Débitmètres À Vortex: Claude Gailledreau

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Débitmètres à vortex

par Claude GAILLEDREAU


Ingénieur de l’École Nationale Supérieure de Chimie et de Physique de Bordeaux
Expert à la Commission Électrotechnique Internationale

1. Généralités................................................................................................. R 2 285 - 2
2. Principe des débitmètres à sillage tourbillonnaire ........................ — 2
2.1 Nombre de Strouhal.................................................................................... — 2
2.2 Rapport de confinement ............................................................................. — 3
2.3 Forme de l’obstacle ..................................................................................... — 4
2.4 Volume élémentaire .................................................................................... — 4
2.5 Optimisation du signal primaire................................................................. — 5
2.6 Causes d’erreur............................................................................................ — 5
2.6.1 Effet des vibrations............................................................................. — 5
2.6.2 Profil de vitesse amont....................................................................... — 5
2.6.3 Comportement en écoulement pulsé ............................................... — 5
3. Principes voisins ...................................................................................... — 6
3.1 Débitmètre à précession de vortex ............................................................ — 6
3.2 Débitmètre à effet Coanda .......................................................................... — 6
4. Éléments sensibles .................................................................................. — 7
4.1 Divers modes de détection ......................................................................... — 7
4.2 Détecteur de vitesse par effet thermique .................................................. — 7
4.3 Détection de pression de fluide.................................................................. — 7
4.4 Détection de contraintes ............................................................................. — 7
5. Spécification d’un débitmètre à vortex............................................. — 7
5.1 Nature du fluide, température et pression ................................................ — 7
5.2 Dimensionnement du débitmètre .............................................................. — 8
5.2.1 Débit minimal...................................................................................... — 8
5.2.2 Débit maximal..................................................................................... — 10
5.2.3 Dépassement de débit........................................................................ — 10
5.2.4 Exemples de calculs de dimensionnement ...................................... — 11
5.3 Étalonnage du débitmètre .......................................................................... — 12
5.3.1 Coefficient d’étalonnage .................................................................... — 12
5.3.2 Instrumentation associée................................................................... — 12
5.4 Perte de pression. Cavitation...................................................................... — 12
5.4.1 Définition ............................................................................................. — 12
5.4.2 Perte de pression ................................................................................ — 12
5.4.3 Cavitation ............................................................................................ — 13
5.4.4 Exemples numériques........................................................................ — 13
5.5 Présence d’une atmosphère explosible..................................................... — 13
5.5.1 Modes de protection .......................................................................... — 13
5.5.2 Agréments du constructeur ............................................................... — 13
6. Usure de l’obstacle en exploitation.................................................... — 13
4 - 1993

7. Contraintes d’installation...................................................................... — 14
7.1 Longueurs droites........................................................................................ — 14
7.2 Emplacement des prises de mesure complémentaires ........................... — 14
7.3 Problème des écoulements multiphases................................................... — 14
7.4 Positionnement du débitmètre................................................................... — 15
R 2 285

7.5 Problème des vibrations et pulsations d’écoulement .............................. — 15


7.6 Installation de sécurité intrinsèque ............................................................ — 15
8. Conclusion ................................................................................................. — 15
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. R 2 285

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DÉBITMÈTRES À VORTEX ________________________________________________________________________________________________________________

e débitmètre dit à vortex (ou à tourbillons) exploite un principe original


L qui consiste à provoquer, au sein du fluide (liquide ou gaz), des variations
périodiques de la vitesse et de la pression, et à en déduire le volume de fluide
écoulé.
Le signal physique qu’il délivre étant à l’origine périodique, son traitement fait
appel aux techniques numériques ; il s’agit donc d’un type d’instrument qui a
bénéficié des développements très rapides de la micro-informatique, observés
depuis une ou deux décennies. Ses avantages essentiels sont l’absence de
pièces tournantes, et une sortie linéaire avec le débit, qui lui confère une bonne
dynamique de mesure.

1. Généralités 2.1 Nombre de Strouhal

La figure 1 est une représentation schématique de l’écoulement


Le débitmètre à vortex exploite un effet dynamique consistant en
autour d’un obstacle cylindrique (appelé aussi corps perturbateur
la génération de tourbillons en aval d’un obstacle placé dans un
– en anglais bluff body) normal à l’axe de la conduite, disposition
fluide en écoulement ; il en résulte une oscillation périodique du
fréquemment adoptée dans les débitmètres commerciaux.
fluide, selon l’image souvent utilisée de l’étoffe d’un drapeau qui
flotte au vent, dans le sillage perturbé de la hampe. Dans une description idéalisée de l’écoulement autour d’un obs-
tacle, les lignes de courant sont déviées de part et d’autre de cet
Ce principe est mis en œuvre dans des instruments consistant en
obstacle, et il apparaît deux couches de cisaillement qui s’enroulent
une section de conduite partiellement obstruée par une barre droite
alternativement autour de l’arête correspondante pour donner
normale à l’axe de l’écoulement, et munie de capteurs appropriés ;
naissance à une double rangée de tourbillons appariés t0 , t2 , t4 ,...
c’est le dispositif le plus répandu actuellement sur le marché. Deux
et t1 , t3 , t5 ... (allée de Bénard-von Karman). Ces tourbillons sont équi-
principes voisins ont néanmoins fait l’objet de réalisations
distants de a, et les deux rangées sont parallèles et distantes de b ;
industrielles :
le régime d’écoulement est stable pour une valeur déterminée de
■ le débitmètre piézoprécessif, dans lequel un écoulement tour- b/a. Les tourbillons d’une rangée tournent tous dans le même sens,
billonnaire instable est généré par des aubages, suivant l’axe de la et en sens inverse des tourbillons de l’autre rangée.
conduite ; le centre de ce tourbillon prend ensuite un mouvement de La figure 2 est une visualisation de l’aspect des lignes de courant
précession ; dans une telle allée tourbillonnaire, d’après une étude faite au Centre
■ le débitmètre à effet Coanda, dans lequel la veine fluide est de Recherches de Toulouse de l’Office National d’Études et de
mise en oscillation par réinjection en amont, alternativement de part Recherches Aérospatiales [3] et utilisant des techniques élaborées
et d’autre de la veine, d’une fraction de l’écoulement, sans qu’il y ait d’imagerie.
cependant création de tourbillons ; il paraît intéressant de présenter La figure 3 donne une autre image d’une allée tourbillonnaire.
cet instrument avec les deux précédents, en raison de la similitude Dans un écoulement stabilisé, les tourbillons se détachent à
des types de signaux primaires – numériques – générés, et aussi vitesse constante à partir de l’obstacle, de sorte que la période de
parce qu’il en est très voisin par ses conditions d’exploitation. leur détachement peut être définie comme le temps qui sépare
L’avantage de ces variantes, moins utilisées semble-t-il que le l’émission de deux tourbillons d’indice pair, par exemple. Soit f la
débitmètre à vortex, serait notamment la génération d’un signal fréquence de détachement des tourbillons ; la relation de base est :
physique de meilleure qualité.
Sr = f · d/U (1)

2. Principe des débitmètres


à sillage tourbillonnaire
L’objet de ce paragraphe 2 est de présenter au lecteur une
synthèse des études de laboratoire sur les mécanismes de base
exploités dans les instruments à sillage tourbillonnaire, synthèse
indispensable à la bonne compréhension de ce type de débitmètre,
relativement nouveau.
Le principe exploité par les débitmètres à sillage tourbillonnaire,
dits commercialement « à vortex », a fait l’objet de nombreuses
études théoriques et expérimentales, dont certaines de celles qui ont
été développées en France (Ait Sahlia [1], Bouras [2], Strzelecki [3],
Zaaraoui [4]) nous ont été aimablement communiquées pour
consultation (Professeur Renaudeaux, Laboratoire de Génie en
Mécanique des Fluides, Université Paris VI).
Figure 1 – Allure générale (idéalisée) de l’allée tourbillonnaire
de Bénard-von Karman à l’aval d’un obstacle

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Figure 2 – Sillage tourbillonnaire


en écoulement stationnaire.
Visualisation par micro-bulles de gaz
(cliché Strzelecki [3])

correspondant reste sensiblement constant et, en ce sens, l’estima-


tion de l’étendue exploitable du nombre de Reynolds est approxi-
mativement de 10 2 à 10 5 pour un obstacle cylindrique à base
circulaire [5] ; d’autres auteurs montrent l’existence d’une
discontinuité de Sr après 10 5, la courbe figurative Sr = f (Re ) rede-
venant horizontale sur quelques décades vers Re = 10 6 à 107 [6].
Cependant, cette quasi-invariance du nombre de Strouhal en fonc-
tion de Re n’est qu’approchée, et il est clair qu’une utilisation
métrologique de cette fonction ne pourra se faire que par segments
relativement courts de nombre de Reynolds.
Pour illustrer ce point, la figure 4 expose les résultats d’essais
métrologiques effectués par un laboratoire d’essais sur un débit-
mètre industriel fabriqué par Endress + Hauser. Dans le cas de ce
débitmètre, on voit que l’erreur de mesure ne dépasse pas 1,3 %
sur une plage de mesure de 1 à 7 (20 à 140 m3 / h).

2.2 Rapport de confinement


Figure 3 – Sillage tourbillonnaire en écoulement stationnaire.
Visualisation par colorant (cliché Strzelecki [3]) La présence de l’obstacle produit un confinement d /D, défini [4]
comme le rapport de la largeur d de l’obstacle au diamètre D de la
conduite (ou à la dimension transversale dans le cas d’une conduite
Sr étant le nombre de Strouhal, d la largeur de l’obstacle et U la rectangulaire). Les travaux consultés parlent aussi de « degré
vitesse moyenne amont du fluide – appelée parfois vitesse débi- d’obstruction » [1] ou de « blocage » [3]. Le nombre Sr, étant relié
tante –, comme représenté sur la figure 1. à la vitesse amont U, dépend de d /D ; si néanmoins, on forme un
nombre :
L’intérêt du nombre sans dimension Sr est qu’il dépend peu du
Sr ′ = f · d/U ′ (2)
nombre de Reynolds Re. Le phénomène de détachement des tour-
billons apparaît en régime laminaire, dès que le nombre de Reynolds U ′ étant la vitesse moyenne de l’écoulement confiné dans la
Re est égal à 10. Pour les valeurs de Re plus élevées – de 100 à 300 section droite de canalisation prise au niveau de l’obstacle ; ce
selon la forme de l’obstacle –, l’allée tourbillonnaire devient plus irré- nombre Sr ′ ne dépend plus de d /D [2] ; cela présente un intérêt
gulière, mais il subsiste dans le sillage de l’obstacle un spectre de évident, notamment lorsque l’on cherche à relier des résultats expéri-
fluctuations périodiques de pression / vitesse, contenant la fréquence mentaux obtenus avec des rapports de confinement différents.
fondamentale de détachement. Le nombre de Strouhal

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Figure 5 – Analyse spectrale du signal vortex par discrétisation

Certaines formes d’obstacle, en outre, influeraient sur la stabilité


du détachement tourbillonnaire en fonction de Re, stabilité exprimée
par l’écart-type des fluctuations de la période de détachement ; il
Figure 4 – Courbe d’étalonnage d’un débitmètre à vortex semble [8] que l’obstacle en té tende à minimiser cet écart-type, la
(doc. Endress + Hauser) plaque axiale qui prolonge l’obstacle vers l’aval améliorant peut-être
la séparation du sillage. D’autres études établissent par ailleurs que,
au moins pour un rapport de confinement faible, l’obstacle en té
améliore le coefficient de qualité Q .
2.3 Forme de l’obstacle Les constructeurs de matériels industriels utilisent diverses formes
d’obstacle, la forme trapézoïdale étant très répandue (par exemple
Schlumberger, Fischer et Porter ou Yokogawa) ; mais d’autres
L’effet de la forme de l’obstacle a été étudié : cylindres de section constructeurs soutiennent les avantages du té (Foxboro) ou du delta,
droite circulaire, trapézoïdale, en delta, en té, etc., l’épaisseur relative avec la base face à l’écoulement (Endress + Hauser), rejoignant peut-
de l’obstacle étant aussi prise en compte dans le mot « forme ». Pour être les arguments de Kalkhof et Lucas [8] [9].
chaque type de section droite d’obstacle, il existe une plage de d /D
pour laquelle la qualité du signal physique (rapport signal/ bruit,
notamment) est optimale. Ce paramètre de qualité du signal a été
défini par Pankanin [7] à partir de la densité spectrale du signal, en 2.4 Volume élémentaire
discrétisant la bande de fréquences analysée en n fréquences fi
réparties autour de la fréquence fondamentale f 0 des tourbillons, et
en en déduisant un coefficient de qualité Q : Une notion qu’il est important d’avoir présente à l’esprit est celle
de volume élémentaire. Reprenons en effet la relation (1) :
P0
Q = ------------------------------------------------
n
- (3) Sr = f · d /U
∑ P i [ In ( f i /f 0 ) ] et remplaçons la vitesse débitante U par le débit Q dans la canali-
i=1 sation de section amont libre S (débit « à l’infini ») :
avec P0 puissance contenue dans la bande de fréquence fonda- U = Q /S
mentale,
d’où il suit :
Pi puissance contenue dans la bande de fréquence i ; dS
ce coefficient de qualité définit un rapport signal/bruit (figure 5). Q = f ----------- (4)
Sr
L’obstacle à bords vifs de section rectangulaire donne un meilleur
soit encore, en appelant V e un volume élémentaire correspondant
coefficient de qualité que l’obstacle de section circulaire ; en outre,
à une période de détachement de tourbillons :
ce coefficient dépend du confinement, mais de façon plus critique
pour le rectangle. Il a été constaté par ailleurs que l’obstacle à base Q = f Ve (5)
rectangle produit un nombre de Strouhal plus faible, mais variant
davantage avec d /D, ce qui pourrait autoriser pour un même dS
avec V e = ----------- (6)
instrument une étendue de mesure plus ouverte, sous réserve de Sr
pouvoir en changer facilement l’obstacle.

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Le débitmètre à vortex génère donc un signal primaire qui est une 2.6.2 Profil de vitesse amont
fréquence f , et à chaque impulsion émise correspond un volume
élémentaire passé Ve constant. Par nature, ce type de débitmètre Une autre cause d’erreur de mesure est la dissymétrie du profil
est donc plutôt un compteur. Les études de laboratoire [3] ont de vitesse amont, résultant de la proximité de coudes, tés, vannes
cependant montré que, même en écoulement idéalement station- ou détendeurs, par exemple.
naire et avec un profil de vitesses d’écoulement bien symétrique,
la période de détachement des tourbillons n’est pas rigoureusement Un coude, par exemple, dont le plan de symétrie est parallèle ou
constante, et qu’en outre ceux-ci s’affaiblissent parfois (voir perpendiculaire à l’axe de l’obstacle, engendre des écarts de mesure
médaillon de la figure 2, enregistrement du haut), pour des causes de – 2 à + 3 % [11]. À partir des résultats d’une étude menée au labo-
que l’on ne sait pas bien identifier ; cela implique que l’on ne pourra ratoire de l’ONERA-CERT à Toulouse [12], en collaboration avec Gaz
afficher un débit représentatif que si l’on a, au préalable, compté de France et la Société Nationale des Gaz du Sud-Ouest (SNGSO),
un nombre élevé de tourbillons, avant d’en calculer la moyenne. il est possible de distinguer deux configurations géométriques, en
prenant pour référence un plan de coupe qui contient dans tous les
L’usage s’est établi d’étalonner les appareils à partir d’un coef- cas une parallèle à l’axe de la conduite, par rapport à laquelle on
ficient k tel que : recherche, dans la coupe obtenue, une éventuelle dissymétrie du
k = 1 / Ve profil de vitesses ; le plan contient en outre :
k étant exprimé en impulsions / litre. — soit une parallèle à l’axe de l’obstacle ; il apparaît alors dans
le spectre du signal vortex deux fréquences voisines, et l’on observe
un élargissement du spectre du signal ; cela conduit à des instabilités
et à des intermittences avec des écarts de mesure de ± 1,5 % dans
2.5 Optimisation du signal primaire certaines expériences ;
— soit une perpendiculaire à l’axe de l’obstacle ; les écarts de
mesure obtenus au laboratoire sont limités, de l’ordre de 2 %, et
La mesure de la fréquence de détachement des tourbillons se fait, peuvent être réduits par accroissement du rapport de confinement.
sur beaucoup d’instruments commercialisés, à partir des efforts Il apparaît aussi, néanmoins, de fortes instabilités, dont l’effet
dynamiques exercés sur l’obstacle au moment du détachement. pourrait, en montage industriel, influencer certains types de capteur
Cette méthode est technologiquement simple, mais ne donne (ce que, néanmoins, les études citées n’ont pas établi
pas un signal physique de très haute qualité. expérimentalement).
Nota : pour une meilleure compréhension de ce phénomène, imaginons un débi-
Il a été démontré [2] qu’une plaque cylindrique placée dans l’axe tmètre monté de façon que la barre vortex soit verticale, et qui soit immédiatement pré-
de l’écoulement, en aval de l’obstacle, permet d’obtenir un signal cédé d’un coude vertical descendant (cas de type 1 ci-dessus). Au passage du coude, les
mieux dégagé du bruit de fond, et exempt d’harmoniques ; ce qui particules de fluide vont être rejetées vers l’extérieur de la courbure par la force centri-
fuge, c’est-à-dire vers le bas : la vitesse d’écoulement sera la plus grande au bas de la
en facilite le traitement et permet d’espérer une amélioration de conduite. Le volume passé sera donc plus important à la base de la barre qu’à son
caractéristiques métrologiques telles que la limite inférieure de sommet ; il en résultera – en simplifiant – deux fréquences vortex différentes.
mesure et la précision. Pour améliorer encore la qualité du signal,
la chambre de mesure expérimentale était de section carrée ou
rectangulaire, une section circulaire induisant un rapport de 2.6.3 Comportement en écoulement pulsé
confinement variable et des tourbillons moins bien formés. Cette
technique a été ensuite optimisée [1] [4] quant à la longueur et à L’influence des pulsations de l’écoulement (dues, par exemple, à
l’épaisseur de la plaque détectrice, et à son éloignement de l’obs- des compresseurs ou des détendeurs) faisait également l’objet
tacle. Le travail de Zaaraoui [4] visait une précision de 0,3 % de la de l’étude ONERA-GDF-SNGSO [12]. Pour tenter de résumer cette
valeur lue, sur une étendue de mesure de 1 à 8. étude, nous utiliserons la symbolique suivante, qui est celle des
auteurs :
• f p fréquence des pulsations ;
2.6 Causes d’erreur • Tp rapport de l’amplitude moyenne de crête des pulsations à
l’amplitude moyenne du débit (au sens des hauteurs de signal
relevées sur un enregistrement analogique) ;
2.6.1 Effet des vibrations • f vs fréquence de détachement spontané des vortex, en écou-
lement non pulsé ;
L’effet des vibrations de l’obstacle a été étudié [10]. Il a été observé • f vp fréquence de détachement des vortex en écoulement pulsé.
que des vibrations dans un plan normal à l’écoulement provoquent Quatre cas peuvent être distingués, selon les valeurs respectives
un phénomène d’« accrochage », le détachement des tourbillons de f p et f vs :
étant piloté par les vibrations de l’obstacle lorsque leur fréquence
est voisine de la fréquence spontanée de détachement, ou d’un ■ f p < f vs : il n’y a pas de perturbation de la mesure, f vp reste très
harmonique supérieur. Un mode de détachement symétrique, voisin de f vs .
conduisant à un évanouissement du signal, est aussi possible.
Des vibrations de la conduite peuvent également limiter les ■ f p voisin de f vs : pour les faibles valeurs de T p , pas d’effet
performances des capteurs, et les constructeurs prennent généra- notable ; si T p > 0,15, on observe un phénomène dit d’accrochage,
lement des mesures à cet effet ; mais ces mesures ne peuvent qui correspond au fait que le détachement des tourbillons est main-
naturellement pas pallier les perturbations du détachement tour- tenant contraint à suivre les pulsations : cela se traduit par un glisse-
billonnaire lui-même. ment de fréquence :
δf /f = (f vp – f vs )/f vs

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Figure 6 – Détachement symétrique des tourbillons


en écoulement pulsé (cliché Strzelecki [3])

qui est une fonction croissante de Tp , entraînant une erreur de


mesure qui peut atteindre 8 % pour Tp = 0,20. Il peut aussi y avoir un
affaiblissement du signal si la mesure procède par différence de
phase : capteur de pression différentielle inclus dans l’obstacle,
contraintes de torsion sur l’obstacle.
■ f p voisin de 2 f vs : on assiste au même phénomène de glissement
en fréquence dans l’intervalle 1,55f vs < f p < 2,35f vs : l’erreur de
mesure pouvant atteindre 23 % pour T p = 0,20. La figure 6 montre la
visualisation par des colorants d’un sillage dans lequel les tour-
billons sont détachés ensemble, symétriquement, par le front de
pulsation. On la rapprochera de la figure 2.
■ f p > 2,7 f vs : le signal vortex est annihilé, et l’on ne mesure plus
que f p . Notons, pour la fidélité de l’exposé, que ce dernier résultat a
été obtenu sur des conduites de section circulaire, les travaux de
laboratoire étant le plus souvent menés sur des veines fluides de
section carrée, mieux adaptées à l’analyse des phénomènes fonda-
mentaux. Le débitmètre à vortex fonctionnerait d’ailleurs plutôt
mieux en section carrée, mais ce type de conduite n’est guère utilisé
dans l’industrie que pour les grandes sections, et à pression
ambiante.

Dans la pratique industrielle, une mesure conservative pourra


consister à s’assurer que la fréquence des pulsations n’atteint en
aucun cas la moitié de la fréquence des impulsions de mesure [2].
Les travaux qui viennent d’être cités indiquent également que Figure 7 – Débitmètre piézoprécessif (doc. Fisher et Porter)
l’effet des pulsations sera réduit dans le cas où elles sont peu
marquées, mais il faudrait dans ce cas qu’elles soient limitées à
quelques pour-cent du débit moyen. La sortie de l’instrument comporte un redresseur, qui s’efforce
de restituer des lignes de courant parallèles à l’axe de la conduite.
La fréquence des variations de pression est proportionnelle au
débit, comme dans le débitmètre à allée de Bénard-von Karman.
3. Principes voisins Un avantage majeur de ce débitmètre est sa relative insensibilité
aux distorsions du profil de vitesse amont, de sorte qu’il ne
3.1 Débitmètre à précession de vortex requiert, pour son installation, que 3 longueurs droites en amont,
et une en aval (longueurs exprimées en nombre de fois le diamètre
de la canalisation).
Le schéma du débitmètre à précession de vortex (fabricant : Fisher
et Porter) est présenté sur la figure 7. L’instrument est profilé en
forme de tube de Venturi ; à l’entrée, un aubage met le fluide en rota-
tion, le point de plus faible pression étant centré dans le convergent. 3.2 Débitmètre à effet Coanda
Lors de l’amorce du divergent, ce point central se décentre vers la
périphérie qu’il décrit en un mouvement conique (précession) ; un Le débitmètre à effet Coanda, construit par Moore (États-Unis),
capteur de pression placé à la périphérie du divergent enregistre est basé sur une oscillation fluidique forcée, mais sans création de
alors l’amplitude maximale du phénomène, puisqu’au point où il est tourbillons. Son mode de fonctionnement est présenté sur la
localisé la vitesse d’écoulement passe alternativement de sa valeur figure 8.
minimale à sa valeur maximale, dans la section droite.

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Le débitmètre piézoprécessif et le débitmètre à effet Coanda uti-


lisent les mêmes éléments sensibles que le débitmètre à tourbillons.

4.2 Détecteur de vitesse


par effet thermique
Le détecteur de vitesse d’écoulement est généralement de type
thermique ; il a l’avantage de posséder la plus grande sensibilité.
Il est quelquefois gainé pour le protéger de l’abrasion par les
poussières véhiculées avec les gaz. Il a aussi l’inconvénient d’être
sensible aux chocs thermiques, de ne pas tolérer une pression
élevée, et d’avoir une forte consommation : Fischer et Porter indique,
pour le capteur thermique de son débitmètre piézoprécessif, un
courant de chauffage de 8 mA, incompatible avec un classique trans-
metteur 2 fils, alimenté en 4-20 mA.

4.3 Détection de pression de fluide


La pression locale de l’écoulement peut être mesurée par un
élément piézoélectrique, que l’on place parfois dans une capsule
isolée du fluide.
Une autre solution est celle du condensateur différentiel, placé à
l’intérieur de la barre vortex. Ce dispositif fonctionne dans une très
vaste plage de température, de – 200 à + 400 oC ; sa faiblesse
réside peut-être dans les orifices de communication, susceptibles
de se colmater si le fluide est chargé.

4.4 Détection de contraintes


La détection par méthode indirecte utilise le plus souvent des
Figure 8 – Débitmètre à effet Coanda (doc. Mareg) éléments piézoélectriques convertissant les contraintes subies par
l’obstacle ; cette solution évite tout contact fluide-capteur, et permet
également les applications sur fluide cryogénique ou à haute tempé-
La forme géométrique de l’instrument est telle qu’à la mise en rature. On peut également avoir recours aux sondes piézo-résistives.
service, l’écoulement suit de lui-même l’une des parois (effet
Coanda). Une petite partie du fluide est déviée, à travers un conduit La mesure primaire ne se fait pas exclusivement sur l’obstacle,
de recyclage, vers un orifice de pilotage (figure 8a). Le flux recyclé on peut encore relever les contraintes sur des ailettes placées en
dévie alors le flux principal vers la paroi opposée du corps du débit- aval ; le cas échéant au point où le champ de pression varie le plus
mètre, où la même action est répétée (figure 8b). Il en résulte une (solution du Laboratoire de Génie en Mécanique des Fluides, § 2),
oscillation auto-entretenue de la veine fluide, oscillation dont la fré- soit par élément piézoélectrique, soit par jauge résistive.
quence est proportionnelle au débit.
Un capteur situé dans l’un des conduits de recyclage enregistre
un phénomène nettement tranché, le débit y passant périodique-
ment par la valeur zéro.
5. Spécification
Le débitmètre à effet Coanda paraît limité, dans ses applications, d’un débitmètre à vortex
aux liquides.
Son intérêt le plus évident est l’absence totale d’obstruction 5.1 Nature du fluide,
dans la conduite.
température et pression
■ Selon la nature du fluide, le choix d’un débitmètre à vortex est
4. Éléments sensibles classé sur le tableau 1.
Le choix du capteur (§ 4) doit être considéré dès ce stade de l’étude
d’application, et doit prendre en compte notamment la température
4.1 Divers modes de détection du fluide.
Si le fluide est chargé, on doit éviter un élément sensible fragile
La détection des fluctuations de l’écoulement peut être faite : aux chocs mécaniques (thermistance), ou mesurant la pression à
— directement, en relevant les perturbations des champs de travers des orifices susceptibles de se colmater. Les capteurs piézo-
vitesse ou de pression ; électriques ne craignent pas les microchocs, mais ne sont pas
— ou bien indirectement, en relevant les contraintes mécaniques métrologiquement les plus sensibles. Si le fluide est un liquide
subies par l’obstacle lui-même ou par une cible en aval, du fait de véhiculant des corps solides de masse importante, un débitmètre
la non-isotropie du champ de pression. à effet Coanda, exempt d’obstruction, peut constituer une solution.
(0)

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Tableau 1 – Choix du débitmètre à vortex en fonction de la nature du fluide


Bien Moyennement
Type de fluide À rejeter
approprié approprié

LIQUIDE
propre et de faible viscosité.............................................................................................................. .......... ■
cryogénique ....................................................................................................................................... .......... ■
charge solide non abrasive............................................................................................................... ........................ ............. ■
charge solide abrasive ...................................................................................................................... ........................ ............................ .......... ■
gaz en émulsion................................................................................................................................. ........................ ............................ .......... ■
viscosité moyenne à forte (> 5 cSt) .................................................................................................. ........................ ............................ .......... ■
GAZ
propre ................................................................................................................................................. .......... ■
charge solide non abrasive............................................................................................................... ........................ ............. ■
masse volumique faible (§ 5.2.2)...................................................................................................... ........................ ............................ .......... ■
VAPEUR
surchauffée, ou saturée sans condensats ....................................................................................... .......... ■
avec condensats ................................................................................................................................ ........................ ............................ .......... ■
Nota : le centistoke (cSt) est utilisé ici comme unité de viscosité cinématique en raison de sa commodité. Un centistoke, dont la dimension est le mm2 / s, vaut 10–6 m2 / s, unité de base
du système SI ; c’est à peu près la viscosité de l’eau.

■ Le débitmètre à vortex peut couvrir une très large plage de


températures de service :

• de – 200 à + 400 oC (Endress + Hauser, Yokogawa) ;


• de – 40 à + 300 oC (Delta Flowmeter) ;
• de – 40 à + 280 oC (Fischer et Porter) ;
• de – 18 à + 205 oC (Foxboro) ;
• de – 40 à + 120 oC (RMG Messtechnic) ;

étendues citées à titre d’exemple, les valeurs extrêmes étant


parfois réservées à un modèle spécial d’instrument.
Le débitmètre piézoprécessif de Fischer et Porter est limité à une
plage de – 40 à + 110 oC, avec capteur piézoélectrique ; quant au
débitmètre à effet Coanda, il est conçu pour fonctionner de – 20
à + 120 oC.
■ La pression de service est généralement définie par la pression
nominale des brides, jusqu’à 250 bar (option éventuelle à partir de
40 bar). Pour un tarage donné des brides, il faut aussi tenir compte
de la température (figure 9).
Le débitmètre piézoprécessif est limité à 100 bar, avec capteur piézo- Figure 9 – Courbes pression / température
électrique, et à 25 bar avec capteur à thermistance. Le débitmètre à pour des brides normalisées (doc. Endress + Hauser)
effet Coanda est conçu pour 40 ou 20 bar, selon diamètre.

5.2.1 Débit minimal


5.2 Dimensionnement du débitmètre
Le premier élément à bien définir est le débit minimal accepté
par le modèle choisi. Schématiquement, les tourbillons doivent
Le dimensionnement du débitmètre à vortex est une opération emporter suffisamment d’énergie pour activer le détecteur, et le
qui demande beaucoup d’attention. Une réserve préliminaire nombre de Reynolds de l’écoulement doit avoir une valeur mini-
évidente est que le débitmètre doit avoir de préférence le même male (de 20 000 pour les petits diamètres à 40 000 pour les
diamètre que la tuyauterie principale, et que ce diamètre peut à la grands). Ces deux critères dépendent aussi :
rigueur être plus petit, mais pas plus grand. — de la masse volumique du fluide ;
Le diamètre nominal des débitmètres à vortex commerciaux — et de sa viscosité.
s’échelonne de 15 à 300 mm, certains constructeurs n’offrant pas la L’erreur de mesure des débitmètres à vortex croissant très rapi-
totalité de cette gamme (voir aussi § 5.3). dement lorsque le débit tombe au-dessous d’un certain seuil, le débit
minimal est la valeur mesurée pour laquelle l’erreur de précision
atteint le niveau que l’on ne veut pas dépasser. Les constructeurs
fixent souvent ce niveau à 1 % de la valeur mesurée et en déduisent
leurs spécifications, mais ce n’est là qu’une référence moyenne.

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Le phénomène de sillage tourbillonnaire étant bien stabilisé même régulation, ou si l’on peut linéariser la courbe d’étalonnage, opéra-
pour de faibles vitesses d’écoulement, certains constructeurs tion qui devrait être aisément praticable sur un instrument qui
spécifient leur instrument dès un nombre de Reynolds de 3 800. À fournit, à la source, un signal directement accessible aux techniques
cette valeur, le nombre de Strouhal n’est certes pas encore constant, de traitement numérique.
mais la présentation des chiffres peut être artificiellement améliorée Les figures 10 et 11, choisies à titre d’exemple pour leur
en exprimant l’erreur en pour-cent de la pleine échelle. Il convient compacité, sont des abaques de dimensionnement faciles à utiliser
d’en avoir conscience : une erreur chiffrée à 1 % de la pleine échelle, en bureau d’études (§ 5.2.4 pour leur utilisation). Elles sont établies
au 1/20e de celle-ci, est en réalité une erreur de 20 % sur la mesure. selon des formules qui peuvent différer d’un constructeur à l’autre,
La répétabilité restant bonne, la mesure peut cependant rester tout et que nous allons tenter de résumer.
à fait exploitable pour certaines applications, par exemple en

Figure 10 – Débit minimal des débitmètres à vortex, cas des liquides (doc. Endress + Hauser)

Figure 11 – Débit minimal des débitmètres à vortex, cas des gaz et vapeur (doc. Endress + Hauser) (se reporter à la figure 10 pour DN)

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Le débit minimal doit être conforme à l’un ou plusieurs des La vitesse maximale vmax est liée à la masse volumique ρ f du
trois critères ci-dessous. fluide. Certains constructeurs fixent des limites telles que :
■ Débit minimal Q min selon masse volumique aux conditions de — Foxboro : v max = 240/ ρ f m/s ;
l’écoulement ρ f : la plupart des constructeurs présentent une
formule du type : — Fischer et Porter : v max = 170/ ρ f m/s .


n
Q min = f ρf  Rappelons encore que, dans ces formules, ρ f est la masse volu-
mique aux conditions de l’écoulement (kg/m3 ), et non pas aux
L’exposant n prend diverses valeurs, suivant le fabricant, et en conditions normales de température et pression ; ces deux valeurs
fonction du diamètre de canalisation : diffèrent significativement dans le cas des gaz. La vitesse d’écou-
• 1/2 (Endress + Hauser, Foxboro) ; lement est ici le rapport du débit mesuré à la section de la conduite
• 1/3, 2/3, 4/9, 5/9 (Fischer et Porter) ; (réelle, et non pas nominale), sans aucune hypothèse sur le profil
• 1/3, 1/ 5 (Yokogawa). de vitesses.
Le débitmètre Vorflu de Schlumberger (utilisé pour les gaz) est ■ Certains constructeurs spécifient une contrainte de facteur de
spécifié pour un débit minimal indépendant de la masse volumique charge F c telle que :
à partir de 15 kg / m3, ce qui est pratiquement le cas des autres
fabrications. Q max
F c = ρ f ⋅ -----------------------------------  1,2
Q max ( eau )
■ Débit minimal selon viscosité (liquides seuls, en règle générale).
Ce débit Q min est : avec ρf masse volumique aux conditions d’écoulement,
Q max débit maximal pour le fluide considéré,
Q min = Q min (eau) · ν
Q max (eau) débit maximal pour l’eau (c’est-à-dire le débit
avec Q min (eau) valeur du débit minimal pour l’eau (viscosité maximal spécifié par le constructeur).
cinématique ν ≈ 1 mm2 /s). Cette condition est extrêmement Cette limitation reste néanmoins assez théorique, car il n’existe
restrictive : soit en effet un fluide (hypothétique) de viscosité guère de liquides beaucoup plus denses que l’eau ; elle constituerait
5 mm2 /s – assez peu différente de celle de l’eau ; si la dynamique de plutôt un avertissement à ne pas dépasser, par négligence, le débit
l’instrument est donnée comme 20/1 (sous-entendu, pour l’eau), elle maximal spécifié (voir aussi § 5.2.3).
n’est en réalité que de 4/1 pour le fluide hypothétique, car le débit
maximal n’est pas, on va le voir, modifié en parallèle. ■ D’autres constructeurs donnent des formules plus compliquées
qu’il est de peu d’intérêt de rapporter ici, ainsi que des tables de plage
■ Certains constructeurs stipulent une troisième condition, qui est de débit par dimension et pour chaque fluide ; on se reportera donc
une fréquence d’impulsions primaires au moins égale à 1 Hz, appli- à leur documentation. Le tableau ci-dessous donne un aperçu de ces
cable aux forts diamètres (> 150 mm) lorsque le fluide est un liquide ; valeurs de vitesse maximale, qui diffèrent d’un ou deux ordres de
d’autres constructeurs offrent la possibilité de multiplier par 10 la grandeur selon la nature du fluide (liquide ou gaz/vapeur), en raison
fréquence primaire, au niveau du transmetteur, lorsque celle-ci est de la différence des masses volumiques. (0)
trop faible, mais seulement si le débit est constant.
La condition de fréquence minimale existe, avec une toute autre
Vitesse maximale (m/s)
approche, pour le débitmètre Vorflu, de Flonic / Schlumberger :
lorsque le débit descend au 1/30 de sa valeur maximale, il y a coupure Constructeur
électrique du signal. Cette disposition est liée sans doute à l’agré- Endress Fischer
ment métrologique de cet instrument, mais existe sur la plupart des Fluide Schlum- Yoko-
+ Foxboro et berger gawa
fabrications. Hauser Porter
■ En ce qui concerne le débitmètre piézoprécessif et le débitmètre Liquide 9 8 7 ............... 10
à effet Coanda, leur débit minimal est également une fonction
inverse de la viscosité cinématique, par référence à une base de Gaz/vapeur 75 60 à 180 33 35 80
1 mm2 /s. Si le Coanda offre, en service liquide, un seuil de débit 5 fois Nota : les valeurs de vitesse maximale gaz / vapeur spécifiées par Foxboro s’étagent
plus faible que le vortex, le piézoprécessif n’est guère plus sensible de 61 m/s pour un diamètre de 25 mm, à 183 m/s pour 200 mm. La valeur de vitesse
que ce dernier, pour le même diamètre nominal. Le piézoprécessif maximale sur liquide est recalculée d’après la formule 240/ ρ pour ρ = 1 000 kg/m3.
prend néanmoins un net avantage en service gaz/ vapeur, avec un
débit minimal de 2 à 5 fois plus faible que le vortex ; le Coanda, on
l’a vu, n’est pas spécifié pour ce service.
■ Le débitmètre piézoprécessif de Fischer et Porter a un débit maxi-
mal environ deux fois moins élevé que le débitmètre à vortex de
Dans la pratique, les constructeurs fournissent des tables même diamètre, ce qui correspond au fait qu’il a aussi un débit mini-
de débit pour chaque diamètre, et parfois par fluide, tables mal plus faible, la dynamique restant voisine. Le débitmètre à effet
auxquelles il y aura lieu de se reporter. Coanda accepte un débit maximal comparable à celui des débit-
mètres à vortex.

5.2.2 Débit maximal


5.2.3 Dépassement de débit
La détermination du débit maximal est à faire indépendamment
de celle du débit minimal, la dynamique de mesure n’étant pas De façon générale, le débitmètre à vortex n’accepte pas les
préétablie. dépassements de l’échelle de débit, qu’ils soient accidentels, ou
négligés par l’utilisateur. Les instruments dans leur ensemble
■ Le débit maximal d’un débitmètre à vortex est toujours exprimé paraissent sensibles à une sorte d’effet mécanique qui résulterait
en vitesse linéaire, et non en nombre de Reynolds : à l’inverse de ce du martèlement des tourbillons, leur causant, s’il est excessif, des
qui se passe pour le débit minimal, les forces de viscosité ne sont plus dommages non récupérables, même lorsque le débit revient aux
prises en compte (on peut supposer qu’elles deviennent négli- valeurs normales.
geables par rapport aux forces d’inertie).

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En contrepartie, l’impression générale est que, dans l’ensemble, Exemple 2


les débitmètres seraient plutôt spécifiés par leur constructeur pour Soit à dimensionner un débitmètre à vortex pour le service
des débits maximaux supérieurs à ceux qui sont normalement suivant :
pratiqués par les exploitants industriels, car ils provoqueraient des — fluide : air, masse volumique 1,293 kg /m3 aux conditions
pertes de charge prohibitives. normales de température et de pression ;
— service : débit minimal à mesurer à 1 % près 100 m3 / h aux
conditions normales, pression 5 bar, température 20 oC.
5.2.4 Exemples de calculs de dimensionnement On calcule la masse volumique ρ f aux conditions d’écoulement (on
considère l’air comme un gaz parfait) :
Les calculs de débit limite minimal et maximal donnent, lorsque
plusieurs facteurs restrictifs sont applicables, des valeurs diffé- p T Normale
ρ f = ρ Normale ⋅ ------------------------- ⋅ ---------------------
rentes. Il va de soi que les valeurs à retenir sont : p Normale T
— la plus élevée, pour le débit minimal ; 5 273
— la plus basse, pour le débit maximal. = 1,293 × ---------------- × ---------- = 5,946 kg / m 3
1,013 293
Les constructeurs facilitent la tâche de l’utilisateur en lui fournis-
sant des abaques et des tables de dimensionnement de leur débit- et le débit minimal aux conditions d’écoulement Q f :
mètre, prenant en compte les paramètres du fluide, ainsi que des
logiciels pour micro-ordinateur qui permettent de traiter aisément ρ Normale
les calculs – rébarbatifs – des applications sur gaz et vapeur. Citons, Q f = Q m Normal -------------------------
ρf
à titre d’exemple, le logiciel Applicator de Endress + Hauser.
1,293
Exemple 1 = 100 × ---------------- = 22 m 3 / h
5,946
Soit à dimensionner un débitmètre à vortex pour le service
suivant : En se reportant à la figure 11, on voit que le débitmètre DN 50 mm
— fluide : carburant automobile, masse volumique 725 kg/m3, ne convient pas, puisqu’il requiert une masse volumique de l’ordre
viscosité 0,73 mm2 /s (soit 0,73 cSt) ; de 9 kg/ m3, pour mesurer 20 m3 / h dans de bonnes conditions alors
— échelle de débit : 20 à 140 m3 /h ; que ρ f n’est que de 6 kg / m3 ; il sera donc préférable de choisir le
— pression : 5 bar ;
— température : 20 oC. DN 40, qui accepte par ailleurs un débit maximal de 390 m3 / h, soit
En se reportant à la figure 10, on constate que le diamètre nominal 1 800 Nm3 / h (débit dans les conditions normales).
de 80 mm convient bien à l’échelle de débit recherchée (débit maximal On n’a pas à se soucier de la viscosité, puisqu’il s’agit d’un gaz.
de 173 m3 / h). La valeur minimale correspondante est, pour une visco-
sité de 0,73 mm2 /s, d’environ 4 m3 /h (lire la viscosité sous le trait hori- Exemple 3
zontal correspondant à DN 80). Pour une masse volumique Soit à dimensionner un débitmètre vortex pour le service
de 725 kg/m3, le débit minimal n’est, par contre, que de 5 m3 /h (lire suivant :
la masse volumique au-dessus du trait) ; c’est cette dernière valeur que — fluide : vapeur surchauffée, débit-masse 5 tonnes/ heure ;
l’on retiendra. Le débit de 20 m3 /h est donc mesurable dans de bonnes — service : pression 30 bar (pression absolue), température 400 oC.
conditions de précision. Sur une table appropriée [14], on trouve que la masse volumique du
Il n’y a pas de problème pour le débit maximal puisque la valeur fluide aux conditions de service spécifiées est de 10,07 kg /m3
de 140 m3 /h est inférieure à la limite de 173 m3 /h fixée par le (certaines tables donnent le volume spécifique en m3 /kg, il suffit de
constructeur. prendre l’inverse).
On peut apprécier les conditions d’écoulement en calculant On calcule le débit-volume Q v :
le nombre de Reynolds :
Q masse 5 000
Re = U ⋅ D / ν = 8,48 ⋅ 10 5 pour un débit de 140 m 3 / h Q v = ---------------------- = ---------------- = 500 m 3 / h
ρf 10,07
= 1,21 ⋅ 10 5 pour un débit de 20 m 3 / h
puis on se reporte à la figure 11. Le diamètre 50 mm ne convient pas
très bien, car le débit maximal y est de 630 m3 / h, et l’on risquerait de
avec D = 0,08 m diamètre de conduite,
le dépasser ; DN 80 est par contre bien adapté (on peut, bien sûr,
U vitesse moyenne d’écoulement, ramenée en m/s, calculée réfuter pour d’autres raisons ce choix d’école, ne serait-ce que si
par U = Q /S (Q débit, S section), l’installation est réalisée en 50 mm).
ν = 0,73 · 10 – 6 m2 /s viscosité cinématique, On se reportera par ailleurs au § 5.4, exemple 5, pour l’estimation de
ce qui est satisfaisant. Ce dernier calcul est facultatif ; on peut consi- la perte de charge du débitmètre.
dérer que le constructeur l’avait déjà fait puisque les trois variables du Rappelons que ces exemples 1, 2 et 3 font usage d’une docu-
calcul de Re sont prises en compte dans l’abaque de la figure 10. mentation constructeur (Endress + Hauser) choisie pour ses qualités
On se reportera par ailleurs au § 5.4, exemple 4, pour l’estimation du didactiques. D’autres fabrications peuvent donner des résultats un
risque de cavitation. peu différents.

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5.3 Étalonnage du débitmètre L’instrumentation en aval peut comprendre, schématiquement :


— un convertisseur-calculateur qui, entrant une mesure de pres-
5.3.1 Coefficient d’étalonnage sion, détermine un débit-masse pour les gaz et la vapeur, saturée
ou sèche ; des paramètres de composition du fluide peuvent être
Il a été indiqué au § 2.4 que le nombre d’impulsions délivrées aussi pris en compte, pour donner un débit calorifique, par exemple ;
par un débitmètre à tourbillons est proportionnel au volume de — un convertisseur-transmetteur analogique, fréquence-tension
fluide passé. À chaque unité de volume V e correspond donc un ou fréquence-courant, par exemple 4-20 mA ;
nombre d’impulsions n tel que : — une sortie fréquence, 0-1 à 0-10 kHz, qui peut être transmise
par superposition au 4-20 mA, sur les 2 mêmes conducteurs ;
n = k Ve — un totalisateur d’impulsions avec affichage, mécanique (fré-
quence maximale de rafraîchissement 2 Hz) ou électronique (100 Hz) ;
k étant une constante caractéristique de l’appareil, habituellement — un indicateur local, analogique ou numérique ;
exprimée en impulsions par litre. — un enregistreur analogique, local ou à distance ;
La valeur de k diffère assez peu d’une fabrication à l’autre, et — une sortie pneumatique 3-15 psi (0,2-1 bar), pour le débitmètre
varie comme D – 3 (D diamètre). piézoprécessif seulement.
Par exemple : Notons au passage, à propos de la dynamique de mesure,
— pour D = 25 mm, k = 60 à 83 impulsions / litre suivant le qu’elle sera nécessairement limitée à 5 si l’on utilise un transmet-
constructeur ; teur analogique standard 4-20 mA.
— pour D = 200 mm, k = 0,13 à 0,18 impulsions / litre. La compatibilité avec le système de contrôle-commande est
parfois un élément déterminant dans le choix du fournisseur.
Ces valeurs de k sont des moyennes arithmétiques d’essais et
sont valables pour tout fluide, liquide, gaz ou vapeur. Il existe deux
modes d’étalonnage :
— l’étalonnage par calcul, obtenu comme il est indiqué ci-dessus
5.4 Perte de pression. Cavitation
(en anglais : dry calibration ) ;
— l’étalonnage en fluide (en anglais : wet calibration ), dans lequel 5.4.1 Définition
l’instrument est étalonné individuellement sur un banc d’essai avec
un fluide, qui d’ailleurs n’est pas obligatoirement celui qui sera La barre génératrice de vortex constitue une obstruction, et impose
mesuré ultérieurement, puisque la valeur de k n’en dépend pas. une augmentation locale de la vitesse d’écoulement du fluide, d’où
il suit, en vertu de la loi de Bernoulli, une diminution corrélative de
L’étalonnage en fluide réduit l’erreur de mesure, et la garantie du
la pression. La pression atteint un minimum vers un demi-diamètre
constructeur pourra passer de 2 % à 1 %, typiquement ; c’est en
en aval de l’obstacle, puis remonte sans retrouver sa valeur amont.
contrepartie une procédure très lourde, qui doit être spécifiée par
l’acheteur avant l’achat : il faut en effet passer par un laboratoire Lorsque le fluide est un liquide, il importe qu’il n’entre pas en
d’essais qualifié. ébullition, compte tenu de la température d’écoulement et de la
pression minimale au débitmètre. Si tel était le cas, en effet :
La valeur du coefficient k dépend de la température du fluide, qui
modifie par dilatation les dimensions géométriques du débitmètre. — il y aurait génération de bulles de vapeur, perturbant le phéno-
À titre d’information, k décroît en gros de 0,5 % par 100 oC (moyenne mène de génération de tourbillons, et rendant la mesure totalement
de sources diverses), ce qui se traduit par la même erreur, en excès, inutilisable ;
sur le débit. Le diamètre intérieur (vrai) de la canalisation dépend, — ce processus, qui est la cavitation, est de nature à endom-
pour un même diamètre nominal, de l’épaisseur de la conduite mager la structure interne de l’instrument.
(notion de schedule, en anglais) ; il s’ensuit de légères variations de k.

5.4.2 Perte de pression


5.3.2 Instrumentation associée
La perte de pression δ P est sensiblement proportionnelle à la
Le signal impulsionnel primaire délivré par le débitmètre est vitesse débitante U et à la masse volumique ρ f du fluide, selon la
variable selon le diamètre de l’instrument, et le service ; de ce fait, relation :
il n’est pas en général directement exploitable. Sans vouloir traiter δP = a · ρ f · U 2 (7)
le problème du système de contrôle-commande associé, nous
évoquerons celui du préamplificateur conditionneur de signal, et le terme de vitesse débitante étant utilisé ici pour désigner de façon
de l’instrumentation associée. concise la moyenne de la vitesse d’écoulement amont sur toute la
section de canalisation.
Si l’on conserve la nature impulsionnelle du signal, on peut avec
le préamplificateur : Le terme a est un coefficient qui dépend du rapport des dimen-
sions obstacle/canalisation, et qui varie donc un peu d’une fabri-
— décaler l’origine et l’étendue de fréquence du signal, pour en
cation à l’autre. À titre d’exemple, on trouve des chiffres tels que
faciliter le traitement ultérieur ;
a = 0,90 (Foxboro), a = 0,92 (Fischer et Porter), a = 1,35
— modifier la valeur en fluide de l’impulsion, pour changer
(Schlumberger).
d’unité de volume passé ou de débit, ou corriger cette valeur de
l’effet de la température, par exemple. Dans la pratique, le constructeur indique, pour chaque dimension,
la perte de charge maximale δ P max au débit maximal Q max qu’il
Cet instrument est généralement programmé pour effectuer une
spécifie pour l’eau. Pour connaître la perte de charge δ P au débit
coupure basse, action par laquelle il met le signal à zéro lorsque la
Q d’un fluide de masse volumique ρ f (qui sera en fait le maximum
mesure tombe au-dessous de la valeur pour laquelle l’erreur de
de l’échelle de débit envisagée dans l’application), il suffira donc de
précision n’est plus acceptable.
calculer :
δ P = δ P max · (ρ f / ρe ) · (Q /Q max )2 (8)

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ρe étant la masse volumique de l’eau aux conditions de référence Exemple 5


(15,6 ou 20 oC suivant le pays), soit environ 1 000 kg/m3. Reprenons l’exemple 3 du § 5.2.4. La perte de pression générée
dans un débitmètre DN 80 peut être estimée comme suit.
Calculer la vitesse linéaire moyenne U :
5.4.3 Cavitation
Qv
Pour éviter à coup sûr toute cavitation, la pression mesurée à U = -------------------
-
5 diamètres en aval du débitmètre ne devra en aucun cas descendre πD 2 / 4
au-dessous d’une valeur P min , prenant également en compte la 500 1
pression de vapeur p v du fluide à la température de l’écoulement, = ---------------- × -------------------------------------
-
3 600 π × ( 0,08 ) 2 / 4
selon la relation :
P min = b · δP + c · p v (9) = 27,4 m/ s
Le constructeur indique généralement son choix de valeurs puis la perte de charge δ P ; d’après la formule (7), avec a = 1 :
numériques pour les coefficients b et c. À titre d’information, on a :
δ P = 10,07 × (27,4)2 = 7 580 Pa (soit ≈ 80 mbar)
b ≈ 2,6 à 3
Cette perte de pression sera sans conséquences ; en particulier elle
et c ≈ 1,25 à 1,7 suivant les constructeurs
ne devrait pas entraîner de condensation.
Dans les faits, la distance de 5 diamètres de canalisation en aval
est à peu près le point à partir duquel la pression d’écoulement
s’est stabilisée à sa nouvelle valeur, ayant diminué par rapport à la 5.5 Présence d’une atmosphère explosible
pression amont de la perte de charge δP ; c’est aussi le point où il
est conseillé de placer une prise de pression. Il faut supposer que
dans le cas, assez fréquent en ingénierie, où l’on détermine au
5.5.1 Modes de protection
stade du projet la pression amont, il faudra majorer de 1 le coeffi-
Le comptage du gaz naturel et des liquides pétroliers peu visqueux
cient b multiplicateur de δP. Ces formules cachent sans doute, à
est un domaine d’application auquel le débitmètre à vortex convient
travers une certaine disparité, diverses options de coefficients de
bien, techniquement. Les constructeurs se sont donc préoccupés de
sécurité ; mais il faut noter que le point de plus basse pression,
satisfaire aux normes de sécurité de cette branche.
c’est-à-dire le plus propice à la vaporisation du fluide, est le centre
des tourbillons, et qu’il n’est pas facile d’y mesurer la pression. Les deux modes de protection utilisés sont, comme pour la plupart
des instruments :
On devra aussi tenir compte, dans la manipulation de la formule (9),
du fait que δP et p v sont des pressions absolues, et que le résultat — l’enveloppe résistant à une explosion interne : mode d (CENELEC),
Explosion-Proof (NEC, CSA), Non Incendive (UK) ;
P min est aussi une pression absolue, et non la différence de pression
— la sécurité intrinsèque : mode i (CENELEC).
(dite pression relative) avec l’atmosphère.
Nota
CENELEC : Comité européen de normalisation électrotechnique.
NEC : National Electric Code (États-Unis).
5.4.4 Exemples numériques
CSA : Canadian Standards Association.
Exemple 4 Sans vouloir développer un sujet qui reste relativement complexe,
Soit à calculer la pression amont requise, dans les conditions de rappelons que les modes de type d ou similaires conduisent à une
l’exemple 1. La perte de pression δP à 140 m3 / h est, d’après la installation simple, mais à une maintenance lourde, car il faudra
formule (7) : contrôler rigoureusement les interventions ; les matériels dits de
sécurité intrinsèque sont en revanche assez coûteux à installer, mais
comportent en principe moins de risque en maintenance.
  ×  -------------------------
π ( 0,08 ) 
Q max
 
2 2 2
140 4
δP = ρ f U 2 = ρ f -------------------
- = 725 × ---------------- -
πD 2 / 4 3 600 2

= 4,34 × 10 4 Pa 5.5.2 Agréments du constructeur

en prenant Il convient, lors de la conception de l’installation, de bien vérifier


a = 1
les agréments dont dispose effectivement le constructeur : en
ρ f = 725 kg / m 3 particulier, si les transmetteurs ou autres organes locaux d’acqui-
Q max = 140 m 3 / h sition et de traitement du signal sont eux aussi agréés, au même
titre que le débitmètre lui-même. Si tel n’est pas le cas, il faudra les
D = 80 mm, soit 0,08 m déporter à une certaine distance – variable avec l’étendue de la zone
de risque –, ce qui pourra poser un problème de longueur du câble
et la tension de vapeur de l’hexane, composé le plus volatif du fluide à de signal primaire.
mesurer, est d’environ 1,32 × 10 4 Pa.
Une estimation de la pression aval nécessaire est de, d’après la
formule (9) en prenant b = 3 et c = 1,25 :

Paval = 3 × (4,34 × 10 4) + 1,25 × (1,32 × 10 4) = 1,47 × 10 5 Pa


6. Usure de l’obstacle
ou en majorant de δP pour obtenir la pression amont :
en exploitation
P amont = 1,47 × 10 5 + 0,43 × 10 5 = 1,9 × 10 5 Pa, soit 1,9 bar Les travaux du Laboratoire de Génie en Mécanique des Fluides
(Université Paris VI) ont établi que les arêtes de l’obstacle depuis
Il s’agit, bien entendu, de la valeur de la pression absolue ; la
lesquelles se détachent les tourbillons doivent rester vives, pour
surpression par rapport à l’atmosphère (pression relative) n’étant que
que les qualités métrologiques de l’instrument se conservent avec
de 0,9 bar.
le temps. C’est là un problème pour l’exploitation sur fluide abrasif.

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■ Erreur de mesure
Il nous paraît intéressant de citer à part l’information bien docu-
mentée que nous a communiquée la société Foxboro, et qui expli-
cite l’erreur de mesure en fonction des longueurs droites installées
en amont (tableau 2).
Ce tableau est extrait, à titre d’exemple, de courbes complètes
donnant l’erreur de mesure en fonction de la longueur droite de
canalisation amont ; on pourra s’intéresser à une telle information
si l’on dispose de peu d’espace, en termes de tuyauterie.
Le montage du débitmètre avec bypass ou manifold, utile à la
maintenance sans arrêt de la production, introduit une cause
d’erreur additionnelle, que l’on pourra évaluer à partir des éléments
précédents.
■ Cas du débitmètre piézoprécessif
Le débitmètre piézoprécessif de Fischer et Porter est peu sensible
Figure 12 – Influence de l’abrasion de l’arête aux distorsions du profil de vitesses, sans doute par l’effet des
sur la linéarité d’un débitmètre à vortex (doc. Endress + Hauser) aubages d’entrée qui mettent le fluide en rotation. Le constructeur
se contente de recommander une longueur droite en amont de
3 à 5 diamètres de canalisation.
Des résultats d’essais sur matériel industriel nous ont été commu-
niqués à ce sujet par la société Endress + Hauser (figure 12). L’usure ■ Cas du débitmètre à effet Coanda
de l’arête est exprimée sous la forme du rapport du rayon r de cour-
Le débitmètre à effet Coanda est simplement assimilé au
bure de la forme pseudo-circulaire se substituant à l’angle originel,
diaphragme, le constructeur recommandant les longueurs droites
au diamètre effectif D de la conduite. Il apparaît que l’abrasion de
suivantes :
l’obstacle entraîne une erreur de mesure par défaut, très significative.
La forme amortie de la courbe suggère que cette erreur a une allure — débitmètre de diamètre nominal 1 et 1,5 pouce (25 et 40 mm),
asymptotique. comme le diaphragme normalisé AGA/ASME de rapport d’ouverture
0,8 ;
Il n’existe cependant, à notre connaissance, aucun moyen de — autres diamètres, comme le diaphragme de rapport d’ouver-
déceler une telle usure par des méthodes automatiques, tels que ture 0,6.
l’analyse spectrale du signal brut.
La documentation correspondante a été publiée en détail [13].
Elle conduit à des contraintes d’encombrement très comparables à
celles du débitmètre à vortex.
7. Contraintes d’installation Nota :
AGA : American Gas Association.
ASME : American Society of Mechanical Engineers.
7.1 Longueurs droites ■ Longueur droite aval
La longueur droite aval recommandée est, en général, de 5 dia-
■ Nécessité des longueurs droites mètres, sauf pour le débitmètre piézoprécessif, qui ne requiert
Le débitmètre à vortex est sensible à la présence, en amont, de qu’une longueur droite aval de 1 diamètre de conduite.
changements de direction de la veine fluide, ainsi qu’à diverses per-
turbations créées notamment par les organes passifs de régulation
de débit, tels que les vannes. Bien que l’utilisation de redresseurs
soit parfois la seule solution envisageable, de tels organes génèrent 7.2 Emplacement des prises de mesure
une perte de pression, et l’on pourra la plupart du temps se contenter complémentaires
de faire précéder le débitmètre d’une section de longueur droite
suffisante. Faute peut-être d’une norme, les constructeurs donnent Les débitmètres à vortex ne donnent, on l’a vu, qu’une mesure
de cette longueur des estimations un peu divergentes. de volume qui doit être complétée par l’acquisition en continu,
Pour que les tourbillons se forment correctement, il faut également simultanément, d’autres paramètres tels que la pression, la tempé-
ménager une longueur droite suffisante à l’aval du débitmètre. rature, ou certaines variables de composition (pour une mesure de
débit calorifique, par exemple). C’est le cas des mesures de débit
■ Longueurs droites amont massique sur gaz et vapeur, qui font appel à des calculateurs de
La plupart des constructeurs présentent une information résumée, masse volumique, lesquels ont besoin des valeurs de pression et
adaptée à la pratique industrielle courante ; citons notamment (le de température à l’instant où ils font simultanément l’acquisition
symbole D désigne une unité de longueur droite égale au diamètre de la valeur du débit-volume.
nominal de la conduite) les longueurs droites amont recommandées Les prises de pression et de température doivent toujours être
par : placées en aval de l’obstacle. Les distances varient un peu, mais
— Endress + Hauser : 8 D au moins, et 25 D, en cas de présence non significativement, d’un constructeur à l’autre (tableau 3).
en amont de coudes, tés, ou réducteurs/expanseurs ; On pourra exiger du constructeur de s’engager très précisément
— Fischer et Porter : 10 D pour tout élément, sauf 20 D pour sur les emplacements de ces prises, par exemple en lui demandant
deux coudes successifs non coplanaires ; d’approuver le plan d’installation qu’on lui soumettra.
— Oval Engineering (Delta Flowmeter) :
• réducteurs /expanseurs concentriques : 15 D,
• coudes horizontaux (barre vortex verticale): 40 D, 7.3 Problème des écoulements
• coudes verticaux (barre vortex verticale) : 40 D,
• vannes : 20 D ; multiphases
— Yokogawa : 10 D pour tout élément, sauf 20 à 40 D pour une
vanne. Le débitmètre à vortex n’accepte que les fluides dans un seul
état physique : gaz ou liquide. (0)

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Tableau 2 – Erreur de mesure en fonction des longueurs droites amont (doc. Foxboro)
Erreur
Distance
additionnelle Longueurs droites
Description pour une erreur
sur la mesure pour cette erreur
négligeable
(%)
Coude à 90o dans un plan parallèle à l’obstacle 0,75 20 D 30 D
Coude à 90o dans un plan perpendiculaire à l’obstacle 0,75 20 D 30 D
Deux coudes non coplanaires, le plus proche parallèle à l’obstacle 1,00 10 D 30 D (1)
Deux coudes non coplanaires, le plus proche perpendiculaire à l’obstacle 1,00 10 D > 30 D (2)
Réducteur de diamètre, de rapport 3 : 2 ou 4 : 3 0,75 8D 30 D
D diamètre de la conduite.
(1) À condition que les deux coudes soient séparés entre eux par une longueur droite de 5 D au moins.
(2) L’erreur résiduelle à 30 D est de 1 % si les coudes sont jointifs, et de 0,5 % s’ils sont séparés de 5 D.

(0) 7.5 Problème des vibrations


Tableau 3 – Emplacement des prises de pression et pulsations d’écoulement
et de température, en aval
Les constructeurs protègent le débitmètre contre les vibrations
Prise Prise au niveau du capteur, mais ces dispositions ne peuvent évidem-
Constructeur Depuis ment pallier le « décrochement » intempestif des tourbillons par
de pression de température
les oscillations mécaniques de l’obstacle, qui conduiraient à une
Endress + Hauser 3 à5 D 4à8 D l’obstacle mesure totalement erronée. Il faut donc fixer très soigneusement,
Foxboro 3,5 à 4,5 D 5à6 D le débitmètre non seulement le débitmètre lui-même, mais aussi les tuyauteries
Oval Engineering 2 à 4,5 D 4 à 6,5 D le débitmètre voisines.
Yokogawa 3,5 à 7,5 D 1à2 D (1) En ce qui concerne les pulsations d’écoulement, il y aura lieu
Distances exprimées en diamètre nominal de conduite D. d’essayer d’implanter les organes de régulation, tels que les
(1) Yokogawa indique la distance séparant la prise de température de la détendeurs, en aval du débitmètre. Il existe par ailleurs divers
prise de pression. Les constructeurs indiquant la distance depuis le dispositifs de régularisation du débit. À ce sujet, on pourra se
débitmètre ne précisent pas leur point de référence. reporter au § 2.6.3 pour apprécier la fréquence et l’amplitude maxi-
males admissibles pour les pulsations.
Nota : se reporter à l’article Débits pulsatoires [R 2 290] dans le présent traité.
■ Si le fluide à mesurer est un liquide, il faudra éviter tout dégazage ;
un tel phénomène peut se produire en tout point où la pression
baisse localement, car la solubilité des gaz dans les liquides est
proportionnelle à la pression. De tels points existent, par exemple, à 7.6 Installation de sécurité intrinsèque
l’aval d’une vanne.
La solution pourra consister à placer le débitmètre au bas Dans le cas d’une chaîne de mesure de sécurité intrinsèque à
d’un U, de sorte que les bulles de gaz puissent flotter en partie barrière de Zener, il est généralement exigé un réseau de terre équi-
haute de la tuyauterie, d’où on pourra les purger. potentiel. Les câbles de mesure faisant partie des circuits de sécurité
intrinsèque devront répondre à certaines prescriptions d’isolement,
■ Si le fluide à mesurer est au contraire un gaz, ou de la vapeur, il et ne cheminer en aucun cas avec les autres câbles de mesure, ni
pourra se déposer une phase liquide au bas de la tuyauterie. On a fortiori avec les câbles de puissance. On s’informera du détail des
utilisera, dans ce cas, une solution du type U inversé, le débitmètre prescriptions d’installation – rappelons que seule la construction des
étant placé en partie haute, une purge étant prévue en point bas. matériels fait l’objet de la norme AFNOR NF C 23 520 – auprès des
organismes officiels (en France, le Laboratoire Central des Industries
Électriques ou l’INERIS), à qui l’on pourra demander de vérifier
7.4 Positionnement du débitmètre l’installation avant sa mise en service.

■ Le débitmètre à vortex n’est pas sensible à la gravité, et peut donc


être monté dans n’importe quelle position. Si, cependant, le fluide est
à température élevée, il est recommandé de monter le débitmètre 8. Conclusion
« tête en bas », de façon à soustraire son électronique au courant
d’air chaud qui tend à s’élever depuis la conduite. Inversement, on ■ Quel est l’avenir du débitmètre – compteur volumétrique – à
proscrira ce montage dans le cas d’un fluide cryogénique. vortex ? Le principe sur lequel il repose paraît désormais bien
Hormis ces cas, une rotation quelconque du débitmètre par compris. Schématiquement, ses points forts sont :
rapport à l’axe de la conduite, pour des raisons d’encombrement — dynamique de 10 : 1 à 20 : 1 ;
ou de facilité d’accès est, de façon générale, sans inconvénient. — bonne précision, indépendante des propriétés du fluide ;
Le débitmètre à vortex est souvent réalisé en très faible longueur, — sortie impulsionnelle, linéaire avec le débit ;
sous une forme dite sandwich ou galette. Il se monte alors entre — perte de pression modérée ;
brides. — pas de pièce en mouvement ;
— détecteur séparé du fluide (sur certains modèles) ;
■ Il est important que l’instrument soit rigoureusement centré — prix de revient installé comparable à celui d’un organe dépri-
dans la canalisation, sous peine de voir se former des tourbillons mogène ;
parasites conduisant à une mesure inexploitable. Toute aspérité — coût de maintenance faible (par rapport au coût moyen de
interne à la conduite, due par exemple à un joint trop mou qui maintenance des débitmètres, tous types confondus).
s’écraserait en créant une protubérance, doit être strictement évitée.

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■ Ses points faibles sont, par contre : — l’obligation de stabiliser le profil d’écoulement, par une
— l’obligation de fonctionner à un nombre de Reynolds supérieur longueur droite amont du même ordre que pour les diaphragmes.
à 10 000, ce qui, dans la pratique industrielle, limite son champ ■ Le débitmètre à vortex, ou à tourbillons, fait encore l’objet de
d’application aux liquides moins visqueux que l’eau (gaz et vapeur nombreux travaux de Recherche et Développement, que l’on
n’étant pas concernés) ; s’est efforcé de résumer au § 2 de cet article, de sorte qu’il est encore
— la sensibilité aux vibrations de la conduite (atténuée cependant susceptible de substantielles améliorations ; il est intéressant de
par les efforts des constructeurs en matière de capteurs) et aux noter que des équipes de haut niveau peuvent actuellement aider
pulsations de l’écoulement ; l’industriel à résoudre des problèmes épineux.
— le risque d’abrasion de l’obstacle par les solides en suspension,
qui peut néanmoins être pallié, parfois, par un choix approprié de Le débitmètre à vortex représenterait actuellement 10 % des
matériaux ; débitmètres installés en France, et 2,1 % de l’ensemble des débit-
mètres exportés par les États-Unis.

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P
O
U
Débitmètres à vortex R

E
par Claude GAILLEDREAU N
Ingénieur de l’École Nationale Supérieure de Chimie et de Physique de Bordeaux
Expert à la Commission Électrotechnique Internationale

S
A
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U
S
Constructeurs. Fournisseurs
(Cette liste n’est pas exhaustive)

Débitmètres à vortex Rota.


Delta Flowmeter. Schlumberger (débitmètre pour gaz).
Endress + Hauser. Yokogawa.
Foxboro France. Débitmètre à précession de vortex
4 - 1993

Krohne. OTIC-Fischer & Porter.


OTIC-Fischer & Porter. Débitmètre à effet Coanda
RMG Messtechnic. Moore (distributeur : Mareg).
Rosemount.
Doc. R 2 285

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