preuve est souvent dangereux pour le contribuable car l’administration de la preuve contraire
est difficile.
On dit qu’il y a impôt de répartition lorsque la loi fixe le rendement total de l’impôt
(contingent) pour l’ensemble du territoire. Le législateur répartit le contingent national entre
les régions. Chaque contingent régional est réparti entre les départements, le contingent
départemental entre les arrondissements, le contingent d’arrondissement entre les
contribuables au prorata des éléments d’imposition.
B. L’impôt de quotité
A. L’impôt proportionnel
L’impôt proportionnel soumet la matière imposable à un taux constant quelle que soit
sa quantité. C’est le cas de l’Impôt sur les sociétés au Cameroun.
B. L’impôt progressif
1) La progressivité globale
Classe A 0 à 10 000 0%
Simple dans son principe, la progressivité par classe a pour inconvénient de créer des
sauts bruts d’imposition entre les différentes classes. Une augmentation de la matière
imposable peut entraîner un accroissement plus important de l’impôt. Il en résulte de graves
injustices.
Soit une différence d’impôt de 2 030 F pour une différence de 200 F de revenu.
La matière imposable n’est pas toute entière affectée d’un taux unique. Elle est décomposée
en tranche dont chacune est frappée d’un taux différent de plus en plus élevé au fur et à
mesure que l’on atteint les tranches supérieures. On procède à la liquidation séparée pour
chaque tranche et l’imposition totale est obtenue par l’addition des impositions dues pour
chaque tranche.
Exemple : barème IRPP applicable aux salariés au Cameroun
Ainsi, pour un revenu net imposable de 3 500 000 F, l’impôt dû est calculé comme
suit :
Tranche 2 000 001à 3 000 000 (1000 000 x 15%) = 150 000
Tranche 3 000 001 à 3 500 000 (500 000 x 25%) = 125 000
475 000
C’est ainsi qu’au lieu de créer de nouveaux impôts, le législateur greffe parfois
l’imposition complémentaire sur un impôt existant. Ce complément est calculé par application
d’un pourcentage au « principal », c'est-à-dire au produit l’impôt originaire ; il porte suivant
les cas le nom de « décime » ou de « centime ». Les centimes ou décimes peuvent être perçus
au profit de l’Etat, ils sont dits « généraux » ou au profit des collectivités locales : ils sont dits
communaux. Ex. les centimes additionnels communaux (CAC).
La liquidation est parfois prise en charge par l’administration. Dans ce cas, les
contribuables établissent et déclarent la base d’imposition. Les services fiscaux calculent les
cotisations fiscales et le portent à la connaissance du redevable par l’envoi d’un AMR. Mais
de plus en plus, c’est le contribuable qui procède à la liquidation en même temps qu’il établit
sa déclaration (IS, IR, TVA°).
Le pouvoir d’assurer le contrôle de l’assiette de tous les impôts et taxes dus par les
contribuables incombe aux seuls agents des impôts assermentés ayant au moins le grade
d’inspecteur. Les contrôles peuvent être soit internes, soit externes.
Ces contrôles se limitent à l’examen des déclarations, des actes utilisés pour
l’établissement des impôts et taxes ainsi que les documents déposés en vue des déductions,
des restitutions ou des remboursements.
En tout état de cause, le contrôle sur pièces est un contrôle de cohérence des
déclarations du contribuable et non un contrôle général de comptabilité.
Cette procédure est consacrée à l’article L 22 ter alinéa du LPF issue de la loi de finances 2023 qui
dispose que l’Administration peut, sur la base des déclarations souscrites par un contribuable ou
des informations extra comptables en sa possession, engager un dialogue de conformité
visant à clarifier, et le cas échéant à régulariser la situation fiscale de ce dernier. Il s’ensuit
que pour l’application de cette procédure, l’Administration doit s’appuyer sur une
insuffisance, une omission susceptible d’affecter l’exhaustivité, la sincérité et l’exactitude de
la déclaration du contribuable.
La procédure du dialogue de conformité, dans tous les cas, ne peut donner lieu directement à une
notification de redressement ou à une taxation d’office. Toutefois, elle peut déboucher sur :
- soit sur des régularisations spontanées lorsque le contribuable reconnaît le bien fondé des
observations de !'administration fiscale. Ces régularisations ne donnent pas lieu à application
des pénalités ;
- soit sur une programmation pour un contrôle fiscal lorsque des divergences subsistent entre
les parties au terme des échanges contradictoires.
Le dialogue de conformité donne obligatoirement lieu à un procès-verbal dressé et signé par les
deux parties.
a) La vérification de comptabilité
Elle vise les contribuables astreints à présenter et à tenir les documents comptables. Elle
consiste en l’examen approfondie sur place de la comptabilité ou des documents en tenant lieu
afin de s’assurer de l’exactitude des déclarations souscrites par le contribuable. Elle peut être
soit générale soit partielle.
- La vérification générale de comptabilité
La vérification générale de comptabilité porte sur tous les impôts, droits et taxes de la
période non prescrite (4 ans). Autrement dit, elle s’exerce sur tous les impôts, sur plus d’un
exercice et ne peut excéder 4 ans.
Elle se distingue de la vérification générale dans la mesure où elle a une portée plus
limitée au regard soit de la période couverte, soit des impôts et taxes objets du contrôle.
La vérification partielle peut porter sur l’ensemble des impôts, droits ou taxes dus mais au
titre d’un exercice fiscal, ou sur un impôt donné sur tout ou partie de la période non prescrite.
b) Le contrôle ponctuel
Il consiste au contrôle des impôts, droits et taxes à versement spontané sur une période
inférieure à un exercice fiscal. Lors du contrôle ponctuel, il ne peut être exigé des
contribuables que de simples pièces justificatives à l’instar des factures, des contrats, des bons
de commande ou de livraison.
Le dit contrôle ne saurait en aucun cas donner lieu à un examen approfondi et critique de
la comptabilité du contribuable.
Elle permet à l’administration fiscale de s’assurer que les revenus déclarés par le
contribuable correspondent à ceux dont il a disposé. A cette occasion, le vérificateur peut
contrôler la cohérence entre, d’une part, les revenus déclarés et, d’autre part, la situation
patrimoniale, la situation de trésorerie et les éléments du train de vie du contribuable.
b) Le lieu de la vérification
Le délai prescrit pour l’envoi de l’avis de vérification ne s’impose pas pour les
vérifications inopinées. L’administration remet simplement un avis de vérification et un
exemplaire de la charte du contribuable en mains propres au contribuable, qui en accuse
réception dès la première intervention. Lors de cette intervention, l’administration se limite à
effectuer sur procès- verbal des constatations matérielles, sans pouvoir procéder à un examen
critique de la comptabilité.
d) Les reports de la vérification
Les vérifications sur place peuvent être reportées du fait de l’administration ou du
contribuable.
Dans le cadre d’une VSFE, les opérations de contrôle devront être réalisées dans un
délai maximum d’un (1) an entre la date de réception de l’avis de vérification et la date de
remise de la notification de redressement, sauf circonstances exceptionnelles dûment
motivées. En cas de découverte d’une activité occulte (activité dont l’exercice n’a pas été
déclarée au service des impôts), ce délai est prorogé de six (6) mois.
La fin de toute vérification sur place doit être matérialisée par un procès –verbal de fin
des opérations.
a) Le redressement contradictoire
Le contribuable doit faire parvenir ses observations ou faire connaître son acceptation
dans un délai de trente (30) jours à compter de sa réception, sauf circonstances
exceptionnelles dûment motivées. Le défaut de réponse dans le délai vaut acceptation et les
impôts, droits et taxes ainsi rappelés sont immédiatement mis en recouvrement.
Si les observations formulées par le contribuable sont reconnues fondées, en tout ou
partie, l’administration doit abandonner tout ou partie des redressements notifiés. Si
l’administration entend maintenir les redressements initiaux, elle les confirme dans une lettre
de « réponse aux observations du contribuable » et informe ce dernier qu’il a la possibilité de
déposer une réclamation contentieuse suivant les dispositions du LPF.
Dans tous les cas, la réponse aux observations du contribuable est adressée à celui-ci
dans un délai de 60 jours à compter des observations du contribuable, sauf circonstances
exceptionnelles dûment motivées sous peine de nullité de la procédure.
La saisine du Directeur Général des Impôts d’un recours en arbitrage est subordonnée à deux
conditions cumulatives :
La saisine du Directeur Général des Impôts peut être effectuée par toutes les parties prenantes au
contrôle en l’occurrence, le contribuable soumis au contrôle ou le service en charge du contrôle et cela
avant l’émission de l’avis de mise en recouvrement qui clôture le contrôle. Cette saisine du DGI pour
arbitrage suspend le décompte des délais de procédure de contrôle.
L'arbitrage rendu dans le cadre de ce recours lie le service en charge du contrôle.
b) La procédure de la taxation d’office
La procédure de la taxation d’office est unilatérale. En effet, les bases ou les éléments
servant de calcul des impositions arrêtées d’office sont directement portés à la connaissance
du contribuable au moyen d’une notification de redressement qui précise les modalités de leur
détermination. Les impositions en cause sont mises en recouvrement immédiatement.
Mention en est faite dans la notification de redressement qui précise que le contribuable
conserve le droit de présenter une réclamation contentieuse devant l’administration
conformément aux dispositions du LPF.
La charge de la preuve incombe au contribuable qui doit justifier par tous les moyens
que les impositions mises à sa charge sont exagérées ou non fondées.
L’abus de droit prévu par le LPF ne peut être invoqué que pour redresser les bases de
l’impôt sur les sociétés, soit l’impôt sur le revenu des personnes physiques.
L’administration peut recourir à tous les moyens de preuve pour rétablir la nature de
l’acte objet de l’abus de droit. En cas de réclamation devant la juridiction contentieuse, la
charge de la preuve lui incombe.
Le délai de prescription de l’action en répétition est prévu à l’article L34 du LPF qui
énonce que « les omissions totales ou partielles constatées dans l’assiette de l’impôt, les
insuffisances et inexactitudes ou les erreurs d’imposition peuvent être réparées par
l’administration jusqu’à la fin de la quatrième année suivant celle au titre de laquelle l’impôt
ou la taxe est exigible ». Ainsi par exemple, en matière d’impôt sur le revenu, la déclaration
de revenu de 2020 peut être rectifiée ou redressée par l’administration jusqu’au 31/12/2024. A
l’expiration du délai, aucun redressement ne peut plus être poursuivi et la prescription est
acquise au profit du contribuable.
personne interposée n’est pas opposable à l’administration des impôts qui a le droit de restituer à l’opération
son véritable caractère et de déterminer en conséquence les bases des impôts sur les sociétés ou le revenu des
personnes physiques ».
La prescription peut être interrompue par le dépôt d’un avis de vérification, la notification
de redressement, la déclaration ou la notification d’un procès-verbal ou par tout acte
comportant reconnaissance de l’impôt de la part du contribuable.
b) Le bénéfice de la compensation
Les contribuables faisant l’objet d’une vérification simultanée de la TVA et de l’IRPP ou
de l’IS peuvent bénéficier de la déduction, au titre d’un exercice donné, des suppléments de
taxes afférents aux opérations effectuées au cours de ce même exercice, à condition d’en faire
la demande expresse préalablement à l’établissement des impositions (Art. L 39 du LPF).
La protection du contribuable est conditionnée par sa bonne foi c'est-à-dire qu’il ne doit
pas avoir induit l’administration en erreur pour obtenir une réponse ne correspondant pas à
l’effectivité de sa situation.
Il s’agit des sanctions fiscales proprement dites qui sont prononcées par l’administration
fiscale elle-même, sous le contrôle du juge de l’impôt.
Les amendes forfaitaires sanctionnent le dépôt, après une mise en demeure d’une
déclaration faisant apparaître un impôt néant (1000 000F), le non dépôt dans les délais légaux
d’une demande d’immatriculation (250000 F), la soustraction au droit de communication ou à
l’avis à tiers détenteurs (jusqu’à 500000F) et en cas de vente sans facture ou fausse facture
(100% transaction avec un minimum de 100000F).
Elles sont prononcées par les tribunaux correctionnels en cas d’infractions graves que
l’administration a jugé nécessaire de poursuivre.
Les infractions assimilées au délit de fraude fiscale car punies des mêmes peines ont leur
siège à l’article L108 du LPF qui consacre le délit d’omission volontaire d’écritures ou de
passation d’écritures inexactes ou fictives, le délit d’organisation de la « grève d’impôt » et le
délit d’escroquerie en matière fiscale.
b) Les peines
Le délit de fraude fiscale est sanctionné des peines principales et des peines complémentaires.
- Interdire temporairement, pendant une durée n’excédant pas 5 ans, le droit d’exercer
directement ou par personne interposée, pour son compte ou le compte d’autrui, toute
profession industrielle, commerciale ou libérale.
l’administration fiscale. En effet, aux termes de l’article L112 LPF, les plaintes sous peine
d’irrecevabilité sont déposées par le ministre chargé des finances suite aux procès-verbaux
établis par les agents assermentés de l’Administration fiscale, ayant au moins le grade
d’inspecteur et ayant pris une part personnelle et directe à la constatation des faits constitutifs
de l’infraction.
Le tribunal correctionnel compétent est celui dans le ressort duquel l’un quelconque des
§ 1. Le droit de communication
Il ne peut être exercé qu’auprès des personnes limitativement prévues par la loi (art.L
43 du LPF).
Le secret professionnel ne peut être opposé aux agents des impôts exerçant le droit de
communication. Sont néanmoins couverts par le secret professionnel, les informations
exclusivement relatives au dossier médical des patients, ou à la sécurité nationale et classées
« secret défense ».
Les agents des impôts sont tenus au secret professionnel et ne peuvent communiquer
les informations recueillies dans le cadre de leur fonction. Ils sont toutefois déliés du secret
professionnel à l’égard des membres du contrôle supérieur de l’Etat, des agents de trésor, des
douanes, des brigades économiques et du Procureur de la république agissant dans le cadre de
leur fonction.
§ 2. Le droit d’enquête
Le droit d’enquête a pour objet la constatation sur procès-verbal, des manquements
aux règles de facturation de la TVA. Il n’est donc exercé qu’auprès des personnes assujetties à
cette taxe.
Les agents des impôts ayant au moins le grade de contrôleur peuvent se faire
présenter et prendre copie sous forme matérielle ou immatérielle des factures, de la
comptabilité matières ainsi que des livres, des registres et des documents professionnels
pouvant se rapporter à des opérations ayant donné lieu ou devant donner lieu à la facturation
de la TVA. Ils peuvent également se faire présenter et prendre copie tous les documents de
douane justifiant la perception de la TVA à l’importation, la réalité d’exportation ou
l’application d’un régime suspensif.
Le droit de constatation des stocks est une procédure visant à déterminer les stocks
existants, les manquements constatés ou l’absence de tels manquements, au regard des règles
comptables fiscalement admises en matière de gestion de stocks.
L’exercice du droit de constatation des stocks est réservé aux agents des impôts ayant
le grade d’inspecteur, qui procèdent de façon inopinée à la constatation physique des stocks
portant sur un ou plusieurs produits, au titre de la période non prescrite.
Dans les trente (30) jours qui suivent la fin de la procédure de constatation des stocks,
un Procès-verbal déterminant les stocks existants, les manquements constatés ou l’absence de
tels manquements est rédigé.
La procédure de constatation des stocks ne peut en elle-même donner lieu à une
notification de redressements. En tant que dispositif de recherche et de recoupements, elle
vise une programmation plus efficace des dossiers à vérifier par l’Administration fiscale.
Aussi, la constatation physique peut conduire au reclassement du contribuable à un régime
d’imposition, eu égard à l’ampleur des manquements constatés.
§ 4. Le droit de visite
Les agents des impôts ayant au moins le grade d’inspecteur peuvent, sur autorisation
du juge, procéder à des visites des locaux et lieux à usage professionnel, ainsi que des terrains
et des entrepôts ou locaux privés.
Une fois la dette d’impôt établie, c'est-à-dire reconnue certaine et exigible, le fisc
dispose d’un délai de quatre (04) ans pour agir en recouvrement. En effet l’article L89 du LPF
dispose que : « Les sommes dues par le contribuable pour les impôts, droits et taxes assis ou
liquidés en vertu des dispositions du CGI sont prescrites à leur profit après un délai de quatre
(04) ans suivant la date d’exigibilité si aucun acte n’est venu interrompre la prescription ».
Ainsi, « le Receveur des impôts qui n’a engagé aucune poursuite contre les redevables
retardataires pendant quatre années consécutives, à partir du jour de la mise en
recouvrement, perd son recours et est déchu de tous droits et toute action contre ces
redevables » (art. L90).
Ce délai de 4 ans ne peut néanmoins être invoqué dans les cas d’impôts retenus à la
source ou ceux dont le redevable n’est que le collecteur (ex. TVA).
La prescription quadriennale peut être interrompue par des poursuites, une citation en
justice ou une reconnaissance de dette (demande de délai, paiement d’un acompte). Elle peut
être suspendue par l’octroi du sursis au paiement. La prescription ne porte pas préjudice au
Trésor, puisque le Receveur des impôts négligeant reste personnellement débiteur de ces
sommes vis-à-vis du Trésor.
§2. Les agents du recouvrement
Au Cameroun, la compétence pour recouvrer les impôts, droits et taxes institués par le
Code général des impôts incombe au Receveur des impôts territorialement compétent. Aux
termes de l’article L 51(2) du LPF, le Receveur des impôts est un comptable public
assermenté. A ce titre, il est responsable personnellement et pécuniairement des sommes dont
il est chargé d’assurer le recouvrement. Cette responsabilité personnelle a pour objet de
garantir le Trésor contre la négligence éventuelle du Receveur ou son indulgence coupable à
l’égard de certains contribuables.
Le Receveur n’est dégagé de sa responsabilité que si la créance est reconnue
irrécouvrable et admise en non- valeur par décision du Ministre chargé des finances, après
avis du Directeur général des impôts, en concertation avec un représentant des groupements
socioprofessionnels.
A. Le recouvrement normal
Le paiement de l’impôt s’effectue en principe spontanément au moment du dépôt de la
déclaration pour les impôts, droits et taxes liquidés par le contribuable. A défaut, un titre
exécutoire en l’occurrence l’avis de mise en recouvrement est établi par l’administration pour
poursuivre le recouvrement.
L’Avis de mise en recouvrement constitue le titre exécutoire pour le recouvrement des
impôts, droits et taxes. Il est établi lorsqu’une déclaration liquidative n’est pas accompagnée
de moyens de paiement ou suite au dépôt d’une déclaration non liquidative, ou de la dernière
pièce de contrôle dans le cadre d’un contrôle fiscal.
La notification de l’AMR au redevable lui ouvre un délai de quinze (15) jours pour
s’acquitter de sa dette. Ce délai est de trente (30) jours lorsque la dette fiscale est
consécutive à un contrôle fiscal hormis les cas de taxation d’office pour lesquels ce délai
demeure de quinze (15) jours.
B. Le recouvrement forcé
Les poursuites en recouvrement forcé des impositions sont deux ordres : les poursuites
de droit commun et les mesures particulières de poursuites. Ces poursuites sont
exercées par les porteurs de contraintes qui sont des agents de poursuites assermentés
commissionnés par le ministre des finances et jouant le rôle d’huissier de justice.
Aux termes de l’article L55 du LPF, « Les poursuites de droit commun comprennent
trois degrés : la mise en demeure valant commandement de payer, la saisie et la vente ». Ces
trois degrés constituent des poursuites judiciaires, c'est-à-dire que seuls les tribunaux
judiciaires sont compétents pour statuer sur la validité de ces actes. Il s’agit des voies
d’exécution de droit commun telles que prévues par l’AUVE, et qui comprennent aussi les
biens meubles que les immeubles.
a) La mise en demeure valant commandement de payer
Elle est notifiée au contribuable par le Receveur à défaut de paiement dans le délai des
sommes mentionnées dans l’AMR sous réserve de sursis de paiement en cas de contestation.
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Le sursis de paiement est la possibilité offerte au contribuable qui conteste ses impositions de ne pas payer
ses cotisations ou la fraction contestée du principal ainsi que les pénalités afférentes jusqu’au règlement du litige.
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Le moratoire renvoie à une décision de l’administration fiscale qui consiste à reporter ou à échelonner sur une
certaine période, le paiement d’une dette fiscale exigible. Le non-respect d’une échéance de paiement entraîne la
caducité d’office du moratoire et l réactivation immédiate des mesures de recouvrement forcé par le Receveur
des Impôts compétent sur la totalité de la dette.
c) La saisie
Elle se traduit par la saisie conservatoire, la saisie attribution des sommes d’argent, et
la saisie vente.
La saisie vente est l’acte par lequel, l’agent de poursuites procède à la saisie et la vente
des biens meubles corporels appartenant au débiteur pour se faire payer.
c) La vente
Elle est organisée un mois après la saisie s’il n’y a pas eu extinction de la dette. Elle ne
peut intervenir que sur autorisation exclusive de Directeur Général des Impôts ou du juge.
Elles sont constituées d’une panoplie de mesures d’exécution de nature fiscale que
l’administration peut mettre en œuvre pour contraindre les contribuables à s’acquitter de leur
dette. Il s’agit de :
L’ATD a pour effet d’affecter dès réception, les sommes dont le versement est ainsi
demandé, au paiement des impositions.
b) La contrainte extérieure
Elle est établie par le Receveur des impôts assignataire à l’adresse d’un autre Receveur
d’impôts ou d’un comptable du Trésor lorsque le contribuable dispose des créances chez ces
derniers ou en cas de changement de domicile de celui-ci. Elle donne mandat au Receveur des
impôts ou au comptable du Trésor assignataire, d’avoir à exercer les poursuites à l’encontre
de celui-ci.
Il peut être ordonné par le Receveur Régional des impôts territorialement compétent
ou les Receveurs des Impôts des Unités de gestion spécialisée sans préjudice à d’autres
sanctions, en cas de non règlement à l’échéance, après une mise en demeure des sommes
dûment liquidées.
d) La fermeture d’établissement
Elle s’effectue à la suite des contrôles des agents de la DGI habilités à constater les
infractions liées au refus de présenter les pièces suivantes : carte grise en cours de validité,
patente de transport, timbre automobile, taxe à l’essieu, et ceci dans le respect des règles de
procédures propres en la matière. Elle prend fin immédiatement avec le paiement intégral des
sommes dues.
Le non- paiement, après mise en demeure, des impôts, droits et taxes donne lieu à une
interdiction temporaire de soumissionner des marchés publics, de se porter acquéreur d’une
entreprise publique en voie de privatisation , de participer aux opérations boursières, de
soumissionner les titres d’exploitation forestières ou de solliciter la délivrance des voitures
sécurisées ; et à une interdiction définitive en cas de récidive.
Aux termes de l’article L81 du LPF, « les mesures particulières de poursuites sont des
actes administratifs. Elles peuvent être contestées devant le juge administratif suivant les
dispositions du LPF » c'est-à-dire, suivant la procédure du contentieux de l’imposition.
Toutefois, la loi peut en effet autoriser le fisc à réclamer le paiement de l’impôt, non pas à
celui au nom duquel l’impôt a été juridiquement établie, mais à une personne distincte du
contribuable : le redevable de l’impôt.
Cette hypothèse est relativement rare. Le plus souvent, le contribuable doit payer
personnellement l’impôt : contribuable et redevable ne font qu’un et les deux termes sont
employés alors indifféremment.
- Lorsqu’un tiers est tenu solidairement responsable au paiement de la dette fiscale d’un
contribuable (V. solidarité de paiement) ;
- Lorsqu’un tiers est détenteur de deniers du contribuable (Avis à tiers détenteur, saisie
– attribution qui sont des moyens de poursuites envers le tiers détenteur).
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L’attestation de conformité fiscale est un document délivré par l’administration fiscale à la demande du
contribuable et qui certifie que celui-ci est à jour de ses obligations déclaratives et n’est redevable d’aucune dette
fiscale exigible à la date de sa délivrance. Elle est délivrée en ligne à partir du système informatique de
l’administration fiscale. La durée de sa validité est de trois (3) mois à compter de sa date de signature
L’attestation de conformité fiscale qui tient lieu de certificat d’imposition ou de non-imposition et de
bordereau de situation fiscale est l’unique document valable dans toute procédure administrative à titre de
justificatif de la situation fiscale d’un contribuable.
Sont conditionnés à la présentation d’une attestation de conformité fiscale en cours de validité :
- les transferts de fonds à l’étranger des contribuables professionnels ;
- la délivrance des attestations d’exonération et de prise en charge des impôts et taxes ;
- le règlement des factures et subventions par l’État, les collectivités territoriales décentralisées, les
établissements publics, les sociétés partiellement ou entièrement à capital public et les entreprises privées dont la
liste est fixée par le Ministre en charge des Finances ;
- les opérations d’exportation ;
- les demandes de visas auprès des missions diplomatiques et consulaires.
La mise en œuvre du privilège d’action d’office et le déclenchement des poursuites ne
suffisent pas à protéger les intérêts du fisc. Celui-ci doit être assuré que sa créance pourra être
recouvrée en toutes hypothèses, même en cas de défaillance. Trois principales garanties sont
accordées à cet égard : le privilège du Trésor, l’hypothèque légale et la solidarité de paiement.
Les créances fiscales sont affectées du Privilège du Trésor qui confère une priorité de
paiement au Trésor quand il entre en concurrence avec d’autres créanciers et autorise le
Receveur des impôts à utiliser l’avis à tiers détenteur.
Le privilège du Trésor aux termes de l’article L 81 du LPF, s’étend sur tous les biens
meubles, immeubles et effets mobiliers du contribuable en quelque lieu qu’ils se trouvent,
dans les conditions de rang définies à l’article 107 de l’Acte Uniforme OHADA relatif aux
sûretés.
Les sommes dues qui sont garanties par le privilège du Trésor doivent être publiées au
greffe du tribunal compétent. Le privilège du Trésor s’exerce pendant une période de deux ans
à compter de la date de mise en recouvrement.
L’hypothèque est une sûreté réelle qui, sans dessaisir le propriétaire du bien
hypothéqué, permet au créancier, s’il n’est pas payé à l’échéance, de faire vendre le bien en
quelques mains qu’il se trouve et de se payer sur le prix de cette vente.
Les Receveurs chargés du recouvrement des impôts, droits et taxes peuvent agir sur
certains tiers solidairement responsables du paiement de la dette fiscale du contribuable. Cette
solidarité est consacrée par le LPF, qui rend l’AMR régulièrement établi exécutoire non
seulement à l’encontre du contribuable qui y est inscrit mais encore « contre ses représentants
ou ayants droit ».
C’est de même que le tiers détenteur est solidaire du paiement des sommes réclamées
en cas de négligence coupable, défaillance avérée ou de complicité établie. En cas de cession
quelles que soient les conditions, le cessionnaire peut être tenu pour responsable solidairement
avec le cédant du montant des impôts émis et restant à émettre.
Chacun des époux vivants est solidairement responsable des impositions assises au
nom du conjoint au titre de l’impôt sur le revenu des personnes physiques, lorsqu’ils vivent
sous le même toit à l’exception des situations prévues dans le CGI.
Tel est aussi le cas, lorsque le recouvrement de certains impôts, droits, taxes et
pénalités dus par les sociétés a été totalement compromis ou lorsque l’insolvabilité de celles –
ci a été organisées par des manœuvres frauduleuses des personnes qui exercent en droit ou en
fait, directement ou indirectement la direction effective de ces sociétés. Ces personnes sont
tenues solidairement responsables du paiement des dits impôts et pénalités.
Le jeu de solidarité répond aux mêmes principes de droit civil. Chaque débiteur
solidaire peut être contraint pour la totalité et le paiement fait par un seul libère les autres
envers le fisc qui a le libre choix du débiteur solidaire auquel il est demandé le paiement de la
dette.
Les impôts en vigueur au Cameroun sont actuellement presque tous rassemblés dans le
CGI. Leur étude pose le problème de leurs classifications.
Le Livre premier du CGI qui traite des impôts et taxes présente dans divers titres les
catégories d’impôts comme suit : Impôts directs (Impôt sur les sociétés et Impôt sur le revenu
des personnes physiques) ; Taxe sur la valeur ajoutée et droit d’accises; Impôts et taxes
diverses (taxes sur les jeux de hasard et de divertissement, taxe spéciale sur le revenu) ;
Fiscalités spécifiques (taxe spéciale sur les produits pétroliers, fiscalité du secteur minier, la
fiscalité forestière, régime fiscal de concession de service public) ; Enregistrement, timbre et
curatelle .
Le Livre troisième intitulé Fiscalité locale traite des impôts et taxes perçus au profit
des collectivités territoriales décentralisées : impôts communaux, centimes additionnels
communaux sur les impôts et taxes de l’Etat, taxes communales, impôts et taxes des région.
A l’évidence il ne se dégage pas les critères constituant la clé de cette classification
faite par le législateur. Il n’existe pas par ailleurs de classification juridique fondée sur un
critère qui rende compte de l’ordonnancement de tous les régimes d’imposition.
L’impôt sur les sociétés est un impôt sur l’ensemble des bénéfices ou revenus réalisés
par les sociétés et autres personnes morales.
En principe, l’IS frappe toutes les personnes morales, sociétés ou autres. Cependant
l’assujettissement n’est pas toujours intégral, en outre le législateur prévoit un certain nombre
d’exonérations.
1) L’assujettissement obligatoire
Les sociétés de personnes (par opposition aux sociétés de capitaux) peuvent opter
pour l’IS. Il s’agit des sociétés en nom collectif, des sociétés en commandite simple, des
sociétés de participation et des syndicats financiers. Cette option est également ouverte aux
sociétés civiles lorsqu’elles ne sont pas assujetties à l’IS de plein droit.
L’option est irrévocable et ne peut être exercée par des sociétés de fait ou les sociétés
de personnes issues de la transformation antérieure des sociétés de capitaux. Pour être valable,
l’option doit être signée par tous les associés et notifiée à l’Inspecteur des impôts du lieu
d’imposition dans les trois (03) mois du début de l’exercice fiscal.
Certaines personnes ne sont assujetties à l’IS que sur une partie de leur revenu. Les
hypothèses sont nombreuses :
a) C’est ainsi qu’à défaut d’option, l’IS s’applique aux sociétés de personnes à la
part des bénéfices correspondant aux droits :
- des associés non indéfiniment responsables ou dont les noms et adresses n’ont pas été
communiqués à l’administration dans les sociétés en nom collectif, les sociétés de
participation et les syndicats financiers.
Pour des raisons d’ordre social ou économique, ou afin d’éviter une double
imposition, de nombreuses exemptions ont été établies par le législateur.
L’IS est assis sur les bénéfices obtenus sur une période de 12 mois correspondant à
l’exercice budgétaire (1er janvier au 31 décembre). Toutefois, les entreprises qui commencent
leur activité au cours des six (6) mois qui précèdent la date de clôture obligatoire peuvent
arrêter leur premier bilan à la fin de l’exercice budgétaire suivant celui au cours duquel a
commencé leur activité.
Aux termes de l’article 5 du CGI, « Les bénéfices passible de l’IS sont déterminées
en tenant compte uniquement des bénéfices obtenus dans les entreprises exploitées ou sur les
opérations réalisées au Cameroun, sous réserve des dispositions des conventions
internationales ». En conséquence, les bénéfices résultant des opérations réalisées à l’étranger
ne sont pas imposables au Cameroun.
D’après l’article 6 (1) « le bénéfice imposable est le bénéfice net déterminé d’après
les résultats d’ensemble des opérations de toute nature effectuée par l’entreprise au cours de
la période servant de base à l’impôt y compris notamment des cessions d’éléments
quelconque de l’actif, soit en cours, soit en fin d’exploitation ».
L’article 6 (2) énonce que « le bénéfice net est constitué par la différence entre les
valeurs de l’actif net à la clôture et à l’ouverture de la période dont les résultats doivent
servir de base à l’impôt diminuée des suppléments d’apports et augmentée des prélèvements
effectués au cours de cette période par les associés. L’actif net s’entend de l’excédent des
valeurs d’actif sur le total formé au passif par les créances des tiers, les amortissements et les
provisions justifiées ».
La première définition par son caractère général fait ressortir que le bénéfice passible
de l’impôt se présente comme le résultat de l’ensemble des opérations de toute nature réalisée
par l’entreprise.
Les gains exceptionnels réalisés par les entreprises sont imposables. Il en est ainsi
pour les subventions d’exploitation, les subventions d’équipement, les indemnités
d’expropriation, d’éviction ou d’assurance, les dégrèvements portant sur les impôts
antérieurement déduits ;…
Cette liste n’est pas limitative. Mais le problème le plus important et le plus
complexe est celui de l’imposition des plus-values réalisées à l’occasion de la cession
d’éléments d’actif immobilisé, soit en ours, soit en fin d’exploitation. Celles-ci doivent en
effet, être retenues pour la détermination du bénéfice imposable.
L’article 7 du CGI énumère un certain nombre de frais et charges qu’il est nécessaire
de déduire des résultats de l’exercice pour obtenir le bénéfice net imposable. Sont ainsi
déductibles : les frais généraux, les charges financières, les pertes proprement dites, les
amortissements, les provisions et les reports déficitaires.
- les rémunérations allouées à un salarié ne sont admises en déduction des résultats que
dans la mesure où n’étant pas excessives par rapport au service rendu, elles correspondent
à un travail effectif et sont conformes aux normes conventionnelles.
- le montant de locations concédées à une société est admis dans les charges à la seule
condition qu’il ne présente aucune exagération par rapport aux locations habituelles
pratiquées pour les immeubles et installations similaires.
Les intérêts servis aux associés à raison des sommes qu’ils laissent ou mettent à la
disposition de la société en sus de leurs parts de capital, quelle que soit la forme de la société
sont admis en déduction dans la limite de ceux calculés aux taux des avances de la Banque
Centrale majorés de deux (2) points.
- les pertes relatives aux créances irrécouvrables ayant fait l’objet d’épuisement de
l’ensemble des voies et moyens de recouvrement amiable ou forcé prévu par l’AUVE.
4) Les amortissements
Les amortissements sont calculés chaque exercice de manière que leur montant
cumulé corresponde au prix de revient de l’immobilisation à l’expiration de la durée normale
d’utilisation du bien.
5) Les provisions
Les provisions sont des prélèvements effectués sur le bénéfice en vue de faire face à
des pertes ou charges nettement précisées et que les évènements en cours rendent probables,
d’où la nécessité de les prévoir : créances douteuses, réparation indispensables, litiges en
cours, impôts non encore établis.
Elles sont déductibles à condition qu’elles aient été effectivement constatées dans les
écritures comptables de l’exercice et figurent au relevé des provisions qui est joint à la
déclaration des résultats. En aucun cas, il ne sera constitué des provisions pour des charges
qui sont par nature prises en compte l’année de leur ordonnancement.
En cas de déficit subi pendant un exercice, ce déficit est considéré comme une
charge de l’exercice suivant et déduit du bénéfice réalisé pendant cet exercice. Si ce bénéfice
n’est pas suffisant pour que la déduction puisse être intégralement opérée, l’excédent est
reporté successivement sur les exercices suivants jusqu’au quatrième (4 e) exercice qui suit
l’exercice déficitaire.
De manière générale, les charges de valeur égale ou supérieure à 100 000FCFA, par
opération ne sont pas admises en déduction lorsqu’elles sont payées en espèce. ‘
A. Le lieu d’imposition
L’IS est établi sous une côte unique au nom de la personne morale ou association
pour l’ensemble de ses activités imposables au Cameroun, au siège de la direction de ses
entreprises ou à défaut au lieu de son principal établissement. Toutefois, pour certaines
entreprises, la déclaration et le paiement effectués auprès de la structure chargée par voie
réglementaire de leur gestion. C’est le cas des entreprises relevant d’une unité de gestion
spécialisée (DGE, CIME, CSI).
Pour les personnes morales situées hors du Cameroun et ayant des liens de filiale ou
d’interdépendance avec d’autres personnes morales ou entreprises installées au Cameroun, le
lieu d’imposition sera le même que celui des personnes morales ou entreprises avec lesquelles
elles ont ces liens.
Pour l’assiette de l’IS, les redevables sont tenus de souscrire une déclaration des
résultats obtenus dans leur exploitation au cours de la période servant de base à l’imposition
au plus tard :
- le 15 mars pour les contribuables relevant de la structure en charge des grandes
entreprises (DGE)
- le 15 avril pour les contribuables relevant des Centres des impôts des moyennes
entreprises (CIME) et des Centres spécialisés des impôts (CSI);
- le 15 mai pour les contribuables relevant des Centres divisionnaires des impôts
(CDI) Ladite déclaration est présentée conformément au système comptable OHADA. Les
redevables doivent en outre fournir obligatoirement les documents établis conformément au
plan comptable OHADA.
Les personnes morales n’ayant pas opté pour l’IS ou qui en sont exonérées
demeurent également soumises à ces obligations.
A. Le calcul de l’IS
Taux réduit 25% majoré de 10% au titre des CAC, soit 28% applicable
exclusivement aux Petites et Moyennes Entreprises (PME), à savoir les entreprises qui
réalisent un chiffre d’affaires annuel hors taxe inférieur à trois (3) milliards de FCFA.
Pour les entreprises bénéficiant d’un régime fiscal dérogatoire ou d’un régime fiscal
incitatif particulier, le taux applicable est celui de 35% majoré de 10% de centimes
additionnels communaux soit 38.5%.
B. Paiement de l’IS
L’IS est acquitté spontanément par le contribuable au plus tard le 15 du mois suivant
par voie d’acompte représentant un pourcentage du chiffre d’affaires réalisé au cours de
chaque mois. C’est ainsi que s’agissant des personnes assujetties au régime du réel, un
acompte représentant 2% du chiffre d’affaires réalisé au cours de chaque mois est payé au
plus tard le 15 du mois suivant. Cet acompte est majoré de 10% au titre de Centimes
additionnels communaux.
Certaines opérations consacrées par l’article 21 (3) du CGI donnent lieu à la
perception d’un précompte aux taux prévus. La somme précomptée constitue un acompte à
faire valoir sur les acomptes mensuels ou trimestriels.
L’impôt calculé en fin d’exercice par le contribuable est diminué du montant des
acomptes payés au cours de l’exercice. Le solde est acquitté en un versement unique au plus
tard le 15 mars.
Le montant de l’impôt dû par chaque société ne peut être inférieur à celui qui
résulterait de l’application de 2% du chiffre d’affaires global réalisé au cours de l’exercice
précédent. C’est le minimum forfaitaire de perception. Toutefois, pour les contribuables
relevant du régime simplifié, ce taux est fixé à 5%.
Par chiffre d’affaires global, il faut entendre le chiffre d’affaires hors taxes su toutes
les opérations entrant directement dans le cadre des activités de la société.
La reforme contenue dans la loi de finances 2013 consacre un impôt général car,
l’IRPP est assis sur le revenu global net réalisé par le contribuable et correspondant à la
somme des revenus nets catégoriels définis par la loi. A la différence de l’ancien IRPP, les
taxes proportionnelles disparaissent. Il n’est plus tenu compte de charges familiales, et
l’imposition n’est plus établie au seul nom du chef de famille. Il est cependant maintenu
l’abattement à la base de 500 000F sur le revenu global net et le barème progressif compris
entre 10% et 35%.
L’impôt sur le revenu est dû par les personnes physiques. Mais toute personne
physique percevant un revenu n’est pas nécessairement assujettie à l’IR.
Seules les personnes physiques sont imposables dans la mesure où elles bénéficient
des revenus entrant dans l’assiette de l’IR. Il s’agit :
- de toute personne physique ayant au Cameroun son domicile fiscal sous réserve des
conventions internationales ;
- des associés des sociétés en nom collectif et des commandités des sociétés en commandite
simple n’ayant pas opté pour l’impôt sur les sociétés pour la part des bénéfices sociaux
correspondants à leurs droits dans la société ;
- des personnes physiques membres des sociétés civiles, sociétés en participation et des
sociétés de fait non passibles de l’impôt sur les sociétés.
B. Les personnes exemptées
En principe l’IRPP, sous réserve des conventions internationales est dû par toute
personne physique ayant au Cameroun son domicile fiscal en raison de l’ensemble de ses
revenus mondiaux.
Sont considérés comme ayant leur domicile fiscal au Cameroun, les personnes qui
ont au Cameroun leur foyer ou leur lieu de séjour principal, les personnes qui exercent au
Cameroun une activité professionnelle salariée ou non, à moins qu’elles ne justifient que cette
activité y est exercée à titre accessoire, et les personnes qui ont au Cameroun le centre de leur
intérêt économique. De même les fonctionnaires ou agents de l’Etat exerçant leurs fonctions
dans un pays étranger et qui ne sont pas soumis à l’impôt dans ce pays.
Cependant pour les personnes dont le domicile fiscal est situé hors du Cameroun,
elles sont passibles de l’IRPP quant à leurs gains de source camerounaise c'est-à-dire ceux
réalisés, acquis ou payés au Cameroun.
L’assiette de l’impôt est déterminée pour chaque type de revenus nets catégoriels
dont dispose le contribuable au titre d’une année d’imposition, après abattement d’un montant
forfaitaire de 500 000F en ce qui concerne les traitements et salaires.
A. Définition
Cette catégorie de revenus n’est pas définie par la nature ou les caractères d’une
activité mais l’énumération des sources de revenus soumis à l’impôt et ceux qui en sont
exonérés.
- les pensions pour blessure et invalidité accordées aux hommes qui ont servi aux forces
armées ;
1. Le revenu brut
L’estimation des avantages en nature est établie selon le barème ci-après appliqué au
salaire brut taxable.
- Logement : 15%
- Electricité : 4%
- Eau : 2%
- Par domestique : 5%
- Nourriture : 10%
- Téléphone : 5%
- Carburant : 10%
- Gardiennage : 5%
- Internet : 5%
2. Le revenu net
Le montant net du revenu imposable est déterminé en déduisant du montant brut des
sommes payées et des avantages en nature ou en argent accordé, les frais professionnels
calculés forfaitairement au taux de 30% ainsi que les cotisations versées à la CNPS au titre de
la retraite obligatoire. Le montant résultant de l’application de l’abattement forfaitaire est
plafonné à 4 800 000F par an.
Le revenu imposable est égal au revenu net moins l’abattement de 500 000F
A. Champ d’application
Il s’agit d’une catégorie hétérogène qui comprend plusieurs types de revenus.
- les intérêts des comptes d’épargne pour les placements ne dépassant pas 10 millions
de francs ;
- les intérêts des bons de caisse, la plus-value nette globale réalisée à l’occasion de la
cession d’actions, d’obligations et autres parts de capital effectués par les
particuliers, dès lors que le montant est inférieur ou égal à 500 mille F.CFA ;
- les intérêts rémunérant les emprunts extérieurs d’une durée au moins égale à 7 ans.
- pour les produits des actions, parts de capital et revenus assimilés, par le montant brut des
dividendes versées ;
- pour les obligations, effets publics et emprunts, par l’intérêt ou le revenu distribué durant
l’exercice ;
- pour les primes de remboursement, par la différence entre la somme remboursée et le taux
d’émission des emprunts ;
- pour le revenu de créances, dépôts et cautionnement, par le montant brut des intérêts,
arrérages ;
- pour la cession d’actions, obligations et autres parts de capital, par la plus-value nette
globale résultant de la compensation effectuée entre les plus ou moins-values réalisées au
cours de l’exercice sur chaque catégorie de titre détenu par le contribuable.
A. Définition
Sont imposés dans la catégorie des revenus fonciers, lorsqu’ils ne sont pas inclus
dans les bénéfices d’une entreprise industrielle, commerciale ou artisanale, d’une exploitation
agricole ou d’une profession non commerciale :
- les plus-values réalisées par la personne physique sur les immeubles bâtis ou non
acquis à titre onéreux ou gratuit ;
- les parts d’intérêts des membres des sociétés civiles immobilières n’ayant pas opté
pour l’IS.
Aux termes de l’article 48 (1) du CGI, le revenu net imposable est égal à la
différence entre le montant du revenu brut effectivement encaissé et le total des charges de la
propriété admises en déduction.
Les charges de la propriété, déductibles pour la détermination du revenu net sont
fixées forfaitairement à 30% du revenu brut, sauf justification de frais réels exposés.
La plus-value imposable réalisée par les personnes physiques sur les immeubles bâtis
ou non acquis à titre onéreux ou gratuit est égale à la différence entre le prix déclaré par les
parties et la valeur du bien à la dernière mutation, laquelle comprend le cas échéant, les frais
de construction et/ou de transformation de l’immeuble dûment justifiés.
A. Revenus imposables
Sont considérés comme bénéfices artisanaux, industriels et commerciaux pour
l’application de l’IRPP, les bénéfices réalisés par les personnes physiques dans les entreprises
exploitées au Cameroun et provenant de l’exercice d’une profession commerciale,
industrielle, artisanale ou d’une exploitation minière ou forestière. Il en est de même du
bénéfice réalisé par les concessionnaires des mines et des carrières, les amodiataires et sous
amodiataires des concessions minières, les titulaires des permis d’exploitation des mines et
carrières, les explorateurs de mines de pétrole et de gaz combustible.
- les personnes qui procèdent au lotissement et à la vente après exécution des travaux
d’aménagement et de viabilité, de terrains leur appartenant ;
- les personnes qui donnent en location un établissement commercial ou industriel
muni du mobilier et du matériel nécessaire à son exploitation, que la location comprenne
ou non tout ou partie des éléments incorporels du fonds de commerce ou d’industrie ;
- les personnes qui louent ou sous-louent en meublés tout ou partie des immeubles
leur appartenant ;
- les personnes qui, à titre principal ou accessoire, exploitent les jeux de hasard. et de
divertissement.
1. Le régime simplifié
Le bénéfice imposable des contribuables soumis au régime simplifié est constitué par
le résultat d’exploitation découlant de leur comptabilité selon le système minimal de
trésorerie, tel que précisé par l’Acte uniforme OHADA relatif au droit comptable.
2. Le régime réel Il
concerne les contribuables dont le chiffre d’affaires annuel est égal ou supérieur à 50 millions.
Le bénéfice imposable des exploitants agricoles soumis au régime réel est déterminé
comme en matière de BIC.
- les produits des droits d’auteurs perçus par les écrivains ou compositeurs et par leurs
héritiers ou légataires ;
- les produits perçus par les inventeurs au titre, soit de la concession de licence
d’exploitation de leurs brevets, soit de la cession ou concession de marque de fabrique
ou formule de fabrication ;
1. Le régime simplifié
A l’exception des professions libérales, le bénéfice des contribuables soumis au
régime simplifié est constitué par l’excédent de recettes sur les dépenses nécessité par
l’exercice de la profession. Toutefois, en ce qui concerne les rémunérations pour frais
d’études, de consultation ou d’assistance payées aux personnes domiciliées à l’étranger, elles
ne sont déductibles que dans la limite de 15% du chiffre d’affaires.
2. Le régime du réel
L’évaluation réelle s’opère comme en matière de BIC.
Pour le calcul de l’IRPP, il est consacré une dualité de tarif l’un, progressif
applicable pour les traitements et salaires et l’autre, proportionnel pour les autres catégories
de revenu.
L’impôt sur le revenu des personnes physiques applicable aux salariés est calculé
par application du barème ci –après sur le revenu net des traitements, salaires et pensions
viagères :
35%
§2. TARIF DE L’IRPP APPLICABLE AUX AUTRES CATEGORIES DE
REVENUS
§. 1. Le lieu d’imposition
§ 2. La déclaration du contribuable
Les contribuables non professionnels qui bénéficient des revenus des traitements,
salaires, pensions, rentes viagères, et/ou des revenus des capitaux mobiliers et des revenus
fonciers et d’une manière générale des revenus passifs, sont tenus de souscrire une déclaration
annuelle récapitulative de revenus au plus tard le 30 juin de chaque année auprès du centre
des impôts de leur lieu de résidence.
La déclaration annuelle récapitulative de revenus peut être souscrite directement en
ligne à partir d’un formulaire fourni par l’administration.
§. 3. Le paiement de l’IRPP
L’IRPP est acquitté spontanément par les contribuables au plus tard le 15 mars
suivant la fin de l’exercice sous déduction des retenues à la source et acomptes opérés au
cours de l’exercice.
- l’impôt dû par les salariés par l’employeur lors de chaque paiement des sommes
imposables. Toutefois les employeurs sont dispensés de l’exécution des retenues sur les
salaires de leurs employés percevant moins de 62 000 F brut par mois.
- l’impôt sur les RCM pour les personnes qui effectuent le paiement des produits
visés.
- les revenus fonciers bruts au taux de 15%. Cette retenue est effectuée
exclusivement par les administrations et établissements publics, les personnes morales et
entreprises individuelles soumises au régime réel et du régime simplifié. Les loyers versés aux
entreprises relevant du régime du réel et relevant exclusivement des unités de gestion
spécialisées ne subissent pas ladite retenue.
La retenue est effectuée par la personne qui paie les loyers, à charge pour elle d’en
reverser le montant au Centre des impôts du lieu de situation de l’immeuble, au plus tard le
15 du mois qui suit le paiement effectif du loyer.
Les loyers acquittés par les contribuables ne relevant pas du champ de la retenue à la
source, sont soumis à l’impôt sur le revenu foncier au taux libératoire de 10%, majorée de
10% au titre des CAC. Cet impôt est acquitté sur déclaration du propriétaire, bénéficiaire des
loyers au plus tard le 15 du mois qui suit la fin de chaque trimestre.
Les plus-values réalisées sur les immeubles bâtis ou non font l’objet d’un
prélèvement libératoire de 5% effectué par le notaire pour le compte du vendeur.
Sont soumis à un acompte l’impôt sur le revenu au titre des bénéfices artisanaux,
industriels et commerciaux (BIC), des bénéfices agricoles et des bénéfices non commerciaux
(BNC). L’impôt est acquitté par les contribuables de la manière suivante :
L’impôt annuel définitif dû est diminué des montants des acomptes payés au cours
de l’exercice. Les trop perçus font l’objet d’une imputation sur les acomptes futurs et en cas
de cessation d’activités, ils sont remboursés.
A. Le principe
2. Le régime simplifié
3. Le régime réel
B. Cas spécifiques
Sont soumises au régime du réel, les personnes physiques ou morales réalisant les
opérations suivantes :
Relèvent du régime simplifié, les personnes physiques et morales exploitant des baby-
foot dont le nombre de machines est compris entre 10 et 25, des flippers et jeux vidéo dont le
nombre est compris entre 5 et 15 ainsi que les exploitants des machines à sous dont le nombre
est compris entre 3 et 10.
Relèvent du régime réel, les personnes physiques et morales exploitant des baby-foot
dont le nombre de machines est supérieur à 25, des flippers et jeux vidéo dont le nombre de
machine est supérieur 15 ainsi que les exploitants des machines à sous dont le nombre est
supérieur à 10.
§ 2. Les autres régimes d’imposition
Consacré par la loi de finances pour l’exercice 2022, relève de ce nouveau régime,
toute entité dotée de la personnalité juridique ou non, publique, privée ou confessionnelle, y
compris les fondations, qui n’a pas pour but la recherche de bénéfices aux fins de distribution
entre ses membres et dont l’activité n’est pas en concurrence avec celles réalisées par les
entités à but lucratif. Il s’agit notamment des organismes internationaux et des ONG, des
établissements publics et les CTD, ainsi que leurs régies de service publics, des sociétés ou
organismes reconnus d’utilité publique, des offices publics d’habitation à bon marché, des
associations de toute nature, de droit ou de fait, les mutuelles, les clubs et cercles privés, des
organismes de prévoyance et de sécurité sociale, des établissements publics et confessionnels
d’enseignement et de santé et d’une manière générale, tout organisme ayant ou non une
personnalité juridique et dont la mission principale n’est pas la réalisation d’activités
commerciales.
Toutefois, ils demeurent passibles de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur les
biens et services acquis dans le cadre de leur fonctionnement, des droits d’enregistrement et
de timbre, de l’impôt sur le revenu des capitaux mobiliers sur leurs placements, des retenues
d’impôts et taxes pour lesquels ils sont redevables légaux.
Par ailleurs, les organismes à but lucratif à but lucratif sont assujettis à la TVA
lorsqu’ils réalisent des opérations taxables prévues par le CGI. De même l’impôt sur le revenu
est prélevé à un taux préférentiel de 15% majoré de 10% au titre des centimes additionnels
communaux, sur la quote-part de leurs activités commerciales.
En tant que redevable légal, elles sont soumises au paiement de la taxe spéciale sur le
revenu et des retenues sur salaires.
Les personnes relevant du régime des contribuables non professionnels sont astreintes
à l’obligation de déclaration récapitulative annuelle de leurs revenus au plus tard le 30 juin.
CHAPITRE III : LA TAXE SUR LA VALEUR AJOUTEE
La taxe sur la valeur ajoutée applicable à partir du 1 er janvier 1999 est la forme
moderne de taxe sur le chiffre d’affaires, qui est un impôt général sur la dépense. En effet,
c’est le chiffre d’affaires (total de recettes brutes encaissées à l’occasion des affaires réalisées
avec les tiers dans l’exercice de l’activité professionnelle) du redevable qui constitue l’assiette
de l’impôt.
L’originalité de la TVA qui est une taxe à paiement fractionné, est le mécanisme de
la déduction. La logique de la TVA est de frapper la valeur ajoutée au produit par chaque
producteur et chaque distributeur. Pour ce faire, Il eut semblé a priori plus simple de
déterminer à chaque stade de production ou de distribution la valeur ajoutée (prix de vente
moins prix d’achat) et de lui appliquer le taux de l’impôt ; la taxe globale grevant le produit
supportée par le consommateur final étant égale à la somme des taxes partielles ayant grevé
au niveau de chaque intermédiaire la valeur ajoutée par ce dernier.
Cette déduction dite « base à la base », n’a pas été retenue par le législateur qui lui a
préféré un système de déduction « taxe sur taxe ». Le taux de l’impôt s’applique lors de
chaque opération à la totalité du prix de vente, mais le vendeur déduit de la taxe ainsi calculée
(TVA brute), la taxe ayant grevé ses achats et ne verse au Trésor que la différence (TVA
nette).
Ainsi, la TVA ne grève le prix d’un produit ou d’un service qu’une seule fois, mais
son paiement est fractionné. Par le jeu de ce mécanisme, c’est en définitive la valeur ajoutée
au produit à chaque stade qui se trouve être, la base d’imposition.
Les personnes imposables ou assujetties à la TVA, sont aux termes de l’article 125
du CGI, les personnes physiques ou morales, y compris les collectivités territoriales
décentralisées et les organismes de droit public qui réalisent à titre habituel ou occasionnel et
d’une manière indépendante des opérations imposables entrant dans le champ d’application de
la TVA, quelles que soient leur forme juridique, leur situation juridique à l’égard des autres
impôts, la nature et la forme de leur intervention.
En principe, toutes les opérations relevant d’une activité économique effectuée par
les assujettis sont imposables. Le législateur énumère expressément les opérations imposables
et celles qui sont exonérées de la TVA.
7) La cession d’éléments d’actifs non compris dans la liste de biens exonérés visés à
l’article 241 du Code de douane.
8) Les opérations réalisées par les entreprises agréées au régime de la zone franche.
- Les tranches de consommation dites sociales au profit des ménages et relatives aux
biens suivants :
corporels.
Les prestations de service à soi-même s’entendent de services que les assujettis réalisent, soit pour les besoins
de leur entreprise, soit pour d’autres besoins dans le cadre normal de leur activité.
- Les biens de première nécessité figurant à l’annexe I du CGI ;
§. 3. La territorialité de la TVA
La TVA est due à raison des opérations réalisées au Cameroun, même lorsque le
domicile ou le siège social du redevable réel est situé en dehors des limites territoriales du
Cameroun.
Une opération est réputée réalisée au Cameroun lorsque s’agissant d’une vente,
celle-ci est faite aux conditions de livraison de la marchandise au Cameroun et pour d’autres
opérations lorsque le service rendu, le droit cédé ou l’objet loué, sont utilisés ou exploités au
Cameroun.
La détermination de la TVA facturée exige que l’on recherche le moment auquel elle
est due, ce qui permet de se pencher sur les concepts de fait générateur et d’exigibilité, ensuite
que l’on définisse son assiette, et enfin le taux qui doit être appliqué.
La loi définit distinctement les deux notions. Chacune d’elle correspond à des
évènements différents selon la nature des opérations réalisées.
A. Le fait générateur
Il s’entend comme l’évènement par lequel sont réalisées les conditions légales
nécessaires pour l’exigibilité de l’impôt. Il permet de déterminer le régime juridique
applicable en cas de changement de la législation.
Aux termes de l’article 133 du CGI, le fait générateur est constitué par :
- la livraison des biens et marchandises s’agissant des ventes, les échanges et des
travaux à façon ;
B. L’exigibilité
En pratique, elle présente un intérêt essentiel pour la TVA. En effet, elle détermine la
période (mois, trimestre, année) au titre de laquelle le montant des opérations imposables doit
faire l’objet d’une déclaration par celui qui a réalisé ces opérations, corrélativement, la date à
laquelle le droit à déduction de la taxe facturée au client prend naissance chez celui-ci.
Elle coïncide avec la réalisation du fait générateur pour les livraisons des biens et est
constituée par l’encaissement du prix, des acomptes ou avances s’agissant des prestations de
service et des travaux immobiliers.
§. 2. La base d’imposition
Ils correspondent à toutes les sommes, valeurs, avantages, biens ou services reçus ou
à recevoir par le fournisseur ou le prestataire y compris les subventions directement liées au
prix de ces opérations. Au prix, il faut ajouter le cas échéant, tous les frais accessoires aux
livraisons et services facturés au client, les impôts, droits et taxes à l’exception de la TVA, les
compléments de prix acquittés à des titres divers par l’acquéreur du bien ou le client.
- Les escomptes de caisses, remises, rabais et ristournes à condition qu’ils figurent sur
une facture initiale ou facture rectificative ;
- Les débours qui ne sont que remboursement des frais facturés pour leur montant exact
à l’acquéreur des biens ou au client ;
- Les encaissements qui ne sont que la contrepartie d’une affaire, tels que les intérêts
moratoires et les indemnités de contrats.
§. 3. Taux de la TVA
Le taux zéro s’applique aux exportations des produits taxables. Ce taux permet la
déduction de la TVA payée en amont.
En outre la TVA déductible doit figurer sur une facture dûment délivrée à travers le
système de suivi de facturation électronique de l’administration fiscale par un fournisseur
immatriculé, inscrit sur le fichier du contribuable actif au moment de la facturation, soumis au
régime du réel et mentionnant son numéro d’identifiant unique . (Ces conditions ne sont
toutefois pas exigées des fournisseurs étrangers), soit sur la déclaration de mise à la
consommation (D3,D4,T6 bis) en cas d’importation ; soit sur une déclaration spéciale
souscrite par le redevable lui-même en cas de livraison à soi-même.
B. La condition de délai
Cependant, la TVA qui a grevé les éléments du prix d’une opération imposable est
déductible au cours du mois auquel elle se rapporte.
En tout état de cause, le droit à déduction est exercé jusqu’à le fin du deuxième
exercice qui suit celui au cours duquel la TVA est devenue exigible.
La déduction ne concerne que la TVA ayant grevé les biens et services qui sont
réputés avoir permis la réalisation par le contribuable des opérations taxées.
N’ouvrent pas à déduction la taxe ayant grevé les opérations de l’article 144 du CGI,
par exemple :
- les dépenses de logement, d’hébergement, de restauration, de réception et de
spectacle ;
- les biens et services acquis par l’entreprise mais utilisés par les tiers, les
dirigeants ou le personnel de l’entreprise.
Pour les opérations taxables d’une valeur au moins égale à cent mille (100 000) F
CFA, le droit à déduction n’est autorisé qu’à condition que lesdites opérations n’aient pas été
payées en espèces.
Ainsi, pour les assujettis qui ne réalisent pas exclusivement des opérations ouvrant
droit à déduction, la déduction s’opère par application d’un prorata. Ce pourcentage de
déduction s’applique tant aux immobilisations, qu’aux biens et services.
Le non- respect de cette condition remet en cause l’option et le prorata est applicable
de plein droit.
La TVA déduite par une entreprise lors de l’acquisition d’un bien d’équipement peut
faire l’objet d’une régularisation. Ainsi l’entreprise qui cède une immobilisation avant la fin
de la quatrième année à compter de son acquisition, est tenue de reverser une somme égale à
la TVA qu’elle a déduite initialement diminuée d’un cinquième par année ou fraction d’année
depuis son acquisition.
De même, le reversement de la TVA initialement déduite est intégralement exigé en
ce qui concerne les services et biens ne constituant pas les immobilisations lorsque ceux-ci
ont été utilisés à des opérations non soumises à la TVA.
La TVA est liquidée au vue des déclarations dont le modèle est fourni par
l’administration fiscale.
Les redevables sont tenus de souscrire leur déclaration dans les 15 jours de chaque
mois suivant celui au cours duquel les opérations ont été réalisées.
§. 3. Le paiement de la TVA
Les crédits TVA non imputables sont sur demande des intéressés et sur autorisation
expresse du Directeur général des impôts, compensés pour le paiement de la TVA, des droits
d’accises ainsi que des droits de douanes, à condition que les opérateurs économiques
concernés justifient d’une activité non interrompue depuis plus de deux ans au moment de la
requête, et qu’ils ne soient pas en cours de vérification générale ou partielle de comptabilité.
Les crédits de TVA peuvent faire l’objet de compensation et éventuellement de
remboursement à condition que leurs bénéficiaires ne soient pas débiteurs d’impôts et taxes
compensables de quelque nature que ce soit et que ces crédits soient justifiés.