Débitmètres À Vortex: Claude Gailledreau
Débitmètres À Vortex: Claude Gailledreau
Débitmètres À Vortex: Claude Gailledreau
1. Généralités................................................................................................. R 2 285 - 2
2. Principe des débitmètres à sillage tourbillonnaire ........................ — 2
2.1 Nombre de Strouhal.................................................................................... — 2
2.2 Rapport de confinement ............................................................................. — 3
2.3 Forme de l’obstacle ..................................................................................... — 4
2.4 Volume élémentaire .................................................................................... — 4
2.5 Optimisation du signal primaire................................................................. — 5
2.6 Causes d’erreur............................................................................................ — 5
2.6.1 Effet des vibrations............................................................................. — 5
2.6.2 Profil de vitesse amont....................................................................... — 5
2.6.3 Comportement en écoulement pulsé ............................................... — 5
3. Principes voisins ...................................................................................... — 6
3.1 Débitmètre à précession de vortex ............................................................ — 6
3.2 Débitmètre à effet Coanda .......................................................................... — 6
4. Éléments sensibles .................................................................................. — 7
4.1 Divers modes de détection ......................................................................... — 7
4.2 Détecteur de vitesse par effet thermique .................................................. — 7
4.3 Détection de pression de fluide.................................................................. — 7
4.4 Détection de contraintes ............................................................................. — 7
5. Spécification d’un débitmètre à vortex............................................. — 7
5.1 Nature du fluide, température et pression ................................................ — 7
5.2 Dimensionnement du débitmètre .............................................................. — 8
5.2.1 Débit minimal...................................................................................... — 8
5.2.2 Débit maximal..................................................................................... — 10
5.2.3 Dépassement de débit........................................................................ — 10
5.2.4 Exemples de calculs de dimensionnement ...................................... — 11
5.3 Étalonnage du débitmètre .......................................................................... — 12
5.3.1 Coefficient d’étalonnage .................................................................... — 12
5.3.2 Instrumentation associée................................................................... — 12
5.4 Perte de pression. Cavitation...................................................................... — 12
5.4.1 Définition ............................................................................................. — 12
5.4.2 Perte de pression ................................................................................ — 12
5.4.3 Cavitation ............................................................................................ — 13
5.4.4 Exemples numériques........................................................................ — 13
5.5 Présence d’une atmosphère explosible..................................................... — 13
5.5.1 Modes de protection .......................................................................... — 13
5.5.2 Agréments du constructeur ............................................................... — 13
6. Usure de l’obstacle en exploitation.................................................... — 13
4 - 1993
7. Contraintes d’installation...................................................................... — 14
7.1 Longueurs droites........................................................................................ — 14
7.2 Emplacement des prises de mesure complémentaires ........................... — 14
7.3 Problème des écoulements multiphases................................................... — 14
7.4 Positionnement du débitmètre................................................................... — 15
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Le débitmètre à vortex génère donc un signal primaire qui est une 2.6.2 Profil de vitesse amont
fréquence f , et à chaque impulsion émise correspond un volume
élémentaire passé Ve constant. Par nature, ce type de débitmètre Une autre cause d’erreur de mesure est la dissymétrie du profil
est donc plutôt un compteur. Les études de laboratoire [3] ont de vitesse amont, résultant de la proximité de coudes, tés, vannes
cependant montré que, même en écoulement idéalement station- ou détendeurs, par exemple.
naire et avec un profil de vitesses d’écoulement bien symétrique,
la période de détachement des tourbillons n’est pas rigoureusement Un coude, par exemple, dont le plan de symétrie est parallèle ou
constante, et qu’en outre ceux-ci s’affaiblissent parfois (voir perpendiculaire à l’axe de l’obstacle, engendre des écarts de mesure
médaillon de la figure 2, enregistrement du haut), pour des causes de – 2 à + 3 % [11]. À partir des résultats d’une étude menée au labo-
que l’on ne sait pas bien identifier ; cela implique que l’on ne pourra ratoire de l’ONERA-CERT à Toulouse [12], en collaboration avec Gaz
afficher un débit représentatif que si l’on a, au préalable, compté de France et la Société Nationale des Gaz du Sud-Ouest (SNGSO),
un nombre élevé de tourbillons, avant d’en calculer la moyenne. il est possible de distinguer deux configurations géométriques, en
prenant pour référence un plan de coupe qui contient dans tous les
L’usage s’est établi d’étalonner les appareils à partir d’un coef- cas une parallèle à l’axe de la conduite, par rapport à laquelle on
ficient k tel que : recherche, dans la coupe obtenue, une éventuelle dissymétrie du
k = 1 / Ve profil de vitesses ; le plan contient en outre :
k étant exprimé en impulsions / litre. — soit une parallèle à l’axe de l’obstacle ; il apparaît alors dans
le spectre du signal vortex deux fréquences voisines, et l’on observe
un élargissement du spectre du signal ; cela conduit à des instabilités
et à des intermittences avec des écarts de mesure de ± 1,5 % dans
2.5 Optimisation du signal primaire certaines expériences ;
— soit une perpendiculaire à l’axe de l’obstacle ; les écarts de
mesure obtenus au laboratoire sont limités, de l’ordre de 2 %, et
La mesure de la fréquence de détachement des tourbillons se fait, peuvent être réduits par accroissement du rapport de confinement.
sur beaucoup d’instruments commercialisés, à partir des efforts Il apparaît aussi, néanmoins, de fortes instabilités, dont l’effet
dynamiques exercés sur l’obstacle au moment du détachement. pourrait, en montage industriel, influencer certains types de capteur
Cette méthode est technologiquement simple, mais ne donne (ce que, néanmoins, les études citées n’ont pas établi
pas un signal physique de très haute qualité. expérimentalement).
Nota : pour une meilleure compréhension de ce phénomène, imaginons un débi-
Il a été démontré [2] qu’une plaque cylindrique placée dans l’axe tmètre monté de façon que la barre vortex soit verticale, et qui soit immédiatement pré-
de l’écoulement, en aval de l’obstacle, permet d’obtenir un signal cédé d’un coude vertical descendant (cas de type 1 ci-dessus). Au passage du coude, les
mieux dégagé du bruit de fond, et exempt d’harmoniques ; ce qui particules de fluide vont être rejetées vers l’extérieur de la courbure par la force centri-
fuge, c’est-à-dire vers le bas : la vitesse d’écoulement sera la plus grande au bas de la
en facilite le traitement et permet d’espérer une amélioration de conduite. Le volume passé sera donc plus important à la base de la barre qu’à son
caractéristiques métrologiques telles que la limite inférieure de sommet ; il en résultera – en simplifiant – deux fréquences vortex différentes.
mesure et la précision. Pour améliorer encore la qualité du signal,
la chambre de mesure expérimentale était de section carrée ou
rectangulaire, une section circulaire induisant un rapport de 2.6.3 Comportement en écoulement pulsé
confinement variable et des tourbillons moins bien formés. Cette
technique a été ensuite optimisée [1] [4] quant à la longueur et à L’influence des pulsations de l’écoulement (dues, par exemple, à
l’épaisseur de la plaque détectrice, et à son éloignement de l’obs- des compresseurs ou des détendeurs) faisait également l’objet
tacle. Le travail de Zaaraoui [4] visait une précision de 0,3 % de la de l’étude ONERA-GDF-SNGSO [12]. Pour tenter de résumer cette
valeur lue, sur une étendue de mesure de 1 à 8. étude, nous utiliserons la symbolique suivante, qui est celle des
auteurs :
• f p fréquence des pulsations ;
2.6 Causes d’erreur • Tp rapport de l’amplitude moyenne de crête des pulsations à
l’amplitude moyenne du débit (au sens des hauteurs de signal
relevées sur un enregistrement analogique) ;
2.6.1 Effet des vibrations • f vs fréquence de détachement spontané des vortex, en écou-
lement non pulsé ;
L’effet des vibrations de l’obstacle a été étudié [10]. Il a été observé • f vp fréquence de détachement des vortex en écoulement pulsé.
que des vibrations dans un plan normal à l’écoulement provoquent Quatre cas peuvent être distingués, selon les valeurs respectives
un phénomène d’« accrochage », le détachement des tourbillons de f p et f vs :
étant piloté par les vibrations de l’obstacle lorsque leur fréquence
est voisine de la fréquence spontanée de détachement, ou d’un ■ f p < f vs : il n’y a pas de perturbation de la mesure, f vp reste très
harmonique supérieur. Un mode de détachement symétrique, voisin de f vs .
conduisant à un évanouissement du signal, est aussi possible.
Des vibrations de la conduite peuvent également limiter les ■ f p voisin de f vs : pour les faibles valeurs de T p , pas d’effet
performances des capteurs, et les constructeurs prennent généra- notable ; si T p > 0,15, on observe un phénomène dit d’accrochage,
lement des mesures à cet effet ; mais ces mesures ne peuvent qui correspond au fait que le détachement des tourbillons est main-
naturellement pas pallier les perturbations du détachement tour- tenant contraint à suivre les pulsations : cela se traduit par un glisse-
billonnaire lui-même. ment de fréquence :
δf /f = (f vp – f vs )/f vs
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LIQUIDE
propre et de faible viscosité.............................................................................................................. .......... ■
cryogénique ....................................................................................................................................... .......... ■
charge solide non abrasive............................................................................................................... ........................ ............. ■
charge solide abrasive ...................................................................................................................... ........................ ............................ .......... ■
gaz en émulsion................................................................................................................................. ........................ ............................ .......... ■
viscosité moyenne à forte (> 5 cSt) .................................................................................................. ........................ ............................ .......... ■
GAZ
propre ................................................................................................................................................. .......... ■
charge solide non abrasive............................................................................................................... ........................ ............. ■
masse volumique faible (§ 5.2.2)...................................................................................................... ........................ ............................ .......... ■
VAPEUR
surchauffée, ou saturée sans condensats ....................................................................................... .......... ■
avec condensats ................................................................................................................................ ........................ ............................ .......... ■
Nota : le centistoke (cSt) est utilisé ici comme unité de viscosité cinématique en raison de sa commodité. Un centistoke, dont la dimension est le mm2 / s, vaut 10–6 m2 / s, unité de base
du système SI ; c’est à peu près la viscosité de l’eau.
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Le phénomène de sillage tourbillonnaire étant bien stabilisé même régulation, ou si l’on peut linéariser la courbe d’étalonnage, opéra-
pour de faibles vitesses d’écoulement, certains constructeurs tion qui devrait être aisément praticable sur un instrument qui
spécifient leur instrument dès un nombre de Reynolds de 3 800. À fournit, à la source, un signal directement accessible aux techniques
cette valeur, le nombre de Strouhal n’est certes pas encore constant, de traitement numérique.
mais la présentation des chiffres peut être artificiellement améliorée Les figures 10 et 11, choisies à titre d’exemple pour leur
en exprimant l’erreur en pour-cent de la pleine échelle. Il convient compacité, sont des abaques de dimensionnement faciles à utiliser
d’en avoir conscience : une erreur chiffrée à 1 % de la pleine échelle, en bureau d’études (§ 5.2.4 pour leur utilisation). Elles sont établies
au 1/20e de celle-ci, est en réalité une erreur de 20 % sur la mesure. selon des formules qui peuvent différer d’un constructeur à l’autre,
La répétabilité restant bonne, la mesure peut cependant rester tout et que nous allons tenter de résumer.
à fait exploitable pour certaines applications, par exemple en
Figure 10 – Débit minimal des débitmètres à vortex, cas des liquides (doc. Endress + Hauser)
Figure 11 – Débit minimal des débitmètres à vortex, cas des gaz et vapeur (doc. Endress + Hauser) (se reporter à la figure 10 pour DN)
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Le débit minimal doit être conforme à l’un ou plusieurs des La vitesse maximale vmax est liée à la masse volumique ρ f du
trois critères ci-dessous. fluide. Certains constructeurs fixent des limites telles que :
■ Débit minimal Q min selon masse volumique aux conditions de — Foxboro : v max = 240/ ρ f m/s ;
l’écoulement ρ f : la plupart des constructeurs présentent une
formule du type : — Fischer et Porter : v max = 170/ ρ f m/s .
n
Q min = f ρf Rappelons encore que, dans ces formules, ρ f est la masse volu-
mique aux conditions de l’écoulement (kg/m3 ), et non pas aux
L’exposant n prend diverses valeurs, suivant le fabricant, et en conditions normales de température et pression ; ces deux valeurs
fonction du diamètre de canalisation : diffèrent significativement dans le cas des gaz. La vitesse d’écou-
• 1/2 (Endress + Hauser, Foxboro) ; lement est ici le rapport du débit mesuré à la section de la conduite
• 1/3, 2/3, 4/9, 5/9 (Fischer et Porter) ; (réelle, et non pas nominale), sans aucune hypothèse sur le profil
• 1/3, 1/ 5 (Yokogawa). de vitesses.
Le débitmètre Vorflu de Schlumberger (utilisé pour les gaz) est ■ Certains constructeurs spécifient une contrainte de facteur de
spécifié pour un débit minimal indépendant de la masse volumique charge F c telle que :
à partir de 15 kg / m3, ce qui est pratiquement le cas des autres
fabrications. Q max
F c = ρ f ⋅ ----------------------------------- 1,2
Q max ( eau )
■ Débit minimal selon viscosité (liquides seuls, en règle générale).
Ce débit Q min est : avec ρf masse volumique aux conditions d’écoulement,
Q max débit maximal pour le fluide considéré,
Q min = Q min (eau) · ν
Q max (eau) débit maximal pour l’eau (c’est-à-dire le débit
avec Q min (eau) valeur du débit minimal pour l’eau (viscosité maximal spécifié par le constructeur).
cinématique ν ≈ 1 mm2 /s). Cette condition est extrêmement Cette limitation reste néanmoins assez théorique, car il n’existe
restrictive : soit en effet un fluide (hypothétique) de viscosité guère de liquides beaucoup plus denses que l’eau ; elle constituerait
5 mm2 /s – assez peu différente de celle de l’eau ; si la dynamique de plutôt un avertissement à ne pas dépasser, par négligence, le débit
l’instrument est donnée comme 20/1 (sous-entendu, pour l’eau), elle maximal spécifié (voir aussi § 5.2.3).
n’est en réalité que de 4/1 pour le fluide hypothétique, car le débit
maximal n’est pas, on va le voir, modifié en parallèle. ■ D’autres constructeurs donnent des formules plus compliquées
qu’il est de peu d’intérêt de rapporter ici, ainsi que des tables de plage
■ Certains constructeurs stipulent une troisième condition, qui est de débit par dimension et pour chaque fluide ; on se reportera donc
une fréquence d’impulsions primaires au moins égale à 1 Hz, appli- à leur documentation. Le tableau ci-dessous donne un aperçu de ces
cable aux forts diamètres (> 150 mm) lorsque le fluide est un liquide ; valeurs de vitesse maximale, qui diffèrent d’un ou deux ordres de
d’autres constructeurs offrent la possibilité de multiplier par 10 la grandeur selon la nature du fluide (liquide ou gaz/vapeur), en raison
fréquence primaire, au niveau du transmetteur, lorsque celle-ci est de la différence des masses volumiques. (0)
trop faible, mais seulement si le débit est constant.
La condition de fréquence minimale existe, avec une toute autre
Vitesse maximale (m/s)
approche, pour le débitmètre Vorflu, de Flonic / Schlumberger :
lorsque le débit descend au 1/30 de sa valeur maximale, il y a coupure Constructeur
électrique du signal. Cette disposition est liée sans doute à l’agré- Endress Fischer
ment métrologique de cet instrument, mais existe sur la plupart des Fluide Schlum- Yoko-
+ Foxboro et berger gawa
fabrications. Hauser Porter
■ En ce qui concerne le débitmètre piézoprécessif et le débitmètre Liquide 9 8 7 ............... 10
à effet Coanda, leur débit minimal est également une fonction
inverse de la viscosité cinématique, par référence à une base de Gaz/vapeur 75 60 à 180 33 35 80
1 mm2 /s. Si le Coanda offre, en service liquide, un seuil de débit 5 fois Nota : les valeurs de vitesse maximale gaz / vapeur spécifiées par Foxboro s’étagent
plus faible que le vortex, le piézoprécessif n’est guère plus sensible de 61 m/s pour un diamètre de 25 mm, à 183 m/s pour 200 mm. La valeur de vitesse
que ce dernier, pour le même diamètre nominal. Le piézoprécessif maximale sur liquide est recalculée d’après la formule 240/ ρ pour ρ = 1 000 kg/m3.
prend néanmoins un net avantage en service gaz/ vapeur, avec un
débit minimal de 2 à 5 fois plus faible que le vortex ; le Coanda, on
l’a vu, n’est pas spécifié pour ce service.
■ Le débitmètre piézoprécessif de Fischer et Porter a un débit maxi-
mal environ deux fois moins élevé que le débitmètre à vortex de
Dans la pratique, les constructeurs fournissent des tables même diamètre, ce qui correspond au fait qu’il a aussi un débit mini-
de débit pour chaque diamètre, et parfois par fluide, tables mal plus faible, la dynamique restant voisine. Le débitmètre à effet
auxquelles il y aura lieu de se reporter. Coanda accepte un débit maximal comparable à celui des débit-
mètres à vortex.
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■ Erreur de mesure
Il nous paraît intéressant de citer à part l’information bien docu-
mentée que nous a communiquée la société Foxboro, et qui expli-
cite l’erreur de mesure en fonction des longueurs droites installées
en amont (tableau 2).
Ce tableau est extrait, à titre d’exemple, de courbes complètes
donnant l’erreur de mesure en fonction de la longueur droite de
canalisation amont ; on pourra s’intéresser à une telle information
si l’on dispose de peu d’espace, en termes de tuyauterie.
Le montage du débitmètre avec bypass ou manifold, utile à la
maintenance sans arrêt de la production, introduit une cause
d’erreur additionnelle, que l’on pourra évaluer à partir des éléments
précédents.
■ Cas du débitmètre piézoprécessif
Le débitmètre piézoprécessif de Fischer et Porter est peu sensible
Figure 12 – Influence de l’abrasion de l’arête aux distorsions du profil de vitesses, sans doute par l’effet des
sur la linéarité d’un débitmètre à vortex (doc. Endress + Hauser) aubages d’entrée qui mettent le fluide en rotation. Le constructeur
se contente de recommander une longueur droite en amont de
3 à 5 diamètres de canalisation.
Des résultats d’essais sur matériel industriel nous ont été commu-
niqués à ce sujet par la société Endress + Hauser (figure 12). L’usure ■ Cas du débitmètre à effet Coanda
de l’arête est exprimée sous la forme du rapport du rayon r de cour-
Le débitmètre à effet Coanda est simplement assimilé au
bure de la forme pseudo-circulaire se substituant à l’angle originel,
diaphragme, le constructeur recommandant les longueurs droites
au diamètre effectif D de la conduite. Il apparaît que l’abrasion de
suivantes :
l’obstacle entraîne une erreur de mesure par défaut, très significative.
La forme amortie de la courbe suggère que cette erreur a une allure — débitmètre de diamètre nominal 1 et 1,5 pouce (25 et 40 mm),
asymptotique. comme le diaphragme normalisé AGA/ASME de rapport d’ouverture
0,8 ;
Il n’existe cependant, à notre connaissance, aucun moyen de — autres diamètres, comme le diaphragme de rapport d’ouver-
déceler une telle usure par des méthodes automatiques, tels que ture 0,6.
l’analyse spectrale du signal brut.
La documentation correspondante a été publiée en détail [13].
Elle conduit à des contraintes d’encombrement très comparables à
celles du débitmètre à vortex.
7. Contraintes d’installation Nota :
AGA : American Gas Association.
ASME : American Society of Mechanical Engineers.
7.1 Longueurs droites ■ Longueur droite aval
La longueur droite aval recommandée est, en général, de 5 dia-
■ Nécessité des longueurs droites mètres, sauf pour le débitmètre piézoprécessif, qui ne requiert
Le débitmètre à vortex est sensible à la présence, en amont, de qu’une longueur droite aval de 1 diamètre de conduite.
changements de direction de la veine fluide, ainsi qu’à diverses per-
turbations créées notamment par les organes passifs de régulation
de débit, tels que les vannes. Bien que l’utilisation de redresseurs
soit parfois la seule solution envisageable, de tels organes génèrent 7.2 Emplacement des prises de mesure
une perte de pression, et l’on pourra la plupart du temps se contenter complémentaires
de faire précéder le débitmètre d’une section de longueur droite
suffisante. Faute peut-être d’une norme, les constructeurs donnent Les débitmètres à vortex ne donnent, on l’a vu, qu’une mesure
de cette longueur des estimations un peu divergentes. de volume qui doit être complétée par l’acquisition en continu,
Pour que les tourbillons se forment correctement, il faut également simultanément, d’autres paramètres tels que la pression, la tempé-
ménager une longueur droite suffisante à l’aval du débitmètre. rature, ou certaines variables de composition (pour une mesure de
débit calorifique, par exemple). C’est le cas des mesures de débit
■ Longueurs droites amont massique sur gaz et vapeur, qui font appel à des calculateurs de
La plupart des constructeurs présentent une information résumée, masse volumique, lesquels ont besoin des valeurs de pression et
adaptée à la pratique industrielle courante ; citons notamment (le de température à l’instant où ils font simultanément l’acquisition
symbole D désigne une unité de longueur droite égale au diamètre de la valeur du débit-volume.
nominal de la conduite) les longueurs droites amont recommandées Les prises de pression et de température doivent toujours être
par : placées en aval de l’obstacle. Les distances varient un peu, mais
— Endress + Hauser : 8 D au moins, et 25 D, en cas de présence non significativement, d’un constructeur à l’autre (tableau 3).
en amont de coudes, tés, ou réducteurs/expanseurs ; On pourra exiger du constructeur de s’engager très précisément
— Fischer et Porter : 10 D pour tout élément, sauf 20 D pour sur les emplacements de ces prises, par exemple en lui demandant
deux coudes successifs non coplanaires ; d’approuver le plan d’installation qu’on lui soumettra.
— Oval Engineering (Delta Flowmeter) :
• réducteurs /expanseurs concentriques : 15 D,
• coudes horizontaux (barre vortex verticale): 40 D, 7.3 Problème des écoulements
• coudes verticaux (barre vortex verticale) : 40 D,
• vannes : 20 D ; multiphases
— Yokogawa : 10 D pour tout élément, sauf 20 à 40 D pour une
vanne. Le débitmètre à vortex n’accepte que les fluides dans un seul
état physique : gaz ou liquide. (0)
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Tableau 2 – Erreur de mesure en fonction des longueurs droites amont (doc. Foxboro)
Erreur
Distance
additionnelle Longueurs droites
Description pour une erreur
sur la mesure pour cette erreur
négligeable
(%)
Coude à 90o dans un plan parallèle à l’obstacle 0,75 20 D 30 D
Coude à 90o dans un plan perpendiculaire à l’obstacle 0,75 20 D 30 D
Deux coudes non coplanaires, le plus proche parallèle à l’obstacle 1,00 10 D 30 D (1)
Deux coudes non coplanaires, le plus proche perpendiculaire à l’obstacle 1,00 10 D > 30 D (2)
Réducteur de diamètre, de rapport 3 : 2 ou 4 : 3 0,75 8D 30 D
D diamètre de la conduite.
(1) À condition que les deux coudes soient séparés entre eux par une longueur droite de 5 D au moins.
(2) L’erreur résiduelle à 30 D est de 1 % si les coudes sont jointifs, et de 0,5 % s’ils sont séparés de 5 D.
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■ Ses points faibles sont, par contre : — l’obligation de stabiliser le profil d’écoulement, par une
— l’obligation de fonctionner à un nombre de Reynolds supérieur longueur droite amont du même ordre que pour les diaphragmes.
à 10 000, ce qui, dans la pratique industrielle, limite son champ ■ Le débitmètre à vortex, ou à tourbillons, fait encore l’objet de
d’application aux liquides moins visqueux que l’eau (gaz et vapeur nombreux travaux de Recherche et Développement, que l’on
n’étant pas concernés) ; s’est efforcé de résumer au § 2 de cet article, de sorte qu’il est encore
— la sensibilité aux vibrations de la conduite (atténuée cependant susceptible de substantielles améliorations ; il est intéressant de
par les efforts des constructeurs en matière de capteurs) et aux noter que des équipes de haut niveau peuvent actuellement aider
pulsations de l’écoulement ; l’industriel à résoudre des problèmes épineux.
— le risque d’abrasion de l’obstacle par les solides en suspension,
qui peut néanmoins être pallié, parfois, par un choix approprié de Le débitmètre à vortex représenterait actuellement 10 % des
matériaux ; débitmètres installés en France, et 2,1 % de l’ensemble des débit-
mètres exportés par les États-Unis.
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P
O
U
Débitmètres à vortex R
E
par Claude GAILLEDREAU N
Ingénieur de l’École Nationale Supérieure de Chimie et de Physique de Bordeaux
Expert à la Commission Électrotechnique Internationale
S
A
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tourbillons de Bénard-Karman en hydraulique
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U
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Constructeurs. Fournisseurs
(Cette liste n’est pas exhaustive)