Cours de Droit Du Travail
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b. La rémunération
Elle est la contrepartie de la prestation de travail. Elle constitue un élément essentiel du contrat
de travail Il importe peu que le salaire soit versé en argent ou en nature, qu'il soit calculé au
forfait, au temps, à la pièce ou à la commission.
c. La subordination juridique
Le lien de subordination est caractérisé par l'exécution d'un travail sous l'autorité d'un
employeur qui a pouvoir de donner des ordres et directives, d'en contrôler l'exécution et de
sanctionné les manquements de son subordonné. La subordination juridique constitue le critère
décisif du contrat de travail pour lequel la jurisprudence donne une définition commune à la
sécurité et au droit du travail. Si dans une relation le lien de subordination n'existe pas, la
relation contractuelle ne donnera pas lieu au contrat de travail.
Aucune personne ne peut être écartée d’une procédure de recrutement, aucun salarié ne peut
être sanctionné ou licencié en raison de son origine, de son sexe, de ses mœurs, de sa situation
de famille, de son appartenance à une ethnie, une nation ou une race, de ses opinions politiques,
de ses activités syndicales ou mutualistes, de ses convictions religieuses ou, sauf inaptitude
constatée par le médecin d’entreprise ou par un médecin agréé, en raison de son état de santé
ou de son handicap. En cas de contestation sur l’inaptitude invoquée, il est fait recours au
médecin inspecteur du travail.
Chapitre ii : le CONTRAT A DUREE DETERMINEE
Le contrat de travail à durée déterminée ne peut avoir ni pour objet, ni pour effet, de pourvoir
durablement à un emploi lié à l’activité normale de l’entreprise.
Il est obligatoirement écrit. Sa durée, tout renouvellement compris, ne peut excéder quatre (04)
ans.
Tout contrat de travail stipulant une durée déterminée supérieure à un mois, ou nécessitant
l’installation du travailleur hors de sa résidence habituelle doit être, après visite médicale de
celui-ci, constaté par écrit.
Ce contrat doit être visé par le directeur général du travail.
Les contrats de travail à durée déterminée peuvent comporter un terme imprécis lorsqu’ils sont
conclus pour assurer 1e remplacement d’un travailleur temporairement absent, pour la durée
d’une saison, pour un surcroît occasionnel de travail ou une activité inhabituelle de l’entreprise.
Le terme est alors constitué par le retour du salarié remplacé ou la rupture de son contrat de
travail, la fin de la saison, 1a fin du surcroît occasionnel du travail ou de l’activité inhabituelle
de l’entreprise.
Au moment de l’engagement, l’employeur doit communiquer au travailleur les éléments
éventuellement susceptibles d’éclairer ce dernier sur la durée approximative du contrat.
Les contrats à durée déterminée à terme imprécis peuvent être renouvelés librement sans
limitation de nombre et sans perte de leur nature.
Sont assimilés au contrat de travai1 à durée déterminée à terme imprécis, les contrats des
travailleurs occasionnels engagés à l’heure ou à la journée pour une occupation de courte durée
et payés à la fin de la journée, de la semaine ou de la quinzaine.
Le chômage technique est défini comme la suspension de tout ou partie des activités d’une
entreprise, suite à des difficultés économiques graves ou à des événements relevant de la force
majeure rendant économiquement et matériellement impossible le fonctionnement de
l’entreprise.
A. L’INSUffISANCE pROfESSIONNELLE
Il est précisé que le salarié qui a bénéficié d’une période d’essai peut malgré tout faire l’objet
ultérieurement d’un licenciement pour insuffisance professionnelle sauf si cette insuffisance
était connue de l’employeur pendant la période d’essai. Elle doit être établie, prouvée par des
éléments précis et objectifs de sorte que les éléments suivants ne sont pas constitutifs d’un motif
réel et sérieux de licenciement :
1) L’insuffisance de résultat
2) L’inaptitude à de nouvelles fonctions
c. L’assistance du salarié
La lettre de convocation doit obligatoirement mentionner la possibilité offerte au salarié de se
faire assister lors de l’entretien préalable.
B La notification du licenciement
1) La lettre recommandée avec accusé de réception
La notification du licenciement doit être faite par lettre recommandée avec accusé de réception,
la date de présentation de la lettre fixe le délai du préavis. Dès que cette notification a été faite,
celui-ci est licencié.
2) La motivation de la lettre de licenciement
L’employeur a l’obligation d’énoncer tous les motifs reprochés au salarié ou invoqué à son
encontre dans la lettre de licenciement que celui-ci soit un licenciement pour motif économique
personnel disciplinaire ou non.
L’absence de motifs précis énoncés dans la lettre équivaut à une absence de motifs.
C- Les conséquences du licenciement
Le licenciement notifié au salarié a pour conséquences de faire sortir le salarié des effectifs de
l’entreprise, il n’est plus salarié de l’entreprise et l’employeur est tenu de lui verser les
indemnités suivantes :
- Une indemnité compensatrice de congés payés
- Une indemnité compensatrice de préavis si l’employeur le dispense d’effectuer le
préavis
- Une indemnité de licenciement qui sera celle prévue par la loi ou par la convention
collective (seule la plus importante sera payée au salarié)
Outre ces indemnités, l’employeur doit remettre au salarié un certificat de travail.
SOUS-SECTION II - LOCK-OUT
Le lock-out est la fermeture de tout ou partie d'une entreprise ou d’un établissement, décidée
par l'employeur pour riposter à une action syndicale.
Le lock-out est exceptionnellement admis lorsqu'il est justifié par un impératif de sécurité lors
d'une grève illicite ou lorsque l'entreprise se trouve dans l’incapacité de fonctionner
normalement du fait d'une grève.
Le lock-out prend fin lorsque les causes qui l’ont provoqué disparaissent.
Le lock-out licite suspend le contrat de travail et dispense l’employeur de verser aux travailleurs
la rémunération habituellement due pour la période concernée.
Lorsque le lock-out est jugé illicite, l’employeur doit payer à chaque travailleur les salaires et
les indemnités que celui-ci aurait perçus s’il avait pu fournir sa prestation habituelle de travail.
CHAPITRE III : SALAIRE
Le salaire de chaque travailleur est déterminé en fonction de l’emploi qui lui est attribué dans
l’entreprise. Le salaire est fixé à l’heure, à la journée, ou au mois. A conditions égales de travail,
de qualification professionnelle et de rendement, le salaire est égal pour tous les travailleurs,
quels que soient leur origine, leur sexe, leur âge et leurs statuts.
A- Bulletins de paye
Des bulletins de paye doivent être obligatoirement délivrés individuellement aux travailleurs à
l’occasion de chaque paye.
Ces bulletins devront être rédigés de telle sorte qu’apparaissent clairement les différents
éléments de la rémunération, la catégorie professionnelle, la nature de l’emploi occupé. Seront
obligatoirement prélevées à la source et mentionnées sur les bulletins de paye, les retenues pour
cotisations sociales et fiscales prévues par la législation en vigueur.
2- primes et indemnités
- Prime de panier
Les travailleurs effectuant au moins six heures de travail de nuit bénéficient d’une indemnité
dite « prime de panier », dont le montant est égal à trois fois le salaire horaire du manœuvre
ordinaire de l’entreprise.
- Prime d’ancienneté
On entend par ancienneté le temps pendant lequel le travailleur a été occupé d’une façon
continue dans les différents établissements d’une entreprise quelles que puissent être les
modifications survenues dans la nature juridique de celle-ci.
Une prime d’ancienneté consistant dans une majoration du salaire minimum de base de la
catégorie professionnelle du travailleur, lui sera allouée dans les conditions suivantes :
- 2% après deux années de présence ;
- 1% par année de présence à partir de la quatrième année avec un maximum de 30%.
3- Autres indemnités et primes
C- Permissions exceptionnelles
Des permissions d’absences exceptionnelles, dans les limites fixées ci-dessous, non déductibles
du congé annuel et n’entraînant aucune réduction de salaire, peuvent être accordées au
travailleur ayant au moins six mois d’ancienneté dans l’entreprise pour les événements suivants
à justifier par la présentation des pièces d’état civil ou d’une attestation délivrée par les autorités
dûment qualifiées à cet effet :
- aux représentants dûment mandatés du syndicat des travailleurs à l’occasion des congrès
professionnels syndicaux dans la limite de dix jours par an ;
- aux travailleurs désignés pour siéger aux commissions paritaires à l’occasion de
l’exercice de leur mandat ;
- aux travailleurs désignés pour participer aux séminaires syndicaux nationaux dans la
limite d’un mois par an ;
- aux travailleurs désignés pour participer aux séminaires syndicaux internationaux dans
la limite qui sera déterminée d’accord-parties.
Le travailleur est tenu d’informer préalablement l’employeur de sa participation à ces
commissions ou séminaires et de s’efforcer de réduire au minimum la gêne que son absence
causera à la marche normale du travail.
- A l’occasion d’évènements familiaux, même si le travailleur ne justifie pas de six mois
d’ancienneté dans l’entreprise.
- Décès d’un conjoint, d’un ascendant ou d’un descendant en ligne directe ....4 jours
- décès d’un frère ou d’une sœur ……………………………………………..2 jours
- décès d’un beau-père ou d’une belle-mère …………………………………3 jours
- mariage du travailleur ………………………………………..……………..3 jours
- mariage d’un enfant, d’un frère ou d’une sœur ……………………...……..1 jour
- naissance au foyer ………………………………………………………….2 jours
- baptême ……………………………………………………………………..1 jour
- déménagement ………………………………… ……………………1 jour
Toute permission de cette nature doit faire l’objet d’une autorisation écrite préalable sauf cas
de force majeure. Dans cette éventualité, le travailleur doit aviser l’employeur de sa reprise du
travail.
Le document attestant l’évènement doit être présenté à l’employeur dans le plus bref délai et au
plus tard huit jours après que l’évènement ait eu lieu.
En ce qui concerne la naissance au foyer, le travailleur conserve son droit au congé dans la
limite maximale de six mois après l’évènement attesté par la production d’un certificat de
naissance.
Chapitre V : SECURITE ET SANTE AU TRAVAIL
Section I : Sécurité sociale – Allocations familiales
En sus des prestations auxquelles il peut prétendre en vertu des dispositions légales et
réglementaires concernant les services médicaux et sanitaires d’entreprise et, en attendant la
mise en place d’une institution d’assurance santé, le travailleur hospitalisé sur prescription ou
sous le contrôle du médecin de l’entreprise, bénéficie des avantages ci-après :
- Caution portée par l’employeur auprès de l’établissement hospitalier pour garantie du
paiement des frais d’hospitalisation du travailleur, dans la limite des sommes qui sont ou qui
pourraient être dues à ce dernier.
Lorsque l’employeur, agissant en sa qualité de caution, aura payé les frais d’hospitalisation, le
remboursement en sera assuré d’accord – parties, par retenues périodiques, après la reprise du
travail, sur le salaire de l’intéressé pour la quote part restant à la charge de ce dernier telle que
définie ci-après.
La prise en charge par l’employeur de 50% des frais occasionnés par une hospitalisation et
facturés par les hôpitaux publics ou formations sanitaires de l’Administration Togolaise, dans
la limite de la période de congé de maladie à plein et à demi-salaire du travailleur malade.
Ne seront pas pris en charge les risques suivants :
- Soins dentaires
- Massages
- Séances de rééducation
- Gymnastique corrective
- Soins dispensé par les pédicures et manucures
- Appareils d’orthopédie et de prothèse
- Lunetterie
- Transport à l’hôpital
En cas d’hospitalisation d’un membre de la famille du travailleur, l’employeur se portera
caution auprès de l’établissement hospitalier, du paiement des frais d’hospitalisation dans la
limite des sommes qui sont ou qui pourraient être dues aux travailleurs.
Lorsque l’employeur agissant en qualité de caution aura payé les frais d’hospitalisation, le
remboursement en sera assuré d’accord-parties par retenues périodiques sur le salaire du
travailleur.
Chapitre VI : les représentants du
personnel
SECTION I- DES DELEGUES DU PERSONNEL
Les délégués du personnel sont les représentants élus du personnel. Ils sont chargés de la
défense des intérêts des travailleurs au sein de l’entreprise. La durée de leur mandat est de deux
(02) ans. Ils sont rééligibles.
Tout licenciement d'un délégué du personnel titulaire ou suppléant envisagé par l'employeur ou
son représentant doit être soumis à l'approbation préalable de l'inspecteur du travail et des lois
sociales du ressort.
Toutefois, en cas de faute lourde, l'employeur peut prononcer immédiatement la mise à pied du
délégué intéressé en attendant la décision de l'inspecteur du travail et des lois sociales qui doit
intervenir dans un délai de trente (30) jours au maximum. Si celui-ci refuse d'approuver le
licenciement, la mise à pied est rétroactivement annulée et ses effets supprimés de plein droit.
Le licenciement prononcé par l’employeur malgré le refus opposé par l’inspecteur du travail et
des lois sociales est nul et de nul effet.
Les délégués du personnel ont pour attributions :
1. de présenter aux employeurs toutes réclamations individuelles ou collectives concernant
les conditions de travail, la protection des travailleurs, l'application des conventions
collectives, des classifications professionnelles et des taux de salaires qui n'auraient pas
été directement satisfaits ;
2. de saisir l’inspecteur du travail et des lois sociales de toute plainte ou réclamation
concernant les dispositions légales, réglementaires et conventionnelles dont il est chargé
d'assurer le contrôle ;
3. de communiquer à l'employeur toutes suggestions utiles tendant à l'amélioration de
l'organisation et du rendement de l'entreprise.
Les délégués du personnel sont obligatoirement consultés sur toute décision de réduction du
personnel, de réorganisation de l’entreprise entraînant une diminution d'effectifs et de fermeture
d'établissement au moins un (01) mois avant la décision.
Toutefois, ce délai d'un (01) mois peut être réduit ou même supprimé, en cas de force majeure
nécessitant la fermeture provisoire de l'établissement, sous réserve d'en informer
immédiatement l'inspecteur du travail et des lois sociales.
Les délégués du personnel participent à la création et à la gestion des œuvres sociales de
l'entreprise.
Nonobstant les dispositions ci-dessus, les travailleurs ont la faculté de présenter eux-mêmes
leurs réclamations et suggestions à l'employeur.
SECTION II - DES DELEGUES SYNDICAUX
Les délégués syndicaux sont désignés au sein de l'entreprise par les organisations syndicales les
plus représentatives.
Ils peuvent assister les délégués du personnel sur leur demande.
Pour l'exercice de leur mandat, les délégués syndicaux bénéficient de la même protection que
celle prévue pour les délégués du personnel.
Pour permettre leur participation aux activités d'éducation ouvrière des organisations
syndicales, il est accordé aux responsables syndicaux, à la demande de leurs organisations
syndicales, un congé dit "congé d'éducation ouvrière". Les conventions collectives règlent les
modalités d'attribution de ce congé.
Avant la mise en vigueur du règlement intérieur, le chef d’entreprise doit le communiquer aux
délégués du personnel s’il en existe, pour avis, ainsi qu’à l’inspecteur du travail et des lois
sociales, accompagné de l’avis des délégués du personnel.
Est nulle de plein droit et réputée non écrite, toute clause d’un contrat portant interdiction pour
le travailleur d’exercer une activité quelconque à l’expiration du contrat. En cas de rupture du
contrat, cette clause est valable si la rupture est le fait du travailleur ou résulte d’une faute lourde
de celui-ci. Toutefois, dans ce cas, l’interdiction ne peut porter que sur une activité de nature à
concurrencer celle de l’employeur ; sa durée ne peut dépasser un (01) an et elle ne peut
s’appliquer que dans un rayon de trente-cinq (35) kilomètres autour du lieu de travail.