Biochimie Analytique III
Biochimie Analytique III
Biochimie Analytique III
Précipitation
Il existe des techniques plus complexes de séparation des mélanges, qui nécessitent l'ajout de
réactifs pour initier une réaction chimique (la précipitation). La précipitation peut être utilisée
afin d'extraire une espèce chimique particulière d'un mélange, l'espèce précipitée étant en
suite filtrée. Un certain nombre de paramètres peut servir à séparer un échantillon intéressant
des impuretés en réduisant sa solubilité et désolidarisé de la solution sous forme de solide.
Tout d’abord, la force ionique de la solution peut changer une solubilité de substances. Cela
implique souvent l’ajout de sel supplémentaire (également appelé relargage), ou l’ajout d’un
contre-ion, qui forme une espèce moins soluble avec le composé d’intérêt.
La précipitation est la création d'un solide à partir d'une solution. Lorsque la réaction se
produit dans une solution liquide, le solide formé est appelé "précipité". Le produit qui
provoque la formation du solide est appelé «précipitant».
Principe
La précipitation consiste à former une phase hétérogène au sein d’une autre phase. Si l’on
suspecter la présence de certains ions dans une solution, nous pouvons ajouter un autre ion qui
formera une substance solide avec eux. Ainsi, s’il y a effectivement présence de l’ion
recherché, on verra apparaître une substance solide qu’on pourra par la suite filtrer et
récupérer. La précipitation est un moyen de séparation des mélanges.
Précipitation en biochimie
- La solution d’ADN, portée à haute force ionique par addition de NaCl est additionnée d’un
large excès d’éthanol absolu à - 20°C. Au bout de quelques minutes au maximum, on voit
apparaître un précipité blanchâtre, translucide et filamenteux (la «méduse») constitué de longs
filaments d’ADN précipité.
Exemple d’application
2. Chauffé le lait doucement jusqu'à 40 °C dans une plaque de cuisson en remuant. Ne pas
chauffer à plus de 40 °C.
6. Resuspendre le culot dans un tampon pour approfondir l’analyse, sinon conserver à 4 °C.
Techniques chromatographique
Définition
La chromatographie est une méthode de séparation des constituants présents dans des
mélanges variés. Elle sert en analyse pour purifier, identifier et quantifier des composés au
sein d’échantillons divers. Le principe de base repose sur les équilibres de concentration qui
apparaissent lorsqu’un composé est mis en présence de deux phases non miscibles, l’une dite
stationnaire, est emprisonnée dans une colonne ou fixée sur un support et l’autre, dite mobile,
se déplace au contact de la première. Si plusieurs composés sont présents, ils se trouvent
entraînés à des vitesses différentes, provoquant leur séparation.
Principe
La chromatographie est une méthode physique de séparation basée sur les différentes affinités
d’un (des) composé(s) à l’égard de deux phases (stationnaire et mobile). Le principe de cette
technique est basé sur la migration différentielle des divers solutés contenus dans un
échantillon analysé. L’échantillon est entrainé par la phase mobile au travers de la phase
stationnaire qui a tendance à retenir plus ou moins les composés de l’échantillon à l’aide
d’interactions comme les forces de Van der Waals ou les liaisons hydrogène. Une fois la
Types de chromatographie
Elles peuvent être classées aussi selon la nature de la phase mobile en:
Suivant le type de chromatographie, elle peut servir à identifier (CCM, HPLC, CPG), à
séparer ou à purifier les composés d’une réaction (chromatographie sur colonne, HPLC).
Cette technique peut également, grâce à un témoin, permettre de quantifier un produit (CPG,
HPLC).
Le choix de l’une ou l’autre de ces techniques dépend de la nature des composés à séparer et
en fonction de celle-ci, le choix de l’adsorbant utilisé
Principe Lorsque la plaque sur laquelle on a déposé l’échantillon est placée dans la cuve,
l’éluant monte à travers la phase stationnaire, essentiellement par capillarité. En outre, chaque
composant de l’échantillon se déplace à sa propre vitesse derrière le front du solvant. Cette
vitesse dépend d’une part, des forces électrostatiques retenant le composant sur la plaque
stationnaire et, d’autre part, de sa solubilité dans la phase mobile.
– la phase stationnaire: une couche d’environ 0,25 mm de gel de silice ou d’un autre
adsorbant est fixée sur une plaque de verre à l’aide d’un liant comme l’amidon.
Après migration les taches doivent être révélées; c'est la détection qui peut se faire soit:
Applications de la CCM
Lorsque les conditions opératoires sont connues, elle permet un contrôle aisé et rapide de la
pureté d’un composé organique. Si l’analyse, réalisée avec divers solvants et différents
- A l’aide d’un tube capillaire, déposer une très petite goutte de chaque solution préparée ainsi
que 1e jus d’orange sur la plaque de chromatographie.
- Retirer la plaque quand l’éluant est à environ 1cm du bord supérieur de la plaque.
On a observé des tâches lors de la migration des dépôts de glucose et saccharose similaires
aux tâches de l'orange, et l’absence de la tache du maltose par rapport au jus d’orange. Nous
en déduisons donc que le jus d'orange contient du saccharose et du glucose.
L’affinité à la phase stationnaire: plus l’affinité à la phase stationnaire est grande, plus le
déplacement des composés dans la colonne est très lent.
La solubilité dans la phase mobile (plus le composé est très soluble dans la phase mobile,
plus déplacement dans la colonne est très vite).
Eléments chromatographiques
Les éléments de la chromatographie sont: L’échantillon, la phase stationnaire, la phase
mobile, la colonne, la pompe, le détecteur, le collecteur de fractions et l’enregistreur.
Mode opératoire
Il consiste à:
- Préparer le gel.
- Remplir la colonne.
- Equilibrer la colonne.
- Injecter l’échantillon.
- Effectuer l’élution.
- Analyser le chromatogramme.
- Régénérer le gel.
C’est une méthode chromatographique qui permet de séparer des molécules en fonction de
leur poids moléculaire et de leur forme. La phase stationnaire est un solide poreux dont la
dimension des pores est voisine de celle de certaines molécules à séparer. Les grosses
molécules dont le diamètre est supérieur à celui des pores sont exclues et donc élués en
premier. Les petites molécules et les molécules de taille moyenne sont éluées plus
tardivement, elles pénètrent dans les pores du gel, leurs migration est donc retardée (Fig. 6).
Le diamètre des pores (la porosité): Il est fixé par le degré de réticulation du gel qui
correspond à la proportion de substrat dans l’ensemble de la phase stationnaire. Il détermine le
pouvoir de séparation (séparation microporeuse ou macroporeuse).
L’inertie chimique: Le gel ne doit pas réagir avec la phase dispersante. Il se dégrade si le
pH est inférieur à 2 et supérieur à 8. Donc il doit être inerte chimiquement vis-à-vis des
composés de l’échantillon et de la phase mobile.
La taille et la forme des particules (la granulométrie): Les particules du gel sont petites de
granulométrie de 40 à 300 μm en chromatographie classique et de 20 à 80 μm en haute
performance.
La consistance: Elle varie selon la nature et le degré de réticulation des gels. On distingue:
- Les xérogels: Sont des gels semi-rigides qui ne gardent pas leur forme initiale lorsque la
phase dispersante est éliminée.
- Les aerogels: Sont des gels rigides intéressants lorsqu’on travaille avec des débits élevés ou
sous forte pression.
Le choix du gel: Il dépend du poids moléculaire des composés à séparer (Tab. 3).
La préparation du gel: Il existe des gels prêts à l’emploi et des gels qui nécessitent un
gonflement par l’eau.
L’injection de l’échantillon.
L’élution: Elle se fait avec la phase mobile qui se déplace le long de la phase stationnaire
avec un débit bien déterminé selon le poids moléculaire des composés de l’échantillon.
La régénération du gel: Pour éliminer les contaminants, le gel est lavé par une solution
saline. Le gel est conservé à 2-4°C après addition d’un agent antimicrobien et de conservation
(azide de sodium).
Détermination des poids moléculaires: La meilleure méthode est l’étalonnage direct des
colonnes de chromatographie d’exclusion stérique avec des étalons de poids moléculaires
Elle permet la séparation de molécules chargées (La séparation est en fonction de la charge
électrique). La phase stationnaire est un solide ayant des propriétés particulières que l’on
appelle un échangeur d’ions constitué par une résine porteuse de groupements ionisés
négativement ou positivement, exerçant des interactions électrostatiques (ioniques) avec des
composés (protéines) ionisées. Les échangeurs d’ions sont des macromolécules insolubles
portant des groupements ionisables ayant la propriété d’échanger de façon réversible certains
de leurs ions au contact d’autres ions provenant d’une solution (Fig. 7).
C’est une séparation des composés basée sur des interactions ioniques réversibles entre une
phase stationnaire appelée échangeur d’ion, des contres ions échangeables ou mobiles et un
soluté ou protéine chargé.
Ce sont des solides plus au moins poreux, gélifiables le plus souvent, se présentant sous forme
granulée. Ils constituent un réseau de macromolécules insolubles. Il existe deux grands
groupes de résines utilisées dans ce type de chromatographie (Fig. 8):
1. Les résines échangeuses de cations dont la phase stationnaire possède des groupements
fonctionnels de nature anionique se classent en fonction de leur aptitude à l’ionisation en:
Résines cationiques fortes: Résines sulfoniques (très fortement ionisées quelque soit le pH).
Résines cationiques faibles: Résines carboxyliques (non ionisées en milieu acide fort).
2. Les résines échangeuses d’anions dont la phase stationnaire possède des groupements
fonctionnels de nature cationique se classent en fonction de leur aptitude à l’ionisation en:
Il consiste à:
- Choisir le gel.
- Remplir la colonne.
- Analyser le chromatogramme.
- Régénérer le gel.
Donc, la colonne est remplie, sans irrégularité, puis équilibrée (l’effluent doit avoir la même
composition que l’éluant). Lorsque le dépôt de l’échantillon est fait, on procède à une élution
soit en modifiant le pH, soit en modifiant la force ionique de l’éluant. On peut opérer avec un
gradient continu ou un gradient discontinu.
La force ionique exerce un effet de compétition entre la protéine fixée et des autres ions
(déplacement des ions fixés «les protéines» par un autre ion qui est fortement chargé et de
concentration plus élevée (exp. Cl-, HO-, Na+, H+...).
C) Applications
Chromatographie d’affinité
La phase stationnaire (le gel): Est constituée d’un effecteur (ligand), fixé par covalence à
un support poreux (matrice ou résine) par l’intermédiaire d’une chaîne latérale: le bras
fixateur. Le support peut-être en dexran, en agarose ou en polyachrylamide. Ce sont des
particules uniformes. Il doit être insoluble dans l’eau, stable chimiquement et mécaniquement
et doit porter des groupements fonctionnels réactifs permettant la fixation des bras fixateurs
Le bras fixateur: C’est une chaîne polycarbonnée (C6-C8) intercalée entre la matrice et le
ligand.
Le ligand: Toute substance capable de former des complexes stables avec les molécules à
isoler et possédant, par surcroît un groupement réactif assez éloigné du site actif pour que
celui-ci reste librement accessible après la fixation. C’est la molécule fonctionnelle, fixée
directement ou indirectement sur la matrice.
Des coenzymes.
- En immunologie:
Des haptènes.
Des antigènes.
Des anticorps.
Des hormones.
A) Mode opératoire
Il consiste à:
- Remplir la colonne.
- Equilibrer la colonne.
- Injecter l’échantillon.
- Analyser le chromatogramme.
- Régénérer le gel.
La première opération consiste à préparer le gel d’affinité, en fixant le ligand sur le support.
Une colonne est remplie de ce gel d’affinité. On y fait passer la solution aqueuse contenant la
substance à purifier. Celle-ci est retenue, alors que les contaminants en solution passent
librement. Des lavages successifs permettent d’éliminer toute trace de produits indésirables.
Enfin, on élue la substance retenue en décomposant le complexe (Fig. 10).
B) Elution
Pour éluer les substances adsorbées, il est nécessaire de modifier certains paramètres:
Le pH: Le substrat voit alors ses charges électriques se modifier et son affinité pour le
ligand changer voire disparaître (élution non spécifique).
C) Applications
- Chimie des acides nucléiques, pour le fractionnement de divers acides nucléiques (ARNm,
ARNr, etc.)
Dans la figure (11) suivante, les parties hachurées représentent les régions de caractère
hydrophobe en surface de la protéine.
1ère étape: La protéine à séparer est fixée sur le support chromatographique en présence
d’une forte concentration en sel: Dans un milieu à haute force ionique, les molécules d’eau de
l’enveloppe d’hydratation des protéines sont mobilisées pour hydrater les anions et les cations
issus de la dissociation du sel, c’est le phénomène de "salting-out". Il en résulte une
modification de l’organisation des molécules d’eau autour des protéines et ce changement
d’environnement est thermodynamiquement favorable à l’établissement d’interactions
hydrophobes entre les régions hydrophobes à la surface des protéines et le groupement
hydrophobe porté par la phase stationnaire.
2ème étape: Après rinçage du gel afin d’éliminer les protéines non adsorbées, l’élution des
protéines fixées est obtenue: En faisant passer un tampon de force ionique décroissante, les
ions du sel étant ainsi progressivement éliminés. Les acides aminés chargés ou polaires à la
surface des protéines peuvent de nouveau établir des liaisons hydrogène avec la phase mobile,
c’est-à dire que la solubilité des protéines dans la phase mobile redevient maximale et elles
sont éluées.
Elle a été utilisée depuis 1975 et elle a réduit en moyenne de dix fois le temps nécessaire à
l’analyse de nombreux composés biochimiques. Elle se distingue des systèmes classiques par
une augmentation de la vitesse d’échange entre phase solide et liquide.